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photo : yurtao
Eh oui! Alors que de plus en plus de gens se retrouvent dans la rue, les modes d'habitats "alternatifs" qui procurent non seulement la dignité mais aussi la convivialité, le bien-être et la joie sont de plus en plus menacés. Harcèlements et expulsions se multiplient.
Etrange, à Bruxelles des squats qui pratiquent la convivialité joyeuse se font expulser, par contre pour ce qui est des lieux sordides -bien connus de la police- où quelques échoués du système vont se shooter, ce n'est plus la tolérance zéro mais le laisser-faire.
Vous ne trouvez pas cela étrange: quand il s'agit de créer une zone d'exclusion repoussoir pour rendre docile le "citoyen lambda" en l'agitant comme une menace, c'est le laisser-faire. Mais quand s'établissent des modes de vies exemplaires qui démontrent que l'on peut vivre heureux hors des impératifs du consummérisme, c'est la tolérance zéro qui est appliquée.
Les revendications du "citoyen lambda" (quelle horrible expression, personnellement elle me fait froid dans le dos) sont téléguidées par les impératifs du système : sécurité, emploi, pouvoir d'achat.  Elles font le jeu des Profiteurs et sont abondamment relayées par les médias officiels.

photo : yurtao
Seul un monde de bien-être procure un maximum de sécurité.  La sécurité dans le monde du manque et de la frustration, de la misère croissante ne peut prendre que la forme d'une dérive sécuritaire qui se traduit par une augmentation des forces "de l'ordre" et de la répression pour réprimer les légitimes rebellions des peuples qui aspirent à un monde plus doux.  Le seul chemin de sécurité est celui qui conduit au bien-être généralisé par la création de richesses de qualité et leur partage équitable. Quand on est bien dans sa vie, dans son histoire, dans sa peau, on a pas envie d'aller agresser son voisin.
Restructurations, délocalisations : c'est pourtant clair, il n'y aura pas de création d'emplois. Au contraire, Il suffit de regarder l'augmentation fulgurante du nombre de chômeurs ces derniers mois dans toute l'Union Européenne et aux Etats-Unis pour comprendre que toute revendication d'emplois relève d'une mystification. Seule la création d'une économie différente encourageant la création de petites entreprises, permettant à ceux qui le désirent de créer leurs activités  productives et d'autres circuits d'échanges peut permettre d'échapper à la misérabilisation généralisée. Il est urgent d'inventer une autre économie fondée non sur la quantité mais sur la qualité, non sur l'esprit de lucre mais sur les moyens d'une bonne vie.

photo ; yurtao
Pouvoir d'achat? Pour acheter quoi? De la malbouffe? Des produits qui sont conçus pour se détruire rapidement, nous obligeant à les remplacer pour la bonne santé de l'économisme. Consumérisme forcené comme ersatz du bonheur? Une fuite en avant, compulsion, se procurer toujours plus d'artéfacts comme une drogue pour oublier tous nos manques à vivre? Une croissance qualitative implique la production d'une nourriture de qualité et d'objets durables et beaux conçus pour se transmettre de générations à générations.
Tout le monde ne veut pas adopter les modes de vie de la simplicité volontaire, mais il faut casser le mythe du système qui prétend que "Plus personne ne veut vivre comme ça" et que tous les habitants des pays "non développés" aspirent à vivre selon le modèle occidental, ce n'est pas vrai, c'est un gros mensonge et une grosse intox que de vouloir nous faire croire cela. Nous sommes des centaines de millions à vouloir vivre simplement et en bonne harmonie avec nos voisins, habitants de la planète. Qu'on se le dise!



Anne 2009

Pour une "Charte Internationale du Droit à la Simplicité Volontaire" déclarée d'utilité publique!

ce qu'on veut voir exister

(publié par yurtao en mars 2007 YURTAO, la voie de la yourte. )

Auteur : Grite Lammane.

"Les réfractaires ont toujours su s’approprier

les espaces périphériques délaissés par la culture dominante

pour nourrir leur insoumission et fabriquer leurs vies.

printemps_sur_la_cabane

Aujourd’hui, en réaction à l’instabilité des revenus,

à l’augmentation du prix des logements, à la surconsommation,

à la pollution… nous sommes de plus en plus nombreux

à prendre le maquis.

indiens_de_nos_jours

Les cabanes, les squats, les yourtes, les tipis, les zomes,

poussent comme des champignons ces derniers temps.

comme_des_champignons

Comme s’il était impossible à certains de lutter indéfiniment

contre le standard de vie occidental,

et qu’ils n’avaient plus d’autre choix,

s_isoler

pour redevenir acteurs de leurs existences que de se retirer.

À ceux qui lui demandaient pourquoi il avait décidé

de construire une cabane dans la forêt et d’y vivre,

chambre

Henri David Thoreau (1817-1862) répondait :

« Ce qu’il me fallait, c’était vivre abondamment,

sucer toute la moelle de la vie (…).

Car, pour la plupart, il me semble que

les hommes se tiennent dans une étrange incertitude à son sujet. »

Pour beaucoup d’entre nous, le confort comme fin en soi

et les désirs artificiels gonflés par la pub ont transformé

cette « étrange incertitude » en certitude du non-sens.

cabanette

Et nous avons un besoin urgent de nous soustraire

au poids d’un corps social agonisant

pour renouer avec ce qui fait l’humain.

deux_tipis

Un humain capable d’agir,

qui ne s’en laisse pas conter par les propagandistes néo-libéraux

qui cherchent à l’acculer dans l’impasse de « la fin de l’histoire ».

Ce que nous fabriquons là, avec nos cabanes,

cabane_verte

c’est notre autonomie.

Parce que bâtir soi-même une maison adaptée à ses besoins

et apprendre à faire sortir de terre sa nourriture,

jardi_co

c’est découvrir qu’on pourrait mordre la main qui nous nourrit,

si d’aventure la laisse se serrait trop autour de notre cou.

petit_oiseau_enferm_

Le pouvoir ce ne sont pas les ministres qui le possèdent,

mais nos rêves qui le mettent en œuvre,

rouge_mandala

puisqu’on peut construire de ses mains ce qu’on veut voir exister.

tipi___drapo

ARTICLE PUBLIÉ DANS LE N°21 DE CQFD, MARS 2005.

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  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
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"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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