21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 15:04

 

Pour une Culture Mondiale de la Paix

La dépense militaire revient à la guerre froide

L'art de la guerre

Dépenses militaires

Tandis que la stratégie USA/OTAN, avec la crise ukrainienne, provoque un affrontement Ouest-Est qui ramène l’Europe à une situation, par certains aspects, analogue à celle de la guerre froide, les données publiées hier par le Sipri confirment que la dépense militaire mondiale (calculée net d’inflation pour la comparaison dans le temps) est revenue aux niveaux de la guerre froide : après avoir chuté entre 1991 et 1998, elle est remontée à un niveau supérieur à celui de la dernière période de l’affrontement Ouest-Est. Les données, concernant 2013, montrent qu’on dépense dans le monde, dans un objectif militaire, 3,3 millions de dollars par minute, 198 millions de dollars par heure, quasiment 4,8 milliards de dollars par jour. Ce qui équivaut à 1747 milliards de dollars en une année.

La dépense militaire mondiale est en réalité encore plus élevée que celle calculée par le Sipri quand il fait la somme des budgets de la défense des différents pays : il s’y ajoute en fait diverses dépenses de caractère militaire, incluses dans d’autres chapitres des budgets d’Etats. Aux Etats-Unis, la dépense pour les armes nucléaires (23 milliards de dollars annuels) est inscrite non pas au Département de la défense,  mais à celui du Département de l’Energie ; celle des militaires à la retraite (environ 170 milliards annuels), à celui du Département des retraités ; les dépenses pour les aides militaires et économiques à des alliés stratégiquement importants (environ 50 milliards annuels) sont inscrites aux budgets du Département d’Etat et de quelques autres. Dans le budget fédéral 97 milliards annuels sont alloués pour un « fonds unifié de la Défense, du Département d’Etat et de l’Usaid » destiné aux opérations ultramarines (Overseas contingency operations). 40 autres milliards annuels sont dépensés pour la « sécurité  de la patrie ». Et il y a enfin la dépense secrète des services secrets, dont l’unique chiffre « non-classifié » (1,6 milliards annuels) n’est que la pointe de l’iceberg. En ajoutant ceux-ci et les autres postes de dépense au budget officiel du Pentagone (640 milliards en 2013), la dépense militaire étasunienne grimpe à quasiment 1000 milliards de dollars annuels. Ce qui signifie qu’environ un dollar sur quatre, dans le budget fédéral, est dépensé dans un objectif militaire.

Si l’on ne s’en tenait même qu’au chiffre de 640 milliards de dollars fourni par le Sipri, les Etats-Unis restent nettement en tête dans le classement des 15 pays ayant la plus grosse dépense militaire du monde. Suivent à distance, comme en 2012, la Chine et la Russie avec une dépense estimée respectivement à 188 et 88 milliards de dollars en 2013. L’ordre change par contre notablement dans la partie restante du classement. L’Arabie Saoudite passe, par rapport à 2012, du septième au quatrième rang. Suivent la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne (qui avance du neuvième au septième rang), le Japon, l’Inde, la Corée du Sud, l’Italie (avec une dépense estimée à 32,7 milliards de dollars en 2013), le Brésil, l’Australie, la Turquie, les Emirats Arabes Unis. Ces 15 pays totalisent 80% de la dépense militaire mondiale.

Les données du Sipri mettent en évidence de fortes augmentations dans les budgets militaires de divers autres pays, surtout ceux où les Etats-Unis exercent leur influence. En Europe orientale, le budget militaire de l’Ukraine a grossi de 16% par rapport à 2012. En Afrique, le Ghana a augmenté en une année son budget de 129%, l’Angola de 36%, le Congo (Rép. dém.) de 34%. Au Moyen-Orient, les budgets militaires en Irak et au Bahreïn ont augmenté d’environ 27%. En Asie, celui de l’Afghanistan a grossi de 77% par rapport à 2012, celui des Philippines de 17%. En Amérique du Sud, les budgets militaires du Paraguay et du Honduras ont augmenté en une année respectivement de 33% et 22%.

La dépense militaire alimente une nouvelle course aux armements qui, conduite par les plus grandes puissances occidentales, a un effet de traction à l’échelle mondiale. Il ne s’agit pas que des F-35, sur lesquels se concentre aujourd’hui l’attention des médias, mais de plusieurs autres systèmes d’arme tout aussi coûteux mais peu connus. Il y a six mois a été lancé aux Etats-Unis le super porte-avions Gerald Ford (premier d’une série), le navire de guerre le plus coûteux jamais construit : 14 milliards de dollars. Grâce à de nouvelles catapultes, ses 75 avions (dont le coût doit être ajouté à celui du navire) pourront effectuer 25% d’attaques de plus que ceux actuellement embarqués sur les actuels porte-avions Nimitz. Et le 4 juillet prochain sera lancé en Angleterre le super porte-avions HMS Queen Elizabeth de 65 000t. ( le triple de l’actuelle classe Invincible), auquel fera suite une unité jumelle, pour une dépense de 12 milliards de dollars, plus celle des avions embarqués : les F-35, qui pourront être amenés du hangar sur le pont d’envol en 60 secondes. Ces porte-avions, annonce la Royal Navy, pourront ainsi « depuis la mer projeter la puissance aérienne à tout moment et dans tous les endroits du monde où ce sera nécessaire ».

L’empire frappe encore.

Manlio Dinucci

 

 

Edition de mardi 15 avril 2014 de il manifesto

https://www.google.fr/url?q=http://ilmanifesto.it/spesa-militare-numeri-da-guerra-fredda

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 

Apostille de la traductrice :

Le lecteur curieux rapportera les chiffres de la dépense 2013 de chacun des 15 premiers pays du classement établi par le Sipri (même sans les corrections indiquées par l’auteur) à leur nombre d’habitants ; pour comparer par exemple la dépense militaire par tête entre la Chine (1, 347 milliards d’habitants environ) et l’Arabie Saoudite (presque 30 millions), ou le Bahreïn (1,231 millions officiels, après les massacres des manifestations de leur « printemps » 2011).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_population

La logique voudrait qu’on compare ensuite la dépense militaire par habitant aux dépenses annoncées pour l’éducation, la santé, bref tous les postes entrant dans ce qu’on appelle l’indice de développement humain. Y compris celui des « dictatures » comme Cuba et la Syrie, malgré les embargos qui y sévissent, par les soins du premier de la classe, depuis respectivement une cinquantaine et plus d’une dizaine d’années.

Source : La dépense militaire revient à la guerre froide | Mondialisation
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20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 14:08

 

Bien que je ne partage pas entièrement le point de vue des auteurs, je n'ai aucun doute que nous soyons ensemble dans la constitution d'un Front contre le Fascisme qui Vient, malgré nos différences de conception du monde et très certainement de projet. Je diverge par exemple : avec l'affirmation

 

L'Union Européenne est une instance impérialiste dirigée par les monopoles capitalistes des différents pays la composant.

 

L'Union US-Européenne est dirigée par des corporations transnationales, sous égide yankee, qui les ont imposées en Europe avec le plan Marshall qui a créé une nouvelle caste dirigeante européenne issue et dépendante de leurs intérêts, comme il le font dans chacune de leur colonie.

La seule réponse cohérente à donner à la montée du fascisme et à sa pénétration des institutions réside dans la construction d'un large Front Antifasicste des Peuples. Nos personnels politiques, mandatés par le peuple à travers les élections sur base de programme précis se prennent pour des dirigeants, ce qui est fort malsain. Ils outrepassent en permanences leur mandats pour se mettre aux services d'intérêts opposés à ceux de leurs mandants électeurs, traitant les électeurs comme des imbéciles ou des criminels.

Pour répondre à la dictature de l'Union US-Européenne du Marché, avec son principe de concurrence, et sa gouvernance de plus en plus technocratique, seule la construction d'une souveraineté depuis la base, dans le cadre d'une démocratie participative, fondée dans les principes d'une économie de complémentarité, de partage des savoirs, de bienveillance en vers nons voisins, peut nous sauver de la dictature qui resserre son étau. Une telle transformation de structure demanderait assurément des "sacrifices" mais bien moins que ceux que nous demandent ceux qui se prennent pour nos Maîtres ou nos dirigeants... et quoi encore

Si l'appel qui suit ne donne pas vraiment de réponse il a du moins le mérite de poser de très bonnes questions et de faire savoir que cette US-Europe à gauche et parmi les couches populaires (par opposition aux démagogues populistes)  on en veut pas non plus ! Et que nous sommes nombreux, à gauche à l'affirmer. .

Et une immense majorité des populations toutes tendances confondues rejette le cauchemar étasunien et l'acculturation qui l'accompagne, dont on veut faire notre quotidien.

Je ne pensais pas un jour exprimer cela de cette manière mais si pourtant :

YANKEES GO HOME ! Bas les pattes de NOTRE Europe ! 70 ans d'occupation, Ya BASTA !

 

 

 

Pourquoi le boycott de l'élection du Parlement européen est-il nécessaire et légitime ?

Pourquoi le boycott de l'élection du Parlement européen est-il nécessaire et légitime ?L'Union Européenne est illégitime. 

  • Elle est menée par une caste de dirigeants non élus, dévouée aux intérêts américains et des monopoles des pays d'europe, à ceux des multinationales et du monde de la finance.  
  •  
  • Elle détruit les nations, les langues et les cultures nationales. 
  • Elle suit la politique guerrière, ruineuse et impérialiste de l’OTAN dirigée par les USA, elle suit une politique guerrière au service des impérialismes Français et Allemand.
  •  
  • Elle impose des politiques d’austérité qui détruisent les acquis sociaux et plongent les peuples d’Europe dans la misère.

L'Union Européenne n'est pas démocratique

Le vote des français en 2005 contre le projet de traité européen a été trahi en 2007 par l’adoption du traité de Lisbonne – sa copie conforme – par une majorité de parlementaires français. Le parlement européen, pourtant censé représenter la volonté des peuples européens, n’a pas bougé le petit doigt, preuve s’il en était besoin que l’Union européenne n’est pas démocratique. (Les français ont déjà dit majoritairement NON au Traité de Rome, NON à Maastricht, NON au Traité Constitutionnel en 2005)


Le Parlement européen n'a aucun pouvoir. 

Il n’y a pas de « démocratie européenne ». Le parlement européen n’en est pas un. Il n’a qu’un rôle consultatif. Il n’a même pas l’initiative de son ordre du jour. Il ne peut prendre une décision qu’a la demande express de la commission européenne, commission dont les membres n’ont aucun compte à rendre aux électeurs puisqu’ils ne sont pas élus.
Commission européenne qui est au seul service des classes dirigeantes, comme le montre sa politique depuis vingt ans. Commission européenne qui concentre de plus en plus de pouvoirs au détriment des pouvoirs nationaux.

Ceux qui prétendent changer l’UE depuis le parlement européens pour lui donner une inflexion sociale sont des naïfs ou des menteurs. Ce parlement n’a ni l’initiative des lois, ni celle des traités.



Le vote blanc lors de cette élection est une dangereuse illusionLes bulletins blancs ne seront pas comptabilisés comme votes exprimés(Avec la nouvelle loi, ils seront comptés séparément. Mais les bulletins blancs ne seront toujours pas pris en compte pour les suffrages exprimés.

Si les blancs s’ajoutaient aux votes exprimés, cela ferait chuter les pourcentages de voix obtenues par les candidats puisque les dit-pourcentages sont calculés par rapport aux nombre des exprimés et cela serait dommageable pour l’image d’un candidat d’être élu avec un très faible pourcentage de voix.
Le vote blanc non comptabilisé servira à masquer le rejet massif des peuples pour l’Union Européenne qui n’a fait que croître. Avec le vote blanc, l’UE pourra dire de ces électeurs qu’ils approuvent le caractère de cette élection puisqu’ils votent.

En 2009, le taux d'abstention a été de 56,9% dans les pays de l'UE et de 59,35 % en FranceNous lançons une campagne pour remplacer l'abstention par un boycott conscient.
 
L'UE s'est doté d'une police de répression au delà des lois et des état. Son nom est EuroGenFor. C'est une milice anti-ouvrière qui intervient sans contrôle à l'appel de n'importe quel état de l'UE. Vous n'en avez pas entendu parlé ? C'est normal, elle a été mise en place dans le plus grand secret. Mais les travailleurs de Grèce en ont déjà fait l'expérience lors des répressions violentes de ces dernières semaines.
Sur le grand marché transatlantique. « Le traité de Lisbonne donne les coudées franches à l’UE pour négocier de manière autonome des accords diplomatiques et sécuritaire avec les Etats-Unis afin de renforcer l’architecture transatlantique»

Comment peut-on parler d’aménagement de l’UE ? Surtout que M° Barroso président du Conseil européen négocie dans le dos avec le Président des Etats-Unis. Le  marché Transatlantique est là pour augmenter les exportations américaines, soutenir les emplois américains et s’étendre en Asie. Et à aucun moment il n’est question des emplois en Europe.

Le capitalisme n’est pas aménageable, l’UE ne peut se transformer par voie institutionnelles.  Seules les luttes s’inscrivant dans un cadre national sont en capacité d’ouvrir de larges rassemblements pour transformer la société.

L'Union Européenne est une instance impérialiste dirigée par les monopoles capitalistes des différents pays la composant. C'est une tentative de surmonter les crises systémiques du capitalisme en Europe en élargissant le marché, en cassant tous les droits sociaux, en limitant l'indépendance des nations et en instaurant un pouvoir supra-national de type fasciste !

Le IVème Reich est en construction !

 

 

Source :
CAP 2012... et après?

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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 07:33

 

Le sommet UE-Afrique envisage de multiplier les interventions militaires européennes en Afrique

 

UE Afrique

Le quatrième sommet Union européenne-Afrique, qui a réuni plus de 30 chefs d’Etat européens et africains les 2 et 3 avril à Bruxelles, a décidé d’envoyer en République centrafricaine (RCA), d’ici fin mai, une force militaire de l’UE comptant jusqu’à un millier de soldats.

Ceci découle de la volonté des Etats influents de l’UE, notamment l’Allemagne et la France, d’intensifier l’offensive néo-coloniale qu’ils sont en train de mener en Afrique, aux côtés des Etats-Unis.

A l’ouverture du sommet à Bruxelles, la chancelière allemande Angela Merkel a prôné une nouvelle approche de l’Afrique en disant qu’il était important pour les pays européens de reconnaître « les opportunités » qui s’ouvrent sur le continent « et pas toujours uniquement les problèmes. »

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français, François Hollande, elle a dit : « Ensemble, nous pouvons avancer sur la sécurité, le développement et le changement climatique » et être le « moteur du développement collectif » pour l’UE en Afrique. Elle a aussi fait allusion à la « nouvelle voie » empruntée par l’Allemagne en matière de politique étrangère africaine, cherchant « à montrer un plus grand sens des responsabilités en Afrique tout comme en politique de développement classique. » Elle a cité en exemple le soutien accordé par l’Allemagne à la France dans la sanglante guerre au Mali.

En février dernier, le ministre allemand de la coopération et du développement économique, Gerd Müller, avait déclaré : « Le continent africain est le principal terrain de coopération pour l’Allemagne et l’Union européenne. » Il a souligné que l’Allemagne était un partenaire stratégique pour le développement militaire de l’Union africaine.

Le président de la Commission européenne, José Barroso, a confirmé l’accord de l’UE d’affecter 800 millions d’euros à l’Union africaine afin de renforcer sa « prévention et gestion des conflits. »

L’élargissement de l’intervention militaire en Afrique, entreprise par l’impérialisme européen, et qui est cyniquement conditionnée pour l’opinion publique comme une entreprise de développement humanitaire, est une offensive impérialiste brutale pour s’assurer des profits et des avantages stratégiques. Washington et les puissances impérialistes européennes ont lancé une ruée vers l’Afrique, entrant en concurrence avec des pays tels que l’Inde, le Brésil et surtout la Chine.

En intitulant « commerce et investissement » le « thème de ce sommet, » Christoph Hasselbach, du service d’information de la radio allemande Deutsche Welle (DW), a dit : « L’UE est très, très consciente que la Chine est devenue extrêmement influente en Afrique. »

Les puissances européennes accroissent aussi de plus en plus leur pénétration commerciale des marchés africains. « Depuis le cycle de Doha en 2000, l’UE a déjà présenté une offre, approuvée par l’Organisation mondiale du commerce, et qui donnerait aux pays les plus pauvres du monde, dont 33 sont des pays africains, l’accès aux marchés européens sans barrières douanières, » a dit au micro de DW, Francesco Mari, un fonctionnaire allemand responsable de l’aide.

En échange, ces pays seraient contraints d’ouvrir leurs marchés aux marchandises de l’UE en vertu d’un accord que l’UE a fixé à octobre 2014. Sinon, l’UE imposera des taxes sur les marchandises provenant de ces pays. Mais seuls quatre pays africains ont ratifié cet accord, en raison d’inquiétudes quant à l’impact d’une concurrence débridée avec les marchandises de l’UE.

« Les Européens veulent évidemment vendre leur usine et leurs machines à l’Afrique ainsi que les pièces détachées. Et il n’y aurait pas de taxes, donc ils seraient mieux placés que les Américains ou les Chinois qui seraient assujettis à de tels prélèvements, » a dit Mari.

L’intensification de l’offensive européenne en Afrique fait partie d’une explosion plus large du militarisme européen qui trouve sa forme la plus concentrée dans le renforcement militaire de Washington et des puissances de l’UE contre la Russie et dans le coup d’Etat pro-UE en Ukraine, mené par les fascistes. En Afrique, les puissances impérialistes européennes reviennent dans un continent qu’ils avaient brutalement exploité en tant que suzerains coloniaux au 19ème et au début du 20ème siècle. L’héritage désastreux de l’oppression coloniale et l’intervention impérialiste continue contredisent les affirmations selon lesquelles l’offensive actuelle serait une entreprise humanitaire.

Dans son récent discours de politique générale, Manuel Valls, le nouveau premier ministre (Parti socialiste, PS), a nié de façon éhontée la duplicité criminelle bien documentée de Paris dans le génocide de 800.000 Tutsis du Rwanda en 1994, durant la présidence de François Mitterrand du Parti socialiste. Il l’a fait après que le président rwandais Kagamé a accusé la France de minimiser sa responsabilité dans ce génocide lors de la 20èmecommémoration de celui-ci.

Durant ce même discours, Valls a eu des mots élogieux pour les interventions militaires en cours de la France dans ses anciennes colonies africaines appauvries, au Mali et en RCA.

L’enthousiasme de l’élite dirigeante allemande à abandonner sa politique de la retenue militaire, non seulement en Europe de l’Est mais aussi en Afrique, s’intensifie. DW a rapporté que « Merkel fait maintenant valoir que l’Allemagne est prête à prendre davantage d’engagements en Afrique, soutenant les exigences de la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, pour que l’Allemagne ‘exerce plus de responsabilités dans la gestion des conflits aux quatre coins du monde, même militairement.’ »

Ce renforcement est effectué au mépris d’une vaste opposition populaire en Europe à la guerre. Un récent sondage d’opinion réalisé pour l’agence d’information allemande DPA a constaté que la moitié des personnes interrogées étaient totalement opposées à une implication plus forte de la Bundeswehr en Afrique.

Pour le moment, et malgré la rivalité de longue date et même les conflits militaires entre l’impérialisme français et allemand en Afrique, l’élite dirigeante française semble encourager Berlin dans son escalade africaine. Elle estime apparemment pouvoir recourir aux forces militaires allemandes pour stimuler sa propre influence sur le continent.

Dans un article tout à fait représentatif, le magazine français, Le Nouvel Observateur, qui est pleinement aligné sur le PS (Parti socialiste), a fustigé l’UE pour ne pas intervenir plus fortement en Afrique.

Il a attaqué la contribution de l’UE à la guerre menée par la France en RCA, disant qu’elle n’allait pas assez loin, en la qualifiant de « maigre consolation tant les effectifs et les moyens logistiques déployés seront modestes au regard des capacités des Etats-membres. » Il s’est plaint de ce que le système de groupement tactique de l’UE comptant 1.500 soldats « n’a jamais été utilisé. »

Reconnaissant de façon détournée que le caractère impopulaire et antidémocratique de l’intervention européenne en Afrique, Le Nouvel Observateur a dit que cette réticence à intervenir plus fortement était due au « risque politique face à une opinion publique défavorable à un engagement militaire … [et enfin] manque d’appétit pour une Europe puissance militaire. »

Antoine Lerougetel

Article original, WSWS, paru le 17 avril 2014

 

Source : Le sommet UE-Afrique envisage de multiplier les interventions militaires européennes en Afrique | Mondialisation

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 00:01

 

Par La Voix de la Russie | Angela Merkel se rend ce vendredi dans la capitale grecque, protégée par 7000 policiers revêtus de carapaces de protections et de casques face au peuple grec armé, lui encore, de ses seules mains nues, de panneaux de protestation et de leurs cris de colère, le lendemain de l’annonce du retour par la Grèce sur le marché financier par l'émission d'emprunts d’État sur cinq ans. A l'aéroport d'Athènes, des limousines noires toutes brillantes de célèbres marques allemandes attendent Angela Merkel et son escorte berlinoise sous une rangée de drapeaux grecs et allemands.

La presse française parle d'un attentat à Athènes un jour avant la visite de la chancelière et d'un retour réussi sur les marchés pour la Grèce totalement ruinée. La chancelière vient féliciter et soutenir la politique d'austérité mené par Antonis Samaras.

Dans son dernier livre, Le Putsch silencieux (pas encore disponible en français) paru fin mars 2014, le journaliste d'investigation Jürgen Roth montre le système de corruption de la Troïka, de Berlin avec Angela Merkel et de Bruxelles, assis sur les peuples européens. Pour Jürgen Roth, la Grèce est le premier pays à avoir subi le test de la Troïka, un plan qui s'applique déjà aux autres nations européennes, Allemagne comprise. Un autre auteur, Panagiotis Grigoriou, qui nous a accordé plusieurs entretiens, avait déjà parlé de la destruction de la société grecque de manière technique par les technocrates de Bruxelles et les banquiers.

Bombe. Un jour avant l'arrivée d'Angela Merkel, une voiture a explosé dans le quartier des banques à Athènes. Des manifestants s'étaient réunis devant le Parlement grec avec des panneaux où on pouvait lire « Frau Merkel get out. Get out of our country bitch ». Pendant que les médias occidentaux parlent du retour avec succès de la Grèce sur le marché financier et même d'une baisse du chômage à 26,7 %, la population grecque ressent cette annonce comme une trahison. La population grecque s'enfonce dans la misère voulue par la Troïka, ce qui constitue une bombe sociale. Pour le Handelsblatt, l'économie grecque pourrait augmenter de 1 % cette année mais ne pourra pas réduire de manière significative le chômage. Le chômage des jeunes est à 60 %, ce qui n'est pas supportable sur le long terme pour une démocratie. La crise grecque, construite par la Troïka, profite aux investisseurs. Le retour d'Athènes sur le marché fait le bonheur des investisseurs qui s'arrachent les emprunts d’État grecs. « Nous vivons une situation exceptionnelle en Grèce. Les dettes d’État cachent la privatisation des biens et des services » écrit Jürgen Roth en citant un conseiller en économie du Pasok qui ne veut pas citer son nom.

Pays test de la Troïka. Colonie administrée par Berlin et Bruxelles, la Grèce est le premier pays test aux plans de la Troïka : baisse des salaires, baisse des retraites, disparition des soins d’État, privatisation de tous les services publics, réduction du nombre des fonctionnaires. « Rien n'est dévoilé. Les privatisations des structures conduisent au dumping salarial, aux contrats précaires, en Allemagne aussi. Les salariés doivent travailler dans les sociétés privatisées pour des salaires de misère où le mot d'ordre + bouffe ou crève + est de mise», écrit Jürgen Roth. Les bâtiments d’État grecs ont été vendus aux investisseurs et sont loués à des prix élevés à la même administration d’État. Plus de 300 îles sont à la vente. L’État grec, qui possède 70 % du pays, le vend aux financiers. « Les financiers se régalent de la forte baisse des salaires et des prix sur l'immobilier », écrit Jürgen Roth. L’État grec et la Troïka ne sont pas vraiment intéressés par les privatisations selon le journaliste Yannis Moutsos : « Ils utilisent la Grèce et le Portugal comme un terrain d'expérimentation. »

L’Allemagne exporte sa démocratie. L'historien et anthropologue grec Panagiotis Grigoriou nous a fait le nouveau portrait robot de son pays qui tombe en ruine humaine et sociale et démocratique à vitesse grand V dans un entretien en deux parties en décembre 2012 sous le titre « La Grèce, une colonie allemande qui souhaiterait l'aide de la Russie ». En décembre 2012, Panagiotis Grigoriou nous disait : « On découvre le changement interne de la société grecque, l'occupation du pays par l'Allemagne et l'administration européenne, la pulsion de mort dans une société qui fut l'une des plus vivantes du monde » et expliquait en citant des exemples que la Grèce est une colonie administrée par l'Allemagne : « Oui, nous avons des administrateurs coloniaux. Le Consul général allemand, Wolfgang Hoelscher et Hans-Joachim Fuchtel, CDU ont été nommés par Angela Merkel. Ils sont basés en Grèce, chez nous. Le job de Hans-Joachim Fuchtel, CDU, est de mettre en contact les entreprises allemandes et les municipalités grecques. Hans-Joachim Fuchtel, CDU, nous le considérons comme l'administrateur colonial ou comme un Gauleiter». Ce vendredi, la chancelière rend visite à son Gauleiter pour une tournée d'inspection. » N
Source : http://french.ruvr.ru/2014_04_11/La-funeste-visite-de-Merkel-a-Athenes-8500/

 

 

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 20:13

 

 

Angela Merkel veut appliquer dans toute l’Union européenne les rigoureuses mesures d’austérité imposées par la troïka à la Grèce, l’Irlande, le Portugal et Chypre. Les quatre grands groupes du Parlement européen ont déjà approuvé, mais pour éviter de fâcher l’électeur, il a été décidé de reporter la décision après le 25 mai. Aucun des partis au Parlement n’a jugé bon de tirer la sonnette d’alarme...

Aurélie Decoene, tête de liste PTB-go! aux élections européennes

 

Depuis le début de la crise en 2008, l’Union européenne n’a cessé d’étendre son pouvoir en matière de contrôle des dettes et déficits publics des états membres. Parmi les différents instruments mis au point, le « pacte budgétaire », officiellement appelé Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), est de loin le plus puissant. Ce traité repose sur l’engagement des gouvernements nationaux à réduire de manière drastique les dépenses au cours des prochaines années. L’Union européenne peut désormais infliger des sanctions aux états qui ne parviendraient pas à rééquilibrer dans les délais leur déficit budgétaire. Le traité prévoit en outre une réduction de la dette publique, au rythme d’un vingtième par an.  

Pour la Belgique, cela signifie économiser jusqu’à 13 milliards d’euros au cours des prochaines années. Le traité a été ratifié en mai dernier par la Chambre et le Sénat et en décembre par les parlements régionaux. Ce qui frappe, c’est la grande unanimité de la plupart des partis au pouvoir, et ce à tous les niveaux. 

Ces dernières années, l’Union européenne a également étendu ses compétences pour pouvoir uniformiser la politique économique et sociale des états membres. La Chancelière allemande s’est beaucoup investie pour cela et a finalement concocté le Pacte Euro-Plus. Chaque année, la Commission européenne évalue les plans de réforme des gouvernements européens et a, en principe, également le droit de les sanctionner si elle estime qu’ils n’ont pas fait suffisamment d’efforts pour améliorer leur position concurrentielle. C’est là l’objet du second volet du traité de stabilité. 

Chaînon manquant

Mais pour Merkel, il manque « un chaînon ». Même si l’Union européenne peut émettre des avis et directives, elle déplore que seuls 10 % des recommandations européennes soient appliqués. Il s’agit de matières relevant de la compétence nationale : compétitivité et salaires, emplois et flexibilité, systèmes des pensions et chômage, efficacité du secteur public, enseignement... Seuls les pays sous la curatelle de la troïka (Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne, Commission européenne) peuvent être soumis à des obligations en matière de réforme, comme c’est le cas pour la Grèce, l’Irlande, le Portugal et Chypre. Ces pays ont reçu l’ordre de privatiser, de réduire les salaires et le nombre de fonctionnaires, de diminuer les pensions, etc. Les pays qui n’obéissent pas aux ordres de la troïka ne recevront plus aucune aide sous forme de prêts à taux préférentiel. 

Ce qui manque, selon Merkel, c’est un instrument permettant de rendre ce type de mesures contraignantes y compris pour les états qui ne sont pas sous curatelle, autrement dit tous les autres pays. Elle propose donc une sorte d’accord de compétitivité volontaire, une « troïka soft ». Concrètement, un contrat bilatéral entre un état membre et la Commission, dans lequel l’état promet de mener des réformes structurelles en échange d’un soutien financier. Un mémorandum sur mesure pour chaque état. 

La carotte et le bâton

Prenons le cas de l’indexation automatique des salaires et des allocations en Belgique. Tout le monde sait que c’est une épine dans le pied de la Commission, une entrave à la compétitivité de l’économie belge et un exemple qui risque de contaminer les autres états. Si le gouvernement belge promettait de revoir l’indexation automatique, de limiter les allocations de chômage dans le temps et de porter l’âge de la pension légale à 67 ans (purement fortuitement, bien entendu...), le Trésor public belge pourrait alors faire appel à la générosité de l’Union européenne. La formule précise n’a pas encore été mise au point, mais il sera notamment question de prêts à faible taux d’intérêt. La carotte et le bâton. Alors que la Banque Centrale européenne ne peut prêter directement aux états, elle va ainsi pouvoir le faire grâce à un nouveau fonds qu’il faut encore inventer, sur le modèle du FMI. La Commission européenne pourra alors se démener en Union européenne comme l’a fait le FMI dans les pays du tiers monde en les bombardant de programmes d’ajustement. Toutes les matières qui relèvent de la « compétitivité » pourront y être incluses, ce qui est très vaste. Il sera notamment et surtout question du coût du travail, de la flexibilité du marché du travail, de la libéralisation de certains secteurs et d’une réduction des effectifs de l’administration publique. 

En janvier 2013, Angela Merkel a parlé du « chaînon manquant » à la prestigieuse assemblée de Davos. Et en décembre de la même année, elle en a parlé au Conseil européen. Merkel espérait une décision de principe sur ce qu’elle appelle « l’instrument de compétitivité » de manière à ce qu’on puisse voter la mise en œuvre pratique lors du sommet de mars 2014. Les médias disent qu’elle est revenue bredouille, certains parlent même de la « première défaite de Merkel ». Mais la vérité, c’est qu’aucun chef d’état ou de gouvernement n’a voulu des « contrats de compétitivité » de Merkel avant les élections européennes. Les 27 chefs d’état et de gouvernement ont donc supplié Merkel de reculer l’échéance après le 25 mai. Et c’est effectivement ce qui s’est passé. Le rapport du Conseil de décembre stipule que ces « accords de partenariat visant à stimuler la croissance, l’emploi et la compétitivité » seront gelés jusqu’en octobre. Tous les gouvernements, toutes les fractions politiques, tous les partis savent qu’il s’agit d’un report et que le projet sera remis à l’ordre du jour au sommet de juin et finalisé lors du Conseil européen d’octobre 2014.

Ce qui est inquiétant, c’est qu'aucun des partis belges présents au Parlement européen n’a tiré la sonnette d’alarme. Alors que les élections sont l’occasion de faire des choix pour l’avenir au travers d’un débat démocratique. 

Source : Angela Merkel nous réserve une petite surprise après le 25 mai

Via Mes coups de coeur

 


"Alors que les élections sont l’occasion de faire des choix pour l’avenir au travers d’un débat démocratique".

De cela je ne suis vraiment pas convaincue !!!

Et il faudrait également appeler les choses par leur nom compétitivité augmentation de la rentabilité du capital en rognant sur le coût du travail est plus réaliste. Un vaste programme qui implique également de réduire encore d'avantage le nombre des emplois - ceux qui sont consacrés au bien-être collectif considérés comme non rentables principalement - tout en supprimant toujours plus de métiers.

Il faut être naïf pour croire que les élections sont en relation avec quelque débat démocratique que ce soit alors que les budgets nécesaires aux programmes sociaux se réduisent inexorablement ne laissant pas les moyens de politiques de bien-être personnel ou collectif. Soit.

Anne


 

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 10:56

 

 


Avec Le Monde diplomatique en español

Il faut faire preuve de beaucoup de naïveté pour croire que l’acharnement de la « troïka » contre la Grèce obéit uniquement à des considérations de stricte gestion des fonds européens.

Quand les représentants des trois institutions qui composent cet attelage – la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le FMI – multiplient, comme cela a été le cas ces dernières semaines, les exigences préalables pour verser au gouvernement d’Athènes la tranche de prêt de 8, 5 milliards d’euros qui lui a été promise [1], ils poursuivent implacablement une expérience de laboratoire entamée il y a six ans.

Cette expérience a une ambition de portée historique : le dynamitage de l’Etat social, fruit de décennies de luttes, d’abord dans le pays le plus vulnérable de l’Union européenne puis, de proche en proche, dans les autres pays de la « périphérie » (Espagne, Chypre, Irlande, Portugal) avant d’étendre ce projet, avec la complicité de leurs gouvernements, à certains pays du « centre », dont la France de François Hollande et de Manuel Valls. Ce projet est multidimensionnel, à la fois économique, politique et social. Le président de la BCE, Mario Draghi, ne s’en est pas caché lorsqu’il a déclaré au Wall Street Journal [2] que « le modèle social européen était mort ». Nous voilà prévenus…

Dans la mesure où le cas grec est une préfiguration de l’avenir de la plupart des pays de l’UE, et plus particulièrement de ceux de la zone euro, il convient de l’étudier en détail. Nous disposons pour cela d’un ouvrage remarquable [3] dans lequel Noëlle Burgi, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), donne la parole à neuf universitaires et spécialistes grecs de diverses disciplines, dont un psychologue et un psychiatre.

Il faut reconnaître que l’histoire de la Grèce – dictatures, interventions étrangères, répression de la gauche, retard de la société à se constituer en communauté politique, instrumentalisation de ce qui tient lieu d’Etat par les élites pour perpétuer leurs privilèges, clientélisme, corruption – en a fait un pays particulièrement fragile, ce qui a grandement facilité la tâche des institutions européennes et du FMI, ainsi que de leur police spécialisée, la troïka.

Les résultats des mesures de « sauvetage » de la Grèce (en fait du sauvetage des banques et de l’euro) sont bien connus : explosion de la pauvreté qui touchait 36 % de la population en 2012, baisse de 40 % du revenu des personnes ayant encore un emploi et des retraités, abandon des chômeurs à leur sort, démantèlement du droit du travail et du système de santé publique, privatisation (ou plus exactement bradage) des biens publics, etc. Moins connues, mais peut-être plus importantes à terme, sont les conséquences sur la survie même d’une société en Grèce : installation du parti néonazi Aube dorée dans le paysage politique, montée vertigineuse des addictions, transformation des sujets sociaux vulnérables en citoyens « dangereux » désormais considérés comme autant de bouches « inutiles ».

A la lecture de cet ouvrage, on mesure mieux le caractère criminel du fondamentalisme de marché qui sert de boussole aux politiques menées par Bruxelles, Francfort et Berlin avec la caution de tous les gouvernements européens. Et on s’étonne, y compris chez ceux qui les mettent en œuvre, qu’elles n’aient pas – ou pas encore – provoqué une insurrection civique généralisée. Les élections européennes du mois de mai, et en particulier le score de la coalition de la gauche radicale Syriza en Grèce, nous diront si ce calme est trompeur.

Bernard Cassen le 01/04/ 2014

 


BERNARD CASSEN
Secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac

[1] Le 18 mars, la troïka avait accepté le déblocage d’une petite partie de cette somme - 500 millions d’euros, afin de donner un peu d’oxygène au gouvernement du premier ministre Antonis Samaras qui craint une déroute de son parti aux prochaines élections municipales et européennes. Le 31 mars, le Parlement grec a finalement voté une loi qui reprend toutes les exigences de la troïka et ouvre la voie au versement des 8,5 milliards d’euros.

[2] Numéro daté du 23 février 2012.

[3] Noëlle Burgi, La Grande Régression. La Grèce et l’avenir de l’Europe, Le Bord de l’eau, 33310 Lormont, 260 pages, 18 euros.

 

Via Le laboratoire grec - Rouge Midi


Encuentro Europeo Anti-fascista en Atenas: 11, 12 y 13 de abril de 2014

 

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 23:06

 

internet-surveillance 2

L’espionnage massif de ses citoyens par les services secrets d’un pays est aujourd’hui devenu la norme. A la faveur de la « lutte contre le terrorisme », la notion de guerre s’est introduite dans le code pénal de l’ensemble des pays occidentaux. La dernière loi française de programmation militaire, qui vient d’être promulguée le 19 décembre 2013[1], s’inscrit dans cette tendance de fusion du droit pénal et du droit de la guerre. Elle illustre une évolution du droit occidental qui, tout en concentrant l’ensemble des pouvoirs aux mains de l’exécutif, place l’exception à la place de la norme et pose l’anomie comme base de reconstruction d’un nouvel ordre de droit. Cette mutation enregistre la fin d’une organisation, propre à la forme nationale de l’Etat, basée sur l’articulation de deux systèmes relativement séparés,  État de droit à l’intérieur du pays et violence pure à l’extérieur.

Une loi militaire comme « prévention de la criminalité. »

La loi de programmation militaire sert habituellement à encadrer les budgets des forces militaires de l’Hexagone. Cette année, elle sort du cadre de la défense pour englober « la lutte contre le crime ». Portant diverses dispositions, concernant à la fois la défense et la sécurité nationale, elle comprend un article 20 (l’ancien article 13) qui étend les pouvoirs de surveillance des autorités administratives françaises à « la prévention de la criminalité », fusionnant ainsi droit de la guerre et droit pénal en généralisant la tendance déjà imprimée par la lutte « antiterroriste » à l’ensemble du champ pénal. En visant génériquement la « prévention de la criminalité », ce régime s’appliquera à toutes les infractions. En soumettant les citoyens français à un régime de surveillance autrefois réservé à des agents d’une puissance étrangère, la loi ne sépare plus intérieur et extérieur de la nation et ne distingue plus infraction pénale et gestion de l’hostilité. Ce processus omniprésent n’est pas seulement identifiable à l’intérieur du pays, mais aussi au niveau des conflits internationaux. Les engagements de la France en Libye et en Syrie procèdent à une indifférenciation entre action de guerre et fonction de police. La guerre n’est plus engagée, afin de se défendre ou de procéder à une conquête, mais pour « punir un dictateur. »

Afin de procéder à cette fusion du pénal et du militaire, la loi de programmation évince le pouvoir judiciaire et concentre les pouvoirs aux mains de l’exécutif. Non seulement le troisième pouvoir est totalement contourné, mais le seul dispositif de contrôle a posteriori (Commission de contrôle des écoutes et interceptions) relevant de l’exécutif ne pourra émettre qu’une « recommandation » au premier ministre .

La collecte de données porte sur les numéros de téléphone, les adresses IP, ou les listes de contact de correspondants téléphoniques, ainsi que sur les données de géolocalisation en temps réel. Seulement dans ce dernier cas, l’autorisation préalable du Juge des libertés ou de la CNCIS, l’autorité de contrôle  relevant du pouvoir exécutif, reste nécessaire.

Ainsi, l’article 20 de loi  donne à l’administration le droit de collecter, en temps réel, sans recours à un juge et même sans autorisation préalable de l’organe administratif de contrôle, des informations sur les utilisateurs de réseaux de communication. Des agents individuellement désignés, relevant des ministères de la Défense, de l’Intérieur, de l’Economie et du Budget, ainsi  que des « chargés de mission », peuvent désormais accéder directement aux données. La loi étend également le droit de regard à toutes informations et aux documents stockés par l’hébergeur et plus seulement aux données techniques.

De plus, les administrations vont pouvoir exiger des données pour motifs très larges, notamment ceux prévus à l’article 241-2 du code de la sécurité intérieure, c’est-à-dire concernant :  « la sécurité nationale, la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France, ou la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées »

Ainsi, l’article 20, qui entrera en vigueur en janvier 2015, permet la capture en temps réel sur simple demande administrative, sur  « sollicitation du réseau », des informations et documents traités dans ceux-ci et non plus seulement les données de connexion des utilisateurs . La collecte directe d’informations se fera, non seulement auprès des fournisseurs d’accès (FAI et opérateurs de télécommunication), mais aussi auprès de tous les hébergeurs et fournisseurs de services en ligne. Aucune disposition ne limite le volume des collectes. Celles-ci pourraient passer par l’installation directe de dispositifs de capture de signaux ou de données chez les opérateurs et les hébergeurs. L’inscription des termes « sollicitation du réseau » signifie que les autorités souhaitent donner un cadre juridique à une interconnexion directe. Cette loi rend également permanents des dispositifs qui n’étaient que temporaires. Si cette loi française peut être comparée aux dispositions du Patriot Act américain[2], on doit alors faire référence au Patriot Act Improvement and Reautorisation Act of 2005[3], promulguée en 2006 et qui rend permanentes les mesures temporaires prises immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001.

Une loi martiale numérique.

Le pouvoir exécutif a toujours soutenu que la nouvelle loi ne portait aucunement sur le contenu des messages interceptés, mais uniquement sur les données de connexion. Cette lecture a été démentie par la CNIL qui, à la suite de la promulgation de la loi de programmation militaire, a déploré l’adoption de certaines mesures d’accès aux données personnelles prévues par son article 20. Elle a tout d’abord à nouveau regretté de ne pas avoir été saisie sur cet article lors de l’examen du projet de loi. Elle déplore surtout que « la rédaction définitive du texte et que le recours à la notion très vague d’informations et documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques, semble permettre aux services de renseignement d’avoir accès aux données de contenu, et non pas seulement aux données de connexion. »

L’article, entré en vigueur dès janvier 2014, confie au Premier ministre le soin de conduire l’action du Gouvernement en matière de sécurité de l’information, en s’appuyant sur les services de l’ANSSI  (Autorité Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information). Il crée surtout un pouvoir de contre-attaque, aussi étendu que flou, qui autorise l’Etat à pirater des serveurs ennemis lorsque “le potentiel de guerre ou économique, la sécurité, ou la capacité de survie de la Nation” sont attaqués.

La loi ne définit pas ce qu’est une cybermenace et ne précise pas l’autorité compétente pour déterminer ce qui constitue une atteinte au “potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation”. Avec une terminologie aussi large, cette législation pourrait,  par exemple, s’attaquer à une manifestation organisée et diffusée a travers les réseaux sociaux.

Quant à l’article 22, il crée une obligation, pour les FAI, hébergeurs et autres opérateurs dont les infrastructures sont considérées d’importance vitale pour le pays, de mettre en place à leurs frais. des outils de “détection des événements susceptibles d’affecter la sécurité de leurs systèmes d’information“. Ces outils étant exploités par des tiers certifiés ou par les services de l’Etat lui-même, la loi autorise, dans les faits, le pouvoir exécutif à installer des sondes qu’il contrôle directement ou indirectement.

L’article 23  renforce l’insécurité juridique pour les auteurs ou vendeurs de logiciels qui pourraient permettre l’interception de données. Jusqu’à présent, l’article 226-3 du code pénal interdisait les appareils ou dispositifs “conçus pour” intercepter des correspondances privées ou des données informatiques. Maintenant, seront interdits les dispositifs “de nature à” réaliser de telles infractions. L’intention ne sera plus à rechercher, seul le résultat , même accidentel, pourra compter.

Quant à l’article 23 bis, il donne accès aux fichiers d’abonnés à l’ANSSI qui pourra obtenir les coordonnées de tout abonné, hébergeur ou éditeur de site internet “pour les besoins de la prévention des atteintes aux systèmes de traitement automatisé” ou si l’agence estime que son système informatique est ou peut seulement être sujet à des attaques. L’ANSSI pourrait par exemple se faire communiquer les identités de tous les internautes dont les ordinateurs sont vulnérables, et identifier des cibles pour exploiter ces failles pour les propres besoins de la défense nationale.

Grâce à cette loi, les français sont soumis à des procédures qui relevaient autrefois de la mise sous surveillance d’agents d’une puissance ennemie. Cette dernière législation n’est cependant que la dernière péripétie d’un ensemble de mesures débutant avec la loi d’Orientation et de Programmation de la Sécurité Intérieure (LOPSI 1), définitivement adopté le 29 août 2002[4]. Cette législation permet déjà l’accès à distance de la police aux données conservées par les opérateurs et les fournisseurs d’accès Internet. Quant à la LOPPSI 2[5], définitivement adoptée le 8 février 2011, elle permet de filtrer progressivement le Net et légalise l’introduction de mouchards (chevaux de Troie) au sein des ordinateurs privés.

Jean-Claude Paye

Jean-Claude Paye, sociologue, auteur de L’emprise de l’image. De Guantanamo à Tarnac, Editions Yves Michel 2012.



[4]    Loi n° 2002-1094 du 29 août 2002 d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000780288

[5]           La loi dite LOPSI 2″, Loi d’Orientation et de Programmation pour la performance de la Sécurité Intérieure, fait suite à “LOPSI 1″ que Sarkozy avait fait adopter en 2002 lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000023707312&categorieLien=id

Source : Loi de programmation militaire. La France est-elle en guerre contre les Français? | Mondialisation
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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 08:48

 

 

 

 

 


Notre compagnon de La Haine raconte son arrestation sur  .#JaquealRey29M

par La Haine (+ 3 vidéos de J. Robles / Luis Alvarez /Jaime Alekos sur le site) 

‘Je couvrais la mobilisation Jaque AL Rey (Échec au Roi), prenant des photos et réalisant la couverture de l’action grâce au réseau social Tweeter. Depuis le début je pouvais constater une attitude de harcèlement de la part de la police, tant vis-à-vis de la presse que des manifestants. La côte du Congrès, comme en des occasions antérieures était barrée par des grilles et derrière lesquelles il y avait un imposant dispositif policier. Malgré ce qu’on rapporté plusieurs médias bourgeois il y avait plus de 50 personnes, nous étions entre 150 et 200 à l’intérieur de l’encerclement policier, et il y avait beaucoup de gens autour qui ne se risquaient pas à entrer dans le cercle. La police de ce côté de la barrière ne laissa pas les gens rejoindre la chaussée, elle contrôla les ’identités, un groupe de trois policiers passa entre les gens avec une micro caméra filmant les visages des personnes présentes, jusqu’à un gars qui avait une capuche (un parmi beaucoup d’autres, rappelez vous qu’il pleuvait à torrent), ils la lui enlevèrent et le menacèrent.

Au bout d’une heure on annonça la dissolution de la mobilisation et les gens commencèrent à partir peu à peu. A ce moment les agents de la UIP (Unité d’Intervention Policière en pleine phase d’expansion NdT) commencèrent à donner des coups au gens, à les pousser, avec une attitude très agressive. Ils poussèrent ma compagne et lui tordirent le bras. Les personnes qui se concentraient là commencèrent à se retirer en direction d’Atocha. La manifestation était considérée comme terminée, je rangeai ma caméra, et je suivis le mouvement avec ma compagne en direction d’Atocha., nous nous sommes arrêtés quelques minutes dans un bar pour saluer des amis.

Quand nous sommes sortis du bar, nous partis pour aller chercher ma voiture qui était dans le Passage Maria de la Cabeza, lorsque nous sommes arrivés à hauteur du Mc Donald nous avons vu un groupe de policier qui donnaient des coups à des gens pendant que des journalistes observaient la scène, nous nous sommes approchés pour voir ce qui se passait et les agents ont commencé à nous frapper aussi, ainsi que le reste de la presse présente, nous étions en trains de traverser le passage pour piétons,  pour aller vers la voiture quand un des agents agressa ma compagne, ma réaction fut de le pousser pour le faire reculer et arrêter l’agression, sa réponse fut d’une telle violence que je partis en courant essayant d’éviter qu’ils me tabassent.

Un autre agent arriva en courant derrière moi, et quelques mètres plus loin il se jeta sur moi me plaquant au sol, il posa son genou dans mon dos et commença à m’étrangler avec son bras, me coupant la respiration. Quand j’ai été complétement immobilisé et menotté, et quand ils se furent assuré à force de coup d’avoir éloigné la presse qu’il y avait aux alentours, sans prévenir il me donna un coup de poing dans le visage. Après m’avoir relevé alors qu’il me conduisait vers la fourgonnette, je criai « Je suis journaliste à La Haine, ceci est une arrestation illégale ! » sur ce, il me projeta violement dans le fourgon.

Au commissariat de Moratalaz, je fus traité plus ou moins correctement, je m’en tins à ne rien déclarer au commissariat et ils me descendirent au cachot, le policier qui effectua la fouille, avant de m’enfermer m’arracha une plaque du 22M (Marches de la Dignité) que je portais pendant qu’il criait « Putain de 22M de mes couilles ! », il me poussa violement contre le mur et pendant qu’il m’enregistrait il criait « je suis dégoûté rien que de te toucher ».

Le lendemain ils me conduisirent Place Castilla pour me présenter devant le juge et puis, ils me relâchèrent, en liberté provisoire, je suis accusé d’attentat contre l’autorité. J’avais des contusions sur tout le corps ainsi qu’un hématome à l’œil gauche à cause de l’injustifiable coup de poing de l’agent alors que j’étais totalement immobilisé. Mais j’ai le moral bien haut et une grande envie de continuer à informer ».

 

Source :

. [Vídeos] Nuestro compañero de La Haine cuenta su detención en #JaquealRey29M :: lahaine.org

 

 

En un an, les 8 plus grandes fortunes d'Espagne ont augmenté de 25%

Et cela est un SCANDALE !

 


El imperio de la bestia

 

 

 

 

Les dérives dictatoriales en Espagne sont quotidiennes et toujours plus interpellantes, il faudrait un suivi  de "faits divers" comme celui-ci au quotidien pour en mesurer l'ampleur, les débordements de répression et les conséquences d'une loi de Sécurité "bâillon"  - des protestations en général mais en particuliers de la liberté de la Presse et toute forme de liberté d’expression dissidente, des procès se multiplient pour condamner la libre parole - qui crée de nouveaux délits en masse et des amendes complétement démesurées, de quoi endetter à vie celui qui voudrait s'opposer au Régime Néo franquiste du Pays..... Ajoutons une multiplication des agressions commises par des groupes d'extrême-droite toujours plus décomplexés et qui ont la sympathie non dissimulée du PP au pouvoir.... c'est un véritable coup d'état législatif  d'extrême-droite qui s'est produit dans ce pays où les plus riches prospèrent sur les douleurs d'un peuple toujours plus étranglé par une misère croissante : morts de froid - des millions de personnes vivent la "pauvreté énergétique", de faim, de manque de soin dans des hôpitaux sans médicaments où il faut amener ses propres draps, d'enfants sans écoles, de parents sans revenus,  alors que la fortune des quelques plus riches du pays a augmenté dans d'ignobles proportions, mais c'est normal n'est-ce pas, c'est la globalisation fascisante à laquelle nous sommes tous confrontés,  moins de moyens, moins de droits, plus d'obligations, une répression accrue teintée de violence et sadisme, privatisation des bien publics, massives expropriations à échelle planétaire, pendant que quelques-très rare, deviennent des propriétaire de monde...etc...


La violencia extrema de la que los medios no hablan: España, segundo estado de la UE con mayor pobreza infantil

Pobreza infantil en España: Genocidio social de estado


En Espagne tout ces processus sont bien avancés. Que les peuples de Belgique, de France soient ignorants de la réalité d'Amérique Latine, c'est loin... mais là ce sont nos voisins, et l'ignorance de leur sort, notre absence de solidarité, nous mènent droit vers un scénario amélioré (pour les Corporations) d'Espagne franquiste dans une Europe nazie... et je doute que Poutine puisse rééditer cette "libération" soviétique de l'Europe qui fut le déclencheur d'une intervention US, dont les corporations ont soutenu tant Hitler que Franco, et pour qui une Europe nazie était un excellent marché, ordonné, discipliné, mais une Europe soviétique eut été une menace ! Et si !  Après il y eu Dresde, Berlin, Hiroshima, Nagasaki… Franco est resté, la CIA a fabriqué les colonels en Grèce, et la mise en scène de « Nuremberg » a permis aux métastases du nazisme d’essaimer en tout lieu, à présent le diagnostic est de cancer généralisé….

Seule une vraie solidarité avec les autres peuples, à la base, peut nous sauver du pire qui vient !

Anne

 


 




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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 12:40

 

La Carbonaria un centre social de Barcelone a été expulsé hier, non seulement la Police a usé d'une violence inouïe et disroportionnée, mais elle a mené le soir la chasse aux manifestants jusque  dans les bars du quartier tout en maintenant actif son canon sonore au-delà de 23 heures provoquant des nausées chez de nombreuses personnes.

Diaporama

 

 

Desalojo de La Carbonera en Barcelona

Source Desalojo de La Carbonera en Barcelona – DisoPress Robert Bonet / DISO Press

 

street theatre at Barxlays HQ in Barceloa

 

OKUPAS_008.JPG

 

 

(VIDEO y fotos) Barcelona: Mossos desalojan violentamente CSO La Carbonería, reprimen manifestación de apoyo y salen de cacería por los bares de la zona

 

 

Source et vidéo : (VIDEO y fotos) Barcelona: Mossos desalojan violentamente CSO La Carbonería, reprimen manifestación de apoyo y salen de cacería por los bares de la zona

http://disopress.com/gallery.php?mode=all&id=NjA0MTMxZTZmMjk3Nw==&page=1

GALERÍA DE FOTOS DE DISO PRESS

GALERIA DE FOTOS EN TWITTER de #LaCarboÉsDeBCN

GALERIA DE FOTOS ACAMPADA BCN

 

 

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 14:23

 

 

Une nouvelle plus qu’alarmante ! L’Espagne subit en ce moment même un coup d’état institutionnel mené par l’extrême-droite politique, religieuse et les plus hautes sphères de l’armée, alors qu’un inquiétant mouvement néonazi grandissant pratique, de manière toujours plus décomplexée, de plus en plus d’interventions de plus en plus violentes contre des mouvements de gauche ou des lieux d’occupation, centre sociaux et culturels  (et occupent des villages ou des régions en territoires conquis) - comme cela se produit de plus en plus régulièrement aussi dans l’Est et le Nord de l’Europe - souvent sous l’œil bienveillant de la police ou en son absence programmée. Bref de nombreux signes qui se conjuguent démontrent clairement que l’Espagne est dans un processus de fascisation institutionnel qui supprime les libertés démocratiques, nie les droits humains fondamentaux et favorise le développement de divers groupes d’extrême-droite en leur assurant une relative impunité.

 

J’ai auparavant publié le contenu intégral de la loi de sécurité citoyenne, dite « ley mordaza », loi bâillon qui impose de telles amendes pour toute manifestation de dissidence qu’elle rend la protestation impossible sauf pour quelques millionnaires. Ensuite, j’ai lancé l’alerte sur les autres éléments de ce coup d’état, qui comprend non seulement Loi de Sécurité Citoyenne mais aussi la Loi de Sécurité Privée, et implique des modifications du Code Pénal Civil et du Code Pénal Militaire, ce qui a suscité aussi bien l’inquiétude de la magistrature que de militaires démocrates. Récemment nous avions appris que le collectif de militaires en défense de la démocratie, pour une armée au service du peuple Anemoi s’organisait en collaboration avec des associations populaires pour prévenir une future intervention militaire contre le peuple en légitime protestation.

Voici à présent des nouvelles très alarmantes concernant une intervention précise prévue en Catalogne en Octobre de cette année si celle-ci ne renonce pas à son referendum indépendantiste prévu début novembre. Ces information se trouve dans une lettre, qui est parvenue au media en ligne Nación digital écrite par  le Colonel Martinez Inglés qui dénonce ce projet.

Il s’avance à affirmer sans aucune réserve que les plus haute sphères de l’armée, les chefs de la défense et des armées de terre, d’air et de mer ont planifié une intervention militaire en Catalogne pour le mois d’octobre, au plus tard le 20, si celle-ci persévérait dans sa rébellion, autrement dit maintenait le référendum d’indépendance prévu pour début novembre. Cette planification est faite en toute connaissance et avec l’approbation du chef du gouvernement Mario Rajoy et de son exécutif, l’opération prévue étant appelée « Operación Estala ».

Elle consiste en une intervention nocturne, rapide et ferme qui assurerait au corps d’élites de l’armée (parachutistes et légion) la prise des lieux politiques et médiatiques important non seulement à Barcelone, mais dans toutes les capitales de provinces de la région. A la suite de quoi la Generalitat de Catalogne serait déclarée en état de siège.

Extrait de la lettre de Martinez Inglés :

Les plans, selon les données dont nous disposons proviennent de sources militaires de toute fiabilité, ils consisteraient à occuper, au plus tard le 20 octobre 2014, par surprise, de nuit et dans une opération menée par des Unités d’Elite de l’armée espagnole (Parachutistes et Légion) tous les centres de pouvoir politique et médiatique, tant à Barcelone que dans les autres capitales  de province de la Communauté Catalane en même temps que l’état d’exception serait déclaré dans toute la Catalogne et l’actuel gouvernement autonome de la Generalitat de Catalogne serait déclaré hors la loi. A la suite de cette opération nocturne, le lendemain de l’opération (jour D+1 aux environs de 8 heures du matin) Rajoy donnerait au Congrès dans une session plénière des Cortes espagnols, les explications qui justifieraient l’état d’urgence et promettrait le retour rapide à la démocratie. 

Cette « issue » implique la formation d’urgence d’un gouvernement autonome[i] de fait formé par des traîtres qui remettraient à l’Etat central les compétences en matière d’éducation et d’affaires intérieures, laissant l’autogouvernement catalan réduit à sa plus faible expression. Le coup de timon bénéficierait de l’appui de la Zarzuela (maison royale) et le l’oligarchie monarchique de Catalogne qui alloueraient immédiatement les soutiens économique et médiatique à la nouvelle situation pour éviter des protestations et sanctions internationales », conclut Martinez Inglés.

Cette situation est terriblement inquiétante, l’état de siège vécu récemment par 100 000 habitants de la ville de Hambourg, ou la répression croissante de la résistance grecque, entre autres dérives totalitaires européennes, devrait nous donner non seulement à réfléchir mais aussi nous pousser à organiser les formes d’une résistance populaire, alors que les oligarques réunis à Davos mettent au point les moyens de la répression des formes à venir de protestation que le durcissement de l’austérité, l’extension de la misère et la réduction des droits humains ne manqueront pas de provoquer.

L’Espagne est très certainement le pays d’Europe où cette avancée du coup d’état institutionnel fascisant est le plus avancé, mais l’Espagne populaire résiste et invente de nouvelles formes de protestation et de solidarité. C’est le moment où jamais de soutenir les luttes du peuple espagnol et de nous en inspirer pour construire nos propres formes de résistances à la répression qui vient.

Anne Wolff

A partir de http://www.agenciaincat.la/?p=2432

El Coronel Martínez Inglés denuncia operativo militar para “detener la rebelión catalana” 

 

 



[i]L'Espagne est divisée en 17 communautés autonomes (Comunidades Autónomas en castillan), qui disposent toutes d'un régime plus ou moins large d'autonomie par rapport à l'État central. La plupart de ces communautés sont elles-mêmes divisées en plusieurs provinces.

Communautés autonomes d'Espagne - Wikipédia

 

Actuellement, la Généralité de Catalogne est, selon le statut d'autonomie de la Catalogne, le système institutionnel qui organise politiquement le gouvernement autonome de la Catalogne. Elle est formée par plusieurs organes, tels que le Parlement de Catalogne (Parlament de Catalunya), le Conseil exécutif (Consell Executiu) ou gouvernement (Govern), la Présidence de la Généralité (Presidència de la Generalitat) et les autres institutions, établies par le statut ou les lois catalanes.

Generalitat de Catalogne - Wikipédia

 


Vista de la aglomeración de personas en el Paseo de Gracia durante la marcha por la independencia de Catalunya

 

Manifestation pour l'indépendance qui a réuni des centaines de milliers de personnes à Barcelone en 2012 La manifestación por la independencia de Catalunya, en imágenes - Diada 2012 - El Periódico

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  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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