Depuis plusieurs semaines 100 000 habitants de la ville de Hambourg sont soumis à l'état d'exception
Résumé de l’article publié hier sur Apporea
Jusqu’ici nulle information n’a été donnée sur la durée de cet état d’exception qui permet à la police d’arrêter et demander les papiers de qui bon lui semble dans les quartiers centraux de St Pauli, Altona et Sternschanze, qui ont reçu pour l’occasion la dénomination de « zones de danger » (Gefarhrengebiet), sans avoir à justifier d’aucune suspicion. 100 000 personnes vivent dans ces quartiers.
Une habitante du quartier dit : “Ces zones de dangers n’ont pas de sens. Il me semble que la police veut que les gens aient peur. Les seul qui fassent peur, c’est la police, pas les manifestant » Elle donne un exemple « Hier, une femme ne voulait pas être contrôlée par la police,la femme s’est retrouvée plaquée au sol et a finit menottée. Ils se mirent à trente policiers pour une seule femme. Cela me semble exagéré »
Les affrontements du 21 décembre
L’état d’exception a pour origine les affrontements entre manifestants et policiers qui ont eu lieu le 21 décembre alors que 7000 personnes s’était rassemblées pour empêcher l’expulsion d’un Centre Social, un ancien théâtre le Rote Flora, un des plus vieux squats d’Allemagne occupé depuis 1989. Seize policiers furent blessés, ainsi que de nombreux manifestants.
Victimes également de la violence, un groupe de 300 réfugiés originaires de Lybie qui vivent cette ville depuis 2011 alors que l’Italie les avaient expulsés avec une « prime » de 500 euros. Les pouvoirs politiques ne leur ont offert aucune solution, et depuis leur arrivée ils vivent et dorment dans les rues. Les réfugiés ne voulant pas d’ennui avec la police ne participaient pas à la manifestation.
Le dispositif aauraient été mis en place parce que plusieurs attaques de commissariats ont eu lieu, le 20 et le 28 décembre dans lesquels des policiers auraient été grièvement blessés. Des primes de 10 000 euros sont offertes à qui dénoncera les coupables.
Cependant nombreux sont ceux qui comme Andreas Beuth, avocat du Centre remettent la version des policiers en cause et affirment qu’il n’y a pas eu de seconde attaque. « En aucun moment ni bouteilles, ni pierres n’ont été jetés contre le commissariat » « les affirmations du communiqués de presse de la police du 29 décembre sont, clairement, de fausses accusations », dit Beuth.
Les « zones de dangers » sont une pratique relativement courante à Hambourg depuis 2005 quand a été approuvée une loi pour « augmenter l’ordre et la sécurité ». Si elles ont été déclarées en 40 occasions, ce ne fut jusqu’ici que pour quelques heures, pendant la durée d’une action concrète.
Cette fois, l’état d’exception se prolonge et aucune date limite n’est donnée par les autorités d’Hambourg à cet état d’exception qui est perçu par beaucoup d’organisation sociale comme une atteinte directe aux libertés civiles. Si le SPD (sociaux démocrates) et le CDU (démocrates chrétiens) sont à l’origine de la mesure Die Linke et les Verts la dénoncent. Ces derniers dans un communiqués de presse, estiment que « le fait que les habitants de la ville soit placés en état de suspicion généralisé et limité dans leur liberté de mouvement, n’aide en rien à calmer la situation ». Quand à Die Linke, il déplore un état de siège dont la décision de la durée et l’application sont laissés à l’arbitraire de la Police.
Source :
100.000 alemanes en estado de excepci
«
La banderole dit “L’autonomie n’est pas à vendre – la terre n’est pas redistribuable – La liberté pas gouvernable – La révolution : indispensable”
Dangereuses dérives, non seulement l’expulsion d’une occupation de longue date est toujours un mauvais signe, celui d’un accaparement de territoire, ici dans un but de gentrification du quartier. Alors que les espaces de liberté et de créativité se réduisent comme peau de chagrin chaque perte est une tragédie, un étouffement supplémentaire pour ceux qui inventent d’autres manières d’habiter le monde et des formes de solidarité en réponse à la misère qui frappent des couches toujours plus large des habitants de l’UE.
Certains diront que certains manifestants étaient violents et c’est indéniable ? J’ai toujours refusé de participer à des actions violentes, mais quand nous avions 20 ans nous aurions pu poser les bases d’un autre monde et nous n’avons rien fait, nous avons laissé aller les choses jusqu’à cette situation catastrophique que nous connaissons aujourd’hui. Je me retrouve donc bien en peine de juger les jeunes générations qui voient l’horizon d’avenir plombé d’un univers carcéral enserrer toujours plus fortement toute perspective d’avenir.
Avant de juger, posez-vous la question, qu’avez-vous fait, que faites vous à présent pour ouvrir les portes d’un avenir de bien-être à ceux qui nous succèdent. Une question que chacun doit se poser face à se conscience.
Non seulement cette fermeture de squats est inquiétante, mais l’est encore bien plus l’expérience de bouclage de quartiers entiers par des forces de répression qui usent de de violences et d’intimidation à l’égard de tous les habitants de ces quartiers. Nous savons tous qu’en UE, ce genre de choses n’arrive pas en un lieu, en un pays qu’elle ne se produise bientôt dans les autres.
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