17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 07:21

 

Voilà un texte qui me parle et m'interpelle. Un texte qui me touche en un point où ma pensée se noue. Je suis énervée depuis le départ du mouvement occupy par ce slogan 'Nous sommes les 99 %" présomptueux et récupérateur et qui usurpe la parole d'une population. J'ai publié hier un texte sur Obama le voleur de rêve dans lequel il décrit selon lui l'iféal du peuple des USA... du travail, sa propre maison, un peu d'afgent de côté et la retraite.... au secours !

Là le texte touche un noeud en moi, c'est à la fin.... personnelllement j'aurais plutôt tendance à aller nabiguer sur d'autres eaux à la recherche d'une petite île tranquille, normal, je suis d'une autre génération que celui ou celle qui a écrit ce texte... je peux comprendre les sentiments de ceux qui ont des rêves et ne veulent pas de ce modèle promis par le président "petit blanc' des Usa. Surtout que cela est le modèle pour classe moyenne, pour les autres son modèle ce sont la prison et les camps, au mieux la misère en liberté....

Aujourd'hui "ils" sont partout... les valets des maîtres jalonnent le terrain... chien de gardes du capitalisme, ils posent partout leur caméra violant nos intimités.... que ferai-je aujourd'hui si j'avais 20 ans... mais je n'ai plus 20 ans.... et vouloir se mettre à la place des autres pour leur dire que penser est une chose que je ne fais pas....

Bonne lecture

Anne

 

 

lundi 12 décembre 2011

 

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Nous vous avons vu. Nous vous avons entendu. Vous êtes désormais partout. Nous savons qui vous êtes. Vous êtes ces 99 % qui protestent contre les excès du capitalisme et les abus de l’Etat. Vous êtes les 99 % qui exigent des réformes électorales, des alternatives sociales, des subventions économiques et des mesures politiques. Vous êtes les 99 % angoissés de perdre votre futur, de n’être plus capables de vivre comme vous l’avez fait jusqu’à présent : un boulot, un revenu, un crédit pour la maison, une retraite. Vous laisser vivre, au minimum. Faire carrière, au maximum. Voilà ce que vous demandez. Vous ne voulez pas payer la « crise », vous voulez que tout redevienne comme avant. Que personne n’éteigne les écrans qui ont jour après jour asséché votre vie, la privant de tout sens et de toute émotion, la condamnant à la tristesse de la survie. Et tout cela, vous le demandez aux gouvernements et aux banques, afin que la démocratie soit : des gouvernants qui ne soient pas intéressés par le pouvoir mais par le bien commun, des banquiers qui ne soient pas intéressés par le profit mais par le bonheur des populations. Comme dans les contes, comme dans les films.


En attendant une fin heureuse qui tarde à venir, vous ne tolérez pas que certains ne partagent pas votre résignation hallucinante. De Madrid à Athènes, de Rome à Portland, vous êtes prêts à arrêter, dénoncer et bastonner ces enragés qui ne voient pas dans les institutions les garanties de la liberté mais les causes de la misère et de l’oppression. La vengeance, vous ne l’appréciez que dans les fictions au cinéma, mais une fois que le masque tombe, vous lui préférez la soumission. Face à une société aussi odieuse que putréfiée, vous vous battez pour une protestation civile, mesurée, éduquée. Une protestation qui reste toujours à votre hauteur : à genoux.

Maintenant, nous savons qui est ce 1 % que vous haïssez tant. Avec vos cordons, avec vos services d’ordre, avec vos délations, vous avez fait comprendre à tous qui est votre véritable ennemi. Ce n’est certainement pas la classe dirigeante, à laquelle vous vous adressez avec respect. C’est nous. Nous qui n’avons pas d’Etat à défendre ni à améliorer. Nous qui n’avons pas de marché à protéger ni à exploiter. Nous qui ne voulons exercer ou subir aucune autorité. Nous pour qui la vie n’est pas une carte d’adhésion à tamponner ou un compte courant à sauvegarder. Nous pour qui la crise n’est pas née avec les récentes spéculations boursières, ou suite à l’incapacité de ceux qui siègent actuellement au Parlement, mais en subissant cet ordre social sous tous ses aspects. Nous pour qui tous les jours sont précaires dans ce monde que nous n’avons pas voulu, dans lequel nous ne nous sommes jamais reconnus, et qui nous étouffe.

Nous ne voulons rien avoir à faire avec votre 99 %. Avec votre revendication d’un capitalisme modéré et d’un Etat correct. Avec votre allure politique majestueuse qui réduit le pouvoir et le privilège aux dimensions d’une carte de crédit. Avec votre camping urbain de boyscouts nostalgiques. Avec votre identification d’un adversaire -l’origine de l’« injustice »- toujours plus évanescent, immatériel et éloigné de nos coups. Avec vos bras toujours plus accueillants pour les politiciens, les industriels et les chiens de garde, et toujours plus vigoureux contre les rebelles. Avec vos actions toujours plus faibles qui ne sont devenues qu’un tiède intervalle entre deux statu quo. Non, nous ne voulons pas de vos réformes, de votre collaborationisme, de votre travail aliénant, de vos revendications sinistres [1] qui, à force d’être réchauffées, ne sont bonnes qu’à faire vomir.

Nous connaissons les véritables causes des souffrances que nous subissons : la soif de pouvoir, le culte de l’argent, mais aussi l’obéissance qu’ils exigent et obtiennent. Ces causes se perpétuent dans la vie quotidienne des êtres humains par des actions, des gestes, des rapports qui s’entremêlent à l’intérieur d’une société où nous nous sentons partout étrangers. Et ces causes -qui doivent être refusées, désertées, démolies- ont trouvé leur place au sein de votre mouvement. Nous ne nous sommes jamais sentis à l’aise dans le 99 % de notre vie moderne, passée à faire la queue pour mendier des miettes, et malgré cela vous vous acharnez à défendre ces 99 % du problème. Nous chercherons nos possibilités ailleurs. A travers les espoirs, les rêves et les actions qui ont mérité votre condamnation.

Quant à vous, continuez donc votre traversée de l’océan de l’indignation universelle. hissez vos voiles en passant les cordes à des bureaucrates et des flics. Partagez l’espace et l’air avec la lie qui a rendu la vie sur cette planète si invivable. Allez droit devant vers de nouvelles terres, les bottes encore pleines de la merde d’hier. Nous ne monterons pas dans votre bateau, au pire nous en descendrons. Nous resterons sur les radeaux que vous méprisez tant, parce que trop petits et trop légers.

Mais faites attention. Un vaisseau qui vogue avec nos ennemis à bord est une occasion trop belle pour la laisser filer. Vous riez ? Vous ne nous craignez pas, parce que nous n’avons pas la force pour vous donner l’abordage ? Vous nous avez mal compris. Votre or ne nous intéresse pas, nous ne voulons pas nous en emparer. Nous voulons vous envoyer au fond avec toute votre cargaison de mort. Pour y parvenir, pas besoin d’une flotte majestueuse, il suffit d’un brûlot [2]. Petit et léger.

[11/11/11]

Traduit de l’italien de Finimondo par Brèves du désordre.

Notes

[1] NdT : jeu de mot entre « sinistre » et « de gôche ».

[2] Jeu de mot qui fonctionne aussi dans la langue française. Un brûlot est à la fois un « navire chargé de produits incendiaires destinés à détruire les flottes ennemies » et un synonyme de « pamphlet virulent ».


Source :  Nous sommes le 1% - Base de données anarchistes

 

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Gilles Deleuze, février 1977.

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