3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 11:08

 

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Il est des vérités au goût amer de désespoir. Pour rêver il faut perdre ses illusions. Les illusions sont des tueuses de rêves. Elles sont le voile opaque qui dissimule le rêve. Sans rêve pas de monde.

« Faut pas rêver » petite phrase assassine qui surgit des méandres du quotidien pour arrêter l’élan de la vie qui est imagination. L’imaginaire de la machination est le Grand Artefact qui fait prospérer les cyborgs, tristes ersatz, morts vivants. Faut-il donc qu’ils se soient insupportables à eux-mêmes ceux-là qui ne sont plus capables de trouver de ligne de fuite que dans la déshumanisation du monde. Ils ne rêvent pas, ils machinent.

Oubliez les complots et les conspirations ce sont des inventions de mort qui n’ont d’autres pouvoir que celui que leur confère nos imaginations perverses. Satan, c’est encore une invention de la déshumanisation. Satan, c’est la part d’ombre projetée sur le monde par les esprits machines des humanoïdes qui travaillent à l’avènement du règne hybride des cyborgs. A quoi bon les machines si c’est pour le malheur. Consciences enfermées dans les passages étroits des chemins balisés par le pouvoir des grands Dénaturalisateurs du monde. Il faut tuer la vie car toujours la vie échappera au contrôle, c’est comme cela. Ce sont sa nature, son essence qui le veulent. L’évolution ce n’est pas que cela mais c’est cela tout de même… l’évolution c’est le devenir probable de l’impossible, c’est son devenir ontologique irrésistible. La vie est différenciation, toujours…la vie est antithétique de l’identité. L’identité des vivants se résume en dénominateurs communs et la petite flamme s’étouffe dans la réduction de la différence. Si vous ne comprenez pas cela, c’est que vous êtes déjà mort, ce qui n’a rien d’étrange, le monde de la machination est le monde de la mort. Un monde qui se nourrit de reproductibilité du même indéfiniment, indéfiniment est l’antithèse du vivant. Ludique, luddiste et subversif tel est le courant de vie qui déjoue la Grande Machination du Monde. Il faut remettre les techniques à leur place, notre monde a besoin de savants. Sapience, la bonne fée viendra nous réveiller de ce trop long sommeil de nos consciences formatées.

Tout formatage de la conscience crée ses zones d’ombres où s’inventent les mauvais génies . Toute imagination bridée est concourante d’une imagination débridée, qui travaille dans les zones d’ombres de l’inconscient et toujours surgit, terrifiante quand le contrôle se relâche… il faut en finir avec ce désir malsain de tout contrôler, chaque ilot d’ordre mécanique engendre ses océans de désordre d’où surgit l’ouragan ravageur. Le désir de contrôle est une dangereuse rétention du réel qui finit toujours par s’imposer.Laissons couler joyeusement les sources de la vie.

Je pourrais vous conter des histoires d’artisans heureux. L’homme rivé à la machine est malheureux. Mais… et le progrès dite vous ? Quel progrès ? Celui de la dégénérescence… n’êtes-vous plus capable de rien concevoir d’autre que ce chemin vers le monde sans vie que nous parcourons aujourd’hui ? D’autre ersatz du bonheur que cette insatisfaction permanente de la compulsion consommatrice qui jamais ne remplira le gouffre béant des âmes toujours insatisfaites car le gouffre est sans fond. Il n’y a pas de différence de nature entre la compulsion à consommer et la recherche frénétique de la substance par le drogué en manque… le Pouvoir d’Achat est la drogue dure des Consommateurs, il leur en faut toujours d’avantage. Alors le pouvoir qui les a tout d’abord accrochés, joue la raréfaction, et les addictés en manque ce mettent à genoux, supplient et pleurent pour recevoir la drogue qui pour un moment assouvira la douleur de ce vide intérieur qui les torturent… Rins de plus manipulable que le drogué en manque. L’addiction à la consommation ou l’addiction à l’héroïne sont de même nature, toujours il s’agit de créer artificiellement un besoin qui n’existait pas naturellement. Mais qu’il faudra satisfaire une fois créé sous peine de mort.

Las luddistes, ludiques et subversifs créent les zones autonomes qui sont aussi des lieux où se désintoxiquer en douceur par la plénitude d’une vitalité intense, créatrice, la vie est synomyme d'invention.

 

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Quelques jours de plongées en immersion dans un monde glauque en recherche de vérités désillusionantes. J’en reviens avec ce sentiment de dégoût, des strates de crasses entassées sous la couche de vernis… Il n’y aura pas de changements par les urnes… ce n’est qu’un leurre de plus, un divertissement qui détourne l’attention du réel. Les campagnes électorales toujours plus longues, toujours plus coûteuse, toujours plus conçues comme des narrations de fiction avec des managers et des scénaristes, le candidat comme le personnage résultat optimum d’une étude de marché dans un créneau donné. Les sans-abris qui meurent de froid ces jours-ci sont la réalité du monde

« Je veux, si je suis élu Président de la République, que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid. »

(Nicolas Sarkozy – fin 2006)

 

Ainsi en va-t-il de la volonté des candidats qui jamais ne coïncide avec celle de l’élu. La révolution ne se fera pas par les urnes mais en se retroussant les manches pour construire ici et maintenant un autre monde avec de la sueur et des rires.

Anne

 

 

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commentaires

A
<br /> Bravo. Très beau texte.<br />
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A
<br /> <br /> Merci<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
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"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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