Du cauchemar étasunien au « Grand Rêve » du socialisme à la sauce chinoise ?

Harmonie Chinoise

Allons nous passer de l'arnaque du grand rêve américain, qui s'est avéré à l'usage être le cauchemar étasunien au « grand rêve chinois » qui est au cœur de « socialisme à la chinoise », projet pour la Chine autant que pour le monde ? Après nous être confiés à l’œil de « Big brother » qui pénètre à présent jusque dans nos foyers, soumettrons-nous nos destins (notre destin unique, pardon) à celui de la « Grande sœur » qui en plus nous identifie, en direct, en tous lieux, à tous moments ? Allons nous monter dans le « train à vitesse consentement accélérée » du développement à la chinoise comme Xi nous invite à la faire... Cesser d'être Occidentaux et yankee-iser pour nous réveiller Eurasiens ?

Cette fois ce n'est pas une question rhétorique. Mais bien une promesse d'avenir que nous fait la Chine, sur le mode « Ce n'est pas une menace, ... c'est une promesse ».

"Une humanité, un foyer, un destin"

« Une ceinture, une route » la Nouvelle Route de la Soie évoque pour moi une histoire que j'ai lu il y a longtemps.

Un jour le Dalaïlama de l'époque reçu la visite d'émissaires chinois. O, ils respectèrent parfaitement tout le protocole et les usages et coutumes, et partagèrent le thé avec sa Sainteté. Là, dans ces montagnes perdues, au fin fond du monde, ils lui firent miroiter tous les avantages de la Civilisation (Chinoise) que la Grande Sœur était prête à partager avec ses petits frères tibétains. Mais bien sûr, puur que cela soit possible, il fallait commencer par ouvrir des routes pour que le Tibet enfin, ait accès aux merveilles du monde. Et le Dalaïlama se laissa séduire. Mais à peine les routes furent-elles construites (et des voies ferrées, si ma mémoire est bonne) que les Chinois débarquèrent en masse, transformant le Tibet en colonie de peuplement.

Cette histoire, je l'ai lue il y a longtemps, mais elle me hante aujourd'hui.

Elle me pousse à chercher dernière les mots lénifiants, la propagande de Xi, la réalité des faits, tout en sachant que seul l'avenir pourrait nous la dévoiler totalement. Pourrait, si nous nous laissons prendre.

Une autre histoire me hante, une partie de ma propre histoire en fait. De mon adolescence militante et épanouie qu sein de la Grande Famille de la Gauche, celle des années 70, alors que les dissensions internes et disputes entre frères et sœurs, ne nous empêchaient pas de nous lever à l'unissons contre l'ennemi commun ou de faire amicalement la fête ensemble... Camarade.

J'avais 12 ans quand j'ai commencé à militer, conjonction de circonstances qui ont fait de la gauche mon chemin naturel, tout tracé, un choix que je referais sans hésitation près d'un demi-siècle plus tard. Je vous passe mes tribulations dans le monde du Gauchisme Levant, pour en venir au dernier épisode, mon engagement dans un mouvement maoïste dont je suis ressortie avec un bagage de questions dont je n'ai cessé de chercher les réponses et qui fait que quand j'écoute Xi, de nombreux phénomènes de résonances font écho avec mes souvenirs. Souvenirs théoriques, souvenirs de pratiques partagées, souvenirs émotionnels aussi.

Nous vivions le cloisonnement du centralisme démocratique, et le cirque de la pseudo-clandestinité, quand chaque cellule doit ignorer qui compose et ce que font les autres. Quand les données qui partent de la base remontent la chaîne hiérarchique, jusqu'au Comité Central, qui formulent les théories et directives qui doivent être respectées et appliqués, sans droit de remise, en question, sans droit de tendance... totalitarisme et lavage de cerveau en fait. Révolution culturelle oblige.

Après cela j'ai pris une de ces grandes décisions qui a déterminé la suite de mon existence. J'avais très vite été considérée comme « une meneuse ». J'ai refusé définitivement de jouer ce rôle. Jamais je ne jouerais à « Qui m'aime me suive », mais bien plutôt à « Puisqu'on s'aime, marchons ensemble »

Et oui, j'ai eu après une autre famille avec laquelle j'ai vécu cela, mais c'est une autre partie de mon 'histoire.

Une autre leçon que j'ai tiré de cette aventure : Quand j'ai découvert les mensonges du système, les mensonges de l'Histoire, enseignée depuis des manuels qui étaient un tissu de propagande, de formatage des consciences, la gauche m'a proposé des réponse toutes faites et séduisantes aux questions que je me posais.

Les grossiers yankees avec cette suspicion permanente qui invente partout l'humain au pire, chassant les sorcières communistes, en leur attribuant de sombres pensées, et une noirceur d'âme et de cœur, et des objectifs atroces, ne prennent jamais en compte le fait que pour beaucoup, surtout chez les jeunes qui s'engagent corps et âmes dans le combat pour un monde, plus doux, plus juste, plus équitable la première des motivation soit tout simplement la Générosité.

La Gauche Idéale était avant tout un grand mouvement de générosité partagée. Mais la gauche idéale, n'a jamais existé, si ce n'est à des moments privilégiés et éphémères de son histoire ou à travers des groupes locaux qui suivent leur propre chemin.

Les hasards de mon histoire font que j'ai grandi politiquement en lien étroit avec la diaspora de la gauche latino de l'époque, et j'y ai rencontré une énorme quantité de cette générosité qui n'aspirait qu'à rayonner mais que la CIA, le FBI poursuivaient pour les éliminer jusque dans leurs plus lointains exils (voir Le FBI et l’Opération Condor)

Ou je voulais en venir. C'est que quand j'ai découvert les mensonges du système, j'ai trouvé tout naturel de céder aux sirènes de la gauche qui nous servaient ses propres mythes, URSS et Chine. C'est quelque chose que je voulais dire depuis longtemps. Parce que c'est important aujourd'hui encore...

et le temps de me faire un café, je vais faire un petit tour sur Aporrea, l'agora de l'Assemblée Populaire Révolutionnaire Vénézuélienne, et je tombe sur une mini vidéo qui illustre parfaitement la suite de mon propos, Trump, plus barge que jamais, mène campagne électorale, sur le thème « Voter pour le parti Démocrate, c'est voter pour le Socialisme, c'est transformer les USA en nouveau Venezuela » , Ici vous pouvez aller voir la vidéo. Cela vaut le coup d'oeil

"Je ne permettrai pas que les USA se transforment en nouveau Venezuela", c'est signé Donald Trump.

Il est évident que le Parti Démocrate est tout sauf un Parti Socialiste, même le plus imparfait d'entre eux. Mais ne voit-on pas actuellement un débat qui fait rage actuellement sur les réseaux sociaux au Brésil. Il s'agit de déterminer si Hitler était de gauche ou de droite, après tout son parti aussi était socialiste.

Bref j'étais à 12 ans prête à troquer les mythes Occidentaux contre ceux qu'on nous servait alors à gauche de l'URSS et de la Chine. Qui ont fait long feu depuis. Moi, je n'ai pas changé. La question que je me suis posée après avoir fui la mini révolution culturelle que les maoïstes appliquaient aux membres de leur groupe, après avoir percé les mythes chinois et russes, c'est ; « Dans quelles valeurs ai-je enraciné mon engagement ? » Ce sont ces valeurs qui n'ont pas changé. A se reterritoiraliser, trouver un nouvel enracinement collectif, cela oui.

Le reste c'est une longue histoire, qui m'a menée jusqu'à la culture lakota (sioux ou serpents rampants pour leur voisins), et puis vers les mouvements populaires d'Amérique Latine qui n'en a pas le monopole, mais la plus grande densité, quand l'horizontalité du cercle des voisins prend le pas sur toutes les formes de hiérarchie sociale avec sa concentration de pouvoir (et de richesse) dans les plus ou moins  hautes sphères d'une caste qui dépouille le peuple de son droit et de sa responsabilité dans le choix de son destin..

C'est de ce point de vue, que je considère le Réve Chinois qui voudrait nous intégrer dans son projet de destin commun.

Une autre partie de mon chemin est celui qui m'a menée de l'écologie vers l'écosophie, une recherche de sagesse dans nos manières d'habiter la planète. Le grand projet d'industrialisation écologique mondiale à la chinoise est-il une écosophie ? Je vous le dit tout de suite MA réponse et qui n'engage que moi est : NON, mille fois non.

J'ai donc écouté hier, le discours d'introduction au 19ème Congrès du Parti Communiste Chinois en traduction simultanée en français. En prenant des notes que je vais à présent mettre en ordre, tout en continuant des recherches complémentaires, sur le mode :

« Avant de croire ce que quelqu'un dit, regarde donc ce qu'il fait »

Ceci est donc une introduction a un travail de recherche qui va m'occuper pendant un certain temps, et prendre de la place sur le blog, puisqu'il s'agit ici en premier lieu de comprendre la globalisation et pour ceux qui le souhaitent d'apprendre à y résister, alors que le projet de Xi, comme il l'affirme de manière forte et réitérée est un projet global, un projet de nouvel ordre mondial unique, « une humanité, un foyer, un destin », sous égide de la Chine, nouvelle hyper-puissance et comme il le dit lui-même, de son « Soft Power » culturel.

Voilà la vidéo de cette conférence de Xi, pour ceux qui auraient l'envie et/ou le temps de l'écouter...

Anne W

19ème Congrès du PCC, octobre 2017