15 mars 2019 5 15 /03 /mars /2019 14:24

Enfances sacrifiées aux 4 coins de la planète... et demain. Une lueur d'espoir ?

 

La Musique, un outil pour combattre la violence. Nous ne voulons plus de guerres. Nous voulons la paix pour le monde et en particulier pour notre âme.

La Paix, le symbole pour que change l’humanité. C’est un appel à la Paix Mondiale et à la génération qui vient.

 

Je vous propose ce film tourné à Charavalle, (Venezuela, état de Miranda), en 2015. Ce n’est pas du grand cinéma, mais ce n’est pas du cinéma, c’est la mise en scène par des jeunes de gangs de barrios de leur réalité, en collant aux faits. Et les échos donnés par les centaines de commentaires qu’il a suscité chez des jeunes de toute l’Amérique Latine montrent qu’ils se sont reconnus dans ce film. Une mise en scène, sans travesti de la réalité au plus proche des faits. Un film dont les images parlent en leur nom. Beaucoup d'images, de la musique, peu de mots... et des émotions fortes, moi il me fait pleurer.

Ce qu’ils ont apprécié par dessus tout ces gamins qui se retrouvent des armes à feu dans les mains sans même savoir ce qu’enfance veut dire, c’est le message du film, message d’espoir, message de paix. Or cela a été rendu possible par le travail mené par des participants d’une commune du Venezuela. Pas celle socialiste de Maduro, même si des associations socialistes ont contribué à sa réalisation, ce n’est pas de la propagande , d’ailleurs Miranda à l’époque est gouverné par Capriles, qui avait été bien près de battre Maduro aux présentielles de 2013, alors qu’il était le dernier leader représentatif de l’opposition. C’est même mieux que cela, c’est une commune qui a oublié d’être socialiste pour se faire organique. (organique : la commune est l’incarnation des aspirations de ses habitants, dans un territoire donné, toutes uniques, toutes différentes, aussi uniques et différentes que les personnes qui y participent)

Ici commune parle d’habitants qui s’organisent pour créer ensemble de la bonne vie pour tous. Qui se sentent responsables les uns des autres. Pas besoin d’une bannière idéologique pour cela, l’humanité suffit.

 

C’est ce Venezuela que j’ai envie de montrer. Celui qui continue à construire envers et contre tout et tous, un monde meilleur, un monde plus doux, joyeusement productif. Ici on voit des solutions simples, réelles, concrètes, à cette gangrène de la jeunesse latino, plus d’un million (approximation à mon avis en dessous de la vérité) de gamins transformés en tueurs sans état d’âme (apparent). Le bonheur, cela ne coûte pas cher, cela demande surtout de la bienveillance et de la bonne volonté. Des bonnes semences et un terrain fertile.

Le langage parlé que les jeunes utilisent la plupart du temps dans le film, le Malandrino est l’argot local des jeunes délinquants. Un langage par lequel ils se comprennent entre eux de Los Angeles a Bogotá, intraduisible, beaucoup de latinos ne le comprennent pas mieux. Les images du film elles, parlent un langage malheureusement universel, celui des enfants tueurs, enfants soldats, enfants à la solde des cartels, enfant en bout de chaîne des trafiquants d’armes. J’ai vu des dizaines de reportages, de films, c’est la même histoire qui se répète à l’infini. Ils se mettent eux-mêmes en scène sur les réseaux sociaux, exhibant leurs armes, posant aux côtés de leurs victimes mutilées : et qui s’attirent autant de « like », fama, la renommée ou l’espoir d’être un jour immortalisé par un narcocorridos, ces chansons à la gloire de narcos fameux. Une gloire toujours éphémère, leur espérance de vie est de 18 ans.

 

Ce qui rend film particulier aux yeux de ceux qui l’ont commenté, c’est que contrairement à l’issue fatale commune à toutes les œuvres qui traitent du sujet (et à la réalité), il montre une ouverture, ténue, ce que chacun peut construire collectivement. Cela a l’air trivial comme cela, mais pour ces jeunes qui n’ont jamais rien connu d’autre que la violence et l’école du crime, c’est beaucoup. L’ouverture d’autres possibles.

 

La chanson qu’écrit le personnage principal au cours du film

 

yo vivo en un mundo donde peligrosamente reina la maldad y hay muchos locos dementes si no sabes hablar puede ser que no la cuentes si no cuidas tus acciones puedes ser que te lamentes asi que ten cuidado que la calle esta caliente si te equivocas tu vida puedes perder hay que estar activo tienes que ser una mente para que la muerte no te venga ah sorprender no entiendo lo que pasa en mi barrio que poco a poco se esta destruyendo sus familia en casa esperandolos y ellos malas noticias estan recibiendo ellos se matan por drogas dinero y fama ignorando que el que a hierro mata a hierro termina 

 

Je vis dans un monde où dangereusement règne le mal et il y a beaucoup de fous délirants. Si tu ne sais pas parler il se peut que tu ne puisses le raconter. Si tu ne fait pas attention à tes actes il se peut que tu t’en repentes alors prend garde parce que la rue est chaude, si tu te trompes, tu peux perdre la vie. Il faut rester actif, tu dois avoir un mental fort pour que la mort ne vienne pas te surprendre. Je ne comprends pas ce qui se passe dans mon barrio qui peu à peu se détruit. Les familles, dans leurs maisons, les attendent et eux, mauvaise nouvelle, eux subissent le retour, ils se tuent pour la drogue, pour l’argent pour la célébrité, ignorant que celui qui tue par le fer, termine par le fer.

 

Pour le texte  : Le passage en studio (57mn) :

Un message de conscience et de paix pour la jeunesse. Pour leur dire qu’il y a une possibilité de changement à travers la musique, le sport et de bien d’autres choses.

et le concert, ce que nous disent ces enfants sacrifiés :

 

La Musique, un outil pour combattre la violence. Nous ne voulons plus de guerres. Nous voulons la paix pour le monde et en particulier pour notre âme.

La Paix, le symbole pour que change l’humanité. C’est un appel à la Paix Mondiale et à la génération qui vient...

A la fin :

J’ai toujours penser qu’il n’y avait pas d’issue. Mais la vie m’a montré, que si, il y avait des opportunités, et que cela, c’est la lutte pour le bien être de ma communauté

 

Le film est dédié à Yoan Diaz, (el Mono) ami mort dans la guerre des « gangs » et à sa famille.

 

 

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Gilles Deleuze, février 1977.

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