21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 14:08
La Chine, hyperpuissance globale. Le projet de Xi : un foyer, un destin pour l'humanité


 

La vision du monde de XI : Une communauté de destin commun, un foyer partagé pour l’humanité

par Xinhua, presse chinoise en espagnol

Publié à Pékin, le 16 janvier 2017

Il y a des milliers d'années, la Chine imagina un monde dans lequel les gens vivaient en harmonie parfaite et les personnes s'appréciaient tellement les unes les autres qu'elles étaient comme de la même famille. Aujourd'hui, le président Xi Jinping a donné au monde un nouveau nom, une communauté de destin commun.

Depuis que Xi Jinping a proposé pour la première fois ce concept à la fin de l'année 2012, il a avancé dans la mise en forme de l'approche chinoise vers la gouvernance globale, débouchant sur des propositions et mesures pour renforcer la croissance de tous.

Il existe un nouveau type de relations internationales, caractérisées par une coopération à bénéfices mutuels, et la mise en chantier de « La Ceinture et la Route » qui a pour but de connecter d'une meilleure manière l'ensemble du monde. Xi a également proposé un nouveau concept de sécurité qui est conçu pour réunir les efforts pour la construction universelle d'une sécurité intégrale.

« Le concept d'une communauté de destin commun transcende tous types de différences entre les sociétés humaines et pointe vers la possibilité de plus grands bénéfices pour tous. » dit Tang Quifang, un chercheur de l'Institut d’Études Internationales de Chine.

A l'Office de l'ONU à Genève, Xi prononçait le 18 janvier, un discours clé pour la construction d'une telle société, envoyant encore une fois le message de ce que la Chine est pleinement engagée dans la création « d'un foyer pour toute l'humanité » comme il avait déjà dit dans son discours de la Nouvelle Année 2017.

« C'est un concept très avancé duquel dérive la modification des conditions mondiales et c'est l'incarnation de l'aspiration de la Chine de partager la paix et le développement avec le monde», déclare Tang.

Associations équitables

Dans son premier discours en tant que suprême leader de la Chine, au début de 2012, Xi a partagé sa perception qui veut que « le monde s'est converti en une communauté dans laquelle le destin des uns s'est entrelacé avec celui des autres » Un concept qu'il proposera de manière répétitive dans ses discours des années suivantes.

Selon la vision de Xi, notre avenir est entre les mains de tous les pays de manière égale et toutes les nations doivent promouvoir le dialogue plutôt que l'affrontement entre elles ainsi que forger des associations plutôt que des alliances.

La Chine travaille a amplifier la convergence d'intérêts avec toujours plus de pays, comme le Pakistan, le Laos, le Cambodge et pour conformer des communautés de destins communs sur une base bilatérale.

Elle c'est également rapprochée de nations du Sud Asiatique, d'Afrique, d'Europe, d'Amérique Latine et du Moyen Orient pour développer des communautés similaires impulsant une coopération de bénéfice mutuel.

Dans le chemin de création d'associations équitables. La Chine a participé activement à la réforme du système de gouvernance globale abordant les aspect peu raisonnables et injustes de celui-ci.

Alors qu'il prononçait un discours à l'Assemblée du B20 (Bussiness 20) à Hangsou, l'année passée, Xi met l'accent sur la gouvernance financière globale équitable et efficiente ; la gouvernance ouverte et transparente du commerce global ; la gouvernance écologique et la baisse du carbone dans l'énergie globale et la gouvernance inclusive et interconnectée du développement global comme des priorités pour la gouvernance économique globale, il a montré l'engagement de la Chine désireuse d'apporter son savoir à la croissance de l'économie mondiale.

Comme partie de ces efforts en ce sens, la Chine soutient également une meilleure représentation et voie plus grande accordée aux pays en développement dans le système international et demande la participation équitable de tous les pays dans l'élaboration de régulations.

« Le vote de la Chine à l'ONU a toujours été acquis au pays en développement » dit Xi dans le débat général de la 70ème Assemblée Générale de l'ONU en septembre 2015.

Il a également plaidé pour la mise en valeur de la justice comme les intérêts de configurer des relations internationales et a affirmé que la justice est première.

Ceci est devenu un principe important qui dirige la coopération de la Chine avec d'autres nations en voie de développement et la raison pour laquelle la Chine s'empresse d'aider d'autres pays dans leurs périodes difficiles.

.La Chine était présente pour aider les pays africains pendant l’épidémie du Virus Ebola, pour aider à sauver des vies après le tremblement de terre au Népal et en Équateur et pour soulager le manque d'eau dans les Maldives.

«En  Xi Jinping et dans les messages qu'il a lancé, le monde peut voir une Chine qui assume ses responsabilité, soutient les pays en développement contre vents et marées, et participe à la mise en place de régulations internationales et à la réforme du système de gouvernance globale » dit Tang Zhimin, directeur des études Chine ASEAN de l'institut de Gestion Panyapiwat de Thaïlande.

Développement inclusif

Dans la communauté de destin commun, le développement d'un pays est étroitement entrelacé avec celui des autres pays.

« La Chine travaillera toujours pour contribuer au développement global » a promis XI pendant le débat général de l'Onu, offrant la bienvenue aux autres pays afin qu'ils s'incorporent au train express de développement de la Chine. « Le développement pour tous est le développement réel. » a-t-il affirmé.

L'initiative de La Ceinture et de la Route est conçue dans cet esprit, de même que la Banque Asiatique d'Investissement en Infrastructures (BAII), le Fond de Coopération Sud-Sud et l’augmentation des investissements chinois dans les pays les moins développés du monde.

Le BAII a concédé des prêts pour un total de 1,730 milliards de dollars pour de nouveaux projets d'infrastructures dans 7 pays depuis qu'a commencé l'opération de 2016.

Connectant 60 pays, l'initiative de la Ceinture et de la Route s'est alignée avec de multiples stratégies de développement national et régional, donnant lieu a toujours plus de projets de coopération qui comprennent des voies ferroviaires, des routes et des ports.

L'initiative a jouit de la plus grande popularité parce que « en elle, convergent les intérêts de nombreuses parties et de la même manière se déroulera la promotion du développement commun de l'humanité », dit le directeur du département d’Études Européenne de l'Institut d’Études Internationales de Chine, Cui Hongjian.

En plus de ces efforts de développement, la Chine a mis un grand enthousiasme dans la création d'un monde plus sûr pour rendre possible le développement soutenable, ce qui est très clair dans les solutions proposées pour ce qui concerne les risques et conflits et un meilleur soutien des efforts de paix de l'ONU.

En 2OO5, Xi a promu un concept de sécurité commune, intégral, coopératif et soutenable pour affronter les défis. « Aucun pays ne peut chercher par lui seul une sécurité absolue et ne peut pas non plus parvenir à cette stabilité dans les perturbations d'autres pays » fait-il remarquer.

Les proclamations de la Chine relatives à la cause de la paix ne sont pas seulement des mots. Le pays prend des mesures.

Actuellement, prêt de 2 5OO militaires chinois sont engagés dans neuf opérations de paix de l'ONU. De 2016 à 2018, la Chine apportera 10,2% des contributions au maintien de la paix de l'ONU.

En 26 ans de participation en mission de paix, la Chine a perdu 13 soldats.

Grâce à ses propositions constructives et sa participation active dans des opérations de maintient de la paix, la Chine a contribué dans une grande mesure à la promotion de la paix mondiale et du multilatéralisme, selon une évaluation du Centre pour le Développement de l'Industrie de l'Information de Chine, Zhu Shuai.

La Chine s'est montrée au monde comme un pays responsable, elle continuera ses efforts jusqu'à la réalisation de son objectif : un développement commun pour l'humanité » assure Zhu.

Source Xinhua la presse chinoise en espagnol

Traduction Anne Wolff.

Sans commentaire

Sans commentaire

Je me suis rendu compte que ma méconnaissance de la Chine, de sa vision globale et du projet qu’elle met en œuvre pour mon – notre - avenir, n’avait d’égale que celle de mes voisins. Je vais donc m’y intéresser de plus près et essayer de faire la différence entre l’emballage (le discours) et le contenu (la réalité concrète de ses applications). L’origine de ce texte en fait un texte de propagande vers le monde hispanophone.

Comme le Président du Venezuela vient d’engager son pays dans le route de la Soie et que dans une profession de foi totale qui serait touchante (voir sa conférence de presse du 18 septembre 2018), si elle n’impliquait pas le peuple du Venezuela dans un destin qu’il n’a pas eu l’occasion de choisir, Maduro déclare souscrire absolument, inconditionnellement, totalement au projet de Xi Jinping. Or il y a au Venezuela un fort potentiel d’intelligence en action et très certainement les analyses et constats de faits ne vont pas tarder à se multiplier. Ce qui nous permettra de découvrir de plus près comment se concrétise l’Ordre Chinois pour un peuple, par la voix de ce peuple, ce que signifie ce ralliement à la Chine au quotidien. Il y a actuellement 500 000 chinois au Venezuela et une fournée d’  « experts de plus haut niveau » y débarquent actuellement pour mettre en œuvre les accords conclus et apporter leur conseil au gouvernement vénézuélien dans sa manière de gouverner le pays et de gérer son économie. Tout un programme, à suivre…

Un autre aspect de ce programme : la Conception du Nouvel Ordre Mondial, une conception à laquelle souscrivent en tant que nation tant les USA, que la Chine et la Russie, mais les vrais scénaristes et dirigeants de cet Ordre sont les Corporations, pas les nations et encore moins les peuples, dans les trois cas. (La particularité de la Chine, c’est une plus grande fusion entre corporations, l’état et parti unique.) Les différences résident dans les manières et formes de mise en place de cet ordre, et pour le dire simplement, dans la manière de se partager le gâteau Terre et de gérer ses habitants

Je mets ici en complément quelques données relatives à la Route de la Soie, qui méritent réflexions. Elle sont extraites de l’introduction à La Route de la Soie du 21ème siècle qui introduit à la vente d’un PDF complet à ce sujet (En espagnol).

« Le titanesque plan de transport peut transformer l'économie mondiale et consacrer la Chine comme Hyper-Puissance. Par terre et par mer, d'Asie en Europe, en Afrique, en Amérique Latine, la nouvelle Route de la Soie globale à le potentiel pour transformer sur son passage les manières de penser et la culture. »

[...] « le plan prétend être la clé de la consécration de la Chine en tant qu'hyperpuissance. »

[...] « elle à le potentiel pour rénover le commerce, l'industrie, l'innovation et les idéologies et la culture, comme cela c'était produit avec la Route de la Soie. »

[...]les routes terrestre et maritimes affecteront 4,4 milliards d'individus et 65 pays, ce qui ouvrira de grandes opportunités pour tous, y compris l'Europe. La UE qui est le principal associé commercial de Pékin, voudrait coordonner cette stratégie avec le Plan Junker de réactivation économique et a ouvert les portes à l'investissement chinois, qui au cours des 5 premiers mois de 2015 a augmenté de 367,8%. Pékin n'a commencé à investir à l'extérieur que depuis 2010.

Tout cela donne à réfléchir.

Toujours sans commentaires

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20 septembre 2018 4 20 /09 /septembre /2018 14:46

Compte-rendu de la conférence de presse du Mardi 18 septembre 2018

Video en Espagnol de la Conférence

Hier, soir j’étais en train de terminer la mise au point du texte que j’ai écrit sur le voyage en Chine de Maduro. Un travail fait à partir de différentes sources, écrites, où visuelles quand j’ai trouvé en ligne la vidéo de la conférence de presse que Maduro a donné mardi à propos de ce voyage. Comme mon principe est de remonter à source originelle d’un sujet, le « ce sont eux qui le disent » ou du moins au plus près possible de cette source et que j’étais frustrée par le manque d’informations concrètes issues de sources indépendantes qui pouvait donner un regard sur les contenus et modalités des accords conclus, je décidai de visionner cette vidéo et d’en transcrire l’essentiel pour qu’elle puisse servir de base de réflexion au lecteur intéressé.

Le cas de ce voyage, était un exemple typique de la difficulté d’un travail de recherche qui implique la confrontation de plusieurs sources indépendantes pour en dégager les zones de recouvrement, les points communs. Dans ce cas précis, il apparaissait que tous avaient les mêmes sources, qui donnaient peu d’informations concrètes, et ne changeait que par l’emballage donné à cette information restreinte.

Je publie donc en premier le résultat de cette approche de ma source originelle

Pour éviter une déception au lecteur, à l’issue de mon visionnage, j’ai compris que si il y avait peu d’informations, c’est parce que Maduro, lui-même et son gouvernement en donnaient en fait fort peu et que tout le reste relevait de leur emballage.

Par contre j’ai ramassé une collection de nouvelles questions sur le thème de la Chine colonialiste ou puissance à vocation multipolaire ? De nouveau fil à suivre qui passent par la Nouvelle Route de la Soie et le concept fondateur de la géopolitique de Xi Jingping : « Une humanité, un foyer commun, un destin commun » dont la Route que j’appellerai ici du nom qui lui est plus couramment donné de « Une ceinture une route »

J’ai déjà fait remarquer que actuellement et depuis la disparition de leurs grands stratège du 21ème siècle les USA ne jouent plus aux échecs, mais bien au Poker et au Monopoly, la Russie est le grand joueur d’échec actuelle, alors que la Chine elle, joue au jeu de go où il s’agit en gros de conquérir des territoires par encerclement. Dans ce conteste la notion de ceinture prend un sens fort.

Quoiqu’il en soit cette visite à une dimension de géostratégie mondiale dans cette guerre des Trois Empire où la Chine entend bien devenir la puissance dominante, celle qui dicte aux autres peuples le sens de leur destin. L’autre en jeu est la traduction concrète de ces accords en terme de « Bonne Vie » pour le peuple du Venezuela en gardant en tête que là, avant de penser à la Bonne Vie, ce peuple qui souffre aujourd’hui du pourrissement d’une situation qui l’atteint dans toutes les dimensions de son existence de la crise des pénuries à la crise morale, en passant par son morcellement politique général qui empêche « à gouche » comme à « droite » une unité de lutte, aspire aujourd’hui, en général plus à une amélioration immédiate de ces conditions de survie, ce qui est pour beaucoup une condition de vie ou de mort, un soulagement immédiat de sa souffrance avant de penser plus loin. Il semble bien que c’est ce que les accords avec la chine vont lui apporter. Mais à quel prix ? L’avenir nous de dira.

Avertissement : j’ai essayé d’être le plus neutre possible, mais je ne peux pas m’empêcher de laisser transparaître dans les annotations mon immense mépris pour Maduro. Parce que les questions que je me pose concernent le « Monde que je voudrais voir exister, contribuer à faire exister » et que ni Maduro, ni Xi Yinping ne vont en ce sens. Ô que bien du contraire. A mes yeux Maduro joue ici le rôle du corbeau dans la fable écrite à son intention par la renarde Chine » Cela est mon opinion engagée. J'ai néanmoins retranscris fidèlement ses paroles.

Le voyage en Chine de Maduro

La conférence de presse du 18 septembre

 

Moi, (Maduro), j’adopte totalement la doctrine de destin commun pour l’humanité qu’expose le Président Xi Jinping

 

 

Je me suis limitée à retraduire l’essentiel, ce qui concerne strictement la relation Chine-Venezuela passant les passages relatifs à d’autres thèmes, questions de journalistes hors sujet et les début et la fin où Maduro s’exprime essentiellement au sujet de la relation Venezuela-Colombie. Si l’enjeu n’était pas le déclenchement d’une guerre réelle avec la douleur réelle et les destructions concrètes qui en résulteraient, ce petit jeu de guéguerre de cour de récréation où chacun joue à en rajouter pour prouver que c’est l’autre le méchant n’intéresserait plus personne.

Je souligne certains aspects, pour leur importance en soi et/ou parce que ce sont ceux qui m’ont interpellée et que je mets en évidence dans le texte qui suivra.

 

Bla, bla, bla…. Colombie, coup d’état, magnicide….

Minute 13…

Il fait remarquer qu’il a été de nombreuse fois en Chine (une dizaine) qu’il connaît très bien la Chine, et que cette fois il a été reçu, au plus haut niveau, avec les honneurs ! Les plus grands honneurs qu’il ait jamais vu accorder à un chef d’état vénézuélien en visite en Chine.

Bla, bla de altissimo et plus altissimo nivel.

Minute 15 .premier fait rencontre avec le directeur de la corporation Pétroli ère de Chine pour mettre en pratique la production du million de barils qui sera quotidiennement exportée vers la Chine.

[…] il nous avoue qu’il a ressenti une solidarité de frères. La Chine connaît les efforts héroïques du peuple vénézuélien pour affronter la crise. Elle connaît également très bien le Nouveau Programme de Récupération Économique (NPRE) – Croissance et Prospérité. La Chine a une vision très optimiste des perspectives de ce programme.

Nous avons signé 28 accords. Ils s’ajoutent aux 700 projets qui sont déjà en développement.

Liste des Accords

- Accords de financements pour la croissance de la production pétrolière. Sous égide du président exécutif de la China National Petroleum Corporation (CNPC), qui est déjà dans le pays pour veiller au bon développement du projet. (Une rencontre a eu lieu hier entre ce directeur et entre autres la vice-présidente exécutive Delcy Rodriguez et le récent directeur de PVDSA, (Entreprise pétrolière nationale du Venezuela))

- Signature d’accords miniers pour le développement de l’extraction de l’or. Important pour la création de richesses et la Récupération Économique.

- Accord pour le renforcement des industries de base : fer, aluminium

- Accord pour améliorer le système de distribution et d’entreposage des médicaments.

- Accords qui incluent le Venezuela dans le projet Une Ceinture- Une Route (Nouvelle de la Soie) que « la Chine est en train de promouvoir comme sa principale politique actuelle. »

- Accord en matière de communication. Actualisation de la CANTV (fournisseur internet)

- Accords pour le lancement d’un quatrième satellite Guaïcaïpuro, de communication, un satellite ultra moderne. En matière d’Internet, de téléphonie , télévision, réseaux sociaux. « Le Venezuela va pouvoir avoir son propre réseau social, par exemple »

- Accords relatifs au plan d’échanges interculturels Chine-Venezuela pour les quatre prochaines années.

- Accords sur le programme d’échanges éducatifs 2018-2023, enseignement technique et enseignement spécialisé en « talents humains » La Jeunesse vénézuélienne voit assuré son cursus universitaire, celui de post-graduat, de spécialisation dans les plus hautes technologies en Chine même.

- Accords en matière de Défense et Sécurité. Pour l’exécution de la seconde phase d’un programme de protection , Avec des systèmes de caméra, de communication de haute technologie pour en Centre de commandement (dont l’acronyme m’échappe)

 

 

Il a assisté à une réunion au Centre International de Commerce de Chine, en préssence de sa toute-puissante (poderoso, poderosa, un mot, une notion qui revient sans cesse, de même que superpuissance, plus haut niveau, suprêmes honneurs, nous verrons par la suite que cela a son importance) directrice, à laquelle participaient également des entrepreneurs vénézuéliens et chinois pour constituer le Comité d’Entreprises Chino-vénézuélien... Côté vénézuélien était présent le général Quevedo directeur de PVDSA et côté chinois un puissant entrepreneur. Et le Venezuela bénéficie d’une invitation spéciale pour la Foire Mondiale de Commerce de Shanghai qui aura lieu en novembre. La le Venezuela sera représenté par un puissant Stand avec 5OO exportateurs vénézuéliens, de l’entreprise privée qui représenteront toute l’offre exportable du Venezuela avec le plus large soutien du gouvernement. Maduro veillera lui-même aux besoins de chacun individuellement ainsi que à la logistique, billets d’avions, hôtels, etc.

La Chine va faire une offre d’achats pour un montant de plus de 2O milliards de dollars. La Chine a le marché interne le plus puissant du monde, auquel le Venezuela va s’articuler.

Et le Venezuela va participer à la construction et au financement de la Grand Route Commerciale Globale de la Chine (et Maduro se la pète, et pas qu’un peu, il se voit déjà triomphal sur La Route de l’Immense Marché Chinois. )

Là Maduro va dire des choses forts importantes, fin de la 25ème minute. Les clés sont là :

« L’avantage de la Chine sur l’empire du Nord, c’est qu’elle établit ses relations en termes d’égalité, de respect, de coopération avec les pays du Sud, avec ses frères du Sud . La Chine n’intervient pas dans les affaires internes de notre pays. La Chine n’agresse pas les pays du Sud. La Chine ne cherche pas des changements de gouvernements ou des changements de régime. La Chine cherche un monde de destin commun, comme le dit le président Xi Jinping. Moi, jadopte totalement la doctrine de destin commun, qu’expose le président Xi Jinping pour l’humanité. Je l’assume comme partie de la doctrine du monde pluripolaire, de la diplomatie de paix bolivarienne. J’y souscris complètement, dans tous ces concepts. Parce que l’humanité doit être une grande communauté de destin partagé, de paix, de coopération, de dialogue interculturel, de dialogue inter-religieux, de dialogues de civilisations. Et la Chine est un grand exemple, qui peut se faire super-puissance du 21ème siècle. La Chine est la grande super-puissance du 21ème siècle et en même temps elle noue des relations de respect, d’égalité, de bénéfice mutuel, de fraternité avec les peuples du monde. »

 

 

[…] puissance, plus hauts niveaux et blablabla : le petit Nicolas joue dans la cours des grands. Coño ! […]

« La Chine va nous aider, avec les meilleurs chercheurs, les meilleurs scientifiques. Dans la réalisation Programme de Récupération Economique Croissance et Prospérité. […] bla bla réunion avec les plus grands experts mondiaux, avec les sages chinois qui ont dirigé le miracle chinois … » qui ont expliqué à Maduro et compagnie chaque détail du développement économique chinois depuis 1949.

Une autre clé sur le thème Ingérence ou Assistance ?

« ls ont avalisé les nouvelles politiques fiscales et monétaires du Venezuela. Nous allons avoir au Venezuela une Commission Permanente de Conseil du plus haut niveau du centre de recherche économique du Conseil d’État Chinois et nous allons également avoir une Commission du plus haut niveau de la Banque de Développement Chinoise pour réaliser l’agenda bolivarien, pour le plan de croissance??(inaudible) ? Nous allons avoir les meilleurs du monde. »

 

Passage sur son voyage, étape Istambul et allusion au repas pris dans le restaurent le plus luxueux de cette ville et ses gros cigares personnalisés, ce qui a déclenché un scandale dans les réseaux sociaux, par les vidéos diffusées. C’est hors sujet. Pas par contre cet orgueil qu’il manifeste quand il nous dit qu’il s’est assis sur le siège d’un sultan cela est tout à fait dans le sujet. « Le sultan Maduro », m’ont-ils appelé alors »

Retour au bercail, … bla, bla, bla.

 

 

 

Un monde commun, un destin commun en marche ?

Un monde commun, un destin commun en marche ?

Questions des Journalistes

 

« La visite en Chine, les accords conclus coïncident avec le caractère parfait du Temps de Dieu. Nous sommes bénis par Dieu »

Maduro

 

(retranscription essentielle, non exhaustive, certaines questions même si elles sont intéressantes sont complètement hors sujet, j’ai choisi de ne pas les retranscrire ici, même si j’ai écouté avec attention certaines des réponses de Maduro)

- 1)Le premier intervenant est un journaliste chinois d’une chaîne de télévision chinoise en Espagnol. Il veut savoir en quoi la Chine va pouvoir contribuer au développement du programme de récupération économique vénézuélien ?

Maduro : La Chine pourra aider en TOUT. Avec la Chine le Venezuela a construit une relation qui a traversé les épreuves des différentes étapes de la révolution bolivarienne. Les étapes de vaches grasses et les actuelles étapes de vaches maigres,

[…], et deus ex machina, Dieu débarque. Les accords avec la Chine sont une manifestation de la perfection du du temps, du moment divin. « Le temps de Dieu est parfait . Et la visite en Chine, les accords conclus coïncident avec le caractère parfait du temps de Dieu.

Personne ne va redresser le Venezuela à sa place, le Venezuela se relèvera grâce à ses propres efforts, « un pays se relève par les efforts et le travail de ses co-nationaux, de ses citoyens, de ses citoyennes ». Et si le Venezuela a réussi à résister à la guerre économique, bla bla, c’est grâce aux efforts de son peuple, miraculeux et héroïque.

 

- Journaliste 2 du Figaro : La production pétrolière du Venezuela a chuté dramatiquement, vous annoncez que vous allez la doubler, comment comptez-vous y parvenir ?

Maduro : « Effectivement il y a eu une clique de corrompus à la tête de PVDSA qui a créée un dommage moral, un dommage à la capacité de travail et a détruit du point de vue opératif, technologique, productif notre principale industrie. Mais avec la nomination du général Quevedo à la tête de PVDSA nous avons entamé un processus de récupération. » Maduro lui a donné un an, jusqu’au 20 août de l’année prochaine pour doubler la production de pétrole. Et pendant cette période il faut parvenir au but donné, la production d’un million de barils quotidiens supplémentaires « avec des investissements chinois, avec des investissements des entreprises mixtes, avancer, c’est le Plan ; et nous avons différents fronts de travail.

- Le Front International est très important. Les investissements chinois, russes et Européens en général... étasuniens… il y a un front de travail international.

- Le Front des investissements nationaux des entreprises. Nous avons signés, il y a deux semaines, 14 accords de service avec 14 entreprises vénézuéliennes dans le but d’augmenter la production de 500 000 mille barils.

 

Et quelques « ay que » (ou « n’y a qu ‘à en français) plus tard :

- Un autre grand front est celui des travailleurs de PVDSA, les brigades productives ouvrières. Les travailleurs se sont engagés face à Maduro à mettre en œuvre un plan de récupération de puits  et à les mettre en service. « Nous allons croître, nous allons y arriver. Avec une vraie, nouvelle PVDSA. Avec une vraie roja rojita (couleurs du chavisme) PVDSA honnête » Cela grâce à un véritable esprit révolutionnaire, socialiste, chaviste.

Petit passage de déversement de haine envers les « corrompus » qui selon lui ont coulé PVDSA.

 

Journaliste 3, Nex York Times  qui en bon étasunien pose ses questions en Anglais :elles concerne les conspirateurs au sein de l’armée et le rôle révélateur joué par la presse New-Yorkaise, yankee suprématie quand tu nous tiest. Elles sont hors sujet t.

Journaliste 4, Chinoise accompagnée de son traducteur chinois lui aussi, elle représente un journal chinois du monde des affaires: Son but, dit-elle, est de montrer dans son journal le vrai visage du Venezuela, Estimé Monsieur le Président.

1) Nous sommes actuellement dans un monde en paix, alors que les USA ont entamé une guerre économique contre la Chine, contre le monde entier. Dans ce contexte du point de vue de Maduro, que signifie la coopération Chine Venezuela. Pour la Chine ? Pour le Venezuela ?

2) Nous savons que le président Xi Jinpoing a impulsé la création Une ceinture-Une Route (la Nouvelle Route de la Soie) . Au yeux de certains il s’agit dun nouveau colonialisme. ? Qu’elle est l’opinion de Maduro à ce sujet ?

Maduro : En ce qui concerne la première question, il est vrai qu’il y a une guerre économique dans le monde. Et le Venezuela est victime de cette guerre économique « Modestement, en Amérique Latine, le Venezuela est victime d’une guerre économique bestiale. Contre notre monnaie, contre nos finances, contre notre entreprise pétrolière et une guerre commerciale interne pour chaotiser l’approvisionnement, les prix,et détruire les revenus des travailleurs. Notre réponse à la guerre économique est structurelle, c’est l’activation d’un programme structurel, profond. Et la réponse vénézuélienne à la guerre économique est le programme de récupération économique Croissance et Prospérité. Et la relation avec la Chine signifie une relation avec une super-puissance, qui est en train de donner sa propre réponse à la guerre économique dans le monde. Et la réaction de la Chine a été de s’ouvrir au monde, convoquer le monde » La Chine a convoqué l’Afrique elle pourrait aussi se réunir avec la Celac, la communauté des 33 états d’Amérique Latine qui pourraient se rendre en Chine, selon Maduro, pour envisager le futur les relations des vingt ou trente prochaines années entre la Chine et l’Amérique Latine et Caraïbe. Il ajoute que la relation avec la Chine est une relation extraordinaire, nécessaire et naturelle.

« En ce qui concerne la deuxième question le Plan de la Ceinture et de la Route, c’est un plan pour un développement partagé.

 

C’est un plan pour l’avenir d’une humanité partageant un destin commun.

 

Colonialisme selon Maduro :

Personne ne peut assimiler ce Plan à aucun type de colonialisme. Le colonialisme, c’est ce qu’ils ont fait en Libye, ils l’ont détruite, ils l’ont envahie ; ils l’ont détruite et ils l’ont laissée à l’abandon. » Ce qui a provoquée une hémorragie de migrants qui traversent la méditerranée, qui meurent ou qui cherche une opportunité en Europe. Cela c’est du colonialisme. Qui a fait cela ? L’OTAN ; les USA. Colonialisme, c’est ce que fait le FMI contre l’Argentine. Il développe. Ce que fait le néo-libéralisme, cela c’est du colonialisme, le pire colonialisme économique qui puisse exister. Alors que le Plan de la Ceinture et de la Route est un projet de développement et de libération. « C’est ainsi que je le vois moi, c’est un pan de développement partagé, de libération et de construction d’un destin commun. C’est ma réponse ».

 

Journaliste 4, une journaliste de Venevision, chaîne privée de télévision vénézuélienne.

1) Que répondez-vous à ceux qui affirment que le Venezuela sortira des accords conclut en Chine endetté et hypothéqué.

2) Quel sont les perspectives du Plan de récupération économique mis en œuvre depuis presque un mois ? Que va-t-il se passer avec le prix de l’essence. Quel sera le rôle joué par le Carnet de la Patrie (pour rappel, carnet qui donne accès aux services sociaux de l’état) dans l’approvisionnement en essence ?

3à Question qui concerne la déclaration du président de l’OEA Almagro concernant une intervention qu’il souhaite au Venezuela. (Hors sujet)

Je vais me concentrer sur ce qui concerne les relations avec la Chine, au sens large.

Maduro : « La première réaction invariable de l’opposition quand il se rend en Chine est de dire que la Chine n’aime pas le Venezuela. Et après, quand des accords sont conclus, que nous obtenons un soutien économique et financier, ils disent que nous nous sommes endettés, et hypothéqués. Alors qu ‘avec la Chine, nous avons des relations financières vertueuses. Et les schémas d’accords financiers que nous avons avec la Chine ne génèrent pas de dettes. Le Venezuela doit le savoir. La Chine ne nous prête pas 15 milliards de dollars et établit un document, une reconnaissance de dette . Tout l’argent que la Chine prête au Venezuela est payé avec du pétrole. Il ne génère ni dette, ni hypothèque. Il génère du développement. C’est un système vertueux. La Chine n’impose pas de conditions comme le fait le Fond Monétaire International ou comme le fait la Banque Mondiale. » Réduction des pensions, dépense publique, etc on connaît la recette.

La réponse aux autres question concerne des sujet strictement vénézuéliens ou venezuelo-colombiens.

 

Journaliste 5 : une journaliste anglaise de Reuters.

Question 1, elle concerne un accord qui n’a pas été évoqué ici, il concerne la participation accrue de la Chine dans une entreprise mixte d’exploitation du pétrole, Petrosinovensa, dont la Chine a acheté 9,9 % des parts en plus des 40 qu’elle possédait déjà.. (Que je sache le montant de cette vente n’a pas été rendu public et c’est entre autre ce que veut savoir la journaliste moi aussi, ainsi que les modalités de payement).

2) Elle veut également savoir si lors de cette rencontre en Chine le Venezuela a obtenu une nouvelle période de grâce pour régler le montant de ces dettes impayées (20 milliards de dollars selon plusieurs sources concordantes). Et de quelle durée serait cette période.

Maduro : En ce qui concerne Petrosinovensa, le Venezuela a obtenu un accord très favorable, sur base de la Loi Organique des Hydrocarbures, écrite et dictée par Chavez (en fait le respect le plus minimaliste de cette loi qui veut entre autres que la participation étrangère reste minoritaire, ici, elle sera de 49,99 %) et ensuite approuvée par l’assemblée nationale. « Nous avons obtenu un accord très important. d’association. La visite du président de la corporation Pétrolière Chinoise CNPC et d’autres autorités pétrolières va nous permettre d’avancer » Il ajoute que cet investissement n’est pas un simple investissement financier, il a pour but d’arriver à la production d’un million de baril par jour, ce qui demande un investissement partagé entre Chine et Venezuela de 5 milliards de dollars au cours de l’année à venir . «  L’argent on est en train de l’obtenir »

Question de la dette subsistante : la relation avec la Chine est très claire. Et selon Maduro, le Venezuela est un bon payeur.. Il a démontré au cours de ces dernières années très difficiles sa capacité à respecter ses engagements envers la Chine, et ses engagements internationaux. Au cours de la semaine qui vient nous apprendrons si la Chine et le Venezuela réactivent leurs fonds communs d’investissements.

Il n’a pas donné de réponses claires aux question de la Journaliste et je resterai frustrée parce que justement en écoutant cette conférence, j’espérais trouvé des réponses à ces questions là et d’autres du même genre, que j’avais cherché en vain au cours de mes précédentes recherches.

Ensuite, il ne sera plus question de la Chine.

 

 

Ce texte, les enjeux qu’il recèle, sont aussi des enjeux globaux, ils concernent le choix d’un monde à venir, ils nous concernent tous. C’est notre monde, c’est notre avenir. Et je n’ai pas été consultée par Xi Jiping pour l’élaboration d’un projet commun, d’un sens commun, auquel, sur base de ce partage de responsabilité, chacun de nous, humain, devrait l’être consultant puisqu’il s’agit de déterminer notre devenir commun.

C’est aussi le premier texte d’une série. Les suivants concernant ma réaction aux prises de positions et actions de Maduro, ce qu’est notre Avenir Commun selon Xi Jinping et le rôle joué par Une Ceinture- Une Route dans ce projet et bien sûr la recherche de réponse à la question

Colonialisme or not colonialisme ?

Et que signifie réellement ces projets, cette idéologie et leur mise en œuvre, pour la vie réelle, concrète de personnes réelles.

 

 

Transcription Anne Wolff

Les plus grands Honneurs

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16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 17:00
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Juventud y niñez en Honduras están inmersos en una línea de excesivo riesgo

 

 

Réapparition des Escadrons de la Mort, au Honduras, depuis le coup d’état 2009, fomenté depuis les USA, préparé et exécuté militairement par d’anciens élèves de l’école des Amérique, les plus notables parmi eux le général Romeo Vasquez Velasquez et le lieutenant Billy Joya, tous les deux participants (ainsi que d’autres revenants du golpe de 2009) de l’escadron de la mort Bataillon 3-16, escadron de la mort créé sous égide US, pour assassiner, enlever, torturer, emprisonner et faire « disparaître » la résistance d’Amérique Centrale pendant les années 80.

Un personnage clé de la création d’escadrons de la mort, John Negroponte, celui qui fut ambassadeur US (consul) au Honduras au début des années 80 et par la suite au 21ème siècle (2005) participera à la création d’escadrons de la mort en Irak et en Syrie. On relèvera également la présence de Negroponte au Honduras en 2008 lors d’une réunion de préparation du coup d’état.

Ceci pour dire que quand Bertha Oliva parle de retour des escadrons de la mort, ce n’est pas une image mais bien une réalité concrète et avérée qui se traduit par des assassinats ciblés, des enlèvements, des tortures de la résistance actuelle au Honduras, des étudiants et jeunes résistants en particulier. Ceci aussi pour montrer ce que signifie « pays qui ont opéré un retour à la démocratie », dans le langage US, ce qui permet de comprendre pourquoi quels que soient les reproches à faire au régime de Maduro au Venezuela, 80 % de la population le préfère à la menace d’une intervention « humanitaire » militaire US et proxy dans le pays. Et enfin pour contribuer à rendre visible la mise en place dans toute la région de ce que beaucoup qualifient d’ores et déjà d’un nouveau plan Condor.

Les très jeunes "gardiens de la Patrie" défilent au Honduras. Source image :
Les très jeunes "gardiens de la Patrie" défilent au Honduras. Source image :

Les très jeunes "gardiens de la Patrie" défilent au Honduras. Source image :

Les assassinats de jeunes se poursuivent au Honduras

Entrevue avec Bertha Oliva, présidente du Comité des Familles de Détenus et de Disparus du Honduras par Giorgio Trucchi. 

Source en espagnol

Mario Suarez et Gerson Meza de 18 et 19 ans respectivement, ex étudiants de l'Institut Technique du Honduras, furent enlevé d'une habitation le 30 août par des sujets revêtus des uniformes de l'Agence Technique d'Investigation Criminelle (Atic). Après avoir été brutalement torturés, les jeunes ont été exécutés et leurs corps abandonnés sur un terrain aux environs de la capitale.

Selon les données de la Caza Alianza Honduras (organisation internationale qui s’occupent des jeunes des rues NdT), près de 60 mineurs sont assassinés chaque mois dans le pays . Le taux d'assassinats des mineurs était de 32,8 pour cent mille habitants en 2017.

Plus de 15 mille enfants et adolescent(e)s dorment dans les rues et à chaque heure deux enfants mineurs abandonnent le pays. Plus de 417 mille enfants sont exploités comme force de travail, affirme Caza Alianza.

Après la mort violente, la nuit du 2 septembre du jeune étudiant universitaire Kevin Mercia, l'Université Nationale Autonome du Honduras (UNAH) déclare que 121 étudiants ont été assassinés au cours des dix dernières années.

Dans son plus récent Bulletin Spécial, l'Observatoire National de la Violence de la UNAH affirme que plus de 1552 étudiants de tous niveaux d'enseignement ont été assassinés au Honduras entre janvier 2010 et mars 2018.

52,6 pourcent (802) étaient des étudiants d'études moyennes.

Des données dramatiques qui doivent être contextualisées pour pouvoir comprendre ce qui se produit réellement.

Ce n'est pas un hasard par exemple que la brutale exécution de Mario et Gerson se produise dans le contexte d'importantes manifestations étudiantes qui furent brutalement réprimée par la police.

« Nous sommes terriblement préoccupés. La séquestration et l'exécution des deux jeunes gens s'est produit immédiatement après de la mobilisation qui a connu un grand succès convoquée par la convergence contre le Continuisme.

En plus, cela se produit alors que se multiplient les appels à l'aide que nous recevons de la part de jeunes qui ont manifesté leur refus du coup d'état militaire de 2009, du coup d'état électoral de 2017 « , dit Bertha Olivas, coordinatrice de COFADEH. (Comité des Familles de Détenus et de Disparus du Honduras.

Ils ne veulent pas que les jeunes gardent la tête haute.

« Il me semble que se déchaîne une campagne pour en finir avec l'espoir et insuffler la peur et la terreur dans la population en s'en prenant en particulier à la jeunesse et à sa révolte.

«Il ne veulent pas que les jeunes gardent la tête haute, questionnent le système politique et économique, se mobilisent et avancent des propositions innovatrices » explique Oliva.

Pour la coordinatrice de Cofadeh, ce qui opère ici, sont des stratégies d’horreur et de terreur, un terrorisme avec une grande capacité logistique. Ce sont des Escadrons de la Mort.

« Quand nous parlons d'escadrons de la mort et d'exécutions arbitraires et sommaires, nous parlons de structures qui opèrent en marge de la loi, mais avec la complicité des autorités de l'état.

A la jeunesse sont refusées l'enfance, l'éducation, la possibilité de se grandir dans une ambiance saine et d'avoir des perspectives d’avenir. », ajoute Oliva.

Ils grandissent dans la pauvreté et exposés à devenir victimes de la délinquance, du crime organisé et du narco-trafic ou à être militairement endoctrinés à travers le programme « Gardiens de la Patrie » (le service militaire est obligatoire au Honduras pour les garçons comme pour les filles, mais aussi l’armée ou la police militarisée, (bataillon Cobraà est à peu près leur unique possibilité de trouver un emploi. NdT)

S'ils dressent haut la tête ils sont réprimés et assassinés.

Nous vivons dans un pays en vente qui a perdu sa souveraineté et son identité et qui développe toute une stratégie institutionnelle contre la jeunesse. »

Traduction Anne Wolff

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16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 13:23
L'ère néolibérale inauguration  d'un univers carcéral

L'ère néolibérale inauguration d'un univers carcéral

La prison aux USA est un thème qui interpelle pour de nombreuses raisons, quelques articles précédemment publiés sur les États d'Anne évoquent ce problème : le taux d'incarcération qui place les USA loin devant tous les autres pays du monde, sauf la Russie qui se distingue également dans ce domaine ; les raisons et conditions d'incarcération et ici il sera question de discrimination en matière de droits civiques en particulier le droit de vote

Je ne vais pas entrer dans les détails pour chaque états. Retenons que les Étasuniens ne sont pas égaux devant la loi, puisque dans certains états les prisonniers ont le droit de voter depuis la prison alors que dans d'autres toute condamnation vous prive de ce droit à vie. Actuellement ce sont 6 millions de personnes qui se voient ainsi privées de droit de vote. 35% sont des hommes afro descendants, groupe qui constitue 13% de la population du pays. Un homme afro-descendant sur 13 est privé de droit de vote contre 1/56 pour les autres groupes, parmi lesquels se détachent cependant les latino. Mais selon Amy Goodman, il n'existe pas de statistiques suffisantes les concernant.

Dans le cas de Crystal Mason : au Texas sont privés de droit de vote les personnes incarcérées ainsi que celles qui sont en liberté conditionnelle et celles placées sous contrôle judiciaire..

Quand j'évoque les raisons des incarcérations, dans un pays où trois délit mineurs peuvent vous valoir une incarcération à vie, une autre discrimination apparaît celle qui vous prive de droit de vote pour être ou avoir été emprisonné quelle que soit la nature et la gravité des faits motivants de la condamnation.

Amy Goodman de Democracy Now évoque cette semaine le cas de Crystal Mason, afro descendante, texane, qui est allé voter, après avoir purgé une peine de 5 ans de prison pour fraude fiscale, alors qu'elle était en liberté conditionnelle, ne sachant pas que cela lui était interdit,. Ne figurant pas sur les listes électorales de son bureau de vote habituelle, elle a été cependant autorisée à émettre un vote provisoire. Vote qui n'a pas été validé, puisque, après vérification il s'est avéré que selon les lois de l'état son droit de vote était suspendu.

Et pourtant, malgré sa bonne foi, et le fait que son vote n'a pas été validé, Crystal Mason vient de se voir condamnée à une nouvelle peine de 5 ans de prison pour fraude électorale cette fois. 5 ans auxquels s'ajoute 10 mois pour violation des conditions de la conditionnelle. Actuellement elle a fait appel pour cette condamnation qui va à l'encontre des lois du Texas, pour qu'il y ait fraude il eut fallu prouver la volonté de frauder de Madame Masan et en plus que son vote ait été validé, ce qui ne fut pas le cas. Elle devait cependant se constituer prisonnière avant le 13 septembre pour purger 5 ans pour fraude électorale, 10 mois pour violation de la liberté conditionnelle et 26 mois qui lui restait à tirer de sa peine pour fraude fiscale. Soit 8 ans de prison !!!

A titre de comparaison A.G. évoque le cas de Terri Lynn Rate, femme, blanche de l'Iowa qui a été condamnée pour fraude électorale pour avoir tenter de voter deux fois pour Donald Trump. Elle a été condamnée à 2 ans avec sursis complet et 750 dollars d'amende.

Le dernier aspect mis en évidence par A.G., c'est l'influence de cette situation sur les résultats électoraux. Dans le cas de la Floride, 1,4 millions de personnes sont privées définitivement de droit de vote quel que soit l'importance du délit commis. En Floride, Donald Trump a été élu avec 112 OOO voix d'avance (1,2% des votes). Or une majorité des exclus du vote sont des afro-descendants qui dans leur grande majorité votent démocrates. Ils sont privés de droit de vote en vertu de lois votées par la majorité républicaine de l'état qui assure ainsi indéfiniment son maintien au pouvoir et un état acquis au candidat républicain lors des présidentielles.

Mais il existe actuellement en Floride une plate-forme d'association « Amendement 4 » qui lutte pour la restitution des droits civiques aux personnes qui ont retrouvé la liberté (à l'exclusion des assassins et des personnes ayant commis un délit sexuel), elle présentera cette année un projet de loi en ce sens.

 

Résumé en français Anne Wolff.

Texte intégral en Espagnol ici

USA le pays où 1% de la population adulte est mise en cage

USA le pays où 1% de la population adulte est mise en cage

Compléments d’info, aperçu du contexte carcéral US:

- Les prisons privées aux États-Unis : un commerce plus lucratif que la drogue.

- L’ONU accuse les E.U. de traitement cruel, dégradant et inhumain envers les pauvres

- Les Prisons cauchemar étasunien de Pelican Bay à Athènes 

- Rêve "américain" : En prison les fous !

- Le travail dans les prisons des États-Unis : prélude aux camps

- USA De l’école à la prison, un cycle infernal

- Leonard Peltier : prisonnier politique aux USA depuis 1976

- La drogue : arme de l'état et instrument de contrôle social Quand commence la croissance fulgurante de l’incarcération au USA, une des causes principales est la tolérance zéro qui envoie derrière les barreaux les détenteurs de drogue, même en très petite quantité. Drogue, incarcération et privation de droit de vote. Les références abondent qui prouvent l’usage de la drogue par l’état américain, depuis l’opération arme contre drogue menée par G.H. Bush en tant que directeur de la CIA, pour détourner les jeunes des luttes sociales et politiques. Ajoutons la tolérance zéro (dès l ‘école voir : De l’école à la prison, un cycle infernal) qui transforment, sans leur laisser d’autres opportunité, une partie de la population de jeunes afro-descendante, latino et autres couches pauvres en écoliers d’une des plus grandes écoles de crime du monde.

Si on fait le tour de la question on arrive à la conclusion que non seulement le phénomène carcéral étasunien permet de radier de la citoyenneté en permanence 6 millions d’habitants du pays, mais aussi c’est la source, à travers la privatisation et l’exploitation du travail des prisonniers, d’un nouvel esclavage. Un modèle qui fait son apparition en Europe, mais cela c’est une autre partie de l’histoire.

 

Modification un lien vers un rapport de 2018 qui détaille en graphiques très clairs la situation carcérale étasunienne. Rectification, si les USA restent en tête (670 prisonniers pour 100 000 habitants) dépassée par le Ruanda (434)  la Russie  passe en troisième place (413) dans le peloton de tête alors que le Brésil voit dangereusement augmenter sa population carcérale (325)

Léonard Peltier, condamné sans preuves, prisonnier politique aux USA depuis le 6 février 1976

Léonard Peltier, condamné sans preuves, prisonnier politique aux USA depuis le 6 février 1976

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 16:48
Et en plus, ils en sont fiers !

Et en plus, ils en sont fiers !

Traduction en français de la lettre ouverte

Monsieur Evo Morales Ayma
Président de l’État plurinational de Bolivie

STOP A LA FRACTURATION HYDRAULIQUE EN BOLIVIE:
UN GOUVERNEMENT QUI SE DIT ISSU DU PEUPLE
NE PEUT PAS COMMETTRE UN CRIME CONTRE LA NATURE,
CONTRE SES HABITANTS ET TERRITOIRES
ET CONTRE L’EAU, SOURCE DE VIE.

Il y a quelques semaines, le gouvernement a annoncé avec un enthousiasme surprenant l’existence de réserves de gaz non conventionnel signalées par la société Beicip Franlab, qui a mené des études dans les bassins du territoire bolivien à la recherche d’hydrocarbures non conventionnels. Le gouvernement a déclaré que la quantité de réserves existantes est une « grande opportunité pour l’État bolivien » d’augmenter les volumes d’exportation si cette industrie de fracturation hydraulique devait se développer et a signé des contrats avec la CanCambria Energy Corp du Canada, qui – calculant plus de 100 milliards de m3 – serait chargée de développer des études pour lancer cette industrie dangereuse à Tarija, Chuquisaca et Santa Cruz.

Ces annonces nous ont profondément préoccupés, car la fracturation hydraulique est une technologie hautement destructrice des territoires qui a un impact extrêmement néfaste sur l’eau et la santé des communautés et, nous avertissons qu’aucune technologie moderne ne peut prévenir ou réparer de tels dégâts. L’industrie de la fracturation hydraulique consomme du territoire et de l’eau à grande échelle, pollue les aquifères en introduisant des produits chimiques toxiques – dont beaucoup sont nocifs pour la santé humaine et les écosystèmes – à des pressions élevées pour percer les roches et libérer des gaz piégés dans les profondeurs. Plus d’une décennie d’utilisation de cette technologie aux États-Unis et au Canada a montré à quel point ce processus d’extraction de combustibles fossiles non conventionnels peut être dommageable, et comme l’ont confirmé d’innombrables études et témoignages des communautés affectées, la construction d’un réseau de milliers de puits a un effet dévastateur sur les régions et les territoires. C’est pourquoi les gens qui souffrent des conséquences de cette technologie dans les pays qui l’ont imposé, résistent fortement et dénoncent son avancée.

La fracturation hydraulique produit également des émissions provenant de fuites de méthane, ce qui n’est pas un problème mineur. Les experts disent que pendant la durée de vie d’un puits, près de 4 % de sa production est émise dans l’atmosphère, y compris les pertes et les fuites dans le puits lui-même, pendant le stockage et l’approvisionnement des consommateurs. Les fuites des puits de gaz non conventionnels peuvent représenter jusqu’à 12 % de la production. Comme vous le savez, le méthane est un gaz à effet de serre au moins 86 fois plus puissant que le dioxyde de carbone, donc choisir de promouvoir la fracturation hydraulique signifie aussi ne pas s’engager dans la lutte contre le changement climatique.

Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que ces plans et leurs effets néfastes ne sont pas signalés de manière transparente à la population et nous notons le manquement systématique au respect de la Consultation préalable et informée de la Convention 169 de l’OIT pour les projets d’extraction et d’infrastructure en cours d’élaboration en Bolivie, avec un impact indéniable sur la vie des peuples autochtones et des territoires.

Nos frères et sœurs d’Argentine, des États-Unis, du Canada et d’autres pays, où il y a de la fracturation hydraulique, ont subi des atteintes à leur santé et le déplacement de communautés à cause de ses impacts environnementaux et sociaux dévastateurs. C’est pourquoi nous nous opposons à ce que cette technologie de l’horreur soit maintenant imposée sur le sol bolivien. Nous vous rappelons que plusieurs pays dans le monde ont interdit la fracturation pour préserver la qualité de leurs aquifères et les droits de leurs populations.

La Bolivie a été une source d’inspiration pour les mouvements sociaux du monde entier, non seulement en défiant les grandes transnationales de l’eau dans les années 2000, mais aussi en promouvant la Déclaration des Nations Unies sur le droit à l’eau en 2010 et les droits de la Terre Mère lors du même Forum en 2011. Dans le passé, ses autorités gouvernementales ont également déclaré que la Bolivie ne ferait pas de fracturation hydraulique. Nous avons imaginé que cela faisait partie de la cohérence minimale à avoir lorsqu’on parle sous la bannière du Droit Humain à l’Eau et des Droits de la Terre Mère.

S’engager dans la voie, annoncée par les autorités énergétiques, va à l’encontre des principes qui consistent à protéger l’eau comme source de vie, l’eau comme droit humain et le respect des droits humains les plus fondamentaux des communautés vivant dans ces territoires.

Nous demandons au gouvernement bolivien de mettre fin à ces initiatives qui mènent à la destruction non durable, à la dépendance aux combustibles fossiles, et à un cercle vicieux de génération de revenus à partir d’activités non durables mettant en danger l’avenir de la société et l’avenir des fondements biophysiques de la vie et de la nature. Un gouvernement qui se réclame du peuple ne peut commettre un crime contre la nature, contre les peuples autochtones et les territoires, contre la citoyenneté et contre le droit à l’eau.

Pour vous associer aux signataires de la lettre ouverte contre la fracturation hydraulique en Bolivie, nous vous demandons de le faire à partir du lien ci-dessous où se trouvent les premiers signataires:

https://goo.gl/forms/vOQKJNcvuyTECGbf2

Liens intéressants en espagnol

YPFB s’ouvre à la fracturation hydraulique avec un investissement millionnaire

La Bolivie étend les études exploratoires

Jubileo constate l’engagement du gouvernement pour la fracturation hydraulique

Fracturation hydraulique en Bolivie, la technique qu’utilisera YPFB suscite des doutes

Morales donne sa bénédiction à la fracturation hydraulique

Le délabrement des zones lacustres boliviennes (fr)

Cochabamba 2000 : soulèvement populaire pour la défense de l'eau. Les mêmes pour beaucoup qui ont porté Morales au pouvoir

Cochabamba 2000 : soulèvement populaire pour la défense de l'eau. Les mêmes pour beaucoup qui ont porté Morales au pouvoir

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 13:49
Source : Observatoire des multinationales

 

La fracturation hydraulique est au coeur de la contestation du gaz de schiste. Les multiples risques associés à cette technique de forage ont fait couler beaucoup d’encre, mais ils ne représentent à bien des égards que la partie émergée de l’iceberg. De l’extraction de sable et d’eau en amont à la gestion des eaux usées et des déchets en aval, c’est toute la filière du gaz de schiste qui pèse sur l’environnement et les territoires. Des milliards de litres d’eaux usées issues du fracking sont injectés dans le sous-sol de l’Ohio, avec les mêmes risques de pollution et de séismes que la fracturation hydraulique elle-même. Troisième volet de notre reportage à Youngstown.

Malgré ses conséquences bien réelles pour les riverains et pour les ressources en eau (voir les deux premiers volets de cette enquête ici et ), la fracturation hydraulique proprement dite n’est sans doute pas le principal problème de Youngstown. La majorité des forages de gaz de schiste du gisement d’Utica sont d’ailleurs situés davantage au sud de l’Ohio (voir la carte ci-dessous). En revanche, la ville et ses environs accueillent depuis plusieurs années des opérations d’« injection » souterraine des eaux usées issues de la fracturation hydraulique. « L’Ohio est unique au sens où nous avons décidé de faire tout à la fois : de la production d’hydrocarbures par fracturation hydraulique, de l’injection des déchets liquides dans le sous-sol, et du retraitement des déchets solides issus du ’fracking’, explique Ted Auch, de FracTracker. Nos voisins de Virginie occidentale et de Pennsylvanie envoient tous leurs déchets dans l’Ohio. »

« Ils viennent mettre leurs déchets chez les noirs et les pauvres »

La technologie de la fracturation hydraulique consiste à injecter à haute pression dans le sous-sol un mélange de sable, d’eau et de produits chimiques pour fissurer les formations schisteuses et faire remonter le pétrole ou le gaz qu’elles contiennent. Une petite partie de ce mélange remonte à la surface, souvent après s’être chargée de particules toxiques ou radioactives supplémentaires dans le sous-sol. Ces eaux usées ne peuvent pas être retournées directement au milieu naturel, et – comme l’a démontré l’expérience de Pittsburgh (voir le deuxième volet de cette enquête) - les installations de traitement existantes sont généralement insuffisantes pour en retirer tous les éléments toxiques. D’où la solution consistant à les faire disparaître en les « injectant » dans le sol. Peu connue en Europe, où les controverses restent largement focalisées sur la fracturation hydraulique elle-même et ses impacts, cette pratique de la réinjection des eaux usées dans le sous-sol est elle aussi source de risques majeurs.

Les eaux usées du schiste sont rarement réinjectées à proximité de la zone de forage. Elles voyagent beaucoup, et certaines régions se sont spécialisées dans cette industrie un peu particulière. Contrairement à l’Ohio, la Pennsylvanie voisine, dont le territoire couvre une bonne partie des formations d’Utica et de Marcellus (l’autre grand gisement de gaz de schiste de la région), est régulée directement par l’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA), non par une agence d’État, encore plus perméable aux intérêts pétroliers. La Virginie occidentale, de son côté, a renforcé ses propres régulations. De sorte que l’Ohio, et en particulier ses régions les plus défavorisées comme celle de Youngstown, s’est imposé comme la destination de choix des déchets du fracking. « C’est dégueulasse, ils choisissent délibérément de venir mettre leurs déchets chez les pauvres et les noirs », fulmine Raymond Beiersdorfer, professeur de géologie à l’université locale et opposant au gaz de schiste.

Selon les chiffres collectés par FracTracker, 90% des eaux usées injectées dans le sous-sol de l’Ohio proviennent de l’extérieur de l’État. Entre le troisième trimestre 2010 et le premier trimestre 2015, entre 9,8 et 12,8 milliards de litres d’eau usées issues de la fracturation hydraulique ont été injectés dans le sous-sol de l’Ohio, et le chiffre continue d’augmenter de trimestre en trimestre : rien que pour le premier trimestre 2015, l’Ohio en a injecté 1,69 milliards de litres. L’arrivée de cette industrie a parfois été présentée comme une opportunité de développement économique, mais selon les calculs de Ted Auch, elle n’a contribué qu’à 0,001% du budget de l’État [1].

Localisation des puits de gaz de schiste dans l’Ohio (source : FracTracker). Rouge : puits en production ; bleu : puits autorisés ; vert : puits forés ; violet : forages en cours.
Localisation des puits d’injection dans l’Ohio (source : FracTracker)
Plus de 1000 séismes dans l’Ohio depuis 2011

L’industrie de la réinjection ne ressemble guère à celle de la fracturation hydraulique. Les firmes pétrolières fortement capitalisées et ayant pignon sur rue qui gèrent les puits de gaz et de pétrole de schiste ne s’occupent généralement pas elles-mêmes des déchets que génèrent leurs activités. Ce sont des petites entreprises qui se chargent de transporter les eaux usées dans des camions, puis d’autres petites entreprises qui gèrent les puits d’injection. Selon Ted Auch, ces puits sont généralement conçus pour des volumes et des niveaux de pressions largement inférieurs à ceux auxquels ils sont effectivement soumis, ce qui renforce les risques d’incidents ou de pollutions. De manière générale, le secteur ne semble pas extrêmement précautionneux dans ses pratiques environnementales, d’autant que les propriétaires des firmes concernées peuvent facilement échapper aux poursuites en organisant leur faillite du jour au lendemain. Des dizaines de témoignages anecdotiques suggèrent, par exemple, que lorsque les chauffeurs de camion ne trouvent pas de puits où laisser leur cargaison d’eaux usées ou qu’ils cherchent simplement à « s’alléger » pour faire baisser leurs coûts, ils se contentent souvent d’en déverser discrètement une partie dans une rivière.

Youngstown a été l’une des premières villes à faire l’expérience directe des risques de l’injection à grande échelle dans son sous-sol d’eaux usées issues de la fracturation hydraulique. Le 31 décembre 2011, elle a subi un tremblement de terre de magnitude 4 sur l’échelle de Richter. Plusieurs autres séismes avaient été ressentis dans la ville au cours des semaines et des mois précédents, mais ils n’avaient pas été officiellement reconnus par l’administration, en dépit des régulations en vigueur. C’est la présence fortuite d’une équipe de l’université Columbia qui a permis de confirmer les séismes intervenus dans les derniers jours de 2011 et la proximité de leur épicentre avec un puits d’injection.

En tout, selon une compilation réalisée par Raymond Beiersdorfer, l’Ohio – un État jusqu’alors quasi totalement épargné par les séismes – a connu plus de 1000 tremblements de terre entre 2011 et février 2014 (en majorité de faible ampleur), dont plus de la moitié à Youngstown même. Le puits d’injection Northstar 1, situé en pleine ville à quelques dizaines de mètres de l’usine de Vallourec, a été officiellement reconnu comme la source de la plupart des séismes survenus à Youngstown – mais ceux-ci ont continué bien après que le puits ne soit mis à l’arrêt forcé. Même si de nouvelles régulations ont été introduites par les autorités de l’État suite à ces événements pour encadrer la pratique de la réinjection, ces règles paraissent confuses et mal appliquées. Les entreprises pétrolières sont désormais obligées d’installer des sismographes à côté de leurs puits… mais elles restent propriétaires des données.


Déversements sauvages

La même entreprise qui gérait Northstar 1 (appartenant à un homme d’affaires local) a ensuite été prise sur le fait, grâce à un lanceur d’alerte, en train de déverser des eaux usées issues de la fracturation hydraulique dans la rivière Mahoning. Les autorités estiment que des centaines de milliers de litres de substances toxiques et radioactives auraient ainsi été déversées à au moins 24 reprises entre fin 2012 et début 2013 dans cet affluent de la rivière Ohio, qui s’écoule vers la Pennsylvanie voisine. Le patron de l’entreprise et l’employé qu’il avait poussé à se débarrasser ainsi de son trop-plein d’eaux usées ont été condamnés à des peines de prison ferme. Le coût du nettoyage a été chiffré à trois millions de dollars.

Un autre déversement de substances toxiques a eu lieu en mars 2015 dans une zone humide dans la localité de Vienna, à quinze kilomètres de Youngstown. Les déchets provenaient d’un puits d’injection appartenant à l’entreprise Kleese. Constatant que son terrain et les cours d’eau qui le traversaient avaient été dévastés et que toute trace de vie y avait disparu, le propriétaire a tenté d’alerter les autorités de l’État, qui ont refusé de se déplacer pendant plusieurs semaines, en prétendant qu’il n’y avait rien d’anormal. Il a fallu qu’il contacte les militants locaux anti-gaz de schiste et les médias pour obtenir une réaction – laquelle a surtout été de faire venir des camions pour nettoyer la zone au plus vite et enterrer l’affaire. La firme qui s’est vue confier la tâche de dépolluer le site a sous-traité le travail à des prisonniers, venus de l’État de Géorgie, à plusieurs centaines de kilomètres de là. Selon les témoignages des militants anti-gaz de schiste, ces prisonniers - chargés de remplir et évacuer des sacs pleins de cadavres de poissons, de tortues et d’autres animaux - ne disposaient que d’un équipement de protection rudimentaire, sans protection respiratoire.

Cliquez sur la photo pour voir le diaporama des photos prises par les militants locaux sur le site pollué :

Autant d’incidents qui ne sont en rien des exceptions : selon une compilation réalisée par Associated Press, forcément incomplète puisque aucune donnée n’est disponible pour certains États comme la Pennsylvanie, près de 700 millions de litres d’eaux usées issues de l’extraction de pétrole et de gaz ont été déversées dans la nature depuis 2009 aux États-Unis, par accident ou de manière délibérée.

Y a-t-il une bonne solution ?

Si l’industrie de l’injection reste pour l’instant une affaire de toutes petites entreprises, certaines firmes commencent toutefois désormais à accumuler les puits d’injection, comme Kleese ou Avalon Holdings dans les alentours de Youngstown, ou, à plus grande échelle encore, l’entreprise Stallion. Très active dans la région, celle-ci mène selon Ted Auch une politique de rachat systématique de tous les puits les plus actifs, lesquels connaissent après leur rachat une hausse spectaculaire d’activité. Ce pourrait être le signe d’une stratégie visant à constituer de grandes entreprises spécialisées dans ce domaine, qui pourraient ensuite être introduites en bourse ou rachetées par de plus grands groupes. Mais rien ne garantit que cela contribue à améliorer les pratiques environnementales du secteur.

Y a-t-il des solutions alternatives possibles pour traiter efficacement les eaux usées du « fracking » ? Outre les carences technologiques des stations de traitement existantes, un autre problème est que les équipements municipaux de traitement - les seuls assez importants pour gérer les eaux usées de la fracturation hydraulique - reçoivent aussi les eaux de pluie, et qu’ils conçus pour déverser dans la nature leurs eaux usées en cas de trop-plein provoqué par des précipitations particulièrement intenses. Si de fortes pluies intervenaient un jour où ces stations de traitement sont pleines d’eaux usées toxiques issues du fracking, cela pourrait entraîner une catastrophe environnementale de grande ampleur.

Dans le secteur privé de l’eau, de nombreuses entreprises comme Veolia ou Suez communiquent de plus en plus sur le « marché » qui s’offrirait à elles dans le domaine du traitement des eaux usées du gaz de schiste, mais les réalisations concrètes restent extrêmement rares. Veolia vient cependant d’obtenir – de manière presque inespérée, selon le récit du directeur local de Veolia à un média spécialisé - un contrat pour la construction d’une unité de traitement dernier cri des eaux usées de la fracturation hydraulique en vue de leur réutilisation, pour le compte de la firme pétrolière Antero, en Virginie-occidentale. Cette unité de traitement, si elle voit effectivement le jour, sera considérée par beaucoup comme un test grandeur nature de la capacité de l’industrie du gaz de schiste à prendre réellement en charge son impact environnemental. Dans le contexte général de chute du prix du gaz et du pétrole, on peut s’interroger sur la capacité des industriels du secteur à supporter les coûts supplémentaires qu’impliquent des traitements de ce type.

L’impact du gaz de schiste, au-delà de la fracturation hydraulique

Pour Ted Auch, les problèmes qui entourent l’industrie de la réinjection illustrent un enjeu plus général : pour juger du véritable impact du gaz de schiste, il est indispensable de regarder au-delà de la seule fracturation hydraulique, pour considérer cette filière industrielle dans son ensemble, avec son amont et son aval. À l’enjeu du traitement des eaux usées s’ajoute par exemple celui des déchets solides. Forer des puits à plusieurs milliers de mètres de profondeur implique de faire remonter des quantités importantes de roche et de terre, elles aussi potentiellement chargées de substances toxiques et radioactives. L’industrie ne communique aucun chiffre à ce sujet, mais FracTracker estime que chaque puits de gaz de schiste produit entre 700 et 800 tonnes de déchets solides. Ces déchets partent dans des camions et, selon Ted Auch, « on n’a aucune idée d’où ils vont. Personne n’est en charge de les superviser. ».

Ce n’est pas tout : il y a aussi l’extraction à grande échelle de sable pour la fracturation hydraulique, le passage incessant de camions qui abiment les routes, la construction de gazoducs… Or toutes ces activités sont souvent réparties dans des régions différentes : ce sont par exemple les États du Wisconsin, du Minnesota, du Michigan et de l’Illinois, où le gaz de schiste est quasi inexistant, qui subissent ainsi de plein fouet le développement de l’extraction de sable pour servir les besoins de cette industrie [2].

Ted Auch y voit une leçon que l’Europe devrait méditer : au cas où l’industrie du gaz de schiste réussirait à se développer quelque part sur le continent, les conséquences pourraient s’en faire sentir un peu partout. Si par exemple l’Angleterre se mettait à pratiquer massivement la fracturation hydraulique (ce qui reste peu probable à ce stade), on pourrait voir se multiplier rapidement en France des concessions d’extraction de sable, ou voir arriver les déchets du gaz de schiste...

Olivier Petitjean

- Quatrième et dernier volet de cette enquête, Emplois contre pollution : le dilemme de Youngstown face à l’industrie pétrolière.
- Volets précédents : Youngstown, Ohio : l’Amérique défavorisée en proie à l’industrie du gaz de schiste et Comment la fracturation hydraulique pollue l’eau des villes et des campagnes américaines.

— 
Photos : Frackfree America CC (Une) ; Sarah Craig/Faces of Fracking CC (eaux usées issues de la fracturation hydraulique, Californie) ; OP (les réservoirs du puits d’injection Northstar 1 à Youngstown) ; Frackfree America (accident d’un camion transportant des eaux usées du fracking à Youngstown) ; OP (puits d’injection de Stallion).

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 12:35
Evo Morales change son discours et devient favorable aux biocombustibles

L’extractivisme, ce n’est pas seulement l’industrie minière au sens strict du terme, les méga-agroindustries font également partie des extractivistes. Les plantes retirent du sol de précieux éléments minéraux qui ne lui seront pas restitués mais au contraire seront en majorité exportés. C’est le cas des biocarburants, mais aussi du soja chinois en Argentine, et autres méga-cultures qui provoquent un appauvrissement en minéraux des territoires où elles sont implantés. Parmi les gouvernements progressistes, ceux du Brésil et de l’Argentine ont ouvert grand les portes du pays à cette méga agro-industrie, alors que des documents montrent le rôle joué par Monsanto dans le coup d’état contre le gouvernement de Lugo au Paraguauy qui freinait leur implantation. Dans toute l’Amérique Latine progressiste ce sont sans aucun doute les gouvernements successifs de Chavez au Venezuela qui ont – en tant que projet de monde – eu les projets anti-extractivistes les plus cohérents et les plus avancés. Venezuela sans OGM, interdiction du droit de propriété intellectuelle donc des royales royalties qui grèvent les semences, et le développement d’un projet d’agriculture familiale en collaboration avec la Via Campesina et le Mouvements des Sans-Terre du Brésil ( enseignements, création d’université locales et indigènes), grands marchés d’échanges de semences locales. De tout cela et autres mesures anti-extractivisme, il ne reste rien ou presque aujourd’hui. Une grande partie (sinon la totalité) des farines d’importation qui constituent un fondamental des caisses CLAP (aide alimentaire du gouvernement) sont issues de cultures transgéniques. J’en profite pour faire une remarque à ce sujet, Le contenu de ces fameuses caisses est un apport de nourriture de base de basse qualité et nie un droit souverain, le droit au choix de son alimentation. Des millions de ces caisses sont distribuées, sous les auto-applaudissements de l’officialisme. En plus des problèmes de distribution (vols, accaparement, inefficacité) elles ne constituent ni une alimentation suffisante, ni surtout une alimentation nécessaire à une bonne vitalité.

En Bolivie, il y a quelques années, les Mac Donald et autres fast food ont du plier bagage, ils n’y rencontraient aucun succès, il faut du temps et un marketing puissant et invasif pour faire accepter massivement la mal-bouffe. Pourtant aujourd’hui, malgré qu’une grande partie des terres cultivables du pays restent inutilisées, la Bolivie importe elle aussi de grandes quantité de produits transgéniques. Et plutôt que de choisir le développement par l’agriculture communautaire ou familiale de ces terres, dans un soucis de souveraineté alimentaire (notion qui inclut la qualité de la nourriture) le gouvernement de Morales choisit à présent d’en attribuer une grande partie à la méga agro-industrie des biocombustibles.

Le gouvernement d’Evo Morales en Bolivie est actuellement le seul survivant de ces gouvernements progressistes des débuts du 21ème siècle. Le texte que je traduis ici, publié cette semaine par Servindi montre le revirement actuel d’Evo Morales. Je mets également un lien vers un texte plus ancien, mais qui montre une démarche revirement de Rafael Correa en Équateur en français ici, . Le gouvernement de Rafael Correa en Equateur en 2013 annule le projet de protection du parc naturel Yasuni, élaboré en 2007. Et le parc est livré aux exploitants pétroliers. Le gouvernement de l’Équateur avait fait appel à la communauté internationale pour lui payer un compensation pour cette non-exploitation. Une démarche qui ne rencontra aucun succès. Est-ce étonnant ?

Deux textes qui montrent les limites du progressisme, politiques de meilleure répartition des richesses mais sans changement de modèle, des initiatives qui aujourd’hui succombent les unes après les autres à une nouvelle avancée, véritable mise sous contrôle de la région par les Corporations néolibérales (US comme chinoises) et les forces militaires US. Mais aussi, choix à court terme pour des politiques d’urgence, mais aussi pour des politiques clientélistes qui inscrivent des pays dans l’idéal consumériste qui fait passé le superficiel avant l’essentiel à grand renfort de formatage des conscience et de publicité.

Pour illustrer ce tournant, voici la nouvelle tour présidentielle, la « casa del pueblo » (maison du peuple) qu’a fait construire Evo Morales à la Paz, faisant fi de toutes les normes urbanistiques en vigueur, dépensant des fortunes (pour un coût évalué selon les sources de 35 à plus de 45 millions de dollars). A mes yeux cette tour illustre le choix d’un monde ! Verticalité et fonctionnalisme moderniste.

La "Casa del Pueblo", nouveau palais présidentiel, domine La Paz

La "Casa del Pueblo", nouveau palais présidentiel, domine La Paz


 

Avec l’approbation de la loi dite « Loi de l’Éthanol » le gouvernement d’Evo Morales opère un changement d’attitude face à la production des biocombustibles dans le pays.

Si, par le passé, l’’État bolivien exprimait ouvertement sa préoccupation quant à la manière dont le biodiesel prenait la place de cultures destinées à l’alimentation de la population nationale, aujourd’hui, la gestion d’Evo Morales s’en accommode avec un discours des entrepreneur et du gouvernemental qui voit l’éthanol d’un œil favorable.

C’est ce que montre Enrique Ormachea Saavedra, chercheur eu Centre d’Etude pour le développement du travail et agraire (CEDLA) dans l’article suivant :

Evo Morales et le biocombustibles 2008-2018, la fin d’un discours

Par Enrique Ormachea Saavedra Source en espagnol

Il y a 10 ans, avant la hausse du prix des aliments à échelle mondiale et de quelques produits alimentaires dans le cas de la Bolivie, le président Evo Morales annonçait que le pays se préparait « à stimuler la culture du blé », rejetant la culture de biocombustibles.

Lors de son intervention à l’Assemblée Générale des Nations Unies (ONU) en 2008, Morales Ayma faisait valoir que « la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International doivent générer des politiques pour freiner la production des biocombustibles ».

« Et de cette manière éviter la faim et la misère pour nos peuples », il proposait « l’impulsion d’alternatives pour affronter la crise énergétique comme la géothermie, l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique  (www.aporrea.org/), » ‘C’est ce que préconisait Morales lors de cette intervention.

Interviewé par Democracy Now en espagnol, lors de son séjour à New York pour participer au Forum Permanent des Affaires Indigènes de 2008, il déclare alors « je ne peux pas comprendre que dans ce nouveau millénaire, il y ait des présidents ou des gouvernements ou des institutions qui sont plus intéressés par la ferraille (des voitures) que par la vie ».

Ils sont plus intéressés par les voitures de luxe que par l’être humain. C’est notre mise en question : en premier lieu la terre est dédiée à la vie, pas à la ferraille Et quand bien même quelques présidents et quelques organisations internationales veulent adopter ce type de mesures, moi j’ai une grande confiance dans les mouvements sociaux (pour y résister) » avait-il dit en cette occasion.

« Ainsi, par exemple, le Traité de Libre Échange des Amériques (ALCA) a provoqué une mobilisation internationale qui l’a freiné. De le même manière, de grand mouvement contre le biocombustible, contre l’agrocombutible est en gestation » avait déclaré Morales

« Et j’espère que les présidents et quelques organisations revoient leur position, afin que nous n’ayons pas ce problème – le problème de la faim, faim des familles alors que des hectares se verraient attribués aux voitures et non pour la vie (democracynow.org) «  concluait-il

agriculture familiale et bonne vie

agriculture familiale et bonne vie


 

 La position du Gouvernement de Bolivie pour l’Assemblée sur la Sécurité Alimentaire de la FAO était : « le gouvernement de Bolivie a défini une politique d’état qui interdit la production des biocombustibles dans le pays. » (2008, La Paz)

Dix ans après ces déclarations, et avec des arguments du monde des entreprises et du gouvernement qui voudraient que « l’éthanol soit un produit plus aimable avec la nature » et qu’il serait nécessaire de réduire l’importation de combustible, la Chambre des Députés vient d’approuver la Loi de l’Éthanol.

Une loi qui établit « la norme pour la production, la conservation, le transport, la commercialisation et le mélange d’additif pour l’essence, le diesel sur base de l’éthanool produit en Bolivie » une loi soumise par le gouvernement d’Evo Morales (La Razon, 5/09/2018)


 

Pour le gouvernement la loi de l’éthanol « marquera l’entrée de la Bolivie à l’ère des combustible verts ». Autrement dit, à l’ère où – comme en avertissait le gouvernement bolivien lui-même – la compétence dans l’usage de la faible partie de terre apte à l’agriculture en verra partagée entre production et production de biocombustibles.

Pendant que, très certainement nous continuerons à importer en grande quantité le blé en grain et en farine, la papa, les légumes et fruits, tellement importants pour la vie.

 

Traduction Anne Wolff

Pour que nous puissions continuer à bénéficier de ce monde là !

Pour que nous puissions continuer à bénéficier de ce monde là !

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 10:23

Entre La Paz (Bolivie) et Cordoba (Argentine) ce sont 72 millions d’abeilles qui sont mortes empoisonnées par les agro-toxiques.

Cette disparition brutale et massive des abeilles est imputée officiellement à un mauvais usage de ces produits. Sauf que le « bon » usage tue tout aussi sûrement les abeilles, seulement il le fait plus lentement de manière moins perceptible.

Ainsi Greenpeace, s’est rendu dans la province de Murcia en Espagne, où des millions d’abeilles meurent aussi d’empoisonnement.

La question aussi se pose de l’empoisonnement des sols à long terme, des maladies résultantes pour les cultivateurs et pour nous qui consommons au quotidien les résidus de ces substances qui se trouvent dans notre alimentation.

Mourir… mais de mort lente ?

72 millions d'abeilles mortes empoisonnées par les agrotoxiques

En Colombie ce sont, jusqu’ici ce sont 7 millions d’abeilles dont la mort a été recensée.

En Colombie

En Colombie

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13 septembre 2018 4 13 /09 /septembre /2018 09:35
Extractivisme ou Bonne Vie (Guatemala)

Extractivisme ou Bonne Vie (Guatemala)

Cela fait quelques années à présent que le concept extractivisme est entré dans mon vocabulaire de base, dans ma boite à outils d’interprétation de la réalité. Il y a fait une entrée fulgurante, sur le mode du « Bon sang, mais c’est bien sûr ». Il est vite devenu un incontournable, un fondamental tant pour comprendre le monde contemporain que pour définir les luttes prioritaires à ce moment de l’Histoire globale et des histoires des peuples. Indispensable pour exprimer clairement et synthétiquement ce qu’est ce monde dont nous ne voulons pas. Les « nous » se reconnaîtront.

Je continue donc a traduire le dernier essais de Zibechi Mouvements sociaux en Amérique Latine, un « autre monde en mouvement » dans le but de mettre en évidence les mouvements populaires qui se définissent comme anti-extractiviste, leur multiplicité, leur ampleur et les formes d’actions, pour certains leur manière d’habiter le territoire, une ontologie d’un monde – dans lequel il y a plusieurs mondes – en mouvement. On parle également de mouvement anti-système. Mais cela prend du temps, en attendant je voudrais fournir des arguments pour alimenter le débat.

L’essai se fonde dans un travail de 2003 qui fait alors le bilan de ces mouvements, et examine le chemin parcouru depuis et les défis à relever aujourd’hui. Le texte que je publie ci-dessous donne une bonne mesure de l’enjeu que représente l’anti-extractivisme dans un débat de gauches, des points de repère qui conviennent également pour l’introduction de ce débat dans les gauches européennes.

Précédemment j’ai relayé Extractivisme, retour sur un concept émergent publié cette semaine par le CATDM, un impressionnant travail de Caroline Weill redondant de liens intéressants qui montre bien qu’aujourd’hui aucun débat sur l’avenir du monde ne peut se mener sans que l’extractivisme – pour ce qui est à combattre – ne devienne premier et central.

Voir la video en entier :

ICI

Amérique latine :

Tensions entre extractivisme et redistribution des richesses

Par: 
Raúl Zibechi (2011).

Intervention de Raúl Zibechi, journaliste et écrivain uruguayen, dans le cadre du débat « Tensions entre extractivisme et redistribution dans les processus de changement en Amérique latine » au Forum Social des Amériques. Asunción, Paraguay, août 2010.

Je vais aborder quatre aspects relatifs au lien qui existe entre l’extractivisme et la redistribution, étant entendu que ce lien implique des relations de pouvoir.

Absence de débat sur le modèle

Une première tension est celle de l’absence de débat autour du modèle. D’une manière générale, les gouvernements ont admis et assumé que c’est le seul modèle viable et possible, nécessaire pour aller de l’avant. Et il n’y a pas de débat. Les gauches, nous nous sommes renforcées, les mouvements sociaux nous nous sommes consolidés dans notre trajectoire en discutant, en débâtant, en nous interpellant, en nous confrontant à nos problèmes. Il n’est pas nécessaire de rabaisser le niveau du débat, de fuir le débat, pour continuer d’être de gauche ou pour accorder un certain soutien aux gouvernements. 

 

Si nous ne discutons pas, si nous n’élevons pas la température des débats, nous continuerons à faire la même chose, à poursuivre avec un modèle qui a déjà un chemin tout tracé. Il serait acceptable si les gouvernements progressistes et de gauche rétorquaient en disant que « à la fin du mois, l’Etat doit payer les fonctionnaires, les maîtres d’école, les médecins, les infirmières, les militaires; assumer les obligations auxquelles est soumis tout Etat, au moins payer les salaires… Et pour cela, il a besoin de revenus». Mais ce ne sont pas leurs arguments. Ils nous disent que ce modèle est le bon, pour peu qu’ils soient interpellés à ce sujet.

Si nous acceptions ce débat, nous serions alors à cet autre niveau et nous pourrions nous dire « voilà ce que nous avons aujourd’hui, mais voyons de quelle façon nous pouvons essayer de sortir de ce modèle ». Il y a une petite avancée en ce sens dans le cas du projet ITT, qui offre un espace de débat intéressant, mais absolument insuffisant. Ce qui prédomine, c’est la continuité, la continuité sans débat.

Comment allons-nous renforcer des alternatives à l’extractivisme ? En disant que l’extractivisme est une bonne chose, qu’il faut continuer à construire des barrages hydroélectriques, qu’il faut continuer avec l’industrie minière, avec le soja, avec la canne à sucre pour produire des agro-combustibles, avec les plantations forestières, etc. ? Il est nécessaire d’ouvrir un débat de fond au sein des mouvements et entre les mouvements et les gouvernements. En ouvrant un débat, nous serions dans un lieu différent, une situation différente.

Difficile consolidation de nouveaux acteurs sociaux

Le deuxième problème que je remarque, c’est qu’il n’y a pas encore d’acteurs sociaux suffisamment affirmés pour combattre le modèle extractiviste. Je vais donner un exemple : durant la phase des privatisations du modèle néolibéral, du moins dans le Cône Sud, les acteurs sociaux s’étaient affirmés autour du mouvement syndical. C’était les entreprises publiques qui allaient être privatisées. A cette époque, les syndicats et une bonne partie des travailleurs publics, tout comme des travailleurs d’autres secteurs, avaient déjà une parfaite conscience que la privatisation de ces entreprises allait impliquer une perte pour les travailleurs et pour le pays. Et il y avait une conscience des droits qui tournait autour de cette propriété étatique des entreprises de télécommunication, d’hydrocarbures, d’électricité, de distribution du courrier, etc.

Aujourd’hui c’est plus complexe : les projets extractivistes se trouvent loin des grandes villes, dans la cordillère des Andes, ou dans la Pampa, ou dans d’autres lieux où cela ne touche pas – ou seulement indirectement – la majeure partie de la population. Les habitants des grandes capitales (et aujourd’hui nous avons une population majoritairement urbaine en Amérique Latine), ne sont pas immédiatement concernés par une concession minière située à cinq cent ou à mille kilomètres de la ville, ou parce que des champs sont affectés à la culture de soja ou à des plantations forestières. Et beaucoup de ces zones sont des territoires peu peuplés.

L’année dernière, j’étais en Equateur. C’est uniquement en allant dans les communautés les plus touchées par la pollution des sources des cours d’eau, que l’on peut comprendre la difficulté qu’ont ces communautés à faire passer le message aux gens de la ville : « nous, notre eau est déjà polluée, mais dans quelque temps c’est vous qui allez avoir un problème gravissime ». Il y a une difficulté énorme qui est en train de ralentir, de faire obstacle à la formation d'acteurs sociaux. Il est alors naturel que cette formation d’acteurs sociaux dans le but d’affronter l’extractivisme soit une tache plus complexe, plus longue et plus difficile ; parce qu’à l’exception de certaines communautés qui combattent les effets immédiats de l’extractivisme, ces effets ne sont pas clairement perceptibles pour la majeure partie de la population. Et en ce moment, il est indispensable d’ouvrir un débat, nécessaire à la formation d’acteurs sociaux, qui ne se forment que dans le conflit. Et le rôle du débat, de la clarification des idées, est fondamental. Le débat et le conflit vont ensemble.

Effet de domestication des politiques sociales

La troisième tension que j’observe, pour le moins depuis le Cône Sud, c’est la question des politiques sociales. D’un côté, les politiques sociales atténuent la pauvreté. Elles ont réussi à faire diminuer la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. Grâce à elles, les personnes ont une meilleure alimentation, meilleure santé, etc. Elles n’ont pas été suffisantes pour réduire les inégalités (dans mon pays, l’Uruguay, les inégalités continuent à augmenter, bien que la pauvreté ait baissé de moitié), ce qui est un indicateur qui montre que le modèle d’accumulation reste polarisateur. Et il se passe la même chose en Argentine, au Brésil et bien sûr au Chili.

Mais de plus, il y a un autre problème avec ces politiques, et ici se situent la tension et la contradiction. Elles tendent, et là je vais le dire en toutes lettres, à domestiquer les acteurs sociaux, et à rendre difficile la réactivation des conflits. Elles tendent à diviser et à fragmenter ; et cela concerne non seulement certains dirigeants désignés mais des organisations entières. Et ceux qui ne se soumettent pas à cette domestication sont criminalisés. Dès lors, il est nécessaire de débattre de ces politiques sociales, au sujet desquelles, pour l’instant, la controverse n’existe pas. On accepte qu’elles aident à améliorer la situation de pauvreté, mais on ne voit pas les problèmes qu’elles génèrent en affaiblissant les mouvements.

Les politiques qui combattent la pauvreté ne sont pas nouvelles, elles ont été inventées, suite à la défaite au Vietnam, par un homme qui s’appelait McNamara et qui a été président de Ford, puis ministre de la Défense des Etats-Unis. Après  la guerre du Vietnam, il fut durant des années président de la Banque Mondiale et inventa le combat contre la pauvreté en disant : « si nous ne combattons pas certains niveaux extrêmes de pauvreté, jamais nous ne gagnerons ». Il pensait comme un militaire.

Ainsi, la Banque Mondial c’était « la ligne dure » de ces politiques sociales ; et les gouvernements de notre région, je pense surtout au Cône Sud, ont assumé le combat contre la pauvreté avec quelques modifications. Les politiques sociales continuent d’être des politiques compensatoires et facilitent l’accumulation de l’extractivisme, accumulation par le dépouillement, par le vol des biens communs.

Jusqu’à quel point et de quelle manière les politiques sociales désarticulent les mouvements ? Je connais  – car j’ai travaillé avec eux et que je maintiens un dialogue depuis de nombreuses années - le cas du Cauca et des indigènes Nasa, de Colombie. Ils sont pris en tenaille d’un côté par la guerre, féroce, terrible - tous les mois des dirigeants indigènes meurent assassinés - et de l’autre, par les politiques sociales. Dans certains cas, il s’agit simplement de distribuer de l’argent. Dans d’autres cas, de créer des organisations sociales qui se disent indigènes, qui parlent de « pluri » et de « mutli », mais qui sont créées par le Ministère de l’Intérieur, et là, c’est de la politique antisubversive.

Ainsi, je crois que nous avons ici une contradiction, parce que les politiques sociales sont à double tranchant : elles améliorent les indicateurs de pauvreté, mais « domestiquent » les acteurs sociaux. Nous avons un travail très important à mener avec certains responsables de ces politiques, parmi lesquels il y a des travailleurs sociaux, des sociologues, des dirigeants syndicaux ou sociaux, ex-piqueteros, ex-asambleístas, ou encore piqueteros, introduits dans les mouvements et qui dirigent des politiques sociales sur un territoire.

Dans le Cône Sud, les politiques sociales de dernière génération, qui prétendent ne pas être compensatoires, sont des politiques territoriales. Et leur machine à penser n’est plus la Banque Mondiale, mais la FLACSO. Ainsi, lorsque nous discutons de ce sujet, nous sommes en train de nous disputer pour nous battre, en partie, contre nous-mêmes, parce que ces politiques nous traversent, et nombreux d’entre nous y sont impliqués. Et je crois qu’il faut essayer de discuter pour voir comment faire pour que ces politiques facilitent l’organisation et le débat, qu’elles servent à renforcer les mouvements au lieu de les affaiblir. C’est une bataille que quelques mouvements sont déjà en train de mener, en Argentine et dans plusieurs autres pays. Ici, il y a un scénario ouvert, une tension très forte que nous ne savons pas encore manœuvrer et qui nous manœuvre souvent à nous-mêmes.

Nouvelle élite au pouvoir

La quatrième et dernière tension est la plus compliquée à formuler. Je suspecte l’émergence d’une nouvelle élite au pouvoir, probablement d’une nouvelle classe, d’une nouvelle nomenclature. Elle est constituée de certains syndicalistes (surtout ceux qui sont liés aux fonds de pension, ceux qui ont travaillé dans des banques), de cadres politiques de gauche (ceux qui ont fait carrière dans des municipalités ou des ministères, qui dirigent des politiques, qui sont à la tête des entreprises publiques ou étatisées - dans le cas de celles qui avaient été privatisées auparavant), et aussi d’anciens fonctionnaires, des fonctionnaires de carrière : c’est le cas par exemple de Samuel  Pinheiro Guimarães qui est l’un des concepteurs des stratégies au Brésil. Dans certains pays, des militaires aussi font partie de cette nouvelle élite.

Ainsi, est en train de se former quelque chose qui fait que - comme le disait un penseur brésilien, Chico Ribeira, - les catégories que nous utilisions auparavant –cooptation, trahison, classe dominante, bourgeoisie - ne sont peut-être plus utiles pour penser la nouvelle réalité que nous sommes en train de vivre. Mais regardons la réalité en face : pour beaucoup, nous retrouverons dans cette nouvelle élite une partie des nôtres. Peut-être non pas nous directement, mais des amis, des voisins, des parents, et nous-mêmes collaborant à cela.

Une nouvelle élite est en train de surgir et cette élite maitrise notre discours et notre vocabulaire: droits de l’homme, etc. Ainsi, le continent est en train de se transformer. Radicalement. Dans cette transformation, les mouvements sont affaiblis, apparaît un nouveau secteur dominant qui nous connait très bien parce qu’il vient de nous, de nos mouvements, et qui sait comment nous manier et comment manier les liens.

Il y a un ensemble de tensions qui sont en train de renforcer un modèle qui par lui-même ne pourra jamais redistribuer et dont le côté le plus pervers implique d’énormes niveaux d’accumulation. Nos pays sont exportateurs d’or, d’argent, de matériaux qui sont fondamentaux pour l’accumulation des richesses. Et à l’autre extrémité de ce même modèle, des politiques sociales qui nous affaiblissent, qui font que pour beaucoup de gens c’est plus intéressant de s’inscrire dans un mouvement, non pas pour combattre, mais pour faire des démarches auprès d’un ministère et entrer dans un cercle, ce qui, au bout du compte, n’apporte rien au conflit social. Le conflit, le débat social, est la seule chose qui peut nous faire sortir de ce modèle extractiviste et ouvrir les portes pour que –peut-être - il y ait dans le futur un modèle que nous ne concevons pas encore clairement, mais qui soit plus juste, plus horizontal et qui redistribue mieux les richesses.

Transcription et traduction par Donatien Costa

Source :  Alternatives au développement extractiviste et anthropocentré

Pérou

Pérou

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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 16:26
Tâcherons du web

 

Petites fourmis de l’information, imperturbablement, nous déplaçons les montagnes de bêtises, pierre par pierre, caillou par caillou ; vidons la mer de la désinformation à la petite cuiller. Dérisoires nous faisons face à la tempête qu’annonce les bruits de bottes, pas cadencé, la peste brune est de retour ; nous déversons nos seaux de sables pour ériger des diguettes contre le tsunami de la misère qui vient.

Sans nous décourager, nous posons les fondations d’un monde plus doux qui n’adviendra peut-être jamais.

Et pourtant à la question : que faire ? - des pas perdus, je n’ai qu’une réponse à donner, unique, immédiate et sans conteste : Continuer

Et rire de bon cœur parfois

Anne W

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Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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