Par Ganna Goncharova et Alberto Montaner.
La réaction dans les régions sud-orientales
Le 7 avril, la contre-insurrection de la région de Donetsk proclame la souveraineté nationale de la République Populaire de Donetsk (Donétskaia Naródnaia Respublika), ce qui immédiatement a permis au gouvernement de fait ukrainien de taxer de « séparatiste » quiconque dans cette région s’oppose à ces actes ou qui exprime l’idée de la fédéralisation du pays, même quand cela n’a rien à voir avec l’auto-proclamée république souveraine, sinon tout le contraire. Avec le prétexte de la proclamation de la RPD, a commencé l’occupation par certains des contre-insurgés des bâtiments de l’Administration et toute la population dans la rhétorique officielle des autorités de Kiev est devenue immédiatement “terroriste” oubliant les actions similaires dans la capitale avant le coup d’état. L’expédient est facile et commode ; amalgamer dans le même schéma presque onze millions de personnes sans faires de nuances, ni, par dessus tout, s’embêter à comprendre le pourquoi ou, encore mieux, à l’assumer parce qu’il paraît impossible qu’ils ne se rendent pas compte, malgré l’aveuglement congénital du nationalisme de tout ce qui, de leur côté de la barrière identitaire, permettrait d’expliquer cette situation aberrante.
Le gouvernement de Kiev, euphorique grâce à l’approbation consentie par l’Union Européenne et les États-Unis, au moment même auquel il procédait à la destitution de Ianoukovitch, a complétement oublié qu’il n’était qu’un gouvernement provisoire ce qui, - même s’il avait été légitime - l’oblige à limiter ses fonctions aux tâches courantes de maintenance du pays et à la préparation des élections présidentielles prévues pour le 25 mai. Les nouvelles autorités n’ont pas entendu que le sud-est du pays, qui s’est tu pendant qu’elles manifestaient à Maidán, agissait ainsi, non pour un plein soutien à ses exigences, buts, motivations et actions, mais parce qu’il ne considérait pas comme possible qu’un gouvernement démocratiquement élu puisse être destitué de cette manière, ni ne pensaient que le soutien de l’Occident en viendrait à être aussi éhonté ni qu’une fois que ce serait produit le coup d’état, ils oseraient s’immiscer dans les régions dont les activités industrielles constituent la base économique du pays, celles qui lui apportent la moitié de son PIB.
La première vague d’indignation parmi la population russophone (qui n’est pas ethniquement russe et encore moins par définition “pro-russe ») a eu lieu quand, au lieu de se préoccuper de résoudre les graves problèmes économiques dont souffre le pays, la Rada ou Parlement, dirigé par des éléments putschistes et sous la menace des armes de Pravyi Séktor, a supprimé la loi des langues, qui garantissait un statut spécial au russe, parlé par l’immense majorité des populations de ces régions, ainsi qu’à d’autres langues minoritaires comme le hongrois, le transcarpatien (mais pas le ruthène considéré comme un dialecte de l’ukrainien) ou au roumano-moldave à Chernivtsi et Odessa. Cette décision, prise le 23 février, fut répudiée y compris par le commissaire de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération Européenne) pour les affaires des minorités ethniques, qui averti qu’une telle initiative parlementaire pourrait aggraver la situation du pays, par-dessus tout dans les régions dans lesquelles la question de la langue est considérée comme importante. Pour sa part, la porte-parole du Conseil de la Fédération de Russie, Valentine Matviienko, prévint alors que cette décision allait constituer le début du séparatisme en Ukraine. Ce sujet, aux yeux de beaucoup d’habitants d’Europe, ne constitue pas une raison suffisante pour un affrontement comme celui qui s’est produit. Cependant, les citoyens ukrainiens russophones dès le début de Maidán recevaient des signaux verbaux et graphiques du parti-pris idéologique de l’opposition qui ensuite deviendra le gouvernement provisoire. La symbolique fasciste qui apparaît sur les drapeaux, les peintures, les vêtements et les pancartes de beaucoup d’activistes de Maidán démentent les déclarations de cette opposition qui prétend agir au nom de toute l’Ukraine - et ce malgré la participation du parti ultra nationaliste Svoboda - et que son objectif serait d’unir toute l’Ukraine indépendamment de l’ethnie, dans une avancée vers des valeurs démocratiques. Malgré tout, les gens se sont armés de patience et ont attribué l’usage des slogans et emblèmes de type fasciste d’avantage à la ferveur patriotique de l’opposition qu’à ses véritables intentions d’exécuter le programme politique de Svoboda, dont le contenu pour quiconque connaît un peu l’histoire remonte au Munich de 1933 et au Lvov de 1942.
De toute façon, cela a été démenti, dès leur accès au pouvoir, par la dite abolition de la loi des langues et parce que le gouvernement provisoire au lieu de désarmer les unités paramilitaires néonazies de Pravyi Séktor, leur a permis pratiquement de contrôler les régions occidentales d’Ukraine, sans exiger qu’ils abandonnent les bâtiments occupés et, pour abonder dans ce sens, tente de les légaliser comme partie de la Garde Nationale, en une sorte d’éruption schizoïde qui prétend unir les unités militaires du Ministère de l’Intérieur du dissous Bérkut avec ses adversaires antérieurs dans les rues de Kiev. Conjointement à cette offensive, de manière tout à fait évidente pour qui connaît la situation de l’Ukraine, se produit la signature précipitée, sans autorité légale ou morale pour cela des sections politiques (Titre I et II) de l’accord contesté d’association de l’Ukraine et de l’Union Européenne, qui pour les mineurs et les ouvriers de l’industrie du Donbass signifierait (en cas d’application de sa partie économique) la fermeture des entreprises correspondantes et la perte de leur poste de travail, comme cela s’est produit en Espagne, dans des circonstances similaires lors de ce qui est appelé par euphémisme la « reconversion industrielle ».
Ainsi allèrent les choses, le 28 février, le leader de la contre-insurrection Pavel Gubarev comparaissait devant l’assemblée régional de Donetsk, appelant les députés a réagir face aux autorités putschistes de Kiev et à défendre la région de “la Junte” sans aucun résultat. Le premier mars, pendant une manifestation, la multitude à élu Gúbarev comme « gouverneur populaire », contre le gouverneur imposé par Kiev, l’oligarque Serguéi Taruta, mais le 6 mars il fut arrêté, accusé de « actions dirigées vers le changement forcé, et la vulnération de l’Ordre Constitutionnel ou assaut au pouvoir de l’état », ainsi que d’attentat contre l’unité et l’inaliénabilité de l’Ukraine », ce qui ne laisse pas d’être ironique venant d’un gouvernement coupable précisément de ces mêmes charges. Cette inculpation fut sans doute une des premières démonstrations du double standard employé depuis systématiquement par le nouveau gouvernement et un catalyseur pour le développement du mouvement de résistance à “la Junte”. D’un autre côté, Gubarev appelait à la fédéralisation de l’Ukraine et pas à la Sécession du Donbass, une opinion qui était encore majoritaire fin mars, selon une enquête réalisée entre le 16 et le31 de ce mois par Ukrainian Sociology Service, qui révèle que seulement 18% de la population des régions orientales est partisane d’une sécession. Cette proposition de fédéralisation, que propose pour la première fois le 30janvier de 2013 le député pour le parti des régions Vadim Kolesnichenko, fut la première tentative de la part de la population des régions sud-orientales d’offrir une sortie rationnelle et pacifique à la situation de la part de quelques citoyens qui pour des raisons expliquées lors de l’entrevue citée au début de ces lignes, ne veulent pas en venir à faire partie de la Russie, ni être citoyens de seconde Zone dans leur propre pays.
Cependant, à cause du rejet par l’assemblée régionale des propositions de Gubarev et ensuite de sa détention, les manifestations à Donetsk ont commencé et elles ont grandi. Alors la Rada, alors que la sécession de la Crimée s’était déjà produite, adopta immédiatement une posture d’extrême agressivité et le 13mars, elle changea la loi électorale pour l’élection présidentielle, à laquelle fut ajoutée une clause : « La Commission Électorale centrale est obligée d’établir les résultats des élections présidentielles indépendamment de la quantité de districts électoraux dans lesquels les élections ont été menées à leur terme », autrement dit, elle élimine la nullité des élections faute de quorum, à manœuvre grossière au sujet de laquelle tout commentaire serait superflu. De surcroît, l’amendement suivant a été adopté “Si les élections ne sont pas menées à leur terme dans certains districts électoraux, les résultats des votes au jour des élections pour le Président de l’Ukraine s’établiront à partir des résultats des autres districts électoraux”. Il a également été établi que « le jour même des élections ne pourront être célébré aucun referendum ni de l’état, ni locaux ». Le fondement de ces modifications légales est constitué par la sécession non reconnue de la Crimée, où il y a près d’un million d’électeur, et aussi la possibilité d’un boycott électoral dans les régions du sud-est, en plus d’offrir la possibilité de manipuler les résultats électoraux, cherchant des excuses pour invalider les votes « inconvenants » de districts déterminés, sans avoir à recommencer les élections. Ces dispositions furent suivie d’action de protestation qui dans certains cas se sont terminées par l’occupation de bâtiments officiels, en prenant précisément comme modèle celles qui furent menées lors du Maidán, mais à la différence de ces dernières, celle-ci furent taxées de « séparatistes », en application de la morale de double standard. D’autre part, ces accusations semblent pouvoir s’enraciner dans la profusion de symbolique pro-russe parmi la contre-insurrection sud-orientale. Pour comprendre ce phénomène il faut comprendre que malgré que les autorités de Kiev et leurs médias affins, le nient constamment, le schéma de leurs actions révèle l’application du programme de l’extrême-droite nationaliste ukrainienne, c’est pourquoi dans les dites région on l’appelle « la Junte » et ses actions sont considérés quasi unanimement comme fascistes. Dans la mémoire collective de ces régions, fortement affectées par l’occupation nazie, la libération elle-même est associée de manière indélébile à l’armée soviétique (de là l’emploi mentionné du ruban de Saint-Georges, l’unique décoration tsariste reconnue par le régime soviétique). A son tour, l’armée russe est considérée de manière plus ou moins consciente, comme son héritière. De là l’adoption d’une symbolique qui, quoique dans certains cas elle corresponde réellement à une volonté séparatiste, pour la majorité des gens, elle exprime seulement un principe, son profond sentiment antifasciste.
L’“opération antiterroriste” du Donbass
Le 13 avril, les autorités de Kiev ont annoncé le lancement de l’opération antiterroriste contre les régions du Sud-est, après la prise le 12 avril, de la mairie de Slaviansk par la contre-insurrection. Avant de poursuivre, il est indispensable de se demander : de quel terrorisme sommes-nous en train de parler ? Jusqu’à ce moment, dans les dits territoire, il n’y avait pas eu de prises d’otages, aucune explosion n’avait été provoquée, ou séquestration, il n’y avait pas eu de morts, sauf celle du porte-parole de Svoboda dans le Donbass, causée par un coup de poing au cours d’un affrontement entre des activistes pro et contre Maidán. Il est clair donc, que parler dans ce cas de terrorisme c’est simplement avoir recours au mot magique qui au moins depuis le 11 septembre, justifie en occident n’importe quelle classe de violation de droits.
De fait, le premier affrontement de la population civile avec les unités de l’armée s’est produit le 17 avril, quand les gens, surpris face à la grande affluence de véhicules militaires sur les routes se placèrent face à une colonne de tanks. Avec les débuts de cette opération, la population civile, qui fondamentalement était restée tranquille, par pure inertie, même si son opinion coïncidait avec celle de activistes commença à s’alarmer, d’autant plus que tout le monde savait que les troupes ne peuvent être mobilisées sans la déclaration préalable de l’état d’urgence. En plus, les troupes qui tenaient mobilisées avaient leurs quartiers à Dnepropetrovsk, elles étaient basiquement composées par les recrues originaires de la région de Donetsk, Lugansk et Jarkov. Les gens se rendaient compte que le gouvernement, au lieu d’agir ponctuellement contre les occupants de certains bâtiments généraux, envoyait directement l’armée, dont on ne savait pas comment elle allait agir.
Ainsi, malgré ce qu’affirmait le gouvernement de Kiev, les gens qui sont sortis pour arrêter les chars n’étaient ni armés, ni achetés par personne, il ne s’agissait pas non plus de russes infiltrés ou d’agents à la solde de Moscou. Quelle serait la réaction de n’importe quelle population du monde que son gouvernement déclarerait « terroriste » dans son ensemble et le lendemain lui enverrait l’armée ? Faut-il supposer que quelqu’un les a achetés pour qu’ils tentent de faire quelque chose ? Les gens qui ne voulaient pas que cela dégénère en conflit sanglant sont sortis, hommes, femmes, enfants, désarmés et le visage à découvert, pour demander aux militaires qu’ils partent de là. Dans certains cas, comme à Kramatorsk, le 16 avril, les soldats, qui n’avaient aucune idée d’où on les envoyait ni de qui les envoyaient, se sont indignés et sont passés à la contre-insurrection. Dans d’autres cas, les soldats, sans présenter de résistance et pour démontrer qu’ils n’allaient pas entreprendre d’action militaire, ont démonté leurs armes, confiant à leur commandant les verrous. Dans certains cas, les gens s’en sont allés avec des caisses de munitions qu’ils ont remises à la police. Nous ne pouvons pas non plus garantir qu’il n’y ait pas eu des cas dans lesquels les contre-insurgés ont conservé les armes réquisitionnées, mais nous ne l’avons pas constaté, parmi des centaines d’enregistrements et commentaires qu’il y a sur internet au sujet des événements. Les uniques affrontements ont eu lieu durant cette première phase de l’ « opération anti-terroristes », ce sont produits aux barrages routiers (presque tous sans armes et à visage découvert) pour éviter la venue des commandos paramilitaires de Pravyi Séktor. Quand leurs troupes étaient détectées, le feu était mis au pneumatiques de la barricade pour aviser les groupes d’autodéfense, qui, eux oui, étaient armés. C’est ce qui s’est produit dans l’escarmouche de la nuit du 19 au 20 avril près de Slaviansk, qui fut le plus grave des événements jusque là.
Face à l’échec de cette première offensive, le gouvernement de Kiev, déclarant qu’il ne lancerait pas les troupes contre la population, a renforcé la Garde Nationale avec l’équipement de l’armée et a commencé à organiser des groupes irréguliers qui normalement s’identifient comme Pravyi Sektor, quoique en réalité on ait aucune certitude quand à leur composition réelle. De fait, de nombreux témoins signalent que parmi eux on a détecté des participants étrangers qui parlent en anglais et en polonais, et des rumeurs circulent concernant le recrutement des mercenaires de l’entreprise internationale Greystone, mais il n’y a pas de preuves avérées de cela. Ce qui est confirmé, oui, c’est que le gouverneur de Dnepropetrovosk, Igor Kolomoiskyi, forme à ses frais une unité de volontaires pour combattre les « séparatistes ».
Une fois ses effectifs réorganisés, le gouvernement de Kiev a décidé de lancer une seconde et puissante offensive le 2 mai passé. Alors que les gens du village de Adréievka, situé entre Kramatorsk et Slaviansk, conscients de ce que le même jour à Slaviansk les contre-insurgés livraient de durs combats contre la Garde Nationale et « compagnie », décidèrent d’arrêter une colonne de véhicules blindés qui se dirigeait vers une colline où se trouve la tour de la télévision, qui n’était pas en soi l’objectif, mais la position même, vu qu’elle est un des rares lieu en hauteur ou pouvait être ’installé l’artillerie, tant visant Slaviansk que visant les quartiers ruraux de Kramatorsk. De fait, ce fut déjà une position importante et disputée pour cette raison, lors des batailles de la Seconde Guerre Mondiale. Depuis les premières heures de la matinée jusqu’au crépuscule, la majorité de la population de Andréievka, complétement désarmée, a tenté de convaincre les effectifs de la Garde nationale de se retirer, alors qu’eux répondaient qu’ils venaient uniquement pour les terroristes, à quoi les habitants répondaient que les uniques terroristes qu’eux connaissaient sont ceux de Pravyi Séktor et le gouvernement putschiste ukrainien, et que les gardes feraient mieux de retourner à Kiev pour la nettoyer des nazis armés qui se baladent dans les rues, alors qu’ici, c’est-à-dire dans le Donbass, il y a seulement des gens normaux, qui veulent qu’on respecte leur droits. Pendant ce temps, les gens amenaient de l’eau pour donner à boire aux gardes, vu que, il faut le faire remarquer, les autorités de Kiev ne se sont pas préoccupées d’assurer le ravitaillement de leurs propres troupes. Cela c’était déjà produit lors de la première d’offensive, pendant laquelle les « séparatistes » et les « terroristes » ont du alimenter (par charité pour le dire ainsi) les troupes envoyées de Dnepropetrovsk.
Quand au crépuscule, les gardes décidèrent de faire demi tour, les habitants leurs demandèrent de remettre leurs armes, pour garantir contre le risque d’une attaque dans le dos. Et ils proposèrent en échange, pour ne pas qu’ils soient accusés d’avoir déposé les armes de vider les chargeurs en tirant en l’air. A ce moment, alors qu’il faisait déjà sombre, quelqu’un lança un feu de Bengale faisant du bruit et de la lumière (de ceux qui faisaient partie de l’équipement de la Garde, et on n’a pas constaté qu’il y en avait entre les main de la contre-insurrection), ce à quoi dans la multitude quelqu’un répondit en lançant un cocktail Molotov, en plus, à ce moment, on voit apparaître un garde avec une blessure au cou, ce qui a provoqué la réaction des autres gardes qui ont ouvert le feu. A partir d’ici les versions divergent. Selon le commandant de la garde nationale, les terroristes étaient cachés dans la multitude d’où ils tiraient à la kalachnikov (ce dont nous constatons que c’est faux), avec pour résultat deux gardes morts et aucun civil. sD’après les habitants, ceux qui ont provoqué l’affrontement, ce furent les « commissaires politiques » incorporés à cette colonne. Selon Viacheslav Ponomariov, le leader de la résistance de Slaviansk, il y a eu 15 morts, parmi lesquels 4 militaires et 11 civils, plus des dizaines de blessés. D’après son communiqué ceux qui ont commencé à tirer, ce furent plusieurs radicaux d’un groupe de Pravyi Sektor qui faisaient partie de la colonne, qui ont tiré quand ils ont vu qu’elle allait se replier.
Cet affrontement peut être considéré comme déterminant, parce que jusqu’à ce moment la contre-insurrection appliquait la politique de ne pas tirer contre les membres des forces de sécurité de l’état, en partant du principe qu’elles étaient en service commandé, et de ne le faire que contre des unités paramilitaires. Cependant, en conséquence de cet affrontement, les soldats et les membres de la garde nationale ont été avertis que cette immunité a été suspendue. Cet affrontement a aussi initié les attaques des troupes régulières contre la population, celle-là même qu’ils étaient supposés venir défendre contre les « terroristes ». En parallèle, les habitants de Slaviansk et Kramatorsk ont dénoncé les actions indiscriminées des francs-tireurs, parmi les victimes desquels ont trouve par exemple Iuliia Izotova, une aide sanitaire abattue d’un tir dans le dos pendant qu’elle tentait de s’aligner d’une escarmouche à un poste de contrôle de la route dans lequel elle travaillait comme infirmière volontaire.
Réflexion finale
Nous ne prétendons pas que notre version soit absolument indiscutable ni que nous disposons de suffisamment d’information pour détenir la vérité, d’autant plus que dans tout conflit chaque partie à sa propre vérité qui n’est pas toujours dénuée de fondement. Cependant, il est clair qu’en mettant l’information dans la balance la partie qui coule dans ce cas, c’est la version des autorités de Kiev, et de ses partisans qui, avec l’intervention et l’aide pour le moins complaisante de l’Occident, diffuse une vision pour le moins partiale, quand elle n’est pas totalement fallacieuse, de la plus grande partie des événements d’Ukraine, afin de justifier ses actes, qui sont eux terroristes, contre ceux de ses propres concitoyens qui ne sont pas disposés à se soumettre à un gouvernement putschiste d’inspiration néonazie, soutenu par la « dialectique des poings et des pistolets »
Sources en espagnol :
http://marquetalia.org/2014/05/07/terror-fascista-en-ucrania-por-ganna-goncharova-y-alberto-montaner-frutos/
Terror fascista en Ucrania
Traduction Anne Wolff
En traduisant ce texte, j’ai traversé d’intenses moment d’émotion, d’empathie, celle que ressent tout humain face à l’horreur qui détruit la vie de la manière la plus ignoble et sadique qui soit, mais aussi cette empathie avec des antifascistes qui eux ont à combattre le monstre en face à face et pour la plupart à main nue. Je rends hommage à ce peuple d’Ukraine qui a choisi de risquer sa vie pour combattre le fascisme et se bat aujourd’hui aussi pour ma liberté, demain. ) J’aimerais aussi traduire le premier qui nous donne une vision historique de l’Ukraine par une personne informée, qui change un peu du son de cloche des expert internationaux qui évaluant les positions stratégiques et actions des grandes puissances, ont un peu trop tendance à oublier l’essentiel, le peuple qu’elles utilisent comme des pions dans leur jeu.
Et pour ceux qui lisent l’espagnol, deux autres témoignages de militants de gauche depuis Kiev. Ucrania: dos miradas desde abajo y la izquierda Un apport précieux pour tous ceux qui savent que construire un véritable front antifascistes antinazis est urgent et que nous devons tirer les leçons de l’échec des antifascistes ukrainiens qui débordés n’ont pas réussi à arrêter le coup d’état fasciste avant qu’il soit trop tard.
Anne W
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