17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 19:07

 

Un des thèmes que je matraque et que je continuerai à matraquer, parce que moi, cela me fend le coeur, mais que je vois bien qu'il y a une incroyable indifférence publique ici. Comme il y a eu une incroyable indifférence à la mort de 500 000 enfants d'Irak, dans l'opération de pillage pétrole contre nourriture. Ben moi cela me touche, et cela me tire même des larmes et tant mieux parce que tant qu'in en sera ainsi je saurai que je suis toujours humaine et que je n'ai pas été contaminée par l'indifférence des machines ou le blindage émotionnelles des téléspectateurs. Souvent quand je parle des conséquences des guerres sales, j'attire l'attention sur le fait que nous n'en sommes pas à l'abri ici, mais j'ai honte d'avoir à le faire, parce que ce qui se passe "là-bas" devrait suffir à susciter notre colère et notre opposition radicale. L'OTAN c'est aussi nous.

 

 

L’art de la guerre: Après le massacre des innocents

 


Une des capacités de l’Art de la guerre du XXIème siècle est celle d’effacer de la mémoire la guerre elle-même, après qu’elle a été effectuée, en occultant ses conséquences. Les responsables d’agressions, invasions et massacres peuvent ainsi revêtir l’habit des bons samaritains, qui tendent une main charitable surtout aux enfants et aux jeunes, premières victimes de la guerre. L’Italie -après avoir mis à disposition de l’OTAN sept bases aériennes pour les 10mille missions d’attaque contre la Libye, et y avoir participé en larguant un millier de bombes et missiles- a lancé un « projet en faveur des mineurs atteints de traumas psychiques dérivant du récent conflit ». Le projet, d’un coût de 1,5 million d’euros, prévoit l’envoi d’une task force d’experts qui opèrera à Benghazi, Tripoli et Misrata, en collaborant avec les « autorités libyennes ». Celles que même le Conseil de sécurité de l’Onu  met en cause pour « les continuelles détentions illégales, tortures et exécutions  extrajudiciaires ».    

En Afghanistan, où meurent chaque année des milliers d’enfants à cause des effets directs et indirects de la guerre, les avions italiens ne larguent pas que des bombes et missiles, mais des vivres, vêtements, cahiers et stylos pour les enfants, de façon à « intégrer l’action opérationnelle avec l’activité de support humanitaire ». Une centaine d’enfants chanceux a reçu, dans une base militaire italienne, un paquet cadeau, produit d’ « une récolte spontanée pendant les célébrations des Saintes Messes » (en Italie…NdT). « A cette occasion », certains ont même bénéficié d’une visite médicale d’un officier médecin pédiatre. Et quand la petite Fatima a eu un bras broyé par un engrenage, il y a eu une « course généreuse et désespérée » vers l’hôpital, dans un Lynx, le blindé que les Italiens utilisent dans la guerre en Afghanistan.    

En Irak, l’Italie est engagée dans un « projet commun contre la traite d’êtres humains », dont sont surtout victimes des jeunes filles et jeunes garçons, contraints à la prostitution et au travail forcé dans les monarchies du Golfe. Tout en cachant le fait que ce phénomène est un des effets de la guerre, à laquelle l’Italie aussi a participé. Entre 2003 et 2011, il y a eu au moins un million et demi de victimes directes, dont environ 40% d’enfants, rapporte le Tribunal de Kuala Lumpur sur les crimes de guerre. De nombreux autres enfants sont morts par les armes à uranium appauvri, qui ont contaminé la terre et l’eau. A Fallujah, les malformations cardiaques des nouveaux-nés s’avèrent 13 fois supérieures à la moyenne européenne, et celles du système nerveux 33 fois supérieures.  

Ce qui fait le plus grand nombre de victimes est l’effondrement de la société irakienne, provoqué par la guerre. Environ 5 millions d’enfants sont orphelins et 500mille environ vivent abandonnés dans la rue, 3,5 millions sont dans une pauvreté absolue ; 1,5 millions d’enfants de moins de cinq ans sont dénutris et il en meurt en moyenne 100 par jour. Les premières victimes de la traite d’êtres humains sont les fillettes de 11-12 ans vendues pour 30mille dollars aux trafiquants. L’Italie[1] contribue à provoquer cet immense drame, en participant aux guerres camouflées en missions internationales de paix.  Même si le président Napolitano, s’adressant aux militaires en mission, assure : « Aujourd’hui vous, et d’autres avant vous, avez apporté une très grande contribution à un prestige renouvelé et à la crédibilité de l’Italie ».

 

Edition de mardi 15 mai 2012 de il manifesto.
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20120515/manip2pg/14/manip2pz/322693/  

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 

[1] Italie et autres pays, dont la France, qui participent aux « missions de paix » de l’Otan. NdT.
Pour les italophones, voir aussi l’émission de Rainews 24, animée par Maurizio Torrealta, sur le thème : « Pourquoi sommes-nous hypocrites quand nous parlons de guerre ? » avec le général (à la retraite) Fabio Mini, auteur du livre du même titre, Manlio Dinucci (dont l’intervention, au bout du compte, a été réduite à 2’ sur les 25 totales de l’émission !), Gianandrea Gaiani, directeur de « Analisi Defensa » et Alessandro Politi, directeur de la « Nato Defence College Foundation ». NdT. 
http://www.rainews24.rai.it/it/canale-tv.php?id=27863


Manlio Dinucci est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de Manlio Dinucci publiés par Mondialisation.ca

L’art de la guerre: Après le massacre des innocents

 

 

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 08:01

 

 

par Saïd Ahmiri pour Algérie Network/MecanoBlog

« A Beastly Century », un surnom, utilisé par la romancière britannique Margaret Drabble, qui sonne parfaitement à l’oreille pour décrire le XXe siècle. Il y a eu environ 231 millions de morts en 100 ans de guerres et conflits, selon l’étude de Milton Leitenberg de l’institut néerlandais de relations internationales Clingendael Institute. Une étude consacrée au nombre de morts provoquées par les guerres et les conflits durant le XXe siècle. [1]

 

« En cette époque décadente de marchandisation du monde où même la virginité d’une femme est monnayée sur Internet, la guerre est un marché bien trop juteux pour que le lobby des armes se remémore « A Beastly Century ». »

 

Un chiffre qui n’est pas incroyable, qui n’est pas mirobolant, qui n’est pas terrifiant non plus car, selon moi, aucun qualificatif ne permettrait de le définir. Toutefois, ce chiffre noir écrit en rouge sang devrait en toute logique interpeller les instances internationales. Ce chiffre devrait brûler les lèvres de tout militant du mouvement anti-guerre. Ce chiffre ne représente qu’un grain de poussière comparé à la somme de toutes les dépenses astronomiques dépensées par les États dans la course à l’armement, ajouté aux gains des marchands de mort et trafiquants d’armes.

Environ 231 millions d’êtres humains ont été tués à la suite d’une décision d’origine humaine. 4 millions de morts au Congo belge entre 1900 et 1908. Entre 13 et 15 millions de morts pour la Première Guerre Mondiale. La guerre civile en Russie de 1918 à 1922 a fait plus de 12,5 millions de victimes. La révolution mexicaine de 1909 à 1916 en a fait 1 million. Le génocide arménien de 1915 à 1916 a coûté la vie à 1,2 millions d’individus. La guerre civile en Espagne de 1936 à 1939 a fauché 600 000 âmes et la Seconde Guerre Mondiale a causé à elle seule entre 65 et 75 millions de morts.

Malgré toutes ces macabres tragédies provoquées, souvent calculées, par des hommes de pouvoir et à jamais gravées dans la mémoire de l’humanité, l’ensemble des guerres et des conflits qui ont éclaté après Hiroshima & Nagasaki, après ces jours les plus sombres de l’histoire des hommes, les 6 et 9 août 1945, ont encore entraîné le décès de plusieurs dizaines de millions d’êtres humains à travers le monde, et cela malgré la création de l’Organisation des Nations Unies. Un million de combattants communistes vietnamiens et 4 millions de civils ont été tués durant la guerre du Vietnam de 1959 à 1975. 46,5 millions de morts dans les différentes campagnes sous la dictature communiste chinoise de Mao Zedong entre 1949 et 1976. Un chiffre qui ne se résume pas à des guerres et des conflits sous Mao mais aussi à des choix politiques ayant provoqué la famine et une mauvaise gestion des soins de santé. 2 millions de morts dans la guerre civile du Nigéria-Biafra de 1969 à 1970. 1,5 millions pour l’indépendance du Bangladesh en 1971. Entre 1,5 et 2,5 millions de Cambodgiens ont été exterminés par les Khmers Rouges de Pol Pot entre 1975 et 1979. Entre 500 000 et 1,2 millions pendant la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988. 2 millions de morts au Soudan entre 1983 et 2000. 800 000 au Rwanda et 350 000 en Somalie parmi les 4 millions de personnes qui ont été tuées durant les seules guerres des années 1990. 80 % de ces 4 millions étaient des femmes et des enfants. La famine causée par les choix politiques de la Corée du Nord, pour la seconde moitié des années 1990, a fait entre 600 000 et 2,65 millions de morts. Entre 1970 et 2000, ce sont 400 000 Nord-coréens qui ont perdu la vie dans les goulags.

En observant comment la guerre contre le terrorisme a débuté suite aux attentats du 11 septembre 2001, il n’est pas impossible que le XXIe siècle soit tout aussi meurtrier que le précédent, si ce n’est pire. Il est impératif de mentionner et de constamment rappeler ces terribles chiffres afin de permettre aux gens de prendre pleinement conscience de l’aberration des guerres modernes. Demandez-vous quel est le rôle et l’influence de l’industrie de l’armement dans toutes ces guerres. En 1994, le président Bill Clinton reconnaissait que le trafic d’armes est un instrument essentiel des guerres proxy, ou guerres menées par des intermédiaires, comme un outil essentiel de la politique étrangère des États-Unis. [2]

En octobre 2006, selon une étude de la revue médicale britannique The Lancet, il a été estimé que les invasion et occupation américaines de l’Irak ont causé la mort de 655 000 irakiens, soit une moyenne de 448 décès par jour, près de 22 fois plus important que le nombre de 30 000 « plus ou moins » donné par le président George W. Bush lors d’une conférence une année plus tôt. [3] L’article établit que l’intervention américaine a tué plus de deux fois plus d’Irakiens en trois ans et demi que le régime de Saddam Hussein en 24 ans au pouvoir en se basant sur les estimations de Human Rights Watch dévoilant qu’entre 250 000 et 290 000 personnes sont décédées sous le gouvernement baasiste. Au mois de décembre 2006, 2978 soldats américains avaient perdu la vie depuis le début de la guerre d’Irak. Un chiffre officiel qui représente une moyenne de 2 soldats tués par jour. Un chiffre officiel qui a dépassé le nombre de victimes des attentats du 11 septembre 2001. Aujourd’hui, selon les chiffres du Projet Censuré [4], le bain de sang irakien, pour ne pas utiliser le terme complexe de génocide, estimé entre 1,2 et 1,3 millions de morts semble prédire que le XXIe siècle ne soit guère différent du précédent. Dans la guerre à l’énergie entre la Chine et les États-Unis, la guerre civile du Darfour, au Soudan, aurait fait 300 000 morts selon les estimations de l’ONU, 10 000 selon Khartoum, et plus de 2,7 millions de déplacés.

Marc Herold, professeur d’économie américain à l’Université du New Hampshire, pour dénombrer les premières victimes civiles de la guerre d’Afghanistan, s’est basé sur les rapports corroborés par des agences de secours, l’ONU, les témoignages, les chaînes de TV, les journaux et les agences de presse du monde entier et estime qu’il y a eu au moins 3767 civils tués par les bombes américaines rien qu’entre le 7 octobre 2001 et le 10 décembre 2001. Ce qui revient à 62 innocents tués par jour pendant deux mois [5]. Un chiffre non-officiel qui a également dépassé le nombre de victimes des attentats du 11 septembre 2001.

« Les journalistes ergotent sur le nombre de morts dues aux bombardements américains : “je suis sceptique” dit un journaliste de BBC World (25 octobre 2001) parlant de 15 morts civils afghans, “les Taliban ont tendance à embellir (sic) la réalité et on ne nous a pas montré les corps“. La même méfiance prévaut à TFI (infos de 20 heures du 6 novembre 2001), mais pour une raison diamétralement opposée : les Taliban “exhibent complaisamment” des cadavres d’enfants. Par contraste, on n’a pas contesté les chiffres des victimes des “Twin Towers” : on nous dit 5000, on répète 5000; on nous dit 6000, va pour 6000; on recompte, il y en a moins, qu’importe; et personne ne crie à l’intoxication ou à la désinformation. On n’a pas demandé à voir les corps. On n’a reproché aux Américains ni de les montrer, ni de ne pas les montrer. La différence tient en cette phrase répétée : “On ne peut pas faire confiance aux Taliban“, qui implique qu’on peut faire confiance aux Américains. Ce “double standard” dans le reportage, s’ajoutant au “double standard” dans la conduite de cette guerre, passe peut-être inaperçu ici, mais pas hors d’Europe et des USA, là où habitent la majorité des habitants de la planète. » Christine Delphy et Maya Surduts.

En 2002, 173 conflits politiques ont été identifiés d’après les analystes allemands du Heidelberger Institut für Internationale Konfliktforschung(HIIK). Des conflits politiques classés en fonction de leur intensité : 13 guerres (Angola, Burundi, Congo, Côte d’Ivoire, Libéria, Ouganda, Soudan, Colombie, Népal, Tchétchénie, Afghanistan (2) et Israël-Palestine) et 29 crises sévères donnant un total de 42 conflits ayant entrainé des morts. 42 crises légères ont présenté une violence occasionnelle et 131 avec un caractère non-violent divisés entre 52 manifestations conflictuelles et 79 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 4 : Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Haïti et Vénézuela. [6]

Le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), un autre préstigieux institut d’études stratégiques publiant diverses informations sur le développement de l’armement, les dépenses militaires, la production et le marché de l’armement, le désarmement, les conflits, la prévention des conflits et la sécurité, a révèlé que le total des dépenses militaires mondiales, pour l’année 2002, s’est élevé à 794 milliards de dollars, soit 2,5% du PIB mondial et 128 dollars par habitant sur Terre. La Chine, l’Inde et le Pakistan étaient respectivement les premier, deuxième et troisième importateurs d’armes. [7]

En 2003, 218 conflits politiques ont été observés par le HIIK : 14 guerres (Afrique Centrale, Burundi, Congo (2) Côte d’Ivoire, Libéria, Ouganda, Colombie (3), Indonésie et Irak (3)) et 21 crises sévères donnant un total de 35 conflits où l’usage des armes a été massivement employé. Il y a eu 45 crises légères avec une violence sporadique et 138 conflits non-violents divisés entre 63 manifestations conflictuelles et 75 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 7 : les Commores, Afrique Centrale, Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe, Guinée-Bissau, Bolivie et Géorgie. [8]

Le rapport du SIPRI pour l’année 2003 a indiqué que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 956 milliards, soit une hausse assez spectaculaire de 11 % par rapport à l’année 2002, en raison notamment du déclenchement de la guerre d’Irak et des interventions militaires en Afghanistan, toutes deux dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Un montant équivalant à 152 dollars par habitant sur terre, alors qu’à cette époque on approchait déjà du milliard de personnes menacées par la famine. Les dépenses militaires au Moyen-Orient ont augmenté d’au moins 10 %. En raison des frontières communes avec l’Irak agressé par la coalition américano-britannique, l’Iran et le Koweït ont augmenté leurs dépenses militaires respectivement de 25 % et 36 %. Pour la troisième année consécutive, la Russie était le principal exportateur d’armes devant les États-Unis. Pour la période 1999-2003, les cinq principaux importateurs étaient la Chine, la Grèce, l’Inde, la Turquie et le Royaume-Uni. [9]

En 2004, 230 conflits politiques ont été enregistrés par le HIIK : 3 guerres (Congo, Soudan et Irak) et 33 crises sévères faisant un total de 36 conflits ayant causé la mort de plusieurs personnes. 51 crises légères où l’usage de la force a été occasionel, et 143 conflits non-violents divisés entre 66 manifestations conflictuelles et 77 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 10 : Guinée, Guinée Equatoriale, Congo (2), Soudan (2), Nigeria, Ghana, Mauritanie (2). [10]

Pour la même année, le SIPRI a rapporté que le total des dépenses militaires mondiales s’était élevé à 1035 milliards de dollars, 2,6 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse de 8 % par rapport à l’année 2003. Entre 1995 et 2004, les dépenses militaires mondiales ont progressé de 23 %. Un montant équivalant à 162 dollars par habitant sur terre. Depuis 2000, la Russie était le principal exportateur d’armes devant les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La Chine et l’Inde étaient à nouveau les deux principaux importateurs d’armes conventionnelles. [11]

En 2005, 249 conflits politiques ont été analysés par le HIIK : 2 guerres (Soudan et Irak) et 22 crises sévères faisant un total de 24 conflits où il y a eu des violences massives. 74 conflits avec des violences sporadiques et 151 conflits non-violents divisés entre 86 manifestations hostiles et 65 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 3 : Mauritanie, Népal et Kyrgyzstan. La France faisait l’objet de deux analyses consacrées aux violences en Corse et dans les banlieues. [12]

Le SIPRI nous a appris que le total des dépenses militaires mondiales en 2005 s’est élevé à 1118 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse de 3,4 % par rapport à l’année 2004. 48 % de ces dépenses ne concernait que les États-Unis, soit près de 1800 dollars par citoyen américain ou 172 dollars par habitant sur terre.[13]

En 2006, 278 conflits politiques ont été examinés par le HIIK : 6 guerres (Somalie, Soudan, Sri Lanka, Afghanistan, Irak et Israël-Liban) et 29 crises sévères donnant un total de 35 conflits avec une intense violence massive et de nombreuses pertes humaines, 83 conflits dans lesquels la violence a été utilisée de façon occasionnelle, et 160 conflits divisés entre 100 manifestations conflictuelles et 60 conflits latents. Le nombre de coups d’État était de 2 : Thaïlande et les îles Fidji. [14]

En 2006, le rapport du SIPRI révèlait que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 1204 milliards de dollars, 2,5 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse de 3,5 % par rapport à l’année 2005. Depuis 1997, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 37 % ! À eux seuls, les États-Unis ont déboursé 528,7 milliards, soit 46 % des dépenses militaires de la planète, précisément 1756 dollars par citoyen américain. Les dépenses militaires en Europe orientale ont augmenté de 12 % en un an, la plus grande augmentation toutes régions confondues. Alors que les livraisons d’armes vers l’Iran, en provenance principalement de la Russie, ont énormément attiré l’attention des médias spécialisés, les livraisons des États-Unis vers Israël, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis étaient largement supérieures. Dépassant enfin la Russie, les États-Unis étaient le premier exportateur d’armes puis venaient l’Allemagne en troisième position, suivie de la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Italie, la Chine, la Suède et Israël. La Chine, l’Inde, la Grèce, les Emirats Arabes Unis, la Corée du Sud, l’Australie, Israël, l’Egypte, la Turquie et l’Iran étaient les dix principaux importateurs d’armes. [15]

En 2007, 344 conflits politiques ont été constatés par le HIIK : 6 guerres (Somalie, Soudan, Pakistan, Sri Lanka, Afghanistan et Irak) et 26 crises sévères faisant un total de 32 conflits très violents ayant causé des pertes humaines et militaires, 107 crises légères avec usage occasionnel de la violence et 198 conflits considérés non-violents divisés entre 126 manifestations conflictuelles et 79 conflits latents. Il n’y a eu qu’un seul coup d’État, aux Philippines. [16]

Le rapport du SIPRI nous révèle que le total des dépenses militaires mondiales en 2007 s’est élevé à 1339 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse importante de 6 % par rapport à l’année 2006. Un montant équivalant à environ 202 dollars par habitant sur Terre. Un chiffre qui a atteint un niveau supérieur à celui connu lors de la Seconde Guerre Mondiale. Sur la période 1998-2007, les dépenses militaires de l’Amérique du Nord ont progressé de 65 %, du Moyen-Orient de 62 %, de l’Asie du Sud de 57 %, alors que l’Afrique et l’Asie du Sud-Est atteignent chacune 51 %. C’est en Europe occidentale où l’évolution des dépenses militaires a été la plus faible avec seulement 6 % alors que, sur la même période 1998-2007, les dépenses d’Europe orientale ont massivement augmenté de plus de 162 % ! L’Asie, l’Europe et le Moyen-Orient restent les principales régions destinataires pour la période 2003-2007. Les principaux exportateurs d’armes étaient, comme d’habitude, les États-Unis suivis de la Russie, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. [17]

En 2008, 345 conflits politiques ont eu lieu selon le HIIK : 9 guerres (Géorgie, Somalie, Soudan, Tchad, Sri Lanka, Pakistan, Afghanistan, Irak et Turquie) et 30 crises sévères donnant un total de 39 conflits avec usage massive de la violence, 95 crises légères avec une faible intensité de la violence et 221 conflits non-violents divisés entre 129 manifestations conflictuelles et 82 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 3 : Mauritanie, Guinée-Bissau et Turquie. [18]

Le rapport du SIPRI de 2008 a établi que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 1464 milliards de dollars, 2,4 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse plus légère de 4 % par rapport à l’année 2007. Un montant équivalant à 217 dollars par terrien. 41,5 % de ce montant rien pour les États-Unis, soit plus que les 14 autres principaux pays réunis ! Toujours aux Etats-Unis, le budget à la défense a augmenté de 67 % depuis 1999. Par région sur la période 1999-2008, les dépenses ont augmenté partout sur le globe, en Afrique du Nord de 94 %, en Afrique subsaharienne de 19 %, en Amérique du Nord de 66 %, en Amérique centrale de 21 %, en Amérique du Sud de 50 %, en Asie méridionale de 41 %, en Asie orientale de 56 %, en Océanie de 36 %, au Moyen-Orient de 56 %, en Europe occidentale d’un petit 5 % et enfin, en Europe orientale de 174 % ! [19]

En 2009, 365 conflits politiques ont été mentionnés dans le dernier baromètre annuel des conflits publié par le HIIK : 7 guerres (Afghanistan, Pakistan, Israël-Palestine, Yémen, Sri Lanka et Somalie) et 24 crises sévères donnant un total de 31 conflits hyper-violents entrainant la mort de civils et militaires. 121 crises légères avec des incidents violents et 222 conflits non-violents divisés entre 114 manifestations conflictuelles et 108 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 6 : Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar, Togo, Ethiopie et Bolivie. Malgré le caractère des événements, le coup d’État au Honduras n’a pas été pris en compte par les analystes allemands. [20]

Dans son dernier rapport également, le SIPRI révèle que le total des dépenses militaires mondiales pour l’année 2009 s’est élevé à 1531 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse de 5,9 % par rapport à l’année 2008 et une augmentation significative de 49 % depuis 2000. Les Etats-Unis, avec une augmentation de 47 milliards de dollars par rapport au budget de 2008, ont représenté 54 % de l’augmentation des dépenses militaires mondiales. Ne disposant pas de chiffres officiels pour la Chine, le SIPRI avance une estimation de 100 milliards de dollars. Quant à la France, elle se positionne troisième de ce classement avec 63,9 milliards de dollars. [21]

Au total, de 2002 à 2009, ce sont 9541 milliards de dollars qui ont été dépensés dans le course à la mort et la destruction. Un montant qui ne tient évidemment pas compte des caisses noires « officiellement inexistantes », et qui ne concerne pas non plus les armes biologiques, chimiques et nucléaires mais uniquement les armes conventionnelles.

En 2002, le SIPRI annonçait déjà une hausse jusqu’à 2009, la guerre contre le terrorisme expliquant entre autre cette tendance à la hausse. Tout comme les conflits ont augmenté dans le monde depuis 2002, les dépenses mondiales ont explosé depuis 2002. Cependant, il importe de préciser que l’augmentation des conflits n’est pas une conséquence directe de la hausse des dépenses militaires, et vice versa. Il est très difficile de retracer l’origine des armes utilisées dans certaines zones de conflit, comme en Afrique. Toutefois, personne n’ignore quels sont les pays d’origine de ces armes qui se retrouvent un jour ou l’autre sur le marché noir. De même qu’il faut signaler que les marchands d’armes n’équipent pas que des nations embourbées dans des guerres mais de nombreux pays tels que le Brésil, la Chine, l’Inde et le Vénézuela équipent ou modernisent leurs forces armées en prévention à la sécurité de leurs ressources naturelles pouvant attiser la convoitise des puissances en mal de matières premières.

Selon le rapport d’étude « Guerre et paix au XXIe siècle » menée par le professeur Andrew Mack du Human Security Center et financée par le Canada, le Royaume-Uni, la Suède, la Norvège et la Suisse, le nombre de conflits armés a diminué de 40 % depuis 1992. Malgré le massacre de Srébenica en Bosnie et le génocide du Rwanda, le nombre de génocides et autres massacres d’ampleur a chuté de 80 % entre 1988 et 2001. En 1950, une guerre faisait en moyenne 38 000 morts, contre 600 morts en 2002. Le correspondant Philippe Bolopion du journal Le Monde écrivait en octobre 2005, « cette tendance forte, décrite en préambule du rapport par l’archevêque Desmond Tutu comme un « rare message d’espoir », renverse un demi-siècle d’augmentation du nombre des conflits armés et de leur cortège de violence, dans le sillage de la Seconde Guerre Mondiale. »

En effet, les guerres modernes sont pour la majorité des cas devenues des guerres asymétriques. C’est à dire que la guerre confronte l’armée d’un État à des combattants dotés d’une capacité matérielle réduite, privilégiant des formes de combat insurrectionnelles et utilisant les points faibles de l’adversaire pour atteindre leur but. Ceci est une raison qui explique la diminution du nombre de morts. « Nous ne sommes plus dans le cas d’énormes guerres avec d’énormes armées, d’importants engagements et des armes conventionnelles lourdes », a déclaré Andrew Mack. « Les guerres d’aujourd’hui sont des combats de faible intensité à l’arme légère, de petites armes dans des pays très pauvres. Ils sont souvent extrêmement brutaux mais ils ne tuent pas beaucoup de gens », a rajouté le professeur lors d’une conférence de presse en 2005.

Bien que le nombre de morts dans un conflit armé à fortement baissé, les armes font de nombreux morts dans les zones hors-conflits comme le milieu urbain. Aux Etats-Unis, il y a 30 000 morts par arme à feu chaque année, soit presque autant que le nombre moyen de morts d’un conflit armée dans les années 1950. Pour l’année 2003, les Etats-Unis ont recensé 30 242 victimes, soit 83 par jour, répartis comme suit : 17 108 suicides, 11 829 homicides et 762 tirs non-intentionnels ou accidentels. Il y a douze fois plus d’homicides par arme à feu aux Etats-Unis qu’en Europe. En 2002 par exemple, aux Etats-Unis il y a eu 10 801 homicides pour 275 millions d’habitants tandis que l’Union européenne a compté 1260 homicides pour 376 millions d’habitants.

S’il y a bien deux industries qui ne connaîtront jamais la crise, ce sont ceux de l’armement et des pompes funèbres. En cette époque décadente de marchandisation du monde où même la virginité d’une femme est monnayée sur Internet, la guerre est un marché bien trop juteux pour que le lobby des armes se remémore « A Beastly Century ». Aux chiottes l’ethique ! Après tout, la valeur d’une vie humaine n’est qu’une statistique. Tous ces chiffres mentionnés sont affolants. Politiquement très sensibles pour des raisons évidentes, quoi de plus normal que de ne pas voir de compteur de morts placé dans un lieu publique comme il existe un compteur de la dette publique états-unienne installé au 1133 Sixth Avenue, près de Times Square à New-York. L’argent d’abord.

Saïd Ahmiri

Notes

[1] : http://www.clingendael.nl/publications/2006/20060800_cdsp_occ_leitenberg.pdf

[2] : http://pedagogie.ac-montpellier.fr/hist_geo/defense/pdf/cercle/trafics.pdf

[3] : http://www.wsws.org/francais/News/2006/octobre06/131006_irak.shtml

[4] : http://www.voltairenet.org/article163975.html

[5] : http://www.rawa.org/civilian_fr.htm

[6] : Conflict Barometer 2002 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer_2002.pdf

[7] : SIPRI Yearbook 2003 http://www.sipri.org/yearbook/2003/files/SIPRIYB03miniFR.pdf

[8] : Conflict Barometer 2003 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer_2003.pdf

[9] : SIPRI Yearbook 2004 http://www.sipri.org/yearbook/2004/files/SIPRIYB04miniFR.pdf

[10] : Conflict Barometer 2004 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer_2004.pdf

[11] : SIPRI Yearbook 2005 http://www.sipri.org/yearbook/2005/files/mini/SIPRIYB05miniFR.pdf

[12] : Conflict Barometer 2005 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer_2005.pdf

[13] : SIPRI Yearbook 2006 http://www.sipri.org/yearbook/2006/files/mini/yb06minifr.pdf

[14] : Conflict Barometer 2006 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer_2006.pdf

[15] : SIPRI Yearbook 2007 http://www.sipri.org/yearbook/2007/files/mini/yb07minifr.pdf

[16] : Conflict Barometer 2007 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer_2006.pdf

[17] : SIPRI Yearbook 2008 http://www.sipri.org/yearbook/2008/files/SIPRIYB08summaryFR.pdf

[18] : Conflict Barometer 2008 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer_2008.pdf

[19] : SIPRI Yearbook 2009 http://www.iris-france.org/docs/kfm_docs/docs/2010-03-sipri-yb-summary-fr.pdf

[20] : Conflict Barometer 2009 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer_2009.pdf

[21] : http://www.sipri.org/media/pressreleases/pressreleasetranslations/yearbooklaunchFRE

 

Sur le même blog dans un bon équilibre, des textes toujours intelligents, souvent poétiques et une solide dose d'humour qui permet de garder un peu de distance avec la dure réalité de certains faits évoqués, et ce qui ne gâte rien de magnifiques photos aussi   :

Facisme

BAH!…

Cat Stevens – Sad Lisa

AU CACHOT

Les flatulences des dinosaures…

Annuler les dettes illégitimes, créer une société post-extractiviste

Rukia

Ce serait plus simple que vous alliez voir vous même parce que je pourrais passer la journée à remonter tout le bog vu qu'il n'y a que de la bonne qualité, bonne qualité d'info, de textes, de poèmes, bonne qualité de photos...

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 13:34

 

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[Révolution égyptienne] « Comment se concentrer sur l’élection si on doit faire sortir nos camarades de prison ? »

Égypte…

20 morts en 3 jours, et on a vu un mélange bizarre, djihadistes armés, jeunes manifestants, forces « de gauche » et autres personnes, se castagner avec les flics et leurs nervis, devant le ministère de la Défense. Ils continuent, depuis trois nuits au Caire c’est le bordel le plus total.

Les Salafistes ne savent plus quoi faire, ils cherchent la future « longue barbe ». Hazem Abou Ismail, leur grand chef, vient de se faire coffrer pour incitation à l’émeute. Ses partisans partent en manif avec plein d’autres, et s’y font, malgré tout, c’est tout de même heureux, péter la gueule.

Le Caire est un joyeux, sinon tragique, foutoir, Assouan idem, pas de nouvelle de la Haute Égypte, Assiout est abonnée Salafiste, et Alexandrie, Ô misère est un énième fief de barbus, l’ordre y rêgne… l’ordre islamique… joie… !

En Égypte on vote le  23 mai, ça va aussi être joie… c’est juste le premier tour… pour vous donner une idée…

Mailing – 7 mai 2012



L’armée égyptienne durcit la répression des manifestants

Plus de 300 personnes ont été arrêtées, un couvre-feu est décrété. Les protestataires parlent de « piège ».

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« Ils ont ramassé à la pelle. Depuis la chute de Moubarak, c’est la première fois que l’on assiste à une telle vague d’arrestations » en Égypte, soupire Ramy, un activiste. Vendredi, quelque 3000 révolutionnaires et salafistes ont bravé la menace du Conseil suprême des forces armées (CSFA) en marchant sur le ministère de la Défense, symbole du pouvoir militaire, auquel personne n’avait osé s’attaquer jusqu’à la semaine dernière. Ils dénonçaient une tentative de manipulation de l’élection présidentielle des 23 et 24 mai prochain. La riposte de l’armée a été cinglante, faisant au moins un mort et plus de 300 blessés côté manifestants. Un soldat a également succombé à ses blessures.

Traque dans les mosquées et les hôpitaux

Dans la foulée, les militaires ont procédé à de multiples arrestations, attrapant dans un premier temps les contestataires à l’aveuglette sur le champ de bataille, puis les traquant dans les mosquées, transformées en base arrière de la révolte, et jusque dans les hôpitaux environnants.

Depuis, un collectif d’avocats a publié une liste de plus de 310 noms de suspects arrêtés, élaborée à partir de documents émanant du procureur militaire. Parmi eux, figurent bon nombre d’activistes et une dizaine de journalistes. Placés en détention provisoire pour 15 jours, tous sont interrogés par la justice militaire. Ils sont poursuivis pour violences à l’encontre des soldats, rassemblement illégal sur une zone militaire et dégradation de biens publics. Dans ce pays où la moindre critique à l’encontre de l’armée est passible d’emprisonnement, ils risquent gros. « Ça peut aller de un à sept ans de prison. Ceux qui sont accusés d’homicide de soldat risquent la peine maximale », précise Heba Morayef, responsable de Human Rights Watch en Égypte. Au moins quinze femmes, présentes parmi les manifestants, ont été relâchées par l’armée après une garde à vue de plus de 24 heures.

Naïveté

« Ils nous ont tendu un piège, on est tombés dedans ! C’est une énorme erreur de notre part », peste Ramy, qui voit dans les affrontements de la semaine dernière une machination montée de toutes pièces par le CSFA. Plusieurs observateurs ont rapporté des faits étranges, qui viennent alimenter cette théorie du complot. Certains salafistes, qui occupaient les abords du ministère de la Défense depuis une semaine pour dénoncer l’éviction de leur candidat à la présidentielle, Hazem Abou Ismaïl, étaient munis d’armes blanches, parfois d’armes à feu. Lorsque de premières échauffourées ont éclaté avec les habitants du quartier, connus pour être pro-armée, ils n’ont pas hésité à en faire usage. « Si vous ne pouvez pas empêcher un groupe de salafistes rétrogrades de tirer sur les habitants, et bien, il faut se désolidariser et partir ! », s’agace le célèbre activiste Sandmonkey, critiquant sur son blog la naïveté des révolutionnaires, qui ont rejoint le sit-in contre l’armée sans trop savoir, selon lui, qui menait cette occupation ni quelles en étaient les revendications.

« Il y avait des infiltrés, c’est certain. Mais qui ? Combien ? On ne sait pas », s’interroge Heba Morayef. Pour Ramy, le résultat est le même. « À trois semaines de la présidentielle, les militaires montrent aux citoyens que le pays a besoin d’un homme fort pour ne pas sombrer dans le chaos. En même temps, ils nous neutralisent. Comment se concentrer sur l’élection si on doit faire sortir nos camarades de prison ? »

Leur presse (Marion Guénard, LeFigaro.fr, 6 mai 2012)

 

[Le Caire] « Poursuite des méthodes de nettoyage et de mort que le Conseil suprême des forces armées utilise pour réprimer la révolution » (2)

Égypte : deux morts et 130 blessés dans les heurts entre l’armée et des manifestants au Caire

Deux personnes ont été tuées et au moins 130 autres blessées vendredi dans les affrontements entre manifestants hostiles au pouvoir militaire et soldats des forces anti-émeutes au Caire, a-t-on appris de sources hospitalières.

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Ces affrontements ont eu lieu dans le quartier d’Abbassiya, près du ministère de la Défense, faisant encore monter la tension à l’approche de l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu à la fin du mois.

Des responsables de l’hôpital universitaire Al-Zahra ont déclaré avoir reçu les corps de deux personnes tuées dans les affrontements. Des médecins sur place ont dit que les deux personnes avaient été tuées par des tirs.

« Nous avons reçu 130 personnes qui ont été blessées dans les affrontements d’Abbassiya », a déclaré pour sa part Hicham Adel, directeur adjoint de l’hôpital Ain Shams, dans des propos rapporté par l’agence officielle Mena.

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Les manifestants ont échangé des jets de pierres avec les forces anti-émeutes de l’armée, qui ont aussi utilisé un canon à eau, des gaz lacrymogènes et chargé la foule à plusieurs reprises.

Les affrontements se sont transformés en courses-poursuites avec des véhicules militaires dans de nombreuses rues du quartier d’Abbassiya, à proximité du ministère, où des tirs nourris ont été entendus au milieu de scènes de chaos.

Les services de sécurité ont assuré qu’il s’agissait de tirs de semonce pour tenter de disperser la foule.

Malgré une relative accalmie en fin d’après-midi, les affrontements ont repris en intensité en début de soirée.

Un couvre-feu sera imposé à partir de 23h00 locales (21H00 GMT) vendredi jusqu’à samedi matin dans le secteur du ministère, a déclaré le général Moukhtar al-Moulla, membre du Conseil suprême des forces armées (CSFA), dans une allocution télévisée.

Leur presse (Al-Oufok avec les agences, 4 mai 2012)


Égypte : 179 personnes en détention après les violences du Caire

Le parquet militaire égyptien a placé 179 personnes en détention préventive pour 15 jours à la suite des affrontements meurtriers entre manifestants et soldats vendredi près du ministère de la Défense au Caire, a-t-on appris samedi de source militaire.

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Après l’arrestation de 320 personnes, le parquet de la justice militaire « a décidé de maintenir 179 personnes, dont treize femmes, en détention pour 15 jours en attendant les résultats de l’enquête », a indiqué cette source à l’AFP.

Après cinq heures d’interrogatoires dans la nuit, les détenus ont été accusés d’agressions contre des soldats et officiers de l’armée, de rassemblement dans une zone militaire et d’entrave au travail des forces armées, selon la même source. Ils ont tous rejeté les accusations.

Le calme est retourné samedi dans le secteur du ministère de la Défense au Caire, où un couvre-feu nocturne a été imposé après des affrontements entre manifestants et militaires qui ont fait deux morts, dont un soldat, et près de 300 blessés. Le chef du pouvoir militaire, le maréchal Hussein Tantaoui, a assisté aux obsèques du soldat, donnant une solennité particulière à la cérémonie. À la tête du Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays depuis la chute de Hosni Moubarak, le maréchal Tantaoui est le chef d’État de fait du pays.

Les manifestants protestaient contre le pouvoir militaire en place qu’ils accusent de chercher à influencer l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai.

Leur presse (Agence Faut Payer, 5 mai 2012)

 

Source : juralib

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 13:20

 

 

Acharnement psychiatrique sur une camarade



Depuis ven­dredi 20 avril Christine est inter­née de force au centre hos­pi­ta­lier Le Valmont (Montéleger), près de Valence. Elle est depuis lors à l’iso­le­ment et doit très cer­tai­ne­ment y être main­te­nue à l’appui et/ou au chan­tage de métho­des des­truc­tri­ces (cami­so­les phy­si­que et chi­mi­que). Après une semaine sans aucun contact avec l’exté­rieur, elle n’a tou­jours droit à aucune visite.

Vendredi matin Christine avait rendez-vous au Valmont dans le cadre d’une conci­lia­tion où elle vou­lait contes­ter le bien fondé d’une Hospitalisation sans Consentement qu’elle avait subit au mois de novem­bre der­nier dans ce même établissement.

En arri­vant sur place, témoin d’une ges­tion mus­clée d’un patient, elle est inter­ve­nue jugeant la situa­tion into­lé­ra­ble. Ni une ni deux, c’est elle qui se retrouve maî­tri­sée à son tour. Sur l’avis d’un méde­cin elle est alors elle même inter­née sous ADRE (Admission sur Décision d’un Représentant de l’Etat, mesure d’hos­pi­ta­li­sa­tion sans consen­te­ment rem­pla­çant les ancien­nes Hospitalisations d’Office depuis la réforme sur la psy­chia­trie d’Août 2011).

Christine n’en est mal­heu­reu­se­ment pas à son pre­mier inter­ne­ment sans consen­te­ment. Nombreuses insou­mis­sions à diver­ses auto­ri­tés publi­ques l’y ont déjà mené (ce qui fut le cas en novem­bre). A chaque fois la réponse des auto­ri­tés est la même, une psy­chia­tri­sa­tion de sa contes­ta­tion. Et ce pro­ces­sus devient un engre­nage infer­nal au-delà duquel il devient dif­fi­cile de sortir sans cour­ber l’échine. La volonté affi­chée est claire : briser toute vel­léité pro­tes­ta­taire. Plus géné­ra­le­ment, la psy­chia­tri­sa­tion devient un des modes de ges­tion de la contes­ta­tion sociale et la réforme sur la psy­chia­trie de l’été der­nier ne fait que faci­li­ter ces métho­des.

L’auto­rité médi­cale du Valmont, avec l’appui de la pré­fec­ture de la Drôme, semble vou­loir main­te­nir Christine dans ces condi­tions jusqu’à venir à bout de sa résis­tance. La mesure d’inter­ne­ment forcé n’étant tou­jours pas levée, Christine sera pré­sen­tée devant un Juge de la Détention et des Libertés (JLD) jeudi 3 mai à 11h au tri­bu­nal de Valence. Celui-ci devra sta­tuer sur le main­tien ou non de son hos­pi­ta­li­sa­tion.

Exigeons la libé­ra­tion immé­diate de notre cama­rade.

 

3 compléments d'info :

 par legitimerevolte

Suite à l’internement d’un berger et d’un écologiste, nous avons créé un groupe de solidarité pour aider unir nos forces et dénoncer ces violences.

Comité contre l’utilisation politique de la psychiatrie.
L’adresse mail est
hospitalisationspolitique@gmx.fr

Téléphone : 09.50.63.55.13

Nous sommes en réseau, avec la Ligue des Droits de l’ Homme, le CRPA, le Syndicat de la magistrature, des avocats

A bientôt
L’union fait la force

par armando84

Contre la psychiatrisation de la révolte
Rassemblement vendredi 11 mai à 9h30 au tribunal de Valence

 


Pour plus d’infos sur le début de la procédure voir sur :
http://rebellyon.info/Acharnement-psychiatrique-sur-une.html

Christine a été présenté jeudi matin (03/05/12) devant la JLD (Juge de la
détention et des libertés) au tribunal de Valence. Ce dernier devait
statuer sur son maintien ou non en Hospitalisation sans Consentement (1).
Sur la base des éléments avancés par son avocate, le JLD a alors décidé de
faire établir une contre-expertise médicale afin de réexaminer le dossier
lors d’une prochaine audience, le vendredi 11 mai à 10h.

Quelques personnes étaient présentes pour témoigner leur soutien à
Christine mais se sont vu refuser l’accès à la salle d’audience par le
juge, qui a d’abord prétexter que ce type d’audiences n’étaient jamais
publiques. Puis se reprenant ensuite en arguant que l’audience ne pouvait
être publique afin de ne pas « porter atteinte à l’intimité de la vie
privé » de Christine (2).
Tout comme la mesure d’isolement interdisant les visites à Christine,
cette pratique confirme la volonté de maintenir une chape de plomb sur ce
type de procédure.

Christine reste donc maintenu au Valmont en Hospitalisation sans
Consentement.  Cela fait maintenant deux semaines qu’elle est à l’isolement
et les médecins ne semblent pas vouloir revenir sur cette décision.
L’isolement consiste en une suppression de tout contact avec l’extérieur
(visites, même de sa famille, radio, livres, téléphone...) seul le
courrier lui est actuellement autorisé est peut être à tout instant
supprimé par décision administrative ou médicale.
Étant son seul contact avec l’extérieur n’hésitons pas à lui écrire à
cette adresse :

Christine RIBAILLIY,
Centre Hospitalier LE VALMONT
Pavillon de la Tour
26760 MONTELEGER

L’audience du JLD sera décisive sur la suite de son hospitalisation. Si
elle est maintenue, l’examen de son bien fondé par le JLD ne se fera alors
plus que tous les 6 mois. Laissant entre temps les médecins psychiatres
les seuls à même de décider de la suite de la procédure.

Soyons donc nombreux ce jour là pour manifester notre soutien à Christine
face à cette situation intolérable et pour demander sa libération
immédiate.

RDV vendredi 11 mai à 9h30 devant le Tribunal de Valence.

 

Sources : Acharnement psychiatrique sur une camarade

                 juralib

 

(1) La mesure exacte d’hopitalisation sans consentenment est une ASPDRE (
Admission en Soins Psychiatriques à la Demande d’un Représentant de
l’Etat).

(2)L’art L3211-12-2 du code de santé publique prévoit que ces audiences
doivent normalement être publiques, mais il permet surtout sous prétexte
« d’atteinte à l’intimité de la vie privé » ou de risques « de désordres
de nature à troubler la sérénité de la justice » qu’elles se tiennent à
huis clos. Tout comme de la même manière l’autorité médicale s’évite tout
regard extérieur sur ces exactions sur le prétexte du respect du secret
médical

 

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 01:34

 

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Sarkozy veut faciliter le tir aux loups
JNE (Journalistes-Écrivains pour la Nature et l’Écologie)    


Alors que les Français ont les yeux rivés sur l’élection présidentielle, le ministère de l’Écologie propose à la consultation du public deux projets d’arrêtés relatifs à la destruction des loups. Les (JNE) suivant les débats de la SNB s’interrogent sur cette position et sur la discrétion qui l’entoure.

Si ces projets d’arrêtés sont adoptés, la réglementation sur les tirs de loups s’en trouvera « assouplie ». On pourra tuer 11 loups en 2012-2013, au lieu de 6 jusqu’à maintenant, alors même que le braconnage et les accidents routiers font vraisemblablement monter ces chiffres officiels au double, sinon plus. De surcroît, tous les départements sont concernés par l’abattage des loups et les autorisations de tirs seront facilitées pour un plus grand nombre d’entre eux. Enfin, il sera désormais possible de pratiquer des tirs dits de défense contre ces prédateurs pour des troupeaux situés à proximité de ceux qui ont subi une attaque, donc pour des troupeaux qui n’ont eux-mêmes pas été menacés...
Pour l’association des Journalistes-Écrivains pour la Nature et l’Écologie (JNE), qui suit les débats du comité de révision de la SNB depuis 2010, ces propositions réduisent à néant l’ambition affichée de cette initiative, qui est de mieux préserver la biodiversité.
Des discussions ont été menées pendant des mois pour élaborer un texte et un guide d’actions censés encadrer la politique de protection de la nature des prochaines années... Parallèlement, le ministère de l’Écologie, qui conduit ces débats, organise la destruction du loup, espèce protégée en Europe ! Les JNE soulignent l’incohérence d’une telle démarche.
Pourquoi se préoccuper de l’avenir de quelques loups ? Parce que le loup est le symbole d’une nature sauvage, authentique et préservée. Parce que sa présence en France est voulue par une majorité de citoyens, et qu’elle témoigne de la bonne santé de nos montagnes. En effet, ce grand prédateur se nourrit surtout de chevreuils et d’autres ongulés, dont il régule naturellement les populations. Certes, il lui arrive de manger des brebis, mais des lois et des aides financières existent déjà pour épauler les éleveurs afin qu’ils protègent leurs troupeaux. Au nom de l’intérêt commun, ces lois doivent être respectées. De plus, les tirs de loups n’ont jamais prouvé leur efficacité, car ils dispersent les meutes.
La consultation publique sur les deux projets d’arrêté du ministère de l’Ecologie est ouverte jusqu’au 7 mai. Les citoyens peuvent en principe donner leur avis sur le site ci-dessous, mais celui-ci est régulièrement indisponible. Bug technique ou déficit de démocratie ? Le fait est que dans cette affaire, l’information a tendance à être particulièrement discrète...

Le 7 mai, le futur Président de la République sera élu. Beaucoup de Français espèrent qu’il réussira à sortir le pays de la crise. Puisse-t-il comprendre que cette crise n’est pas seulement économique et sociale, mais qu’elle est aussi écologique.


Source : Communiqué de presse des JNE
Photo : ecole les marais
Lire aussi : Un loup tué en Isère




Reporterre

Humeurs de Marissé

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 09:55

 

La Machine de Guerre étasunienne use de plus en plus de drones et autres robots machines, mais cela ne l'empêche pas de transformer ses soldats en machines à tuer  avec pour conséquence leur destruction psychcique et les funestes délires qui en découlent. Si la machine de propagande à été mise en place pour éviter un "nouveau Vietnam" comme levée du peuple contre le sort des soldats, des enfants du pays, si tout est fait pour donner l'impression que faire la guerre dans l'armée US est une sorte de partie de plaisir, un jeu vidéo "en vrai", la réalité est bien différente.

Et lorsque même des services officiels de la médecine de l'armée essayent de pousser un peu plus loin les investigations, des incidents se produisent qui ymettent un terme. Rien n'a changé cependant, des dizaine de milliers voir des centaines de milliers de vétérans qui appellent à l'aide et ne reçoivent que des fins de non recevoir. Vétérans contaminés par les susbstances radioactives qui s'entendent dire que c'est psychologique, tout ça, vétérans qui demandent justement une aide psychologique et ne voient rien venir....

De la chair à canon, ni plus ni moins que tous les ploucs de l'histoire. des petits gars volontairement transformés en psychopathes pour les besoins de l'Empire... un parmi d'autres des crimes contre l'humanité dont se rend coupable une oligarchie néfaste qui perverti l'humain pour les besoin de sa cause, celle de la domination et du contrôle, celle de l'appropriation de la planète et de ses habitants.Il estcriminel de conditionner des humains à se comporter en machine tueuse.

Il est plus que temps de changer les règles du jeu !

 


 

AFGHANISTAN : Le massacre de dix-sept enfants et la diversion d'Obama


 
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Le massacre de dix sept citoyens Afghans le 11 mars dernier, incluant au moins neuf enfants et quatre femmes, soulève beaucoup de questions fondamentales sur la nature d'une guerre coloniale, les pratiques d'une armée coloniale engagée dans une occupation prolongée (onze ans) et le caractère d'un empire qui augmente considérablement la prise de mesures arbitraires et dictatoriales pour s'assurer la complaisance de l'opinion publique et supprimer tout désaccord.

Après le froid et sanglant massacre de dix sept villageois afghans dans la province de Kandahar, l'armée US et le très complice régime d'Obama ont conçu une opération de désinformation élaborée, exposant l'Administration à des charges de conspiration pour avoir dissimuler des faits essentiels, falsifiant les données et entravant la justice. Tous sont passibles d'accusations criminelles et de poursuites judiciaires selon la procédure qui vise les hauts-fonctionnaires US (l'Impeachment).

Ce massacre n'est qu'un parmi plusieurs centaines d'autres commis par les forces armées US selon le président afghan Hamid Karzaï. Cela pourrait ruiner la présidence Obama, un procès contre lui pourrait être intenté pour entrave à la justice et il pourrait même être envoyé en prison pour crimes de guerre.

Les mensonges délibérés d'Obama à propos des « évènements » concernant le massacre et la responsabilité fondamentale de l'état major pour les crimes commis par leurs troupes soulignent l'échec de l'occupation de l'Afghanistan, la pièce maîtresse de la politique guerrière d’Obama. Le président US a personnellement joué un rôle dans la dissimulation de cette affaire. D'un point de vue politique, la charge de conspiration contre l’exécutif a des implications plus profondes et plus sauvages que le massacre lui-même, si horrible soit-il.

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Le massacre, la version officielle (1ère du nom) et la dissimulation

Selon commandement militaire US en Afghanistan et le régime d'Obama, le 11 mars 2012, à 3 heures du matin, un « soldat dérangé » est sorti d'une base spéciale dans la province rurale de Kandahar et, sans ordre de son commandement, est entré dans deux villages séparés de 3,2 kilomètres, a ouvert le feu et tué dix-sept civils non-armés, pour la plupart des femmes et des enfants, et blessé un nombre non-communiqué de villageois ; puis il a arrosé leurs corps avec de l'essence, y a mis le feu pour ensuite retourner à la base militaire afin de se rendre à ses supérieurs.

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Cette « reddition », clame le Pentagone, a été enregistrée sur une vidéo et pas moins que le Président Barack Obama a attesté de l'authenticité de cette preuve concluante pour l'histoire de ce soldat dérangé et tueur de foules. Le commandement militaire a rapidement expédié le meurtrier sans nom hors d'Afghanistan, l'a incarcéré dans la prison de très haute sécurité de Fort Leavenworth, Kansas, et l'a identifié seulement après comme un homme de trente-huit ans, ayant reçu plusieurs décorations au cours de ses onze années de bons et loyaux services : le Sergent Robert Bales.

Les États-Unis ont repoussé toutes les tentatives du président afghan, du chef de l'armée afghane et des membres du Parlement qui voulaient interroger le Sgt Bales afin d'avoir son témoignage et de l'emmener devant un tribunal afghan.

Selon une enquête parlementaire afghane indépendante menée par Sayed Ishaq Gillami, et les enquêtes initiales du Général Sher Mohammed Karimi de l'armée afghane, qui ont interrogé les habitants des deux villages, il y a de singulières contradictions dans la version officielle défendue par l'armée US et le président Obama. Des témoins oculaires ont soutenu que plus de vingt soldats étaient impliqués, aidés par un hélicoptère. Ce qu'ils ont décrit ressemblait à un raid de nuit américain typique, qui induit systématiquement la démolition des portes de maisons, le réveil brutal des familles endormies et l'exécution des ses victimes.

 

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Gordon Duff, éditeur renommé de Veterans Today, trouve la version des villageois très plausible pour les raisons suivantes : les villages, où les meurtres ont été perpétrés, étaient séparés de deux miles (3,2 km), ce qui rend très improbable qu'un soldat seul, armé jusqu'aux dents, puisse porter un jerricane de plusieurs dizaines de litres d'essence depuis sa base jusqu'au premier village endormi, fracasse des portes de maisons, commette dix-sept meurtres, arrose et brûle ses victimes pour ensuite gagner, trois kilomètres plus loin, le second village, tire, tue et brûle d'autres villageois non-armés puis retourne à sa base pour finalement se rendre.

Il paraît beaucoup plus plausible qu'une troupe des Forces Spéciales, lourdement armée, engagée dans une opération de « pacification » de village, ait quitté sa base dans des véhicules militaires, ait passé le pont aux premières lueurs du matin comme lors d'une opération de routine autorisée par leurs supérieurs et que les choses aient mal tourné. Ce qui était supposé n'être qu'un habituel raid de nuit dans un village pacifié pour rechercher d'éventuels sympathisants du régime taliban, s'est transformé en massacre d'enfants et de leurs mères dans leurs lits avec, virtuellement, aucun homme (maris, pères, oncles ou frères) auprès d'eux pour les protéger. Il n'est effectivement pas rare que les paysans afghans cachent des armes dans leurs maisons. Mais ces villages avaient été désarmés par les Forces spéciales et les hommes étaient absents : soit ils avaient déjà été emprisonnés dans des rafles précédentes, soit ils se cachaient pour ne pas justement que leurs femmes et enfants subissent de telles opérations.

 

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Quelles que soient les raisons de cette effroyable tuerie de femmes et d'enfants en chemises de nuit, dans ces deux villages de Kandahar, une chose est claire : le président des États-Unis a comploté avec son état major pour tromper la justice en dissimulant un atroce crime de guerre, ce qui est hautement répréhensible par «  l'impeachment  ».

Quand l'irrationalité de la première version officielle est devenue dangereusement évidente au plus superficiel des observateurs, l'équipe de « couverture » d'Obama a lancé une nouvelle version le 26 mars : selon celle-ci, le solitaire et dérangé sergent Bales a commis le premier massacre à l'aube du 11 mars, est rentré à la base pour le petit déjeuner, a mangé, puis s'est dirigé vers le second village pour une deuxième volée de meurtres en série et est enfin rentré pour se rendre à ses supérieurs et poser dans la vidéo de ses aveux.


Pourquoi la couverture d'Obama : le moral des troupes et la guerre en Iran.

Pourquoi le président Obama se serait-il engagé dans une si maladroite affaire, minant un peu plus les relations avec le président Karzaï, son état major et surtout le peuple Afghan ? Pourquoi aurait-il risqué les charges de conspiration pour protéger des criminels de guerre en insistant sur un mensonge aussi facilement réfutable ?

L'histoire de l'assassin présumé, le Sgt Bales, fournit de larges hypothèses à propos de la crise à laquelle fait face cette armée impériale. Bales est un soldat décoré pour trois faits d'armes en Irak et plus récemment pour son affectation afghane où il aurait participé à des opérations similaires de « pacification spéciale » parmi des civils dans la campagne de l'Afghanistan. Dans les jours qui ont suivi l'annonce des nouvelles à propos du massacre, un Afghan furieux, le président Karzaï, s'est insurgé contre les centaines de massacres similaires qui ont été perpétrés par les États Unis d'Amérique et les forces de l'OTAN sans jamais avoir été rapportés par les médias occidentaux et qui donc, sont restés impunis. Karzaï en a appelé plusieurs fois à la fin des raids des Forces Spéciales sur des villages endormis. Mais, jusqu'à maintenant, il n’y avait pas eu besoin que le président US mette la main à la patte pour dissimuler la vérité. Avec le retrait prochain des USA d’Afghanistan et les sentiments nationaux grandissant, le régime d'Obama doit cacher la vraie nature de l'occupation. Les clients afghans de Washington ne pourront plus ignorer bien longtemps les crimes de guerre étasuniens contre des femmes et des enfants innocents ou d'autres non combattants. Ce qui est surtout vrai pour les si biens nommés « villages pacifiés » où les hommes adultes Afghans avaient déjà été arrêtés lors de rafles ou obligés de se cacher et où le peu d'habitants restants sont désarmés et sous contrôle de l'armée américaine.

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Prenons en compte la version officielle : pourquoi les commandants des Forces Spéciales chargés du Sgt Bales n'ont pas entendu le son des armes à feu et les cris des victimes dans un périmètre de cent mètres à 3:00 du matin ? Toujours selon la version officielle, le commandement n'aurait été alerté des massacres que quand le Sgt Bales serait rentré à la base, aurait levé ses mains en l'air pour une vidéo de confessions à propos des meurtres et de la profanation des dix-sept corps, principalement des femmes et des enfants. Obama a essayé de vendre cette vidéo comme une preuve irréfutable de la version officielle à un président Karzaï sceptique qui a immédiatement demandé que cette dernière lui soit remise pour un examen détaillé d'authentification. Le refus d'Obama de céder la vidéo tend alors à confirmer son rôle dans la dissimulation des faits.

Obama s'auto-satisfait de son affirmation quant au fait qu'un soldat seul et déséquilibré ait commis les crimes. Cela montre de sérieux problèmes structuraux dans la guerre en Afghanistan.

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Là-bas, les troupes US sont démoralisées et en colère car leurs commandements militaires les ont emmenées dans un cul-de-sac, une mort certaine. Ils se sont engagés dans une longue défaite où chaque mort du côté américain fait écho à nombre d’estropiés, d’aveugles ou de traumatisés. Dans la guerre de Barack Obama, les blessés sont pansés puis recyclés dans le même hachoir à viande, dans un environnement de plus en plus hostile où le viol, la torture, la mutilation et le meurtre deviennent les seules « récréations ».

Le Sgt Bales y a été contraint lors de plusieurs opérations en Irak puis il fût expédié en Afghanistan, contrairement à ses attentes de promotion et la fin promise de ses mobilisations outre-mer.

Il y a un énorme fossé entre d’une part le monde des seigneurs de guerre de Washington et leurs complices des « lobbies bellicistes » et d’autre part celui des soldats qui risquent leurs vies dans des guerres d'occupation impériale. Ces soldats, dont on peut se passer, sont sans arrêt déployés à des fins brutales de guerres coloniales à des milliers de kilomètres de leurs maisons pour se confronter à un ennemi qu'ils ne pourront sans doute jamais comprendre. Ils finissent par brutaliser les familles, les amis, les voisins et les partisans des insaisissables combattants anticolonialistes -qui sont partout. Dans les bureaux de Washington, aucun des politiques belliqueux n'a jamais expérimenté la souffrance d'une guerre prolongée pour laquelle chaque soldat est présent sur le champ de bataille. Les soldats, comme le Sgt Bales, opèrent dans un environnement très hostile où une bombe sur le côté de la route, une grenade jetée d'une moto ou encore un « allié » Afghan qui retourne ses armes contre ses « mentors » américains, sont autant de menaces omniprésentes qui pèsent sur les chances qu’ils ont de rentrer chez eux en un seul morceau.

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Obama a du comploter avec le Pentagone pour étouffer ce massacre, défendant les officiers chargés de « maintenir la paix » dans ces villages parce qu'il n'y a pas d'alternatives, pas point de non retour, pas de nouvelle recrue à engager dans une douzième année de guerre en Afghanistan. Il n'y a que des tueurs à recycler qui veulent poursuivre leur « carrière » dans les Forces Spéciales en s’impliquant dans des opérations « Kill and Destroy ». De plus, Obama ne peut pas rallier les internationaux qui s'empressent déjà de retirer leurs propres troupes de ce bourbier. Et Obama a un problème avec ses alliés Afghans, seigneurs de guerre et kleptocrates, qui prévoient de filer à l'anglaise avec plus de 4,5 milliards de dollars accumulés en 2011, soit la moitié du budget de l'Etat (Financial Times, 19/3/2012). Le président Obama ne peut pas autoriser une garnison entière, y compris les officiers, de se voir intentée un procès pour crimes de guerre à cause d’un tel massacre. Ne tenir personne pour responsable, sauf bien sûr l'infortuné Sgt Bales. L'inverse pourrait inciter une rébellion générale des forces armées, ou, au minimum, démoraliser l'élite des Forces Spéciales qui dont les hommes attendent leur désengagement au cours des prochains retraits, l’occupation de l’Afghanistan pouvant durer jusqu'en 2024.

Le problème a des implications qui vont bien au-delà de l'Afghanistan : en effet, Obama a développé sa nouvelle stratégie anti-insurrection basée sur « l'entrée facile et la sortie sanglante » (« easy entry and bloody exit ») des Forces Spéciales américaines, ciblant ainsi soixante quinze pays. Ces Forces spéciales font figure de proue dans les préparations militaires de Barack Obama concernant la Syrie et l'Iran, ces préparations ayant été développées sur ordres des suzerains sionistes.

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Finalement, l'appareil militaire entier du régime d'Obama, si formidable sur le papier, dépend en réalité des équipes d’Opérations Spéciales. Aussi, elles sont la pièce maîtresse de la nouvelle guerre impériale, développée en guise de réponse aux réductions l'armée de terre, dont le budget est de plus en plus restreint et qui connait des mécontentements au sein de sa propre organisation. Les opérations de ces Forces Spéciales sont montées de façon à ne laisser aucun témoin, ou rien qui pourrait les embarrasser. Ils peuvent être des bourreaux de femmes et d'enfants mais ce sont les bourreaux de service de la Maison Blanche...

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Malgré les crimes de guerre et les dissimulations étatiques, la priorité du régime d'Obama est de les défendre avec tout ce qu'il a de valable et de personnel à sa disposition. Donc, pendant que Bales est à Leavenworth, l'élite Afghane crie à l'injustice, les familles de Kandahar pleurent leurs victimes et les Talibans préparent leur revanche.

Sur le plan interne, Obama fait face à une forte opposition à la guerre coûteuse et sans fin qui a détruit l'économie américaine et fait grandir la colère et la dépression des forces armées. Il y a un mécontentement populaire massif des Etasuniens contre les politiques des deux partis qui ont sans retenue envoyé des troupes dans d’anachroniques guerres coloniales. En guise de résultat, le président Obama a délivré un décret exécutif, l'autorisant à avoir les pleins pouvoirs dans le but de militariser l'économie, ses ressources et ses forces de travail. Le 16 mars 2012, Barack Obama a déclaré un « Ordre exécutif national de Préparation des ressources à la Défense » dans le but de subvenir à l'empire global.

Clairement, les guerres coloniales prolongées ne peuvent pas passer outre le consentement des citoyens et beaucoup d'entre elles ne devraient même pas exister selon les manuels militaires et la Convention de Genève. A partir de là, seule la loi présidentielle par décrets peut assurer la complaisance des citoyens au pays et seules les diversions peuvent maintenir les guerres coloniales à l’étranger. Mais ces mesures sont désespérées et temporaires : quand les mesures extrêmes auront fait leur temps, il n'y aura plus rien pour rebondir et rien ne pourra sauver le président de la révolte des ses concitoyens et de ses soldats contre son empire déclinant.

 

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Article original en anglais :

   The Massacre of the Afghan 17 and the Obama Cover-Up
- Prof. James Petras - 2012-03-26


Traduction: Investig'Action

James Petras est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de James Petras publiés par Mondialisation.ca

Source : AFGHANISTAN : Le massacre de dix-sept enfants et la diversion d'Obama

 

 

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 08:41

 

 

La naïveté et autre politique de l'autruche, c'est bien joli mais peut s'avérer fort dangereux. Nous vivons une période troublée entre les bruits de botte de la peste brune qui partout se font entendre, omniprésents, les métastases du nazisme qui sévissent et les rumeurs de guerre globale avec d'une part un nouvel ordre mondial qui se veut global et planétaire et la constitution d'un puissant groupe multipolaire qui s'oppose à ce dessein, la petite Europe prise en tenaille ferait bien de se préparer, faute d'avoir réusssi à résister à la dictature qui s'est installée insidieusement.

 



Mondialisation.ca, Le 4 mai 2012

 


Au cours de ces quelques derniers mois, la Russie a entrepris d'intenses préparatifs pour parer à une éventuelle frappe militaire perpétrée par Israël et les Etats-Unis contre l'Iran. Selon de récents rapports, l'état-major russe s'attend cet été à une guerre contre l'Iran qui aurait d'énormes répercussions non seulement au Moyen-Orient mais aussi dans le Caucase.

Les troupes russes au Caucase ont été techniquement renforcées et un bataillon de missiles situé dans la Mer caspienne a été placé en attente. Les patrouilleurs lance-missiles de la flotte caspienne ont à présent jeté l'ancre au large de la côte du Daguestan. L'unique base militaire russe dans le Caucase du Sud, qui se situe en Arménie, est également en état d'alerte pour une intervention militaire. L'automne dernier, suite à une intensification du conflit en Syrie, la Russie avait envoyé son porte-avions Kousnetsov au port syrien de Tartous. Des experts pensent que la Russie pourrait soutenir Téhéran en cas de guerre, du moins sur un plan militaire et technique.

Dans un commentaire publié en avril, le général Leonid Ivashov, président de l'Académie des problèmes géopolitiques, a écrit qu'une « guerre contre l'Iran serait une guerre contre la Russie » et il appelé à une « alliance politico-diplomatique » avec la Chine et l'Inde. Il a dit que des opérations étaient entreprises de par le Moyen-Orient dans le but de déstabiliser la région et d'agir à l'encontre de la Chine, de la Russie et de l'Europe. La guerre contre l'Iran, écrit Ivashov, « atteindrait nos frontières, déstabiliserait la situation dans le Caucase du Nord et affaiblirait notre position dans la région caspienne. »

Dans le cas d'une guerre contre l'Iran, la préoccupation principale de Moscou concerne les conséquences pour le Caucase du Sud. L'Arménie est l'unique alliée du Kremlin dans la région et entretient de liens économiques étroits avec l'Iran, alors que la Géorgie et l'Azerbaïdjan voisins entretiennent des liens militaires et économiques avec les Etats-Unis et Israël.

Ce que le Kremlin craint avant tout, c'est que l'Azerbaïdjan ne participe aux côtés d'Israël et des Etats-Unis à une alliance militaire contre l'Iran. L'Azerbaïdjan partage ses frontières avec l'Iran, la Russie, l'Arménie et la Mer caspienne et est, depuis le milieu des années 1990, un important allié militaire et économique des Etats-Unis dans le Caucase du Sud, abritant plusieurs bases militaires américaines.

Les relations entre l'Iran et l'Azerbaïdjan sont d'ores et déjà très tendues. Téhéran a, à plusieurs reprises, accusé Bakou d'avoir participé à des attaques terroristes et d'avoir commis des actes de sabotage très vraisemblablement en collaboration avec des agences de renseignement israéliennes et américaines. Ces dernières années, l'Azerbaïdjan a doublé ses dépenses militaires et a scellé en février un accord d'armement avec Israël s'élevant à 1,6 milliards de dollars américains et comprenant la fourniture de drones et de systèmes de défense anti-missiles.

A en croire des sources haut placées du gouvernement Obama, Mark Perry a dit fin mars au journal américain Foreign Policy que Bakou avait donné à Israël une autorisation d'accès à plusieurs bases aériennes près de la frontière Nord de l'Iran et qui seraient susceptibles d'être utilisées lors d'une frappe aérienne contre Téhéran. Le magazine cite un haut responsable du gouvernement américain qui aurait dit que, « Les Israéliens ont acheté un aéroport et cet aéroport se nomme Azerbaïdjan. » Perry a prévenu que : « Les experts militaires doivent à présent prendre en considération un scénario de guerre qui inclut non seulement le Golfe persique mais aussi le Caucase. »

Le gouvernement de Bakou a immédiatement nié le rapport mais le rédacteur en chef du journal d'Azerbaïdjan, Neue Zeit, Shakir Gablikogly, a prévenu que l'Azerbaïdjan pourrait être embarqué dans une guerre contre l'Iran.

Même s'il devait s'avérer que l'Azerbaïdjan n'est pas le point de départ d'une attaque israélienne contre l'Iran, le danger existe qu'une guerre ne mène à une escalade militaire d'autres conflits territoriaux telle la querelle entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au sujet de Nagorny-Karabakh. Cette région est indépendante depuis 1994, date de la fin de la guerre civile, mais le gouvernement de Bakou, les Etats-Unis et le Conseil européen insistent pour qu'elle soit considérée comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. Au cours de ces deux dernières années, il y a eu des conflits répétés à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et les commentateurs ont mis en garde que le conflit risquait de se transformer en une guerre impliquant la Russie, les Etats-Unis et l'Iran.

Lors d'une récente interview accordée au journal russe Komsomolskaya Pravda, l'expert militaire russe Mikhail Barabanov a dit que les conflits sur les territoires de l'ex-Union soviétique pourraient résulter en une intervention militaire en Russie. Toute intervention opérée dans la région par les Etats-Unis ou toute autre puissance de l'OTAN entraînerait « un risque inévitable de recours à l'arme nucléaire. » La Russie possède le deuxième plus grand arsenal nucléaire du monde après les Etats-Unis.

Après l'effondrement de l'Union soviétique, l'Eurasie est devenue, en raison de son importance géostratégique, l'épicentre des rivalités économiques et politiques ainsi que des conflits militaires entre les Etats-Unis et la Russie. L'Azerbaïdjan, la Géorgie et l'Arménie forment un pont entre l'Asie centrale riche en ressources et la Mer caspienne d'une part et l'Europe et la Mer Noire de l'autre.

Les Etats-Unis cherchent depuis les années 1990 à gagner de l'influence dans la région grâce à des alliances économiques . En 1998, le vice-président américain d'alors Richard Cheney avait déclaré, « A ma connaissance, je ne peux pas me rappeler une époque où une région a si soudainement connu une aussi grande importance stratégique que la région caspienne. »

Dans son livre Le Grand Echiquier (1998), Zbigniew Brzezinski, l'ancien conseiller à la sûreté du président Jimmy Carter, avait écrit : « Une puissance qui domine l'Eurasie contrôlerait les deux tiers des régions les plus avancées et économiquement les plus productives du monde. En Eurasie se concentrent environ les trois quarts des ressources énergétiques connues du monde. »

L'importance cruciale de la région réside dans son rôle de zone de transit pour l'approvisionnement énergétique d'Asie vers l'Europe en contournant la Russie. En soutenant des projets d'oléoduc alternatifs, Washington a cherché à affaiblir les liens russes avec l'Europe qui est lourdement tributaire du pétrole et du gaz russes.

Jusque-là, la Géorgie est le pays clé pour le transit des livraisons de gaz et de pétrole et s'est trouvée au cour des conflits de la région. La « révolution des roses » de la Géorgie en 2003 fut incitée par Washington pour installer Mikhail Saakashvili au pouvoir comme président dans le but de sauvegarder les intérêts économiques et stratégique des Etats-Unis dans la région. Cette révolution a mené à une intensification des tensions avec Moscou en vue d'arriver à une suprématie géostratégique. La guerre entre la Géorgie et la Russie à l'été 2008 a représenté une aggravation des rivalités entre les deux pays avec la possibilité de s'élargir en une guerre russo-américaine. Les relations entre la Russie et la Géorgie restent très tendues.

L'influence américaine dans le Caucase et en Asie centrale a décliné significativement ces dernières années. En plus de la Russie, la Chine est devenue une force majeure dans la région, établissant des liens économiques et militaires importants avec les Etats d'Asie centrale tels le Kazakhstan. Bien que la Russie et la Chine demeurent des rivaux, ils ont conclu une alliance stratégique dans leur concurrence avec les Etats-Unis. Pour les Etats-Unis, une guerre contre l'Iran représente une nouvelle étape dans leur confrontation croissante avec la Chine et la Russie pour le contrôle des ressources de l'Asie centrale et du Moyen-Orient.

Article original, WSWS, paru le 28 avril 2012


 Articles de Clara Weiss publiés par Mondialisation.ca

La Russie se prépare contre une frappe militaire israélo-américaine contre l'Iran

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 17:15

 

(Source : Cyberpresse)

Via :  « État du Monde, État d'Être

Entre 1785 et 2771 personnes ont été tuées (OFFICIELLEMENT) par des drones américains au Pakistan ces huit dernières années. PHOTO: AFP

Un proche collaborateur de Barack Obama a défendu lundi le recours à des bombardements de drones, et assuré que le président souhaitait la plus grande transparence possible sur ce moyen de lutte contre les ennemis des États-Unis en dehors des zones de guerre.

John Brennan, principal conseiller de M. Obama pour l’antiterrorisme, a affirmé que ce programme, qui a provoqué de graves tensions avec le Pakistan et posé des questions de légalité dans des pays comme le Yémen et la Somalie où Washington est réputé y avoir recours, était légal, moral, proportionné et avait sauvé des vies américaines.

Commentaire :
De plus en plus, tuer des gens dans de lointains pays = sauver des gens de notre pays. A) Sophisme? B) Dissonance cognitive? C) Novlangue? Ou D) Tout simplement pure stupidité?… Personnellement, j’opterais pour E) Toutes ces réponses.

Dans un discours devant le Centre Wilson, un groupe de réflexion de Washington, M. Brennan a reconnu que «le débat sur des frappes contre des membres d’Al-Qaïda s’est concentré sur leur légalité, leur éthique, leur bien-fondé, et leurs critères d’approbation».

Commentaire :
Oui, il est rendu éthique de tuer des gens désormais grâce au lavage de cerveau des populations par les médias traditionnels. And I think to myself, what a wonderful world!

 

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«Je suis ici aujourd’hui parce que le président Obama nous a demandé d’être plus transparents sur ces mesures vis-à-vis des Américains», a ajouté M. Brennan.

Le 30 janvier dernier, M. Obama lui-même avait reconnu que son pays menait des frappes de drones contre Al-Qaïda au Pakistan, des opérations qui faisaient jusqu’alors figure de secret de Polichinelle mais n’avaient jamais été officiellement confirmées.

M. Brennan a rappelé que le ministre de la Justice Eric Holder avait certifié que ces frappes respectaient les lois américaines.

«La Constitution permet au président de protéger le pays de toute menace imminente d’attentat», a-t-il noté, en estimant que la campagne de drones était couverte par les mesures auxquelles le Congrès avait donné son feu vert dans la foulée du 11-Septembre.

Il a aussi assuré que les États-Unis faisaient tout leur possible pour éviter des victimes civiles, et qu’il était déjà arrivé que des frappes soient abandonnées à cause de ce risque.

«Il est difficile d’imaginer un outil qui minimise mieux le risque encouru par les civils qu’un avion piloté à distance», a fait valoir M. Brennan.

Commentaire :
Pardon? Cette phrase est censée être… sensée?

 

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Le recours à des frappes de drones dans les zones tribales du Pakistan, lancé sous George W. Bush, a connu une expansion sans précédent sous l’administration Obama, selon la «New America Foundation», un groupe de réflexion de Washington qui tient un décompte de ces bombardements.

Selon elle, entre 1785 et 2771 personnes ont été tuées par des drones américains au Pakistan ces huit dernières années. Le taux de victimes civiles, de même source, s’établit à 17% en moyenne.

Les tirs de missiles par les drones américains au Pakistan avaient cessé après la «bavure» de l’OTAN au cours de laquelle 24 soldats pakistanais avaient été tués près de la frontière afghane le 26 novembre 2011, tendant encore plus les relations entre les Occidentaux et Islamabad.

Mais ils ont repris depuis, le dernier connu en date ayant eu tué trois insurgés dimanche près de la frontière afghane.

L’armée américaine utilise des drones pour s’en prendre à ses cibles côté afghan, où elle est engagée dans un conflit ouvert, mais c’est la CIA qui a recours à ces avions sans pilote pour opérer au Pakistan.

 

Et aussi :

En bref – Somalie : les drones US continuent leurs raids « État du Monde, État d'Être

 


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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 14:05

 

 

 

Les armes à feu

Par François Marginean

Autant le dire d’entrée de jeu, je préférerais de loin un monde sans armes à feu avec des humains assez évolués qui ont appris à vivre ensemble en paix. Mais il semble que l’humanité ne soit pas encore parvenue à ce niveau de conscience et à cette réalité. Nous pourrions faire en sorte d’éliminer toutes les armes à feu du monde, mais vous comprendrez que cela relève plus de l’utopie que de la réalité. Par contre, il serait beaucoup plus facile d’armer la population en général.

Ceci étant dit, j’aimerais soulever la question des armes à feu, de leur accessibilité, de leur contrôle, voir même leur interdiction, par le gouvernement. Il se trouve que j’ai longtemps pensé que les armes à feu étaient principalement utilisées dans les conflits armés et les guerres, pour la chasse et le tir, ainsi que pour l’autodéfense. L’image négative des armes est probablement causé par les images qui nous parviennent des guerres, mais plus certainement aussi des meurtres, crimes et tueries perpétrés à l’aide d’armes à feu, et avec raison. Pourtant, la plus grande cause de mort non naturelle du 20e siècle est les gouvernements. Ceci est malheureusement un fait historique.

Chaque fois que nous sommes témoins d’une tuerie dans une école ou ailleurs, commise par un dérangé armé d’un fusil, on se demande tout de suite pourquoi les armes à feu ne sont pas tout simplement bannies, interdites pour tous. Ce débat est particulièrement sensible aux États-Unis, alors que le droit à la possession et au port d’armes à feu arrive tout juste second en priorité, après la reconnaissance des droits et libertés qui constituent le premier Amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique.

C’est que depuis un certain temps, dans ce pays, on discute de retirer et interdire certaines ou toutes armes à feu. Certains états imposent déjà cette interdiction et proclament des « zone sans armes à feu ». Et depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, on parle davantage de bannir certaines armes à feu et les interdire à certains segments de la population, en pleine continuité de l’administration Bush. On discute aussi d’imposer de nouvelles mesures demandant de graver un numéro de série sur chaque balle produite aux États-Unis. Cela augmentera le prix des munitions et imposera un contrôle fédéral des armes à feu de façon indirecte, c’est-à-dire qu’au lieu de bannir directement les armes à feu, on va contrôler les munitions et restreindre leur accessibilité.

Ceci est un débat sensible pour les Américains qui eux, continuent de réagir en achetant des niveaux records d’armes à feu et de munitions depuis plus d’un an. Cela serait dû à la crainte que l’administration Obama commence à exiger l’enregistrement des armes à feu pour ensuite éventuellement les interdire et les retirer de la population; en plus d’être reliée à la dégradation de l’économie et de la condition générale de la population qui s’appauvrit rapidement. Des troubles civils sont à prévoir dans ce pays, ou du moins, plusieurs les appréhendent.

D’une part, on peut se demander si une prohibition ou l’enregistrement des armes à feu est souhaitable. Il faudrait voir historiquement ce qui s’est passé dans les pays qui ont pratiqué ou pratique encore une telle approche. Est-ce que le crime a diminué lorsqu’on a interdit les armes à feu? Il serait peut-être nécessaire de faire une réflexion sur la valeur d’une telle approche. Prenons par exemple un meurtre commis à l’aide d’un couteau ou d’un bat de baseball. Penserions-nous à bannir tous les couteaux et les bats de baseball dans la population? La voiture tue des dizaines de milliers de personnes à chaque année. Allons-nous interdire l’utilisation de la voiture? Si une arme à feu est utilisée pour commettre un crime, devons tous les interdire à la population?

Pour répondre à ces questions, rien de mieux que d’aller consulter quelques faits historiques, des études et des statistiques gouvernementales.

Or, il se trouve que le Second Amendement de la Constitution des États-Unis n’est pas relié à la chasse ou au tir sportif. La phrase « Security of a free state » indique clairement ce que les pères fondateurs avaient en tête. Les armes dont il est question dans la Constitution sont de nature militaire et il est question de la nécessité qu’elles soient d’égale puissance et efficacité que celles qui pourraient éventuellement être utilisées par un envahisseur; que ce dernier soit une nation étrangère ou un gouvernement central abusif. Il était excessivement clair pour les fondateurs des États-Unis que le besoin de se défendre ne provenait pas tant de son voisin que d’un gouvernement tyrannique:

The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. (Thomas Jefferson Papers p. 334, 1950)

While the people have property, arms in their hands, and only a spark of noble spirit, the most corrupt Congress must be mad to form any project of tyranny. — Rev. Nicholas Collin, Fayetteville Gazette (N.C.), October 12, 1789

[I]f circumstances should at any time oblige the government to form an army of any magnitude, that army can never be formidable to the liberties of the people while there is a large body of citizens, little if at all inferior to them in discipline and the use of arms, who stand ready to defend their rights and those of their fellow citizens. — The Federalist, No. 29 — Alexander Hamilton

When governments fear the people, there is liberty. When the people fear the government, there is tyranny. The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. — Thomas Jefferson

George Washington nommait sa collection d’armes privées « les dents de la liberté du peuple ».

James Madison a déclaré: « Pour préserver la liberté, il est essentiel que toute la population entière possède des armes en tout temps ».

Thomas Jefferson disait « qu’aucun homme libre ne devrait être désarmé », que « les lois qui interdisent le port d’arme…désarment seulement ceux qui ne sont pas enclins ni déterminés à commettre des crimes… De telles lois rendent les choses pires pour ceux qui sont assaillis et meilleurs pour les assaillants; elles servent plutôt à encourager les homicides que de les prévenir, parce qu’un homme désarmé peut être attaqué avec une plus grande certitude qu’un homme armé ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Là où les gens ont des armes à feu, les taux de criminalité sont bas. Là où ils sont interdits, le crime est endémique.

La Grande-Bretagne a adopté une interdiction totale des armes à feu au nom de la sécurité publique. La criminalité a augmentée, incluant les invasions de domiciles et les attaques sur les personnes âgées. Chaque année aux États-Unis, les propriétaires d’armes à feu préviennent des millions de crimes. La police ne prévient aucun crime. Ils arrivent toujours après que le crime soit commis, ont l’air officiel, nettoient les dégâts, encaissent leurs chèques de paye et retournent à la maison. Avec un policier par environ 2000 habitants, difficile de leur en vouloir. Il est simplement impossible d’arriver à prévenir autant de crimes potentiels.

En Australie, il y a plus d’un an que les autorités ont forcé les Australiens propriétaires d’armes à feu à s’en départir à l’aide d’une nouvelle loi. 640 381 armes à feu personnelles ont été ainsi détruites par leur gouvernement, un programme qui a couté plus de $500 millions de dollars aux Australiens. Les premiers résultats sont disponibles:

Sur tout le territoire australien, les homicides sont à la hausse de 3,2%, les assauts ont augmenté de 8,6% et les vols à main armée ont explosé d’un spectaculaire 44%. Dans l’état de Victoria seulement les homicides avec armes à feu ont augmenté de 300%. Il est à noter que les citoyens qui respectent la loi ont dû abandonner leurs armes, alors que les criminels les possèdent toujours. Ceci est exactement le problème avec ces types de loi. Le peuple se retrouve désarmé alors que les criminels conservent leurs armes, tout comme les autorités. Alors que les statistiques australiennes montraient une baisse continue depuis 25 ans des vols à main armée, cela a drastiquement changé à la hausse depuis les douze derniers mois, puisque les criminels savent maintenant avec garantie que leur proie est désarmée.

Nous savons que le programme d’enregistrement des armes à feu du Canada a été une véritable catastrophe qui a coûté une fortune.

Jetons un coup d’œil à l’Histoire du contrôle des armes à feu:

- En 1929, l’Union Soviétique a établie un contrôle des armes à feu. De 1929 à 1953, environ 20 millions de dissidents, incapables de se défendre par eux-mêmes, ont été mis en état d’arrestation et exterminés.

- En 1911, la Turquie met en place sa loi pour contrôler les armes à feu. De 1915 à 1917, c’est 1,5 million d’Arméniens, incapables de se défendre, qui seront interceptés et exterminés.

- L’Allemagne imposera un contrôle des armes à feu en 1938 de 1939 à 1945, des millions, incapables de se défendre seront enlevés et exterminés.

- La Chine en fera autant en 1935 et de 1948 à 1952, 20 millions de dissidents politiques incapables de se défendre seront arrêtés et exterminés.

Le Guatemala a établi un contrôle des armes à feu en 1964. De 1964 à 1981, 100 000 indiens subiront le même sort.

- En Ouganda, établira une politique identique en 1970. De 1971 à 1079, 300 000 chrétiens, incapables de se défendre, seront enlevés et exterminés.

- Au Cambodge, un contrôle des armes à feu fut imposé dès 1956. De 1975 à 1977, un million de personnes « éduquées » incapables de se défendre, seront exterminées. Le tiers de la population cambodgienne.

Le nombre de personnes qui furent interceptées et exterminées durant le 20e siècle à cause des lois sur le contrôle des armes à feu s’élève à environ 56 millions. (Source)

Ce fut la même chose avec des tyrans comme Staline, Hitler et Mao qui ont tous cherché à désarmer leurs citoyens pour mieux les contrôler et assurer leur propre pouvoir. Plusieurs victimes de génocides n’ont pas pu se défendre adéquatement avec les moyens nécessaires pour se défendre eux-mêmes.

Heinrich Himmler; Reichsfuhrer-SS, a déclaré un jour que: « les Allemands qui souhaitent utiliser des armes à feu devraient joindre les SS ou les SA – les citoyens ordinaires n’ont pas besoin de fusils, puisque leur possession de ceux-ci ne sert pas l’État ».

D’un autre côté, il y a la Suisse où les hommes de 20 à 42 ans sont requis par la loi de posséder une arme à feu. Les Suisses n’ont quasiment pas de meurtres et un taux très bas de criminalité.

Selon une étude de l’Académie nationale des sciences et du Département de la Justice américaine, le contrôle des armes à feu de réduit pas le crime, ni la violence et ne trouve aucun bénéfice à en restreindre la possession.

On craignait au Michigan que les choses se dégradent après avoir rendu plus facile d’obtenir une licence de port d’armes il y a six ans. Les habitants de cet état américain ont augmenté le nombre de licences octroyées de six fois, mais les sombres prédictions d’augmentation de la violence et d’effusion de sang ne se sont jamais vraiment matérialisées, selon les forces policières et les statistiques des crimes. Ces incidents sont plutôt à la baisse depuis ce temps.

Une facette de cela que les médias vont toujours ignorer est la pratique d’autodéfense. Par exemple, la plupart du monde ignore que les citoyens américains utilisent une arme à feu, sans nécessairement tirer un projectile, plus de 2,4 millions de fois par année, soit environ 6 500 fois par jour. Cela signifie que chaque année, les armes à feu sont utilisées soixante fois plus souvent pour se protéger de la part d’honnêtes citoyens que pour enlever la vie à quelqu’un. De ce chiffre, 192 000 sont des femmes qui se défendent d’un assaut sexuel. Seulement que 8% des 2,4 millions d’utilisations d’armes à feu résultent en un coup tiré, alors que dans 92% des cas, la seule présence d’une arme à feu suffit à arrêter le crime et repousser les assaillants.

Un autre fait ignoré par les médias est le lien entre les tueries et les zones sans armes à feu, comme dans le cas du massacre en Virginie, ainsi que la fréquence avec laquelle ont retrouve ces dangereux tueurs sur des médicaments comme des antidépresseurs. (Source: 1, 2, 3)

Il n’est pas difficile de démoniser les fusils, ils sont dangereux et peuvent causer de graves dommages. Il serait mieux de vivre dans un monde où ils n’existent pas. Mais ce n’est pas le cas. La Constitution des États-Unis donne donc aux Américains le droit de porter des armes pour que n’importe qui aurait l’idée d’imposer une tyrannie ferait mieux d’y penser deux fois.

Le peuple américain est le plus armé de l’Histoire et il y a une bien réelle peur dans les cercles de contre intelligence US, incluant le FBI et le DHS que les misères causées par la situation économique dégénèrent en résistance publique massive. C’est pourquoi le projet de loi H.R. 2159, the Denying Firearms and Explosives to Dangerous Terrorists Act of 2009 est né.

Obama a déjà sorti sa liste d’armes à interdire. Rahm Emanuel a déclaré que si quelqu’un était sur la « no-fly list », la liste d’interdiction de vol, sur laquelle on peut atterrir seulement pour être « soupçonné » d’être un potentiel terroriste ou d’y être relié d’une façon ou d’une autre par le gouvernement, il ne sera pas permis de posséder des armes à feu:

“If you are on that no-fly list, your acces to the right to bear arm is canceled, because you’re not part of the American family. You don’t deserve that right, there is no right for you if you are on that terrorist list.” - Rahm Emanuel (Source)

Le problème est que plus d’un million de personnes se retrouvent sur cette liste! N’importe qui se retrouvent sur cette liste, même des enfants. Nous savons tous que la majorité des gens qui se retrouvent sur ces listes le sont par erreur, et avec la définition du terrorisme qui ne cesse de s’élargir pour inclure jusqu’à des dissidents politiques, à peu près n’importe qui peut s’y retrouver sans avoir fait quoi que ce soit d’illégal. (Source)

Encore une fois, il faut revoir les chartes qui montrent la relation entre le contrôle des armes à feu et les génocides. Tous les génocides du 20e et 21e siècle ont commencé avec une interdiction des armes à feu pour la population ciblée.

Lors du dernier siècle, les gouvernements ont tué quatre fois plus de civils que ce qui fut tué dans tous les conflits internationaux et nationaux combinés. Les gouvernements ont tué plus de gens que les criminels communs ont pu le faire. Comment cela est-il possible? Les gouvernements avaient le pouvoir, et le peuple, les victimes, n’étaient pas en mesure de résister. Les victimes étaient désarmées. La formule est la suivante: la haine, combinée à un gouvernement hors de contrôle et des civils désarmés = génocide. Une population désarmée est une population esclave. Lorsque le peuple a peur du gouvernement, il y a tyrannie; lorsque le gouvernement a peur du peuple, il y a liberté.

Il semble donc qu’on puisse dire que lorsque la population laisse au gouvernement le soin et pouvoir de contrôler les armes à feu, elle se tire une balle dans le pied…

———————————–

Note: Cet article a été originalement publié le 17 novembre 2009 et vous pouvez retrouver tous les commentaires initiaux à cette adresse. Dans le contexte actuel qui semble se développer sans cesse vers davantage de tyrannie de la part des gouvernements et des “autorités”, il est plus que propice de présenter ce texte à nouveau. Cela permettra aussi à l’auteur de prendre une petite pause estivale.

Merci et à bientôt!

François Marginean

 

Source : LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 13:13

 

Encore un article qui attire l'attention sur ce qui se passe  en Afrique. on le sait jamais l'Afrique n'a été décolonisée. La néo-colonisation a remplacé  la précédente, plus hypocrite, plus difficile à mettre en cause. Manipulation et compagnie. A présent que les acteurs d'un monde multipolaire prennent position sur le continent, l'Empire riposte et les Africains souffrent sur les champs de bataille entre ancien et nouvel empire.

Nous aurions bien tort de croire que l'Europe n'est pas elle aussi enjeu de bataille, mais c'est une autre partie de la même histoire. Toujours cette même vieille et triste histoire.

Pourtant plus que jamais au cours des dernières décennies, nous pouvons choisir. Le mécontement généralisé des peuples d'Europe peut devenir une arme puissante. A condition d'arriver à ous entendre entre nous... mais pas seulement, il est temps de nous ouvrir aux autres peuples, aux autres cultures, d'accepter le regard critique venu d'autres continents et qui est aussi souvent plein de sympathie.

Mais cela change, plus nous soutiendrons les guerres coloniales et des droits d'ingérence en réalité prédateurs plus nous alimenterons la haine de l'occident.

Ceux qui croient que nous avons à sauver nos valeurs d'une invaion musulmane, ne voient pas les dégâts déjà effectuer par l'acculturation globaliste hollywoodienne.... refusons l'acculturation stérilisante et ouvrons nous aux enrichissements de la rencontre multiculturelle. Mais pas seulement. Pour que des rapprochements soient possibles, nous devons apprendre quels sont les enjeux de la néo-colonisation et comment elle opère, nous devons apprendre à reconnaître ces composantes dans les guerres économiques mais aussi dans celles militaires qui occupent de plus en plus de terrain.

Nous devons acquérir de la lucidité. Ce qui se passe en Afrique montre bien que les enjeux sont ceux dans nouvel empire, multipolaire. Qui saitce que deviendront les alliances entre la Chine et la Russie si les USA étaient mis hors combat ? Et diaboliser Poutine ou le périljaune ne sert à rien...

Le moment est opportun pour créer des nouvelles alliances, directement, entreles Peuples mais je crains que nous ne sachions le saisir, obsédés par les valeurs imposées du système : croissance, développement, marché de l'emploi, pouvoir d'achat. Le système n'a plus à nous offrir que l'austérité et la dictature, une reconstruction s'impose. Mais elle ne se fera pas si nous restos repliès sur nous même et sourds aux appels venu du monde entier, appel à un autre monde de simplicité, de paix, de sérénité dans le bien vivre....

 

Balkanisation de l’Afrique : Un plan machiavélique « made in Occident »


La question de l’Est de la RDC et du Nord du Mali n’est pas un fait divers. C’est l’avenir de tout un continent qui est en train de se jouer en ces moments. Dans cette conquête des espaces économiques, de nombreux pays africains sont dans le collimateur des « faiseurs de guerre et des faiseurs de paix ».

La situation au Mali soulève un certain nombre d’interrogations. Comme si l’on venait de sortir d’un long sommeil et l’on éprouve des craintes, des inquiétudes quant à l’avenir de l’Afrique avec toutes ces similitudes troublantes. De la RDC au Mali en passant par le Soudan, d’aucuns n’hésitent plus à parler d’une nouvelle balkanisation de l’Afrique mise en marche.

Balkanisation : voilà un concept qui suscite un débat houleux et intéressants, parfois même inutiles, selon certains. Ainsi, lorsqu’on évoque les dangers qui guettent la République démocratique du Congo, la balkanisation serait l’un des objectifs poursuivis par les commanditaires de ce complot machiavélique. Sinon, on ne peut s’expliquer pourquoi le Kivu, par où tout danger arrive, l’insécurité soit devenue récurrente et que depuis plus d’une dizaine d’années, le pouvoir de Kinshasa ait du mal à rétablir l’ordre et l’autorité de l’Etat. On y fait mention d’existence des administrations parallèles. Comme une épine sous le pied, l’Est de la RDC est devenu le ventre mou, une poudrière de la République. Malgré tous les appels à l’alerte qu’un Congo faible, divisé, est un danger pour toute l’Afrique, l’indifférence est totale au sein de la communauté internationale. L’on balaie même d’un revers de la main cette probabilité avec de initiatives qui se multiplient pour « étouffer » l’éveil de conscience et émousser l’ardeur des Congolais.

Mais la vérité historique est têtue. Comme une gangrène, la « nouvelle balkanisation de l’Afrique » est bel et bien en marche. Le Mali est aujourd’hui touché dans sa partie nord. Le même prétexte est brandi par ceux qui se croient lésés : comme en RDC avec la minorité rwandophone, les Touaregs se disent « marginalisés, excluent de la société malienne ». D’où la création du Mouvement national pour la libération de l’Azawar, MNLA.

Aujourd’hui, les Touaregs, soutenus par des forces extérieures, ont pris les armes. Tout le Nord du Mali est occupé et le pays est divisé en deux. Mais le Nord est la partie la plus riche du pays avec la découverte des minerais, du gaz et un couloir propice au trafic d’armes et de drogue.

Dans la capitale, Bamako, tout se passe comme si l’on ne voyait pas venir le danger. Un groupe de soldats organise un putsch et déstabilise les institutions démocratiques. Cependant, 10 jours plus tard, la junte qui tâtonne est obligée de rétablir l’ordre constitutionnel sans réussir à mater la rébellion, motif pour lequel il avait évincé le pouvoir légitime. La junte a-t-elle été manipulée ? Tout laisse à le croire tant il est évident maintenant que cette junte ne disposait d’aucune stratégie, d’aucun programme. Par voie de conséquence, le Mali est divisé. Pour retrouver son unité, il faut recourir à la force, à de longues séances de négociations. L’Afrique et le Mali se trouvent devant une situation de fait accompli.

Fait accompli, c’était déjà le cas du Soudan du Sud. Pour mettre fin à la guerre au Soudan, il a fallu reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple. Le Soudan du Sud qui regorge du pétrole pour lequel les deux Soudan se battent ces dernières semaines.

Cela donne des idées, et si ce n’est pas encore fait, aux « sécessionnistes » du Nord du Mali désormais « libéré ». Mais surtout à tous les pays voisins aux deux Soudan, au niveau de l’Afrique des Grands Lacs, et avec le Mali en ce qui concerne les pays de l’Afrique de l’Ouest.

DES POUDRIERES DU CONTINENT

La question de l’Est de la RDC et du Nord du Mali n’est pas un fait divers. C’est l’avenir de tout un continent qui est en train de se jouer en ces moments. Dans cette conquête des espaces économiques, de nombreux pays africains sont dans le collimateur des « faiseurs de guerre et des faiseurs de paix ». Ils procèdent de plus en plus de la manière. Tenez.

Dans un premier temps, ils ciblent leur proie. Tel le cas de la RDC, du Mali, de la Côte d’Ivoire, et certainement déjà du Nigeria. Ensuite, ils s’emploient à trouver des « pays tremplins », apparemment moins nantis, donc facilement manipulables, avant de transformer en poudrière les Etats visés. La RDC a été agressée par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, considérés comme des pays moins nantis. Curieusement, ils passent, par ces temps qui courent, pour des « Etats organisés », accusant une forte croissance économique, pendant que la RDC, riche, est devenue un Etat pauvre, moins organisé, affaiblie administrativement militairement, économiquement.

La Côte d’Ivoire n’est plus le « leader » de l’Afrique de l’Ouest. Ce pays a accusé à plusieurs reprises le Burina Faso de le déstabiliser, par où tout se « comploterait ». Le Burkina Faso est aujourd’hui incontournable en Afrique de l’Ouest jusqu’à damner le pion à la Côte d’Ivoire, au Sénégal dans le règlement des questions sous-régionales.

Des similitudes troublantes qui ne sont rien d’autre que la mise en marche d’une nouvelle balkanisation de l’Afrique. Entre-temps, le silence dans la plupart des Etats africains. En effet, pendant que la RC est à feu et à sang, une bonne partie de son territoire est sous occupation par des forces étrangères et négatives, l’Afrique centrale et des Grands Lacs sont devenues de « grandes muettes ». Tout s passe comme si la RDC était si loin. Fait plus grave, certains pays voisins se font complices de cette politique de balkanisation en vue de l’expansion de leur étendue géographique dans la perspective d’imposer leur souveraineté à la RDC.

Voilà qu’aujourd’hui, l’Afrique de l’Ouest est touchée à travers le Mali. Bientôt ce sera le Nigeria. Péril est dans le continent.

Freddy Monsa Iyaka Duku

Par Freddy Monsa Iyaka Duku source KongoTimes.info - 2012-04-03

Transmis par Linsay

Source : Balkanisation de l'Afrique : Un plan machiavélique « made in Occident » - Rouge Midi

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