13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 19:46

 

Témoignage de Monsieur Donat, professeur de lycée


M. Donat

Routes barrés, contrôles à chaque carrefour, compagnies de CRS, cohortes de policiers (des "cosmonautes" avec boucliers et harnachements), hélicoptère et, pour finir, loin du président mais pas assez de ses oreilles, une manif pacifique chargée par la police.

Voici ce qu’à vu et vécu un témoin qui ajoute : " Je me suis retrouvé en COREE du NORD".

LGS



On peut s’envoyer des mails humoristiques, touristiques ... et c’est bien agréable !

On peut parler de météo, de foot, de ski, de VTT, de loisirs, de voyages, de la famille...

Mais on est aussi des citoyens et j’espère pouvoir évoquer avec des interlocuteurs "ouverts", ce qu’est devenue, en 2012, la nation française. Dans cette optique et vu que mon "statut de retraité" m’en laisse le temps, je me suis intéressé à la venue de SARKO en Ariège !

N’étant ni élu, ni militant de l’UMP, je n’ai bien sûr pas été invité. Mais, je n’ai pas voulu manquer un tel ... ÉVÉNEMENT, même vu de l’extérieur et je ne le regrette pas, car j’ai vécu intensément QUATRE moments "forts", que j’ai envie de vous narrer et de partager avec vous !

1°) UN FORMIDABLE DÉPAYSEMENT : Étant donné que je connais comme ma poche toutes les routes du secteur "visité" par Sarko, le matin j’ai ...exploré le coin ! Des Pujols, via La Tour du Crieu, Riveneuve du Bosc, Las Parets, Villeneuve du Paréage et zone industrielle du Pic de Pamiers.

Le quartier de Cazalas était "interdit" et Jojo Doussat n’a pas dû vendre beaucoup de pain... !

J’ai réussi à me "faufiler" en voiture, en invoquant des destinations fictives et je me suis retrouvé en COREE du NORD : véhicules et groupes de policiers à chaque intersection, plus policiers tout le long des routes : près de chaque maison, de chaque chemin ... de chaque arbre...

PAMIERS était devenu PYON GYANG !

2°) J’AI CÔTOYÉ la FRANCE "d’EN HAUT" :

Puis j’ai essayé de m’approcher, en voiture, de la salle de la Rijole, dans la zone industrielle. J’ai réussi à franchir un premier barrage en venant de l’abattoir et en exigeant d’aller chez Arnaudiès : les policiers, je pense, ont noté mon numéro et m’ont laissé passer. Deuxième barrage, un policier que je connaissais m’a dit "Mr Donat, je vous laisse passer mais vous ne pourrez pas arriver chez Arnaudiès" ... et le 3° barrage m’a été fatal : il m’a fallu laisser la voiture. Donc j’ai continué à pied ... et j’ai avancé, en compagnie de gens qui "portaient du beau linge" !!! J’ai vu une noria de bus débarquer des gens, sans doute venus d’autres départements pour remplir la salle de la Rijolle et je n’ai connu personne ... (il n’y avait sans doute pas assez d’invitables" en Ariège).

Puis ce fut le barrage "fatal", ou il fallait présenter : accréditation, invitation, badge ... et je n’ai pas pu aller plus loin, le "filtrage" étant impitoyable ! Pour approcher Sarko, il faut le ...mériter !

Si vous avez vu à la télé Sarko serrer des mains, ce n’était que des sympathisants soigneusement triés et filtrés au sein de l’espace protégé(d’ailleurs cinq personnes non invitées ont été arrêtées ...)

Donc, il ne me restait plus, pour continuer, qu’à aller participer à la manif ...

3°) J’AI CÔTOYÉ la FRANCE "d’EN BAS" :

Là, je me suis senti parmi les miens ... des copains ... des enseignants, beaucoup de retraités, beaucoup de femmes, des syndicalistes, des militants, des élus qui avaient boycotté Sarko, notamment : Nicole Quillem (maire de Mirepoix), Jean Cazanave (conseiller général de Mirepoix)... ils m’ont dit avoir été relancé 6 ou 7 fois par la préfecture, pour "honorer leur invitation ..." puis se sont joints aux manifestants, les ouvriers de l’usine.

La manif, loin de Sarko, était autorisée à la place St Hélène (la place de Millane étant réquisitionnée pour les véhicules des invités de Sarko)

La manif était "bon enfant", 3 policiers et 2 RG empêchaient la montée vers la gare. Puis la manif grossissant, l’avant a commencé à monter et les policiers se sont écartés.

Alors, logiquement, s’est mis en place un cordon de sécurité infranchissable, au niveau du rond point sous la gare : véhicules de police cote à cote, cohortes de policiers "cosmonautes" avec boucliers et harnachements... impressionnant !

Le cortège des manifestants s’est arrêté à quelques mètres avec banderoles, chansons ... Je suis allé devant, voir les manifestants, il n’y avait ni casseurs, ni holligans... que des banderoles, des slogans et des "vieux" comme moi, qui chantaient la Martelais !

Et on était "surveillé" par un hélicoptère qui stationnait au dessus de la manif... du jamais vu pour moi.

Mais des pétards (apportés par des manifestants) ont éclaté au sein de la manif ... alors là, grosse panique en face. Crime de "lèse majesté", Sarko risquait d’entendre le bruit des pétards ... et de la contestation et tout d’un coup, brutalement ...

4°) J’AI RAJEUNI de 44 ANS :

On a été arrosé de bombes lacrymogènes et des balles (en caoutchouc ? ) ont été tirées

Je n’avais plus vu ça depuis mai 68.

J’ai vu des gens se tordre de douleur par terre, nos yeux et nos poumons brûlaient ... effrayant ! Incroyable !

Là, écoeurés, mes copains et moi, sommes partis et je suis allé m’oxygéner les yeux et les poumons à la campagne ...

Voilà ce que j’ai vécu : la France coupée en deux : les "petits fours" d’un coté et les "grenades et la violence" de l’autre !

Et rassurez-vous, braves gens, c’est pas la crise pour tous : la salle de la Rijole à Pamiers a été spécialement refaite de neuf ... moquette au sol, goudronnage autour ...les cire pompes de Sarko craignaient qu’il salisse les siennes.

L’Elysée a même veillé à ce que les personnels approchés par Sarko soient habillés de neuf ...

Rassurez-vous Trigano (maire de Pamiers ) a affirmé que ça ne coûterait rien au contribuable (sans doute ces frais seront payés par une valise venant d’Andorre !). Puisque ça ne coûte rien au contribuable, pourquoi donc Sarko ne visiterait pas 10 000 villes en France, 10 000 sites seraient refaits à neuf, ça donnerait du boulot aux entreprises ... sans rien coûter aux contribuables ! Ils nous prennent pour des débiles !

Autre malaise, dans l’armée, cette fois, puisque Sarko est passé devant la caserne du 9°RCP et ne se serait pas arrêté se recueillir sur la stèle de plusieurs soldats de Pamiers, qu’il a envoyé se faire tuer en Afghanistan !

Bref, j’étais Sarko-phobe et je suis devenu Sarko-phage et ... désolé pour mes lecteurs Sarko-philes !

Et je pense que la prochaine élection va être capitale concernant la société française : comment et surtout QUI va payer la dette abyssale actuelle de la France ? Est-ce que ce sera encore le peuple ?

Je me permets de rappeler que la dette était de 1150 milliards d’Euros après Chirac et qu’elle est à ce jour de 1780 milliards d’Euros.

Au sujet de la dette, je me permets de conseiller aux curieux de lire le "Marianne" de cette semaine, c’est très instructif !

Sarko a augmenté la dette de 630 milliards d’Euros : 130 pour la gestion de la crise et 500 pour sa gestion (et ce, malgré les milliers de suppressions de postes de fonctionnaires et l’état actuel pitoyable, notamment, de l’éducation nationale).

Les fans de Sarko me diront, "ça ne sera pas mieux avec l’opposition", je leur répondrai : "c’est possible, mais ce qui est sûr, ça ne pourra pas être pire pour le peuple".

URL de cet article 15817
http://www.legrandsoir.info/temoignage-de-monsieur-donat-professeur-de-lycee.html

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 03:47

 

dimanche 12 février 2012

 

Mikis Theodorakis Place Syntagma - 12/02/2012 (photo eurokinisi)


Le Mémorandum II c'est la guerre. On le savait de toute façon. La Place de la Constitution devient ce soir un champ de bataille, pas le seul. Les journalistes sur les lieux désignent déjà plusieurs « fronts » autour et sur la Place de la Constitution. La terminologie est guerrière, comme il se doit, « attaque, replie, tactique, blessés ». Tout a commencé au moment où Mikis Theodorakis et Manolis Glezos (héros de la Résistance – 1940) s'apprêtaient à rejoindre les milliers de manifestants devant le « Parlement ». En ce moment précis, les colonels-bancocrates ont alors donné l'ordre d'attaquer les citoyens. Tel fut leur plan. Provoquer des « incidents » pour « annuler » la marche citoyenne. Plan rodé et connu.

Plan assez réussi pour l'instant. Faire bruler la ville par les "casseurs", toujours prêts à "rendre service", montrer que "la rue" est "dangereuse", rejoignant le chef de l'extrême droite dans ses déclarations. Et surtout dissuader les citoyens à manifester. Ainsi au moment du vote la place sera vidée, et on peut parier que ce lundi, les médias vont se focaliser sur les destructions en ville, et non pas sur le sens du vote.[...]

 

Lire la suite : greek crisis: Athènes ce soir... peuple et casseurs bancocrates

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 03:21

[Live !] Grèce – Manifestations anti-austérité -12 février 2012 – #12fgr – Partie 3 - OkeaNews

Le site okeanews a retransmi les manifestations en live.... voici quelques images impressionantes.

Rappel, les députés ayant voté dontre le plan d'austérité sont exclus de leurs pertis respectifs.... Athène ô berceau de la démocratie.

 

 

Un policier blessé, conduit en ambulance a pu voir ses collègues frapper des manifestants devant l’hôpital. L’ambulancier était en larme.

13 février 2012 – 00:18

Résultat officiel du vote à l’instant :
Ont voté : 278
Oui : 199
Non : 74

Les 46 députés qui ont voté non sont exclus (ND+PASOK+LAOS). Important changement pour le parlement.

Il semble que des émeutes se poursuivent en Crête. On parle de plusieurs millions de manifestants pour cette journée. Pour un résultat si … triste.

#Anonymous a fait tomber pratiquement tous les sites officiels grecs : le site officiel du premier ministre, celui de la police, du ministère des finances,du ministère du travail, du parlement, de ND.

Athènes brûle. L’austérité passe encore.

Jusqu’à quand ?

Athènes brûle, l'austérité passe

Athènes brûle, l'austérité passe

 

Bâtiment anciens en flammes, Athènes, centre

Bâtiment anciens en flammes, Athènes, centre

 

Rappel de ce qu’était Syntagma avant les flammes :

Syntagma

Syntagma, avant les flammes

13 février 2012 – 01

 

 

 

 

 

 

 

Dernière nouvelle (vers minuit) _ Peu avant minuit heure de Paris, alors que les combats faisaient encore rage dans Athènes avec des dizaines de blessés de part et d'autre, les députés ont approuvé à une majorité confortable de 199 voix sur 300 les nouvelles mesures de discipline budgétaire. (...) Lire la suite

 

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La violence immonde des forces policières...

Comme en Égypte !

 

 

100 000 manifestants contre le nouveau plan d'austérité

 

 

Des manifestants devant le parlement grec à AthènesDes manifestants devant le parlement grec à Athènes   © AFP/Louisa Gouliamaki

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche devant le parlement grec au moment où son président, Philippos Petsalnikos, a ouvert le débat sur le nouveau plan de redressement, dont l'Union européenne et le Fonds monétaire international exigent l'adoption dans la nuit pour sauver le pays de la faillite et assurer son maintien dans l'euro.

Le gouvernement grec met en garde contre le « chaos économique » en cas de rejet du vote qui doit avoir lieu en fin de journée avant minuit.

« Si la loi n'est pas adoptée, le pays ira à la banqueroute », a prévenu le ministre des Finances, Evangelos Venizelos, lorsqu'un député communiste a jeté les pages du projet de loi sur le sol de l'Assemblée.

Des milliers de manifestants ont commencé à affluer dès dimanche après-midi à Athènes sur la place de Syntagma pour dire non, à l'appel des syndicats et de l'opposition, au nouveau plan d'austérité. Une source policière estimait qu'environ 80 000 personnes avaient manifesté à Athènes dimanche, et 20 000 à Salonique, dans le nord du pays.

Les manifestants ont occupé la place Syntagma jusqu'en fin d'après-midi, malgré les gaz lacrymogènes tirés par la police pour disperser la foule.

Un plan qui divise les Grecs

Le gouvernement de coalition grec a approuvé vendredi le projet de loi sur le nouveau plan d'austérité de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, alors que déjà plusieurs milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale et que cinq ministres ont présenté leurs démissions pour dénoncer ce plan.

Plus tôt vendredi, les ministres du parti d'extrême droite LAOS, qui fait partie de la coalition gouvernementale, avaient donné leur démission. Le chef du parti, Georges Karatzaféris, avait déjà annoncé qu'il ne donnerait pas son appui au nouveau plan d'austérité. Il propose par ailleurs que le représentant du FMI en Grèce soit déclaré « persona non grata ».

« On nous a pris notre dignité. Nous avons été humiliés. Je ne peux pas l'accepter. »  Georges Karatzaféris, chef du LAOS

La secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Marilisa Xenogiannakopoulou, une socialiste du Pasok, a elle aussi donné sa démission. Son parti a toutefois appelé ses élus à soutenir le plan de rigueur, pour éviter une faillite de la Grèce.

Devant ces démissions, le premier ministre Lucas Papadémos a déclaré que les ministres qui n'étaient pas d'accord avec le plan de sauvetage de la Grèce ne devaient pas demeurer au sein du gouvernement.

Le premier ministre grec Lucas PapademosLe premier ministre grec Lucas Papademos lors de son adresse à la nation samedi   © AFP/LOUISA GOULIAMAKI

Nouvelles mesures d'austérité

Jeudi, le gouvernement grec s'est entendu avec ses créanciers institutionnels sur de nouvelles mesures d'austérité en contrepartie du plan d'aide.

Parmi ces nouvelles mesures, on retrouve la réduction des prestations de retraite. Ces changements « vont être le tombeau de la société grecque », ont dénoncé les syndicats. Ces derniers estiment que le gouvernement n'a pas la légitimité pour imposer ces nouvelles mesures d'austérité.

La Grèce est en récession depuis cinq ans. Athènes s'attend à ce que son produit intérieur brut se contracte de 4 à 5 % cette année. Le pays doit rembourser 14,5 milliards d'euros d'emprunts qui arrivent à échéance le mois prochain et ne pourra le faire sans une nouvelle aide.

source radio-canada

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 Violentes émeutes avant le vote

L’UE et le FMI exigent l’adoption du nouveau plan de redressement pour sauver le pays de la faillite.

L’UE et le FMI exigent l’adoption du nouveau plan de redressement pour sauver le pays de la faillite. © Reuters

Une journée cruciale pour le pays. Les députés examinent un nouveau plan de redressement.

Des manifestations importantes ont accompagné, dimanche, l'ouverture par le président du parlement grec, Philippos Petsalnikos, du débat sur le nouveau plan de redressement.

Pendant que les parlementaires débattaient, quelque 80.000 personnes, selon les derniers chiffres de la police, se sont rassemblées à Athènes devant le Parlement, à l'appel des syndicats, pour protester contre ce nouveau plan d'austérité Les manifestants et la police se sont affrontés violemment. Dans le centre ville, les manifestants ont jeté des cocktails Molotov et des pierres contre les forces anti-émeutes.

La situation est restée "hors de contrôle" pendant plus de deux heures, selon une source policière. Plus de dix bâtiments, vides, étaient en flamme dimanche soir dans le centre d'Athènes, incendiés pour la plupart par des jets de cocktails Molotov.

A Salonique, la deuxième ville du pays, la police a dénombré 20.000 manifestants. Des heurts ont également éclaté entre les manifestants et les policiers qui ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes.

Un climat tendu depuis plusieurs jours

Ces derniers jours, les Grecs sont déjà descendus dans la rue pour protester contre l’abaissement de 22% du salaire minimum (et de 32% pour les jeunes de moins de 25 ans) et de la dérégulation du marché du travail. Ils s’opposent également à la réforme des retraites complémentaires, de la fiscalité et de la justice, l'ensemble.

Les syndicats dénoncent le "chantage" de la troïka des bailleurs de fonds du pays.

Le gouvernement de coalition socialiste-conservateur de Lucas Papademos détient une majorité théorique assez confortable de 236 voix sur 300 au Parlement. Si le texte est voté, le Premier ministre Lucas Papademos recevra mandat du parlement pour réaliser les réformes d'austérité demandées par les partenaires européens et créanciers de la Grèce en échange d'un nouveau prêt d'au moins 130 milliards d'euros pour lui éviter la perspective d'une faillite rapide.

Dette réduite à 120% du PIB

A l'issue d'un débat mené en procédure d'urgence, le Parlement doit voter, à partir de minuit, le projet de loi sur le nouveau plan de redressement. L’UE et le FMI exigent en effet son adoption pour sauver la Grèce de la faillite et assurer son maintien dans l'euro.

Ce projet de loi a reçu le soutien des deux partis au gouvernement de coalition (socialiste et conservateur). Il a néanmoins provoqué de sérieux remous et fissures, avec la démission de six ministres durant la semaine.

Le vote portera aussi sur un programme d'échange d'obligations réduisant sa dette à 120% du PIB d'ici 2020. Enfin, les députés voteront sur un schéma de recapitalisation des banques grecques prévoyant la possibilité d'une nationalisation douce si elles ne trouvent pas les moyens de se recapitaliser dans le secteur privé dans les mois à venir.

Si le pays renonçait aux efforts demandés par les bailleurs de fonds, l'Etat serait "incapable de payer les salaires, les pensions et de maintenir des services de base comme les hôpitaux et les écoles", a prédit le Premier ministre en expliquant aux Grecs la "responsabilité historique" que prendra le parlement dimanche.

L’appel des créanciers privés

"Je veux encourager les députés à voter", a déclaré dimanche au quotidien Kathimérini, Charles Dallara, le négociateur pour les créanciers privés de la restructuration de la dette grecque. Les députés grecs "doivent comprendre ce qui est en jeu et reconnaître qu'au delà de la rigueur (...) il y a des profits nombreux et tangibles pour la Grèce et le peuple grec", a-t-il ajouté.

source europe1

 

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 03:06

 

Témoignages de Grèce
de : Bruno Sans-terre
lundi 13 février 2012 - 01h20

2 commentaires

Deux témoignages de Grèce.

!! le deuxième témoignage est plus ancien... par contre un commentateur nous informe qu'autant à gauche qu'à droite les députés qui ont voté contre les mesures d'austérité sont radiés de leur parti. (Anne)

Le premier d’une française qui vit là bas depuis 20 ans.

Le deuxième d’une Luxembourgeoise, fondatrice du groupe « initiatives des femmes contre la dette grecque », mariée à un économiste grec -membre du CADTM, et co-fondateur de l’ELE (le comité pour la constitution d’une Commission d’Audit de la Dette Grecque).

1)

A lire la une du Monde, vous ne risquez pas la surinformation à propos de la Grèce...

Donc, les chefs des 3 partis soutenant le gouvernement non élu de Papadimos (ex Goldman Sachs, ex gouverneur de la Banque Centrale de Grèce...), à savoir : Papandréou (Pasok), Samaras ((Néa Dimokratia, droite), Karatzaferis (Laos, extrême-droite) se sont réunis, pour faire semblant de négocier (on savait depuis le départ qu’ils diraient oui à toutes les exigences de la Troïka.

Résultat des courses : (j’en oublie forcément)

1) suppression des conventions collectives, tout le monde à la même enseigne, élargissement de la dérégulation, emploi à temps partiel, conditions d’embauche spéciales pour les - de 25 ans (voir + bas)

2) baisse de 22% du salaire minimum (le portant à 600 euros bruts ; soit env. 480 nets) cela influe sur TOUTES les primes (enfants, mariage, diplômes...) qui s’ajoutent éventuellement au salaire de base et sont calculées à partir du salaire min.

3) 10% de baisse en plus pour les - de 25 ans (donc salaire de base à 527 euros bruts pour eux, moins de 400 euros net, à condition bien sûr de travailler à plein temps).

4) gel du salaire minimum pour 3 ans (jusqu’en 2015)

5) gel des primes à l’ancienneté tant que le chômage ne sera pas à moins de 10% (les calendes grecques, quoi)

6) baisse de 2% des cotisations sociales en 2012, et de 13% en 2013

7) baisse des grilles des salaires dans la fonction publique (et bien sûr ce n’est pas la première)

8) baisse de 15% des retraites complémentaires (pour toutes les retraites complémentaires, quel que soit le montant total perçu par les retraités)

9) la question des retraites principales reste ouverte

10) baisse de 15% des retraites principales à DEI (équivalent d’EDF), OTE (le téléphone) et dans les banques nationalisées ou semi

11) suppression directe de 15.000 postes dans la fonction publique, et de 150.000 (par non reconduction de postes après retraites, etc...) d’ici 2015.

les enfants font cours dans des écoles sans chauffage, on attend toujours les livres (mais ça ça paraît franchement anodin comparé à tout le reste), pour faire des examens à l’hôpital, il faut avancer les frais (et être remboursé à 70%, si la caisse de Sécu existe encore à la date du remboursement...)et comme on ne paie pas nos impôts divers (on est imposable à partir de 5.000 euros par an..., + impôt sur la propriété, et bon nombre de Grecs, pauvres par ailleurs, sont propriétaires, etc etc.),... on nous fait une ponction à la source sur nos salaires.

Mon dernier salaire (janvier, sans la ponction automatique d’environ 30euros pour impôts, et avant les baisses annoncées aujourd’hui) était de 758 euros. Byzance, quoi.

Mon loyer est de 320 euros, le fuel est à 1,06 euros le litre, l’essence à 1.69 (dans le meilleur des cas), le pain à 1.60 le kg, les patates à 0.8, le lait à 1.2 ...

Dans les médias, on subit une offensive de propagande incroyable (« c’est dur, mais il faut ça pour se sauver », « c’est l’occasion de mettre de l’ordre avec tous ces tricheurs » etc...), et ceux, pas nombreux et seulement dans les médias alternatifs, boycottés et censurés systématiquement, qui affirment qu’il faut dire non, refuser ce prêt et tout ce qui va avec, et retourner à la drachme qui nous permettrait enfin de nous remettre debout (parce que tant qu’on est ficelés par la monnaie commune, on ne peut rien faire, sinon être plongés encore un peu plus dans la récession), sont accusés de folie, communisme, enfin bref de tous les maux de l’humanité.

le gouvernement NON ELU et placé là au mépris de la constitution, signe un arrêt condamnant la Grèce pour les 50 prochaines années (ce n’est pas une exagération). C’est systématique, organisé, délibéré, et ça fonctionne.

Les Allemands, après avoir retiré leur demande de placer un proconsul en Grèce (ça a provoqué un tollé, même chez les Allemands ! ), insistent pour que soit créé un compte spécial, destiné au service de la dette, et géré... par eux (les créanciers). On ne précise nulle part qu’ils veulent, c’est un fait, que ce compte soit alimenté non seulement par le prêt à venir, mais aussi par les recettes de l’Etat, si besoin est.

Ca a un nom : colonisation.

On va monter à Athènes avec Christos, on ne sait franchement pas trop pour quoi faire, encore, je vous tiendrai informés. Je sais que vous faites tout ce que vous pouvez pour faire passer les infos, continuez, c’est la première chose à faire, on a vraiment besoin de votre soutien.

Beau cadeau d’anniversaire pour Cécilia, hein ? ... bon, on lui fera quand même quelque chose d’aussi sympa que possible, sans doute la semaine prochaine.

On pense à vous, on vous embrasse


2)

Mediapart publie le discours de Sonia Mitralia, membre du comité grec contre la dette, prononcé le 24 janvier dernier devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg. Elle y rappelle que le « droit international oblige (...)les Etats à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de leurs citoyens et non pas au remboursement de leurs dettes ».

Presque deux ans après le début du traitement de choc imposé par la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international à la Grèce,son bilan est catastrophique, révoltant et inhumain . Tout d’abord, même les inspirateurs de ces politiques admettent maintenant ouvertement non seulement leur échec patent, mais aussi que leurs recettes étaient dès le début totalement erronées, irréalistes, inefficaces et même contre-productives. En voici une illustration qui concerne non pas une question secondaire mais le c¦ur du problème, la dette publique grecque elle-même. Selon tous les responsables du désastre grec, si leurs politiques (d’austérité plus que draconienne) s’avéraient efficaces à 100%, ce qui est d’ailleurs totalement illusoire, la dette publique grecque serait ramenée en 2020 à 120% de PIB national, c’est-à-dire au taux qui était le sien... en 2009 quand tout ce jeu de massacre a commencé ! En somme, ce qu’ils nous disent maintenant cyniquement, c’est qu’ils ont détruit toute une société européenne ... absolument pour rien !

Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, ils persistent à imposer aux Grecs –mais aussi pratiquement à tout le monde– exactement les mêmes politiques qu’eux-mêmes admettent en échec. C’est ainsi qu’on est désormais en Grèce au septième « Mémorandum » d’austérité et de destruction de services publics, après que les six premiers ont fait preuve d’une totale inefficacité ! On assiste au Portugal, en Irlande, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe à l’application de ces mêmes plans d’austérité draconienne qui aboutissent partout au même résultat, c’est-à-dire enfoncer les économies et les populations dans une récession et un marasme toujours plus profonds.

En réalité, des expressions telles que « austérité draconienne » sont absolument insuffisantes pour décrire ce qui est en train de se passer en Grèce. Les salaires et les retraites sont amputés de 50 % ou même, dans certains cas, de 70 %. La malnutrition fait des ravages parmi les enfants de l’école primaire, la faim fait son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des dizaines, des milliers de SDF misérables, affamés et en haillons. Le chômage atteint désormais 20 % de la population et 45 % des jeunes (49,5 % pour les jeunes femmes). Les services publics sont liquidés ou privatisés avec comme conséquence que les lits d’hôpitaux sont réduits (par décision gouvernementale) de 40 %, qu’il faut payer très cher même pour accoucher, qu’il n’y a plus dans les hôpitaux publics de pansements ou de médicaments de base comme des aspirines. L’Etat grec n’est toujours pas capable, en janvier 2012, de fournir aux élèves les livres de l’année scolaire commencée en septembre passé. Des dizaines de milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrants de maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance après que l’Etat grec leur a coupé les subsides et les médicaments. Le nombre de tentatives de suicide s’accroît à une vitesse hallucinante, comme d’ailleurs celui des séropositifs et des toxicomanes abandonnés désormais à leur sort par les autorités. Des millions de femmes grecques se voient maintenant chargées des tâches normalement assumées par l’Etat à travers ses services publics quand ceux-ci n’étaient pas encore démantelés ou privatisés par les politiques d’austérité. La conséquence en est un véritable calvaire pour ces femmes grecques : non seulement elles sont les premières à être licenciées et sont contraintes d’assumer les tâches des services publics en travaillant de plus en plus gratuitement à la maison, mais elles sont aussi directement visées par la réapparition de l’oppression patriarcale qui sert d’alibi idéologique au retour forcé des femmes au foyer familial.

On pourrait continuer presque à l’infini cette description de la déchéance de la population grecque . Mais, même en se limitant à ce qu’on vient de dire, on constate qu’on se trouve devant une situation sociale qui correspond parfaitement à la définition de l’état de nécessité ou de danger reconnu depuis longtemps par le droit international. Et ce même droit international oblige expressément les Etats à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de leurs citoyens et non pas au remboursement de leurs dettes.

Comme le souligne la Commission du droit international de l’ONU à propos de l’état de nécessité : « On ne peut attendre d’un État qu’il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu’il abandonne les services publics de telle sorte qu’il livre sa communauté au chaos et à l’anarchie simplement pour ainsi disposer de l’argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu’on peut raisonnablement attendre d’un État, de la même façon que pour un individu. »

Notre position, partagée par des millions de Grecs, est claire et nette et se résume au respect du droit international. Les Grecs ne doivent pas payer une dette qui n’est pas la leur pour plusieurs raisons.

Primo, parce-que l’ONU et les conventions internationales –signées par leur pays mais aussi par les pays de leurs créanciers– intiment à l’Etat grec de satisfaire en toute priorité non pas ses créanciers mais plutôt ses obligations envers ses nationaux et les étrangers qui se trouvent sous sa juridiction.

Secundo, parce-que cette dette publique grecque, ou au moins une part très importante, semble réunir tout les attributs d’une dette odieuse, et en tout cas illégitime, que le droit international intime de ne pas rembourser. C’est d’ailleurs pourquoi il faudrait tout faire pour faciliter la tâche de la campagne grecque pour l’audit citoyen de cette dette afin d’identifier sa part illégitime –et non pas tout faire pour l’empêcher, comme l’Etat grec le pratique maintenant.

Notre conclusion est catégorique : la tragédie grecque n’est ni fatale ni insoluble. La solution existe et la répudiation, l’annulation et le non paiement de la dette publique grecque en font partie en tant que premier pas dans la bonne direction. C’est-à-dire, vers le salut de tout un peuple européen menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix...

Témoignages de Grècecomplément d'info :
13 février 2012 - 01h31 - Posté par 92.***.94.***

Sur les 278 députés présents, 199 ont voté pour, 74 contre, a indiqué M. Petsalnikos à l’issue du vote au parlement qui comprend au total 300 députés.

Toutefois, plus d’une vingtaine des 153 députés socialistes ont voté contre le projet et ont été aussitôt radiés du groupe parlementaire du Pasok à la suite d’une décision écrite du chef du parti Georges Papandréou adressée au président du parlement.

De même, 21 députés de droite sur un ensemble de 83 ont voté contre et ont aussi été radiés des rangs parlementaires de la droite à la suite d’une décision du chef du parti Antonis Samaras.

 

Témoignages de Grèce
13 février 2012 - 02h34 - Posté par Roberto Ferrario - 82.***.180.**

Pourquoi n’avoir pas donne la source original du discours de Sonia Mitralia, l’article du CADTM a été publié le 1er février ici :

http://www.cadtm.org/Crise-humanita...

Sans parler que Bellaciao l’a publié le 9 fevrier ici :

http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

 

Source : Témoignages de Grèce - Bruno Sans-terre - BELLACIAO

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 05:29

 

6ème étage ou 6ème avenue ?

 

Athènes - janvier 2012
En Grèce, depuis l’arrivée de la Troïka nous devenons tous une… atmosphère. Dans des conditions de  laboratoire et sous pression. Par modélisation exemplaire et accélération des particules, élémentaires si l’on préfère. Et ces particules c’est bien nous. L’accélérateur quant à lui, relève de la mécanique du dernier méta-capitalisme bancocrate. Cela a bien fonctionné à un tel point que maintenant nous pouvons sans peur nous regarder dans le miroir du futur pour nous apercevoir que nous sommes déjà des mutants.[...]
http://3.bp.blogspot.com/-YEEPAktGE74/TzPD9pcJMGI/AAAAAAAAAk0/FpCd0ynlaEg/s1600/09022012-3.jpg
[...]
Depuis la mise en place de la Troïka, les nouvelles mesures tombent quotidiennement : nous apprenons de mauvaises nouvelles tous les jours et nous subissons une mithridatisation certaine. D’où notre mutation. Déjà dans le vocabulaire, « CDS », « spreads », « PSI », « FMI », « Debt », « Agences de notation », « triple A », « double C », termes relevant déjà de la sémantique du désastre. Nos neurones explosent, nous devenons incapables d’aller au-delà, nous sombrons dans les psychotropes (le gouvernement Papadémien vient tout juste de dépénaliser l’usage de la drogue dite « légère »), nous sombrons aussi dans l’alcool et le suicide. Ainsi, leur stratégie est digne du meilleur interrogatoire des temps totalitaires. Tantôt on annonce l’arrêt des mesures d’austérité, mais c’est pour en annoncer d’autres. Les règles concernant les retraites ont changé une bonne douzaine de fois depuis 2010. Et les gens sont perdus. Certains se referment dans le monde du silence, se laissant mourir à petit feu. Notre sociabilité se trouve grièvement blessée. Des amis se cachent pour ne plus avoir à exposer publiquement leur nouvelle situation, où nous avons cessé de pouvoir encore nous payer un café ensemble. Si on y ajoute le combat pour la survie, la destruction des repères, et plus « pratiquement », l’impossibilité d’instaurer des entractes réellement festifs dans l’immédiat ou dans le moyen terme, pour retrouver les siens, voyager, c’est alors l’effondrement psychologique, donc l’apraxie. Avec en plus, la répression policière et la mise en place d’un terrorisme économique via les impôts dignes du servage, le fichage, le chantage, dans la fonction publique notamment. Croyez-moi, chers amis, cette stratégie du choc n’est pas une illusion. Je le savais fort bien et je le disais haut et fort lors des manifestations massives de 2010 et 2011, tant que les gens et leurs proches avaient encore un petit salaire ou des réserves pour tenir, ils étaient encore capables d’analyses et de revendications, disons de type « classique », mais les partis de gauche n’ont pas pu ou voulu saisir le tournant et la droite dite populaire (pas populiste) était encore inexistante pour en constituer un nouveau pôle anti-Mémorandum, faisant par exemple scission avec son principal parti. Ajoutant in fine l’abolition accélérée de notre économie et nous aboutissons à un tableau bien triste !
Nous nous sentant déjà ancrés à la solution finale bancocrate, nous tenterons sans aucun doute autre chose. Mais quoi ? Tout est dans l’air. C’est la raison pour laquelle, selon certaines informations de la presse grecque (mercredi 8/2/2012), la chaîne CNN serait en train de louer l’ensemble du 6eme étage au prestigieux hôtel « Grande Bretagne », place de la Constitution (Syntagma), en face du Parlement et ceci parait-il pour plusieurs semaines, « s’attendant à la bataille d’Athènes ». Alors, 6e étage comme 6e avenue à New York (Bank of America Tower et Rockefeller Center) ?[...]
Egalement :

vendredi 10 février 2012

Police de caractère

Manifestation des policiers - Athènes 09 février
Ce midi Place de la Constitution il y a déjà du monde. En face du «Parlement», la police veille devant le bâtiment maudit. Les manifestants arrivent de partout. Durant toute la journée nous commentons les nouvelles. Toutes les nouvelles, bonnes ou mauvaises. Mais quelles peuvent-elles être enfin ces bonnes nouvelles? Eh bien en voilà une, qui heureusement ne passe pas inaperçue dans le reste de l'Europe: «Les agents hospitaliers de Kilkis, en Grèce, ont occupé leur hôpital local et ont publié une déclaration disant qu'il était désormais entièrement sous contrôle ouvrier. (...) Les travailleurs hospitaliers ont déclaré que les problèmes qui durent depuis longtemps du Système de santé national (l’ESY) ne pouvaient être résolus. Les travailleurs ont répondu à l’accélération du régime des mesures impopulaires d'austérité en occupant l'hôpital et l'ont déclaré sous contrôle direct et complet par les travailleurs. Toutes les décisions seront dorénavant prises par les travailleurs de l’assemblée générale» (voir par exemple le site de Mediapart en France).
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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 07:09

 

 

L’Europe austéritaire : no pasarán !

 

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En Roumanie, la rue a forcé le Premier ministre à la démission. Il a nommé à sa place le… chef des renseignements. À quand des colonels à la tête de pays comme l’Espagne ou le Portugal ? (Photo Damiano Benzoni)

 

David Pestieau

 

Un banquier à la tête de l’Italie. Un autre à la tête de la Grèce. Et maintenant le chef des renseignements à la tête de la Roumanie. À ce rythme-là, on aura peut-être bientôt des colonels en Espagne ou au Portugal. 

 


Il y a de quoi être inquiet. « Nous avons besoin de suspendre quelques principes démocratiques pendant dix-huit ou vingt-quatre mois afin que des décisions difficiles puissent être prises », expliquait en novembre dernier un dirigeant d’entreprise italien au Financial Times. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien de référence allemand, écrivait le 30 juin : « Dans peu de temps, la Grèce deviendra de facto une démocratie limitée. »

 


En Grèce, les Men in Black de la troïka du FMI, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne veulent imposer une diminution du salaire minimum de 25 %, jusqu’à 600 euros par mois et le licenciement de 150 000 fonctionnaires. 

 


Le 30 janvier, le sommet européen a décidé d’un Pacte fiscal qui garantit des sanctions sévères pour ceux qui sortent des clous. Un Pacte qui signifie plus de 1 500 milliards de restrictions dans les cinq années à venir. Ce qui va plonger l’Europe dans une profonde récession et jeter une grande partie de la population dans la pauvreté. 

 


En même temps, partout en Europe, une gigantesque campagne contre les syndicats et contre le droit de grève se développe. Comme chez nous en Belgique lors de la grève générale (voir notre dossier pages 8-9). Nous le voyons en France où le gouvernement veut imposer dans certains secteurs que les grévistes déposent un préavis individuel 48 heures avant la grève. Et ce mercredi, la Commission européenne veut adopter une « réglementation  Monti II » qui entend limiter le droit de grève. En résumé, la Commission veut mettre, dans certains cas, les libertés économiques — liberté de circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes — sur le même pied que le droit, fondamental, de grève. Des tribunaux pourraient ainsi décider qu’une grève est légitime ou pas, dans la mesure où elle perturbe les lois du libre marché. Mais n’est-ce pas la définition même d’une grève ? 

 


Les mesures antidémocratiques vont de pair avec les mesures antisociales. L’évolution actuelle de cette Europe « austéritaire » doit être arrêtée. Il ne s’agit pas d’essayer d’en réduire les contours les plus aigus. Il faut l’arrêter.


La résistance des peuples qui disent « no pasarán ! » grandit. En Grèce, mais aussi au Portugal, en Roumanie, en Hongrie, en Italie, en Espagne et en France. Et aussi chez nous. Car en dépit de ses déclarations, le gouvernement n’a pas bougé. Il veut en remettre une couche le 25 février, lors du conclave budgétaire, et ne veut toujours pas chercher l’argent là où il est. La journée syndicale d’action européenne du 29 février prend, dans ce contexte, toute son importance.

 

SOLIDAIRE

 

Cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-l-europe-austeritaire-no-pasaran--98859473.html

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 14:08

Dassault : Les pauvres c'est fait pour être très pauvres et les riches très riches

 

Dassault, interprète décomplexé des volontés néo-libérales :


"Les chinois, eux, ils dorment dans leurs usines, ils produisent beaucoup, et pas cher, et c’est BIEN"

 

 

Pour Dassault : « Les pauvres c'est fait pour être très pauvres et les riches très riches » ?
« Les pauvres c'est fait pour être très pauvres et les riches très riches » disait en 1971, Louis de Funès dans « La Folie des grandeurs ». Serge Dassault vient, quarante ans plus tard de nous en offrir une imitation moins amusante mais plus réaliste !



Pour Dassault : « Les pauvres c'est fait pour être très pauvres et les riches très riches » ?


Ne cherchez pas le nom de Serge Dassault, 6eme fortune française, dans la liste des seize grands patrons qui : « ont demandé à payer une taxe exceptionnelle destinée à les faire participer davantage à l’effort collectif de réduction des déficits » il ne s'y trouve pas !

En effet, comme la quasi totalité des 500 plus grandes fortunes françaises, il ne s'est pas associé au coup de communication réalisé par Maurice Levy, le patron de Publicis. Mais si les titulaires de ces fortunes se sont montrés discrêts sur leur ... non motivation, c'était sans compter sur Serge Dassault, qui a décidé de nous gratifier d'un avis tranché, sur la question !

Le sénateur avionneur et président de la Fédération des métiers de l’Air, de l’Espace et de la Défense de l’UMP : Serge Dassault, dont la diversité des questions au gouvernement peuvent surprendre, allant de la : « Robotisation des entreprises industrielles » à celui de la : « pérennité de la filière cressicole » aime prendre souvent la parole.

Ses sujets de prédilection sont le budget de la défense dont il est ... un des principaux bénéficiaires, la dévaluation de l'Euro pour mieux vendre ses avions, l'interdiction des grèves et la chasse toutes les sortes « d'assistés » et de « parasites chômeurs » qui plombent les finances publiques.

Pour mémoire, nous citerons une de ses déclarations de juin 2008 : « (...) c'est quand même anormal de vouloir donner de l'argent de l'Etat qui n'en a pas beaucoup à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu'on les paye trop et coûtent aussi beaucoup d'argent à l'Etat (...) On réduirait carrément les aides aux chômeurs, ce serait quand même plus efficace si on veut les faire travailler que de vouloir donner de l'argent sur denier de l'Etat (...) » insistant au passage sur ce qui relève pour lui du scandale suprême : la Prime pour l'emploi !

Or, pour Serge Dassault, la décision de Nicolas Sarkozy de mettre en place une taxation exceptionnelle sur les plus riches d'entre nous, est une honte !

Il s'en est ouvert aux délégués présents à l'université d'été de l'UMP d'une façon que Louis de Funès, qui disait, dans la folie des grandeurs : « Ne vous excusez pas, ce sont les pauvres qui s'excusent. Quand on est riche, on est désagréable ! » n'aurait pas renié !

 

Déclaration de Serge Dassault : « ça ne sert à rien, ce n'est pas comme ça qu'on va régler le problème du déficit. C'est idiot et nul ! » avant d'ajouter : « On ferait mieux de supprimer la prime pour l'emploi, on économiserait beaucoup plus d'argent ! »

Jusqu'à aujourd'hui, aucun responsable national de l'UMP ne s'est exprimé sur cette ... généreuse idée. Mais, poussé dans ses derniers retranchements, il se trouvera bien un responsable du mouvement pour affirmer que le sénateur Dassault a voulu « éveiller les consciences par le rire » !

Néanmoins, comme le disait Guy Bedos dans un de ses sketch : « Je crains que ce ne soit pas vraiment un rire de bonne qualité » Qualité qu'il nous faudra subir encore un certain temps, puisqu'à 86 ans, il a annoncé être à nouveau candidat aux sénatoriales. Avis à ceux qui, de la droite populaire à la droite sociale, voudrait lui prendre son leadership !


Crédit photo
FlickR CC - Medef 

 

A lire et voir aussi  absolument,  en quelques mots Dassault expose très clairement plus que des centaines de page d'internet (et autres) qui tentent avec plus ou moins de succès de mettre en évidence la nature de l'oligarchie Profiteuse... là c'est du direct et sans médiationinterprétative et ça déchire:

Serge Dassault trouve "idiot et nul" de taxer les riches, 

il trouve que les congés sont du temps perdu et que si les travailleurs dormaient sur leur lieu de travail, on aurait enfin une productivité digne de ce nom... etc... je vous en passe et du pire... il faut le voir et l'entendre pour le croire...

 Dassault, le vrai visage de l’UMP - une vidéo Actu et Politique

 

L'avantage avec Dassault, c'est qu'il n'y a plus de double langage à décoder, tout est clairement exprimé.... et cela permet de gagner du temps car l'urgence persiste !

Juste pour en remettre une petite couche sur l'arnaqueur de peuple, à lire après avoir vu la vidéo sur le vrai vissage de l'UMP, l'idée que ce faitMélenchon au sujet de Dassault et encore une foix, soit il parle sans savoir, soit il trahit l'idée même de la gauche et dans les deux cas, il n'est pas à sa place comme candidat prétendant incarner la "gauche de la gauche"


Si l'ancien sénateur socialiste s'emporte contre "l'ennemi politique", il finit cependant par adresser des louanges à l'industriel. "Dassault est un adversaire politique total mais c'est aussi un grand industriel. Il ne faut pas se laisser aller à la caricature : la boîte Dassault Système a produit le grand logiciel de l'industrie. C'est pas Word le grand logiciel de l'industrie, c'est Catia et c'est un logiciel français. Et Dassault a donné le logiciel Catia pour les lycées professionnels, il faut le savoir", finit par lâcher l'ancien ministre de l'enseignement professionnel.

Je ne vais pas en rajouter d'avantage,n'importe quelle personne un peu vigilante et doté d'un minimum de sens de  ses responsabilités, aura avant de faire son choix été creuser un peu plus loin et mis en évidence les contradictions du personnage. Les autres sont   soit des redoutables naifs, soit des imbéciles et j'ai pu en repérer quelques uns aux réflexions niveau suporter de football ou fanatique stalinien, d'autres sont simplement de ces esclaves que nous a fabriqué le système, les petits toutous bien dociles à le recherches d'un bon maître, quant au derniers les pires sont ceux qui se projette dans un mécanisme d'identification (qui rejoint les suporters de foot).... ils vivent par procuration les succès de leur idole telles les midinettes qui soupirent devant Dallas et vivent avec émotion les aventures d'un monde auquel il n'appartiendront jamais (Dallas je n'ai vu aucun épisode donc je m'abstiens), s'assimilant à leur héros ils vivent par procuration; c'est pourquoi les gueulantes sans fondements du style "Cela va saigner", ont tant de succès.... On connait l'histoire et comment la bourgeoisie a en 1789 abusé du tiers état en attisant sa haine afin d'évincer l'aristocratie qui faisait barrage à l'expansion d'une nouvelle classe émergente d'industriels capitalistes... c'est le même schéma que la guerre de sécession... les yankee n'ont jamais été des humanistes voulant libérer les afroaméricains, seulement une nouvelle sorte d'esclavagiste plus rationalistes (le coût d'un ouvrier jetable est moindre que celui d'un esclave).  

C'est cette même canalisation de la colère que nous joue le chef de bande de HLM, une perversion de celle-ci, une récupération.... on veut se repartager les cartes là-haut et "Monsieur" racolle pour son camps...il joue très bien son rôle de tampon désavouant d'avance tout soulèvement populaire que Monsieur le Parlemantaire, tribun,  laissera se fébrouiller sans lui et on sent que pour la hargne, il ne doit pas forcer, quelle revanche sur ces seconds rôles minable dans lesquels il avait du se cantonnerjusqu'ici... enfin un premier rôle, peu importe si c'est dans une série C et si la France n'a pas les moyens de produire du grand Hollywood, comme "Devine qui va présider demain ?" avec Obama dans le rôle du candidat....mê dans une petite production un premier rôle peutfaire de vous une vedette adulée... il se gobe lui-même sans aucune trace de distanciation brechtienne et les autres suivent... suivez, suivez... excitez-vous dans cette parodie de révolution...c'est exactement ce que le système attend de vous !

De toute façon, les jeux sont faits, les élections n'ont plus pour enjeux qu'un partage du gâteau entre gens d'en haut, vassaux des "puissants" et le peuple de fait b...la gueule dans tous les cas de figure.... c'est ailleurs que le lutte devrait se passer, mais il semble que nous ne soyons pas très nombreux à le comprendre.... quel que soit le résultat des ékection, il y a fort à parier que d'ici peu, la France et d'autres pays d'Europe se voient imposer eux aussi une "gouvernance économique".... la pire est à venir... il serait temps de se préparer pour amortir le choc de l'austérité absolue....

 

 

Et pour enfoncer le clou, un autre incontournable de ce monde qui se met en place qui vous montre des traductions concrètes des rêves des Dassault de la planète, devrais cauchemars (pour les autres) :

Attention Danger Travail 

 

 

 

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 21:20

 

Temps du vent mauvais

Un jour de mai 2010, le Fond Monétaire International, l'œil de l'Union Européenne et la Banque centrale Européenne ont fait irruption dans notre vie quotidienne. La Troïka et les "Troïkans" modifient nos existences et nos comportements. Il y a un avant et un après. Comme lors d'une entrée en guerre ou d'une occupation. Un vent mauvais, un poison ambiant, une mise à mort de nos petites et grandes habitudes une mutation collective rapide, suspendue à la perte de nos repères. Désormais on plonge, y compris dans les quartiers chics ... dans les poubelles ....

 

greek crisis

Je continue ma lecture et vous la fait partager, mais l'essentiel est sur le blog même... il me semble lire la "chronique d'un avenir annoncé... Je le dis et le redis aux égoïstes, à ceux qui se sentent à l'abri dans leur cocon beurré "classe moyenne". Aujourd'hui vous servez de tampon entre  le Peuple excédé qui déjà vit sa grèce en France ou en Belgique et le Pouvoir. Demain quand tous les ressort de la dictature seront installé vous ne lui servirez plus à rien et il vous sacrifiera comme nous tous sur l'autel du profit. Allez lire ce blog... allez comme vous iriez voir la voyante qui vous prédit votre avenir dans sa boule de cristal.


5 novembre 2011

 À nos splendides marionnettes !

 

http://2.bp.blogspot.com/-Mpy1epAybZ8/TrWSoEilTVI/AAAAAAAAAFE/j7Sz11rs8EQ/s320/mendiant.JPG
(Les mourants, les passants et les manifestants - Athènes 04-11-2011) 

 

Vendredi soir. Athènes se fait encore belle, comme elle peut. Aux alentours du quartier de l'Agora les touristes, assez nombreux, se mélangent à nos flâneurs. Les trottoirs se remplissent, dans les rues marchandes, il y en a même qui font du shopping. Avant la tombée de la nuit, près du vieux marché, de la marchandise «récupérée», circule dans une course de caddies; dérobés des hypermarchés. J'apperçois un homme élégant, achetant de la marchandise à l'immigré qui pousse fébrilement son caddie, tournant son regard dans tous les sens, la police n'est certainement pas loin. 

 

http://4.bp.blogspot.com/-XRPdKFsu5c8/TrWS2a5vrpI/AAAAAAAAAFM/0Qc4O4-XMJs/s320/caddie.JPG

 

(…)Puis, un peu partout dans la capitale et ailleurs, fleurissent les commerces qui achètent cash ou prêtent sur gage, de l'or et des bijoux. Récemment, le principe du prêt sur gage s'élargit aux voitures, aux embarcations de plaisance et aux biens immobiliers. Belles perspectives en vue, du 1941 en 2011, merci à la mondialisation pour cet anachronisme.

 

Ce vent en poupe, profite également aux cours particuliers (ou par petits groupes). Arts martiaux, autodéfense, (les atteintes aux biens et aux personnes ont doublé en deux ans), et surtout on se rue sur l'apprentissage des langues.(…) Je lui rappelle alors le discours de DSK devant les députés grecs, il y a quelques mois, avant son malheureux épisode de l'hôtel américain. DSK avait déclaré sans nuances, que les jeunes grecs n'ayant plus d'avenir ici, peuvent massivement partir pour le monde entier. Cette déclaration n'a pas été bien appréciée par l'opinion publique, mais la psychologie collective comporte bien de limites. Les jeunes grecs quittent désormais leur pays par milliers, les plus jeunes, les diplômés, les moins profiteurs également, les moins ou les pas du tout escrocs du fisc et de l'argent de l'U.E.; cette manne financière que le P.S. et la droite qui alternaient au pouvoir, ont aussi distribué, suivant le management du parfait clientélisme. Et se dire que Madame Merkel exige de ces deux formations politiques de s'accorder … pour nous passer la corde, c'en est trop.

(…)Sur la place de la Constitution (Syndagma), je tombe sur le meeting du parti communiste (KKE). Bandiera rossa et odeurs de souvlaki tout juste sous le nez de Papandreou. Aleka Papariga, secrétaire générale du PC, alors femme relativement âgée, mais comme on dit souvent ici, très courageuse, explique les positions du KKE à une foule acquise d'emblée. On reconnaît la sociologie de notre vieux PC, visages d'ouvriers, femmes non maquillées, jeunes étudiants et retraités pauvres. L'autre foule du vendredi soir, jeunes femmes BCBG, hommes en pull-over et autres petits costumes qui passent par la, s'arrêtent pour écouter un bref instant. Ils se déclarent plutôt bienveillants, sans pour autant participer à un meeting qui affiche sans ambiguïté son esprit partisan.(…)

Devant l'Assemblée, la police est certes omniprésente, mais sans en faire vraiment trop. (…)Je remarque pourtant, l'image édifiante d'un mendiant, assis devant le grand magasin. Deux jeunes femmes bien habillées vont passer devant lui sans le voir. A vingt mètres seulement, les communistes, eux, n'ont des yeux que pour la secrétaire. Fragments de notre nouvelle Grèce sous mandat. Les mourants, les passants et les manifestants.(…)

(…)

Un peu plus loin dans la ville d'Athéna, devant certains établissements huppés, les très grosses cylindrées de la très grosse évasion fiscale se reposent sous l'œil des vigiles. Cette Grèce semble être intouchable. Ces gens se moquent sans doute des politiques à bien des égards. Les augmentations de l'imposition qui écrase la grande majorité des citoyens ne les effraie guère. «Entrepreneurs» qui font de la contre-bande dans le secteur pétrolier, chanteurs illustres qui ont oublié le fisc durant vingt ans, ayant par exemple les conjoints élus députés P.S., puis tout ceux, qui dans le monde politique et du pouvoir ont reçu l'argent provenant des caisses noires de Siemens. Et pour cause. Vive la République !

 

 

7 novembre 2011

 Mildiou de coalition, le coup d’État nouveau est arrivé ...

(…)Dès ce matin, les journaux s'arrachent des kiosques, une fois de plus. L'information déborde de partout, pléthorique et souvent contradictoire.

(…)J'ai acheté ce matin Elefterotypia également pour une autre raison, soutenir ce journal. En effet, le quotidien se trouve menacé de fermeture puisque brusquement, la banque Alpha Bank a fait volte-face, concernant l'octroi d'un prêt de la dernière chance, tandis que le dossier était bien bouclé, et les garanties présentées par Elefterotypia (l'hypothèque de ses propres locaux), acceptées. Selon ses journalistes, la banque agit sous commandement politique, car la fermeture du journal (situé au centre – gauche), privera les citoyens grecs du seul grand quotidien anti-mémorandum, (étant donné, que les autres journaux de la gauche notamment, reflètent plus au moins strictement, les positions des deux partis de gauche. Nombreuses personnalités, signent alors un petit texte de soutien au quotidien, parmi eux, Vassilis Vassilikos et Costa Gavras. Le journal alors et ses soutiens ... sous le bras, beaucoup de gens ont déjà éteint leur poste de télé et laissé leur ordinateur en veille. La journée est vraiment belle pour ne pas en profiter. Vivons le temps présent, le temps restant, se disent les Grecs.

(…)En résumant, les indignés de la classe moyenne d'aujourd'hui, s'expriment ainsi: «Il faut tout changer dans le pays, sauf … notre petite richesse». Mais sous un soleil si radieux, qui va pousser le raisonnement jusqu'au bout ? Ainsi, nombreux et nombreuses sont ceux et celles qui se baignent. L'eau de la mer est à 17 degrés et pratiquement sans vent, on peut aussi faire bronzette. «La mer nous délivre de tout, mais vraiment de tout», dit une femme à son amie en sortant de l'eau. «Oui, et depuis le mal qui frappe notre pays nous en avons bien si besoin», répond l'autre femme.

(…)Un peu plus loin, un bistrot est définitivement fermé, tout comme un autre, à proximité de la plage avant le grand parking. Sur ce parking justement, deux Porsche sont garées côte à côte. Pas loin, un mendiant cherche dans la poubelle pour en extraire trois gobelets en plastique contenant les restes de café, il ramasse aussi les mégots. Il boit vite ces restes, se tournant vers le soleil. C'est vrai qu'il est gratuit et que tout le monde peut en profiter.

(…)Vers 22h enfin, la Présidence de la «République» de notre Protectorat, annonce qu'après la rencontre entre Papandreou et Samaras, (le chef du parti de la droite), un nouveau cabinet verra le jour demain. Il mettra en place tous les accords du 27 Octobre avec la Troïka, et seulement ensuite, il organisera des élections, d'ici trois mois. On pense même savoir que le Premier Ministre de demain, sera Loukas Papadimos, un chef de banque, ancien président de la Banque Centrale en Grèce, et jusqu'en 2010, vice-président de la BCE. Sur internet on se déchaine. «C'est un coup d'État déguisé», note sur son tweet un humoriste connu de tous ici (émission radiophonique Elinofreneia).

7 novembre 2011

Papadimos Über Alles


http://3.bp.blogspot.com/-woylfLoFTRA/TrekGC5zBII/AAAAAAAAAHE/YPqyMeOg4XY/s320/acropolis+1941.jpg 

 

«À bas l'occupation, la lutte continue, pour nous, sujets du Protectorat allemand au sud de l'Europe, chers auditeurs, les masques sont tombés, Papadimos l'élu de Merkel et de Sarkozy, ce banquier qui a contribué au maquillage des statistiques grecques lors de l'entrée dans l'euro, cet homme de la BCE et des rapaces internationaux des marchés, ce conseiller de Papandreou sera probablement notre prochain Crime Minister ... Les deux grands partis ont signé par la même occasion, l'acte de leur mise à mort en assassinant la patrie et le peuple. «Socialistes» du P.S. et Nouvelle «Démocratie» (la droite), entrent dans l'incinérateur politique, ce n'est plus une affaire de gauche ou de droite, mais de dignité nationale et de survie. L'Europe dite démocratique, nous disait encore hier, vous êtes sous nos ordres, sinon nous allons vous b... (sic) …. je crains même, que sous peu, la liberté de parole restante va disparaître … Après les élections de … février, nous verrons éventuellement une grande coalition de tous les collabos, «Argentine plan» - phase II, sauf si …. Chers auditeurs, pensez-vous que vous et votre enfant, chères mamans, avez-vous encore un avenir ? et bientôt les mamans italiennes ou bien même françaises vont s'en rendre compte. Nous, nous savons ici que désormais, cette Europe n'est pas une Union politique, mais la dictature des criminels de la doctrine du choc, et notre peuple se voit programmé à mourir sous occupation ... Mais la Résistance est là ...», voilà en résumé, l'émission de Georges Trangas ce matin sur Real FM, première radio chez nous, en termes d'audience.

 

Des appels circulent également sur internet. «Ce n'est plus une affaire de gauche ou de droite, Front Populaire, résistance», puis certains actes précis, suivent. Nos coalisés Merkoziens pensent récolter les impôts, extraordinaires et impossibles, donnant ainsi les gages aux directoires de la rapacité financière mondialiste, une ministre du gouvernement français a sans doute trop vite parlé, suggérant «l'aide technique» de la France sur ce point. Déjà plusieurs citoyens, unions d'avocats, ou élus locaux saisissent la Justice sur l'inconstitutionnalité et l'illégalité de ces impôts extraordinaires, y compris de cette nouvelle imposition sur les biens immobiliers, incorporée dans les factures d'électricité. Plusieurs maires et municipalites de l'agglomération d'Attique (la région d'Athènes mais également à Rhodes et ailleurs), Peristeri, Elliniko – Argyroupolis, Saronikos, Nea Ionia, suggèrent aux citoyens de ne pas payer ces impôts, mettant en place un service juridique et technique d'aide à la désobéissance civile, le refus de se soumettre à ces lois, certains maires même, se déclarent prêts à remettre l'électricité aux foyers, au cas où Électricité de Grèce, coupe le courant. Le maire de Peristeri a ainsi avisé le fournisseur national d'électricité par voie judiciaire, que si l'électricité est coupée aux foyers dont il y a au moins une personne au chômage (nous arriverons bientôt à un million de chômeurs officiels ici, sur onze millions d'habitants !), chez les retraites touchant 450 euros par mois, dans ce cas, les responsables de l'entreprise auront à faire collectivement et personnellement à des poursuites. A Corfou et ailleurs on met en place les équipes de Robins des bois qui vont remettre l'électricité si besoin. Le mouvement «je ne paie pas», prend alors une nouvelle dimension, y compris démographique, ces municipalités représentent déjà plusieurs centaines de milliers de citoyens.

 

Nous apprenons également ce matin par les journaux, que notre résistance au froid, fait également feu de tout bois. Personnellement, je l'avais bien observée déjà. Nos forêts sont «exploitées» massivement, par une population n'ayant plus d'autres moyens de chauffage cet hiver. Les fonctionnaires de l'Office National des Forêts, ne peuvent et ne veulent plus contrôler, leurs véhicules n'ont plus de carburants manque de crédits, eux-mêmes souvent ne perçoivent plus leurs soldes. «On ferme les yeux lorsque les habitants coupent et ramassent des arbres pour leur usage personnel, mais lorsque nous nous apercevons les camions des trafiquants, cela nous attriste vraiment, mais que faire, on sait que ces gens sont potentiellement armés ...» déclare à la presse un garde forestier sous l'anonymat.

 

Je reçois également mails et messages en provenance du Net, invitant à une sorte d'école de la survie, comment devenir autonome, comment mettre en valeur son lopin de terre, comment vivre sans électricité. Vous avez dit occupation ? La vie et la mort ne connaissent pas le vide politique.

 

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9 novembre 2011

 Impôts ... cassés

(…)Étant les cobayes des laboratoires de la finance mondiale, nous subissons des mutations intéressantes. Pour l'instant nous sommes en train de mordre les barreaux de nos cellules, en nous cassant évidement les dents. C'est également pour cette raison, que nous nous mordons aussi, la queue de nos liens sociaux. Bientôt nous allons rester vraiment sans queue du tout. Déjà que sur les ondes des grandes radios généralistes, une nouvelle publicité, propose un breuvage, censé renforcer le courage sexuel de la population masculine vivant ici sous le Protectorat. Là encore, c'est de l'inédit. Donc, avis à toute la planète: Après dix-sept mois de FMI, il n'y a plus … à se faire … chez les Grecs.

 

Finalement c'est toute notre vie sociale, notre Amalthée relationnelle, qui est mise à une rude épreuve. Il y a par exemple des amis, qui disparaissent de la circulation, n'admettant plus se montrer en public après la faillite de leur entreprise, le chômage, ou la mise en saisie de leurs biens immobiliers ou de leurs voitures, par les banques. Et pas seulement ceux qui ont exagéré sur le consumérisme et l'endettement.

 

9 novembre 2011

Un astéroïde gros comme Papandréou frôlera la Terre ce soir

(…)Peu importe la déclaration d'impôt (d'un salarie du privé ou du secteur public, d'un retraité ou d'un indépendant et hélas d'un chômeur), ce qui est d'abord pris en compte dans le calcul de l'impôt est l'ensemble des biens du contribuable. Par exemple, une voiture de 1,6 de cylindrée vieille de 20 ans ajoute 2500 euros dans le barème de la présomption. Lorsqu'on y ajoute les 3.000 euros virtuels «de survie minimum par personne» (nouveau critère du gouvernement), cela fait donc 5.500 euros de revenus retenus par notre fisc dans son calcul. Et alors ? C'est très simple, un citoyen ici en Grèce, lorsqu'il possède une vieille voiture (souvent inutilisée) et en plus il a perdu son travail sans indemnités chômage (c'est fréquent) et il arrive à survivre grâce à la solidarité de sa famille et de ses amis, (je ne parle pas des tricheurs), eh bien il se retrouve imposable car nos gouvernants ont décidé que tout le monde est imposable au-delà de 5000 euros de revenus par an, même en se basant sur le calcul de la présomption présumée du train de vie (et si on y ajoute la vignette, 270 euros disons pour sa vieille auto), bingo ... Si en plus il se trouve propriétaire d'un bien immobilier (disons par héritage) on lui ajoutera 5.000 à 10.000 de revenu fictif-réel par an, afin de l'imposer et on vient d'ajouter une taxe annuelle sur l'immobilier. A contrario, dans les présumés beaux quartiers de notre capitale, il y a de plus en plus, des voitures immatriculées en Bulgarie. Encore de la marque Porsche, Mercedes et autres BMW luxueuses que Mme Merkel a bien eu le plaisir de nous vendre. Non ce n'est pas parce que nous recevons la crème du yaourt social bulgare voisin, mais tout simplement certains grecs aisés, transfèrent partiellement leurs domicile fiscal en Bulgarie en montant des vraies – fausses sociétés ... légalement à Sofia, transférant par la même occasion la propriété de leurs biens immobiliers, leurs bateaux de plaisance et récemment de leurs voitures (les filières spécialisées offrent ce service pour 2500 euros). Il reste donc pour le fisc grec, l'imposition sur leurs revenus, amputée, de toute présomption, liée à une richesse pourtant bien réelle. Sans évoquer l'évasion fiscale des plus gros poissons. A remplir une mer Égée … jusqu'à Santorin.

 

10 novembre 2011

Entre deux Premiers Ministres ici, nous avons eu droit, à notre petite recrée, à de vrais moments de détente. Trop courts, hélas ! Cinq jours pratiquement, sans gouvernement, cela se fête ! Papandréou, démissionnaire, a été même vu derrière le Parlement, buvant apparemment son café, du cote du jardin botanique, le jardin dit «National», ou «Royal» avant 1968. Dans les Ministères les cartons sont déjà prêts. On emballe sans doute les … débordants dossiers de notre maigre pays. Et dans celui de Venizelos en Économie ?

Hier soir, nos télés fatiguées, se désintéressaient des tractations au sommet de notre planète politique. Le direct depuis les hauts lieux du «pouvoir», a été gentiment réduit, car dans la rue et dans tout le pays, on rit jaune. Papandréou est remplacé par un autre Seigneur Sith, plus précisément, par Lucas Papadémos de la BCI, (également, ancien cadre de la FED aux États-Unis – quotidien Elefterotypia de ce matin).(…)

(…)Durant ces cinq jours, des escrocs de renom furent incarcérés, des policiers ripoux également, et surtout on n'annonce pas de nouvelles mesures d'austérité. Que d'autre veut-il réellement ce peuple ? Punir les escrocs de tout genre et rompre avec les mesures qui (le) tuent.

Mais attention, Papadémos arrive. On imagine que notre personnel politique «systémique» (ainsi que les propriétaires exogènes de notre Baronnie depuis l'axe Bruxelles - Berlin), supposent que finalement, peu de gens dans l'eurogalaxie, et pas seulement sur notre petite planète balkanisée, peuvent reconnaître la différence entre les Sith et les Jedi ! D'où notre décadence actuelle, se trouvant gouvernés alors par une coalition politique non élue, un Premier Ministre ex-gardien de but à la BCI, avec la participation amicale du parti de Milton Friedman (le P.S., comme tous les P.S. en Europe), de la droite, et de l'extrême droite populiste, y compris probablement au sein du conseil des Ministres. Cela se dit aussi par les médias affiliés, «gouvernement d'union nationale transitoire». Seulement, nous nous rappelons encore, de la dernière «grande réussite» du banquier Papadémos, c'est à dire, cette nouvelle cuisine, par laquelle la Grèce, l'Italie et peut être bien d'autres pays, ont été admis dans la zone euro(…)

(…)Notre hebdomadaire satirique, notre Souris rigolote, dans ses colonnes économiques, suggère que l'euro, fut d'abord une monnaie dont la fonction la plus évidente se résumait au transfert des richesses et de compétitivité en faveur de certains pays, dont l'Allemagne, notamment l'Allemagne. D'où apparemment sa fin, sa transformation éventuellement (totale ou partielle), programmée ou spontanée, la monnaie peut être également, la continuation de la guerre par d'autres moyens. En tout cas, toujours selon l'hebdomadaire, l'organisme allemand TUI qui regroupe des entreprises dans le secteur du tourisme chez Madame Merkel, exige des chaines hôtelières grecques avec lesquelles il s'apprête à signer les conventions de la saison 2012, une clause, suivant laquelle, et si besoin est, les partenaires grecs doivent accepter d'être payés (par les entreprises allemandes), en nouvelle devise nationale (grecque) et non pas en euros !(…)

 


Radio P.S. ment ... sur la Trilatérale et sur l'argent ...

 

 

 


Ce dimanche, nous avons vécu la deuxième vraie offensive de l'hiver sur Athènes et sur la Grèce, après celle de Papadémos, évidemment. Il tombe du crachin par un vent du nord très froid et la neige apparaît sur nos montagnes, une autre vraie misère. Nos bateaux et autres ferries, c'est à dire ceux de nos armateurs, sont restés amarrés au Pirée, navigation interdite jusqu'à ce soir minuit, au moins. Alors c'est la tempête, vent à 50 nœuds, la mer Égée se déchaine depuis hier. Comme la plupart des îles, Lesbos, Santorin ainsi que Mykonos, se trouvent coupées du continent, encore une fois, les insulaires ne peuvent qu'attendre. Salle temps vraiment, par les banquiers qui courent.
Yannis, un ami habitant l'ile de Chios, a téléphoné ce matin: “Tiens mon vieux, nous sommes heureux aujourd'hui ici sur l'archipel, les gens observent la tempête durant des heures, elle est forte, les pécheurs s'affolent pour leurs petites embarcations, enfin, c'est ainsi que nous avons presque oublié Papadémos et ces autres minables de l'extrême droite au gouvernement.. et Samaras, [chef du parti Nouvelle Démocratie, la droite] qui déclare à la presse, ayant des ministres au gouvernement qu'il ne co-gouverne pas, seulement il fait de la gestion transitoire, mais pour qui, nous prennent-ils ces gens ?”.
Nos radios et nos journaux, ont également commenté ces autres vagues, soulevées cette fois par les récentes intempéries politiques. Il était question notamment, des réactions du P.S. en France, lorsque ce dernier se déclare si inquiet par “l'entrée de l'extrême droite (LAOS) dans le gouvernement grec [ce qui]est pour les socialistes un choc. Nicolas Sarkozy a félicité le gouvernement Papadémos, les socialistes Français s'y refusent. Monsieur Karatzaféris, leader du LAOS, ancien responsable d'un mouvement de jeunesse soutenant les colonels grecs qui installèrent la dictature dans ce pays ne peut en rien aider le peuple grec à sortir de la crise. Voilà où mène l'Europe quand elle tourne le dos aux peuples, en imposant des austérités brutales et aveugles sans donner la possibilité et le temps pour le redressement et en s'immisçant dans le fonctionnement démocratique des États-membres. A la crise économique et sociale s'ajoute une crise politique et démocratique”, (www.parti-socialiste.fr).
Mais vu d'Athènes, on sait désormais que radio Paris – P.S. ment. Sur toute sa ligne Maginot idéologique. D'où les commentaires très amers d'une partie de notre presse, dans nos bistros et parfois entre nous. Un mauvais pressentiment alors nous assaille, à craindre que la France se trouve peut-être dans la même orchestration pré-electorale que nous, en 2009. À l'époque, la propagande médiatique a tout fait pour que Papandréou se fasse élire, et il l'a été, avec dix points d'avance sur la droite. Le plan fut ainsi bien ficelé, le FMI et la gouvernance mondiale des banques s'apprêtèrent à lancer l'expérimentation de la meta-démocratie, commençant par notre pays, durant la période transitoire du petit Georges. Ce plan, préparait en réalité une dictature bien plus sournoise que celle des colonels. Après tout, jamais un gouvernement grec, y compris sous les colonels, n'a osé signer une telle convention de prêt international avec les «marchés» c'est à dire les banquiers... Préparé de surcroit, par un obscur cabinet privé d'avocats d'affaires, anglais nous semble-t-il, relevant du droit britannique. Selon ses termes exacts, la Grèce abandonne officiellement et définitivement sa souveraineté vis à vis des ses créanciers. Cela veut tout simplement dire, que le pays, ne peut plus faire usage du droit international et ainsi plaider auprès des instances, telles l'ONU, au cas où on arrive à prouver que la dette est illégitime, même partiellement, ou encore non viable, voire dangereuse, mettant en péril la survie des citoyens. Par cette même convention, tout bien appartenant à l'État grec, et si «on» veut par extension, tout bien privé, peut être saisi par les créanciers ou par les acheteurs potentiels de la dette. D'ailleurs, on prépare fébrilement à la Kommandatur de Bruxelles, un organisme issue de la xénocratie bancaire, se partageant et bradant ainsi par lots, les richesses et les biens du pays, hypothéquant par la même occasion la vie des générations futures. Cette convention, dont le Mémorandum n'est que la partie annexe, n'a jamais été présentée au Parlement, ni soumise au vote des députés, et encore moins, devant l'abrogation des citoyens, par referendum, par exemple. Lorsque Papandréou nous a fait sa mauvaise blague du referendum; la question potentielle serait alors celle du Mémorandum et non pas, la Convention du prêt entre la Grèce et la Troïka, c'est à dire les banquiers. Et comme on le sait maintenant, y compris cette question (sur le nouveau Mémorandum du 27 octobre), fut interdite par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Les deux dirigeants, ont alors dicté une autre question, «pour ou contre le maintient de la Grèce dans la zone Euro», et c'est ainsi que le poisson fut définitivement noyé, avec les pécheurs de la mer Égée, par la même occasion.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont également insisté sur «l'obligation incontournable» du gouvernement Papadémos : adopter sans aucune discussion le nouveau Mémorandum et vite. Ils ont même laissé entendre que c'est seulement après, que le choix de la date des élections législatives peut être discuté. D'où essentiellement, le coté obscur de la nomination putschiste de Lucas Papadémos aux commandes. Mais hélas ce n'est pas tout.
Le journal Elefterotypia (12 novembre), rappelle à ce propos, que Papadémos, tout comme Mario Monti le “sauveur” présumé et coopté chez nos sympathiques voisins, se trouvent parmi les membres éminents de la Commission trilatérale, une organisation créé en juillet 1973, à l’initiative de M.David Rockefeller, figure de proue du capitalisme américain. Comme l'a déjà remarqué Olivier Boiral en novembre 2003 dans un article publié au Monde Diplomatique (“Trente ans d’une institution secrète Pouvoirs opaques de la Trilatérale”), “la création de cette organisation opaque, où se côtoient à huis clos et à l’abri de toute compromission médiatique des dirigeants de multinationales, des banquiers, des hommes politiques, des experts de la politique internationale, ou encore des universitaires, coïncide à ce moment avec une période d’incertitude et de turbulence dans la politique mondiale. La gouvernance de l’économie internationale semble échapper aux élites des pays riches, les forces de gauche paraissent de plus en plus actives, en particulier en Europe, et l’interconnexion croissante des enjeux économiques appelle une coopération plus étroite entre les grandes puissances. La Trilatérale va rapidement s’imposer comme un des principaux instruments de cette concertation, soucieuse à la fois de protéger les intérêts des multinationales et d’«éclairer» par ses analyses les décisions des dirigeants politiques (…).
L’élite rassemblée au sein de cette institution fort peu démocratique et que la démocratie inquiète dès lors que des groupes autrefois silencieux s’en mêlent va s’employer à définir les critères d’une «bonne gouvernance» internationale. Elle véhicule un idéal platonicien d’ordre et de supervision, assuré par une classe privilégiée de technocrates qui place son expertise et son expérience au-dessus des revendications profanes des simples citoyens (…) Ces interventions s’articulent autour de quelques idées fondatrices qui ont été largement relayées par le politique. La première est la nécessité d’un «nouvel ordre international». Le cadre national serait trop étroit pour traiter des grands enjeux mondiaux dont la «complexité» et l’«interdépendance» sont sans cesse réaffirmées. Une telle analyse justifie et légitime les activités de la Commission, à la fois observatoire privilégié et contre-maître de cette nouvelle architecture internationale. La seconde idée fondatrice, qui découle de la première, est le rôle tutélaire des pays de la triade, en particulier des États-Unis, dans la réforme du système international. Les pays riches sont invités à s’exprimer d’une seule voix et à unir leurs efforts dans une mission destinée à promouvoir la «stabilité» de la planète grâce à la généralisation du modèle économique dominant (...).

L’hégémonie des démocraties libérales conforte la foi dans les vertus de la mondialisation et de la libéralisation des économies qui s’exprime dans le discours de la trilatérale. La mondialisation financière et le développement des échanges internationaux seraient au service du progrès et de l’amélioration des conditions de vie du plus grand nombre. Or elles supposent la remise en cause des souverainetés nationales et la suppression des mesures protectionnistes. Ce credo néolibéral est souvent au centre des débats. (...) Loin d’être un «vieux serpent de mer» qui referait surface au ravissement de quelques adeptes d’ésotérisme et de «théorie du complot», la Commission trilatérale est une institution bien établie, dont la discrétion facilite la collusion entre responsables politiques et grandes entreprises. Ainsi se dessine la trame d’un pouvoir diffus, opaque, presque insaisissable, qui tisse ses liens à travers des clubs fermés et des rencontres internationales dont le forum de Davos représente l’expression la plus ostentatoire. Dans ces lieux de rencontres, d’échanges, de tractations gravitent les mêmes protagonistes, s’élaborent les analyses et les compromis qui précèdent souvent les grandes décisions. La Commission trilatérale est une des pièces de cet échiquier polymorphe. Elle consolide l’alliance entre le pouvoir des multinationales, de la finance et de la politique, grâce à un réseau d’influences dont les ramifications s’étendent aux principaux secteurs de la société”.
En 2011 donc, les membres de la Tripartite prennent ouvertement les commandes en Europe, avec Papademos et Monti. En Grèce, et peut-être bien en Italie, on arrive cependant à mieux cerner la duperie. En France, pas encore. Le P.S. et François Hollande prononcent haut et fort exactement les mêmes jolies paroles que Papandréou en 2009, sur les méfaits des exagérations du capitalisme spéculateur, alors qu'en réalité, ils lui sont depuis longtemps les serviteurs. Voila ce que nous nous disons ici à Athènes, y compris dans certains de nos médias, tant que la liberté d'expression reste encore possible.

Ah oui, notre extrême droite de Karatzaféris, leader du LAOS et de ses ministres au cabinet Papadémos, est à ce titre une double parodie politique car, non seulement elle remâche sans cesse les stéréotypes les plus simplistes et idiots du nationalisme, mais; ce qui est plus grave encore, participant à la gouvernance des banquiers, elle abandonne par la force des actes, toute idée de souveraineté nationale, idée néanmoins habituelle de l'armature idéologique de l'extrême droite. Une fausse extrême droite alors ?
En tout cas, les socialistes en France feraient mieux de se montrer choqués par eux mêmes d'abord, bien malheureusement pour tout le peuple français et accessoirement pour sa gauche, avec ou sans guillemets. J'ose même jouer les Cassandre, prédisant une variante du scenario grec, italien ou portugais, en France, après les élections de 2012, si François Hollande est élu, évidemment. On expliquera alors aux citoyens, que la dette du pays est hélas implacable, obligeant à des mesures beaucoup plus radicales que celles de Nicolas Sarkozy, le temps que l'économie reprenne le chemin de la croissance et que finalement il n'y a pas d'autre choix que les plans d'austérité jusqu'en 2058. Puis un «sauveur» banquier ou «technocrate», prendra les mauvaises commandes des mains du P.S., et sans transition, comme ont dit. À moins, qu'une figure politique, membre également de la Commission trilatérale soit propulsée au pouvoir. Elisabeth Guigou, par exemple (voir la Trilateral Commission Membership List, disponible sur le site de l'organisation www.trilateral.org).
Et pour bientôt, la houle de la gouvernance mondiale des banquiers, suivant le mouvement ondulatoire de la surface des dettes? Pour paraphraser le grand écrivain enterré dans l'Indre, être informé de tout et condamné ainsi à ne rien comprendre, tel est le sort des électeurs,  on se demande pourtant si c'est bien vrai ...

 

Source : greek crisis: novembre 2011

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 19:28

 

4 novembre 2011

 

(To Pontiki, hebdomadaire satirique, titre ce jeudi: «Chantage made in USA - Référendum» - 03/11/2011)

Nous attendons avec méfiance les résultats du vote de … confiance au gouvernement Papandreou, au Parlement ce vendredi. Les syndicats appellent à manifester, le parti communiste (KKE) et les autres partis de la gauche également. Hier, encore une journée folle. Tout le monde suivait les événements partout. Radios, télés, internet; dans les rues les rumeurs se nourrissaient de feta au petit lait. On lisait les titres des journaux devant les kiosques et les commentaires tombaient spontanés, amers et ironiques. Mais c'est surtout le titre de Libération qui a fait tant couler d'encre ici, sous le Parthénon. Quelle fierté, cette petite leçon de grec sur la une du grand quotidien français, à croire que nous tenons pour une seule journée certes, toute la grammaire du monde. Pour un Premier Ministre dont la langue maternelle est l'américain, c'est de surcroît un exploit. Tremblez, Homère, Aristote et Platon voila Papandreou, «tiens, même les Chinois ont fait des déclarations sur notre référendum, la muraille de Chine tremble aussi», s'exclame un étudiant à haute voix et tout le monde rigole et applaudit dans le bistrot à deux pas de la place de la Constitution, certains évoquent l'autre sobriquet de Papandreou : «Crime Minister».
Depuis le feu d'artifice référendaire, le sarcasme court le marathon dans les rues mais il n'est pas seul. Il rencontre l'indignation et peut-être bien l'apocalypse; nouveau savoir révélé par notre nouvelle condition inhumaine ici. Eh oui, nous avons découvert ... le Dessous Des Cartes - Mit offenen Karten en allemand - en dix-sept mois de vie sous «mémorandation», si on peut designer ainsi l'occupation toujours plus élaborée, imposée à la Grèce depuis le premier mémorandum de 2010, signé entre Papandreou, le FMI, la Commission européenne et la BCE, sans que le peuple soit consulté.
Mais 2010 est déjà loin, très loin. Entre temps, la propagande des nos sous-administrateurs coloniaux qui se disent encore, ministres et députés, ne passe plus. Ils jouent au du théâtre incarnant, tantôt Les Guêpes au sein du parlement, tantôt Iphigénie à Cannes, peine perdue. Notre vilaine petite souris s'arrache dans les kiosques (La Souris To Pontiki, hebdomadaire satirique, titre ce jeudi: «Chantage made in USA - Référendum»). Notre Souris, note que le premier homme politique européen ayant rencontré l'administration américaine juste après le sommet du 26 octobre, fut Stavros Lambrinidis, Ministre des Affaires étrangères de notre Protectorat et homme de confiance de Papandreou. Il a déclaré après sa rencontre avec Hillary Clinton, le 28 octobre: «C'était une rencontre très positive, dans une ambiance de confiance également positive, prouvant que désormais, la Grèce et les États-Unis d'Amérique ont une approche commune concernant pas mal de choses». L'hebdomadaire satirique grec soulignant le mot «désormais», suggère que c'est lors de cette rencontre, que Lambrinidis aurait informé Hillary Clinton de la décision de Papandreou sur le référendum. Une belle munition poursuit la Souris, à la guerre des États-Unis contre l'Allemagne et sa monnaie, l'euro, une preuve supplémentaire concernant les liens de sang entre Papandreou et les intérêts de Washington (sic). Un de mes interlocuteurs d'hier a résumé l'affaire ainsi: «Papandreou mène une vraie politique nationale en faveur de son pays … les États-Unis!» ….
En tout cas, Angela Merkel, suivie par Nicolas Sarkozy, a vite réagi, ramenant petit George à l'essentiel, c'est à dire, au nouveau mémorandum du 27 octobre, sur lequel (comme pour les précédents) le peuple grec ne doit en aucun cas être consulté, même si, ce traite officialise la colonisation et la déconstruction de la souveraineté du pays. Les citoyens grecs ont également compris une autre chose. Le premier mémorandum a été adopté de manière anticonstitutionnelle, malgré une première décision bienveillante de la … Haute Cour de justice. Nombreux sont ainsi, ceux qu'en Grèce préparent un après, comportant la mise en examen des députés (droite, extrême droite et P.S.) qui ont paraphé le premier texte. Sans ignorer la colère du peuple qui crie «au poteau», et organise des pendaisons publiques (et pour l'instant symboliques) dans nombreux départements, concernant les photos de … leurs élus, au Parlement.
Les événements du 28 Octobre ont sans doute précipité le calendrier d'Angela Merkel. En effet le drapeau allemand et celui de l'Union Européenne ont été brulés, et pas seulement à Patras. Donc, la politique allemande pense avoir obtenu ce qu'elle voulait. Un questionnement alors imposé, lors d'un référendum improbable, (oui ou non à l'euro, et non pas, oui ou non au mémorandum qui impose la perte de la souveraineté car c'est par cette question qu'il faut commencer et ensuite seulement, examiner le reste, abandon ou pas de la monnaie euro-allemande, ou la sortie de l'Union Européenne). La ridiculisation de Papandreou à Cannes, passe ici pour secondaire, elle ne semble pas chagriner vraiment les Grecs. Ce que le directoire de Cannes à imposé, prévoit une sorte d'accord très probable entre le P.S. et la Nouvelle Démocratie (la droite), en vue d'assumer la lourde responsabilité de l'adoption du mémorandum du 26 Octobre si possible à plus de 180 voix (sur 300) au Parlement, ce qui sauve certaines apparences de conformité avec la Constitution, voilà le vrai fond de la boite de Pandore. Ensuite, le schéma gouvernemental de transition comme le suggèrent déjà certains médias et les partis du mémorandum, vont probablement organiser des élections législatives, au lieu de les organiser avant, comme l'exige le moindre esprit démocratique, citoyen et national.
Papandreou a même déclaré que sa personne et sa survie politique ne l'intéressent pas, son seul but étant de … sauver la Grèce. En dégustant un bon Merlot, offert par un ami français installé à Athènes, nous avons alors évoqué l'autre «sauveur» qui avait fait don de sa personne à la France de 1940. Décidément, mes amis français n'ont pas la mémoire courte. Allez, Santé, le vote de confiance au gouvernement est pour aujourd'hui, et les manifestant devant le Parlement. Sous les pavés la Mer Égée? Ou bien, vie éternelle sous «mémorandation» ?

greek crisis: Un référendum qui se nomme mémorandum

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 19:10

 

 

24 octobre 2011

La tondeuse et les poulets grecs - Haircut and the greek chickens

(…)Ayant quitté Athènes pour quelques jours, je note ce silence accablant de la Grèce rurale. Les rues sont vides et les cafés ont perdu leur fréquentation. La sociabilité baisse ici aussi ses volets. Avant la Troïka, on paradait vraiment portant la richesse - petite ou provisoire peu importe - tout le monde avait à exhiber un nouvel achat. Désormais lorsque le chômage et les faillites frappent les portes des ruraux aussi, ces dernières ne s'ouvrent plus pour les voisins, les cousins, les amis.(…)

(…)Tout se dérègle. Certains villageois vendent désormais trop cher à leurs voisins retraites, les œufs et les poules. Temps de crise et de rapacité. La solidarité n'est pas innée malgré ce que les Grecs peuvent raconter. J'ai notée le prix, étant témoin de la transaction entre un paysan et son voisin retraité. 54 euros pour deux poules, lorsque on touche une retraite de 540 euros par mois (ou même 1080 euros par mois) cela devient insupportable. J'ai assisté à une petite dispute entre ces deux villageois. Le retraité a répondu à celui qui lui vendait les poules qu'avec la tondeuse sur les caisses de retraite, sa volaille serait tondue également. Le paysan, énervé, a refusé de lui vendre ses œufs (en plus de deux poules). Des œufs même, il y en a moins a-t-il affirmé. Les poules ne pondent plus mais c'est à cause de la météo et non pas à cause du Fond Monétaire Internationale selon lui. Pas d'omelette ce soir ... 

 


(…)Un homme donc de ce village, âgé de 52 ans, ne supportant plus le chômage s'est rendu sur ce site touristique le 20 Aout 2010. Il s'est jeté dans le précipice et il est mort. Un de ses proches m'a dit que ce malheureux ne supportait pas non plus l'idée d'immigrer en Allemagne. Il avait déjà reçu l'invitation d'un de ses oncles pour s'y installer et travailler au pays d'Angela Merkel. Je propose que le site puisse être également classé au patrimoine mondial du FMI, comme bientôt toute la Grèce. Mais lorsque d'autres habitants du pays se jetteront de l'Acropole, du Cap Sounion ou de Santorin un nouveau circuit touristique sera alors crée pour les touristes … Le 14 Avril 2011, un autre villageois, ancien policier et petit entrepreneur âgé de 51 ans, ne supportant pas la mise en faillite de son commerce, s'est suicidé par pendaison. Pour un petit village ces morts sont difficiles à accepter. La presse internationale a fait connaître l'augmentation des suicides en Grèce ce dernier temps, mais vue d'ici cette affaire promet l'enfer … paroles de paysans ce matin ...

 

25 octobre 2011

(…)les mesures votées par le Parlement en Aout 2011 ont accéléré la spirale du FMI, y compris pour lui. Les locataires se sont mis à quitter leurs logements par milliers. A chaque coin de rue de la capitale on trouve désormais un large choix d'appartements vides. Les gens retournent à leurs villages, chez leurs parents ou sinon, ils vont occuper une résidence, ex-secondaire parfois, dont ils sont les propriétaires pour ne plus avoir à verser un loyer. Dimanche matin tôt, le premier du mois d'octobre 2011, j'ai vu cette jeune femme brune aux yeux noisette, aidant son père costaux et moustachu, à charger un pick-up immatriculé en Crète. Elle aurait préféré éviter les voisins, peine perdue. J'ai surpris la brève discussion entre elle et sa voisine de palier. Une vraie commère cette dernière. La brune est donc une nouvelle chômeuse. Donc elle est pressée de disparaitre du quartier. Une en plus, sur le demi million des derniers mois. Son code vestimentaire est encore conforme, branchée, sauf au monde du travail. Son père lui, habillé en noir, à la crétoise. Façon ile profonde. Elle laisse l'appartement ... et le chat dont elle s occupait mais qui n'était pourtant pas le sien, formellement en tout cas. Mais la crise est très formelle. Depuis, le chat qui reste sur place, dort dans les poubelles (non ramassées deux semaines durant, les éboueurs étant en grève pour sauver leurs maigres salaires amputés déjà de moitié), et réclame à manger (comme les éboueurs). Il est dans un piteux état, bientôt il deviendra maigre, il est déjà malade, sale et en manque d'affection. Visiblement il déprime. En lui apportant un peu de nourriture j'ai remarqué que sa petite cloche manquait .... déshumanisation, dommages collatéraux ... FMI.

 

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26 octobre 2011

 

(…)Le regroupement forcé des communes a fait disparaitre les deux tiers d'entre elles. Encore une idée des Troïkans ? Les fonctionnaires avaient alors tout avalé. "Vous allez changer de service, au pire". A l'époque leur solde était amputée de 25% ... seulement. Décidément il y a en Grèce un après le pire. Ce matin là, l'ex-petit monde tranquille de l'administration était inquiet. Ayant perdu pratiquement le 45% à 50% des revenus, on craint désormais la mise à pied.(…)

 L'euphémisme officiel martèle qu'il s'agit de la mise en réserve des fonctionnaires durant un an et ensuite rien. Un ami y travaille. Je me suis rendu à son bureau, il le partage avec deux autres collègues, ils sont tous originaires d'un village montagnard à une heure de route. Déconfiture. Vaut mieux boire un café tant qu'on peut. L'espresso ici nous coûte 1,30 euros au lieu de 2,50 à 3 euros dehors. Ηausbrandt Trieste 1892, usiné à Nervesa Della Battaglia, ristretto. C'est alors une nouvelle sociabilité que de rencontrer ses amis à la préfecture La discussion tourne autour de la faillite et du sale temps. Ils ont tous acheté des poêles à bûches. Pas de fioul cette année. Son prix frôle l'euro par litre au lieu de 40 centimes avant le FMI. Ils ont obtenu les autorisations par l'Office national des forêts. Ou presque. Qui va contrôler quoi ? Certains agents ne sont pas payés depuis des mois. Les trois amis ont utilisé un vieux 4x4 et une remorque. Ils ont même ramassée le bois tombé, y compris dans les ruisseaux, avant l'automne même, à quatre reprises. "Nous allons revenir aux temps des vieux. Tous dans la même chambre autour du poêle, sous les couvertures et portant nos trois pulls. Ah oui, tiens, vas faire un tour au village, là-haut c'est déjà l'hiver. Tu verras de ma part mon vieil oncle Nikos, communiste depuis la guerre civile. Lui au moins il est resté au bois et à ses croyances, il est bien chauffé le vieux; il va te raconter encore ses brulures, c'est facile à le trouver, il a marqué sa maison par la faucille et le marteau". En effet, chauffage et langue de bois. De la haute montagne...

 

27 octobre 2011

(…)Tout le monde commente les décisions de la tondeuse allemande sur notre pays, le premier à être classé officiellement Z.O.P. (Zone d'Occupation Prioritaire), au sein de l'Union Européenne. Quelle nuit à Bruxelles ! On dirait celle des longs ciseaux. Tous les regards, braqués sur la télévision au café de la gare, les injures pleuvent. "Nous devons dire NON demain dans les rues, transformer les parades en manifs", a lancé un conducteur de taxi qui espérait trouver enfin un client par l'arrivée du train. "T'as vu - a répondu un agent du rail - tous les députes du département se sont déclarés malades pour ne pas assister aux festivités, car les syndicats et les autres collectifs, ont formulé des menaces". C'est vrai, dans toute la Grèce, il n'y a plus un seul ministre ou député P.S. qui puisse s'aventurer lors d'une promenade, une apparition officielle ou privée sans recevoir, injures, œufs et autres projectiles.(…)

(…)En attendant, le chauffeur de taxi m'a mis au courant de sa nouvelle stratégie de survie. "Dire NON dans la rue c'est bien, mais il faut aussi remplir l'assiette chez soi. Au niveau régional nos unions professionnelles ont monté une vraie société coopérative d'importation et de revente de pièces entre nous. C'est ainsi que les rotules de direction nous coutent trois fois moins cher, l'huile de semi-synthèse, moitié-prix, en plus nous ne chipons pas la TVA nous, salopards d'importateurs, racaille...".

(…)Les infos filtrées depuis Bruxelles font état de vingt ans de "tutelle" ... une double décennie, entière.

 

29 octobre 2011

Quelle parade ? Tonnerre de Zeus … Imaginez un 14 juillet où le Président de la République se fait conspuer par la foule qui envahit les Champs-Élysées, annulant la parade militaire et transformant la commémoration officielle en manifestation en faveur de la libération du pays, tandis que les manifestants brulent le drapeau allemand, obligeant le Président au départ précipité. C'était pourtant notre journée de fête nationale ce 28 Octobre, en résumé.

Karolos Papoulias, notre Président de la «République» (ancien Ministre P.S. du temps du père Papandreou) a passé un moment désagréable ce matin. Évacué d'urgence comme un grand blessé de la route, il a aussitôt exprimé sa colère vis à vis des … manifestants. (…)

(…)Dans la majorité de nos villes aujourd'hui, les parades et autres festivités nationales se sont transformées en violentes manifestations populaires. Dans nombreux cas, les tribunes officielles ont pris l'allure de sièges éjectables, surtout pour les députes P.S. et les ministres qui pensaient encore poser pour le cadre nationale. Du jamais vu depuis l'occupation (de 1941).

 

Ici, dans cette ville entourée de montagnes et de rage, deux malheureux députés P.S. ont cru bon y passer outre. La foule a attaqué le podium officiel, un député (P.S.) a été violemment frappé à la tête par un manifestant, les officiels ont été évacués à la hâte, ici aussi, le défilé a été annulé. 

 

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31 octobre 2011

(…)Le député P.S. agressé par un jeune homme, a déclaré aussitôt aux médias qu'il a été «victime des partis de la gauche – plus précisément, celui de la gauche radicale (SYRIZA), qui chauffent les esprits, permettant ces actes odieux».(…)

(…)«Mangoufis, notre député P.S. dit n'importe quoi. Le type qui l'a agressé est un jeune militant P.S., jadis on lui avait trouvé un job, maintenant il est au chômage, voilà tout».(…)

(…)Le soir même, l'agression du député devient une affaire nationale. L'agresseur fait des déclarations publiques, y compris sur le net (www.trikalanews.gr). Il était membre du P.S., candidat (non élu) sur la liste du maire «socialiste» de la ville aux dernières élections. Photos à l'appui. Son positionnement ne laisse aucun malentendu: «Je dois souligner que cette attaque est liée à la très mauvaise politique du P.S. (PASOK), je considère qu'il s'agit d'une trahison. C'est une politique qui anéantit le peuple et qui brade le pays. Le député en question n'a pas été visé en sa personne, j'aurais pu attaquer n'importe quel autre député qui a paraphé l'accord entre la Grèce et la Troïka.(…)


1 novembre 2011

 Thermopyles et Pandore

Matinale du NON aujourd'hui. La radio privée Real-FM ici à Athènes démarre son magazine politique de 8h par les spots de la dictature. Les moins jeunes s'en souviennent encore. Référendum bidon de 1968 organisé par les colonels, (91,87% "Oui"). Puis, on entend des extraits des déclarations de l'autre Georges, Papadopoulos, chef de la junte.(…)

(…)Dans le bus on commente également l'émission. Les regards habituels de la tristesse se croisent et se mesurent par l'épreuve des flammes venant du cœur. «Tiens, petit Georges a enfin pris une décision», a lancé un retraité. «Tu parles, c'est encore une décision des étrangers qui nous occupent», rétorque un homme la quarantaine passée, puis un jeune homme laisse éclater sa rage: «Papandreou est un escroc, on ne lui accorde aucune confiance, il peut même truquer les résultats, puis les médias vont s'y mettre pour nous terroriser à propos des conséquences d'un NON, mais le torchon brule déjà». D'autres passagers restent muets.(…)

Deux femmes, pas loin, j(…) poursuivent leur conversation en commentent les mésaventures des contrôleurs. Elles venaient de l'autre ligne et elles ont été les témoins d'une interpellation. Une autre femme sans ticket est tombée sur deux contrôleurs. «Allez vous faire f... criait cette femme, j'suis au chômage», la foule s'est alors dirigée vers les deux agents. «Lâchez-la, sinon nous allons vous tabasser et n'appelez pas les flics».

(…). Le café même sur cette place est à quatre euros. Hors de prix. Mais aux alentours, les prix descendent vite. Un ami historien me raconte ses malheurs. Les agapes des grecs comportent tant de misères à partager par les temps qui courent. Il travaille pour une maison d'édition en tant que responsable de collection. Mais les collections du passé sont désormais ... lettres mortes. L'histoire en Grèce se conjugue enfin au temps présent. Son salaire de 1350 euros a été divisé par deux, depuis juin. Depuis septembre il ne verse plus son loyer et il n'achète plus ses tickets de métro non plus. En octobre sa facture d'électricité est restée posée sur son frigo, vide. Il m'a raconté qu'un de ses amis, promoteur immobilier et architecte (mais qui ne vend plus rien depuis un an) a été contacté par des «investisseurs nouveaux» qui l'ont chargé de l'inspection et du repérage d'un certain nombre de biens immobiliers en cours de saisie par les banques. Ces «investisseurs», contactent alors les malheureux propriétaires à deux doigts de la mise aux enchères de leur bien, leur proposant de les acheter mille euros plus cher. «Une nouvelle économie, et bientôt le marché noir, y compris de l'alimentaire» pense prédire cet ami. (…)


2 novembre 2011

Voulez-vous la dette totale ?

(…)Les médias s'affolent, puis nous, nous nous demandons étonnés; dans la rue, autour des tables et dans les couloirs du métro, comment la Grèce est devenue une telle «force économique», pour ainsi faire trembler au moindre referendum, les tenants de l'économie mondiale. Comment de surcroit, cette architecture qualifiée de forte et de si solide, l'euro, puisse être tant menacée par la seule défection possible d'un petit membre et en plus boiteux, mystère. «Il y a d'autres enjeux, cela nous dépasse», on entend ici ou là.

Et du referendum ? Nous ignorons encore tout, aura-t-il réellement lieu ? Qui va poser les questions et lesquelles ?(…)

(…). Nous avons ainsi largement commenté dans nos médias et entre nous, l'article de Der Spiegel en version électronique de ce matin, intitulé «Bravo Herr Papandreou !». Selon l'argumentaire allemand, une réponse positive à ce referendum, rendra les choses enfin claires concernant la gestion de la Grèce et la mise en place des mesures nécessaires, rendant par la même occasion illégitime toute manifestation ou grève contre cette politique.

Donc nous comprenons mieux maintenant. Les dernières manifestations spontanées des citoyens ont fait peur. Est-ce alors là, la seule vraie crainte des «marchés» et des banques ? Dans l'euro, le pays sera certainement «géré» en colonie et sa mise en place a bien commencé.

 

Autre nouvelle surprise d'hier soir – qui a provoqué la colère de tous les partis politiques de l'opposition – et rendu très sceptiques les citoyens, a été le limogeage et la mise à la retraite de l'ensemble du Grand état-major, armée de terre, de l'Air et marine nationale, par le Ministre de la Défense, Panagiotis Beglitis. Le ministre a aussitôt mis en place une nouvelle haute hiérarchie, sans donner la moindre vraie explication. Pour un gouvernement qui vacille, nous nous demandons déjà à qui cet état-major nouveau, est censé se montrer fidèle ou docile.

 

(…)Hier soir, les banques, autour de la place de la Constitution renforçaient leurs grillages et autres protections. Un pressentiment ?

 

"Voulez-vous la guerre totale ?" a demandé Joseph Goebbels, dans une allocution prononcée le 18 février 1943 au palais des sports de Berlin devant 14 000 membres du parti nazi, et l’auditoire en transe répond : Oui. On dirait que la BCE et la Troïka, posent cette question un peu différemment aux Grecs : «Voulez-vous la dette totale» ? Quelle sera réponse ? (Quels autres peuples vont-ils passer l'interrogatoire bientôt ?)

Source : greek crisis: octobre 2011

greek crisis: novembre 2011

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Gilles Deleuze, février 1977.

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