5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 14:23

 

 

Sous le règne de Ponzicius


Ponzifius 2

"Celui qui sait obéir saura ensuite comment commander"  Confucius 

****

Un système de Ponzi (Ponzi scheme en anglais) est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Si l’escroquerie n’est pas découverte, elle apparaît au grand jour le jour où elle s’écroule, c’est-à-dire quand les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients1. Elle tient son nom de Charles Ponzi qui est devenu célèbre après avoir mis en place une opération basée sur ce principe à Boston dans les années 1920. Wikipedia 

Le clone du 21 ième siècle 

Nous vivons maintenant dans un format OGN globalisé sous le règne de  dictateurs  mélange de Ponzi et de faux Confucius qui se reproduisent  …en chaîne de Ponzi.

D’apparence sage, ce roi du Big Business, de la globalisation  encensée, est un minable fraudeur. Jésus marchait sur les eaux, lui marches sur les os. Le "petit" holocauste auquel s’acharne Dieudonné  n’est sans doute qu’un moustique, "la mouche du cocher".

Le passé nous fascine, mais nous nageons dans le présent: nous avons peur de l’eau. L’océan du temps est trop immense.  Si on pouvait "miniaturiser" l’Histoire, franchement, nous en serions à une seule formule: massacre à la tronçonneuse. La sophistiquée… L’arsenal payé par le petit qui trime, qui transpire, appauvri par la machine, mais qui continue d’y croire.

L’Homme lavabo 

Le dernier des sages est un est un amalgame en développement exponentiel fort ressemblant  au clan nazi: dans un organigramme complexe, chacun devient le levier blanc, sans tache, le travailleur "parfait". Devant l’échec de la globalisation , notre serviteur modèle continuera de croire qu’il n’existe pas de modèle autre. Pour fouetter le citoyen, on distribuera des médailles, des récompenses, mais surtout des titres. Avec un dénominateur commun: spécialiste.

On voulait le tout.

On les voulait tous comme travailleurs obligatoires… pour servir leur propre cause. C’est là l’argument des prolifiques propagandistes à l’écoute de leur cerveau. Des emmurés gris.  Car une fois tous les  labeurs vendus , les âmes sculptées  par la "route" des  religions,  vivre sera  désormais un esclavagisme "libre"  né de pompeux et venimeux personnages que les masses monétaires accumulées mirent en place. Élection d’imbéciles  cacatoès  sculptées par une séquelle formatée d’homme d’affaires et d’autres "mis en place" pour un Nouvel Ordre Mondial.  Imbéciles pompeux, mais affamé de pouvoir. L’Homme évidé, narcissique, égotique. Le vrai. Le seul. Le malade mental qui a un seul hôpital: la Terre. Mais c’est lui qui possède l’hôpital…

La créature humaine est un missionnaire laïc qui sert de pion dans les guerres. On habille le pion et on  le solde. Une fois soldé, il est vendu au plus offrant. Nous parlons de guerre, mais la guerre économique est l’équivalent civil du combat "citoyen vs État".

L’humain "tritisé "

La titrisation (securitization en anglais) est une technique financière qui consiste classiquement à transférer à des investisseurs des actifs financiers tels que des créances (par exemple des factures émises non soldées, ou des prêts en cours), en transformant ces créances, par le passage à travers une société ad hoc, en titres financiers émis sur le marché des capitaux.

Wikipedia 

Dommage que l’on ne donne plus de cours "réels" en économie. Le Québec se prépare à instaurer des cours d’Histoire pour comprendre…le Québec. Le passé. Hélas! On ne peut plus comprendre le passé – à la manière "historique" – quand le présent avale tout. En l’espace de 5 ans, le monde a tellement "changé" que l’on ne peut plus inscrire le phénomène empoisonnant de la globalisation. Le reste est folklore…

Le folklore n’a jamais nourri personne. C’est une sorte de nostalgie issue du monolithisme des peuples "avant" , oui bien avant que l’on massacre hypocritement toutes les sociétés pour faire déménager des masses dites de "réfugiés", volontairement déchirées par la globalisation. Le "tissus" social et en lambeaux. Et Ponzifius est nourri par la masse.

La sueur de petit travailleur, la base économique de cette grandiose arnaque est l’abreuvoir des conglomérats qui déménagent au gré du plus "cheap labor".

On a cru que Frankenstein était horrible. Nous voilà avec un monstre pire encore: Frankeinstein. Le savoureux barbu qui carbure à la E=MC2  pour tuer. Ou le clone… La vie est désormais une entreprise qui avale toutes les entreprises.

On dira que c’est de la concurrence.

On achève bien les chevaux… 

Un fois dressé, bien dressé, pas un cheval ne se révoltera en arrachant ses harnais pour reprendre sa liberté.

cheval

Le cheval est un animal fier… Tout comme les humains.

Le salariat, c’est le foin…

Une fois débarrassé de son jardin ou de ses terres, ce qui nous reste est à la banque. Entassé pour ne rien nourrir, sauf le trou béant des psychopathes qui font le tour de la Terre pour devenir des rois.

Car les rois peuvent tout titriser.

Gaëtan Pelletier

5 janvier 2014

 

Source le blog de l'incontournable Gaëtan Pelletier, qui nous décape la cervelle avec des mots éclairs qui projettent sur le réel une lumière qui réveille les consciences endormies LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

 

Partager cet article
Repost0
25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 15:41

 

 

LE Père Noël qui puait de la bouche

 

( Un "classique" de 2008 :-) )

Il neigeait à manger debout.

La ville était blanche. Pour une fois…

Roger, le mendiant barbu qui portait toujours tout ce qu’il avait dans un grand sac vert sur le dos, arpentait les rues. De son souffle court émanait une vapeur qui s’élevait vers le ciel.

On entendait des chansons des haut-parleurs de chaque vitrine. Les rues étaient bondées.

And so this is Christmas

And what have you done?

Another year over

A new one just begun

Une larme coulissait de sa joue. Il avait froid. Et sous sa tuque verte, élimée, en laine effilochée, sourdaient des cheveux blancs.

Montréal.

Il faisait un froid à ne pas mettre un chien dehors. Pourtant…

Alors il marchait, marchait, pour éviter que le froid le tue.

Il tomba pour la première fois.

Il se releva, reprit son souffle et repartit.

Quand il tomba la seconde fois, il resta un moment immobilisé. Il eut une légère perte de conscience. Et lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit devant lui un portefeuille. Mais un portefeuille singulier. Il contenait beaucoup d’argent et de nombreuses cartes de crédit.

Il le prit, l’enfouit dans sa poche puis reprit sa route. Il rentra dans un restaurant. Un petit resto avec des bancs au rebord nickelé qui devaient dater des années 50. Il commanda trois cafés et un … déjeuner.

- Vous avez une belle barbe blanche, fit remarquer la serveuse.

Il sourit.

- Je suis le père Noël.

- Je n’en doute pas.

- Si je vous donnais un bon pourboire, pourriez-vous me trouver un flacon de whisky?

Elle sourit.

- Je vais faire un effort.

Il lui donna une vieille bouteille d’eau qu’il traînait toujours.

Elle se dirigea vers l’arrière, prit un grand flacon et remplit la bouteille.

Quand elle revint, il avait terminé son repas.

Il était presque deux heures.

Il sortit, héla un taxi, et demanda au conducteur de le conduire à l’adresse indiquée sur un carte trouvée dans le portefeuille.

*

Ding Dong!

Il n’avait pas vu un tel château depuis longtemps. Un château lumineux et bruyant. . Il y avait une file de voitures de luxe à l’entrée. Toutes de couleur acier ou argent.

Il sortit la bouteille et prit une lampée.

La porte s’ouvrit.

Apparut  un  garçon, cheveux courts, cravaté.

-  Êtes-vous le père Noël?

- Non.

La mère, juste derrière le garçon, prit ce dernier et le tira  derrière elle.

-  Vous êtes un mendiant? Ce n’est pas l’heure.

Il puait et elle ressentit un certain dédain.

- J’ai trouvé ceci dans la rue…

Il tendit le portefeuille.

Elle écarquilla les yeux.

-  Georges, quelqu’un a retrouvé ton portefeuille.

L’homme arriva aussitôt, souriant, mais il perdit son sourire en voyant le mendiant.

-  Bonne nouvelle!

Il regarda sa femme. Ils se demandaient comment ils allaient s’en débarrasser. Car il pouvait tout leur demander…

En arrière plan, une grande fête. Et des tables de nourriture, des vins, des bières… Et des gens bien vêtus…

-  Nous ne ….savons…

-  … comment vous remercier…, continua la dame.

Il haussa les épaules.

-  Ce n’est rien…

Il hésita.

- Sauf que j’ai pris un café et ai mangé un peu… En plus, le taxi…

Ils s’esclaffèrent. Soulagés…

-  Je veux voir le père Noël, demanda le garçon.

-  Qu’est-ce que tu as eu pour Noël mon garçon?

-  Je ne sais pas encore… Mais je crois que c’est un ordinateur et plein de jeux. Je voudrais voir votre sac… Est-ce que vous avez quelque chose pour moi?

-  On ne sait jamais…

L’homme et la femme cessèrent de sourire. Ils devinaient  ce que transportait l’homme.

-  Le monsieur doit repartir…

-  Oui, renchérit le propriétaire.

-  Mais pourquoi?

Ils ne surent que répondre.

-  On va fouiller le sac et si j’ai quelque chose que tu désires je te le donnerai. Je ne voudrais pas vous importuner plus longtemps…

-  D’accord.

Il répandit le sac sur le plancher et il apparut une navette spatiale qu’il avait lui-même sculptée.

-  Qu’est-ce que c’est ? demanda le garçon.

-  Un peu ma vie…

…..

-  …une sorte d’oiseau en bois qui représente la liberté.

-  Elle  peut voler?

-  Tout peut voler, il suffit d’y ajouter les ailes de l’esprit… Tu comprendras plus tard…

-  Quand je serai grand?

- Ça dépend… Pour être grand il faut toujours savoir rester un peu petit…

-  Pourquoi es-tu si sale?

- J’ai passé par toutes les cheminées du monde… On s’y brûle, on se salit, et… ce n’est pas le plus beau métier du monde…

-  Mais il n’y a qu’un père Noël?…

Il prit une lampée, pendant que les parents s’étaient éloignés.

- Oui… Exact… Il n’y en n’a qu’un… Celui que l’on voit… Et ce n’est pas ce qui nous est donné qui importe… C’est comme si le cadeau te cherchait et te trouvait…

Les yeux du garçon s’illuminèrent.

-  Je crois que vous êtes vraiment le père Noël.

-  On ne sait jamais… Car on ne donne que ce qu’on l’on a de plus précieux. Tu pourrais prendre tout ce qu’il y a dans ce sac… Mais ce que tu désires est ce que je désire aussi. Mais je suis vieux et malade… C’est un peu comme passer le flambeau…

- Vous pensez que je ferais un bon père Noël?

-  Je crois que oui… Voilà la navette … C’est ce que j’ai de plus cher au monde… Il vole seulement si on la  fait voler avec ce que l’on a d’enfant en soi. Les autres sont collés sur Terre…

-  C’est assez, Jérémie. Laisse le monsieur tranquille, il doit…

- Oui, je sais, il a un autre monde à visiter…

-  Oui.

- Vous voulez combien pour nous avoir ramené le portefeuille?

-  Rien. C’est votre cadeau… Votre fils est un garçon qui vient de me donner ce que je cherchais : croire. Croire qu’en chaque enfant il y a un… sauveur… Et il vivra si personne ne tue en lui la magie avec laquelle tout le monde est né…

…..

- Alors, je m’en vais… Bonne soirée à tous…

*

Il faisait froid, si froid… Il ouvrit une portière, deux portières… Du moins il essaya. Il trouva enfin son logis : une Mercédez. Il s’étendit sur le siège arrière.  À travers la vitre givrée il entrevit la silhouette du garçon dans une fenêtre du château.

Il prit une lampée et s’endormit.

*

Vers cinq heures on trouva l’homme mort dans la voiture. Tout le monde étant un peu soûls on décida de traîner le cadavre jusqu’à cette borne fontaine  au coin de la rue. On ne voulait pas avoir d’ennuis avec les policiers. Trop long…Trop embêtant…

*

Pendant la nuit, le garçon rêva que la navette volait dans l’espace immense toute picotée d’étoiles. Et son rêve était si merveilleux qu’il le raconta à ses parents le lendemain.

*

- Je me demande encore si le père Noël existe, dit le garçon…

L’homme et la femme se regardèrent. Ils ne surent que répondre. Mais ils pensèrent tous deux qu’il ne servait à rien. Ce n’était qu’une illusion.

Mais pendant qu’il mangeait, le jeune homme volait au-dessus de la ville, la navette posée  sur la table, souriant, se disant qu’un jour il serait le père Noël.

Gaëtan Pelletier

21 décembre 2000

Source :
LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 19:15

 

Un texte éclairant. Et qui parfois fait un peu froid dans le dos… je vous laisse découvrir l’histoire du petit bonhomme vert et du petit bonhomme bleu. La petite fille en moi, quien est restée au petit bonhomme vert voit confirmer untruc dont je me doutais depuis longtemps, j'ai loupé quelques étapes d'une évolution normale Et la vidéo, à la source.

 

 

Neurobiologie et éducation : conférence du Prof. Dr. Gerald Hüther (VOSTF)


Ceci constitue la transcription (libre) des sous-titres de la conférence donnée par Gerald Hüther à l’Institut Arno Stein, à Berlin, le 15 janvier 2011. Attention, ça décoiffe. La vidéo peut être consultée sur Youtube, c’est sans doute nettement mieux, pour une première découverte du propos. Mais je me suis dit que ça t’intéresserait peut-être d’y revenir, à tête reposée. Merci à Laure d’avoir colporté le lien sur Facebook. 

Pourquoi est-il si difficile de se débarrasser des schémas incrustés dans nos fonctionnements ?

On ne vient pourtant pas au monde avec cet état d’esprit. Il y a une étude extraordinaire qui nous ouvre les yeux. Elle démontre que beaucoup de nos schémas de pensée sont transmis à nos proches, à ceux avec qui nous vivons, donc à nos enfants, alors que nous ne sommes même pas conscients de cette transmission. Cette étude montre qu’à six mois, un enfant est déjà en mesure d’observer une petite scène, avec une colline au pied de laquelle arrive un bonhomme jaune (comme dans un dessin animé ) qui veut escalader cette colline. Il glisse et recule plusieurs fois et n’arrive qu’à grand peine au sommet. Le bébé de six mois assiste à la scène et n’en perd pas une miette. Fin de la première séquence. Deuxième séquence : de nouveau la colline, de nouveau le bonhomme jaune qui cherche à escalader la pente et là, apparaît un bonhomme vert qui l’aide, en se plaçant derrière lui pour le pousser jusqu’en haut. Fin de la deuxième séquence. Le bébé ne s’impatiente pas et observe aussi la troisième séquence. À nouveau le bonhomme jaune, qui tente à nouveau de grimper sur la colline, mais cette fois apparaît en haut un bonhomme bleu, qui le repousse tout en bas. Le bébé observe cela également. Juste après, on place chacun des bébés qui ont regardé ces représentations à une table où on leur présente le bonhomme vert et le bonhomme bleu qu’ils viennent de voir en action et on observe lequel des deux le bébé va prendre. Vous vous en doutez, les bébés de cet âge ne prennent pas ce qui ne leur plaît pas… Tous les enfants, tous les bébés de six mois, après avoir vu ces trois scènes, prennent le bonhomme vert, celui qui aide.

Aucun de nous ne vient au monde en consumériste, ou en égocentrique brutal et sans égards. Cet état d’esprit est donc une chose qui s’acquiert avec le temps. Eh oui, cela s’installe… et la bonne nouvelle pour tous ceux d’entre vous qui sont éducateurs ou parents, c’est que cela se met en place bien plus tôt que nous ne le pensions jusqu’à présent. On peut répéter cette expérience avec les mêmes enfants, six mois plus tard, quand ils ont un an. À nouveau les trois séquences, puis le bonhomme vert et le bonhomme bleu et tout à coup, 10 à 20% des enfants d’un an prennent le bonhomme bleu, celui qui repousse l’autre. Alors se pose la question : à ces enfants, qui ne parlent pas encore, qui a bien pu leur apprendre ça ? Et c’est là que vous comprenez ce que signifie la pensée systémique. C’est là que vous voyez ce qui réfrène nos découverte et nos pensées. Ces enfants n’ont fait qu’observer. Dans le système familial dans lequel ils grandissent se trouve quelqu’un qui arrive brillamment à ses fins, à l’intérieur du système familial, aux dépend des autres. Et vous ne pensez pas sérieusement que, pour un si petit enfant, il serait sensé,  qu’il serait biologiquement sensé de prendre exemple sur celui qui ne fait pas ça ? Les enfants prennent exemple sur ceux qui réussissent. Donc les enfants deviennent comme nous. C’est la première bonne nouvelle !

Deuxième bonne nouvelle : les enfants naissent avec une ouverture d’esprit incroyable, avec un cerveau qui met à disposition d’innombrables connexions, parce que justement, il n’y a aucun programme génétique qui puisse savoir à l’avance comment un cerveau humain sera utilisé. Parce que les programmes génétiques ne peuvent pas savoir si tel enfant va venir au monde au Moyen-âge – les programmes génétiques étaient alors les mêmes – ou si l’enfant va naître il y a cent mille ans, quand les programmes génétiques étaient aussi les mêmes, ou si cet enfant va naître de nos jour Esquimau, au cercle polaire, ou indien d’Amazonie au Brésil ou encore petit Chinois en Chine… Tout ça, les programmes génétiques ne le savent pas, et c’est pour ça qu’il nous équipent – c’est une découverte évolutionniste majeure – d’un cerveau avec lequel tout peut se faire. Trop, oui, trop de cellules nerveuses au début. Vous en avez tous possédé un tiers de plus dans votre cerveau qu’il ne vous en reste aujourd’hui. C’était avant la naissance. À l’époque, les programmes génétiques avaient fait une surestimation de ce qu’il faut à un bon cerveau humain. Nous sommes donc envoyés dans le monde avec du surplus. De même pour les connexions neuronales : beaucoup, beaucoup trop ! Au début, elles sont simplement mises à disposition. Cela commence à l’arrière, dans le tronc cérébral, puis séquentiellement, dans les diverses régions et (je vous le souhaite ) jusqu’au cortex frontal, où là, ça ne s’arrête plus. Là, elles sont toujours disponibles et l’on serait capable, sa vie durant, de penser et de sentir différemment, si seulement on avait une bonne raison, une raison assez forte pour le faire.

Et nous voilà arrivés à un autre point : Tous les enfants font, au début de leur vie et même avant la naissance, deux expériences majeures – vous les avez tous faites aussi – qui sont totalement banales tant qu’un enfant grandit dans le ventre d’une mère. Il éprouve la croissance d’une part, et, d’autre part, le lien. Ce sont deux expériences de base faites par chaque être humain. À partir de ces deux expériences majeurs donc, de l’expérience fondamentales de la croissance, quelque chose s’ancre dans le cerveau. Pour ainsi dire, l’expérience s’ancre dans le cerveau, là où se trouve aussi ce qu’on appelle le « système de la curiosité », qui utilise certains transmetteurs, tels la dopamine, et ce système – qui se forme lui-même en fonction des expériences intra-utérines, ce système fait que lorsqu’un enfant vient au monde, il y arrive avec l’espoir qu’il y aura, dehors, quelque chose à découvrir et quelque chose à faire. Il veut grandir, il veut montrer qu’il sait faire des choses, trouver des choses à faire qui le feront grandir. Il veut devenir autonome, et libre aussi. Voilà !

Quand à l’autre expérience prénatale, celle du lien, elle aussi se vit puis s’ancre profondément dans le cerveau. Pour ça aussi il y a un système, nommé système de l’attachement, qui travaille avec d’autres transmetteurs, comme l’ocytocine, la prolactine, et ce système se forme, lui aussi, en fonction des expériences prénatales, et chaque enfant vient alors au monde avec l’espoir que, dehors, il sera d’une manière ou d’une autre, bienvenu, qu’il trouvera quelqu’un qui le prendre dans ses bras, qui lui offrira proximité et sécurité.

Alors, ces enfants vont dans le vaste monde, et font des expériences. Les expériences les plus importantes sont toujours celles qui ont lieu quand il est possible de combiner ces deux expériences primitives. On se souvient que ça marchait à l’époque ! Pendant au moins 9 mois, on a pu vivre en même temps le lien et la croissance. Alors on se retrouve dehors, et parfois ce qu’on est ne convient pas tout à fait à la maman, ou au papa, ou à quelqu’un d’autre… On n’est pas accueilli tel que l’on est, des adultes se mettent à vous éduquer de partout, parce qu’ils voudraient qu’on soit comme eux, ou comme ce qu’ils auraient aimé être ou devenir. Mais on peut aussi être écrasé par ce que j’aime appeler l’amour-grappin, qui nous empêche de vivre notre besoin de croissance, et on se noie, en quelque sorte, dans le pot de miel de l’attachement. Situations aussi catastrophiques l’une que l’autre. Dans les deux cas – on le sait à présent, dans le cerveau ce sont les mêmes réseaux neuronaux qui sont activés – quand on vit cela, les circuits neuronaux sont également ceux qui s’activent quand on nous inflige des souffrances corporelles. Autrement dit, notre cerveau réagit de la même manière lorsque nous sommes exclus d’une communauté que lorsqu’il repère un dérangement dans notre relation avec notre corps. Quand ça ne va pas dans le corps, ça fait mal, quand ça ne va pas dans notre relation avec l’autre, ça fait mal aussi. Le même système. Dans les deux cas, ça fait mal et il nous faut une solution. Et voilà nos tout-petits déjà contraints de trouver une solution bizarre, et si les adultes ne leur montrent pas à quoi pourraient ressemble ces solutions – nous pourrons discuter un peu plus tard de ce à quoi elles devraient ressembler – si nous ne leur montrons pas, probablement parce que nous l’ignorons nous-mêmes, à quoi pourrait ressembler une solution pour être à la fois lié et libre, et bien alors, ils souffrent… Et comme il est insoutenable de souffrir tout le temps, nous avons besoin dès notre plus jeune âge et plus tard en tant qu’adulte, à chaque fois que nous ne pouvons pas recevoir ce dont nous avons besoin, de trouver quelque chose qui nous permette de le supporter. Quand on ne reçoit pas ce dont on a besoins, on prend ce qu’on arrive à prendre. À chaque fois qu’on y arrive, on en est un peu contenté. Cela active dans le cerveau ce que les neuro-scientifiques appellent le centre de gratification.

À chaque fois qu’on s’enthousiasme pour quelque chose, et ce sur quoi on s’enthousiasme importe peu au cerveau, il  a ce qu’on appelle des transmetteur neuroplastiques qui se déversent, et ces transmetteurs neuroplastiques sont comme de l’engrais pour le cerveau. Mais ces neurotransmetteurs, lorsqu’on nous fait apprendre l’annuaire par cœur ou bien lorsqu’on subit les conseils de gens avisés… ils ne sont pas déversés. Ces transmetteurs neuroplastiques ne se déversent que lorsque les centre émotionnels sont activés dans le cerveau, et pour qu’ils soient activés, il faut que quelque chose vous prenne aux tripes, il faut que quelque chose vous soit particulièrement important, par exemple, parce qu’il vous le faut absolument, parce que vous souffrez. Il vous faut un succédané, qui ramènera le calme dans votre cerveau.

Ces neurotransmetteurs savent faire une chose géniale : ils amènent les cellules nerveuses qui sont en dessous, par le biais d’un processus, induit par les récepteurs de transduction du signal, à initier une induction génétique. Comme ça, vous entendez que moi aussi, je sais parler comme un scientifique ! Ce que ça veut dire en réalité, c’est que les neurotransmetteurs amènent les cellules nerveuses d’en dessous à produire des protéines, qu’elles ont bien souvent cessé de produire depuis longtemps, de ces protéines nécessaires pour construire de nouveaux filaments, établir de nouveaux contacts, pour rendre les réseaux neuronaux plus denses. Et voilà qui éclaire merveilleusement comment, chaque fois que l’on s’enthousiasme pour quelque chose, un arrosoir déverse dans le cerveau cet engrais, ce « fertiliseur » qui fertilise le cerveau, mais seulement les zones que l’on utilise dans un état d’enthousiasme !

Nos jeunes ont, depuis dix ans, une région du cerveau qui reçoit tant d’engrais qu’elle a déjà doublé de taille : il s’agit de la région qui est chargée de la régulation des mouvement du pouce ! Ce dont vous vous doutez à présent – si vous ne le savez déjà – c’est que cet enthousiasme, nécessaire pour qu’il y ait des changement dans le cerveau, on ne peut pas l’avoir su ordonnance, ni l’engendrer par de savantes conférences. Non : il faut que les gens soient émus, touchés dans leur cœur. Il faudrait, comme le dit Hermann Hesse, que l’on soit empoigné au cœur, pour que ça marche. Si vous pensez au petit enfant de trois ans que vous avez tous été, vous savez qu’alors, 50 fois par jour – certains même 100 fois par jour, vous vous enthousiasmiez pour quelque chose. Pour chaque petit bout de fil qui dépasse là-dessous, un enfant de trois ans peut s’enthousiasmer pendant une demi-heure. L’arrosoir dans son cerveau est continuellement ouvert, l’engrais est répandu sans arrêt, et surtout, partout, car l’enfant s’enthousiasme pour tout et pas seulement pour la télévision, espérons-le… Et c’est ainsi que, pendant cette période, le cerveau reçoit tout le temps de l’engrais… Et puis, nous envoyons ces enfants à l’école ! Je ne veux pas prolonger, mais vous êtres en mesure de retracer vous-même ce qui vous est arrivé depuis, jusqu’où vous en êtes arrivés, ce qui en est aujourd’hui, et quand vous aurez mon âge, vous demanderez, vous aussi, à ceux qui vous entourent (ce que je fais moi-même ) à quelle fréquence il leur arrive encore de s’enthousiasmer, ce qui serait nécessaire pour qu’on puisse penser autrement, pour que puisse se constituer, dans le cerveau, un nouveau schéma de connexions. Pour certains, ça n’arrive qu’à Pâques et à Noël, pour d’autres plus du tout, depuis longtemps déjà.

Ce qui est intéressant, c’est que se serait possible ! Un Berlinois de 85 ans peut tout à fait apprendre le chinois… à 85 ans, mais probablement pas à l’université populaire de Berlin. Il faudrait plutôt qu’à nouveau, il s’enthousiasme, il faudrait que ça l’entraîne vraiment, il suffirait qu’il tombe tellement amoureux d’une jeune et jolie Chinoise de 65 ans, que, lorsqu’elle veut retourner en Chine central, dans son petit village de Ching Fung, il y aille aussi. Et voici le clou, le point culminant de cette petite session, de cette conférence : vous tous, vous tous qui êtes assis ici, savez que ce monsieur de 85 ans qui, dans son enthousiasme, va en Chine avec cette femme, aura appris le chinois en six mois. À 85 ans.

On n’a donc aucun problème technique dans le cerveau, si on ne peut plus apprendre le chinois à 85 ans, on a un problème d’enthousiames, et ce qui est grave, c’est que nous le savons tous ! Nous devrions pouvoir nous enthousiasmer pour quelque chose de différent de ce que nous connaissions jusqu’ici. Mais jusqu’ici, nous avons vécu tant d’expériences négatives ! Quand nous essayons de nous intégrer, quand nous cherchons des occasions de montrer que nous sommes capables, de devenir libres et autonome, ce faisant, nous avons vécu tant d’expériences négatives, nous sentons encore et toujours que ça ne marche pas, que c’est inconciliable… Alors nous cherchons des satisfactions de substitution. Et c’est ce que Juliet nous a admirablement présenté : le consumérisme. Bien sûr, quand on ne reçoit pas ce dont on a besoin, on prend ce qui est proposé ici ou là. Et il y a toute une industrie qui n’attend que ça, qu’il y ait autant de gens avec autant de besoins insatisfait que possible, car ce sont eux qui entretiennent l’économie. Ça veut dire qu’il nous faut des enfances qui rendent les enfants malheureux, il nous faut des enfances au cours desquelles les deux besoins de base des enfants ne sont pas satisfaits, car sinon, on n’aurait pas, à la fin, tous ces consommateurs qui achètent toute cette camelote dont personne n’a besoin quand ça va bien. Je vous remercie de votre attention.

Sous-titres : Pauline & André Stern copyright Institut Arno Stern, 2013.

http://www.le-carnet-de-jimidi.com/article-le-tres-enthousiasmant-professeur-gerald-huther-121134472-comments.html#anchorComment

 

Via :
LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!


Partager cet article
Repost0
6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 11:51

 

 

Enregistrez vos meuh!……..


tumblr_mvcae0m7Kh1qkdrkzo1_r1_500

Depuis que je "fréquente" la toile, je dois bien avoir lu des milliers d’articles sur l’art de changer le monde, le comprendre, mais écrire pour le changer. Et j’écris pour le changer…

Nous avons bien appris la leçon: tout écrire pour changer les choses, mais ne rien faire.  C’est ainsi que fonctionnent les "gouvernements": des paperassiers, des commissions d’enquête, du papier, du papier, des avocats, des juges, etc. Le singe appliqué se prend pour un génie. Il est embouteillé…. Comme les bateaux en bouteilles.

Si nous ne voulons rien faire, tant mieux. Alors ne faisons vraiment rien… Il suffirait de ne rien faire pendant 30 jours. 30 jours assis, sans travailler, après s’être préparés pour que le système cafouille comme un moteur qui n’a plus d’essence. Puisque nous sommes l’essence de ce moteur affolé. Je suis une goutte. Tu es une goutte. Il est une goutte.

Puisque les banques, les dirigeants sont des pirates de citoyens, il faut tout simplement arrêter de transporter la cargaison d’esclaves: nous.

Dans la division et l’égoïsme cultivé, il n’y a pas de "nous". Nous sommes des agglutinés sociaux rongés jusqu’à l’os.

L’homo habituus est habité-habitué.

Un État laïc et la pire des religions, car elle confirme une neutralité moutonnière. Nous acceptons notre condition de bétail. Nous sabrons notre connaissance en autre chose qu’une machine de chair à vider, évider.

Dans moins d’une décennie, personne ne pourra aller nulle part pour jouer à l’autarcie. Tout aura été gobé, classé, javellisé.

Et la Terre sera la prison ronde.

Nous en travaillons les barreaux, la pierre, la structure. On nous dit artisans d’un pays… Nous sommes le noir sur un bateau rond dans l’Univers. Encagé. Fourbi.

Oui Msieux!

Oui Pa(l)tron!

Oui Maître!

Meuh! après meuh(s)’…. rien ne se créé. La bombe à cravate et à discours insidieux aura tout raflé.

 

 

 

art-and-fury:Garden -  Maggie Taylor

Image, source: http://missimpar.tumblr.com/


Silence! On ne tourne plus…

 

Gaëtan Pelletier

novembre 2013

Source LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

 


PS : je vous conseille un petit détour par chez les castors, vous savez, ceux dont Leibnitz disait déjà que nous ferions mieux de nous inspirer de l’esprit de coopération plutôt que de nous focaliser sur une loi du plus fort qui dans la nature fait figure d’exception.

Petit castor à banques

Et quelques feuilles d’automne qui remettent de la beauté dans le paysage désolé du monde dévasté par les hommes.

Papillons d’automne

 

 

 

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 10:23

 

 

 

livre qui brûle

« Chaque vieillard qui meurt, est une bibliothèque qui brûle . »

( cité de mémoire, mais dont la source est un proverbe africain).

@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@


En Occident, chaque vieillard qui meurt n’est que de 150 à 200 livres de moins… Une pension  à payer en moins, et à l’hôpital, bientôt, on vous calculera les minutes de vies qui lui restent. Un peu comme ce mécanicien à surveiller qui travaille à réparer votre auto à 130$ l’heure : dès qu’il va faire pipi, ça vous coûte un bras. On souhait presque allait l’aider à secouer son membre un peu mouiller pour épargner de l’argent.

C’est mon mécanicien qui me l’a dit : mot pour mot.

Un vieillard qui meurt, en Occident, c’est une machine usée sur laquelle la médecine s’acharne. Le bras canadien n’est pas que dans l’espace, il est dans un lit d’hôpital, le plus onéreux motel inventé depuis le siècle du cambouis dans les années 30 pour les premières machines.

Ça ne tourne pas bien? Met de l’huile…

Ça ne va pas bien? Mitraille à coups de pilules…

Aisé à saisir : les « bibliothèques » de l’Occident sont fabriquées dans des usines à savoirs mutilées, impures, tronquées. L’humain est une tondeuse à gazon, une pièce dans une colossale et cyclopéenne machine économiste. Un humain frelaté, passé à l’alambic des décideurs, pour la plupart élus « clés en main » par la dolce mafia depuis longtemps connue.

Le savoir est un produit mécanisé. Il est utile pour la grande machine. En passant par le filtre de la propagande, sont « haut-parleur » médiatisé, quintessencié, notre humain fait maintenant un parcours du point A au point A -. À moins qu’il ne soit attentif. Il et gonflé à l’égoïnomanie, truffé de savoirs « pratico-pratique », sans réelle connaissance de l’histoire, de ses répétitions.

Tout est neuf.

Le techno-progrès, c’est le miroir pour élever l’ignorance au rang de « connaissances » sans re- connaissances, – puisque l’on cultive l’oubli – mais  dans la ligne des reconnaissances : les médailles, les honneurs, et le reste de la quincaillerie du merci. Un remerciement social qui se passe bien de l’amour. Pas question de sentimentalisme.

De fait, l’occidental est une page, une ligne, un mot, une syllabe à éteindre avant qu’il ne soit un livre. Isolé du « réel », il finit par étouffer sous une pile de livres.

Il s’adonne à cette malbouffe « journalièrement ».

Le héros de ce 21e siècle est celui qui sort de ce monde en ayant échappé aux sables mouvants dans lesquels il est trempé pour en sortir comme une potiche « parfaite » pour qu’on puisse lui glisser tous les fluides que boiront l’élite carnassière.

Un raisin pour un vin…

Écrasé à coups de pieds invisibles. Telle la main d’Adams…

En Occident, l’Homme est un produit à « parfaire » dans le but  de l’intégrer à la gargantuesque machine à broyer.  On l’a gavé comme une dinde :  Il pense savoir. Ce qu’il sait est controuvé, faux, tordu, canalisé vers l’avoir et non l’être, sans référence au vivant, sans référence au passé, et sans référence à la Vie ainsi qu’au  mystère cosmique.

Il est séché philosophiquement comme une tomate. Il ne laisse que ses « performances ».

C’est son leg à la …machine.

C’est la fin de l’Homme transistor-transitoire.

Quand un livre électronique meurt, on le remplace par une autre « machine » que l’on essaie de rendre plus performante.

Ce vieux qui part est encensé pour son œuvre sociale, ses réalisations, ses titres et son portrait est affiché au mur des pays comme l’est l’employé du mois chez McDo.

Humanum Fast-Food…

On ne refera pas un monde meilleur avec plus d’argent, puisque plus d’argent en fait que nourrir une machine à cendrer les humains.

Quand on dit qu’il faut diviser pour régner, c’est simplement qu’en séparant et en écartant l’être humain du réel cosmique, en l’enfermant dans une toute petite planète à ronger, dites-vous que des rats ont envahi la demeure.

C’est la culture du demeuré « instruit ».

P.S. : Quand l’Allemagne – les nazis, devrais-je dire-, brûlaient les livres, et que chacun s’offusquait de cette manière barbare d’anéantir la connaissance, ce n’était qu’un échantillon de ce qu’on peut faire de nos jours. À partir du moment où les intellectuels ne jouent plus aucun rôle dans la réalisation de l’Histoire, on écrase ou écarte chaque caractère pouvant ramener ce monde à la réalité, chaque page, chaque frappe, et toutes taches « d’encre ».

Aujourd’hui, la « grande » vision de la Vie est « économie ». Mais les nouveaux barbares sont également les nouveaux dieux qui vous font le même coup que la religion catholique avec son enfer. L’économie, c’est dieu, la Vie c’est l’enfer, en passant par la pauvreté, le purgatoire.

La puissance de la propagande 21e siècle-  par la manipulation de l’inconscient de ce nouvel holocauste – est si efficace que les « athées » ont maintenant des dieux qu’ils ne connaissent même pas. Ils se moquent de ceux-là paralysés dans leurs livres-messages-divins, mais encensent ce matérialisme qui vous fait finir en cendres.

Soyez attentif : nous vivons dans une chambre  à gaz. La manipulation a tellement affiné ses techniques que celles-ci surpassent amplement le pouvoir individuel égotiste.

Tout crapaud aspire à être un bœuf…

Vous ne savez pas ce que vous gobez dans ce poulailler à ciel ouvert pour que l’on puisse vous faire croire que votre île est plus grosse, plus intelligente qu’une autre.

Si chacun vivait sur une île, il n’y aurait pas de continents.

C’Est bien l’œuvre de la fragmentation « utilitaire » à laquelle nous sommes livrés.

 transistor

Dieu ( sic), en trois éléments.

Gaëtan Pelletier

12 mai 2013

 

Source L’Homme transistor-transitoire | LA VIDURE

 

 

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 16:56

 

 

 Dalila AwadaL’auteure est étudiante en sociologie à l’UQAM.

 

 

 

 

Je ne veux pas être tolérée…


La tolérance. Par quel bout on prend ça? Par quelle sacrosainte «objectivité» on aborde ce sujet? Je n’en ai pas la moindre idée, alors je veux partager une petite bribe de bagage personnel avec vous. Mais, je vous avertis tout de suite, ma vie n’a absolument rien d’exceptionnel. Pourtant, ces dernières années, quasi quotidiennement, j’avais l’impression que les manchettes, les nouvelles, les tribunes médiatiques, les chroniques, les lois, tout, criait mon nom.

Je ne suis personne, mais je deviens malgré moi tout le monde à la fois. Je ne suis pas une victime, mais pourtant c’est comme ça qu’on me dépeint. Je ne suis pas un danger public, mais pourtant dans les nouvelles, on rappelle hebdomadairement à tout le monde à quel point je suis dérangeante. Oui, il y a certes dans la nature humaine une méfiance face à l’inconnu et un refus de voir ses valeurs heurtées, qui peut résulter en un comportement distant, voire en insultes parfois. Mais le contraire est tout aussi vrai.

J’ai récolté, au fil de ma courte vie, plus de beaux mots que de mauvais; je m’en suis fait un parapluie flageolant, que je ressors sous les coups durs, sous les regards trop insistants. Chaque individu pense connaître la vérité et pense que sa façon de faire est la plus adaptée à la société contemporaine. Pourtant, trop souvent on oublie qu’il n’y a pas qu’une seule vérité, chaque individu possède la sienne, une vérité qui est adaptée à qui il est, à son expérience, à sa personnalité, à l’environnement dans lequel il a gravité. Je suppose que c’est ça qui rend notre monde farfelu aussi passionnant.

Je me suis toujours considérée québécoise, mais j’ai appris à mes dépens qu’il allait falloir que je rame pour le prouver. Si physiquement tu ne rentres pas dans le moule, on te colle une étiquette sur le front: «Attention, paquet fragile, provient d’ailleurs».

Pourtant, du plus loin que je me souvienne, ma petite radio jouait dans ma chambre Marie-Chantal Toupin et Dany Bédard. Je frémis aux textes de Richard Desjardins. Moi aussi, je portais une admiration à Véronique Cloutier avant même de naître. Depuis que je comprends quelque chose aux enjeux sociaux et politiques, Pierre Falardeau a été un de mes plus grands modèles dans son militantisme. J’ai pleuré en regardant le film Maurice Richard. Sans clichés, les Charbonniers de l’enfer et les Cowboys fringants font partie de mes groupes préférés.

Quand je retourne au Liban des fois et qu’on souligne ma nationalité canadienne, je pense plutôt: «Oui, mais Québécoise surtout!». Car c’est partie intégrante de mon identité et j’ai abandonné depuis longtemps l’idée de choisir entre ces deux nationalités. J’ai vite compris que je pouvais avoir le meilleur des deux mondes.

Là où je veux en arriver, c’est que je ne veux pas être tolérée, parce que je ne crois pas avoir besoin de l’être. Johann Wolfgang a dit: «La tolérance ne devrait être qu’un état transitoire. Elle doit mener au respect. Tolérer, c’est offenser.» Être toléré, c’est se sentir un peu comme un poids, alors que la grande majorité des personnes d’ethnies différentes veulent se fondre dans le décor, devenir ni plus ni moins Québécois comme tous les autres. Les uns n’ont pas à tolérer les autres.

En fait, la seule chose que je veux avoir à tolérer dans ma vie, c’est les banalités du quotidien; les jeunes qui parlent trop fort dans l’autobus, la caissière trop lente au supermarché, un professeur qui continue de parler 10 minutes après la fin du cours. À la limite, je peux tolérer ma belle-mère aussi, mais ça, c’est une autre histoire.

Bref, je ne veux pas avoir à tolérer la confession religieuse d’une personne, ni même ses pratiques et croyances qui peuvent sembler tordues; non, je ne veux pas les tolérer, je veux les accepter, les respecter, et en finalité, je veux en faire un détail.

Je veux que mon voile, fragment de connexité religieuse et culturelle, devienne le plus gros détail de mon moi-même quand j’interagis avec une personne. En fait, qu’on m’en parle ne me dérange pas (après tout, ça fait partie de moi), mais je ne veux pas que ça devienne une embûche lors d’une entrevue de travail, je ne veux pas non plus que ça devienne une raison pour que les clients, à mon travail, changent de caisse, tout comme je ne veux plus qu’on me dise que je suis malheureuse mais que je ne le sais même pas. Surtout, je ne veux pas que ça étouffe mon identité québécoise et que l’on pense que l’un vient nécessairement sans l’autre.

Vous savez, être au Québec, c’est avoir une chance inouïe de vivre sur un morceau de terre qui carbure à la liberté. C’est aussi avoir la chance de rester chez soi mais d’avoir connu tous les pays du monde, parce que le Québec carbure à la diversité. C’est un endroit où il fait bon vivre parce que chaque individu est lui-même, avec ses opinions parfois trop crues, ses croyances parfois trop flagrantes, ses différences parfois trop vives. Être au Québec, c’est revendiquer la liberté individuelle sous toutes ses formes. Être au Québec, c’est rejeter le mot tolérance et adopter le mot respect. Être Québécois, ce n’est jamais par hasard. Dans mon cas, je le suis d’abord et avant tout parce que j’ai choisi de l’être.

Dalila Awada

 


Je ne veux pas être tolérée… | LA VIDURE

Partager cet article
Repost0
17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 22:16

 

 

 

 

Les yeux d’ailleurs

 

Le sable rêve de l’eau

L’eau rêve du sable

Ce matin j’ai fait une promenade d’œil sur la beauté du monde. Je regardais simplement les herbes danser dans les champs et les moutons. Comme la laine du ciel en nuages ébouriffés.

J’étais à la fois malheureux et heureux parce que j’avais perdu mes yeux. Mes yeux d’enfant… J’essayais de les retrouver. De ne pas penser en regardant. Rien que me dire que la terre que l’on brasse des doigts entre en vous comme si elle était un peu de vous.

Avec le vent, mes cheveux en vrillages.

La vie est laide.

Ce n’est pas la vie que nous menons qui est belle, c’est celle qui n’entre plus en vous par la beauté de la pierre et du vert.

Nous sommes les aveugles qui fabriquons notre propre canne blanche avec les métaux de la Terre.

Plus on grandit, plus les yeux deviennent petits.

Alors j’ai fait le chagrin des savoirs, de la tempête du connaître. Toutes ces idées qui ne valent pas un brin d’herbe.

Et surtout pas le vent…

Lui, l’invisible.

J’essaie, comme ça, de temps en temps, de lancer ma canne blanche quand le printemps, la printure du temps oblige à ouvrir les yeux.

Un tout petit oiseau-mouche est venu voir les fleurs des pruniers.

La grandeur de l’air c’est qu’elle est une canne sans couleur.

Et les yeux, les vrais, sont toujours ailleurs que ce quelque part dans le front.

Gaëtan Pelletier

Circa 2000 

LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

Partager cet article
Repost0
7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 23:28

Un texte fort qui résonne bien au-delà de la Palestine. Partout des terres sont appropriées, des paysans déplacés, emprisonnés, battus, assassinés… un sort qui touche les peuples sans défenses dont les terres et les ressources sont objets de la convoitise de ceux qui peuvent acheter les armées. Et partout où cela se produit les droits que s’arrogent les « privilégiés » s’ancre dans une conception raciste et élitiste.

L’apartheid ne cesse de gagner du terrain.

Plus encore qu’un teste à méditer, une main tendue pour construire ensemble d’autres possibles !

 

Lynn Gottlieb, rabbin qui s’élève contre la politique israélienne
Europalestine
Une réflexion du Rabbin Lynn Gottlieb à méditer, notamment par nos dirigeants qui tentent de criminaliser le boycott de l’occupant israélien.
 Vers quoi nous dirigeons-nous ? Une réflexion sur le 74ème anniversaire de la nuit de cristal.
Rétrospectivement, Kristallnacht (la nuit de cristal) révélait ce qui allait se produire : le regroupement et l’extermination des Juifs d’Europe. La majeure partie du monde n’est pas intervenue et, pire, a fait choix de bloquer les efforts des Juifs pour s’échapper. Tandis que les gens collaboraient ou choisissaient d’ignorer les implications de chaque pas sur le chemin du génocide, les Allemands menaient à bien leurs plans, publiquement et dans l’impunité. De façon explicite ou implicite, des civils allemands soutenaient un régime d’une incroyable brutalité. Ils étaient là tandis que leurs voisins et leurs amis juifs étaient regroupés et exterminés. Les actes de résistance collective non violente, telle que celui du village du Chambon (où 5 000 Juifs furent sauvés) ont été rares.
 J’ai grandi à Allentown, en Pennsylvanie, membre de la sixième génération de Juifs américains dans la tradition de la Réforme. Je reste étonnée par la sagesse de mes maîtres rabbiniques en réponse à la Shoah. Des rabbins de ma jeunesse, j’ai appris à ne pas me barricader dans des épaisseurs de peur et de méfiance ; ils m’ont plutôt appris à protester contre le racisme dans toutes ses hideuses manifestations publiques, parce que « Plus jamais cela ! » signifiait « Plus jamais cela ! » pour tout le monde. Ils m’ont enseigné que, quand l’un de nous souffre, c’est nous tous qui souffrons. Ils m’ont appris que le silence face à l’injustice est une complicité avec l’injustice. Ils reliaient ces enseignements à leur version de la religion juive.
Je n’ai jamais imaginé que j’aurais à appliquer ces leçons aux actes de la communauté juive, en relation avec Israël. Je supposais à tort que la Shoah nous avait en quelque sorte immunisés contre le fait de nuire à autrui, que nous avions appris la leçon de la Bible : n’opprimez pas les autres, parce qu’il vous est arrivé d’être opprimés.
À l’âge de dix-sept ans, je suis allée en Israël dans le cadre d’un échange d’étudiants, à l’occasion duquel je me suis trouvée confrontée à une vérité profondément dérangeante, contre laquelle je n’ai cessé de lutter depuis lors : les mêmes schémas racistes de ségrégation, de discrimination et d’incarcération massive de personnes, sur la base de leur identité – schémas auxquels, en Amérique, j’avais appris à résister à cause de l’expérience juive de la Shoah – se produisaient en fait en Israël. Simplement, au lieu que des Blancs oppriment des Noirs, c’étaient des Juifs qui opprimaient des Palestiniens. Avec quelle justification ? La sécurité. Mais pour moi, cela avait la forme et la résonance d’un mépris raciste. En 1966, Atllah Mansour m’a raconté l’histoire de la Nabka. La Nabka n’a jamais pris fin.
Durant les quarante cinq dernières années, je me suis profondément impliquée dans toutes sortes d’efforts en vue de la paix entre Israéliens et Palestiniens, que ce soit par le dialogue, l’éducation, des délégations ou par l’action directe. Tandis que je m’apprête à marquer l’anniversaire de la nuit de cristal, une profonde inquiétude me hante. Un récent sondage (septembre 2012) auprès de citoyens israéliens, sur la base d’un échantillon de 503 interviewés, répond à la question du Président Jimmy Carter : Paix ou Apartheid ? La majorité de Juifs israéliens ont répondu : apartheid – ou, comme l’a formulé Ehud Barak « Nous, ici ; eux, là-bas ». La plupart des Israéliens croient qu’Israël devrait être un état juif qui, légalement, privilégie les Juifs au détriment des non-Juifs. Ceci afin de soutenir des lois draconiennes qui ne s’appliquent qu’aux Palestiniens, de manière à séparer, à marginaliser et à discriminer systématiquement un peuple entier au motif de son identité nationale, culturelle et religieuse.
Bien des gens s’offusquent de ce qu’Israël soit décrit comme un état qui pratique l’apartheid. Ce dont nous devrions nous offusquer, ce sont les politiques effectives qu’Israël pratique à l’encontre des Palestiniens. Ceux qui sont outragés par la comparaison d’Israël avec l’Afrique du Sud clament qu’Israël n’a rien de commun avec l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid, parce que le terme d’apartheid est associé au racisme. Mais ils ont tort.
La notion de race est une construction non pas biologique mais culturelle. Le mot « apartheid » s’applique partout où un état codifie dans la législation un statut identitaire préférentiel, puis racialise cette identité. Le groupe dont l’identité est ainsi racialisée fait l’objet d’une ségrégation systématique par rapport au reste de la population, dans des zones géographiques discontinues (les bantoustans en Afrique du Sud ; en Israël, les zones A, B et C, à quoi il faut ajouter Gaza), afin de les dominer et de les contrôler. Un état d’apartheid assure au groupe privilégié l’accès à des ressources et à des profits, qu’il refuse au groupe dénigré. Ceux qui sont dans le rôle des perdants sont confinés par la force sur les territoires qui leur sont assignés. La répression militaire, les incarcérations de masse et une bureaucratie inexorable sont mobilisées pour maintenir en place le système d’apartheid.
Personne au monde ne se bannit de son plein gré de la terre ou de la maison de sa famille.. L’apartheid israélien implique l’appropriation massive et systématique des terres et la brutalité des colons. Des routes à l’usage exclusif des Juifs, le régime des autorisations, l’abattage des arbres, des restrictions sur le groupement familial, l’arrestation d’enfants, la détention administrative sans recours légal, des incursions militaires incessantes, des restrictions des déplacements, des limitations drastiques aux capacités d’exportation et d’importation, la démolition de maisons et la menace de démolitions, le déni d’accès à l’éducation et à la santé, une distribution inique de l’eau, les transferts internes et, dans le cas de Gaza, un siège qui rend « inhabitable » l’ensemble de la Bande. Toutes ces conditions rendent les Palestiniens vulnérables à une extermination de masse.
Nier cette réalité équivaut à une ignorance volontaire. Des montagnes de témoignages crédibles collectés par un ensemble d’organismes militant pour les droits de l’homme, parmi lesquels B’tselem, Al Hak, le Comité israélien contre la démolition des maisons, le Tribunal Russel, le Rapport Goldstone, ainsi que des milliers de témoins oculaires incluant au cours de six décennies des Palestiniens, des Juifs israéliens, des internationaux et des organisations pour les droits humains ne laissent aucun doute quant à la poursuite par Israël de politiques qui sont une insulte à l’histoire juive. Le régime israélien d’apartheid est une honte pour les valeurs dont on m’a appris jadis qu’elles sont au cœur de notre tradition.
Comme l’a récemment déclaré Angela Davis à l’Association américaine pour la santé publique, vous ne vous débarrassez pas du racisme par le seul moyen d’ateliers antiracistes ! Un changement systématique et institutionnel se produit lorsque les gens s’engagent dans des protestations massives et refusent de coopérer avec des politiques favorables à un statu quo corrompu. C’est pourquoi les Palestiniens ont fait appel à nous pour entreprendre une démarche de boycott, de désinvestissement et de sanctions comme moyen d’exercer des pressions jusqu’au démantèlement de l’apartheid israélien. L’objectif de la lutte non violente n’est pas de vaincre les gens, mais de changer le système. L’apartheid n’est bon ni pour l’occupé, ni pour l’occupant. C’est un système de déshumanisation qui génère pour chacun une tragédie sans fin. Nous avons besoin d’un nouveau paradigme.
Ceux qui tirent profit et bénéfices de l’apartheid ne renonceront pas aisément à leur pouvoir. L’histoire des luttes non violentes nous a appris que ceux qui maintiennent un statu quo injuste feront tout leur possible pour empêcher un changement réel et systématique. Ils vont entraver, écarter ou supprimer avec une force destructrice ceux qui réclament leur liberté. Un changement institutionnel ne peut émerger que par la construction de mouvements, l’organisation d’une base militante et de la ténacité. Comme toutes les luttes pour la liberté, la lutte pour les droits humains des Palestiniens est un combat universel. C’est pourquoi des personnes différentes par la nationalité, le genre et la religion différents s’associent pour façonner des réalités politiques, économiques et sociales qui soient en accord avec les normes universelles des droits de l’homme.
Dépasser l’injustice et la priorité absolue de nos traditions religieuses. En ce 74ème anniversaire de la nuit de cristal, ramassons les tessons brisés de l’Histoire et composons-en une mosaïque de la paix qui honore la dignité humaine de chacun. Telle est la signification véritable de la Terre Promise.
(Texte écrit en novembre 2012 et traduit de l’anglais par Anne-Marie Perrin pour CAPJPO-EuroPalestine.) 
Nos remerciements et amitiés à Lynn Gottlieb qui a participé à nos côtés à la Marche pour Gaza en décembre 2009.

CAPJPO-EuroPalestine
Via :
Humeurs de Marissé
Partager cet article
Repost0
26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 08:25

 

La petite bille dans l’espace

 


bille-bang-567899

Source Image : "Bille bang". Une illustration personnelle de la théorie du Big Bang. Les billes ont été placées précisément à la main dans une petite flaque d’eau. © Gilles Thévenin L’internaute 

#######################################################

Quand j’étais enfant, je jouais aux billes.  Et c’était la plus importante des choses. Dans un tout petit village qui est resté un petit village aux maisons délabrées, aux champs immenses, mais côtés, là où le parfum des vaches laissait son parfum partout. On habitait entre la bille et le ciel. On aurait dit un vase de verre, avec une coupole bleue. C’était un village-nid, bien tranquille. J’allais fouiner, au printemps, dans les mares, pour voir les têtards. Cette vie infime et grouillante me passionnait. Je n’étais pas cloisonné dans une cloche de verre, c’était un lustre strié de nuages, de la beauté des étés brûlants, quand ma mère, ma tante et moi allions aux fraises des champs. Les marguerites ballaient au vent, les bourdons tournoyaient comme des OVNIS, tout bougeait, même les nuages en convoi sur notre ciel. Toute cette vie était réelle. Toute cette vie était comme un village qui aurait pu se nommer « Charming ». Les gens s’aimaient, les gens se haïssaient, et il y en avait qui portaient leur orgueil comme une masse de plomb, d’autres leurs misères noire, mais vraiment noire, avec la faim au ventre, la maigreur, les dents cariées, la peau blanche, la silhouette osseuse.

Cet univers était trop petit pour s’entretuer. Il n’y avait que des guerres de mots, pas d’idéologies. Les batailles se faisaient parfois entre la beauté et les réussites des jardins. Entre les exploits sur le champ de baseball.

On pouvait y compter deux ou trois petites industries. Mais on ne pouvait compter les truites dans les rivières.

Le seul terroriste que je connaissais était mon oncle, le mécanicien du village, qui changeait quelques pièces dans les autos, en replaçait des vieilles, battait sa femme et sa barge étai si rugueuse que l’on aurait  pu poncer une fenêtre à la peinture craquante, rongée par le temps. Comme son visage…

Et chez les filles, « all of a sudden », apparaissait la beauté à couper le souffle.

On mangeait un frite dans une petit contenant de carton en allant se balancer sur la balançoire des voisins d’en face de la cantine. La balançoire était « communiste ». Elle appartenait à tout le monde.

***

Quand on a peu de passé, on ne peut avoir de nostalgie. Il n’y a pas de nostalgie dans la vie. Du moins, il ne faut pas en avoir. Car le présent ne se nourrit pas des traces du passé. Il est. Bien simplement. Il est. Et il est tout chaud. Tout chaud comme une fournée de pain, l’une après l’autre. La haine était à égalité des avoirs et des ambitions : toute petite, comme des particules d’orgueil qui traînent dans l’âme humaine.

Même avec un long passé, il ne faut pas avoir de nostalgie. Le passé est un cadavre qui nous a nourrit.

Quand l’automne arrivait, se pointait en ses petites gelées frimassant  sur les herbes, on le prenait comme un morceau de glace après un été brûlant.

Les gens avaient des armes. Ils chassaient. C’était une question de survie et, – une chose bien normale dans ce monde aride, clos dans une petite vallée.

Personne ne travaillait le dimanche. Ils disaient que c’était jour de repos consacré à « dieu ». Ils s’habillaient de ce qu’ils pouvaient trouver de plus beau dans leur penderie.

Ils devenaient des dieux…

C’était comme ça. Personne n’avalait de pilule pour être « heureux ». Il n’y avait qu’un médecin pour trois villages, et tout ce qu’il faisait était d’arracher des dents. Mais on pouvait trouver un petit hôpital qui coûtait une fortune quand on y allait. Alors, ma mère n’y allait pas. Elle avait des amygdalites à répétitions, mais elle s’enfermait dans sa chambre et souffrait. Quelques jours plus tard elle en ressortait guérie. Elle allait alors jouer aux cartes chez une de mes tantes.

***

Un jour, les vendeurs du temple sont arrivés. En fait, ils sont arrivés souvent, pendant des décennies. Ils ont agrandi le ciel, caché les fraises sauvages et les bleuets. Ils étaient tous plus intelligents que les gens du village. Ils disaient que c’était le progrès.

Le village est resté un peu le même, mais tout est devenu compliqué. Même avoir de l’eau…

***

Aujourd’hui, les petites industries ont disparu. Les gens sont allés vers la ville. Certains sont revenus pour reprendre leur vie normale, tranquille, semant des tomates, des fèves, des carottes et des pommes de terre.

Alors qu’ils ne travaillaient pas l’hiver, ils durent passer tous leurs hivers à travailler.

Les gens n’ont pas changé. Les gens se sont fait traquer. Comme les lièvres qu’ils tuaient à l’automne lors des premières neiges. Le fil de laiton… Couleur or, mais traître et vicieux quand on savait faire les nœuds.

Ces gens-là vivaient avec la terre. Et avec la Terre. Si simplement, si bellement, malgré les souffrances… Les souffrances se sont élargies, la bulle de verre des ciels bleu d’été a éclaté.

***

Les billes, les têtards, les filles, les mariages fous, la délinquance, le travail, et l’économie réelle. Pas un citoyen du village n’aurait pris une poule pour une auto. Ils savaient la valeur d’un œuf, d’une maison, et la patience qu’ils cultivaient étaient leur prière. Ils ne se servaient pas de moules : ils créaient sans moules. Mais quand les moules sont arrivés, ils se sont dit que ça leur faciliterait la tâche. Ils n’avaient pas compris que le travail n’était pas une torture mais une prière à genoux sur une terre à travailler pour la rendre meilleure.

Ils savaient que les enfants n’étaient pas faits pour la guerre. Qui donc voudrait charcuter ce qu’il a créé et qui lui ressemble? Qui donc veut ses enfants déchiquetés?

Alors, c’est là que le monde a changé.

J’ai changé de village. Je vis dans un autre village. Mais il n’y a plus cette bulle qui nous protégeait. Les villages se sont faits infiltrés par tous les diables de ce monde. Le malin. Ils parlent avec des papiers. Mais comme c’était compliqué, ils parlent avec des messages électroniques. Quand mon grand-père voulait vendre son coq, il n’allait pas sur Ebay pour en connaître le prix. Coq à Coq. Coq à l’âme.

Vendu.

Mais voilà que le jeu de la bille n’est plus un jeu d’enfants. Il existe des milliers d’organisation à travers cet univers pour jouer au grand pour qui la Terre est une bille. Si intelligents qu’ils ignorent qu’ils vivent sur celle-ci.

Alors ils contrôlent le savoir de nos enfants.

Notre médecine chimifiée.

Notre agriculture chimifiée.

Nos « démocraties » à la x comme je te pousse.

Nos avoirs ( nos poules titrisées )

Ils mensongent à tout vent.

Ils nazéifient nos enfants.

On dit que c’est un village « global ».  C’était une formule positive. Il y a longtemps.

Maintenant, le village de plomb, avec les dettes, les manières de faire, les manières de cultiver, les manières de « fabriquer » des citoyens, etc.

Plus personne ne joue aux billes, ni ne regarde les filles de la même façon. Nous sommes OGM sans trop connaître l’amour du prochain. Il est confondu à ce passage entre l’enfance et la puberté.

Au moment où il nous pousse des poils, on ne voit plus l’autre autrement…

Au moment où le savoir fait l’amour à la vanité et  à l’orgueil, et qu’il y a un file en attente pour devenir un héros givré au grandiose, prêt à tout, nous sommes cuits dans un four au point de faire fondre toute les billes et la Terre.

Qu’on ne me fasse pas suer avec les grandes idées. Une carotte ne pousse pas avec de grandes idées. Et même si on a un million de grandes idées, et qu’on radote en file sur les médias sociaux, cela ne changera rien.

Le marchand sait bien qu’il faut un miroir au sauvage…

La vanité finira par faire disparaître Alice au pays des merveilles. Car on peut bien utiliser le miroir, mais il est dangereux d’y entrer.

Voire mortel…

La vie est un conte de faits, pas un conte de fée…

Gaëtan Pelletier

26 mai 2013

P.S. : Maintenant il n’y a plus de réels villages. Ils sont là physiquement, mais virtuellement ils sont gangrenés par la mondialisation. Et le plus grand exploit des « grands mondialistes » est d’avoir insufflé en chacun de nous le souffle qui nous empêche de respirer. L’horrible salariat fordien, si prometteur,  a été vraiment un travail à la chaîne :  Des mains au cerveau…

Je ne sais qui nous a donné cette bille, mais nous finirons par perdre la boule.

À force de vouloir être grands, nous finirons par être si petits que la douleur de se s’agenouiller sur un jardin pour faire pousser des rutabagas ne sera rien à celle qui se dessine.

C’est comme les administrations des pays : nous voilà avec plus d’architectes que de menuisiers.

               

 

 

 

           

                              Source  :

LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 20:59

 

chavez2

Les Mayas nous avaient annoncé, pour décembre dernier, la fin du calendrier marquant l’ère de l’individualisme, de la cupidité, de l’ambition, de la domination, de la manipulation du mensonge. Une ère caractérisée par la discrimination, le racisme, les luttes religieuses, les idéologies aux intérêts et aux horizons confus.

Aujourd’hui, le peuple vénézuélien, l’Amérique latine et le monde ont rendu hommage à Hugo Chavez, cet homme qui a marqué le début de ce XXIe siècle. Il fallait voir ces 55 représentants de gouvernements venus des quatre coins de la planète, ces millions de personnes gonflant les rues de Caracas, passant des jours et des nuits pour aller dire un dernier adieu à celui qui leur avait donné un toit, un médecin, une école, une fierté et une nouvelle solidarité. Ces manifestations grandioses d’affection et de respect témoignent d’un Chavez qui a su comprendre et incarner les grandes aspirations des hommes, des femmes, des enfants et des peuples de notre temps.

C’est en entendant ces cris, « nous sommes Chavez, Chavez vit en nous, le peuple est Chavez, je suis Chavez », que j’ai compris que l’esprit et le cœur de Chavez venaient de naitre de nouveau, cette fois, dans le cœur et l’esprit de son peuple et dans celui de millions de personnes à travers le monde.

Qu’a-t-il donc été et fait pour atteindre si profondément ces personnes et ces peuples?

Sans être exclusif, je dirais qu’il a fait éclater certains grands mythes ou bulles qui retiennent toujours la marche des peuples et de l’humanité vers un monde plus juste, plus vrai, plus solidaire, plus compatissant, plus humain. Parmi ceux-ci, je me permets d’en relever cinq, m’apparaissant plus déterminant que d’autres.

1.     Il a brisé le mythe des puissants et des empires qui se donnent tous les droits comme s’ils étaient marqués d’un sceau spécial venant directement des dieux. Il a dénoncé leur cupidité et leur hypocrisie. Il s’en est pris à leur suffisance, comme s’ils étaient les seuls à pouvoir diriger le monde. Il leur a rappelé que l’heure était arrivée pour descendre de leur piédestal et de reconnaître que chaque personne, chaque peuple ont les mêmes droits qu’eux. Il s’est battu pour qu’un changement complet d’attitudes de la part de ces puissants accompagne ce nouveau paradigme des relations entre personnes et nations du monde. Le monde unipolaire est une aberration face à la fresque multicolore de l’humanité. L’avenir doit se construire sur les bases d’un monde multipolaire et s’il y a gouvernance mondiale, elle devra être immanquablement multipolaire.

2.     Il a brisé le mythe du capitalisme et du néolibéralisme qui se présente comme la voie à suivre pour assurer la liberté, la justice, la vérité, la démocratie, la solidarité entre tous les humains de la terre. Il a fait comprendre, par des gestes et des exemples, que ces deux faces d’une même médaille idéologique portaient dans son essence même le principe de la division, de la confrontation, de la corruption, du mépris et de la haine. Il suffit de regarder le portrait de l’humanité, assujettie à ce mythe, pour réaliser que c’est un grand fiasco humanitaire. En effet, alors que les deux tiers des humains vivent dans la pauvreté, les 2 % des plus riches contrôlent les 80 % des richesses de la terre. À cela s’ajoute ce qui se passe en Grèce, en Espagne, en Italie et bientôt en France et aux États-Unis où, pour sauver les banques, on sacrifie les humains. C’est là un système qui ouvre toutes grandes les portes de la bergerie à des loups dont l’appétit ne se tarira jamais. De quoi réjouir les industries militaires pour qui, les guerres sont leur gagne-pain. Chavez a dit non à cette voie.

3.     En tant que chrétien, il a brisé le mythe d’une Église institutionnelle toute puissante et autoritaire, s’interposant entre le Christ et les personnes de bonne foi. Chavez, profondément croyant et fortement inspiré par la théologie de libération, a dit non à cette puissance intermédiaire et a rappelé que le Christ était toujours la Tête de son Église et que son Esprit pouvait communiquer avec qui il voulait, sans demander la permission au Vatican. Il a dénoncé le pharisaïsme de ces hiérarchies, leurs alliances avec les forces des empires et des oligarchies. Il les a invitées à retrouver la voie des évangiles et la compagnie des humbles et des laissés pour compte de nos sociétés. Il aura été plus près d’un Jésus qui chasse les vendeurs du temple et qui invective ces pharisiens et docteurs de la loi qui mettent sur les épaules des autres des fardeaux qu’ils ne peuvent eux-mêmes porter, qu’un pratiquant, docile aux directives de ces autorités institutionnelles. Il faut dire que les hiérarchies catholiques, en Amérique latine et au Venezuela en particulier, s’identifient davantage avec les oligarchies qu’avec les pauvres. Lors du coup d’État militaire de 2002, au Venezuela, le cardinal était partie prenante des putschistes, célébrant avec ces derniers le renversement du gouvernement Chavez. Un plaisir, toutefois, qui n’aura duré que peu de temps.

4.     Il a également brisé le mythe qui veut que les peuples ne puissent, par eux-mêmes, assumer leur propre destin. Un mythe qui sépare ceux qui sont destinés à gouverner et ceux qui sont destinés à travailler dans les divers secteurs de la société. Par hasard, les premiers appartiennent aux classes favorisées et ont un droit absolu aux études supérieures, alors que les autres, les moins favorisés, doivent être orientés dans les formations techniques et de service. À ce sujet, Chavez a dénoncé cette vision des choses ainsi que l’hypocrisie des défenseurs des démocraties représentatives qui font figurer le peuple uniquement pour voter, mais une fois au pouvoir, ces gouvernements représentatifs se tournent de bord pour servir les intérêts des oligarchies au service desquelles ils mettent les pouvoirs et les richesses de l’État.

5.     Un autre grand mythe qu’il fit éclater est celui de la désinformation présentée comme pure vérité par les médias au service d’intérêts privés. Il a dénoncé les excès d’une presse privée dominante qui ne se gêne pas pour dire n’importe quoi, pour mentir sans gêne et souvent pour inciter à la violence. « Sur 111 chaînes de télévision, 61 sont privées, 37 communautaires et 13 publiques. Avec cette particularité que la part d’audience des chaînes publiques n’est que de 5,4 %, celle des privées dépassant les 61 % [3] … Même chose pour la radio. Et 80 % de la presse écrite sont contrôlés par l’opposition ; les deux quotidiens les plus influents – El Universal, El Nacional – étant hostiles au gouvernement. » (1)

À ces mythes dénoncés et combattus, Chavez apporte des alternatives, ouvrant ainsi la voie à un autre monde. Un monde où peuvent coexister le respect, la dignité, la solidarité, la participation responsable, la liberté, la justice, la vérité et l’amour. Un monde qui se construit sur la dignité des plus déshérités et le respect de leurs droits les plus fondamentaux

1.     Son premier geste comme président élu du Venezuela, en 1999, fut de mettre sur pied une constituante pour que les Vénézuéliens aient une constitution qui soit à leur image. Une constitution qui encadre les droits et les devoirs de tous et de toutes. Cette dernière fut votée et approuvée par référendum en décembre 1999. Dans cette constitution, le peuple a de véritables pouvoirs sur ses gouvernants  et ses droits y sont clairement inscrits.

Puis, il a réorienté l’usage de la principale richesse du pays (PDSVA) pour la mettre au service de l’ensemble des Vénézuéliens. Une richesse énorme que se partageaient les multinationales qui en assuraient la distribution et les oligarchies locales qui profitaient de cette manne. Elles seront dorénavant utilisées à 43 % au développement du secteur social. Ce sera les grandes missions de lutte contre la pauvreté et l’analphabétisme, la mise en place de centres médicaux dans tous les coins du pays de manière qu’aucun Vénézuélien n’en soit privé. Des politiques ont été développées pour assurer une distribution équitable d’une saine alimentation. Les centres délinquants qui retenaient indûment ces aliments dans des entrepôts pour déstabiliser le pays ont vite été ramenés à l’ordre. Que dire de cette grande mission d’un logement pour chaque famille? Ce sont des centaines de milliers de logements qui ont été construits, apportant dignité et respect à des millions de personnes. Pour une fois, les classes les plus pauvres ont pu toucher leur part des revenus générés par cette  richesse pétrolière.

Pour contrer la désinformation, Chavez s’est donné des outils pour communiquer régulièrement avec son peuple : toutes les semaines, il avait son émission, « Allo président », lui permettant un véritable dialogue avec son peuple. Ces émissions duraient des heures. Elles étaient là pour assurer ce lien fondamental du chef e l’État avec le peuple. Un moment privilégié pour parler également de la révolution bolivarienne, du socialisme du XXIe s. , des défis à relever et des espoirs pour le présent et l’avenir. Il leur parlait de solidarité, de justice, de participation, d’éducation, de soins de santé, mais aussi des problèmes rencontrés dans cette marche vers une société plus juste et plus solidaire. Un moment fort de prise de conscience collective.

À cette première initiative, s’est également ajoutée télésurtv, réseau public de télévision, mis en place pour contrer le monopole des principales télévisions privées du pays. Il a ainsi donné la voie au peuple et à ses principaux représentants, contrant ainsi la désinformation nationale et internationale. Un outil indispensable dans ce long processus de libération.

Chavez a toujours voulu résoudre les conflits et les diverses embûches mises sur sa route par des voies pacifiques et démocratiques. Il est le président de l’Amérique latine qui a connu le plus grand nombre de consultations populaires durant ses 14 ans de règne. À l’exception d’une seule, il les a toutes gagnées. Celle qu’il a perdue, ce fut par moins de 200 000 voix et en bon démocrate, il en a accepté les résultats.

La Fondation Carter a reconnu que le Venezuela avait le meilleur système électoral au monde et que sa démocratie était bien vivante. Ceux qui considèrent Chavez comme un dictateur sont loin de sa moyenne au bâton en ce qui a trait à la démocratie. À titre d’exemple, ici au Canada, nous avons un premier ministre qui dirige le pays en chef absolu avec moins de 25 % de l’électorat canadien. C’est le même qui a souhaité qu’avec la mort de Chavez vienne un gouvernement plus démocratique. Une véritable honte.

5.     Finalement, Chavez a ouvert le Venezuela à l’ensemble de l’Amérique latine et du monde. Il a regroupé les pays de l’Amérique latine sous divers chapeau : ALBAUNASURMERCOSURCELAC. Il s’est fait leader de l’intégration de la grande Amérique latine souhaitée par Bolivar et Marti. La présence, à ces derniers adieux, de tous ces présidents et représentants de gouvernements en témoigne.

Chavez a également pris le bâton du pèlerin, le conduisant aux quatre coins du monde. Il a tissé des liens humains de fraternité avec de nombreux chefs d’État, mais toujours dans le respect mutuel et dans un esprit de coopération selon les intérêts de chacun. D’ailleurs, leur présence massive à ce dernier adieu en dit long sur l’estime et le respect qu’il a suscité dans toutes ces régions du monde.

Chavez a semé une semence qui ne pourra que croitre dans le cœur et l’esprit de ces centaines de millions de personnes. 

Si le Christ a été pour Chavez le premier-né d’une humanité nouvelle, Chavez est sans nul doute le premier-né d’une ère nouvelle nous conduisant tous et toutes vers cette humanité nouvelle, nourrit de paix, de justice, de liberté, de solidarité, d’amour, de compassion, de responsabilité.

Le socialisme du XXIe s. dont il s’est fait un grand promoteur n’a rien de la rigidité idéologique contrairement à ce qu’en disent ses détracteurs. Il s’inspire tout autant de sa vision évangélique d’un monde solidaire et communautaire, porté par la justice, la vérité et l’amour, que d’une vision humaniste d’un monde en quête de respect, de dignité, de liberté, de justice, de participation à son propre destin. Entre la vision de Jean XXIII, exprimée dans son encyclique PACEM IN TERRIS (PAIX SUR TERRE) et le SOCIALISME DU XXIe s., il y une grande concordance. Je vous invite à lire cet article en référence ici.

Que les détracteurs de Chavez se le tiennent pour dit : Chavez est devenu un peuple, une patrie, un Nouveau Monde en mouvement. Une présence contagieuse qui se fera toujours plus sentir.

« Si vous voulez savoir qui était Chávez, regardez qui pleurent sa disparition, et regardez ceux qui s’en réjouissent, là vous aurez votre réponse ! » Fidel Castro

Oscar Fortin

Le 9 mars 2013

http://humanisme.blogspot.com

Via : Chavez le premier-né d’une ère nouvelle | Mondialisation

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives