18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 20:00

 

La Banque mondiale épinglée au Honduras
Published: 13 Jan 2014
Posted in:  Honduras | IFC | World Bank
 0  7  0
Comments (0) Print Email this
medium_1hond1-1024x614.jpg?1389617790
Des agents de la police hondurienne arrêtent des leaders paysans de Bajo Aguán qui manifestent dans le capital, Tegucigalpa. Photographe : AFP/Getty Images
Financial Afrik | 12 January 2014

L’édito de Jean-Michel Meyer:

La Banque mondiale épinglée au Honduras

Toute ressemblance ou similitude avec des faits réels, etc, etc… L’avertissement est connu des cinéphiles. Et la mésaventure qui vient d’arriver au Honduras à la Société financière internationale (SFI), le bras armé de la Banque mondiale pour financer le secteur privé, aurait pu servir de base à la trame d’un scénario pour un thriller financier comme Hollywood en a le secret.

A coup sûr, les producteurs auraient choisi de situer l’intrigue en Afrique plutôt qu’en Amérique centrale pour gagner en crédibilité. Le hic ? Ce n’est pas une banque africaine, mais bel et bien la SFI qui est montrée du doigt pour avoir financé au Honduras une entreprise soupçonnée de trafics de drogue et du meurtre de dizaines de paysans.

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. En effet, la Banque mondiale s’est bâtie un business qui consiste à imposer aux Etats les politiques publiques à suivre, quitte à modifier les règles à 180° plusieurs années après, et à donner des leçons de bonne gouvernance à la planète entière, et à l’Afrique en particulier. Là, un audit interne de la Banque met en cause la SFI pour avoir octroyé en 2009 un prêt de 30 millions de dollars à la société Dinant pour étendre son site de production d’huile de palme dans la vallée d’Aguan, au nord du Honduras.

Un prêt accordé deux mois après que la Banque mondiale a gelé au plan mondial les investissements dans l’huile de palme… De plus, Dinant a une réputation sulfureuse, dont la SFI n’a pas tenu compte. « La SFI aurait dû être davantage consciente des allégations publiques à l’encontre de son client et de son image négative », indique le rapport du Compliance Advisor ombudsman (CAO), l’un des organismes internes de contrôle de la Banque mondiale, critiquant une supervision « inadéquate. »

Dinant est accusée par plusieurs ONG (Oxfam, Global witness,…) d’avoir fait exécuter une centaine de paysans pour s’emparer de leurs terres pour exploiter des palmiers à huile. Des propriétés de la société Dinant réputées également, indique le CAO, être des points de ravitaillement pour les trafiquants de drogue. Même s’il ne s’agissait que de rumeurs, insiste le CAO, leur simple existence aurait dû alerter la SFI dans le but « de préserver la réputation de la Banque mondiale. » L’institution vient d’apprendre à ses dépens que le risque zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant.

Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite.
 0  7 0
Source: Financial Afrik
- See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite. - See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite. - See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
e zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant. - See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
e zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant. - See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
e zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant. - See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
e zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant. - See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf

 

medium_1hond1-1024x614.jpg?1389617790

Arrestation de paysans du Bajo Aguan

qui manifestent pour leurs terres.

 

L’édito de Jean-Michel Meyer:

Des agents de la police hondurienne arrêtent des leaders paysans de Bajo Aguán qui manifestent dans le capital, Tegucigalpa. Photographe : AFP/Getty Images - See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
medium_1hond1-1024x614.jpg?1389617790
Des agents de la police hondurienne arrêtent des leaders paysans de Bajo Aguán qui manifestent dans le capital, Tegucigalpa. Photographe : AFP/Getty Images
- See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf

Toute ressemblance ou similitude avec des faits réels, etc, etc… L’avertissement est connu des cinéphiles. Et la mésaventure qui vient d’arriver au Honduras à la Société financière internationale (SFI), le bras armé de la Banque mondiale pour financer le secteur privé, aurait pu servir de base à la trame d’un scénario pour un thriller financier comme Hollywood en a le secret. 

A coup sûr, les producteurs auraient choisi de situer l’intrigue en Afrique plutôt qu’en Amérique centrale pour gagner en crédibilité. Le hic ? Ce n’est pas une banque africaine, mais bel et bien la SFI qui est montrée du doigt pour avoir financé au Honduras une entreprise soupçonnée de trafics de drogue et du meurtre de dizaines de paysans.

 


C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. En effet, la Banque mondiale s’est bâtie un business qui consiste à imposer aux Etats les politiques publiques à suivre, quitte  à modifier les règles à 180° plusieurs années après, et à donner des leçons de bonne gouvernance à la planète entière, et à l’Afrique en particulier. Là, un audit interne de la Banque met en cause la SFI pour avoir octroyé en 2009 un prêt de 30 millions de dollars à la société Dinant pour étendre son site de production d’huile de palme dans la vallée d’Aguan, au nord du Honduras.

Un prêt accordé deux mois après que la Banque mondiale a gelé au plan mondial les investissements dans l’huile de palme… De plus, Dinant a une réputation sulfureuse, dont la SFI n’a pas tenu compte. « La SFI aurait dû être davantage consciente des allégations publiques à l’encontre de son client et de son image négative », indique le rapport du Compliance Advisor ombudsman (CAO), l’un des organismes internes de contrôle de la Banque mondiale, critiquant une supervision « inadéquate. »

Dinant est accusée par plusieurs ONG (Oxfam, Global witness,…) d’avoir fait exécuter une centaine de paysans pour s’emparer de leurs terres pour exploiter des palmiers à huile. Des propriétés de la société Dinant réputées également, indique le CAO, être des points de ravitaillement pour les trafiquants de drogue. Même s’il ne s’agissait que de rumeurs, insiste le CAO, leur simple existence aurait dû alerter la SFI dans le but « de préserver la réputation de la Banque mondiale. » L’institution vient d’apprendre à ses dépens que le risque zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant.

Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite.

Source L’édito de Jean-Michel Meyer: La Banque mondiale épinglée au Honduras | Financial Afrik

00_bajo_aguan_conflicto_2.jpg

A lire aussi

 

Honduras : déprédations transnationales et capitalisme vert

Communiqué des femmes d'aguan : nous ne vivons plus en paix

Honduras un quotidien de terreur

Honduras : du coup d'état au parti libre

Honduras : non à la loi de conversion de la dette publique !


HONDURAS: ATENCIÓN mucha ATENCIÓN Detienen a dirigente campesino de la comunidad de Panamá en el Bajo Aguán. // Banco Mundial financia una empresa implicada en abusos de derechos humanos en Honduras‏‏

 

A voir, version espagnole ou en français, le cri pour la terre


00_bajo_aguan_conflicto_1.jpg

 


"Bajo Aguán: Grito por la Tierra"

 

La militarisation du Bajo Aguan

(FOTOS) Honduras: Bajo Aguán militarizado
© Fotos Giorgio Trucchi - Rel-UITA

Reportage, en entier ici Lista Informativa Nicaragua y más (español): (FOTOS) Honduras: Bajo Aguán militarizado


Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25





 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 


 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 


 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 


 


 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 


 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 


 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 


 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 


 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 

Foto+militarizaci%25C3%25B3n+Bajo+Agu%25

 


==============================================================

 

00_campesino_matia_valle_muerto.jpg

 

 

 

Matías Valle fue abatido a tiros por dos hombres encapuchados que se conducían en una motocicleta, el pasado 20 de enero

 

Un parmi 126 paysan du Bas Aguan assassinés au cours des 5 dernières années (depuis le coup d'état)

 

girl-in-bajo-aguan.jpg

 

banner.jpg?w=300&h=225

image.php%3Fid%3D18138

 

La Banque mondiale épinglée au Honduras
Published: 13 Jan 2014
Posted in:  Honduras | IFC | World Bank
 0  7  0
Comments (0) Print Email this
medium_1hond1-1024x614.jpg?1389617790
Des agents de la police hondurienne arrêtent des leaders paysans de Bajo Aguán qui manifestent dans le capital, Tegucigalpa. Photographe : AFP/Getty Images
Financial Afrik | 12 January 2014

L’édito de Jean-Michel Meyer:

La Banque mondiale épinglée au Honduras

Toute ressemblance ou similitude avec des faits réels, etc, etc… L’avertissement est connu des cinéphiles. Et la mésaventure qui vient d’arriver au Honduras à la Société financière internationale (SFI), le bras armé de la Banque mondiale pour financer le secteur privé, aurait pu servir de base à la trame d’un scénario pour un thriller financier comme Hollywood en a le secret.

A coup sûr, les producteurs auraient choisi de situer l’intrigue en Afrique plutôt qu’en Amérique centrale pour gagner en crédibilité. Le hic ? Ce n’est pas une banque africaine, mais bel et bien la SFI qui est montrée du doigt pour avoir financé au Honduras une entreprise soupçonnée de trafics de drogue et du meurtre de dizaines de paysans.

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. En effet, la Banque mondiale s’est bâtie un business qui consiste à imposer aux Etats les politiques publiques à suivre, quitte à modifier les règles à 180° plusieurs années après, et à donner des leçons de bonne gouvernance à la planète entière, et à l’Afrique en particulier. Là, un audit interne de la Banque met en cause la SFI pour avoir octroyé en 2009 un prêt de 30 millions de dollars à la société Dinant pour étendre son site de production d’huile de palme dans la vallée d’Aguan, au nord du Honduras.

Un prêt accordé deux mois après que la Banque mondiale a gelé au plan mondial les investissements dans l’huile de palme… De plus, Dinant a une réputation sulfureuse, dont la SFI n’a pas tenu compte. « La SFI aurait dû être davantage consciente des allégations publiques à l’encontre de son client et de son image négative », indique le rapport du Compliance Advisor ombudsman (CAO), l’un des organismes internes de contrôle de la Banque mondiale, critiquant une supervision « inadéquate. »

Dinant est accusée par plusieurs ONG (Oxfam, Global witness,…) d’avoir fait exécuter une centaine de paysans pour s’emparer de leurs terres pour exploiter des palmiers à huile. Des propriétés de la société Dinant réputées également, indique le CAO, être des points de ravitaillement pour les trafiquants de drogue. Même s’il ne s’agissait que de rumeurs, insiste le CAO, leur simple existence aurait dû alerter la SFI dans le but « de préserver la réputation de la Banque mondiale. » L’institution vient d’apprendre à ses dépens que le risque zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant.

Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite.
 0  7 0
Source: Financial Afrik
- See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
La Banque mondiale épinglée au Honduras
Published: 13 Jan 2014
Posted in:  Honduras | IFC | World Bank
 0  7  0
Comments (0) Print Email this
medium_1hond1-1024x614.jpg?1389617790
Des agents de la police hondurienne arrêtent des leaders paysans de Bajo Aguán qui manifestent dans le capital, Tegucigalpa. Photographe : AFP/Getty Images
Financial Afrik | 12 January 2014

L’édito de Jean-Michel Meyer:

La Banque mondiale épinglée au Honduras

Toute ressemblance ou similitude avec des faits réels, etc, etc… L’avertissement est connu des cinéphiles. Et la mésaventure qui vient d’arriver au Honduras à la Société financière internationale (SFI), le bras armé de la Banque mondiale pour financer le secteur privé, aurait pu servir de base à la trame d’un scénario pour un thriller financier comme Hollywood en a le secret.

A coup sûr, les producteurs auraient choisi de situer l’intrigue en Afrique plutôt qu’en Amérique centrale pour gagner en crédibilité. Le hic ? Ce n’est pas une banque africaine, mais bel et bien la SFI qui est montrée du doigt pour avoir financé au Honduras une entreprise soupçonnée de trafics de drogue et du meurtre de dizaines de paysans.

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. En effet, la Banque mondiale s’est bâtie un business qui consiste à imposer aux Etats les politiques publiques à suivre, quitte à modifier les règles à 180° plusieurs années après, et à donner des leçons de bonne gouvernance à la planète entière, et à l’Afrique en particulier. Là, un audit interne de la Banque met en cause la SFI pour avoir octroyé en 2009 un prêt de 30 millions de dollars à la société Dinant pour étendre son site de production d’huile de palme dans la vallée d’Aguan, au nord du Honduras.

Un prêt accordé deux mois après que la Banque mondiale a gelé au plan mondial les investissements dans l’huile de palme… De plus, Dinant a une réputation sulfureuse, dont la SFI n’a pas tenu compte. « La SFI aurait dû être davantage consciente des allégations publiques à l’encontre de son client et de son image négative », indique le rapport du Compliance Advisor ombudsman (CAO), l’un des organismes internes de contrôle de la Banque mondiale, critiquant une supervision « inadéquate. »

Dinant est accusée par plusieurs ONG (Oxfam, Global witness,…) d’avoir fait exécuter une centaine de paysans pour s’emparer de leurs terres pour exploiter des palmiers à huile. Des propriétés de la société Dinant réputées également, indique le CAO, être des points de ravitaillement pour les trafiquants de drogue. Même s’il ne s’agissait que de rumeurs, insiste le CAO, leur simple existence aurait dû alerter la SFI dans le but « de préserver la réputation de la Banque mondiale. » L’institution vient d’apprendre à ses dépens que le risque zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant.

Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite.
 0  7 0
Source: Financial Afrik
- See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf

 

La Banque mondiale épinglée au Honduras
Published: 13 Jan 2014
Posted in:  Honduras | IFC | World Bank
 0  7  0
Comments (0) Print Email this
medium_1hond1-1024x614.jpg?1389617790
Des agents de la police hondurienne arrêtent des leaders paysans de Bajo Aguán qui manifestent dans le capital, Tegucigalpa. Photographe : AFP/Getty Images
Financial Afrik | 12 January 2014

L’édito de Jean-Michel Meyer:

La Banque mondiale épinglée au Honduras

Toute ressemblance ou similitude avec des faits réels, etc, etc… L’avertissement est connu des cinéphiles. Et la mésaventure qui vient d’arriver au Honduras à la Société financière internationale (SFI), le bras armé de la Banque mondiale pour financer le secteur privé, aurait pu servir de base à la trame d’un scénario pour un thriller financier comme Hollywood en a le secret.

A coup sûr, les producteurs auraient choisi de situer l’intrigue en Afrique plutôt qu’en Amérique centrale pour gagner en crédibilité. Le hic ? Ce n’est pas une banque africaine, mais bel et bien la SFI qui est montrée du doigt pour avoir financé au Honduras une entreprise soupçonnée de trafics de drogue et du meurtre de dizaines de paysans.

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. En effet, la Banque mondiale s’est bâtie un business qui consiste à imposer aux Etats les politiques publiques à suivre, quitte à modifier les règles à 180° plusieurs années après, et à donner des leçons de bonne gouvernance à la planète entière, et à l’Afrique en particulier. Là, un audit interne de la Banque met en cause la SFI pour avoir octroyé en 2009 un prêt de 30 millions de dollars à la société Dinant pour étendre son site de production d’huile de palme dans la vallée d’Aguan, au nord du Honduras.

Un prêt accordé deux mois après que la Banque mondiale a gelé au plan mondial les investissements dans l’huile de palme… De plus, Dinant a une réputation sulfureuse, dont la SFI n’a pas tenu compte. « La SFI aurait dû être davantage consciente des allégations publiques à l’encontre de son client et de son image négative », indique le rapport du Compliance Advisor ombudsman (CAO), l’un des organismes internes de contrôle de la Banque mondiale, critiquant une supervision « inadéquate. »

Dinant est accusée par plusieurs ONG (Oxfam, Global witness,…) d’avoir fait exécuter une centaine de paysans pour s’emparer de leurs terres pour exploiter des palmiers à huile. Des propriétés de la société Dinant réputées également, indique le CAO, être des points de ravitaillement pour les trafiquants de drogue. Même s’il ne s’agissait que de rumeurs, insiste le CAO, leur simple existence aurait dû alerter la SFI dans le but « de préserver la réputation de la Banque mondiale. » L’institution vient d’apprendre à ses dépens que le risque zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant.

Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite.
 0  7 0
Source: Financial Afrik
- See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
La Banque mondiale épinglée au Honduras
Published: 13 Jan 2014
Posted in:  Honduras | IFC | World Bank
 0  7  0
Comments (0) Print Email this
medium_1hond1-1024x614.jpg?1389617790
Des agents de la police hondurienne arrêtent des leaders paysans de Bajo Aguán qui manifestent dans le capital, Tegucigalpa. Photographe : AFP/Getty Images
Financial Afrik | 12 January 2014

L’édito de Jean-Michel Meyer:

La Banque mondiale épinglée au Honduras

Toute ressemblance ou similitude avec des faits réels, etc, etc… L’avertissement est connu des cinéphiles. Et la mésaventure qui vient d’arriver au Honduras à la Société financière internationale (SFI), le bras armé de la Banque mondiale pour financer le secteur privé, aurait pu servir de base à la trame d’un scénario pour un thriller financier comme Hollywood en a le secret.

A coup sûr, les producteurs auraient choisi de situer l’intrigue en Afrique plutôt qu’en Amérique centrale pour gagner en crédibilité. Le hic ? Ce n’est pas une banque africaine, mais bel et bien la SFI qui est montrée du doigt pour avoir financé au Honduras une entreprise soupçonnée de trafics de drogue et du meurtre de dizaines de paysans.

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. En effet, la Banque mondiale s’est bâtie un business qui consiste à imposer aux Etats les politiques publiques à suivre, quitte à modifier les règles à 180° plusieurs années après, et à donner des leçons de bonne gouvernance à la planète entière, et à l’Afrique en particulier. Là, un audit interne de la Banque met en cause la SFI pour avoir octroyé en 2009 un prêt de 30 millions de dollars à la société Dinant pour étendre son site de production d’huile de palme dans la vallée d’Aguan, au nord du Honduras.

Un prêt accordé deux mois après que la Banque mondiale a gelé au plan mondial les investissements dans l’huile de palme… De plus, Dinant a une réputation sulfureuse, dont la SFI n’a pas tenu compte. « La SFI aurait dû être davantage consciente des allégations publiques à l’encontre de son client et de son image négative », indique le rapport du Compliance Advisor ombudsman (CAO), l’un des organismes internes de contrôle de la Banque mondiale, critiquant une supervision « inadéquate. »

Dinant est accusée par plusieurs ONG (Oxfam, Global witness,…) d’avoir fait exécuter une centaine de paysans pour s’emparer de leurs terres pour exploiter des palmiers à huile. Des propriétés de la société Dinant réputées également, indique le CAO, être des points de ravitaillement pour les trafiquants de drogue. Même s’il ne s’agissait que de rumeurs, insiste le CAO, leur simple existence aurait dû alerter la SFI dans le but « de préserver la réputation de la Banque mondiale. » L’institution vient d’apprendre à ses dépens que le risque zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant.

Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite.
 0  7 0
Source: Financial Afrik
- See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
La Banque mondiale épinglée au Honduras
Published: 13 Jan 2014
Posted in:  Honduras | IFC | World Bank
 0  7  0
Comments (0) Print Email this
medium_1hond1-1024x614.jpg?1389617790
Des agents de la police hondurienne arrêtent des leaders paysans de Bajo Aguán qui manifestent dans le capital, Tegucigalpa. Photographe : AFP/Getty Images
Financial Afrik | 12 January 2014

L’édito de Jean-Michel Meyer:

La Banque mondiale épinglée au Honduras

Toute ressemblance ou similitude avec des faits réels, etc, etc… L’avertissement est connu des cinéphiles. Et la mésaventure qui vient d’arriver au Honduras à la Société financière internationale (SFI), le bras armé de la Banque mondiale pour financer le secteur privé, aurait pu servir de base à la trame d’un scénario pour un thriller financier comme Hollywood en a le secret.

A coup sûr, les producteurs auraient choisi de situer l’intrigue en Afrique plutôt qu’en Amérique centrale pour gagner en crédibilité. Le hic ? Ce n’est pas une banque africaine, mais bel et bien la SFI qui est montrée du doigt pour avoir financé au Honduras une entreprise soupçonnée de trafics de drogue et du meurtre de dizaines de paysans.

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. En effet, la Banque mondiale s’est bâtie un business qui consiste à imposer aux Etats les politiques publiques à suivre, quitte à modifier les règles à 180° plusieurs années après, et à donner des leçons de bonne gouvernance à la planète entière, et à l’Afrique en particulier. Là, un audit interne de la Banque met en cause la SFI pour avoir octroyé en 2009 un prêt de 30 millions de dollars à la société Dinant pour étendre son site de production d’huile de palme dans la vallée d’Aguan, au nord du Honduras.

Un prêt accordé deux mois après que la Banque mondiale a gelé au plan mondial les investissements dans l’huile de palme… De plus, Dinant a une réputation sulfureuse, dont la SFI n’a pas tenu compte. « La SFI aurait dû être davantage consciente des allégations publiques à l’encontre de son client et de son image négative », indique le rapport du Compliance Advisor ombudsman (CAO), l’un des organismes internes de contrôle de la Banque mondiale, critiquant une supervision « inadéquate. »

Dinant est accusée par plusieurs ONG (Oxfam, Global witness,…) d’avoir fait exécuter une centaine de paysans pour s’emparer de leurs terres pour exploiter des palmiers à huile. Des propriétés de la société Dinant réputées également, indique le CAO, être des points de ravitaillement pour les trafiquants de drogue. Même s’il ne s’agissait que de rumeurs, insiste le CAO, leur simple existence aurait dû alerter la SFI dans le but « de préserver la réputation de la Banque mondiale. » L’institution vient d’apprendre à ses dépens que le risque zéro n’existe pas. Espérons qu’elle s’en souviendra quand elle jugera à l’avenir les bilans des Etats.

Mais la leçon peut aussi intéresser les Africains. Petit pays, pauvre, mais très fertile, le Honduras était considéré comme l’archétype, dans tous les sens du terme, de la république bananière : un pays dirigé par quelques familles très riches, proches de multinationales, comme Chiquita, l’ex United fruit company. Les entreprises bananières ont quitté le Honduras dans les années 1930, et la banane a partagé la terre du pays avec la noix de coco, l’ananas et les pamplemousses. Mais depuis trois ans, la culture du palmier à huile connaît une progression exponentielle sans précédent, portée par des sociétés sans scrupules comme Dinant.

Bien entendu, toute ressemblance ou similitude avec des faits constatés sur un autre continent seraient forcément fortuite.
 0  7 0
Source: Financial Afrik
- See more at: http://farmlandgrab.org/post/view/23017-la-banque-mondiale-epinglee-au-honduras#sthash.ysG4JKz4.dpuf
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives