18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 17:23

 

Faisons connaissance avec Talato,
sa famille et son village

Qui est cette jeune fille avec une cruche sur la tête?

Retournons vers Talato et les siens

Faisons connaissance avec Talato

Talato, en moore, (la langue des mossis, une des 60 langues du Burkina) veut dire mardi. Talato est née un mardi. C'est pour cela que ses parents l'ont appelée ainsi.

Mais pour nous, elle représente toutes ces filles nées dans un des 8 000 villages du Burkina Faso. Car c'est la vie au village que nous voulons vous faire découvrir. Et nous nous promènerons à travers tout le Burkina.

Au village, il n'y a pas "l'eau courante", pas de robinet à ouvrir pour laisser couler l'eau. Il faut aller chercher l'eau au fond du puits, souvent à plus de 15 m de profondeur, parfois à plus de 50 m.

Et ça, c'est le travail des filles et des femmes.

Matin et soir, c'est la corvée d'eau. Mais c'est aussi l'occasion de se communiquer les nouvelles.

La préparation de la nourriture demande beaucoup de temps. Il n'y a pas de boites de conserves, ni de plats préparés !

Même la préparation de la farine de mil est à faire. Il faut commencer par  piler le grain (photo), puis  le vanner.

Ensuite il faudra l'écraser (le moudre) pour en faire une fine farine.
Après, c'est la cuisine proprement dite.

La nuit, pas facile de surveiller la cuisson quand il n'y a pas de lumière : ni électricité, ni lampe à pétrole.

Alors, on allume une paille pour s'éclairer et jeter un coup d'œil dans la marmite.

Malgré tous ces travaux, les filles trouvent quand même le temps de jouer ! Elles aiment bien se retrouver entre elles pour chanter et danser; surtout la nuit quand il y a clair de lune !

 

Visitons son village

Ces cases rondes, avec un toit en paille sont typiques de l'habitat mossi. C'est que chaque ethnie a sa façon de construire.

Chez les samos, les maisons et les cours sont très proches les unes des autres. Chez les mossi ou les dagara, l'habitat est dispersé, avec des champs autour des maisons.

Quand la récolte a été bonne, aussitôt, il faut penser à construire des greniers pour la protéger des animaux.

Dans un bon grenier, le mil peut être conservé plusieurs années.

Tous les paysans font un petit élevage de volailles :
des poules, comme sur cette photo, mais aussi des pintades.

Beaucoup ont aussi quelques chèvres et moutons.

Les chrétiens font également l'élevage des porcs.

Les villageois construisent eux-mêmes leur maison. Si le village a de l'eau en abondance, ils feront ce travail pendant la saison sèche.

Si non, ils profiteront des premières pluies pour s'y mettre; surtout quand une bonne pluie arrive en avance !

 
Talato en famille Imprimer Envoyer
Souvent, toutes les filles du quartier se retrouvent pour piler ensemble.

Comme ça, elles travaillent dans la bonne humeur, en chantant au rythme des pilons.

La grand-mère de Talato a fini de préparer la farine de mil.

Il est temps d'aller la porter à la cuisine pour le repas du matin.

Talato prépare le tô, appelé saghabo en mooré (prononcez sarabo !). Il s'agit d'une sorte de semoule épaisse préparée avec de la farine de mil ou de sorgho (cela ressemble beaucoup à la polenta des italiens ou des savoyards).

Il faut également préparer la sauce qui sera servie à part.

Très tôt, chez Talato, les enfants apprennent à rendre service.

Comme ces deux enfants qui s'entraident pour se coiffer.

Ici, les filles ne perdent pas de temps.

Tout en vendant des galettes de mil et des oignons, la sœur de Talato coiffe son amie !


Talato et Fati  ont passé la nuit dans une des maisons de cette cour.

Elles se lèvent en même temps que le soleil.

Pendant que Talato et sa maman vont au puits, Fati s'occupe de sa petite sœur.

Un jour, quelqu'un demandait à Fati : "Tu n'es pas fatiguée de porter un lourd fardeau comme cela sur ton dos?"

Elle répondit : "Ce n'est pas un fardeau ! C'est ma petite sœur !"

Au puits, Talato et sa maman retrouvent les autres femmes du village. Chaque matin, chaque soir, il faut puiser l'eau nécessaire aux besoins de la famille.

Parfois, comme dans ce puits, l'eau est à plus de 50 m de profondeur.

Les travaux de constructions sont réservés aux hommes et aux garçons. Ils se font le plus souvent pendant la saison sèche. Ou au moment des premières pluies, dans les villages qui manquent d'eau.
Les filles sont chargées d'apporter l'eau nécessaire à ces travaux.

Tout le monde participe, même les plus jeunes !

Chacun selon ses forces !

 
bani_3_p.jpg

Une saison de culture

Quand tombent les premières pluies, ceux qui pratiquent la culture attelée, préparent le sol.

Comme ce jeune homme de Loroni, avec sa sœur. Dans le nord du pays, le plus souvent, ceux sont les ânes qui tirent la charrue.

D'autres se précipitent pour semer sans préparer le sol. 

Pour ce travail, certains se courbent toute la journée, mettant les graines en terre à la main, et refermant le poquet avec leurs pieds.

Ailleurs, ce travail se fait en deux temps. Quelqu'un prépare les trous avec un semoir fixé au bout d'un long bois. Puis une autre personne passera mettre les graines en terres et les recouvrir.

Bientôt ce sera le temps des cultures. C'est une course de vitesse entre le mil et les mauvaises herbes.

Pendant un mois, il faut travailler dur pour arracher les mauvaises herbes.

Au mois d'août, quand le mil a grandi, il faut repasser déherber à nouveau, mais cette fois on est un peu moins pressé : le mil a déjà gagné la partie.

Pendant ce temps les enfants sont chargés de garder le petit bétail : les chèvres et les moutons.

Cela se fait souvent par quartier. Toutes les bêtes d'un même quartier sont rassemblées en un seul troupeau, et les enfants de ce quartier les gardent ensemble.

Quand les pluies sont abondantes, les récoltes sont bonnes, et c'est la joie au village.

Cette année 2000, au Burkina, la situation n'est pas la même pour tous. Les récoltes sont bonnes dans le sud-ouest du pays. 

Par contre, dans le nord et l'est du pays, c'était la sécheresse. Certains n'ont presque rien récolté. 

 
dagara_3_fillettes_p.jpg
Et aussi  
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives