10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 18:23



Il se passe beaucoup de choses dans ce Sud de l’Amérique que j’apprécie chaque jour d’avantage. Le centre de l’actualité s’est déplacé du Honduras vers la Colombie, bien que ce soit la même histoire, encore et toujours la même vieille histoire.



Bon, je me calme, je vois chaque jour le travail à faire qui se multiplie, je continue à m’informer, il faut que je continue ma traduction de la conférence de presse de Chavez et pendant que j’écris ce texte je suis une table ronde en Espagnol qui parle de la guerre qui se prépare là-bas, qui récapitule les rôles des Etats-Unis dans les conflits mondiaux des 70 dernières années, puis de ces derniers à travers l’OTAN. Les participants stigmatisent au passage l’Europe dont ils estiment que l’attitude face aux pays du Sud reste l’impérialisme.



Mise en cause aussi de l’usage depuis la bombe atomique, d’autres armes nucléaires qui conduisent le monde vers sa destruction. En parallèle est développé le thème des mouvements de la paix depuis les années 70 du siècle derniers.

De nombreux reportages ont mis en évidence le rôle des Etats-Unis dans les coups d’états qui ont eu lieu en Amérique latine chaque fois que ce mettait ou que risquait de se mettre en place un gouvernement qui aurait nuit aux intérêts de leur multinationales. Ces entreprises pratiquant un pillage systématique des matières premières, une exploitation illimitée des terres agricoles, alors que les  habitants du pays sous payés alors qu’ils ont des horaires inhumains,   subissaient un esclavage de fait de la pire espèce.



Un système bien connu consiste à obliger les travailleurs des cultures, à se fournir au magasin du propriétaire qui leur vend les denrées à un prix prohibitifs, ils s’endettent, et ne peuvent partir car jamais ils n’arrivent à rembourser. Pour continuer à manger, ils mettent leurs enfants au boulot dès qu’ils sont capables de travailler.  

Donc plusieurs thèmes dominants dans l’information des médias du Sud bolivarien en ce moment.



D’une part une mise en évidences des aspects positifs : la construction d’un Sud solidaire, multipolaire, construisant une série d’alliances multilatérales et renforçant chaque jour son indépendance vis-à-vis de l’Empire. L’accent est mis sur les améliorations des programmes d’éducation, de santé, d’indépendance économique et de la souveraineté alimentaire, développement de médias alternatifs et là le Venezuela se distingue par l’incroyable densité des médias citoyens. Et l’aspect crucial de ces processus, c’est la participation sans cesse croissante des peuples à leur élaboration et à leur mise en œuvre.




N’oublions pas que dans ces pays l’opposition est constitué de l’oligarchie, des classes moyennes et d’une partie de ceux qui les servent, comme ces travailleurs du Honduras que leurs patrons ont obligés à participer aux manifestations pro dictature sous peine de licenciement ! Donc si ces pays ont avancé, ces dernières années à pas de géant dans l’amélioration de la condition des populations pauvres, grâce à ces politiques qualifiées de populistes  qui consistent à garder les écoles ouvertes le soir pour permettent l’alphabétisation et l’éducation des adultes, le gaspillage du pétrole du Vénézuela, échangé contre la mise de disposition de médecins qui viennent s’occuper de gens qui n’ont jamais eu droit au moindre soin dans des dispensaires qui  se multiplient à proximité de chez eux,  l’octroi de titres de propriétés à ceux qui sont venus construire leur logement proximité des villes et l’amélioration de la qualité de ces logements…et j’en passe la liste est longue.



Il faut donc entendre dans cette utilisation du terme populiste : mise en œuvre de politique faite pour et par le peuple au détriment des oligarchies nationales et internationales.



Tant que Bush fils était président,  sa mauvaise réputation liait les mains des oligarques, à présent qu’ils ont redoré leur façade avec le joli brun de Barack O., ils ont à nouveau les mains libres, et si vous allez vous promener dans les coulisses de ‘l’information comme je l’ai fait dernièrement vous verres que cela n’a pas tardé, à peine élu, même pas investi, ce cher mister O. à commencer à prendre des mesures pour que soient rattrapés les retards pris dans l’agenda du Nouvel Ordre Mondial pour cause d’impopularité du régime précédent mais pas seulement pour cause d’incurie  chronique, de leur  incapacité absolue d’envisager l’équation dans toute sa complexité et surtout ce facteur qui restera pour eux un éternel mystère : l’intelligence, la sagesse, la force de résistance des peuples composés du petit peuple et des intellectuels intègres, une bonne alliance.




On peut donc résumer la situation comme cela ; comment préserver la paix et l’indépendance alors qu’une multiplication d’évènements convergents montrent la volonté de l’empire d’y mettre un terme en utilisant pour cela tous les procédés de guerre de la basse à la haute intensité, toutes les manœuvres manipulatoires d’une guerre médiatique absolue, toutes les formes de pression économiques et diplomatiques qui sont à sa disposition.



C’est pourquoi je continuerai quand je le pourrai la traduction de la conférence de presse de Chavez dont le contenu peut se résumer en ces termes : Nous ne céderons pas aux pressions, mais nous chercherons par tous les moyens dignes à préserver la paix entre les peuples frères du Sud, s’il faut nous armer pour créer un rapport de force dissuasif, nous nous armerons. Nous nous armerons des équipements les plus sophistiqués que nous achèterons aux russes, nous armerons le peuple pour qu’il soit en mesure de défendre sa liberté, se dignité, son territoire et son indépendance.




Nous renforcerons, développerons et intensifierons les relations de solidarité militaire entre les pays du Sud qui s’opposent à toute nouvelle ingérence de l’empire.  Et le grand espoir qui traverse ce discours c’est que ce pouvoir dissuasif sera suffisant pour empêcher que les peuples n’aient à souffrir de toutes les horreurs qui font une guerre, de cette insupportable régression que serait le retour du colonialisme avec les dictatures et l’esclavage et la misère qui sont ces expressions quotidiennes.



Parole d’un vénézuélien :  « Le présent est de lutte, le futur est incertain »

Ce qui est également notable c’est que le la perte de popularité d’Obama s’étend aux deux Amériques. Nous voyons un mouvement étasunien de protestation grandissant. Parmi les politique, il n’y a pas que les conservateurs pour désapprouver sa politique concrète, de nombreux parlementaires et membres du parti démocrate s’insurgent et lui lancent des avertissements.



Une opposition populaire prend forme et  se manifeste, grandissante. Je ne sais s’il vous est arrivé d’être trompé ou trahi par un ami, par quelqu’un en qui vous aviez confiance, ce genre de sentiment est bien plus difficile à assumer que les malversations d’un ennemi et c’est vraiment cela qui se produit chez les partisans d’Obama, les électeurs qui lui ont donné leur voix dans l’espérance de le voir mettre sur la table les abus du passé afin que leurs auteurs puissent être jugés et qu’un nouveau départ s’opère sur la base d’une transparence. 




Tout cela était bien sûr totalement illusoire, me direz-vous mais comment résister à une campagne électorale de 2 milliards de dollars qui affichait son portrait sur tous les murs du pays souligné du mot « Hoop », espoir. Un crime de haute trahison. Bien sûr, il pourra toujours se justifier en répliquant qu’il avait surtout promis du sang et des larmes, que qui voulait a pu l’entendre  et que cette promesse-là, il la tient.



Il la tient même tellement bien qu’il s’est dépêché d’en répandre les effets à l’échelle planétaire. Les mexicains aujourd’hui manifestent contre les accords de libre-échange qui s’accompagne de dumping de la part des multinationales et qui coulent complètement l’économie du pays réduisant  à la misère des centaines de milliers de gens qui doivent déjà supporter les conséquences des narco trafiques organisés par la CIA, des surexploitations pratiquées par les entreprises multinationales et les répressions locales des mouvements sociaux qui ont leur compte quotidien de morts, de blessés, d’emprisonnés, de femmes enlevées, violées, torturées avant d’âtre assassinées… et les Mexicains font aujourd’hui le lien entre cet état de choses et les politiques poursuivies par Obama.



Aujourd’hui  Correa  prend ses fonctions de président de l’UNASUR En ce moment il prononce son discours d’intronisation et c’est assurément le discours d’un économiste désireux de développer le Sud en assurant son indépendance totale vis-à-vis du Nord. Il avait participé hier à la cérémonie symbolique d’intronisation par les indigènes de son pays, l’Equateur. Cérémonie télévisée et mondialement diffusée, cela ne pouvait être que symbolique mais pourtant, c’était  un moment très fort de l’histoire de la reconquête par les peuples indigènes de ces territoires qui sont les leurs, du droit à exister avec leur propre culture , leur propre territoire, leur propre gouvernement au sein de nations pluriculturelles.




Le moment le plus fort est  celui où le Maître de cérémonie a offert à Rafael Correa un bâton sculpté par les anciens dans la montagne : « Ceci n’est pas un bâton de commandement, ceci est un bâton de l’esprit » furent les première parole qu’il prononça en lui remettant ce présent. L’esprit du Sud, cet esprit qui me semble si proche du mien, ce sont les mêmes souhaits pour l’humanité, pour toute l’humanité, un combat pour la dignité simple de ceux qui ont le respect de la vie en soi.



Et pour qui il n’est de vraie vie sans respect de la dignité de chacun, un respect actif, qui travaille à ce que chacun dispose effectivement des moyens de la dignité, une dignité à laquelle ne suffit pas la nourriture, le toît et la chaleur les jours de froid. Une dignité qui se nourrit aussi de joie, d’amitié, de danse et de fête. Correa parlera en ces termes à la fin de son discours.



Son discours d’aujourd’hui, son discours est celui d’un économiste intelligent et averti qui connait ses dossier et prétend à construire une économie qui tient la route tout en ce démarquant de l’économie de marché fondée sur le principe du bien-être pour tous et non du profit pour quelques uns. Il faudrait que je lise ce qui sera écrit sur cette cérémonie pour développer plus en détail.



Actuellement est abordée, introduite par Chavez la question des bases américaine, à laquelle doit répondre Correa, et sa réponse est claire t simple, c’est la réponse d’un être humain confronté à l’agression d’un voisin qui introduit l’ennemi sur sa terre. Il pose le fait que ce problème des bases et du narcotrafic est un problème régional et pas seulement ne concerne pas l’unique souveraineté de la Colombie. Il y a du remou dans la salle.



Je signale que Uribe bien que membres d’UNASUR, alors que le président de Colombie a été voir personnellement plusieurs chef d’état de la région n’a pas daigné se présenter à la réunion de ce jour alors qu’ils sont cause d’un grave conflit. A présent Lulla s’exprime mais j’ai du mal à comprendre car il parle en Brésilien avec la traduction simultanée superposée et ce n’est pas évident à suivre. Je résumerai quand j’aurai le nouvelles parce que je suis larguée-là. Ce qu’il propose en tout cas, c’est que UNASUR  convoque Obama afin de régler directement cette question qui installe un climat d’inquiétude dans toute la région avec lui et son gouvernement. Et de mettre la question devant l’ONU.



Christine Fernandez à présent. Elle pose le fait que le problème, tous le savent , n’est pas militaire, mais politique et que ce doit convoquer une réunion non des ministres de la défense mais des présidents des nations de l’organisation du Sud.  Il faut poser les choses telles qu’elles sont : une situation belligérante est posée dans la région et il serait important que Uribe responsable du problème participe à cette réunion de présidents. Elle propose que la réunion ait lieu à Buenos-Aires qui est moins directement partie du conflit que l’Equateur et le Venezuela qui ont la menace directe de celles de ces bases qui seraient installées à leur frontière. Et elle insiste sur la nécessité de poser la question dans le calme sans exaltation mais sans non plus minimiser le problème qui est bien réel.




 

Morales lui rappelle l’expérience de la présence de force étasunienne sur son territoire, qui assassinaient des dirigeants des luttes sociales, qui avaient la présence active de force de répression étrangère. Et comme Chavez, il signale qu’il faut tenir compte du fait que la participation des forces US au Honduras au coup d’état est à présent prouvée, qu’il faut donc absolument empêcher que ces bases soient installées.



La représentante de la Colombie s’exprime à présent et elle essaye de noyer le poisson, il n’y aura pas de bases, rien qu’un accès aux bases pour les soldats US…un peu glauque le discours… et avec trop de circonvolution pour que je suive mais elle explique qu’UNASUR n’a aucun droit de regard sur cette décision qui ne concerne que la Colombie.



Lugo du Paraguay va également exprimer son inquiétude. Ce qui est mis en évidence,  aujourd’hui mais aussi dans les jours qui ont précédé, c’est le fait qu’il faut regarder l’évidence et qu’il ne sera pas possible de lutter contre le narcotrafic tant que les États-Unis s’en mêleront. Ceux qui vont le plus loin dans ce discours posent le fait qu’étant les principaux organisateurs et bénéficiaires du trafic, il y a fort peu de chance qu’ils contribuent à y mettre fin, au contraire. L’accent est mis aussi sur le fait que des négociations étaient en cours pour organiser une lutte contre les narcotrafiquants coordonnée par les pays du Sud eux-mêmes et que la Colombie se pose en rupture avec les processus d’indépendance initiés  par les pays du Sud, dans ce domaine comme dans d’autres.



La question est donc très grave et ces derniers jours de nombreuses actions agressives pratiquées par la Colombie à l’encontre du Venezuela et de l’Equateur au cours des dernières années ont été évoquées. Correa dit qu’il est fatigué, si, si, de ce harcèlement incessant militaire et médiatique venu d’ailleurs, l’ennuie vraiment beaucoup. C’est une personnalité politique à suivre Correa, peu à peu, il prouve qu’il a la carrure de la fonction et c’est une bénédiction qu’il ait pris à présent la Présidence de l’UNASUR. La question posée par Chavez était embarrassante ; c’est clair et Correa s’en est très bien tiré…avec naturel et simplicité…deux qualités qui font partie de cette force que l’on peut voir grandir en lui.



La deuxième partie de la cérémonie est l’entrée en fonction de Rafael Correa pour son second mandat de président de l’Equateur, cela devient plus formel. Je vais en profiter pour faire un petit topo sur la situation au Honduras. Zelaya présent en tant que Président Légitime du Honduras a été chaudement applaudit et le coup d’état dans son pays dénoncé par l’assemblée de l’UNASUR alors que le régime de fait vient de refuser la visite de l’OEA prévue pour demain sous prétexte que Inzulsa président de cette organistaion internationale réunissant tous les pays des 2 Amériques ne seraient pas assez professionnel et que les membres de ressortissants des pays de l’ALBA dans la délégation la rendait « tendancieuse ». Les évènements s’accumulent qui démontrent que ce qui sont les causes premières du coup d’état, c’est l’intégration à l’ALBA du Honduras et la volonté manifestée par les Etats-Unis de renforcer ses positions en Amérique Latine afin de pouvoir reconquérir l’hégémonie dans la région.



Un jeune ouvrier qui participait à la résistance a été retrouvé mort après avoir été enlevé par des hommes masqués, si rien ne permet de faire un lien direct entre cet assassinat et sa participation aux manifestation, ses amis pensent eux que la répression pratique des « frappes chirurgicales » afin d’effrayer la population et de mettre fin à la résistance par la terreur. Mais voilà, cela produit l’effet contraires chaque assassinat, chaque coup, chaque emprisonnement augmente la détermination de la résistance.




Rien de notable dans la presse que je parcours en ce qui concerne le Honduras, tous semblent donner priorité aux bases en Colombie et stratégie de déstabilisation globale de la région, aux campagne de presse contre Chavez, Morales, Correa…ce qui n’a pas l’air trop efficace dans la région puisque lors de la présentation par Correa des président présents, Chavez et Moralez ont eu droit à des « vivas » d’une partie de l’assemblée, ce qui n’était ps le cas pour les autres.




Je vais en rester là pour aujourd’hui (à suivre…)

 

Anne

 

 

PS : j'ai illustré en écoutant le discours de Correa, et cela donne envie de lui faire un gros bisous en le remerciant pour ce qu'il amène de bon non seulement pour le peuple de son pays mais pour tous ceux qui sur cette planète sont en lutte contre les méfaits du capitalisme sauvage.

"Notre révolution est une révolution de la joie"

 

Rafael Correa

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Gilles Deleuze, février 1977.

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