Pas trop concentrée dans mon article concernant la militarisation du monde, dans lequel nous découvrirons que l'espionage est un des piliers de la machine de guerre de l'administration Obama, voici donc une pièce du puzzle en plus, une des autres manière cette administration Obama et ceux qui la dirige procèdent dans leur tentative de remettre la main sur les richesses de l'Amérique Latine (et du monde).
Jean Guy Allard
10 mars 2012
"Stratége" de candidat assassin
En 2002, ce chef régional de l'USAID, spécialiste de l'ingérence, servit de stratège dans la campagne électorale de l'ex-président bolivien Gonzalo “Goni” Sánchez de Lozada et son Mouvement Nationaliste Révolutionnaire (MNR). “Goni” est celui qui a ordonné le massacre durant la fameuse "Guerre du gaz" en octobre 2003. Bilan : 67 morts et 400 blessés, majoritairement des civils. Fugitif de la justice bolivienne, il se trouve maintenant aux États-Unis.
Les idéaux de Feierstein sont tellement humanitaires qu'il fut successivement nommé dans les années 90 comme “Responsable de Projet” au Nicaragua, dans l'opération réalisée pour la National Endowment for Democracy (NED), filiale de l'USAID ; directeur pour l'Amérique Latine et les Caraïbes de l'Institut Démocratique National, autre instrument d'ingérence impérial subventionné par l'USAID ; et Conseiller Spécial de l'Ambassadeur des USA dans l'Organisation des États Américains (OEA).
Le jour-même de la conférence de presse du fonctionnaire nord-américain, le président bolivien Evo Morales a dénoncé que les États-Unis, par le biais de l'USAID, espionne “la Bolivie et d'autres pays latino-américains”. “Je suis convaincu que certaines ONG, plus particulièrement celle financées par l'USAID, sont la cinquième instance de l'espionnage, non seulement en Bolivie, mais dans toute l'Amérique latine”, a accusé Evo Morales durant une conférence de presse dans la ville de Oruro.
Au Mexique, l'impact potentiel pour les Etats-Unis
En ce qui concerne la Colombie et le Mexique, Feierstein admet que son organisation “fournit de l’assistance pour les thèmes de sécurité”, sans être explicite. “Au Mexique, poursuit-il, la bataille se livre contre le trafic de drogue”, tandis que la Colombie cherche “à consolider ses progrès en terme de sécurité”. "Ces sujets sont devenus maintenant des priorités pour l'USAID”, a confessé Feierstein. Au Mexique, l'organisme étasunien multiplie les opérations “parce que l'impact potentiel peut être important pour les Etats-Unis quand il y a de l'instabilité dû à la violence criminelle”. Il n'a pas mentionné l'omniprésence dans le pays aztèque, confirmée par ces mêmes organismes de sécurité, du FBI, de la DEA et… de la CIA. L'USAID alloue environ 180 millions de dollars à la Colombie et entre 50 à 60 millions de dollars au Pérou, Mexique, Honduras et Guatemala, selon le fonctionnaire. "Nous sommes très satisfaits" du progrès obtenu a Haïti, dit-il en affirmant que "dans le domaine de la production agricole, où l'USAID a travaillé avec les agriculteurs” (sic) l'USAID "a pu doubler, ou même tripler, la production durant les deux dernières années". Il afficha beaucoup d'enthousiasme pour un parc industriel qui sera inauguré dans le nord d’Haïti avec des entreprises étasuniennes. Cependant, il évita de rappeler que l'USAID, avant et après le tremblement de terre, a organisé, orienté et financé plusieurs des organisations politiques haïtiennes du pays, en coordination avec le Département d'État et parallèlement à la présence de 10 000 hommes du Comando Sur.
L'USAID a également joué un rôle-clé dans le renversement du Président Jean-Bertrand Aristide, en 2004.
A Cuba, où l'USAID dépense ses millions en opérations de déstabilisation qu'elle confie à des entrepreneurs, ces fonds sont distribués par Mark Lopes, sous administrateur adjoint, qui fut "représentant personnel” du Sénateur cubano-américain Bob Menendez, digne représentant de la mafia cubano-américaine au Capitole de Washington, complice de chaque “initiative” législative hostile à Cuba et au Venezuela. Ces dernières années, on a signalé pour Amérique latine la présence de l'USAID en Bolivie, au Brésil, en Colombie, à Cuba, en Equateur, El Salvador, au Guatemala, a Haïti, au Honduras, au Mexique, au Nicaragua, à Panama, au Pérou, en République Dominicaine et au Venezuela. En de multiples occasions, il a été prouvé que l'USAID, en plus de fournir une couverture à des officiels de la CIA, a recruté, préparé et financé des éléments qui ultérieurement se sont présentés comme des agents au service des intérêts nord-américains.
Traduit de l'espagnol par Henri Azar pour Investig'Action
Source : michelcollon.info