17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 16:00

 

Grèce: 1,5 million de Grecs envisagent le retour à la terre

 

Belga) La crise économique et financière renvoie les Grecs au village: plus d'un million et demi d'entre eux envisagent de quitter la ville pour habiter en province, selon les résultats d'une étude réalisée par l'institut de sondage Kapa research pour le ministère de l'Agriculture.

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ARTE Reportage : le retour a la terre
11 janvier 2012
Par

Arte reportage

Grèce : le retour a la terre. Arte reportage, à Naxos,  fait le point sur la nouvelle « tendance » grecque causée par la crise : un retour à la terre. A voir (les 15 premières minutes de la vidéo).

Crise, chômage, plan de rigueur… Beaucoup de Grecs quittent les villes et retournent vivre à la campagne. C’est sans doute le seul secteur économique en plein essor en Grèce : l’agriculture. Plus de 60 000 emplois créés ces trois dernières années. La vie est devenue tellement chère en ville, les emplois sont si peu nombreux que de plus en plus de Grecs retrouvent le chemin de leurs villages d’origine. S’ils ne deviennent pas tous paysans, ils y trouvent presque toujours une maison de famille et un lopin de terre.

Quelques poules, pas mal de sueur pour faire pousser des fruits et légumes, un peu de troc et d’entraide avec les autres villageois… et la survie est assurée. Les villages se repeuplent et paradoxalement, on parvient même parfois à y trouver du travail. Ouvriers, architectes ou retraités, ils sont de plus en plus nombreux à tenter l’aventure, à faire le chemin inverse de celui qu’avaient effectué les grands parents.

Michael Unger et Thomas Vollherbst sont partis sur leurs traces dans l’île de Naxos, qui n’est plus seulement le paradis des touristes.

Voir lereportage d'Arte : ARTE Reportage : le retour a la terre - OkeaNews

 

Juste de quoi nous donner à réfléchir. De nombreux indicateur laissent présager que le sort actuel des Grecs est en passe de devenir le sort de tous les Européens. Nous voyons que ceux qui s'en sortent le moins mal en Grèce sont ceux qui appartiennent à des réseaux de solidarité, solidarité familiale ou solidarité de collectifs qui s'organisent pour trouver des solutions communes.  La population de la Grèce étant d’un peu plus de 10 millions d’habitants, (de moins de 1 millions d’habitant en 1820, ayant dépassé les 11 millions en 2011, elle est actuellement en régression retombant sous ce seuil des 11 millions) et la population urbaine tournant autour des 61 % nous pouvons conclure en ordre de grandeur que c’est une personne sur 4 qui veut quitter la ville pour regagner les campagnes.

Dans quelles conditions ? Quelles seraient alors les possibilités ? Quelles proportions prendrait ce mouvement dans d’autre pays. Quels sont les conditions d’accès à la terre dans différents pays ?

Je voulais ici introduire ce sujet qui mérite réflexion ? Je n'ai pas poussé ma propre réflexion plus avant en termes d'analyse de possibilité et de conditions de possibilité. Mais de nombreux indices semblent aller en le sens de conditions qui produiront de tels mouvements. Moins massifs peut-être en proportions mais représentant néanmoins un grand mouvement de masses. 

On voit bien aussi que les gens qui quittent la ville ne le font dans la grande majorité des cas, non pas pour s’y engager dans l’agro-industrie mais bien pour y monter leur petite exploitation. Vu la grande probabilité qu’un tel mouvement se produise, même dans une moindre mesure, la question de l’agriculture devient centrale… de même que celle de la réappropriation de la terre. Ce ne sont pas des choses qui s’improvisent mais bien qui s’anticipent, se préparent et s’organisent.

La question pour tous ceux qui veulent un changement radical de régime économique serait alors de voir comment un tel mouvement pourrait participer de ce changement : d'un changement de modes de production et d'échanges, bref de la construction d'un autre monde au nez et à la barbe de ceux qui veulent nous le confisquer. Quel que soit le type de confrontation qui nous attend dans cette guerre faite à l'humanité par des êtres aux modes de pensées humanoïdes, les troupes auront besoin de ravitaillement, les autres habitants aussi. Nous pouvons aussi anticiper le fait qu’un exode massif des villes vers les campagnes entraînerait le besoin de voir d’autres métiers se développer.  Les villes sont des gouffres improductifs qui vivent en parasites des campagnes, adonnées à des activités qui pour la plupart n'ont rien d'essentiel. Repenser la question de la ville dans le cadre d'un mouvement de désertion serait une conséquence de ce mouvement. Il est vrai qu'on constate aussi en Grèce une drastique réduction de la circulation automobile, un aspect qui réduit grandement la pollution urbaine et devrait permettre de recréer des potagers de ville. A Bruxelles il est à présent hautement déconseillé de manger les légumes que vous pourriez cultiver dans votre petit jardin. Trop de pollution.

Pour avoir travaillé avec des agriculteurs bio, je sais pertinemment bien que nul, quel que soit le soin qu'il apporte à ses cultures, n'est à l'abri du risque de voir le vent y amener des substances toxiques. Mais quand même. Bref nous sommes confrontés à un changement annoncé avec un haut degré de probabilité. Je ne crois pas (mais je me trompe peut-être) que dans notre région les rapports ville-campagne soit aussi forts qu’en Grèce ou beaucoup peuvent retourner dans leurs famille pour y recevoir un petit lopin de terre… je sais par contre que le mouvement pour le droit à la terre lutte depuis des années en France et que déjà des jeunes ruraux ont souvent beaucoup de mal à acquérir la surface cultivable qui leur serait nécessaire dans leur région natale.

Voilà une petite introduction à cette question, quelques remarques en vrac…à suivre

Anne

 

 

 

 

 

 

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 02:52

 

L’Etranger dans la campagne
Michel ROGALSKI
  
Rarement campagne électorale n’aura autant fait l’impasse sur les enjeux internationaux et sur leurs articulations au national. Pourtant, s’il est chose certaine c’est que le mondial, loin d’être un facteur extérieur secondaire ne faisant qu’apporter des corrections négligeables aux problèmes locaux, s’impose comme une réalité omniprésente façonnant la vie des états et des individus.

C’est ce qu’a traduit inconsciemment l’apparition dans le débat public d’appels à la nécessité d’une protection, d’une maîtrise de souveraineté, d’un primat du politique sur l’économie. Comme s’il devenait urgent de se dégager d’une gangue qui entravait notre liberté d’action, voire la rendait déjà largement illusoire. Pour autant l’analyse de ces processus ou de la place et du rôle de la France dans le monde a-t-elle reçu un intérêt à la hauteur de ses enjeux ? La bataille du chiffrage visant à décrédibiliser le programme de l’adversaire a ramené l’essentiel des échanges à des débats comptables ennuyeux dont bien peu arrivaient à s’extraire. Que la politique étrangère de la France ne soit pas débattue doit inquiéter. Cela voudrait-il signifier consensus de la part des principaux candidats ? S’il n’y a pas conflit sur le fond, alors il devient inutile d’en discuter.
Pourtant la diplomatie sarkozyste a été stupéfiante d’inflexions, de retournements, de gages inutilement donnés et d’impréparations velléitaires riches de conséquences, au point que l’on a pu s’interroger s’il existait une vision d’ensemble cohérente du rôle de la France dans le monde. En rupture avec les tendances lourdes, consensuelles sur l’essentiel – au point qu’on avait pu parler d’une approche gaullo-mitterrandienne –, l’image de la France dans le monde a été totalement reformatée en cinq années. De l’abandon de toute idée d’indépendance, acquise à l’ombre des blocs de la guerre froide, à la disparition d’une politique arabe permettant de peser sur le conflit israélo-palestinien, en passant par son retour peu glorieux dans le giron de l’Otan ou aux engagements néocoloniaux en Afghanistan, en Côte d’Ivoire et en Libye, tout fut mis en oeuvre pour dilapider le potentiel diplomatique engrangé depuis une quarantaine d’années et spectaculairement réaffirmé avec panache dans le refus de suivre les états-Unis dans leur aventure irakienne.
Car la France ne manque pas d’atouts et a su longtemps s’appuyer sur son statut de membre permanent du Conseil de sécurité, sa puissance militaire nucléaire, la francophonie, son poids dans le PIB mondial, sa maîtrise de la haute technologie, son réseau d’ambassades et de diplomates qualifiés, bref tout ce qui concourt au rayonnement d’un pays. Notre pays a toujours su en jouer en donnant à sa politique étrangère, grâce à son non-alignement, plus de poids qu’elle n’en avait réellement.
Pourtant les appels et mises en garde n’avaient pas manqué sur les déconvenues de notre politique extérieure, à commencer par celles d’un groupe de diplomates se dissimulant sous le pseudonyme de Marly et dénonçant notre politique européenne, africaine et méditerranéenne illisible ainsi que la manière dont Washington nous ignorait et la Chine nous avait domptés. Voici à peine deux années, deux poids lourds, Alain Juppé et Hubert Védrine avaient ensemble lancé un cri d’alarme en évoquant un instrument diplomatique « sur le point d’être cassé », sans parler d’un ambassadeur au Sénégal, Jean-Christophe Ruffin, démissionnant et parlant d’un « ministère sinistré, complètement marginalisé ». Tout cela témoigne d’un mépris de l’outil de l’expertise diplomatique que l’on s’est ingénié à court-circuiter.
Amateurisme, style impétueux, promesses sans lendemain, activisme désordonné, diktat de l’instant sans vision, tel semble être sur la forme le bilan des cinq dernières années de la diplomatie du sortant. À de rares exceptions, les prétendants ne semblent pas s’en émouvoir et ne proposent rien de significativement différent, donc pour l’essentiel restent muets et s’apprêtent à rester dans le sillon tracé.
Pourtant, si le style dénote incohérence et agitation, le fond mérite que l’on s’y arrête car il fait sens et doit inquiéter. Pour l’essentiel la voix de la France a effacé sa singularité et abandonné son autonomie en faisant retour dans le giron occidental et atlantique après 43 années d’absence de ses structures militaires intégrées. Cette posture lui a interdit de porter un discours à vocation universaliste et de gagner en influence sur la scène mondiale. Cette banalisation s’est dissimulée un temps derrière l’écran de fumée d’activisme de façade et de propos désordonnés et velléitaires. Mais le style impétueux s’est fracassé devant l’absence de résultats.
L’Union pour la Méditerranée, lancée malgré les mises en garde du Quai d’Orsay, et censée s’appuyer sur deux solides piliers, la Tunisie de Ben Ali et l’Egypte de Moubarak, a sombré en mer avec ces régimes, et la politique arabe n’a pas survécu à l’attitude indécise et floue face au « printemps » arabe, voire à l’inconvenance de propos ministériels proposant notre expertise en matière de maintien de l’ordre. Le silence complice sur les exactions d’Israël au Sud Liban puis dans la bande de Gaza ou notre rôle décisif dans l’expédition punitive en Libye ont fait de cette présidence française la plus pro-israélienne qui n’ait existé depuis l’agression de Suez en 1956, alors même que ce pays se donnait le gouvernement le plus à droite de son histoire. De surcroît cette guerre en Libye a perverti et probablement discrédité pour longtemps le concept de la « responsabilité de protéger » adopté en 2005 par les Nations unies pour venir en aide à des populations persécutées par leur gouvernement ou pour assister celles que leur gouvernement n’était plus en mesure de protéger lui-même.
On a assisté à une tactique de renversement de régime, de déstabilisation s’approchant des techniques des conflits de basse intensité. Sans se soucier, bien sûr, se savoir ce qu’il convenait de reconstruire. Comment et avec qui ? A-t-on vraiment cru que la démocratie s’exportait par les armes ?
L’atlantisme affiché, c’est-à-dire un soutien sans faille à l’Otan et aux états-Unis qui y sont aux commandes, nous conduit en réalité dans l’alignement et l’inféodation. Il nous entraîne à imaginer des ennemis au lieu de favoriser l’émergence d’un monde multipolaire et de développer des liens fructueux avec les pays émergents qui représentent l’avenir. Il nous pousse à délaisser et à marginaliser le système des Nations unies comme instance de référence au profit de l’Alliance atlantique et donc à tenir pour négligeable l’avis des trois quarts de la population de la planète.
Il s’agit de rompre avec tout cela. D’abord, il faut évidemment sortir de l’Otan qui depuis la fin de la guerre froide n’a plus de raison d’être sinon de permettre aux états-Unis d’exercer leur emprise sur ses membres et les pousser en situation de servitude volontaire. Il convient également d’exiger la dissolution de l’Otan devenue anachronique et d’en tirer toutes les conséquences en matière de désarmement et de lutte contre la prolifération nucléaire. Le retrait des forces françaises d’Afghanistan ne peut plus être différé. Il doit être fermement proclamé et appliqué.
Il faut saisir cette opportunité de liberté d’action recouvrée pour s’engager hardiment dans une politique de coopération avec les pays émergents et les pays du Sud, là où se trouve l’avenir du monde et hâter la fin d’un monde unipolaire construit sur la puissance militaire.
Dans l’espace européen, il convient d’abroger le traité de Lisbonne et s’apprêter à mener un bras de fer avec les institutions européennes qui n’auront de cesse de s’opposer aux nouvelles orientations choisies par le peuple français. Elles ne sont pas toutes eurocompatibles et la réussite de la victoire des urnes se jouera largement sur ce front, ce qui implique un large développement des solidarités des forces progressistes à l’échelle du continent pour s’opposer à l’axe austéritaire ambiant. Car ce qui sera possible chez nous le sera aussi ailleurs. L’Europe ne doit plus rester une Sainte Alliance occupée à s’opposer aux volontés de changements des peuples. Il nous incombe qu’elle ne les rende pas impossibles ou sans lendemain.

Au vu de la campagne, on peut s’interroger sur la volonté d’un nouveau Président. Fera-t-il de l’ancienne politique une parenthèse ? Se dégagera-t-il de l’ornière ? Ou au contraire chaussera-t-il les pas de son prédécesseur dans un « continuisme » discret ?

Michel Rogalski

Directeur de la revue Recherches internationales
6, av. Mathurin Moreau ; 75167 Paris Cedex 19
Site : http://www.recherches-internationales.fr/
Abonnements 4 numéros par an : 55 Euros, Étranger 75 Euros

Illustration : www.zonz-artiste-peintre.com

Le Grand Soir
Via : Humeurs de Marissé
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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 13:30

 

Foin d'actualité qui passe et trépasse. Avec internet, il semble parfois que ce qui c'est dit hier appartient déjà au passé. Je me pose donc résolumentt à contrecourant en réinscrivant dans la durée des textes qui gardent toute leur pertinence  quel que soit le moment où ils ont été écrits. Je donne une réponse à ce texte dans le billet suivant

 

La Grèce, première victime d’une colonisation européenne | Le Cercle Les Echos via La Grèce, première victime d'une colonisation européenne | Le Cercle Les Echos - OkeaNews
4 avril 2012
Par

 

Yianis Makridakis

Yianis Makridakis

« Si tu décomposes la Grèce, à la fin tu vois qu’il reste une olive, une vigne et un bateau. C’est à dire : ainsi, avec autant tu peux la reconstruire  »
Odysséas ELYTIS

Chers concitoyens européens

Je m’adresse à vous et surtout à ceux qui ont visité la Grèce à l’occasion de leurs vacances et qui ont aimé le paysage et la culture hellénique. Je voudrais vous informer des plans catastrophiques que mettent en œuvre l’action concertée des dirigeants de l’Union Européenne, en coopération avec des sociétés multinationales, des investisseurs et leurs alliés politiques à l’intérieur de mon pays.

Tous ces différents acteurs ont conçu dès le début un plan simple afin de pouvoir l’appliquer rapidement, les deux années précédentes : conduire dans un premier temps les citoyens grecs à la faillite et l’appauvrissement en leur imposant des politiques économiques stériles à travers des dévoiements dictatoriaux, et maintenant en tant que colonisateurs brutaux, sans scrupules, il s’attaquent à la richesse naturelle et culturelle de mon pays. Sous le prétexte d’un « développement» nécessaire cette amorce est jetée visant à nous persuader qu’un tel «développement» créera des emplois pour les « pauvres Grecs » en les transformant en travailleurs à bas prix, vers le but d’apporter des revenus provenant principalement des exportations des ressources énergétiques et minérales. Néanmoins, ce qu’ils ne nous communiquent pas est qu’une attaque coordonnée est lancée contre le paysage et la nature hellénique ainsi que contre la qualité de vie des résidents de ce coin unique de l’.

La Grèce est divisée depuis longtemps en parcelles lesquelles sont maintenant vendues jusqu’à concurrence et sans aucune pitié aux investisseurs transnationaux. Parcelles publiques au sein du tissu urbain, forêts, montagnes, plages, îles, tout est sacrifié au nom d’un investissement qui apportera des revenus uniquement en faveur des prêteurs –anciens et nouveaux- du pays, en satisfaisant surtout les investisseurs privés qui ont saisi cette occasion.

Sans aucun soin pour préserver les particularités de l’environnement naturel hellénique et en violant, dans presque tous les cas, la législation actuelle européenne concernant l’environnement, ils se comportent à notre égard comme il convient à une colonie du Tiers-Monde. Des millions d’hectares du territoire hellénique seront sacrifiés afin d’y installer des éoliennes géantes et des installations photovoltaïques, pour produire d’électricité qui sera directement exporté en Europe. En outre, de nombreux édifices d’exploitation minière de différents minéraux -des métaux ainsi que des hydrocarbures- seront mis en oeuvre sur notre terre et sur notre mer.

La Grèce est en train de se décomposer. Après l’anéantissement économique, maintenant les rapaces d’Europe sont en train d’arracher sa chair. Et tout cela au nom d’un développement, baptisé « vert » et « durable ».

Chers concitoyens européens,

Parmi vous il y en a certains qui connaissent et admirent le paysage hellénique. Ce paysage, maintenant il est le temps de l’oublier. La Grèce est désormais devenue l’usine de l’Europe. Ceux qui ont lu, appris et aimé la culture, la sculpture, la poésie et la littérature grecques, seront obligés de tout oublier. Les siècles d’art, produites par des Grecs inspirés par le paysage hellénique, ne vont jamais se reproduire. Puisque le paysage hellénique est devenu la prostituée de nos partenaires européens et leurs investisseurs privés.

Oubliez donc les traditions de la Grèce, que vous aviez tant aimées, les cafés, le raki, les panigyria et les tavernes. Toutes ces manifestations de notre vie sociale étaient fondées sur notre esprit libre. L’hellénisme, la psyché grecque qui pendant des siècles était en fusion avec les montagnes et le bleu du ciel et de la mer Égée, s’écrase maintenant sous les chenilles du « développement », imposé par l’Europe en faveur de ses diverses intérêts privés.

Malheureusement, ça n’a pas été l’Europe dont nous avons rêvé, honorables concitoyens européens. Je vous appelle une dernière fois à fonder un front commun contre ce changement. Après la Grèce arrive le tour de votre propre maison.

Merci beaucoup.

Yianis MAKRIDAKIS, écrivain
www.makridakis.wordpress.com

Traduction du Grec : Lazaros MAVROMATIDIS

Via lecercle.lesechos.fr

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 13:03

 

Un article qui date de quelques mois, mais qui nous montre d'une part qu'il n'y a pas surgissement d'une droite nazie en Grèce mais qu'elle est bien une composante intrinsèque de cette société. Il y est fait aussi allusion aux relations entretenues par cette composante nazie avec Jean-Marie Le Pen.

Et en bonus, une question un des derniers articles de greek crisis  nous apprend que la moitié du corps de police grec a voté pour l'extrême-droite. Alors la question "Est-ce une tendance naturelle pour les flics d'être fachos ? Ou s'agit-il d'une opération d'infiltration et de noyautage ?"

Et question subsidiaire : Est-ce un phénomène purement grec ou beaucoup plus étendu ?

De sérieux indices" convergents donnent à penser que la même chose est en train de se produire dans le police belge. La police québecoise semble ne pas être épargnée... Je n'ai pas de renseignements précis concernant d'autres pays.

Et dans le cas où ce mouvement d'infiltration des forces étatiques de répression serait généralisé, ne faudrait-il pas poser le problème sur la table publiquement et ouvertement de cette gangrène des institutions "démocratiques" qui met officiellement les armes entre les mains des néo-nazis ?

 

Austérité et fascisme en Grèce – la véritable doctrine des 1% [traduction]
1 décembre 2011
Par

Aujourd’hui, traduction d’un article de Mark Ames du 16 novembre dernier. Mark Ames est écrivain et l’éditeur de www.exiledonline.com. Il a écrit pour différents journaux, aux USA et en Russie.

L’article original est ici.

Vous voyez l’homme sur la photo, qui tient une « hache » dans sa main gauche ? C’est Makis Voridis, le nouveau « ministre des Infrastructures, des Transports et des Réseaux », arrêté dans les années 1980 quand il dirigeait un groupe d’étudiants fascistes appellé « Alternative Etudiante » à l’Université de l’école de droit d’Athènes. C’était en 1985 et le ministre Voridis, vêtu comme certains nazis, est filmé avec ses compatriotes fascistes par la caméra du campus, en pleine chasse aux étudiants gauchistes. Voridis sera expulsé de l’école de droit cette année là et poursuivi en justice par l’Association Nationale des Etudiants de Grèce pour avoir participé à de violentes attaques contre des étudiants.

Avec toute la propagande dont nous avons été nourris  concernant le nouveau gouvernement Grec « d’austérité » gouverné par des « technocrates » non-idéologiques, il est assez surprenant de voir que des fascistes puissent être considérés comme des « technocrates » par les médias traditionnels et les intérêts bancaires occidentaux. Là encore, l’histoire montre que les fascistes ont toujours été favorisées par les 1% pour fournir les cures d’austérité.

Cette définition plutôt inquiétante de ce qui est supposé être « non-idéologique » ou « technocratique » en 2011 est une chose que la plupart des gens s’efforce d’ignorer, ce qui pourrait expliquer pourquoi pratiquement rien n’a été dit sur la raison de la présence du parti néo-nazi LAOS dans le nouveau gouvernement Grec, qui se voit imposer la poursuite de la cure d’austérité par l’UE. (LAOS est l’acronyme du parti d’extrême droite Grec, est n’est pas le paradis du sud-est asiatique).

Note okeanos : LAOS est l’acronyme de « Λαϊκός Ορθόδοξος Συναγερμό » (Alerte Populaire Orthodoxe). « Laos » veut dire « Peuple » en Grec.

Ce qui me ramène au nouveau ministre des Transports, Voridis Makis. Avant d’être un étudiant en droit porteur-de-hache, Voridis dirigeait un autre groupe de jeunes fascistes qui ont supporté le leader emprisonné du coup militaire de 1967. La Grèce a déjà subit cette voie fasciste par le passé, toujours sous couvert de sauver la nation et de se plaindre de la faiblesse supposée du parlement. En 1967, les militaires renversent la démocratie, imposent une junte fasciste, emprisonnent et torturent les dissidents gauchistes supposés, et plongent le pays sous terre jusqu’au renversement de la junte par la protestation populaire en 1974.

Cette junte militaire – et son soutien par les USA (pour lequel Bill Clinton s’est excusé en 1999) – reste brute et douloureuse dans la mémoire des Grecs. Pour la majorité des Grecs.  La seule mauvaise nouvelle qui pouvait contrarier le nouveau ministre des transports  concernant la junte est que celle ci ait été renversée par des manifestants démocrates. Un parti fasciste a ensuite été mis en place au début des années 1980 avec l’appui du chef de la junte emprisonné, et Voridis en dirigeait l’aile « jeune ». C’est à cette période qu’il a été surnommé « La Hache ». Vous pouvez maintenant deviner pourquoi le nouveau ministre des transports était surnommé la « Hache » : le sport favori de Voridis était de chasser les jeunes gauchistes et de les battre avec, oui, un marteau ou une hache.

Note Okeanos : le terme utilisé dans l’article est « Hammer » (Marteau), mais la traduction du surnom grec de Voridis est bien « Hache »

Gros plan de la hache faite maison de Voridis « La Hache »

Après ce coup du marteau, il obtient son diplôme en droit – et en hache – est expulsé de l’école de droit, et commence à faire son chemin dans le monde des adultes de la politique fasciste Grecque, sa hache cachée quelque part sous son lit. En 1994, Voridis aidera à fonder un nouveau parti d’extrême droite, le Front Hellénique. Pendant les élections de  2004 le « Front Hellénique » formera un bloc avec les néo-nazis du « Parti du Front » dirigé par le négationniste Grec le plus notoire, Konstantinos Plevris, un ancien terroriste fasciste dont le livre, « Les juifs : toute la vérité » fait l’éloge d’Hitler et appelle à l’extermination des juifs. Plevris a été accusé et reconnu coupable d’ »incitation à la haine raciale » en 2007, mais sa peine a été annulée en appel en 2009.

Note Okeanos : la sentence appliquée à Plevris est mentionnée ici. Plevris sera acquitté le 27 mars 2009 – ce qui a causé des réactions internationales clairement non favorables envers le système judiciaire Grec, en notant que la justice Grecque avait échoué dans le renforcement de la législation anti-racisme. Un autre lien qui mentionne ce passage ici.

Depuis cette époque, Makis « la Hache » Voridis a négocié avec le beau monde du fascisme Grec en fusionnant  son Parti du Front hellénique avec le parti d’extrême droite LAOS, un parti « parapluie » pour toutes sortes d’organisations politiques de néo-nazis et d’extrême-droite. Le LAOS a été fondé par un autre anti-sémite délirant, Giorgos Karatzeferis – surnommé « KaratzaFührer » en Grèce – pour avoir affirmé que l’holocauste et Auschwitz sont des mythes juifs, et en disant que les juifs n’ont « aucune légitimité pour parler en Grèce ». l’ADL (Anti-Defamation League)  s’est d’ailleurs dite profondément troublée de la présence de responsables politiques anti-sémites dans le gouvernement Grec. Pour une raison inconnue, cette information n’a pas été diffusée, sauf en Israël.

Logo du LAOS

Logo du Ku Klux Klan

 

Note Okeanos : ajout de cette photo récente de  Georgios Karatzaferis :

Georgios "KaratzaFührer" Karatzaferis.

Ce qui est amusant, c’est que le chef du parti LAOS, « KaratzaFührer », était préoccupé, car tandis qu’il appréciait  Makis « La Hache » Voridis autant que n’importe quel autre néo-nazi, il était inquiet  de ce que pourrait penser la population en mettant « La Hache » sur la liste électorale du LAOS pour les élections. Voici les explications du chef du LAOS, Karatzeferis, données à un journaliste du journal Ethnos :

Giorogos Karatzaferis: J’avais tout simplement peur du passé de Voridis que j’ai du masqué avec des efforts considérables.

Christos Machairas (journaliste): Que voulez-vous dire par «passé»?

Giorgos Karatzaferis: A propos de sa relation avec Jean-Marie Le Pen, les haches et tout le reste. Je suis en train de me dire que, soudain, le 30 Octobre (c’est à dire un peu avant les élections locales), certains gars de la Nouvelle Démocratie ou de l’équipe Tsipras (parti de gauche SYRIZA) auraient pu dévoiler une vidéo et me demander de m’expliquer sur ​​tous ces choses.

Note Okeanos : Je ne suis pas certain de la qualité de ma traduction sur l’échange précédent. Toute proposition de traduction est la bienvenue :-)

Bon, c’est cela le vrai problème des élections, des référendums, de la démocratie et du reste : vous ne savez pas vraiment à quel niveau de qualification et de technocratie un gars comme  Makis « La Hache » Voridis se place, voilà pourquoi c’est une bonne chose que les banques aient chargé l’UE d’imposer « La Hache » en Grèce. Pour offrir un peu plus de douleur. C’est pour leur propre bien.

Note Okeanos : rien ne dit que l’imposition du LAOS dans le gouvernement Grec vient des banques. La création du gouvernement a été effectuée par Papademos. Néanmoins, Papademos étant proche du monde bancaire, la question est posée de l’intérêt de faire rentrer un parti minoritaire d’extrême droite (pour rappel, 5% lors des dernières élections avec un taux d’abstention d’environ 50%, soit par extension, maximum 3%). Pour rappel également, les divers partis de gauche + KKE n’ont pas souhaiter participer au gouvernement de « coalition ».

Pas de douleurs (pour les 99%), pas de gain (pour les 1%).

"KaratzaFührer" (à gauche) et le ministre «La Hache» (à droite)

"KaratzaFührer" (à gauche) et le ministre «La Hache» (à droite)

 

Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, grâce à l’UE et aux intérêts bancaires qu’elle contrôle,  Makis « La Hache » Voridis est le nouveau ministre des transports.

Ce qui me ramène à l’histoire des coups d’états en Grèce, et des coups actuels. Nos lecteurs qui suivent notre section « Ce qu’il faut savoir » ont eut l’occasion de lire depuis des mois des choses étranges concernant l’armée Grecque, culminant avec l’annonce de l’ex premier ministre, G. Papandréou, de limoger l’ensemble de l’état major des armées Grecques. Il les a limogé le 1er novembre, le même jour que l’annonce de la mise en place d’un référendum pour les mesures d’austérité. Voici un article qui en parle :

Pendant ce temps, dans un développement d’évènements qui a alimenté les craintes d’un coup d’Etat militaire potentiel dans le pays, M. Papandréou a également limogé mardi la totalité de l’état major de l’armée ainsi que quelques dizaines d’autres officiers supérieurs et les a remplacés par ceux qu’il croit être plus favorables aux orientations politiques actuelles.

Les chefs d’état-major général du pays, l’armée, la marine et l’armée de l’air ont tous été licenciés à la suite de la réunion du Conseil gouvernemental pour les affaires étrangères et la Défense, l’organe suprême  de décision sur la défense nationale.

Le ministère soutient que ce changement dans le haut commandement militaire avait  été programmé depuis longtemps. Mais ces remaniements, qui ont lieu tous les deux à trois ans, ne sont normalement pas sujet à entraîner le limogeage de l’ensemble des dirigeants.

Cette annonce intervient durant un mois d’achats massifs d’armes par l’armée Grecque à des pays vendeurs d’armes – France et USA – : début octobre, nous avons appris que les Etats-Unis a demandé une pause de l’austérité et du dénigrement des employés paresseux du secteur public  grec afin de prolonger une nouvelle ligne de crédit à la défense Grecque :

Selon les informations du magazine «Hellenic Defence & Technology », les autorités américaines ont approuvées  d’accorder 400 chars M1A1 Abrams à l’armée grecque, qui comprendrait des options entre rénovation simple – représentant des dizaines de millions de dollars pour l’ensemble des chars – et la remise à un niveau élevé de capacité opérationnelle, avec un coût correspondant plus élevé . La lettre relative de l’offre et d’acceptation (LOA) est attendue prochainement.

Toujours selon des informations exclusives du magazine «Hellenic Defence & Technologie», un courrier concernant le prix et la disponibilité  a été envoyée aux autorités américaines concernant 20 AAV7A1 (véhicules amphibiens) et un programme de mise à niveau à faible coût. Ceci est la première étape pour couvrir une exigence opérationnelle pour 75 à 100 véhicules.

Note Okeanos : concernant le contrat des chars US, la Grèce a démenti l’information, voir ici. Néanmoins, selon Atlantico, certaines sources indiquent que la Grèce aurait fait marche arrière sous la pression de l’Allemagne qui est un concurrent des États-Unis sur le marché des chars (en citant cet article de l’express qui ne confirme néanmoins pas la chose…). Difficile donc de confirmer dans l’un sens ou dans l’autre. Mais chacun sait que le marché juteux des armes peut « éventuellement »  apporter son lot de négociations par ministères interposés, a l’abris des regards indiscrets. Que l’Allemagne et/ou la France impose à la Grèce de continuer à acheter des armes « made in EU » (en échange de l’ »aide » financière de la troïka) a d’ailleurs été évoqué par Daniel Cohn-Bendit au parlement Européen en mai 2010, voir ci dessous :

Quelques semaines plus tard, la France accorde des nouvelles lignes de crédit à la défense pour un besoin-désespéré de cuirassé(s) furtif(s), laissant sentir la colère et le sentiment d’être mis à l’écart de l’Allemagne, selon Der Spiegel :

Un énorme contrat d’armement menace de tendre les relations franco-allemandes. Selon des informations obtenues par Der Spiegel, la France veut livrer entre 2 et 4 frégates à la marine grecque et permettre au pays sur-endetté de retarder pendant 5 ans le paiement des frégates (300 millions € pièce).

Selon l’accord, la Grèce aura la possibilité de payer les frégates au bout de 5 ans, avec une remise de 100 millions €, ou de les rendre à la marine nationale française. Ces frégates “furtives” sont conçues pour éviter d’être détectées par les radars ennemis et sont construites par DCNS.

L’accord est critiqué par les concurrents allemandes de DCNS, qui ont tenté pendant des années de remporter ce contrat.

Cette dernière partie explique tout : la colère des allemands ne concernaient pas la prodigalité mais la perte d’un contrat pour lequel ils étaient en compétition. Ce que cela montre, encore une fois, c’est le mensonge sur cette « austérité » : ils prétendent que la Grèce est trop endettée pour emprunter un cent, mais ne pensent à rien d’autre qu’à un prêt de plusieurs millions d’euros pour les militaires.

En regardant les manoeuvres de dernière minute, il semble assez clair que la décision de Papandréou de limoger tout l’état major le jour où il annonce son référendum sur l’austérité – sa tentative de contre-balancer la puissance des banques occidentales et la puissance militaire locale avec le pouvoir démocratique du peuple – était essentiellement une lutte de pouvoir impérialiste dans une colonie arrogante dont les habitants sont vu comme autant de source de profit pour les banques. Nous avons donc des pays créanciers qui tentent de soudoyer l’armée en tant que banque du « attention le défaut est proche » et Papandréou essayant de contrer en les pliant à sa volonté et en se sauvant politiquement dans cette proposition de redonner la parole au peuple. Finalement, il n’était pas de taille, il n’a jamais eu de chance. Et la volonté populaire des citoyens grecs n’est déjà qu’une arrière pensée.

Voilà comment les banquiers s’arrangent avec les républiques bananières ; c’est la manière dont ils géraient leurs colonies. Prendre soin de l’armée, leur donner des cadeaux et se les mettre dans la poche.  Les gens ne servent qu’à être utilisés. Et quand ils crient, il suffit des les caractériser à la manière dont les Britanniques ont caractérisé les Irlandais pendant la grande famine : paresseux, irresponsables, tout est de leur faute, ce dont ils ont besoin est un traitement plus douloureux, et d’un coup de pied dans le cul … pour leur propre bien, bien sûr.

Note Okeanos : les républiques bananières vont plutôt du côté des pays qui possèdent de larges gisements de pétrole ou de gaz, ce qui n’est pas le cas de la Grèce. A bah tiens, si en fait : voir ici. Ce sujet fera l’objet d’un futur billet, car il est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait.

Et juste au cas où cela n’était pas bien clair pour tout le monde, le magazine Forbes s’est prononcé en faveur d’un coup . Voici comment un chroniqueur grec l’a rapporté:

« Au lieu de gaspiller des euros, il serait beaucoup plus sage pour l’Allemagne de parrainer un coup d’Etat militaire et résoudre le problème de cette façon. » Non, cet extrait ne provient pas d’un blog fasciste. C’est un article de Forbes magazine et c’est juste un autre des articles provocateurs qui suivent cette folle campagne anti-Grèce des médias internationaux.

Finalement, les banquiers et l’occident ont obtenu leur coup d’Etat. Et ils n’ont pas eu besoin d’un affreux spectacle militaires pour y arriver. Papandréou a été renversé, le référendum a été retiré, un régime d’austérité mis en place pour mener à bien les demandes des banquiers, sans que la démocratie se mette en travers de leur chemin. Beau et propre.

Non seulement l’occident a réussi son coup d’état, mais en plus, des fascistes comme Makis « La Hache » Voridis ont obtenu ce qu’ils ont attendu toute leur vie : pouvoir et faire valoir du nationalisme d’extrême droite sur la démocratie.

Voilà où nous en sommes aujourd’hui. La Grèce croule sous les dettes, sa démocratie est détruite – et malgré la lutte contre les nazis pendant la seconde guerre mondiale et après avoir retrouvé la démocratie face à la junte fasciste de 1974 – à la fin, c’est l’Union Européenne et les banques occidentales qui mettent un homme au pouvoir comme Makis « La Hache » Voridis, l’homme qui patrouillait dans son école de droit sa hache à la main.

Note Okeanos : le raccourci UE+Banques qui imposent Makis Voridis n’est pas vérifié. Encore une fois c’est Papademos qui a choisi la composition de son gouvernement. Certes, c’est un ancien banquier mais rien ne dit qu’un coup d’état militaire a bien été évité. Tout montre par contre que le coup d’état financier est bien réel, lui.

Makis "La Hache "Voridis

L’implications de l’UE et des banquiers qui ont forcé la Grèce, berceau de la démocratie, à annuler un plébiscite populaire en le définissant comme   »irresponsable », forçant au lieu de cela un régime d’austérité composé en partie de néonazis fascistes pour administrer plus de « douleur » – est quelque chose qui devrait vraiment effrayer tout le monde.. Parce que cela plaise ou non, nous sommes tous dans le collimateur des mêmes intérêts bancaires , et nous allons tous y faire face encore et encore. La Grèce se trouve être le premier dans la file.

Note Okeanos : la conclusion me semble juste et très inquiétante. Même si la volonté de l’Europe n’a probablement pas été celle d’installer un parti d’extrême droite dans le gouvernement Grec, en tout cas, la preuve n’en est pas faite, la conséquence est, elle, un fait précis : effectivement, un Ministre néo-nazi est bien dans le gouvernement Grec. Effectivement, une partie de l’Europe est gouvernée par des intérêts bancaires. Et pour ceux qui doutent encore , cette impression écran du site officiel du nouveau ministre des transports, Makis « La Hache » Voridis, avec le logo officiel du LAOS (KKK ?) en haut à gauche:

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 22:45

 

On s'en douterait sur de nombreux points je suis beaucoup plus radicale que ce qui est proposé ici, puisque je fais partie de ceux qui veulent la fin dus ystème actuellement hégémonique et la construction du monde sur d'autres bases. Mais c'est un bon début réformiste qui donnerait de l'oxygène à qui veut construire une autre manière d'habiter la planète. Il était plus que temps aussi que le CADTM se rende compte qu'il ne suffisait pas de vouloir l'annulation de la dette dans las pays du Sud, mais qu'ici aussi il y avait urgence et que tout était lié de toute façon.

 

Pourquoi faut-il annuler la dette illégitime par Damien Millet et Eric Toussaint

Internationalnews

9 mai 2012

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CADTM

par Damien MilletEric Toussaint


La crise secoue l’Union européenne jusque dans ses fondations. Pour plusieurs pays, le nœud coulant de la dette publique s’est serré et ils sont pris à la gorge par les marchés financiers. Avec la complicité active des gouvernements en place, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, les institutions financières à l’origine de la crise spéculent sur les dettes des États et se font rembourser au prix d’une austérité féroce. Une offensive brutale contre une série de droits économiques et sociaux de la majorité de la population est lancée.

 

La réduction des déficits publics doit se faire non pas en réduisant les dépenses sociales publiques, mais par la hausse des recettes fiscales, en luttant contre la grande fraude fiscale et en taxant davantage le capital, les transactions financières, le patrimoine et les revenus des ménages riches. Pour réduire le déficit, il faut aussi réduire radicalement les dépenses entraînées par le remboursement de la dette publique dont la partie illégitime doit être annulée.

 

La compression des dépenses doit aussi porter sur le budget militaire ainsi que sur d’autres dépenses socialement inutiles et dangereuses pour l’environnement. En revanche, il est fondamental d’augmenter les dépenses sociales, notamment pour pallier les effets de la dépression économique. Il faut également accroître les dépenses dans les énergies renouvelables et dans certaines infrastructures comme les transports en commun, les établissements scolaires, les installations de santé publique.

 

Une politique de relance par la demande publique et par la demande de la majorité des ménages génère également une meilleure rentrée des impôts. Mais au-delà, la crise doit donner la possibilité de rompre avec la logique capitaliste et de réaliser un changement radical de société. La nouvelle logique à construire devra tourner le dos au productivisme, intégrer la donne écologique, éradiquer les différentes formes d’oppression (raciale, patriarcale…) et promouvoir les biens communs.

 

Pour cela, il faut construire un vaste front anticrise, tant à l’échelle européenne que localement, afin de réunir les énergies pour créer un rapport de force favorable à la mise en pratique de solutions radicales centrées sur la justice sociale et climatique.

 

La réalisation d’un audit de la dette publique effectué sous contrôle citoyen, combinée à une suspension unilatérale et souveraine du remboursement de la dette publique, permettra d’aboutir à une annulation/répudiation de la partie illégitime de la dette publique et de réduire fortement le reste de la dette.

 

Tout d’abord, il n’est pas question de soutenir les allégements de dette décidés par les créanciers, notamment à cause des sévères contreparties qu’ils impliquent. Le plan de réduction d’une partie de la dette grecque mis en pratique à partir de mars 2012 est lié à l’application d’une dose supplémentaire de mesures piétinant les droits économiques et sociaux de la population grecque et la souveraineté du pays |1|.

 

Selon une étude réalisée par la Troïka, malgré la réduction de dette concédée par les créanciers privés, l’endettement public de la Grèce atteindra 164% du PIB en 2013 ! |2| Il faut donc dénoncer l’opération de réduction de la dette grecque telle qu’elle est actuellement menée, et y opposer une alternative : l’annulation de dette, c’est-à-dire sa répudiation par le pays débiteur, est un acte souverain unilatéral très fort.

 

Pourquoi l’État endetté doit-il réduire radicalement sa dette publique en procédant à l’annulation des dettes illégitimes ? D’abord pour des raisons de justice sociale, mais aussi pour des raisons économiques que tout un chacun peut comprendre et s’approprier. Pour sortir de la crise par le haut, on ne peut pas se contenter de relancer l’activité économique grâce à la demande publique et à celle des ménages. Car si on se contentait d’une telle politique de relance combinée à une réforme fiscale redistributive, le supplément de recettes fiscales serait siphonné très largement par le remboursement de la dette publique.

 

Les contributions qui seraient imposées aux ménages les plus riches et aux grandes entreprises privées seraient largement compensées par la rente qu’ils tirent des obligations d’État dont ils sont de très loin les principaux détenteurs et bénéficiaires (raison pour laquelle ils ne veulent pas entendre parler d’une annulation de dette). Il faut donc bel et bien annuler une très grande partie de la dette publique. L’ampleur de cette annulation dépendra du niveau de conscience de la population victime du système de la dette (à ce niveau, l’audit citoyen joue un rôle crucial), de l’évolution de la crise économique et politique et surtout des rapports de force concrets qui se construisent dans la rue, sur les places publiques et sur les lieux de travail au travers des mobilisations actuelles et à venir.

 

Dans certains pays comme la Grèce, le Portugal, l’Irlande et la Hongrie, la question de l’annulation de la dette est une question de la plus grande actualité. Pour l’Espagne et l’Italie, elle est en passe de le devenir. Et bientôt, le thème sera un point central du débat politique dans un grand nombre de pays.

 

Pour les nations d’ores et déjà soumises au chantage des spéculateurs, du FMI et d’autres organismes comme la Commission européenne, il convient de recourir à un moratoire unilatéral du remboursement de la dette publique. Cette proposition devient populaire dans les pays les plus touchés par la crise. À Dublin, à la fin novembre 2010, une enquête d’opinion réalisée auprès de 500 personnes indiquait que 57 % des Irlandais interrogés se prononçaient en faveur d’une suspension du paiement de la dette (default, en anglais) plutôt que pour l’aide d’urgence du FMI et de Bruxelles. « Default ! say the people » (« Le peuple pour la suspension du paiement »), titrait le Sunday Independent, principal hebdomadaire de l’île.

 

Un tel moratoire unilatéral doit être combiné à la réalisation d’un audit citoyen des emprunts publics, qui doit permettre d’apporter à l’opinion publique les preuves et les arguments nécessaires à la répudiation de la partie de la dette identifiée comme illégitime. Comme l’a montré le CADTM dans plusieurs publications, le droit international et le droit interne des pays offrent une base légale pour une telle action souveraine unilatérale.

 

L’audit doit aussi permettre de déterminer les différentes responsabilités dans le processus d’endettement et d’exiger que les responsables tant nationaux qu’internationaux rendent des comptes à la justice. Dans tous les cas de figure, il est légitime que les institutions privées et les individus à hauts revenus qui détiennent des titres de ces dettes supportent le fardeau de l’annulation de dettes souveraines illégitimes car ils portent largement la responsabilité de la crise, dont ils ont de surcroît profité. Le fait qu’ils doivent supporter cette charge n’est qu’un juste retour vers davantage de justice sociale. Il est donc important de dresser un cadastre des détenteurs de titres afin d’indemniser parmi eux les citoyens et citoyennes à faibles et moyens revenus.

 

Si l’audit démontre l’existence de délits liés à l’endettement illégitime, leurs auteurs devront être sévèrement condamnés à payer des réparations et ne devront pas échapper à des peines d’emprisonnement en fonction de la gravité de leurs actes. Il faut demander des comptes en justice à l’encontre des autorités ayant lancé des emprunts illégitimes.

 

En ce qui concerne les dettes qui ne sont pas frappées d’illégitimité selon l’audit, il conviendra d’imposer un effort aux créanciers en termes de réduction du stock et des taux d’intérêt, ainsi que par un allongement de la période de remboursement. Ici aussi, il sera utile de réaliser une discrimination positive en faveur des petits porteurs de titres de la dette publique qu’il faudra rembourser normalement.

 

Par ailleurs, la part du budget de l’État destinée au remboursement de la dette devra être plafonnée en fonction de la santé économique, de la capacité des pouvoirs publics à rembourser et du caractère incompressible des dépenses sociales. Il faut s’inspirer de ce qui avait été fait pour l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale : l’accord de Londres de 1953 qui consistait notamment à réduire de 62 % le stock de la dette allemande stipulait que la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne devait pas dépasser 5 % |3|.

 

On pourrait définir un ratio de ce type : la somme allouée au remboursement de la dette ne peut excéder 5 % des recettes de l’État. Il faut également adopter un cadre légal afin d’éviter la répétition de la crise qui a débuté en 2007-2008 : interdiction de socialiser des dettes privées, obligation d’organiser un audit permanent de la politique d’endettement public avec participation citoyenne, imprescriptibilité des délits liés à l’endettement illégitime, nullité des dettes illégitimes, adoption d’une règle d’or qui consiste à dire que les dépenses publiques qui permettent de garantir les droits humains fondamentaux sont incompressibles et priment sur les dépenses relatives au remboursement de la dette… Les pistes alternatives ne manquent pas.

|2| Voir Les Echoshttp://www.lesechos.fr/economie-pol.... Voir également Reuters,http://www.reuters.com/article/2012...

|3| Éric Toussaint, Banque mondiale…, op. cit., chapitre 4.

Damien Millet (professeur de mathématiques, porte-parole du CADTM France) et Eric Toussaint(docteur en sciences politiques, président du CADTM Belgique, membre du Conseil scientifique d’ATTAC France) ont écrit AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Seuil, 2012. Ils ont dirigé le livre collectif La Dette ou la Vie, Aden-CADTM, 2011, qui a reçu le Prix du livre politique à la Foire du livre politique de Liège en 2011.

CADTM 3 avril 2012

  

Dette publique et dette illégitime 
Et si on refusait de payer ? 

Eric Toussaint : « Europe soumise à une thérapie de choc comme l’Amérique latine dans les années 1980 et 1990 »

 

http://www.internationalnews.fr/article-pourquoi-faut-il-annuler-la-dette-illegitime-par-damien-millet-et-eric-toussaint-104886720.html

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 22:17

 

En guise d'introduction à cet article,quelques rappels et des liens pour mieux comprendre

 

Ce traité fait de la zone euro une société capitaliste, avec ses parts de capital et son conseil d'administration dans lequel les choix de chacun, sont évalués en proportion de ces parts de capital et donc l'Allemagne est dominante et face à une alliance France Allemagne, les autres pays n'ont plus qu'à se taire.

"Le MES en tant que tel n’est pas un traité, mais une société financière, basée au Luxembourg, dont les actionnaires sont les 17 États de la zone euro.

Le capital est fixé à 700 milliards d’euros. Plus un pays est fort économiquement, plus il est obligé de souscrire un nombre important d’actions [2]. Les deux plus gros « actionnaires » sont ainsi l’Allemagne (à 27 %) et la France (20,5 %), suivis par l’Italie (18 %), l’Espagne (12 %) puis les Pays-Bas (5,5 %). Les 12 autres actionnaires possèdent entre 3,5 % (Belgique) et 0,07 % (Malte) du capital.

(...) Le MES est doté d’un « conseil des gouverneurs », composé par les ministres des Finances de chaque pays membre, François Baroin aujourd’hui, dans le cas de la France. Ce sont les gouverneurs qui décident notamment de répondre ou non à la demande de soutien d’un État membre et de lever des fonds pour le faire. Ils nomment le directeur général, qui assure la plupart des affaires courantes en lien avec le conseil d’administration, composé de 17 administrateurs nommés par chaque gouverneur. La plupart des décisions se prennent soit à la majorité simple, soit à la majorité qualifiée (80 % des voix).

Mais attention, nous sommes dans une entreprise et non en démocratie : chaque gouverneur dispose d’un nombre de voix équivalent au nombre d’actions que son pays possède. L’Allemagne détient ainsi 27 % des voix et la France 20,5 %. Soit, à eux deux, 47,5 % des votes.

Il faut ajouter à cela que le MES est une troïka... les gouverneurs sont les Ministres de Finances (qui sont souvent loin d'être des experts à la matière) qui délèguent le pouvoir à des instances non élues.

Autre point très sensible : les « strictes » conditions auxquelles sera octroyée « l’assistance financière » à un État en difficulté. Sur ce point, ce n’est même plus le MES qui s’en charge, mais la « troïka », c’est-à-dire la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) mandaté par le conseil des gouverneurs [6]. Trois organes sur lesquels les élus et les citoyens n’ont aucun contrôle !

 

Je crois qu'il y a déjà la des questions de base en matière de capture de pouvoir des électeurs mais aussi en négation de pouvoir des petits pays.

Les citations sont tirées de

Mes : le totalitarisme économiste se substitue à toute démocratie

Et aussi

Un véritable coup d’Etat Eurocratique se prépare le 21 février.

MES :coco Magnanville   (j'avoue, j'ai censuré le titre l'article cité est informatif donnant des détails absent des précédents.. mais la personne qui était citée jouit de mon entière désaprobation en tant qu'arnaqueur de peuple et canaliseur de révolution confisquée)

 


Le «Mécanisme européen de stabilité» (MES) ou comment Goldman Sachs a fait main basse sur l’Europe

Internationalnews

 

Horizons et débats

 

par Ellen Brown*


Le coup de Goldman Sachs, qui a échoué aux Etats-Unis, a presque réussi en Europe: un renflouement (bailout) permanent, irrévocable, inattaquable des banques, garanti par les contribuables.

En septembre 2008, Henry Paulson, ancien ­P.-D.G. de Goldman Sachs, a réussi à extorquer au Congrès un plan de sauvetage de 700 milliards de dollars. Mais pour y arriver, il a dû se mettre à genoux et brandir la menace d’un effondrement du système financier mondial tout entier ainsi que de l’imposition de la loi martiale. L’appel de Paulson en faveur d’un fonds de sauvetage permanent – le Troubled Asset Relief Program ou TARP – a été repoussé par le Congrès.


Jusqu’en décembre 2011, le chef de la Banque centrale européenne Mario Draghi, ancien vice-président de Goldman Sachs Europe, a été capable d’accorder un plan de sauvetage de 500 milliards d’euros aux banques européennes sans demander l’autorisation à personne. Et en janvier 2012, un fonds de sauvetage permanent, le Mécanisme européen de stabilité (MES), a été voté en pleine nuit, sans être guère mentionné dans la presse. Le MES impose aux gouvernements de l’UE une dette illimitée et met à contribution les contribuables pour tout ce qu’exigeront les superviseurs eurocrates.


En Europe, le coup des banquiers a apparemment réussi sans rencontrer de résistance. Le MES est applaudi à la fois par les gouvernements de la zone euro, ses créanciers et le «marché» car ses investisseurs continueront d’acheter de la dette souveraine. Tout est sacrifié aux exigences des créanciers, car sinon d’où pourrait venir l’argent nécessaire à renflouer les dettes colossales des gouvernements de la zone euro?

 
Or il y a une alternative à l’asservissement aux banques en raison de la dette. Mais jetons d’abord un regard sur l’ignoble face obscure du MES et la reprise silencieuse de la Banque centrale européenne par Goldman Sachs.

 

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La face obscure du MES

Le MES est un instrument d’aide permanent destiné à remplacer les instruments provisoires que sont le Fonds européen de stabilisation financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilisation financière (MESF) dès qu’il sera ratifié par les Etats membres qui représentent 90% des dettes, sa ratification étant attendue en juillet 2012. Une vidéo de YouTube de décembre 2011 intitulée «The shocking truth of the pending EU collapse!». postée en août 2011 en allemand («Stoppt EU-Schuldenunion (ESM-Vertrag)», démasque le MES, qu’il vaut la peine d’examiner de près:


«L’UE prépare un nouveau traité, le Traité instituant le Mécanisme de stabilité européen. Le capital autorisé s’élèvera à 700 milliards d’euros. Pourquoi 700 milliards d’euros?» (Probablement parce que ce montant rappelle les 700 milliards de dollars de parts achetées par le Congrès en 2008).


«Article 9: Lorsqu’un manque de fonds potentiel du MES est décelé, le directeur général lance un appel de capital dès que possible, afin que le MES dispose de fonds suffisants pour rembourser intégralement ses créanciers aux échéances prévues. Les membres du MES s’engagent de manière irrévocable et inconditionnelle à verser sur demande les fonds demandés par le directeur général en vertu du présent paragraphe dans les sept (7) jours suivant la réception de ladite demande.

 
Si le MES a besoin d’argent, les membres ont 7 jours pour payer, mais que signifie ‹de manière irrévocable et inconditionnelle›? Que va-t-il se passer si nous avons un nouveau parlement, un parlement qui ne veut pas transférer d’argent au MES?»


«Article 10: Le conseil des gouverneurs réexamine régulièrement et au moins tous les cinq ans la capacité de prêt maximale et l’adéquation du capital autorisé du MES. Il peut décider de modifier le montant du capital autorisé et de modifier l’article 8 et l’annexe II en conséquence.


Alors les 700 milliards ne sont-ils qu’un début? Le MES a-t-il le droit d’augmenter le capital en tout temps et de manière illimitée? Et nous sommes, selon l’article 9, forcés de payer ‹de manière irrévocable et inconditionnelle›»?


«Article 32-2: Le MES possède la pleine personnalité juridique et la pleine capacité juridique pour:
a) acquérir et aliéner des biens meubles et immeubles;
b) conclure des contrats;
c) ester en justice, et
d) conclure un accord de siège et/ou un protocole en vue, le cas échéant, de faire reconnaître son statut juridique, ses privilèges et ses immunités, ou leur donner effet.»
Le MES a-t-il le droit d’entamer une procédure juridique contre nous alors que nous ne pouvons pas le poursuivre en justice?

 
«Article 32-3: Le MES et ses biens, ses financements et ses avoirs, où qu’ils soient situés et quel qu’en soit le détenteur, jouissent de l’immunité de juridiction sous tous ses aspects, sauf dans la mesure où le MES y renonce expressément en vue d’une procédure déterminée ou en vertu d’un contrat, en ce compris la documentation relative aux instruments de financement.»

 
«Article 32-4: Les biens, les financements et les avoirs du MES, où qu’ils soient situés et quel qu’en soit le détenteur, ne peuvent faire l’objet de perquisitions, de réquisitions, de confiscations, d’expropriations ou de toute autre forme de saisie ou de mainmise de la part du pouvoir exécutif, judiciaire, administratif ou législatif.

 
Cela signifie donc que ni nos gouvernements ni nos parlements ni nos lois démocratiques n’ont de prise sur l’organisation du MES? Ce Traité est sacrément puissant!»


«Article 35-1: Dans l’intérêt du MES, le président du conseil des gouverneurs, les gouverneurs, les gouverneurs suppléants, les administrateurs, les administrateurs suppléants ainsi que le directeur général et les autres agents du MES ne peuvent faire l’objet de poursuites à raison des actes accomplis dans l’exercice officiel de leurs fonctions et bénéficient de l’inviolabilité de leurs papiers et documents officiels.


Ainsi donc toute personne impliquée dans le MES se tirera toujours d’affaire? Elle n’aura de comptes à rendre à personne? Le Traité crée un organisme intergouvernemental auquel nous devrons transférer des sommes illimitées dans un délai de sept jours, un organisme qui peut nous poursuivre en justice mais contre lequel nous ne pouvons pas porter plainte, un organisme dont tous les administrateurs jouissent de l’immunité, un organisme soumis à aucune surveillance indépendante, à aucune loi existante? Aucun gouvernement ne peut faire quelque chose? Les budgets des Etats européens vont être entre les mains d’un organisme unique qui n’a pas été élu? C’est cela, l’avenir de l’Europe? C’est cela, la nouvelle UE, une Europe sans démocraties souveraines?»

 

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Le vampire1 Goldman Sachs fait main basse sur l’Europe

En novembre dernier, Mario Draghi, ancien ­P.-D.G. de Goldman Sachs Europe, a succédé à Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne sans fanfare ni trompette et dans l’indifférence presque totale de la presse. Draghi s’est empressé de faire pour les banques exactement ce que la BCE refusait aux gouvernements des pays membres: leur accorder généreusement des prêts à des taux très bas.

Le bloggeur français Simon Thorpe [directeur de recherches au CNRS]2 écrit ce qui suit:


«Le 21 décembre, la BCE a prêté 489 milliards d’euros aux banques européennes au taux extrêmement généreux de 1% à trois ans. Je dis «prêté» mais en réalité, elle s’est contentée de faire fonctionner la planche à billets, car la BCE n’a pas d’argent à prêter. Il s’agit de nouveau de ‹quantitative easing›».


Cet argent a été immédiatement englouti par 523 banques. C’est de la folie pure. La BCE espère que les banques vont en faire quelque chose d’utile, par exemple prêter de l’argent aux Grecs, qui payent, en ce moment, 18% d’intérêts sur les marchés obligataires pour obtenir de l’argent. Mais il n’y a absolument pas d’autres conditions: Si les banques décident de verser des bonus avec cet argent, c’est bien. Ou encore elles pourraient transférer tout cet argent dans des paradis fiscaux.


Avec un taux d’intérêts de 18%, la dette double en quatre ans seulement. C’est cette lourde charge, et non la dette en soi qui paralyse la Grèce et d’autres pays endettés.


Thorpe propose la solution évidente suivante: Pourquoi ne pas prêter l’argent directement au gouvernement grec? Ou au gouvernement portugais qui doit emprunter, en ce moment, à un taux de 11,9%? Ou au gouvernement hongrois qui paie en ce moment 8,53%? Ou au gouvernement irlandais qui paie 8,51%? Ou au gouvernement italien qui paie 7,06%?


L’objection standard à cette solution est toujours que l’article 123 du Traité de Lisbonne empêche la BCE de prêter de l’argent aux gouvernements. Mais l’argumentation de Thorpe est la suivante:
«A mon avis, l’article 123 doit empêcher des gouvernements élus d’abuser des banques centrales en leur demandant d’imprimer de la monnaie pour financer des dépenses excessives. On nous fait croire que c’est pour cela que la BCE devrait être indépendante des gouvernements. Soit. Mais ce que nous vivons en ce moment est beaucoup plus grave. Aujourd’hui, la BCE est complètement entre les mains du secteur bancaire. ‹Nous voulons un demi-milliard d’argent vraiment bon marché› disent-elles. D’accord, pas de problème. Mario est là pour tout arranger. Et il n’a pas besoin de consulter qui que ce soit. Au moment même où la BCE fait son annonce, l’argent a déjà disparu.


Si au moins la BCE travaillait sous le contrôle de gouvernements élus, nous pourrions exercer une certaine influence en élisant ces gouvernements. Mais l’équipe qui, en ce moment, détient le pouvoir dans ses mains sales échappe à tout contrôle.»


Goldman Sachs et les technocrates de la finance ont fait main basse sur la barque européenne. La démocratie est mise à mal afin de protéger la Banque centrale européenne des «abus» des gouvernements. Mais le gouvernement, c’est le peuple, ou il devrait l’être. Un gouvernement démocratiquement élu représente le peuple. On incite les Européens à abandonner leur chère démocratie aux fripouilles de la finance, et le reste du monde suit de près.


Plutôt que de ratifier le Traité draconien du MES, les Européens feraient mieux d’amender l’article 123 du Traité de Lisbonne. La BCE pourrait alors accorder des crédits directement aux gouvernements de ses Etats membres. Ou bien les gouvernements de la zone euro pourraient restaurer leur souveraineté économique en réactivant leurs banques centrales publiques afin qu’elles accordent des crédits au profit du pays et cela sans intérêts. Ce n’est pas une idée nouvelle; elle a été appliquée avec succès par exemple en Australie par la Commonwealth Bank of Australia et au Canada par la Bank of Canada.


Aujourd’hui, l’émission de monnaie et l’octroi de crédits sont devenus un droit pour des vampires qui s’en servent pour saigner à blanc l’élément vital de nos économies. Il faut rendre ce droit aux gouvernements souverains. Le crédit devrait être un service public accordé et administré au profit du peuple.  

 

Source: Global Research 9/4/12. www.globalresearch.caindexphp?context=va&aid=30403 

(Traduction Horizons et débats)

1    Vampire Squid, vampire des abysses: désignation donnée à Goldman Sachs.
2     http://simonthorpesideas.blogspot.com/

*    Ellen Brown est avocate et présidente du Public Banking Institute. Dans le dernier de ses 11 ouv-rages, «Web of Debt», elle montre comment un cartel privé a arraché au peuple le pouvoir de créer de la monnaie et comment nous, le peuple, pouvons le reprendre. (http://ellenbrown.comhttp://webofdept.com et http://publicbankinginstitute.org)


Illustration: realinfos.wordpress.com    

 

http://www.internationalnews.fr/article-le-mecanisme-europeen-de-stabilite-mes-ou-comment-goldman-sachs-a-fait-main-basse-sur-l-europe-104893139.html

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 00:34

 

 

Du jamais vu depuis 20 ans en République Tchéque

150 000 manifestants à Prague font trembler le gouvernement de droite, alors que les communistes ont le vent en poupe

lundi 23 avril 2012

150 000 personnes ont manifesté ce samedi 21 avril dans les rues de Prague pour ce qui constitue une des plus grandes manifestations, si ce n’est la plus importante, depuis la restauration du capitalisme en 1989.

Convoquée par la Confédération des syndicats tchèques et moraves (CMKOS), la manifestation remet en cause le plan d’austérité du gouvernement de droite, adopté au début du mois d’avril, et qui prévoit une série de mesures anti-sociales dans la lignée des plans adoptées en Grèce, au Portugal ou encore en Espagne.

Parmi les mesures mises en avant par le gouvernement, la hausse de la TVA, le gel des retraites, la réduction drastiques des budgets de l’éducation et de la santé, des déremboursements médicaux ou encore la privatisation progressive des systèmes de sécurité sociale ou de l’éducation supérieure.

Dans le cortège, nombre de militants syndicaux de la CMKOS, des membres de 21 associations civiques mais aussi plusieurs milliers de militants communistes ont marché derrière des banderoles où on pouvait lire : « Mettons en échec le gouvernement ».

Des mots d’ordre plus généraux ont été portés, illustrant la désillusion des tchèques vis-à-vis du système restauré en 1989, résumés dans le simple : « A bas le capitalisme ! »

Le président de la CMKOS, Jaroslav Zavadil a dénoncé après le rassemblement les ministres qui « humilient les humbles avec leurs réformes anti-sociales.

Il nous ont promis la responsabilité budgétaire, mais c’est bien la dette du gouvernement qui est en train d’augmenter.

Ils ont promis de lutter contre les pots-de-vin mais la corruption a gangrené leurs partis et toute la société. Trop c’est trop – il est nécessaire que le gouvernement recule, et que l’on tienne des élections anticipées », a-t-il déclaré.

L’ampleur de la fronde sociale, les divisions au sein d’une coalition gouvernementale minée par des scandales de corruption sans précédent pourraient faire éclater ce vendredi un gouvernement qui ne tient plus à un fil.

Le vote de confiance de ce vendredi 27 avril est déjà décisif pour l’avenir de la coalition de droite formée en 2000 entre le parti de droite traditionnel ODS, le parti de Vaclav Havel et Vaclav Klaus, et deux nouvelles formations libérales, TOP 09 et Affaires publiques (AP), frappées depuis de plein fouet par des scandales de corruption qui ont notamment entraîné la dissolution de l’AP.

Pour le Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM), le gouvernement « n’a plus aucune légitimité » et il est indispensable de convoquer des élections anticipées, « seule solution possible ».

Le KSCM exige du gouvernement qu’il entende les sollicitations populaires et qu’il « mette un terme à la destruction de l’économie tchèque et au recul progressif des conditions de vie du peuple ».

Le KSCM, avec ses 100 000 adhérents, ses 26 députés et ses 11,9% aux dernières législatives est à l’heure actuelle le principal parti d’opposition en République tchèque au capitalisme triomphant après la contre-révolution de velours.

Selon les dernières estimations, il réaliserait une percée historique en cas d’élections anticipées puisqu’il atteindrait la deuxième place, derrière le Parti social-démocrate, en obtenant autour de 20% des voix.

Plus de vingt ans après la restauration capitaliste en République tchèque, comme dans toute l’Europe de l’est, la désillusion est immense vis-à-vis d’un système capitaliste qui avait promis prospérité et liberté et n’a mené qu’austérité et autoritarisme.

En République tchèque, les travailleurs peuvent compter sur un parti communiste qui n’a pas renoncé à sa raison d’être : le KSCM.

Source : 150 000 manifestants à Prague font trembler le gouvernement de droite, alors que les communistes ont le vent en poupe - Les communistes - Parti communiste genevois

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 22:12

 

Heureusement, l’Amérique latine n’a pas de « Commission européenne » !
jeudi 10 mai 2012


De toutes les institutions de l’Union européenne (UE), la Commission est la seule à ne pas avoir d’équivalent dans les autres ensembles régionaux organisés. Si l’on se cantonne à des comparaisons avec l’Amérique latine, le Parlement latino-américain et le Parlement du Mercosur peuvent se comparer au Parlement européen (même s’ils sont très loin d’être dotés des mêmes pouvoirs).

Au sein de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) le Conseil présidentiel s’apparente beaucoup au Conseil européen. De même que son Conseil politique a des fonctions identiques à celles du Conseil « Affaires étrangères » de l’Union européenne (UE).

En revanche, il n’existe nulle part en Amérique latine une institution aussi originale et aussi puissante que la Commission européenne. Certes les différentes entités régionales de l’Hémisphère ont chacune une structure permanente, mais il s’agit de structures très légères ( comme le secrétariat administratif du Mercosur), uniquement chargées de mettre en œuvre les décisions prises en commun par les dirigeants des Etats. Bien plus importantes sont les compétences de la Commission de Bruxelles. Entre autres prérogatives, elle a en effet le monopole de la proposition des actes législatifs soumis au Conseil et au Parlement. Par ailleurs, elle dispose de pouvoirs exclusifs de décision en matière de politique de la concurrence. Elle est totalement indépendante des gouvernements qui ne font qu’en nommer les membres pour un mandat de 5 ans (renouvelable).

En d’autres termes, si les mesures d’intégration de l’Amérique latine sont uniquement prises sous l’impulsion d’instances politiques ayant des comptes à rendre aux électeurs, la construction européenne, elle, se réalise sous une double commande : d’une part celle des instances politiques (essentiellement le Conseil), elles aussi élues ; d’autre part, celle d’une structure non élue et non responsable devant qui que ce soit : la Commission. Ses pouvoirs - dont elle a une conception très extensive - ont façonné l’UE telle que nous la connaissons : une UE dont le principe directeur est la « concurrence libre et non faussée » et dont les outils politiques sont la libéralisation financière et le libre-échange. Avec les résultats que l’on connaît.

Le paradigme néolibéral est non seulement gravé dans les textes européens, mais aussi dans les esprits des décideurs bruxellois qui, totalement indifférents aux opinions publiques, se comportent comme si ce paradigme n’avait pas fait faillite. Les exemples abondent. Parmi les plus récents, un rapport qui vient d’être rendu public et où la Commission, au prétexte de promouvoir l’emploi, préconise le démantèlement du droit du travail, notamment la « flexibilisation » du salaire minimum là où il existe. Elle justifie ainsi - en souhaitant implicitement leur extension à d’autres Etats - les politiques de destruction sociale menées par les gouvernements espagnol, grec, italien et portugais, et qui conduisent leurs pays au chaos social.

Au gré des élections, les gouvernements nationaux passent, mais la Commission reste. Solidement retranchée derrière les textes des traités, elle constitue un obstacle structurel à toute évolution progressiste de l’UE. Il ne suffira donc pas de changer les objectifs de ces traités. Il faudra aussi retirer à « Bruxelles » les pouvoirs exorbitants qui lui ont été confiés, et qui équivalent à une assurance tous risques contre la remise en cause du modèle néolibéral en Europe. Parmi les leçons à tirer des expériences latino-américaines, il y a la primauté du politique, donc de la démocratie. Deux notions contradictoires avec le rôle que joue actuellement la Commission européenne.

Par Bernard Cassen le 01/05/2012 source Mémoire des luttes

Transmis par Linsay

Source : Heureusement, l'Amérique latine n'a pas de « Commission européenne » ! - Rouge Midi

A lire aussi pour comprendre que ce n'est pas seulement la comission mais le MES et autres

instances purement économique qui concentrent de plus en plus le pouvoir entre les mains d'instances économiques donnant un pouvoir démesuré au BMI et à la BCE dans la direction de l'Europe

Mes : le totalitarisme économiste se substitue à toute démocratie - Le blog de Anne Wolff

Un véritable coup d’Etat Eurocratique se prépare le 21 février. - Le blog de Anne Wolff

MES : Mélenchon a raison - coco Magnanville

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 01:14

Espagne : « Réagissez ! Les voisins sont expulsés ! »

 

 

Alors que l'Espagne est aux prises avec une crise sans précédent et qu’elle subit les coupes budgétaires du gouvernement, les banques sont le point de mire de l’ensemble de la population. L’annonce faite  par le gouvernement de l’injection de 10 milliards d’euros de fonds publics dans la banque espagnole Bankia a provoqué de vives réactions  sur Internet. Le blog Plataforma para la nacionalización de cajas de ahorro (Plate-forme pour la nationalisation des caisses d’épargne, en espagnol) réagit à ce sujet :

La nueva inyección, que puede alcanzar los 10.000 millones de euros —mientras se recortan miles de millones en la Sanidad y la Educación públicas— en bonos contingentes convertibles en el Banco Financiero y de Ahorros volverá a ser insuficiente. (…)La propuesta de una banca pública bajo control democrático y gestionada con transparencia, creada mediante la nacionalización de las cajas de ahorro, no es una de las opciones posibles para resolver la actual crisis. Es la única solución porque es imposible la movilización de fondos privados en la cuantía necesaria para recapitalizar las entidades financieras españolas.

Cette nouvelle injection de capitaux, qui pourrait atteindre 10 milliards d’euros en obligations convertibles de Banco Financiero y de Ahorros (BFA pour les sigles en espagnol) –tandis que les coupes budgétaires en santé et en éducation s’élèvent à des milliards d’euros– ne sera toujours pas suffisante. (…) L’idée d’un secteur bancaire public sous contrôle démocratique et géré en toute transparence, créé via la nationalisation des caisses d’épargne, n’est pas une des solutions possibles à la crise actuelle, c’est la seule solution. Car il est impossible d’obtenir de fonds privés la quantité d'argent nécessaire à la recapitalisation des établissements bancaires espagnols.

Outre l'appel à l’injection de fonds publics pour les renflouer, les banques sont par ailleurs responsables d’un grand nombre d’expulsions effectuées en Espagne et qui ont atteint un chiffre record en 2011. Voici quelques jours, le quartier de Lavapiés, au centre de Madrid, a été témoin d’une nouvelle expulsion sans que la banque Banesto ni la commission judiciaire n’acceptent de négocier la dation du logement en paiement de l’hypothèque ou la location du logement à un prix inférieur à celui du marché. Deux familles originaires du Bangladesh, propriétaires d’un appartement au nº12 de la rue Fray Ceferino  qui font face à l’augmentation du taux d’intérêt de leur crédit et à la dégradation de leurs conditions de travail et revenus , ont été mises à la rue. Le blog CIERRABANESTO [en espagnol] le raconte dans son « Manuel pour expulser une banque d’un quartier ».

Como sabéis, Banesto pretende dejar a Uddin, Hafiz, sus señoras esposas y sus cuatro niñxs en la calle el próximo 9 de mayo. Sí, será la segunda confrontación entre la dignidad y la barbarie, después de que el pasado 28 de marzo Lavapiés ganase el primer encuentro. Nuestrxs vecinxs como tantxs otrxs aquí, en Españistán, escucharon el canto de las sirenas bancarias que gobiernan y se creyeron que debían y podrían tener una casa propia. Ahora están a punto de ser expulsados de esa casa con una deuda pendiente casi tan grande como el crédito original.

Comme vous le savez déjà, le 9 mai prochain, Banesto a l’intention de mettre dehors Uddin, Hafiz, leurs femmes et leurs quatre enfants. Un deuxième affrontement entre la dignité et la barbarie aura bien lieu, succédant à celui du 28 mars dernier, lors de la première victoire de Lavapiés. Nos voisins, comme tant d’autres ici, en « Espagnistan », ont écouté le chant des sirènes bancaires au pouvoir et ont cru qu’ils devaient et pouvaient devenir propriétaires. Ils sont maintenant sur le point d’être expulsés de chez eux avec une dette dépassant presque le montant du crédit initial.

Un des expulsés du quartier de Lavapiés sort le dernier meuble de son appartement. Photo d’Elena Arrontes.

Le 28 mars dernier, grâce au soutien de 80 personnes environ, l’expulsion avait pu être remise au 9 mai. Mais cette fois-ci un déploiement policier excessif a interdit l’accès de la rue, évitant ainsi que les manifestants puissent empêcher la saisie de l’appartement par Banesto. Malgré la présence de la police anti-émeute (un hélicoptère policier survolait même la zone), la solidarité ne s’est pas fait attendre et plusieurs groupes de soutien se sont mobilisés contre l’expulsion. Aux deux bouts de la rue, plusieurs slogans étaient scandés : « Quelle coïncidence, la pauvreté augmente et les dépenses policières aussi ! », «  J’aurais honte de mettre une famille à la rue », « Réagissez, les voisins sont expulsés ! », « À charge de revanche ! »

Arrivée de l’expulsé en compagnie d’un avocat. Photo d’Elena Arrontes.

Un groupe d’une vingtaine de personnes s’est donné rendez-vous la veille dans l’appartement d’Uddin et Hafiz, au cas où les représentants de la banque et la police décidaient d’avancer l’expulsion prévue normalement à 8h du matin. Le collectif solidaire s’est vu obligé de quitter l’appartement vers 9h30 lorsqu’Uddin et Hafiz ont rencontré la commission judiciaire et ont signé l’expulsion en compagnie d’un avocat de la Plate-forme des personnes affectées par les hypothèques (PAH pour les sigles en espagnol).

Des citoyens au chômage, des étudiants, des voisins engagés et les assemblées de quartier interviennent plusieurs fois par semaine dans des cas similaires et appellent à la mobilisation par le biais des réseaux sociaux. La PAH a annoncé sur son site d’autres manifestations [en espagnol] pour freiner les expulsions à Madrid et Barcelone. Malheureusement, Uddín et Hafiz n’ont pas eu de chance et l’expulsion a été menée à terme. Cependant, d’autres interventions comme celle-ci ont été stoppées  grâce à la pression des citoyens. La banque Banesto a de plus fait preuve de peu de souplesse car, contrairement à la banque Bankia, son image ne souffre pas encore des expulsions.

Ecrit par Elena Arrontes · Traduit par Florence Veillon

Source : Espagne : « Réagissez ! Les voisins sont expulsés ! » · Global Voices en Français

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 04:25

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les syndicats de fonctionnaires européens se sont inquiétés, dans une lettre adressée aux dirigeants des principales institutions, de l’intimidation physique dont les eurocrates feraient l’objet à Bruxelles. Ils demandent que la présence policière dans le quartier européen soit renforcée et qu’une enquête soit lancée. La lettre fait référence à une série d’autocollants hostiles placardés dans le quartier européen. L’un d’entre eux montre un personnage pendu, sous le slogan "Eurocrate, sers-toi de ta cravate". Ils mentionnent aussi un incident survenu fin mars dans la station de métro Schuman, où des eurocrates ont été la cible de "quolibets agressifs" (sic).

 

Source : Secours Rouge/APAPC


 

V
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Gilles Deleuze, février 1977.

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