7 avril 2019 7 07 /04 /avril /2019 19:29

Hier Juan Guaido, représentant des intérêts de Washington au Venezuela - dont le chef direct Eliott Abrams n'arrive toujours pas à expliquer si finalement où non il est « président par intérim » du Vezuela » - mettait en scène la répétition générale de ce nouvel épisode de l' « Opération Liberté ». En plus de 300 lieux du pays étaient prévues des manifestations locales, massives, placées sous la direction de «Comités de Liberté et Aide   », chargés d'organiser sous leur commandement des cellules locales et de tisser entre elles des réseaux de communication et assistance logistique.

Ce qui est au programme : faire monter la tension, rallier les militaires à la cause de Guaido et marcher sur le Palais Présidentiel, parce que le pauvre ? - on ne sait pas trop quel en fait sont réel statut - à besoin d'un bureau d'où diriger ses sales petites affaires de livraison du pays aux USA... le bureau présidentiel.

Selon Abrams, tant que Maduro n'aura pas dégagé, la période de 30 jours à l'issue de laquelle la Constitution impose au président par intérim d'organiser des élections, ne prendra pas cours. Bref on nage en pleine embrouille.

Si les USA, face à la désapprobation généralisée de la communauté internationale, de la grande majorité des pays d'Amérique Latine et du peuple du Venezuela ne peuvent se permettre en ce moment une intervention militaire dans le pays, rien ne les empêchent de fournir conseil, formation, armes, logistique et autant d'agents sous couverture qu'il faudra. Cela fait longtemps qu'ils sont actifs dans l'organisation de la déstabilisation du Venezuela. Et cette fois parmi leur affirmations récurrentes et indéfiniment réitérée domine le « Cette fois nous irons jusqu’au bout ».

Plusieurs dirigeants de différents partis d'opposition ont exprimé au cours des derniers jours leur rejet des stratégies de Guaido. Ils s’indignent de le voir appeler ouvertement une intervention militaire étasunienne dans le pays. Ils considèrent que c'est totalement irresponsable et ne pourrait qu'aggraver la situation. Ils s'indignent aussi de voir cette marionnette de Washington se réjouir à chaque durcissement de tension des sanctions prises par les USA qui sont cause directe de mort, de souffrances, d'une dégradation générale irréversible d’infrastructures vitales (comme le reconnaît l'ONU) qui affectent la population du Venezuela dans son ensemble. Et ils font la relation avec cette scandaleuse déclaration de Guaido, pour qui les morts ne sont pas des coûts, mais des investissements pour son avenir. Il n'a pas même pris le temps d'adresser des condoléances aux familles des morts de son premier Jour J, ni de demander à ses supporters un moment de recueillement pour ceux qui avaient payés de leur vie cette première offensive. Mais bon, la majorité faisaient partie de la population indigène Pémon, qui avaient été envoyés se battre en première ligne, car un indigène comme tout le monde sait, cela ne vaut pas grand-chose, moins en tout cas qu’un blanc riche et instruit, c’est de la bonne logique économique, pour le néo libéralisme. La mort de quelques indigène un faible coût (une pierre deux coups plutôt) pour les grands dessins de Juanjo, cela ne vaut même pas la peine qu'on en parle, ni de les remercier de leur sacrifice. Quelques membres de ces populations gênantes éliminés, pour les projets de ces maîtres, finalement c'est tout bénéfice.

En ce qui concerne le ralliement des militaires à Guaido, une chose est leur loyauté à Maduro, autre chose est d'être traîtres à leur matrie. C'est un terme apparu en Amérique Latine qui me plaît beaucoup et qui permet de faire une démarcation entre les « Traître à la Patrie » que Maduro fabrique en masse : tous ceux au Venezuela qui ne sont pas inconditionnellement d'accord avec lui, en font potentiellement partie et d’autres qui aime leur terre et ses habitants, pas Maduro.

Mettez-vous à leur place... soit Maduro et son royaume ubuesque, soit Guaido, ce qui revient pour eux à se placer sous la direction deu Commandement Sud de l'Armée des USA... je n'appelle pas cela un choix ! Eux non plus je pense.

En plus les quelques militaires qui ont désertés pour rejoindre le jeune leader de l'avenir du Venezuela, ce « petit con » les a laissé en plan, à Cucuta. Petit con, parce que cela me semble une grossière erreur pour qui veut s’attirer les faveur de l’armée et occuper fut-ce temporairement le poste de Commandant en Chef de ces Forces. Je n'ai pas suivi les nouveaux développements. Mais au moment où cet autre scandale était médiatisé dans le monde, Guaido était parti faire une tournée des mandataires amis de la régions alors que ses partisans avait quitter la ville en laissant le chaos derrière eux. Les quelques 300 militaires abandonnés étaient priés de quitter le camp où ils avaient été accueillis provisoirement. Pour refaire leur vie dans un pays où la plupart n'ont pas de connaissances, ils ont été dotés d'un matelas, de draps et de l'équivalent de 100 euros. Sans moyens de vivre, ni de subvenir aux besoins de leurs famille. Nous espérons que la CIA aura profité de l’opportunité pour leur offrir un boulot bien rémunéré comme putschistes… Non, bien sûr que non… mais on se demande où Eliott avait la tête, pourquoi laisser passer une telle opportunité de former des groupes d’intervention ? Cela montre un certain degré d’improvisation malheureuse dans toute cette histoire.

Et donc, ben oui, quand même, je ne sais pas si les USA n'avaient pas mieux sous la main, s'ils estimaient qu'il était temps de rentabiliser l'investissement Guaido, des années de formation, ce qui est certain, c'est que ce dernier manque de pratique et que dans son grand enthousiasme, il met un peu trop de cartes sur la table, celle sur laquelle sont aussi posées « toutes les options »... montrant clairement ce que veux dire cette formule « toutes les options son sur la table », qui signifie en fait : l'option militaire est le but, mais elle viendra en son temps.

La phase actuelle est la préparation de ces conditions de possibilité, par une déstabilisation généralisée du pays. Et cette déstabilisation du pays, si nous regardons les interventions des USA dans le monde nous voyons qu'elle est à la fois Moyen et fin de ces interventions. Réduire toute capacité de résistance des populations envahies fait partie du programme. Jamais les USA ne pourraient se sentir à l'aise au Venezuela sans avant avoir au préalable mis à genou le peuple patriote, en particulier chaviste qui doit disparaître en temps que courant de pensée et formes d'organisation. Ce peuple est autant que Maduro, une cible en soi de cette guerre. Et comme les USA ne s’embarrassent pas d'états d'âme, peu leur importent si dans la foulée doivent disparaître des dizaines (centaines?) de milliers de personnes qui leurs sont favorables dans ce pays. On le sait bien que c'est comme ça que ça marche. Et c'est bien ce qui suscite le rejet de Guaido. Le suivent les anciens privilégiés d'avant Chavez qui rêvent de retrouver la direction du pays autant que leur position incontestée de classes hautes, prolongeant par d'autres moyens la mise en esclavage du petit peuple. Il y a toujours les mêmes hystériques à bijoux, qui se plaignent de mourir de faim, sans qu'il n'en paraissent rien, en tout cas, elles n’en sont pas encore à vendre leurs bagues, bracelets, colliers, boucles d’oreilles pour s’acheter un morceau de fromage. Il y a les mêmes gamins élitistes, rejetons de ces mêmes classes hautes, pour qui les USA après une intervention ciblée qui ne ferait tomber que la tête du régime, une guerre éclaire et ultra-sélective (Ils le disent, le répète, s’en persuadent, je l'ai lu, entendu des centaines de fois), viendront installer sur les côtes du Venezuela une version locale ce Miami Beach.

Malgré tout cette fois (par rapport à des tentatives précédentes) Guaido a rallié d'autres parties de la population, c'est clair. Combien ? C'est difficile de le dire. Par exemple les manifestations d'hier étaient des protestations contre le gouvernement, pour les coupures d'électricité (apagon) qui ont affecté le pays, entraînant un manque d'approvisionnement en eau généralisé... le pire.

Deux théories se confrontent... coupures dues à des attaques terroristes de la droite fasciste sous les ordres du Ku Klux Klan de Washington, dit le gouvernement de Maduro. Pour l'opposition la culpabilité est à attribuer aux chavistes qui depuis leurs débuts n'ont jamais pris soin d'entretenir ce qui était le meilleur système électrique de la région, et les fonds qui devaient être consacrés à un minimum d'entretien ont disparus dans le gouffre sans fond de la corruption sans limites qui sévit dans le pays.

Mais manifester contre l'incompétence, la corruption et la superbe indifférence des dirigeants du Parti au Pouvoir, ne veut pas dire pour autant que l'on soutien Guaido, loin de là Je pense justement qu'un des buts de la répétition générale d'hier étaient de repérer et organiser le groupes noyautables au sein de ces protestations.

Parmi tous les arguments donné par les uns et par les autres : une chose est certaine, c'est que les coupures de courant sont récurrentes au Venezuela, dans tout le pays, depuis des années, avant le Grand Apagon du mois passé. Certaines régions n'ont plus d'électricité que de manière rationnée. Par exemple, l’articuliste d'Aporrea Oscar Heck qui vivait dans une région frontalière avec la Colombie où l’électricité se faisait de plus en plus rare, a du déménager pour installer son atelier dans une région où il pourrait disposer de l'approvisionnement en électricité indispensable à son travail. Quand à ce qui concerne l'eau, potable et courante, il ne se passe pas de jour au Venezuela sans que des quartiers, des villages, des régions ne manifestent pour être privés d'eau par fois depuis des mois.

D'autre part, face à l'ensemble des arguments qui plaident en faveur du terrorisme, ma conclusion personnelle, c'est que Washington par l'intermédiaire de ces agents locaux a donné un coup de pouce pour généraliser la situation en agissant sur des points clés d’un réseau que sa dégradation rend particulièrement vulnérable. Ce qui a achevé de me convaincre, ce sont les affirmations réitérées de Guaido : il suffirait qu'il arrive au Pouvoir, pour que les coupures immédiatement s'arrêtent...à bon entendeur… il en joue comme d’une menace, comme d’un chantage...

Or les rapports les plus optimistes prévoient qu'il faudra des années pour réparer le système. Les plus pessimistes qui viennent justement de l'opposition vont jusqu'à parler d'une période de 10 ans...

D'autres sources parlent d'un autre but, qui était de paralyser les installations militaires fournies par les russes, une partie des militaires russes entrés dans le pays dernièrement sont les experts chargés de remettre le réseau de commandes en communication de ce système en état.

Depuis 2011 le Venezuela a investi énormément d’argent qu’il n’avait pas dans l’achat d’armement Russe. La dette impayée avait été renégociée à l’automne dernier. Le Venezuela devait payer 100 millions de dollars, qui sont seulement des intérêts de la dette, pour la fin mars. Ils ne l’ont pas fait, un nouveau délai court jusqu’à la fin de ce mois… que se passera-t-il si le pays ne peut toujours pas faire face à cette échéance à un moment où cet armement en bon état de fonctionnement est vital pour sa survie ? Quelle ressource non renouvelable du pays Maduro est-il prêt à livrer aux Russes cette fois ? Dans quel mesure la protection des intérêts de la Russie au Venezuela dans la situation de crise lui importe plus, dans l’immédiat, que ce payement d’intérêts ?

Car la Russie, comme la Chine sont des parties de ce conflit qui est un des champ de confrontation du partage du monde entre grandes puissances. Or nous vivons une intensification des tensions dans cet affrontement, sur divers front, alors que les armes en présence si elles étaient utilisées pourraient tout aussi bien détruire la planète. Cela je pense que chacune de ces « Grandes Puissances » en est consciente. Ce n'est pas la répétition des mêmes jeux que nous avons pu voir au préalable. Les interventions en Irak et Libye, la Russie regrette amèrement de ne pas être intervenue, elle y a perdu de précieux marchés (Poutine, discours de politique étrangère 2012). Une erreur qu'elle ne répétera pas en Syrie, alors qu'un autre conflit ouvert en Ukraine fait de ce pays un champ de bataille Russie – Occident. Et depuis la Chine et son armée sont devenues partie prenante de ce jeu des 3 Empires qui implique d'exhibition « dissuasive » des forces nucléaires de chacun.

Je suis sceptique, soupçonneuse quand il s'agit des « hautes sphères » de la géopolitique internationale, je pense que les vrais débats, discussions, partages se font lors de négociations secrètes et que ce que nous en savons est la mise en scène décidée plus ou moins de commun accord par les participants. Et une question me vient naturellement à l'esprit : quel scénario pour l'Europe, rien moins qu'une grande puissance, dans ce jeu qui mélange poker-monopoly, échecs et go. Mais cela c'est une autre histoire.

Je suis également sceptique quand au mode d'évaluation des puissances des différentes armées. Admettons que la Guerre Mondiale éclate, mais que nul ne soit assez fou quand même pour en faire une guerre nucléaire... quelle forme prendrait-elle alors. Dans quelle mesure par exemple, les innombrables soldats chinois, bien entraînés, sans état d'âme, disposant des routes de la Soie pour ses projections de forces pourraient faire la différence ? Dans quelle mesure Xi est-il prêt à user des enfants de la Chine comme chair à canon ? Je ne suis pas spécialiste en matière militaire, ... mais bon, les USA la guerre, ils n'ont jamais cessé de la mener depuis des décennies, en tous lieux de la planète sous différentes formes. Sans rencontrer d'opposition majeure depuis la chute de l'URSS. Mais à présent ils sont en conflit ouvert direct avec la Russie en Ukraine et en Syrie, et le Venezuela me semble vivre les préludes de ce qui en ferait un nouveau champ de bataille, sauf que cette fois, la Chine est partie prenante du conflit. Non seulement le Venezuela lui doit plus de 50 milliards de dollars, mais aussi surtout, la garantie de ce prêt ce sont les ressources naturelles du Venezuela. Des ressources indispensable à la Chine pour la poursuite de son « développement » accéléré et de sa quête d'hégémonie mondiale.

Les USA ont interdit au Mexique de commercer avec la Chine et lui a lancé des menaces pour son refus d’intervenir dans le conflit politique du Venezuela... or le Mexique est aussi un facteur à prendre en compte dans cette équation. Le Mexique est en Reconquista de son indépendance, de sa dignité, de ses capacités d'auto-détermination, et son succès est dans la balance de l'indépendance de l'Amérique Latine.C’est un autre sujet, complexe et remplis de défis et difficultés. Jusqu’où Andres Manuel Lopez Obrador cédera-t-il aux pressions de Washington et Miami ?

Maduro a lancé un appel au groupe de Montevideo (Mexique, Uruguay, Bolivie et quelques autres pays d'Amérique Latine plus la diplomatie européenne) pour qu’il réunisse d'urgence la commission technique que ces pays ont formés afin qu’elle poursuive le travail qu’elle mène mène au Venezuela pour trouver la forme et mettre en œuvre les moyens d’une solution pacifique du conflit. Besoin de temporiser ou réelle volonté de Maduro de chercher une solution ?

 

Que nous soyons en train de voir et de vivre les étapes d'un partage du monde entre « Grande Puissances » cela ne fait aucun doute. Que ces 3 puissances sont trois grandes puissances nationalistes, cela aussi c'est assez évident. Or jusque-là, les USA étaient les inventeurs et dirigeants de la Globalisation. Mais l'arrivée de Trump met un terme à ce processus. Qu'est-ce que cela implique pour les formes de cette réorganisation du monde ? Où veulent-ils en venir ? Et verrons-nous à l'avenir, depuis le Venezuela, se multiplier les champs de bataille où les grandes puissances se feront la guerre par procuration, armant les parties dont ils se servent sans se manifester ouvertement ? Une manière de transformer le monde excepté leurs pays respectifs en champs de bataille tout en évitant l’affrontement direct et la guerre nucléaire qui ne profiterait à personne, même pas ces auteurs.

Les réponses, l'avenir nous les donnera…

 

Prochain mouvement de l'Opération Liberté, les manifestations convoquées par Guaido, pour mercredi prochain...

 

Tant pour ce qui concerne le Venezuela que le monde, les décisions essentielles du grand mouvement tectonique géopolitique mondial, sont prises en toute opacité par les « Maîtres du Jeu ». Sans que les populations concernées ne soient ni consultées, ni informées. Ce que nous pouvons en connaître, c'est que nous en apprenons par l'observation des déplacements des « facteurs de terrain ». C’est que nous pouvons décrire et interpréter, tout en faisant la part des inconnues. Les inconnues nous pouvons les mettre en évidence et en déterminer la nature, mais pas prévoir leur évolution de manière certaine. Un des effets de la globalisation a été une augmentation sans précédent des relations d'interdépendance dans le monde, ce qui augmente aussi le risque de voir un événement local produire des conséquences planétaire. Je peux illustrer par l'exemple du grand Apagon du Venezuela : si le Venezuela avait organisé son système de production d'électricité avec des centres de productions locaux, avec des sources multiples et indépendantes (hydrauliques, éoliennes, solaires), il aurait été beaucoup plus compliqué, voir impossible de le paralyser dans son ensemble. Or cette ultra-centralisation des centres de pouvoirs vitaux est une règle à présent dans l’ensemble du monde « Qui dominera la 5G, dominera le monde » dit-on...

 

Je ne vais pas enchaîner là-dessus maintenant, ni sur la question de l'imprévoyance de Chavez et par la suite de Maduro, qui ne sont pas de la même nature, mais participent ensemble à la responsabilité du désastre vénézuélien actuel. Ce sont des questions importantes pour ceux qui cherchent là, maintenant des issues pacifiques et viables au Venezuela, avec le Venezuela. Ils sont nombreux... j'espère qu'ils vont trouver. Et je m'en vais lire ce qu'ils racontent...

 

Anne W

 

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Gilles Deleuze, février 1977.

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