Etrange, à Bruxelles des squats qui pratiquent la convivialité joyeuse se font expulser, par contre pour ce qui est des lieux sordides -bien connus de la police- où quelques échoués du système vont se shooter, ce n'est plus la tolérance zéro mais le laisser-faire.
Les revendications du "citoyen lambda" (quelle horrible expression, personnellement elle me fait froid dans le dos) sont téléguidées par les impératifs du système : sécurité, emploi, pouvoir d'achat. Elles font le jeu des Profiteurs et sont abondamment relayées par les médias officiels.
photo ; yurtao
(publié par yurtao en mars 2007 YURTAO, la voie de la yourte. )
Auteur : Grite Lammane. les espaces périphériques délaissés par la culture dominante pour nourrir leur insoumission et fabriquer leurs vies. Aujourd’hui, en réaction à l’instabilité des revenus, à l’augmentation du prix des logements, à la surconsommation, à la pollution… nous sommes de plus en plus nombreux à prendre le maquis. Les cabanes, les squats, les yourtes, les tipis, les zomes, poussent comme des champignons ces derniers temps. Comme s’il était impossible à certains de lutter indéfiniment contre le standard de vie occidental, et qu’ils n’avaient plus d’autre choix, pour redevenir acteurs de leurs existences que de se retirer. À ceux qui lui demandaient pourquoi il avait décidé de construire une cabane dans la forêt et d’y vivre, Henri David Thoreau (1817-1862) répondait : « Ce qu’il me fallait, c’était vivre abondamment, sucer toute la moelle de la vie (…). Car, pour la plupart, il me semble que les hommes se tiennent dans une étrange incertitude à son sujet. » Pour beaucoup d’entre nous, le confort comme fin en soi et les désirs artificiels gonflés par la pub ont transformé cette « étrange incertitude » en certitude du non-sens. Et nous avons un besoin urgent de nous soustraire au poids d’un corps social agonisant pour renouer avec ce qui fait l’humain. Un humain capable d’agir, qui ne s’en laisse pas conter par les propagandistes néo-libéraux qui cherchent à l’acculer dans l’impasse de « la fin de l’histoire ». Ce que nous fabriquons là, avec nos cabanes, c’est notre autonomie. Parce que bâtir soi-même une maison adaptée à ses besoins et apprendre à faire sortir de terre sa nourriture, c’est découvrir qu’on pourrait mordre la main qui nous nourrit, si d’aventure la laisse se serrait trop autour de notre cou. Le pouvoir ce ne sont pas les ministres qui le possèdent, mais nos rêves qui le mettent en œuvre, puisqu’on peut construire de ses mains ce qu’on veut voir exister. ARTICLE PUBLIÉ DANS LE N°21 DE CQFD, MARS 2005. |