13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 13:05

 

 

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Avril 2013, après les élections pendant la tentative de coup d'état qui a suivi.

 

 

 

Mercredi 12 février (et fin) jeudi le 13

Depuis plusieurs semaines la violence de l’opposition sévit ponctuellement au Venezuela, mettant en œuvre une phase nouvelle du plan de déstabilisation permanent du pays et de la région.

Aujourd’hui, 12 février 2014, à l’appel du militant d’extrême-droite de Voluntad Popular, Leopoldo Lopez et de sa copine la Machado (Corina), la violence devrait se déchaîner (c'est à présent vérifié 13 - O2) dans tout le pays afin de « trouver une sortie rapide pour en finir avec Maduro et avec son régime ». Cette journée est programmée pour reproduire les tragiques événements qui s’étaient déroulés à la suitedes élections d’avril  coûtant la vie à 11 personnes (dont deux enfants) chavistes ou de familles chavistes, produisant des dizaines de blessés et provoquant des dégâts matériels, visant tous les acquis de la révolution, centres de santé des quartiers populaires où la cible était en particulier les médecins cubains objets d’un racisme exacerbé de l’opposition d’extrême-droite, mais aussi les médias populaires souvent hébergés chez des particuliers, les bibliothèque, également les logements sociaux de la Grande Mission Vivienda - campagne de construction de logements décents pour tous grâce aux revenus de la rente pétrolière. Des locaux du PSUV, des militants de ce parti ainsi que leurs habitations avaient également été cibles pour cette violence, dont la journaliste Eva Golinger et son bébé d’un an avaient également été victimes.

C’était Capriles qui alors avait appelé le peuple a décharger son « arrechera », mélange de hargne et de frustration contre les cibles désignées à cette effet, dans une explosion de colère aveugle, le but était de créer une situation de violence généralisée qui aurait permis l’intervention des grands frères de Capriles et de ces adeptes, Obama (et ceux dont il est la créature) et Israël, appelée elle aussi en renfort sur les pancartes brandies par de jeunes inconscients, priés d’intervenir humanitairement pour sauver le Venezuela, état failli, du désordre que le gouvernement trop faible ne parvenait pas à gérer. Dans un journal d’opposition une jeune Sifrinas (jeunesse dorée et celle qui essaye de s’y assimiler) appelait Obama à la rescousse. « Je ne peux plus vivre sous ce régime odieux, peu importe que tu (Obama) doives bombarder le pays » disait-elle, « je mourrai sous les bombes en écoutant Lady Gaga».

 

Il faut noter que si la composition des ces mécontents n’était pas homogène, de la ménagère tapant sur ses casseroles aux groupes paramilitaires entraînés et dirigés par un général à la retraite en passant par les amoureux de Miami et les gamins profitant de l’occasion pour se défouler, tous s’étaient vu rapidement remettre à leur place par l’action coordonnées du tout nouveau gouvernement et de la population soucieuse de protéger SA révolution, celle qui leur a donné une dignité qui leur avait toujours été refusée par une classe dirigeante peu soucieuse de partager la plus petite partie de ses grands privilèges et très ouvertement raciste et méprisante vis-à-vis du petit peuple. Dans la rage qu’elle a déployé contre Chavez, maintes fois, c’est manifestée, comme cela se produit également à l’égard d’Evo Morales en Bolivie, le viscéralement inacceptable pour cette « aristocratie de seconde main » : être dirigés par des inférieurs, des indigènes ou des métis. En avril, la maturité du peuple bolivarien, mobilisé pacifiquement mais en nombre et en détermination, avait réussi à protéger les acquis de la révolution alors que le gouvernement de Maduro, formés par 14 ans (et souvent bien plus, Maduro comme Cabello président de l’AN, sont aux côtés de Chavez depuis les débuts pour le second et sa période de prison du début des 90 pour l’actuel président)  de lutte aux côtés de Chavez, auteurs incontournables de cette révolution, manifestait la fermeté et le sang froid nécessaires pour calmer le jeu, la garimba.

Comme l’a dit Manuel Zelaya au Honduras, avant de se faire renverser par les « investisseurs nationaux et internationaux » désireux de s’accaparer toutes les richesses du pays : « Ces gens ne supportent pas que l’on prenne un sou dans leur poche pour améliorer le sort des plus démunis ». Comment sinon s’offrir à Miami – où les oligarques latinos d’extrême-droite côtoient les terroristes qui se consacrent à déstabiliser les régimes qui les « volent », et les jeunes d’opposition en stage de formation paramilitaire - ou dans la 5ème avenue de New York, ces signes distinctifs de richesse qui font la différence entre l’Olympe et le petit peuple. Comme le disait une Sifrina un peu plus âgée que la précédente aujourd’hui "tel vêtement de marque n’est vraiment plus portable, on risque à tout moment de croiser la première noire venue qui en porte une imitation sur le dos, je ne m’habille plus qu’à la cinquième avenue ». (Désolée pas trop initiée, je ne me souviens pas des marques en question).

Et c’est assurément la marque distinctive de cette opposition d’extrême-droite, son snobisme exacerbé et sa haine du petit peuple, sensé rester à sa place et sans voix à croupir hors de vue de l’élite dont on connaît la tendance croissante à ériger des murs de protection contre la misère du monde, pour s’en retrancher, où mieux encore pour entasser les pauvres derrière. Et ceux qui aspirent à ce statut sont souvent encore pires, pour faire la preuve de leur nouvelle appartenance, ils se doivent de dénigrer avec plus de vigueur encore ceux qui hier étaient leurs frères de classe et de couleur.

Les nouvelles classes moyennes, dont la montée est le fruit immédiat des politiques redistributives sont aussi le revers de la médaille pour tous les gouvernements progressistes de la région, qui en améliorant le sort de la population ont créé une moyenne bourgeoisie dont les enfants – ignorant des passés de misère et de dictature et nourris de productions hollywoodiennes – viennent grandir les rangs de l’opposition, étant de ceux qui aspirent au mythe de l’American way of life pour les uns et la vivant une partie de l’année pour les autres qui ont en permanence un pied à Miami et l’autre au Venezuela. Il est important de savoir aussi que les méthodes de déstabilisations « douces » mises au point par Gene Sharp et qui sévissent de Serbie, en Egypte en passant par l’Ukraine ou la Belgique (certains Indignés),sont enseignées dans les Universités Privées du Venezuela, alors que des activités complémentaires permettent à ces jeunes de joindre pratique et théorie.

Venezuela, les membres sifrinitos de JAVU s'en prennent aux enfants du peuple. mai 2013


Depuis plusieurs semaines, la violence monte au Venezuela, entre agression d’athlètes Cubains et attaque au jet de pierres et cocktails Molotov du Palais du gouverneur de Táchira, et autres actes de protestation violentes. Hier était programmé un déchaînement de violence qui a bien eu lieu, et qui fera l’objet du prochain billet.

Pour terminer

La semaine passée, le peuple bolivarien du Venezuela s’est payé une bonne tranche de rire en reproduisant les tweets de 2 sifrinas. Je vous laisse savourer ce qui confirme de nombreuse observations de personnes sur place : il semble qu’au Venezuela, plus on est riche et privilégié, plus on semble soumis à la rareté conséquence de la crise d’approvisionnement qui fait partie de la guerre économique calquée sur celle menée à l’époque contre Allende au Chili, un des outils du « coup d’état permanent ». Ajoutons que Caprilès est beaucoup moins présent dans cette agitation que ses comparses d’extrême-droite, chouchous de Washington et de la bande à Uribe, Leopoldo Lopez et Corina Machado. Après de longs (et coûteux) voyages pour rencontrer l’extrême-droite régionale et fomenter des complots H. Caprilès Radonski est rentré au bercail, s’est présenté tout barbu au Palais de Miraflores où après avoir serré la pince à Maduro,ce dernier l’a envoyé se mettre au boulot dans l’état dont il est gouverneur, Miranda où une procédure de destitution est engagée contre lui pour non accomplissement de sa fonctionn et où depuis son élection en décembre 2012, il n’avait pratiquement mis les pieds que pour faire campagne pour les présidentielles (d'avril 2013).


Ainsi se lamentent les Sifrinas. Le régime les faits mourir de faim et l'une n'a plus d'autre refuge que Miami (de l'ordre de 2000 euros le voyage) pour échapper à la misère (et au peuple trop envahissant) alors que l'autre pourra oublier les affres de la faim en jouant avec son nouveau   smartphone BlackBerry Z10 (même ordre de valeur de 2000 euros), il ne leur restait évidement pour échapper au drame qui les frappe que de participer - comme annoncé - aux violentes et mortelles manifestations d'hier.

Anne Wolff

 

 

Luego de un viaje a Miami dos sifrinas van a protestar porque "Nos están matando de hambre chama"


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