23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 16:11
Geng Shuang, porte-parole du gouvernement chinois

Geng Shuang, porte-parole du gouvernement chinois

Nous savons tous que les événements qui se produisent au Venezuela dans un cadre géostratégique inédit, alors que les USA se sont déclarés ennemis d’une grande partie des nations de la planète et de ses habitants.

La Russie est très claire, pas question de toucher au Venezuela. Alors que les USA ont très clairement annoncé leur volonté d’intervenir au Venezuela pour renverser le gouvernement, démanteler les forces de gauche et tirer des avantages financiers d’une participation importante à l’exploitation du pétrole, l’Europe a refusé de se soumettre au diktats de Washington, elle est résolument et activement contre toute forme d’intervention militaire au Venezuela. Trump n’avait pas tardé à réagir en déclarant l’Europe ennemie des USA. Le Chine jusque-là n’avait pas énoncé officiellement sa position. A présent c’est fait, par la voix du porte parole officiel du gouvernement chinois, Geng Shuang :

«La Chine considère que l’entrée forcée d’aide humanitaire au Venezuela pourrait déchaîner des conflits et avoir de graves conséquences, et donc elle réitère son opposition à quelque action que ce soit qui pourrait mené à une escalade de violence dans le pays, et personne ne veut voir cela ».

Il affirme : « Le gouvernement vénézuélien a agit avec modération dans le but de sauver la paix et la stabilité interne et de prévenir une escalade de violence.

La Chine est contre toute intervention militaire et autre action suceptible de provoquer une escalade de la violence ou des conflits dans le pays. » Et il ajoute : « La Chine continuera ses échanges et sa coopération avec le Venezuela dans différents domaines »

La Chine se joint donc à la cinquantaine de pays qui soutiennent officiellement le gouvernement de Maduro. Pour rappel, une cinquantaine de pays ont reconnus Guaido comme président légitime du Venezuela, alors qu’une partie d’entre eux ont manifesté, par contre leur opposition à une intervention militaire. Élections générales dans le pays, oui et intervention NON.

Ce qui me rassure c’est que dans le contexte actuel hypertendu et explosif, planétairement, je me dis qu’il doit bien y avoir quelques voix raisonnables pour s’opposer à la folie de Trump et son équipe y compris aux USA même.

Au mieux, Trump pourrait devenir une sorte de catalyseur provoquant le réveil d’une conscience planétaire en défense de la Paix Mondiale. Je le souhaite.

Source info Aporrea

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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 14:40

Vu les bugs et les vidéos qui sautent mystérieusement d'un texte à l'autre, la vidéo du pont est ICI

Des images du Pont Bolivar à la frontière colombienne, alors que des volontaires veulent entrer avec l’appât de guerre - appelons les choses par leur nom – depuis la Colombie vers le Venezuela.

Pourtant le second du régime de Maduro, Diaosdado Cabello avait déclaré que les gens qui voudraient passer à titre personnel avec cette aide pourrait le faire, que l’armée était là pour empêcher que des militaires étrangers les accompagne. Ce qui me semblait une décision rationnelle.

D’autant que Curaçao refuse de servir de point de départ d’une aide qui n’aurait pas été officiellement demandée par le gouvernement de Maduro alors qu’au Brésil, dans un premier temps Bolsonaro avait donné l’ordre à des militaires réticents de se placer sous les ordres du Commandement Sud US, qui devait les préparer pour une mission d’accompagnement des dons US-Usaid jusque sur le territoire vénézuélien.

Cela avait provoqué de fortes tensions au sein du gouvernement brésilien qui déjà se fissure. Finalement Bolsonaro a du reculer. La décision du Brésil, finalement, c’est que l’aide peut partir pour le Venezuela, dans des voitures vénézuéliennes conduites par des vénézuéliens.

D’autre part le gouvernement des USA semble lui aussi temporiser. Il a annoncé aux opposants déçus que le renversement de Maduro ne se ferait pas en un jour et qu’il leur fallait être patients.

Des informations auraient filtré : les USA s’attendaient à ce que, après l’auto proclamation de Guaido le peuple et l’armée très vite lui tombent dans les bras. La plus grande faiblesse des USA, c’est d’être les premiers à croire à leur propres mensonges. Alors que l’ONU, la Croix Rouge Internationale affirment qu’il ne s’agit pas d’une opération d’aide humanitaire et que ce serait aller à l’encontre du Droit International que de participer à cette opération. Sa polarisation politique marquée en fait tout autre chose – ni Trump, ni Guaido ne s’en cachent le but avoué est le renversement du gouvernement et l’   aide » « humanitaire » une étape de leur stratégie pour y parvenir – les 2 compères continuent à répéter la même propagande… le premier à ne pas les croire, c’est le peuple du Venezuela qui sait ce qui arrive aux pays intervenus par les USA, du Honduras à la Syrie en passant par quelques autres exemples bien connus du public.

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 22:43

La CIA va-t-elle assassiner Juan Guaido ?

 

Comme beaucoup aujourd’hui, je pense, j’ai le souffle coupé et les nerfs tendus dans l’attente d’un dénouement au Venezuela…

Alors j’écris pour tromper l’attente et pour conjurer le sort.

9heure du matin, demain heure locale, l’opération commence. Quand même, cela se passerait bien, ce dont je doute, il faut que ce soit bien clair : il ne ‘agit pas, du point de vue du doit international, d’une opération d’aide humanitaire, une des conditions pour bénéficier de ce titre : qu’il n’y ait aucune connotation politique.

Juan Guaido a joué son rôle et permis aux USfascistes d’installer leurs pièges, là, juste aux frontières du Venezuela. Les échauffourées ont commencés, lEl Pais parle des deux (premiers) morts, des civils tués à la frontière avec le Brésil, actuellement bloquée par l’armée vénézuélienne, alors qu’il voulaient forcer l’entrée du Pays… Les assassins sont bien sûr les vilains militaires vénézuéliens. El Pais ? Fake ou pas, c’est ce qu’on va nous servir dans les heures, dans les jours qui viennent… autant d’actes criminels contre le peuple commis par l’armée et autre forces de répression au service du gouvernement de Nicolas Maduro (et aussi quand même de cette large majorité du peuple qui refusent quelque intervention étrangère, de type militaire, que ce soit).  Il y a des soldats dont les familles, les amis sont chavistes (la moitié des habitants du pays) et donc des cibles pour l'envahisseur.

Guaido ne représente rien, il est le corniaud qui aura donné aux Usfascistes l’occasion d’envahir son pays. Pour une fois je partage totalement l’opinion de Maduro, ce qui se déroule à la frontière colombienne en particulier, c’est un show… un show dont nous doutons bien qu’il va devoir se terminer dans le sang… et quel meilleures victimes pour ce marketing qui vend des guerres que d’innocentes victimes…. Plus innocentes, mieux c’est.

 

Guaido sera bientôt inutile, il aura joué le rôle qui lui était réservé dans le scénario, sa mort en martyr serait particulièrement rentable. Et le gouvernement de Maduro a mille fois plus intérêt à lui offrir une garde rapprochée sous couverture, que de toucher le moindre de ses cheveux. La CIA par contre… à sa place, je commencerais à trembler… Guaido n’a aucune réelle implantation au Venezuela, cela finirait par se savoir, mais mort il deviendrait un martyr de la liberté.

Sinon il y a les volontaires qui se rendront demain, aux différents points de distribution à la frontière colombienne, on leur a demandé de se vêtir de blanc, quoi de plus spectulaire et émouvant que des anges de la charité dont le sang macule les blancs vêtements ? Les jeunes qui assistent au concert que leur offre généreusement la CIA, sont aussi des cibles de choix.

Il y aura aussi demain des manifestations prévues pour faire monter la tension dans tout le pays, pour créer une situation de chaos.

 

Il faut que les USA aient une bonne raison pour passer d’une « intervention humanitaire » au « devoir de protéger » : un crime horrible de la part du gouvernement accusé de massacrer ces citoyens et une situation de désordre généralisée. Et des images, une mise en scène qui fait pleurer dans les foyers. Ce n’est pas que j’ai le coeur dur, loin de là, mais je sais que je ne pleurerai pas pour eux, je pleurerai, je le fais déjà, pour ce peuple qui subirait les horribles conséquences de leur sacrifice. Je vous rappelle que le cercle le plus proches du conseil de sécurité de Trump pour l’Amérique Latine est composé de tortionnaires, d’assassins, et d’un maître es escadrons de la mort (Amérique Centrale et Irak).

Et si par le plus grand des hasards, les forces armées et autres polices du Venezuela (Maduro) avaient un comportement irréprochable, nul doute que toutes sortes d’opérations sous faux drapeaux ont été prévues. Le plus rentable de ces coups fourrés serait bien sûr l’assassinat de Guaido par un franc-tireur, à la solde (soi disant) du gouvernement. Ce qui est pratique avec les francs tireurs, c’est qu’il est difficile d’identifier leur camp tant qu’on ne les a pas attrapé… et même en ce cas.Comme les Usfascistes disposent de la grande presse internationales et des grandes chaînes de télé comme outils de propagande, qu’ils préparent le terrain depuis...toujours… depuis la fin de la seconde guerre mondiale, quand ils ont fait de l’AL, plus grands des champs et essaimage et d’ensemencements du nazisme , chacun des nazis qui y était expatrié devenant une graine du nazisme dont le monde aujourd’hui récolte les fruits amers.

Je rappelle : 3 points d’origines prévus pour les couloirs de l’invasion militaire du Venezuela. Cucuta (Colombie), Province de Roraima (Brésil), île de Curaçao (en fait un territoire des Pays-Bas) Et disait hier un des député organisateurs… de nombreux autres lieux de pénétration sont prévus, ils seront révélés à la dernière minute. Je rappelle aussi que : frontière avec la Colombie 2219km ; frontière avec le Brésil 2 199 km sur un total de 5 161km de frontières terrestres auxquelles s’ajoutent 2800 kilomètres de côtes.

Le plan initial prévoit une distribution par des équipes de volontaires à Cucuta, une entrée sous garde des militaires brésiliens à Roraima, il y a encore beaucoup de discrétion quand à ce qui se passe à Curaçao, mais tout ce qui transpire annonce une concentration militaire, à coté de laquelle celle de l’aide semble dérisoire, montrant clairement son caractère de prétexte…

Je vous avait dit que, à Cucuta simultanément avec la construction des bâtiments destinés à recevoir l’ide alimentaire était édifié un camp militaire. Selon différentes source, des militaires étasuniens y auraient débarquer aujourd’hui en grand nombre… précision quand je les aurai.

A suivre...

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 17:53

A l'origine ce texte est un commentaire... mais je n'ai pas pu le publier pour des questions de mot de passe oublié...

Qu'on me pardonne la forme, les fautes, j'ai hâte de continuer mes recherches et mes observations à ce moment crucial de l'histoire.Heure H : samedi 23 février 2019 à 9 heures du matin heure locale.  Lieu : les frontières du Venezuela.

 

 

Pour le monde : nouveau départ ou apocalypse ?

J’ai suivi la nébuleuse fasciste d’Amérique Latine, dont le principal mouvement a longtemps été UNOamerica, qui sous la direction d’Alvaro Uribe regroupait le nazis survivants, les militaires de la période des dictatures, des politiciens et autres entrepreneurs… et s’attachait à former toute une nouvelle génération de fascistes en herbe, par exemple en les réunissant dans des camps de formation idéologique et paramilitaire. Une organisation avec un bureau à Washington et d’étroite connexion avec les sphères de pouvoir, celle qu’incarne aujourd’hui Bolton.

Ils n’ont jamais cessé d’être actifs, pour déstabiliser le Venezuela, par exemple, il ont entraîné le groupe JAVU, version locale d’OTPOR dont les dirigeants étaient envoyés par petits groupes en Serbie, afin d’être initiés aux technique de déstabilisation. Des entraînement qui, commencé pendant la période Bush se sont poursuivit pendant les 2 mandats d’Obama, subsidiés par la NED et autre OT (très)G de Washington, enfin bon, ce n’est pas tant le gouvernements que ces organismes qui comme la CIA poursuivent implacablement leur programmes indépendamment des alternances politiques des gouvernements. L’analyste argentine Stella Calloni est une mine d’information à ce sujet, de l’opération Condor à la déstabilisation du Venezuela en passant par UNOamerica, elle suit les fils d’une continuité, une continuité qui pour faire un grand raccourci, un grand bond en avant sonduit droit à la déclaration de Trump, lundi.

Une déclaration qui m’a simplifié la vie, tous ces événements, en particulier depuis le coup d’état militaire au Honduras en 2009 jusqu’à l’intervention du Venezuela dont l’initiation officielle est prévue pour demain, 9 heure du matin heure locale, tous ces indices et recoupements… ceux pour lesquels on est freiné quand on les rassemble et qu’on voit se profiler la réalité sous-jacente, par un de ces «ce n’est pas possible, ils ne vont quand même pas aller jusque là – fini les doutes et les spéculations.. à présent ils le disent et le clament haut et fort, la Croisade contre le Socialo-communisme est lancée, poursuite de l’Inquisition par d’autres moyens, quand ce qui doit être éradiqué ce sont des manières d’être au monde, des manières de penser le monde.

Mon résumé du discours de Trump :

 

« Nous allons mettre fin une fois pour toute au socialisme et au communisme »

«Nous allons commencer par le Venezuela »

« Après j’irai sur Cuba et sur la Nicaragua et enfin j’irai par toute l’Amérique Latine; ...et dans le monde »

« Cette fois, il n’y aura pas de retour en arrière »

 

J’ajoute que quand je vais lire ce qui se raconte chez les mêmes, je trouve en redondance ce même message : Il faut en finir une fois pour toute – aussi – avec les Indios en les éradiquant jusqu’au dernier. Le Socialisme n’est pas leur seule cible, les peuples natifs en tant que tels le sont aussi selon un principe de Res Nullius, (terre de personnes) pour pouvoir s’approprier enfin définitivement cette terre il faut éliminer tous ceux qui prétendent qu’elle leur revient, les natifs.

Mais cela devient plus facile à croire quand on sait que ceux-là sont les héritiers de l’essaimage nazi, vers l’Amérique Latine, comme autant de germes qui aujourd’hui donnent des fruits, amers.

Sommes-nous arrivés au moment ou soit les uns, soit les autres doivent être entièrement éradiqués de la surface de la planète pour qu’un Nouveau Monde émerge, au risque de tout détruire ?

 

Alors oui, c’est difficile de croire qu’aujourd’hui ces gens-là ont le pouvoir de fait sur le plus gros arsenal de destruction massive que le monde ai jamais connu.

Et pour les plus anciens d’entre nous, une question s’impose qu’a-t-on fait ou que n’a-t-on pas fait pour qu’il parvienne jusque-là ? Que pouvait-on faire ? Tirer les leçons de l’histoire parce que la question principale est que peut-on faire aujourd’hui pour contribuer à mettre fin à ce délire.

Contribuer à protéger le Venezuela contre les griffes US,…

 

Je ne suis vraiment pas fan de Maduro, Xi ou Chavez, il faut choisir. Maduro le dit : il adhère au « rêve » de Xi, dans tous ces concepts (discours du 18 septembre) Un rêve dans lequel le peuple à des droits économiques, pas de droits politiques. Elle est loin « la commune ». Etc, je peux en raconter des pages sur ce que dit vraiment Maduro, et sur la manière dont il l’applique en pratique, mais ce n’est pas le moment.

Ma position est être claire, c’est aussi la position d’une bonne partie de la dissidence (en gros pour illustrer avec un exemple concret les quelques deux millions d’électeurs de Chavez, qui ne votent pas – ou plus, Maduro, sans passer cependant à l’opposition. Ils s’abstiennent. Et formule des propositions politiques alternatives au Madurisme.) : pas d’intervention militaire, et élections générales selon des modalités à fixer. Dans un premier temps, ben oui, jusqu’à de nouvelles élections Maduro est le président le plus légitime du Venezuela.

Et pour une fois, je me sens pleinement Européenne, c’est la position défendue par l’Europe au Forum de Montevideo sur le Venezuela (Diplomatie européenne, Mexique, Bolivie, Costa Rica, Equateur et Uruguay). Tous se sont mis d’accord sur la nécessité d’empêcher une intervention US au Venezuela, pas sur la question des élections.

Et hier une rencontre a eu lieu avec le gouvernement du Venezuela. Qui a enfin accepté le principe d’une intervention humanitaire, le show de Guaido n’en est pas une, une intervention humanitaire ne peut avoir aucune connotation politique. Ici ce qui s’est discuté hier, est une intervention humanitaire sous égide de l’ONU et avec une participation de la Croix Rouge internationale.

Voilà, je m’arrête-là, désolée si c’est long, c’est ma manière de réagir au discours de Trump. Donner des éléments pour nourrir un débat, avec d’autres issus de ce qui a longtemps été la Grande Famille de la Gauche », en tout cas en Belgique jusque à la fin des années 70 c’était une réalité vécue, là se trouvent les racines, mon ancrage, mon origine comme « sujet politique ». Il y a certainement plein de fautes de forme, mais pour le fond j’assume tout ce que je dis ici, …

 

 

Salut à tous les camarades et compagnons qui se reconnaîtront dans ce Nouvel Ennemi Déclaré de Trump, les Socialo-communistes et autres Communalistes.

Anne

 

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 04:56
Premières échauffourées. Tunel de la Cabrera

Premières échauffourées. Tunel de la Cabrera

Je m’apprête à suivre le déroulement des événements au Venezuela, avec des « dernières minutes », les actualités.

Les premières échauffourées ont eu lieu au Venezuela. Au tunnel de la Cabrera, sur la route vers la frontière avec la Colombie. La Garde Nationale Bolivarienne a essayé d’arrêter la caravane du député Guaido qui se rendait à Cucuta avec quelques camions destinés à recevoir « l’aide humanitaire ». Des images sur le vif ici

Je pense que c’est l’aspect que prendra cette première phase de provocation. Des échauffourées dont le but est de provoquer des incidents qui permettraient de faire passer le gouvernement pour le méchant de l’histoire.

Je n’aime pas Maduro, je ne m’en cache pas, mais je choisis mon camp, là, présentement Maduro est le président légitime du Venezuela. Je serais pour l’organisation de nouvelles élections mais la question n’est pas d’actualité. La priorité c’est de couper court à l’humeur belliqueuse de Washington.

 

Un grand pas en avant a été fait. A Montevideo (Uruguay) c’était réuni la représentante de la diplomatie européenne et les représentants de plusieurs pays d’Amérique latine, Uruguay, Mexique, Bolivie et quelques autres. La position défendue : oui pour l’organisation de nouvelles élections, à voir avec le Venezuela pour la question de l’aide humanitaire et NON, un NON radical et sans appel contre toute forme d’invasion militaire que ce soit.

Une rupture de l’Europe avec la politique de Washington dont la réaction a été de déclarer l’Europe ennemie des USA… on en est là.

La Forum de Montevideo a monté une équipe technique qui a rencontré le gouvernement du Venezuela. Et l’échange semble avoir été plus que fructueux.

Enfin… il était temps, le gouvernement a accepté le principe d’une aide humanitaire, il a même dressé la liste de ces besoins en médicaments. Je ne comprenais pas pourquoi il ne l’a pas fait avant, cela simplifiait tout, coupait l’herbe sous les pieds du pion de l’invasion US. Pas une aide USAID (Cia) mais ce serait une aide placée sous égide de l’ONU avec l’aide de la Croix Rouge Internationale. C’était la chose la plus intelligente qu’il pouvait faire. Depuis le temps qu’il crie que le Venezuela connaît une guerre économique, ils peuvent bien reconnaître que cela crée des manques sans perdre la face. Et cela renverse les rôles… la condition pour qu’une opération puisse être qualifiée d’aide humanitaire : il faut qu’elle soit absolument dénuée de tout but et compromission politique. Du coup Guaido il a tout faux.

 

En attendant les aides humanitaires sont concentrées en 3 points Cucuta (Colombie), Roraima (Brésil) et l’île de Curaçao (mer des Antilles à 50km des côtes du Venezuela), elle arrive accompagnée de force et de matériel militaire.

Le plan annoncé hier par le responsable de l’opposition : l’opération commence samedi 23 février à 9 heures du matin heure locale. Elle devrait arriver simultanément des trois points d’origine des couloirs humanitaires. Des délégués se trouveront du côté vénézuélien de la frontière pour la recevoir. Si quelques points de réception ont été déjà donné, des ponts frontaliers aux environs de Cucuta.

Les seules nouvelles jusqu’ici de l’aspect militaire de cette intervention, c’est que les USA ont fait pression sur que le gouvernement brésilien pour que des troupes de l’armée du Brésil accompagnent l’entrée de cette aide au Venezuela ; le militaire responsable s’est vu obligé, contre son gré, son choix sa volonté.. pour obéir aux ordres de l’état de se soumettre au commandement Sud étasunien. Parmi les bonnes nouvelles : cette volonté d’intervention du Venezuela de Bolsonaro provoque des remous non seulement dans l’armée, dans les rangs de son parti.

Le Venezuela a fermé sa frontière avec le Brésil, voudrait pouvoir éviter de fermer sa frontière avec la Colombie. Personnellement j’ai du mal à comprendre comment on peut surveiller ou fermer deux fois 2 000 kilomètres de frontière… il devrait construire un mur…. Il protège aussi ses côtes

 

A suivre

 

Anne W

Avec toutes les fautes, imperfections... comprendre le fond du problème, suivre en quasi direct ( et cela va de plus en plus vite alors que des événements significatifs se déroulent simultanément en différents lieux de la planète) et transmettre... le sujet en vaut la peine, mais j'atteins des limites de fatigue... je choisis, plus d'info et moins de formes

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21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 18:34

 

Selon les critères qui justifient une intervention humanitaire au Venezuela, d’autres pays d’Amérique Latine devraient eux aussi bénéficier d’une telle intervention urgente, à commencer par la Colombie et le Honduras. Dans ces deux pays coexistent misère, violence, persécution et élimination systématique de l’opposition. Mais ces deux pays ont des gouvernements vassaux des USA.

Je vais donner quelques exemples comme très faible aperçu de toutes les raisons qui justifieraient une intervention humanitaire d’urgence dans chacun de ces deux pays. Des conséquences du « protectorat étasunien ».

 

Ces deux pays connaissent un exode au moins aussi inquiétant que celui des vénézuéliens.

La Colombie avec près de 8 millions de personnes déplacées dans le pays (à cause de 60 ans d un conflit armé permanent, une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts et à cause des expropriations par les transnationales - extraction, agro-industrie, tourisme « écologique »). Si des millions de personnes ont quitté le pays, l'exode aujourd'hui est principalement interne. Et chaque jour de nouveaux groupes indigènes et autres paysans, se joignent à cette errance sans but. En 2012, 1 enfant sur 4 mourrait avant d’avoir atteint l’âge de 6 ans… une majorité de ces enfants étaient des enfants de l’exode. Des Colombiens s’étonnent : si les vénézuéliens connaissaient vraiment les conditions de vie ici, la violence, la dénutrition, le déplorable système de santé, ils resteraient chez eux…

 

Depuis des années, c’est par dizaines que chaque jour des gens fuient le Honduras, l’année passée, à chaque heure, deux d’entre eux étaient des enfants non accompagnés. Ils se lancent dans un voyage de quelques 4 mille kilomètres à la poursuite d’un mirage « le rêve américain »,Seule une toute petite minorité d’entre eux connaîtront une issue « heureuse », une vie un petit peu meilleure que celle qu’ils connaissaient au Honduras. Pour avoir un aperçu de ce qui les attend : Maria José, jeune hondurienne sur la route de l'enfer j’ai pleuré en traduisant ce texte. Traite humaine , vols d’organes, viols, crime sadique, faim, soif, et ceux qui meurent ou finissent estropiés pour être tombé de la Bestia, les trains auquels les migrants s’accrochent pour traverser le Mexique…. Quelque part, l’histoire des Caravanes, c’est un peu la goutte d’eau qui cache la rivière… le flux migratoire d’Amérique Centrale vers les USA est dense, constant, et cela dure depuis des années. Les disparus de l’exode, ceux dont on entendra plus jamais parler se comptent par dizaines de milliers.

 

 

 

La Colombie est le pays où des enfants livrés à eux-mêmes, entrent par centaines, dès l’âge de 11 ou 12 ans dans les écoles de tueurs à gage des narcos et autres maffias. Leur initiation : manger de la chair humaine, celle d’un otage assassiné, un procédé initialement mis au point pour détecter les agents infiltrés de la DEA. C’est la seule éducation qui leur soit offerte, celle que leur donnent les narcotrafiquants. La plupart meurent avant d’atteindre 18 ans, auteurs de quelques crimes qui ont tué leur conscience.

 

Ce n’est pas une grave, très grave urgence humanitaire cela ? Venir en aide à ces enfants ! Leur ouvrir la possibilité d’un avenir digne, d’apprendre de l’intérieur ce que bonheur veut dire ?

 

En espagnol, il existe des dizaines de reportages à ce sujet, ce phénomène affecte plusieurs pays, mais la Colombie est en tête de ce sinistre peloton. Parmi tous les reportages et tous les témoignages d’enfants que j’ai vu, il existe un passage, un de ces enfants, particulièrement touchant, il exprime, simplement, ce que tous ces enfants ont sur le cœur. Ce qu’il dit entre autre au journaliste alors qu’il cherche les mots pour raconter son expérience : « Monsieur, si vous étiez à ma place, vous comprendriez… mais vous n’êtes pas à ma place… et vous ne pouvez pas comprendre » C’est vrai, on peut compatir, pas comprendre. 

Les bugs entre les vidéos se poursuivent, donc si ce n'est pas la bonne vidéo qui apparaît, voici le lien

Cette scène, 6 minutes est extraite d’un reportage que vous pouvez voir en entier ici : reportage entier. Ce gamin à 11 ans ou 12 ans, il est tueur à gage, pas besoin de comprendre l’espagnol pour devenir témoin de ce crime contre l’enfance… et devenir, peut-être, de ceux qui contribuent à ce que ces enfants ne meurent plus en silence. Ils sont des milliers, et plus sans doute, aussi au Mexique, dans toute l’Amérique Centrale. Au Pérou : tuer une personne qui dérange est le genre de boulot de dépanne que les gamins peuvent se voir proposer dans les rues…

La Colombie est souvent cité par les USA comme un modèle de démocratie en Amérique Latine.

 

 

Quand au Honduras, pourquoi ne parle-t-on pas d’avantage du Honduras, de l’urgence vécue là-bas par l’immense majorité de la population, dans le pays qui a le plus haut taux au monde de morts par homicide, alors que les élections organisées depuis le coup d’état pourraient servir de modèle pour un Manuel de Fraude Électorale… En 2O12, j’avais recensé quelques unes de ces méthodes… Une, parmi une bonne dizaine : on voyait Kubiske, ambassadrice des USA, aller au fin fond des campagnes, apportant des cadeaux aux habitants et aussi des cartes d’électeurs accompagnée d’une méthode pour « bien voter »…

Il y a deux catégories sur ce blog consacrées au Honduras, avec des suivis quotidiens, des traductions inédites… un bon aperçu du sort réservé aux pays « intervenus » par les USA… des griffes du Pentagone au crimes de la DEA… … …

La catastrophe du Honduras est le fruit pourri d’un coup d’état militaire, fomenté depuis les USA, qui en juin 2009 avait « rétablit la démocratie » dans le pays. Les deux principaux auteurs militaires de ce coup d’état, Joya Amendola et Vasquez Velasquez sont tous deux produits de l’École des Amériques (école des bourreaux de l’Amérique Latine), ils ont une longue histoire criminelle au service de Washington : au 20ème siècle, ils avaient été au service de Pinochet, sévi sous la dictature argentine et participé aux escadrons de la mort dans leur propre pays. Vous savez, ceux qu’avaient formé des Negroponte (présent en 2008 au Honduras pour préparer le coup d’état), et le même Eliott Abrams que Trump a joint récemment à son équipe de tueurs et de criminels de guerre, ses experts pour l’Amérique Latine. Abrams, l’opposition oligarchique n’en peut plus, elle se gargarise à coups de : waouh ! Un spécialiste des renversements de gouvernements, il ne va pas faire long feu le Maduro.

No Comment... les tueurs sadiques l’oligarchie fasciste latino adore cela. Quelques images du discours de Trump à Miami, parmi ces momies, pourraient servir de source d'inspiration pour un film d'horreur, style "Venezuela, le retour des zombies"

 

La situation du Honduras depuis juin 2009 est l’exemple des conséquence du premier coup d’état militaire US du 21ème siècle pour « rétablir la démocratie dans le pays ». C'est surtout le premier pas réussi d'un jeu de dominos qui vise à rendre à l'Amérique Latine son statut domestique (Brezinski). Presque 10 ans d’horreur, et c’est de pire en pire… JOH comme on l’appelle, Juan Orlando Hernandez, président du Honduras est considéré comme un bon élève par Washington.

 

En Colombie, en 2018, 287 leaders sociaux ont été assassinés probablement avec la complicité de l’état… ce qui est certain : l’état ne fait rien pour arrêter le massacre qui se poursuit… des groupes paramilitaires, certains fascistes, comme les Aguilas Negras, sèment la terreur en poursuivant un nettoyage (meurtres) politique, ethnique, social. Il répandent en permanence des tracts par dans lesquels ils profèrent des menaces, personnelles et générales, pour entretenir ce climat de peur permanente dans la population. L'état ne fait rien...

Au Honduras, en plus des incessants assassinats de militants, le métier de journaliste, comme au Mexique, est un métier dangereux pour les chercheurs de vérités qui désignent les responsables des crime contres l’humanité qui se produisent quotidiennement dans ces deux pays. On va voir si AMLO, Andres Manuel Lopez Obrador, président depuis peu, et de plus en plus populaire, réussira à redresser une situation qui pourrit depuis des décennies… Plus le peuple l’apprécie, plus les USA et les fascistes latinos le haïssent… on sait bien que c’est dangereux la haine de ces gens-là. Surtout par les temps qui s'annoncent.

Je pourrais ajouter des exemples et d’autres et encore, tous confirmeraient que le Honduras comme la Colombie, pays chéris des USA, sont dans une crise humanitaire grave, vivent des états de terreurs et de guerre permanente qui mériteraient une attention soutenue et une intervention urgente de la Communauté Internationale.

 

Une seule conclusion s’impose… les USA veulent entraîner toute la région sur les traces de la Colombie et du Honduras : état de guerre interne, omniprésence de la terreur sur fond de misère, expropriation massive des populations au profit des transnationales…. Et extermination de tous ceux qui incarnent les idéaux de socialisme, d’autodétermination, de souveraineté populaire…

 

Qui va réussir à arrêter le massacre avant qu’il ne commence…

 

« Nous allons mettre fin une fois pour toute au socialisme et au communisme »

«Nous allons commencer par le Venezuela »

« Après j’irai sur Cuba et sur la Nicaragua et enfin j’irai par toute l’Amérique Latine; ...Et dans le monde »

« Cette fois, il n’y aura pas de retour en arrière »

Donald Trump, Miami, 18 février 2019

 

Cette menace est aussi une menace pour l’humanité.

 

Anne Wolff

 

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 20:41

Pourquoi une invasion militaire est (presque) certaine au Venezuela

 

J’écris le cœur gros, avec une immense tristesse dont le mieux que je puisse espérer c’est qu’elle fasse place bientôt à la juste colère. Je viens d’écouter le discours sur le Venezuela que Trump a prononcé hier, à Miami, devant le rassemblement de la pire oligarchie esclavagiste et fasciste latino. Il confirme tout ce que j’avais pu apprendre d’autre part.

 

Le message qui domine son discours, c’est que la prochaine intervention au Venezuela est le début d’une grande croisade anti-socialiste et anti-communiste mondiale, dont le Venezuela n’est que la première étape, puis, dit-il, il ira sur Cuba, sur le Nicaragua et dans toute en Amérique Latine et,... dans le Monde entier : le glas sonne pour le socialisme et le communisme qui seront bientôt éradiqués de la surface de la Terre. Selon Trump.

 

Cela aide à comprendre en quoi la construction d’un mur frontalier au Sud serait une urgence nationale : si , comme il le dit, il s’apprête à passer un seuil dans la déstabilisation de l’Amérique Latine , le risque de voir un exode de réfugiés fuyant la guerre, les persécutions, la misère, est immense. Comme celui de voir se créer des Forces de Résistances qui tenteraient de riposter en attaquant les USA sur leur territoire.

 

L’aide humanitaire prend peu de place dans ce discours, sinon pour confirmer qu’elle est le prétexte pris pour initier une intervention dont le but, avoué à présent sans équivoque, crié haut et fort par Trump, sous les acclamations du public est l’éradication du socialisme – donc des socialistes - au Venezuela… pour commencer ! Je l’avais déjà fait remarquer, je voyais se lever, plus enragé encore que l’originale, cette réactivation du Maccarthisme aux USA et parmi une ultra-droite latino qui gagne du terrain. En Europe aussi, le fascisme grandit, s’organise, occupe le terrain politique, se prépare para-militairement et se lance de plus en plus ouvertement à la conquête du pouvoir.

 

 

Ici le discours de Trump en traduction simultanée en espagnol. J’aime bien parfois couper le son et observer la gestuelle d’un orateur. Là pour Trump, je me suis demandé s’il avait été remplacé par un clone hybride ou s’il s’est fait un lifting de trop… Ou simplement il est stressé à l’idée d’annoncer sa croisade anti-socialiste mondiale, qui fait de lui le co-auteur et le complice de massacres annoncés. C’est la première guerre qu’il déclare, mais il l’annonce mondiale, une guerre de fin de monde. Et il prend des airs de robot humanoïde… a-t-il vraiment conscience du monstre qu’il s’apprête à déchaîner ?

 

Avant d’entendre ce discours un des principaux argument sur lequel je me fondais pour affirmer que les USA veulent et préparent d’une intervention militaire au Venezuela, c’est le choix fait par Trump de ses conseillers pour l’Amérique Latine en général, pour le Venezuela en particulier, le passé de chacun d’eux et leurs déclarations présentes sont la chronique annoncée d’une opération de destruction massive du Venezuela. Les ingrédients d’une recette fatale. Trump + Bolton, Pompeo, Ivan Cruz, Gina Hespel et plus récemment Eliott Abrams, forment un ensemble qui parle de longues histoires de guerre, de torture, d’escadrons de la mort, de francs tireurs, d’éradication des peuples qualifié par eux de merde, de mise à genou d’une l’Amérique Latine « nettoyée » des indigènes, des afro-descendants et des communistes. Ils n’ont fait que cela toute leur vie, s’improviser bourreaux génocidaires et idéocides de peuples à soumettre. Certains ont déjà sévit en AL… ils auraient changé ? Ils seraient soudain devenus bienveillants envers les peuples des nations qu’ils veulent dominer ? Voyez leurs histoire. Écoutez les, écoutez leurs déclarations de cette dernière année…. Avec Tillerson des solutions négociées étaient envisageables, mais ce n’est pas cette voie que Trump a choisi ; ici c’est une équipe de guerre qu’il a formé, une équipe des pires spécialistes en matière de renversements de gouvernement et de guerres sales…

J’ai d’autres arguments qui vont dans le même sens, mais celui-là me semblait entièrement suffisant pour croire en la probabilité d’une guerre d’agression au Venezuela. Et sous une forme adaptée à la contingence locale en s’inspirant d’expériences passées ou en cours.

 

Les mouvements de troupes (beaucoup de fake, mais aussi des redondances d’indices fiables) vers les frontières avec le Venezuela (2 fois plus de 2000 km) en Colombie et au Brésil, l’installation d’une base « humano-militaire » sur l’île néerlandaise de Curaçao, à 50 km des côtes du Venezuela, la formation avec l’aide de la CIA de milices paramilitaires parmi les réfugiés vénézuéliens, pour accompagner cette aide… A Cucuta, en Colombie, origine du premier couloir humanitaire, parallèlement aux entrepôts qui accueillent les marchandises, une base d’hébergement militaire est édifiée. Les USA ont mis l’accent au cours des dernières années sur la capacité à projeter rapidement des forces en n’importe quel point de la planète, plus besoin d’occupation permanente. Les militaires colombiens, une armée qui fait partie de l’OTAN, travaillent depuis des années en opérations conjointes sous commandement étasuniens. Un commandement que n’apprécient pas, par contre les militaires brésiliens, un sujet de discorde dans le clan de Bolsonaro. Le 7 février cependant, non sans provoquer des remous dans l’armée, dans les monde économique et politique, des troupes brésiliennes ce sont intégrées au commandement Sud US contre le Venezuela.

 

Les discours de Guaido aussi annoncent de plus en plus clairement son intention d’ « autoriser » une intervention militaire étrangère, si « l’usurpateur » ne laisse pas entrer l’aide humanitaire, ce qui est le cas. Je ne crois pas que le gouvernement de Maduro changera d’avis à ce sujet. Mais de toute façon, Guaido et ses maîtres de Washington misent sur ce refus. Refuser une aide humanitaire de la part de Maduro et son équipe, alors que le peuple en a un urgent besoin… monstrueux non. Déjà, sous ce prétexte anticipé, Trump autant que Guaido rendent a priori Maduro responsable de toutes les horreurs annoncées.

Et la similitude de leur discours, la guerre contre le socialisme barbare, une intervention de « devoir de protéger » devenue inévitable dont Maduro sera rendu responsable, montrent leur accord sur un même programme. D’une certaine manière dans leur comportement, Trump comme Guaido semblent être pris dans la mécanique d’une machine de guerre qui les dépasse. Difficile de conserver une conscience avec ce qu’il s’apprêtent à faire : mettre le Venezuela à feu et à sang. Une chose est d’en parler, autre chose est devenir co-responsable de ce que cela se produise dans la réalité des corps et des âmes déchirés par les conséquences de vos décisions.

 

Un autre sujet qui fait couler de l’encre et provoque de multiples spéculations : le ministre des affaires étrangères de Maduro, Arreaza s’est réuni avec le Conseiller National de Sécurité étasunien John Bolton. Mais dit-il, le contenu de ces « conversations » est frappé du sceau de la confidentialité. Quelle discussion est possible avec celui qui a dit : « Il faut en finir avec ces pays qui compliquent la vie des USA.[…] Pourquoi avoir un arsenal nucléaire si ce n’est pas pour nous en servir. On raye ces pays de la carte et on passe à autre chose » (cité par Atilio Boron). Le même Bolton qui est venu en Europe organiser l’extrême-droite régionale en vue des prochaines élections européennes.

 

Les déclarations de Trump ne laissent aucun plus doute :

 

UNE GRANDE CROISADE ANTI-SOCIALISTE, ANTI-COMMUNISTE SE PRÉPARE DANS LE MONDE. ELLE DEVRAIT COMMENCER SAMEDI 23 FÉVRIER 2019 AU VENEZUELA.

 

Si j’ai mis un (presque) entre parenthèses dans mon titre, c’est que j’ai vu en d’autres occasions (coup d’état mis en échec par le peuple en 2002, tentative de révolution de couleur qui ne prend pas en 2013 et 2015...) la capacité de résistance, de création d’intelligence collective et d’organisation spontanée du peuple vénézuélien.

Aussi critique que je puisse être au sujet de socialismes réels et de leurs dérives, je sais que le modèle qu’incarne Trump est bien pire. Il suffit de voir ce qui ce passe au Honduras depuis le coup d’état militaire du 28 juin 2009, fomenté par les USA, qui se perpétue depuis par des assassinats de leaders populaires, de journalistes, des élections totalement frauduleuses (je les ai suivi en 2012, achat de vote, menaces contre les électeurs jusque dans les bureaux de vote, détournements d’urnes,… … ... la totale). La misère et la violence de rue coexistent avec le terrorisme d’état dans un pays dépossédé de son territoire par la dite «  loi hypothèque » qui amène le pays à céder ses ressources, son territoire, en remboursement de dettes usuraires. Qui parle de l’exode du Honduras, pas le show des caravanes qui d’une certaine manière occulte l’ampleur du phénomène, celui qui se déroule en silence depuis des années, selon G Trucchi , en plus des adultes, des familles, ce sont deux enfants non accompagnés qui à chaque heure fuient le pays).

On peut spéculer, mais il existe aussi des réalités incontournables, le Honduras, premier pays tombé dans un nouveau jeu de domino anti-progressiste latino est l’exemple criant de douleur du résultat des interventions US et autres coups d’états en AL.

La Colombie qui alerte au sujet de l’exode vénézuélien n’évoque pas la crise humanitaire d’expropriation dans son propre pays, 7.446.404 victimes de ces déplacements au 1er octobre de 2018 selon les chiffres officiel. Mais ce chiffre est en constante augmentation et les expropriations pour des raison d’appropriation économique (grande extraction, tourisme écologique de luxe, celui qui aime les animaux exotiques, pas les humains pauvres qui doivent disparaître du paysage, …) y prennent une part toujours plus grande, même si un climat généralisé de terreur, les guerres internes entre guérillas, narco, paramilitaires, force de répressions officielles et autres mercenaires, est restée longtemps la cause majeure de ces déplacements. Un pays dans lequel les assassinats de leaders des mouvements populaires et sociaux déjà élevé ne cessent d’imploser. Un pays dans lequel des enfants de 11 ou 12 ans sans avenir, sont formé dans des « écoles de tueurs à gage »… où en 2013 Colombie : un enfant indigène sur quatre meure de faim avant 6 ans à cause de la dénutrition.

et les choses empirent aujourd’hui encore.

Or la Colombie est présentée par les USA comme un modèle de démocratie en Amérique Latine.

Honduras et Colombie, pour rappeler par des exemples concrets de ce qui est « leur monde » ce qui se cache derrière les promesses et les belles paroles d’un Trump, d’un Guaido.

 

 

Une autre chose dont je suis certaine à 99,99 % c’est que l’opposition pour obtenir le soutien des USA, doit faire mousser un soutien dont elle ne dispose pas en réalité. Et donc le potentiel de résistance populaire pourrait être un élément déconcertant pour les agresseurs. En Irak aussi, les soldats US pensaient être accueillis en libérateurs acclamés par le peuple…

 

Le gouvernement vénézuélien annonce pour le 23 et le 24 des grands concerts avec des artistes internationaux pour les miliciens et autres résistants prêts sur place à défendre la frontière, sur le pont bloqué de las Tienditas, point d’entrée prévu de « l’aide humanitaire ». Il prévoit également d’aller distribuer des vivres et aides médicales aux Colombiens de Cucuta ; leur argument est qu’il y a une crise humanitaire en Colombie, ce qui est vrai.

 

Bref, le motif de l’auto-proclamation de Guaido est à présent dévoilé au grand jour : elle constitue le prélude un lancement d’une grande campagne guerrière anti-communiste, au Venezuela, ensuite à Cuba et au Nicaragua, puis en Amérique Latine et dans le Monde. La date de début des hostilités est fixée, le 23 février. Je pense que cela va commencer par des échauffourées, des incidents, sans participation directe de l’armée US, une montée en intensité. La « communauté internationale » qui dans son immense majorité ne reconnaît pas Guaido, alors qu’une majorité de pays qui se sont déclarés en faveur du renversement de Maduro restent hostiles à toutes formes d’intervention militaire au Venezuela. Il faut donc créer le contexte, un marketing de la guerre, qui la convaincra qu’une intervention militaire est urgente au Venezuela au nom du devoir de protéger contre le monstre socialiste Nicolas Maduro et son équipe.

 

Le temps est venu pour le Venezuela des alliances improbables, comme celles nouées dans la résistance européenne contre l’occupation par les armées nazies d’Hitler. L’aboutissement suprême du capitalisme est le fascisme universel. Bruit de bottes et tentative de passage de seuil en vue…

Je sens pourtant en moi, comme une petite lueur joyeuse qui me parle de tous ceux qui sont prêts dans le monde entier à se lever pour lui faire barrage.

 

Ils (la pieuvre fasciste) n’ont pas gagné.

 

Anne Wolff

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 11:03

 

 

En chiffres et en questions. En nuances si possible, grâce entre autre à un rapport du Centre d’étude géopolitique d’Amérique Latine (CELAG) qui analyse le patron électoral depuis 2010.Une étude qui montre qu’il n’y a pas de progression quantitative des électeurs de l’opposition depuis l’élection de Maduro, mais bien un désaveu de la part d’une dissidence chaviste qui ne reconnaît plus Maduro comme leader du chavisme.

 

L’élection de 2015.

Le 6 décembre 2015 le Venezuela a voté pour renouveler l’Assemblée Nationale. Ce sont les premières élections depuis celles par lesquelles Nicolas Maduro a été élu président de la république, le 19 avril 2013.

Le résultats de ces élections est une catastrophe pour le gouvernement en place. L’opposition triomphe, elle obtient 112 députés, une majorité qualifiée des 2/3 face aux 51 élus de l’officialisme, ce qui lui donnerait toute liberté pour modifier la Constitution. Un des premier acte de cette nouvelle majorité est hautement significatif, les portraits d’Hugo Chavez sont retirés de l’Assemblée, mis au rebut.

Seulement voilà, quelques jours après cette élection, le Tribunal Suprême de Justice déclare que l’élection de 4 délégués (3 de l’opposition, 1 chaviste) de l’état d’Amazonas est frauduleuse et que ces candidats ne pourront pas être intégrés à l’Assemblée Nationale qui entrera en fonction le 5 janvier 2016.

Or sans ces 3 députés, l’opposition perd sa majorité des 2/3.

 

J’ai deux remarques à faire ici, la première c’est que cette élection s’est déroulée dans les conditions qui font, encore aujourd’hui d’après le gouvernement, du système électoral vénézuélien, le meilleur système électoral au monde. Une assertion qui a souvent servi d’excuse au Conseil National Électoral pour refuser toute remise en cause de résultats par l’opposition à chaque élection du chavisme triomphant.

La deuxième remarque, c’est qu’il me semble que la solution simple aurait été de réorganiser des élections dans le district électoral mis en cause, sous la vigilance accrue des 2 parties, avant l’entrée en fonction de l’Assemblée. Ce n’est pas ce qui va se produire.

Malgré l’interdiction du TSJ, parmi les 4 élus mis en cause, les 3 favorables à l’opposition prêteront serment, et occuperont leur siège à l’Assemblée. Le chaviste lui s’abstiendra.

 

A la suite de quoi le TSJ déclarera l’Assemblée Nationale nulle et non avenue dans son ensemble, rendant illégitime chacun de ces actes, chacune de ces décision. Une Assemblée Nationale Constituante s’y substituera. Comme l’opposition refuse de participer à cette élection, cette assemblée constituante sera absolument chaviste/maduriste. L’ANC fonctionne depuis comme un unique parlement, alors que des décrets d’une urgence indéfiniment repoussée, permettent à Nicolas Maduro de se substituer au pouvoir législatif dans une majorité de domaines (voir par exemple le décret d'urgence économique 3610 du 10 septembre 2018).

 

Analyse des résultats

C’est ici qu’une analyse des résultats s’impose qui nous permettra de comprendre de quelles prérogatives dispose ou non l’Assemblée Nationale en général et Juan Guaido en particulier. Dans quelle mesure elle est fondée ou non à se prétendre aujourd’hui représentants du peuple vénézuélien, incarnant prétendu virage à droite d’un peuple en désir de changement dans son ensemble, avec un absolutisme qui n’a d’égale que celui de ses adversaires.

 

Une première donnée : le nombre d’inscrits sur les listes électorales est sensiblement le même entre 2013, lors de l’élection présidentielle qui place Maduro à la présidence : 18 903 937 et lors des élections parlementaires gagnées par l’opposition en 2015 : 18 904 364. Le taux de participation par diffèrent, passant de 79,68 en 2013 à 73,62 en 2015.

Résultats 2013

Maduro 7 587 579 Capriles 7 363 980

 

Résultats 2015

PSUV (officialisme) 5 370 968 MUD (opposition) 7 726 066

 

Des chiffres éclairants : l’opposition n’a en rien progressé depuis l’élection de Maduro, malgré la légère augmentation du nombre d’électeurs inscrits, elle a perdu quelques voix. Et, c’est significatif, si 2 216 611 d’électeurs chavistes de 2013 sanctionnent Maduro par leur abstention, ils n’ont pas pour autant apporté leur voix à l’opposition.

Ils font faire une différence dont ils n’ont sans doute pas mesuré la conséquence : La polarisation antithétique des deux parties est telle qu’une majorité des deux tiers de l’opposition rend le pays ingouvernable, surtout face à un exécutif entièrement officialiste décidé à poursuivre son programme sans tenir compte de cette opposition. Alors que l’opposition, elle est décidée à éradiquer le chavisme, malgré que Madurisme + chavisme dissidents restent, de peu sans doute, majoritaires dans le pays.

 

Et Guaido ?

La MUD, le rassemblement de l’opposition est composé d’une dizaine de partis dont 4 principaux : Primero Justicia (Capriles) 33 élus, Action Démocratique (le plus ancien, antérieur au chavisme) 25 élus, Un Nuevo Tiempo 18 élus et Volontad Popular (Leopoldo Lopez et Juan Guaido) 14 élus.

 

Volontad Popular est un parti formé d’une dissidence d’extrême-droite de Primero Justicia. Il est à l’origine des guarimbas violentes qui ont nuis à l’ensemble de la population et lui ont aliéné sa sympathie. Il représente un courant minoritaire : une oligarchie d’extrême-droite (et quelques-uns qui veulent leur ressembler) qui voit en Washington un allié, en Miami une seconde patrie.

Parmi les membres de ce parti, on retrouve les jeunes qui, comme Guaido lui-même, ont été formés aux techniques des coups d’états doux sous égide des USA.

Aujourd’hui Guaido se présente comme président en charge du Venezuela, je ne vais pas entrer dans le débat sur le prétexte « constitutionnel » utilisé comme base de son auto-proclamation. Je rappelle que, quand bien même il aurait quelque légitimité pour prétendre à ce titre, son devoir constitutionnel était d’organiser de nouvelles élections dans un délai de 30 jours après son auto-proclamation, soit pour le 23 février au plus tard. Comme l’a fait Maduro, président en charge, après le décès d’Hugo Chavez.

Or, Guaido n’a montré aucune volonté d’organiser aucune élection, prétendant que celles-ci seraient organisées lorsque « l’usurpation aurait pris fin ». Il a par contre déclaré que si besoin était, il n’hésiterait pas à « autoriser » une intervention militaire étrangère afin d’ouvrir des couloirs humanitaires dans le pays pour y introduire une « aide » étasunienne, une action que ne soutiennent, pour différentes raisons, ni l’ONU, ni le Croix Rouge Internationale. Et donc, c’est important, il s’agit d’envois des USA et autres pays, en tant que nations, pas d’une aide de la « Communauté Internationale ». Pour ce que j’ai pu voir, l’aide est arrivé à Cucuta (Colombie) dans des caisses USAID, elle est ensuite transférée et répartie dans d’autres caisse ayant pour inscription « Aide des USA »

« Si O si », l’aide entrera ! Il n’y aura pas de retour en arrière, proclame Guaido, qui affirme aussi que s’il est obligé de recourir à une intervention militaire, ce sera par la faute de Maduro qui s’obstine a refuser l’entrée de cette aide.

Or à ce sujet l’immense majorité (environ 80%) de la population est formelle :il ne veulent pas de quelque intervention militaire étrangère dans le pays, sous quelque prétexte que ce soit.

 

Mon plus grand souhait pour le Venezuela aujourd’hui, c’est que Guaido ne se transforme pas samedi 23 février, en criminel de guerre qui aura autorisé une intervention militaire dans le pays avec toutes les conséquences catastrophiques qui le plus probablement (quasi certainement) en résulteraient pour la population.

Quand bien même il s’agirait d’une intervention proxy par les armées colombiennes et brésiliennes sous égide étasunienne, on peut se référer à la situation, terrible de misère, de violence, d’expropriation, au Honduras, victime d’un coup d’état militaire fomenté par les USA en 2009, pour voir concrètement le type de démocratie que les USA « restaurent » en Amérique Latine, et aux autres interventions « humanitaires » ou de « restauration de démocratie », Irak, Libye, Syrie qui en disent long… mauvais présages.

 

Personnellement, sans aucun doute : Guaido n’a aucune légitimité pour assumer les prérogatives qu’il s’est attribué. Mais Guaido n’est rien, sans doute sera-t-il « sacrifié » dans le processus. Il s’est fait volontairement le pion d’un jeu dont la conséquence serait la perte de souveraineté du peuple du Venezuela au profit des USA et de l’oligarchie locale, sauf si Washington leur réserve un coup à la Chilienne : après s’être servi d’eux pour déstabiliser le pays et renverser le gouvernement, l’installation d’une dictature militaire qui les renvoie au rang d’imbéciles utiles, dépouillés du pouvoir.

 

Je ne fais partie d’aucune religion, mais quelques fois dans ma vie, j’ai prié. Aujourd’hui je prie pour la Paix au Venezuela.

 

Anne Wolff

 

Voir aussi De la légitimité de N. Maduro. En chiffres et en questions. d’autres données de base pour comprendre la situation au Venezuela

 

 

 

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 16:01

Quelle est la légitimité de Nicolas Maduro président du Venezuela, quelle est celle de Juan Guaido ?

Quelle est la légitimité de Maduro quand il affirma être le leader maximo du chavisme ?

Autant de questions qui donnent lieu à autant de réponses, souvent fantaisistes, quelques chiffres pour servir de base à la réflexion.

 

En ce qui concerne les élections présidentielles 

En octobre 2012

Chavez est élu, il obtient 8 191 132 voix, soit 55,07 % des suffrages.

Le candidat de l’opposition Capriles obtient 6 591 304 voix, soit 44,31 % des votes.

Le nombre d’électeurs inscrits est de 18 903 143, le taux de participation est de 80,56 % soit 15 146 096 votants

 

En mai 2018

Nicolas Maduro est élu avec 67,48 % des votes soit 6 245 862, le reste allant aux différents candidats de l’opposition.

Le nombre d’électeurs inscrits est de 20 526 978, la participation est de 46,07 %.

 

 

En 2013

Maduro était élu avec 7 587 579 (50,61%) contre Capriles 7 363 980 (49,12 % ). Le nombre de votants et le taux de participation sont quasi identiques en comparaison de l’élection de 2012, ce qui implique qu’une partie de ceux qui avaient voté pour Chavez, ont préféré, quelques mois plus tard, après le décès de Chavez, apporter leur voix à Capriles plutôt qu’a Maduro ou que les abstentionnistes ont changé de camp… Que je sache, cela n’a fait l’objet d’aucune enquête.

 

Après chacun pourra déterminer en fonction de ces chiffres si l’élection de Maduro, président pour un second mandat depuis le 10 janvier est ou non légitime ?

 

A titre de comparaison les élections présidentielles aux USA en 2016

Taux de participation : 55,7 %

H. Clinton 65 653 514 voix 227 grands électeurs

D. Trump 62 984 828 voix 304 grands électeurs

 

La victoire de Trump, discutable . Ou non ? De quel droit ?

 

 

 

Ce qui me fait question personnellement, c’est ce parti pris par l’équipe au pouvoir au Venezuela de se vanter haut et fort d’une écrasante victoire, plus de 67 %, sans jamais s’interroger sur la chute du taux de participation et celle du nombre de voix récoltées par Maduro.

Si on reprend l’évolution de la participation pendant les mandats de Chavez, et la progression de ses électeurs, le chavisme est alors un mouvement qui gagne du terrain, de la popularité, de la reconnaissance.

Mais le pays est toujours polarisé entre deux courants significatifs, et les principes de la démocratie, veulent que ces deux courants puissent s’exprimer et être représentés au sein du gouvernement. A La première élection de Maduro, il y a un faible mais réel basculement vers l’opposition. Depuis rien n'est vraiment clair, si ce n'est qu'on peut distinguer une opposition "antichaviste" en gros, d'une dissidence, chaviste mais anti-maduro.

Après, on peut (on doit) être critique, c’est une réalité, on ne peut pas dire avec certitude si le chavisme est un courant qui actuellement gagne, recule ou maintient le terrain acquis au Venezuela. Maduro perd du terrain gagné par Chavez, et une partie de cette désaffection vient de toutes les formes de la dissidence qui se réclament du chavisme. Une partie des votes récoltés par Maduro en 2013, était le chèque en blanc que lui accordaient certains votants, qui ratifiaient le choix fait par Chavez de son héritier politique, sans accorder a priori leur confiance à Maduro en tant que personne.

Et le constat est clair, une partie de cette confiance Maduro l’a perdue. Je n’ai pas les chiffres de participation des nouveaux votants, ni encore moins les résultat de cette jeune participation. Dommage, ce serait intéressant de voir l’implantation de Maduro parmi les plus jeunes électeurs.

 

Ma conclusion, c’est que cette dernière élection représente à la fois une victoire et un échec. Le parti de Maduro reste incontestablement le mouvement politique organisé qui rassemble le plus grands soutien, aucun autre mouvement ne lui fait concurrence. Rien ne garanti pour autant qu’il soit majoritaire dans l’ensemble de la population.

Rappelons également, que Juan Guaido, parlementaire, élu au sein de la coalition d’opposition Mesa de Unidad Popular, il appartient au parti Volontad Popular un courant minoritaire au sein de cette coalition. Le statut de l’Assemblée Nationale, sa délégitimation par le gouvernement, la légitimité de cette délégitimation est une autre question importante.

Ce pourquoi Guaido n'a a aucun titre, aucune légitimité, c'est pour appeler, comme il l'a fait très clairement, au soutien militaire étranger pour introduire une soi disant aide humanitaire qui ne respecte aucun critère du droit international, et que n'accompagne ni l'ONU, ni la Croix Rouge internationale.

 

Le seul courant qui à la fois supplante et intègre le madurisme aujourd’hui, ce sont les 80 % de la population opposée à toute forme d’intervention militaire étrangère dans le pays. S’opposer à cette intervention, c’est soutenir le peuple vénézuélien dans son ensemble.

 

Anne Wolff

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13 février 2019 3 13 /02 /février /2019 19:18

 

comment le laboratoire de changement de régime américain a créé le leader du coup d’État au Venezuela

par Max Blumenthal et Dan Cohen

Merci à Pascal, et Martha qui ont traduit ce texte important pour réseau international.C'est un incontournable pour comprendre la genèse de la "crise vénézuélienne". L'USAID a dépensé bien plus des 20 millions de dollars de l'"aide humanitaire" qui se trouve actuellement à la frontière colombienne pour former les Juan Guaido et autres clones du cheval de Troie US au Venezuela. Toutes les excuses pour la mise en page, je ne suis pas encore habituée à la nouvelle version de l'administration

La création de Juan Guaido :

 

Juan Guaidó est le produit d’un projet entrepris il y a dix ans et supervisé par l’élite des formateurs au changement de régime de Washington. Alors qu’il se fait le champion de la démocratie, il a passé des années à l’avant-garde d’une violente campagne de déstabilisation.

Avant le jour fatidique du 22 janvier, moins d’un Vénézuélien sur cinq avait entendu parler de Juan Guaidó. Il y a quelques mois à peine, le jeune homme de 35 ans était un personnage obscur au sein d’un groupe d’extrême-droite politiquement marginal, étroitement associé à d’horribles actes de violence dans la rue. Même au sein de son propre parti, Guaidó avait été une figure de niveau intermédiaire au sein de l’Assemblée Nationale dominée par l’opposition, qui est maintenant considérée outrageuse par la Constitution du Venezuela.

Mais après un simple appel téléphonique du vice-Président américain Mike Pence, Guaidó s’est auto-proclamé Président du Venezuela. Nommé leader de son pays par Washington, un homme politique jusque-là inconnu a été propulsé sur la scène internationale en tant que leader du pays choisi par les États-Unis disposant des plus grandes réserves de pétrole du monde.

Faisant écho au consensus de Washington, le comité éditorial du New York Times a salué Guaidó comme un « rival crédible » de Nicolas Maduro avec un « style rafraîchissant et une vision pour faire avancer le pays« . Le comité de rédaction de Bloomberg News l’a applaudi pour avoir cherché à « restaurer la démocratie » et le Wall Street Journal l’a déclaré « un nouveau dirigeant démocratique« . Pendant ce temps, le Canada, de nombreuses nations européennes, Israël et le bloc de gouvernements de droite latino-américains connu sous le nom de Groupe de Lima reconnaissent Guaidó comme le leader légitime du Venezuela.

Alors que Guaidó semblait être apparu de nulle part, il était, en fait, le produit de plus d’une décennie de préparation assidue par les usines de changement de régime du gouvernement américain. Aux côtés d’un groupe d’activistes étudiants de droite, Guaidó a été cultivé pour saper le gouvernement socialiste du Venezuela, déstabiliser le pays et, un jour, prendre le pouvoir. Bien qu’il ait été une figure mineure de la politique vénézuélienne, il avait passé des années à démontrer discrètement sa valeur dans les couloirs du pouvoir à Washington.

Marco Teruggi, sociologue argentin et chroniqueur en politique vénézuélienne, a déclaré à The Grayzone :

« Juan Guaidó est un personnage qui a été créé pour cette circonstance. C’est la logique d’un laboratoire – Guaidó est comme un mélange de plusieurs éléments qui créent un personnage qui, en toute honnêteté, oscille entre risible et inquiétant« .

Diego Sequera, journaliste vénézuélien et écrivain de la revue d’investigation Misión Verdad, est d’accord, il a déclaré à The Grayzone :

« Guaidó est plus populaire en dehors du Venezuela qu’à l’intérieur, surtout dans l’élite de l’Ivy League et des cercles de Washington. C’est un personnage connu là-bas, on peut le dire de droite et il est considéré fidèle au programme« .

Alors que Guaidó est aujourd’hui considéré comme le visage de la restauration démocratique, il a passé sa carrière dans la faction la plus violente du parti d’opposition la plus radicale du Venezuela, se positionnant à l’avant-garde d’une campagne de déstabilisation à l’autre. Son parti a été largement discrédité à l’intérieur du Venezuela, et est tenu en partie responsable de la fragmentation d’une opposition gravement affaiblie.

« Ces dirigeants radicaux n’ont pas plus de 20% dans les sondages d’opinion« , écrit Luis Vicente León, le principal enquêteur du Venezuela.

Selon León, le parti de Guaidó reste isolé parce que la majorité de la population « ne veut pas la guerre« .

« Ce qu’ils veulent, c’est une solution. »

Mais c’est précisément la raison pour laquelle Guaidó a été choisi par Washington : On ne s’attend pas à ce qu’il mène le Venezuela vers la démocratie, mais qu’il fasse s’effondrer un pays qui, au cours des deux dernières décennies, a été un rempart de résistance à l’hégémonie américaine. Son ascension improbable marque l’aboutissement d’un projet de vingt ans visant à détruire une solide expérience socialiste.

Cibler la « troïka de la tyrannie »

Depuis l’élection de Hugo Chávez en 1998, les États-Unis se sont battus pour reprendre le contrôle du Venezuela et de ses vastes réserves de pétrole. Les programmes socialistes de Chávez ont peut-être redistribué les richesses du pays et aidé des millions de personnes à sortir de la pauvreté, mais ils lui ont aussi valu une cible sur le dos.

COVER-~1En 2002, l’opposition de droite vénézuélienne a brièvement évincé Chávez avec le soutien et la reconnaissance des États-Unis, avant que l’armée ne rétablisse sa présidence après une mobilisation populaire massive. Au cours de l’administration des Présidents américains George W. Bush et Barack Obama, Chávez a survécu à de nombreux complots d’assassinat, avant de succomber au cancer en 2013. Son successeur, Nicolas Maduro, a survécu à trois tentatives de meurtre.

L’administration Trump a immédiatement placé le Venezuela en tête de la liste des pays visés par le changement de régime de Washington, le faisant passer pour le leader d’une « troïka de la tyrannie« . L’an dernier, l’équipe de sécurité nationale de Donald Trump a tenté de recruter des militaires pour monter une junte militaire, mais cet effort a échoué.

Selon le gouvernement vénézuélien, les États-Unis ont également été impliqués dans un complot, baptisé « Opération Constitution », visant à capturer Maduro au palais présidentiel de Miraflores, et un autre, appelé « Operation Armageddon« , pour le tuer dans un défilé militaire, en juillet 2017. Un peu plus d’un an plus tard, des chefs de l’opposition en exil ont tenté de tuer Maduro à l’aide de drones au cours d’un défilé militaire à Caracas, sans succès.

Plus d’une décennie avant ces intrigues, un groupe d’étudiants de l’opposition de droite a été sélectionné et formé par une académie de formation au changement de régime financée par l’élite américaine pour renverser le gouvernement du Venezuela et rétablir l’ordre néolibéral.

Formation du groupe « Exporter-une-révolution » qui a semé les graines de NOMBREUSES révolutions de couleur

Le 5 octobre 2005, alors que la popularité de Chávez était à son apogée et que son gouvernement planifiait des programmes socialistes de grande envergure, cinq « leaders étudiants » vénézuéliens sont arrivés à Belgrade, en Serbie, pour commencer leur formation en vue d’une insurrection.

Les étudiants étaient arrivés du Venezuela avec l’aimable autorisation du Centre d’Action et de Stratégies non Violentes Appliquées (CANVAS). Ce groupe est financé en grande partie par le National Endowment for Democracy, une section de la CIA qui fonctionne comme le principal bras du gouvernement américain pour promouvoir le changement de régime, et par des organismes comme l’Institut International Républicain et l’Institut National Démocratique des Affaires Internationales. Selon des courriels internes provenant de Stratfor, une société de renseignement connue sous le nom de « shadow CIA » (CIA de l’ombre) :

« CANVAS a peut-être aussi reçu des fonds et une formation de la CIA pendant la lutte contre Milosevic de 1999/2000« .

CANVAS est une émanation d’Otpor, un groupe de protestation serbe fondé par Srdja Popovic en 1998 à l’Université de Belgrade. Otpor, qui signifie « résistance » en serbe, est le groupe d’étudiants qui a acquis une renommée internationale – et une promotion au niveau hollywoodien – en mobilisant les protestations qui ont finalement renversé Slobodan Milosevic.

Cette petite cellule de spécialistes du changement de régime fonctionnait selon les théories de feu Gene Sharp, le soi-disant « Clausewitz de la lutte non-violente ». Sharp avait travaillé avec un ancien analyste de l’Agence du Renseignement de Défense (Defense Intelligence Agency), le colonel Robert Helvey, pour concevoir un plan stratégique qui faisait de la protestation une forme de guerre hybride, visant les États qui résistaient à la domination unipolaire de Washington.

Otpor aux MTV Europe Music Awards 1998

Otpor aux MTV Europe Music Awards 1998

Otpor a reçu le soutien du National Endowment for Democracy, de l’USAID et du Sharp’s Albert Einstein Institute. Sinisa Sikman, l’un des principaux formateurs d’Otpor, a déclaré un jour que le groupe avait même reçu un financement direct de la CIA.

Selon une fuite d’un courriel d’un employé de Stratfor, après avoir mis Milosevic hors d’état de nuire :

« Les enfants qui dirigeaient Otpor ont grandi, ont enfilé des costumes et conçu CANVAS… ou en d’autres termes un groupe « exporter-une-révolution » qui a jeté les semences de NOMBREUSES révolutions de couleur. Ils sont toujours reliés au financement américain et font le tour du monde pour tenter de renverser les dictateurs et les gouvernements autocratiques (ceux que les États-Unis n’aiment pas)« .

Stratfor a révélé que le CANVAS s’est « tourné vers le Venezuela » en 2005, après avoir formé des mouvements d’opposition qui ont mené des opérations de changement de régime pro-OTAN en Europe de l’Est.

Tout en surveillant le programme de formation CANVAS, Stratfor a présenté son programme insurrectionnel dans un langage très brutal :

« Le succès n’est nullement garanti et les mouvements d’étudiants ne sont qu’au début de ce qui pourrait être un effort de plusieurs années pour déclencher une révolution au Venezuela, mais les formateurs eux-mêmes sont les gens qui se sont faits les dents sur le « Boucher des Balkans ». Ils ont des compétences folles. Quand vous verrez des étudiants de cinq universités vénézuéliennes faire des démonstrations simultanées, vous saurez que la formation est terminée et que le vrai travail a commencé« .

Naissance du cadre de changement de régime « Génération 2007″

Le « vrai travail » a commencé deux ans plus tard, en 2007, lorsque Guaidó a obtenu son diplôme de l’Université catholique Andrés Bello de Caracas. Il a déménagé à Washington pour s’inscrire au programme de gouvernance et de gestion politique de l’Université George Washington, sous la tutelle de l’économiste vénézuélien Luis Enrique Berrizbeitia, un des meilleurs économistes néolibéraux d’Amérique Latine. Berrizbeitia est un ancien directeur exécutif du Fonds Monétaire International (FMI) qui a travaillé pendant plus d’une décennie dans le secteur énergétique vénézuélien, sous l’ancien régime oligarchique évincé par Chávez.

Cette année-là, Guaidó a aidé à diriger des rassemblements antigouvernementaux après que le gouvernement vénézuélien ait refusé de renouveler la licence de Radio Caracas Televisión (RCTV). Cette station privée a joué un rôle de premier plan dans le coup d’État de 2002 contre Hugo Chávez. RCTV a contribué à mobiliser des manifestants antigouvernementaux, a falsifié des informations accusant les partisans du gouvernement d’actes de violence perpétrés par des membres de l’opposition et a interdit les reportages pro-gouvernementaux pendant le coup d’État. Le rôle de RCTV et d’autres stations appartenant à des oligarques dans l’échec de la tentative de coup d’État a été décrit dans le célèbre documentaire « The Revolution will not be televised« .

La même année, les étudiants ont revendiqué l’échec du référendum constitutionnel de Chavez pour un « socialisme du XXIe siècle » qui promettait :

« D’établir le cadre juridique de la réorganisation politique et sociale du pays, donnant un pouvoir direct aux communautés organisées comme condition préalable au développement d’un nouveau système économique« .

Les manifestations autour de RCTV et le référendum ont donné naissance à un groupe spécialisé de militants pour le changement de régime soutenus par les États-Unis. Ils se sont appelés eux-mêmes « Génération 2007« .

Capture2Les formateurs de Stratfor et de CANVAS de cette cellule ont identifié l’allié de Guaidó – un organisateur politique libertaire nommé Yon Goicoechea – comme un « facteur clé » pour vaincre le référendum constitutionnel. L’année suivante, Goicochea a été récompensé pour ses efforts par le Prix Milton Friedman du Cato Institute pour l’avancement de la liberté, ainsi que par un prix de 500 000 $ qu’il a rapidement investi dans son réseau politique.

Friedman, bien sûr, était le parrain des fameux Chicago Boys néolibéraux qui ont été importés au Chili par le chef de la junte dictatoriale Augusto Pinochet pour mettre en œuvre des politiques d’austérité fiscale de type « doctrine du choc radical ». Et l’Institut Cato est le groupe de réflexion libertaire basé à Washington DC, fondé par les frères Koch, deux des principaux donateurs du Parti Républicain qui sont devenus des partisans agressifs de la droite en Amérique Latine.

Wikileaks a publié en 2007 un courriel de l’ambassadeur américain au Venezuela, William Brownfield, envoyé au Département d’État américain, au Conseil de Sécurité Nationale et au Commandement Sud du Département de la Défense, louant « Génération 2007″ pour avoir « forcé le Président vénézuélien, habitué à fixer l’agenda politique, à (trop)réagir ». Freddy Guevara et Yon Goicoechea figuraient parmi les « leaders émergents » identifiés. Il a salué cette dernière figure comme « l’un des défenseurs les plus éloquents des libertés civiles des étudiants« .

Riche de l’argent des oligarques libertaires et des organisations de pouvoir doux (soft power) du gouvernement américain, le cadre radical vénézuélien a lancé sa tactique Otpor dans la rue, ainsi qu’une version du logo du groupe, comme on le voit ci-dessous :

Capture3

 Galvaniser l’agitation publique…pour profiter de la situation et la retourner contre Chavez »

En 2009, les jeunes militants de Génération 2007 ont organisé leur manifestation la plus provocatrice à ce jour, baissant leur pantalon sur la voie publique et adoptant les tactiques scandaleuses du théâtre de guérilla décrites par Gene Sharp dans ses manuels de changement de régime. Les manifestants s’étaient mobilisés contre l’arrestation d’un allié d’un autre groupe de jeunes appelé JAVU. Selon le livre « Building the Commune » de l’universitaire George Ciccariello-Maher :

« Ce groupe d’extrême droite a recueilli des fonds auprès de diverses sources du gouvernement américain, ce qui lui a permis d’acquérir rapidement une notoriété en tant que bras dur des mouvements de rue d’opposition« .

Bien que la vidéo de la manifestation ne soit pas disponible, de nombreux Vénézuéliens ont identifié Guaidó comme l’un de ses principaux participants et bien que l’allégation ne soit pas confirmée, elle est certainement plausible ; les manifestants aux fesses nues étaient membres du noyau interne de Génération 2007 auquel appartenait Guaidó, et étaient vêtus de leur marque déposée « Resistencia ! Venezuela« , comme on peut le voir ci-dessous :

4Cette année-là, Guaidó s’est exposé au public d’une autre manière, fondant un parti politique pour capturer l’énergie anti-Chavez que sa Génération 2007 avait cultivée. Appelé Volonté Populaire, il était dirigé par Leopoldo López, un partisan de droite formé à Princeton, fortement impliqué dans les programmes du National Endowment for Democracy et élu maire d’un district de Caracas qui était l’un des plus riches du pays. Lopez était un portrait de l’aristocratie vénézuélienne, directement issue du premier président de son pays. Il a également été le cousin germain de Thor Halvorssen, fondateur de la Fondation Human Rights Watch basée aux États-Unis, qui fait office de boutique publicitaire de facto pour les militants antigouvernementaux soutenus par les États-Unis dans les pays ciblés par Washington pour un changement de régime.

Bien que les intérêts de Lopez s’alignent parfaitement sur ceux de Washington, les liens diplomatiques américains publiés par Wikileaks ont mis en évidence les tendances fanatiques qui conduiraient finalement à la marginalisation de Volonté Populaire. Lopez a été identifié comme :

« Une figure qui divise l’opposition… souvent décrite comme arrogante, vindicative et avide de pouvoir« .

D’autres ont souligné son obsession pour les affrontements de rue et son « approche intransigeante » comme source de tension avec d’autres dirigeants de l’opposition qui privilégient l’unité et la participation aux institutions démocratiques du pays.

En 2010, Volonté Populaire et ses bailleurs de fonds étrangers ont décidé d’exploiter la pire sécheresse qui ait frappé le Venezuela depuis des décennies. D’importantes coupures d’électricité ont frappé le pays en raison de la pénurie d’eau nécessaire à l’alimentation des centrales hydroélectriques. Une récession économique mondiale et la baisse des prix du pétrole ont aggravé la crise, alimentant le mécontentement du peuple.

Stratfor et CANVAS – les principaux conseillers de Guaidó et de son cadre antigouvernemental – ont conçu un plan cynique et choquant pour enfoncer une dague au cœur de la révolution bolivarienne. Le projet reposait sur un effondrement de 70 % du système électrique du pays dès avril 2010.

Une note interne de Stratfor précisait :

« Cela pourrait être l’événement décisif, car Chavez ne peut pas faire grand-chose pour protéger les pauvres de l’échec de ce système, cela aurait probablement pour effet de galvaniser l’agitation publique d’une manière qu’aucun groupe d’opposition ne pourrait jamais espérer. A ce moment-là, un groupe d’opposition serait mieux servi pour profiter de la situation et la retourner contre Chavez en fonction de ses besoins« .

À ce moment-là, l’opposition vénézuélienne recevait un montant faramineux de 40 à 50 millions de dollars par an d’organisations gouvernementales américaines comme l’USAID et le National Endowment for Democracy, selon un rapport du groupe de réflexion espagnol, l’Institut FRIDE. Elle disposait également d’une énorme richesse à puiser dans ses propres comptes, qui se trouvaient pour la plupart à l’extérieur du pays.

Alors que le scénario envisagé par Statfor ne s’est pas concrétisé, les militants de Volonté Populaire et leurs alliés ont renoncé à toute prétention de non-violence et ont rejoint un plan radical pour déstabiliser le pays.

Vers une déstabilisation violente

En novembre 2010, selon des courriels obtenus par les services de sécurité vénézuéliens et présentés par l’ancien Ministre de la Justice Miguel Rodríguez Torres, Guaidó, Goicoechea et plusieurs autres étudiants activistes ont suivi une formation secrète de cinq jours dans un hôtel appelé « Fiesta Mexicana » au Mexique. Les sessions ont été animées par Otpor, les formateurs au changement de régime basés à Belgrade et soutenus par le gouvernement américain. La réunion aurait reçu la bénédiction de Otto Reich, un exilé cubain fanatiquement anti-Castriste travaillant au département d’État de George W. Bush, et de l’ancien Président colombien de droite Alvaro Uribe.

Juan-Guaido-©-Reuters-Rayner-PenaLes courriels indiquaient qu’à ces réunions, Guaidó et ses collègues activistes avaient élaboré un plan pour renverser le Président Hugo Chavez en créant le chaos par des épisodes prolongés de violence de rues.

Trois éminents représentants de l’industrie pétrolière – Gustavo Torrar, Eligio Cedeño et Pedro Burelli – auraient couvert la note de 52 000 $ pour tenir la réunion. Torrar est un « militant des droits de l’homme » et un « intellectuel » autoproclamé dont le jeune frère Reynaldo Tovar Arroyo est le représentant au Venezuela de la compagnie pétrolière et gazière privée mexicaine Petroquimica del Golfo, qui détient un contrat avec l’État vénézuélien.

Cedeño, pour sa part, est un homme d’affaires vénézuélien en fuite qui a demandé l’asile aux États-Unis, et Pedro Burelli, ancien dirigeant de JP Morgan et ancien directeur de la compagnie pétrolière nationale du Venezuela, PDVSA. Il a quitté PDVSA en 1998 lorsque Hugo Chavez a pris le pouvoir et fait partie du comité consultatif du programme de leadership en Amérique Latine de l’Université de Georgetown.

Burelli a insisté sur le fait que les courriels détaillant sa participation avaient été fabriqués de toutes pièces et a même engagé un détective privé pour le prouver. L’enquêteur a déclaré que les registres de Google montraient que les courriels présumés être les siens n’avaient jamais été transmis.

Pourtant, aujourd’hui, Burelli ne cache pas son désir de voir l’actuel Président vénézuélien, Nicolás Maduro, être destitué – et même traîné dans les rues et sodomisé à la baïonnette, comme le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi l’a été par des miliciens soutenus par l’OTAN.

 

Nicolas Maduro, tu ne m’as jamais écouté. Tu m’as fouetté/persécuté comme Chavez n’a jamais osé le faire. Ecoute-moi, tu n’as que deux options dans les prochaines 24 heures :

1. Comme Noriega : purger une peine pour trafic de drogue, puis la Cour Pénale Internationale de La Haye pour les droits de l’homme.

2. Ou à la Kadhafi.

Choisis maintenant !

Mise à jour : Burelli a contacté The Grayzone après la publication de cet article pour clarifier sa participation au complot « Fiesta Mexicana ». Burelli a qualifié la réunion « d’activité légitime qui s’est déroulée dans un hôtel sous un nom différent » au Mexique.

Lorsqu’on lui a demandé si Otpor avait coordonné la réunion, il a seulement déclaré qu’il « aimait » le travail d’Otpor/CANVAS et, bien qu’il ne soit pas un bailleur de fonds, il a « recommandé des militants de différents pays pour les suivre et participer à leurs activités dans divers pays« .

Burelli a ajouté :

« L’Institut Einstein a formé ouvertement des milliers de personnes au Venezuela. La philosophie de Gene Sharpe a été largement étudiée et adoptée. Et cela a probablement empêché la lutte de se transformer en guerre civile« .

Le présumé complot de la Fiesta Mexicana s’inscrit dans un autre plan de déstabilisation révélé dans une série de documents produits par le gouvernement vénézuélien. En mai 2014, Caracas a publié des documents détaillant un complot d’assassinat contre le Président Nicolás Maduro. Les fuites ont permis d’identifier Maria Corina Machado – aujourd’hui le principal atout du Sénateur Marco Rubio – comme l’une des dirigeantes de l’opération. Le fondateur du groupe Sumate, financé par le National Endowment for Democracy, Machado, a servi de liaison internationale pour l’opposition, rendant visite au Président George W. Bush en 2005.

« Je pense qu’il est temps de rassembler les efforts, de passer les appels nécessaires et d’obtenir le financement nécessaire pour anéantir Maduro et le reste s’effondrera« , a écrit Machado dans un courriel à Diego Arria, ancien diplomate vénézuélien en 2014.

Dans un autre courriel, Machado a affirmé que le complot brutal avait reçu la bénédiction de l’ambassadeur américain en Colombie, Kevin Whitaker.

« J’ai déjà pris ma décision et ce combat se poursuivra jusqu’à ce que ce régime soit renversé et que nous le livrions à nos amis dans le monde. Si je suis allée à San Cristobal et que je me suis exposée devant l’OEA, je ne crains rien. Kevin Whitaker a déjà reconfirmé son soutien et a souligné les nouvelles étapes. Nous avons un chéquier plus fort que celui du régime pour briser le cercle de la sécurité internationale« .

Guaidó fonce vers les barricades

En février de la même année, des étudiants manifestants agissant comme troupes de choc pour l’oligarchie en exil ont érigé des barricades à travers le pays, transformant des quartiers contrôlés par l’opposition en violentes forteresses appelées « guarimbas ». Alors que les médias internationaux dépeignaient le bouleversement comme une protestation spontanée contre la règle de la main de fer de Maduro, il y avait de nombreuses preuves que Volonté Populaire orchestrerait le spectacle.

Un participant de guarimba a déclaré à l’époque :

« Aucun des manifestants dans les universités ne portait son t-shirt universitaire, ils portaient tous des t-shirts de Volonté Populaire ou de Justice D’abord. C’était peut-être des groupes d’étudiants, mais les conseils d’étudiants sont affiliés aux partis politiques de l’opposition et ils leur sont redevables« .

Lorsqu’on lui a demandé qui étaient les meneurs, il a répondu :

« Eh bien, si je suis tout à fait honnête, ces gars sont des législateurs maintenant« .

Environ 43 personnes ont été tuées pendant les guarimbas de 2014. Trois ans plus tard, elles ont éclaté à nouveau, causant la destruction massive des infrastructures publiques, le meurtre de partisans du gouvernement et la mort de 126 personnes, dont beaucoup étaient chavistes. Dans plusieurs cas, des partisans du gouvernement ont été brûlés vifs par des bandes armées.

Guaidó a été directement impliqué dans les guarimbas de 2014. En fait, il a tweeté une vidéo sur Twitter se montrant lui-même vêtu d’un casque et d’un masque à gaz, entouré de ses complices masqués et armés qui avaient fermé une autoroute et s’étaient engagés dans un violent affrontement avec la police. Faisant allusion à sa participation à Génération 2007, il a affirmé :

« Je me souviens qu’en 2007, nous avons proclamé « Étudiants » ! Maintenant, nous crions : « Résistance ! « Résistance !« 

Guaidó a supprimé le tweet, démontrant ainsi son souci apparent pour son image de champion de la démocratie.

 Le 12 février 2014, au plus fort des guarimbas de cette année-là, Guaidó rejoint Lopez sur scène lors d’un rassemblement de Volonté Populaire et de Justice D’abord. Au cours d’une longue diatribe contre le gouvernement, Lopez a exhorté la foule à marcher vers le bureau de la Procureur Général Luisa Ortega Diaz. Peu après, le bureau de Diaz a été attaqué par des gangs armés qui ont tenté de le réduire en cendres. Elle a dénoncé ce qu’elle a appelé « une violence planifiée et préméditée« .

Guaido aux côtés de Lopez au rallye du 12 février 2014

Guaido aux côtés de Lopez au rallye du 12 février 2014

Lors d’une apparition télévisée en 2016, Guaidó a qualifié de « mythe » les morts causées par les guayas – une tactique de guarimba consistant à tendre un fil d’acier sur une route pour blesser ou tuer des motocyclistes. Ses commentaires ont étouffé une tactique meurtrière qui avait tué des civils désarmés comme Santiago Pedroza et décapité un homme nommé Elvis Durán, parmi tant d’autres.

Ce mépris impitoyable pour la vie humaine allait définir son parti de Volonté Populaire aux yeux d’une grande partie du public, y compris de nombreux opposants à Maduro.

La répression de Volonté Populaire

Avec l’escalade de la violence et de la polarisation politique dans tout le pays, le gouvernement a commencé à agir contre les dirigeants de Volonté Populaire qui ont contribué à l’alimenter.

Freddy Guevara, vice-Président de l’Assemblée Nationale et commandant en second de Volonté Populaire, a été l’un des principaux dirigeants des émeutes de rue de 2017. Confronté à un procès pour son rôle dans les violences, Guevara s’est réfugié à l’ambassade du Chili, où il demeure.

Lester Toledo, un législateur de Volonté Populaire de l’État de Zulia, a été recherché par le gouvernement vénézuélien en septembre 2016 pour financement du terrorisme et complot d’assassinats. Les plans auraient été élaborés avec l’ancien Président colombien Álavaro Uribe. Toledo s’est échappé du Venezuela et a participé à plusieurs tournées de conférences avec Human Rights Watch, la Freedom House soutenue par le gouvernement américain, le Congrès Espagnol et le Parlement Européen.

Carlos Graffe, un autre membre de Génération 2007 formé par Otpor et qui a dirigé Volonté Populaire, a été arrêté en juillet 2017. Selon la police, il était en possession d’un sac rempli de clous, d’explosifs C4 et d’un détonateur. Il a été libéré le 27 décembre 2017.

Leopoldo Lopez, le leader de longue date de Volonté Populaire, est aujourd’hui assigné à résidence, accusé d’avoir joué un rôle clé dans la mort de 13 personnes pendant les guarimbas en 2014. Amnesty International a fait l’éloge de Lopez en le qualifiant de « prisonnier d’opinion » et a qualifié de « insuffisant » son transfert de la prison à la maison. Pendant ce temps, les membres de la famille des victimes de guarimbas ont présenté une pétition pour que d’autres accusations soient portées contre Lopez.

Yon Goicoechea, le postier des frères Koch, a été arrêté en 2016 par les forces de sécurité qui prétendaient avoir trouvé un kilo d’explosifs dans son véhicule. Dans un éditorial du New York Times, Goicoechea a protesté contre ces accusations les déclarant « fausses » et a affirmé qu’il avait été emprisonné simplement pour son « rêve d’une société démocratique, libérée du Communisme« . Il a été libéré en novembre 2017.

 

Hoy, en Caricuao. Llevo 15 años trabajando con @jguaido. Confío en él. Conozco la constancia y la inteligencia con la que se ha construido a sí mismo. Está haciendo las cosas con bondad, pero sin ingenuidad. Hay una posibilidad abierta hacia la libertad.

 
Aujourd’hui, à Caricuao. Je travaille avec @jguaido depuis 15 ans. Je lui fais confiance. Je connais la constance et l’intelligence avec lesquelles il s’est construit. Il fait les choses avec bonté, mais sans naïveté. Il y a une possibilité ouverte vers la liberté.

David Smolansky, également membre de Génération 2007, est devenu le plus jeune maire du Venezuela lorsqu’il a été élu en 2013 dans la banlieue riche d’El Hatillo. Mais il a été démis de ses fonctions et condamné à 15 mois de prison par la Cour Suprême, qui l’a déclaré coupable d’avoir attisé les violentes guarimbas.

Risquant d’être arrêté, Smolansky s’est rasé la barbe, a mis des lunettes de soleil et s’est enfui au Brésil déguisé en prêtre avec une bible à la main et un chapelet autour de son cou. Il vit maintenant à Washington, DC, où il a été choisi par le Secrétaire de l’Organisation des États Américains Luis Almagro pour diriger le groupe de travail sur la crise des migrants et réfugiés vénézuéliens.

Le 26 juillet dernier, Smolansky a tenu ce qu’il a appelé une « réunion cordiale » avec Elliot Abrams, le félon condamné pour l’affaire Iran-Contra installé par Trump comme envoyé spécial des États-Unis au Venezuela. Abrams est connu pour avoir supervisé la politique secrète américaine d’armement des escadrons de la mort dans les années 1980 au Nicaragua, au Salvador et au Guatemala. Son rôle de premier plan dans le coup d’État vénézuélien a alimenté les craintes qu’une autre guerre par procuration entachée de sang ne se prépare.

 

Cordial reunión en la ONU con Elliott Abrams, enviado especial del gobierno de EEUU para Venezuela. Reiteramos que la prioridad para el gobierno interino que preside @jguaido es la asistencia humanitaria para millones de venezolanos que sufren de la falta de comida y medicinas.

Réunion cordiale à l’ONU avec Elliott Abrams, envoyé spécial du gouvernement américain au Venezuela. Nous réaffirmons que la priorité du gouvernement intérimaire qui préside @jguaido est l’aide humanitaire pour les millions de Vénézuéliens qui souffrent d’un manque de nourriture et de médicaments.

Quatre jours plus tôt, Machado avait lancé une nouvelle menace violente contre Maduro, déclarant :

« S’il veut sauver sa vie, il doit comprendre que son temps est écoulé« .

Un pion dans leur jeu

L’effondrement de Volonté Populaire, sous le poids de la violente campagne de déstabilisation, a aliéné une grande partie de l’opinion publique et conduit à l’exil ou à la détention. Guaidó est resté un personnage relativement mineur, ayant passé la majeure partie de sa carrière de neuf ans à l’Assemblée Nationale en tant que député suppléant. Originaire de l’un des États les moins peuplés du Venezuela, Guaidó s’est classé deuxième lors des élections législatives de 2015, avec seulement 26 % des suffrages exprimés pour obtenir sa place à l’Assemblée Nationale. En effet, ses fesses étaient peut-être mieux connues que son visage.

Guaidó est connu comme le Président de l’Assemblée Nationale dominée par l’opposition, mais il n’a jamais été élu à ce poste. Les quatre partis d’opposition qui composent la Table pour l’Unité Démocratique de l’Assemblée ont décidé d’établir une présidence tournante. Le tour de Volonté Populaire arrivait, mais son fondateur, Lopez, était assigné à résidence. Pendant ce temps, son second responsable, Guevara, s’était réfugié à l’ambassade du Chili. Un personnage nommé Juan Andrés Mejía aurait été le suivant, mais pour des raisons qui ne sont claires que maintenant, Juan Guaido a été sélectionné.

Sequera, l’analyste vénézuélien observe :

« Il y a un raisonnement de classe qui explique l’ascension de Guaidó. Mejía vient de la haute société, a étudié dans l’une des universités privées les plus chères du Venezuela, et n’a pas pu être facilement commercialisée auprès du public comme Guaidó l’a été. D’une part, Guaidó a des traits métis communs, comme la plupart des Vénézuéliens, et ressemble davantage à un homme du peuple. Aussi, il n’avait pas été surexposé dans les médias, donc il pouvait être intégré dans à peu près n’importe quoi« .

En décembre 2018, Guaidó s’est faufilé de l’autre côté de la frontière et s’est rendu à Washington, en Colombie et au Brésil pour coordonner le plan visant à organiser des manifestations de masse pendant l’investiture du Président Maduro. La veille de la cérémonie d’assermentation de Maduro, le vice-Président Mike Pence et la Ministre canadienne des Affaires Étrangères Chrystia Freeland ont appelé Guaidó pour affirmer leur appui.

Une semaine plus tard, le Sénateur Marco Rubio, le Sénateur Rick Scott et le représentant Mario Diaz-Balart – tous des législateurs de la base de Floride du lobby cubain de droite en exil – ont rejoint le Président Trump et le vice-Président Pence à la Maison Blanche. À leur demande, Trump a convenu que si Guaidó se déclarait président, il le soutiendrait.

Le Secrétaire d’État Mike Pompeo a rencontré personnellement Guaidó le 10 janvier, selon le Wall Street Journal. Cependant, Pompeo ne pouvait pas prononcer le nom de Guaidó lorsqu’il l’a mentionné dans une conférence de presse le 25 janvier, l’appelant « Juan Guido ».

 

Secretary of State Mike Pompeo just called the figure Washington is attempting to install as Venezuelan President "Juan *Guido*" - as in the racist term for Italians. America's top diplomat didn't even bother to learn how to pronounce his puppet's name.

Le Secrétaire d’État Mike Pompeo vient d’appeler la figure que Washington tente d’installer comme Président vénézuélien « Juan *Guido* » – comme dans le terme raciste pour les Italiens. Le meilleur diplomate américain n’a même pas pris la peine d’apprendre à prononcer le nom de sa marionnette.

Le 11 janvier, la page Wikipédia de Guaidó avait été modifiée 37 fois, soulignant la lutte pour façonner l’image d’un personnage autrefois anonyme qui était maintenant un tableau des ambitions de changement de régime de Washington. Finalement, le contrôle éditorial de sa page a été confié au conseil d’élite des « bibliothécaires » de Wikipedia, qui l’a déclaré Président « contesté » du Venezuela.

Guaidó était peut-être un personnage obscur, mais sa combinaison de radicalisme et d’opportunisme satisfaisait les besoins de Washington. L’administration Trump a déclaré :

« Il manquait cette pièce interne. Il était l’élément dont nous avions besoin pour que notre stratégie soit cohérente et complète« .

Brownfield, l’ancien ambassadeur des États-Unis au Venezuela, a dit dans le New York Times :

« Pour la première fois, vous avez un chef de l’opposition qui signale clairement aux forces armées et aux forces de l’ordre qu’il veut les garder du côté des anges et des gentils« .

Mais le parti de Volonté Populaire de Guaidó a formé les troupes de choc des guarimbas qui ont causé la mort des policiers et des citoyens ordinaires. Il s’était même vanté d’avoir participé à des émeutes de rue. Et maintenant, pour gagner les cœurs et les esprits des militaires et de la police, Guaido devait effacer cette histoire sanglante.

Le 21 janvier, un jour avant le début du coup d’État, la femme de Guaidó a prononcé une allocution vidéo appelant les militaires à se soulever contre Maduro. Sa performance était en bois et peu inspirante, soulignant les limites politiques de son mari.

Alors que Guaidó attend une aide directe, il reste ce qu’il a toujours été : un projet de prédilection des forces extérieures cyniques.

« Peu importe qu’il s’écrase et brûle après toutes ces mésaventures. Pour les Américains, il est sacrifiable« , a déclaré Sequera au sujet de la vedette de ce coup d’État.

Source : The Making of Juan Guaidó: How the US Regime Change Laboratory Created Venezuela’s Coup Leader

traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International

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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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