par Rubén Luengas
Face à la narrative apocalyptique qui accompagne la pandémie de COVID-19, il n’est pas vain de nous rappeler ce que disait le père de la propagande Edward Bernays. [ce neveu de Freud qui est aussi : source d’inspiration pour Goebbels, l’inventeur des guerres psychologiques que la CIA inaugure avec le coup d’état au Guatemala en 1954. C’est encore lui qui organisera avec un grand succès et l’aide de Hollywood les campagnes de pub destinées à transformer les femmes en fumeuses. NdT]
Théorie d’une grande actualité que celle concernant le « troupeau déconcerté » de Walter Lippman, influant journaliste étasunien convaincu que les intérêts de la société doivent être maniés par « une classe spécialisée » capable de prendre les décisions que les gens du commun, selon Lippman, ne sont pas habilités à prendre. [un point de vue entièrement partagé par Obama. NdT]
Cette « classe spécialisée », est intégrée d’après Lippman par une minorité de gens « responsables » pratiquant la planification et la fonction exécutive de la vie économique, sociale et politique d’une majorité qualifiée par l’étasunien de « troupeau déconcerté », irresponsable et ignorant qui doit se borner à être spectateur plutôt que de participer activement à la conception et aux maniements quotidiens des intérêts communs.
L’intellectuel étasunien Noam Chomsky explique que, d’après la théorie de Lippman, les élites dominantes (classe politique et entrepreneurs) ne doivent pas permettre au gens de se charger leurs propres affaires, parce qu’il sont irresponsables et incapables de le faire, c’est pourquoi l’information diffusée par les médias doit être strictement contrôlée avec le propos de confectionner ou fabriquer le consensus de la dite « opinion publique »
En temps de « pandémie », de peur et alors que quasi la totalité du monde est déconcertée, les élites dominantes ne renoncent d’aucune manière à leurs croyances, et encore moins à leurs intérêts.
L’intellectuel français Thierry Meyssan, affirme dans son article Des putschistes à l’ombre du coronavirus, que face à la pandémie, l’état profond étasunien est tapi dans l’ombre et il avertit :
« Historiquement, dans toutes les crises, on tente d’utiliser l’argument de l’« urgence » pour modifier le Pouvoir sans que le public ait le temps de réfléchir, et souvent on y parvient. »
Certains sont-ils en train de se servir de la crise du Covid-19 pour opérer une transformation du pouvoir mondial, pendant que le « troupeau déconcerté » reste enfermé dans son habitation de même que sa capacité de réfléchir et de penser ?
Fake News est une des étiquettes à la mode pour se référer à ce qui est en réalité un vieil ennemi de la démocratie : la propagande. Sans vouloir insinuer d’aucune manière que le coronavirus serait une invention, ce qui serait irrationnel, il n’est pas vain face à la narrative apocalyptique qui accompagne la pandémie, de se rappeler les parole du neveu de Freud et père de la propagande Edward Bernays :
« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. Nous sommes gouvernés, nos esprits sont formés, nos goûts éduqués, nos idées suggérées, en grande partie par des hommes, dont nous n'avons jamais entendu parler. […] Cela est le résultat logique de la manière dont est organisée notre société démocratique» Propaganda, Edward Bernays
Source Entre Noticias, traduction Anne Wolff
L'ordre et le progès ne sont possible que lorsque les individus renoncent et délèguent leur pouvoir à un souverain tout puissant
Je vous ai renvoyé à la vidéo où figure Obama, pour rappeler que cela ne sont pas des conceptions désuètes appartenant à un siècle révolu, mais bien une idéologie véhiculée parmi les auto-proclamées « élites », y compris chez celles que l’on ne soupçonnerait peut-être pas de faire partie des adeptes de cette confiscation progressive, en voie d’accélération, de la démocratie. Maintenant, en positif, on peut rappeler le constat désespéré du grand adepte et promoteur de ces théories qu’était Zbigniev Brezinski qui déclare peu avant sa mort… le troupeau n’est pas si déconcerté que cela, et bien plus capable d’éveil qu’il ne le pensait quand il a accès à la « bonne » information :
Brzezinski a déclaré que la domination américaine n’était plus possible du fait d’un changement social allant en s’accélérant par le moyen “de communication de masse instantanée telle la radio, la télévision et l’internet”, qui ont ensemble stimulés cumulativement “un réveil universel de la conscience politique de masse”.
Ce qui met en évidence le rôle pervers d’une information-propagande sous contrôle qui est en fait ce qui fabrique la déresponsabilisation. Déresponsabiliser, rendre irresponsables, c’est le travail de l’école autant que des médias, qui fabriquent des populations soumises, là où l’éveil de la conscience de responsabilité collective est potentielle. C’est justement ce qu’ils veulent tuer dans l’œuf, une amputation de la faculté de réfléchir aux décisions qui nous concernent.
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