26 février 2019 2 26 /02 /février /2019 16:19
L'aide humanitaire selon Eliott Abrams

L'aide humanitaire selon Eliott Abrams


 

Une donnée essentielle, manquante pour comprendre le comportement du gouvernement (Maduro) vénézuélien dans la conjoncture actuelle, c’est ce qui s’est dit lors des deux réunions (au moins) qui se sont tenues à New-York quand Jorge Arreaza, le Ministre des Affaires Étrangères de Maduro a rencontré Eliott Abrams, conseiller de Trump sur la question du Venezuela, ce même Abrams qui était présent à la fin de la semaine dernière, à Cucuta, où  il avait pris le commandement de l’opération de provocation et d’agression (aide humanitaire) organisée par Juan Guaido et ses disciples.

Il avait jusqu’ici sévit sous les présidence de Ronald Reagan et G.W. Bush, dont il sera « conseiller pour la sécurité nationale dans les stratégies de démocratie globale, il s’agit de « faire avancer la démocratie à l’étranger (comme la seconde guerre d’Irak, l’Opération Liberté irakienne qui devait amener la démocratie dans ce pays). Il a participé à l’élaboration du Projet pour Nouveau Siècle Américain et est administrateur de la NED.

Plus récemment il a été accusé d’organiser des opérations sous-couverture de déstabilisation, en complicité avec l’Arabie Saoudite, en Iran, au Liban et en Syrie.


 

Après avoir été condamné pour les crimes contre l’humanité qu’il avait commis en Amérique Centrale, en partie sous les ordre de G. H. Bush, en tant que directeur de la CIA, après avoir été amnistié par le même, après avoir sévit sous George W.il s’était retiré dans l’ombre, où Donald Trump est allé le chercher pour le remettre sur le devant de la scène de la déstabilisation de l’Amérique Latine.

Voici un résumé de son CV, la liste de ses mauvaises actions est trop longues pour en citer l’exhaustivité … Rappelez-vous, on choisit ses ingrédients en fonction de la recette qu’on se propose de préparer. Qu’Abrams soit l’ingrédient principal de la recette de Trump pour le Venezuela en dit long. Voici un aperçu de son amer saveur.

Il a sévit en tant que Sous-Secrétaire d’État aux pires moments des dictatures militaires, aux Honduras, Guatemala, Chili, Argentine, Paraguay alors que s’y commettaient les plus terribles crimes que la régions ait connu, des crimes commis sous égide des USA. Ensuite il fut le conseiller de sécurité de G. W. Bush pour les guerres d’Afghanistan et et d’Irak.

Il compte parmi les idéologues (avec la CIA, le colonel Oliver North, Roger Noriega, John Negroponte y John Bolton) qui ont rédigé les Documents de Santa Fe I et II (1980, 1986), dont le but était de freiner l’expansion du « communisme » en Amérique Latine, voici les points essentiels de ce programme :

- Installer des gouvernements proches des USA ayant des faibles capacité de gestion et dépendant des conseillers que les USA leur envoient.

- Promouvoir des Réformes économique néolibérales qui facilitent les investissements US et Européens en AL, ainsi que d’affaiblir les économies et entreprises locales, c’est le « consensus de Washington »

- Affaiblir la position des intellectuels de gauche ou critiques des USA et ouvrir des tribunes aux penseurs et politiques proches des USA, une position connue comme « populisme de droite »

- Se servir du narcotrafic pour intensifier la présence militaire US en AL et financer des groupes paramilitaires.

- Affaiblir les enracinements de la culture traditionnelle et des mouvements populaires de gauche

Ce programme prévoit aussi une introduction massive de la « culture » et des coutumes étasuniennes ainsi que le soutien de la propension des Évangéliques Fondamentalistes Étasuniens un mouvement qui travaille main dans la mains avec les sionistes Israéliens. (Aujourd’hui, à titre d’exemple : Bolsonaro et trente millions de Brésiliens sont évangéliques, Trump a été élu grâce à leur soutien. Bolsonaro a été baptisé en Israël, dans le Jourdain) en subsidiant leurs implantations afin de canaliser le militantisme du peuple vers l’activisme religieux. Entre 200 et 300 millions de dollars auraient été investis par les USA en AL à la fin des années 8O pour favoriser ce projet. Les courants évangéliques sont multiples, le mouvement évangélique fondamentaliste est le vecteur d’un nouveau fascisme, il est dangereusement sous estimée en Europe et pourtant ils sont là, et ils gagnent du terrain.

Un des candidat de la dernière élection présidentielle contestée au Venezuela est un évangélique. Et Maduro leur fait de la lèche (une vidéo absolument ridicule en témoigne) parce qu’ils représentent une partie significative de l’électorat au Venezuela et dans toute l’Amérique Latine.

A Bruxelles leurs Centres se multiplient…

De nouveaux documents de Santa Fe seront publiés au début de ce siècle pour adapter le programme et mettre un terme à la question Chavez .

Une petite remarque, ils n’ont pas fait autre chose en Europe. Sauf en ce qui concerne le narcotrafic et le fait qu’ici ce sont nos entreprises qu’ils ont affaiblies pour imposer leur Transnationales.

Eliott A. est un spécialiste des opérations sous couverture et un des organisateurs de l’opération dite Iran-Contras dirigé contre le gouvernement sandiniste et autre mouvements de gauches de l’Amérique Centrale au début des années 80. Le Colonel Oliver North négocia avec le chef du Cartel de Medellin, Pablo Escobar l’achat de plusieurs tonnes de cocaïne, dont la vente (principalement aux USA, et on se demande pourquoi la population étasunienne est décimée par les overdoses aujourd’hui, la racine du mal est ici) a servi à financer les Opérations Contre Révolutionnaires en Amérique Centrale en permettant d’engager une armée de mercenaires, de créer des escadrons de la mort, de former des tortionnaires , équipes de choc qui ont martyrisé la Résistance Latino de l’époque et entraîner un mouvement de diaspora de la gauche latino.

Il faut savoir aussi qu’un des coups de maître de cette opération armes contre drogue a été de démobilisé une partie des Luttes pour les Droits Civiques aux USA en arrosant de drogue les quartiers chauds. Et j’ai pu constater le même phénomène en Europe, nous étions une génération militante, la suivante cherchait à soulager les affres du manque sans plus s’occuper de politique. Il n’y a pas que cela qui a signifié la fin de la gauche européenne, mais cela a joué un grand rôle en démobilisant une grande partie de la jeunesse traditionnellement militante.

On peut retrouver ce parcours de la drogue de Colombie vers les USA, dans les documents relatif au procès de Eliott Abrams (commission Kerry), un procès dans lequel il a reconnu sa culpabilité, sans avoir cependant à en souffrir les conséquences. On remarquera que lors du premier coup d’état réussi des USA au Honduras en 2009 (administration Obama), on retrouve un autre compère de la même joyeuse équipe, John Negroponte. Ceux qui poussent des grands cris et crient au Conspirationnisme dès qu’on leur fait remarquer que certaines continuité de l’histoire ressemble à un programme qui se poursuit depuis des décennies, feraient bien de se pencher de plus près sur l’histoire de l’Amérique Latine et la présence récurrente des mêmes acteurs, dans tous les coups pourris, dans toutes les guerre sales, indépendamment de l’alternance des gouvernements.

Un autre acteur récurrent de cette sale histoire est le vétéran de la CIA, Juan Cruz, un autre assassin de l’Amérique Latine, déjà valorisé par l’administration Obama, dont je vous en parlerai une autre fois.

Je pense qu’on peut se référer aux document de Santa Fe pour avoir les grandes lignes du plan de Trump pour l’Amérique Latine, sauf que le « Cette fois nous irons jusqu’au bout » martelé et repris en chœur par son équipe sonne comme l’annonce d’une Solution Finale. La fin de la question de la gauche et de la question indigène par l’éradication des militants et des peuples originaires. Les partisans de cette équipe fasciste le répète à longueur de commentaires sur les sites où ils crachent leur venin. « On va tous les tuer, les communistes et les Indios », quand aux afro-descendants, il est question soit d’en tuer un maximum ou de les renvoyer chez eux, en Afrique.

Mais je leur dit...ce n’est pas gagné, loin de là…

Et j’ajoute pour terminer, que leur histoire est faite de toutes les défaites qu’ils ont subies pour avoir sous estimé les ennemis qu’ils se fabriquent, les considérant systématiquement comme des sous-hommes, voir des pas-tout-à-fait-humains. Alors qu’en vérité l’humanité c’est nous, et que tous ces salauds se sont, par leur idéologie, leurs choix leurs actions, mis à l’écart du genre humain : déshumanisés. Ils croyaient rencontrer dans « le Russe » l’ivrogne d’Eltsine et sa vodka, ils se sont retrouvés face à Poutine et ne s’en remettent pas…. Cela arrive tout le temps.


 

Anne W

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