14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 11:05

Il y a longtemps que je n’ai rien publié, entre autre, pour la simple et bonne raison que en ce qui concerne le covid et ses conséquences, il y avait déjà une sur-information parmi laquelle chacun pouvait surfer et construire sa propre vision de l’événement.

Je romps le silence pour vous renvoyer à un article publié en libre accès par Heidi.news, parce que l’analyse qu’il contient est d’utilité publique dans la construction du débat démocratique.

Je ne sais pas si je vais reprendre le blog, ni sur quel mode, mais je ne pouvais manquer de relayer ce texte :

Il n’y a rien à ajouter à ce titre pour comprendre de quoi il est question.

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3 mai 2020 7 03 /05 /mai /2020 15:04

Publié par Rag dans Déconstruire les mythes

BILL GATES, APÔTRE DE L'IMPERIALISME HUMANITAIRE

 

  Voici un texte que j’avais publié en août 2009 mais qui trouve tout à fait sa place dans l’actualité, alors que certains pensent encore que Bill Gates est un généreux philanthrope qui ne souhaite que le bien de l’humanité. Pas parce que j’en veux spécialement à Gates qui est un personnage plutôt insignifiant, ne serait sa fortune, mais parce que que comprendre qui il est, comment il agit et pourquoi est indispensable pour comprendre ce qui se joue en ce moment dans le monde et décidera de notre avenir, si nous ne prenons conscience et ne réagissons pas en reprenant en mains nos destinées collectives.

Genèse d’une Fondation

A l’aube de l’année 2000, poursuivant la tradition familiale et joignant sa femme au projet, Bill Gates, de son vrai nom William Henry Gates, troisième du nom, fusionne sa fondation caritative avec celle de son père pour créer la Bill & Melinda Gates Foundation .

Cette nouvelle structure poursuit et étend les desseins des précédentes en produisant ses initiatives dans les domaines de l’éducation, de la fourniture d'ordinateurs dans les bibliothèques et de l’assistance aux familles défavorisées dans la région du Nord-Ouest des États-Unis. Mais son plus important secteur d’intervention est celui de la santé mondiale, particulièrement à travers des programmes de vaccination dans les pays émergents.

William Henry Gates II, fort de son expérience d’avocat d’affaires et de mécène patenté, prend les rênes de la fondation de son fils et de sa bru, avec Patty Stonesifer, ex-cadre dirigeante de Microsoft. Celle-ci, après presque dix ans de bons et loyaux services, est remplacée cette année par Jeff Raikes.

Financée à sa création par près de 30 milliards de dollars, ce seront à terme, 95% de la fortune de son fondateur qui doivent revenir dans les caisses de cet organisme, les 5% restants étant réservés à ses héritiers. Et, en juin 2006, Warren Buffet, lequel détrône cette année Bill Gates du titre de l’homme le plus riche du monde, devient le plus important donateur à une organisation caritative en apportant 37 milliards de dollars, soit plus de 80% de sa fortune, à l’œuvre de son ami Bill Gates. Suivant son exemple, il déclare vouloir léguer le reste de sa fortune à la Fondation Gates.

Grâce à cet apport, la déjà puissante fondation de Bill et Melinda Gates cumule désormais une force financière de plus de 60 milliards de dollars. En comparaison, le budget de l'Unesco approche à peine le milliard de dollars. Les contributions qui entrent chaque année dans les coffres de la Fondation équivalent au budget annuel de l’Organisation Mondiale de la Santé. Depuis sa création, elle a lancé pour plus de 12 milliards de dollars de projets, autant en valeur que l’OMS. Et sa puissance budgétaire la consacre maintenant à l’égal d’une institution telle que le Fond Monétaire International [FMI]. En effet, elle dispose de ressources représentant deux fois le montant des prêts du  FMI.

Par conséquent, l’influence d’un tel bailleur de fonds sur les ONG avec qui il coopère est énorme. Il est en position de décider des programmes à vocation humanitaire à mettre en œuvre, de dicter leurs orientations et de choisir les cibles. De plus, les milliards de dollars brassés ont un impact majeur sur les industries qui vont être amenées à travailler en partenariat avec lui. On assiste là à l'apparition d'un nouveau schéma de l’aide humanitaire, au mécanisme très différent de celui traditionnellement élaboré pour venir en aide aux pays sous développés.

Dans un nouveau style d’action appelée « venture philanthropy », la fondation Gates a l’ambition affichée de résoudre certains des graves problèmes de la planète. Par définition, les actes d’un bienfaiteur sont motivés par la générosité et non par la recherche du profit. Pourtant, on assiste aux Etats-Unis à l’avènement d’une nouvelle charité alliant financements caritatifs et investissements lucratifs. Ce concept a émergé, il y une dizaine d’années, avec la parution d’un article dans la Harvard Business Review intitulé « Capital vertueux : ce que les fondations peuvent apprendre du capital risque » dont l’idée essentielle était qu’il fallait considérer l’acte philanthrope non pas comme un acte charitable mais comme un investissement.

Bill Gates, maître incontestable en la matière a plaidé, quant à lui, en faveur d’un capitalisme créatif en exhortant les dirigeants présents au forum économique mondial de Davos à s’engager sur cette voie afin de concilier ainsi, les deux principaux objectifs, d’après lui, de la nature humaine : « la satisfaction de ses propres intérêts et l’altruisme. »

Le magazine électronique Slate, qui publie chaque année une liste des 60 plus généreux donateurs, dresse le portrait de ces nouveaux philanthropes : « Ils sont partenaires plutôt que bienfaiteurs. Ils n'aiment pas le mot charité, préfèrent parler d'investissements sociaux. Ils ont un vocabulaire d'entrepreneurs. Ils préfèrent travailler à l'échelle mondiale plutôt que locale …. » .

«Charity must be considered as an industry » selon ces néo-philanthropes.

Mais pourquoi monter sa propre association humanitaire au lieu de faire des donations à un organisme ou à une association existants, qui partagent les mêmes objectifs et qui disposent déjà d’une expertise reconnue dans ce domaine ?

Les deux raisons de créer une fondation philanthropique pour les milliardaires américains, les plus évidentes, sont la fiscalité très avantageuse accordée aux capitaux placés dans une fondation à caractère caritatif et une bonne image de marque qui se répercute à l’ensemble des activités de son fondateur. Les fondations américaines sont régies par l'article 501c3 du code des impôts américain qui leur permet des exonérations d’impôts importantes et leur a même accordé en 1981 une nouvelle liberté : elles sont seulement tenues à un minimum de distribution égal à 5 % de leur dotation.

Dans le cas de la fondation Gates, cela représente près de 2 milliards de dollars. Les 95% des fonds restants sont gérés et investis, par un cabinet propre à la fondation, « Cascade Investment L.L.C. », qui n’est pas tenu de divulguer quoi que ce soit de ses activités. Et, selon une enquête du Los Angeles Times, seulement 5% de l’argent, le minimum légal donc, est offert tous les ans aux causes soutenues par la Fondation et les 95% restants sont investis principalement dans l’industrie pétrochimique et pharmaceutique.

Partenariats et intérêts communs bien compris

A l’occasion du Forum économique mondial de Davos de 2000, la toute nouvelle fondation Bill & Melinda Gates dote de 750 millions de dollars, l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccinationVaccine Fund. GAVI est une coalition d’organisations constituée pour lutter contre la stagnation des taux de vaccination dans les pays en développement. Plusieurs gouvernements nationaux, le programme PATH pour les vaccins de l’enfance, la Fédération internationale de l’industrie du médicament (FIIM), des instituts de recherche et de santé publique, la Fondation Rockefeller, l’UNICEF, le Groupe de la Banque mondiale font également partie de GAVI.

En juin 2001, une structure mise sur pied par les Nations unies, à l’instigation de Kofi Annan, voit à son tour le jour, c’est le « Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose ». Et également lancée par Kofi Annan, lors de la réunion de 2003 du Forum économique mondial, la Global Initiative Health (GHI) a pour mission d’inciter les entreprises à conclure des partenariats publics-privés afin de lutter contre le SIDA, la tuberculose, la malaria et de renforcer les systèmes de santé des pays émergents. La Fondation Gates en assure l'administration, conjointement avec le NIH (équivalent américain du Ministère de la Santé). Cette initiative se focalise sur la fabrication de vaccins.

Les sièges que détient la Fondation Gates aux conseils d'administration de ces institutions lui permettent de peser sur les politiques et les priorités en matière de santé mondiale. Son influence croît par l’importance de ses contributions à la plupart des grandes initiatives mondiales de santé publique.

Lors du G8 de 2005, un nouvel outil de financement est conçu : la « facilité internationale de financement pour la vaccination » ou IFFIm. Elle accélère la disponibilité des capitaux destinés aux programmes de santé et de vaccination. La mécanique est simple, l'IFFIm émet un emprunt obligataire sur le marché des capitaux internationaux, dont le remboursement est assuré par les Etats participant à l'opération. L'IFFIm a permis de doubler les ressources financières que GAVI consacre à ses programmes de vaccination. Autre innovation : la garantie de marché ou l'AMC pour « Advanced Market Committments ». Par ce mécanisme, l'industrie pharmaceutique obtient la garantie d'achat d'un nombre déterminé de vaccins à un prix fixé à l'avance par Gavi Alliance. Avec l'AMC, les industriels sont assurés de leur futur marché.

Gavi Alliance a généré un véritable marché du vaccin dans les pays pauvres. Les laboratoires pharmaceutiques qui limitaient, auparavant, leurs champs d'intervention aux pays développés qui ont les moyens d’acheter leurs produits, n'ont pas tardé à s'intéresser à ce nouveau secteur. En effet, depuis que la fondation Gates a créé GAVI, la vaccination des enfants pauvres contre l'hépatite B est passée de 20 à 60%.

Aux côtés des mécènes milliardaires, des hommes politiques s’activent. Ainsi, Bill Clinton organise à New York un forum annuel pour collecter des fonds qui réunit un millier de participants parmi lesquels figurent les plus grosses fortunes du monde et de nombreux décideurs internationaux. L’objectif de la Clinton Global Initiative (CGI) « est de créer un groupe permettant de réunir des personnalités disposant d’importants moyens financiers et des décideurs ayant les idées les plus novatrices ». La CGI agit comme un entremetteur. Dans le cadre de cette initiative, considérée comme « une bourse aux dons destinés à des causes utiles », des promesses de dons d’un montant d’environ 10 milliards de dollars ont déjà été enregistrées.

Hillary Cliton, étant nommée à la tête de la diplomatie américaine, la liste des donateurs de la fondation a été révélée, parmi lesquels des gouvernements, de grands groupes et des milliardaires ayant chacun leurs propres intérêts dans la politique étrangère des Etats-Unis.

Autre partenaire privilégié de la Fondation Gates, l’USAID, l’agence du gouvernement américain chargée de fournir assistance économique et humanitaire à travers le monde. Un récent rapport d’Oxfam America (ONG qui se bat contre la famine dans le monde) pointe les insuffisances du système américain d’aide à l’étranger. Ce système serait de plus en plus militarisé et se détournerait des objectifs humanitaires. Ainsi, cette agence a établi une nouvelle coopération avec l’armée américaine non seulement en Irak et en Afghanistan, mais aussi en Afrique et en Europe. Ce rapprochement entre les civils de USAID et les militaires rend public ce qui se produit depuis la fondation de USAID, selon ceux qui accusent le gouvernement américain d’utiliser cette agence comme couverture pour leurs actions secrètes d’infiltration et de déstabilisation.

Les pays pauvres, nouveaux marchés et cobayes de l’occident.

Ces orchestrations de campagnes massives de vaccination et ces financements de recherches médicales ont réveillé l’industrie pharmaceutique qui cherche maintenant de nouveaux traitements et vaccins pour les pays pauvres, en plus de ceux déjà existants qu’elle leur propose désormais.

Saisissant cette opportunité, la société américaine Merck, l'une des cinq plus grandes sociétés pharmaceutiques mondiales, s’est associée aux principaux organismes de santé et de développement oeuvrant à l'échelle internationale, ainsi qu'à quatre autres sociétés pharmaceutiques dans le but de former une nouvelle entreprise coopérative des secteurs public et privé destinée à accélérer l'accès aux soins et aux traitements relatifs au SIDA dans les pays en développement. Merck s'est engagée à travailler conjointement avec le programme ONUSIDA, l'OMS, la Banque mondiale, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), ainsi qu'avec les sociétés Boehringer-Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, GlaxoWellcome et F. Hoffmann-La Roche.

Mais que penser des pratiques de ces laboratoires pharmaceutiques, partenaires pour l’Afrique de la fondation Bill & Melinda Gates ?  

En 2003, au Cameroun, les règles éthiques de la recherche biomédicale ne sont pas respectées par  Gilead, entreprise américaine, qui teste sur 400 prostituées son antiviral Viread, sans leur consentement éclairé sur les risques encourus et sans prise en charge en cas de maladie déclarée au cours du test. Le promoteur de cet essai, Family Health International (FHI), le présente comme devant permettre de « savoir si le Viread peut jouer pour le sida le même rôle que la pilule en matière de prévention de la grossesse. » FHI est un organisme financé à hauteur de 6,5 millions dollars par la Fondation Gates.

Et cette année, c’est au tour du laboratoire GlaxoSmithKline de déclencher la polémique en testant un vaccin expérimental contre la pneumonie sur les enfants de moins d'un an en Argentine, en Colombie et au Panama. Ce laboratoire est accusé de faire pression sur des parents pauvres pour qu’ils engagent leurs enfants dans des essais expérimentaux de médicaments qui ont entraîné la mort d'au moins 12 enfants. GlaxoSmithKline est partenaire du programme PATH, programme mondial de vaccins de l’enfance, fondé sur la base d'un financement initial de 50 millions de dollars issus toujours de la Fondation Bill & Melinda Gates.

Dans un film « The constant gardener», tiré d’une nouvelle de John Le Carré, sont dénoncées les dérives de grands groupes industriels pharmaceutiques qui prennent, en Afrique, des libertés avec les règles d’éthique qu’ils sont contraints de respecter dans les pays riches. Une fiction qui semble s’être nourrie de la réalité.

Outre ces dérives, malgré toutes les déclarations d’intentions humanitaires, on retrouve, dans la santé comme dans les autres secteurs de l’industrie, les mêmes obstacles juridiques à l’usage de la technologie au profit de l’humanité. L’industrie pharmaceutique est la plus rentable au monde, après celle de l’armement, et l’une des plus riches. Pour mieux comprendre le rapport de force qui existe entre cette industrie et les gouvernements africains, il suffit de comparer le poids économique de ces entreprises avec celui des Etats qui tentent de lutter contre leur pouvoir absolu.  Un exemple : les bénéfices 2000 de Merck, toutes pathologies confondues, sont équivalents au produit intérieur brut du Congo.

Ainsi, ces firmes pharmaceutiques ont intenté un procès à l’Etat sud-africain, qui voulait faire passer une loi sur les médicaments génériques. L’urgence sanitaire devrait pourtant permettre aux pays pauvres qui ont désespérément besoin de médicaments de se les procurer au prix le plus faible grâce à une fabrication locale de génériques. Mais l’industrie pharmaceutique, largement soutenue par l’administration américaine et par la commission européenne, a réussi à faire inscrire, dans les traités commerciaux internationaux, un pilier de l’Organisation mondiale du commerce [OMC] : la priorité quasi-absolue du droit des brevets sur toute autre considération. Ce sont les accords ADPIC  ou  TRIPS conclus en 1994.

En 1999, s’est tenu à Genève l’Assemblée Mondiale pour la Santé réunissant les ministres de la santé des Etats membres de l’OMS. A cette occasion, la résolution intitulée « Stratégie Pharmaceutique Révisée (SPR) » était proposée au vote. Donnant mandat à l’OMS pour s’introduire dans les négociations internationales relatives aux politiques d’accès aux traitements, elle devait lui permettre de contrebalancer les positions soutenues par l’OMC. Mais au final l’OMS ne remet pas en question les coûts prohibitifs des traitements fixés par les compagnies pharmaceutiques qui font des bénéfices exorbitants et qui conservent un monopole sur le marché mondial des médicaments.

 

Enième péripétie, en novembre 2001, la conférence ministérielle de l’OMC, réunie à Doha  au Qatar, adoptait une « Déclaration sur la propriété intellectuelle et la santé ». Selon les termes de cette déclaration, les pays en développement étaient autorisés à contourner les monopoles liés aux brevets, lorsque cela est nécessaire pour assurer l’accès aux médicaments pour l’ensemble de leurs populations.

Mais « L’utilisation de la Déclaration de Doha est quasiment impossible, du fait des pressions politiques exercées par l’administration Bush », affirme le Dr Pedro Chequer qui dirigeait jusque fin 2005 le Programme national brésilien de lutte contre le sida. « C’est exactement ce qui est arrivé au Brésil l’année dernière, quand nous avons tenté d’utiliser les licences obligatoires, disposition pourtant prévue dans la Déclaration de Doha ».

L’article 5 (b) de la Déclaration de Doha affirmait pourtant que « Chaque état membre de l’OMC a le droit d’accorder des licences obligatoires, et la liberté de déterminer les motifs pour lesquels de telles licences sont accordées ». La licence obligatoire est décidée par le gouvernement d’un Etat sans l’accord du propriétaire. Mais force est de constater que le recours à ces licences est en pratique extrêmement rare et la déclaration de Doha reste lettre morte. Cinq ans après, selon des chiffres de l’OMS, il n’y a toujours aucun générique disponible dans la plupart des pays en voie de développement et malgré les négociations à l’OMC pour permettre aux populations des pays en développement d’accéder à des médicaments bon marché, la politique de libre-échange des Etats-Unis réduit à néant les quelques avancées obtenues. Au mépris de leurs engagements multilatéraux, les Etats-Unis se sont lancés dans une politique effrénée d’accords régionaux et bilatéraux de libre-échange avec les pays en développement. Ces accords imposent systématiquement aux pays signataires des dispositions en matière de propriété intellectuelle, dites « ADPIC+ », plus contraignantes que celles de l’accord ADPIC (rallongement de la durée des brevets au-delà de 20 ans, extension des critères de brevetabilité, blocage de l’enregistrement des génériques, etc.). Elles limitent également le recours à un certain nombre de flexibilités prévues par la déclaration de Doha sur l’accord ADPIC et la Santé Publique, notamment le recours plein aux licences obligatoires et aux importations parallèles.

Ce n’est pas Bill Gates qui s’élèvera contre ce principe de protection des brevets et de monopole. Fondateur de la multinationale informatique Microsoft, sa fortune fut acquise grâce à une démarche commerciale agressive qui tenta d’imposer partout dans le monde un système d’exploitation et les logiciels coûteux qui les accompagnent. Ainsi, lors d’une tournée en Afrique effectuée avec son épouse pour le compte de sa fondation, il a organisé une réunion en 2003, sur le thème de « L’édification de la société de l’information en Afrique ». A cette occasion, il a qualifié Microsoft de « meilleure entreprise du monde » pour proposer des logiciels gratuits, des formations, le tout subventionné par la Gates Foundation dont les sommes énormes ont déjà séduit des pays comme l’Ouganda, l’Angola et la Namibie, les dissuadant d’utiliser les logiciels libres. A ce titre, il cherche à s’immiscer dans le projet « One Laptop per Child » qui vise à terme à équiper les enfants scolarisés des pays émergents d’ordinateurs à prix réduit, soit 100 dollars. Conformément à cette démarche, ces machines sont pourvues de logiciels libres dont Linux; voyant cela, le PDG de Microsoft, qui avait dénigré ce projet dans un premier temps, a fait ajouter une carte externe à ces ordinateurs pour pouvoir les faire fonctionner sous Windows.

TED2010 : la géniale équation. Gates annonce fièrement alors que grâce aux campagnes de vaccination et autres soins de santé promus par sa fondation il obtiendra une réduction de 10 à15 % du taux de croissance démographique mondial….

TED2010 : la géniale équation. Gates annonce fièrement alors que grâce aux campagnes de vaccination et autres soins de santé promus par sa fondation il obtiendra une réduction de 10 à15 % du taux de croissance démographique mondial….

Des choix et des priorités incohérents.

Signée en 2000, la déclaration de l’ONU des Objectifs du Millénaire pour le développement fixe huit buts à atteindre d’ici 2015 par ordre d’importance :

 

 

  • -Réduire l’extrême pauvreté et la faim

  • -Assurer l’éducation primaire pour tous

  • -Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes

  • -Réduire la mortalité infantile

  • -Améliorer la santé maternelle

  • -Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies

  • -Assurer un environnement durable

 

Le classement par ordre d’importance des OMD diffère de celui des missions élues par les fondations privées. Pour celles-ci, la lutte contre le VIH-SIDA et les autres maladies infectieuses, et donc la fourniture de traitements médicamenteux et de vaccins, est la première des priorités alors qu’elle n’est que le 6ème  pour l’ONU. Autrement dit, les OMD n’inspirent pas directement la conception des programmes des fondations et la conduite de leurs activités philanthropiques internationales. Les fondations tendent à déterminer elles-mêmes leurs politiques et leurs stratégies.

En fonction de quels objectifs ? Et pourquoi ce manque de cohésion dans les politiques humanitaires à l’échelle mondiale, lequel ne peut que minorer les résultats sur le terrain ?

D’autre part, si les pays dits « émergents » apparaissent comme les cibles privilégiées des programmes internationaux des fondations, aucun pays parmi les pays les moins avancés (les pays les moins développés socio-économiquement de la planète) ne figure parmi les dix principaux récipiendaires de cette aide. On ne trouve ainsi que cinq PMA dans la liste des 50 premiers récipiendaires de l’aide des fondations. Les pays émergents tels que la Chine, l’Afrique du Sud, l’Inde ou le Mexique sont en revanche destinataires de 60 % de ces fonds.

Pourquoi les pays les moins développés, les plus pauvres d’entre les pauvres, ne sont-ils pas les cibles privilégiées de la bienfaisance des fondations caritatives privées ?

La fondation Bill & Melinda Gates, quelle que soit l’ampleur de ses moyens, peut-elle réussir là où les ONG s’escriment depuis des années ? Favorise-t-elle les stratégies vitales pour les pays pauvres ? Pourquoi promouvoir la vaccination de masse de maladies infantiles telles que la rougeole ou les oreillons, bénignes dans la grande majorité des cas, alors que tant d'enfants dans les pays en voie de développement meurent des conditions pour lesquelles aucun vaccin n'existe (malnutrition, diarrhées dues au manque d’eau potable…) et que les matériels chirurgicaux de base nécessaires pour sauver des vies manquent ou sont obsolètes ? Que penser des campagnes de vaccination contre l’hépatite B alors que beaucoup d'enfants africains meurent d'autres maux longtemps avant d’atteindre l’âge auquel ce prétendu vaccin les protègera éventuellement de la contamination par cette maladie ?

Sans contrôle sur l’utilisation des fonds, sans concertation avec les institutions mondiales et sans consultation sur les besoins réels, le risque est grand que soient sélectionnés des projets rentables au détriment de ceux réellement nécessaires aux populations défavorisées.

Beaucoup de médecins experts discutent de la façon dont des priorités sont définies dans les programmes nationaux d'immunisation dans les pays en voie de développement, conduits par la poussée des donateurs externes. Des entreprises pharmaceutiques peuvent conduire l'ordre du jour, cachées au sein des agences comme GAVI. Ce rôle des agences internationales et de leur connexion avec les compagnies multinationales, en influençant les priorités de santé publique des pays en voie de développement a déjà reçu une certaine analyse critique.

D’autres, sans remettre fondamentalement en cause la légitimité de cette approche, en soulignent les effets pervers : « Les difficultés que nous rencontrons dans le cadre de la réduction de la pauvreté, des maladies et de bien d’autres problèmes ne sont pas d’ordre financier », a affirmé Randolph Kent, directeur du projet « Humanitarian Futures » au King’s College, de l’Université de Londres « Lorsqu’on injecte plus d’argent pour tenter de résoudre des problèmes, on court plus le risque de voir ces derniers se multiplier que d’apporter des solutions idoines à ces problèmes. » Sur le terrain, en effet, les fonds globaux payant des augmentations de salaire pour les cliniciens qui fournissent la thérapie de drogue antiretroviral pour des patients de HIV/SIDA, les médecins et les infirmières entrent dans le soin de SIDA pour recevoir ces augmentations, créant un exode des compétences et une pénurie de cliniciens et infirmiers pour assurer les soins de base. Au Botswana, par exemple, où l’initiative spécifique au Sida a été déclenchée avec la société Merck, les dépenses de santé par habitant, amplifiés par les donations, sont six fois la moyenne pour l'Afrique. Mais le taux de mortalité maternelle a presque quadruplé et le taux de mortalité infantile a augmenté nettement, l'espérance de vie au Botswana ayant progressé seulement de 41.1 ans en 2000 à 41.5 ans en 2005.

 Constat.

Bill Gates, qui n’a que 52 ans, a cédé en juin la gestion quotidienne de Microsoft, tout en gardant un poids décisionnaire dans ce groupe, pour consacrer plus de temps à sa Fondation. Dans le cadre des objectifs officiels de celle-ci, il a choisi d’œuvrer en partenariat avec de grands groupes pharmaceutiques américains et européens plutôt que de favoriser l’émergence d’industries nationales et locales fabriquant des génériques à moindre coût pour les populations. De plus, les fonds investis au nom de cette dernière le sont, non seulement dans des industries polluantes implantées dans les pays émergents mais aussi dans ces multinationales du médicament qui imposent leur monopole aux plus faibles et qui sont peu respectueuses des règles d’éthique en matière d’essai thérapeutique. Cela met la Fondation Bill & Melinda Gates dans une contradiction irrévocable et révèle un conflit d’intérêt évident. En outre, les pays choisis pour les interventions de  la Fondation ne sont pas ceux qui souffrent le plus et les actions suivies le sont sans tenir compte des priorités établies par les experts mondiaux ou les décideurs locaux. Cette indépendance trahit des buts inavoués.

Sous prétexte de charité, Gates impose la loi de la finance jusque dans le domaine des solidarités internationales. A travers sa fondation, le philanthrope américain domine progressivement la scène mondiale de l’action humanitaire et impose sa suprématie donc ses dictats. Sa fondation est en cela un instrument essentiel de l’influence américaine dans le monde. Une poignée d’individus confisque ainsi l’aide humanitaire avec la passivité complice des Etats qui renoncent à leur rôle de garant du bien collectif et de la justice sociale.

La fondation Bill & Melinda Gates, c’est à la fois la privatisation de l’action humanitaire au profit des multinationales et le cheval de Troie de l’impérialisme américain.

 

Source : GEOPOLINTEL  Bill Gates, apôtre de l'impérialisme humanitaire

Ici un texte qui donne un aperçu des méfaits dont est capable le philanthro-capitaliste qui est devenu une des principales autorités sanitaires mondiales, à l’heure où la « dictature sanitaire » planétaire est à l’ordre du jour, et j’en suis la première désolée, : je n’exagère pas, loin de là...

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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 22:01

 

Un reportage de Cash Investigation, qui produit d’excellents reportages, des enquêtes approfondies menées par des journalistes qui n’hésitent pas à poser les questions qui dérangent aux politiques, aux actionnaires de multinationales ou à leurs cadres. Excellent pour un confinement édifiant.

Si la pandémie de coronavirus n’est pas pure invention, ce qui laisse à désirer c’est la narrative construite autour de cette pandémie et relayée avec un bel ensemble par les grands médias planétaires.

En ce qui concerne le coronavirus nous avons pu voir une première phase totalement alarmiste qui donnait à ce virus un haut pouvoir de contagion, beaucoup à présent font marche arrière et revoient à la baisse ces statistiques affolantes. Non seulement la maladie n’a pas un taux de mortalité aussi élevé qu’annoncé dans des premières statistiques, mais le nombre de personne ayant une immunité naturelle serait bien plus élevé que celui projeté initialement. Et cela à l’heure où certains prétendent nous imposer la vaccination universelle. De quoi se poser des questions.

Avec Les vendeurs de maladie, nous ne sommes pas dans le même cas de figure mais dans la construction d’une narrative pour vendre une nouvelle molécule, un nouveau médicament en inventant littéralement la maladie que guérirait miraculeusement ce remède opportun. Pas sans effets secondaires.

De quoi nous donner (ou augmenter) des doutes quand à la « bienveillance » des sociétés pharmaceutiques envers leurs clients – les malades réels ou imaginaires.

 

Apprendre à déconstruire leur discours pour nous en protéger est une question de légitime défense, celle de notre santé.

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 23:58

En cas de bug https://youtu.be/Kp6Y5rMhuVQ

 

Le reportage d’envoyé spécial (février 2019) nous emmène dans un monde de perdition. C’était donc cela le « Rêve américain » ?

Suicide collectif ? Assassinat en masse ?  Les drogues légales ou non transforment les USA en un grand mouroir. Le manque rend fou, sème d’incommensurables souffrances, provoque des violences quand plus rien d’autre ne compte que de trouver sa dose.

L’Europe est-elle menacée de suivre les USA dans cette chute libre en enfer ?

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 03:58

 

 

 

On ne se faisait aucune illusion sur Big Pharma, mais au moins c’est dit.
Selon les déclarations du PDG du groupe  allemand Bayer, l’une des plus grandes entreprises de l’industrie pharmaceutique,  Bayer produit des médicaments « pour ceux qui peuvent se les payer ».
 
«Nous ne produisons pas de médicaments pour les Indiens. Nous les produisons pour les patients occidentaux qui peuvent se les payer », a déclaré le PDG de Bayer, Marijn Dekkers, cité par le magazine Bloomberg Business Week  . ( “We developed it for western patients who can afford it.”, ndlr)

Dekkers faisait référence aux nouvelles licences sur la propriété des brevets pharmaceutiques mises en œuvre par le gouvernement de l’Inde , une initiative qui a pour but d’inciter les fabricants locaux à produire des médicaments génériques à un prix moins cher et abordable pour l’ensemble de la population. 
Cette mesure est destinée pour l’instant aux traitements contre  le cancer  , le  VIH   et le diabète, mais le gouvernement indien entend l’étendre à 20 médicaments. 
Les nouvelles licences vont permettre à n’importe quelle entreprise du pays d’assurer la production de génériques sans le consentement du titulaire du brevet et sans  le paiement de royalties. 
La mesure vise à faire pression sur les fabricants pour qu’ils baissent les prix et et qu’ils entrent en concurrence avec les génériques, en plus de répondre aux besoins des citoyens les plus pauvres. 
Ces licences ont déjà permis à une entreprise locale de développer le générique d’un anticancéreux de Bayer qui coûte 97% de moins que l’original. 
Cette politique a irrité le pharmacien allemand, qui a décidé de recourir à la justice,  considérant que ces licences constituent un «vol». 
Selon des médecins de l’ONG Médecins sans frontières, cette affaire « reflète la façon perverse dans laquelle se développent aujourd’hui les médicaments. Les grandes entreprises pharmaceutiques sont clairement axées sur le gain et font pression  afin de multiplier les brevets et faire monter les prix.
Dekkers s’est excusé pour ses propos en regrettant « ce qui a été une réponse rapide dans le cadre d’une discussion mise en lumière d’une manière que je ne souhaitais pas. Elle est à l’opposé de ce que je souhaite et de ce que nous faisons chez Bayer ».

 
Lien connexe:
Les somnifères les plus populaires des USA convertissent leurs usagers en Zombies Assassins  (Le Zolpidem (alias Stilnox) est également utilisé en France)
 
Source: Actualidad RT
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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 15:00

 


John Everett Millais, The Somnambulist.jpg

La somnambule de John Everett Millais

21 janvier 2014 

La consommation du somnifère Ambien, dont la notice prévient que le patient peut se lever de son lit en état somnambulique, peut avoir été la cause de plusieurs assassinats aux USA, révèle une étude.

L’administration des pilules pour dormir Ambien, le produit pharmaceutique le plus populaire de sa catégorie dans le pays nord-américain, peut produire du somnambulisme, mais le plus alarmant est que dans cet état, les gens peuvent, sans s’en rendre compte de ce qu’ils font, conduire une voiture, parler au téléphone, avoir des relations sexuelles et – le plus terrible- commettre des assassinats selon une enquête menée par le portail The Fix.[i]

 

Ainsi, en 2009, Robert Steward, un étasunien de 45 ans, fut condamné à 179 années de prison pour avoir tué huit personnes dans une résidence pour pensionnés. Initialement, son crime fut qualifié d’assassinat au premier degré, mais quand les juges apprirent qu’alors qu’il était en train de tuer, l’homme se trouvait dans un état somnambulique pour avoir pris de l’Ambien les charges furent changées en assassinat au second degré et sa peine fut réduite.
 

Dans un cas similaire, Thomas Chester Page, résident de Caroline du Sud, fut déclaré coupable d’avoir tué cinq personnes dans un tir. Le tribunal condamna Thomas à 30 ans de prison pour chaque mort, malgré que l’accusé ait invoqué le fait qu’il avait tué alors qu’il était dans un état de somnambulisme induit par Ambien.

 Julie Ann Bronson, habitante du Texas, a tué trois personnes avec sa voiture, dont un bébé de 18 mois, qui mourut d’un dommage cérébral. Quand la femme se réveilla, le lendemain suivant en prison, (et en pyjama NdT) elle put à peine se souvenir de l’accident qui s’était produit. « C’était surréaliste, c’était comme un mauvais rêve », raconte Julie Ann qui assure que dans son état normal, « elle ne ferait pas de mal à une mouche ».La condamnation fut également diminuée parce que pendant l’assassinat elle était sous l’emprise d’Ambien.

Le somnifère a été approuvé par l’administration des Drogues et de l’Alimentation des USA en 1992. Actuellement, après trois décennies d’un grand usage, dans la notice pharmacologique figure « Après avoir pris Ambien, vous pouvez vous lever sans être complétement réveillé et faire des choses s’en vous en rendre compte. Le lendemain, il est possible que vous ne vous souveniez pas de ce que vous avez fait pendant la nuit ».



 

Quoiqu’on ne sache pas si sous d’autres somnifères des cas similaires se sont produit, Ambien reste le somnifère le plus populaire du pays. Ses ventes génèrent des milliards de dollars chaque année à l’entreprise qui le produit.

 

Traduction Anne Wolff

Source espagnole ( résumé de l’article bien documenté en Anglqis sur The Fix)

 

http://actualidad.rt.com/sociedad/view/117586-pastillas-dormir-convierten-zombis-asesinos-eeuu

 

 



[i] L’article en Anglais et beaucoup plus complet et détaillé…

Extraits  :

« Although the Ambien prescribing information warned, in small print, that medications in the hypnotic class had occasional side effects including sleep walking, “abnormal thinking,” and “strange behavior,” these behaviors were listed as extremely rare, and any anecdotal evidence of “sleep driving,” “sleep eating,” or “sleep shopping”—all behaviors now associated with Ambien blackouts—were characterized as unusual quirks, or attributed to mixing the medication with alcohol. It wasn’t until Patrick Kennedy’s 2006 middle-of-the-night car accident and subsequent explanation to arriving officers that he was running late for a vote that the bizarre side effects of Ambien began to receive national attention. Kennedy claimed that he had taken the sleep aid and had no recollection of the events that night.”

(…)According to Susan Chana Lask, attorney for the class action suit, people were eating things like buttered cigarettes and eggs, complete with the shells, while under the influence of Ambien

(…)Ironically, you are more likely to be successful using the Ambien defense if you injure or kill someone than if you just crash into a parked car or a tree.

(…). Most recreational users started out taking the drug to treat insomnia, but found that if they fought the drug’s sleep-inducing effect, they could get really high. “It's like having that last drink at the bar when you know you should go home -- I'd fight the pill's effects and stay up, often telling my friends insane things like how to turn the light in the room into energy, or how paintings of forest scenes on their walls were actually drawings of mermaids bathing themselves in blood,” writes one young woman whose addiction to Ambien caused increasingly bizarre and alienating behavior.

(…)He blames Ambien, however, for huge lapses in his memory over five years and an extended period of writer's block. “…a lot of my memory is gone. I don't know if you've ever taken Ambien, but it's kind of a memory-eraser.

(…)Tiger Woods was also famously associated with Ambien when one of his mistresses claimed that she and the golfer would have “crazy Ambien sex.” Ambien lessens inhibitions and erases memories, an ideal combination for someone who is cheating on his spouse.

(…)In May of last year, the FDA acted again to change the labeling on Ambien, this time lowering the recommended dose and warning people who take the controlled release version that they "should not drive or engage in other activities that require complete mental alertness the day after taking the drug because zolpidem levels can remain high enough the next day to impair these activities."

(…)After its approval, Ambien quickly rose to dominance in the sleep aid market. Travelers swore by it to combat jet lag, and women, who suffer more insomnia than men, bought it in droves. Sanofi, Ambien’s French manufacturer, made $2 billion in sales at its peak. In 2007 the generic version of Ambien was released, Zolpidem, and at less than $2 per pill, it still remains one of the most prescribed drugs in America, outselling popular painkillers like Percocet and prescription strength ibuprofen.

 


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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 19:02

 

 

 

Canada : morts suspectes de 17 enfants, des antipsychotiques soupçonnés

(Source : La Presse – Merci à Clara)

Dix-sept enfants canadiens sont morts alors qu’ils prenaient certains médicaments antipsychotiques de deuxième génération, et 73 autres ont eu des problèmes cardiométaboliques. Santé Canada confirme ces chiffres, mais ne fait aucune recommandation particulière, si ce n’est de rappeler aux médecins d’utiliser leur bon jugement.

Commentaire :
La grande majorité des médecins n’ont pas de « bon jugement » : ils prescrivent.

Six médicaments de deuxième génération sont en cause: clozapine, rispéridone, olanzapine, quétiapine, aripiprazole et paliperidone. Du nombre, seul Abilify (aripiprazole) est approuvé chez les jeunes de moins de 18 ans pour le traitement de la schizophrénie ou du trouble bipolaire.

Les données couvrent les décès et les problèmes cardiométaboliques recensés avant le 31 décembre 2012.

Tout en confirmant la nouvelle, parue au Canada anglais la semaine dernière, Santé Canada a signalé qu’il n’est pas possible de déterminer précisément si les effets indésirables recensés sont liés précisément à l’utilisation de ces médicaments ou si les incidents ne seraient pas plutôt attribuables à la prise d’autres médicaments ou à l’état de santé de certains de ces jeunes.

L’Association des médecins psychiatres du Québec n’a pas rappelé La Presse à ce sujet.

Commentaire :
Un silence qui en dit long.

Des prescriptions à long terme

Le Dr Joel Paris, professeur de psychiatrie à l’Université McGill, s’est montré très inquiet par le fait que «ces médicaments soient prescrits à de très jeunes enfants» et que l’on tende de plus en plus à les prescrire à très long terme, alors que les enfants sont en plein développement.

Il blâme l’industrie pharmaceutique et ses représentants, «de qui les médecins prennent conseil, plutôt que de s’en remettre aux experts».

Toutefois, même les experts ne seraient pas toujours fiables, certains «encourageant fortement ces pratiques tout en recevant de l’argent» des entreprises pharmaceutiques, dénonce le DrParis.

«Je crois que Santé Canada devrait lancer un avertissement à propos de ces pratiques, ajoute le Dr Paris. Certains problèmes de comportement inquiètent grandement les parents, mais ils doivent savoir qu’il existe des solutions de rechange, la psychoéducation, par exemple.»

Au Québec, il n’a pas été possible de savoir précisément combien de ces antipsychotiques de deuxième génération sont prescrits. Ce que l’on sait, par contre, c’est que les enfants prennent de plus en plus d’antipsychotiques de façon générale.

Ainsi, selon des données de la Régie de l’assurance maladie du Québec, le nombre d’ordonnances d’antipsychotiques a particulièrement explosé pour les enfants de 10 à 14 ans et ceux de 15 à 18 ans. Dans le premier groupe, il a doublé entre 2005 et 2012 (de 20 837 à 40 701 ordonnances); il a presque triplé pour les 15 à 18 ans (de 18 421 à 51 928 ordonnances).

Commentaire :
Sans parler des antidépresseurs, des anxiolytiques, du ritalin, ad nauséam… Le Meilleur des monde et son Soma,
un roman de science-fiction? Non, un manuel d’instruction.
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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 12:32

Vrai ? Faux ? Plausible en tout cas. On file bien du Ritalin (rilatine) a des millions de gamins trop éveillés pour les mettre dans une sorte d’état second dans lequels ils sont trop défoncés pour déranger la classe, et aussi surtout pour développer leur capacité extra-ordinaires. Si on le fait pour les gamins pas de raison de ne pas en faire autant avec les adultes. Avec tous les imbéciles présomptueux qui se prennent pour des lumières, un vaste marché en perspective. Jusqu’ici j’ai une assez bonne vision de tous les processus mis en œuvre pour détruire la mémoire de l’humanité, y compris sa mémoire vivante, Création. Quid del'intelligence ?Des médicaments qui la bousille, il y en a déjà pas mal en circulation,et je peux en observer les effets délétères sur une partie de mon entourage, qui vont jusqu'à la transformation des personnalités... et pas pour un mieux, loin de là.

L’enseignement est de plus en plus réduit à néant, seul le multiculturalisme et ses syncrétismes créateurs nous sauve un petit peu des dégâts occasionnés par la destruction de la culture européenne par l’acculturation d’origine étasunienne. Les universités forment des chiens de garde, étiquetés « conforme » ou « normal » (comme un certain président), dans tous les domaines, en prenant bien soin de séparer les diverses matières que nul ne puisse acquérir une vision globale. C’est lamentable. Destruction de la mémoire, et de l’intelligence et de la vie et du paysage…et pour mettre quoi à la place ?

¿Quiere una vida más fácil? Tome innovadora píldora contra el exceso de intelecto

 

 

Angleterre : un médicament innovant contre le surplus d’intelligence !
RT

Une entreprise anglaise a lancé sur le marché un médicament innovant qui enlève jusqu’à 50 points de QI à celui qui le prend. Les inventeurs assurent que ce médicament sera utile pour ceux qui sont fatigués de l’inertie de leur entourage.

La vidéo diffusée au nom d’un neurologue identifié comme le ‘Cornelius Grouppe’ soutient que la majeure partie de la population de la planète ne pourra jamais arriver à être mieux prête. "Vous avez à vous changer vous-mêmes, car vous êtes minoritaires", suggère-t-elle.

L’évaluation qualitative du médicament appelé MinusQI est basée sur l’échelle de Hans J. Eysenck, l’une des plus répandues pour mesurer l’intelligence. Les gens dont le QI est supérieur à 130 * sont très malheureux de se rendre compte qu’ils sont entourés de gens en majorité bêtes et ignorants.

Il est nécessaire dès lors de diminuer volontairement son intelligence, assure le Dr. Cornelius. Le niveau optimum équivaut à un QI de 70 points. De cette façon le niveau intellectuel sera suffisant pour nouer les lacets de ses chaussures ou pour écrire une chanson dans le style rap. Deux pilules par jour peuvent abêtir un patient moyen précisément jusqu’au niveau souhaité.

Mais tous les effets de l’utilisation du MinusQI ne sont pas positifs, prévient le supposé neurologue. Il y a aussi des effets secondaires qui pourront faire devenir quelqu’un raciste, sexiste, ou extrêmement intolérant. Mais cela n’empêcherait pas, dit-il, que la vie en général s’en trouverait facilitée.

Russia Today

* Au test de la WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale) , l’un des plus pratiqués en France, il est nécessaire d’avoir un QI de 130 points terminer des études universitaires.

URL de cet article 19883
http://www.legrandsoir.info/angleterre-un-medicament-innovant-contre-le-surplus-d-intelligence.html
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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 13:14

 

Pas vraiment un scoop… des articles concernant la falsification de résultats d’étude de nouveaux produits à vocation officiellement curative, mais dont le but réel est très clairement et manifestement d’augmenter les profits de Big Pharma, il en est publié régulièrement. Comme nous apprenons régulièrement le mystérieux retrait de tels médicaments qui garnissaient les rayons des pharmacies familiales.

Mais le bon peuple ne s’émeut point, depuis le temps qu '« on » l’empoisonne, sûr, il doit être mithridatisé… encore que à observer autours de moi les effets secondaires, tertiaires, quaternaires et ainsi de suite…, les dépendances induites à des substances qui feront l’objet de trafic, cette prison aussi pour ceux qui ne peuvent se déplacer sans leur trousses de médocs, je me sens interpellée…

Quand je vois que par une étrange coïncidence, ma voisine atteinte de cancer publie sur Facebook la même liste de médicaments « suspects » que j’ai publiée sur mon blog, mais que peu après elle me propose l’un d’eux. « Non merci, Je ne prends pas de médicaments… » - je me sens dans la position de celui qui ne boit pas d’alcool dans une fête bien arrosée, un tantinet asociale - il y a du chemin à faire pour que se produise une réelle prise  de conscience et que passe l’information… les médicaments causent plus de maladies qu’ils n’en soignent même si certains restent utiles et bénéfiques.

 

En 2011, on apprenait qu'un laboratoire US avait falsifié des centaines d'essais cliniques. Fin 2012, des pilules qui n'auraient jamais dû être approuvées sont toujours avalées par des milliers de patients...

Scandale médicaments : études bidonnées

Qu'un chercheur publie une étude critique sur les OGM, et c'est tout l'univers scientifico-industriel qui se met en émoi dans une touchante harmonie. Pensez... en quelques jours, les plus grands experts, les plus hautes agences ou académies, françaises ou européennes, ont tiré à vue sur ladite étude. Une vitesse de réaction fulgurante qui n'est pas toujours de mise...

En mai 2010, l'agence des médicaments US, la Food And Drug administration (FDA), a fait une descente dans les labos de la société Cetero Research. Une de ces boîtes privées auxquelles les firmes pharmaceutiques sous-traitent leurs tests cliniques en vue d'obtenir des autorisations de mises sur le marché (AMM). La plus grosse de ces boîtes, en fait. Et le résultat de l'enquête n'est pas piqué des hannetons : la FDA a découvert rien de moins qu'un "système de falsification généralisé". Entre avril 2005 et juin 2009, les biologistes désignés comme responsables d'essais cliniques étaient tout simplement... absents de leur labo, au moment où ils étaient pourtant censés mener les tests. Peut-être se doraient-ils la pilule sur une plage exotique ? Une étrange situation qui s'est reproduite... 1900 fois ! Comme si ça ne suffisait pas, la FDA estime aussi que Cetero a modifié a posteriori les résultats de ses études pour parvenir à la bonne conclusion : que le médicament évalué était sacrément efficace et totalement sans danger.

"Les fautes relevées sont suffisamment graves pour susciter des préoccupations quant à l'intégrité de toutes les données générées par Cetero sur cette période de cinq années" avait alors affirmé la FDA. "Si le laboratoire est corrompu, les données générées le seront aussi" avait conclu l'auditeur indépendant mandaté par la FDA. Bien vu : l'on sait aujourd'hui que 7 médicaments qui tapissent les étagères de nos pharmacies n'auraient jamais dûs être autorisés (Cilazapril Teva, Fenofibrato Pensa, Fenofibrato Ranbaxy, Leflunomide Actavis, Leflunomide Apotex, Ribavirin Teva and Ribavirin Teva Pharma B.V.).

Scandale médicaments : études bidonnées

Les autorités sanitaires travaillent en triple aveugle...

1/ Des médicaments peuvent être autorisés (en Europe comme aux États-Unis) sur la foi d'études falsifiées... par un seul labo. Il y a de quoi en faire une maladie...

2/ Nos autorités sanitaires ne connaissent finalement pas grand chose des études cliniques réalisées par les firmes pharmaceutiques. Pour preuve, la FDA et son homologue européenne, l'agence européenne des médicaments (EMA), ont été contraintes de demander aux firmes pharmaceutiques qui avaient eu recours aux services de Cetero Research... de se dénoncer elles-mêmes ! Reconnaissant par là même qu'elles ne disposaient pas de cette information... de fait, elles ont du se résigner à s'en remettre à l'honnêteté des labos. Hmmm...

3/ Nos autorités sanitaires, si elles savent faire preuve d'une célérité digne d'un Road Runner OGM dans certains cas (l'étude de Seralini par exemple), ont aussi la capacité de se hâter lentement lorsqu'il le faut. Car c'est en septembre 2012, soit plus de 14 mois après la révélation de l'affaire que l'EMA a rendu son avis. Sur 9 médocs impliqués, 7 devraient finalement être suspendus. Quoi que... cet avis n'est que consultatif. Et la Commission Européenne, plus d'un mois plus tard, n'a toujours pas jugé bon de bouger ne serait-ce que la dernière phalange du petit doigt... beaucoup plus douée qu'elle est à se tourner les pouces.

En attendant, les médicaments ayant bénéficié d'AMM sur la base de ces études falsifiées sont toujours sur les étals de nos meilleures pharmacies... Dis, Tonton, pourquoi tu tousses ?

[Remarque : en 2008, la FDA (comme son équivalent européen, l'EMA) n'a inspecté que 1,9% des centres d'essais cliniques américains. D'autant qu'aujourd'hui, la plupart des études sont réalisées en Europe de l'Est, en Asie ou en Amérique latine. Sans "aucun moyen d'évaluer la qualité des recherches", déclarait il y a quelques moins un éminent chercheur zunien. Ça laisse rêveur...]

(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 10:57

 

 

 

Voici un article qui confirme les témoignanges que j'ai pu recueillir en menant ma petite enquête de terrain auprès de consommateurs de médicaments ou de leur proche . Personne qui se plaignent de ce que certains médicaments destinés à traiter leur psychisme déchaînent en eux des pulsions de violence et d'agressivité et pour certains d'autodestruction,personne qui ont perdu unparent, un ami qui s'est suicidé alors qu'il était sous "traitement" et n'avait auparavant jamais manifesté de pulsion suicidaire et s'interrogent légitimement sur le rôle joué par la substance consommée dans la concrétisation du suicide.

Une étude sur laquelle je n'arrive pas à remettre la main faisait état d'une corrélation entre les "enfants tueurs" et l'absorption de certains médicaments dès le plus jeune âge. Elle doit être enfouie quelques part dans les replis du Net... et dansl'article ci-dessous, nous voyons qu'il est risqué pour les médecins de s'en prendre aux sociétés pharmaceutiques et à leur produits. Qui n'a pas entendu les échos des méthodes "douteuses" utilisées pour faire pression sur ceux qui sont chargés de permettre l'accès au marché de certaines substances, sur les études falsifiées parce que ceux qui les pratiquent son soumit à l'obligation d'un devoir de résultat conforme à l'attente de leurs employeurs. Il existe doncau moins uneétude à ce sujet... et si vous avez des enfants concernés, cela vaut pa peine de vousrenseigner à ce sujet.

Quelques personnes consacrent leur vie à mettre en évidence les "abus" (le mot est faible) de Big Pharma... je penseplus que jamais que de tels thèmes devraient faire l'enjeu d'un débat public. Mais pour que cela se puisse, il faudrait un réel changement dans nos manières d'habiter le monde et dans nos modes de prises de décisions....

 

Les pilules du malheur

par  Grainede Ble

 

Gavés d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à tenter de se suicider. Des voix s’élèvent pour dénoncer les tragiques effets secondaires de médicaments mal prescrits

 Les pilules du malheur

par Gilbert Charles

Gavés d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à tenter de se suicider. Des voix s’élèvent pour dénoncer les tragiques effets secondaires de médicaments mal prescrits

« Je ne dis pas que ce sont les médicaments qui l’ont tuée, mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils y sont pour quelque chose... » Foulard Hermès et Brushing impeccable, Marie-Claude D., épouse d’un ingénieur parisien et mère de quatre enfants, étouffe un sanglot en évoquant sa fille cadette, Olivia, qui s’est suicidée l’an dernier, à l’âge de 18 ans. « Elle était rebelle et repliée sur elle-même, je ne comprenais pas. Elle avait déjà fait une tentative à 14 ans. J’ai appris plus tard, en lisant son journal, qu’elle avait subi une agression sexuelle et n’en avait jamais rien dit. Elle a finalement réussi à passer son bac, mais s’est remise à déprimer. Nous l’avons emmenée chez un généraliste, qui lui a prescrit du Prozac.

Deux mois plus tard, elle n’allait pas mieux. Il a augmenté les doses, en ajoutant un tranquillisant. » Un soir de novembre, Olivia avale le contenu des boîtes de pilules après avoir rédigé une lettre d’adieu. Elle se réveille quelques heures plus tard dans un demi-coma et, constatant qu’elle est toujours vivante, se hisse jusqu’à la fenêtre et saute du 6e étage. « Elle avait une rage d’en finir, soupire sa mère. Depuis, j’ai appris que ces médicaments pouvaient favoriser les pulsions suicidaires. Et je m’interroge. »

« Je vois arriver dans ma consultation des gamins de 11-12 ans avec des ordonnances de grand-mère comprenant des calmants le matin et des somnifères le soir »

Elle n’est pas la seule. Adhérente de l’association Phare enfants-parents, Marie-Claude participe régulièrement au « groupe de parole des parents endeuillés ». Chaque dernier samedi du mois, une vingtaine de pères et de mères d’adolescents suicidés ou tués dans des accidents de la route se retrouvent pour discuter et s’entraider dans leur terrible épreuve. Un sujet revient souvent dans les conversations : celui des psychotropes et de leurs effets secondaires. Leurs enfants suicidés prenaient presque tous des anxiolytiques, des somnifères ou des antidépresseurs pour calmer leur mal de vivre. Des médicaments dont l’usage s’est banalisé ces dernières années, chez les adultes comme chez les jeunes, et dont les spécialistes dénoncent aujourd’hui les abus et les risques.

La consommation de « pilules pour la tête » chez les enfants et les adolescents connaît en France une véritable explosion. « Je vois arriver dans ma consultation des gamins de 11-12 ans avec des ordonnances de grand-mère comprenant des calmants le matin et des somnifères le soir, s’indigne Xavier Pommereau, chef de service de psychiatrie pour adolescents du CHU de Bordeaux. Certains sont carrément accros aux médicaments depuis deux ou trois ans et nous sommes parfois obligés de les sevrer à l’hôpital, avant toute prise en charge. Il y a une dérive évidente dans ce domaine depuis quelques années : il est temps de tirer la sonnette d’alarme. » Les jeunes semblent recourir aux pilules au moindre malaise, comme une gomme à effacer les problèmes. Selon une enquête quadriennale de l’Inserm menée auprès de lycéens, les adolescents français arrivent au deuxième rang européen pour la consommation de médicaments « psy », à égalité avec la Croatie : 19% des garçons et 26% des filles de 16-17 ans reconnaissent en avoir pris au moins une fois, avec ou sans ordonnance. Une étude menée à Strasbourg en 1989 a montré que 12% des enfants à l’école primaire étaient traités avec force sirops ou pilules pour des troubles du sommeil, dont les trois quarts depuis l’âge de 4 ans !

« Le phénomène s’est accéléré depuis dix ans, note Manuel Bouvard, pédopsychiatre à l’hôpital Charles-Perrens, à Bordeaux. Les psychotropes sont de plus en plus souvent prescrits pour l’insomnie, l’agitation, l’anxiété ou la boulimie, troubles qui n’ont rien à voir avec leur indication de départ. » On prescrit un peu n’importe comment et à n’importe qui : les spécialistes estiment que 6 à 7% des adolescents sont réellement déprimés, dont la moitié ne sont pas traités, alors que beaucoup d’autres sont mis sous antidépresseur sans réelle justification. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce ne sont pas les psychiatres qui délivrent le plus d’ordonnances, mais les généralistes, à l’origine de 90% des prescriptions, y compris pour les enfants. Dans la moitié des cas, les jeunes obtiennent le médicament sans passer par le cabinet d’un médecin, en se servant simplement dans la pharmacie de leurs parents. Les pilules font aussi l’objet de trafics dans les cours de récréation des collèges et des lycées. « On fustige le cannabis et l’alcool, mais personne ne parle de la toxicomanie pharmaceutique, dénonce le psychiatre Roland Broca, président de la Fédération française de santé mentale. Les médicaments ne sont pas systématiquement recherchés en cas d’accident de la route, mais je suis persuadé qu’ils sont responsables de presque autant de morts que l’alcool. »

 Des relations difficiles avec l’école et leur famille

Les jeunes Français seraient-ils victimes d’une épidémie de dépression ? Bourrés de psychotropes, ils sont aussi de plus en plus nombreux à essayer de se suicider, comme les deux collégiennes de Calais qui ont disparu après avoir annoncé leur geste sur Internet. Si le nombre de moins de 25 ans qui « réussissent » reste stable (moins d’un millier par an), celui des tentatives ne cesse de progresser : entre 10 000 et 15 000 adolescents chaque année. Sans compter les nombreux cas qui ne donnent pas lieu à hospitalisation et passent inaperçus. « Ce chiffre a progressé de 40% depuis dix ans, en particulier chez les filles, explique Marie Choquet, épidémiologiste à l’Inserm. Les pensées suicidaires ne sont pas plus nombreuses qu’avant, mais il semble que l’on passe de plus en plus facilement à l’acte, comme si le geste se banalisait. »

La plupart des candidats au suicide sont, apparemment, des ados comme les autres : ils ont des amis, sortent souvent, ont une relation amoureuse dans 70% des cas ; leur consommation d’alcool ou de drogue n’a rien d’exceptionnel et leurs parents sont en majorité mariés et vivent ensemble. « Mais 82% d’entre eux sont considérés comme déprimés, poursuit Marie Choquet. Ils ont des relations difficiles avec le système scolaire ou professionnel et surtout avec leur famille. Les garçons sont deux fois moins touchés que les filles, mais, chez eux, le malaise se traduit plutôt par des comportements violents et des conduites à risque, comme la toxicomanie. On voit aussi augmenter les gestes d’agression contre soi-même, comme les scarifications, les tatouages, et les piercings. »

Dans 13 cas sur 15, ces molécules ne sont pas plus efficaces qu’un placebo, et les patients sous traitement sont trois fois plus nombreux à envisager le suicide

Peut-on établir une relation de cause à effet entre la surconsommation de psychotropes et l’augmentation des suicides en France ? Aucun expert ne se risque à l’affirmer, car les données épidémiologiques sont très rares, sinon quasi inexistantes. Mais les doutes sur les effets secondaires des pilules ne cessent de grandir. « Il est extrêmement difficile de distinguer les effets des médicaments et ceux de la dépression elle-même, note Bernard Golse, pédopsychiatre à l’hôpital Necker, mais on peut tout de même remarquer que la moitié des ados qui récidivent après une première tentative de suicide utilisent les médicaments qu’on leur a prescrits, et 60% d’entre eux réussissent. » Mais il y a plus grave. On découvre aujourd’hui que certains psychotropes censés soigner les dépressifs ont une fâcheuse tendance à favoriser les comportements agressifs et les passages à l’acte suicidaire, en particulier chez les jeunes.

 Des résultats d’études délibérément dissimulés

Les antidépresseurs de la famille du Prozac connaissent depuis une vingtaine d’années un formidable succès. Un Français sur dix s’est vu l’an dernier prescrire la « pilule du bonheur » - comme les médias l’ont baptisée à son apparition dans les années 1980 - alors que le taux de prévalence de la dépression dans la population est estimé à moins de 5%. Utilisés pour soigner les troubles de l’humeur, l’anorexie, les coups de blues et les vraies dépressions, le Prozac et ses cousins se sont aussi répandus chez les enfants et les adolescents. Retour de bâton : jugeant que les antidépresseurs sont trop dangereux, le ministre de la Santé envisage maintenant d’encadrer leur usage chez les moins de 18 ans.

Depuis le début des années 1990, des médecins américains et européens ont commencé à suspecter la fluoxétine (nom générique de la molécule du Prozac) d’avoir des effets secondaires bien plus graves que ceux qui sont stipulés sur la notice - perte d’appétit, troubles du sommeil, baisse de la libido... Les témoignages de patients faisaient souvent état de crises d’épilepsie, de sautes d’humeur, d’accès de violence et d’idées suicidaires. Plusieurs actions en justice ont été intentées aux Etats-Unis par des familles de victimes de meurtres et de suicides attribués au Prozac. Mais le fabricant, Eli Lilly, a toujours réfuté ces accusations et gagné ses procès - parfois en concluant des accords secrets avec les plaignants pour qu’ils retirent leur plainte, comme en 1994. « Ce médicament a été prescrit à plus de 50 millions de personnes dans le monde et sa sécurité et son efficacité sont bien établies », n’a cessé de marteler le laboratoire.

Pourtant, les preuves de sa dangerosité ne cessent de s’accumuler. Après avoir été intriguées par des anomalies dans une étude réalisée par le fabricant mais jamais publiée, les autorités médicales de chaque côté de l’Atlantique - la Food and Drug Administration (FDA), aux Etats-Unis, et l’Agence européenne du médicament - ont demandé en 2003 à consulter toutes les données concernant les essais cliniques des antidépresseurs dits de deuxième génération. Les résultats, publiés en octobre 2004, laissent peu de place au doute : ils indiquent que, dans 13 cas sur 15, ces molécules ne sont pas plus efficaces qu’un placebo et que les patients sous traitement sont trois fois plus nombreux à envisager le suicide ou à faire une tentative. En décembre dernier, le British Medical Journal a reçu un courrier anonyme contenant des notes internes de la filiale allemande d’Eli Lilly, probablement envoyé par un employé, qui montre que la firme a tenté de dissimuler délibérément les résultats d’études cliniques en demandant aux médecins d’enregistrer les suicides de patients comme des « surdosages ».

« C’est un abus de confiance criminel, s’emporte le Dr Robert Bourguignon. Dommage que ces informations n’aient pas été rendues publiques il y a huit ans : j’aurais sans aucun doute gagné mon procès ». Ce médecin bruxellois, responsable d’une agence d’information médicale indépendante, s’est vu traîner en justice par Eli Lilly en 1997, pour avoir publié dans une revue scientifique une étude réalisée auprès de 500 confrères sur les effets secondaires du Prozac, faisant état d’un nombre anormal de crises de violence et de tentatives de suicide parmi leurs patients. Le laboratoire a fait témoigner une brochette de spécialistes et le Dr Bourguignon a été condamné pour diffamation.

 Plus d’inhibitions, mais l’angoisse est toujours là

Les effets délétères de la fluoxétine sont particulièrement alarmants chez les jeunes patients. Le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) est, lui aussi, accusé d’avoir édulcoré les résultats d’une étude clinique de son antidépresseur, le Deroxat, sur des adolescents. Les résultats montraient un taux de tentatives de suicide huit fois plus important chez les enfants traités avec la molécule que ceux sous placebo. Le procureur de l’Etat de New York vient d’entamer une action en justice contre GSK pour avoir caché les risques du produit.

« Ces produits n’agissent pas de la même façon dans les cerveaux infantiles en formation. Leur effet neurologique sont très différents avant l’âge adulte et après 25 ans »

Comment un médicament peut-il pousser à se détruire ? La fluoxétine, la molécule active du Prozac, agit en stimulant dans le cerveau la production de sérotonine, un neuromédiateur impliqué dans l’impulsivité et la régulation des comportements. « Le Prozac est un excitant, un produit euphorisant : il lève les inhibitions mais sans calmer l’angoisse, explique le Pr Edouard Zarifian, psychiatre au CHU de Caen, et auteur d’un fameux rapport sur la surconsommation des psychotropes en France. La déprime est toujours là, mais le sujet n’est plus prostré, il redevient actif, et retrouve assez d’énergie pour se suicider. »

 Les tests sur les mineurs : très chers et trop complexes

Il n’y a pas que les antidépresseurs. Georges- Alexandre Imbert, président de l’Association d’aide aux victimes des accidents des médicaments (AAA-VAM) - dont le fils s’est suicidé - accuse pour sa part les benzodiazépines, c’est-à-dire les somnifères. L’association recense chaque année des centaines de témoignages de patients traités aux psychotropes pris de délire, d’accès de violence ou se suicidant. « La plupart prenaient du Valium, du Xanax ou du Stylnox, affirme Imbert. Comme ce vieillard de 75 ans qui a tué sa femme de 17 coups de couteau ou ce journaliste parisien qui, victime d’une crise inexpliquée, a menacé sans raison un agent de la circulation de lui faire avaler son képi et de tuer sa mère, ce qui lui a valu un séjour derrière les barreaux et un procès pour insubordination. »

Richard Durne, le forcené qui a abattu huit personnes dans la salle du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, était lui aussi un dépressif chronique. C’est également le cas de l’un des deux jeunes auteurs du massacre perpétré en 1999 au lycée de Columbine, dans le Colorado (12 morts), pour lequel on invoque aujourd’hui l’influence de l’antidépresseur Luvox avec lequel il était traité.

Une centaine de dossiers de l’AAA-VAM concernent ainsi des cas d’enfants ou de jeunes adultes. Camille, 16 ans, est depuis trois mois plongée dans un coma profond après une tentative de suicide au Stylnox. Toxicomane à l’héroïne, elle s’était fait prescrire ce somnifère pour prévenir les crises de manque. « Le médecin qui a soigné ma fille ne nous a jamais mis en garde contre les dangers de ce produit et n’avait manifestement pas une formation adaptée », accuse aujourd’hui son père.

Le phénomène est d’autant plus inquiétant que la moitié des psychotropes administrés aux enfants en France n’ont été testés que sur des adultes et sont contre-indiqués aux moins de 15 ans. Les laboratoires renâclent à se lancer dans des essais cliniques sur les mineurs, très chers et très complexes à réaliser car il nécessitent le consentement des parents. D’autant plus que le marché des moins de 15 ans n’est pas très lucratif : ces derniers représentent 20% de la population mais consomment seulement 5% des médicaments. Cela n’empêche pas les médecins de prescrire aux jeunes des médicaments pour adultes, sous leur propre responsabilité, en adaptant souvent les posologies au jugé, en fonction de l’âge du patient.

« Le problème, c’est que ces produits n’agissent pas de la même façon dans les cerveaux infantiles en formation, explique Bernard Golse. L’absorption d’une molécule par l’organisme, sa transformation et son effet neurologique sont très différents avant l’âge adulte et après 25 ans. »

Face à toutes ces dérives, les autorités sanitaires tentent aujourd’hui de prendre des mesures. La FDA impose depuis l’automne aux fabricants d’antidépresseurs d’imprimer sur leurs boîtes de pilules un avertissement sur les risques de « comportements violents ou suicidaires ». L’Agence européenne du médicament recommande aux médecins de ne plus prescrire de psychotropes aux moins de 18 ans, sauf pour les cas les plus graves, traités en milieu spécialisé. C’est aussi l’avis de Philippe Douste-Blazy : le ministre de la Santé envisage d’imposer cette mesure dans le cadre de son plan pour la santé mentale, présenté le 4 février.

 Associer une psychothérapie aux médicaments

Il ne faut pourtant pas diaboliser les psychotropes, estime le Dr Xavier Pommereau : ils sont souvent indispensables pour débloquer une situation de crise et permettre à l’adolescent de reprendre pied. Mais ils ne doivent pas être la seule réponse à la détresse. Les tentatives de suicide sont le résultat d’une mauvaise prise en charge plutôt que de l’usage d’un produit. » Tous les spécialistes le répètent : les pilules ne soignent que les symptômes, elles ne traitent pas les problèmes familiaux ou affectifs de l’adolescent, la cause de sa dépression. C’est pourquoi la plupart d’entre eux associent systématiquement une psychothérapie aux médicaments. « Il n’y a rien de pire que l’ado traîné par ses parents chez le médecin, qui se voit prescrire une pilule sans qu’on prenne la peine de l’écouter, peste le pédopsychiatre Marcel Rufo. En psy, ce qui soigne, c’est le temps. » Il a fallu des années d’excès pour apprendre la prudence avec les antibiotiques. Il va falloir l’apprendre avec les psychotropes.

 Post-scriptum
 A lire :
  • L’adolescent suicidaire, par Xavier Pommereau (Dunod) ;
  • Antidépresseurs : la grande intoxication, par Guy Hugnet (Le Cherche Midi) ;
  • Du bon usage des psychotropes. Le médecin, le patient et les médicaments, par Alain Gérard (Albin Michel) ;
  • Le Goût de vivre, retrouver la parole perdue, par Edouard Zarifian (Odile Jacob).

L’EXPRESS


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