6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 22:29


 

 

Christophe Bonneuil

samedi 5 octobre 2013

 

Les "Trentes glorieuses", qui ont marqué la France de 1945 à 1975, sont célébrées comme une période idéale. Mais la prospérité de l’époque s’est fait à un lourd prix environnemental. Sous plusieurs aspects, ces décennies ont en fait marqué une régression.

Reporterre s’entretient avec l’historien Christophe Bonneuil.


Dans un nouvel ouvrage, des chercheurs français et américains proposent Une autre histoire des "Trente Glorieuses" (Ed. La Découverte). Renouvelant notre regard sur les décennies d’après-guerre, les différents textes réunis s’inscrivent dans une histoire environnementale globale. Rencontre avec Christophe Bonneuil, historien des sciences, qui a co-dirigé ce livre collectif.

Reporterre - Pourquoi avez-vous décidé d’écrire ce livre ?

Christophe Bonneuil - Avec Céline Pessis et Sezin Topçu, nous avons longuement travaillé sur les « Trente Glorieuses » à travers nos études sur les technocraties coloniales, le nucléaire et la modernisation agricole. Et nous avons constaté que les récits historiens étaient souvent imprégnés de l’idéologie des protagonistes de la modernisation d’après-guerre. Le métabolisme environnemental de la période, par exemple, est très peu étudié. En rédigeant ce livre collectif, notre idée était de lancer un pavé dans la mare pour décoloniser le regard historien du mythe des « Trente Glorieuses ».

En quoi les « Trente Glorieuses » sont-elles un mythe ?

Il y a premièrement le mythe de la rupture avec Vichy. Les « Trente Glorieuses » s’inscriraient en rupture avec le retour à la terre et à la tradition prôné par le régime pétainiste. Or, c’est dans les années 1930, en réponse à la Grande Dépression, qu’un dirigisme modernisateur étatique émerge. Plusieurs historiens en ont montré les continuités à travers les régimes politiques de 1936 jusqu’aux années 1960.

Au-delà des affichages traditionnalistes, le régime de Vichy était en fait déjà dominé par des technocrates modernisateurs qui ont pensé le premier Plan, par exemple. Le mythe des Trente glorieuses a eu pour fonction, en réalité, de disqualifier toute critique du de modèle développement d’après-guerre en assimilant ces critiques au vichysme, au passé, à la réaction.

Un deuxième mythe est celui d’une France métropolitaine qui accède à la modernité seule, grâce à la perte du « boulet » des colonies, comme ont pu l’écrire certains historiens... Or, la croissance des décennies d’après-guerre est inséparable d’un échange inégal avec le Tiers-Monde et du pillage des ressources naturelles limitées de la planète.

Enfin, un troisième mythe est celui d’un consensus social autour du « progrès ». Dans la nostalgie collective, tout le monde aurait communié après-guerre dans une même société consumériste, avec un même rapport à la technique, au « progrès », à la croissance. Les historiens ont énormément étudié les clivages idéologiques Est-Ouest qui traversaient la France à cette époque, mais ils ont négligé d’étudier les oppositions au machinisme et à l’emprise de la technique, ou les centaines de conflits socio-environnementaux qui se sont produits.

Cela a eu pour effet de gommer les alertes scientifiques et les résistances sociales du passé, ce qui dépolitise la problématique environnementale, comme si elle n’était qu’une simple facette, alors invisible, d’un nécessaire redressement du pays.

D’où vient l’expression « Trente Glorieuses » et comment expliquez-vous qu’elle ait rencontré un tel succès politique et médiatique ?

Elle a été proposée en 1979 par l’économiste Jean Fourastié dans son livre Les Trente Glorieuses, ou la révolution invisible de 1946 à 1975. Il fait une analogie avec les Trois Glorieuses, ces trois jours de révolution de juillet 1830 qui ont installé une monarchie bourgeoise et industrialiste. Par un jeu de contraste, il affirme aussi que les « Trente Glorieuses » ont été une « révolution » menée de façon consensuelle par des technocrates.

Cette expression est une manière de caractériser une période de croissance économique, d’expansion capitaliste dirigée, qu’a connu l’Occident jusqu’au milieu des années 1970. Il n’y a plus eu ensuite d’années de croissance à 5 %, mais une croissance beaucoup plus faible et un chômage de masse. Fourastié a proposé une lecture dépolitisée des années d’après-guerre où les tensions et les limites sous-jacentes n’apparaissent pas. D’où l’impression dominante qu’il suffirait de restaurer la croissance d’antan pour que tout aille mieux.

Quelles étaient ces tensions ? Autrement dit, quels étaient les terrains de lutte à l’époque ?

Ils étaient multiformes. Il y avait, par exemple, un syndicalisme minoritaire qui critiquait l’organisation scientifique du travail. Il y avait des résistances passives autour du travail à la chaîne dans l’industrie automobile. Des agriculteurs refusaient la modernité agricole en se lançant dans l’agriculture biologique ou en cultivant des variétés anciennes de semences.

Il y avait aussi des scientifiques critiques, comme les savants du Museum Roger Heim et Théodore Monod. La Communauté de l’Arche de Lanza Del Vasto – la version française et catholique du gandhisme – était également très active dans l’anticolonialisme et l’opposition au nucléaire, avant de jouer un rôle-clé dans la lutte du Larzac.

Dans le champ intellectuel et culturel, on trouve des critiques du modèle d’après-guerre à travers les critiques des « mythologies » chez Roland Barthes et de la « vie quotidienne » chez Henri Lefebvre, mais aussi chez Jacques Tati, Boris Vian, Georges Brassens, René Barjavel, et dans un tout autre registre, dans le mouvement naturiste. Des intellectuels que l’on redécouvre aujourd’hui, comme Jacques Ellul et Bernard Charbonneau, s’en prenaient à l’emprise de la technique prolétarisant et déresponsabilisant les femmes et les hommes. Mais tous ces contestataires ont été activement marginalisés.

Comment ?

C’est un véritable chantier pour les historiens que de montrer les différentes tactiques par lesquelles la critique a été gérée, gouvernée par les nouvelles élites politiques, religieuses, scientifiques et techniques. La montée des technocrates – comme les X-Mines, par exemple, qui dirigeaient tout le secteur de l’énergie et du nucléaire – et la « guerre culturelle » qu’ils menaient contre les secteurs « traditionnels » de la société en sont un élément.

Certains politistes ont même pu parler de la Cinquième République comme la « République des technocrates » enfin « libérés » du parlementarisme et autres archaïsmes pour conduire plus vite la France vers le « progrès ». Avec l’expertise sanitaire et environnementale, on assiste aussi à une sorte de digestion, voire une disqualification, de la critique par son institutionnalisation et sa « technicisation ». Enfin, le consumérisme et la publicité jouent également un rôle très important.

Christophe Bonneuil -

Vous proposez de renommer les « Trente Glorieuses » les « Trente Ravageuses ». Pourquoi ?

Il faut mettre en lumière le bilan environnemental, énergétique et sanitaire des décennies de haute croissance. Du point de vue sanitaire, il y a eu, par exemple, plus de 75 000 morts de silicose entre 1946 et 1987. Des millions de mètres carrés de bâtiments ont été recouverts d’amiante, le produit-phare de la modernité d’après-guerre. D’ici 2025, l’amiante aura fait plus de 100 000 morts.

L’indicateur de progrès véritable (ou Genuine Progress Indicator) montre que le bien-être réel dans les pays industrialisés décline à partir de 1978, alors que le PIB augmente, ce qui veut dire que les choix techniques et économiques qui fondent le modèle de développement d’après-guerre n’ont mis qu’une génération pour montrer leur contre-productivité.

Du point de vue environnemental, pour chaque point de croissance économique, il y avait deux points de croissance de la consommation d’énergies fossiles. La ville, la production industrielle, l’agriculture et le modèle d’habitat et de consommation des « Trente Glorieuses » représentent un recul en termes d’efficacité énergétique et d’efficacité matière. En fait, nous nous sommes engagés à l’époque dans une voie néfaste pour les générations futures.

Notre mémoire associe toujours cette période à une « croissance », un essor. Mais tout dépend de ce que l’on compte : la production augmente, mais le rendement énergétique se dégrade. Le réseau routier et autoroutier s’étoffe, mais le réseau ferroviaire est amputé. Entre 1948 et 1974, le nombre de voyageurs en train – hors Paris-banlieue – chute de plus de 25 %.

Donc parler de « Trente Ravageuses » ou de « Trente Pollueuses » est un pied de nez provocateur à l’histoire officielle qui ne compte que les « progrès », alors qu’une histoire de ce qui décline, de ce qui se dégrade est toute aussi éclairante pour comprendre la période et l’héritage qu’elle nous laisse.

L’augmentation du nombre d’« affaires médiatico-scientifiques » depuis de nombreuses années, comme le dossier de l’amiante, par exemple, est-elle une conséquence de la modernisation d’après-guerre ?

Il y a effectivement un certain nombre de problèmes sanitaires qui se sont révélés à retardement. Mais des scientifiques et des apiculteurs dénonçaient déjà les dégâts des pesticides à la fin des années 1940, par exemple. Souvent, ces alertes et ces contestations ont été doublement étouffées : elles ont d’abord été marginalisées par les modernisateurs ; puis elles ont connu une deuxième mort dans notre mémoire collective du fait que les historiens ne s’y sont pas intéressés jusque récemment. Notre livre entend sonner la fin de cette amnésie et contribuer ainsi à la reconstitution de la mémoire longue des questions et des luttes socio-environnementales.

Vous qualifiez la période d’après 1945 comme la « grande accélération de l’Anthropocène ». Qu’entendez-vous par là ?

Des scientifiques ont proposé de baptiser les 200-250 dernières années du nom d’« Anthropocène », succédant ainsi à la période de l’Holocène. Ils signifient par là que l’humanité est devenue une force géologique majeure.

A la fin du XXIème siècle, la température à la surface de la Terre risque fort d’avoir augmenté de 4°C, ce qui serait inédit depuis 15 millions d’années... Cette nouvelle période géologique qu’est l’« Anthropocène » est le moment où l’histoire humaine a rendez-vous avec celle de la Terre. La nature n’est plus le cadre impassible à l’action humaine. Les études scientifiques qui font débuter l’Anthropocène avec la révolution thermo-industrielle notent aussi une « grande accélération » après 1945.

Les 24 indicateurs des perturbations humaines du système-Terre retenus par ces scientifiques (émissions de gaz à effet de serre, biodiversité, cycles du phosphate, de l’azote, de l’eau, etc.) virent au rouge. Toutefois, ces mêmes scientifiques espèrent que s’ouvre désormais une troisième phase de l’Anthropocène, qui sera celle de la prise de conscience et de l’action...

Description : - Propos recueillis par Anthony Laurent.


Source : Anthony Laurent pour Reporterre

Photos :
. Dame avec caddie : Blog Collège Villars de Denain
. Portrait de Christophe Bonneuil : Anthony Laurent.

Lire aussi : La croissance, c’est dépassé

Source

Les Trentes Glorieuses étaient désastreuses - Reporterre

 

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 21:02

 

 

Un texte que je reprends parce qu’il est un des rare à nous donner une analyse en profondeur de l’enseignement comme outil de propagande qui prépare les inconscients collectif des générations futures à accepter sans broncher les intoxications de la propagande médiatique.

Bienvenue aux petits clones mentaux de l’abêtissement programmé… domestication est un mot à l’ordre du jour…

 

 

Education nationale et propagande :

« DÉVELOPPEMENT DURABLE »

 

Je ne prétends pas révéler ici à mes lecteurs que l’Éducation nationale, en tant qu’institution, a pour rôle social d’inculquer des « valeurs » aux futurs citoyens. Cependant, même en toute connaissance de cause, il demeure fascinant d’observer en temps réel une campagne idéologique en train de s’élaborer dans les bureaux d’un ministère, avec ici l’ambition affichée de rayer certains mots du vocabulaire, ou au moins de les discréditer au profit d’autres jugés plus convenables. À qui ou à quoi doivent servir ces grandes manœuvres, voilà ce qui se lit fort clairement, entre les lignes de l’abondante production pédagogique des stratèges de l’Éducation. Nous y reviendrons en temps utile.

À l’intention des distrait(e)s auquel(le)s aurait échappé l’engouement pédago-ministériel pour le dit « développement durable », rappelons que le premier « plan triennal de généralisation de l’éducation à l’environnement pour un développement durable » a été lancé en 2004. Eh ! oui, six ans déjà, à l’heure où j’écris ces lignes, que les programmes scolaires, notamment ceux de sciences de la vie et de la Terre et d’histoire-géographie, puis de mathématiques, de sciences physique et de chimie l’intègrent explicitement. Un nouveau plan triennal, couvrant la période 2007-2010, a été lancé. Il concerne « l’éducation au développement durable ».


Saurez-vous, petits amis, repérer le mot qui a disparu du programme entre 2004 et 2007 ? Je vous laisse quelques secondes... Bravo ! C’est le mot « environnement ». Ne croyez pas qu’il s’agisse d’un hasard et encore moins d’un oubli. Il en sera question plus loin.

En 2007, le Bulletin officiel de l’Éducation nationale (n° 14, 5 avril) publie une circulaire du 29 mars de la même année. Le ministère estime que « Grâce au socle commun de connaissances et de compétences, le développement durable est désormais solidement ancré dans la base des savoirs fondamentaux ». Le socle en question inclut la connaissance de « l’impact sur l’environnement de nos activités techniques, [...] une attitude de responsabilité face à l’environnement, au monde vivant, à la santé » ; il présente le DD comme « un moyen de comprendre l’unité et la complexité du monde ». Comme dit Jean-Pierre Marielle dans Les Galettes de Pont-Aven, en présentant à la marchande de parapluies sa nouvelle collection : C’est appréciable.

L’EDD « doit former à une démarche scientifique et prospective, permettant à chaque citoyen d’opérer ses choix et ses engagements en les appuyant sur une réflexion lucide et éclairée. [...] Les sujets liés à l’environnement sont souvent surmédiatisés. L’Éducation nationale doit donc prendre toute sa place et apporter des explications s’appuyant sur des connaissances scientifiques avérées. »

On reconnaît ici, pour peu que l’on ait l’âge voulu, le discours type de réassurance scientiste pro-nucléaire. Ainsi le comité de scientifiques institué à la suite de l’accident survenu à la centrale nucléaire de Three Mile Island (États-unis) affirme-t-il en 1979 qu’une explosion de type nucléaire est hors de question dans une centrale et ajoute : « Il faut surtout éviter les informations contradictoires qui font douter globalement de leur validité » (Voir « Le réel et la fission », in De la Révolution). Comme la presse est par ailleurs bien utile pour distraire le gogo en lui assénant quotidiennement des informations infiniment diversifiées et contradictoires dans le détail, le plus sûr est d’instiller dans les jeunes cervelles des connaissances scientifiques avérées. Comme par exemple : les OGM ne présentent aucun danger, il ne s’est rien produit à Tchernobyl, etc.

L’inconvénient des plans triennaux est qu’ils ne durent que trois ans, ce qui en fait de « durabilitée » a un côté petit bras. Le ministère des Affaires étrangères et européennes lance donc, en 2008 et en partenariat avec celui de l’Éducnat, une « campagne sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ». Ce qui vous a tout de suite une autre gueule !

Les huits objectifs du millénaire sont la « sensibilisation des jeunes au développement et à la solidarité internationale ; réduire l’extrême pauvreté et la faim [on s’occupera de la pauvreté dès le millénaire suivant] ; assurer l’éducation primaire pour tous ; promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; réduire la mortalité des enfants ; améliorer la santé maternelle ; combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres maladies ; assurer un nevironement durable ; mettre en place un partenariat mondial pour le développement. »

Ouf !

La « campagne de sensibilisation » menée par le ministère des Affaires étranges s’intitule, je cite scrupuleusement : « 8 fois oui ».

Bon. Que penser d’un concept qui inclut à la fois de partager son goûter, de ne pas tirer les nattes de sa sœur et de mettre une capote au bon moment ? Cest un concept... Creux, bravo !

Ajoutez-y le « commerce équitable » et le tri des déchets pour faire bon poids, vous avez dans les mains une arme fatale (comme disent les marabouts), au croisement de l’instruction civique et de l’économie politique. « L’éducation au développement durable est un des éléments essentiels de la formation des futurs citoyens » affirme une note de service publiée dans le Bulletin officiel de l’Éducation nationale du 5 mars 2009.

Mais au fait, de quand date et d’où nous vient cette petite merveille ?

Le mensonge des origines

Eh bien voilà... Le Développement durable a été apporté à papa et maman par une cigogne venue de Norvège... En tout cas, elle parlait anglais ! Lisons plutôt, sur le site Éduscol où le ministère publie des fiches pédagogiques, un petit texte sous le titre de paragraphe « Le développement durable comme nouveau paradigme ».

Un paradigme (le mot vient du grec, via le latin et signifie « exemple ») c’est en gros un modèle. Et c’est la noble tâche des idéologues du ministère de vous accueillir, chers petits amis, dans ce nouveau paradigme du développement durable où coulent des ruisseaux de miel, et où les arbres donnent des pains au chocolat. Pas un serpent à l’horizon. L’espèce a été éradiquée.

Revenons à l’histoire de la cigogne qui parle anglais :

« “Sustainable developement” [je sais, chers petits amis, je sais, et vous savez, que le mot développement s’écrit en anglais development, sans “e” entre le “p” et le “m”, mais il serait peu charitable de se moquer des rédacteurs du ministère qui ont déjà, 8 fois oui, plein de choses à penser ; on aimerait bien vous y voir !] [1] l’expression est apparue à la fin des années 1980, popularisée par le rapport de la commission mondiale pour l’environnement et le développement, en 1987 : Le développement durable doit répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs et correspond aux devoirs des générations actuelles de transmettre un monde vivable, viable et reproductible [2] Communément [sic] admise depuis lors, cette formule définit le développement durable comme une tentative pour concilier l’efficacité économique, la qualité de l’environnement et le développement humain et social, qui en constituent les trois piliers ou sphères [euh...]. Avec le troisième pilier, le développement durable intègre également la dimension culturelle et les questions de gouvernance [sic]. »

Vous retiendrez au passage que la « gouvernance » est l’art de faire croire à l’utilité des gouvernements, des gouvernants et des gouverneurs.

On conviendra que cette soudaine « apparition » du DD tient du miracle marial [3]. C’est que les idéologues du ministère oublient, ou feignent d’oublier, que l’expression « développement durable » ne s’entend que s’il existe d’abord un « paradigme » du... développement, oui ! très bien Dédé. Tu suis, toi, au moins !

Or le développement lui-même n’est pas apparu « à la fin des années 1980 », mais quelques trente annés plus tôt !

Et voici comment [4].

Fin 1948, l’équipe du président américain Harry Truman, qui vient d’être réélu, prépare le discours d’investiture qu’il doit prononcer le 20 janvier 1949. Il doit annoncer la contribution des États-unis à la reconstruction de l’Europe via le plan Marshall, la poursuite du soutien à l’ONU et la création d’une nouvelle organisation de défense commune : l’OTAN. L’un de ses conseillers suggére d’ajouter à cette liste un quatrième point concernant « une extension aux nations défavorisées de l’aide technique [...] jusqu’ici accordée à certains pays d’Amérique latine. [...] Au lendemain du discours présidentiel, la presse américaine fit ses gros titres sur le “Point IV”. »

Truman plaide la pureté de ses motivations : « L’ancien impérialisme [il a donc existé !] - l’exploitation au service du profit étranger - n’a rien à voir avec nos intentions. Ce que nous envisageons, c’est un programme de développement fondé sur les concepts d’une négociation équitable et démocratique. » Si le sens aujourd’hui courant de « développement » apparaît dès le début du XXe siècle, on le trouve ici dans le voisinage des mots « équitable », que nous verrons accolé au mot « commerce », et « démocratie », mis à toutes les sauces. De plus, le texte du point IV parle d’aider « la croissance des régions sous-développées », et c’est, semble-t-il, l’une des premières apparitions publiques du concept de « sous-développement ».

« C’est, écrit Gilbert Rist dans un livre dont je recommande vivement la lecture Le Développement. Histoire d’une croyance occidentale (Presses de Sciences Po, 2001), cette innovation terminologique, qui modifie le sens du mot "développement" en introduisant un rapport inédit entre "développement" et "sous-développement". » [p. 121]

Ensuite (1980) viendra le paradigme de Dédé, je veux dire du DD, répété jusqu’à écœurement, je veux dire jusqu’à ce qu’il soit « communément admis ».

Gilbert Rist relève que le concept de « soutenabilité » (sustainability) se trouvait chez Malthus, mais concernait le rythme de renouvellement des espèces vivantes. Le rapport Brundtland pose lui la nécessité d’une relance de l’économie. « L’enjeu [de ce rapport], écrit Rist, n’est donc pas de réconcilier deux phénomènes antagonistes dans une synthèèse hégélienne qui les dépasserait l’un et l’autre, mais de faire croire à la nécessité du "développement" en lui atttribuant la valeur suprême que l’on reconaît à l’environnement. De ce point de vue, le "développement durable" apparaît comme une opération de camouflage. [...] Même si le leurre est séduisant, il ne faut pas s’y tromper : ce que l’on veut faire durer, c’est bien le "développement", non pas la capacité de l’écosystème ou des sociétés à le tolérer. » [p. 317]

De la vraie nature humaine

Il est un mot, chers petits amis, que vous ne trouverez nulle part dans les abondantes productions ministérielles sur le DD, c’est le mot « capitalisme ». Car, voyez-vous, le capitalisme, cela va sans dire.

Le capitalisme est la vraie nature naturelle de l’espèce humaine, ou sa seconde nature, comme vous voudrez. Sans le capitalisme naturel, tout irait de travers sur Terre : les pauvres mourraient de faim, les espèces disparaitraient par milliers et personne ne saurait quoi faire de son argent.

Les idéologues de l’Éducnat ne cherchent pas à prémunir vos enfantines cervelles contre les anticapitalistes. Cette espèce-là est censée avoir disparu, un peu après les dodos, tout comme l’extraction de la plus-value est aussi obsolète que celle de la houille.

...À moins que nos idéologues aient une évolution de retard. Car en effet, chers petits amis, ce contre quoi ces serviteurs zélés du système d’exploitation dont on ne doit pas prononcer le nom veulent vous prémunir, c’est l’écologie. Oui, ça fait ringard, mais c’est comme ça : « le développement durable marque une rupture par rapport aux discours des écologistes ». Le DD permet d’éviter bien des « pièges », par exemple « survaloriser la dimension environnementale et faire écho au catastrophisme ». Car il faut que vous le sachiez : le catastrophisme est une catastrophe pour le bon sens bourgeois, sauf quand il l’emploie lui-même.

« Ce serait, dit une fiche Éducsol sur le DD en classe de sixième, faire écho aux discours médiatiques, qui privilégient le catastrophisme au détriment d’une analyse globale. Si l’on n’y prend pas garde, cette approche peut se traduire dans l’enseignement par une démarche réductrice [on a eu assez de mal à se débarasser des Jivaros, c’est pas pour adopter leurs méthodes !] qui ne retiendrait que le côté dégradation et pollution effectuées à l’encontre d’une nature immuable. Le risque est grand de passer du développement durable à la défense de la nature, voire à l’écologie politique [je souligne]. Cela n’est pas l’objet de nos enseignements. »

Ainsi donc, même en pratiquant le DD depuis la maternelle, il n’est pas impossible de glisser, pour ainsi dire sans s’en apercevoir dans les ornières de l’écologie politique ! Cela ne fait-il pas froid dans le dos ?

Il faut dire aussi, sans vouloir les critiquer, on est humains après tout, et en rendant un hommage mérité à leurs efforts, que les enseignants sont un peu... Ah ! comment dire ça sans vexer personne ? Ils sont émotifs, voilà ! C’est un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale qui l’affirme [5].

« On peut espérer que l’effort de prise de distance vis à vis de l’affectif en SVT permettra de faire gagner à la biologie et aux géosciences en lisibilité et en crédit. » [p. 22]

« Il est certainement important de maîtriser la composante affective sans pour autant la nier. Sortir de l’affectif, des positions de type "défense de...", implique que l’on distancie, que l’on jugule les approches trop sensibles pour s’attacher au scientifique, au "comment", à la justification, à l’explication, susceptibles de fournir les supports rigoureux d’une argumentation. » [p. 13]

Ça n’est pas que tout se soit si mal passé...

« L’on voit dans les années 80-90 des projets remarquables par leur ouverture et leur richesse, souvent accompagnés par des professeurs de disciplines différentes. Mais le discours des professeurs présente souvent un caractère "militant", qui exprime des choix et culpabilise volontiers l’homme. Cette approche naturo-centrée se répand dans les médias ; elle tire une légitimité - du moins affective - dans une certaine représentation de "respect" de la nature. On dénonce par exemple les résultats négatifs scientifiquement établis de l’emploi excessif d’engrais, des pollutions. Ils sont attribués à des comportements irresponsables, souvent sans que la perspective historique ne permette de comprendre en quoi les choix de l’après-guerre n’étaient pas aussi ouverts qu’aujourd’hui. La révolution verte, pour répondre à l’exigence immédiate qui était de nourrir les populations, a fait avec ce qu’elle avait comme bagage scientifique et technique : la matière avec les engrais, et l’énergie avec la mécanisation ! En amalgamant sans prendre le recul nécessaire, science et jugement de valeur, on a souvent franchi la ligne de "l’enseignement des choix". » [p. 11]

Le rédacteur fait allusion à la formule dont se gargarisent les idéologues Éducnat : « "Éduquer au choix" et surtout pas "enseigner des choix" ». Ce qui signifie concrètement que la mission de l’enseignement est de faire adhérer les élèves à l’idée d’un progrès technique (soutenable), soit l’ancien mot pour « développement », modéré d’un peu d’écologie qui ne dit pas son nom. Le tout au nom du respect de la liberté de conscience individuelle.

« Se placer dans une perspective de développement durable induit un questionnement "anthropocentré" et non "naturo-centré". Ainsi, une question simple : "Comment protéger la forêt", centrée sur la forêt, devient-elle "Comment gérer la forêt aujourd’hui pour demain ?". Ainsi reformulée, la problématique intègre pleinement la responsabilité humaine et la dimension développement grâce à l’emploi du verbe gérer. La notion de durable (ou de "soutenable") est induite par la référence à "aujourd’hui" et "demain", regard porté vers les générations futures. Questionner ainsi, c’est aussi résolument lutter contre le catastrophisme. »

Or, le danger est partout. Par exemple dans des textes tirés de la presse étrangère et utilisés (mais est-ce bien innocemment ?) par des professeurs de langue.

« "L’autorité" du professeur de langues, en tant que professeur, peut aisément, par une curieuse distorsion [très curieuse, dirais-je], aboutir à faire passer sans précaution un "message", ce qui dans l’esprit est contraire à ce que l’on recherche en EDD, mais aussi tout simplement dans une École laïque. On peut penser par exemple aux doctrines de la "deep ecology" anglosaxonne, tellement éloignées de l’approche "développement durable" mais aussi de notre corpus légal qui n’est pas construit sur un "droit de la nature" mais bien sur un droit centré sur l’Homme. [...] On pense aussi aux nombreux textes concernant l’effet de serre, les OGM, qui nécessitent que le professeur de langue se fasse livrer quelques clés par les scientifiques compétents. » [p. 17]

Vous avez là, chers petits amis, un bel exemple d’« éducation au choix ». Au choix du ministère, cela s’entend.

« La disparition du E d’environnement dans le sigle initialement choisi d’EEDD (Education à l’environnement pour un développement durable) a pu faire croire à une éventuelle priorité de principe des critères économiques et a donc suscité des réactions d’inquiétude. Mais l’affirmation d’un "pilier environnemental" à côté des piliers économique et social dans le développement durable devrait suffire à rassurer. » [Introduction]

« Il ne s’agit certainement pas d’abandonner la prise en compte des paramètres "environnementaux". Le fait de faire sortir du sigle le "E" de environnement a parfois été mal compris [tsss !], perçu comme un abandon [non ?], voire une forme de négationnisme [arrête !], comme si ce choix amenait à négliger le poids d’enjeux spécifiques comme ceux liés à la biodiversité au changement climatique pour privilégier systématiquement les facteurs économiques. Tel n’est certainement pas le but. »

Euh, en fait, chers petits amis, comment dire... le but n’est certainement pas de vous faire connaîre le but.

D’ailleurs, il serait injuste d’accuser le ministère de privilégier d’ennuyeuses questions économiques, à l’heure où il fait disparaître (rentrée 2010) du programme d’économie de seconde ce qui concerne le chômage, la précarité, les discriminations à l’embauche, etc.

Bref, la situation s’améliore :

« Après une période d’explication, parfois d’inquiétude ou de scepticisme vis-à-vis d’un concept souvent flou et médiatisé de façon abusive et souvent sans discernement, on peut penser que la démarche "EDD" est en cours d’appropriation. [...] Le renforcement très net du message politique à l’échelon national, réaffirmant l’importance d’une mise en œuvre générale de l’EDD dans toutes ses dimensions, vient à point nommé. »

Voilà, chers petits amis, non pas ce qui vous attend, mais ce dans quoi vous êtes désormais enfonçés jusqu’aux yeux. Oh ! bien sûr, il y a et il y aura des mécontents, voire même des réfractaires. Comment l’éviter ? Ils seront dûment triés et recycliqués. C’est ici que, s’agissant des enseignants, les inspecteurs d’académie et les commissions de discipline joueront tout leur rôle. Quant aux élèves, les plus jeunes feront l’objet d’un suivi psychologique adapté, les autres devront, hélas, être, euh !... orientés. Ils seront orientés, voilà ! de manière à ne pas ébranler chez leurs camarades, chez vous, chers petits amis, la fragile confiance que le ministère de l’Éducnat aura réussi à créer dans le caractère incontestablement et oserais-je dire jovialement soutenable du capitalisme.

Contrairement à d’autres du même auteur, le texte ci-dessus n’a pas été jugé digne d’un signalement sur le site rezo.net.

[1] L’expression a d’abord été traduite en français par développement soutenable avant d’opter dans les années 1990 pour la traduction “développement durable”.

[2] « Notre avenir à tous », Rapport présidé (sic) par G. H. Brundtland en 1987, ministre norvégienne en charge de préparer le sommet de Rio ou « sommet de la Terre » en 1992.

[3] Marial, de Marie, mère supposée, et de surcroît supposée vierge, de Jésus.

[4] J’avais (un peu trop) rapidement évoqué cette question dans un texte de 2003 : « Insoutenable capitalisme. Sur le "développement durable" ».

[5] Une discipline dans l’éducation au développement durable : les sciences de la vie et de la Terre ; n° 2008-004, janvier 2008

 

Source : ÉDUCATION NATIONALE ET PROPAGANDE : LE « DÉVELOPPEMENT DURABLE »

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 20:55

 

Total envahit les écoles avec la bénédiction du ministère de l’Education
Camille Martin
Une compagnie pétrolière promouvant les gaz de schiste et pratiquant l’évasion fiscale est autorisée par les autorités éducatives à venir faire cours dans les écoles : une pratique courante, comme le révèle Reporterre.
Le lobbying ne se déroule pas que dans les couloirs des ministères, de l’Assemblée nationale, de la Commission de Bruxelles, voire au sein de l’Elysée. C’est aussi dans les écoles que les grandes entreprises parviennent à s’insinuer, proposant aux enseignants des "outils pédagogiques" pour les aider à remplir le programme éducatif. Mais elles reçoivent l’appui des autorités du ministère de l’Education, comme le prouve le document que nous publions et que nous a envoyé une lectrice scandalisée - elle-même enseignante - à l’adresse planete (at) reporterre.net.
Il s’agit d’une lettre envoyée à en-tête de la République française par le Directeur académique de l’Académie de Bordeaux aux chefs d’établissement du second degré et écoles primaires de son ressort. Il les invite à réserver un bon accueil à l’entreprise Total, dont les "collaborateurs" pourront intervenir dans les classes pour des cours d’1h30.
"Tout comme les années précédentes" écrit-il, "dans le cadre du programme ’Planète Energies’ mis en place par le groupe Total en 2005, des collaborateurs de l’entreprise pourront intervenir dans les classes de CM1 à la Seconde, à la demande des enseignants, afin d’aborder la problématique énergétique."
Le directeur joint une présentation du programme Planète Energies, qui "propose des clés de compréhension sur toutes les énergies et leurs défis. Cette démarche pédagogique consiste à intervenir gratuitement dans des classes du CM1 à la 2e pour une durée d’1h30 environ afin de traiter de sujets en cohérence avec les programmes scolaires en vigueur :
- les énergies, renouvelables et fossiles
- la nécessité de limiter la consommation des énergies fossiles
- le développement des énergies renouvelables
- la découverte de l’entreprise TOTAL et de ses métiers pour les classes de 3e et de 2nde.
Nous fournissons aux professeurs et aux élèves de la documentation gratuite et adaptée au niveau de chaque classe. Nos animateurs (collaborateurs TOTAL) participent sur la base du volontariat et disposent du matériel informatique nécessaire." Kit pédagogique de Total
Il va de soi que l’information délivrée par une entreprise qui pratique l’évasion fiscale pour ne pas payer d’impôts en France, qui promeut le gaz de schiste et qui exploite les sables bitumineux en Alberta (Canada) a une vision neutre et désintéressée des questions d’énergie.
L’agro-industrie se pose en professeur d’agriculture
Total n’est pas seul à venir faire de la propagande (pardon, de l’enseignement "gratuit") dans les écoles de la République.
La chaîne de distribution E. Leclerc s’insinue elle aussi dans les écoles pour y faire de la publicité sous couvert de mener "des actions environnementales".
Les grandes cultures agro-industrielles viennent de leur côté meubler l’esprit des chères têtes blondes sous le sigle de "L’école des céréales", dont le site internet propose un "partenariat pédagogique" aux enseignants :
"Madame, Monsieur,
Rendre les élèves curieux des nouvelles applications de la biomasse agricole, des incroyables évolutions du monde rural depuis la fin de la seconde guerre mondiale, faire découvrir avec simplicité le fonctionnement de la Politique Agricole Commune, le rôle des céréales dans notre alimentation, réaliser des expériences scientifiques avec de l’amidon, écouter des témoignages des différents acteurs de la filière… sont autant de sujets sur lesquelles la filière céréalière peut vous faire bénéficier de ses connaissances, dans le cadre d’un partenariat pédagogique."
Là encore, on peut être assuré de la neutralité parfaite des supports pédagogiques, puisque “Passion Céréales remercie l’ensemble des acteurs de la filière, les agriculteurs, qui ont contribué à la réalisation de ces outils, notamment l’AGPB, l’AGPM, Alliance 7, l’ANMF, ARVALIS-Institut du Végétal, les Brasseurs de France, le CFSI-SIFPAF, Coop de France-métiers du Grains, Coop de France-Nutrition Animale, la FNA, France Export Céréales, les Malteurs de France, le SNIA, l’USIPA et l’USM" : autant d’acteurs puissants d’une agriculture industrielle et focalisée sur l’exportation.

Illustrations :
- kit pédagogique de Total : Planète energies


Lire aussi : Pourquoi l’éducation est-elle fondamentale pour changer le monde ?.

Reporterre
Via Humeurs de Marissé
Partager cet article
Repost0
6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 20:04

 

 

Le domaine public des semences : un trésor menacé

 

Il existe une dimension du domaine public dont je n’avais pas encore clairement pris conscience avant de lire cet excellent article de Shabnam Anvar, consacré à la question des "semences libres". J’avais déjà écrit un billet, il y a quelques temps, à propos d’un projet visant à créer une licence Open Source sous laquelle placer des graines, afin de les rendre réutilisables à la manière des logiciels libres.


Seed Freedom. Commons Fest. CC-BY-SA.

Mais il existe aussi un domaine public des semences, de la même manière que les oeuvres de l’esprit que sont les livres, la musique ou les films, peuvent finir par entrer dans le domaine public à l’issue de la période de protection du droit d’auteur. Vous allez me répondre que cela paraît paradoxal, dans la mesure où l’on peut difficilement concevoir que quelqu’un soit "l’auteur" d’une graine. Mais le problème vient en réalité d’autre part, car il existe des titres de propriété intellectuelle, brevet (notamment pour les OGM, façon Monsanto) ou certificat d’obtention végétale (COV), qui peuvent porter sur des végétaux et conditionner l’usage des semences.


Or comme c’est le cas pour tous les titres de propriété intellectuelle, le COV est limité dans le temps, ce qui fait que les variétés végétales passent dans le domaine public, une fois le délai de protection écoulé. C’est ce qu’explique très bien l’article auquel je faisais référence plus haut :

Il existe un système de droit d’obtention végétal sur les variétés végétales en France depuis 1970. Un droit de propriété intellectuelle est toujours limité dans le temps (aujourd’hui de 25 et 30 ans pour une variété végétale). Il existe donc automatiquement le domaine public. Une fois le délai  écoulé les variétés « tombent » dans le domaine public. Elles ne tombent pas dans l’oubli ; elles deviennent libres d’utilisation… en principe.

La vidéo ci-dessous "Le droit de semer", produite dans le cadre du projet Open Solutions conduit lui aussi par Shabnam Anvar, permet de comprendre les enjeux fondamentaux qui sont liés à l’existence de ce domaine public des semences. Vous vous rendrez compte par exemple que la principale différence entre les pommes de terre de variété Charlotte ou celles de variété Amandine est d’ordre… juridique ! Les premières appartiennent au domaine public, alors que les secondes sont protégées par la propriété intellectuelle.

 

Mais il y a une différence majeure entre le domaine public de la Culture, celui des oeuvres de l’esprit, et ce domaine public de la Nature, lié aux semences et aux variétés végétales. En effet, théoriquement, l’usage des oeuvres, une fois qu’elles sont entrées dans le domaine public est libre, dans le sens où il n’est plus nécessaire de demander d’autorisation, ni de payer les titulaires de droits pour les réutiliser, même à des fins commerciales. Bien sûr, il existe des pratiques de copyfraud ou des tentatives de réappropriation du domaine public, que je dénonce souvent dans S.I.Lex, mais au moins, le principe de la libre réutilisation est encore la règle dans la loi. Ce n’est plus le cas pour les semences appartenant au domaine public. En effet, la réglementation européenne a imposé des conditions de mise en marché, qui font que l’usage des semences du domaine public n’est plus libre :

A la différence des livres et des logiciels, les semences sont un marché soumis à autorisation de mise sur le marché (AMM), comme les médicaments. Les variétés doivent satisfaire des critères pour être commercialisables et être « inscrites au Catalogue officiel » ; mêmes les variétés du domaine public (nb : avant 1960, ce n’était pas le cas ; seules les variétés nouvelles devaient obtenir une AMM).

L’enjeu : une variété ne peut être commercialisée « à titre gratuit ou onéreux » que si elle est inscrite dans un Catalogue officiel. C’est une barrière importante à l’utilisation du domaine public : sachant qu’il y a un coût d’inscription et de maintien au Catalogue, aucune personne privée n’a un intérêt financier à obtenir l’AMM pour une variété qui peut être commercialisée par tous.

Alors que les semences du domaine public devraient constituer un bien commun, on se trouve ici en présence d’une enclosure qui a été reconstituée par la règlementation, avec pour conséquence de favoriser certains gros acteurs commerciaux, au détriment de ceux qui maintiennent les variétés paysannes et les semences traditionnelles, dans le but de préserver la bio-diversité.

L’infographie ci-dessous montre que si le domaine public a encore un sens pour les semences, il a été "neutralisé" en ce qui concerne l’usage commerciale des graines. Et même les pratiques d’échanges ou de partage de graines sont menacées, tout comme la culture privée de plantes issues de variétés non-enregistrées pourrait l’être à terme.

Pour réagir contre cette dérive très inquiétante de la propriété intellectuelle, l’article de Shabnam propose des pistes de solutions, qui sont à la portée des citoyens. Il est possible par exemple dans nos achats de privilégier les variétés qui appartiennent au domaine public (une première liste est proposée ici – l’idéal serait de pouvoir disposer d’une application sur smartphone !). On peut également acheter des semences du domaine public pour les planter dans nos jardins et encourager les agriculteurs et les biocoops à privilégier ces variétés.

Une autre façon d’agir consiste à se mobiliser pour faire changer la réglementation européenne afin qu’elle reconnaisse et respecte le domaine public des semences. Une campagne "Seed Freedom" a été lancée à ce sujet, et vous pouvez signer la pétition dont je reproduis ci-dessous un passage, faisant le lien avec la notion de biens communs :

La pétition Seed Freedom à signer.

La pétition Seed Freedom à signer.

Seeds are a common good. They are a gift of nature and the result of centuries of hard work of farmers around the planet who have selected, conserved and bred seeds. They are the source of life and the first link in our food chain.
This common good is in danger. European legislation has been increasingly restricting access to seeds in the past decades, with industrial agriculture becoming the dominant model of farming. Only seed varieties which fit this model may be marketed in the EU.

A noter également que le 14 octobre prochain, dans le cadre du festival Villes en biens communs, aura lieu à la BPI un débat "Biens communs : de la nature à la connaissance", où ces enjeux seront abordés.

***

Ce qui s’est passé avec le domaine public des semences pourrait également un jour survenir avec le domaine public de la Culture, si les propositions d’instauration d’un "domaine public payant" devaient un jour se concrétiser… La tragédie des Communs serait alors totale.

 

 

Source Le domaine public des semences : un trésor menacé | :: S.I.Lex ::

Via

NON, NON et NON, résistance potagère contre la Commission européenne et ses lois liberticides

 

... et aussi, quand on regarde ce qui se produit par exemple sur d'autres continents, on voit comment ces interdits sur les semences, qui  causent la ruine de la petite paysannerie comme l'accaparement des Terres sont des phénomènes planétaires. Et que la destruction de la petite paysannerie poursuit son cours.

Les témoignages qui nous viennent d'Amérique Latine, montrent qu'il s'agit moins de """protéger""" les consommateurs contre eux-mêmes -onse moque de qui, vous avez vu la malbouffe toxique qui déborde des rayons des magasins !!! - que les quasi monopole de giga transnationales sur le marché mondial.



Colombie : le gouvernement a détruit 4000 tonnes de « semences illégales » en trois ans
Frédéric PRAT, octobre 2013

Du 19 août au 11 septembre 2013, les agriculteurs colombiens ont massivement protesté, notamment en bloquant de nombreux accès routiers, contre le manque de soutien du gouvernement : bas prix des importations suite aux accords de libre échange (ALE) signés avec les États-Unis (en vigueur depuis 2012) et l’Union européenne (UE, en vigueur depuis le 1er août 2013) ; accaparement des terres par des grandes entreprises, notamment brésiliennes, étasuniennes ou israéliennes ; application stricte de la « résolution 9.70 » pour interdire aux paysans la réutilisation de leurs semences... sont parmi les griefs les plus souvent avancés. Rejoints par de nombreux autres secteurs de la société (travailleurs de l’industrie pétrolière, mineurs, camionneurs, professionnels du secteur de la santé, étudiants, et aujourd’hui professeurs), cette mobilisation a été massive et parfois violente [1]. Un film a été produit pour populariser la résistance paysanne et leur lutte contre cette « Ley 9.70 » [2].

Depuis son adhésion à la Communauté andine, à l’OMC et à l’Union pour la Protection des Obtentions Végétales (UPOV) en 1996, la Colombie a adopté des règles protégeant les droits des obtenteurs. Ainsi, si un agriculteur veut utiliser des semences locales (criollas), il doit « obtenir l’autorisation du gouvernement, ne peut le faire qu’une fois par an et que sur un maximum de cinq hectares, uniquement pour l’autoconsommation (il ne peut pas vendre sa récolte) » [3]. On devine avec ces restrictions comment le petit paysan est affecté. Mais jusqu’à l’avènement récent des ALE, ces règles étaient peu appliquées. En effet, comme le souligne l’ONG GRAIN, les accords de libre échange (ALE) avec les États-Unis et l’UE obligent le gouvernement colombien à « assurer des droits de monopole légal sur les semences vendues par des sociétés américaines et européennes à titre d’incitation pour leur permettre d’investir en Colombie » [4]. Désormais, le contrôle sur les semences s’est intensifié : « les autorités colombiennes ont pris d’assaut les entrepôts et des camions de riziculteurs dans Campoalegre, dans la province de Huila, et ont violemment détruit 70 tonnes de riz qui, selon elles, n’avaient pas été traitées conformément à la loi » [5]. Au cours des trois ans d’existence de la « Résolution 9.70 » (2010-2012), le gouvernement a rejeté ou détruit près de 4 000 tonnes de « semences illégales », en l’occurrence des semences issues de récoltes paysannes, conservées pour le semis suivant.

Suite à ces protestations, le gouvernement colombien a annoncé le 4 septembre la suspension de cette « résolution 9.70 » pour une période de deux ans [6]. Cette suspension ne s’applique qu’aux semences produites dans le pays, et non aux semences importées. Le gouvernement indique qu’il profitera de ces deux ans de suspension pour établir de nouvelles règles sur un usage des semences « qui n’affecteraient pas les petits agriculteurs » [7].

A noter que la Colombie a autorisé les cultures commerciales de coton et soja GM de Monsanto.

[1Sept morts sont à déplorer d’après le site http://economia.elpais.com/economia...

[4Ibid

[5Ibid

[7cf. note

 

Source : Inf'OGM - Colombie : le gouvernement a détruit 4000 tonnes de « semences illégales » en trois ans

Via
Mes coups de coeur

Partager cet article
Repost0
6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 18:51

Etrange comme on retrouve des schémas similaires en France et Belgique en ce qui concerne le logement. Alors que me résonne en tête « Arrêtez de me protéger, j’étouffe »,je constate que les lois du logement qui sont censées protéger les locataires des mauvais propriétaires, ont en période de crise aiguë du logement souvent un effet inverse.

Les cas se multiplient de personnes qui doivent rester ou se retrouve sans abri pour cause d’application de normes de code du logement dont elles n’ont que faire. Bien sûr les cas cités dans l’article ci-dessous sont un pur scandale, un double scandale. Le premier étant que faute de logement adaptés des familles se retrouvent à se loger dans des espaces tellement exigu qu’il n’est pas question d’y bouger sans se concerter, et le deuxième est évidement que ce soit les familles qui soient financièrement sanctionnée à cause d’une situation – un cas manifeste de fraude, sans doute ? – dont la responsabilité incombe aux pouvoirs publics qui ne remplissent pas leurs obligations en matière de logement.

Mais tout aussi scandaleux des cas comme le suivant. J’en cite un à titre d’exemple, mais ils sont nombreux, un gars vit dans la rue depuis deux ans. Il touche un RIS (RAS). Il trouve un appartement qui lui convient, pas très grand mais mignon, sec et clair, dans le quartier où il a ses habitudes et ses copains. Tout le monde fait la fête et se réjouit. Pierre a trouvé un « super » appart, et lui entrevoit le bout d’un long tunnel.

Oui mais. En tant « qu’assisté » social, la signature du bail ne peut se faire avant que « son » assistante sociale (AS) ait donné son accord. La visite a lieu. Et non !Il manque un mètre a la cuisine pour que l’appartement soit aux normes du code du logement. Pierre restera dans la rue ! Je ne vous dis pas, Pierre il a un solide mélange de haine et de désespoir. Le genre de coup dur après lequel n’importe qui aurait du mal à se relever. Un cas parmi d’autre. Complètement arbitraire, certains AS auraient fermés les yeux.

D’autres cas sont ceux où locataire et propriétaire sont content l’un de l’autre. Le logement n’est pas tout à fait aux normes mais à d’autres avantages, le loyer est raisonnable, tout le monde est content. Ben non, v’là que les services sociaux viennent mettre leur nez dans l’histoire, vous savez, ceux qui prétendent éradiquer la pauvreté pour 2020, les services « d’hygiène » interviennent,  notre locataire qui ne retrouve pas d’autre logement même « moins bien » se retrouve dans la rue et le propriétaire sommé de faire des travaux qu’il n’a peut-être pas les moyens de payer (tous les proprio ne sont pas richissimes !) se retrouve en plus avec un procès sur les bras…

En bonus : le logement reste vide, se dégrade, et en plus selon les cas, le propriétaire doit payer la taxe sur les logements inhabités…

Et ce genre de chose, cela arrive tous les jours. Il serait temps d’être un peu raisonnable et de regarder la situation en face. La crise du logement ne cesse de s’aggraver.

Et je ne vous parlerai pas aujourd’hui des victimes de la lutte contre les logements alternatifs, comme ma charmante caravane, parce que cela me met en colère…

 

Trop pauvres pour louer un appartement décent, la CAF leur coupe les aides au logement
Des dizaines de familles sont concernées
samedi 5 octobre 2013
 

Par Mathieu Molard

Quand la CAF considère qu’un appartement est trop petit pour accueillir une famille, elle coupe en toute discrétion les aides au logement. L’organisme nie la pratique mais StreetPress a des preuves. Comme quoi tout le monde n’est pas traité à la même enseigne...

« Je ne sais pas comment je vais faire pour payer mon loyer ce mois-ci », s’inquiète Abel. [1] « Sans les aides au logement, c’est impossible. » Attablé à une terrasse de bistrot parisien, ce père de famille de 45 ans détaille timidement sa situation : « Nous partageons à 4 un 15 m². Ce n’est pas facile tous les jours », commente-t-il, laconique. S’il partage un si petit appartement avec sa femme et ses enfants de 2 ans et 10 mois, c’est que leurs revenus sont bien trop faibles pour prétendre à autre chose. Abel avait tenté de monter sa boîte, ça n’a pas marché. Aujourd’hui il est sans emploi comme sa femme, et ils ne survivent que des minimas sociaux. Pourtant, leur loyer de 680 euros, ils s’en acquittent consciencieusement chaque mois. « Le 23 », souligne-t-il avec la précision de ceux qui comptent le moindre centime pour survivre.

Aides au logement coupées Ce 29 juin, il explique que pour la première fois il n’a pas payé son loyer : en cause, les 470 euros d’aides au logement qui ne sont pas tombés. Première semonce en décembre dernier. Abel reçoit un courrier de la CAF parisienne lui indiquant que son « logement n’a pas la surface minimum exigée compte tenu du nombre de personnes qui y vivent. » La lettre, que StreetPress a pu consulter, indique toutefois que l’organisme continuera « exceptionnellement à vous verser votre allocation de logement jusqu’en mai 2013. » « Avec cette lettre, il y avait un dossier. Je l’ai rempli, je pensais que ça permettait d’être prolongé donc je ne me suis pas inquiété plus que ça », se souvient Abel. Mais 6 mois plus tard le couperet tombe, la somme tant attendue n’apparaît pas sur son compte en banque.

Double peine Supprimer les aides de ceux qui ne peuvent se payer un appartement décent, drôle d’initiative de la part de la CAF. Pourtant elle est tout à fait légale. Le code de la sécurité sociale prévoit qu’en fonction du nombre d’occupants, un logement doit avoir une surface minimale. Pour une famille de quatre, comme celle d’Abel, il impose une surface d’au moins 34 m². En-dessous, le logement est en situation de « sur-occupation ». Un dispositif mis en place, à l’origine, pour protéger les familles des marchands de sommeil. Dans la réalité, c’est la double peine : « Je n’ai pas les moyens de me payer un appartement plus grand et pour cette raison on me supprime les aides », s’indigne Abel. Il multiplie pourtant les démarches pour être relogé. Le privé est au-dessus de ses moyens et le parc HLM n’a rien à lui proposer. Une situation constatée par un tribunal dans le cadre de la loi DALO.

Chut ! Pris à la gorge sans les aides au logement, Abel se rend à la CAF de son arrondissement. Il trouve porte close : l’établissement a fermé pour rattraper son retard dans le traitement des dossiers. Les galères s’accumulent. Finalement c’est le Collectif des Mal-Logés en Colère qui intervient auprès de la CAF. « Un mois plus tard il est miraculeusement rétabli dans ses droits avant tout passage en commission, au grand étonnement de la CAF locale », ironise une militante de l’association. La CAF aurait fait preuve d’empressement devant la mobilisation des militants. Une façon, peut-être, de renvoyer sous le tapis des méthodes qu’elle ne veut pas ébruiter ? C’est que l’organisme nie l’existence de la pratique. Le 15 mars 2012, le collectif avait occupé les locaux de la CAF Paris 5 pour dénoncer les « menaces de suppression d’aide au logement pour sur-occupation ». « Allégations mensongères, voire calomnieuses », répondait la CAF dans un communiqué. En substance, « circulez, il n’y a rien à voir. »

Loyers impayés Jointe, la direction de la CAF confirme à nouveau qu’« il n’y a pas de suppression des aides aux logements, ni même d’interruption temporaire. » Si des familles se font couper leurs aides au logement pour sur-occupation, c’est à cause d’ « erreurs techniques » et ce sont « des cas isolés » : « genre à 10 dans 5m² ! » Pourtant le cas d’Abel est loin d’être unique, comme nous le démontre, documents à l’appui, un représentant syndical qui siège en conseil d’administration d’une autre CAF en Île-de-France. Le 18 juin dernier, il assiste « comme chaque mois », à une commission chargée de statuer sur la réattribution des aides au logement supprimées pour sur-occupation. Un à un les cas défilent, 12 au total. Nous avons pu consulter l’ensemble des dossiers présentés en « commission prestation information » ce jour-là. Une fiche d’une page résume la situation de la famille concernée. Ici, un jeune couple sans emploi avec un enfant qui loge depuis 2010 dans un 23m². « Surface requise pour 3 personnes : 25m² », précise le document. 2 petits m² manquent. Depuis mai 2012, leurs 411,36 euros d’aides au logement ont été coupées au motif de « surpeuplement à l’OD » (sur-occupation en jargon de la CAF). Au moment de l’examen du dossier, cela faisait 12 mois que la famille s’acquittait d’un loyer de 557,95 euros avec pour seul revenu 869,83 euros de RSA.

Cas par cas « Souvent, c’est avec l’arrivée d’un nouvel enfant qu’ils dépassent le seuil légal », note le délégué syndical. Ce 18 juin, la commission se prononce en faveur de la réattribution des aides au logement pour les 12 familles dont les dossiers ont été étudiés. « Généralement il y a consensus. Le problème c’est que ces commissions arrivent très tard. » Et en attendant les loyers impayés s’accumulent. Difficile de savoir combien de familles sont concernées par la suppression des aides au motif de sur-occupation. Selon l’Insee, en 2009 1,8 % des ménages seraient en situation de sur-occupation manifeste (au regard des critères appliqués par la CAF). La suppression des aides au logement n’est pas automatique. « Chaque département gère à sa manière », assure le délégué syndical cité plus haut.

Joint, un représentant syndical d’une CAF du Calvados explique que dans son département « si la sur-occupation est constatée dès la demande d’aide au logement, il n’y a pas d’ouverture des droits ». Par-contre si la sur-occupation intervient alors que des droits sont déjà ouverts (l’arrivée d’un nouvel enfant, par exemple), « les droits sont maintenus pendant un an et les services sociaux sont prévenus afin de permettre un relogement. » Jointe également, la direction de la Caf, n’a pas souhaité nous recevoir. « Donnez-nous des noms, nous vérifierons », propose-t-on simplement au service presse.

streetpress.com

 
Partager cet article
Repost0
6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 13:56

 

 

Je transmets ce mail reçu ce matin...

 

1022689575_2978b0bcff.jpg


Hello tout le monde,

Bon vous avez sans doute tous déjà en partie déjà eu l'info...
La semaine du 12 au 17 octobre à Bruxelles en partie sera...
"Semences"

Je n’ai fais que rassembler des infos pour les faire tourner (Et encore j'ai trié). Continuons à nous organiser...
Merci de partager ces infos avec qui bon vous semble.

Graine : Grand écrou et la sélection des semences vivrières en porcelaine bols sur fond de toile de jute
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Reçoivent ce mail :

> Les personnes du Groupe de travail "Semences" du Réseau de Soutien à l'agriculture paysanne (ReSAP) -
   Pour rejoindre le groupe écrivez à : semences@sdu.collectifs.net
> Le ReSAP (environ 190 adresses e-mails de personnes impliquées, une trentaine d'organisations et collectifs; militants représentés)
  Pour rejoindre le groupe écrivez à : rsap-diffusion@sdu.collectifs.net

> Des amis du FLM (http://www.fieldliberation.org/?lang=fr) - FLM dont le jugement a été rendu (appel à soutenir/suivre la suite)
> Les organisateurs de la Marche Contre Monsanto Belgium (https://www.facebook.com/events/1411093459104208)
> Des personnes impliquées dans la question des semences par chez nous (chercheurs, jardiniers, activistes, potagistes, transitionneurs, membres des GASAP,GAC...)
> Des personnes qui ont laissés leurs coordonnées l'an passée le 16/10/2012 lors de l'Action "Semences" face à l'Hôtel Hilton et au 123...
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Graine : Assortiment de graines comestibles disposés dans une boîte imprimantes
Ce qui est prévu avant le 16 octobre                         

Appel général+global de Vandana Shiva :

La manif du 12 octobre contre Monsanto
permettra de mobiliser pour les soirées et dates suivantes....

Graine : dandelions with flying seeds on greed grass background
> Attention y'a eu du changement au niveau des lieux !
> Manif autorisée de Schuman jusqu'au "Parc Monsanto" (il existe!) et Rassemblement "#Occupy Monsanto Park" à cet endroit.
> Déjà 850 personnes sur Face de Bouc : Un mail à faire tourner suit derrière ! Faut qu'on soit 3000 !!
> Appel à soutien des organisations (pour diffusion, prise de parole, présence, documentation...) ! Contact : cestmoikash@gmail.com - 0479/047979

-Le Dimanche 13 octobre : Portes Ouvertes chez Kokopelli : http://www.kokopelli-be.com

-Le 16 Oct.
Journée Mondiale de l'alimentation                                 
Graine : Légumes de pois verts et les graines Banque d'images
> Le CNCD lance sa campagne 2013-2015 "Droit à l'Alimentation" et mobilise ! http://www.cncd.be/16-octobre-journee-mondiale-de-l
+ Voir son agenda : http://www.cncd.be/-Agenda,121-

Ouverture du Festival AlimenTERRE 

 

Graine : croissance des plantes issues de graines (fleurs de lupin) Banque d'images
> Le 16 octobre - Soirée spéciale d'ouverture "On ne joue pas avec la nourriture"
 

LE 17 Oct. EN SOIRÉE ON SE COUPE EN 2 à Bxl !
                                                                                    
Graine : les noix et les graines de photo-réaliste set illustration

Festival AlimenTERRE
Le sujet des Semences sera abordé avec Guy Castler et d'autres invités de 19h à 21h (projection + débat)

Graine : assortiment de noix et graines dans des bols en céramique isolées sur fond blanc
Centre Écologie Urbaine

Une soirée spéciale semences au Centre de l'Ecologie Urbaine pour répondre à l'appel de Vandana Shiva et présenter le SEEDS UNDERGROUND(http://seedsunderground.net/). De 19h à...
Infos ici : http://www.urban-ecology.be/?p=4325
Faudra se "couper en deux le 17 octobre donc". Essayons de nous répartir entre ces deux événements histoire de faciliter la mise en réseaux et élargir la sensibilisation, connaissance, et mobilisation sur ces questions.
Graine : Un pissenlit souffler des graines dans le vent.
A Venir (ou à confirmer)                                                                                                                                           

Le MAP et la FUGEA invitent : PAS DE DROIT À L'ALIMENTATION SANS AGRICULTURE PAYSANNE !

> Second SPAP (Symposium Populaire de l'Agriculture Paysanne)
> Samedi 16 novembre 2013 à 9h- Maison de la Culture d’Arlon
> Infos ici :
http://lemap.be/2013/09/22/pas-de-droit-a-lalimentation-sans-agriculture-paysanne/

ALLIANCE D19-20 : Initiative des producteurs de lait, des syndicats, d'organisations diverses, des mouvements sociaux


http://www.d19-20.be/fr/

> Appel à des actions fortes au niveau belge et à Bruxelles lors du prochain sommet européen du 19-20 décembre prochain à Bruxelles
> Contre le traité transatlantique EU-US(cheval de Troie pour faire rentrer les OGM'S en Europe) - Voir http://www.no-transat.be/
> Contre les mesures d'Austérité
> Pour la Souveraineté Alimentaire
> Contre l'influence des lobbys privés et des transnationales sur la démocratie
> Infos et appel à soutien à suivre
> Prochaine AG : Le 21 octobre à 20h à la CGSP Bruxelles - 17 Rue du Congrès, Bruxelles

Graine : Gros plan d'une graine de pois chiche germination
========================================
Initiative de la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC)

> Grande Manifestation à Bruxelles par rapport à la loi européenne sur les semences
> Workshops, Rencontres, Débats; Actions
> Probablement la semaine du 22 janvier
> A suivre ici : http://www.eurovia.org/

A bon entendeur...on s'y croisera bien :)
A vos réseaux ! Mobilisons-nous....

Sébastien        Graine : L'homme répand les graines quand il marche les a mangés par des corbeaux.

PS : Si vous ne souhaitez plus recevoir des infos sur ces questions, merci de m'écrire un mail.


--

 Graine : texture de blé d'or sur fond blanc

 

Sébastien Kennes
Sur - Chargé d'animations - formations - projets

Rencontre des Continents asbl
e-mail : seb.kennes@rencontredescontinents.be
Voir en ligne : www.rencontredescontinents.be

Tél : +32 0(2)-734.23.24
 Adresse : Rue Van Elewyck, 35 - 1050 Bruxelles

Graine : Graines de pissenlit de vol dans la lumière du soleil directe

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 15:37

Le philosophe Leibniz écrivait déjà au 17ème siècle que nous ferions mieux de regarder du côté des castors, pour construire nos sociétés sur des modèles de coopération plutôt que de concurrence. Le mythe de la concurrence comme loi universelle de la nature est une insulte à la biologie réelle. La concurrence est une forme largement minoritaire dans les processus qui ont permis l'évolution qui a nécessité toutes les symbioses, synergies et coopérations intra et inter spécifique pour se produire.

Et voici qu’à présent ce sont les bactéries qui nous donnent des leçons en ce sens !

 


Confrontées aux antibiotiques, des bactéries développent des systèmes de communications chimiques permettant aux plus robustes de transmettre leur résistance aux plus faibles.

Bactérie résistance

La communauté scientifique pense généralement que l'apparition d'une résistance aux antibiotiques au sein d'une population bactérienne est exclusivement le fruit de mutations génétiques aléatoires. Depuis peu, cependant, quelques voix s'élèvent pour mettre à mal ce modèle un tantinet simpliste et promouvoir ce qu'on appelle l'hétéro-résistance (rien à voir avec l'orientation sexuelle des bactéries).

Les bactéries font de la résistance...

Et le doc' Miguel Valvano, chercheur au Centre for Human Immunology and Department of Microbiology and Immunology, au Canada, vient d'en rajouter une louche, au détour d'un article détonnant publié dans Plos One. Son équipe a en effet mis en évidence que les bactéries les plus résistantes aux antibiotiques produisent des petites molécules à destination des bactéries les plus sensibles des environs. Petites molécules qui aident les cellules les plus faibles à se défendre contre les antibios. Et ce mécanisme peut impliquer diverses variétés de microbes (B. cenocepacia, Pseudomonas aeruginosa et E. coli), dont certaines pathogènes pour l'homme.

Selon Omar El-Halfawy, co-auteur de l'étude, "ces molécules peuvent être utilisées et produites par pratiquement toutes les bactéries [...] Elles peuvent être considérées comme un langage universel qui pourrait être compris par la plupart des bactéries [...] La prochaine étape est de trouver des moyens pour inhiber ce phénomène".

[Sources : plosone.org, techno-science.net, bulletins-electroniques.com]

(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

 

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 14:15

 

Pour tous ceux qui continuent à penser que l'utilisation du terme impérialisme est une "grossièreté conspirationniste" et ne voient pas que l'empereur est nu, toujours plus nu !

 

Fin des idéologies, ce maudit racontar.

par Nicolás Rojas Scherer, Rina Bertaccini *

 


 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

Entrevue. Rina Bertaccini. Sociologue. Le coordinateur du document élaboré en 2012 par la Ctera et le Mopassol sur les postes militaires aux Malouines, analyse l’actualité de l’impérialisme : « On applique des politiques mises à jour pour dominer aux peuples et leurs biens naturels ».

Un document élaboré dans 2012 [Bases militaires étrangères en Amérique Latine et les Caraïbes] conjointement par la Ctera et le Mopassol sur les Malouines rendait compte de plus de 40 bases militaires étrangères en Amérique Latine. Concernant la base de Mount Pleasant, Isla Soledad, on pouvait se lire dans le document : « y opèrent de en permanence au moins 1 500 militaires et 500 civils britanniques. L’équipement disposé dans la base est semblable à celui qu’ont les effectifs britanniques en Irak et en Afghanistan. Ils ont installé des silos et des rampes pour le lancement d’armes nucléaires ». Le principal coordinateur du document, Rina Bertaccini, a accordé un entretien Miradas al Sur pour au sujet de l’actualité de l’impérialisme.

Quelle utilisation conserve le concept « impérialisme » qui, pour le « mainstream » de l’intelligentsia occidentale, ancrée profondément dans les universités et les centres de pensée latinoamericains, paraîtrait avoir été enterré avec les reliques de l’Union Soviétique ?

Ce qui est d’actualité dans notre monde contemporain est l’impérialisme. Et logiquement, si l’impérialisme existe, et il est bon de pouvoir définir conceptuellement ce dont quoi il s’agit. En réalité ce qui est rigoureusement actuel est l’existence de l’impérialisme. Il peut être analysé du point de vue théorique – il y a beaucoup de définitions à propos de l’impérialisme mais on peut aussi voir l’impérialisme par les conséquences des actes qu’il fait. Alors nous n’avons pas besoin d’aller très loin. L’impérialisme se manifeste dans la guerre en Libye [Côte d’Ivoire, Mali], l’impérialisme c’est la préparation des agressions contre la Syrie, l’impérialisme c’est la menace contre l’Iran, l’impérialisme c’est le conflit dans la péninsule de Corée, tout cela est la façon concrète de visualiser que l’impérialisme existe et agit contre les intérêts des peuples. Par conséquent, en effet il est nécessaire de pouvoir le définir conceptuellement. Beaucoup de gens ont cru qu’à la fin de la guerre froide, avec la dissolution de l’URSS, on entrait dans une étape dans laquelle comme il n’y avait pas d’ennemi visible, il n’y avait plus de possibilité d’une quelconque manifestation de guerre. Toutefois, la vie a démontré précisément le contraire : l’impérialisme US, nordaméricain ou usaméricain, qui est la tête de toutes les puissances impérialistes, prépare des conflits dans plusieurs régions, outre des invasions, des interventions, différents types de guerre dissimulée, formes d’agression idéologique et culturelle. Tout cela est l’impérialisme. Maintenant, comment les gens qui vivent dans notre continent peuvent-ils voir cela ? Parce qu’ici , l’ important c’est que celui qui lit ces informations se sente obligé de faire quelque chose.

Il semblerait que l’impérialisme, étant quelque chose de si grand et si abstrait, qu’il ne toucherait pas les gens de la rue…

Exacte. Voila le point pour lequel je disais, chacun doit trouver la façon de comprendre que la chose le touche directement. Alors, en Amérique Latine et dans les Caraïbes, en parlant de façon générique, l’impérialisme est visible de nombreuses manières mais il y en a une qui n’offre aucun doute, qui est la présence militaire des Etats-Unis [d’Amérique et non du Mexique. NDEC], de la Grande-Bretagne et de la France dans des bases militaires enclavées en territoire souverain. Et cela n’importe qui peut le voir. En Argentine, par exemple, où ont-ils une base militaire ? Aux Malouines, et on voit là, la relation entre le vieil impérialisme colonisateur des Britanniques et son alliance avec les Etats-Unis d’Amérique et le reste des pays de l’OTAN, parce que cette base est à l’OTAN. Quand le gouvernement argentin reprochera à la Grande-Bretagne de ne pas s’assoir négocier, de vendre des licences de pêche, et par conséquent que des grands navires usines volent nos ressources naturelles de la mer argentine [Idem avec la Somalie où des bateaux pêche, français, Espagnols, etc., pêchent protégés par des militaires de leurs pays à bord. NDEC], ou quand ils vendent des licences d’exploration de pétrole à grandes multinationales qui sont installées avec des plates-formes aux Malouines, cela est de l’impérialisme, clairement. Quand le gouvernement argentin proteste, que répond la Grande-Bretagne ? Que bien sûr, qu’ils vont continuer à soutenir et à utiliser la plate-forme d’exploration de pétrole, qu’il vont continuer à vendre des licences pour l’exploration du pétrole et des licences de pêche, parce que dans ce cas ils vont défendre leur « droit », bien qu’en vérité ce soit un vol, ils vont défendre ce vol, avec la base militaire qu’ils ont aux sur nos Malouines. C’est-à-dire, que ce dont il s’agit est clair, mais il est nécessaire de voir concrètement ce que fait l’impérialisme, et ce n’est pas la seule chose qu’il fait, ce qui se passe, c’est que la partie militaire est très forte.

Vous avez dénoncé plusieurs fois la « culture stratégique », cette association entre le Commando Sud et l’Université de Floride où on effectue une sorte d’« analyse anthropologique » des différentes nations et peuples latino-américains, mais qu’une anthropologue US qui s’appelle Adrienne Pine a dénoncée comme une opération idéologique…>

En réalité, ce colloque existe pour faire des ateliers financés par le Commando Sud lui-même, décidés par eux et l’Université Internationale de l’État de Floride, où dans chacun de ces ateliers on traite ou on considère en quoi consiste la culture de chacun de nos pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. Nous savons qu’ils ont déjà organisé 16 de ces rencontres. Alors, ce que dénonce l’anthropologue est qu’en réalité ce qu’ils veulent faire est purement et simplement de la pénétration ou de la domination culturelle et que pour cela ils veulent introduire leur conception de la culture et du monde, en remplaçant la culture de chacun de nos peuples. Et cela est directement un objectif de domination culturelle. Nous avons commencé à analyser certains de ces travaux. À première vue ils apparaissent comme des travaux grossiers, stupides, voilà les premières impressions des compagnons qui ont commencé à les traduire pour ceux d’entre nous qui ne lisent pas l’Anglais, que ceci est une chose qui ne sert à rien, mais en réalité il faut le lire avec davantage d’attention, parce qu’ils y mettent ce qu’ ils voudraient que soit la pensée culturelle de notre peuple. Là est la grande tergiversation.

Ceci est spécifique pour chacun des pays ?

– Oui, et ils invitent, mais, qui convoquent-ils ? Ils convoquent quelques d’académiciens à qui ils payent tous les frais pour aller là bas et prendre part aux débats, mais ensuite ceux qui font les résumés de ces ateliers sont deux ou trois personnes, et les choses qu’ils y mettent sur nos antécédents ou sur notre idiosyncrasie , c’est tout ce qu’eux voudraient que nous soyons pour qu’ils puissent nous dominer. C’est à dire que cela n’a rien d’ingénu, ni d’idiot, ni rien qui s’y apparente. Bon, si nous parlons de l’Argentine, le politicien invité fut Ricardo López Murphy, qui est un représentant de la droite [dure] de notre pays. C’est-à-dire, ils auraient pu inviter quelques intellectuels en plus, mais non, ils ont invité seulement cet homme. Et aussi, il y avait des chefs militaires.

Et ceci sous couverture d’une université qui est hypothétiquement l’une de plus grandes et prestigieuses de USA, comme celle de Floride.

Bon, l’État de Floride est célèbre pour être l’un des plus réactionnaires de tous. Il faut se souvenir que grâce à cet État et à son frère gouverneur, Bush a gagné à l’époque les élections à la présidence des USA. Mais Adrienne Pine définit la culture stratégique comme une propagande pro-impérialiste. Ce que je veux dire , c’est que les chefs du Commando Sud et du Pentagone, sont sûrs de ce qu’ils veulent avec ceci, ce n’est pas accidentel qu’ils soient en train de le faire, parce qu’ils ont des documents élaborés où ils parlent d’une doctrine qu’ils appellent de la « domination du spectre complet ». Alors, ceci est une doctrine militaire ; que veut dire ce « spectre complet » ? Qu’ils n’envisagent pas seulement la domination militaire, ni seulement la domination politique, ni seulement la domination économique, en réalité ce dont ils parlent c’est de domination culturelle qui comprend tout le reste, et cela a une relation directe avec ces aberrations qu’ils appellent la « culture stratégique » de chaque pays.

Combien de bases militaires US recense-t-on jusqu’à présent en Amérique Latine ?

Entre des Sites d’Opérations Avancées (SOA), des bases militaires traditionnelles et les autres, vérifiées il y en 76, en étude il y en a 10 ou 15 en plus.

Ce nombre, peut-il croître ?

Totalement. En trois ans nous sommes passés de 21 à 76. Et à de nouvelles formes de bases, « Centres d’Opérations pour Prévention de Catastrophes », centre d’opérations pour aider aux opérations de paix de l’ONU comme à Concón.

Quelques bases n’ ont même pas de militaires US, non ?

La base Mariscal Estigarribia [Paraguay] n’a pas un seul militaire US, mais cette base a la piste la plus étendue d’Amérique Latine, d’où peuvent décoller et atterrir des avions avec tout le nécessaire pour une invasion ou tout type d’opération militaire. Maintenant, par exemple, prolifèrent au Pérou un tas de « Centres d’Opérations d’Urgence Régionale ». Le dernier que nous connaissons et c’est vérifié, parce que nous en avons dix de plus sur qui enquêter, se trouve en Piura. Et comme par hasard Piura est une localité qui se trouve à l’ouest de l’Équateur, c’est comme un coin qui pénètre par le flanc de l’Équateur par le Pacifique. Ce centre fut installé après que le président de l’Équateur ait chassé les Yankees de la base de Manta. Mais après cette base à Piura, il est apparu maintenant dans les journaux du Pérou et d’ailleurs qu’il y en a au moins dix de plus. Toutes sont de petites bases.

Il semblerait que c’est une sorte de réseau de petits points d’opérations.

Il se trouve qu’ils ont déjà les principaux troncs, ils n’ont pas besoin de bases énormes comme celle des Malouines ou celle de Mariscal Estigarribia ou celle de Palanquero, ils ont tout ça. Mais il y a en outre une redéfinition de l’armée US, qui est d’avoir une armée plus dynamique et pas aussi centrée sur la lourde puissance de feu exclusivement. La redéfinition est liée au fait qu’avec les avancées technologiques actuelles, ils ont besoin d’autres choses. Une base d’opérations peut être un radar et un système de base de communication, cela peut être aussi une base d’opérations, parce qu’avec cela ils exercent le contrôle. Évidemment ils ont ensuite les autres grandes bases. Ils fonctionnent en réseau ou en réalité plus qu’un réseau, c’est une trame qui est quelque chose beaucoup plus entrelacée. Alors, bon, voilà des choses concrètes, ce sont des marques spécifiques des politiques impérialistes. Ils élaborent un concept comme celui de la « domination du spectre complet », c’est-à-dire, sur tous les plans, et ensuite ils le travaillent à travers leur présence directe dans les zones qu’ils veulent dominer. Pour donner un exemple, la présence du lithium aux frontières entre l’Argentine, la Bolivie, le Chili et le Pérou convertit cette région des Andes en une zone qu’ils veulent dominer.

… des pays qui font partie de l’Alliance du Pacifique…

Exact, l’Alliance du Pacifique compte quatre pays principaux, plus certains associés. Les principaux sont la Colombie, le Pérou, le Mexique et le Chili. Mais ensuite, le Panama est associé, et ils cherchent maintenant à associer d’autres pays d’Amérique Centrale, c’est-à-dire, qu’ils travaillent dans cette direction. Ils ont conspiré pour essayer de diviser la Bolivie, séparer toute la partie du croissant du reste du territoire bolivien bien qu’ils n’y soient parvenu, mais ils travaillent toujours dans cette direction. C’est-à-dire, pour revenir à la question initiale, la question est que l’impérialisme lui-même nous démontre que non seulement il existe, mais qu’il applique des politiques actualisées pour dominer les peuples, pour dominer leurs ressources naturels, pour les dominer territorialement, pour étendre leur influence. Par exemple, la IVème Flotte peut se penser de différentes façons, mais ce qui est en effet clair c’ qu’ils sont une quantité énorme de navires.

Mais, la Russie, malgré cela a encore fait des manœuvres conjointes avec le Venezuela dans le « mare nostrum » US.

La IVème Flotte a autant de puissance de feu qu’ un ensemble de bases militaires mobiles, parce que les dimensions de ces navires sont énormes, comme les porte-avions, et ils remplissent de nombreuses fonctions. Toutefois, ils disent qu’ils assurent des fonctions humanitaires, ce qui est un mensonge éhonté. Ils ont positionné un porte-avions après le séisme d’Haïti et concrètement l’aide ne pouvait pas arriver parce qu’ils bloquaient le port. C’est à dire, la IV Flotte remplit beaucoup de fonctions mais parmi celles-ci, on peut la considérer comme un ensemble de bases militaires mobiles, petites, mais absolument fonctionnelles. Ils ont désormais obtenu sur la Côte du Pacifique et aussi dans les ports des Caraïbes de pouvoir approvisionner tous les navires de la IVème Flotte. Par exemple, la région de Turbo en Colombie, dans les Caraïbes colombiennes, qui est une entrée très large, comme une espèce d’estuaire ; là il y a une zone d’approvisionnement de la IVème Flotte. Mais dans le port du Callao, au Pérou aussi, il y a une autre zone d’approvisionnement, notamment. C’est-à-dire que toutes les bases aéronavales qu’ils ont installées ces 2 ou 3 dernières années au Panama, sont très petites, mais tout cela, leur sert comme de points d’approvisionnement pour leurs plans généraux de domination. De la sorte que l’impérialisme se préoccupe de nous montrer qu’il existe, qu’il agit en fonction de ses intérêts et contre les peuples.

Nicolás Rojas Scherer pour Miradas al Sur.

Miradas al Sur. Année 6. Édition nombre 262. Dimanche 26 mai 2013.

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi.

 


* Rina Bertaccini, est argentine, sociologue de formation, présidente du Mouvement pour la Paix, la Souveraineté et la Solidarité entre les Peuples (Mopassol ) en Argentine et vice-président du Conseil Mondial par la Paix.

 

Source : Fin des idéologies, ce maudit racontar. - El Correo

Vous trouverez le texte de Rina Bertaccini sur le complexe académique, en version française ici :

Militarisation impérialiste : nouveaux masques pour de vieux projets

Et celui d'Adrienne Pine sur la culture stratégique ici :

"culture stratégique" : le commandement sud et la militarisation des universités

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 16:15

 

Je l’ai plutôt mauvaise ces jours-ci. Je me sens assez démunie  face à l’ampleur du désastre. Celui de la progression du micro-fascisme dans nos sociétés. Une gangrène qui repose sur l’ignorance, le rejet à priori de l’inconnu, de la différence, la recherche d’exutoires au mal-être en forme de boucs émissaires.

Mais aussi :

Le fascisme cool et sympa

tgb

À une époque de technologie avancée, le plus grand danger pour les idées, la culture et l'esprit risque davantage de venir d'un ennemi au visage souriant que d'un adversaire inspirant la terreur et la haine. Aldous Huxley
Si tu crois encore que le fascisme entrera par la porte au pas de l’oie, le bras levé, avec la tête de l’emploi, mèche sur le front pour bien l’identifier, moustache calibrée des fois que ça suffirait pas, tu te fourres salement le doigt dans l’œil de Lepen père.
Parce que l’extrême droite sait entrer par la fenêtre en épousant son temps. Elle peut être cool et sympa, jouer de la gratte en catogan, prendre de la coke et fumer des pétards, être homo et décontracte, avoir les traits d’une nana sexy et faire dans la séduction, la caution rebeu, ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas de planquer un drapeau hitlérien dans sa cave.
Tandis que le fond conserve ses invariants, xénophobie, ordre, nationalisme… la forme s’édulcore, s’adapte à l’époque, se donne un coup de djeune et de réseaux sociaux. L’extrême droite a bien compris qu’il lui fallait avancer masquée, liftée, souriante ; éviter l’antisémitisme, y aller mollo sur les mœurs, enjoliver son discours, décerner à titre gracieux une carte FN au Valls méritant, s’accaparer les valeurs de l’autre, inspirer en loucedé un rire collabo qui ne déparerait pas à la une de Minute ou de Valeurs Actuelles.
Plantu Lepen, même combat !
En ce sens les crétins de la Daube Dorée n’auront pas fait dans la finesse. Avec leur croix plus ou moins gammée, leur panoplie revisitée du petit Nazillon à la grecque, ils devenaient un peu trop voyants, encombrants et difficilement sortables, voire assumables, par des autorités complaisantes pour ne pas dire conniventes. Quoi que le pouvoir grec prit son temps, il finit quand même par remettre (jusqu’à la prochaine fois) les petits gestapistes du 3ème Reich dans leur boîte.
Oui, la droite extrême new-look évite dorénavant de trop se commettre avec les crânes rasés un peu frustes et préfère distiller à petites touches ses insanités dans les ouvrages pseudo historiques du si sympathique et insoupçonnable Lorant Deutsh, porte serviette propret du sinistre Patrick Buisson, faire dans le discours populeux et social, opportunément anti-libéral, caresser la Janine rurale dans le sens du poil, le Jean-Claude suburbain dans le sens de la raie du milieu.
Il n’empêche que l’extrême droite, quelque soit sa plastique, reste le meilleur allié du capitalisme. En détournant la colère populaire vers des boucs émissaires, elle capte assez de voix pour empêcher toute alternative à gauche, toute remise en cause de la doxa et des privilèges de l'oligarchie.
Avec ou sans cravate, l’extrême droite porte en elle le fascisme comme la nuée porte l’orage. Plus elle sera proche du pouvoir plus elle se fera mielleuse et policée : bonne fille… à papa.
Partager cet article
Repost0
3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 14:37

 

 

Après la chasse aux communistes, les Etats-Unis se lancent dans la traque aux écologistes

Par Simon Gouin (1er octobre 2013)

Le FBI lui a proposé d’infiltrer son groupe militant. Il a décidé d’écrire un livre sur la chasse aux « éco-terroristes ». Dans Green is the New Red, pas encore publié en France, le journaliste étasunien Will Potter dénonce l’utilisation du qualificatif « terroriste » appliqué abusivement à des militants écologistes. Certains ont été lourdement condamnés depuis le 11 septembre 2001. Il pointe également le lobbying de plusieurs entreprises pour renforcer cette répression. Un air de déjà vu : c’était dans les années 1950, la menace était Rouge. Aujourd’hui, elle est verte. Entretien.

Basta ! : Comment avez-vous commencé à travailler sur l’éco-terrorisme ?

Will Potter : Je couvrais l’actualité chaude et les homicides pour le Chicago Tribune. Je devais traiter les meurtres en interviewant les familles. Cela me laissait avec des idées noires ! C’était un super travail mais j’avais l’impression de ne pas avoir d’impact positif sur le monde. A l’université, j’avais côtoyé de nombreux mouvements de justice sociale. J’ai donc décidé de m’y investir. J’ai commencé en distribuant des tracts contre une entreprise qui teste des produits sur les animaux, Huntingdon Life Sciences. Je pensais que c’était un engagement sans danger, qui me permettait de continuer de travailler sans problème comme journaliste. Mais nous avons tous été arrêtés et accusés de « conduite contraire aux bonnes mœurs » (disorderly conduct) ! Ces charges ont bien sûr été abandonnées, mais quelques jours plus tard, deux agents du FBI me rendaient visite, chez moi. Ils m’ont expliqué qu’à moins que je ne devienne un informateur, que j’infiltre les groupes de défenses des droits des animaux, ils allaient me mettre sur la liste des terroristes intérieurs (vivant sur le territoire états-unien, ndlr).

Cela m’a fait très peur, et j’en ai eu honte. C’est arrivé un an après les attaques du 11 septembre et je n’avais encore aucune idée du pouvoir du FBI dans les affaires de terrorisme. Comme cela a-t-il pu arriver ? Comment quelqu’un qui distribue des flyers peut-il être considéré comme terroriste ? Ces questions m’ont obsédé. Le temps s’est écoulé, et quelques-uns de mes bons amis se sont retrouvés dans des procès, accusés de terrorisme. Je me suis de plus en plus impliqué sur ce sujet, prenant la parole contre la restriction des libertés civiles aux États-Unis.

Qu’ont fait vos amis pour être accusés de terrorisme ?

L’activiste Tim DeChristopher, par exemple, a été condamné à deux ans de prison pour désobéissance civile. Une condamnation plus dure que celles de personnes qui ont brûlé des églises ou menacer des leaders noirs. Son crime : avoir procédé à des offres lors d’une vente aux enchères de baux de pétrole ou de gaz, où des terres publiques étaient mises en vente à des entreprises. Tim n’avait pas l’argent pour acheter ces terres. Mais il avait décidé de participer aux enchères dans le but de les gêner et d’attirer l’attention sur la destruction environnementale qu’elles allaient provoquer. Cette mise aux enchères a ensuite été considérée comme illégale par une court fédérale. Mais Tim DeChristopher a été envoyé en prison.

Quels sont les moyens utilisés pour lutter contre ceux considérés comme des « terroristes » écolos ?

Comme à l’époque de la Peur Rouge [plus connu en France sous le nom de maccarthysme, du nom du sénateur Joseph McCarthy, initiateur d’une brutale politique anticommuniste dans les années 50, traquant les communistes, leurs sympathisants ou supposés tels, ainsi que les homosexuels, ndlr], leurs stratégies relèvent de trois domaines : juridique, législatif et un troisième que j’appelle extra-juridique, ou de diffusion de la peur. Les tribunaux sont utilisés pour élargir la notion de « terrorisme » et condamner des activistes à des amendes ou des peines de prisons disproportionnées. Le mot terroriste est utilisé très tôt, pour orienter l’opinion publique contre les accusés, avant même qu’ils n’aient posé les pieds au tribunal. En parallèle, certaines entreprises et des politiques font du lobbying pour que les nouvelles lois aillent encore plus loin. Le dernier élément – la diffusion de la peur – est peut être le plus dangereux. Les stratégies actuelles – campagnes de presse, publicités, langage diabolisant ces activistes... – exploitent la peur et promeuvent une incarcération toujours plus fréquente de ces militants !

Sur quelles lois s’appuient les autorités ?

D’abord l’Animal Enterprise Protection Act, adoptée en 1992, puis renforcée en 2006 pour devenir l’Animal Enterprise Terrorisme Act. Cette loi a initialement permis d’envoyer dans une prison fédérale six militants qui s’opposaient à une entreprise utilisant les animaux pour des expérimentations. Leur campagne « terroriste » utilisait-elle de l’anthrax ? Des bombes artisanales ? Ont-ils fomenté un complot pour faire exploser un avion ? Non ! Ils éditaient un site web sur le sujet, avec des articles sur la campagne, sur des actions légales comme des manifestations, et sur des actions illégales, comme le vol d’animaux de ces laboratoires. Ils n’ont jamais été accusés d’avoir « cambriolé » un laboratoire : ils ont simplement soutenu ce genre d’actions sur leur site Internet. Le but de ces efforts législatifs n’est pas seulement de voter de nouvelles lois, mais aussi d’utiliser les auditions du Congrès comme une scène médiatique afin de modifier les perceptions que le public a de ces mouvements.

L’Animal Enterprise Terrorisme Act permet désormais de considérer comme terroristes des militants non-violents. Avant l’adoption de cette loi, vous avez été invité à témoigner devant le Congrès....

Lors de cette audience, j’ai prévenu que la nouvelle loi criminaliserait la désobéissance civile non-violente ainsi que les « enquêteurs infiltrés ». J’ai aussi dit qu’elle devait être rejetée à cause de l’utilisation du mot « terrorisme », qui instille la peur au quotidien, dans la population, puisque chacun peut désormais être listé comme terroriste s’il manifeste. Pour moi, cette loi est anticonstitutionnelle puisqu’elle paralyse la mise en place du Premier amendement [relatif à la liberté d’expression, la liberté de la presse ou le droit à s’« assembler pacifiquement », ndlr]. Malheureusement, cette loi est passée !

Quels sont les objectifs de cette répression ?

En diffusant la peur parmi la population, cette répression vise à décourager la dissidence et l’opposition. L’objectif est de bâillonner un mouvement social grandissant, concret, qui menace les profits des entreprises. Ces stratégies ont été utilisées depuis de nombreuses années. Elles se sont intensifiées depuis le 11 septembre. Le jour des attaques du World Trade Center, des politiques prétendaient publiquement que leurs auteurs pouvaient être des éco-terroristes ! Cette rhétorique terroriste a été immédiatement utilisée et étendue aux activistes politiques afin de défendre les priorités des entreprises.

Quelles entreprises soutiennent les lois contre « l’éco-terrorisme » ?

Ce sont quelques-unes des plus puissantes industries de la planète. Par exemple, l’Animal Enterprise Terrorism Act a été soutenu par les industries de la viande et des produits laitiers, l’industrie pharmaceutique (Pflizer ou GlaxoSmithKline), celle des animaux de compagnies, les producteurs de fourrures, et de nombreuses autres entreprises privées.

Peut-on estimer le nombre d’actions menées par ces militants écologistes et les destructions qu’ils ont provoquées ?

C’est difficile. Le FBI recense plus de 600 actes d’ « éco-terrorisme » criminels, aux États-Unis, depuis 1996. Ce qui aurait provoqué plus de 43 millions de dollars de dommages.

Peut-on vraiment comparer cette répression des militants écologistes au maccarthysme et à la chasse aux communistes, dans les années 1950 ?

La comparaison entre le climat politique actuel et la menace rouge à l’époque de la guerre froide est particulièrement utile pour identifier les stratégies utilisées dans cette campagne. Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas identique ou pire que la Peur Rouge, ni que ce que les personnes musulmanes ou arabes vivent depuis le 11 septembre 2001. Mais ces événements actuels ont besoin d’être compris dans un contexte historique. Tout au long de l’histoire des États-Unis, des campagnes coordonnées ont été menées pour viser et réprimer les voix dissidentes. La plus forte d’entre elles fut celle de la Peur Rouge. Pour beaucoup d’Américains, de tous bords politiques, ce terme signifie utiliser la peur pour mettre en avant des idées politiques. C’est une ère sombre de notre histoire. Des vies ont été ruinées, des libertés gelées, au nom de la sécurité nationale. Il existe d’étranges parallèles entre la Peur Rouge et la Peur Verte, notamment avec ces tactiques utilisées par les entreprises et les politiques pour instiller la peur et faire taire les dissidents.

A-t-on assisté à un changement avec Barack Obama ?

Non. Le président Obama refuse de prendre position contre ces politiques, même si en tant que Sénateur, il s’y était opposé.

Quelles sont les conséquences de ces politiques sur les militants écologistes ?

Ces politiques ont créé un fort sentiment de peur parmi les communautés de militants. Mais elles n’ont pas stoppé ces mouvements. Les militants ont appris de ces tactiques de répression, et se battent donc contre elles. Nous assistons à une résurgence de la désobéissance civile, au sein des mouvements environnementaux.

Comment pensez-vous que cette répression évoluera ?

Elle s’intensifiera, cela ne fait aucun doute, particulièrement quand la crise climatique s’accentuera et quand les mouvements environnementaux continueront de croître. C’est pourquoi il est impératif de dévoiler ces stratégies, et de pointer les entreprises qui les soutiennent, afin de défendre le droit de manifester.

Propos recueillis par Simon Gouin

Photos : une / CC Katerkate - DR

Le site Internet de Green Is The New Red

 

Source : Après la chasse aux communistes, les Etats-Unis se lancent dans la traque aux écologistes - Eco-Terrorisme - Basta !

Via : Mes coups de coeur 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives