18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 20:59

 

par Jacques Maillard*


Nucléaire, Pétrole, Europe, guerres coloniales : Réflexion sur une logique politique.

Jacques Maillard, Mars 2012

Alors que les débats font rage autour de l’élection du Président de la République Française, certains sujets parmi les plus importants sont évités, ou traités d’une telle manière (par leur dispersion entre plusieurs domaines) qu’ils sont artificiellement relégués en arrière-plan, voire oubliés.

Je voudrais au contraire éclairer les liens entre différents sujets pour expliquer une prise de position cohérente face à ces enjeux majeurs.

Je partirai de la base du problème, technique, pour remonter au plus haut, sur le type de société à développer et des moyens d’assurer sa défense. En bref, il s’agit de l’examen global des programmes des candidats.

I La sécurité nucléaire

Elle fait l’objet d’un grand débat. Ou plutôt d’une grande peur, surtout après Fukushima. La sécurité nucléaire est fondée sur plusieurs principes, et en particulier :
- Les enceintes de confinements, pour le réacteur et les piscines de stockage
- Les sytèmes de contrôle et de refroidissement, pour le réacteur et les piscines
- La formation, l’instruction, les statuts et la responsabilité des personnels, à tous les niveaux. Ceci nécessite donc :
- L’instruction générale de la population, qui permette de fournir les personnels compétents et à chacun de comprendre les problèmes.
- La volonté politique et les moyens nécessaires à cette sécurité.

Concernant les enceintes, nos centrales en comptent 3 :
- Le barreau du combustible
- La cuve du réacteur et la tuyauterie du circuit primaire du caloporteur (eau)
- Le bâtiment du réacteur. Remarquons :
-  Les réacteurs à sels fondus prônés par certains, réacteurs qui utilisent un sel du combustible comme caloporteur, manquent par définition de première enceinte
- Les réacteurs dont le refroidissement de la cuve est assuré, même partiellement, par l’air de l’atmosphère, nécessitent l’absence (projet Rubbia) ou la réduction drastique (systèmes AP1000 en construction de Westinghouse) de la troisième enceinte. Dans ce dernier exemple, un dôme en acier de 5cm d’épaisseur et de 40 mètres de diamètre remplace les dômes en béton armé de 2 mètres d’épaisseur des réacteurs modernes.

- Les réacteurs de Tchernobyl et de Fukushima manquaient de cette troisième enceinte : les bâtiments avaient un toit plat.
- En revanche, celui de Three Miles Island avait un dôme de béton qui a contenu les gaz radioactifs. Le coeur a aussi fondu dans les 2 autres accidents, mais il n’y eu pas de rejets, et ceci grâce à la 3ème enceinte. Les piscines de refroidissement sont aussi contenues dans un bâtiment en béton dans les réacteurs modernes (les PWR en France).

Des calculs relativement simples permettent de comprendre les enjeux, en évaluant les coûts respectifs d’un surplus éventuel de sécurité et de décisions de fermeture.

Le coût de l’indispensable troisième enceinte peut être estimée en fonction du volume de béton nécessaire : Prenons un bâtiment de 40 mètres de diamètre (2R), et de 60 mètres de haut (h+r), sa surface de mur de béton est de l’ordre de : 2∏r2+ 2∏rh+∏r2 (coupole, cylindre inférieur, base) soit ∏(3r2+2rh) = environ 9000 mètres carrés. 2 mètre d’épaisseur nécessitent 18000 m³ de béton armé en tout, dont environ 16000 pour les murs verticaux (cylindre et coupole). Une enceinte pour la piscine nécessite 4000 m³ environ. Le doublement de cette enceinte de confinement, si on exige cette nouvelle mesure représente encore 20000 mètres cubes de béton armé.

En comptant 10000 euro par mètre cube de béton (de luxe) …, la dépense s’élèverait à 200 millions d’euros par réacteur.

Il faut aussi noter que le premier réacteur de grande puissance (400 MégaWatts électrique) installé en France (Chooz) le fut sous une colline, et qu’il fut démantelé, décontaminé, à tel point que sa caverne sert aujourd’hui de site expérimental pour des détecteurs bas bruits de neutrinos.

Les réparations ont un coût, également, évaluable ainsi : Les enceintes primaires sont essentiellement constituées par la cuve et le générateur de vapeur, chacune correspondant à 330 tonnes d’acier. Le changement d’un générateur de vapeur, élément le plus sensible, selon le même calcul, coûte au maximum 100 millions par générateur (30 000 euros la tonne, comme une voiture haut de gamme ?), indispensable seulement en cas de détection de problème.

Les éléments de contrôle et de refroidissement représentent des sommes inférieures, (diesel d’appoint sécurisé, doublement des circuits) mais qui permettent un surplus de sécurité.

Notons qu’à Tchernobyl, les systèmes d’alimentation électrique de secours (diesel) avaient délibérément été mis hors circuit pour faire une « expérience » de démarrage du coeur sans source électrique de secours !!

Notons qu’à Fukushima, Tepco avait refusé de construire la centrale à la hauteur suffisante pour être à l’abri du Tsunami historique. On avait de plus arasé la colline, pour éviter le surcoût des pompes d’eau de mer, et refusé de placer les diesels de secours à une hauteur suffisante. On avait aussi refusé d’acheter les robots nécessaires aux opérations en zones irradiées. Mais Tepco d’avant Fukushima, propriété d’actionnaires privés et non japonais en grande partie, avait une rentabilité de près de 2 chiffres, loin de l’ancienne EDF nationalisée qui avait moins de 3% de rentabilité.

Maintenant, mettons face à face les coûts (inférieurs à un milliards d’euros au maximum) de la consolidation ou de la construction d’une centrale avec ceux de la fermeture du réacteur (Fessenheim). Un réacteur de 1 Gigawatts produit chaque année environ 8 milliards de Kilowattheures. A 10 centimes le Kwh, c’est environ 0,8 milliards d’euros de perdus pour EDF, donc l’Etat, donc la nation. Donc, 1,6 milliards pour cette centrale à deux réacteurs.

Refuser ou arréter la construction d’un réacteur de 1500 Gigawatts (EPR), c’est donc 1,2 milliards d’euros à compenser par réacteur. Même si l’investissement est grand (6 milliards d’euros), il est compensé en 5 ans. C’est la raison pour laquelle les grandes multinationales et oligarques veulent la privatisation de l’électricité.

Par quoi sera remplacée cette éventuelle source d’énergie ? Par des importations de gaz, de pétrole, ou d’électricité, cette dernière produite en grande partie par le charbon allemand. Les éoliennes ne fonctionnent qu’un quart du temps, et il faut stocker l’électricité. Il en faut des milliers, si elles fonctionnent, pour compenser les 2 réacteurs. L’essentiel pour la France sera en pétrole et en gaz : la quantité importée sera de 0.125 kg pour chaque kwh thermique produit par pétrole, ou son équivalent en gaz, et donc de 0.375 kg d’équivalent pétrole pour chaque kwh électrique produit.

Soit pour un réacteur de 1 gigawat, 3 milliards de kg, 3 millions de tonnes de pétrole, et 6 millions de tonnes de pétrole (ou équivalent gaz) importé en plus pour la centrale. A 100 dollars le barril , environ 500 euros la tonne, cela fait 3 milliards d’importation supplémentaires, de dettes, avec le chômage et les déficits sociaux associés.

En un an, les investissements de sur-sécurité seraient de toute façon largement compensés, si la population l’exige. Ils ne devraient pas peser sur la balance des paiements (sauf si on s’amuse à faire construire à l’étranger des pièces maitresses comme les générateurs de vapeur)

En revanche, nous pouvons aussi comptabiliser les dangers du pétrole et du gaz même s’ils sont plus « dilués » dans le temps. Les catastrophes écologiques (pollution de l’air, effet de serre, destruction des paysages, marées noires, raffineries en feu, explosions type AZF) se succèdent, mais ne concernent à chaque fois qu’une aire réduite (et encore…).

Que dire de l’embrasement des coûts de la conquête des zones pétrolières ou gazières… Les guerres pour le pétrole sont couvertes par des motifs « nobles » : luttes contre les dictatures, contre la non-prolifération, etc, et reçoivent l’appui d’organisation se prétendant écologistes, pacifistes, tiers-mondistes, voire communistes !!! Ces guerres entrainent des dégâts considérables, dans l’environnement, dans les populations, dans les sociétés qu’elles renvoient au moyen-âge !!! Celle de Libye afait au moins 50000 morts, déstabilisé toute la région, lancé des milliers de personnes sur les routes de l’exode, détruit toute notre politique arabe et africaine. Sans compter que les armes modernes répandent aussi de la radioactivité (U238) et des produits toxiques sur des régions étendues.

Le coût relativement bas du pétrole est assuré par le maintien de l’aliénation religieuse et de dictatures féroces dans la plus grande partie du monde musulman ; Des crimes gravissimes sont commis en regard du droit français et international : par exemple l ’ « intervention » du capitaine Barril en novembre 1979 en Arabie Saoudite qui « gaza des milliers de civils, la plupart innocents » dans les sous-sols du sanctuaire de la Mecque (selon l’émission de LCP du 8 janvier 2011).

Les deux catastrophes nucléaires majeures des 30 dernières années, Tchernobyl et Fukushima, sont dues simultanément à des défauts de conceptions, des erreurs majeures des opérateurs, et dans Fukushima des « économies de bouts de chandelles », dues à la rapacité des actionnaires et à la non résistance, la non acceptation de la critique, dans la société japonaise.

J’ai entendu des « experts », lors de la conférence « Global 2001 », nous expliquer pourquoi l’assurance des centrales nucléaires était un marché des plus juteux. En prenant un accident de type Tchernobyl (ou Fukushima aujourd’hui) tous les 30 ans, en divisant par le nombre de réacteurs et d’années, et en en prenant son prix maximal, on obtient une somme tout à fait « raisonnable », et dégageant donc un profit énorme. Par exemple Fukushima : si un million d’habitants ont perdu 1 million d’euros chacun (biens santé, chômage), chiffre largement surévalué, on obtient 1000 milliards d’euro, et sur 400 réacteurs en 25 ans (pour simplifier) cela ferait 10000 années de fonctionnement, soit 100 millions par an, ce qui représente 12,5 % du coût de l’électricité vendue...

En réalité, les chiffres sont 4 à 10 fois plus faibles. Dans une certaine mesure, pour ces assureurs, Fukushima « maintient l’existence du marché » (sic) De la même manière, le secrétaire aux transports de Reagan proclamait qu’il n’était point nécessaire de faire une agence de sécurité civile pour l’aviation puisque les compagnies dont les avions tomberont feront faillite et disparaitront « naturellement », en oubliant justement la perversion de l’assurance. C’est le contraire de ce genre de raisonnement qui doit être appliqué : déceler les problèmes éventuels, et les résoudre, même si cela coûte cher. Dans l’optique d’économie civique, (ne pas dépenser plus que nécessaire et que possible, c’est une contrainte) certes, mais pas dans celle du privé (maximalisation du profit, c’est un objectif)

II Pourquoi maintenir notre système de production d’électricité nucléaire ?

Commençons par souligner les objectifs et les conséquences d’un système fondé sur le pétrole :

1) Le pétrole permet avions, voitures, camions. Il détruit donc le rail et le fluvial. Ces deux moyens de transports, pour les passagers et les marchandises, permettent leur diffusion à l’intérieur de villes concentrées, au contraire de l’avion qui nécessite des installations loin du centre. Le camion, le bus et la voiture permettent de répartir la population sur le territoire sans aucune concentration, évitant l’existence d’un centre (agora, forum) qui mélange les « communautés » et les classes sociales.

2) La dépendance au pétrole permet de s’assurer de la fidélité d’un peuple à la « communauté internationale » représentée aujourd’hui et chez nous par l’UE, l’OTAN, l’OCDE, le FMI, l’OMC, essentiellement. Le pays qui ne se soumet pas aux injonctions voit rapidement son économie étranglée, son système social, d’éducation, de défense, menacé. Le pétrole est le « sang » de la société capitaliste. Il suffit de le restreindre ou de le couper pour mettre une nation par terre. C’est selon le rapport Kissinger 1974, toute une « pollution causée par le gaspillage de la société de consommation pour assouvir son addiction au pétrole ».

Cette addiction est d’ailleurs, selon la même source, dans les deux sens, celui de la consommation, et celui de la production : ainsi des pays producteurs, dont les ressources en devises sont uniquement dues aux hydrocarbures, sont aussi totalement dépendants de leurs importations pour nombre de biens et services indispensables : URSS hier, Iran aujourd’hui, pays arabes depuis la seconde guerre mondiale. L’addiction au pétrole est maintenue, si besoin est, par des coalitions impérialistes dont l’Otan est le squelette. Cette addiction fait accepter cette mise en danger de la sécurité par ces guerres d’agression qui se retourneront un jour contre leurs auteurs. Il faut donc sortir au maximum de cette addiction.

3) Enfin, cette politique pétrolière engendre un déséquilibre des rouages d’une société jusqu’à permettre et imposer de faire l’économie de la formation massive de la population, formation scientifique, technique, juridique, géographique . Cette instruction massive de la population est un danger mortel pour le capitalisme et l’impérialisme, car elle nécessite l’esprit critique, elle propage le scepticisme et favorise l’organisation des travailleurs et des citoyens dans des institutions syndicales , politiques, associatives, qui sont des outils de résistance, de frein à l’exploitation et aux aventures guerrières.

III) Quels sont les points dangereux ou incohérents dans les programmes de la campagne actuelle ?

- En premier lieu, proposer des « référendums sur le nucléaire », alors que l’on refuse des référendums sur les traités européens, et que l’on fait tout pour détruire les bases de l’instruction publique, est une charlatannerie démagogique. Essayez d’interroger les gens dans la rue sur la définition de la puissance, de l’énergie, du becquerel, du sievert, etc...

Il faut au moins demander par référendum le retour des services publics, et en première priorité EDF, dans le secteur uniquement public. Il est normal qu’il y ait une « contrainte » budgétaire, mais il est criminel qu’il y ait un « objectif » de profit. Or l’installation de la « concurrence non faussée » et de la « liberté de circulation des capitaux » a pour conséquence de rendre les gros actionnaires, et eux seuls libres d’imposer leurs volontés aux autres acteurs de l’économie (car salariés et petits consommateurs ou épargnants n’ont en réalité aucun choix de faire jouer réellement la concurrence).

- Il faut redéfinir la politique étrangère et de défense, sortir de l’OTAN, en particulier de sa structure militaire intégrée, sortir de l’Europe, particulièrement dans les points précis (services publics, concurrence, Europe de la défense...) qui mettent en péril notre sécurité, énergétique et militaire.

Il faut sortir de la logique coloniale. L’armée doit redevenir nationale par ses missions (défendre le territoire et les intérêts du pays) et non servir les USA, l’OTAN et les oligarchies européennes.

Il faut revenir à une armée de conscription : service militaire court (3 mois) et pour tous (la technologie moderne impliquant de nombreuses tâches très variées), suivies de périodes courtes (1 à 2 semaines) durant 10 à 20 ans, permettant l’existence d’une grande réserve. Il faut passer des accords d’approvisionnement à long terme, et avec les états, donc renationaliser l’industrie pétrolière et gazière.

Aucune guerre ne doit pas pouvoir être déclenchée sans déclaration explicite, sans accord du parlement dans un très court laps de temps (3 jours), et le contingent doit y participer sans exemption, pour que ceux qui votent la guerre soit sûrs du soutien populaire et qu’ils sachent que leurs propres enfants devront aussi y aller.

Il faut aussi alerter nos concitoyens : deux groupes de nations, regroupées dans deux grandes coalitions militaires et politiques, se disputent les ressources de la terre : OTAN + Nations capitalistes asiatiques et OSC, Organisation de coopération de Shangai. Autour, les puissances émergentes (Inde, Pakistan, Brésil Afrique du Sud, …) n’ont pas fait leur choix.

Les ressources convoitées sont en Arctique, en Asie, en Afrique, en Amérique, partout. La tension monte en permanence, si on écoute attentivement les uns et les autres, si on regarde les « petites guerres » et les grandes manoeuvres, économiques, politiques et militaires.

La France peut rester et doit neutre, c’est son intérêt et elle en a les moyens, agricoles, militaires, stratégiques. Il est clair qu’on essaye de nous entrainer dans une politique qui n’est pas notre intérêt, politique consistant à briser et démanteler à terme la Russie et la Chine.

Aujourd’hui par guerres et agitations à la périphérie, demain sans doute plus brutalement. C’est la conséquence de la décadence tout azimut, intellectuelle, industrielle, politique, de ces nations qui s’intitulent « occidentales » et se prétendent la « communauté internationale », excluant les autres en réalité (BRICS, OCS...)

La politique traditionnelle de la France, même si elle acceptait cette « solidarité occidentale », refusait que cette solidarité entraine une « complicité » dans les crimes et prédations. Du moins elle se présentait ainsi, comme indépendante. Cette politique est abandonnée au profit d’une politique de complicité, voire d’avant-garde dans le crime (Syrie, Libye). Elle nous entrainera, si elle est poursuivie, dans les pires catastrophes. La politique actuelle (sous les auspices ou non de l’union européenne, et qui risque fort d’être poursuivie voire amplifiée après nos élections) pousse au crime les nations occidentales (et par ricochet les autres) au lieu de chercher à pacifier le monde en essayant de réduire le risque, réel et croissant, de conflit mondial.

En l’occurrence, nous devons tout faire pour être le plus indépendant possible de ces produits stratégiques dont l’embargo, la maitrise par l’une des grandes puissances a conduit à tant de conflits. Et les deux principaux postes de dépendance sont l’alimentation et l’énergie. Cette autre France que l’officielle d’aujourd’hui peut contribuer à désarmorcer, à démanteler, la bombe à retardement qui se construit.

- Il faut reconstruire relancer les capacités industrielles, énergétiques, culturelles, et intellectuelles, scientifiques et techniques, dans notre pays. Et en particulier dans le nucléaire et l’espace.

Les réformes et économies faites au niveau de l’enseignement sont extrêmement dangereuses. Elles s’appuient sur des traités (Vatican, Lisbonne) qu’il faudra suspendre, car ils impliquent privatisation et démantèlement de notre système éducatif.

En conclusion je dirai que l’expérience française, c’est que la partie non révolutionnaire (les girondins, les saint simoniens...), non marxiste (socialistes, radicaux, pacifistes, écologistes) de la gauche en France a laissé des souvenirs catastrophiques, et particulièrement en politique extérieure :

- guerres coloniales (au cours des XIX et XX èmes siècles)
- guerres extérieures mal préparées, mal enclenchées, mal conduites
- exploitation des peuples soumis (vote en faveur de l’esclavage par les girondins, travail forcé dans les colonies, refus de la citoyenneté aux habitants des colonies, rejet de la proposition de loi Blum Violette...)
- suivisme des puissances dominantes anglo-saxonnes dans leur politique impériale depuis 100 ans, en les dépassant souvent : combats anti URSS après la première guerre mondiale, lâchage de la République espagnole, guerre de Suez en 1956, suivisme en Yougoslavie, en Irak, en Afghanistan, en Lybie. Mise à genoux économiquement des nations africaines sous Mitterrand par application du consensus de Washington et des directives du FMI et de la banque Mondiale. Poursuite de cette politique en Amérique centrale et en Europe de l’Est, et aujourd’hui du Sud.

Ces politiques sont masquées, de nos jours, sous les termes « politique d’ingérence humanitaire », « politique écologique de la décroissance », »soutien aux nouvelles démocraties », etc Malheureusement c’est cette seule gauche, face à une droite fanatique ou cynique, qui semble exister dans notre pays. Même le PC ne semble garder de communiste que le nom tant il se rosit et se bruxellise.

Le choix, c’est donc Charybde ou Sylla. C’est sans doute la conséquence que les élections aujourd’hui ne sont que le reflet des passions, des égos, des intérêts privés, car derrière elles ne se meuvent que les forces de l’argent. Celui des oligarchies (lisez la République des mallettes et suivez le feuilleton Bettencourt), des églises (que donne l’Eglise en compensation des accords du Vatican, ou plus simplement, du vote unanime à Paris pour leur donner le site des bernardins ?), des multinationales (regardez le financement de Terra Nova), des états étrangers (que donne le Qatar à ceux qui le visitent ?)

Les militants, en dehors même de ceux qui attendent un poste, un logement ou un contrat, (confert l’article du Monde Diplomatique sur le sujet) ne sont là que pour rendre le spectacle crédible (lire Propaganda de Bernays).

*Jacques Maillard est l’un des responsables du Comité Valmy

Mis en ligne 5 avril 2012

 

Source : Nucléaire, Pétrole, Europe, guerres coloniales : Réflexion sur une logique politique Jacques Maillard* - COMITE VALMY

 

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