Source originelle en Anglais “Drug War Capitalism”
Première partie ICI : Narco Capitalisme. Première partie
Dan Paley a plongé sous la surface de la guerre contre les drogues en Colombie et au Mexique. Elle explore les mécanismes utilisés, les rapports évaluant les dévastations humaine et économique, analyse les raisons potentielles pour lesquelles cette guerre se poursuit et suggère d’autres axes d’enquête. Version PDF . PDF of an extended edition for the web.
Le Capitalisme narco. Partie 2
Le modèle économique de Colombie
Le Plan Colombie était un programme de six ans de lutte contre le narcotrafic financé conjointement par les EU et la Colombie. Les diplomates non US affirment que la première version du Plan Colombie fut écrit en anglais, et après traduit en espagnol.[i]
Dans les 11 années, depuis la mise en œuvre du Plan Colombie, le gouvernement des EU a dépensé plus 3,6 milliards de dollars en initiatives d’application de la loi contre les narcotiques. Cependant, le gouvernement des EU rapporte que « La Colombie continue à être un des plus grands producteurs et exportateurs mondial de la cocaïne, ainsi qu’un pays d’origine de l’héroïne et le la marijuana. »[ii]
Un rapport de 2008 du Bureau de Comptabilité des EU (GAO) trouve que le Plan Colombie a échoué à accomplir ces objectifs de réduction de la production des drogues, et que le flux estimé de cocaïne arrivant aux EU depuis l’Amérique du Sud a augmenté entre 2000 et 2006.[iii]
Au lieu de provoquer un changement de stratégie, l’échec du plan Colombie à réduire la production et le trafic de drogues fut minimisé à la faveur de toute une série d’indicateurs émergents liés à la sécurité et à l’amélioration de l’environnement entrepreneurial. Bradfort Higgins, Sous-Secrétaire de Gestion des Ressources des EU, argumente : « En de multiples sens, les programmes de Colombie et l’appui des EU ont évolués à partir de notre objectif originel plus restreint, jusqu’à une stratégie intégrale qui puisse servir comme modèle pour informer les efforts dans tous les états mis à l’épreuve ou déficients. »[iv]
Les efforts précédents des EU pour renforcer les sanctions relatives aux narcotiques en Colombie eurent un impact négatif sur les investissements des EU. Le Conseil des Entreprise Américaines - un consortium d’entreprises étasuniennes en Colombie – rapporte qu’en 1996, ses entreprises affiliées perdirent 875 millions de dollars US à cause des sanctions.[v] Cette même année, le Département d’Etat rapporte que les sanctions requises ont entraîné le gel de près de 1,5 mil millions de dollars en crédits d’inversions et prêts par la Overseas Private Investment Corporation et la Banque d’Exportation et Importation. Ceci inclus une perte de 280 Millions de dollars pour une entreprise US active dans le secteur pétrolier de Colombie.[vi]
En accord avec un rapport publié par le gouvernement Colombien, les objectifs du Plan Colombie sont de “de favoriser les conditions de créations d’emplois et la stabilité sociale” ainsi que l’amplification « des avantages douaniers en compensation des effets négatifs du trafic de drogues pour favoriser un accord de libre-échange qui augmente les opportunité d’emploi.[vii]
Au début du Plan Colombie, le total de l’Investissement Etranger Direct (IED) fut estimé à $2,4 milliards.[viii] En 2011, l’IED en Colombie totalisait $14,4 milliards, le taux de croissance le plus rapide en Amérique Latine.[ix] Le pétrole et le gaz constituent une partie chaque fois plus importante de l’IED. Passant d’un dixième des IED au milieu des années 90 à environ le tiers en 2010 quand ils attinrent $4,3 milliards.[x]
Un décret approuvé en 2003 ouvrit à l’investissement privé le secteur pétrolier de Colombie et la privatisation partielle de l’ex entreprise de l’état Ecopetrol.[xi] A partir de 2010 l’IED dans le secteur minier, (incluses les mines de charbon) se situe à plus de $2 milliards, ce qui représente plus de la moitié des investissements non pétroliers.[xii]
En 2OO8, l’Agence des États-Unis pour le Développement International(USAID) se vantait de ce que, le bond en avant économique de la Colombie après l’année 2003, ne s’était pas produit par hasard. » Cinquante-deux secteurs du système économique de Colombie firent l’objet de réformes, et dans le cadre du Plan Colombie, « USAID fournit de l’assistance technique [au gouvernement] pour l’aider à concevoir et mettre en œuvre des politiques qui vont de la réforme fiscale jusqu’au renforcement du secteur financier et l’amélioration de l’environnement pour les petites entreprises, et beaucoup d’autres. »[xiii]
Ceci fut obtenu au moyen d’une combinaison de réformes légales et d’incitants fiscaux, la signature de nouveaux accords de libre-échange (entre la Colombie et les USA ainsi qu’entre la Colombie et le Canada) et la militarisation de l’industrie extractive. Les EU entraînent des « bataillons d’énergie » pour protéger les oléoducs, les routes et autres ’infrastructures.
Un rapport préparé par le Centre d’Etudes stratégiques et Internationales[xiv] affirme que la Colombie “Opère une grande récupération… avec des taux de croissance impressionnants, réduction du chômage, augmentation du niveau d’investissements, expansion du commerce, réduction de l’inflation et une augmentation de la confiance des investisseurs. « Ces bénéfices, selon le rapport, sont étroitement liés aux amélioration en matière de sécurité, et à leur tour ils aident à créer plus d’emploi dans l’économie légitime, comme alternative aux activités illégales.
Selon la perspective du Département d’Etat des EU, le Plan Colombie n’est pas un échec. Tout du contraire, il a permis la création d’un nouveau modèle efficace pour l’intervention étasunienne. En 2010 les investisseurs étrangers les plus importants de Colombie étaient Panama et Anguilla (Un territoire britannique d’Outre-Mer) tous deux paradis fiscaux, suivi parles EU, l’Angleterre, le Canada, les Bermudes et l’Espagne.[xv]
Le langage de la « Stratégie Intégrale », utilisé pour mettre en avant le Plan Colombie reflète le langage de la guerre de contrinsurrection. « [La contrinsurrection] est une forme très complexe de la guerre Parvenir à ces objectifs requiert la synchronisation des efforts d’agences non militaires et d’agences (de la nation Amphitryon) dans une approche intégrale », peut-on lire dans un manuel de contrinsurrection de l’armée étasunienne publié en 2006. [xvi]
Y compris le directeur des affaires internationales et du commerce de la GAO, dans son témoignage devant la Chambre des Représentants, reconnait que « les programmes internationaux sont confrontés à des défis importants dans la réduction de l’offre de drogues illégales, mais il appuie les objectifs généraux de la politique extérieure étasunienne. »[xvii]
Mais comme l’on signalé Gian Carlo Delgado-Ramos et Silvina Maria Romano, la stratégie de la guerre contre les drogues “ est complexe et dangereuse, parce qu’y sont reliés une multiplicité d’acteurs apparemment opposés, légaux et illégaux qui, néanmoins reçoivent des bénéfices sous forme d’augmentation de puissance ou de richesse.” En même temps il est clair que « l’exploitation des personnes, des nations et des ressources s’approfondissent dans la région »[xviii]
[i] Chomsky, Noam. “Plan Colombia”. Extraít de Rogue States. Référence du 17 mars 2012 ici: http://www.chomsky.info/books/roguestates08.htm.
[ii] Rien que les faits. “Grant Aid to Colombia through International Narcotics Control and Law Enforcement. Obtenue le 17 mars 2012 a partir de: Bureau des affaires internationales de narcotrafic et d’affaires d’ordre public. “2012 INCSR: Country Reports – Colombia.” 07 mars 2012. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://www.state.gov/j/inl/rls/nrcrpt/2012/vol1/184098.htm # Colombia.
United States Government Accountability Office. “ PLAN COLOMBIA: Drug Reduction Goals Were Not Fully Met, but Security Has Improved; US Agencies Need More Detailed Plans for Reducing Assistance.” Octubre de 2008. Consulté le 09 mars 2012 ici : http://www.gao.gov/new.items/d0971.pdf p. 17.
[iv] United States Government Accountability Office. “PLAN COLOMBIA: Drug Reduction Goals Were Not Fully Met, but Security Has Improved; US Agencies Need More Detailed Plans for Reducing Assistance.” Octubre de 2008. Consulté le 09 mars 2012 ici: http://www.gao.gov/new.items/d0971.pdf p. 90.
[v] United States General Accounting Office. “DRUG CONTROL: US Counternarcotics Efforts in Colombia Face Continuing Challenges.” Febrero de 1998. Onsulté le 13 mars 2012 ici : http://www.gao.gov/archive/1998/ns98060.pdf p. 6.
[vi] United States General Accounting Office. “DRUG CONTROL: US Counternarcotics Efforts in Colombia Face Continuing Challenges.” Febrero de 1998. Consulté le 13 mars 2012 ici http://www.gao.gov/archive/1998/ns98060.pdf p. 28.
[vii] Departamento Nacional de Planeación de Colombia, Departamento de Seguridad y Justicia de Colombia. “Plan Colombia Progress Report, 1999-2005.” Septiembre de 2006. Consulté le 07 avrilde 2012: (Pp 9).
[viii] Banco de la República. “FLUJO DE Inversión Extranjera Directa (IED) EN COLOMBIA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C2Flujo_Paises_2007.xls.
[ix] Banco de la República. “FLUJO DE Inversión Extranjera Directa (IED) EN COLOMBIA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C2Flujo_Paises_2007.xls.
[x] Banco de la República. “Flujos Inversión Extranjera DIRECTA EN COLOMBIA SEGUN LA ACTIVIDAD ECONOMICA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici : http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C1flujoinv.xls. The Economist. “Gushers y armas”. The Economist. 17 de marzo 2012. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.economist.com/node/21550304.
[xi] Banco de la República. “Flujos Inversión Extranjera DIRECTA EN COLOMBIA SEGUN LA ACTIVIDAD ECONOMICA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici : http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C1flujoinv.xls. The Economist. “Gushers y armas”. The Economist. 17 de marzo 2012. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.economist.com/node/21550304.
[xii] Banco de la República. “Flujos Inversión Extranjera DE DIRECTA EN COLOMBIA SEGUN ACTIVIDAD ECONOMICA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici : : http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C1flujoinv.xls.
[xiii] United States Government Accountability Office. “ PLAN COLOMBIA: Drug Reduction Goals Were Not Fully Met, but Security Has Improved; US Agencies Need More Detailed Plans for Reducing Assistance.” Octubre de 2008. Consulté le 09 mars 2012 ici: http://www.gao.gov/new.items/d0971.pdf p. 101.
[xiv] DeShazo, Peter et. Al. “Back from the Brink evaluating Progress in Colombia, 1999–2007.” Noviembre, 2007. Consulté le 11 mars 2012 ici :http://csis.org/files/media/csis/pubs/071112-backfromthebrink-web.pdf.
[xv] Banco de la República. “FLUJO DE Inversión Extranjera Directa (IED) EN COLOMBIA – BALANZA DE PAGOS.” 2011. Consulté le 20 mars 2012 ici :http://www.banrep.gov.co/economia/flujos/C2Flujo_Paises_2007.xls.
[xvi] Department of the Army. “Counterinsurgency.” FM 24.3, MCWP 3-33.5. Diciembre, 2006. Consulté le 11 mai 2012 ici : http://www.fas.org/irp/doddir/army/fm3-24.pdf (pág. 1-28).
[xvii] Ford, Jess T. “DRUG CONTROL: International programs face significant challenges reducing the supply of illegal drugs but support broad US foreign policy objectives.” Testimony Before the Subcommittee on Domestic Policy, Committee on Oversight and Government Reform, House of Representatives. 21 juillet 2012. Consulté le 11 mars 2012 ici : http://www.gao.gov/products/GAO-10-921T.
[xviii] Delgado-Ramos, Gian Carlo, Romano, Silvina María “Political-Economic Factors in U.S. Foreign Policy: The Colombia Plan, the Mérida Initiative, and the Obama Administration” 2011 38: 93 Perspectivas de América Latina. pp 94.
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Source originelle en Anglais “Drug War Capitalism”
Version espagnole : Rebelion. El Capitalismo narco
Traduction Anne Wolff
A suivre