19 octobre 2018 5 19 /10 /octobre /2018 01:57

Les discussions qu’ont suscitées les crises nicaraguayennes et vénézuéliennes polarisent les courants de gauche, tant sur le continent latino-américain qu’en Europe. Cette polarisation tend à se cristalliser dans l’accusation d’« alliés objectifs ». Retour sur cette étrange figure.

 

Frédéric Thomas Docteur en science politique, chargé d’étude au CETRI.
4 octobre 2018
Mise au pilori pendant la révolution culturelle chinoise. Fabrication de l'ennemi objectif. Tous contre UN : la lâcheté institutionnalisée

Mise au pilori pendant la révolution culturelle chinoise. Fabrication de l'ennemi objectif. Tous contre UN : la lâcheté institutionnalisée

 

    Le débat autour de la situation actuelle au Nicaragua fait rage. Il prolonge la discussion sur la crise vénézuélienne et, plus largement, sur l’évaluation du tournant post-néolibéral latino-américain

    . Au sein de ces questionnements, qui tournent rapidement à la polémique malheureusement, tend à revenir avec insistance l’accusation d’« alliés objectifs ». Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple récent, Maurice Lemoine, écrivait, fin juillet de cette année :

    « … ces faiseurs d’opinion estampillés “think tank”, ONGs (et bailleurs de fonds), carrières universitaires, chapelles, clans et coteries, se comportent en alliés objectifs des présidents faucons Donald Trump (États-Unis), Juan Manuel Santos ou son successeur Ivan Duque (Colombie), Mauricio Macri (Argentine), de l’Organisation des États américains (OEA), des médias dominants (qui se pourlèchent les babines à chacun de leurs communiqués), quand bien même les plus “purement révolutionnaires” d’entre eux terminent religieusement chacun de leur article ou intervention par un vibrant et surtout très confortable “nous dénonçons autant la dérive autoritaire de Nicolás Maduro que la droite putschiste vénézuélienne et les menaces d’intervention militaire des Etats-Unis, parce que nous défendons l’intérêt des classes populaires face à tous leurs ennemis” ».

    Si les divers qualificatifs et l’entièreté du paragraphe sont dénigrants et polémiques, c’est plus précisément aux termes « d’alliés objectifs » que je veux m’intéresser, comme symptôme d’un discours, dont l’article de Lemoine n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il ne s’agit donc pas ici de revenir directement sur le fond du débat – les raisons et enjeux des crises qui affectent le Venezuela et le Nicaragua –, mais bien sur la forme du débat (ou, plutôt, du non-débat). Et de montrer comment celui-ci renvoie bien au contenu des discussions.

    Généalogie d’une expression

    Compliquant l’opposition des ennemis et des alliés, l’« allié objectif » est celui qui fait le jeu de l’ennemi. Même sans le savoir. Ce qui n’enlève rien au crime de ce complice involontaire ni aux effets dévastateurs de son action. Historiquement, les communistes ont régulièrement accusés les anarchistes, les trotskystes et les gauchistes, de la guerre civile russe au Mai 68 parisien, en passant par la Guerre d’Espagne, d’être des « alliés objectifs » de la contre-révolution

    . Pourtant, loin de disparaître avec la fin de l’URSS, l’expression tend à revenir en force. Son utilisation, comme ses caractéristiques, ainsi que le contexte actuel, expliquent sa fréquence.

    Il s’agit en effet d’un terme élastique. L’écrivain péruvien libéral, Álvaro Vargas Llosa, dans une tribune de mars 2018, parlait ainsi des « dissidents  » du chavisme comme autant « d’alliés objectifs de la dictature  » vénézuélienne

    . De même, nombre d’étudiants français en Mai 68 accusaient les communistes d’être eux-mêmes, par leur refus du « désordre », les « alliés objectifs » de l’État bourgeois. Plus récemment, n’a-t-on pas accusé les Black block d’être les « alliés objectifs » du pouvoir, et les gauchistes ceux des terroristes islamistes ? Cette accusation fonctionne de manière potentiellement systématique et paranoïaque : les sans-papiers ne font-ils pas le jeu de l’extrême droite ? Chaque acteur prête d’autant plus aisément le flanc à une telle dénonciation, que le pouvoir est omniprésent et sournois, et son jeu, occulte et multiforme, toujours difficile à suivre.

    L’expression « allié objectif » est le vecteur d’un certain anti-impérialisme. Le pouvoir impérial dont il est question par rapport au Nicaragua et au Venezuela est bien sûr celui des États-Unis. L’alliance avec celui-ci – serait-elle de circonstance, implicite ou involontaire – n’en est que plus condamnable. Et plus explicable également, en raison de sa puissance militaire, politique et médiatique, à même de manipuler et de jeter la confusion dans des têtes que l’on imaginait plus solides.

    Une telle accusation a un effet dissuasif ; qui, en effet, au sein des gauches, souhaiterait se faire le complice du néocolonialisme ? Mais cela dissuade aussi d’interroger concrètement les politiques nationales et les rapports de pouvoirs au niveau international. L’impérialisme se réduirait à la présence d’un seul bloc, les États-Unis ; et l’anti-impérialisme, à la situation géographique de pays dans l’hémisphère Sud. La notion même d’« allié objectif » entérine une vision campiste du monde : il n’existe que deux camps possibles. Et c’est au nom de cette vision – « un “campisme” sans camp et sans alternative anti-impérialiste réelle » – que d’aucuns défendent la Syrie d’El-Assad et d’autres pays « au nom de leur résistance supposée à l’impérialisme hégémonique états-unien et occidental (…), de présupposés géopolitico-idéologiques ».

    Cela dispense en tous les cas d’analyser les rapports sociaux de classes, les politiques mises en place, les échanges commerciaux, et d’interroger l’action de la Chine ou, à une moindre échelle, celle de la Russie, de la Turquie, ou encore celle de l’Afrique du Sud en Afrique, et du Brésil en Amérique du Sud et en Afrique lusophone. La clé d’explication est donnée d’avance et une fois pour toute : le pouvoir états-unien

    L’expression « allié objectif » s’inscrit par ailleurs dans le champ intellectuel du complot, de la manipulation et de l’« antisystème »

    . Par son flou et par sa posture, il permet une « simplification » confortable, dresse un clivage commode entre ceux, d’un côté, qui sont manipulés par les médias et le pouvoir dominant, et, de l’autre, ceux qui ne s’en laissent pas conter. La naïveté, voire la bêtise, des premiers met d’autant mieux en lumière la lucidité des autres ; ils sont comme la démonstration de leur évidente supériorité intellectuelle.

    Les médias seraient ainsi le double de cette clé d’explication unique. L’impérialisme et le pouvoir médiatique convergeraient dans la mécanique de la manipulation. Les faits seraient tronqués, les images falsifiées, les paroles ensilencées. Même lorsqu’une once de vérité, un fait réel passeraient l’écran de cette manipulation, ils seraient instrumentalisés par le pouvoir nord-américain. D’où l’inopportunité de toute critique de gouvernements du Sud, victimes a priori de l’impérialisme sécuritaire et médiatique, et toujours potentiellement instrumentalisée par et au profit de l’ennemi. D’où aussi le travail incessant de dévoiler cette manipulation, de démonter ce « schéma de propagande redoutable  », de dénoncer l’ennemi à la manœuvre et d’ouvrir les yeux aux critiques crédules et égarés.

    Enfin, la dénonciation des « alliés objectifs » consacre l’impossibilité de toute discussion. Il n’y a pas différend, mais malentendu et manipulation. L’accusation opère ainsi une classification unique et hiérarchique ; non entre divers courants politiques, y compris au sein des gauches, mais entre le « vrai » et le « faux » révolutionnaire, nationaliste, citoyen, etc. Ces derniers ont perdu toute autonomie et sont les objets, les instruments (certes, parfois involontaires) aux mains de l’ennemi. Aveuglés et manipulés, c’est le pouvoir qui parle et agit à travers eux. Malgré eux. Manière commode de « nier les voix indigènes  ».

    En guise de conclusion

    Il n’y a pas d’« alliés objectifs ». Et tous les idiots sont inutiles. L’accusation d’« alliés objectifs » participe du registre de l’ordre et de la domination, en refusant de reconnaître que la gauche se conjugue au pluriel ; en fonction de rapports sociaux de classe, de genre et de race, qui alimentent des intérêts, stratégies, projets et visions divergents. La prétention d’une manipulation, à sens unique – c’est toujours l’autre qui est manipulé –, tient de l’opération magique où sont démontrés et réaffirmés l’unicité du peuple (réel) et le consensus de la gauche (véritable), par le biais de ses (seuls) représentants légitimes, la clairvoyance du dénonciateur et la défaillance du public.

    La lecture policière des mouvements sociaux – « suivez l’argent ! » ; « à qui profite le crime ? », etc. – ne signifie pas une radicalisation de la politique, mais sa négation. Il faut se dégager de cette mystification, et partir des divergences et des conflits, y compris au sein des gauches, et « des voix indigènes ». Soit adopter un regard politique. Et plutôt que de postuler un bloc social déjà-là, qui s’admirerait, pur et intact, dans le miroir de ses représentants, reconnaître la pluralité de forces, et tenter d’accompagner l’institution de processus de luttes sociales convergentes.

    Source : Barril info, décryptage politique du Venezuela

    Anatomie d’un discours : « l’allié objectif »
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    18 octobre 2018 4 18 /10 /octobre /2018 21:00

    Je continue à enfoncer le clou du Venezuela, mais justement parce que c’est une question qui polarise aussi la « gauche » européenne. Identifier l’ennemi historique est au cœur de cette polarisation. Une vieille technique mao/Stal que Maduro remet au goût du jour.

    Je ne pouvais pas laisser passer cela, alors que la définition de la gauche dont nous ne voulons pas est essentielle pour la recherche de la Gauche Perdue, si ce que nous voulons c’est en finir avec les exploiteurs des peuples, il est plus important que jamais de ne pas se laisser impressionner par le risque de se voir classer parmi les ennemis historiques par quelques cryptostaliniens. Je parle des « héritiers objectifs » des gauches staliniennes et/ou maoïstes qui ont sévis au siècle dernier, entraînant dans leur sillage des masses qui, le plus souvent, séduites et guidées par des mythes, ignoraient de bonne foi ce qui se cachait derrière les visions idéalisées de l’URSS de Staline ou la Chine de Mao. J’en ai fait partie. J’ai évolué depuis.


     

    Pendant mes « pauses » j’ai trouvé un texte tout à fait complémentaire, il aborde l’ennemi historique sous son angle « allié objectif » (de l’impérialisme) et rapatrie en Europe ce concept. Il montre comment il est utilisé par les francophones adeptes inconditionnels de Maduro pour disqualifier tous ceux, qui comme moi, se permettent de le critiquer, d’alliés objectifs de l’impérialisme. C’est un argument d’autorité. Ce texte montre qu’il s’agit bien d’un enjeu commun. Il s’agit de Anatomie d’un discours : « l’allié objectif » par Frédéric Thomas que je vais relayer à la suite, car vraiment complémentaire, son introduction :

    « Les discussions qu’ont suscitées les crises nicaraguayennes et vénézuéliennes polarisent les courants de gauche, tant sur le continent latino-américain qu’en Europe. Cette polarisation tend à se cristalliser dans l’accusation d’« alliés objectifs ». Retour sur cette étrange figure. »


     

    Personne n’a jamais pu m’empêcher de rêver, et je continuerai à le faire. Un rêve plus beau que ce que nous ont jamais promis tant le cauchemar étasunien que les mythes éculés de la dictature du prolétariat. Mais cela est un autre chapitre, de la même histoire.

    Cette fois il n’est plus temps de nous tromper. Or dans la « fabrication de l’ennemi historique » qui se met en place au Venezuela, je reconnais toutes les horreurs du totalitarisme stalinien, y compris dans sa version de « Révolution culturelle chinoise ». Je reconnais aussi le néofascisme anticipé par Deleuze, voir colonne de droite, quand chacun devient le contrôleur « civico »-politique de tous les autres. Quand la délation est élevée au rang de vertu. Cela montre aussii cette dangereuse fusion du Parti et de l’État sous la direction d’une seule personne, en l’occurrence Maduro, le président entre grenouille et bœuf, drogué par l’euphorie que lui procure le culte de sa personnalité. Naturellement bouffi, il est aussi littéralement bouffi d’orgueil. Voir annexe)

    Dans une première partie, je montrerai ce que le parti au pouvoir au Venezuela entend par « identifier l’ennemi historique », un processus très calqué sur le modèle chinois dans sa forme comme dans son fond. L’étape suivante pourrait consister à appliquer le programme « éradiquer le virus idéologique » celui que la Chine met en œuvre contre une dissidence dont elle prétend soigner, comme une maladie mentale, les divergences idéologiques.

    Dans la seconde partie, je résume un texte du PSUV qui explique ce que sont les UBCH ou Unités de Bataille Bolivar-Chavez, chargées ici du dépistage de l’ennemi historique. Un programme expliqué dans une courte vidéo (1mn21s) de propagande du parti que vous pouvez voir ici. Et comme Aporrea est de plus en plus souvent hors circuit ici aussi. Voici son contenu :

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    Les RAAS (unités d’action du Parti Socialiste Unifié du Venezuela)

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    Les Réseaux d’Articulation et d’Action Sociopolitique sont un modèle d’unité et d’organisation supérieure pour la défense intégrale de la nation.

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.
    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    Ils sont créés pour affronter avec une meilleure efficacité la constante menace impérialiste – de la part des Usa – de nous recoloniser.

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    ui exécutera le RAAS ? Ce seront les 13682 Ubch (voir annexe),

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    leur objectif est l’organisation pour la défense intégrale de la nation,

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.
    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    la défense du peuple dans les domaines idéologique, culturel, politique, social, économique, électoral et militaire.

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.
    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    Définir avec clarté qu’elles sont les communautés qui sont dans l’aire d’influence territoriale de chaque UCBH.

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.
    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.
    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    Définir quelles rues constituent chaque communauté.

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.
    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.
    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.
    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    Se déployer rue après rue, maison par maison pour opérer la caractérisation socio-politique des habitants et acquérir une pleine connaissance du territoire.

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    Pour cela il est nécessaire que le PSUV créé une stratégie de communication politique avec le peuple.

    Identifier l’ennemi historique. Une vieille recette de la gauche autoritaire.

    Identifier avec clarté qui est son ennemi historique,

    renforcer l’unité pour affronter l’ennemi,

    élever au maximum la volonté de lutte contre l’ennemi, organiser

    acquérir les connaissances nécessaire pour vaincre l’ennemi.

    FIN DE LA VIDEO
    FIN DE LA VIDEO

    FIN DE LA VIDEO

    Il s’agit très clairement ici d’une opération de fichage idéologique de l’ensemble de la population, qui vise à identifier l’ennemi intérieur et à le ficher. Dans de précédentes opérations du genre, porte à porte, il s’agissait d’établir le profil sociologique des familles pour déterminer les ayants droits de l’aide social. C’était avant les élections, et cela a permis de mettre en pratique une vaste opération clientéliste de Maduro, réalisée avec les fonds de l’état. Mais ici ont passe à une autre étape. Intéressant graphisme, une habile reterritorialisation de l’ennemi extérieur US, comme ennemi intérieur qui peut être présent dans chaque rue, dans chaque foyer et qu’il s’agit de débusquer.

    Ici, la raison d’être des Raas est l’établissement de cartes de profil politique de chaque habitant par une organisation du parti travaillant pour le compte de l’état. Mais bien sur c’est pour lutter contre l’impérialisme américain et une dissidence requalifiée d’agent de cet impérialisme. Et tout les jours des gens sont arrêté au Venezuela, pour des raisons de dissidences politiques. La permanente mise en avant de « La Guerre » servant de justificatif pour une extension de la notion de traître à la patrie…. c’est un élément dans un faisceaux d »éléments convergents qui tous constituent un pas de plus dans le verrouillage d’un régime totalitaire et répressif.

     

    Militants UCBH

    Militants UCBH

    Que sont les UBCH du Venezuela, les Unités de Bataille Bolivar-Chavez ?

    (Résumé de la source en espagnol : Las UCBH par Elias Jaua (membre de la coupole chaviste, puis maduriste, encore que tout dernièrement, il semble qu’il soit en risque de tomber en disgrâce. Ce texte a été publié sur le site officiel du PSUV)

    Ce sont les structures de base Du Parti Socialiste Uni du Venezuela, le PSUV. A leur « avant-garde » sont placé 40 militants parmi les plus disciplinés et conscientisés du parti.

    Un de leur rôle est de transformer le parti en leader des luttes du Peuple. Ce qui implique originellement une série de missions à accomplir en tant qu’avant-garde du peuple. (autoproclamée). Les membres des UCBH doivent répandre la propagande du Parti. Ce qui consiste entre autre à vanter les acquis de la révolution.

    Les bataillons bolivariens doivent également combattre l’ennemi de la révolution, l’ennemi intérieur. Et dénoncer quand les travaux projetés ne sont pas exécutés. Il doivent également effectuer des visites, foyer par foyer, pour conformer un réseau de foyers chavistes, qui devront eux aussi exercer un contrôle de voisinage.

    « 5. Défendre les acquis de la révolution et combattre sur chaque terrain les ennemis de la patrie.[...]

    6. Exercer des tâches de contrôle dans la communauté.[...]

    7.Former le réseau des foyers de la patrie »

    Ici nous arrivons à un point particulièrement intéressant, puisqu’il montre sans le moindre doute ; la confusion entre Parti et État. Source de toutes les dérives totalitaires. Puisque le point 8 nous dit que les UBCH doivent être le lien entre la communauté et le parti pour la solution des problèmes. […]. Et donc cela confirme (si besoin en était, voir le cas El Maizal) que le parti joue un rôle directeur et de censure-répression de fait sur les leaders communautaires issus des assemblées de voisins et autres bases. Et qu'il le fait aussi au nom de l'état.

    « 9. Construire les Cercles Populaires du Buen Vivir. Se préparer pour une organisation supérieure des UCBH, en prenant en compte que 4 (bataillons) forment un cercle, 4 cercles constituent un Réseau, 4 Réseaux font une Aire, 4 aires forment une Zones, et 4 zones sont une Région. »

    Et donc :

    Une organisation centralisée et hyper hiérarchisée qui est l’inverse de la Commune, puisque il est clair que les ordres viennent d’en haut et doivent être répercutés vers la base en passant par les différents niveaux. Il faut ajouter pour dresser le tableau que Nicolas Maduro Moros, dernièrement non seulement s’est autoproclamé président du Parti, mais il s’est en plus arrogé le droit de choisir les principaux dirigeants du parti. Chose faite : un cénacle qui reprend une majorité de membres de l’exécutif de l’état. Alors qu'il était déjà un Président de la République doté des Pleins Pouvoirs (décret 3610 du 8 septembre dernier)

    Le dernier point, le point 10 consiste à « Organiser et accomplir toutes les tâches nécessaires pour gagner les élections. »

    -------------------------------------

    Ce texte date de 2013, et une grande partie de ces ambitions ont été mises en échec, soit. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est la reformulation de ce rôle, que nous voyons exposer dans la courte vidéo ci-desus… qui me fait peur. Sachant toutes les « dérives » - gentil euphémisme – qui sont d’ores et déjà à l’actif du gouvernement de Maduro en matière de répression et élimination des ennemis politiques. Alors que Maduro, comme l’éternel second, Diosdado Cabello, actuellement à la tête de l’Assemblée Nationale Constituante, nous promettent déjà que la notion de traître à la patrie se verra étendue et plus sévèrement réprimée dans la Nouvelle Constitution. La question de la légitimité et du rôle de la Constituante est une question qui doit être élucidée pour qui veut comprendre le mode de fonctionnement du régime. Mais ici, nous avons vu comment se construit à présent l’ « ennemi historique »… avec un formalisme aux réminiscences maoïstes.

     

    Anne W

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    16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 15:23

     

     

    Chaque jour, je vois de nouvelles manifestations se dérouler au Venezuela, et je cherche le moyen d’en rendre l’ampleur.

    Manifestation pour l'accés aux soins. Un exemple parmi des dizaines

    Manifestation pour l'accés aux soins. Un exemple parmi des dizaines

     

     

    Certaines touchent des secteurs entiers du monde du travail : monde paysan et sa récente Marche Admirable sur Caracas, protestations des différents secteurs du travail dans leur ensemble comme ceux de la santé ou de l’enseignement, lutte ouvrière pour la protection des conventions collectives, manifestations ponctuelles de groupes locaux de chacun de ses secteurs pour différentes raisons (mauvaises conditions de travail, arrestations de militants, assassinat ou harcèlement de dirigeants paysans, la liste est longue), manifestation d’usagers des transports, des services publics (manque d’eau, manque d’électricité, absence totale d’hygiène publique, difficulté d’accès à des services publics qui réduisent drastiquement leurs horaires pour faire face aux pénuries alors que les moyens de transport pour les rejoindre ont parfois totalement disparu, parents d’élèves face à un disparition de l’enseignement faute de professeurs, de matériel scolaire, et ici encore de moyens public d’accès aux locaux), manifestations indigènes face à toutes les exactions qu’ils subissent (déplacements forcés, exactions typiques de nouvelles implantations minière -violence et maltraitance des femmes et jeunes filles, plus pollution par le mercure de leur culture… j’en passe et des plus tristes), mutinerie de prisonniers qui vivent des conditions d’infra-humanisation dans des prisons d’infortunes improvisées pour faire face à une explosion du nombre d’incarcérés, protestation pour des thèmes de DDH…
     

    42 jours de grève pour les travailleurs de la Guyana qui exigent le respact des conventions collectives. Un exemple parmi des dizaines

    42 jours de grève pour les travailleurs de la Guyana qui exigent le respact des conventions collectives. Un exemple parmi des dizaines

    Chaque jour j’en approfondi une dizaine en recoupant les sources, même s’il y a longtemps que j’ai pu vérifier qu’il ne s’agit pas de montages hollywoodiens pour discréditer le Venezuela.

    Aujourd’hui l’Observatoire Vénézuélien de la Conflictivité sociale donne des chiffres pour le mois de septembre… je pense qu’ils sont en dessous de la vérité, parce que recenser tout les mouvements de mécontentements populaires, état par état, entreprise par entreprise, quartier par quartier est tout bonnement impossible. Mais cela reste tout de même un bon indicateur… de la généralisation de la conflictualité sociale, de sa variété, il faut savoir qu’une bonne partie de ces manifestants et /ou groupements de manifestants sont fidèles au gouvernement, il ne s’agit pas pour la plus grande partie d’entre eux d’un soutien, pas même implicite à l’opposition, loin de là. Au contraire une bonne partie d’entre eux (les évaluations quantitatives sont difficiles à réaliser), un partie significative et en expansion reproche au contraire au président, Leur Président, celui pour lequel ils ont voté de prendre une ligne d’action qui le rapproche toujours d’avantage de l’opposition oligarchique et se coupe toujours plus d’une base réduite à la misère.
     

    Maduro choque une population dont une partie est réduite à trouver sa nourriture dans les ordures. Comme les toujours plus nombreux enfants des rues.
    Maduro choque une population dont une partie est réduite à trouver sa nourriture dans les ordures. Comme les toujours plus nombreux enfants des rues.

    Maduro choque une population dont une partie est réduite à trouver sa nourriture dans les ordures. Comme les toujours plus nombreux enfants des rues.

    Un des grands changements, c’est que Maduro non seulement s’est auto-proclamé Président du Parti Socialiste Unifié du Venezuela - dans une confusion de plus en plus aboutie du parti et de l’état – s’arrogeant le droit de désigner lui-même les principaux cadres du parti, presque tous sont d’importantes figures de l’exécutif. Alors que d’autres part, il s’est accordé les pleins pouvoirs  grâce qu décret 3610 du 8 septembre en tant que Président de l’état. Un long décret qui instaure un régime présidentiel tout puissant.

    Ce qui consomme la rupture déjà bien avancée entre cadres du parti qui planent complètement au-delà des contingences, tout occupés à construire un avenir qui fera d’eux les maîtres incontestés du pays. Alors que les bases du PSUV débattent de problèmes concrets.

    J’insiste aussi sur le fait que se met en place un système de contrôle et répression qui fait transforme toujours d’avantage le gouvernement démocratique en régime totalitaire. Je donne deux exemple : répression : l’usage grandissant qui est fait de l’inculpation pour « trahison à la patrie » qui touche des couches de plus en plus larges de la dissidence et sont parfois le fruit de règlement de comptes personnels de la part des membres des forces de l’ordre et de la répression. Contrôle : le prix de l’essence va être adapté au prix du marché mondial. Avec des salaires qui tournent autour d’un dollars par mois, forcément, un subside sera accordé à « ceux qui le méritent », comme le dit Maduro dans son allocution bilan d’un mois de nouveau système économique. Pour cela les acheteurs d’essence devront montrer patte blanche, grâce à un système de payement par empreinte digitale qui s’installe dans tout le pays. Fournit clé en main par la Chine, dont on sait qu’elle fait grand usage du même système pour contrôler la dissidence interne, en particulier les déplacements des populations Ouïghours.

    Un groupe d'indigènes Pemon coupe une route pour protester contre leur denuement quasi absolu. Un exemple parmi des dizaines

    Un groupe d'indigènes Pemon coupe une route pour protester contre leur denuement quasi absolu. Un exemple parmi des dizaines

    On constate également que le prix du passeport a été multiplié, atteignant un montant qui en équivalence salariale porterait le prix d’un passeport européen vers les 10 000 euros, alors qu’une nouvelle Police des Frontières a été mise en place…. Rendant toute émigration impossible pour la majorité pauvre qui voudrait quitter le pays.

    Mais oui, le Venezuela est en phase d’insurrection populaire, indéfiniment prolongée, toujours plus durement réprimé, mais composée de luttes qui cherchent actuellement l’Unité. Cela avance aussi.

    Mais voici les chiffre de septembre 2018 : L’Observatoire de la Conflictivité Sociale recense 983 protestations. Soit 33 par jour dans tout le pays. En 2017 le recensement constatait 199 protestations.


     

    Protestation à el Maizal, la plus productive des communes agricoles pour arrestation de leades communaux qui sont aussi des fervents défenseurs du Parti. Un cas parmi des dizaines

    Protestation à el Maizal, la plus productive des communes agricoles pour arrestation de leades communaux qui sont aussi des fervents défenseurs du Parti. Un cas parmi des dizaines

    Caisse CLAP, alimentation principale d'une majorité de vénézuéliens.

    Caisse CLAP, alimentation principale d'une majorité de vénézuéliens.

    Je sais bien que beaucoup de lecteurs sont conscients de cela, ceux que je vise, ce sont tous ceux qui continuent à soutenir inconditionnellement Maduro et sa clique, en pensant que de cette manière ils viennent en aide à la population du pays. Vous avez tout faux ou presque… je ne suis pas souvent aussi affirmative, mais là ce sont des mois de confirmations quotidiennes, d’approfondissement entre autre par la fastidieuse écoute des chantres du régime (le mode ce sont eux qui le disent)…. Si c’est la gauche que vous voulez défendre, elle n’est plus au gouvernement dont les membres exhibent à présent leurs signes extérieurs de richesse dans les coteries de l’entreprise mixte mise en place grâce à une série de mesures de privatisation, exemption d’impôts, distribution de dollars préférentiels, et autres distributions de centaines de millions de dollar de subsides à l’opposition oligarchique qui est actuellement l’interlocuteur privilégié du régime, alors que l’annulation des contractions collectives met le peuple à sa disposition, réservoir de main d’œuvre bradée. La gauche du Venezuela, aujourd’hui elle est dans la rue. Elle appelle une solidarité qui lui fasse écho.

    A chacun selon sa conscience,

     

    Anne Wolff

     

    Qui voudrait éviter les immanquables « On ne savait pas » qui ne manqueront pas de venir, plus tard. Trop tard peut-être. Trop tard certainement pour tous ceux qui souffrent cette situation au quotidien dont toujours plus nombreux sont ceux qui en meurent, depuis les nouveaux nés dans les hôpitaux inslubres aux papis qui meurent dans les interminables files d’attente d’une pension qui n’arrive pas. Et je ne parle pas de cette majorité de bénéficiaires des CLAPs aide alimentaire du gouvernement qui reçoivent à présent des farines OGM composées en partie de maïs OGM US destinés dans ce pays à l’alimentation des porcs…. Un exemple parmi d’autres de la basse qualité de cette aide alimentaire de l’état, panier de base d’une majorité de la population, quantitativement insuffisante, qualitativement immangeable, et qui n’arrive pas toujours jusqu’à ses destinataires.

    Malnutrition infantile. 1 cas parmi des dizaines de milliers

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    30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 12:28

     

     

    Coupables ?

    Carlos Julio Varón García y Ricardo Antonio Prieto Parra.

    Carlos Julio Varón García y Ricardo Antonio Prieto Parra.

    Ce qui arrive à ces deux hommes pourrait créer un précédent dans un régime qui prépare une Nouvelle Constitution plus drastiquement dure envers les Traîtres à la Patrie, notion qui va être étendue et plus sévèrement punie. (Diosdado Cabello, source officielle). Ce ne sont pas seulement ces deux hommes qui sont en cause, mais tout ceux qui pourraient suivre le même chemin, pour avoir titiller, sans méchanceté l’orgueil du Président de Droit Divin (c’est Maduro qui le dit, je n’exagère rien, j’ai donné des exemples, et il y en beaucoup d'autres : « Nous sommes ici (au gouvernement) par la Volonté de Dieu… » « Notre voyage en Chine correspond au temps parfait de Dieu », etc. je pourrais en donner des pages et m’indigner tout du long), … Ce n’est que la partie émergée de la concentration de pouvoir dans les plus hautes sphères de l’État-Parti au Venezuela, en particulier entre les mains du président.

    Soutenir les 2 pompiers, c’est aussi prévenir d’autres victimes. Éteindre les feux de l’Inquisition avant qu’ils ne s'embrasent.

     

    Je vais vous présenter aujourd’hui, ces deux pompiers, Carlos Julio Varón García y Ricardo Antonio Prieto Parra., mis en prison, pour une petite blague, plutôt mignonne. Vous pourrez en juger par vous-même. Après avoir diffusé une courte vidéo,dans laquelle Président Maduro (dont le rôle est joué par un âne) vient constater l’état de dégradation de leur caserne, vidéo qui a fait un buzz, ils ont été arrêtés - par la Dgcim, direction de la contre-renseignement militaire ! - accusés d’incitation à la haine avec circonstances aggravantes, et risquent jusqu’à 20 ans de prison.

    Ma première réaction, à l’annonce de l’arrestation, après avoir visionnée la vidéo, que j’ai trouvée plutôt gentille, rigolote et rafraîchissante, a été : C’est un Fake. Cela ne se peut. Donc première recherche d’une confirmation avant de relayer. Mais au départ tous les articles à ce sujet, à gauche comme à droite, semblent provenir d’une source unique… j’attends, je garde un œil.

    Premier indice alarmant, la réaction de Maduro (Conférence de Presse au sujet du voyage en Chine 18/09), à une question d’un journaliste de l’AFP. Vous pourrez également juger par vous même, par la suite. La réaction de Maduro plaide en sa défaveur, d’autre part l’AFP ce n’est pas vraiment une source fiable, surtout en ce qui concerne le Venezuela… je continuai à être vigilante, guettant de nouvelles infos, une confirmation., à présent l’arrestation semble confirmée. Pas à 100 % puisque je n’ai toujours pas trouvé de sources officielles à ce sujet, il n’y a pas eu non plus de démenti de leur part, alors que le sujet a défrayé la chronique. De nouveaux éléments confirment et en rajoutent. Le moment est donc venu d’e vous présenter les 2 pompiers ainsi que Président Maduro (l'âne) .

    La notion de Incitation à la Haine avec Circonstances Aggravante », ne se trouve pas actuellement dans les Lois Vénézuéliennes.Mais quand bien même, elle est où la haine dans cette vidéo ?

    Voici l’objet du délit, et son sujet, ce pauvre petit âne qui s’est vu affublé du patronyme de Maduro, sans je suppose avoir été consulté. C’est lui serait en droit de porter plainte pour s’être vu affublé de ce honteux patronyme !

    En gros, le contenu, qui a surtout pour but de montrer l’état lamentable de la caserne, est présenté, comme vous le verrez, sur un ton qui ne contient pas une once de haine ou d’agressivité, on sent que le présentateur se retient de rigoler de bon cœur,  mais sans méchanceté, il s’amuse… aux dépends de Maduro, ce qui n’est pas permis :

    Président Maduro parcourt le couloir : Présentateur (qui imite ceux de la télé)r : Bonjour les amis, comme vous le voyez nous recevons la visite du Président Maduro Moros dans la station n°8. Pour le moment, il recueille des impressions. On peut voir qu’ici, il parcourt le couloir. Et rrecueille les impressions concernant l’état de la station.[...]

    Président Maduro sort et se dirige vers un carré d’herbe fraîche : Il vérifie comment se trouvent les brins d’herbes, s’ils sont en bon état ou non. Président Maduro savoure quelques mottes. Il semble que ce soit du bon grain. C'est la seule bonne chose que nous ayons ici. Il vérifie également comment nous entretenons la chaise.

    Le présentateur demande à Président Maduro de rentrer afin qu’il puisse voir l’état des installations intérieures :

    Venez Président Maduro, donnez vous la peine d’entrer.Passez, passez, venez par ici ; afin de constater l’état des toilettes.

    Le Président poursuit sa visite de la station, jette un œil dans la cuisine :. Il regarde la cuisine… il en vérifie l’état..

    Le président ne parle pas beaucoup, il est un peu taiseux,. Le présentateur ajoute qu’on ne sait pas ce que Président Maduro a pensé de sa visite.

    Président Maduro s’en va et le Présentateur souhaite de rapides résultats suite à cette inspection.

     

    « Claro que si », les suites ne se sont pas fait attendre, puisque cela n’a pas tardé lui et son copain, un autre pompier se retrouvent aujourd’hui en prison.

    Un pas à été franchi dans la nature du délit, dans ce qui est dorénavant considéré comme traîtrise à la patrie. L’article d’aujourd’hui en résumé

    Il semble que l'âne complice de ce délit de haine est toujours en liberté... quelle mansuétude !

    Il semble que l'âne complice de ce délit de haine est toujours en liberté... quelle mansuétude !

    Des pompiers de Merida, menacés pour avoir apporté de la nourritures et des effets personnels à leurs compagnons détenus.

    En résumé :

    Les deux pompiers avaient été arrêtés le 14 septembre pour la diffusion sur les réseaux xociaux, le 13 de la vidéo, ci-dessus qui très vite est devenue virale. Le 16 ils ont été inculpés pour le délit d’incitation à la haine avec circonstance aggravantes. Ils risquent une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison pour avoir parodié Maduro.

    Depuis, leurs compagnons pompiers ont créé un groupe de soutien qui leur a apporté une aide économique, des produits de première nécessité. Ils ont été menacés de représailles, de se voir eux aussi mis en cause. (source Observatoire de Droits Humains de l’Université des Andes ODH-ULA  qui apporte son soutien aux deux familles). Les pompiers solidaires, menacés n’ont rencontré aucun soutien de la part de leur hiérarchie.

    Les deux pompiers incarcérés sont des personnes simples et honorables.. Ils ont un parcours professionnels sans faute avec 10 et 12 ans de service. Carlos Varon est père de deux enfants de 18 et 22 ans. Le deuxième est marié, il a une fille de 16 ans. Il est le soutien de la famille.

    Avoir des proches en prison au Venezuela, ce n’est pas facile. La plupart du temps ils dépendent entièrement du soutien de leur proches, parfois même pour leur approvisionnement en eau potable. Alors que les cellules, souvent de fortune sont toujours sur-occupées, elle sont aussi parfois surchauffées. Un prisonnier devient donc une lourde charge pour les proches.

    En plus, la crise des transports est catastrophiques en général au Venezuela, et constitue des problèmes supplémentaires, parfois insurmontables pour les familles des détenus transférés, comme c'est le cas ici..

    Des lignes de bus ne circulent plus, du tout, les prix s’augmentent de taxations « extralégales », il y a parfois le long des routes des bandes de dépouilleurs de voyageurs, qui vous prennent jusqu’au dernier grain de riz. Or les deux pompiers qui étaient détenus dans un centre de détention proche de leur domicile ont été transférés en un lieu qui dans de bonnes conditions demande au moins trois heures de voyage depuis leur localité d’origine. Un trajet que les proches doivent faire au moins deux fois par semaine, pour subvenir à leurs plus essentiels besoins

    . Or les conditions ne sont pas bonnes, il y a une pénurie d’essence dans la région, qui se répercute dans la fréquence des transports publics. C’est pourquoi, leurs compagnons de caserne ce sont organisés pour venir en aide aux familles. Parallèlement au procès pour incitation à la haine, une procédure administrative de destitution est en cour dans l’administration des Pompiers de Merida. Heureusement tant que la sanction n’est pas prononcée, les familles peuvent encore toucher le solde de leur parent. Pas pour longtemps. Quand aux compagnons solidaires ils sont fortement dissuadés de continuer à apporter leur aide concrète à leurs amis.

     

     

    Ils sont toujours là

    Ils sont toujours là

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    29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 14:30
    Œuvre  d'un grand peintre Venezuelin, cette toile a été offerte à l'attaché économique US au Venezuela par le Gouverneur maduriste de la province de Carobobo. Elle symbolyse les liens étroits que le Venezuela souhaite nouer avec les USA.

    Œuvre d'un grand peintre Venezuelin, cette toile a été offerte à l'attaché économique US au Venezuela par le Gouverneur maduriste de la province de Carobobo. Elle symbolyse les liens étroits que le Venezuela souhaite nouer avec les USA.

     A noter, jusqu’ici, le terme est assistance et non intervention, ne remettant pas en compte la légitimité du gouvernement, mais bien ses méthodes et/ou leurs résultats.

    Discours de Maduro devant l'AG de l'ONU

    Discours de Maduro devant l'AG de l'ONU

    A l'ONU, deux vote ont eu lieu qui posent la question d’une assistance à apporter ou non  au Venezuela, avec l’accord ou contre la volonté du gouvernement. Cette assistance comprend deux volets, l’aide d’urgence directe, aliments médicaments….. L’autre concerne le droit de mener une enquête exhaustive dans le pays, concernant le respect des Droits Humains, en particulier les droits politiques de la population.

    Le Vote à l’Assemblée Générale est le Second dans le temps. J’en donne les résultat en premier, puisqu’il montre comme se positionne et est perçu dans le Monde, ce pays, le Venezuela, dont le gouvernement, est résolument contre l’apport d'une assistance  via l'ONU considérée comme une ingérence.

    Tableau des votes à l'AG

    Tableau des votes à l'AG

    Nous voyons qu’avec 93 votes pour, 16 contre et 17 abstentions, et autant pour les absents, une écrasante majorité s’est déclarée en faveur de cette intervention.assistance

     

    Nicolas Maduro a prononcé son discours devant une AG désertée, ce qui a permis à son nombreux entourage (2 à 3 x plus que le nombre de sièges prévu pour chaque délégation) de trouver plus de sièges vaquants que nécessaire, et d’alimenter une faible « claque ».

    Mais en plus Maduro, fanfaron, comme à son habitude, à un moment du discours, s’est présenté en tant que Secrétaire Général des Pays non Alignés, ce qui est vrai, mais aussi comme leur porte-parole, un porte parole qui ne fait pas l’unanimité, comme le montre le tableau ci-dessous.

    J’ai repris la liste des pays non-alignés  et réalisé un tableau, avec leur votes respectifs. Pour, Contre, Abstentions et absents ainsi que 3 (pays) que je n’ai pas identifiés.

    Voici le résultat :

    Voici la liste des 120 pays membres du Mouvement des non-alignés

    • Afghanistan Afrique du Sud Algérie°°° Angola Antigua-et-Barbuda xxx Arabie saoudite Azerbaïdjan Bahamas xxx Bahreïn Bangladesh Barbade xxx Biélorussie Belize xxx Bénin xxx Bhoutan °°° Bolivie xxx Botswana Birmanie Brunei °°° Burkina Faso °°° Burundi Cambodge xxx Cameroun xxx Cap-Vert xxx Ch ili Colombie xxx Comores xxx Congo xxx Corée du Nord Côte d’Ivoire xxx Cuba Djibouti xxx Dominique xxx Égypte Émirats arabes unis Équateur Érythrée xxx Éthiopie °°° Fidji xxx Gabon Gambie Ghana Grenade xxx Guatemala Guinée xxx Guinée-Bissau xxx Guinée équatoriale xxx Guyana Haïti xxx Honduras Inde °°° Indonésie Irak °°° Iran Jamaïque Jordanie °°° Kenya xxx Koweït Laos °°° Lesotho xxx Liban xxx Liberia xxx Libye xxx Madagascar xxx Malaisie Malawi xxx Maldives xxx Mali xxx Maurice xxx Mauritanie xxx Mongolie Maroc  Mozambique xxx Namibie °°° Népal °°° Nicaragua Niger xxx Nigéria °°° Oman Ouganda  xxx Ouzbékistan xxx Pakistan (Palestine ?) Panama Papouasie-Nouvelle-Guinée xxx Pérou Philippines °°° Qatar République centrafricaine  xxx République démocratique du Congo xxx République dominicaine Rwanda Saint-Christophe-et-Niévès xxx Sainte-Lucie xxx Saint-Vincent-et-les-Grenadines xxx (Sao Tomé-et-Principe?) Sénégal xxx Seychelles xxx Sierra Leone Singapour Somalie xxx Sri Lanka °°° Soudan Suriname xxx (Swaziland ?) Syrie Tanzanie xxx Tchad xxx Thaïlande Timor oriental xxx Togo xxx Trinité-et-Tobago xxx Tunisie xxx Turkménistan xxx Vanuatu xxx Venezuela Viêt Nam °°° Yémen Zambie xxx Zimbabwe xx

     

    32 pour 14 contre 15 abstentions Le reste (57) n’a pas voté ou fait partie des trois (pays) que je n’ai pas identifié dans la liste.

    Cela montre que si les pays qui sont contre l’assistance se retrouvent majoritairement parmi les pays non alignés, la prétention de Maduro : être le porte-parole de l'ensemble des pays non-alignés at autres opprimés de la Terre, semble pour le moins exagérée. Il est peut-être le secrétaire de l’association, mais pas un leader incontesté qui rassemble autour de lui le soutient unanime de ces 120 pays. Au contraire.

     

    A Genève au Conseil des Droits de l’Homme

    POUR 23 :

    Afghanistan, Allemagne, Australie, Belgique, Brésil, Chili, Corée, Croacie, Equateur, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Georgie, Hongrie, Islande, Japon, Mexique, Panama, Pérou, Royaume Unis, Rouanda, Suisse, Ukraine

    CONTRE 7 :

    Pakistan, Burundi, RDC, Chine, Cuba, Égypte, et Venezuela

    Ce sont abstenu  17:

    Côte d’Ivoire, Angola, Arabie Saoudite, Éthiopie, Irak, Kenya, Kirghizistan, Mongolie, Népal, Nigeria, Philippines, Qatar, Tunisie, Togo, Émirats Arabe Unis, Sénégal et Afrique du Sud

     

    Qu'est-ce que cela présage.

    Premier pas : Maduro a annoncé que les délégués seraient les bienvenus... Ce qui écarte pour le moment l'option "intervention humanitaire" forcée et militarisée....

    A suivre donc

     

    Anne W

    Heureusement Chavez veille sur le Venezuela plus grand que nature (et plus gonflé aussi). (campagne électorale de maduro)

    Heureusement Chavez veille sur le Venezuela plus grand que nature (et plus gonflé aussi). (campagne électorale de maduro)

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    20 septembre 2018 4 20 /09 /septembre /2018 14:46

    Compte-rendu de la conférence de presse du Mardi 18 septembre 2018

    Video en Espagnol de la Conférence

    Hier, soir j’étais en train de terminer la mise au point du texte que j’ai écrit sur le voyage en Chine de Maduro. Un travail fait à partir de différentes sources, écrites, où visuelles quand j’ai trouvé en ligne la vidéo de la conférence de presse que Maduro a donné mardi à propos de ce voyage. Comme mon principe est de remonter à source originelle d’un sujet, le « ce sont eux qui le disent » ou du moins au plus près possible de cette source et que j’étais frustrée par le manque d’informations concrètes issues de sources indépendantes qui pouvait donner un regard sur les contenus et modalités des accords conclus, je décidai de visionner cette vidéo et d’en transcrire l’essentiel pour qu’elle puisse servir de base de réflexion au lecteur intéressé.

    Le cas de ce voyage, était un exemple typique de la difficulté d’un travail de recherche qui implique la confrontation de plusieurs sources indépendantes pour en dégager les zones de recouvrement, les points communs. Dans ce cas précis, il apparaissait que tous avaient les mêmes sources, qui donnaient peu d’informations concrètes, et ne changeait que par l’emballage donné à cette information restreinte.

    Je publie donc en premier le résultat de cette approche de ma source originelle

    Pour éviter une déception au lecteur, à l’issue de mon visionnage, j’ai compris que si il y avait peu d’informations, c’est parce que Maduro, lui-même et son gouvernement en donnaient en fait fort peu et que tout le reste relevait de leur emballage.

    Par contre j’ai ramassé une collection de nouvelles questions sur le thème de la Chine colonialiste ou puissance à vocation multipolaire ? De nouveau fil à suivre qui passent par la Nouvelle Route de la Soie et le concept fondateur de la géopolitique de Xi Jingping : « Une humanité, un foyer commun, un destin commun » dont la Route que j’appellerai ici du nom qui lui est plus couramment donné de « Une ceinture une route »

    J’ai déjà fait remarquer que actuellement et depuis la disparition de leurs grands stratège du 21ème siècle les USA ne jouent plus aux échecs, mais bien au Poker et au Monopoly, la Russie est le grand joueur d’échec actuelle, alors que la Chine elle, joue au jeu de go où il s’agit en gros de conquérir des territoires par encerclement. Dans ce conteste la notion de ceinture prend un sens fort.

    Quoiqu’il en soit cette visite à une dimension de géostratégie mondiale dans cette guerre des Trois Empire où la Chine entend bien devenir la puissance dominante, celle qui dicte aux autres peuples le sens de leur destin. L’autre en jeu est la traduction concrète de ces accords en terme de « Bonne Vie » pour le peuple du Venezuela en gardant en tête que là, avant de penser à la Bonne Vie, ce peuple qui souffre aujourd’hui du pourrissement d’une situation qui l’atteint dans toutes les dimensions de son existence de la crise des pénuries à la crise morale, en passant par son morcellement politique général qui empêche « à gouche » comme à « droite » une unité de lutte, aspire aujourd’hui, en général plus à une amélioration immédiate de ces conditions de survie, ce qui est pour beaucoup une condition de vie ou de mort, un soulagement immédiat de sa souffrance avant de penser plus loin. Il semble bien que c’est ce que les accords avec la chine vont lui apporter. Mais à quel prix ? L’avenir nous de dira.

    Avertissement : j’ai essayé d’être le plus neutre possible, mais je ne peux pas m’empêcher de laisser transparaître dans les annotations mon immense mépris pour Maduro. Parce que les questions que je me pose concernent le « Monde que je voudrais voir exister, contribuer à faire exister » et que ni Maduro, ni Xi Yinping ne vont en ce sens. Ô que bien du contraire. A mes yeux Maduro joue ici le rôle du corbeau dans la fable écrite à son intention par la renarde Chine » Cela est mon opinion engagée. J'ai néanmoins retranscris fidèlement ses paroles.

    Le voyage en Chine de Maduro

    La conférence de presse du 18 septembre

     

    Moi, (Maduro), j’adopte totalement la doctrine de destin commun pour l’humanité qu’expose le Président Xi Jinping

     

     

    Je me suis limitée à retraduire l’essentiel, ce qui concerne strictement la relation Chine-Venezuela passant les passages relatifs à d’autres thèmes, questions de journalistes hors sujet et les début et la fin où Maduro s’exprime essentiellement au sujet de la relation Venezuela-Colombie. Si l’enjeu n’était pas le déclenchement d’une guerre réelle avec la douleur réelle et les destructions concrètes qui en résulteraient, ce petit jeu de guéguerre de cour de récréation où chacun joue à en rajouter pour prouver que c’est l’autre le méchant n’intéresserait plus personne.

    Je souligne certains aspects, pour leur importance en soi et/ou parce que ce sont ceux qui m’ont interpellée et que je mets en évidence dans le texte qui suivra.

     

    Bla, bla, bla…. Colombie, coup d’état, magnicide….

    Minute 13…

    Il fait remarquer qu’il a été de nombreuse fois en Chine (une dizaine) qu’il connaît très bien la Chine, et que cette fois il a été reçu, au plus haut niveau, avec les honneurs ! Les plus grands honneurs qu’il ait jamais vu accorder à un chef d’état vénézuélien en visite en Chine.

    Bla, bla de altissimo et plus altissimo nivel.

    Minute 15 .premier fait rencontre avec le directeur de la corporation Pétroli ère de Chine pour mettre en pratique la production du million de barils qui sera quotidiennement exportée vers la Chine.

    […] il nous avoue qu’il a ressenti une solidarité de frères. La Chine connaît les efforts héroïques du peuple vénézuélien pour affronter la crise. Elle connaît également très bien le Nouveau Programme de Récupération Économique (NPRE) – Croissance et Prospérité. La Chine a une vision très optimiste des perspectives de ce programme.

    Nous avons signé 28 accords. Ils s’ajoutent aux 700 projets qui sont déjà en développement.

    Liste des Accords

    - Accords de financements pour la croissance de la production pétrolière. Sous égide du président exécutif de la China National Petroleum Corporation (CNPC), qui est déjà dans le pays pour veiller au bon développement du projet. (Une rencontre a eu lieu hier entre ce directeur et entre autres la vice-présidente exécutive Delcy Rodriguez et le récent directeur de PVDSA, (Entreprise pétrolière nationale du Venezuela))

    - Signature d’accords miniers pour le développement de l’extraction de l’or. Important pour la création de richesses et la Récupération Économique.

    - Accord pour le renforcement des industries de base : fer, aluminium

    - Accord pour améliorer le système de distribution et d’entreposage des médicaments.

    - Accords qui incluent le Venezuela dans le projet Une Ceinture- Une Route (Nouvelle de la Soie) que « la Chine est en train de promouvoir comme sa principale politique actuelle. »

    - Accord en matière de communication. Actualisation de la CANTV (fournisseur internet)

    - Accords pour le lancement d’un quatrième satellite Guaïcaïpuro, de communication, un satellite ultra moderne. En matière d’Internet, de téléphonie , télévision, réseaux sociaux. « Le Venezuela va pouvoir avoir son propre réseau social, par exemple »

    - Accords relatifs au plan d’échanges interculturels Chine-Venezuela pour les quatre prochaines années.

    - Accords sur le programme d’échanges éducatifs 2018-2023, enseignement technique et enseignement spécialisé en « talents humains » La Jeunesse vénézuélienne voit assuré son cursus universitaire, celui de post-graduat, de spécialisation dans les plus hautes technologies en Chine même.

    - Accords en matière de Défense et Sécurité. Pour l’exécution de la seconde phase d’un programme de protection , Avec des systèmes de caméra, de communication de haute technologie pour en Centre de commandement (dont l’acronyme m’échappe)

     

     

    Il a assisté à une réunion au Centre International de Commerce de Chine, en préssence de sa toute-puissante (poderoso, poderosa, un mot, une notion qui revient sans cesse, de même que superpuissance, plus haut niveau, suprêmes honneurs, nous verrons par la suite que cela a son importance) directrice, à laquelle participaient également des entrepreneurs vénézuéliens et chinois pour constituer le Comité d’Entreprises Chino-vénézuélien... Côté vénézuélien était présent le général Quevedo directeur de PVDSA et côté chinois un puissant entrepreneur. Et le Venezuela bénéficie d’une invitation spéciale pour la Foire Mondiale de Commerce de Shanghai qui aura lieu en novembre. La le Venezuela sera représenté par un puissant Stand avec 5OO exportateurs vénézuéliens, de l’entreprise privée qui représenteront toute l’offre exportable du Venezuela avec le plus large soutien du gouvernement. Maduro veillera lui-même aux besoins de chacun individuellement ainsi que à la logistique, billets d’avions, hôtels, etc.

    La Chine va faire une offre d’achats pour un montant de plus de 2O milliards de dollars. La Chine a le marché interne le plus puissant du monde, auquel le Venezuela va s’articuler.

    Et le Venezuela va participer à la construction et au financement de la Grand Route Commerciale Globale de la Chine (et Maduro se la pète, et pas qu’un peu, il se voit déjà triomphal sur La Route de l’Immense Marché Chinois. )

    Là Maduro va dire des choses forts importantes, fin de la 25ème minute. Les clés sont là :

    « L’avantage de la Chine sur l’empire du Nord, c’est qu’elle établit ses relations en termes d’égalité, de respect, de coopération avec les pays du Sud, avec ses frères du Sud . La Chine n’intervient pas dans les affaires internes de notre pays. La Chine n’agresse pas les pays du Sud. La Chine ne cherche pas des changements de gouvernements ou des changements de régime. La Chine cherche un monde de destin commun, comme le dit le président Xi Jinping. Moi, jadopte totalement la doctrine de destin commun, qu’expose le président Xi Jinping pour l’humanité. Je l’assume comme partie de la doctrine du monde pluripolaire, de la diplomatie de paix bolivarienne. J’y souscris complètement, dans tous ces concepts. Parce que l’humanité doit être une grande communauté de destin partagé, de paix, de coopération, de dialogue interculturel, de dialogue inter-religieux, de dialogues de civilisations. Et la Chine est un grand exemple, qui peut se faire super-puissance du 21ème siècle. La Chine est la grande super-puissance du 21ème siècle et en même temps elle noue des relations de respect, d’égalité, de bénéfice mutuel, de fraternité avec les peuples du monde. »

     

     

    […] puissance, plus hauts niveaux et blablabla : le petit Nicolas joue dans la cours des grands. Coño ! […]

    « La Chine va nous aider, avec les meilleurs chercheurs, les meilleurs scientifiques. Dans la réalisation Programme de Récupération Economique Croissance et Prospérité. […] bla bla réunion avec les plus grands experts mondiaux, avec les sages chinois qui ont dirigé le miracle chinois … » qui ont expliqué à Maduro et compagnie chaque détail du développement économique chinois depuis 1949.

    Une autre clé sur le thème Ingérence ou Assistance ?

    « ls ont avalisé les nouvelles politiques fiscales et monétaires du Venezuela. Nous allons avoir au Venezuela une Commission Permanente de Conseil du plus haut niveau du centre de recherche économique du Conseil d’État Chinois et nous allons également avoir une Commission du plus haut niveau de la Banque de Développement Chinoise pour réaliser l’agenda bolivarien, pour le plan de croissance??(inaudible) ? Nous allons avoir les meilleurs du monde. »

     

    Passage sur son voyage, étape Istambul et allusion au repas pris dans le restaurent le plus luxueux de cette ville et ses gros cigares personnalisés, ce qui a déclenché un scandale dans les réseaux sociaux, par les vidéos diffusées. C’est hors sujet. Pas par contre cet orgueil qu’il manifeste quand il nous dit qu’il s’est assis sur le siège d’un sultan cela est tout à fait dans le sujet. « Le sultan Maduro », m’ont-ils appelé alors »

    Retour au bercail, … bla, bla, bla.

     

     

     

    Un monde commun, un destin commun en marche ?

    Un monde commun, un destin commun en marche ?

    Questions des Journalistes

     

    « La visite en Chine, les accords conclus coïncident avec le caractère parfait du Temps de Dieu. Nous sommes bénis par Dieu »

    Maduro

     

    (retranscription essentielle, non exhaustive, certaines questions même si elles sont intéressantes sont complètement hors sujet, j’ai choisi de ne pas les retranscrire ici, même si j’ai écouté avec attention certaines des réponses de Maduro)

    - 1)Le premier intervenant est un journaliste chinois d’une chaîne de télévision chinoise en Espagnol. Il veut savoir en quoi la Chine va pouvoir contribuer au développement du programme de récupération économique vénézuélien ?

    Maduro : La Chine pourra aider en TOUT. Avec la Chine le Venezuela a construit une relation qui a traversé les épreuves des différentes étapes de la révolution bolivarienne. Les étapes de vaches grasses et les actuelles étapes de vaches maigres,

    […], et deus ex machina, Dieu débarque. Les accords avec la Chine sont une manifestation de la perfection du du temps, du moment divin. « Le temps de Dieu est parfait . Et la visite en Chine, les accords conclus coïncident avec le caractère parfait du temps de Dieu.

    Personne ne va redresser le Venezuela à sa place, le Venezuela se relèvera grâce à ses propres efforts, « un pays se relève par les efforts et le travail de ses co-nationaux, de ses citoyens, de ses citoyennes ». Et si le Venezuela a réussi à résister à la guerre économique, bla bla, c’est grâce aux efforts de son peuple, miraculeux et héroïque.

     

    - Journaliste 2 du Figaro : La production pétrolière du Venezuela a chuté dramatiquement, vous annoncez que vous allez la doubler, comment comptez-vous y parvenir ?

    Maduro : « Effectivement il y a eu une clique de corrompus à la tête de PVDSA qui a créée un dommage moral, un dommage à la capacité de travail et a détruit du point de vue opératif, technologique, productif notre principale industrie. Mais avec la nomination du général Quevedo à la tête de PVDSA nous avons entamé un processus de récupération. » Maduro lui a donné un an, jusqu’au 20 août de l’année prochaine pour doubler la production de pétrole. Et pendant cette période il faut parvenir au but donné, la production d’un million de barils quotidiens supplémentaires « avec des investissements chinois, avec des investissements des entreprises mixtes, avancer, c’est le Plan ; et nous avons différents fronts de travail.

    - Le Front International est très important. Les investissements chinois, russes et Européens en général... étasuniens… il y a un front de travail international.

    - Le Front des investissements nationaux des entreprises. Nous avons signés, il y a deux semaines, 14 accords de service avec 14 entreprises vénézuéliennes dans le but d’augmenter la production de 500 000 mille barils.

     

    Et quelques « ay que » (ou « n’y a qu ‘à en français) plus tard :

    - Un autre grand front est celui des travailleurs de PVDSA, les brigades productives ouvrières. Les travailleurs se sont engagés face à Maduro à mettre en œuvre un plan de récupération de puits  et à les mettre en service. « Nous allons croître, nous allons y arriver. Avec une vraie, nouvelle PVDSA. Avec une vraie roja rojita (couleurs du chavisme) PVDSA honnête » Cela grâce à un véritable esprit révolutionnaire, socialiste, chaviste.

    Petit passage de déversement de haine envers les « corrompus » qui selon lui ont coulé PVDSA.

     

    Journaliste 3, Nex York Times  qui en bon étasunien pose ses questions en Anglais :elles concerne les conspirateurs au sein de l’armée et le rôle révélateur joué par la presse New-Yorkaise, yankee suprématie quand tu nous tiest. Elles sont hors sujet t.

    Journaliste 4, Chinoise accompagnée de son traducteur chinois lui aussi, elle représente un journal chinois du monde des affaires: Son but, dit-elle, est de montrer dans son journal le vrai visage du Venezuela, Estimé Monsieur le Président.

    1) Nous sommes actuellement dans un monde en paix, alors que les USA ont entamé une guerre économique contre la Chine, contre le monde entier. Dans ce contexte du point de vue de Maduro, que signifie la coopération Chine Venezuela. Pour la Chine ? Pour le Venezuela ?

    2) Nous savons que le président Xi Jinpoing a impulsé la création Une ceinture-Une Route (la Nouvelle Route de la Soie) . Au yeux de certains il s’agit dun nouveau colonialisme. ? Qu’elle est l’opinion de Maduro à ce sujet ?

    Maduro : En ce qui concerne la première question, il est vrai qu’il y a une guerre économique dans le monde. Et le Venezuela est victime de cette guerre économique « Modestement, en Amérique Latine, le Venezuela est victime d’une guerre économique bestiale. Contre notre monnaie, contre nos finances, contre notre entreprise pétrolière et une guerre commerciale interne pour chaotiser l’approvisionnement, les prix,et détruire les revenus des travailleurs. Notre réponse à la guerre économique est structurelle, c’est l’activation d’un programme structurel, profond. Et la réponse vénézuélienne à la guerre économique est le programme de récupération économique Croissance et Prospérité. Et la relation avec la Chine signifie une relation avec une super-puissance, qui est en train de donner sa propre réponse à la guerre économique dans le monde. Et la réaction de la Chine a été de s’ouvrir au monde, convoquer le monde » La Chine a convoqué l’Afrique elle pourrait aussi se réunir avec la Celac, la communauté des 33 états d’Amérique Latine qui pourraient se rendre en Chine, selon Maduro, pour envisager le futur les relations des vingt ou trente prochaines années entre la Chine et l’Amérique Latine et Caraïbe. Il ajoute que la relation avec la Chine est une relation extraordinaire, nécessaire et naturelle.

    « En ce qui concerne la deuxième question le Plan de la Ceinture et de la Route, c’est un plan pour un développement partagé.

     

    C’est un plan pour l’avenir d’une humanité partageant un destin commun.

     

    Colonialisme selon Maduro :

    Personne ne peut assimiler ce Plan à aucun type de colonialisme. Le colonialisme, c’est ce qu’ils ont fait en Libye, ils l’ont détruite, ils l’ont envahie ; ils l’ont détruite et ils l’ont laissée à l’abandon. » Ce qui a provoquée une hémorragie de migrants qui traversent la méditerranée, qui meurent ou qui cherche une opportunité en Europe. Cela c’est du colonialisme. Qui a fait cela ? L’OTAN ; les USA. Colonialisme, c’est ce que fait le FMI contre l’Argentine. Il développe. Ce que fait le néo-libéralisme, cela c’est du colonialisme, le pire colonialisme économique qui puisse exister. Alors que le Plan de la Ceinture et de la Route est un projet de développement et de libération. « C’est ainsi que je le vois moi, c’est un pan de développement partagé, de libération et de construction d’un destin commun. C’est ma réponse ».

     

    Journaliste 4, une journaliste de Venevision, chaîne privée de télévision vénézuélienne.

    1) Que répondez-vous à ceux qui affirment que le Venezuela sortira des accords conclut en Chine endetté et hypothéqué.

    2) Quel sont les perspectives du Plan de récupération économique mis en œuvre depuis presque un mois ? Que va-t-il se passer avec le prix de l’essence. Quel sera le rôle joué par le Carnet de la Patrie (pour rappel, carnet qui donne accès aux services sociaux de l’état) dans l’approvisionnement en essence ?

    3à Question qui concerne la déclaration du président de l’OEA Almagro concernant une intervention qu’il souhaite au Venezuela. (Hors sujet)

    Je vais me concentrer sur ce qui concerne les relations avec la Chine, au sens large.

    Maduro : « La première réaction invariable de l’opposition quand il se rend en Chine est de dire que la Chine n’aime pas le Venezuela. Et après, quand des accords sont conclus, que nous obtenons un soutien économique et financier, ils disent que nous nous sommes endettés, et hypothéqués. Alors qu ‘avec la Chine, nous avons des relations financières vertueuses. Et les schémas d’accords financiers que nous avons avec la Chine ne génèrent pas de dettes. Le Venezuela doit le savoir. La Chine ne nous prête pas 15 milliards de dollars et établit un document, une reconnaissance de dette . Tout l’argent que la Chine prête au Venezuela est payé avec du pétrole. Il ne génère ni dette, ni hypothèque. Il génère du développement. C’est un système vertueux. La Chine n’impose pas de conditions comme le fait le Fond Monétaire International ou comme le fait la Banque Mondiale. » Réduction des pensions, dépense publique, etc on connaît la recette.

    La réponse aux autres question concerne des sujet strictement vénézuéliens ou venezuelo-colombiens.

     

    Journaliste 5 : une journaliste anglaise de Reuters.

    Question 1, elle concerne un accord qui n’a pas été évoqué ici, il concerne la participation accrue de la Chine dans une entreprise mixte d’exploitation du pétrole, Petrosinovensa, dont la Chine a acheté 9,9 % des parts en plus des 40 qu’elle possédait déjà.. (Que je sache le montant de cette vente n’a pas été rendu public et c’est entre autre ce que veut savoir la journaliste moi aussi, ainsi que les modalités de payement).

    2) Elle veut également savoir si lors de cette rencontre en Chine le Venezuela a obtenu une nouvelle période de grâce pour régler le montant de ces dettes impayées (20 milliards de dollars selon plusieurs sources concordantes). Et de quelle durée serait cette période.

    Maduro : En ce qui concerne Petrosinovensa, le Venezuela a obtenu un accord très favorable, sur base de la Loi Organique des Hydrocarbures, écrite et dictée par Chavez (en fait le respect le plus minimaliste de cette loi qui veut entre autres que la participation étrangère reste minoritaire, ici, elle sera de 49,99 %) et ensuite approuvée par l’assemblée nationale. « Nous avons obtenu un accord très important. d’association. La visite du président de la corporation Pétrolière Chinoise CNPC et d’autres autorités pétrolières va nous permettre d’avancer » Il ajoute que cet investissement n’est pas un simple investissement financier, il a pour but d’arriver à la production d’un million de baril par jour, ce qui demande un investissement partagé entre Chine et Venezuela de 5 milliards de dollars au cours de l’année à venir . «  L’argent on est en train de l’obtenir »

    Question de la dette subsistante : la relation avec la Chine est très claire. Et selon Maduro, le Venezuela est un bon payeur.. Il a démontré au cours de ces dernières années très difficiles sa capacité à respecter ses engagements envers la Chine, et ses engagements internationaux. Au cours de la semaine qui vient nous apprendrons si la Chine et le Venezuela réactivent leurs fonds communs d’investissements.

    Il n’a pas donné de réponses claires aux question de la Journaliste et je resterai frustrée parce que justement en écoutant cette conférence, j’espérais trouvé des réponses à ces questions là et d’autres du même genre, que j’avais cherché en vain au cours de mes précédentes recherches.

    Ensuite, il ne sera plus question de la Chine.

     

     

    Ce texte, les enjeux qu’il recèle, sont aussi des enjeux globaux, ils concernent le choix d’un monde à venir, ils nous concernent tous. C’est notre monde, c’est notre avenir. Et je n’ai pas été consultée par Xi Jiping pour l’élaboration d’un projet commun, d’un sens commun, auquel, sur base de ce partage de responsabilité, chacun de nous, humain, devrait l’être consultant puisqu’il s’agit de déterminer notre devenir commun.

    C’est aussi le premier texte d’une série. Les suivants concernant ma réaction aux prises de positions et actions de Maduro, ce qu’est notre Avenir Commun selon Xi Jinping et le rôle joué par Une Ceinture- Une Route dans ce projet et bien sûr la recherche de réponse à la question

    Colonialisme or not colonialisme ?

    Et que signifie réellement ces projets, cette idéologie et leur mise en œuvre, pour la vie réelle, concrète de personnes réelles.

     

     

    Transcription Anne Wolff

    Les plus grands Honneurs

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    21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 09:14

    Le déroulement des élections au Venezuela, hier, selon le point de vue de l’officialisme ou selon celui de l’opposition semblaient être la descriptions de deux évènements distincts.

    L’officialisme a son habitude était triomphaliste : une grande fête de la démocratie, une journée historique, une participation qui promet d’être un record. Alors que cette journée de scrutin se serait déroulée sans incidents, dans la sérénité.

    La droite par contre insistait sur les centres de votation déserts, le triomphe de l’abstentionnisme et les multiples manifestations de rejets de Maduro. Ainsi que sur toutes les infractions commises par l’officialisme à la Constitution, aux lois électorales et aux accords de campagne conclus avec les 3 autres candidats. Étaient dénoncés tous les incitants à voter, illégaux ou illégitimes, utilisés par le Frente Amplio.

     Rien de très original, puisque la vie politique du Venezuela est sans cesse décrite par ce double discours, et que à la question qui ment, on peut la plupart du temps répondre que les deux parties mentent.  Les deux appliquent avec constance la méthode Goebbels, un mensonge indéfiniment répété devient une vérité. Sauf que dans ce cas, se retrouvent, en général, en présence deux « vérités » antagoniques et qu’il n’est pas toujours facile de dégager la réalité qui se cache derrière ces deux narrations.

    Pourtant cette fois la version de la droite se confirme :

    Les résultats officiels de l’élection

     Nicolas Maduro Moros : 5.869.123  votes

    Henri Falcon : 1.832.603

    Javier Bertucci : 935.561

    Reinaldo Quijada :34.836

    Ceci est un cuisant échec pour Maduro qui annonçait une participation massive, et visait et annonçait un score de 10.000.000 de voix en sa faveur.

    Or les quelques 8.672..123 participants représentent moins de 43% des 20 et quelques millions d’électeurs et Maduro est réélu avec moins de 30% de votes en sa faveur. C’est aussi 40% de moins que le nombre de votes qu’il avait obtenu en 2013.

    Mais cela n’a en rien perturbé le triomphalisme des « gagnants » qui doivent avoir des crampes aux zygomatiques, à force d’avoir affiché tout au long de la journée d’hier un sourire forcé.

    Qu’est-ce que cela augure pour l’avenir. Rien de bon.

    Non seulement le manque de respect par le Frente Amplio de Maduro des accords signés avec les autres candidats a  déjà amené Henri Falcon à se joindre à tous ceux qui d’avance refusaient de reconnaître le résultat de cette élection. Les irrégularités dénoncées concerne tant la mise en œuvre du processus électoral  de la part du Conseil National Electoral que l’utilisation des moyens de l’état par Maduro pour mener sa campagne. A ce cela se sont ajoutées les irrégularités constatées au cours de la journée d’’hier :  la plus flagrante était la présence des « punto rojo » (plusieurs centaines) à proximité des centres électoraux, parfois même jusque dans leur enceinte, alors qu’il avait été décidé qu’ils ne pouvaient se trouver à moins de 200m de ces centres. Les « punto rojo’ sont les stands du PSUV, outils de propagande, considéré par l’opposition comme des moyens de pression, où les électeurs pouvaient faire enregistrer leur « Carnet de la Patrie », la carte magnétique qui donne accès aux programmes sociaux et recevoir leur récompense, le plus souvent sous forme de caisse Clap, précieux colis de nourriture pour un peuple qui a faim. Les autres dénonciations concernaient les pratiques douteuses d’incitation au vote : des électeurs harcelés, voir menacés par des soutiens de Maduro., qui venaient les chercher chez eux, avec des véhicules pour les transporter jusqu’aux centres de votation. Les dénonciations concernent également le « vote assistés », quand des membres su parti accompagne l’électeur jusque dans l’isoloir.

    Autant de  pratiques  qui violent les accords sur les élections signés par les différents candidats, mais aussi la loi électorale et la  Constitution.

    Mais la réponse du « Frente Amplio » est que cela présence des Punto Rojo, sont des incidents sans importance puisque cela n’aurait aucune incidence sur le choix du votant. Ce qui montre surtout la désinvolture avec laquelle ils trahissent leurs engagements.

    Une question récurrente face au triomphalisme Maduriste, et a la conviction avec laquelle le clan au pouvoir refuse de reconnaître l’existence du moindre problème au Venezuela, alors que les pénuries, la corruptions, la contrebandes et autres prévarications sont une réalité flagrante, le quotidien des gens d’en-bas    «:Croient-ils à leur propres mensonges ? Il semble que oui. » Mais dans quelle sphère coupée du peuple vivent-ils ?

    Une chose en tout cas est certaine, c’est que cette faible participation et Maduro qui est très loin des 10 millions de voix annoncé, décrédibilise compétemment ses prétentions et sa réélection.

    Les gouvernements progressistes d’Amérique Latine ont forcé l’admiration en étant élus aux premiers tous des élections avec des taux de participation avoisinant les 80%. Lors du scrutin de décembre 2012, Hugo Chavez avait été réélu avec 56,07 % des voix alors que le taux de participation atteignait 80,56% des électeurs. Faut-il en dire plus pour mesurer le chemin parcouru ?

    Maduro peut prétendre avec une grande arrogance, qu’aujourd’hui le leader maximo du Chavisme, c’est lui. La vérité, c’est qu’aujourd’hui le Grand Leader du chavisme, reste Chavez. Et que seul peut prétendre lui succéder un peuple entier, avec un pouvoir populaire devenu la première force politique du pays ; « Todos somos Chavez ». C’est tout le contraire qui s’est produit depuis que Maduro est au pouvoir puisque le pouvoir est toujours plus concentré dans les hautes sphères de l’état, et qu'un régime d’exception, indéfiniment prolongé, transformé en règle permet au Président de gouverner par décrets dans de nombreux domaines.

    Je suis tout de même assez hallucinée, après avoir regardé plusieurs meetings de campagne de Maduro, lassants par leur répétitivité… les mêmes mises en scènes, les mêmes scénarios, les même textes, régurgités avec la fausse spontanéité d’un acteur consommé… tous cela à force finissait par me faire douter. Malgré les centaines d’articles, nouvelles, opinions, analyses, les dizaines de vidéos avec une grande majorité de sources chavistes qui confirmaient la grave crise dans le pays, à force d’entendre Maduro répéter, à grands frais, que tout allait pour le mieux dans le meilleur des pays, et que les problèmes qui subsistaient seraient résolus d’un coup de baguette magique quand il serait réélu avec 1O millions de votes, je finissais par douter. Non de la véracité de mes sources, mais de leur caractère significatif.  On peut dired e tout cas, que s’il avait dirigé le pays avec la même compétence et les mêmes moyens (démesurés) consacré à la propagande, le Venezuela serait effectivement le meilleur pays du monde.

    Le rôle de la propagande en politique, cela ne concerne pas que le Venezuela. Et c’est vrai qu’elle peut avoir un pouvoir de manipulation redoutable. Si je ne lisais quotidiennement les témoignages de contributeurs d’Aporrea, chavistes fidèles et fiables qui décrivent une situation catastrophique, j’aurais pu, comme tant d’autres bien plus prestigieux que moi, me laisser prendre aux mensonges du régime, et prendre toutes les assertions de l’opposition pour les mensonges malveillants d’une opposition frustrée et malveillante. Or s'il y a mensonge de la part de l'opposition, ce n'est pas quant à la réalité de la catastrophe, qu'elle instrumentalise à souhait,lmais bien dans sa prétention d'être touché par un malheur du peuple qui la sert dans son projet de reconquête du pouvoir.

      La propagande officialiste, elle est envahissante,  omniprésente, elle utilise autant les deniers et moyens de l’état, que les outils du PSUV et de Somos Venezuela. Etat et parti apparaissent souvent comme une seule et même entité qui ne semble prendre en compte, comme « population du Venezuela », que la partie du peuple qui les soutient.  L’enjeu de l’élection pour Maduro, c’était de pouvoir perpétuer la version d'un soutien majoritaire, et c’est raté. Pourtant hier, le triomphalisme était toujours de rigueur dans les rangs de l’offiicialisme, pour qui le déni de réalité semble devenu un outil de propagande supplémentaire.

    Il faut attendre de nouveaux développements pouvoir voir quel va être le scénario qui prendra le dessus, parmi ceux qui ont été proposés. Dans le cas où Maduro se maintiendrait au pouvoir, les solutions sont soit une ouverture à un gouvernement de coalisation avec la partie de l'opposition qui se prêterait au jeu, soit l’adoption de la main dure avec une féroce répression de l’opposition et de la dissidence. Les autres options envisagent tous les moyens de le dégager par la force. Alors que le candidat Henri Falcon qui refuse de reconnaître les résultats, appelle à l’organisation d’un nouveau scrutin pour le mois d’octobre.

    Aujourd’hui sera donc un jour décisif. Ce soir à l’heure vénézuélienne, nous en saurons plus sur le tour que prennent les évènement, y compris la manière dont le nouveau régime va transformer ce cuisant échec en victoire éclatante. Nous en saurons également d’avantage sur les stratégies mises en œuvre par l'opposition dure et sa capacité de mobilisation, alors que d’ores et déjà une partie d’entre elle appelle à la rébellion et à l’intervention de ceux qui d’avance refusaient de reconnaître le résultat du scrutin, les USA, ll’UE, l’OEA et lune majorité de pays de la région réunis sous le nom de Groupe de Lima. Et bien sûr, ce  qui m'intéresse particulièrement, ce sont les réactions de la dissidence (chavistes, autres gauches et communalistes) et la faculté qu'elle aura de s'organiser en mouvement de résistance et d'autoconstruction de la Commune.

    Bientôt le Venezuela va se réveiller et affronter cette nouvelle journée qui suscite bien des inquiétudes

    Anne W

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    19 mai 2018 6 19 /05 /mai /2018 16:06

     

     

    Demain auront lieu les élections présidentielles au Venezuela. J’ai décrit les tendances que j’ai vu se dégager parmi les chavistes, autres gauches et communalistes vénézuéliens. Il y a les officialistes, inconditionnels de Maduro, et ils restent nombreux. Leurs motivations sont diverses. Il y a certainement parmi eux une large base de militants sincères persuadés d’être du bon côté pour poursuivre l’œuvre de Chavez, ce qui m’ennuie, c’est que beaucoup d’entre eux ont un langage de fanatiques après lavage de cerveaux…. Le socialisme, la révolution, le petit jésus et la Mission sacrée de faire partager La Vérité, la seule, l’unique dont serait détenteur de droit divin, le Parti Socialiste Unifié du Venezuela. Cela ils le disent sans vergogne, Maduro, Varela, Delcy Rodriguez et autres pontes du régime et du parti : Ils détiennent la Vérité et ont pour Mission de la faire partager. Et les militants de répéter le catéchisme du Parti.

    Nous n’avons aucun moyen fiable de connaître l’importance réelle de cette partie de la population. S’il y a eu récemment une grande opération d’encartage nationale du PSUV, le récit d’une dame chaviste, membre du PSUV, habitant un quartier de classe moyenne dans lequel son appartenance lui a souvent causé des problèmes avec ses voisines de l’opposition. Ce matin-là en sortant de chez elle, qu’elle ne fut pas sa surprise de voir ces mêmes voisines faire la file pour obtenir leur carte du Parti(‘PSUV) certainement par conviction politique, mais bien pour des intérêts clientéliste. 

    Alors que d’autres s’y sont infiltrés, y compris d’ex anti-chavistes notoires, jusque dans les plus hautes sphères. Cela ce n’est pas spécifique au Venezuela, partout les partis au pouvoir ;  voient débarquer des transfuges et autres opportunistes, qui ne sont là que parce que cela leur semble être le meilleur chemin pour réaliser leur plan de carrière et/ou d’enrichissement personnel.

    C’est bien triste, mais depuis quelques années, alors que le pouvoir s’est concentré toujours d’avantage entre les mains des plus hautes sphères du pouvoir exécutif, et du président, alors que tous les rouages de la corruption en sont venus à être un mode de fonctionnement du système, à toutes les échelles, forcément le PSUV, a concentré un bon nombre de membres qui sont là par intérêt et autres mauvaises raisons. Et il y a beaucoup de chance pour qu’ils figurent parmi ceux qui répètent le catéchisme du Parti avec la plus grande conviction.

    Une chose est certaine, c’est que si une grande partie de la population est plongée dans la plus sombre misère, lors de réunion du parti, nous voyons des assemblées de bien nourris, qui pètent la santé.

    Je regardais hier une vidéo dans laquelle Diosdao Cabello, le second du régime, affirmait à une journaliste de la BBC, qu’il n’y a pas de misère au Venezuela, etc… derrière lui quelques dizaines de militants à qui il demande : « Vous avez faim », et tous en chœur : « NON ! ». Beaucoup de vénézuéliens de « a pie », de la base, et parmi eux de nombreux chavistes et autres, se demandent s’il est vraiment possible que les dirigeants du pays ignorent à ce point la situation réelle. Et c’est récurrent, il n’y a pas de misère au Venezuela, martèlent-ils tous avec une immense conviction. Maduro parlent même d’hypersensibilité, ou d’autoflagellation de la part des révolutionnaires qui osent critiquer ou poser des questions à ce sujet.  Mensonge éhonté ou déni de réalité ? De toute manière, ni l’un ni l’autre n’est acceptable.

    Il y a également énormément de jeunes parmi les nouveaux fanatiques du parti. Des Jeunes qui n’étaient pas nés, où à peine quand Chavez a accédé au pouvoir. Ces jeunes pour la plupart sont des brigadistes de « Somos Venezuela », qui se présente comme un parti à part entière, mais qui soutient inconditionnellement Maduro, et fonctionne plutôt comme une organisation du PSUV.

    Ce sont les Brigadistes de Somos Venezuela, qui étaient chargés de la mission de parcourir chacun des foyers de détenteurs du Carnet de la Patrie, la carte magnétique qui donne accès aux services sociaux du pays. Un pays dans lequel le salaire minimum ne suffit pas à assurer les besoins basiques d’une famille pour une seule journée, et où la majorité des familles dépendent des bons et dons en nature de l’état, comme la fameuse caisse d’aliments, les Claps, pour leur survie.

    Et toujours, il a ce jeu ambigu de Maduro et ses sbires, qui cultivent l’ambiguïté, les 17,5 millions de carnétisés de la Patrie, sont souvent instrumentalisés comme des soutiens du régime. Et nous voyons chaque jour les opérations de propagandes menées pour fidéliser cette clientèle. Celle qui remue l’opinion ces jours-ci, c’est la promesse faite par Maduro d’accorder un prix, un bon financier aux détenteurs du Carnet de la Patrie qui iront voter demain. Et ils doivent faire la preuve de leur « civisme », en enregistrant leur Carnet lorsqu’ils iront voter.

    Sa campagne était également pleine de promesses, de logements gratuits clé en main (Mission Vivienda) et autres avantages directs, des promesses bien sûr qui ne pourront être tenues qu’à la condition qu’il soit élu.  J’ai traduit un de ces meetings de campagne, pour que chacun puisse se rendre compte par !soi-même ; les autres meetings que j’ai visionnés, se déroulaient tous selon le même plan, avec les mêmes recettes. Le clientélisme à grande échelle ne fait aucun doute.

    Oui, Tous (99%) sont d’accord pour le dire : demain, Maduro, sera élu pour un nouveau mandat, que cela leur plaise ou non. Avec combien de voix et quel taux de participation ? Il vise les 10 millions de voix, du jamais vu, pas même Chavez… Mais Maduro - Je suis le grand leader du Chavisme aujourd’hui – semble parfois prétendre qu’il serait bien plus chaviste que Chavez lui-même… sauf que…

     

    Nous nous rappelons de ce nouveau « Grand Timonier », aux côtés de Chavez, dans des postures de soumission, d’éternel second… il ne la ramenait  pas à l’époque, et nous nous souvenons qu’une fois que Chavez l’avait désigné comme héritier, il avait juré, à genou, sur l’épée de Bolivar : « Comuna o nada ». La commune ou rien. !

    Cette promesse, il l’a trahie. S’il avait tenue, aujourd’hui, il ne se présenterait pas comme le leader maximissimo du Chavisme, qui se permet de tourner le dos au peuple quand il jure son engagement, qui gouverne par décrets[i] dans le cadre d’un régime présidentiel d’une urgence indéfiniment reconduite. Président qui distribue dilapide pour les besoins de sa campagne, l’argent obtenu en hypothéquant les ressources naturelles du pays, mais qui se comporte comme si cette générosité provenant de sa poche. Souvent revient la question du coût de cette campagne, et de l’origine des fonds. Et nul doute que l’argent de l’état en est la principale source. Un vrai scandale !

    S’il  n’avait été parjure :

     Il serait aujourd’hui en symbiose avec un peuple souverain, et ensemble, ils pourraient dire : « Aujourd’hui, nous sommes tous les leaders du chavisme ! ».

    Il serait comme Chavez porté par la base et non imposé par les hautes sphères du parti qui n’a fait aucune élection interne pour le choix du candidat. La Peuple a perdu du pouvoir. Le pacte qu’on lui propose aujourd’hui, le donnant-donnant à la Maduro : « Tu me donnes ton vote, et moi, j’ai les pleins pouvoirs pour m’occuper de tout le reste. »  Où est le protagonisme là-dedans ?

    Je suis vraiment curieuse de voir le résultat des élections demain. Je sais que demain, beaucoup de gens iront voter pour que la participation soit suffisamment significative pour délégitimer toute tentative d’intervention extérieure.

    Parmi eux ceux pour qui il est aussi impossible de voter pour Maduro, que pour l’opposition, pour eux un seul parmi les candidats constitue une alternative cohérente, Reinaldo Quejada, le candidat de UPP89, soutenu par le mouvement socialiste et chaviste, qui a rompu avec le PSUV, dont il était membre fondateur Marea Socialista. Il existe bien sûr d’autres mouvements alternatifs qui veulent poursuivre le projet communal de pouvoir populaire. Mais les autres n’ont pas pu, pas voulus ou n’ont pas été autorisés par le Conseil National Electoral à se présenter – comme ce fut le cas pour Marea Socialista[ii] ou le Frente Amplio National Bolivariano, communaliste). Le but de ce candidat est de rendre visible, le courant de pouvoir populaire qui se démarque de Maduro, et de catalyser les processus qui permettront de continuer l’organisation de ce pouvoir populaire après les élections.

    Ce que vont éclairer les élections, demain, c’est de montrer un peu plus clairement le poids que représente actuellement chaque tendance (opposition comprise)[iii], pour celles qui participeront au scrutin. Il existe d’autres mouvement qui remettent en avant le Pouvoir Populaire comme celui qui doit devenir le premier Pouvoir du Venezuela, c’est leur devenir futur qui m’intéresse.

    Les jeux sont faits, rien ne va plus.

    Ce rien ne va plus, je vais m’y intéresser à présent. Des troubles venant de l’opposition à la solde des USA et de l’extrême-droite du pays et de la région sont attendus et redoutés, puisqu’il semble que la seule solution tolérable pour les USA au Venezuela, soit une guerre civile, suivie d’une intervention humanitaire…

    Se déroule en ce moment une mutinerie, dans la prison de l’Hélicoïde, quartier général de la Sebin, service de renseignement de la Police du Venezuela, police politique pour certains, et il se fait que celui qui mène cette révolte, relayée par CNN n’est pas un inconnu, il s’agit de Lorent Saleh, leader étudiant d’extrême-droite de la tentative de coup d’état de 2013, actuellement emprisonné à la Sebin. Hasard, ou partie d’un plan de déstabilisation ? Je penche pour la deuxième version.

    Anne W

     

     

     

     

     

     

     

    [i] Parmi ces décrets, celui qui, le 24 février 2016 officialise la création de « la Zone de Développement Stratégique National de l’Arc Minier le l’Orénoque » un territoire de plus de 110 000 kilomètres carré  (12% du territoire du pays), décret 2 248, Gazette Officielle N° 40 855. Un projet qui envisage la surexploitations des ressources naturelles du pays, diversification des sources de la rente. Un décret qui s’accompagne d’autres, un changement de Régime Fiscal, qui viole tous les principes de la Constitutions de 1999, en laissant le président décider d’exonérations d’impôts à sa guise, et qui s’accompagne d’une Loi d’Investissements Etrangers, des mesures qui devraient être intégrés à la nouvelle Constitution. Ce sont des thèmes sur lesquels je reviendrai après les élections, s’ils sont toujours pertinents. Je voudrais mettre en évidence tant les aspects qui concerne le désastre global intrinsèque au Grand Extractivisme, que le caractère ‘Vende Patria » de la Loi d’Investissements Etrangers, et cette panoplie de décrets et propositions de loi, qui livre les ressources naturelles du pays aux transnationales Russes, Chinoises, US, Canadiennes. Je voudrais également montrer les similarités qui existent entre la « loi hypothèque »  du Honduras et les mesures prises par Maduro… Deux faces similaires, les mêmes avancées néolibérales.

     

    [ii] Personnellement je suis communaliste, de ce communalisme qui se fonde dans l’assemblée des habitants sans distinction d’appartenance politique ou d’origine. Mais j’ai aussi un immense respect pour le travail accompli par Marea Socialista, en particulier à travers la plate-forme contre l’Arc Minier de l’Orénoque, mais aussi pour le site coordonné par ses membres Aporrea,, pour l’audit qu’ils ont réalisé de la société pétrolière nationalisée PVDSA, mettant en lumière des détournements de fonds pour un montant de 500 millions de dollars et je pense qu’à terme, leur commune et la mienne ne sont pas incompatibles.

     

    [iii]  Les Evangéliques sont à prendre très au sérieux. 5OO millions dans le monde, 70 millions aux USA, La famille Bush, comme Bill Clinton ou Al gore, sont membres de différentes branches de l’église évangélique Ils sont également un des piliers du soutien à Trump Si la conversion de Bush semble avoir été motivée par des raisons électoralistes, il est permis de s’interroger sur une église d’une importance telle, que s’y convertir peut faire basculer en votre faveur les résultats de élections

    . Il semble que le « néomessianissme  sécularisé » imposé par Bush qui investit les USA d’une puissance divine a  fait des émules, puisque ce schéma se retrouve dans la campagne de Maduro qui se présente comme étant investi personnellement de la puissance divine. Mais revenons aux évangéliques, qui ont de nombreux adeptes au sein de l’armée du Venezuela, qui ont présenté un candidat aux élections présidentielles de Costa Rica.  En 2008, il y avait déjà 40 millions d’évangéliques en Amérique Latine et leur nombre grandit rapidement. Voilà, je voulais surtout attirer l’attention sur cet évangélisme prosélyte dur (il y a deux églises évangéliques à moins d ‘un KM l’une de l’autre dans mon quartier), C’est une multinationale religieuse au succès  grandissant et qui a très clairement la vocation de jouer un rôle politique déterminant sur la scène politique internationale. Je suis aussi attentive aux parallèles à la doctrine évangélique développés par Maduro, élu de Dieu, chargé de la Mission de diffuser La Vérité, et apôtre de sa propre théorie de la Prospérité.

     

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    17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 11:55

     

    Quelques réflexions sur ma traduction du Discours de fin de campagne de Maduro

     

    Après ma traduction du dernier show de la campagne électorale de Maduro, il me reste un sentiment de malaise. On ne peut pas traduire sans un certain degré d’empathie avec l’auteur ou le(s) sujet(s) de paroles dont il s’agit de rendre le sens avec la plus grande fidélité possible. Et la traduction d’une vidéo, demande beaucoup plus de concentration, et amène plus d’implication émotionnelle que celle d’un écrit.  

    Ici je vais plutôt analyser des moments et modes de la mise en scène de ce grand show politique du 21ème siècle, les éléments politiques et autres aspects plus idéologiques, je reviendrai dessus par la suite, comme par exemple ce que sont les fameuses zones économiques spéciales que Maduro instaure ici en Aragua et ailleurs,au sujet de  l’origine des moyens qui servent à financer cette campagne couteuse, et de son usage immodéré des médias et autres moyens de l’état pour promouvoir sa campagne. Il faut également revenir sur l’aspect clientéliste de cette campagne, quand il fait miroiter (‘entre autres incitants) – dans tous ses meetings – un prix pour les détenteurs du Carnet de la Patrie qui iront voter :

    “Todo el que tenga carné de la patria tiene que votar, eso es dando y dando. Estoy pensando en darle un premio al pueblo de Venezuela que salga a votar ese día, con el carnet de la patria”[i],

    “Tous ceux qui ont le Carnet de la Patrie doivent voter. C’est donnant donnant. Je pense à donner un prix au peuple du Venezuela qui ira voter ce jour-là, avec le Carnet de la Patrie »

     Cette citation date du 28 avril, mais il va la répéter tout au long de sa campagne. Pour en avoir visionner plusieurs meetings, on voit bien que la recette de base est établie une fois pour toute, que les mêmes paroles et attitudes se répètent de la convocation de Chavez au début, à celle de Dieu à la fin, et Nicolas Maduro qui se la pète au milieu.. C’est vérifiable, si j’ai traduit la vidéo d’un de ces meetings, c’est bien pour que chacun puisse vérifier de ces propres yeux et écouter de ses propres oreilles.

    Où est le Pouvoir Populaire, qui est un Pouvoir établit par la Constitution de 1999, dans ce donnant-donnant qui relève plus du commerce que de la politique.

    Ajoutons que pour les besoins de l’analyse, en plus des idées, ce sont les gestes, les mises en scène, les modes de prises de vue, les plans sur le public qui interviennent comme éléments éclairants. Encore qu’ici « éclairant » me semble déplacé, puisque je me sors de ce boulot avec une nausée morale, dont j’ai du mal à me défaire.

    J’ai été aidée ce matin par une vidéo rafraîchissante de Gonzalo Gomez,, membre du mouvement Marea Socialista, membre fondateur d’Aporrea, interviewer alors qu’il participait à une réunion d’un réseau international anticapitaliste à Buenos Aires.

    Le réseau a formulé une déclaration conjointe qui réfute à la fois l’agression impérialiste au Venezuela, autant que le régime de Maduro. Et qui appelle les vénézuéliens à voter dimanche. En ce moment c’est assez général, les chavistes, la gauche et autre communalistes appellent à aller voter dimanche. Marea Socialista soutient le candidat Reinaldo Quijada, mais surtout envisage le travail de réorganisation et conquête de pouvoir populaire dans le long terme, un travail qu’ils n’ont jamais cessé de mener, l’aspect électoral n’étant pas un but en soi.

    Marea Socialista, courant influencé par le trotskisme, qui en son temps a participé à la formation du PSUV (Parti socialiste Unifié du Venezuela), initié par Chavez, a toujours conservé sa singularité et se démarque aujourd’hui clairement du Parti et de ses tendances néo-staliniennes. Comme quoi, les vieilles querelles n’ont pas fini de retentir. Même si elles ont changé de nature.

    Cela m’a amenée à faire un détour par La Commune en France, une des organisations qui participait au Réseau Anticapitaliste International, où dans un texte, j’ai trouvé quelques citations intéressantes. Formulées pour le cas particulier de la France, elles ont une portée générale, qui illustre une situation mondiale un moment de l’histoire, ère d’hybridations improbables et de plus grande confusion :

    « Dans ce contexte très spécial où crise des institutions, crise des représentations politiques, crise sociale et crise économiques s’entrelacent et s’entrechoquent et se ramènent au fond à une même cause, naissent des créatures politiques hybrides et improbables […] dans une atmosphère de débâcle générale. »

    C’est valable aussi pour la Belgique ou le Venezuela. Dérive stalinienne du régime, mais l’intronisation divine du président le rapproche également des monarchies de droit divin, difficilement acceptable, même dans notre Royaume de Belgique, avec une famille royale catholique, le contrat politique est laïque. Et en France on en parle même pas, il est carrément laïciste… Soit. Les dirigeants du Nicaragua, les Murillo, officiellement de gauche, eux aussi insistent sur le fait qu’ils sont de bons chrétiens. Personnellement j’y vois plus une stratégie politique, alors que l’actuel Pape, est un lifting du Vatican sont il faut conquérir les bonnes grâces, ou au moins ne pas se faire un ennemi.

    Mais ramener le petit Jésus à toutes les sauces, y compris celle de son propre sang… A l’heure de tous les nettoyages sociaux, cela me choque et m’interpelle, cela m’inquiète aussi.

    Qualifié le PSUV d’organisation néo- Stalinienne il y a des raisons pour cela, mais que penser quand le dirigeant de ce courant, Nicolas Maduro, en appelle à ce que « le sang sacré du Christ rédempteur baigne le Venezuela et lui donne la victoire et lui donne la paix ».  C’est vrai cela m’a perturbée, je ne suis pas trop connaisseuse en matière de Bondieuseries, mais quand même. Le socialisme et sang du Christ Rédempteur, il s’agit bien d’un hybride improbable.[ii] l’image me semble malheureuse pour un pays qui subit la menace d'une guerre civile sanglante et/ou d’une dévastatrice invasion militaire. Elle est résolument incompatible avec l’idée que je me fais du bonheur et inappropriée dans la mentalité comme dans la bouche d’un chef d’état socialiste. Et tout cela sous le sourire idiot de Chavez en poupée gonflable… Je trouve cela, pour le moins de très mauvais goût.

    Mais beaucoup d’aspects de ce show font preuve de mauvais goût, Il y a des moments où on se retrouve carrément à la Fête de la Musique des Beaufs : Maduro et Ciilia accoutrés « classes moyennes, le dimanche de barbecue », et quelques-uns des « VIP »  à l’avenant, les quelques pas de danse… cela tiendrait la route, si l’on ne savait pas que la pauvre Cilia n’est pas obligée de porter tous les jours une casquette ridicule pour les besoins du look de campagne. Maduro a dit d’elle qu’elle était aussi belle qu’une start d’’Hollywood. En tout cas en d’autres occasions, elle a prouvé qu’elle en avait les accessoires dans sa garde-robe.

    Et si Nicolas portait cette ridicule chemise verte informe, nous pouvons apprécier les efforts de son coiffeur, fini le noir de noir du président proche de la jeunesse, cette fois, le capilliculteur a produit assez de cheveux blancs pour symboliser la maturité de Maduro, dont les cheveux blanchissent sous le joug de la présidence. D’ailleurs non content d’avoir balancé sa casquette dans la foule à son arrivée en vedette, Maduro, à un moment, va rentabiliser cet investissement de marketing politique, peu après la 45ème minute « Toi si, tu as les cheveux blancs, comme moi », il fallait qu'il la place, mais il oublie de finir l’anecdote qui l'introduit. … Cela c’était pour les costumes et quelques détails de la mise en scène

    Je l’ai fait déjà remarquer hier, un autre « détail » de cette mise en scène qui m’a interpellée, c’est le moment ou Nicolas Maduro va se « présenter à 40mn43. Il était sur le Ponton face à la foule, il se détourne et parle, face aux VIP et dos au peuple :

    « Vous me connaissez, je suis Nicolas Maduro Moro. Vous me connaissez et vous savez ce dont je suis capable. Vous savez que je ne suis plus ce débutant, qui, il y a cinq ans, suis venu chercher votre soutien, je ne suis plus un candidat débutant, non…Maintenant je suis un président MADURO (mûr), capable, engagé, qui a appris à aimer le peuple toujours d’avantage, qui comprend toujours d’avantage la conscience et la force du peuple et qui est prêt, si vous me faites président, Si Vous Votez Pour Moi le 20 Mai, Si Vous Votez Pour Nicolas Maduro Moro, je suis prêt à donner ma vie entière pour la protection et la vie du peuple entier du Venezuela. Je le jure.

    Et à ce moment, il lève la main pour jurer, toujours face aux VIP, et c’est après ce moment seulement qu’il va se retourner vers le peuple: :

     ainsi je le jure face à vous,

     cette fois ni une pose, ni le geste de la main levée, non, ennui et désinvolture… c’est ce qui me vient quand il se passe alors la main dans les cheveux…. Vous pensez que ce sont des détails… moi pas. Pas quand on replace cela dans son contexte général. Celui d’une grossièreté récurrente et de manifestations de mépris du peuple.

     Dans le registre de la grossièreté, un exemple dans ce même discours, tout au long duquel il parle à la foule en utilisant, ustedes, la forme polie, mais quand il appelle  à ce que chaque membre du parti aille chercher un autre votant, il interpelle une dame dans la foule :

    44mn08 : « Toi  Femme, (Tu, Mujer !) tu as la Carte du PSUV. Tu sais déjà quelle est la personne que tu vas amener pour voter ? »   Ni Madame, peut-être un peu guindé, ni surtout Compaňera, comme cela se fait entre membre d’un parti de gauche…

     

    Ensuite on peut se poser des questions en se basant sur le fait que dans un meeting d’une telle importance, tout est écrit à l’avance, pesé, mot pour mot, mais je n’irai pas par là, pas maintenant. Ici il est question de mise en scène et de jeu d'acteur. Il y aurait encore beaucoup à dire mais je voudrais m’attaquer aux zones économiques spéciales, un sujet des sujet que j’aimerais approfondir, Comme les zones franches,les RED du Honduras et autres noms qu’adoptent les enclaves néolibérales qui occupent des pays dont l'état a abdiqué d’une partie plus ou moins grande de leur souveraineté.  . Retenez que, ici, dans ce discours de campagne, il en fait l’annonce, il a décrété les Zonings Industriels d’Aragua Zones Economiques Spéciales placées sous autorité absolue et unique du gouverneur, la foule applaudit, je crois qu’elle n’a pas vraiment compris.

    Une autre remarque, dans les quelques meetings que j’ai regardés, je suis frappée chaque fois par la jeunesse des participants, une majorité doivent avoir autour de 18 ans et donc beaucoup ne sont pas encore en âge de voter et sont nés avec l’arrivée au pouvoir de Chavez. C’est un public très différent de celui que rassemblait Chavez, qui présentait une grande diversité dans les âges et les origines. Mais j’ai vu en d’autres occasions de ces jeunes réellement embrigadés, répétant le discours convenu de la révolution, comme le font les bons élèves des lavages de cerveaux. le même discours que répètent aussi beaucoup d'adultes. Je l'ai dit déjà, vers l'âge de seize ans j'ai fait un petit stage dans une organisation stalinienne, la leçon que j'en ai tiré, c'était de me remettre à étudier pour que jamais personne ne puisse me manipuler politiquement;

    Voilà, pour le reste, chacun peut juger par lui-même,

    Anne W

    PS : toujours le même climat dans mes lectures vénézuéliennes, chez les chavistes « critiques »,  autres gauches et communalistes, ce qui domine, c’est la trame de fond d’inquiétude face à la menace d’intervention militaire. Si certains cherchent des réponses dans le déni, d’autres sont préoccupés par la manière d’y faire barrage avec ou sans Maduro.

     

     

    [i] Le Carnet de la Patrie est indispensable pour recevoir les différentes aides des programmes sociaux du gouvernement. Toutes les données sociales des personnes et des familles sont collectées pour « faciliter » le déroulement des programmes, alors que les quelques 100 000 jeunes brigadistes embrigadés de Somos Venezuela (petite sœur du PSUV) sont censés visiter chacun des foyers de carnétisés, un par un. Certains mettent en évidence des caractères hybrides de ce Carnet qui font qu’une inscription dans les programmes sociaux se doublent au moins en partie d’une allégeance au moins tacite régime et à son parti PSUV. Après il faudrait approfondir, mais il est clair que dans le discours politique officiel, les 17,5 millions de Carnétisés, sont présentés comme des soutiens du régime, Alors que dans ce pays en état de pénurie aggravée, prendre le Carnet est pour beaucoup une question de survie (même pas vraiment garantie, encore une autre histoire)  Des sources Açoréennes laissent entendre que ce fameux prix pour les carnétisés qui iront voter, serait un bon de quelques millions de bolivars, pas de quoi nourrir son chat.  De même que procéder à la mise en œuvre des programmes sociaux du gouvernement par intermédiaires des organisations du Parti est ambigu et manque d’éthique….

    Et moi, je manque de temps pour approfondir chacune de ses questions dont chaque aspect compose le tableau confus du Venezuela actuel. Ma méthode est donc de collecter des infos sur un sujet donné, de les recouper et de traduire les textes qui articulent et approfondissent ces données, quand je les découvre, ce qui a un côté aléatoire.

    [ii] D’un goût douteux et bien pire. Autre détour, la totale hier, après avoir fini de traduire Mat’dùro, je suis tombée sur un texte que j’ai hésité à relayer Diagnostiquer l’Occident : il est atteint du trouble de la personnalité sadique (TPS) malgré ou à cause de sa trop grande pertinence alors qu’en plus je venais de recevoir moralement ce bain de sang du christ. L’auteur Andre Vltchek avait déjà retenu mon attention, présent sur le terrain de révolutions de couleur, il confirmait que celles-ci, après avoir mis en évidence les leaders de la souveraineté populaire, dans leur deuxième phase de reprise en main par les disciples de Gene Sharp « faisait disparaître ces dirigeants » du mouvement spontané. Dont ceux avec qui Vltchek avait noué des relations d’amitié. Ces propos sont très durs, ils font froid dans le dos, mais ce sont les paroles d’un témoin – que je ne qualifierais pas de privilégié - des champs de bataille du 21ème siècle. Et ce témoignage, sauf à vouloir s’enfoncer dans le déni de réalité, est précieux.

    Cela fait longtemps que cette culture de la souffrance, même si j’ai réussi à souvent m’y soustraire me semble un des grands obstacles spirituels à la construction d’un monde plus harmonieux, plus heureux… et donc que Nicolas Maduro Moro  utilise cette image-là, précisément, en ce contexte singulier, n’augure rien de bon pour l’avenir du peuple vénézuélien, qui serait déjà bien content d’avoir de l’eau pour se doucher, alors que les coupures d’eau se multiplient et se prolongent à travers tout le pays.

     

     

     

    [1] Le Carnet de la Patrie est indispensable pour recevoir les différentes aides des programmes sociaux du gouvernement. Toutes les données sociales des personnes et des familles sont collectées pour « faciliter » le déroulement des programmes, alors que les quelques 100 000 jeunes brigadistes embrigadés de Somos Venezuela (petite sœur du PSUV) sont censés visiter chacun des foyers de carnétisés, un par un. Certains mettent en évidence des caractères hybrides de ce Carnet qui font qu’une inscription dans les programmes sociaux se doublent au moins en partie d’une allégeance au moins tacite régime et à son parti PSUV. Après il faudrait approfondir, mais il est clair que dans le discours politique officiel, les 17,5 millions de Carnétisés, sont présentés comme des soutiens du régime, Alors que dans ce pays en état de pénurie aggravée, prendre le Carnet est pour beaucoup une question de survie (même pas vraiment garantie, encore une autre histoire)  Des sources Açoréennes laissent entendre que ce fameux prix pour les carnétisés qui iront voter, serait un bon de quelques millions de bolivars, pas de quoi nourrir son chat.  De même que procéder à la mise en œuvre des programmes sociaux du gouvernement par intermédiaires des organisations du Parti est ambigu et manque d’éthique….

    Et moi, je manque de temps pour approfondir chacune de ses questions dont chaque aspect compose le tableau confus du Venezuela actuel. Ma méthode est donc de collecter des infos sur un sujet donné, de les recouper et de traduire les textes qui articulent et approfondissent ces données, quand je les découvre, ce qui a un côté aléatoire.

    [1] D’un goût douteux et bien pire. Autre détour, la totale hier, après avoir fini de traduire Mat’dùro, je suis tombée sur un texte que j’ai hésité à relayer Diagnostiquer l’Occident : il est atteint du trouble de la personnalité sadique (TPS) malgré ou à cause de sa trop grande pertinence alors qu’en plus je venais de recevoir moralement ce bain de sang du christ. L’auteur Andre Vltchek avait déjà retenu mon attention, présent sur le terrain de révolutions de couleur, il confirmait que celles-ci, après avoir mis en évidence les leaders de la souveraineté populaire, dans leur deuxième phase de reprise en main par les disciples de Gene Sharp « faisait disparaître ces dirigeants » du mouvement spontané. Dont ceux avec qui Vltchek avait noué des relations d’amitié. Ces propos sont très durs, ils font froid dans le dos, mais ce sont les paroles d’un témoin – que je ne qualifierais pas de privilégié - des champs de bataille du 21ème siècle. Et ce témoignage, sauf à vouloir s’enfoncer dans le déni de réalité, est précieux.

    Cela fait longtemps que cette culture de la souffrance, même si j’ai réussi à souvent m’y soustraire me semble un des grands obstacles spirituels à la construction d’un monde plus harmonieux, plus heureux… et donc que Nicolas Maduro Moro  utilise cette image-là, précisément, en ce contexte singulier, n’augure rien de bon pour l’avenir du peuple vénézuélien, qui serait déjà bien content d’avoir de l’eau pour se doucher, alors que les coupures d’eau se multiplient et se prolongent à travers tout le pays.

     

     

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    16 mai 2018 3 16 /05 /mai /2018 12:49
    Venezuela : disours de fin de campagne de Nicolas Maduro (+ traduction)

    Je pense que vous montrer ce que dit Maduro et comment il le dit permettra à chacun de se faire sa propre opinion. Par la suite je ferai un commentaire séparé, parce que tout de même…. Je vous le dis tout de suite, je ne suis pas neutre, et franchement, peut-être que certains trouverons cela génial, mais moi, Chavez en poupée gonflable avec le sourire d’un idiot de village, CELA NE PASSE PAS ! je vous livre ma réaction spontanée « Putain, la honte ! » Ma traduction est neutre, pas toujours mes remarques, constats, introductions d’un passage… Désolée, c’est plus fort que moi… .  A vous de voir, à vous de tirer vos propres conclusions.

    J'ai très certainement laissé des fautes d'orthographe et autres coquilles, mais le discours de Maduro est retranscrit dans son intégralité...

    Malgré tout j’ai visionné quelques vidéos de cette campagne, j’ai choisi celle-ci, puisqu’il s’agit de la fin, point culminant, de la campagne présidentielle, les autres sont à l’avenant.

     Indications : Pour la première fois, la voix de Maduro se fait entendre à la 17mnO7. Tout ce qui précède est essentiellement visuel, musical, ou slogans de propagande chantés, clamés par d’autres. Du chauffage de foule. Et pourtant si parlant ! Mais c’est à la  19ème minute que Maduro commence son discours. Il valorise le peuple d’Aragua, c’est à partir de la 22ème minute que commence le discours électoral proprement dit.

    Première partie : Chauffage de foule (mn 0 à 14mn07)

    Minutes O à 5

    La présentatrice (il s’agit de la transmission télé de cet acte) présente l’événement, pendant que les « animateurs musicaux qui sont des éléments incontournables des shows de Maduro scandent « Vamos Nico ! ». A ce moment intervient le présentateur de campagne (bonimenteur de foire ?) ,qui introduit le candidat. : » Le candidat du peuple Nicolas Mâââduroooo !!!! » Les musiciens reprennent « c’est certains tous nous sommes Maduro ». Maduro fait son entrée, accompagné de sa femme (comme toujours) Cilia Flores, Première Combattante du Pays. Au bout de quelques seconde d’un accueil digne d’une célébrité du show bizness, il lance sa casquette – rouge - dans la foule en délire et se met à esquisser quelques pas de danse.

    Les deux s’avancent sur la passerelle qui rentre dans la foule, pendant que des canons envoient de gros confettis aux couleurs du Venezuela (je pense à ceux qui vont devoir nettoyer tout cela après).

    3mn 30 Maduro prend des jumelles qui se trouvaient opportunément sur place pour évaluer la foule, bonheur béa.

    Suit un passage visuel et musical, chanson à la gloire de Maduro qui conduit le peuple de victoire en victoire.

    Mn 5 à 10

    (Le candidat n’a toujours pas prononcé un mot, la chanson continue… 5mn59, Maduro danse ! entouré de son groupe de propagande musicale attitré. No comment. 8mn30, le candidat n’a toujours pas prononcer un mot, gros plan sur « Hugo Chavez » présent sous forme de … poupée gonflable !  D’un goût plus que douteux. (Au secours !) , et cela oui cela me ferait vraiment mal de me taire…. Pauvre Hugo, instrumentalisé de si ridicule manière).

    9mn et quelques secondes, le bonimenteur refait son apparition « Gracias compaňeros ! Vive la musique ! […]  Ara…Ara Ariba ! (debout) Araguaa !. Patati, patata   Maracay ! Le plus profond du cœur de la patrie.

     Qui va gagner le 20 mai ? » et il tend le micro vers la foule, toujours en délire : Maduro. ! « Qui gagne ? Maduro, répond la foule.: « Maduro, le peuple gagne, le Venezuela gagne, la Patrie gagne ! » hurle le bonimenteur qui poursuit « Samedi, samedi 11, demain dimanche, c’est la fête des mères. Applaudissements pour la mère de la patrie. Que d’amour, demain nous devons tous sortir pour défendre le 20 mai, à la mère patrie. La mère patrie, il faut l’aimer ! ,La mère Patrie, il faut en prendre soin ! La mère patrie, il faut la défendre ! Tous, massivement nous devons aller voter le 20 mai. Pour notre souveraineté, pour notre indépendance, pour ce peuple héroïque et victorieux. Levez la main : 5 millions vont voter pour le candidat de la Patrie. Levez deux mains : 10 millions vont voter pour le candidat de la patrie. Combien de votes ? la foule 10…Combien de votes ? 10 (millions). Slogan des 1à millions de votes

    11mn à

    Bonimenteur : « 10 millions de votes et l’Avenue Bolivar déborde d’amour du peuple ». Ensuite il introduit le gouverneur d’Aragua qui va prononcer quelques mots, il demande de l’applaudir Marco Torre.. 11mn47, le gouverneur prend la parole, il hurle : « Chavez vive vive ! Indépendance et patrie socialiste !...Comment est le moral (des troupes) ! (la foule hurle en réponse) Que vive la Patrie ! Que vive le Pouvoir Populaire ! Que vive notre géant et aimé Hugo Rafael Chavez Frias ! Que vive notre président ouvrier protecteur d’Aragua Nicolas Maduro Morooo, Le commandant !,Bienvenu à l’Aragua puissante… Aragua fer de lance de la Révolution ! A l’Aragua aimée de notre géant Chavez !

    13mn05 ;; le gouverneur continue à hurler. « Pourquoi allez-vous aller voter ? Vous allez voter pour la patrie., vous allez voter  pour les missions, les grandes missions[1] (je  souligne), pour le pouvoir populaire, pour les Claps [i]  (Pour la UVC ? le terme reviendra plus tard, si quelqu’un sait ?) Vamos Nico ! Vamos Nico !... Et avec vous, le protecteur d’Aragua, notre président ouvrier, Nicolas Maduro Morôô « 

    Gros plan sur Maduro… nous en sommes à 14 minutes 16 et il n’y a encore rien eu d’autre que du chauffage de foules.

    Fin de la première partie,

     

    [1]Les missions sont les Programmes Sociaux, alimentaires, de soins, de logement...

     

    [i] Caisses de  quelques - pauvres -  provisions distribuées par le gouvernement pour compenser un salaire minimum qui équivaut, à trente œufs, même plus 1kg de poulet ou de fromage… Les claps sont distribuées aux détenteurs du Carnet de la Patrie, sauf que : souvent la distribution se fait « entre amis »,  qu’elles arrivent irrégulièrement, en partie pillées et que même complètes leur contenu farine OGM du Brésil, résidu lacté « lait » sans valeur nutritive du Mexique, un litre d’huile, un paquet de riz, trois Kilos de lentilles, de la mayo…. Je n’ai pas la liste en tête, mais pas il n’y beaucoup plus et alors que pour des familles entières la caisse Clap est la partie la plus substantielle de leur alimentation. Tout pour un régime alimentaire équilibré.

     

     

     

     

    Caiise Clap principale alimentation du peuple de base
    Caiise Clap principale alimentation du peuple de base

    Caiise Clap principale alimentation du peuple de base

    14mn17 Entrée en scène de Maduro. 

    Nouvelles chansons de propagande à la gloire de Maduro (bien faites, rien à dire), Exemple de paroles  « Je vous apporte la bonne nouvelle, le monde entier sait que le 20 mai, le gagnant est Maduro […] L’homme qui représente l’espérance et l’avenir, c’est le président ouvrier, homme d’idéal pur, fils de Bolivar, de Chavez,[…] »

     Partie visuelle (que je commenterai plus tard)

    17mn07 Pour la première fois on entend la voix de Maduro, fondue dans la chanson « Que vive la révolution bolivarienne »

    18mn  Le chanson se termine sur quelques slogan à la gloire de Maduro et de sa prochaine réélection Retour du bonimenteur : {…] nous allons écouter le candidat des humbles, le candidat du peuple, le candidat de la prospérité économique, le candidat de la patrie, de la souveraineté, de l’indépendance. Une ovation d’amour pour Nicolas Mââduröôôô ôôô !

    Tonton Lapin invite à voter pour Maduro

    Tonton Lapin invite à voter pour Maduro

    14mn17 Entrée en scène de Maduro.  Nouvelles chansons de propagande à la gloire de Maduro (bien faites, rien à dire), Exemple de paroles  « Je vous apporte la bonne nouvelle, le monde entier sait que le 20 mai, le gagnant est Maduro […] L’homme qui représente l’espérance et l’avenir, c’est le président ouvrier, homme d’idéal pur, fils de Bolivar, de Chavez,[…] » Et bien sûr « Le 20 mai 10 millions de votes pour Maduro » Maduro accompagne le chanteur, arpente le ponton toujours silencieux

    17mn07 Pour la première fois on entend la voix de Maduro, fondue dans la chanson « Que vive la révolution bolivarienne »

    18mn  Le chanson se termine sur quelques slogan à la gloire de Maduro et de sa prochaine réélection Retour du bonimenteur : {…] nous allons écouter le candidat des humbles, le candidat du peuple, le candidat de la prospérité économique, le candidat de la patrie, de la souveraineté, de l’indépendance. Une ovation d’amour pour Nicolas Mââduröôôô ôôô !

    19ème minute : Maduro commence son discours

    Venezuela : disours de fin de campagne de Nicolas Maduro (+ traduction)
    Venezuela : disours de fin de campagne de Nicolas Maduro (+ traduction)

    "Je demande au Père Créateur la bénédiction pour le peuple d’Aragua, je demande au Père Créateur la bénédiction pour Maracay et je demande à notre Seigneur Jésus, au Christ Rédempteur, qu’il baigne de son sang sacré le peuple du Venezuela et nous donne la victoire, nous donne la paix."

    Discours de Maduro 45ème minute

     

    Mn19

    Vive Maracay !

    Vive le peuple héroïque d’Aragua

    J’ai parcouru… le peuple et le territoire national

    La foule : Vamos Nico, Vamos Nico….

    …il y a une semaine samedi, nous étions à samedi nous étions à Cabisma, il y a deux semaines, samedi, nous étions à l’Ouest du pays à Barcelona, hier nous sommes allés (il cite d’autres lieux), et j’ai vu de grandes mobilisations populaires, je dois vous le dire, j’ai vu les yeux et j’ai vu l’âme du peuple, d’un bout à l’autre du pays, tout le territoire national, mais aujourd’hui samedi 12 mai, à 7 jours de la victoire populaire je dois déclarer : Maracay a réalisé la plus grande mobilisation de toute l’histoire politique de la révolution bolivarienne et de l’état d’Aragua. (un peu moins contondant quand on sait qu’il a  dit la même chose ailleurs dans ses autres « meeting ; NdT) (Sur fond de Bravo Nico !) Record mondial ! Aragua … impressionnant …

    Le rêve de Chavez à Maduro

    Je l’ai dit au peuple de San Fernando Apure, il y a trois ou quatre heures, j’étais en Apure, par  une chaleur de 42 degrés à l’ombre, et avec le peuple, la chaleur est montée à 100 degrés ; la chaleur du peuple est la chaleur la plus merveilleuse qui puisse être, et que quelqu’un peut percevoir et sentir dans la vie. Je l’ai dit à Apure aussi, je le dis à Maracay, je le dis à Aragua ; par ici est passé Chavez, compadre (poupée Chavez en arrière plan), et je vais sur les traces de Chavez, je vais par le même chemin que Chavez, il a été mon grand maître, il nous a appris à aimer Maracay comme la pointe de la révolution bolivarienne, comme la pointe du mouvement révolutionnaire bolivarien 200, il nous a enseigné à aimer Aragua, comme la terre du croisement de tous les pas…par où sont passé Bolivar, Miranda, par où passa Zamora, cette pointe révolutionnaire qu’est Aragua et qui n’a jamais fait défaut à la révolution bolivarienne, tous les pas, tout l’héritage, tout le rêve du commandant Hugo Chavez,

    22mn 40,  Et quel est le rêve de Chavez ? »

    Celui d’un Venezuela grand , une puissance, solidaire, égale,.

    Quel est le rêve de Chavez ?

    Le rêve d’un peuple dignifié, aimé, debout, protégé. Et c’est mon rêve, c’est notre rêve, Araguayens, Araguayennes, je viens vous le dire, j’ai le même rêve que Chavez. Et si le 20 mai vous faites de moi le Président de la République, je jure que je donnerai ma vie entière pour le bonheur, pour la prospérité du peuple, pour la paix de la Patrie. Je vous le jure !

    Cette terre est notre soleil ( ?  qlq chose comme cela) Je salue tout le peuple d’Aragua. Impressionnant ! La mobilisation.

     Contre les ingérences

    23mn51 Un journaliste me disait – vous avez écouter la conférence de presse – un journaliste me demandait : « Si l’impérialisme Nord-Américain a déclaré qu’il ne reconnaîtrait pas les élections du Venezuela, pour les élections elles-mêmes ou parce que je vais gagner «  je lui dis « Regarde, en vérité, en vérité, je lui ai dit ce peut déclarer l’impérialisme américain, je n’en ai rien à fiche, ce qui m’importe … c’est le destin de ma patrie, c’est le destin du peuple du Venezuela, c’est ce qui m’importe à moi. Maintenant et pour toujours ! Pour aujourd’hui et pour toujours.

    Ils parlent avec leur complexe de supériorité, ils parlent avec leur complexe du Ku Klux Klan qui gouverne Washington, Ils parlent avec leur suprémacisme raciste blanc, leur suprématie impérialiste, Plusieurs porte-parole de l’impérialisme sont venus me dire : « Mat’dùro, eux m’appellent Mat’dùro (prononce et répète par dérision avec l’accent yankee) , suspendez les élections présidentielles maintenant, Mat’dùro ? Et je leur ai répondu en Anglais : « Au Venezuela, on ne suspend pas des élections, carajo ! Et au Venezuela, le 20 mai, qu’il tonne ou qu’il vente, il y aura des élections.

    26mn03 Au sujet de qui décide de la vie politique, concernant la vie constitutionnelle du Venezuela, qui décide ? Washington ? (la foule en chœur : Non) Donald Trumm’ ? – Non  Où le peuple du Venezuela ? Et c’est simple, celui qui veut aller voter, tout lui est garanti, le respect de son vote, de la liberté, le secret de son vote, Il a toutes les garanties ! Le Venezuela à le système électoral le meilleur et le plus sûr du monde entier., vous le savez, en vérité. J’ai foi que le dimanche 20 mai, l’immense majorité des citoyens et des citoyennes, de notre Patrie Venezuela, vont aller voter.

    La politique un jeu donnant-donnant

    27mn10 Mais je voudrais adresser un message spécial, au Carnet de la Patrie, les carnétisés, au 17,5 millions de carnétisés du Carnet de la Patrie, le jeu se joue donnant-donnant, pas vrai ? La patrie te protège, et toi, tu protèges la patrie avec ton vote. En toute liberté, ce sont plus de 17,5 millions de citoyens et citoyennes qui ont leur Carnet de la Patrie, Levez votre Carnet de la Patrie, avec orgueil. Je lance un appel à tous les carnétisés, c’est donnant-donnant, vous m’entendez.

     Nous avons préparé un prix spécial pour tous les carnétisés du Carnet de la Patrie qui iront voter le dimanche 20 mai. Cela vaut la peine, pas vrai ? Donnant-donnant, il faut renforcer la démocratie. Par le vote, comme l’année passée : qui a élu le gouverneur de l’état d’Aragua ? L’ambassadeur gringo ? Le président de Colombie ? Le peuple d’Aragua l’a élu dans des élections libres, par vote secret, direct et universel. Et ici en Aragua, l’opposition avait son candidat, aussi, mais à la fin, à Aragua, comme cela va se passer le 20 mai, le grand pôle patriotique a gagné et notre gouverneur Marco Torres a été élu avec 60% des suffrages du peuple.

    Et qui élit les maires dans le pays ? C’est clair, c’est de simple rationalité, le monde doit l’entendre, la droite oligarchique d’Amérique Latine doit l’entendre, ils n’ont pas à mettre leur nez au Venezuela, l’élection du président de la République au Venezuela est une affaire interne qui relève de la seule compétence du peuple souverain qui décide, ici dans notre patrie.

    30mn Aragua… on demande de l’eau, la chaleur est forte, s’il vous plait… Petit jeu de mot sur Aragua, agua, mas agua, maragua…’.il rigole et interpelle la logistique pour qu’elle amène de l’eau.)

    Les avantages accordés au peuple

    Je vous ai amené une bonne nouvelle Aragua, et je voudrais vous l’annoncer :

    J’ai reçu la demande du gouverneur Marco Torres, de faire un grand investissement dans le domaine de la santé, Mille (et quelques) millions de bolivars pour terminer les réparations de l’hôpital central de Maracay et l’hôpital Jose Maria de la Victoria…Approuvé ! Et aussi : dans le plan « quartiers neufs, quartiers tricolores », très important, je suis en train d’approuver les subsides pour passer de 40 000 mille logements répares intégralement à 100 000, en Aragua chaque fois plus, pour Quartiers neufs Quartiers tricolores,  Aussi, je dois le dire la grande mission logement Venezuela, jusqu’ici nous avons construit et livré 103 000 logements. Clés en main, Prenez note, prenez note de mon engagement, je ne suis pas un candidat présidentiel qui vient promettre, je ne viens pas promettre, je viens m’engager (comprometer), m’engager avec le peuple, je veux jurer mon engagement . Nous avons construit 103 000 logements, et j’ai approuvé les budgets pour construire 240 000 logements de la Grande Mission Logement Venezuela.

    Ici en Aragua, le gouverneur m’a proposé – (‘appel à la logistique pour qu’on donne un micro au gouverneur) –

    33mn25 Aragua me demande, … ceci est en rapport avec les Clap, attention les Clap, s’il vous plait.

    Le gouverneur (LG) ; Avec ce budget, nous allons potentialiser et approfondir la distribution des Claps, actuellement 520 OOO familles sont approvisionnées dans l’état d’Aragua et avec le centre de collecte sera le principal centre d’inclusion de toute la région centrale

    NM :Tu me demande 608 000 millions de bolivars pour de centre de collecte, pour augmenter les Clap… approuvé pour les Clap, Approuvé

    34mn30 Et aussi, dans le plan économique de la Patrie, le Plan 2025 que j’ai amené ici, le Plan de la Patrie 2025, j’avais prévu et je vais l’avancer, j’attendais que soit passé le 20 mai, mais je ne vais pas attendre, je viens tout juste de signer le décret, déclarant l’état d’Aragua et toute ses zones industrielles, Zone Economique Spéciale (ZEE, sigle en espagnol) pour investir le Petro, pour l’utilisation du Petro… Zone Economique Spéciale pour la production, pour l’exportation Saint Petro, et je désigne dans le décret votre gouverneur Autorité Unique pour la Zone Economique Spéciale de l’Etat d’Aragua. Et j’ai approuvé et j’ai livré 20 millions de Petro comme fond unique d’investissement, ce qui est plus que qui valent plus que 1 200 millions de dollars pour Aragua, rien de plus,Accomplis

    Ovation de la foule

    Le système de transport a été affecté, par des sabotages, mais aussi par un manque d’entretien. Il faut faire un grand investissement, moi maintenant, pour arranger la situation des transports, nous allons avoir notre usine d’autobus Yutong, je vais approuvé la livraison de 100 bus Yutong pour le système de transport de Maracay et de tout l’état d’Aragua. 100 nouveaux autobus.

    36mn43 Nous devons avancer…. Dans tous les domaines, nous devons approfondir toujours plus. Je l’ai dit aujourd’hui à Apure. Je veux adresser mon bonjour à la (UVC ?) du Parti Socialiste Unifié du Venezuela, je veux adresser mon bonjour au Réseau de Somos Venezuela, je veux envoyer un grand bonjour au Grand Pôle Patriotique. Un journaliste international m’a demandé : « Mat’dùro ‘- c’est comme cela qu’ils le disent – Mat’dùro, qu’est-ce que le chavisme ? » et moi, je lui ai dit :

    Le Chavisme

    Le Chavisme, est une force tellurique de l’histoire. Le Chavisme, c’est le bolivarianisme authentique du 21ème siècle. Le Chavisme va au-delà des partis politiques, même si nous avons des partis politiques puissants. Le Chavisme va au-delà des mouvements sociaux connus, même si nous avons de puissants mouvements sociaux connus. Le Chavisme va au-delà de Nicolas Maduro Moro, qui est le leader du chavisme aujourd’hui au Venezuela comme en a décidé Chavez, et vous l’avez soutenu… mais moi je lui ai dit : Le Chavisme est au-delà, Le Chavisme est une révolution spirituelle dans le peuple. Le Chavisme est une révolution de l’Amour, dans le cœur de millions et millions. Le Chavisme est une famille. Nous autre, nous sommes une grande famille, la famille, la famille de la Patrie, la famille de la Dignité, la famille de la diversité nationale. Le Chavisme est une grande famille, qui sait affronter le meilleur et le pire, qui mangeons ensemble (le fruit) vert et le (fruit) mûr (maduro). Qui savons rester unis dans le meilleur et dans le pire, dans les vaches maigres comme dans les vaches grosses. Le Chavisme est né pour changer le Venezuela, et il l’a changé.

    Ébauche d'un programme

    Mais nous avons toujours beaucoup à changer, il y a encore tellement de choses qui sont mal, il y a beaucoup de bureaucratie, il y a beaucoup de corruption ; et moi je veux affronter en face la bureaucratie et la corruption avec le soutien de ma famille, du peuple chaviste. Allons ensemble, changeant tout ce qui doit être changé pour améliorer, je veux que nous allions ensemble affronter les mafias économiques des contrebandiers (bachaqueros), les mafias économiques qui font monter les prix, je veux faire justice avec le peuple, et ensemble avec le peuple je veux que nous changions, que nous rénovions la face politique du pays.

    Je veux faire un nouveau gouvernement, qui gouverne un peuple qui va de l’avant, surmontant les difficultés, je veux faire les mettre les choses à neuf, les faire bien, les faire mieux,

    Nicolas Maduro Moros

    40mn43 (il se détourne et parle dos à la foule, étrange mise en scène) Avec vous ... vous me connaissez, je suis Nicolas Maduro Moro. Vous me connaissez et vous savez ce dont je suis capable. Vous savez que je ne suis plus ce débutant, qui, il y a cinq ans, suis venu chercher votre soutien, je ne suis plus un candidat débutant, non…Maintenant je suis un président MADURO (mûr), capable, engagé, qui a appris à aimer le peuple toujours d’avantage, qui comprend toujours d’avantage la conscience et la force du peuple et qui est prêt, si vous me faites président, Si Vous Votez Pour Moi le 20 Mai, Si Vous Votez Pour Nicolas Maduro Moro, je suis prêt à donner ma vie entière pour la protection et la vie du peuple entier du Venezuela. Je le jure.

    (il se retourne vers la foule, et j’insiste la gestuelle de ce passage m’interpelle) : ainsi je le jure face à vous

    Que chacun amène d'autres votants

    42mn Il lance le slogan :  Son diez ! (10 millions de voix pour Maduro) . Que cela s’entende à Washington. … Ensemble tout est possible. Unis comme une seule famille, les chavistes, les bolivariens, les patriotes, les révolutionnaires, les militants, les indépendants tous unis en Aragua.  Aragua a toujours été fidèle à la révolution, mais nous devons nous préparer (il demande que la logistique lui apporte la fiche) je voudrais vous délivrer un message. Attention gouverneur ! Qui parmi vous à la Carte du Parti Socialiste Unifié du Venezuela ? En Aragua on prit le carte 480 000 militants du PSUV.

    Si chacun d’entre vous, le dimanche 20 mai,  (ici, il vient, et reviendra à plusieurs reprises avec ?) qui annonce l’aube depuis   Carabobo, vous vous lèverez à cinq heures du matin, et tous ceux qui ont le Carnet du PSUV vont aller voter très tôt, après il leur restera la journée entière, pour aller chercher un électeur, chacun d’entre vous, un électeur qui n’a pas le Carte du PSUV, et nous pourrons parvenir à 600 OOO votes ici en Aragua. Ce serait la participation la plus grande dans l’histoire d’Aragua. Vous m’entendez ? Je m’explique bien ?

    44mn08 Par exemple toi, Femme, tu as la Carte du PSUV. Tu sais déjà quelle est la personne que tu vas amener pour voter ? Combien tu vas en amener ? Un à 10 C’est bien. Quand sonne ? à Carabobo. Quand sonne la  ? à Carabobo, Aragua part à la chargeeee Venezuela à la charge

    44mn40 Musique à tonalités militantes militaires

    45mn38 NM : Quand sonne ? Vous devez brancher le téléphone, l’ordinateur vous devez () à Carabobo, pour vous lever très tôt, en el tocadico ( ?) vous vous souvenez du toca dico ? Levez la main ceux qui se souviennent de ce qu’est un « tocadico » ? Toi non, tu mens, toi tu as 20 ans. Toi si, tu as les chevaux blancs, comme moi. A cinq heures du matin nous branchons la sonnerie et le ? de Carabobo doit sonner dans tout Aragua, dans tout Maracay   pour aller voter avec son âme, avec énergie, avec joie, avec la conscience supérieure que nous avons construit pendant ces années de lutte, avec la force de la révolution spirituelle qui nous accompagne.

     

    Entre deux slogans, Dieu et Jésus entrent bientôt en scène

    Je demande au Père Créateur la bénédiction pour le peuple d’Aragua, je demande au Père Créateur la bénédiction pour le peuple de Maracay et je demande à notre Seigneur Jésus, au Christ Rédempteur, qu’il baigne de son sang sacré le peuple du Venezuela et nous donne la victoire, nous donne la paix. Le grand miracle de l’amour. Impressionnant !

    J’ai demander à Tarek El Aissami… un applaudissement pour Tarek, le vice-président, qui a été gouverneur d’Aragua, jusqu’à l’an dernier : Où est-ce qu’il y avait plus de monde, à Maracay ou à Cumana, à Maracay ou à Barcelona, à Maracay ou à Cabimas

    On vient de me dire qu’actuellement il y a une marche gigantesque à Caracas, à Carapita, dans le sud de la ville à Mameira… nous n’avons pas des images ?

    Fin et chute musicale

    48mn20 Nous autres nous marchons avec cet amour parce que le peuple m’importe à moi « Me importas tu »… comme dit la chanson  (enchaînement, les baffles diffusent la chanson) et Maduro chante en chœur « Tu m’importe, et toi, et toi, et personne plus que toi » Il appelle sa femme Cilia « Aujourd’hui c’est samedi et le corps le sai-ai-ai-ait ; (Cilia arrive), c’est samedi et le corps le sait, attention a ce que vous ferez aujourd’hui à la nuit. (ils esquissent quelques pas de danse sur la chanson avant de s’embrasser ‘amoureusement )

    A la foule «  C’est toi qui m’importe et ton amour, c’est toi qui m’importe et ton destin, c’est pour cela que c’est la révolution de la famille, la révolution de l’amour. Et je vous demande que dans des familles unies, comme une patrie unie, avec la lumière de Notre père Créateur nous allions  le 20 mai, écrire une nouvelle page de l’histoire.. Dimanche 20 mai Victoire populaire, victoire du peuple. Vive la victoire du 20 mai. Vive le peuple d’Aragua ! Vive la Patrie ! Vive Bolivar ! Vive Chavez ! Aragua, Maracay je t’aime ! Aragua, Maracay, ¡Hasta la victoria siempre!  ¡Venceremos! ¡Venceremos!

     

    Fin de la vidéo (ouf ! Ndt )

    Traduction Anne Wolff

     

     

     

     

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    Gilles Deleuze, février 1977.

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