16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 17:24

 

 

 

Parce qu’il n’est pas question ici de déterminer qui est plus coupable du gouvernement syrien ou des rebelles, opposants réels ou mercenaires, mais bien de mettre en évidence les conséquences terribles pour les populations qui les subissent des interventions « humanitaires » et autres ingérences « bienveillantes » des armées US et de l’OTAN.

Parce que la question ici n’est pas de juger des coupables mais bien une manière d’intervenir dans les affaires des nations souveraines, et d’accumuler les preuves à charges qui montrent que les effets pour les populations sont aussi délétères dans le cadre du néo-colonialisme lifté qu’elles ne l’étaient du temps du colonialisme assumé comme tel.

Parce que face à un tel constat, il faut sortir de la logique du tiers exclu, avec ces dualismes, ces bons et ces méchants sans nuances et ces solutions clés sur porte pour « punir » (sic) ceux qui auront été désignés comme méchants, quitte à ce que la punition fasse des dizaines de milliers de victimes civiles, qui n’en demandaient pas tant.

Parce que d’autres solutions sont à inventer pour régler les conflits intra et internationaux que des guerres souvent fratricides. Parce que se produit en ce moment l’ébauche d’un nouveau rapport de force, que sous l’égide de la Russie, diplomatiquement triomphante de nombreux petits pays, sans voix de l’ONU montent aux créneaux pour remettre en question l’Ordre imposé des USA auto-proclamés gendarmes du monde.

Pour cela il est nécessaire de faire apparaître cet Ordre pour ce qu’il est, assassin, fasciste, n’ayant d’autre fin que le profit de ceux qui le dirigent en coulisse. Voici donc un exemple de plus de la manière dont ces puissants font pression pour manipuler les données qui racontent comment ils sèment l’horreur sur la planète, jusqu’ici impunément.

Pressions sur l’OMS (Uranium appauvri et cancers en Irak)

 

A l’heure où des bruits de bottes se font entendre en France et aux Etats-Unis, il est intéressant de remettre en mémoire les méfaits de ces deux Etats en matière d’utilisation d’armes chimiques ou de répression à tout crin.
 
Qui le premier a eu recours à la plus dangereuse arme chimique ou radioactive contre des populations civiles au Japon, à Nagasaki et Hiroshima, faisant sur le moment 100.000 morts  avec des conséquences sur trois autres générations ?
 
Qui a aspergé le Vietnam avec l’agent Orange toujours contre des populations civiles, comme le rappelle, ci- après, Denis Halliday sans avoir jamais déclaré la guerre à ce pays ?
 
Qui a utilisé des armes à l’uranium appauvri en Irak, décimant des enfants et des mères ?
 
Qui a, en Algérie, déversé du napalm sur une population civile des départements français, dans une guerre sans nom?
 
Et ce sont ces gens-là qui donnent des leçons de morale et veulent « punir » sous couvert du nouveau concept « humanitaire » de « protection des populations civiles » alors que les lois de la guerre restreignent les effets de celle-ci  aux combattants ?
                                                                                                                         Xavière Jardez


Pressions sur l’OMS
(Uranium appauvri et cancers en Irak)*


Par Denis Halliday


L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) refuse catégoriquement de publier le rapport sur l’utilisation par l’armée US de l’uranium appauvri et autres armes de même type qui ont tué de nombreux Irakiens et dont les conséquences sont la naissance d’enfants malformés. C'est en violation de son mandat de porter les preuves de cette utilisation à la connaissance de tous.

Cette  question a été abordée en 2004 dans un rapport d’un expert de l’OMS sur «  la santé à long terme de la population irakienne résultant des armes à l’uranium appauvri (UA) ».  Ce premier rapport avait été considéré « comme secret » et comme tel enterré par l’OMS.


L’étude conduite par trois scientifiques de la radiation lançait un avertissement aux enfants et adultes qui pouvaient être atteints de cancer après avoir inhalé des poussières d’UA, toxique et radioactif. Mais l’Organisation a bloqué sa publication selon son principal auteur, le Dr. Keith Baverstock, conseiller principal en radiation de l’OMS ce que dément cette organisation.  (The Sunday Herald, 24 février 2004, Sir Rob Edwards).


Quelque neuf ans plus tard, un rapport conjoint de l’OMS et du  Ministère de la Santé irakien sur les cancers et les malformations  infantiles en Irak devait voir le jour en novembre 2012 mais « a été retardé à plusieurs reprises et maintenant n’a aucune date de publication ». Car jusqu’à ce jour, il reste un document «  classé ».


Selon Hans von Sponeck, ancien secrétaire-général adjoint des Nations unies : « le gouvernement américain cherche à empêcher les Nations unies d’inspecter les régions du sud de l’Irak  où l’uranium appauvri a été utilisé  et a causé de graves problèmes de santé et pour l’environnement ». (cité dans Mozhgan Savabiesfahani ‘Rise of Cancers and Birth Defects in Iraq : WHO refuses to releases Data, Global Research, july 31, 2013).


Cette tragédie rappelle celle de l’utilisation au Vietnam d’armes chimiques américaines pour laquelle les Etats-Unis n’ont pas voulu reconnaitre leur utilisation, ni n’ont payé de compensation ou fourni une assistance médicale à des milliers d’enfants nés, jusqu’à présent avec des déformations, en raison de la dispersion de l’agent Orange à travers le pays. Des millions de litres de ce produit chimique ont été vendus au Pentagone par les Monsantos, Dupont et autres sociétés pour des profits faramineux.


Etant donné la faculté des Etats-Unis à refouler les atrocités dont ils sont les auteurs en temps de guerre, je crains que les mères de Najaf et autres villes irakiennes ne reçoivent , en cas de naissance, aucune aide ou confort des coupables
.
Ce qu'il nous faut, ce sont des Nations unies qui ne seraient plus corrompues par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.


Denis Hallyday, ancien Secrétaire général adjoint a été le Coordinateur Humanitaire des Nations Unies en Irak du 1er septembre 1997 jusqu’en 1998. Il est Irlandais, titulaire d’un Master en Economie, Géographie et Administration Publique de Trinity College à Dublin.
 
Source: Information Clearing House (13/9/13)
 
Titre de la version originale: WHO Refuses to Publish Report on Cancers and Birth Defects in Iraq Caused by Depleted Uranium Ammunition
http://www.informationclearinghouse.info/article36220.htm

http://www.france-irak-actualite.com/
Partager cet article
Repost0
16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 15:24

 

 

Alerte : les USA ont abandonné des milliers de dangereuses bombes chimiques au Panama.

9/15/13 •  

 

BETTY BRANNAN JAEN – PARÍS, France

Le journal français le Monde a publié mardi une double page, une carte montrant les pays qui possèdent des armes chimiques ou qui les ont utilisées. Je fus surprise de voir que Panama apparaissait fort visible sur cette carte

Pour avoir une explication, j’ai dû lire les petits caractères. Panama détient des armes chimiques sur son territoire, mais pas de sa propre volonté, sinon « parce qu’elles furent abandonnées par un pays tiers » Le Monde ne donne pas le nom de ce pays tiers, mais les Panaméens nous savons bien de qui il s’agit. C ‘est pour cela que nous insistons quant au fait que ce pays a le devoir absolu de retirer de notre territoire ces armes chimiques qu’il trouve aujourd’hui si répugnantes. Sa crédibilité morale et diplomatique l’exige.

Nous sommes en train de parler de milliers de bombes toxiques que les USA ont laissé sur nos terres et dans nos mers. L’Armée étasunienne a admis que 64 millions de livres de gaz toxiques – joints à 400 mille bombes chimiques et 500 tonnes de déchets radioactifs - ont été secrètement jetés dans les océans de leur propre territoire et de celui de différents pays étrangers, incluant Panama, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Sur l’Isle de San Jose, on estime que les USA ont laissé trois mille bombes de gaz moutarde et phosgène (gaz utilisé auparavant comme arme chimique NdT), qu’elles aient été boutées à la mer ou enterrées dans la jungle, où certaine bombes se retrouvent en pleine vue à la surface. Ils ont également pratiqué 31 mille expériences avec des gaz moutarde et phosgène dans l’île, usant de soldat portoricains comme cobayes, ce qui fut pour eux une torture, malgré qu’’ils ne furent pas obligé des respirer les gaz, ce qui aurait été mortel (explication : le gaz moutarde provoque des ampoules sur la peau, et lorsqu’il est respiré ; les ampoules apparaissent également dans les poumons. Le phosgène est un « gaz asphyxiant » qui détruit les parois pulmonaires, la victime meurt asphyxiée dans son propre sang).

Nous ne savons pas dans quelle mesure ces substance peuvent s’être dissipées au cours du temps, ou si elles sont encore actives ; il y a des raisons de supposer que celles qui sont enterrées sont intactes et que celles qui se trouvent dans la mer pourrait se trouver dans des conteneurs corrodés par le contact prolongé ave l’eau salée. En 2005, quand le quotidien étasunien Daily Press publia une enquête, un expert affirma que le danger grandissait au cours du temps plutôt que de diminuer.

En 2003, Washington fit une offre, que l’ambassadrice de l’époque, Linda Watt, qualifia de « fort généreuse ». Washington offrit son appui financier et des formations pour que Panama opère son propre assainissement de l’Ile San Jose, mais exigea que Panama exonère les USA de toute responsabilité. L’exigence était que Panama reconnaissent que « les USA n’avaient aucune obligation, responsabilité ou une quelconque dette concernant les munitions qui ont été découvertes sur l’Ile San Jose, ni sur elles qui pourraient être découvertes par la suite »

Dès la signature de l’accord, selon la proposition des USA, “porter plainte contre le gouvernement de Panama sera le remède exclusif pour quelque acte ou omission” relatifs au déminage des munitions de l’ile ». En plus, la proposition stipule que « le gouvernement de Panama assume la responsabilité et défendra, indemnisera et délivrera de toute responsabilité les USA… pour toutes et n’importe quels réclamation, procès  au défaillance qui pourrait résulter de quelque que manière que ce soit, de façon intégrale ou partielle, de quelque acte ou omission des USA … [qui] d’une quelconque manière serait en relation avec la présence, le retrait, la destruction, le transfert ou le déminage de toutes armes, munitions ou explosifs sur l’ile de San Jose, ou de toute substance en relation avec de telles armes, munitions ou explosifs, incluant mais n’étant pas limité aux déchets toxiques ou dangereux ».

Le gouvernement de Moscoso a repoussé l’offre, un acte que Watt qualifia de « grave erreur ». Il ne servit à rien que Colin Powell, alors secrétaire d’état, donne l’assurance que Washington essayerait « agir correctement » en ce qui concerne les armes chimiques de l’Ile de San Jose. Nous attendons encore.

www.prensa.com

Source espagnole : Alerta: EEUU abandonó en Panamá miles de peligrosísimas bombas quimícas | CONTRAINJERENCIA

Traduction Anne Wolff

Partager cet article
Repost0
16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 09:48

 

 

MISE A JOUR - 6 septembre 2013

Le gouvernement colombien vient d’annoncer la suspension de la Résolution 970 qui avait soulevé un tollé général au cours des dernières semaines grâce à l’énorme mobilisation paysanne lancée le 19 août. Cette résolution, adoptée en 2010 et appelée quelquefois Loi 970, faisait interdiction légale aux agriculteurs colombiens de conserver les semences, afin de permettre aux entreprises privées et aux transnationales de s’attribuer le monopole de ce marché.

La Résolution 970 sera suspendue pour une période de deux ans  ; cette mesure ne s’applique qu’aux semences produites dans le pays, et non aux semences importées. Le gouvernement indique qu’il profitera de ces deux ans de suspension pour établir de nouvelles règles sur un usage des semences «  qui n’affecteraient pas les petits agriculteurs  ».

Il ne s’agit donc PAS d’un changement de politique, mais simplement d’une déclaration publique émanant du gouvernement. Les gens attendent de la voir écrite dans un document ayant force juridique et continuent de réclamer que la Résolution soit abrogée.

Sources  (en espagnol)  :
 

Le 19 août, les organisations paysannes colombiennes ont lancé une grève nationale massive. Elles ont bloqué les routes, déversé du lait sur les voitures et pratiquement stoppé la production alimentaire à destination des villes. Le problème ? Les moyens d'existence de ces agriculteurs sont radicalement remis en cause par les politiques du gouvernement.

L'État ne fournit presque aucun soutien au secteur de la petite agriculture.1 Au lieu de cela, l'Etat adhère à un modèle économique et social qui sert les intérêts d'une riche élite minoritaire. Les Accords de libre-échange (ALE) signés récemment avec les États-Unis et l'UE entraînent un dumping par rapport aux producteurs colombiens, qui ne peuvent pas rivaliser avec les importations subventionnées.2 Le gouvernement colombien a activement favorisé l'accaparement des terres par des grandes entreprises, dont beaucoup sont étrangères (Monica Semillas du Brésil, Merhav d'Israël, Cargill des États-Unis), afin de promouvoir une agro-industrie orientée vers l'exportation au détriment d'une agriculture familiale orientée vers la souveraineté alimentaire.

Mais les manifestants ont fait valoir que le secteur agricole a besoin d'un réel soutien, notamment sous la forme d'un accès à la terre et d'une baisse des coûts de production. Sinon, les cultivateurs colombiens de pommes de terre et de café, les producteurs de produits laitiers et de viande, sans compter les petits pêcheurs, ne seront pas en mesure de suivre. Ils sont en train d'être expulsés et exterminés.

Le dos au mur, les agriculteurs ont engagé un mouvement de mobilisation dans une partie du pays en juin, qui s'est développé et transformé en une action nationale coordonnée pour le mois d'août. La grève des agriculteurs a été rapidement soutenue par d'autres secteurs : les travailleurs de l'industrie pétrolière, les mineurs, les camionneurs, les professionnels du secteur de la santé et d'autres. Le 29 août, une dizaine de jours après le début de la grève, plus de 20 000 étudiants ont rejoint le mouvement et bloqué la capitale, Bogotá.

La réponse du gouvernement a été chaotique et contradictoire. Les forces de police ont violemment réprimé et blessé un grand nombre de manifestants, sans parler des journalistes. Plus de 250 personnes ont été arrêtées, notamment un important dirigeant syndical, Hubert Jesús Ballesteros Gomez, principalement sur de fausses accusations. Un certain nombre de personnes ont perdu la vie dans les deux camps. À un moment, le gouvernement a reconnu que les griefs des agriculteurs étaient fondés et a proposé quelques concessions. À un autre, il a affirmé que le mouvement était infiltré par les FARC. Le président Santos est même allé affirmer à la télévision que « la grève des paysans n'exist[ait] pas. » Le lendemain, il a été filmé depuis un hélicoptère, inspectant les affrontements et les gaz lacrymogènes qui envahissaient les rues de Bogotá.

La mobilisation a remporté un grand succès en ouvrant un espace de discussion, de conscientisation, de solidarité et de résistance en Colombie. Les étudiants, par exemple, étaient enthousiastes pour soutenir les agriculteurs et appuyer leurs revendications. Ils se sont rassemblés bruyamment contre les OGM et pour la souveraineté alimentaire. Mais ils ont aussi voulu mettre en avant leurs propres exigences en matière d'éducation publique gratuite, ce qui a permis à la mobilisation d'aller dans le sens d'une vague de pression sociale plus large visant à changer les politiques actuelles de la Colombie, sans se cantonner aux préoccupations paysannes.

La Loi 970

La question des semences est devenue très médiatisée. En application de l'ALE signé avec Washington, ainsi que de celui signé avec Bruxelles, Bogotá a l'obligation d'assurer des droits de monopole légal sur les semences vendues par des sociétés américaines et européennes à titre d'incitation pour leur permettre d'investir en Colombie. Les agriculteurs qui sont pris à vendre des semences de ces variétés conservées à la ferme, ou simplement des semences indigènes qui n'ont pas été officiellement enregistrées, pourraient s'exposer à des amendes ou même à des peines d'emprisonnement.3 Comme cela s'est passé dans de nombreux autres pays à travers le monde, cette criminalisation des droits des agriculteurs et des peuples autochtones de conserver, échanger et vendre les semences met en péril la biodiversité du pays et son patrimoine.

Même s'il est vrai que le gouvernement colombien a évolué dans ce sens depuis de nombreuses années, et a accepté des politiques de ce type dans le cadre de son adhésion à la Communauté andine ou à l'Organisation mondiale du commerce, beaucoup font remarquer que ce n'est que depuis la signature des ALE avec les États-Unis et l'UE que le gouvernement cherche sérieusement à les mettre en œuvre.

 

Paradoxe : il faut détruire les semences "non autorisées" au nom du "libre-échange" (Photo : ICA)

Paradoxe : il faut détruire les semences "non autorisées" au nom du "libre-échange" (Photo : ICA)

L'année dernière, les autorités colombiennes ont pris d'assaut les entrepôts et des camions de riziculteurs dans Campoalegre, dans la province de Huila, et ont violemment détruit 70 tonnes de riz qui, selon elles, n'avaient pas été traitées conformément à la loi. Cette intervention militarisée pour détruire des semences paysannes a choqué de nombreuses personnes, et a amené une jeune militante chilienne, Victoria Solano, à faire un film sur ce sujet. Le film s'appelle « 9.70 » parce que c'est le numéro de la loi adoptée en 2010 qui énonce le droit pour l'État de détruire les semences paysannes si elles ne sont pas conformes.4

Aujourd'hui, grâce à la force, la ténacité et la légitimité de la protestation des agriculteurs, des gens de tous les milieux de la société colombienne discutent de ce film, comme on peut le voir dans les médias, les réseaux sociaux et dans les rues, et demandent pourquoi le gouvernement mène ces politiques insensées.

Soutenez le mouvement

Les agriculteurs colombiens peuvent très bien nourrir le pays, de façon à fournir des emplois et assurer leur dignité et un environnement sain, cela ne fait aucun doute. Mais le gouvernement est trop fermement attaché à un modèle économique qui répond à des intérêts de copinage et ne prévoit aucune place pour les petites exploitations agricoles familiales. Nous devons tous soutenir la lutte agraire populaire en Colombie pour renverser ce modèle. Il n'est pas trop tard.

Une petite action concrète est possible : le film documentaire « 9.70 » - que vous pouvez regarder en ligne en espagnol à l'adresse http://youtu.be/kZWAqS-El_g - recherche des fonds pour produire une version sous-titrée en anglais afin que davantage de gens dans le monde puissent comprendre ce à quoi sont confrontés les agriculteurs colombiens et les aider à mettre en échec ces politiques. La plus petite contribution est utile. Allez sur http://idea.me/proyectos/9162/documental970 pour participer. La date limite est le 10 septembre !

Autre action significative, la Coordination latino-américaine de La Via Campesina cherche à lancer des initiatives de solidarité internationale pour soutenir la grève. Allez sur http://goo.gl/9u6RXJ pour en savoir plus. Encore une fois, il est essentiel d'agir rapidement !

Au-delà de la Colombie, la bataille sur des textes de lois similaires sur les semences fait rage en ce moment à un niveau politique très élevé, et à travers la campagne, au Chili ainsi qu'en Argentine. Une des inquiétudes tient au fait que certains des éléments les plus agressifs adoptés par le gouvernement colombien pourraient aussi se frayer un chemin vers d'autres pays d'Amérique latine. La nécessité d'abolir ces lois est donc vraiment urgente !

Pour aller plus loin :

Visitez le site bilaterals.org pour une couverture plus complète (en anglais, français et espagnol) sur la grève générale agraire et la lutte contre la loi 970 dans ce cadre.

Pour plus d'informations sur les luttes autour des lois sur les semences en Colombie, veuillez contacter le Grupo Semillas (« Groupe Semences ») à l'adresse semillas@semillas.org.co ou visitez son site Web: http://semillas.org.co/.

Pour en savoir plus sur la bataille politique qui se déroule actuellement au Chili, veuillez entrer en contact avec Anamuri, l'Association nationale des femmes rurales et autochtones, secretariag@anamuri.cl.

Pour plus d'informations sur ce qui se passe en Argentine, veuillez contacter Diego Montón à la Coordination latino-américaine de La Vía Campesina, secretaria.cloc.vc@gmail.com.


 

1 Près d'un tiers de la population colombienne vit dans les campagnes et près de 60 % des habitants des zones rurales connaissent, dans une certaine mesure, la faim. Voir Paro Nacional Agrario y Popular, Pliego de Peticiones.

2 Les effets n'en sont qu'à leurs débuts, mais ils sont bien réels. Les exportations agricoles américaines vers la Colombie ont grimpé de 62 % au cours de la première année de l'Accord, tandis que les exportations agricoles colombiennes vers les États-Unis ont baissé de 15 %. (Voir USTR, et Portafolio)

3 Pour être enregistrées et certifiées, les semences doivent répondre à des critères d'homogénéité et de stabilité génétique adaptés aux procédés agro-industriels. Cela exclut, par définition, les semences paysannes - ou variétés criollo, comme on les appelle en Colombie - qui ont tendance à être diversifiées, adaptatives et dynamiques. Selon les règles actuelles en vigueur en Colombie, si un agriculteur veut planter des semences criollo, il/elle doit obtenir l'autorisation du gouvernement, ne peut le faire qu'une fois et que sur cinq hectares ou moins, et doit consommer la totalité de la récolte à la maison (il ne peut pas la vendre sur le marché).

4 Voir la page Facebook du film à l'adresse https://www.facebook.com/documental970 et sur Twitter : rechercher #NoMas970. Au cours des trois ans d'existence de la loi 970 à ce jour (2010-2012), le gouvernement a rejeté ou détruit près de 4 000 tonnes de semences.

Source : GRAIN — Soulèvement des agriculteurs colombiens : les semences sous les feux de l’actualité

A lire également

Colombie : Coup de gueule -- Marie-Monique ROBIN

Via  Les coups de coeur d'Anne-Marie  que je remercie

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 07:55

 

 

Je continuerai à en parler de la Colombie,  même si manifestement cela n’intéresse pas grand monde. Autant que la Syrie, la Colombie est au cœur du conflit mondial. Là aussi, il y a un peuple en lutte contre une dictature. Et cette dictature est maintenue en place par les mêmes qui prétendent mener et soutenir   en Syrie le grand combat mondial de la Démocratie contre la Dictature.

Un peuple qui malgré la misère à laquelle il a été réduit, continue de résister et se fait même porteur d’un projet de monde qu’il invite le reste du monde à découvrir, à partager, à soutenir. D’Europe lui répond le grand silence de l’indifférence. Générosité et appel à la coopération sont des mots qui n’ont pas de sens en novlangue, des concepts qui n’ont pas leur place dans le système de concurrence qu’elle exprime. Générosité, coopération et quelques autres notions du genre ont été renvoyé au domaine de l’inconcevable. Pas pour tous, heureusement.

C’est une réalité, aucun peuple n’est, aujourd’hui, tellement éloigné de nous que nous ne partagions des problèmes communs. Les technologies au service de la globalisation,  ont transformé la notion de distance et intensifié les interdépendances entre les habitants du monde, augmentant d’autant les probabilités de voir apparaître des effets de papillon bénéfiques que des contaminations sans frontières.

Voici donc pour les quelques rares qui seraient intéressés un récapitulatif de  ce qui a été publié sur ce blog concernent la Colombie où un peuple est en lutte, résiste et invente de nouveaux possibles dans un laboratoire des transnationales, de la bonne graine à prendre...

 

 

 

Refondation du monde : congrès des peuples en colombie

Refondation du monde : congrès des peuples en colombie

article - 29/12/12 - Refondation du monde : Congrès des Peuples en colombie - Tournée européenne du Congreso de los Pueblos En Suisse Du 21 au 26 octobre…

En colombie la lutte pour la terre, pour la justice sociale, constituent l’axe du conflit et de son…

En colombie la lutte pour la terre, pour la justice sociale, constituent l’axe du conflit et de son…

article - 08/06/13 - En colombie la lutte pour la terre, pour la justice sociale, constituent l’axe du conflit et de son éventuelle solution. - James Petras ; En colombie la…

Processus de paix en colombie la vision de la minga

Processus de paix en colombie la vision de la minga

article - 16/01/13 - Processus de paix en colombie la vision de la Minga - Complémentaire des articles précédent voici ce que nous dit la porte-parole de la Minga de colombie. Elle met en cause le rapport…

Guerre sale et mégaprojets : colombie, la marina

Guerre sale et mégaprojets : colombie, la marina

article - 08/02/13 - Guerre sale et mégaprojets : colombie, La Marina - colombie: La répression et la terreur d’État se "consolident" à La Marina, Chaparral (Tolima) …

Implications géopolitiques de l’incorporation de la colombie à l’otan. Par atilio a. Boron

article - 05/06/13 - Implications géopolitiques de l’incorporation de la colombie à l’OTAN. Par Atilio a. Boron - Petit résumé du contexte. Après les élections…

Prélude : la colombie, gendarme régional et cheval de troie de la neocolnisation.

article - 07/06/13 - Prélude : la colombie, gendarme régional et cheval de troie de la neocolnisation. - Un article plus ancien et essentiel pour comprendre le cadre et les enjeux et les processus…

Colombie, grèves et violences policières contre civiles et la presse

article - 12/09/13 - colombie, grèves et violences policières contre civiles et la presse - colombie, grèves et violences policières contre civiles et la presse …

Colombie, guerre aux peuples originaires et clés pour comprendre la globalisation

Colombie, guerre aux peuples originaires et clés pour comprendre la globalisation

article - 13/09/13 - colombie, guerre aux peuples originaires et clés pour comprendre la globalisation - Source images - à visiter : Solidarité avec le Peuple Nasa _ …

Colombie : vends ta terre ou c’est ta veuve qui le fera

article - 11/09/13 - colombie : Vends ta terre ou c’est ta veuve qui le fera - Préoccupée comme beaucoup d’entre nous pas les conséquences possibles d’une intervention officielle…

Colombie : la grève nationale « agraire et populaire ».

article - 12/09/13 - colombie : La grève nationale « agraire et populaire ». - Publié le 5 septembre 2013 par Bernard (ADITAL – ALAI – REBELION) (09-13) …

 

 

Colombie ; quand l'armée tuait "pour faire du chiffre"

Colombie ; quand l'armée tuait "pour faire du chiffre"

article - 05/06/12 - colombie ; quand l'armée tuait "pour faire du chiffre" - Encore la colombie avec encore un texte qui n'est pas un scoop… Difficile de faire des scoops avec la …

Colombie empalée : féminicide et terrorisme d’etat

Colombie empalée : féminicide et terrorisme d’etat

article - 23/06/12 - colombie empalée : féminicide et terrorisme d’Etat - José Antonio Gutiérrez D "Si tu en touches une, tu nous touches…

L’urgente nécessité de couvrir la guerre en colombie

L’urgente nécessité de couvrir la guerre en colombie

article - 05/06/12 - L’urgente nécessité de couvrir la guerre en colombie - Il n'est pas inutile de rappeler que "couvrir la guerre en colombie" signifie aussi, couvrir le quotidien d'une…

La colombie, caïn du continent américain

La colombie, caïn du continent américain

article - 14/05/12 - La colombie, Caïn du continent américain - La colombie, Caïn du continent américain par l'Armée de Libération Nationale-ELN,…

Colombie : les damnés du pétrole

Colombie : les damnés du pétrole

article - 05/06/12 - colombie : les damnés du pétrole - Je continue ma tournée colombienne, alors que les travailleurs colombiens ont menés une grève générale la …

Nettoyage social en colombie : le massacre des sans-abri

Nettoyage social en colombie : le massacre des sans-abri

article - 28/11/12 - Nettoyage social en colombie : le massacre des sans-abri - Vivre dans les égouts de Bogota De Florence Gatineau …

Narco capitalisme. Partie 2 : le modèle économique de colombie

article - 02/12/12 - Narco Capitalisme. Partie 2 : Le modèle économique de colombie - Dawn Paley Source originelle en Anglais “Drug…

Colombie: l’empire contre-attaque

article - 19/05/12 - colombie: L’Empire Contre-Attaque - colombie: L’Empire Contre-Attaque mai 09 Publié par libertad95 Par Dan…

Impérialisme et violence en colombie

article - 18/06/12 - Impérialisme et violence en colombie - Malgré que ce texte fasse l'impasse sur ce qui se passe au Honduras, il est aussi éclairant pour l'histoire de l'Amérique Latine que…

Colombie : exhumation des restes osseux de 4172 "enfants inconnus" pour identification

article - 24/05/13 - colombie : exhumation des restes osseux de 4172 "enfants inconnus" pour identification - En colombie, 19 OOO enfants sont portés disparus, comme Jhon…

La colombie selon bernard-henri lévy

article - 05/09/11 - La colombie selon Bernard-Henri Lévy - désinformation-spectacle Maurice Lemoinehttp://www.Monde-diplomatique.Fr/cahier/ameriquelatine/tintin Juin 2001. …

Les paramilitaires « aigles noirs » menacent de tuer les membres de la marche patriotique de…

Les paramilitaires « aigles noirs » menacent de tuer les membres de la marche patriotique de…

article - 05/06/12 - Les paramilitaires « Aigles noirs » menacent de tuer les membres de la Marche Patriotique de colombie - Petite illustration en complément du texte publié plus…

Angye gaona, poète emprisonnée en colombie terre de massacres.

Angye gaona, poète emprisonnée en colombie terre de massacres.

article - 28/02/12 - Angye Gaona, poète emprisonnée en colombie terre de massacres. - "Temps de la profondeur, temps sans syllabe, où je ne suis qu’un son en marche vers la…

Colombie - communauté de paix san josé de apartadó

article - 09/04/12 - colombie - communauté de paix San José de Apartadó - De passage par La Unión dimanche 8 avril 2012, par Vero et Patxi Nord-ouest de la…

Colombie : la marche patriotique pour une résolution politique du conflit !

Colombie : la marche patriotique pour une résolution politique du conflit !

article - 31/05/12 - colombie : La Marche Patriotique pour une résolution politique du conflit ! - Eduardo MENESES, Guillaume BEAULANDE …

Colombie : une histoire oubliée, les disparus.

article - 01/09/11 - colombie : Une histoire oubliée, les disparus. - jeudi 1er septembre 2011, par Primitivi …

Colombie : el castillo, la création d'un rêve ou le réveil d’une terre sanglante

Colombie : el castillo, la création d'un rêve ou le réveil d’une terre sanglante

article - 29/11/12 - colombie : el Castillo, la création d'un rêve ou le Réveil d’une terre sanglante - Anniversaire de la création de la zone humanitaire…

Colombie : pays de tous les terrorismes

article - 10/01/12 - colombie : pays de tous les terrorismes - Je vais au cours des jours, des semaines qui viennent continuer à attirer votre attention sur ce qui se passe en colombie.…

Un lien (francophone) : colombia tierra herida, pour mieux comprendre les peuples de colombie

Un lien (francophone) : colombia tierra herida, pour mieux comprendre les peuples de colombie

article - 29/12/12 - Un lien (francophone) : Colombia Tierra Herida, pour mieux comprendre les peuples de colombie - Qui sommes nous ? Colombia Tierra Herida est un blog…

Colombie : la double morale des "élites" occidentales

Colombie : la double morale des "élites" occidentales

article - 16/05/12 - colombie : La double morale des "élites" occidentales - Antoine ARNOULD Alors que les colombiens se…

Colombie: un attentat interne

article - 24/08/09 - colombie: un attentat interne - L´autorisation d´ouvrir sept nouvelles bases militaires nord-américaines sur le territoire de la colombie, un cadeau fait par Bogota à Washington, ne…

Silence, on tue les peuples indigènes de colombie

Silence, on tue les peuples indigènes de colombie

article - 30/08/10 - Silence, on tue les peuples indigènes de colombie - 07. Septembre 2009 L'assassinat de douze awá, parmi…

La résistance en colombie

article - 26/08/09 - La résistance en colombie - Une série de témoignages, de celui d'un prêtre travaillant au sein de la population à un communiqué de membres des Farc en passant par celui du Conseil…

Après l'irak la colombie ?

article - 19/08/09 - Après l'Irak la colombie ? - Le 15 juillet dernier le gouvernement colombien a divulgué son projet de mettre sept bases à la disposition de l'armée…

Colombie : manifeste pour la paix, jusqu'à la dernière goutte de nos rêves

Colombie : manifeste pour la paix, jusqu'à la dernière goutte de nos rêves

article - 03/03/12 - colombie : Manifeste pour la paix, jusqu'à la dernière goutte de nos rêves - colombie : Manifeste pour la paix, jusqu'à la…

Colombie : silence on tue !

Colombie : silence on tue !

article - 10/05/10 - colombie : silence on tue ! - Impardonnable : mon petit tour d'articles consacrés à la colombie et au Farc de ce matin ne reprenait pas ce texte. Je vous renvoies au blog de Reineroro pour…

La colombie dans un bain de sang après un an de santos: les chiffres de la terreur

La colombie dans un bain de sang après un an de santos: les chiffres de la terreur

article - 02/10/11 - La colombie dans un bain de sang après un an de Santos: les chiffres de la terreur - La colombie dans un bain de sang après un an de Santos: les chiffres de la…

L’éducation comme sphère d’inclusion : une comparaison entre le venezuela, le chili et la colombie

L’éducation comme sphère d’inclusion : une comparaison entre le venezuela, le chili et la colombie

article - 18/04/12 - L’éducation comme sphère d’inclusion : une comparaison entre le Venezuela, le Chili et la colombie - A l'heure où les populations européennes sont confrontées au…

Colombie - naissance d’un parti politico-social : «marcha patriotica»

Colombie - naissance d’un parti politico-social : «marcha patriotica»

article - 09/05/12 - colombie - Naissance d’un parti politico-social : «Marcha Patriotica» - colombie - Naissance d’un parti politico-social : «Marcha Patriotica» …

Un climat « favorable aux affaires » : le modèle colombien

article - 23/01/12 - Un climat « favorable aux affaires » : le modèle colombien - A l’occasion d’un précédent article, nous esquissions une présentation de la politique…

Préparatifs de guerre contre l'amérique latine rebelle ?

article - 05/06/13 - traduit le texte d’Atilio Boron, (Implications géopolitiques de l’incorporation de la colombie à l’OTAN. Par Atilio a. Boron )qui en bon diseur de vérité, pose à plat la…

Narco capitalisme. Partie 4 :

article - 04/12/12 - partie Narco Capitalisme. Partie 2 : Le modèle économique de colombie Narco Capitalisme. Partie 3 : Application du modèle au Mexique …

Traité de libre echange : le coup de grâce pour les colombiens

article - 12/09/13 - Traité de Libre Echange : Le coup de grâce pour les colombiens - 10 septembre 2013 par Hedelberto López Blanch Les manifestations…

Capriles uribe, une même famille,une même idéologie,un projet commun

article - 04/05/13 - qu’Obama vient de donner comme exemple de démocraties avancées en Amérique Latine : la colombie, le Chili et le Pérou Apporea publie une belle photo de famille, la grande famille…

L'ex chef de sécurité d'uribe condamné à 13 ans de prison au usa

article - 14/12/12 - L’ex chef de la sécurité d’Avaro Uribe alors que ce dernier était président de colombie vient d’être condamné à 13 ans de prison aux Etats-Unis. L’ex…

Honduras : des commandos israéliens mettent leur expérience de palestine et de colombie au service…

Honduras : des commandos israéliens mettent leur expérience de palestine et de colombie au service…

article - 17/08/09 - Honduras : des commandos israéliens mettent leur expérience de palestine et de colombie au service des forces armées du honduras - Dimanche 16 août 2009 Interview du…

Les véritables objectifs de l’accord militaire entre les etats-unis et la colombie

Les véritables objectifs de l’accord militaire entre les etats-unis et la colombie

article - 14/05/10 - Les véritables objectifs de l’accord militaire entre les Etats-unis et la colombie - déc 03 2009 Les véritables objectifs de l’accord militaire entre les Etats-unis et la…

Le déploiement des bases militaires des etats-unis en colombie

Le déploiement des bases militaires des etats-unis en colombie

article - 14/08/09 - Le déploiement des bases militaires des Etats-Unis en colombie - par Atilio Boron Il fallait justifier l'escalade de l'offensive militaire de l'empire étasunien …

 

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 06:35

 

Source images - à visiter : Solidarité avec le Peuple Nasa _

 

 


Le Peuple de Colombie est aujourd’hui au front d’une lutte qui nous concerne tous. Notre Dame des Landes est un autre front de cette même lutte. Lutte contre l’appropriation du monde par les transnationales.

  En Colombie l’instrumentalisation des gouvernements étasuniens et colombiens ainsi que des armées de ces pays au service de ces transnationales apparait très clairement et nous permet de mieux comprendre ce que vaut dire réellement le « sécurité des Etats-Unis » comme fondement des doctrines militaires du Pentagone et programme pour les régimes politiques étasuniens.

Ce sont ces transnationales qui sévissent partout sur la planète, utilisant tant les armées et forces de répressions et services d’espionnage des nations que les armées de mercenaires qu’elles louent en fonction de leurs intérêts. Elles ont leurs propres servies d’information. Elles constituent une sorte de supra état par-dessus les états. Nous le voyons très clairement avec la guerre de Syrie, quand l’agenda transnational l’exige, le régime étasunien  ne tient aucun compte de l’ONU qui finalement n’est là que pour donner un verni de légitimité aux guerres des transnationales, « Au nom de la communauté internationale » ? La communauté internationale rejoint les rangs des Sans Voix lorsqu’elle s’oppose  aux pouvoirs de la globalisation.

Voici quelques éléments clés pour comprendre non seulement en Colombie, mais dans le monde.

 


Les peuples originaires au milieu de la guerre en Colombie


vendredi 23 novembre 2012, par Manuel Rozental

Fondateur du « Tissu de communication et relations externes » de l’Association de cabildos (conseils communaux) indigènes du nord du Cauca (ACIN), Manuel Rozental analyse la guerre colombienne depuis la perspective des peuples originaires.

L’histoire de la résistance du peuple nasa est une de plus parmi toutes celles qui peuplent l’Amérique (Abya Ayala). Sa lutte, marquée par la répression, les assassinats de leaders et les massacres, a permis la reconnaissance de 544 000 hectares comme territoire indigène, en plus d’avoir réussi une réforme constitutionnelle de 1991 où ont été rédigés les droits fondamentaux des peuples originaires.

« La première action, fondamentale, est la résistance des peuples à chaque étape, depuis la conquête espagnole jusqu’à maintenant. Une fois que l’on a reconnu qui était l’agresseur, quelle stratégie il use, quels objectifs il a, et, en prenant en compte ces éléments, le peuple se réorganise en s’appropriant ce dont il a besoin pour résister à l’agression. Voir, penser et agir. C’est le cadre général. Et là s’abat cette agression du néolibéralisme, du Plan Colombie, de la globalisation et des multinationales qui sont les bénéficiaires de tout cela », explique Manuel Rozental, médecin, « communicateur », stratège et activiste colombien exilé au Canada, fondateur et premier coordinateur du Tissu de communication et relations externes de l’Association de cabildos indigènes du nord du Cauca (ACIN).

Quel est le contexte de lutte sur le territoire ? Quels sont les ressources qui sont en jeu ?

C’est la toile de fond : ce qui a été analysé par l’ACIN et par tous les peuples indigènes de Colombie durant trois ans c’est qu’avant les propriétaires terriens venaient pour créer de grandes haciendas et exploiter la terre et les indigènes, les Afro-Colombiens et les paysans. Ce qui a changé récemment c’est que maintenant la dispute territoriale est encore pire. Elle se joue avec un acteur différent, corporatif, supranational et transnational : un acteur externe. C’est ce qui se joue dans tout le pays. Le général Pace, à l’époque commandant du Commando Sud des États-Unis (puis commandant pendant la guerre d’Irak et finalement commandant de toutes les forces des USA), a expliqué au Congrès des États-Unis qu’il y avait cinq motifs de sécurité nationale pour les Nord-Américains sur le continent : l’eau, l’oxygène, le pétrole, la biodiversité et l’activité minière. Juste après sort le document du Plan Colombie.

Et le document relatif à ce Plan, élaboré aux États-Unis, parle d’une occupation territoriale dans le but d’accéder aux ressources vitales pour les corporations transnationales et le capital que représentent et servent les États-Unis. Dans la zone nord du Cauca, il y a toutes ces ressources, mais en plus il s’agit d’un couloir stratégique entre la côte pacifique et les plaines orientales, et, avant tout, c’est le cœur de la résistance populaire non violente (ce qui ne veut pas dire pacifique) au projet d’occupation territorial.

Qui sont ceux qui exécutent cette politique dans le Cauca ?

Il y a deux composantes. Il y a une stratégie centrée sur le militaire, très sophistiquée et de longue date, qui est l’intention de transformer la guerre, et peu importe d’où elle vient, en une manière d’accéder aux territoires stratégiques. C’est quelque chose qu’il est difficile de comprendre de l’extérieur, selon la logique qui affirme qu’il y a un camp armé des gentils et un camp armé des méchants. Mais toujours est-il que, d’un point de vue géostratégique, il importe peu que la guerre vienne des insurgés ou des combinaisons de paramilitaires, armée, police et forces armées de l’État, légales ou illégales, ce qui est important c’est que le résultat final de la guerre soit l’expulsion et la spoliation du territoire pour accéder à ces ressources et désarmer la résistance.

C’est le point de vue militaire. Mais le Plan Colombie combine terreur et guerre avec la propagande et la politique publique. Le Plan Colombie parle de « consolidation », ce qui signifie le transfert de fonds à des programmes sociaux : santé, éducation, logement, alimentation, marchés et contrôle des militaires. C’est la carotte et le bâton. Le message pour la population est, au choix : ou vous vous soumettez à ces politiques et en échange vous donnez le territoire et le travail aux multinationales ou vous prenez des coups de bâton. C’est à cela finalement que contribuent les insurgés (guérilla), dans le nord du Cauca, qui est dans le secteur d’influence des FARC.

D’autre part, on peut voir la présence de nombreuses ONG, de gauche ou de droite, sur le territoire, avec chacune son langage, mais qui viennent toutes supplanter l’État en termes de plan sociaux, divisant au passage les communautés ou substituant par exemple les cultures et la projection collective pour leur bénéfice propre et finalement celui du régime, c’est-à-dire, de l’accumulation de capital des transnationales. Si les communautés n’acceptent pas, la réponse est qu’il n’y a pas d’argent et qu’il y a la guerre. Les insurgés et l’armée viennent occuper le territoire, avec entre quinze mille et trente mille soldats, en plus de la police et de toutes sortes de services secrets militaires, et en même temps on voit plus de FARC que jamais dans l’histoire du nord du Cauca, qui transforment le territoire ancestral et autonome en un théâtre d’opérations militaires. C’est la même dynamique que l’on observe pour tous les peuples indigènes du pays.

Et quelles sont les action menées par les peuples indigènes ?

La première action, fondamentale, est la résistance des peuples à chaque étape, depuis la conquête espagnole jusqu’à maintenant. Une fois que l’on comprend que le modèle économique actuel est le problème fondamental, tout devient clair, et ce qui est clair c’est que tout seuls nous ne pouvons rien. Jusqu’à maintenant, le mouvement indigène, et en particulier le peuple nasa, avait lutté pour résister et défendre son identité et sa culture. Ce qu’il continue de faire, mais maintenant il comprend que pour réussir, il faut s’unir avec d’autres peuples, d’autres cultures, car ce projet de spoliation et d’ethnocide est global et l’agresseur n’est même pas sur son territoire, mais est transnational et supragouvernemental. C’est là que se prend la décision éthique et stratégique consolidée dans un agenda qui commence par le modèle économique et ses stratégies de terreur, de propagande et de guerre. Reconnaître et dépasser enfin le fait que nous, les peuples de Colombie, nous n’avons pas d’agenda propre, nous n’avons pas pu le construire, et que par conséquent nous allons en négociant pour obtenir quelques miettes de notre oppresseur. En parallèle, du fait que les paramilitaires comme la guérilla tuent les gens, en 2001 se rétablit la garde indigène pour exercer le contrôle communautaire sur le territoire avec des hommes, des femmes et des enfants. Avec ces deux choses combinées nous avons pris la décision — la première en 2001 mais la plus grande en 2004 — de créer cet agenda et de convoquer le Premier Congrès indigène et populaire. La « Minga » part de Popayan et arrivera à Cali, des montagnes jusqu’à la route panaméricaine. Ce fut l’année du pic de popularité d’Uribe, qui a été surpris de s’entendre dire qu’ici il n’est pas populaire et que nous ne voulons pas de son modèle de libre commerce.

Propos recueillis par le Collectif Colombiens au Sud.
Entretien publié par Marcha (Argentine).
Traduction et source : Solidarité avec le peuple nasa.

Via : Les peuples originaires au milieu de la guerre en Colombie - la voie du jaguar

 


http://www.nasaacin.org/images/stories/miraa26.jpg

 

Partager cet article
Repost0
12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 20:32

 

 

Le narcissisme du clan qui veut bombarder la Syrie est terrifiant.
Brendan O’Neill, The Spiked.
 
Autrefois la guerre était la poursuite de la politique par d'autres moyens. Aujourd'hui, si l'on en croit les déclarations des politiciens et observateurs occidentaux qui veulent bombarder la Syrie, il s'agit d'une thérapie par d'autres moyens. Ce qui est le plus étonnant et troublant dans la clameur qui s'élève de certains milieux Occidentaux en faveur d'une violente punition éclair du régime d'Assad, c'est qu'elle est de nature purement narcissique. Plus question de realpolitik ni de géostratégie, plus question même des belles paroles - du respect des droits de l'homme au combat contre le terrorisme - qui ont servi à donner un vernis de substance aux précédentes interventions désastreuses de l'Occident, il ne reste plus que l'essence brute de l'interventionnisme occidental moderne: le désir de cacher la déroute morale intérieure au pays en mettant en mettant en scène une pompeuse épreuve de force morale éclair contre le "Mal" à l'autre bout du monde.  
 
Il est clair que la chose la plus remarquable en ce qui concerne le bombardement de la Syrie en réponse à l'utilisation supposée d'armes chimiques contre des civils par Assad, est l'absence de toute considération géopolitique et de quelque réflexion plus ou moins sérieuse que ce soit sur les conséquences régionales et internationales d'un bombardement de ce qui est déjà une zone de guerre infernale. A la place, on ne parle que de poser un rapide acte, moral à nos yeux, en larguant quelques missiles sur le Mal. Pour citer une membre démocrate du Comité des Affaires Etrangères Etatsunien, il y a peut-être "des problèmes très complexes" en Syrie mais "nous, en tant qu'Etatsuniens; nous avons l'obligation morale d'intervenir sans délai".
 
Pourquoi attacher encore de l'importance à la complexité d'une situation quand on a l'opportunité de faire étalage de sa moralité? Toutes les discussions se sont concentrées jusqu'ici, non pas sur les conséquences morales potentielles d'un bombardement de la Syrie, mais sur les exigences morales de ceux qui se proposent de larguer les bombes. Le secrétaire d'état étatsunien, John Kerry, dit que ne pas intervenir en Syrie, ferait douter de la "ligne de conduite éthique" de l'Occident. D'autres disent que la Syrie est un "test pour l'Europe", comme si le pays en ruines n'était qu'un décor où mettre en scène nos valeurs. Le narcissisme du clan déterminé à bombarder la Syrie est tel qu'un de ses membres décrit le massacre causé par les armes chimiques comme "un point d'interrogation peint en rouge, destiné à la communauté internationale". Ils sont si vaniteux qu'ils croient que la guerre des autres s'adresse à eux. Un commentateur pro-bombardement a dit que la situation en Syrie "tend un miroir à l'Angleterre" ajoutant "quel sorte de pays sommes-nous?". Tout comme Narcisse, les batteurs de tambour de guerre contre Assad ne pensent qu'à leur propre image et à la question de savoir s'ils pourront se regarder dans le miroir s'ils renoncent à Faire Quelque Chose.
 
Il est frappant de constater que ce n'est pas seulement que ceux qui veulent bombarder la Syrie n'accordent pas un attention assez sérieuse aux questions géopolitiques, c'est qu'en fait ils écartent délibérément ces empoisonnantes questions compliquées, obsédés qu'ils sont par l'impact éthique instantané d'une bombe larguée sur le Mal. Un observateur reconnaît bien sûr qu'une action militaire en Syrie n'est pas "certaine de réussir", mais qu'elle permettra néanmoins aux Britanniques de faire montre de leur détermination morale et de leurs principes éthiques. Philip Collins, qui écrivait autrefois les discours de Tony Blair, a ouvertement reconnu que "l'intervention... engendrerait le chaos". "Mais c'est déjà le chaos" a-t-il ajouté et au moins le chaos que nous causerons exprimera notre "révulsion" devant les crimes d'Assad, une "révulsion trop profonde pour être considérée comme irréaliste ou immature". "Il est important de donner du poids à notre pulsion morale", a écrit Collins.
 
Réfléchissez bien à ce qui vient d'être dit: que ça n'a pas d'importance si notre attaque de la Syrie ne réussit pas (à faire ce qu'elle est supposée faire et que personne n'a expliqué clairement) ni si ça augmente l'effusion de sang et le chaos dans cette nation damnée. Tout ce qui compte, c'est que nous, en Occident, nous donnions de la consistance -sous forme de bombes- à nos "pulsions morales". Un tel barbarisme blasé a trouvé sa conclusion logique avec Norman Geras, le co-auteur du Manifeste Euston en faveur de la guerre, qui écrit: "Comme il est urgent que nous répondions d'une manière quelconque par solidarité au titre de notre 'héritage commun' avec les victimes, il faut agir même si c'est pour ajouter le chaos au chaos et même si (par déduction) le chaos que nous causons est supérieur au chaos auquel nous essayons de mettre fin." (C'est moi qui souligne)
                                                                                                                                 
C'est tout à fait extraordinaire. Voilà qui nous révèle le moteur de l'interventionnisme occidental moderne: le désir de faire étalage quoi qu'il en coûte, de notre "pulsion morale" et de ce qui reste du sens occidental "d' héritage humain commun ", sans souci des conséquences sur le terrain ni dans le monde. L'intervention occidentale, dans nos pays, est de plus en plus souhaitée et mise en oeuvre, non pas comme une opération spécifique ciblée destinée à changer le cours d'un conflit ou à faire avancer les intérêts géopolitiques de pays occidentaux, mais comme une sorte d'amplificateur dégoulinant de sang de la probité présumée de la classe politique occidentale. Au moment précis où la moralité et la politique est chez nous dans un état de déliquescence profonde, où il y a si peu de choses qui unissent les élites ou les populations occidentales et où on voit les gens se tourner en désespoir de cause vers l'étranger à la recherche d'une vision claire du bien et du mal et d'un sens du devoir que nos dirigeants ont perdu. C'est pourquoi John Kerry dit que s'opposer au Mal en Syrie est une "conviction partagée par des pays qui ne sont pas d'accord sur grand-chose d'autre". Larguer quelques rockets sur la Syrie stimulerait de manière aussi excitante qu'éphémère les "pulsions morales" d'une élite occidentale en plein confusion. Et si cela ne fait qu'empirer les choses? Tant pis. C'est comme ça. Au moins nous aurons exprimé notre révulsion collective. 
 
Ce que nous avons aujourd'hui, c'est une sorte de guerre purement moraliste, consciemment détachée de questions aussi concrètes que la géopolitique, l'intérêt national et la stabilité régionale. Une telle démonstration ostentatoire d'interventionnisme est plus aléatoire au plan des pertes humaines que celles qui avaient cours aux époques impérialistes ou coloniales. Au moins ces bellicistes étaient-ils guidés par de clairs objectifs politiques ou territoriaux, ce qui signifie que leurs interventions avaient une forme de logique et une fin probable en vue. Aujourd'hui, quand le narcissisme plutôt que la politique préside à la guerre et que le but de la guerre est la satisfaction émotionnelle plutôt que des gains territoriaux, il n'y a plus de limites naturelles ni de règles qui puissent modérer les va-t-en guerre.
 
Dans un rare moment de lucidité, dans les années 1990, le politicien et penseur canadien, Michael Ignatieff, s'est demandé tout haut, si sa propre demande et celles des autres Occidentaux, de bombarder les Serbes de Bosnie n'était pas "conduite par le narcissisme". Nous sommes intervenus, non pour sauver d'autres personnes mais pour nous sauver nous-mêmes ou plutôt une image de nous-mêmes comme défenseurs de la moralité universelle", a-t-il dit. Et il en est toujours ainsi aujourd'hui avec des gens qui réclament une attaque occidentale de la Syrie non pas pour sauver les Syriens ni pour renverser le régime d'Assad mais simplement pour que les tenants de la décence morale à la sauce occidentale se sentent mieux quand ils se regardent dans le miroir. Dans le cadre de cette terrifiante vision narcissique du monde, la Syrie n'est pas un pays déchiré par la guerre, c'est une scène où les moralistes occidentaux viennent se faire mousser, et sa population n'est pas considérée comme des êtres humains avec des besoins et de désirs, mais comme de simples figurants dans une pantomime libérale occidentale qui met en scène des bons contre des méchants. Quand Philip Collins dit qu'une telle envie d'attaquer le Mal à l'étranger ne peut pas être "considérée comme immature", il a on ne peut plus tort - entreprendre quelque chose sans en évaluer les conséquences est, sans conteste, le signe d'une immaturité imbécile. 
 
 
Brendan O’Neill est rédacteur en chef du site The Spiked.
 
Note:
Philippe Grasset commente cet article sur son site: http://www.dedefensa.org/article-leur_guerre_sans_fin_signe_de_leur_pathologie_incurable_11_09_2013.html
 
Pour consulter l'original: http://www.spiked-online.com/newsite/article/syria9/13960#.Uh36ERtJNPYf
 
Traduction: Dominique Muselet
Partager cet article
Repost0
12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 13:55

 

 

Colombie, grèves et violences policières contre civiles et la presse

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

Por primera vez en tres años de mandato el presidente colombiano, Juan Manuel Santos, afronta una de las rebeliones sociales más crudas, con su Gobierno en jaque debido a un paro nacional que aún no se sabe como terminará.

vendredi 30 août 2013

Forte répression de la police colombienne contre la population et la presse

Par Lionel Mesnard

Dans un communiqué publié en ce jour, la Commission Justice et Paix de Colombie a dénoncé l’agression dont ont été l’objet une journaliste et un photographe de Contagio Radio hier à Bogota à 15 heures locales, bien qu’indentifiables comme faisant partie de la presse. La journaliste et le photographe ont du essuyer une charge de la police et se réfugier dans un bâtiment public. Pareillement, à Medellin, un groupe de journaliste de presse a été aussi l’objet d’agression selon l’Agence Efe. Hier dans ces deux villes sont intervenus des heurts violents avec la police, pendant que se déroulaient des cortèges pacifiques en faveur ou en soutien au mouvement national de grève des paysans colombiens, et l’arrêt des traités de libre-échange.

Jeudi 29 août 2013, à Bogota ont surgi des individus cagoulés et s’attaquant aux forces de l’ordre, provoquant une riposte et des blessés parmi la police. La place principale Simon Bolivar de Bogota devait être l’objet d’un rassemblement à l’appel des étudiants du syndicat MANE, il s’est terminé sous les gaz lacrymogènes et avec des charges brutales de la police contre les manifestants. Il est à déplorer des blessés (89 selon Telesur) de chaque part et deux morts dans des circonstances un peu particulières (dont un mineur), et la police a procédé à des arrestations avec une brutalité inquiétante ou révélatrice ?

Au 12ème jour de grève, il est difficile de ne pas constater à quel point la répression policière touche aveuglement des civils dans de nombreux lieux du pays. A ce sujet, le collectif d’avocats colombiens José Alvear Restrepo a déjà publié sur son site des éléments prouvant dans plusieurs régions ou départements (1), l’action brutale et violente des forces de police de l’ESMAD.

Beaucoup de vidéos de particuliers circulent sur les réseaux sociaux ou les diffuseurs en ligne de contenu vidéo. Certaines scènes ou images sont effrayantes et certaines de ces actions policières vont jusqu’à intervenir dans les domiciles privés des personnes, les éléments de harcèlements sont nombreux et aussi de multiples tirs ont été constatés de toute part dans le pays sur les manifestants, depuis le début du mouvement « agraire ».

L’horreur et la terreur en Colombie par l’ESMAD !

Voir videohttp://www.youtube.com/watch?featur...

Compilation des attaques de l’ESMAD, images prises par des amateurs

Le mouvement depuis lundi, (à son huitième jour) : (lire l’article en relation) s’est étendu aux rues de la capitale et sous les coups des casseroles et chants des participants. Une bonne dizaine de milliers de personnes ont ainsi manifesté leurs soutiens en début de soirée sur la Place Bolivar.

Steven Cohen dans le « ColombiaReports »

« La grève nationale en Colombie qui avait débuté par une grève du monde rural le 19 août a pris beaucoup d’ampleur du fait d’un soutien populaire croissant ».

(…) Plus de 10 000 personnes ont participé à des “cacerolazos” - manifestations dans lesquelles les participants frappent sur des casseroles ou autres ustensiles de cuisine - organisées à travers toute la Colombie dans les grands centres urbains le lundi 26 août au soir pour soutenir le mouvement de protestation des agriculteurs. De nouveaux groupes socio professionnels comme les mineurs, les travailleurs du domaine de la santé et les routiers se sont joints à la grève des agriculteurs. (…)

(…) Dans ce pays, un nombre croissant de citoyens, manifestants ou non, interpellent le gouvernement et lui demande de prendre en compte l’inquiétude croissante des grévistes et d’éviter au pays l’extension d’une paralysie économique catastrophique déjà effective dans plusieurs régions. (…) (Source Global Voices)

Mercredi dernier, le président Juan Manuel Santos sortait de son inflexibilité et promettait une issue par des propositions économiques visant à appuyer l’agriculture et la production agricole nationale.

Jusqu’à présent aucun accord n’est intervenu et trois départements sont totalement impropres à la circulation des véhicules, en raison des blocages routiers (dans le département de Boyaca notamment). Il a été mentionné par ailleurs, qu’il s’agissait de 48 axes de routes concernés, qu’il y aurait en cours une quinzaine de marches se déployant dans le pays, plus de multiples actions d’appuis, de soutiens ou de participations à cet éveil social des campagnes, qui se déroule sans plier devant les provocations policières. (el vigoroso resurgimiento de la izquierda social)

Il a pu être constaté sur une vidéo du 22 août 2013 comment des hommes cagoulés pouvaient échanger avec la police. Le fait que soit apparu ce genre de phénomène hier dans les rues de la capitale n’a rien de surprenant. Les encagoulés, c’est un vieux modèle du genre, qui fonctionne quand un gouvernement se sent un peu faible face à la vindicte populaire. Et cela marche toujours quand il s’agit au Chili et en Colombie de cortèges étudiants, il y a toujours des casseurs, bien évidemment non identifiables et rarement dérangés, si ce n’est servant à discréditer ceux s’élevant contre une méthode de gouvernement peu scrupuleuses des droits humains et démocratiques.

La presse et violences policières en Colombie

Medellin, jeudi 29 août des journalistes de presse agressés par la police

Les journalistes de la ville de Medellín ont dénoncé ce jour qu’ils avaient été agressés par la police alors qu’ils couvraient la manifestation de soutien à la grève du secteur agricole. Les agressions se sont déroulées à 13 heures pendant qu’ils couvraient une manifestation et les journalistes concernés couvrait l’événement pour le Canal Teleantioquia, Blu Radio, le quotidien El Colombiano, et un photographe de l’Agence Efe.

« Nous étions en train de prendre des photos et les policiers nousont dit que nous ne pouvions plus le faire, sinon qu’ils allaient casser notre matériel » a déclaré Luis Eduardo Noriega, photographe au service de l’Agence de presse Efe.

« Un peu avant 13 heures, ils avaient frappé un autre journaliste de Blu Radio, lui très proche lançant une bombe étourdissante et un fragment lui a fait une coupure au front » a précisé Luis Eduardo Noriega à l’Agence Efe.

Bogota, jeudi 29 août, deux reporters de la Radio Contagio chargés par la Police

Ana María Rizo et Luis Gabriel Galindo journalistes, défenseurs des droits humains, de Contagio Radio, ont été agressés par des agents de l’ESMAD pendant qu’ils couvraient en audio et en video la mobilisation, qui va en se développant dans la ville de Bogota en soutien à la grève nationale agraire.

La journaliste, Ana María Rizo a été obligée de se réfugier dans les locaux d’un bâtiment public de la Justice, se situant à la hauteur de la rue n°12 et n°7 vers 15 heures, en raison des agressions de l’ESMAD avec des gaz, pendant qu’elle accomplissait son travail de presse. Les membres de la force publique les ont empêchés de sortir du lieu, par des harcèlements et des intimidations permanentes.

Luis Gabriel a été agressé par des agents de l’ESMAD qui cherchaient à l’attraper alors qu’il filmait. Tout en cherchant à asperger d’eau sa caméra. .

Luis Gabriel et Ana Maria Rizo ont été molestés dans le centre de Bogota, alors qu’ils cherchaient à rejoindre la place Simon Bolivar, les policiers de l’ESMAD frappèrent et s’emparèrent de Luis Gabriel qui se trouvait entrain d’enregistrer des images de la mobilisation, de même les policiers ont empoigné la journaliste pendant une diffusion en directe, par téléphone.

Images de l’agression de l’équipe de CONTAGIO Radio

Voir video

Les agressions d’hier, se sont produites sur des personnes indentifiables avec leurs signes visibles de presse.

"Contagio Radio a suivi au niveau régional et national et en direct la Gréve du mouvement agraire depuis le 19 août, donnant à faire connaître à l’opinion publique les différentes agressions de la force publique (et de l’ESMAD en particulier).

Nous réitérons la nécessité que le gouvernement offre des garanties, pour le défense et la protection des droits humains et la liberté d’expression devant les abus d’autorité et l’usage indiscriminé et poussés des forces policières."

Ecouter la bande sonore au moment auquel les journalistes furent attaqués : Cliquez ici !

Libres Amériques, 30 aôut 2013.

 

Source : el correo

Partager cet article
Repost0
12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 13:13

 




10 septembre 2013

par Hedelberto López Blanch

Les manifestations massives qui se déroulent depuis quelques semaines dans les villes de Colombie sont liées à la situation d’abandon et de faim dont souffre la population de ce pays à la suite de la signature, en 2012, d’un Traité de Libre Echange (TLE) avec les Etats-Unis.



Pratiquement aucun recoin de ce pays andin n’a été à l’abri des effets désastreux produits par ce TLE. Cet accord couronne l’œuvre entreprise par les gouvernements antérieurs afin de porter à leurs ultimes conséquences le système néolibéral et de privatisation impulsés par Washington, la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI).

Le peu de temps passé depuis sa signature a donné raison aux analystes qui prédisaient qu’avec l’entrée en vigueur du Traité - le 15 mai 2012- , la fuite des capitaux s’accélérerait, ainsi que la destruction de l’environnement, les privatisations de services essentiels comme l’enseignement, l’au, l’électricité et la santé. Les inégalités et le travail précaire ont augmenté tandis que la production alimentaire s’est réduite avec l’entrée de produits subsidiés provenant des Etats-Unis. On assiste, enfin, à une perte de souveraineté économique et politique du pays.

Grève Nationale Agraire et Populaire

Les grèves, les manifestations et les blocages de routes actuels dépassent en ampleur la mobilisation des mois de février et mars derniers et se sont caractérisées par leur massivité et combativité. Elles sont menées à bien des paysans, des producteurs agraires et des secteurs solidaires comme la santé, les transports et l’enseignement.

Dans plus de 25 départements, des petits producteurs de pommes de terre, de lait, de café, d’oignons et d’autres produits, ont cessé leurs activités et manifestent contre les dégâts provoqués par le TLE, la remise de vastes surfaces de terres aux multinationales minières et le peu d’aides reçues du gouvernement pour tenter pallier aux dommages. Parmi les régions où la mobilisation est la plus intense figurent Boyacá, Nariño, Catatumbo Cundinamarca, Antioquia, Valle del Cauca, Santander, Norte de Santander, sud de Bolívar, Casanare, Arauca, Meta, Caquetá, Putumayo, Cauca, Nariño, Huila et Tolima.

Mais le gouvernement « démocratique » de Santos a répondu aux revendications de la même manière que son prédécesseur Álvaro Uribe, autrement dit par la militarisation des principales voies terrestres et par la répression policière et militaire contre les participants aux mobilisations. Quelques jours avant la grève, les autorités avaient lancé une puissante campagne destinée à terroriser la population. Elles ont annoncé à travers tous les médias qu’elles mèneraient à bien une « opération implacable » avec l’armée et la police pour contrecarrer les « émeutiers ». Ces menaces ont été effectivement appliquées puisqu’on a utilisé contre les participants tous les types d’armes et de gaz lacrymogènes, ainsi que l’arrestation de dirigeants et de manifestants.

Il n’est pas moins exact non plus que la répression, le peu d’informations diffusées dans le pays sur les protestations et l’interdiction faite aux manifestants (de la part de l’armée) de se déplacer d’un département à un autre pour coordonner les actions, sont parvenues par la force des choses à maintenir sous contrôle l’extension de cette lutte.

TLE : Cheval de Troie de l’impérialisme

Les efforts destinés à conclure ce pacte néolibéral ont commencé avec le gouvernement précédent d’Álvaro Uribe, qui avait fait de son adoption une véritable obsession politique, obsession qui fut poursuivie par l’actuel président Juan Manuel Santos.

Dès son adoption, les 1.531 pages (ainsi que de nombreux appendices) du TLE signé par Washington et Bogota ont pris force de loi garantie par une série de règles internationales. En conséquence, aucun organisme de l’Etat colombien n’a le droit d’approuver quoi que ce soit qui contredise ce texte. Seuls les tout-puissants Etats-Unis peuvent réaliser des modifications, et toujours en leur faveur.

Ainsi, en signant le premier chapitre sur la propriété intellectuelle, la Colombie s’est engagée à respecter quatre autres accords internationaux qui favorisent la pénétration et la liberté de mouvement des multinationales étasuniennes dans le pays, sans devoir rendre des compte face à des plaintes pour causes environnementales, pour des suppressions d’emploi ou pour des violations des droits humains.

Comme résultat, on a assisté à une invasion de capitaux étrangers dans tous les secteurs de l’économie et de la société : entreprises, banques, mines, électricité, téléphonie, santé, alimentation, éducation, environnement (flore, faune, eaux). Après la mise en vigueur du Traité, du fait des avantages qu’il octroi aux grandes compagnies étrangères, il y a eu une augmentation effrénée des importations et une réduction des investissements et des productions nationales. Le gouvernement importe de grandes quantités de viande, de poulets, de lait, d’oignons, de café, de riz et de maïs. Les marchés se sont remplis de marchandises à bon marché provenant de l’étranger, ce qui entraîne la ruine des paysans, des mineurs, des camionneurs et de petits entrepreneurs.

Au milieu du mois de juillet dernier, un rapport officiel précisait qu’au cours de ces dernières années on a privatisé la Banque Populaire et le Colpatria, presque toutes les grandes et moyennes industries étatiques, les compagnies d’électricité de Boyacán, Pereira, Cundinamarca, Santander, Norte de Santander, Meta et Termocandelaria ; les mines et l’immobilier, les services d’eau potable, la gestion des égoûts, la santé, les assurances et l’enseignement.

On a également vendu à des prix dérisoires de vastes étendues de terrains pour l’extraction des minéraux et pour la construction de centrales hydroélectriques, avec tous les dommages qui en découlent pour les populations originaires et pour l’environnement.

Sage fut la décision prise par plusieurs gouvernements latino-américains de s’opposer, au cours du IIIe Sommet des Amériques de 2005 en Argentine, à la Zone de Libre Echange des Amériques (ZLEA) qui était impulsée par les Etats-Unis. Cependant, ce projet est appliqué bilatéralement avec la néfaste approbation de Traités de Libre Echange par le Chili, la Colombie, le Pérou et d’autres gouvernements. Ceux qui en sortent perdants, ce sont les peuples qui se dressent aujourd’hui pour leurs revendications.

Source :
http://www.rebelion.org/noticia.php... 
Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

Via : Traité de Libre Echange : Le coup de grâce pour les Colombiens

Partager cet article
Repost0
12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 12:20

Publié le 5 septembre 2013 par Bernard

(ADITAL – ALAI – REBELION) (09-13)

Le gouvernement est perplexe, il ne parvient pas à comprendre la force avec laquelle la paysannerie a brisé le long silence de la domination. Pour les classes dominantes il semble incroyable que les humbles puissent résister, se rebeller. Pour le pouvoir il sera toujours difficile de comprendre les raisons et les attentes de « ceux d’en bas ».

Le 8 août 2013 la MIA, qui regroupe de nombreuses organisations paysannes, remet au Ministère de l’Agriculture l’annonce du « Paro Nacional Agrario y Popular » ( arrêt des activités dans les secteurs agraires et populaires) présentant une revendication en six points pour le mouvement social. Le Ministère n’en tient pas compte, mais les groupes paramilitaires réagissent violemment par courrier électronique, avec des menaces de mort à l’intention des responsables de la manifestation. Le gouvernement colombien a coutume d’assimiler toute manifestation de protestation à une insurrection armée.

Pourquoi cette grève ?
Elle a débuté le 19 août. Après 20 ans d’application de politiques néolibérales les paysans disent au gouvernement qu’ils n’en peuvent plus. Les problèmes du secteur agraire vont de la concentration des terres, de leur sous-utilisation, de l’absence d’appui de l’Etat pour les petits producteurs ( assistance technique, prix, crédits, infrastructures…) jusqu’à la perte de la souveraineté alimentaire, la livraison du marché interne aux multinationales et la disparition de la paysannerie comme résultat des traités de Libre Commerce. Les paysans demandent que cesse l’abandon dans lequel ils vivent, le non-respect des accords passés avec le gouvernement, l’éradication des champs de coca sans plan de substitution, bref le « désastre généré par les traités de Libre commerce ».

L’effet des TLC (Traités de Libre Commerce)
Selon Vía Campesina, qui exprime sa solidarité avec tous ces paysans en lutte,  « Les principales conséquences de la signature de ces traités par l’Etat Colombien se manifestent dans l’indice élevé de la concentration des propriétés terriennes, la spoliation des paysans de leurs terres,  la violation systématique de leurs droits, et l’aggravation de la violence exercée par une partie de la force publique. La protestation sociale est criminalisée et on renforce un modèle minier-énergétique  qui favorise de grandes multinationales et appauvrit de plus en plus la paysannerie. Dans ce pays si riche, 8 millions de personnes souffrent de la faim, selon la FAO. L’attitude du gouvernement rend le dialogue impossible et affaiblit la démocratie ».

Le « paro ».
La grève est dirigée « contre les TLC, pour la défense de l’économie paysanne, de la souveraineté et de l’autonomie alimentaire ». Elle  se  manifeste par des occupations de locaux, des blocages de routes, des regroupements dans une douzaine de départements colombiens. Le Mouvement pour la Dignité réunit près de 5 millions de paysans, deux cent mille travailleurs de santé, producteurs de café, de cacao, de pommes de terre, des milliers de mineurs, des camionneurs, 87 ethnies indigènes  et 4 millions d’afro-colombiens. Il dénonce l’oubli historique et le non-respect par le gouvernement des accords signés pour l’amélioration des conditions rurales, l’accès à la propriété de la terre et la reconnaissance des territoires des paysans.

Le « paro nacional, agrario y popular » débuté le 19 août a comme scénario le refus du président colombien Manuel Santos d’établir un dialogue avec les mouvements sociaux qui permette de surmonter la grave crise du secteur rural, principalement due aux politiques néolibérales comme l’approbation et la mise en œuvre des TLC.

La répression.
Dès le premier jour le mouvement est réprimé avec cruauté et les exactions de la police sont multiples. Les vidéos  circulant dans les réseaux sociaux montrent la police dérobant des vivres, urinant sur les denrées alimentaires des manifestants, frappant des gens dans leur propre maison,  détruisant éventaires et logements… L’indignation sociale s’accroit encore quand le président Santos osa déclarer que « cette grève nationale n’existe pas », ce qui contredit la féroce répression exercée, en particulier par la participation des forces de l’ESMAD (Bataillon mobile anti-émeutes).

En fait le gouvernement s’affronte à une mobilisation de proportions telles que le pays n’a pas connues dans son histoire récente. Dans  la santé, les travailleurs dénoncent des lois qui facilitent le négoce des entreprises gérant la santé; ils dénoncent le manque de médicaments et la mauvaise qualité des infrastructures de santé. Le gouvernement aurait attendu plus de 3 ans sans payer les fournisseurs, générant ainsi une dette de  plusieurs millions de dollars. Les fraudes sont légion, la corruption n’est pas sanctionnée. Les manifestants exigent en outre la suspension de la Loi de Réforme de la Santé, et un vrai débat sur les politiques d’extraction minière et d’éradication des cultures illicites.

Les camionneurs demandent la révision des prix des carburants, le respect par le gouvernement des accords passés avec le secteur des transports, la décentralisation de la Superintendance des Ports et Transports, et la restriction d’entrée dans le pays des poids lourds par la frontière équatorienne.

Le secteur agraire, caféiculteurs, riziculteurs, éleveurs de bétail, demande la mise en place de mesures pour contenir la crise de la production agro-pastorale, des garanties réelles pour l’exercice des droits politiques de la population rurale, et des investissements en santé, logement, éducation, services publics et chemins pour les populations rurales et urbaines.

Le cas du Catatumbo.(dép. Santander)
(Le río Catatumbo est un fleuve du nord-ouest de la Colombie, affluent du lac Maracaibo)
Le 11 juin avait débuté le conflit du Catatumbo, autour de l’éradication manuelle des plants de coca. Il impliqua 15 000 paysans, avec des manifestations et blocages de routes. Commencé pacifiquement, ce conflit avait engendré, au bout de 54 jours de grève,  la mort de 4 agriculteurs et plus de 50 blessés.

Les paysans demandaient que l’éradication soit suspendue jusqu’à ce qu’on dispose d’une alternative digne de permettre la vie des familles qui travaillent dans ces cultures devenues illicites. Le gouvernement doit étudier des programmes de substitution à ces cultures. Le 22 août est signé l’accord pour la suspension momentanée de l’éradication manuelle des cultures illicites. Des alternatives seront définies dans la Table ronde de dialogue du 28 août: les composantes énumérées comme mécanismes de compensation pour chaque unité familiale sont : l’assistance alimentaire, la nutrition, l’emploi rural, les projets productifs, les subventions.

Perspectives.
Les paysans colombiens demandent que cesse l’abandon dans lequel ils vivent, que les accords passés avec le gouvernement soient respectés, que l’éradication des plants de coca soit précédée d’un plan de substitution et que soit affronté le « désastre généré par les traités de Libre Commerce ».
Le dialogue de paix entre gouvernement et guérilla dure depuis presque une année. Le contexte actuel ne risque-t-il pas de compromettre une fois de plus le résultat attendu ? Le responsable des FARC dans la négociation avec le gouvernement a demandé « que l’on ne criminalise pas le droit à la protestation sociale », et il propose aussi la révision des Traités de Libre Commerce. Enfin, la guérilla a envoyé « un salut solidaire aux étudiants, aux travailleurs de la santé, aux floriculteurs, aux riziculteurs, aux autres producteurs paysans et à tous ceux qui ont élevé leur voix contre l’injustice. »

Source : COLOMBIE : La grève nationale « agraire et populaire ». | Comité Amérique Latine du Jura

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2013 3 11 /09 /septembre /2013 20:45

 

Préoccupée comme beaucoup d’entre nous pas les conséquences possibles d’une intervention officielle franco-étasunienne  en Syrie, tant comme cause d’’aggravation de la situation dramatique du peuple syrien que pour ses possibles retombées régionales et internationales, je n’ai pas eu l’occasion d’aborder le sujet pourtant si important des mouvements sociaux et manifestations qui se produisent depuis la fin du mois d’août en Colombie.

Il faut bien dire que les publications à ce sujet en français font cruellement défaut, pourtant si la mauvaise conscience occidentale à tant besoin d’user du devoir de protéger pour se rassurer sur elle-même, soutenir le peuple colombien victime depuis des décennies du terrorisme d’état serait une cause toute trouvée.

J’ai publié auparavant un texte qui était un appel lancé  par les mouvements sociaux du peuple Colombien aux peuples d’Europe, leur demandant leur soutien pour empêcher la mise en place du traité de libre-échange Colombie-Europe qui serait cause de nouvelles souffrances pour ce peuple martyr tout en étant fort avantageux pour l’Europe –laquelle celle des peuples ou des nantis, la question reste posée…

Mais les braves Européens n'entendent les appels à la solidarité que quand cela les arrangent ou quand les harangues de leurs gourous médiatiques les y convient.

Voici un texte en français qui donne une bonne vision des causes des manifestations agraires actuelles dans tout le pays, mouvement qui a été rejoint par de nombreux autres secteurs en attendant des informations plus détaillées.

 

 

Colombie : Vends ta terre ou c’est ta veuve qui le fera

A l’heure où les paysans colombiens se mobilisent, le CCFD-Terre Solidaire, lance "Vends ta terre ou c’est ta veuve qui le fera", un web documentaire qui retrace la lutte pour la défense de leur terre
Philippe Revelli / mercredi 11 septembre 2013
 

Photographe, journaliste, ecrivain, réalisateur ; collaborateur du Monde Diplomatique et du CCFD-Terre Solidaire.

De par sa superficie et ses ressources, la Colombie est l’un des pays d’Amérique latine les plus convoités par des investissements à grande échelle. Ces investissements se traduisent par des accaparements de terres pour la production de monocultures d’exportation qui mettent en péril l’accès des paysans au foncier. Depuis une dizaine de jours un mouvement paysan de grande ampleur se mobilise à travers tout le pays, soutenu par une part de plus en plus importante de la population. Au cœur de leurs revendications : l’instauration de prix planchers, la sécurisation de l’accès à la terre et la révision des politiques et des accords internationaux qui menacent leurs activités.

« L’entrée en vigueur du traité de libre-échange entre la Colombie et l’Union européenne en juillet dernier est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Avec le démantèlement des barrières douanières, les petits paysans colombiens sont directement concurrencés par un secteur agricole européen plus mécanisé et subventionné. Ce qui aura pour conséquence une chute des prix des productions locales et donc une baisse supplémentaire des revenus des paysans. Une nouvelle menace qui vient s’ajouter à la longue liste des dynamiques internationales favorisant l’accaparement des terres et la ruine de l’agriculture familiale. Les paysans colombiens sont également parmi les premières victimes des politiques en matière d’agrocarburants portées par les Etats-Unis et l’Union européenne. Suite à ces politiques, la Colombie s’est lancée en 2008 dans une course effrénée à la production d’huile de palme, entrant dans le Top 3 des producteurs mondiaux. Avec pour conséquence des impacts dévastateurs : destruction de l’environnement, accaparements des terres, déplacement de population et volatilité croissante des prix sur les marchés régionaux et internationaux. Le 9 septembre prochain, le Parlement européen doit réviser la politique en matière d’agrocarburants. La voix des paysans colombiens parviendra-t-elle jusqu’à Strasbourg ? », explique Maureen Jorand, chargée de mission souveraineté alimentaire au CCFD-Terre Solidaire

Colombie : Violence, terre et territoire

Si la violence est un ingrédient indissociable de l’accaparement des terres, nulle part sans doute autant qu’en Colombie, elle ne se manifeste dans toute sa terrible brutalité.

Aux origines du conflit armé : la terre

Au lendemain de l’assassinat du leader populiste Carlos Galan (1949), la Colombie, déchirée entre libéraux et conservateurs, s’enfonce dans la violence. Dans les régions montagneuses du centre du pays, des groupes de paysans libéraux prennent les armes pour défendre leurs terres contre les milices conservatrices. Parmi eux, un certain Pedro Marin, il a dix-huit ans. Quelques années plus tard, sous le nom de guerre de Manuel Marulanda, il sera l’un des fondateurs de la guérilla des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Il en sera l’un des chefs jusqu’à sa mort, en 2008. Fidèle à ses racines rurales, l’insurrection armée a fait de la réforme agraire une revendication fondamentale et des milliers de paysans, chassés de leurs terres, rejoindront ses rangs.

Aujourd’hui encore, la question agraire demeure une des clés du conflit armé et figure à la première place de l’agenda des négociations de paix qui, en août 2012, se sont ouvertes à la Havane entre le gouvernement du président Juan Manuel Santos et la guérilla des FARC.

Qui sont les accapareurs ?

Toute l’histoire de la Colombie est marquée par la violence exercée contre les paysans par de grands propriétaires terriens, qui se sont constitué à leurs dépens de vastes domaines souvent consacrés à l’élevage extensif – ceux-ci couvrent aujourd’hui quelque 39 millions d’hectares, alors que seulement 5 millions d’hectares sont dédiés à l’agriculture.

Les multinationales bananières sont également présentes de longue date sur le territoire colombien. Dans « Cent ans de solitude », le romancier Gabriel Garcia Marquez évoque déjà le massacre de plusieurs centaines de travailleurs des bananeraies de la région de Santa Marta. Et aujourd’hui, en Uraba, c’est encore sur le territoire de communautés paysannes que les compagnies cherchent à étendre leurs opérations.

« Plus récemment, et surtout depuis la dernière décennie, explique le sociologue Jairo Estrada, on assiste à la mise en œuvre d’un modèle économique « extractiviste ». Exploitation minière – charbon, or – ou d’hydrocarbures, construction de centrales hydroélectriques, de zones franches ou activités agro-industrielles – surfant notamment sur la vague des agrocarburants – sont autant d’activités orientées vers l’exportation et pour lesquelles d’immenses portions du territoire sont concédées à des investisseurs étrangers ». Et tandis que le président Santos déclare que la Colombie a pour vocation de « nourrir le monde », le pays est aujourd’hui un importateur net d’aliments et l’agriculture familiale et vivrière est le parent pauvre des programmes de développement, quand elle n’est pas tout simplement sommée de laisser la place.

De l’accaparement des terres au contrôle du territoire

« Avec cette évolution, reprend Jairo Estrada, on passe d’une logique d’appropriation de la terre à une logique de contrôle du territoire. Et c’est dans ce contexte que doivent être analysés les choix stratégiques effectués par l’état-major au nom de la lutte contre-insurrectionnelle, ainsi que la collusion entre l’armée et les groupes paramilitaires ». Au cours des vingt dernières années, plus de 5 millions de personnes ont été déplacées par suite du conflit armé et quelque 8 millions d’hectares ont été arrachés aux communautés paysannes et indigènes. « La guerre menée contre l’insurrection armée, analyse Jairo Estrada, apparaît dès lors comme un prétexte à l’exercice de la violence mise au service d’un projet politico-économique. Un projet qui passe par le « nettoyage » et le contrôle du territoire afin de pouvoir garantir la sécurité des investissements étrangers ».

Stratégies paysannes de défense et de récupération des territoires

Dans ce sombre paysage, les communautés rurales ne restent cependant pas les bras croisés et tentent, à leur tour, de construire une autre territorialité, paysanne celle-là. Communautés de paix, zones humanitaires, conseils communautaires, zones de réserve indigène ou paysanne... pacifiques et citoyennes, ces initiatives sont généralement le fait de groupes chassées par la violence et qui s’organisent pour défricher et coloniser de nouvelles terres ou retourner chez eux. Certaines – communautés de paix, zones humanitaires – se placent sous la protection morale de l’opinion publique et d’organismes internationaux de défense des droits humains. D’autres – conseils communautaires (voir encadré), zones de réserve paysanne ou indigène – font appel à des figures juridiques existantes. « Mais dans tous les cas, insiste Jairo Estrada, il s’agit d’une construction depuis la base, une construction sociale du territoire, qui existe en amont de sa reconnaissance légale ». Dans ces communautés, des rapports humains basés sur la solidarité sont la règle, et des modes de production alliant savoirs traditionnels et modernité de l’agroécologie sont mis en œuvre. Elles deviennent ainsi des foyers de résistance où l’on revendique la souveraineté alimentaire et le respect de l’environnement, et s’affirment comme alternative à un libéralisme déprédateur.

Notas :

Philippe Revelli [1]

[1] Partenaire du CCFD-Terre Solidaire, l’Association des conseils communautaires du Bas Atrato (ASCOBA) a été fondée en 2003. Elle fédère 58 conseils communautaires – organes représentatifs des communautés afro-colombiennes – et 7 coopératives de production et de crédit, bénéficiant ainsi à quelque 15.000 personnes. Soutenue par le CINEP (autre partenaire du CCFD-Terre Solidaire), l’association œuvre à renforcer les mécanismes de solidarité communautaire dans une stratégie de résistance civile pacifique, apporte une assistance aux victimes de la violence, contribue à la revalorisation du patrimoine culturel afro-colombien, sensibilise aux menaces que représentent les méga-projets miniers ou agro-industriels, agit pour la défense et de la récupérations des territoires communautaires reconnus par la loi de 1993, dite « de négritude » – cette mobilisation pour la récupération des terres communautaires a récemment valu à plusieurs dirigeants d’ASCOBA de recevoir des menaces de mort de la part de groupes paramilitaires.

 

Source : Colombie : Vends ta terre ou c’est ta veuve qui le fera

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives