8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 15:21

 

Avant l'intervention des "Etats-Unis" et de leurs larbins, il existait en Syrie un mouvement d'opposition au gouvernement el-Assad. Ce mouvement s'est fait engloutir dans la tourmente, il a lancé quelques appels à soutien non-interventionniste aux peuples en lutte pour la souveraineté de tous et le droit à l'autodétermination de chacun. Ceux qui connaissent les méthodes des "Etats-Unis" pour liquider toute dissidence et opposition à leurs intérêts de domination du spectre total devrait donc être très inquiets pour les membres de cette dissidence... le chaos actuel est tout à fait propice pour que soit effectuée dicscètement leur élimination ciblée, ce dont nous sommes quelques-uns à espérer que des Hollande (et autres Sarkozy) et une gauche tendance BHL-OTAN auront un jour à rendre compte

Hollande qui a atteint les sommets (de l'abjection) en grimpant sur les épaules de sa Walkyrie, n'aura pas tardé à montrer qu'il était tout à fait capable tout seul de jouer le rôle d'un traître et d'un abuseur de pouvoir tout à fait normal... rien de nouveau sous les pluies de bombes programmées, la devise ne fut-elle pas "le changement dans la continuité" ce qui pourrait se traduire par "toujours vers le pire et toujours plus vite"... et le monde continuera à changer toujours d'avantage en mal dans les progrès incontestables et incontestés de la misère, des guerres et de toute les formes de répressions excercées contre les dissidents à ce systèmes dévastateur.

 

Syrie : Les victimes de l’opposition armée ignorées

Selon les médias traditionnels, seules les forces du gouvernement el-Assad sont coupables d’exactions. Leur principale source d’« information » étant l’« Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH), une ONG partisane financée par les Frères musulmans et qui sert ouvertement la propagande de l’opposition armée, comment se fier à eux ?
7 juillet 2012 | Thèmes (S.Cattori) : Rôle des médias Syrie

Le point de vue de la population, contrainte à faire profil bas et, dans les quartiers sous son contrôle, forcée à « collaborer » avec cette soi-disant « Armée syrienne libre » dont elle subit les violences, n’est jamais pris en compte. Ce qui revient à nier les souffrances que cette « armée libre » inflige à tout un peuple. En vérité une « armée » d’hommes fanatisés -comportant des mercenaires étrangers- qui terrorisent et enferment la Syrie dans la peur.

Comble d’ironie ! Ceux qui proposent une interprétation plus équilibrée des choses et cherchent à savoir ce qu’en pense la grande majorité des Syriens et, au moins, à écouter parfois ce que dit le gouvernement, sont immédiatement disqualifiés et taxés de « pro-Assad ». Or, il faut le dire et le répéter, le rejet d’une intervention occidentale - prétendument « humanitaire » - n’a rien à voir avec un « soutien à Bachar el-Assad ». Elle est simplement le rejet de la politique d’ingérence de l’Occident qui viole en permanence le principe de la souveraineté des États sur lequel est fondé l’ordre international construit après la deuxième guerre mondiale, en vue, précisément, d’assurer la paix.

Si les combattants de l’ASL n’avaient pas été présentés par les organisations humanitaires et par certains journalistes et autres égarés, comme des combattants luttant pour la « démocratie » et « la liberté », ce qui est une vaste tromperie, - en Libye il y a moins de liberté et plus de terreur qu’avant l’intervention de l’OTAN - ils n’auraient pas tenu longtemps.

Cette vision manichéenne et totalement biaisée de la crise syrienne est irresponsable. Cette complicité médiatique avec le camp de la rebellion est criminelle. Comme on l’a déjà vu en Libye, ces groupes armés que le peuple n’a pas choisis, financés et armés par les puissances occidentales et les potentats arabes du Golfe, conduisent à porter au pouvoir des gens qui n’ont que faire de la démocratie, des droits humains, de l’État de droit et du droit international.

Le devoir de tout organe de presse est de rechercher la vérité et non pas de la dévoyer. Le devoir d’un journaliste est de se situer du côté du plus faible, en empathie avec lui, et de tenter d’éviter de mettre de l’huile sur le feu en répandant la propagande des grandes puissances. Or, depuis la première guerre du Golfe contre l’Irak en 1990-91, et plus encore depuis le 11 septembre 2000, nous constatons que les journalistes s’alignent toujours du côté des pouvoirs qui s’attaquent à plus faibles qu’eux. Et dont les guerres dévastatrices ont détruit de nombreux pays et ont laissé des millions de morts derrière elles.

Depuis le début des troubles en Syrie, nous assistons au même schéma. Les journalistes occidentaux se sont tout de suite rangés du côté des opposants violents, des prétendus « révolutionnaires ». La voix des victimes, de ceux qui demandent des solutions politiques et refusent le renversement du gouvernement syrien par la force, n’a jamais été prise en compte.

Ce sont des forces extérieures qui ont inventé l’ASL et qui arment ses combattants. Il n’y a pas, comme le Belge Pierre Piccinin tend maintenant à le faire croire, quitte à déformer la réalité, des bons sunnites face à des vilains alaouites ; un gouvernement cruel d’un côté et des gentils « révolutionnaires » de l’autre [1]. Comme le dit justement Gérard Chaliand, « la déstabilisation du gouvernement el-Assad a été programmée par une coalition extérieure dont les parrains sont la France et le Qatar (…) [tout cela devant pousser] sunnites contre chiites, l’Iran, adversaire numéro un…l’objectif pour frapper l’Iran devant passer par l’affaiblissement de Bachar el-Assad » [2].

Et pour y parvenir tout le monde y va de ses mensonges et de ses appels à l’intervention étrangère, à des frappes aériennes, à l’établissement de couloirs dits « humanitaires ». D’Amnesty International à la commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Navi Pillay, du quotidien Le Monde à Libération, tout le monde renchérit et multiplie les mensonges devant conduire la Syrie à sa déstruction.

Les hommes et les femmes qui ont un reste d’humanité et de clairvoyance refusent ce manichéisme. Ils sont naturellement en quête d’informations sérieuses et souffrent, pas seulement en Syrie mais chez nous aussi, de savoir qu’on leur ment et que le peuple syrien paie ces mensonges de son sang et de ses larmes. Depuis des mois, malgré le découragement et la fatigue, nous nous efforçons de recueillir des témoignages de première main. Tout en sachant qu’avec la meilleure volonté du monde, face à l’hystérie anti-Bachar alimentée par les médias de l’establishment, les voix sincères et les remarquables écrits des nombreux journalistes honnêtes qui par le biais des nouveaux médias – et exceptionnellement, aussi dans la presse occidentale traditionnelle [3] - se répandent à travers le monde et touchent un large public, ne pourront pas sauver la Syrie, comme ils n’ont pas pu sauver la Libye, ni stopper aucun massacre israélien contre la population de Gaza.

Une fois lancée, la machinerie des ONG, de l’ONU, des médias traditionnels et des puissances occidentales dominantes au Conseil de sécurité, va presque toujours au bout de ses sinistres projets. La Russie et la Chine parviendront-elles cette fois à renverser la donne ?

Le 4 juillet, lassée d’entendre toutes les radios, toutes les télévisions répéter solennellement que « selon l’OSDH le régime… » était l’unique responsable de toutes les violences en Syrie, nous avons appelé un citoyen de Homs (*), pour entendre le point de vue d’une victime de cette coalition extérieure, « amie de la Syrie », qui soutient les bandes armées mettant ce pays à feu et à sang.

Nous lui avons encore une fois indiqué que ce que les médias occidentaux rapportent donne une image très différente de ce qu’il nous avait dit le 22 juin [4]. Nous lui avons demandé si c’était vrai par exemple que, le 27 juin, certains quartiers de Homs tenus par les rebelles ont été « pilonnés avec les hélicoptères et les chars du régime… » ; qu’il y aurait eu ce jour là « quatre bombardements par minute dans le quartier de Kousour » [5] ? Si c’était vrai que les habitants de Homs ne peuvent toujours pas sortir « à cause des bombardements de plus en plus intenses de l’armée régulière » ?

Voici ce qu’il nous a répondu :
« C’est très exagéré de parler de quatre explosions à la minute. Je n’ai pas vu d’hélicoptères intervenir à Homs. Cette semaine ça s’est un peu calmé. Mais la semaine passée les forces gouvernementales sont intervenues ; elles ont attaqué des positions rebelles. Le quartier Jourat al-Chayah a été en grande partie nettoyé [6] ; il leur reste encore à libérer les quartiers allant de l’extrémité de Bab Seeba, à Hamidiye, Bustan Diwan et Warché où il y a toujours de nombreuses familles retenues en otages. Les rebelles ont attaqué à plusieurs reprises les véhicules du Croissant rouge et du CICR les empêchant d’aller secourir les blessés et les malades.

Ces jours, il y a beaucoup d’hommes armés qui se rendent ; le gouvernement fait preuve de clémence [7]. Notre crainte est que ces hommes reprennent les armes une fois retournés chez eux. Ce sont des analphabètes. Durant les deux mois où ils m’ont tenu en otage dans leur appartement, je les entendais parler et se disputer. Une fois, un salafiste s’est même battu avec un autre homme car il refusait de prier derrière lui, le salafiste se considérant comme le chef et ne voulant pas prier derrière un non salafiste, ai-je compris. Imaginez leur niveau ! J’ai réussi à discuter avec les gardiens, en l’absence des chefs. Je leur ai demandé : « Est ce que c’est ça le Jihad (la conquête pour Dieu) ? » Certains m’ont dit qu’ils se sont trouvés obligés à s’enrôler car menacés de représailles sur leur familles, ou que c’est sous menace de mort qu’ils ont été contraints d’accepter ».

Il nous a alors rappelé que, le 28 juin à Hosn (dans la périphérie de Homs, où se trouve le « Crak des chevaliers » [8]), Mme Ahlam Ilad, une professeure du génie pétrochimique, a été assassinée chez elle ainsi que ses parents et trois enfants, parce qu’elle avait refusé de collaborer avec les hommes armés.

Au passage, nous avons demandé à notre interlocuteur pourquoi il qualifie d’« hommes armés » ou de « rebelles » les auteurs d’assassinats, de kidnappings… et ne mentionne jamais l’« Armée syrienne libre ». Sa réponse : « Parce que chez nous, entre Syriens, ce terme n’est pas utilisé ; nous les qualifions de gangs, d’hommes armés. Ils constituent un ramassis de gens comprenant des salafistes, des jihadistes etc. »

Au sujet des vidéos postées sur Youtube par les opposants dont des extraits continuent d’être montrés par les médias, il maintient ce qu’il nous avait déjà dit : « La fumée noire ce sont toujours des pneus que les rebelles brûlent et non pas, comme ils le disent, le résultat de bombardements de l’armée gouvernementale. Les tirs des forces de sécurité donnent une fumée différente, plus claire et avec du feu ».

Ce sont ces gangs, - qualifiés d’« Armée syrienne libre » et de « révolutionnaires » par une presse occidentale qui en fait l’incessante promotion - que les journalistes encensent. Ce sont encore ces gangs qui font exploser des maisons [9] et des gazoducs et paralysent le pays, qui assiègent les habitants et empêchent les autorités locales, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge syrien d’entrer dans les quartiers pour évacuer des civils et notamment les blessés. Ce sont ces gangs que le peuple syrien en sa majorité tient en horreur que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, fervent ami de Bernard-Henri Lévy et d’Israël, appuie aujourd’hui avec zèle.

Quand le ministre russe des Affaires étrangères, Lavrov, suggère que « les analyses qualifiées et honnêtes des développements en Syrie et de leurs conséquences potentielles manquent cruellement », nous ne pouvons être plus d’accord.

Il faut être capables de garder une équidistance, de ne pas se laisser aveugler par la propagande des uns ou des autres. La guerre est quelque chose de trop grave. Le mieux qu’un journaliste puisse faire est d’éclairer le public de manière équilibrée sur les réels dangers qu’encourt une nation, un peuple entier, et de tenter de les sauver du pire en dévoilant les objectifs cachés des puissances étrangères.

Ce n’est pas à François Hollande ni à Amnesty International, ni à Bernard-Henri Lévy, ni à Hillary Clinton, de décider ce qui est bon ou pas pour le peuple syrien.

Silvia Cattori

(*) Propos concernant Homs recueillis le 04.07.2012 et traduits de l’arabe en français par Mme Rima ATASSI. Pour des raisons évidentes nous ne révélons pas le nom de notre témoin ; un cadre indépendant, âgé de 61 ans, qui réside à Homs.

 


[1] Les photographies de quartiers de Homs que M. Piccinin expose et dit avoir été détruits par « l’armée régulière » et non par l’ASL, cela reste à prouver. Tout comme ses folles affirmations, du genre : "Le conflit interne au pays (bien plus que les sanctions économiques, inefficaces, décrétées par la Communauté internationale) a entraîné une hausse du chômage qui atteint près de 60% de la population active." [Voir : Griffes de fer à Damas ; relents de guerre civile à Beyrouth - Grotius international, 5 juillet 2012]

[2] Voir : « Gérard Chaliand dit quelques vérités sur la Syrie », par Silvia Cattori, 21 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3350.html

[3] Voir par exemple :
- « Most Syrians back President Assad, but you’d never know from western media » [La plupart des Syriens soutiennent le Président Assad, mais vous ne l’apprendrez jamais des médias occidentaux], par Jonathan Steele, The Guardian, 17 janvier 2012.
http://www.silviacattori.net/article2717.html
- « "L’extermination" par les rebelles sunnites », par Rainer Hofmann, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 13 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3340.html
- « Le massacre de Houla perpétré par la rébellion syrienne », par Rainer Hofmann, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 7 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3310.html
- « Massacre of al-Houla : In Syria, there is more than just one truth », par Alfred Hackensberger, Berliner Morgenpost, 23 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3379.html
- En-dehors de la presse occidentale, les excellents journalistes de la chaîne d’information Russia Today, font contrepoids à la désinformation de nos journalistes embedded. Raison pour laquelle depuis 2011 c’est la chaîne la plus regardée sur les cinq principaux marchés aux États-Unis. Russia Today a battu France 24, Euronews UE, Deutsche Welle, Al Jazeera, etc.

[4] Voir : « Homs : tout ce qui est raconté est à l’envers », par Silvia Cattori, 24 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3370.html

[5] Selon un opposant syrien basé à Paris, interrogé par Omar Ouaman / radio France Culture.

[6] Débarrassé des bandes armées -ndt.

[7] Pour ceux qui n’ont pas commis de crimes. Contre ceux qui mènent des actes terroristes, des lois sévères, sur le mode occidental, viennent d’être édictées - ndt.

[8] En arabe, « la citadelle de Hosn », objet ces temps-ci d’une intense manipulation médiatique - ndt.

[9] Voir : http://cort.as/2B_D
Cette vidéo a été filmée par les rebelles eux-mêmes. La caméra a été placée en face de l’immeuble où les rebelles font exploser un étage qui a été préalablement miné. Et ensuite ils ont diffusé la vidéo disant que ce sont les forces du gouvernement : « Dieu est grand, l’armée tire sur le quartier al-Qussour de la ville de Homs ». C’est ce genre de vidéo manipulée qui est repris par les rédactions depuis le début des troubles.

 

Source : Syrie : Les victimes de l’opposition armée ignorées [Silvia Cattori]

Bonus zoom sur les révolutionnaires syriens : Quand les "révolutionnaires" Syriens et les contre-révolutionnaires Cubains font amis-amis à Miami

Syrie reflet de l'impérialisme mondial

Quand les "révolutionnaires" Syriens jouent les contras en compagnie des réactionnaires cubains de Miami

Des militants Syriens disent aux rebelles: rendez nous notre révolution

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 09:04

 

 

 
Pour que cette mémoire ne devienne jamais la mémoire de l'avenir

 

Voici un texte qui raconte ... l'horreur... cela se passe en Haïti dans les années 1991 - 1995, cela s'est passé dans tous les pays où l'empire a imposé ses dictatures et répandu ses bourreaux dont beaucoup avaient été formés à l'Ecole des Amériques.... les bourreaux sont toujours présents dans les pays alliés des Etats-Unis et qui "bénéficient" de ces formations militaires dont les colonisateurs sont prodigues... cela pourrait se passer demain, partout sur le continent Sud, c'est la volonté ouvertement avouée de l'Empire. La Résistance est forte et déterminée en Amérique Latine, elle nous montre le chemin d'un autre monde possible, un monde de respect, de dignité, de tolérance dans ses rapports avec les autres habitants de la planète, dans ses matières d'interagir avec les ressources de notre planète mettant en oeuvre une sagesse ancestrale.

Je cherchais les mots pour transmettre le message :"Voici en réalité de quoi sont menacés les peuples d'Amérique Latine"... je ne sais combien nous avons été en Europe à retenir notre souffle pendant la durée de la crise en Bolivie,  sachant quel était le sens de la menace, contenue dans cette tentative de coup d'état qui a lamentablement échoué...OUF ! mille fois OUF !, c'est une magnifique victoire du peuple Bolivien et du gouvernement qui l'incarne... mais c'est la victoire d'une bataille dans une guerre qui pourrait être longue. Les ennemis de l'Amérique Latine sont les nôtres, les combats qui se mènent là-bas sont des  luttes d'avant-garde pour un monde dont seraient balayées la domination et l'exploitation.

Les mots qui décrivent la menace, ils sont là, dans le texte qui suit, ils parlent d'Haïti, ils parlent de chacun des pays qui a été soumis aux dictatures installées et maintenues par le pouvoir yanqui... je traduis en ce moment un texte sur l'opération Condor, et derrière chaque mot que je traduis il y a cette réalité décrite ci-dessous... Des textes importants pour tous ceux qui ont fermé les yeux à l’époque, pour tous ceux qui sont trop jeunes pour se souvenir et n’ont pas eu l’occasion d’apprendre. Des textes importants pour que ne soit pas sous-estimée, cette menace de « domination du spectre total » qui exprime la volonté du pouvoir militaire US… Spectre, c’est bien ce que nous serions tous et nos descendants si un tel projet aboutissait…zombis diraient les haïtiens.

En réalité le choix qui se pose aujourd'hui c'est le cri d'appel de l'humanité en résistance contre la déshumanisation forcée voulue et pratiquée pour quelques-uns par ceux qui les servent.

Aujourd'hui qui n'a pas fait consciemment, volontairement et avec détermination le choix de les combattre les soutient fusse par son inaction ou sa passivité.  Aujourd’hui ceux qui les servent sans bien comprendre quel monstre ils nourrissent, ceux qui les servent et ne sont pas pourris jusqu’à la moelle comme beaucoup le deviennent au service de maîtres qui n’hésite pas à fabriquer des machines à tuer expertes en art de la torture… ceux qui les servent donc et qui ont encore en eux un peu de cette petite lueur faite de conscience, d’amour de bienveillance feraient bien de se remettre en question afin de cesser d’être les complices des pires crimes contre l’humanité qui ai jamais été perpétué et de ceux qui se préparent. En matière de crime contre l’humanité, il n’y a pas d’échelle dans la larbinité tout complice l’est à part entière de tous les crimes commis.

 

  Ce texte intemporel a été publié le Vendredi 15 février 2008

Un livre : "Mémoire Oubliée Haïti 1991 -1995"
écrit par  une ethnopsychiatre, Cécile Marotte
et un médecin, Hervé Rakoto Razafimbahiny
publié aux Editions Regain et Cidihca en 1998 et aussi avec l'aide de Fokal fondation  financée par le milliardaire  Soros dirigée par Mme Michèle Pierre -Louis.
Un témoignage de ce qui s'est passé en Haïti entre 1991 et 1995
Un livre terrible qui dit la mesure du combat engagé par Lovinsky Pierre-Antoine et la violence démesurée des forces contre lesquelles il luttait.



  EXTRAITS : 

"Le choix de la période 1991-1994, qui fait suite au coup d'Etat du 30 septembre 1991 à Port-au-Prince, correspond en Haïti à une période spécifique de la répression. Face à l'ampleur des violences et des désastres commis et constatés deux professionnels  de la santé, l'un au plan médical, l'autre au plan de la psycho-pathologie dans une optique ethnopsychiatrique, furent confrontés à la nécessité de porter l'éclairage sur l'aarticulation Droits de l'homme/santé. Les séquelles qui découlent des violations des Droits de l'homme sont gravissimes tant au plan physique qu'au plan psychologique. En outre la violence qui accompagne toute situation de survie est endémique en Haïti et se répercute sur les rapports sociaux en les malmenant continuellement.(...)
 Mais ce travail se veut surtour une réflexion sur la mémoire, sur l'exigence faite à une société d'oublier -de faire comme si elle oubliait- afin de survivre, alors que son passé même la porte à garder toujours présent le souvenir de son indépendance." (page 19)


Lovinsky Pierre-Antoine, refusait cette obligation d'oublier ou de faire comme si il oubliait,   imposée par les élites politiques, intellectuelles, religieuses , économiques responsables ou sinon complices des crimes contre l'humanité.

J'ai filmé  il y a quelques années, ces personnes qui tournaient sur le Champ de Mars à Port-au-Prince, réclamant justice. Des personnes pauvres, faibles et sans protection mais qui venaient à visage découvert manifester sur cette place.  Or la violence contre les pauvres est telle en Haïti qu'il faut être plus que courageux pour oser exprimer des revendications telles qu'une demande de plus de justice, la condamnation des coupables, etc. D'autant plus que les auteurs de ces crimes n'ont jamais été ennuyés et que bon nombre d'entre eux ont été recyclés en 2004 où ils ont pû à nouveau et impunément exercer leurs talents de tortionnaires.
Ces femmes et hommes qui tournaient sur la place,  pancartes à la main sur lesquelles étaient écrites toutes sortes de slogans, leurs voix résonnent encore dans mon coeur.

 Etant donné
-que depuis le coup d'Etat de  2004, la répression contre les militants de gauche  est revenue au niveau où elle l'était quand les makouts étaient officiellement au pouvoir,   -que Lovinsky Pierre a été kidnappé, 
- que son adjoint a reçu des menaces de mort, 
les rondes sur le Champ de Mars  s'arrêteront et la mémoire  devra disparaître.
C'est le but recherché.

 Le courage montré par ces personnes laisse deviner  la force de conviction de Lovinsky Pierre. .Je ne le connais pas mais il fallait que ce soit un homme vraiment sans peurs pour arriver à ce résultat. Pour arriver à maintenir vivante et non oubliée la mémoire des exactions des militaires et de leurs sbires.

EXTRAITS :


" -passages à tabac : presque toutes les personnes arrêées par des membres des FADH 5 Forces armées d'Haïti) ou leurs auxiliaires attachés/civils armés, les chefs de la police rurale et leurs adjoints ont été systématiquement rouées de coups de bâton ou de crosse de fusil ou fouettées avec une corde ou un câble.
Ces passages à tabac se déroulent dans la rue au moment de l'arrestation et se poursuivent au poste militaire ou à la caserne.(...)
  - Le djak : la victime a les mains et les pieds liés; un bâton est placé à la jointure des genoux, parfois un autre sous les bras repliés afin de maintenir le corps plié en deux, en exposant particulièrement le dos et les fesses. La plupart du temps la victime a eu  ses vêtements arrachés et se trouve donc nue. (...) Parfois les handicaps sont tels qu'il faut procéder à l'ablation des memebres inférieurs ou supérieurs.
- La kalot marassa : c'est une forme commune de torture et/ou de TCID. La "double gifle" consiste à frapper simultanément les deux oreilles de la victime avec les mains ouvertes; Il en résulte la plupart du temps une perforation du tympan, de graves infections de l'oreille pouvant entraîner surdité et/ou hallucinations auditives; des dents cassées et des fractures de mâchoire. (...) la bastonnade, le djak, la kalot marassa reprennent des formes de châtiment telles qu'on les pratiquait du temps de l'esclavage et que cette connotation culturelle a toute son importance dans le traitement des séquelles mentales. C'est en effet l'histoire à nouveau annulée, l'Indépendance et la dignité bafouée, l'humiliation de postures insupportables et d'une nudité qui rappelle celle de l'animal." (page 92)

Ce sont donc deux étrangers qui viennent  rappeler à tous ces soit-disant nationalistes l'impact de la mémoire de l'histoire haïtienne dans la réalité, la vie et les événements nationaux et personnels. Quand des zen-tellectuels ont appelé à boycotter la commémoration du  bicentenaire de l'Indépendance, poussés par des forces pour lesquelles ce bicentenaire ne représente rien, voire représente un moment négatif à gommer, ils étaient soit complices  comprenant totalement la portée symbolique d'un tel boycott, ou  suffisamment ignorants pour ne pas y voir, ce dont parle les auteurs  "l'histoire à nouveau annulée, l'Indépendance et la dignité bafouée "

EXTRAITS
"Les savoir-faire de la répression
 Comment la répression a-t-elle frappé et comment insidieusement a-t-elle pu continuer à frapper pendant plus de trois années ?

En frappant les couches populaires qui avaient osé  se démasquer on frappait des cibles  aux conditions de vie plus que précaires et qui n'avaient pas toujours les moyens d'une véritble organisation de résistance face à de multiples groupes armés, civils ou para militaires(...) En outre, les générations des années 1960, les adultes d'aujourd'hui, ont des repères et des ancrages symboliques et traditionnels vacillants : générations qui peuplent Bolosse, St-Martin, Cité Soleil, Raboteau, Jean Rabel, Trou du Nord...qui souvent appartiennent à des familles disloquées par l'exode rural, les départs des "boat people" (lequels ne sont jamais vraiment interrompus), ou massacrés, dans un dénuement économique tel que les premières et souvent les seules solutions à trouver sont celles de la survie et ne concernent plus que la survie.

Par ailleurs les auteurs de la répression ont cette fois-çi un visage flou et difficilement cernable; les termes mêmes d'"attaché", de civil armé rendent les diverses formes d'attaque à la fois plus indirectes et plus inattendues. Elles peuvent surtout revêtir mille visages et ceci n'importe quand." (...)

L'un des savoir-faire principaux des auteurs de la répression et donc d'avoir visé des cibles fragiles, au moins au plan économique et social, mais surtout d'avoir pour cibles des individus privés de recours structurel à queque niveau que ce soit ".(...)(Pages 36-37)

Une remarque.  Dans cette solitude des couches populaires face à leurs bourreaux, on peut voir toute la faiblesse, l'indigence, la non-représentativité des partis dits démocratiques, des associations , de cette présumée société civile  qui en général se sont empressés de déserter le terrain des quartiers pauvres, quand ils y avaient quelques officines."

EXTRAITS :

Cette difficulté ou cette impossibilité d'un recours à la justice et au droit a contribué à garantir l'impunité d'un recours à la justice et au droit, a contribué à garantir l'impunité continuelle des auteurs quand bien même ceux-çi étaient connus, que l'on savait où ils habitaient et comment les retrouver. La confusion et l'insécurité ont contribué à décimer de manière massive les cibles populaires malgré leurs tentatives d'organisation et de résistance comme par exemple le "marronage" stratégie d'adaptation sur laquelle nous reviendrons plus longuement." (page 37)

Une autre remarque. Vous aurez  constater que le terme de "maronnage" de héroïque qu'il était en faisant référence aux "negmawon", à ceux qui fuyaient l'esclavage, a glissé  tout doucement ces derniers temps vers une connotation négative. De plus en plus,  "marroner" est employé chez les zen-tellectuels, comme un comportement "barbare", "sauvage"  "irresponsable" contraire à la "civilisation". En ce faisant, ces zen-tellectuels  lui enlève son contenu  symbolique et dépouille la culture populaire d'un référent fort et  d'un agent de cohésion sociale. Cet aspect  de leur participation aux côtés des élites à la lutte contre les couches populaires ne devrait pas être minimisé; dans la mesure où ces zen-tellectuels sont en général des enseignants, passeurs de savoir à des jeunes générations  dépourvues d'autres sources et moyens d'information. En dévoyant le concept de marronage, en utilisant les termes de "barbares", de "chimères", de "bandits", de "rats" pour désigner l'ensemble des couches populaires, les  zen-tellectuels tout puissants, ont contribué à divulguer chez leurs étudiants issus de classe moyenne, une idéologie favorisant leur coupure des couches populaires et servant le intérêts des élites commerçantes.

EXTRAITS :

Les cibles de la répression
 
On sait que les membres dirigeants des organisation  communautaires des quartiers populaires-elles sont nombreuses- ont joué un rôle essentiel dans la victoire électorale de Jean-Bertrad Aristide, et que le nombres de victimes des violations du droit à la vie,  à l'intégrité et à la sécurité de la personne ont été prises pour cibles en raison de leurs activités militantes ou de leur appartenance politique. Les femmes notamment ont été prises pour cibles en raison des activités ou de l'appartenance politique de leurs maris et accusées à ce titre de crimes de droit commun ! Déjà sous Duvalier, et pour la première fois dans l'histoire d'Haîti, les femmes avaient été visées spécifiquement et on assite ici à une reprise de cette forme de répression. (...)
Les autorités militaires du gouvernement de facto invoquent souvent de présumés groupes terroristes qui travailleraient à soulever la popultaion et, sous couvert de les démanteler, les agents de la répression visent des citoyens ordinaires afin de créer un climat de peur et d'insécuité. (...) (page 40)

Quand on sait que c'est 80% de la population qui rentre dans les "normes " de cete communauté sinistrée dont nous parlions plus haut et qui a constitué l'ensemble des cibles de la répression, c'est la société civile elle-même qui est en question; on veut d'un pays, mais sans la société de ce pays. Haïti mais moins 80% des Haïtiens." (page 41)

Les auteurs de la répression
La plupart du temps les hommes armés en civil agissent à la nuit tombante, sans prendre même la peine de se masquer le visage, assurés qu'ils sont d'une totale impunité. Armés de pistolets ou de fusils mitrailleurs Uzis et M1, ils circulent dans des pick-up rouge ou blanc dont certains portent des plaques d'immatriculation officielle; c'est donc dire dire qu'outre l'impunité, les tueurs sont souvent dotés d'un équipement solide et efficace.(...) On a fréquemment signalé l'existence de groupes paramilitaires ou de bandes de délnquants tolérés et utilisés volontiers par l'armée; les zenglendos avec le consentement exprès ou tacites des autorités de facto. (...)  (page 42)

Mais parmi les exactions commises, plus encore si l'on peut dire que les meurtres à bout portant, les zenglendos se livrent à toutes sortes d'horreurs qui ébranlent gravement l'équilibre mental des victimes directes comme celui de leurs témoins obligés et qui dans tous les cas laissent des séquelles quasi irréversibles: tels les viols d'enfants devant leurs parents ou devant toute la famille, ou l'obligation sous la menace des armes faite à un parent d'avoir des relations sexuelles avec l'un de ses enfants, ou encore pour un groupe de quatre ou cinq civils armés le fait d'abuser à plusieurs d'un membre de la famille devant des témoins terrorisés et impuissants. " (page 43)

Aux "zenglendos", aux agents classiques de la répression tels que la police, l'armée et les attachés s'est ajouté un nouvel acteur: le Front Révolutionnaire pour l'Avancement et le Progrès Haïtien, le FRAHP, rebaptisé par la suite Front révolutionnaire armé. (...) Beaucoup d'anciens militaires, d'attachés, d'anciens macoutes et de civils correctement armés le composent et font de ce mouvement à facade politique, une force paramilitaire redoutable.(...) Là encore on peut dire que ce mouvement n'a pas surgi inopinément en 1993, mais qu'il est une tentative de réorganisation de la répression au sein du chaos politique et social que représente la période de la post-dictature. En somme les auteurs de la répression ont bénéficié des séquelles de la dictature, à savoir l'absence d'une réelle société civile qui incluerait de fait une société de droit, le manque de recours institutionnels pour la majorité de la population. Le terrain éait prêt pour une violence aberrante. Cette violence eut lieu." (pages 44/45)

Voici, lectrices et lecteurs, contre quoi se battait Lovinsky Pierre-Antoine. Il se battait contre l'oubli de ces crimes qui se sont passés sans interruption entre 1991 et 1995; pour que justice soit faite aux victimes innocentes, aux femmes violées, aux orphelins. Voici pourquoi sa disparition est un drame immense pour sa famille, pour les victimes et pour Haïti où les hommes de bonne volonté et de convictions comme Lovinsky Pierre-Antoine et Jean Dominique sont de véritables trésors nationaux.

Les "gens de bien", aujourd'hui comme hier, à la période de l'esclavage, à celle de l'Occupation américaine, pendant la dictature duvaliériste, pendant le coup d'Etat de 1991, pendant celui de 2004, ont toujours trouvé les mots pour démoniser ceux qui luttent contre l'oppression; ils ont aussi toujours trouvé  les armes pour les terroriser et les tuer.
Ce n'est pas nouveau.
On pourrait même dire que le peuple haïtien pourrait être pris comme exemple de peuple martyrisé.
Et ce n'est pas fini.
Car malheureusement, les diables ont été lâchés dans la nature.
On ne sait pas ce que lui réserve l'agenda des  ex-macoutes, ex-zenglendos, ex-attachés, ex-FRAHP , ex,ex,ex, reconvertis en gren-nanbounda.
Ces derniers temps on parlerait d'une punition collective qui s'assimilerait à une famine généralisée...
"Contrôlez la nourriture et vous contrôlerez les peuples." pour paraphraser Kissinger et sa célèbre phrase sur le pétrole.

 

Source : AYITI EXTREME DROITE - Les frères de… - Pour le pouvoir… - L'IRI et Haïti… - Haiti Liberté.Ce… - Qu’attend la droite… - Partie… - Les pays "amis" d'… - Londres, mars 2004.… - Delva, pas Zacharie… - En direct du… - Le Monde du Sud /Elsie News

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 07:55

 

Un site que je vous invite à visiter Le Monde du Sud /Elsie News  pour en apprendre d'avantage sur l'Amérique Ltine en général, au sujet d'Haïti en particulier ou se maintient volontairement une situation d'horreur, de misère et de terreur, sous l'égide de ces toujours même quelques-uns... Haïti est un pays riche, culturellement riche, les fruits de la nature en faisait un petits paradis, mais Haïti est aussi un pays riches en ressources rares et précieuses et donc proie pour les vampire qui écrasent les peuples pour mieux piller leurs richesses !

Pétrole, or, cuivre, iridium, dans le sous-sol du "pays le plus pauvre de l'hémisphère ouest" (Rediff)

 

Ce texte a été écrit il y a 2 ans. Depuis, la confirmation de la grande valeur du gisement  d'or est venue des compagnies minières, elles-mêmes.En dépit de ces révélations, la classe politique haïtienne  maintient un  silence total/capital sur les contrats signés avec les  compagnies. Les députés et  sénateurs,  élus par le peuple pour le représenter,  ne demandent rien  à  l'exécutif. Tout  cela est très dangereux  par son caractère délibérément  anti-démocratique.

On peut craindre des jours sombres à venir. Le pillage d'Haïti risque de s'accompagner, comme du temps  de la colonisation, d'un grand saccage et d'un carnage.

C'est pourquoi, les gens honnêtes, progressistes de  la diaspora doivent sans relâche mettre le sujet des  ressources du sous-sol haïtien sur le tapis; projeter sans répit un éclairage sur la question afin de déjouer la conspiration du silence organisée par ceux  ( Espagnols,  Anglais, Français, Américains et Canadiens)  qui  veulent dépouiller le peuple  haïtien de ses richesses minières, comme ils l'ont  fait avec les premiers  habitants  de l' île,  les Tainos. 

Il faut prendre cette affaire de conspiration des prédateurs très au sérieux.  AYITI SOUS-SOL    D'autant plus que le pouvoir Tèt Kale (pouvoir des cranes rasés) a   annoncé la couleur  "rose rackett" de sa politique avec ses slogans  farfelus " Haïti  is open  to business",  " diplomatie d'affaires", etc.

Il  y  a  beaucoup d 'argent  en  jeu et  la "queue  du macaque", toujours  aussi greedy, avide,  est  de retour sur  le  théâtre  de ses  crimes,   avec  ses  sbires qu'elle a  armés et  disséminés à travers le pays, comme les macoutes du temps de la dictature des  2 Duvalier.     

L'article:      

Jeudi 8 avril 2010   

Comme nul ne peut l'ignorer actuellement, puisqu'il suffit de faire un tour sur google à "Eurasians minerals", pour y voir leurs projets d'exploitation des mines d'or en Haïti, le PM, M. Bellerive, a bien été forcé de confirmer l'existence de ces mines d'or.

Vous vous souvenez que dans un précédent épisode de cette vaste menterie, le directeur des mines, M. Anglade, avait déclaré dans un entretien dans le journal haïtien "Le Nouvelliste"  qu'il ignorait tout de ces contrats, alors même que sur le site de "Eurasian Minerals " on apprenait que le gouvernement de Latortue, puis celui de Préval  en 2009, avaient signé des contrats avec la compagnie. M. Bellerive a finalement accouché d'une vérité,  déja présentée sur une carte géologique  insérée dans  Le livre Blanc du parti Lavalas, qui montre clairement les ressources naturelles d'Haïti. Et dont la publication aura couté très cher à M. Aristide, l'ex-Président d'Haïti.

Dunque, lectrices et lecteurs ce qui  est vraiment surprenant et qui a été souligné dans cet article, c'est que dans  aucun, je dis bien aucun, des plans présentés pour la reconstruction d'Haïti, qu'ils aient été réalisés par les groupements de la diaspora ou ceux du gouvernement, on ne trouve  un chapitre intitulé : sous-sol, mines, hydrocarburants.

Ca ne rentre carrément pas dans les calculs de ces messieurs  qui au pouvoir,  qui dans l'opposition, ou de la société civile dans la diaspora, les contrats signés avec Eurasian, ni les prospections futures au niveau du pétrole. Niente. Ca n'existe pas. Ce sont des comptes zombis, de l'or zombi, du cuivre zombi, de l'iridium zombi, du pétrole zombi.

Mais attention ! Zombi uniquement pour la population haïtienne. Après tout, il n'y a qu' elle pour croire à ces conneries.  Pour le Canada, les comptes de  Eurasian apparaissent dans leur déclaration aux impôts. C'est qu'au Canada, il n'existe pas non plus, comme en Haïti, d'impôts zombis. Le Canada est un pays où la population est respectée, informée, a des devoirs et des droits.Pour avoir droit à tout ça, il faut payer des impôts. En Haïti, le pays où tout est à l'envers, on se doit, au contraire, pour être respecté de ne pas payer ses taxes, de financer des coups d'Etat et de désinformer. C'est ainsi que marche sur la tête ce pays,  officiellement,  depuis 1957.

L'article :link

Hier et avant-hier, l’organisme GRANH, a organisé à l’École Polytechnique de Montréal, un colloque sur la reconstruction d’Haïti. Daphney Laraque une des participantes du colloque (MRDH, Mouvement pour le respect des droits humains), a posé les questions suivantes au ministre Bellerive: Est-ce qu’Haïti a prévu un plan pour l’exploitation de ses ressources? Plus spécifiquement l’or le pétrole et l’Iridium? Est-ce que des contrats ont été signés avec les pays amis d’Haïti pour l’exploitation de ces ressources, si oui de quel nature?

Jean-Max Bellerive, le même qui scandait: vaut mieux 10% de 1000$ que 100% de 0$, n’a cette fois-ci pas eu d’autres choix que de concéder une réponse. Rappelons-nous qu’à la Perle Retrouvée, le mois dernier, Ricardo Lamour (Pétition Villanueva) lui suggérait une question similaire, à laquelle il s’était abstenu de répondre en discutant de généralités. Néanmoins, le premier ministre fraichement nommé, n’a semble-t-il pas pu se désister cette fois-ci ou fuir le sujet en prosant.

 

CANADA-POLITICS/
Il en est même aller de 4 révélations chocs:

1 – Il y a effectivement du pétrole en Haïti.

2 – Des contrats d’exploitations et de raffineries pétrolières sont maintenant en discussion.

3 – Bellerive a connaissance de documents officiels sur la présence d’iridium en Haïti.

4 – Il y a des ressources d’or représentant des milliards de dollars en Haïti en connexion avec la république dominicaine et des contrats d’exploitation présentement en court avec le bras d’investissement pour le secteur privé de la Banque Mondiale le CFI et le F.M.I.

Tout ceci malgré le tumulte de la reconstruction d’Haïti d’après séisme.

Mr Bellerive n’a pas spécifié quelle était la nature de ses contrats, quelles compagnies ou gouvernements en sont les bénéficiaires, et quelle part (si part il y a) reviendrait à Haïti. Cependant, il semble que pour les bénéficiaires de ces contrats, la nature fait si bien les choses….

Le premier ministre et un groupe de personnalités Haïtiennes, dont l’homme d’affaires Réginald Boulos, ont travaillé sur un document portant sur l’avenir économique d’Haïti. Ce document n’expose pas les avenues que représentent l’exploitation de ces richesses extraordinaires, ni les recherches sérieuses qui ont été faites sur le sujet. Ce projet présente l’agriculture comme l’avenue à prioriser. En ignorant la question de ces ressources naturelles, c’est comme si le message envoyé était: on vous pillera, on s’enrichira, mais au moins vous aurez votre petit pain. Fait un peu décevant, ils ont, dans leur entreprise, pu ramasser quelques personnes se disant de gauche comme Michel Chancy, pour cautionner cette mascarade. Les petits paysans recevront probablement quelques miettes des ONG mais au moins ils mangeront pendant le pillage. Un sac de riz contre un sac d’or….

La question se pose alors. Que fait donc Bellerive lors de ses multiples visites à l’étranger? Solliciter les ressources de la Diaspora? Pas vraiment. Il a même l’adresse de nous mettre en garde: «N’allez pas avoir l’arrogance de nous dire quoi faire, soyez humbles». Il n’oublie pas de flatter de l’orgueil du corbeau en lui disant qu’il est indispensable de le considérer dans la reconstruction d’Haïti.

En fait, Bellerive, ex-diaspora lui-même et héros du secteur privé, s’enligne plutôt sur le discours inspirés des politiques néo-impérialistes canadiennes, à la Denis Coderre ou Pierre Pettigrew & Lawrence Cannon. Ce discours semble dire: diaspora on vous aime et on vous respecte, validez nous comme personnes pouvant représenter vos intérêts à l’étranger. Soyez sans inquiétudes, on signera les contrats d’exploitation abusifs en votre nom.

Ne me croyez pas sur parole, Bellerive n’est pas si transparent, c’est un homme intelligent, un politicien très, trop habile et il vous perdra au détour. Il suit l’itinéraire de Gérard Latortue en flattant l’étranger, il s’impose mieux à l’intérieur du pays et ces visites ressemblent de plus en plus en une campagne électorale.

Là où il faut le remercier, est que ses révélations nous obligent définitivement à remettre en question la validité des gouvernements haïtiens imposés (Latortue etc…) par les Amis d’Haïti depuis 2005 et la validité des contrats signés.

En fait, Mr. Bellerive le 10% de ces milliards, où est-il dans le plan de reconstruction d’Haïti? Et il va à qui ce 10%? Eh bien, dans ce cas là, on va prendre 100% de 0$ si vous voyez ce que je veux dire.

Et pour les corbeaux: Pourquoi ne pas donner votre fromage directement aux frères citoyens plutôt que de croire aux discours des renards et à leur générosité ?

Écrit par Zulu dit Didier Berry

Cliquez ici pour voir ou laisser un commentaire.

Voir le video suivant :
Le premier ministre Jean-Max Bellerive révèle des informations sur les richesses naturelles d’Haiti: Pétrole-Or-Iridium (video)
Lire aussi les articles suivants :
Séisme en Haïti – Une Équation Étrange ?
Le premier ministre d’Haïti Jean-Max Bellerive était de passage à Montréal

 

Source : Le Monde du Sud /Elsie News - Liste des derniers articles parus sur elsie-news.over-blog.com au mois de Juillet 2012

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 00:18

 

 

Par Hugo Maldiz Mercado.

Une mutinerie policière, motivée par des revendications salariales, a donné le pas à un scénario de coup d’état qui cependant fut démonté et  mis en échec grâce à l’articulation victorieuse d’une réaction présidentielle qui ne tomba pas dans le piège de la provocation et grâce à la vigoureuse et croissante mobilisation sociale – principalement paysanne – pour défendre la révolution. 

Une ample mobilisation sociale en défense de la démocratie et du processus de changement, conjuguée avec l’attitude intelligente du gouvernement qui ne tomba pas dans le piège de la provocation, furent les composantes clés de la stratégie politico-militaire par laquelle fut défait un scénario de coup d’état contre le président Evo Morales.

La transition du scénario de coup d’état et de la rupture de l’ordre constitutionnel comme tel se joua en seulement quelques heures. C’est-à-dire que le scénario de coup d’état – compris comme la configuration et l’articulation des acteurs développant des méthodes conspiratives et violentes, des objectifs communs, l’apparition d’une direction et l’appui social – n’atteint pas une maturité suffisante pour se concrétiser.

Seules, une prise de position obtuse contre le gouvernement ou une complicité avec ce qui était en gestation, en plus d’une ignorance des questions militaires, pourraient conduire à nier qu’un scénario de coup d’état « doux » était mis en œuvre, le second auquel Morales est confronté depuis qu’il assume la conduite du pays.

Le déroulement du “coup d’état doux”, une nouvelle forme de déstabilisation fabriquée dans les laboratoires de l’Agence Centrale de Renseignement (CIA) a été expérimenté en Europe de l’Est et au Venezuela, et couve dans les secteurs radicalisés de l’extrême-droite bolivienne qui sont effrayés  par l’appui social massif dont bénéficie Morales après plus de 6 ans d’exercice de son mandat (quatre ans comme président de l’état uni-civilisation et deux comme président de l’état plurinational)

Cette réactivation du coup d’état, comme méthode pour interrompre un processus de large participation populaire, conçue par des intellectuels comme le politologue étasunien Gene Sharp, passe part la mise en œuvre de différentes phases, dont certaines se déroulent parfois simultanément, qui vont de l’affaiblissement, la déligitimisation, l’échauffement de la rue, jusqu’à la fracture institutionnelle.

Cette stratégie de coup d’état fut utilisée avec succès, en Géorgie, en novembre 2003, dans le renversement du président géorgien Eduard Chevernadze et dans l’ascension au pouvoir de Vicktor Yuschenko, en Ukraine, en décembre 2004.

Depuis que l’Amérique Latine et les Caraïbe sont devenus le terrain d’une confrontation entre émancipation et domination, la stratégie du « coup d’état doux » a été enregistrée à travers 5 actualisations. Il a triomphé au Honduras (2009) et au Paraguay (2012), mais il a échoué au Venezuela (2002), Bolivie (2008 et 2012) et Equateur (2010).

Changement de stratégies pour la mise en déroute

Si nous concevons que la stratégie n’est pas quelque chose d’immuable dans le temps, le « coup d’état doux » comme pari fondamental de la droite bolivienne, pendant ces six ans, a expérimenté un changement de matrice. Elle est passée de la stratégie du renversement d’Evo Morales à travers des méthodes violentes (2006 -2009) à la stratégie de l’usure progressive pour la mise en déroute du premier président indigène d’Amérique Latine et des Caraïbe (janvier 2010 et après)

Mais la différence entre les deux stratégies réside dans le scénario de leur réalisation. La première se mit en œuvre avec la participation de groupes paramilitaires et dans les départements appelés « Media Luna » (Demi-Lune) et la seconde s’est déroulée principalement à l’Ouest. Il n’y a aucun doute, le défi était de créer la rupture là où le processus de changement et l’influence de Morales sont les plus forts.

Dans ces deux stratégies de "coups d’état doux", le pari avait,  et certainement se serait poursuivi, comme objectif fondamental  de provoquer la démission du président Evo Morales et d’aboutir au renversement de la révolution la plus profonde qu’ait connu ce petit pays situé au cœur de l’Amérique du Sud et  provoquer, toute évidence, la convocation d’élections anticipées.

Le « coup d’état doux » dans sa seconde modalité

Quand Evo Morales fut élu avec 64 % des suffrages en décembre 2009 – les premières élections depuis la promulgation de la nouvelle Constitution Politique de l’Etat – il était prévisible que la droite allait changer de tactiques et de scénarios dans la matérialisation de ces stratégies contre-révolutionnaires et subversives.

Les  méthodes tactiques, basées sur l’appropriation du discours du changement (apparaissant de la manière la plus cohérente comme  militantes de la CPE (= constitution plurinationale) ont cherché depuis janvier 2010, à se greffer sur les conflits sociaux, dont les protagonistes sont les organisations et mouvements sociaux, avec des perspectives surdimensionnées et à l’occasion d'un retour aux particularismes.

L’axe central de la conspiration a été, et sera, l’apparition et la croissance de la conflictivité sociale et la genèse d’une “sensation thermique” d’ingouvernabilité de telle manière qu’elle mette le pays dans une impasse, sans autre issue que de mettre sur la table la question de la continuité du processus de changement. La conflictivité sociale est présentée comme un divorce entre le gouvernement et les secteurs sociaux indigènes, paysans et populaires, quand, à la rigueur, ce qui se passe en réalité est une relation de disharmonie qui n’implique en aucun cas une rupture.

Cela ne veut pas dire que chaque conflit social soit le résultat d’une capacité organisationnelle de la droite, puisque cela serait lui donner beaucoup plus de pouvoir qu’elle n’en détient réellement, mais il serait néanmoins ingénu d’ignorer qu’il n’y a pas de mobilisation sociale qu’elle néglige d’instrumentaliser – avec des ressources, infiltrés et d'autres formes - pour ajouter de l’eau à son moulin.

C‘est dans ce contexte, après qu’ait ’échoué la tentative de la droite d’impliquer les forces armées dans son plan de déstabilisation (2006-2009), que la police a été convertie par l’ambassade des Etats-Unis en un autre de ses acteurs principaux de la construction permanente de la subversion. L’effort à fournir n’est pas bien grand, vu que cette force de l’appareil d’état – toujours pas transformée radicalement malgré ce «  la Patrie ou la Mort » qui ponctue ses principales actions – ont entretenu depuis des années une relation charnelle avec la légation étasunienne et ses services secrets de renseignement, comme la CIA ou le FBI.

Ces derniers temps, depuis février passé, cette stratégie dirigée vers les forces armées chargées de garantir l’ordre public interne se déroula avec une intensité accrue , ainsi le haut commandement policier de l’époque découvrit une opération clandestine des Etats-Unis de transport d’armes,  de munitions et d’équipement de communication du département de Beni vers celui de Santa-Cruz. Deux officiers boliviens - dont un était le chef de sécurité de l’ambassade des États-Unis - furent arrêtés en plein déroulement de l’opération.

L’ambassade n’allait pas rester les bras croisés et elle profita d’une opportunité pour couper la tête du général Jorge Santeiesteban qui fut un acteur clé pour démonter en avril 2009 les plans de déstabilisation et de magnicide d’un  groupe militaire infiltré par des étrangers à l’initiative de l’extrême-droite. Une plainte a été déposée au sujet de l’incorporation irrégulière de 54 jeunes, - dont les origines ne sont toujours pas élucidées aujourd’hui - dans l’Académie Nationale de Police, ils furent l’instrument fonctionnel du développement croissant de la conspiration enracinée dans la police. La nomination du colonel Maldonado - qui n’était pas diplômé de l’Académie- comme remplaçant,  n’a pas mis un terme au plan mais plutôt incorporé un autre facteur de mal-être parmi les policiers.

Alors, s’appuyant sur des revendications éminemment compréhensibles des policiers de base pour l’amélioration de leurs salaires et de leurs conditions de travail, se lança une mutinerie, qui se voyait venir de loin et passa en accéléré de la mobilisation  pour des revendications légitimes vers la construction d’un scénario de coup d’Etat - ce concept étant entendu comme l’impulsion de mesures actives interne et promues de l’extérieur pour générer une crise politique, apparente ou réelle, dans la perspective d’une articulation qui conduise à la rupture de l’ordre constitutionnel.

Le scénario de coup d’état se caractérisa par : la prise violente de la UTOP (pour rééditer symboliquement les faits de février 2003) les actions délibérées, l’usage de cagoules et l’exhibition d’armes, la destruction par le feu  de documents (relatifs aux enquêtes sur des policiers corrompus NdT), la participation d’anciens policiers et son auto-nomination à un grade plus élevé par l’un d’entre eux, la désignation non institutionnelle de l’épouse d’un policier comme défenderesse de la police, l’intégration d’armes de gros calibres dans les unités de La Paz, de Cochabamba et de Tarija, les harangues politiques contre le président Morales, la recherches d’alliés parmi l’opposition au gouvernement et les attentats à la dynamite contre l’Assemblée Législative Plurinationale, le Palais du Gouvernement et la Radio Patria Nueva .

Les aspirations putschistes se nourrissaient de l’espoir de voir, en comptant sur un facteur temporel, converger trois autres éléments : que la marche indigène arrive avant le moment prévu, que le gouvernement fasse sortir les militaires des casernes et que d’autres syndicats radicalisés se joignent à la protestation. L’objectif, était de déchaîner une « sensation thermique d’ingouvernabilité » et provoquer la mort de quelques civils, policiers et militaires pour mettre le pays en convulsion et donner le coup de griffe final.

Le scénario de coup d’état, au contraire, fut désactivé pour les raisons suivantes : une majorité des indigènes de la marche approuva la ligne qui consistait à retarder son arrivée au siège du gouvernement de 24 heures, le président Evo Morales ordonna aux forces armées de ne sortir sous aucun prétextes, les militaires passifs n’arrivèrent pas à créer des remous parmi les militaires actifs, les professeurs et travailleurs de la santé ne répondirent pas à la convocation de leurs dirigeants et l’absence de direction fut notable.

Mais si quelque chose a été déterminant pour désactiver le scénario de coup d’état ce fut la combinaison de ces deux facteurs : premièrement la résistance du gouvernement qui ne tomba pas dans la provocation mais aussi la mobilisation sociale  croissante dans différents départements du pays et particulièrement dans la ville siège du gouvernement. Les paysans et travailleurs abandonnèrent leurs intérêts particuliers et furent les protagonistes d’une puissante mobilisation sociale croissante. Comme pour toutes les victoires conquises depuis 2006, la mise en déroute des ardeurs putschistes ne fut possible que par la combinaison du pouvoir de l’état et de celui du peuple descendu dans les rues.

L’usage des moyens de communication

Cette nouvelle modalité putschiste aurait peu de chance de succès sans l’apport direct ou non des moyens de communication privés qui se chargent de reproduire et amplifier en détail les cris de l’opposition et de taire les mesures et les proclamations officielles

C’est une folie de désigner du doigt certaine direction, mais l’expérience de l’Ukraine,  de la Géorgie, du Venezuela, de l’Equateur et de la Bolivie qui expérimentèrent chacune le « coup d’état doux », confirme que les fils conducteurs de la déstabilisation passent par des climats élaborés par certains critères d’information tout aussi innocents que paraissent certains d’entre eux.  

Aussi, coïncidence ou non, il est certain que la coordination médiatique s’est produite à partir du moment ou Morales a pris la conduite du pays, déjà pour rendre compte d’une position par rapport à la nationalisation du pétrole et à l’assemblée constituante - ainsi que le mis en évidence l’observatoire des médias de la Fondation UNIR - ou autour des consultations pour les statuts autonomes, l’élection du Préfet à Chuquisaca et le référendum révocatoire de mandat. Tout cela se passait dans une période allant de 2006 à 2009.

A partir de janvier 2010, l’offensive médiatique s’amplifie et change d’orientation. Après avoir légitimé la violence paramilitaire, elle passe à la construction, pour le moins, des matrices d’opinions suivantes : Evo, ennemi des indigènes ; Evo « développementiste »  et ennemi de la Terre Mère ;  Evo permissif vis-à-vis du narcotrafic ; Evo autoritaire (violentant les droits humains et la libre expression) et Evo allié des pays qui encouragent le terrorisme.

L’attention est attirée par le fait que d’importants médias ont contribué – de manière préméditée ou non - au scénario de coup d’Etat, se faisant emphatiquement écho des conditions précaires des policiers (qui n’ont jamais été niées par le gouvernement) plutôt que d’alerter sur les méthodes et formes violentes dans lesquelles se déployait la  mutinerie de la police.

Un passage en revue des éditoriaux,  des titres et des sources consultées permet d’apprécier, sans trop d’efforts, les éléments communs dans différents moyens de communications privés, dans leur position face au gouvernement, qui ont été utilisées par tous les cercles de l’opposition.

Les étapes d’un « coup d’état doux »

En accord avec le politologue étasuniens Gene Sharp, la stratégie du “coup doux” peut se développer par étapes hiérarchisées ou simultanément. Dans le cas de la Bolivie cela s’est passé plus ou moins de la manière suivante.

1ère étape: affaiblissement  (usage de la guerre de 4ème génération)

Déploiement de matrices d’opinions centrées sur des déficits réels ou potentiels.

Faire mousser les conflits et le mécontentement

Mise en relief des facteurs de mal-être, parmi ceux qui ont été soulignés : la misère, la criminalité, manipulation du dollar( ? NdT), les grèves patronales et autres.

Dénonciation de corruption, promotion d’intrigues sectaires et fractures de l’unité.

2ème étape: délégitimations

Manipulation des préjugés anticommunistes

Impulsions de campagnes publicitaires en défense de la liberté de la presse, des droits humains et des libertés publiques.

Accusation de totalitarisme et de pensée unique

Fracture éthico-politique.

3ème étape; échauffement de la rue

Créations d’une cabale à partir des conflits existant et attisement de la mobilisation de la rue

Elaboration d’une plateforme de lutte qui globalise les demandes politiques et sociales

Généralisations de toutes sortes de protestations, en exagérant leur importance  et les erreurs et manquements du gouvernement

Organisation de manifestations, débordements et prise des institutions publiques que radicalise la confrontation.

4ème étape : combinaison de diverses formes de luttes

Organisation de marches et prise des institutions emblématique avec comme objectif de retourner et de les convertir en plateformes publicitaires.

Déroulement des opérations de guerre psychologique et actions armées pour justifier les mesures répressives et créer un climat d’ingouvernabilité

Impulsion d’une campagne de rumeurs vers les forces militaires et tentative de démoralisation des organismes de sécurité

5ème étape : fracture institutionnelle

Sur la base des actions de la rue, prise des institutions et instauration du pouvoir militaire, obligeant le président à renoncer à ces fonctions.

En cas d’échec, maintenir la pression de la rue et se diriger vers la résistance armée

Préparation du terrain pour une intervention militaire de l’empire et pour le déroulement d’une guerre prolongée

Promotion de l’isolation internationale et du blocus économique


 Source en espagnol http://www.rebelion.org/

Traduction Anne Wolff

 

 

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 20:48

 

 

 

J'avais déjà publié un autre article sur le même thème, il y a quelques jours, j'ai également publié un article sur l'association entre commandement Sud et Université de Floride dans un programme d'ateliers de "Culture Stratégique" qui sont des outils pour la dést&bilisation de l'Amérique Latine et une étape de la militarisation des universités.

 

 

Un roman magistral, "American tabloïd" de James Ellroy décrit magistralement cet univers glauque du Miami où les contre-révolutionnaire cubains s'entraînent pour aller renverser le gouvernement cubain, il y a quelques décennies.

Du Miami actuel, je n'ai qu'une vague idée un kaleidoscope de petits moments récoltés quand apparaît cette ville réellement mythique dans d'autres sujets... il est alors question d'oligarchies qui ont fuit leur pays ne pouvant supporter de vivre dans un pays dans lequel le peuple aurait quelques droits, de gouvernements corrompu dont les membres ont des villas à Miami et qui  y ont les bonnes connexions pour blanchir leur argent mal acquis souvent issu du narcotrafic, il y est aussi question de maffieux, copains des autres, des pires conservateurs millionaires d'ultradroite nordaméricaine... par où qu'on l'aborde on retrouve toujours ce petit monde et ses équipes de lobbyistes grands sorciers du climat de Washington...

Je vous laisse en bonne compagnie, yes Mâââm' que du """beau""" monde !!!

 

 

 

Un printemps arabe pour Cuba ? Ce qui se cache sous le tapis

 

a259

 
Percy Francisco Alvarado Godoy

La nouvelle ne surprend personne. Des représentants du Conseil National Syrien (CNS), le principal regroupement antigouvernemental en Syrie, et des membres de l’anti-cubaine Assemblée de la Résistance Cubaine (ARC), basée à Miami, souscrirent un "accord de collaboration", le 8 mai dernier, à l’hôtel Biltmore, à Coral Gables, Miami, dont l’intention est de "coordonner des actions" pour tenter le renversement inconstitutionnel des gouvernements syriens et cubains. "Nous luttons pour un même idéal qui n’est autre que le respect des droits fondamentaux des peuples de Syrie et de Cuba", souligna la provocatrice Sylvia Iriondo, dont le père fut un remarquable agent de la CIA et membre de la défaite invasion mercenaire de Playa Giron. Cette dame, à la tête du groupuscule Mères et Femmes Antirépression pour Cuba (MAR), s’est mise en valeur en promouvant des activités subversives à l’intérieur de l’île, finançant la contre-révolution interne et envoyant des émissaires pour financer ses activités déstabilisatrices.

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"Opposants" syriens

 
 
Le CNS et l’ARC se rencontrèrent ils par hasard ? La vérité est que non. Cet accord est le résultat de la création d’un groupe de travail (Task Force) inter-agences et intergouvernemental, dans lequel participent conjointement la CIA, le Mossad, le M16, les sections ou Bureaux Cuba et Syrie du Département d’Etat, le renseignement militaire du Pentagone, des groupes d’influence juifs et anticubains au sein du Congrès et divers représentants de l’extrême droite, particulièrement Ileana Ros-Lehtinen. Il a été constitué avec la permission de divers gouvernements, qui ont pleinement connaissance de l’activité de ce groupe et de ses plans futurs, et parmi eux se distinguent les Etats-Unis, Israël, l’Arabie Saoudite, le Royaume Uni et d’autres pays de l’Union Européenne et de la Ligue Arabe. Trois gouvernements latino-américains ont été, vraisemblablement, consultés à ce sujet.

Ce groupe de travail fonctionne depuis quelques mois et s’est posé les objectifs suivants :

1) Coordonner des actions d’appui commun sur le plan international, développant une guerre médiatique de haute intensité, comptant sur de vastes ressources mises à sa disposition. En ce sens, ils envisagent l’emploi des réseaux sociaux pour les inonder par une attaque continue de distorsion de la réalité interne de Cuba et de la Syrie, s’appuyant sur des groupuscules contre-révolutionnaires internes, auxquels on a clairement défini leur rôle en vendant une image distorsionnée de leurs réalités nationales.

Dans le cas de Cuba, la SINA joue un rôle déterminant dans la coordination des actions provocatrices et déstabilisatrices. Dans le cas de la Syrie, divers centres opérationnels situés à Paris, Istanbul, Bagdad, Londres, et d’autres capitales européennes et arabes, accomplissent cette tâche inscrite dans la guerre idéologique.

2) Création d’un front uni et l’échange de stratégies communes, ayant comme base les expériences atteintes par les groupes contre-révolutionnaires dans leurs nations respectives. Pour cela, la force de travail étudie les possibilités, ambitionnées inutilement depuis des décennies, de promouvoir une fracture entre les FAR [1] et le MININT [2] de Cuba au sujet de la direction du pays, prenant comme base l’expérience obtenue en Syrie.

Devant l’impossibilité de promouvoir l’inclusion de mercenaires étrangers à l’intérieur de Cuba, comme ce fut le cas en Syrie, le groupe de travail tient bien clairement la création de conditions pour réactiver les actions terroristes développées contre Cuba dans les dernières décennies, réalisant des études de profils de la masse contre-révolutionnaire interne pour déterminer qui on pourra employer potentiellement à cette fin. Dans ce sens, on étudie l’envoi de quelques instructeurs provenant d’Europe et de nations latino-américaines pour préparer, subrepticement, quelques contre-révolutionnaires dans le maniement d’explosifs, les techniques de subversion, et d’autres méthodes de guerre sale. La force de travail a évalué l’incorporation de quelques citoyens latino-américains, certains d’entre eux ayant servi en Irak et en Afghanistan, pour préparer des groupes d’infiltration afin de réaliser des sabotages à Cuba. On a aussi contacté des terroristes d’origine cubaine et des groupes comme Alpha 66, Comandos F4, entre autres, pour recruter des personnes qui s’entraîneraient dans des camps situés aux Etats-Unis ou dans l’un des pays latino-américains contactés.

3) Le groupe de travail s’est engagé à utiliser tous les canaux diplomatiques possibles pour sataniser internationalement les gouvernements de Bashar AlAssad et de Raul Castro, fondamentalement au sein des Nations Unies, de l’OEA, de la Ligue Arabe, employant pour cela un vaste réseau d’ONG, dans l’intention de déformer délibérément la situation des droits humains dans ces nations.

4) Le groupe de travail dispose de sources de financement à travers de comptes secrets déjà engagés pour les gouvernements impliqués, fondamentalement au moyen de comptes fantômes de la CIA, du Mossad, et d’autres agences, déguisés en contribution à des ONG.

5) On réalise des études pour pouvoir habiliter les canaux logistiques nécessaires pour faire venir les impliqués à Cuba et en Syrie, et toutes les ressources logistiques nécessaires pour remplir leurs missions.

En résumé, l’accord signé par la partie cubaine (Berta Antunez, Orlando Gutierrez, Silvia Iriondo, Laida Carro, Horacio Garcia, Raul Garcia et Luis Gonzalez Infante) et par la partie syrienne (l’Unité pour une Syrie Libre, la Commission Générale de la Révolution, le Groupe de Travail de l’Urgence Syrienne, l’American Syrian PAC, le Conseil Syrio-Americain et l’Organisation des Syriens Expatriés, parmi eux se trouvant Niman Shukairy et Mohamed Kawam) est seulement une couverture de quelque chose de plus grand.

Beaucoup pourraient taxer ce travail de spéculatif et sans fondement, mais ceux qui connaissent comment fonctionnent les services ennemis, savent que l’ont ne fait pas un pas public sans avoir avant créé l’infrastructure secrète pour l’articuler ou, au moins, le Groupe de Travail chargé de l’exécuter. L’important est de rester vigilants et d’avoir à l’esprit que l’ennemi se déplace dans l’ombre. Cela il faut le faire, bien qu’on sache, d’avance, qu’un "printemps arabe" à Cuba est une simple masturbation d’un ennemi entêté, rêveur, mais dangereux.

Percy Francisco Alvarado Godoy

http://www.rougemidi.org/spip.php?article6859#nh1

Traduit de l’espagnol par Gérard Jugant

[1] Forces Armées Révolutionnaires de Cuba

[2] Ministère de l’Intérieur de Cuba

 
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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 12:59

 

Il est vrai ce n'est pas facile, la nouvelle guerre globale étant difuse, il est difficile d'en montrer le dessin et l'étendue, c'est plus évident quandun pays se transforme en champ de guerre comme en Syrie, que quand de forces armée "locales" débarquent dans un villages dont ils repartent ne laissant dérrière eux que la mort, la destruction, la terre brûler, tuant jusqu'auplus jeunes enfants pour ne pas laisser de témoins...  Africa, Amerika, le mal se répand dans le silence des médias, occulte, indéfini mais qui fait tout de même autant de mort... détruisant sur son passage jusqu'aux  germes de latendresse du monde.

 

Une guerre appuyée par la gauche et les écologistes européens, qui se taisent aujourd’hui face au massacre...
par  Dan GLAZEBROOK, (Counterpunch)

mercredi 30 mai 2012

L’étendue de la tragédie que l’OTAN et ses alliés ont engendrée en Libye devient de plus en plus tristement évidente avec chaque jour qui passe. Les estimation sur le nombre des victimes varient, mais il semble qu’il y en ait eu au moins 50 000 ; à vrai dire, le ministère de la Défense britannique se vantait déjà en mai dernier que la massacre avait fait 35 000 morts. Mais ce chiffre ne cesse d’augmenter. La destruction des forces de l’état par le blitzkrieg Anglais, Français et Etasunien a laissé le pays dans un état de totale anarchie - au pire sens du terme.

Les anciens "rebelles", qui n’avaient rien d’autre pour les unir que la volonté temporaire de servir de soldats au sol à l’OTAN, se retournent les uns contre les autres. 147 ont été tués au cours d’un conflit interne dans le sud de la Libye plus tôt dans l’année, et ces dernières semaines des bâtiments gouvernementaux - dont les quartiers du premier ministre - ont été attaqués par des "rebelles" qui réclamaient leurs salaires. 1,4 milliards de dollars leur ont déjà été versés - ce qui prouve une fois de plus que c’étaient les forces coloniales de l’OTAN, et non Kadhafi, qui employaient des "mercenaires" - mais les règlements ont été suspendus le mois dernier à cause du népotisme généralisé. La corruption devient générale - 2,5 milliards de revenus du pétrole qui devaient être remis au trésor public se sont évanouis. Les ressources libyennes sont maintenant pillées à la fois par les multinationales pétrolières et par une poignée de familles issues des nouvelles élites du pays ; un schéma néocolonial classique. L’utilisation des ressources pour de grands projets d’infrastructure comme la Grande Rivière Artificielle (1) ainsi que la hausse massive du niveau de vie des habitants pendant les quatre dernières décennies (l’espérance de vie des Libyens est passée de 51 à 77 ans depuis l’arrivée au pouvoir de Kadhafi en 1969) ne sont apparemment déjà plus que des souvenirs, hélas.

Mais malheur à celui qui oserait le dire aujourd’hui. Il a été décidé il y a longtemps qu’aucun partisan de Kadhafi ne serait autorisé à participer aux élections à venir mais des décisions encore plus drastiques viennent d’être prises. La loi 38, que le nouveau gouvernement imposé par l’OTAN a votée le mois dernier, a créé un nouveau crime : la "glorification" de l’ancien gouvernement ou de son leader est punie d’une peine qui peut aller jusqu’à l’emprisonnement à vie. Un commentaire aussi vague que de dire que les choses allaient mieux sous Kadhafi tombe-t-il sous le coup de la loi ? La loi est volontairement assez vague pour permettre toutes les interprétations. C’est la porte ouverte à la persécution étatique institutionnalisée.

La loi 38 est encore plus révélatrice du mépris du gouvernement pour l’état de droit - un gouvernement, souvenez-vous, qui n’a toujours pas le moindre mandat populaire et dont le seul pouvoir repose sur les forces armées coloniales. Cette loi accorde l’immunité à tous ceux qui ont commis des crimes dans le but "de promouvoir ou de protéger la révolution". Les responsables du nettoyage ethnique de Tawergha - telle que "la brigade pour purger le pays des noirs" comme elle s’est elle-même nommée - peuvent tranquillement continuer leur chasse aux réfugiés de la ville sachant qu’ils ont la loi de leur côté. Les responsables des massacres de Syrte et d’ailleurs n’ont rien à craindre. Ceux qui ont participé à la torture généralisée des prisonniers peuvent continuer à le faire en toute impunité -tant que cela "protège la révolution" - autrement dit tant que cela maintient la dictature de l’OTAN et du Conseil National de Transition (CNT).

Voilà la Libye d’aujourd’hui : la guerre civile y fait rage, les ressources sont pillées, la société s’effondre et le fait d’exprimer le regret du temps où la Libye était prospère et en paix est puni comme un crime tandis que le lynchage et la torture ne sont pas seulement permis mais encouragés.

De plus le désastre a dépassé les frontières. La déstabilisation de la Libye s’est propagée au Mali où elle a engendré un coup d’état et la fuite d’innombrables réfugiés - notamment parmi les noirs immigrés en Libye - vers les pays voisins ; ces réfugiés en essayant d’échapper à la fois aux attaques aériennes et au lynchage ont ajouté aux difficultés économiques d’autres pays. De nombreux combattants libyens qui ont fini leur travail en Libye sont maintenant transférés en Syrie par leurs maîtres impérialistes pour y répandre aussi leur violence sectaire.

Et chose plus inquiétante encore pour le continent africain, AFRICOM - le commandement militaire étasunien - progresse dans le sillage de l’agression contre la Libye. Ce n’est pas par hasard que seulement un mois après la chute de Tripoli - et au cours du mois où Kadhafi a été assassiné (octobre 2011) - les Etats-Unis ont annoncé qu’ils envoyaient des troupes dans pas moins de quatre pays africains -la République Centre Africaine, l’Ouganda, le Sud-Soudan et la République Démocratique du Congo. Et AFRICOM vient d’annoncer 14 importantes manoeuvres militaires conjointes dans les pays africains en 2012, ce qui ne s’était jamais vu. La reconquête militaire de l’Afrique est en bonne voie.

Rien de tout cela n’aurait été possible avec Kadhafi au pouvoir. En tant que fondateur, principal donateur et ancien président élu de l’Union Africaine, il exerçait une grande influence sur le continent. C’est en partie grâce à lui que les Etats-Unis ont été forcés d’installer le quartier général d’AFRICOM à Stuttgart en Allemagne quand l’organisme a été créé plutôt qu’en Afrique ; ils avaient offert de l’argent et des investissements à des gouvernements africains mais ces derniers ont refusé d’accueillir leurs bases. On estime que la Libye du temps de Kadhafi avait investi à hauteur de 150 milliards de dollars en Afrique et la proposition libyenne, avec un apport de 30 milliards de dollars à la clé, de mettre en place une Banque de développement de l’Union Africaine aurait sérieusement diminué la dépendance financière de l’Afrique à l’Occident. Bref, la Libye de Kadhafi était le seul obstacle notable à la pénétration d’AFRICOM en Afrique.

Maintenant qu’il n’est plus, AFRICOM met les bouchées doubles. L’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan ont montré les guerres qui faisaient des victimes occidentales n’étaient pas populaires en Occident ; AFRICOM est conçu pour que, dans les guerres coloniales qui seront lancées contre l’Afrique, ce soient les Africains eux-mêmes qui se battent et meurent et non des Occidentaux. Les forces de l’Union Africaine doivent être intégrées à AFRICOM sous commandement étasunien. Kadhafi ne l’aurait jamais accepté ; c’est pourquoi il devait être éliminé.

Et pour avoir une idée de ce que sera l’Afrique sous la tutelle d’AFRICOM, il suffit de regarder la Libye, le modèle africain de l’OTAN : un état condamné à des décennies de violence et de traumatisme et complètement incapable de nourrir sa population et de contribuer à l’indépendance de la région ou du continent.

Il faut absolument mettre un terme immédiat au nouveau colonialisme militaire en Afrique.

DAN GLAZEBROOK

Pour consulter l’original :http://www.counterpunch.org/2012/05....

Notes : 1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande....

Traduction : Dominique Muselet pour LGS

URL de cet article 16793 http://www.legrandsoir.info/libye-a...

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 12:50

 

Noublions pas que ce sont toujours les mêmes bonnes vieilles méthodes qui sévissent, mais qu'aujourd'hui la propagande est beaucoup plus aupoint, d'autant qu'l est devenu très tendance de tuers où de faire tuer par d'autres les journalistes qui en sont vraiment.

 

 

Jean BRICMONT

samedi 26 mai 2012

Cette année nous ne commémorerons pas le 50ème anniversaire d’un événement qui n’existe pas, du moins dans la conscience collective de l’Occident, ce que Noam Chomsky appelle l’invasion américaine du Sud Vietnam [1]. Pourtant c’est bien en 1962 que les États-Unis ont commencé à bombarder le Sud Vietnam pour tenter de sauver un gouvernement sud-vietnamien installé par eux après la défaite de Diên Biên Phù et les accords de Genève de 1954, qui avaient mis fin à la partie française de la guerre. Le président américain Eisenhower avait refusé à cette époque que soient organisées les élections prévues dans ces accords, élections qui devaient mener à la réunification du Sud et du Nord du pays, pensant que Ho Chi Minh les gagnerait. En 1962, ce gouvernement sud-vietnamien était devenu totalement impopulaire et risquait de s’effondrer face à une insurrection interne.

Ce qu’on appelle dans l’histoire officielle la guerre du Vietnam n’a commencé qu’en 1964-1965, avec l’incident du Golfe du Tonkin et le début des bombardements sur le Nord Vietnam. Mais faire commencer la guerre à cette date permet d’entretenir le mythe américain d’une « défense » du Sud Vietnam par rapport au Nord, et de faire l’impasse sur le refus des élections après 1954, et l’envoi de l’US Air Force bombarder le sud à partir de 1962.

L’expression « invasion américaine du Sud Vietnam » est calquée sur celle d’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique en 1979, celle-ci étant, de façon analogue, intervenue pour sauver un gouvernement afghan qu’elle avait contribué à mettre en place. La comparaison est injuste pour l’URSS (pays limitrophe de l’Afghanistan et non pas éloigné de milliers de kilomètres, comme l’était le Vietnam pour les États-Unis), mais, même ainsi, l’expression « invasion américaine du Sud Vietnam » est impensable, inaudible dans notre société, y compris, la plupart du temps, dans les mouvements pacifistes.

Pourtant cette intervention en 1962 est bien à l’origine d’une des plus grandes tragédies du 20ème siècle et la pire d’après 1945, trois pays dévastés pour des décennies (Vietnam, Cambodge, Laos) et des millions de morts- même si personne ne sait au juste combien. Les Américains appliquaient, en matière de body count, la mere gook rule (la règle des simples bougnoules) : si c’est mort et si c’est jaune, c’est un Vietcong, c’est-à-dire un guérillero communiste. Cette façon de compter avait l’avantage de minimiser le nombre de morts civils.

À l’égard des Vietnamiens, il n’y a aucun devoir de mémoire. Aucune loi n’interdit le révisionnisme massif qui règne dans notre culture par rapport à ce non-événement. On ne construit pas de musées et on n’élève pas de statues pour les morts et les blessés de ce conflit. On ne crée de chaires universitaires pour étudier cette tragédie. Des gens qui ont participé à ces massacres ou qui en font régulièrement l’apologie sont reçus dans toutes les chancelleries du monde sans qu’aucune accusation de « complicité » ou de « complaisance » ne soit lancée.

Aucune « leçon de l’histoire » n’est tirée de la guerre du Vietnam. Les leçons de l’histoire vont toujours dans le même sens : Munich, Munich, Munich. La faiblesse des démocraties face au totalitarisme et allons-y, la fleur au fusil, ou plutôt, envoyons bombardiers et drones contre les pays dirigés par les « nouveaux Hitler » arrêter un « nouvel holocauste », la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie ou l’Iran demain. Même d’un point de vue historique, le récit sur Munich est faux, mais laissons cela de côté. L’astuce de « Munich », c’est de permettre à la gauche et à l’extrême-gauche de se rallier à la bannière étoilée au nom de l’anti-fascisme.

Pire, les tragédies qui ont accompagné la fin de cette guerre de trente ans (1945-1975), les boat people et les Khmers rouges, ont immédiatement été utilisées en Occident, surtout par des « intellectuels de gauche », pour donner naissance et justifier la politique d’ingérence, alors que c’est précisément l’ingérence constante des États-Unis dans les affaires intérieures du Vietnam qui était la source de ces tragédies.

Si des « leçons de l’histoire » devaient être tirées de la guerre du Vietnam, elles iraient toutes dans le « mauvais » sens, celui de la paix, du désarmement, d’un effort de modestie en Occident par rapport à la Russie, la Chine, Cuba, l’Iran, la Syrie ou le Venezuela. L’exact opposé des « leçons » tirées de Munich et de l’holocauste.

Les Vietnamiens n’étaient pas victimes de « domination symbolique » ou de « haine », mais de bombardements massifs. Il ne se voyaient d’ailleurs pas comme des victimes, mais comme les acteurs de leur propre destin. Ils étaient dirigés par l’un des plus grands génies politiques de tous les temps, Ho Chi Minh, accompagné d’un génie militaire, Giap. Ils ne se battaient pas pour la démocratie, mais pour l’indépendance nationale, notion périmée dans notre monde « globalisé ». Et ce combat, ils l’ont mené contre des démocraties, la France et les États-Unis.

Pourtant, les Vietnamiens ne haïssaient pas nos « valeurs » (mot à vrai dire inusité à l’époque), ni l’Occident, ni la science, ni la rationalité, ni la modernité ; ils voulaient simplement en partager les fruits. Ils n’étaient pas particulièrement religieux et ne raisonnaient pas en terme d’identité, mais de classe. Ils faisaient sans arrêt la distinction entre le peuple américain et ses dirigeants. Cette distinction était peut-être simpliste, mais elle a permis de séparer en Amérique même les dirigeants d’une partie de leur population.

Les Vietnamiens n’ont reçu aucune réparation pour les souffrances qui leur ont été infligées. Aucune excuse ne leur a jamais été faite. Ils n’en ont d’ailleurs jamais demandé : leur victoire leur suffisait. Ils n’ont pas exigé qu’une cour pénale internationale juge leurs agresseurs. Ils ont tout juste demandé que les « blessures de la guerres soient soignées », ce qui, bien sûr, leur a été refusé avec mépris. Comme disait le président américain Carter, futur prix Nobel de la paix, « les destructions furent mutuelles ». En effet : environs 50.000 morts d’un côté, plusieurs millions de l’autre.

Ils sont passés d’une forme de socialisme à une forme de capitalisme, causant ainsi des révisions déchirantes chez certains de leurs supporters occidentaux ; mais en Asie, capitalisme et communisme sont des pseudonymes. Les véritables noms sont : indépendance nationale, développement, rattrapage (et bientôt dépassement) de l’Occident.

On leur a reproché de vouloir rééduquer leurs ennemis capturés, ces aviateurs venus de loin bombarder une population dont ils pensaient qu’elle était sans défense. C’était peut-être naïf, mais était-ce pire que de les assassiner sans jugement ou de les enfermer à Guantanamo ?

Ils faisaient face à une barbarie sans nom mais, quels que soient les problèmes, ils demandaient toujours qu’on y trouve une solution politique et négociée, mots que nos défenseurs actuels des droits de l’homme ne peuvent pas entendre.

Leur combat a été important dans le principal mouvement d’émancipation du 20ème siècle, la décolonisation. Il a aussi été une sorte de mission civilisatrice à l’envers, en faisant prendre conscience à une partie de la jeunesse occidentale de l’extraordinaire violence de nos démocraties dans leurs rapports avec le reste du monde. En se battant pour leur indépendance nationale, les Vietnamiens ont combattu pour l’humanité entière.

Après 1968, cette prise de conscience a peu à peu disparu, dissoute dans l’idéologie des droits de l’homme, dans le subjectivisme et le postmodernisme, et dans l’incessant conflit des identités.

A l’heure où notre politique d’ingérence se trouve dans l’impasse, et où on bat le tambour contre l’Iran et la Syrie, il serait peut-être utile de se souvenir de cette décision fatidique de 1962, mélange d’arrogance impériale et de croyance en la toute-puissance de la technologie, et qui devait plonger le Sud-Est de l’Asie dans l’horreur. Peut-on aussi dire, face aux guerres non défensives, « plus jamais cela » ?

Jean Bricmont

22 Mai 2012

[1] Noam Chomsky, 1984, celui d’Orwell et le nôtre, http://christophe.deleuze.free.fr/D... Original : Invasion Newspeak : U.S. & USSR, FAIR décembre 1989, http://www.fair.org/index.php?page=1524.

URL de cet article 16783 http://www.legrandsoir.info/in-memo...

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 03:00

 

Par Stella Calloni

De même qu’il y a trois ans au Honduras, un président démocratiquement élu vient d’être destitué au Paraguay par un parlement sous contrôle de l’oligarchie nationale. La journaliste argentine Stella Calloni nous révèle la main – militaire et étasunienne – qui se profile derrière ce nouveau coup d’état institutionnel orchestré, en Amérique Latine, contre un gouvernement élu selon les règles du suffrage universel.

 

 


Le 22 juin 2012, pendant qu’avait lieu le jugement politique express contre le président démocratiquement élu du Paraguay Fernando Lugo, procès considéré comme illégal par les pays voisins, des députés Paraguayens eurent une réunion avec des militaires des Etats-Unis pour négocier l’installation d’une base  militaire à el Chaco, territoire étendu et peu peuplé du pays sud-américain.

Le législateur Jose Lopez Chavez,  qui répond au groupe dissident du Parti Colorado (la Unace) – dirigé par le général putschiste Lin Oviedo, avec lequel il a quelques différends – et ex président de la Commission de Défense de la chambre basse, exprima son espoir de voir les Etats-Unis installer des bases militaires à el Chaco, selon des sources de ABC Color.

D’accord avec ce média, le plus grand complexe médiatique de la droite Paraguayenne et clé de la destitution de Lugo, le député Lope Chavez – accusé de conduites maffieuses – confirme  qu’il discuta avec des chefs militaires étasuniens au sujet de la possibilité d’installer des bases, bien que ce thème soit en cours d’analyse par le Pentagone

Dans des déclarations faites à une radio paraguayenne (789AM), le législateur argumente au sujet de la nécessité d’installer les dites bases, parce que selon ses appréciations, la Bolivie constitue une menace contre le Paraguay, à cause de la course au armement qu’elle mène. De même il affirma  que son pays devait améliorer la sécurité de ses zones dépeuplées.

L’aide humanitaire.

L’accord bilatéral potentiel comprendrait de l’aide humanitaire des troupes étasuniennes à la population locale. Comme on se sait, l’action civique et l’aide humanitaire, qui a déjà été réalisée par les troupes étasuniennes au Paraguay, auxquelles a été accordé le bénéfice de l’immunité diplomatique en mai 2005, est un schéma de contre-insurrection, d’espionnage et de contrôle de la population et du territoire.

Selon les sources, cette proposition fut rendue publique le 23 juin passé, après une rencontre entre des représentants de la Commission de Défense de la Chambre des Députés avec un groupe de généraux des Etats-Unis, lequel était venus dans ce pays pour dialoguer au sujet d’éventuels accords de coopération.

Cela pourrait être une des causes de la rapidité avec laquelle Lugo a été écarté de la présidence, à cause des engagements avec le Marché Commun du Sud (Mercosur), et l’Union des Nations Sud-Américaines, lesquels n’auraient pas permis de progresser dans un processus d’installation de bases militaires.

En 2009, Lugo avait refusé, quoique timidement, la possibilité de grandes manœuvres du commandement Sud au Paraguay, arguant des engagements avec les nations associées.

Mais depuis mai 2005 – avant l’arrivée au pouvoir de Lugo – l’entrée de troupes étasuniennes au Paraguay avait été autorisé,  avec immunité, droit de libre transit et séjour des soldats, pour une durée de validité courant jusqu’à décembre 2006, prorogeable automatiquement, comme le publia alors ce périodique.

Ce fut un des coups les plus fort que Washington assena contre le Mercosur, lequel renonça à son pouvoir juridictionnel,  ainsi des troupes pouvaient transporter armement, équipement et médicament et agir en n’importe quel lieu du territoire,  et sans nouvelles autorisation, à cette période arrivèrent un contingent de 400 soldats – le premier – et des troupes spéciales.

En réalité, ce genre de troupes n’a jamais quitté le Paraguay. Quand le dictateur Alfredo Stroessner fut renversé, par un coup d’état entre amis, en février 1989, des militaires qui avaient participés à sa longue dictature se maintinrent au pouvoir (1954-1989)

Le Paraguay a perdu le droit de mener l’enquête sur les délits que pourraient commettre les troupes étrangères et ne pourra pas mener d’action à Washington devant la Cour Pénale Internationale, violant ainsi sa législation.

Au Paraguay des rapports détaillés des analystes militaires firent remarquer la puissante infrastructure militaire des Etats-Unis dans un pays qui a une importance stratégique de par ses frontières avec La Bolivie, le Brésil et l’Argentine et se trouve relativement près d’autres pays dans lesquels il y a des bases militaires étasuniennes.

Les militaires du Commandement Sud ont encadré le territoire qui est sur la nappe aquifère Guarani, une des plus grandes réserves d’eau potable du monde, située à la triple frontière entre le Paraguay, l’Argentine et le Brésil.

Selon les rapports militaires, tous les cantonnements paraguayens proches de la frontière sont préparés comme infrastructures pour des troupes étasuniennes, lesquelles ont même creusés des puits artésiens pour l’eau potable, en principe pour les paysans, mais en réalité ceux-ci ne les utilisent pas.

Ainsi, la caserne Mariscal Astigarribia, située à seulement 250 Km de la Bolivie, a une piste d’atterrissage de presque 3 800 mètres de long dans un pays qui n’a quasiment pas de forces aériennes.

Celle-ci fut construire par les troupes étasuniennes, lesquelles la modernisèrent au cours des dernières années et elle est prévue pour recevoir des avions Galaxy et B-52, ainsi que d’autres aéronefs porteurs d’équipement et d’armements à grande échelle, de même qu’ils sont en train de préparer la piste de la base de Palmerola au Honduras.

Egalement,  peuvent être cantonnés là, à n’importe quel moment, des milliers de soldats, s’il est requis le faire, . Cette base est cataloguée comme une des bases aux infrastructures les plus puissantes des Etats-Unis en Amérique du Sud.

Cependant il est évident qu’avant  que se mette en marche, contre les gouvernements d’Amérique du Sud , l’offensive que permettaient un scénario de coup d’état en Bolivie et au Paraguay, ainsi qu’une déstabilisateurs en Argentine, en juin de cette année, il était nécessaire d’amener plus de troupes dans ce lieu stratégique.

La nouvelle des accords mentionnés entre les députés liés à l’ancienne dictature et les généraux étasuniens ne surprend pas dans de telles circonstances.  Et précisément dans un pays où la lutte pour les terres volées et mal acquises, comme les caractérise la Commission de la Mémoire, la Vérité et la Justice, le conflit social est une question permanente.

Pour les paysans récupérer leurs terres est une question de vie ou de mort. Spécialement à cause des attaques des dits brasiguayos et leurs troupes de choc,  des entrepreneurs de soja du Brésil, mais comme comme le soutien Martin Almada, défenseur des droits humains, ils font partie des grandes corporations comme Monsanto, qui avancent sur le continent.

Derrière la destitution de Lugo il y a des éléments qui doivent être considérés comme une attaque stratégique dans le projet de déstabilisation, qui vise à mener un putsch contre l’intégration latino-américaine.

Stella Calloni  

Fuente
La Jornada (México) 

Via : Destitución de Lugo, maniobra política de Estados Unidos [Red Voltaire]

Traduction Anne Wolff

 

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 16:19

 

 

 

Exposé présenté au Forum sur « Le complexe académico-militaire étasunien et ses relations avec les forces armées d’Amérique Latine »

Par Rina Bertaccini

Pour la table ronde qui a eu lieu dans le cadre de la 5ème rencontre brésilienne d’étude de défense à Fortaleza 8-10 août 2011

. 

 

La militarisation en Amérique Latine s’est exprimée historiquement de différentes façons, mais son essence n’a pas changé. Autant dans ses formes neuves que dans les anciennes l’objectif a été et continue à être le même : obtenir la domination et l’exploitation de nos peuples. Et cela est particulièrement vrai dans une période de crise systémique comme celle que nous traversons actuellement alors que plus que jamais, le pouvoir impérial doit faire peser sur les peuples les conséquences de la crise et que du coup les politiques de dominations prennent de contours brutaux. L’actuelle intervention en Lybie –où se viole chaque jour les normes les plus élémentaires du droit international – confirme pleinement cette affirmation.

Mais constater que l’essence de la domination n’a pas changé ne nous dispense pas de la nécessité d’étudier les formes rénovées qu’adopte le projet impérial. Les forces politiques populaires, les mouvements sociaux, les militants de la paix et en particulier les professeurs et étudiants des universités, nous nous devons connaître leurs plans pour les dénoncer et affronter avec succès l’offensive actuelle de militarisation impérialiste de notre continent.

Ceci dit, je voudrais attirer l’attention sur deux documents élaborés dans les dernières années qui guident l’action des forces armées du gouvernement des Etats-Unis. Je me réfère au document « Joint vision 2020 » (vision conjointe 2020) et à un autre intitulé « United States Southern Command Stratégy 2018 » (Stratégie du Commandement Sud des EU pour 2018). A la différence des célèbres Documents de Santa Fe (I à IV) qui furent élaborés pour le Pentagone par un comité d’experts convoqués à cet effet, les deux textes que je vais commenter sont rédigés et signés directement par la réunion des commandements des forces armées étasuniennes pour le premier et par le commandement Sud en ce qui concerne le second.

Domination du spectre complet

Le noyau du document Joint Vision 2020 est la doctrine qui porte le nom de “domination du spectre complet”. Mais avant de nous en référer spécifiquement à ce concept, il convient de mettre en évidence quelques-uns des éléments qui interpellent à la lecture de JV2020. Ce document n’est pas conçu comme un projet à mettre en pratique dans l’avenir mais bien comme un processus d’actualisation permanente de la doctrine militaire des Etats-Unis. Il est centré sur un objectif stratégique définit comme « la nécessité de nous préparer pour un avenir incertain »

Le texte permet, en plus, de découvrir comment le gouvernement nord-américain  perçoit lui-même sa propre politique de domination et le prochain développement de celle-ci, quand il dit, par exemple : « Les intérêts globaux et la responsabilité des Etats-Unis persisteront, et il n’y a aucun indice que les menaces envers nos intérêts ou envers ceux de nos alliés vont disparaître. Les concepts stratégiques de force décisive, projection de pouvoir, présence outremer et agilité stratégique continueront à régir nos efforts pour assumer ces responsabilités et affronter les défis du futur. »

Selon JV2020, la domination du spectre complet est “la capacité des forces des Etats-Unis, opérant unilatéralement ou conjointement avec des alliés multinationaux ou des forces-inter-agences, de vaincre, n’importe quel adversaire et contrôler n’importe quelle situation dans toute l’amplitude du spectre des opérations militaires » Et, il énumère ses différentes situations « incluant le maintien d’une attitude de dissuasion stratégique. Incluant l’action sur le théâtre d’opérations et activités de  présence. Incluant les conflits impliquant l’emploi de forces stratégiques et armes de destruction massive, guerres de théâtre principal, conflits régionaux et contingences de moindre intensité. Ces situations comprennent également celles ambigües qui oscillent entre paix et guerre, comme par exemple les opérations  pour maintenir et ramener la paix, de même que les opérations non-combatives d’aide humanitaire et l’appui aux autorités locales. »

En combinant tout cela, nous sommes avertis de ce que nous pouvons attendre des guerres impérialistes du 21ème siècle : une action globale déployée dans tous les domaines, celui domaine spécifiquement militaire avec son pouvoir létal, mais également  sur les plans politique, économique, idéologique et culturel, sans limites de restriction  ou encadrement juridique, ou morale d’aucune sorte. Ce n’est pas une simple menace, c’est ce qu’ils sont en train de faire en Lybie, c’est de cette manière qu’ils ont exécuté Bin Laden, au Pakistan, en violant toutes les règles de cohabitation internationale. C’est ce que dénonce l’enquêteur canadien Rick Rozoff concernant l’usage d’avions sans pilote dans des actes de guerre. : « Sans prendre de risques et agissant au-dessus des lois ; les EU globalisent la guerre des drones ; ils le font actuellement en Somalie et l’avaient déjà fait en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au Yémen et plus récemment en Lybie (Rick Rozoff-Global Research 11/O7/2011)

Si jamais quelqu’un doutait de ses intentions, JV2020 indique : “Si nos Forces Armées doivent devenir plus rapides, plus létales et plus précises pour 2020 qu’elles ne le sont aujourd’hui, nous devons continuer à investir et à développer de nouvelles capacités militaires”  Pour cela le budget de guerre des EU augmente chaque année et il est l’équivalent du budget militaire du reste des autres pays pris dans leur ensemble.

La guerre, dans les termes que pose le JV2020, requiert pour ’une conduite unifiée : « une direction intégrée qui repose dans l’usage de tous les outils du statisticien pour atteindre nos objectifs nationaux, unilatéralement quand c’est nécessaire, en même temps que de faire un usage optimum des qualifications et des ressources fournies par les forces militaires multinationales et les organisations de volontaire privées quand c’est possible. La participation de la force conjointe à des opérations d’appui aux autorités civiles augmentera également en importance à cause des menaces émergentes sur le territoire des EU, telles que le terrorisme et les armes de destruction massive. »

Le document JV2020 accorde une attention spéciale aux “opérations informationnelles”, qui se définissent comme « celles qui sont entreprises pour affecter l’information et les systèmes d’information, de même qu’à la défense de nos propres informations et systèmes d’information. Ce type d’opérations regroupent depuis la piraterie informatique jusqu’à ce qui dans l’armée des EU est connu sous le nom « Opérations Psychologiques »

Le contexte stratégique

Les Etats-Unis se considèrent eux-mêmes comme un sheriff global. Les deux paragraphes qui suivent ne laissent aucune place au doute. :

« Trois aspects du monde de l’année 2020 auront des implications significatives pour les Forces Armées des EU. Premièrement, les États-Unis continueront à avoir des intérêts globaux et seront engagés avec une série d’acteurs régionaux. »

Notre sécurité et nos intérêts économiques, de même que nos valeurs politiques,  donneront l’impulsion à nos engagements avec nos associés au niveau international. La force conjointe 2020 doit être préparée pour  gagner dans tout le spectre des opérations militaires dans n’importe quel lieu du monde ; pour opérer avec des forces multinationale ;  pour coordonner des opérations militaires ; pour opérer avec des agences gouvernementales et avec des organisations internationales quand c’est nécessaire.

Précisément, le concept de “domination du spectre complet” implique que les forces des EU soient capables de mener des opérations rapides, soutenues et synchronisées avec des combinaisons de forces sélectionnées à la mesure de chaque situation spécifique et avec la possibilité et la liberté d’intervenir dans tous les domaines : mer, air, terre et information. En plus, du fait du caractère global de nos intérêts et obligations, les Etats-Unis doivent maintenir leurs forces de présence outremer et la capacité de projeter rapidement du pouvoir dans le monde entier dans le but d’obtenir la domination du spectre total. »

Ceci, à quoi souscrivent conjointement les commandants du Pentagone, est exactement ce qu’a décidé la récente assemblée de l’OTAN qui a eu lieu au Portugal en Novembre 2010, quand fut proclamé le rôle global de cette Alliance. Et, bien que cela paraisse oiseux, il est utile de rappeler que les EU sont à la tête de cette alliance agressive créée il y a plus de 60 ans et qui à présent intègre 28 pays, parmi lesquels on compte plusieurs des plus grandes puissances militaires mondiales. (Depuis l’Otan a encore évolué, voir à ce sujet NdT)

Conduite des opérations et interopérabilité

Le document JV2020 développe l’idée que tout ce qui relève de la sécurité deviendra toujours de plus en plus complexe à l’avenir et que du coup, les EU doivent se « préparer pour affronter une large gamme de menaces de différents niveaux d’intensité. Le succès pour contrecarrer ces menaces requerra une habile intégration des compétences centrales des Services dans une force conjointe constituée à la mesure de la situation et des objectifs spécifiques. »

 

Il met en relief, en plus que «  l’interopérabilité est la base des opérations multinationales et inter-agences effectives ». Et ajoute comme élément fondamental «  la coordination sui se produit  entre les éléments du Département de la Défense et les agences du Gouvernements des EU impliquées, les organisations non-gouvernementales, les organisations de volontaires privées et les organisations régionales et internationales avec le propos de réaliser un objectif » lequel devra se réaliser « malgré la diversité des cultures, des intérêts en confrontation et les différentes priorités d’intérêt des organisations participantes »

Permettez-moi de souligner ce paragraphe, parce qu’il explicite ce que l’empire applique systématiquement sur notre continent. Dans la politique de militarisation agissent non seulement les forces armées des EU proprement dites mais en plus des autres agences gouvernementales et des organisations privées de volontaires qui soi-disant viennent « aider généreusement » la population dans des objectifs de paix et de développement et bénéficient d’énorme subsides financiers pour mener à bien leurs plans.

Dans le second document précisément que j’ai mentionné au début  - USSouthcom Strategy 2018 – se concrétisent les concepts de JV2020 en tant qu’objectifs stratégiques du gouvernement des USA pour l’Amérique Latine et les Caraïbe.

La stratégie du commandement Sud 2018

Dans ce document (ECS2018) élaboré en décembre 2008, sous la responsabilité de l’Amiral James Stavridis, se définissent les buts et chemins pour convertir le Commandement Sud des États-Unis en « une organisation conjointe inter-agences leader qui a pour but d’appuyer la sécurité, la stabilité et la prospérité des Amériques »

Le point de départ est l’idée que les Amériques sont inséparablement liées. Malgré la diversité des histoires et des traditions « il existe beaucoup d’éléments communs » qui nous rapprochent. Citant George W. Bush alors qu’il était président, le ECS2018 affirme « L’hémisphère occidental est notre foyer. En vertu des liens géographiques, historiques, culturels, démographiques et économiques, les Etats-Unis sont liés aux associés hémisphériques d’une manière incomparable à aucun autre endroit au monde » (la notion hémisphère occidental est pris ici au sens des 2 Amériques et utilisé de cette manière fait froid dans le dos à tous ceux qui soutiennent la souveraineté du continent Sud. NdT)

En se basant là-dessus, il propose “Nous devons travailler ensemble, comme des associés, pour rendre réelle la “promesse” de prospérité future de notre hémisphère partagé. Notre vision, notre mission et buts, conjugués  avec la coopération de nos associés inter-agences et des pays associés nous permettront d’accomplir la ‘promesse’. Ensemble nous devons affronter les problèmes et les défis qui nous menacent, parmi eux la pauvreté et les inégalités, la corruption, le narcotrafic et les autres délits »

Pour accomplir la promesse d’ici à 2018, « notre mission actuelle (est) de mener à bien les opérations militaires et promouvoir la coopération de sécurité pour atteindre les objectifs stratégiques des EU ».

Quoique tout soit dit avec une grande clarté, je me permets d’attirer l’attention sur le texte précédent ; ce qu’ils proposent aux pays de la région est de s’associer pour assurer les intérêts des EU. Sous le terme d’ »Amitié et de coopération pour les Amériques » a commencé la transformation du commandement Sud pour mettre en pratique une stratégie de commandement qui assure au Pentagone la direction générale et la conception  des plans d’opérations.

Les intérêts commerciaux des EU dans la région, sont fort bien connus, ainsi que leur besoin de disposer de sources d’énergie, de la biodiversité, de l’eau et des autres ressources naturelles. Par exemple, et selon les données mentionnées dans ce document les EU auront besoin, dans les 2 prochaines décennies de 31 % de pétrole supplémentaire et de 62 % en plus de gaz naturel.

Pour accomplir la promesse d’ici à 2018

Le document reconnait qu’il suit les orientations fixées dans les documents généraux des forces armées, en particulier ceux qui se réfèrent à la Stratégie de Sécurité Nationale et la Stratégie Militaire Nationale (parmi ceux-ci le document cité ci-dessus le JV2020)

Il ajoute ; « les défis de sécurité de notre hémisphère ne sont pas des menaces militaires traditionnelles et pour le moins elles sont internationales et impliquent des acteurs de l’état et extérieur à l’état. Ces menaces, défis et conditions requièrent un point de vue d’association et de collaboration inter-agences. La coordination entre les agences est un composant essentiel de la mission USSOUTHCOM et permet que le commandement accomplisse sa série complète de missions et appuie efficacement à nos associés en Amérique Latine et dans les Caraïbes. »

ECS 2018 établit quatre objectifs pour le commandement SUD :

1.      Garantir la sécurité de l’hémisphère occidental et en premier lieu celle des Etats-Unis. Il signale : « Nous garantissons la défense avancées des Etats-Unis en défendant les accès au Sud. Nous devons maintenir notre capacité d’opérer dans et depuis les espaces, eaux internationales, air, et cyberespace communs mondiaux. » Ainsi, ils nous en train de nous dire ue pour défendre leur sécurité, ils ont le droit de déployer leurs troupes sur toute la planète, y compris dans l’espace environnant

2.     Promouvoir la stabilité de la région. Pour cela, le commandement Sud « aidera a diriger les campagnes inter-agence pour avancer au-delà des activités traditionnelle de coopération de sécurité, comme les exercices combinés/multinationaux, opérations contre le narcotrafic et les contacts militaires et de défense, (…) appuiera activement les entités non gouvernementales inter-agences et les institutions publiques et privées dans le but d’améliorer la stabilité régionale ; (…) et appuiera énergiquement le Financement Militaire Etranger, pour que nos pays associés puissent acquérir les articles, les services et  les entraînements militaires des EU. »

3.     Promouvoir les alliances. Ceci « requière un effort combiné qui emploi tous les instruments d’autorité nationale, parmi eux, la diplomatie, l’information, les instruments militaires, économiques, financiers, de renseignement et juridique. Le succès futur dépend de l’emploi de tous les instruments disponibles, parmi eux l’inter agence et la collaboration avec des organisations non-gouvernementales. »

4.     Transformer le commando. A travers une culture d’innovation adaptée aux défis et aux opportunités du 21èmesiècle « nous travaillerons pour transformer le USSOUTHCOM d’une organisation militaire traditionnelle en un Commandement Conjoint Inter-Agence de Sécurité pour l’année 2018. »

 

Dans le déroulement des buts, le document énumère une série d’objectifs dont la lecture est fastidieuse et que nous ne retranscrirons pas ici. Mais il est nécessaire de les connaître parce que chacun d’eux se traduit dans une des actions interventionnistes qui sont en train de se dérouler sur notre continent et qui incluent autant les activités spécifiquement militaires (par exemple l’installation de bases US, ou les opérations militaires conjointes, ou les conventions bilatérales pour l’entraînement des forces de police et militaires des pays de la région) comme d’autres actions déguisées en aide humanitaire, parmi elles celles qui sont connues sous le nom de « Medretes » ou « Nouveaux Horizons », ou le déploiement de troupes US lors de désastres naturels similaires à ceux qui furent réalisées en Haïti immédiatement après le tremblement de terre.

Sans prétendre faire une analyse complète du document, je voudrais toutefois signaler quelques catégories particulièrement inquiétantes qui sont formulée comme propositions de :

  • Etendre l’appui de renseignement, de surveillance et de reconnaissance aux activités qui permettent de réduire le trafic illicite et refuser le refuge aux organisations terroristes dans les zones mal gouvernées.
  • Joint au plan Régional de Guerre au Terrorisme, poursuivre en créant des initiatives de coopération avec les pays amis afin de détruire les connexions du narcotrafic avec les réseaux terroriste et les autres activités qui appuient le terrorisme.
  • Travailler au travers des canaux político-militaires et diplomatiques pour amplifier la liberté de mouvement des Etats-Unis dans tout l’hémisphère occidental (rappel = les 2 Amériques. NdT)
  •  « Aider les armées nationales à développer des capacités additionnelles qui garantissent le gouvernement effectif de leurs territoire, spécialement dans les territoires sous-gouvernés ou défaillants ou faibles qui pourraient constituer un refuge pour le terrorisme.

 

Les expressions sont assez claires et ne nécessitent pas d’avantage de commentaires. Cependant ce que cela entraîne -par exemple, au Mexique où la présence dominante des EU et la militarisation du dit « combat anti-drogue » a déjà fait des milliers de victimes en quelques années– justifie pleinement notre inquiétude.

La transformation du commandement Sud

Je voudrais à présent attirer l’attention sur les paragraphe de ECS2018 qui se réfèrent à la transformation du Commandement Sud lui-même qui de « une organisation militaire traditionnelle », deviendra « un Commandement Conjoint Inter-Agence de Sécurité » avec les objectifs « d’améliorer la coordination des opérations et les activités entre USSOUTHCOM et les autre organisations du gouvernement des USA et impliquer activement les responsables dans les décisions des inter agences associées et intégrer le personnel de ces agences de manière permanente au personnel de USSOUTHCOM

Quelles sont ces institutions et agences gouvernementales et pourquoi, maintenant, non seulement elles coordonnent leurs activités avec les forces armées des USA mais en plus leurs personnels se verront intégrés de manière permanente au Pentagone en l’occurrence à travers le Commandement Sud ?

Le Secrétaire d’Etat Colin Powell nous l’a expliqué dans le plan stratégique combiné du Département d’Etat des USA et l’agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) quand il a dit : « Nos organisations partagent une noble mission ; créer un monde plus sûr, démocratique et prospère »

Nous devons nous associer par nécessité, affirme pour sa part l’ex secrétaire d’Etat Condoleezza Rice « Dans ce monde il est impossible de tracer des lignes claires et nettes entre nos intérêts de sécurité, nos efforts de développement et nos idéaux démocratiques. La diplomatie étasunienne doit intégrer et promouvoir toutes ces objectifs de manière conjointe » (Secrétaire d’état Condoleezza Rice. Comentarios. Georgetown School or Foreign Service, Georgetown University, Washington DC, 18 janvier 2006)

Un coup d’œil sur l’USAID

Quoique la majorité de ces agences étasunienne ne sont pas neuves, et que beaucoup comme la CIA (Agence Centrale de Renseignement) ou la DEA (Agence de lutte contre la drogue) soit très connues,  ce qui est nouveau c’est que dans les dernières années le gouvernement nord-américain a donné priorité notoirement aux activités de certaines d’entre elles, en particulier la USAID et la NED lesquelles ont été dotées de millions de dollar pour financer des projets supposés servir à la promotion du développement et de la démocratie.

En ce qui concerne l’USAID, il existe des travaux récents comme le document Rapport de Paula Aguilar (le rôle de l’USAID en Amérique Latine et dans les Caraïbe disponible ici  http://bibliotecavirtual.clacso.org.ar/ar/libros/becas/2008/deuda/aguilar.pdfL)) dans lequel est décrit la problématique « des termes, justifications et arguments qui élaborent, dans le discours officiel des Etats-Unis, la nécessité de transférer des fonds à d’autres pays. L’auteure entend que « l’assistance gouvernementale externe se configure comme une voie directe d’intervention dans la politique interne des pays d’Amérique Latine et des Caraïbe et un des modes privilégiés de soutien de la présence étasunienne (commerciale, militaire et culturelle) sur notre continent.

Le rapport confirme que les lignes de division « entre l’aide bilatérale strictement définies à partir de leur caractère économique ou de développement social et l’assistance militaire sont toujours plus floues. » ; parallèlement elle fait remarquer que les décisions « concernant les zones de financement prioritaires pour l’assistance externe sont prises par le Département d’Etat » quoique le Département de la Défense y joue un rôle significatif, tenant compte de ce que « en termes politiques, l’assistance externe des EU est définie comme un outil fondamental dans les stratégies de sécurité nationales. »

Dans la zone Amérique Latine et Caraïbe, l’USAID, pendant l’année 2006 développa des programmes dans 16 pays : Bolivie, Brésil, Colombie, République Dominicaine, Equateur, El Salvador, Guatemala, Guyane, Haïti, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, et Pérou. Selon les chiffres communiqués par l’agence même – consignés dans le rapport de Paula Aguilar – dans la période allant de 2000 à 2OO6, le financement total de USAID dans la région, incluant l’action dans 16 pays, plus 4 autres programmes à caractère régional, atteint la somme de 5.964.292 dollars. Les informations disponibles permettent d’affirmer que les  chiffres en question ont augmenté quoique à présent, la USAID ne se trouve plus que dans 15 pays puisque le gouvernement d’Evo Morales a mis fin à ses activités interventionnistes en Bolivie.

Les raisons qui amenèrent le gouvernement bolivien à une telle décision sont longuement expliquées dans le libre de Stelle Calloni “Evo en la mira” dans lequel figure une documentation concernant l’existence d’actions de conspiration « chapeautées par le Département d’Etat et implantés par l’USAID et le NED, tous deux considérés comme étant le « visage social » de la CIA, qui en plus agissent à travers les diverses ramifications d’un réseau d’ONG. L’auteure se réfère aussi a ce que « en août 2OO8, le ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintera révéla le détournement des fonds millionnaires de l’Etasunienne USAID pour patronner des groupes d’opposition au gouvernement, pour cela ils furent sommés de se conformer aux politiques de l’état ou de quitter le pays. Après ces faits, 89 millions –des 134 millions de dollars provenant de la coopération des EU - subsidièrent des secteurs d’opposition au gouvernement de Morales »

L’alliance UIF-Commandement SUD “culture stratégique”

En novembre 2010, une lettre de l’anthropologue nord-américaine Adrienne Pine nous avertit « au sujet d’un nouveau dangereux usage qui était fait de l’Université à ce moment, et en particulier de l’anthropologie avec l’objectif de légitimer l’occupation militaire nord-américaine dans les pays latino-américains, la lettre faisait référence à une association entre le Commandement Sud des Etas–Unis et l’université Internationale de la Floride (UIF) (voir Culture Stratégique" : le Commandement Sud et la militarisation des universités)

Alertée par l’ex-Ministre de la Culture du Honduras Rodolfo Pastor Fasquelle, Pine entama une enquête. Ainsi elle découvrit que cette alliance – jusque-là peu connue – s’exprimait dans un programme d’études mené par l’Université de Floride, financée par le Commandement Sud, avec pour propos de mener à bien des ateliers et écrire des rapports sur chaque pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Le programme définit la « Culture Stratégique » comme la combinaison d’expériences et facteurs internes et externes – géographiques, historiques, culturels, économiques, politiques et militaires – qui forment et influencent la manière dont un pays conçoit sa relation avec le reste du monde, et la manière dont une état va se comporter au sein de la communauté internationale. Cependant, si on examine les documents produits par l’Alliance UIF-Commandement Sud il est évident qu’une définition plus précise de la « Culture Stratégique » serait : propagande stratégique pour la création d’une politique hégémonique favorable aux intérêts militaires et économiques étasuniens.

A la fin de chaque atelier, l’UIF publie un rapport de conclusions, qui sera présenté au Commandement Sud. En révisant les noms des participants et les rapports respectifs de chacun des ateliers elle put voir que la qualité des conclusions laissait beaucoup à désirer, entre autre chose parce que, parmi les invités, les pays impliqués avaient invité un minimum d’universitaires et d’intellectuels connus, favorisant par contre la participation des directeurs d’entreprises, des généraux en exercice, des experts ayant des affinités avec l’empire et des politiciens d’extrême-droite. Du coup les conclusions résumées dans les rapports, parfois banales ou terriblement simplistes, obéissaient aux objectifs du Commandement Sud, ce qui veut dire qu’ils  créaient « une narration pour légitimer l’intervention militaire, la capacitation et l’aide des EU. »

Le programme que nous sommes en train de dénoncer représente un véritable danger pour les peuples de la région impliquant une tentative de destruction de la culture nationale de chacun des pays pour la remplacer par une culture de la domination, tâche infâme dans laquelle on prétendait compromettre les universités et coopter les intellectuels. Pour cela, il est très important que le congrès annuel de l’association Américaine des Anthropologue (AAA), qui s’est tenu en novembre 2010 à la Nouvelle-Orléans ait condamné ce projet. Pour notre part, nous considérons qu’il est indispensable d’étendre largement la dénonciation de ses objectifs et de promouvoir son rejet par les étudiants et diplômés des Universités, de tous nos pays. Pour contribuer au débat nécessaire vous pouvez consulter l’essai d’Adrienne Pine « Confronter la culture stratégique du commandement Sud »

La recherche d’alternatives à la militarisation impérialiste

Aujourd’hui en Amérique Latine, des peuples divers et des pays différents, des gouvernements de différentes tendances, dans un processus remplis de contradictions, avec des avancées et des reculs, cherchent avec acharnement des chemins d’autonomie. Ils découvrent que oui, ’ils peuvent affronter l’oppression et que l’intégration régionale avec la souveraineté est un outils efficace pour fortifier la lutte contre la militarisation impérialiste. Par ce chemin s’affirme les tendances à l’unité latino-américaine et Caraïbe.

On peut voir les expériences de Unasur, de l’ALBA, de la CELAC en formation, l’action solidaire, les forums internationaux, la dénonciation du rôle des bases militaires étrangères dans la stratégie impérialiste de domination et en particulier les efforts pour élaborer et mettre en pratique des conceptions propres concernant la sécurité et la défense nationale qui objectivement remettent en question la doctrine militaire nord-américaine. Tout cela correspond avec les intérêts et les légitimes aspirations des peuples de la région.

C’est précisément pour contrecarrer cette forte impulsion rénovatrice qui parcourt notre Amérique que se sont adaptés et mis à exécution les plans actuels du pouvoir impérialiste _ dans lesquels le complexe militaro-industriel des Etats-Unis a une grande incidence – pour recoloniser le continent. Ainsi au milieu d’une crise générale de grande ampleur,  luttant de manière sanglante pour défendre chacun de ses privilèges, et avec la complicité des droites conservatrices, il a lancé une brutale offensive idéologique, politique, économique, militaire et culturelle ; un projet de restauration conservatrice en Amérique latine qui s’est initié sous le gouvernement de George W. Bush, mais qui à pris une grande ampleur  pendant la présidence de Barack Obama. La nouvelle administration a augmenté les dépenses de guerre jusqu’à dévorer la moitié du budget annuel, et jointe au pays de l’OTAN – à présent devenu OTAN global – elle poursuit déployant leur flotte de guerre ainsi que leurs bases et leurs installations militaires par toutes les mers et sur les 5 continents.

Dans ce contexte, se prennent des initiatives singulières en matière de défense nationale comme celles qui se déploient depuis l’Union des Nations Sud-Américaine, en particulier la création en décembre 2008, du Conseil de Défense Sud-Américaine (CDS) qui est constitué des ministres de la défense des 12 pays d’Unasur (Argentine, Brésil, Bolivie, Colombie, Chili, Equateur, Guyane, Surinam, Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela) avec l’objectif déclaré de « renforcer la confiance mutuelle grâce à l’intégration, au dialogue et à la coopération en matière de défense cherchant à avancer dans la construction d’une politique de défense commune pour le Continent »

Le CDS ne suppose pas une Alliance militaire conventionnelle (du style d l’OTAN) mais un forum pour promouvoir le dialogue et établir un mécanisme d’intégration qui permettent de discuter des réalités et nécessités de Défense des 12 pays impliqués et des moyens de préserver leurs réserves d’eau, leurs ressources énergétiques, alimentaires et les autres bien naturels abondant dans la région.

Pour faire un pas de plus dans le déroulement de tels objectifs, en mai 2011,, fut inauguré à Buenos Aires le Centre d’Etudes stratégiques pour la Défense (CEED) qui fonctionne sous la direction et au service du CDS – et dont l’objectif premier la genèse et la diffusion d’une pensée géostratégique authentiquement Sud-Américaine, qui contribue à la construction d’une identité sud-américaine et à la consolidation de la région comme une Zone de Paix

Lors de la Conférence inaugurale de la CEED nous pûmes prendre connaissance de quelques initiatives très intéressantes qui se sont discutées pendant les réunions du Conseil de Défense Sud-Américain. Par exemple, au début du mois de mai passé, le CDS a approuvé à Lima la motion de l’Argentine de requérir des Ministres des Affaires Etrangères des pays de la Unasur qu’ils sollicitent l’ OEA afin qu’elle convoque une conférence spéciale pour traiter de la révision de tout ce qui constitue le système interaméricain de défense. Ceci inclura le néfaste Traité Interaméricain d’assistance réciproque (TIAR) ; permettra de redéfinir les attributions du Comité Interaméricain de Défense et de questionner le rôle des conférences des Ministres de Défense des Amérique né en 1995 comme partie de la stratégie nord-américaine pour imposer l’ALCA (zone de libre-échange des Amérique NdT) sur tout le continent. Nous parlons ici d’un ensemble d’instruments conçus à la mesure des projets impériaux de domination qui s’opposent ouvertement aux objectifs des actuels processus d’intégration régionale et aux tendances ascendantes de l’unité latino-américaines et des Caraïbes.

Le gouvernement Argentin a proposé aussi de promouvoir l’établissement d’un Collège Sud-Américain de Défense. De concrétiser l’idée qu’il n’y a plus de raison pour que les pays de la région continuent à envoyer leurs effectifs dans la tristement célèbre Ecole des Amériques, école d'assassins à laquelle quelque pays déjà ont cessé de concourir.

Pour ce qui a été exprimé jusqu’ici il est raisonnable de conclure qu’a été inaugurée en Amérique Latine et dans les Caraïbes une nouvelle perspective de lutte contre la stratégie impériale de guerre et de militarisation. Nous ne sommes pas en train de dire que toutes les aspiration du mouvement populaire anti-guerre ont trouvé une solution, mais qu’il existe des conditions plus favorables pour continuer notre lutte en défense des droits et de la souveraineté de nos peuples, pour l’élimination des bases militaires étrangères, contre les plans de l’OTAN et la réactivation de la 4ème flotte de guerre nord-américaine dans nos mers et nos rivières.

La base militaire de l’OTAN au Malouines

Dans de telles conditions et en tenant compte que déjà la Unasur se prononce en solidarité avec la république Argentine dans la revendication de sa souveraineté et pour la décolonisation de l’Archipel des Malouines,  de Georgias du Sud et de Sandwich du Sud usurpés par la Couronne Britannique dans l’Atlantique Sud, les Argentins, nous voyons avec espoir la possibilité que la Unasur avance dans ces revendications. Nous savons que certains gouvernements proposent que l’Amérique du Sud élabore un véritable plan politique et diplomatique à ce sujet.

Ce n’est pas uniquement une question de solidarité avec l’Argentine. Comme nous venons de le dénoncer dans tous les forums auxquels nous avons eu l’opportunité de participer, c’est un problème de sécurité commun pour les pays de la région, vu que en 1985, après la Guerre des Malouines, la Grande-Bretagne avec l’appui des Etats-Unis a installé dans ces archipels une forteresse militaire avec des capacités nucléaires qui constitue un danger réel pour tous les peuples de la région. Cette forteresse, située sur le Mount Pleasant, Ile Soledad, qui compte un grand aéroport – avec une piste d’atterrissage de 2600 mètres –une installation navale où s’amarrent  des sous-marins atomiques, est actuellement un point singulier de l’extension du réseau des bases militaires étrangère par lesquelles l’OTAN projette son pouvoir global.

Nous n’avons aucun doute de ce que les gouvernements de l’Alba nous appuierons ainsi que les pays latino-américain qui intègrent le comité de décolonisation des Nations Unies, comme nous espérons que le fera la CELAC, le nouveau regroupement  en voie d’institutionnalisation qui émerge du processus politique regional à travers la progressive perte de prestige de l’Organisation des Etats Américains (OEA) et la persistante érosion de l’hégémonie nord-américaine dans la région de celle dont nous parle le sociologue Atilio Boron.

La lutte contre la militarisation et la guerre ne s’arrête pas.

Comme il a été dit, à parler de ces nouvelles possibilités pour conquérir la paix, nous n’espérons pas que la situation évolue par elle-même, tout au contraire. C’est le moment d’aller de l’avant. Parce que l’impérialisme n’abandonnera pas sa stratégie. La politique de guerre et de pillage de nos peuples est inhérente à sa propre nature.

Nous avons devant nous une grande bataille contre la militarisation impérialiste et pour cela nous unissons nos volontés er nos énergies pour obtenir la plus large mobilisation populaire dans le cadre de la Campagne Continentale « Amérique Latine et Caraïbe, région de paix ! Dehors les bases militaires étrangères ! »

Nous toutes et tous, depuis la pluralité de nos identités et de nos luttes, nous aspirons à faire partie active de ce processus de changement qui au milieu de contradictions, avance, recule alors que de nouveaux dangers continue à se développer sur ce continent de l’espoir.

Buenos Aires, Argentine, 4 août 2011

RINA BERTACCINI, ingénieure géographe, professeur, présidente de Mouvement pour la Paix, la Souveraineté et la Solidarité entre les Peuples (Mopassol) d’Argentine ; vice-présidente du Conseil Mondial de la Paix.

http://medelhi.wordpress.com/category/comando-sur-sobre-eta-y-farc/

“El Complejo Académicomilitar Estadounidense y sus Relaciones con las Fuerzas Armadas en América Latina

 

“El Complejo Académicomilitar Estadounidense y sus Relaciones con las Fuerzas Armadas en América Latina

Traduction de l'espagnol Anne Wolff

 

 

 

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 01:36

 

L’essai suivant a été présenté par Adrienne Pine à Buenos Aires le 1er juin 2011

Le cas de la dite « culture stratégique » utilisée par le Département de la Défense des États-Unis d’Amérique du Nord doit être analysé à fond comme étant partie intégrante de la stratégie belliqueuse impérialiste étasunienne, sans un cadre ethno-historique donné. Mais en plus le cas spécifique de la lutte qui a été menée contre le centre d’étude de culture stratégique de l’Université Internationale de Floride, donne de la consistance à la manière dont peuvent se conjuguer investigation et action directe dans la lutte contre la militarisation de l’Amérique Latine et des Caraïbe.

En octobre 2010, je me trouvais à Toronto pour la conférence de l’Association des Etudes Latino-Américaines, dégustant une bonne bouteille de mescal avec le célèbre historien, ex-Ministre de la Culture du Honduras Rodolfo Pastor Fasquelle. A cette époque, Pastor Fasquelle, en exil, résidait à Mexico, après avoir fait l’objet de menaces de mort, pour ses liens avec le président renversé, Manuel Zelaya Rosales. Il me décrivit en détails et avec une grande préoccupation l’atelier auquel il venait d’assister au Centre d’Investigations Appliquées de l’Université Internationale de Floride avant de venir au Canada. L’atelier était intitulé : « Culture stratégique du Honduras » et était financé par le Commandement Sud de l’armée Etasunienne (SOUTHCOM). Là-bas, il s’était inquiété du peu de qualité des recherches. Et de l’ambiance pro-putschiste qu’il y avait rencontré. Il me confia différents documents de l’atelier, me demandant que j’étudie plus à fond ce programme.

Sur son site Web, je pus vérifier que l’alliance FIU-Commando Sud “Culture stratégique” est un programme d’étude relevant de l’Université Internationale de Floride, financée par le Commando Sud qui se propose de mener des ateliers et de rédiger des rapports sur la “Culture Stratégique” de chaque pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. La « Culture Stratégique » est définie comme la combinaison d’expériences et de facteurs internes et externes – géographiques, historiques, culturels, économiques, politiques et militaires – qui forment et influencent la  manière dont un pays conçoit ses relations avec le reste du monde et qui définira le comportement de ce pays au sein de la communauté internationale. Cependant, à regarder de plus près les documents produits par l’alliance FIU-SOUTHCOM il devient évident qu’une définition plus précise de la « Culture Stratégique » serait : « propagande idéologique hégémonique favorable aux intérêts militaires et économiques étasuniens ».

On pourrait affirmer, comme il a été affirmé durant les débats de dernières années sur le Système de Terrain Humain (HTS) que les recherches scientifiques sociales menées au nom des militaires des Etats-Unis déboucheraient sur une politique meilleure et plus humaine. Dans le cas de HTS, les forces armées étasunienne contractent des anthropologues et autres scientifiques de sciences sociales pour accompagner les soldats en  Irak et en Afghanistan avec le présupposé de mener la guerre avec plus de sensibilité culturelle. Ce programme fut catégoriquement rejeté par les anthropologues de la AAA (Association des Anthropologues d’Amérique), et après plusieurs années de luttes, l’armée se vit dans l’obligation de l’abandonner.

Selon une logique de relations publiques qui ressemble à celle de HTS, la déclaration d’alliance de la mission (qui figure au début de chaque rapport final) qui définit le programme de l’Association Académique UIF-Commandement Sud affirme que « l’association implique que la UIF fournira des analyses de la plus haute qualité basée sur des recherches pour approfondir la connaissance explicative de la politique, de la stratégie et des dimensions culturelle du comportement de l’Etat et de sa politique extérieur ». En plus, il ajoute « A la fin de chaque atelier, la UIF publie un rapport de conclusions, qui sera présenté au Commandement Sud »

Cependant, une brève analyse des participants invités et – plus important – la qualité académique des rapports, montre que cet argument est profondément défectueux. En premier lieu, dans les ateliers de « Culture Stratégique » les pays participants ont inclus un minimum de savants académiques et d’intellectuels. En échange, les dirigeants d’entreprises, généraux en exercice, les experts des think tank, les représentants de la police nationale et les universitaires non-accrédités dominent. A examiner les participants à l’atelier. sur le Honduras, je réalisai que parmi une dizaine de participants Pastor Fasquelle était le seul capable de produire une analyse de la plus haute qualité. Parmi les autres on trouvait des universitaires non affiliés, des universitaires n’ayant jamais fait aucune publications au sujet du Honduras, tous et toutes habités d’un enthousiasme putschiste. Il y avait un représentant du Conseil Hondurien de l’Entreprise Privée (COHEP), organisation qui a financé le coup d’état. Il y avait des représentants de think tanks washingtoniens d’extrême-droite, des Cubains de Miami anticastristes et des marines étasuniens. Et aussi, il y avait là comme « expert »le Colonel Jose Amilcar Hernandez Flore, militaire hondurien qui a participé au coup d’état de 2009 et qui a été gradué au minimum 3 fois dans l’infâme Ecole des Amériques.

En second lieu, les anthropologues bien intentionnés, les historiens et autres participants réellement qualifiés en sciences sociales, pour élever le niveau à la qualité des recherches réclamées par le programme, ont vu leurs analyses exclues du rapport final de chaque pays de « Culture Stratégique », ceux qui seront utilisés pour former et informer la politique du Commandement Sud, comme en témoigne l’anthropologue Carol Conzelman, participante à l’atelier de « Culture Stratégique » au sujet de la Bolivie.

En guise d’ “analyses de la plus haute qualité fondées dans la recherche” parmi les arguments se rencontrent par exemple les suivants : “en terme de son économie, l’Argentine est relativement primitive, un pays périphérique”. Il y a beaucoup d’exemples de ce type. Le fait qu’en Bolivie « la majorité indigène a été délibérément et systématiquement exclue » se considère comme un sujet à controverse. La « culture Stratégique » haïtienne, dit qu’elle est fortement influencée par le Vaudou ; le « caractère » chilien est le produit de « métissages entre les guerriers sauvages et aborigènes » ; et en Colombie nous apprenons que le grand indice de bonheur est « le produit de nombreuses années à vivre constamment exposés a… la peur ». Les exemples présentés ici ne sont pas des aberrations, ils sont représentatifs, fidèlement, du caractère global des rapports finaux de la UIF-Commandement Sud au sujet de la « Culture Stratégique » des pays,. Ils créent une narration pour justifier des interventions militaires,, des formations  et l’aide des USA. Les analyses écrites par plusieurs intellectuels latino-américains, comme Atilio Boron, Laura Gonzales et Silvio Rendon, examinent les rapports finaux de différents pays, vérifiant avec plus de détails les sinistres intentions du programme.

L’alliance UIF-Commandement Sud “Culture Stratégique” représente une évolution de l’usage  par les forces armées de l’université, qui jusque-là lui servait surtout comme outil pour les compilations du renseignement, faites de manière à justifier ses projets militaires en Amérique Latine et dans les Caraïbe. Par exemple, le projet Camelot, patronné par le Pentagone, qui avait son siège dans l’Officine d’Investigations des Opérations Spéciales de l’Université Américaine, qui n’existe plus à présent, et qui contractait des scientifiques en sciences sociales dans les années 1964 et 1965 pour évaluer les causes sous-jacentes de la rébellion sociale afin d’éviter le renversement de gouvernements amis des EU. Ils prétendait arriver à cette fin à travers des moyens qui incluaient, selon l’armée Etasunienne d’« équiper et entraîner les forces indigènes pour une mission de sécurité interne, pour l’action civique, la guerre psychologique et autres actions de contre-insurrection » « De telles actions » - poursuit le document de l’Armée [dépendent] d’une compréhension exacte de la structure sociale indigène » La première épreuve du projet Camelot, ce fut au Chili (voir : Thy Will Be Done Gerard Colby With Charlotte Denett ; chapitre 30, note de bas de page 51 – Washington Star 1965, p 1)

Le projet Camelot finit dans la disgrâce. Il fut obligé de s’interrompre en 1965 en réponse à l’indignation généralisée après que Johan Galtung, un des scientifiques des sciences sociales invité à participer, informa ses collègues du Chili et des EU du but de contre-insurrection explicite du projet. Les principales préoccupations de la majorité de ceux qui objectèrent au projet furent :

Ils dénoncèrent le fait que les scientifiques de sciences sociales qui travaillaient pour le projet Camelot se compromettaient en enquêtes clandestines.

Le projet représentait une déviation de la recherche scientifique en sciences sociales pour réprimer des rébellions légitimes et/ou des mouvements révolutionnaires.

L’armée des USA tira des leçons importantes lors des problèmes du projet Camelot et plus récemment, du Système des Territoires Humains (HTS). La plus importante d’entre elles c’est que les anthropologues, nous partageons largement le principe éthique qui dit que nous ne devons ni tolérer ni participer à des recherches secrètes qui menacent la vie d’êtres humains du fait de nos recherches.

Comme telle l’alliance UIF-Commandement Sud n’implique pas les investigations secrètes, de fait, les documents présentés peuvent être consultés sur sa page Web. Les études de « Culture Stratégiques » de la UIF-Commandement Sud ne dépendent pas non plus de recherches ethnographiques ou tel quel ce n’est pas un travail de compilation du renseignement mais de propagande.

L’armée des Usa a également appris à être plus prudente dans la présentation de ses missions envers le public, elle a appris à en faire des « promotions de la démocratie » et non des attaques justifiés de la libre détermination des peuples qui rejettent les gouvernements autoritaires alliés des USA. Cependant, fondamentalement le Commandement Sud n’a pas changé. Son objectif continue à être la déstabilisation des gouvernements hostiles (actuellement, principalement ceux qui sont alignés avec l’ALBA, l’Alliance Bolivarienne pour notre Amérique) et fomenter des campagnes de contre-insurrection contre les paysans, les indigènes, les syndicats et autres larges mouvements de bases qui s’opposent aux politiques des pays amis des EU. Ceci reste évident, il en existe de multiples preuves, parmi elles :

Le nombre toujours croissant de bases US en Amérique Latine malgré les mouvements de protestation exigeant chaque fois plus de souveraineté.

La détérioration de la Sécurité dans toute l’Amérique Latine, qui augmente en fonction de l’augmentation des coups d’états contre des gouvernements populaires, élus démocratiquement dans lesquels le Commandement Sud a été impliqué, soit que ce soit de manière directe (comme dans le cas de Haïti) ou per l’intermédiaire de la formation et du financement des armées et /ou des polices usurpatrices.

Les attitudes impérialistes et les stratégies militaires exposées dans les câbles rendus publics par WikiLeaks.

Après avoir fait une brève analyse du projet, de ses membres, des rapports publiés au sujet de différents pays et aussi de ses antécédents en tant que projet Camelot et le HTS, j’écrivis un billet sur mon blog, le dénonçant Mais il était clair qu’il fallait en faire d’avantage pour mettre un terme à ce projet et pour informer les gens qui sont affectés par la militarisation de l’université et la (pseudo)- académisation de l’armée, une vaste catégorie qui inclut aussi bien des anthropologues comme des gens qui vivent dans chacun des pays étudiés. Les antécédents qui sont mentionnés ici (Camelot et HTS) ont été arrêtés grâce à la forte opposition des universitaires en solidarité avec les peuples affectés et nous servirent comme exemples de lutte.

Avec l’anthropologue équatorienne Laura Gonzalez, nous avons eu l’idée d’un plan d’action. J’ai écris une lettre qui décrivait la nature des études de cultures stratégiques que la UIF produisait pour le commandement Sud, sollicitant les anthropologues de l’hémisphère afin que se crée un mouvement de solidarité et que l’information soit divulguée, et que soient envoyés des courriers électroniques (dont était inclus un exemplaire) à ceux qui avaient la charge du programme dans le Commandement Sud et à la UIF, et que chacun fasse ses propres analyses des études de « Culture Stratégique » qui ont été publiées. Sous la supervision de Gonzalez, quelques jeunes, volontaires de l’Observatoire de l’Ecole des Amérique (SOAW) firent une ample recherche d’écoles et de départements d’anthropologie dans différents pays d’Amérique Latine, créant une base de données avec des centaines de noms. Gonzalez se chargea de la traduction en Espagnol et en Portugais et SOAW et la coalition No Bases d’Amérique Latine se solidarisèrent écrivant des communiqués de presse en Anglais et en Espagnol. J’écrivis en plus un article qui fut publié sur le site « Upside Down World » pour diffuser plus largement l’information, il fut repris sur de nombreux autres sites.

En envoyant les premiers courriers et en publiant les communiqués de presse et l’article (lesquels se succédaient dans un intervalle de temps propice pour avoir un meilleur impact), la réponse fut instantanée. Des lettres arrivèrent de toute l’Amérique Latine, des EU et du Canada, nous remerciant pour l’information et demandant plus de détails. De nombreux collègues écrivirent des articles sur le programme analysant les rapports de « Culture Stratégique » de différents pays. Des dizaines de courriers indignés écrits par des individus et des groupes d’universitaires (autant des professeurs que des étudiants) et d’autres activistes arrivèrent dans les bureaux du Centre d’Investigations Appliquées de la UIF, au Commandement Sud et à l’administration de la UIF. Des participants aux ateliers commencèrent aussi à nous écrire, certains indignés par la campagne ; mais d’autres, comme Pastor et Conelman étaient ressortis des ateliers inquiètes et inquiets du le danger que représentait ce programme pour les peuples de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Ainsi ils nous aidèrent à mieux comprendre le processus de production d’intelligence fictive pour renforcer les stratégies militaires impérialistes étasunienne dans l’hémisphère.

En novembre de 2010, un mois après que la campagne ait commencé, je profitai du congrès annuel de l’Association Américaine des Anthropologues (AAA) à la Nouvelle-Orléans pour proposer une motion à ceux des membres présents à la réunion de travail. Vu que nous n’avions pas le quota requis, la motion ne serait pas contraignante mais elle fut approuvée par une large majorité des présents. Le texte était le suivant :

Attendu que la AAA a condamné “US Military’s Human Terrain System”, Système de territoires humains (HTS) et considérant que la militarisation de l’Université met en danger l’intégrité académique et l’indépendance

attendu  que l’occupation de la part des militaires du commandement Sud des USA (SOUTHCOM) de nations souveraines d’Amérique du Sud et des Caraïbes et donne lieu à de graves dommages à nos collègues et interlocuteurs dans ce pays, et leur a nié le droit à l’autodétermination.

La AAA condamne l’alliance de l’Université Internationale de Floride et du Commandement Sud créée pour l’élaboration de rapports sur « Culture Stratégique » pour l’Amérique Latine et les Caraïbe.

Selon les statuts de l’association, la motion passa par le “Réseau de Réponse Rapide” du comité de direction comme une recommandation en attendant que soit décidé quelle action entreprendre. Le comité me demanda que j’écrive une lettre qui explique plus à fond mes inquiétudes au sujet du programme UIF-Commandement Sud. Plusieurs semaines de longs débats par courriers électroniques  internes (auxquels j’eus accès) s’en suivirent Malgré que le Réseau de Réponses Rapide était composé par des groupes divers, incluant plusieurs anthropologues qui adoptent une politique favorable aux forces armées étasuniennes, je fus surprise de la réaction positive à l’argumentation que j’avais développée.

Una question centrale pour le réseau de réponse rapide tournait autour de la question de l’éthique professionnelle. Dans la lette que j’écrivis, j’argumente ainsi : « En soi, la mauvaise science n’est pas une violation de l’éthique, cependant, la mauvaise science menée dans le but et avec l’intention spécifique de fournir une légitimation académique à des stratégies militaires de contre-insurrection et de déstabilisation qui donneront lieu à de la violence et à la mort à d’innombrables personnes est une violation grave de l’éthique des sciences sociales. » Il semble clair que les études de UIF-commandement Sud représentent un danger pour les Peuples Latino-Américains et Caraïbes, et dès lors, y participer peut se définir comme un manquement l’éthique et à la morale. Cependant nous, les anthropologues donnons beaucoup d’importance à la prise de décision individuelle en matière d’éthique et de morale. S’il existait une autre  interprétation crédible que la décision individuelle de travailler pour les études  « Culture Stratégique »  qui pourrait être éthique, nous éviterions d’imposer une expertise générale à l’encontre du dit programme.

Après avoir débattu pendant plusieurs semaines, le Réseau de Réponse Rapide demanda une réponse du  département d’anthropologie de la UIF, malgré qu’il n’ait pas d’affiliation formelle avec le Centre de Recherches Appliquées où se déroulent les ateliers de « culture stratégique ». Il leur arriva par courrier électronique deux lettres fort indignées, défendant en effet la militarisation de la UIF et pour le moins dépréciant la campagne, dirigées en critiques personnelles qu’ils attribuaient à ma personne. Une d’elle fut écrite par le professeur émérite William Vickers, qui avait participé à l’atelier « Culture Stratégique » sur l’Equateur. Il explique:

“Beaucoup de leader civiques à Miami et dans le Sud de la Floride perçoivent le Commandement Sud comme une présence valorisante parmi la communauté, il en va de même dans d’autres villes d’Amérique qui apprécient d’avoir les sièges corporatifs des bases militaires et des universités sur leur surface. Le commandement Sud crée des emplois, appuie des organisations de charité et des projets civiques, et généralement est vus comme un bienfait économique et un « bon citoyen » dans le comté de Miami-Dade et dans la région du Sud de la Floride.

Ainsi il adopte la position absurde que le Commando Sud, pour quelques apports économiques ‘à l’économie locale, parmi dans les grands vides laissés par la politique néo-libérale, peut-être comparé à un citoyen humain, un concept fondamental à la démocratie, (qui en plus suppose une égalité entre humains, donnant accès aux membres humains de la société a un gouvernement participatif qui pourrait réguler les corporations et les militaires) Il dit que pour être « bon citoyen » et faire partie de la « collectivité locale », ce n’est pas un problème éthique de collaborer à des projet stratégiques du commandement Sud malgré que son objectif central soit la militarisation de l’Amérique Latine et des Caraïbe (ce que lui-même reconnait)

En plus il allègue que “La docteur Pine affirme sans preuves que les travaux publiés sur le net par les participants aux ateliers du Centre de Recherches Appliquées sont des rapports de renseignements qui servent pour des actions de contre-insurrection en Amérique Latine. «  L’ironie de tout cela et de beaucoup d’autres accusations de Vickers contenues dans la même lettre est qu’il déforme les arguments contre le programme en les convertissant en attaques personnelles ; de fait mon argumentaire contre les rapports a été que - à la différence des projets Camelot  et HTS – ils manquent quasi complètement de renseignements (en espagnol, jeux de mots sur inteligencia : intelligence et renseignement au sens espionnage) ,  mais cependant sont utilisés pour informer stratégiquement le Commando Sud, comme le dit clairement la propagande du Centre.

La lettre signée par tout le personnel enseignant du département d’anthropologie de l’Université de Floride, tente de disqualifier l’argument  qui dit que les rapports finaux « Culture et stratégie » son mal ficelés. Pour preuve: les exemples que j’ai proposés qui  présentent de graves erreurs, par exemple dans le cas de la Bolivie : « Il est possible que certaines personnes pourraient argumenter contre l’idée que la gent indigène a été systématiquement et intentionnellement exclue (cela ne veut pas dire que nous autres prendrions ou non cette position). Comme telle, c’est une position ouverte au débat. » En suivant cette logique nous pourrions arriver à la conclusion que « la terre est plate » es une proposition ouverte au débat »

Les anthropologues se plaignent aussi que la critique contre le programme de “Culture Stratégique” signale un seul centre d’études universitaires affilié avec les forces armées, alors qu’il en existe des dizaines et que c’est pour le moins injuste. Ils argumentent :

« Beaucoup d’entre nous ont passé des années pour construire des relations de confiances avec les communautés politiquement et économiquement réprimées en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Une telle condamnation pourrait nuire sérieusement à ces relations. Il est fort possible que rendre publique cette motion pourrait saper l’accès pour enquêter sur les communautés de la région aux enquêteurs associés à la UIF, qu’ils aient ou non des affiliations avec le Centre d’Investigation Appliquées du Commandement Sud. Nous pensons également que cette motion pourrait nuire sérieusement à la capacité de notre département pour recruter des étudiants doctorants pour les mêmes raisons. Enfin, désigner la UIF n’est ni juste, ni approprié »

Finalement l’argument le plus fort qu’ils présentent est que condamner le programme de “Culture Stratégique” de la UIF – Commandement Sud pourrait nuire à la réputation du département d’anthropologie de la UIF et aux carrières de ceux qui y sont affiliés. C’est une triste constatation sur l’état de l’université néo-libérale qu’importe d’avantage la sécurité de l’emploi et le supposé prestige arriviste que la vie des sujets humains de l’étude anthropologique. On aurait pu espérer que, comme anthropologues, ils saisiraient l’opportunité de se joindre à la condamnation d’un projet  qui pourrait nuire à leurs sujets politiquement et économiquement réprimés, ce qui certainement leur obtiendrait plus de confiance des communautés, cependant ils défendent le programme et promeuvent le silence pour défendre de manière erronée à leurs propres intérêts professionnels.

Le comité ne permit pas de répondre aux lettres des anthropologues de la UIF, et finalement la déclaration de la AAA ne fut pas aussi forte que nous l’aurions voulu. Cependant elle représente un bon début. 

Le comité directeur est profondément préoccupé par la prolifération de centres universitaires financés par les forces armées et les agences de renseignements. Avec ces centres surgit la possibilité que les connaissances anthropologiques soient utilisés contre les intérêts des communautés étudiées par les anthropologues, ainsi que la possibilité que nos connaissances soient utilisées comme blanchisseur pour légitimer l’armée et la production d’enquêtes contraires aux intérêts de nos sujets. Le comité directeur cherche à respecter le liberté académique et ne souhaite pas légiférer les décisions politiques de nos membres. Mais il doit y avoir un équilibre entre cela et notre éthique professionnelle et nos responsabilités envers les communautés que nous étudions. Au moins nous conseillons aux membres de l’Association Américaine d’Anthropologie qu’ils prennent des précautions contre ces centres et assignons au Réseau de Réponse Rapide la tâche de développer du matériel pour guider nos membres dans de telles situations.

En fin de compte, la position officielle d’une organisation d’anthropologues importe moins que l’impact des campagnes de dénonciation médiatiques et politiques contre la militarisation de l’hémisphère. Le débat qui surgit autour de la motion contre le programme de « Culture Stratégique » mis en lumière pour beaucoup de gens les usages actuels de l’université par les forces armées étasuniennes et fit fortement pression sur les administrateurs du programme « Culture et Stratégie ». Ainsi parfois le chemin en soi est plus important que la destination. Dans cette lutte solidaire intercontinentale contre la « Culture Stratégique » qui se mène depuis un an, nous unissons théorie et pratique à l’université et à la base nous avons porté un fort coup contre la légitimité du programme UIF-commandement Sud.

Les anthropologues Nord-Américains, nous devons rester vigilants envers les changements stratégiques du Commandement Sud et prendre l’initiative (par-dessus tout, notre programme se centre autours de « Culture Stratégique ») de dénoncer les mauvais usages des sciences sociales au service de politiques qui tuent les gens. Mais malgré que cela puisse se faire depuis les USA utilisant les médias traditionnels, à travers les blogs, les communiqués de presse, les campagnes de courriers électroniques et à l’intérieur d’organisations comme la AAA contre des programme académico-militaires comme « Culture Stratégique », la lutte contre la militarisation dans tous ces aspect requiert un travail de solidarité Nord Sud soutenu. Pèsent d’autant plus les analyses et les rejets des peuples directement affectés,  et ceux des anthropologues et autres universitaires latino-américains et caraïbiens,  comme ceux des mouvements de bases luttant pour l’autodétermination des peuples contre l’impérialisme étasunien. Pour arrêter le programme actuel de UIF-Commandement Sud, pour prévenir la création d’autres programmes qui seraient issus des Projets Camelot et HTS, il est nécessaire de continuer à articuler des efforts similaires à celui que nous avons fait et qui nous a permis d’élargir l’analyse et la lutte vers un sens plus intégral, depuis le peuple et avec le peuple contre les processus de domination impérialiste.

Adrienne Pine

Assistant Professor of Anthropology, American University

http://quotha.net/

Working Hard, Drinking Hard: On Violence and Survival in Honduras: http://www.ucpress.edu/books/pages/10769.php

 

Source  : Estrategias para confrontar la “Cultura Estratégica” del Comando Sur

 

Traduction Anne Wolff

 

 

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