18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 08:59

 

 

Réflexions inspirées par le post précédent, à consulter dans son intégralité  là:

Pourquoi la finance n’a aucune chance d’en réchapper - Chroniques du Yéti

 

En deux graphiques tout est posé... la machine de capture que constitue le patrimoine financier est là insolente, indécente excroissance virtuelle, auto créée, instrument de confiscation du monde.  L'argent entre les mains de quelques-uns... produit imaginaire, devenu pour tous les autres la frontière qui les  empêche d'accéder au monde. Confiscation d'un territoire de plus en plus privatisé ou soustrait à l'accès du public sous prétexte de protection du patrimoine écologique. Les vies de ceux qui se sont endettés, incités à le faire par des usuriers qui leur proposent le pouvoir d'achat au prix d'une petite signature au bas d'un contrat... nouvelle version du pacte avec le diable... quoique je ne crois pas au diable... sinon comme le produit de l'imagination malade de cerveaux machiniques... attribuer à un utopique satan, les erreurs d’individus, c’est les soustraire à la responsabilité qui est la leur, c’est poser une cause explicative externe au fonctionnement interne qui est le leur et dont ils ont à rendre compte. Aux termes de complot ou conspiration on pourrait avec bonheur substituer celui de machination qui décrit mieux ce phénomène, le dépouille de transcendances mythiques et le rend à l’immanence d'une non-civilisation qui décide de traiter les humains comme des machines et de les obliger à se comporter comme telles... ce qui les tue. Certains résistent mieux, plus longtemps que d'autres, mais à terme ce mode d'être au monde est absolument génocidaire... transformé en humanoïde, humain à comportement de machine, les humains s'étiolent et meurent...

Pas les oligarques apparemment, ni certains de ceux qui les servent... un grand mystère... la seule réponse qui me vient, c'est qu'ils ne sont pas tout à fait humains... que leur conditionnement a été d'emblée si sévère qu'ils n'ont pu développer ce qui fait la pleine humanité d'une personne, la sensibilité comme ouverture au monde, comme perception du réel sans la médiation d'un conditionnement tel qu'il se pose comme un filtre déformant, interface mensongère, entre le monde et l'individu qui projette sans cesse le fruit pourri de ses inculcations, fermeture absolue. Comportement caractéristique d'une science qui s'est construite contre la nature avec comme but avoué de la dominer et de la contraindre, de la transformer pour mieux la contrôler, plutôt que de la comprendre pour mieux s'y insérer, faisant de la fiction de l'objectivité le référent de vérité, vision réductrice qui se fonde sur des abstractions qui sont au mieux des à peu près et le plus souvent des perversions de ce qui est. L'ontologie objective est une ontologie de la mort, elle se réfère aux objets inanimés et promeut la technique au détriment de l'éthique

Une non-civilisation qui mène à une impasse. Les marcheurs au hasard dans des espaces sauvages savent qu'à certains moments, il faut accepter qu'il n'y ait plus d'autre solution que de rebrousser chemin jusqu'à retrouver le point d'une ouverture possible. Il serait temps (plus que temps) de faire amende honorable, de reconnaître que cette civilisation occidentale dans laquelle je ne me reconnais pas n'amène plus sur la Terre que désordre et destruction, que les petites avancées sont noyées dans les grands reculs de la même manière que l'économie réelle s'asphyxie dans la bulle financière...Il n'est pas question de table rase, il est question d'un monde en voie de destruction, de dégâts incommensurables et d'avoir en conscience que plus nous tardons à reconnaître pour les uns leurs erreurs, pour les autres notre complaisance à laisser faire plus de dégâts, plus irréversibles se produiront.

 

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  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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