31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 18:34

 

 

 

Poupée radioactive. Tchernobyl. Allégorie atomique

Poupée radioactive. Tchernobyl. Allégorie atomique

 

 

Les gros mensonges sont la règle dans la communication politique, volonté concertée de désinformation ou irresponsabilité de ceux qui se font les échos indéfinis de ces mensonges sans confronter les faits avec la réalité.

Atomisation est très certainement actuellement un maître mot. Il concerne tant l’exhibition de potentiel militaire en particulier nucléaire de différentes puissances, que les divisions idéologiques à toutes échelles, sur toute la planète, entre puissances comme entre voisins.

Alors bien sûr, la plupart souhaitent que l’atomisation radioactive n’ait pas lieu, mais dans un tel climat de tension surarmée, un petit événement local, pourrait tout aussi bien faire détonner cette puissance de feu potentiellement capable de détruire la planète.

 


Au Venezuela, les luttes populaires pour la défense de droits fondamentaux se multiplient.

Lutte pour un salaire couvrant le panier de base des ménages, grève de la faim des travailleurs pétroliers qui attendent des arriérés de salaires ou personnel hospitalier qui exige les moyens de faire leur travail, etc, etc, etc... le peuple réclame chaque jour les moyens de la survieLutte pour un salaire couvrant le panier de base des ménages, grève de la faim des travailleurs pétroliers qui attendent des arriérés de salaires ou personnel hospitalier qui exige les moyens de faire leur travail, etc, etc, etc... le peuple réclame chaque jour les moyens de la survieLutte pour un salaire couvrant le panier de base des ménages, grève de la faim des travailleurs pétroliers qui attendent des arriérés de salaires ou personnel hospitalier qui exige les moyens de faire leur travail, etc, etc, etc... le peuple réclame chaque jour les moyens de la survie

Lutte pour un salaire couvrant le panier de base des ménages, grève de la faim des travailleurs pétroliers qui attendent des arriérés de salaires ou personnel hospitalier qui exige les moyens de faire leur travail, etc, etc, etc... le peuple réclame chaque jour les moyens de la survie

pendant que les militaires défilent... Future chair à canon ?pendant que les militaires défilent... Future chair à canon ?

pendant que les militaires défilent... Future chair à canon ?

Encore une fois le Venezuela peut servir de référence pour exemplifier le phénomène de la polarisation. Mais si je regarde les résultats des dernières élections européennes et pour la Belgique, parlementaires et régionales, nous constatons une multiplications des partis qui se présentent et certains sont toujours plus atypiques, plus difficiles à catégoriser dans les traditionnelles gauches et droites. Le 21ème siècle est bien celui des hybrides, jusqu’au plus improbables et de la confusion qui en résulte.

Au Venezuela il y a un peu plus de 20 partis dits d’opposition qui se divisent en trois grandes tendances, alors que de l’autre côté on en retrouve aussi une vingtaine qui soutiennent ou non Maduro. Alors que le pays est enjeu d'un partage entre empires.

Trump. Une histoire de fou ?

Trump. Une histoire de fou ?

Mais comme on le verra par la suite, alors que les grands empires s’affrontent dans un partage du monde, Marché et zones d’influence, les USA montrent un visage du pouvoir toujours plus grimaçant, toujours plus fissuré, alors que des contradictions se multiplient entre Trump et ses proches conseillers. Les USA lancent des processus de menaces et agressions dont ils ne contrôlent pas le déroulement et réagissent dans l'improvisation.

Quand à la Chine, sa paix social interne repose sur la capacité du  gouvernement-parti de poursuivre la croissance économique, assurant la neutralisation des masses par un progrès constant de leur niveau (pas synonyme de qualité) de vie. Pour cela elle a grand besoin de ressources d’autres territoires, tant de terres agricoles que de ressources naturelles comme le pétrole. Un des buts des accords signés en septembre dernier par Maduro et Xi était de faire passer en un an la production de pétrole destinée à la Chine (en grande partie en remboursement de la dette) de 300 000 à 1 million de barils quotidiens. C’est un aspect qui n’est pas souvent évoqué, mais la stabilité intérieure de la Chine dépend en partie du pétrole et autres ressources extérieures dont celles  du Venezuela représente une part importante. Alors que ce pays est sinon son principal, du moins avec les USA, un de ses principaux débiteurs, des prêts en garantie desquels sont mises en gage les ressources du pays. La Chine reste assez discrète en ce qui concerne sa position dans le conflit vénézuélien. Elle a fait savoir auparavant que le régime lui importait peu du moment que le pays remplissait ses obligations et garantissait la sécurité de ses intérêts. D’autre part, comme la Russie, elle fait ami-ami avec l’Arabie Saoudite, s’apprête à prendre place sur le Marché Libyen en concertation avec les USA, dispose de sources de pétrole africain, etc. plus on avance, plus on découvre la complexité du problème, plus on se rend compte que sinon la guerre nucléaire, du moins une instabilité cause probable de pénuries menace le monde dans son ensemble (pour les privilégiés qui ne sont pas encore soumis à l’austérité). Et de mon point de vue, le risque de manquer de pétrole est de loin bien moins grave que celui de manquer d’eau potable, et blablabla l'ONU et ses programmes qui se transforment en pieux souhaits ou même en enfer pavé de « bonnes » intentions.

Suite à la panne généralisée d'électricité, le Venezuela est privé d'eau courante et souvent d'eau potable. Des approvisionnements douteux d'eau contaminée provoquent des intoxications.Suite à la panne généralisée d'électricité, le Venezuela est privé d'eau courante et souvent d'eau potable. Des approvisionnements douteux d'eau contaminée provoquent des intoxications.Suite à la panne généralisée d'électricité, le Venezuela est privé d'eau courante et souvent d'eau potable. Des approvisionnements douteux d'eau contaminée provoquent des intoxications.
Suite à la panne généralisée d'électricité, le Venezuela est privé d'eau courante et souvent d'eau potable. Des approvisionnements douteux d'eau contaminée provoquent des intoxications.

Suite à la panne généralisée d'électricité, le Venezuela est privé d'eau courante et souvent d'eau potable. Des approvisionnements douteux d'eau contaminée provoquent des intoxications.

Plus de 25 % de la planète est obligée de boire de l’eau insalubre, 60 % n’ont pas accès à un service de purification adéquat, et comme en matière d’éradication de la pauvreté, ONU et ONG associées, causent, cela produisent de somptueux rapports (que souvent personne ne lit) avec des prévisions rassurantes, alors que, en réalité, la situation ne cesse de s’aggraver. Mais 10 ans d'associatif au 21ème siècle m'ont appris que l'art de produire de beaux rapports pour récolter de substantiels subsides est bien plus important qu'obtenir des résultats concrets qui ne viennent jamais. Dans ce domaine, l'ONU ne fait pas exception.

En plus les crises du pétrole et du gaz qui résultent de l’affrontement de la transition géopolitique internationale pourraient amener des pénuries d’énergie en Europe qui sont une menace à prendre au sérieux.

Ajoutons le développement d’armes « micro-nucléaires » la nouvelle tendance de l’armement atomique, comme si les radiations pouvaient être géographiquement circonscrites. Sacré délire que tout cela, l’avenir devient toujours plus imprévisible, les ressources toujours plus limitées, et cela sera de pire en pire, si les parasites qui s’approprient la plus grande partie des ressources au détriment de l’immense majorité des habitants de la planète ne sont pas neutralisés, mis hors d’état de nuire. Mais cela ne suffit pas, l’heure est à l’écosophie, la recherche de sagesse dans nos manières d’habiter la planète, et c’est bien sûr une question d’équité et de coopération, d’intelligence collective à échelle mondiale, pour qu’enfin advienne l’humanité. Ce n’est pas gagné, mais puisque nul ne peut nous empêcher de rêver… et que les rêves sont des sources d’inspiration…

Je rêve au fil de l'onde

Je rêve au fil de l'onde

Et s’il est question d’inspiration, retour au Venezuela, qui a mis en échec jusqu’ici la nième tentative de coup d’état fomentée par les USA, un pays dont les habitants pourraient nous surprendre par leur capacité d’inventer des solutions inédites au double problème de la polarisation politique et de la multi-ingérence étrangère.

Une première tendance parmi la vingtaine de partis d'opposition reprend les partis qui soutiennent le dialogue avec le gouvernement de Maduro, ils sont près à envisager de nouvelles élections sous certaines conditions (légitimation de partis exclus par des subterfuges de l’actuel collège électoral, libération de prisonniers politiques, et révision complète du système électoral depuis ceux qui le dirigent, jusqu’aux machines en passant par le choix des observateurs nationaux et internationaux de ces nouveaux scrutins...). Ces partis semblent vouloir se diriger vers la formation de gouvernements de coalition qui intègrent les différents courants politiques du pays.

La seconde tendance, ce sont les purs et durs - ni dialogue ni élections, intervention (euphémiquement rebaptisée coopération) militaire des USA et alliés régionaux, c’est à cette tendance qu’appartenait Guaido à l’origine. Cette tendance à pignon sur rue à Miami, des contacts étroits avec le gouvernement US, et des moyens médiatiques qui lui permettent d’influencer « la communauté internationale ».

La troisième tendance serait favorable à des élections selon les modalités exigées par la première, mais ajoute une condition qui serait que Maduro ne puisse pas se présenter.

Comment qualifier l’autre côté (non opposition ?), difficile puisqu’on y retrouve les Maduristes, les chavistes qui ne reconnaissent pas Maduro, d’autres courants classiques de gauche comme des mouvements anarchistes qui ne soutiennent ni les premiers, ni les seconds, alors qu’une autre tendance est résolument communaliste, anticolonialiste et comme telle refuse d’intégrer à son programme politique les concepts occidentaux de gauche ou droite, de socialistes, capitalistes, etc. visant l’établissement de la souveraineté populaire qui se fonde dans la Commune, prenant pour modèle les communes indigènes.

Comme je l’ai déjà fait remarquer, on constate aussi des contradictions internes tant du chavisme de Chavez qui cherchait à concilier socialisme et commune, alors que la commune issue de la contingence se dénature quand elle doit se soumettre à la nécessité du socialisme sous prétexte que ce dernier serait une sorte d’eschatologie dans l’histoire de l’humanité, son devenir inéluctable et obligé.

Quand à Maduro, il complique encore l’histoire. Il a juré sur l’épée de Bolivar « Comuna o nada », il se prétend leader maximo du chavisme actuel, mais dit également qu’il adhère inconditionnellement au national-socialisme de Xi Jinping, dans tous ces concepts… Je ne vais pas développer ici, mais clairement Maduro met en place un système de crédit social à la chinoise qui favorise économiquement « les bons comportements » autrement dit la soumission totale à la ligne du Parti et des politiques de plus ou moins discrètes nettoyages sociaux, quand les forces de l’ordre tirent et tuent les gamins des quartiers pauvres et vérifient après si elles avaient vraiment de bonnes raisons de le faire. Aussi, 69 morts officiellement dans l’incendie d’une prison improvisée l’année passée à policarabobo, 29  lors d’une mutinerie en Aragua la semaine passée, ce sont ceux qui on fait le plus grand nombre de victimes, mais de tels événements dans lesquels meurent des prisonniers sont courant au Venezuela. Alors que des équipes du Parti sont chargées d’opérer un repérage des « ennemis historiques » dans chaque quartier, dans chaque rue, dans chaque foyer, comme sur les lieux de travail, ce qui aura des conséquences sur la possibilité d’accéder au bien-être en fonction du comportement conforme ou non de chacun. Par exemple...

 

Et pour compliquer le tout, de nouvelles plateformes se créent vers lesquelles convergent des courants de « reconstruction nationale » dont les membres, personnes ou parti sont issus des 2 côtés, ou ni-ni, ceux qui pensent que sortir le pays de la tragédie économique, il faut le faire sans ingérence et que toutes les bonnes volontés sont bienvenues pour mettre en pratique ce projet de reconstruction.


 

Guaido surf sur les vagues porteuses et caméléonne à qui mieux mieux.

Guaido surf sur les vagues porteuses et caméléonne à qui mieux mieux.

Quand à Guaido ses positions varient en fonctions des contingences, en ce qui concerne le dialogue gouvernement–opposition mené à Oslo, ses déclarations se contredisent, il n’y a pas participé, mais d’autre part il parle d’échec du en partie à la fermeté de ces représentants. A ses débuts il appelait ouvertement à l’intervention militaire étasunienne, mais devant l’échec de ses premières tentatives de provoquer un soulèvement civico-militaire, alors qu’il perdait toujours plus de crédibilité y compris auprès de ses maîtres US pas très chauds pour intervenir dans un pays qui n’aurait pas été livré auparavant au chaos d’une guerre civile, il a battu en retraite, il n’est pas question d’intervention US, mais si peut-être bien de coopération militaire, alors qu’est réactualisé un traité de soutien mutuel entre différents pays latino, qui lui permettrait d’appeler ses voisins pour chasser l’usurpateur, le dictateur Maduro.

Il y a deux jours il proclamait devant l'Assemblée Nationale que les pénuries menaçaient 7 millions de Vénézuéliens de mort, mais il continue à encourager les sanctions qui sont une cause principale de ces pénuries... comme il l'avait dit précédemment : "Pour nous les morts ne sont pas des coûts, ils sont  un investissement pour l'avenir"... le sien, celui de ses potes et les intérêts de ces maîtres étasuniens, bien sûr.  C'est un beau salaud derrière ses airs de Sainte Nitouche.

Parmi toutes ces tendances, celle qui me parle, c’est celle qui appelle au dialogue, non entre les partis ou les puissances concernée par l’enjeu Venezuela, mais bien entre voisins qui aimeraient bien habiter ce pays en paix, en travaillant ensemble au bien être de tous, on y retrouve aussi des notables de l’opposition ou d’ancien(ne)s ministres de Chavez et même de Maduro, mais aussi et surtout beaucoup de « petites gens » qui refusent de renoncer à cette promesse du Chavisme : que chacun puisse se considérer comme sujet politique, co-auteur et co-responsable du devenir du pays. Un sacré défi qui demande la participation de personnes sincères et honnêtes dans un pays où la corruption et autres prévarication, la violence en « bandes » organisées de toutes parts, gangrène l’ensemble du pays, dans toute l’étendue de son territoire, dans toutes les strates de la hiérarchie sociale toutes tendances confondues. Après, c’est difficile à rendre visible, mais l’observation quotidienne montre, malgré tout, une multiplication des appels et actions, une avancée en ce sens, une somme grandissante de petits faits de concorde anti-autoritaire, qui constituent les noyaux de nouveaux possibles .

 

Rien de plus semblable à un jeunes néonazi mexicain qu'un jeune néonazi malaisienRien de plus semblable à un jeunes néonazi mexicain qu'un jeune néonazi malaisien

Rien de plus semblable à un jeunes néonazi mexicain qu'un jeune néonazi malaisien

De jeunes chinois adoptent le nazichic pour leurs mariages, les thaïlandais dégustent du Hitler fried chiken, la mode du nazichic permet aux enfants de se familiariser avec la sympathique figure d'Hitler, dès le plus jeune âge... ce n'est pas innocentDe jeunes chinois adoptent le nazichic pour leurs mariages, les thaïlandais dégustent du Hitler fried chiken, la mode du nazichic permet aux enfants de se familiariser avec la sympathique figure d'Hitler, dès le plus jeune âge... ce n'est pas innocent
De jeunes chinois adoptent le nazichic pour leurs mariages, les thaïlandais dégustent du Hitler fried chiken, la mode du nazichic permet aux enfants de se familiariser avec la sympathique figure d'Hitler, dès le plus jeune âge... ce n'est pas innocent

De jeunes chinois adoptent le nazichic pour leurs mariages, les thaïlandais dégustent du Hitler fried chiken, la mode du nazichic permet aux enfants de se familiariser avec la sympathique figure d'Hitler, dès le plus jeune âge... ce n'est pas innocent

J'apprends de l'expérience de ce peuple qui a prouvé par le passé sa capacité d'auto-organisation, et pourrait bien le faire, encore, à l'avenir. En Belgique, toujours plus radicalement divisée entre des francophones majoritairement de gauche et/ou écologistes et insensible aux sirènes de l’extrême-droite (ou presque) et des flamands toujours plus acquis à l’extrême-droite, nous aussi nous nous posons la question : comment allons nous faire pour coexister. Et dans un pays où la majorité flamande domine les institutions fédérales : comment allons-nous faire pour défendre nos valeurs différentes, pris en sandwich entre la France des Le Pen et la Flandre du Vlaams Belang ? Quand même je m’en voudrais de passer sous silence tous ces flamands géniaux, ouverts, débordant d’humour, et à sensibilité de gauche qui restent nombreux et sont eux en première ligne. Des amis, des voisins le disent : ils ont peur.

Après on peut étendre la question à l’Europe (où le père du militant vénézuélien d'extrême-droite Leopoldo Lopez, naturalisé espagnol a été élu député européen sur les listes du PP… pour vous montrer encore une fois que toute cette mouvance forme une internationale) la montée de l’extrême-droite agite comme un spectre l’horizon de possibles guerres civiles, sur fond de tendance belliqueuse mondiale. Comment faire pour que cet horizon s’éloigne et que la conciliation ramène la concorde entre voisins. Autour de moi, j’ai constaté une réelle inquiétude au vu du résultat des élections.  La recherche de la CONCORDE est à l’ordre du jour, en Belgique comme au Venezuela.

 


 

Trump et son ombre. John (sur)veille Trump comme son maître Cheney le faisait avec le petit George W. Les relations ne sont pas toujours au beau fixe
Trump et son ombre. John (sur)veille Trump comme son maître Cheney le faisait avec le petit George W. Les relations ne sont pas toujours au beau fixe

Trump et son ombre. John (sur)veille Trump comme son maître Cheney le faisait avec le petit George W. Les relations ne sont pas toujours au beau fixe

 

Si on va se balader du côté des USA, là aussi : rien n’est clair. Les déclarations se succèdent, se contredisent, entre différents porte-parole du pouvoir, dans le temps. Tant en ce qui concerne l’Iran que le Venezuela, les deux foyers de guerres potentielles du régime Trump, alors qu’aux USA, plus que n’importe où ailleurs, après quelques mois d’un premier mandat où le nouvel élu essaye plus ou moins bien de gouverner le pays, on voit très vite, chacune de ses décisions, de ses actions jaugées en termes de « porteuses ou non pour une future réélection »…

Grâce à un travail amusant (si tout cela n’était pas aussi dramatique) de Detras de la Razon nous avons droit non seulement à une édifiante galerie de portraits du très expressif Donald l’agité du caisson, mais aussi a une compilation de ses contradictions et celles qu’il entretient avec des proches comme Bolton, en ce qui concerne l’Iran.

Bolton (avant l’Ère Trump) :« La politique déclarée des USA devra être le renversement du régime des ayatollahs en Iran »

Trump : « Aujourd’hui, j’ai été obligé d’autoriser de nouvelles sanctions contre les industries du fer, de l’aluminium et du cuivre en Iran, parce que j’espère pouvoir à un moment, peut-être que cela n’arrivera pas, sans doute que non, pouvoir m’asseoir et élaboré un juste accord [nucléaire]. Nous ne voulons nuire à personne, nous voulons un accord juste. Simplement nous ne voulons pas qu’ils aient des armes nucléaires, c’est tout ce que nous désirons. »

Trump (version menaçante) : « Si l’Iran fait quelque chose [something], nous les recevrons avec une grande force. »

« Nous avons une grande quantité de nouveaux avions, de nouveaux bateaux et de nouvelles armes en tous genres, lesquelles nous sont nécessaires puisque plus forts nous serons, moins nous aurons à les utiliser » On l’espère mais rien ne le prouve.

Trump (version conciliante) : « L’Iran a l’opportunité de devenir un très grand pays avec les mêmes leaders. Nous ne voulons pas un changement de régime. Et nous espérons parvenir à un accord. Nous croyons que l’Iran a un immense potentiel économique»

Quant aux Iraniens, ce jeu de girouette des USA ne leur convient pas, négocier dans des conditions, c’est du poisson.Un gouvernement négocie un Traité que l’Iran respecte, mais au mépris de tout principe de droit, le gouvernement suivant annule ce traité de manière unilatérale. A quoi bon négocier dans ces conditions ? Et cela va bien plus loin, puisque les dirigeants de l’Iran ne se sentent plus tenus de respecter les conditions de non usage militaire du nucléaire.

Mais Bolton n’a pas renoncé à sa volonté de renversement du régime iranien. Dans un article publié par le Nex York Times en 2015, Bolton appelait à bombarder l’Iran. John Bolton avait déjà été à l’origine de l’invasion de l’Irak, un des auteurs de la farce des armes de destruction massive, et il semble qu’il veulent rejouer une partie similaire en Iran, en promouvant l’idée que l’Iran ne respecte pas le Traité, malgré l’avis contraire des experts de l’Agence de l’Energie Atomique. Et en fabriquant éventuellement des raisons d’entrer en guerre sous forme d’agression sous fausse bannière. La réponse de l’Iran, c’est de renforcer ses liens avec l’Irak, la Syrie, s’ouvrant au dialogue diplomatique avec les pays voisins.

Ces fous nous mettent tous en danger

Ces fous nous mettent tous en danger

Un point notable, c’est que Bolton est un fanatique religieux, qui croit à l’Armageddon, à la « fin du monde », à la grande bataille finale entre le bien et le mal. Bref, un haut degré d’irrationalité qui fait de John Bolton, dans la position qu’il occupe actuellement, un danger pour l’humanité. J’assume totalement cette prise de position personnelle : toute forme de fanatisme religieux est une preuve d’irrationalité et un obstacle à la concorde sans laquelle l’humanité ne peut advenir, mais risque bien plutôt de disparaître. Dans la montée de tensions à haut potentiel explosif qui se profile, les fanatismes risquent d’amener à une annihilation globale.

On peut aussi évoquer Pompéo, qui dans le rôle de diplomate que lui a confié récemment Donald T. a tout de l’éléphant dans le magasin de porcelaine. Et qui comme Bolton, Mike Pence et quelques autres sont également partisans d’une action de force tant en Iran qu’au Venezuela. Est-ce que les USA ont les moyens de ce bellicisme - Iran ? Venezuela ? deux pays avec un haut potentiel de résistance -  et le risque de provoquer un affrontement avec la Russie et la Chine ? Et un chaos mondial.

Après, il faudrait développer, introduire les autres participants du conflits, mais ce que je veux montrer ici, c’est que les seuls enjeux de sécurité ou économiques ne suffisent pas pour expliquer la situation actuelle, que l’intégrisme idéologique et/ou religieux joue un rôle bien plus fondamental, de même que la mégalomanie où les tendances psychopathes de certains « dirigeants ».

Comme ceux qui appartiennent à la secte NXIVM (nexioume), cette secte d’Amérique du Nord (Canada, Mexique USA), réservée aux très riches, qui fait beaucoup parler d’elle en ce moment au Mexique, parce que son principal représentant dans le pays était Emilio Salinas, fil de l’ex-président Salinas,qui prétend aujourd’hui qu’il avait pris des distances, quand il avait compris qu’au-delà d’être un programme de formation et bien-être pour « élites », cette sectes pratiquait des abus sexuel, constituant des harems de femmes soumises et est soupçonnée de séquestration et trafic d’enfants.

On parle d’elle parce qu’elle a pénétré les milieux d'influence et prétendait fournir le président du pays, parce qu’elle est liée au Clinton et aux Rothschild, etc., alors qu’elle développe des pratiques de lavage de cerveau et d’esclavage sexuel, de pédophilie et sans doute pire… Comment apprendre à dominer sans complexe, ni tabous, ni limitations morales, c'est le programme. Et Sade aurait pu y être coach. Et donc au Mexique on s’interroge sur  la volonté d'influence politique d’une telle organisation sectaire. Comme on peut s’interroger sur le rôle des évangélistes sionistes qui ont porté Bolsonaro au pouvoir au Brésil.

Alors que Maduro et ses proches insistent toujours d’avantage sur le caractère profondément chrétien de la révolution bolivarienne du Venezuela version maduriste. Maduro le dit et le répète, Dieu est de son côté.  Conviction profonde ou marketing politique ? Je lisais sur un site dont je ne donnerai pas le nom un article qui prétendait que la laïcité socialiste de Maduro heurtait les intérêts de l’église. Mais pas du tout, le christianisme est la religion officielle, affirmée, du socialisme vénézuélien.

Et Israël, c’est encore au nom de Dieu, que les sionistes réclament la « Terre Promise ». Poutine est orthodoxe, aux Chinois le parti leur suffit, dans la mesure où finalement il joue le même rôle de rassemblement des fidèles et contraintes des consciences qu’une religion.

Nous nous retrouvons avec des fanatiques en tous genre qui pensent qu’ils peuvent risquer la guerre, parce que Dieu qui est de leur côté les sauvera, et tant pis pour les autres, nous par exemple. Bienvenue au 21ème siècle… Obscurantisme sur toute la ligne.

Les USA sont-ils prêts a sacrifier une nouvelle génération comme ils l'ont fait au Vietnam ?

Les USA sont-ils prêts a sacrifier une nouvelle génération comme ils l'ont fait au Vietnam ?

Pourquoi je trouve cela irrationnel : comment un Dieu Créateur Parfait a-t-il pu créer des êtres dont il a une telle haine qu’il confie à des « élus » la mission de les exterminer ? Un Dieu Parfait ne peut qu’être le Dieu de toutes les créatures qu’il aime dans une commune mesure. C’est une question de logique. Et un petit clin d’œil à Descartes.

Où cela nous mène tout cela, je suis certaine d’une chose, c’est que je ne croirai personne qui prétendrait pouvoir prédire l’avenir du monde, pas même le proche avenir.

Si même ma minuscule Belgique est d’ores et déjà considérée comme ingouvernable pour cause de polarisation, aller savoir pour le monde.

Belgique, Venezuela, même combat, même défi : trouver le chemin de la Concorde dans une situation de grande polarisation… et nous ne sommes pas les seuls, loin de là.

Trop d’informations essentielles occultées, trop de médias mensonges matraqués, l’apparition d’hybrides politiques improbables et autres sources de confusions, il est possible de formuler des hypothèses, mais spéculer sur l’avenir me semble bien présomptueux.

 

Anne W

Je préfère réver d'un monde simple et heureux avec les zapatistes des Chiapas

Je préfère réver d'un monde simple et heureux avec les zapatistes des Chiapas

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5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 01:21

Guaido FLOP ?

La mobilisation appelée aujourd’hui par Guaido a été ridiculement faible et absurdement inefficace. Ici vous trouverez un diaporama qui montre le caractère absurde de ces gens qui gesticulent devant des forces de l’ordre et des militaires qui n’en ont strictement rien à fiche.

Une question récurrente : il n’est pas possible que les USA qui ont organisé avec succès des dizaines de coups d’état en Amérique Latine soient à ce point à côté de la plaque pour ce qui concerne la situation au Venezuela et le pouvoir de résistance de sa population et de ses militaires. Alors que toutes les actions menées par Guaido jusqu’ici ont renforcé le pouvoir de Maduro. Où veulent-ils en venir ? La réponse la plus courante : à une guerre civile de celles qui durent, mettent un pays et sa population à terre, incapables de reconstruire, incapables de résister. Ce qui entraîne une autre question : comment comptent-ils y parvenir ? Nous avons appris hier, par le chef du Pentagone, qu’ils réévaluent en permanence les plans d’opérations militaires en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain. Malheureusement, ces plans nous ne les connaissons pas.

Au début de l’invasion de la Syrie, beaucoup de ceux qui combattaient le gouvernement ont choisi de lutter d’abord contre l’envahisseur, remettant à plus tard le règlement de différents politiques internes. Les Vénézuéliens sont en général bien informés de ce qu’entraîne une invasion des armées US ou proxy, les guerres civiles fabriquées par l’Empire du Nord qui conduisent un pays au désastre, semant la haine, la destruction, usant de substances comme l’agent orange ou l’uranium appauvri qui sont une destruction du potentiel génétique d’une population ; ils ont pu voir ce qui s’est produit en Irak, en Libye, en Syrie, ils connaissent le long calvaire subit par l’Afghanistan depuis que Brezinski a eu l’idée lumineuse d’inventer les Talibans pour contrer les Russes, une erreur que l’humanité paye très cher aujourd’hui.

En Europe, on a pu voir la droite et la gauche lutter ensemble dans la résistance au nazisme, autant que de familles divisées entre ceux qui collaboraient contre l’occupant et ceux qui le combattait.

Les producteurs de Guaido ont remanié son discours, ses déclarations réitérées par lesquels il affirmait qu’il pourrait demander une aide militaire des USA, lui avaient très vite aliéné la sympathie d’une partie de la population. Elles ont disparus et ses discours puent le marketing politique. Et parmi ces partisans les plus fidèles, beaucoup se lassent de ces faux départs, de ces grandes déclarations sans fondements : « cette fois c’est la bonne, cette fois l’armée est avec nous ! ». Alors que jusqu’aux armées de Colombie et du Brésil sont rétives face à l’idée de participer une intervention militaire au Venezuela sous égide du commandement Sud US.

Alors peut-être qu’il y a beaucoup de militaires qui ne sont pas fanatiques de Maduro, mais qui finalement face à la menace d’invasion pensent que la véritable défense du peuple passe par le refus de l’ingérence étrangère, le refus de se rallier à celui qui appelle à une intervention, à des sanctions plus dures. Ils ne veulent pas participer à l’invasion de leur propre pays sous commandement US, et on les comprend.

Alors oui, je suis certaine que les analystes US ne disposent ni des outils moraux, ni des outils intellectuels pour comprendre un peuple éduqué politiquement, qui comprend les principes d’une guerre de l’information, d’un coup d’état doux, de la guerre de basse intensité. Presque tout ce que je sais d’essentiel concernant les coup d’états doux, je l’ai appris de tous ces vénézuéliens qui en 2013, pour résister à la tentative de golpe, se sont mis à étudier les manuels de Gene Sharp et à rassembler des documents pour analyser leurs applications pratiques et inventer des manières d’y résister.

6 ans et quelques de Maduro, la résistance a perdu ce caractère jubilatoire qu’elle avait en 2013, elle n’a pas disparu. Maduro a crée sa propre doctrine politique, et le chavisme s’est fissuré. Beaucoup de ceux qui continuent à le soutenir le font parce qu’ils pensent que c’est la meilleure manière d’être fidèles à Chavez. D’autres rejettent Maduro, mais restent inconditionnellement fidèles aux Idées de Chavez, même si certains ont conscience que les pratiques et les idées de Chavez pouvaient diverger et que de manière latente beaucoup des maux qui accablent le pays aujourd’hui étaient latents du temps de Chavez. Pas toujours par sa faute, mais parce que l’appareil du parti et de l’état avait dès le départ attiré les corrompus, les avides de pouvoir. Ce n’est pas propre au chavisme. Cela arrive régulièrement de voir des politiciens changer d’orientation politique pour se rallier à un créneau électoralement porteur. Je l’ai vu plus d’une fois en Belgique. Je peux même dire qu’une partie des militants de gauche avec qui j’ai partagé mon adolescence étaient là parce qu’il pensait que la gauche était l’avenir, leur engagement était d’avantage une quête d’importance personnelle et de pouvoir qu’une défense d’idéaux. Leur avenir l’a démontré.

Je peux reconnaître différents courants de pensée qui coexistent bien ou mal aujourd’hui dans la « gauche » vénézuélienne, mais il est difficile d’évaluer l’importance de chacun de ces courants. La « gauche » (si on considère le madurisme comme un courant de gauche) continue à constituer un courant qui rassemble environs 50 % de la population, plutôt plus que moins. Il faudrait nuancer, mais ici ce qui importe, c’est que la partie de la population toute tendance confondue qui voient en Guaido un problème de plus plutôt qu’une solution pour le pays constitue une immense majorité.

S’y unissent les courants de gauche, on y retrouve également une opposition pour qui la souveraineté, le droit à l’autodétermination, le refus de l’ingérence sont des valeurs importantes. Je pense à des projets comme celui d’Arbenz au Guatemala, renversé par un coup d’état de United Fruit USA en 1954, qui était un projet qui impliquait la disposition nationale des ressources du pays, la fin de leur exploitation par des corporations étrangères, mais impliquait l’existence d’un capitalisme local. Et il existe très clairement un courant capitaliste nationaliste qui refuse la domination US... Ce n’est pas mon idéal, mais mon idéal n’est pas de ce moment de l’histoire, sinon à travers des structures locales, des communes, souvent éphémères contre lesquelles le système mène une lutte sans merci. Et oui, Chavez a beaucoup apporté à ce courant. A sa mort de nombreux témoignages de mouvements populaires évoquait cela, leur projet ne faisait pas partie du socialisme du 21ème siècle, mais Chavez avait contribué à l’ouverture d’espace de libertés qui permettaient leur permettait d’exister et d’expérimenter.

Un des plus grand soutien de Lula au Brésil, était le mouvement des sans terres. Leur projet d’agriculture divergeait complètement de celui de Lula et de Dilma, mais pendant leurs mandats, les mouvements populaires ont disposés d’espaces de liberté, de lieux pour habiter le monde, sans contraintes ni répression. A peine Dilma destituée, l’armée prenait d’assaut le siège du MST.

Une chose est de voir le système dont on rêve appliqué partout de manière uniforme, autre chose est de chercher les possibilités de compossibilité (exister simultanément) de diversités.

Maduro n’a pas respecté cela, il a lutté contre de nombreux mouvements qui n’adhérait pas à l’idéologie toujours plus sectaire et messianique du PSUV qui s’affirme comme La Vérité. Des mouvements créatifs, productifs, des mouvements qui pouvaient apporter des outils de lutte contre la guerre économique. Cela fait mal au cœur, par exemple, de voir laissés à l’abandon les potagers de l’agriculture urbaine encouragée par Chavez.

Aujourd’hui le monde paysan est en lutte contre un régime qui a choisi de développer l’agro-industrie plutôt que l’agriculture paysanne. Et certains mènent cette lutte avec succès alimentant une commune, une municipalité, apportant leurs produits à juste prix sur des marchés locaux. Il y a une guerre contre la paysannerie, cela peut venir de groupes paramilitaires à la solde de gros propriétaires terriens, comme de fonctionnaires du régime, ils agissent parfois ensemble. Il y a des assassinats ciblés, des expulsions violentes, des récoltes ou une école brûlées, du matériel détruit, des paysans emprisonnés, des semences qui n’arrivent pas à temps, des promesses de l’état qui ne sont pas tenues… et pourtant des paysans s’acharnent et luttent pour le droit de produire une souveraine alimentation. C’est gens-là ne veulent pas de Guaido et de ses maîtres étasuniens. Je vous parle de ceux-là parce que la souveraineté alimentaire est une question qui m’intéresse beaucoup, et que donc c’est un aspect que je connais mieux. C’est une catégories parmi une multiplicité populaire qui rejette complètement le « titere » de Trump.

Mike Pompeo a appelé les vénézuéliens à ce soulever contre le régime. La semaine dernière Eliott Abrahms leur avait promis des montagnes de dollars s’ils choisissaient le « bon camp »… mais ce n’est pas cela que cherche la « gauche » vénézuélienne. Elle a goûté à ce sentiment de plénitude qu’éprouve un peuple qui peut décider de son destin, librement, collectivement, activement. Ce sentiment d’avoir partagé des idées qui vont faire partie des pratiques, d’avoir une influence sur son devenir personnel et collectif, participant à une commune création des moyens d’une bonne vie. Cela rend digne et heureux, alors les dollars cela reste des bouts de papier à valeur variable, cela fait partie de la grande arnaque.

Et quelles que soient les critiques que l’on peut faire, avec raison, à Chavez, par ailleurs, il a été un catalyseur de ces mouvements, dans toute la région, pas l’unique, mais un des plus importants, un courant qui a fleuri à un moment de l’histoire, et c’est cela aussi que Trump avec sa guerre au communisme, au socialisme promet de détruire. Et c’est pour cela que son représentant Guaido n’aura jamais un soutien populaire.

Mais Guaido occupe la scène pendant que l’essentiel se décide et se déroule en coulisse. Tout ce qui peut servir à détruire ce grand courant de pouvoir populaire, auto-organisé, autodéterminé, souverain, tout plein d’amour de la Vie qui a traversé et traverse encore l’Amérique Latine. Ce que Trump annonce c’est le passage d’une guerre de basse intensité qui s’est réactivé progressivement dans toute l’Amérique Latine depuis le coup d’état au Honduras en 2009, et qui chaque jour ajoute des noms à la listes des morts assassinés par les Corporations, du sang, des larmes, des dépossessions,… et Trump, et sa bande de conseillers assassins, ce qu’il voudraient c’est transformer cette guerre de basse intensité en guerre totale, pour en finir une fois pour toute avec toute velléité de souveraineté populaire.

Quand je vois le modèle de contrôle social mis en place en Chine, un contrôle absolu du comportement grâce à la technologie 5G, je vois que Big Sister laisse Big Brother loin, loin, dans la préhistoire du contrôle social absolu. Le système chinois, c’est bien la confirmation que ceux qui se battaient et se battent contre la volonté de contrôle des comportements, ne sont pas des zozos paranoïdes.

Alors, oui bien sûr je m’intéresse aux luttes pour le partage du monde, guerre entre trois empires, après tout, ils prétendent diriger nos destins et donc je me sens concernée. Ce qui me désole, c’est de voir que cela devient communément admis, que le monde des Empires, c’est cela l’avenir de l’humanité… ce qui me désole, c’est que les experts discutent de la grande télé-novela des amours et disputes entre Trump et Poutine, et Xi… un vrai feuilleton. Ce qui me désole, c’est que ces experts peuvent disserter pendant des heures, sans que jamais, la volonté des populations n’intervient comme un facteur capable d’influencer leur propre avenir. Dans leurs équations elle est un facteur négligeable. C’est normal, c’est comme cela, c’est déjà joué. Sans nous, en dehors de nous. Je ne sais pas trop comment on peut changer le cours des choses, mais je ne renoncerai jamais à chercher les moyens de le faire. Et je sais que je ne suis pas seule. Loin de là.

 

Pas de nouvelles des grandes réunions de critiques populaires convoquées par Maduro. Je ne lui fais aucune confiance. Les RAAS, cette organisation chargé de détecter l’ennemi historique dans chaque quartier, dans chaque foyer, doivent y participer, et je ne pense pas que Maduro ait l’intention d’abandonner le système de crédit social à la chinoise qu’il met en place. Mais peut-être se verra-t-il débordé par toute cette bonne volonté populaire désireuse de reprendre en main le pouvoir politique en tant que communes et assemblées de communes.

 

Ben voilà, il n’y avait pas grand-chose à dire de Guaido, Leopoldo, et l’Opération Liberté

 

Anne W

 

 

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4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 02:26

 

 

Bien, je me suis infligé la Conférence de Presse de Juan Guaido - j’écoute aussi ce que raconte Maduro - pour respecter le principe qui veut que l’information directe est la meilleure, le « Ce sont eux qui le disent » et aussi pour démontrer un peu plus l’inconsistance du personnage. Mais Guaido jouera le rôle qui lui sera attribué par d’autres.

Guaido et Lopez, les leaders de l'Opération Liberté

Guaido et Lopez, les leaders de l'Opération Liberté

 

 

 

 

Un conversation téléphonique d’une heure et demi entre Trump et Poutine a eu lieu. Le Venezuela en était le sujet principal. Les autres thèmes : la dénucléarisation de la Corée du Nord et le traité sur les armes atomiques, la coopération économique, l’Ukraine, etc. Trump se félicite du caractère positif de cette discussion. Il rappelle qu’avant que commence la Chasse au Sorcières (soupçon de manipulation des élections US par la Russie), il a toujours prôné l’entente avec la Chine, la Russie qui amène du bien, pas du mal. Mais on sait bien que les prises de position « positives » de Trump rencontrent des obstacles aux USA dans son propre gouvernement et au sein du gouvernement réel. Trump affirme également que les vénézuéliens doivent se préparer à des « événements impactants » qui auront lieu la semaine prochaine, s’en en dire d’avantage.

 

En ce qui concerne le Venezuela Poutine affirme avoir rappelé à Trump que les Vénézuéliens sont ceux qui doivent décider du destin de leur pays.

« L’ingérence dans les affaires internes du Venezuela, l’intention d’obtenir un changement de gouvernement à Caracas par la force sabotent les perspectives d’une issue politique à la crise » aurait-il déclaré.

 

Alors que de mauvaises langues prétendent qu’il aurait accepté de se désintéresser du sort de Maduro contre un remboursement des dettes du Venezuela envers la Russie et que les USA pourraient offrir un prêt à Guaido pour qu’il puisse remplir cette condition… Alors fake news ou faux-cul ?

Ce qui semble démenti par les déclaration du chef de la diplomatie Russe qui affirme que la Russie, va créer un groupe au sein des Nations Unies, composé de tous les pays qui s’opposent à une intervention militaire au Venezuela. Il a confiance dans le succès de cette entreprise qui vise à assurer le respect du droit international, tel que définit par la Charte des Nations Unies.


 

 

 

 

Pompeo et Bolton se rendent au Pentagone

Pompeo et Bolton se rendent au Pentagone

Pendant ce temps, l’orgueil de la suprême race blanche, John Bolton et Mike Pompeo se sont rendus au Pentagone où ils ont tenu une réunion avec le secrétaire à la Défense et chef du Pentagone Patrick Shanahan , réunion qui s’est déroulée dans le plus sécurisé des locaux du Pentagone et qui avait pour thème les possibles options militaires au Venezuela.

Shanahan déclare « Nous avons un ensemble d’options militaires adaptées à toutes les circonstances . A mesure que changent les conditions (de terrain) nous les modifions et ajustons.»

 

Alors que le président du Brésil Bolsonaro félicite Guaido pour le succès de ces dernières actions, le vice président du même pays, le général Mourao déclare que rétrospectivement la tentative de soulèvement de Guaido était une très mauvaise idée. Environs 25 militaires vénézuéliens ce sont réfugiés à l’ambassade militaire du Brésil à Caracas. Bolsonaro prétend que la fidélité de l’armée à Maduro se fissure, alors que Mourao affirme que Guaido jouit d’un soutien militaire presque nul…

 

Ce qui est certain, c’est que le regard que Maduro jette sur son chef militaire dont Bolton a affirmé qu’il s’apprêtait à le trahir est un regard pour le moins lourd de douloureux doute. Mais c’est le but avoué d’une opération de déstabilisation étasunienne qui vise à pousser Maduro dans une parano, jusqu’à ne plus pouvoir faire confiance à personne, pas même à celui ou celle qui lui sert son café… et ce genre de démarche à toujours des répercutions. Voir la vidéo de ce « drame entre amis » ici

 

Parmi d’autres remaniements : Le général Elio Estrada Paredes a remplacé le général Carlos Pérez Ampueda à la tête de la Police National. En soi, il n’est pas très sain de voir une Police National dirigée par des militaires. Et d’autres remplacements ont eu lieu, dans un climat de soupçon généralisé, de traque de traîtres éventuels… mais non Maduro n’est pas gros, ce sont les super gilets pare-balle qu’il porte en permanence qui donnent cette impression.

 

 

 

Assaut de l'ambassade de Cuba par les putschistes de 2002

Assaut de l'ambassade de Cuba par les putschistes de 2002

Alors que Leopoldo Lopez s’est réfugié comme invité à la résidence de l’ambassadeur d’Espagne, et que Borell, ministre des affaires étrangères de ce pays à déclaré qu’il était hors de question qu’il y mène des activités politiques, certains rappellent l’assaut de l’ambassade cubaine lors du coup d’état de 2002, pour y chercher les chavistes qui s’y étaient réfugiés, une attaque menée par… Leopoldo Lopez. Le gouvernement a lancé un mandat d’arrêt contre lui, pour être mis en prison cette fois mettant un terme à la mesure clémente qui lui permettait de purger sa peine en arrêt domiciliaire. Qu’a-t-il gagné en quittant son domicile ? Espère-t-il qu’une intensification de la crise lui permettra bientôt de retrouver sa liberté de mouvement dans un pays livré au chaos et à la violence ?

 

Beaucoup de bruits qui courent, de rumeurs plus ou moins plausibles… des scénarios sont proposés… mais nul ne peut prévoir ce qui va réellement se passer, trop de variables, d’inconnues et de mensonges en circulation.

 

D’ici quelques heures les partisans de Maduro se réuniront pour « corriger les erreurs du régime » à travers une grande consultation populaire. Pour Maduro, il est aussi question de « couper la tête aux fonctionnaires corrompus qui n’écoutent pas le peuple »… Cela annonce-t-il de futures grandes purges politiques et sociales ? Je le crains.

Les partisans de Guaido eux se réuniront pour se diriger vers les bases militaires afin de délivrer leur lettre d’appel à soutien. Il est prévu qu’ils traversent les piquets qui tenteraient de s’opposer à cette délivrance d’un « message de paix »…. autant de menaces d’affrontements…

 

Et je n’ai aucun écho venus de Chine, un des décideurs majeurs de l’issue de ce « conflit ».

 

La majorité de la population du Venezuela se retrouve parmi les « ni ni », ni Guaido, ni Maduro. Qui les soutient, qui se fait écho de leurs aspirations, pas grand monde je le crains, pas parmi les facteurs d’influence.

 

Anne W

Maduro stigmatise les fonctionnaires bobo. "Coupons la tête à qui nous devons la couper"

Maduro stigmatise les fonctionnaires bobo. "Coupons la tête à qui nous devons la couper"

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3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 23:49

La conférence de Presse de Guaido qui annonce des marches vers les bases militaires du pays

 

 

 

Locura. Délire. Après une revue de presse qui n’apporte pas grand-chose de nouveau concernant les récents non-événements au Venezuela, je vais voir une vidéo qui propose le discours de Guaido invitant pour demain samedi à des marches qui auraient pour objectif les casernes afin d’y distribuer une lettre aux militaires. La vidéo dure deux heures. La première heure montre uniquement les préparatifs de la conférence, les dizaines de micros de la presse sont installés face aux sièges où prendront place les conférenciers. Et quand enfin, au bout de presque une heure de vidéo sans rien de significatif, Guaido arrive, assumant son nouveau rôle de modèle de mode, et que son collègue veut le présenter… zut alors, pas un micro ne fonctionne pour les orateurs…. Une anecdote caractéristique de cette désorganisation systématique dont fait preuve ce groupe d’opposition de l’extrême droite vénézuélienne.

Alô, alô… pas de son, enfin un micro fonctionnel vient à la rescousse, on est à 1h 08mn de vidéo sans contenu significatif. La présentation commence alors que Guaido reste figé dans son expression la plus avantageuse de nouveau top modèle.

Je vous passe les fadeurs répétitives par lesquelles el Vago entame son discours, alors qu’une mouche inopportune devient le centre de l’attention… ou presque… éternelle litanie à l’encontre du gouvernement, indéfiniment réitérées, mettant en évidence les « victimes du régime », mais oubliant les morts causées directement par les manifestants de l’opposition, lors des violentes guarimbas qui ont secoués le pays à diverses reprises depuis la première élection de Maduro en 2013. Cette fois, ce sont, entre autre, deux personnes qui ont été brûlées vives après la chute d’un cocktails molotov dans la cabine d’un camion pris d’assaut par les manifestants partisans de Guaido ainsi que plusieurs blessés par balles leur sont attribuables ou le lynchage de gardes nationaux.

Non seulement Guaido est complètement insipide mais en plus il a une diction déplorable qui rend l’écoute fastidieuse, mais je m’accroche en quête d’informations concrètes concernant la suite du programme… il évoque les 90 et quelques manifestations qui ont eu lieu dans le pays le premier mai, sans dire que beaucoup d’entre elles regroupent quelques voisins qui réclament de l’eau, de l’électricité, un assainissement de leur quartier, des manifestations comme il se produit chaque jour au Venezuela, depuis des années, qui se produisaient déjà avant l’auto-proclamation présidentielle du jeune leader ;  alors oui c’est certain Guaido a obtenu un soutien partiel d’une partie de la population qui n’avait jamais jusque-là manifesté en faveur de l’opposition, et cela Maduro refuse de le reconnaître, mais son soutien total regroupe plutôt 20 % de la population que les 80 ou 90 qu’il revendique.

Il est vraiment pénible, affirme et réaffirme que le gouvernement a eu le monopole de la violence. Le lynchage de gardes nationaux évoqué plus haut n’a rien d’une action pacifique…. Un exemple parmi d’autre de la furie de l’opposition, qui pourrait se déchaîner à tout moment, de même que les mitrailleuses déployées par les militaires dissidents sur le Pont de l’échangeur d’Altamira, en présence de Guaido et Lopez, ne parlent pas spécialement de pacifisme. Etc… Non seulement est un piètre orateur, mais en plus son discours est émaillé de gros mensonges et de flagrantes contre-vérités…
 

Le programme de Guaido pour aujourd’hui samedi 4 mai 2019

1h22mn enfin du concret, les manifestations de demain (aujourd’hui depuis) consisteraient en la remise d’un document aux militaires, un texte qui leur explique qu’une transition pacifique, démocratique est possible au Venezuela. Et Juanjo s’engage à protéger ceux parmi les militaires et autres travailleurs qui le rejoindront, mais je crains que sa parole ne soit pas fiable. De quels moyens réels, concrets dispose-t-il qui lui permettrait de protéger qui que ce soit ?

Bla, bla bla, fin de l’usurpation, bla bla bla, gouvernement de transition, blablabla dictateur, blablabla, désastre… « le manque d’eau et le manque d’électricité se poursuivent parce que ils (les maduristes) continuent à usurper des fonctions . Alors qu’il n’ont clairement plus de pouvoir, plus de commandement », c’est mal barre, qu’est-ce qu’il fait des quelques 5 à 6 millions de vénézuéliens indéfectiblement fidèles à Maduro et qui supplantent en nombre et en organisation ses propres partisans, et des quelques millions d’autres ni ni (ni Guaido, ni Maduro), ils semblent totalement absents de son équation de conquête du pouvoir. Son discours se fissure, et la discussion d’une heure et demi qui a eu lieu aujourd’hui entre Trump et Poutine semblent bien plus décisive pour l’avenir du Venezuela que les élucubration de « White Dog » qui annonce « ici il y a une alternative très claire, très sérieuse, très responsable et engagée et qui a la capacité de tout résoudre très rapidement et qui a une Parole, une parole pour avancer dans la récupération du Venezuela » bla bla bla, de la propagande, du marketing qui a retiré du discours les peu populaires appels à l’invasion US et à un durcissement des sanctions économiques qui fondaient ses précédentes élucubrations, et des redites et encore et de la mise en avant de son statut de martyr infatué de sa propre importance…il geint et se lamente, et des présomptions sans fondements et encore et encore… et je me lamente et je gémis sur la douleur d’un peuple dont j’ai contribué à augmenter la souffrance en appelant à un durcissement de sanctions économiques qui selon les (sous) estimations reconnues par une partie de la communauté internationale ont déjà fait 40 000 morts.

1h 35, c’est le début des questions qui sont inaudibles, de même que certaines réponses, parce que quand Guaido est pris de cours, il avale ses mots et devient confus. Dans les perles, il a évidement la reconnaissance implicite de la majorité des pays du monde, en plus de celle de la totalité du peuple du Venezuela. Bla bla bla… bla bla bla… parfois on a vraiment l’impression qu’il hallucine un Venezuela inventé, son regard s’embrase, il se gonfle d’orgueil… « Nous visons l’intangible » affirme-t-il… tout est dit… et rien en fait.

Mais je me suis fait un devoir d’écouter jusqu’au bout, et je vous présente cette vidéo, encore une qui donne toute la mesure de l’inconsistance de Guaido et de son programme.

Les décisions qui comptent se prennent en dehors de lui et du Venezuela. Des info circulent concernant la discussion entre Trump et Poutine, à vérifier, sachant que ne filtrera qu’une infime partie de cette discussion, et que circuleront aussi beaucoup de mensonges et autres spéculations.

Un des risques majeurs dans un proche avenir est de voir intervenir des tireurs d’élite ou autres agents sous couvertures qui dans la tradition à présent bien connues des révolution de couleur, tireraient indifféremment sur des membres des deux camps provoquant de part et d’autres une explosion de colère pouvant conduire à une guerre civile…

Nous en saurons plus au cours de cette journée qui sera sous tension…

 

Anne W

 

Membres des milices populaires formées par le gouvernement de Maduro. Ils seraient plus d'un million déterminés à défendre le pays contre Guaido et ses maîtres US. Mais dans le rêve de Juanjo, ils n'existent pas..

Membres des milices populaires formées par le gouvernement de Maduro. Ils seraient plus d'un million déterminés à défendre le pays contre Guaido et ses maîtres US. Mais dans le rêve de Juanjo, ils n'existent pas..

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3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 12:27

Les spéculations – encore une fois – vont bon train. Que cherche donc Juan Guaido, alias « White Dog », alias « el vago », qui a chacune de ses actions dévoile toujours d'avantage son inconsistance en tant que personne autant que comme leader de l'opposition vénézuélienne.

Après un « simulacre » le 6 avril, une sorte de répétition générale qui devait mettre en place des cellules combattantes de l'Opération Liberté, le point de départ de cette opération qui devrait chasser Maduro du Palais Présidentiel de Miraflore, et permettre à l'autoproclamé président d'y installer ses pénates était officiellement programmée pour le 1er mai.

Mais surprise, le 30 avril, voici que dès l'aube « el vago » annonce qu'il a pris la tête d'un soulèvement civico-militaire qui s'est emparé de la base de la Carlota. Englobée par le grand Caracas, cette aéroport militaire est un objectif incontournable de toute tentative de coup d'état.

L'autre annonce, c'est que Leopoldo Lopez a été « libéré ». Leopoldo, militant de l'extrême-droite uribiste du Venezuela, est un putschiste professionnel, spécialiste de la déstabilisation violente, que l'on trouvait déjà en tête de l'attaque de l'ambassade Cubaine lors du coup d'état avorté de 2002. Leopoldo, c'est le leader incontesté des jeunes sifrinos « jeunes appartenant à l'oligarchie parasite » formés par Washington à la déstabilisation du gouvernement vénézuélien depuis l'arrivée de Hugo Chavez au pouvoir en 1999. Juan Guaido, qui participait déjà aux protestation de 2007 est un autre de ces investissements des États-Unis qui ont consacré des centaines de millions de dollars à des opérations de déstabilisations, qui comprennent des stages de formations aux coups d'état doux organisés en Serbie par des membres d'OTPOR-CANVA, et prodiguées aussi par les mêmes, travaux pratiques inclus, à l'Université de Harvard, dont Leopoldo est un ancien élève.

La « libération » de Leopoldo est présenté comme un acte héroïque. En fait rien de tout cela, Leopoldo était, par mesure de clémence, en arrêt domiciliaire et sa libération a surtout consisté à se débarrasser de son bracelet électronique et a rejoindre Juanjo, devant la base de la Carlotta pour diriger le « soulèvement militaire », et celui populaire qui devaient suivre. Rien de tout cela. Jamais la base n'a été occupée, pas même menacée, il n'y a pas eu de soulèvement militaire. Et pire, des jeunes miliciens ont été attirés sur les lieux par leurs hiérarchie sous de faux prétextes (recevoir une décoration ou mettre un terme à la mutinerie armée d’une prison), lorsqu'ils apprennent qu'ils sont là pour participer à un coup d'état militaire,ils  ne voient rien de plus urgent que de rejoindre les rangs de l'armée fidèle sinon à Maduro, du moins au peuple du Venezuela, opposé dans son immense majorité à toute intervention étrangère ou prise de pouvoir violente.

Ce qui va suivre a déconcerté tous les analystes et observateurs. Ou plutôt, c'est ce qui n'a pas eu lieu qui fait question. Tout aussi surpris semble Bolton, le conseiller de sécurité de Donald Trump... son programme à lui impliquait un renversement de Maduro, le jeudi 2 mai, une destitution en règle à la tête de laquelle, toujours selon lui, devait se retrouver le Général Padrino, ministre de la Défense et un des trois piliers du régime, exécutant un ordre de destitution de Maduro émanant du Président de la Cour Suprême de Justice, ralliés ainsi que d'autres cadres maduristes à la cause US. Chacun de ceux cités par Bolton, démentira et réaffirmera dès mardi sa loyauté à Maduro. Padrino, on le verra en tête des « bataillons » qui affrontent les barricades de l'opposition pour aller livrer de l'eau potable dans les quartiers qui en sont privés. Et depuis, tous ces soi-disant conspirateurs auraient, encore selon Bolton, coupé leurs téléphones se rendant injoignables pour tout appel à la trahison. Trois hypothèses, 1.Bolton ment pour semer la zizanie, 2.les conspirateurs ont changé d'avis face à l'improvisation de ce pseudo-coup ou 3.en fait ils jouaient double jeu, feignant la traîtrise pour être tenu au courant des intentions de l'ennemi.

Quel était le but réel de cette nième tentative ratée de soulèvement de l'armée et du peuple contre le madurisme au pouvoir ? J'ai suivi en direct les non-évènements qui ont marqué ce non-soulèvement... sur fond d'inquiétude... Mardi déjà il est clair que l'armée reste loyale au gouvernement élu et que les manifestations convoquées par Guaido ce jour-là, ne font pas le poids face à la mobilisation populaire qui s'est réunie autour du Palais de Miraflore pour défendre le régime. Ce qui règne du côté de la partie de l'opposition qui soutient Guaido : la désorganisation, l'improvisation, l'amateurisme et l'auto-sabotage. Ils brûlent des autobus publics, lynchent un garde national isolé ou dévastent un centre communautaire, ils établissent des barricades au milieu de nulle part qu’ils défendent à coup de cocktails molotov, pendant que que les militaires dissidents installent leurs mitrailleuses sur un pont de l’autoroute… pour tirer sur qui ? Les USA qui dirigent les opérations ne sont pourtant pas des amateurs, des coups d'état rien qu'en Amérique Latine, ils en ont organisé avec succès des dizaines, et il est difficile d'admettre qu'ils soient à ce point leurrés quant au réel rapport de force au sein de l'armée comme dans la population. Mercredi les convocations de Guaido auront plus de succès, mais pour la plupart des mobilisés, il n’est pas question de soulèvement armé, mais bien de justes protestations de travailleurs et de voisins victimes des conséquence d’une crise dont sont co-responsables les USA et le régime de Maduro.

Maduro a tout de même recueilli plus de 6 millions de voix en mai dernier, 30% des votants inscrits, ce n'est pas rien. Et si on se rappelle qu'il a perdu une partie du vote chaviste, plus de 2 millions de voix en 2013, qu'il n'a pas récupéré depuis, mais qui n'ont pas non plus renforcé l'opposition, on constate que la « gauche » pour employer cette vieille catégorie, c'est toujours la moitié de la population du pays. Et si des élections absolument transparentes étaient organisées demain, Maduro, faute de concurrence plausible, aurait de grandes chances de les remporter. Les mobilisations du premier mai à son appel étaient massives et déterminées. Or cela reste une fraction (évaluation plausible 1/3) de ceux qui ne soutiennent pas Guaido.

Guaido a très vite cesser d'incarner un candidat d’union nationale et même d'opposition plausible : de nombreux leaders de l'opposition (par exemple entrevista de Claudio Fermin, dirigeant du parti de Centre Droite Solutions pour le Venezuela : Même s'il y avait des élections, je ne voterais pas pour Guaido), se sont officiellement démarqués de ce paltoquet qui appelle à l'intervention militaire US, à l'augmentation de sanctions économiques dont le peuple est la première, voir la seule victime (40 000 morts est l'évaluation admise par la « communauté internationale » des morts provoqués par ces sanctions, je pense que c'est une sous-évaluation, et que la souffrance qu'elles entraînent est incommensurable), alors que son discours ultra-répétitif et limité ne propose aucune solution concrète... Je ne vais pas faire la liste de tous les manquements, erreurs et inconsistances de Guaido, il est hors jeu... et si après ses premiers échecs, il semblait que son assassinat sous fausse bannière était le dernier et meilleur service qu'il pouvait rendre à l'Empire US, il est à présent tellement dévalué, que tous savent bien que Maduro n'a aucun intérêt à le faire disparaître, au contraire, puisque Guaido incarne un nouvel auto-sabotage d'une droite incapable de promouvoir un candidat susceptible de représenter une menace lors de nouvelles élections.

 

Beaucoup de mensonges, contresens et confusion sur fond de … rien ou presque. Mais s'il y a bien une chose dont je suis certaine à 99,99%, c'est que les USA ne veulent pas d'une issue pacifique au Venezuela, ce qu'ils cherchent est une guerre civile. Pour assurer leur domination, l'élimination physique d'une majorité de chavistes et autres résistants est indispensable, de même que la destruction des infrastructures de bien commun. Les USA aiment les tables rases et les états de guerre civile sans fin qui détruisent systématiquement tout potentiel de résistance. Et Mardi, mercredi, alors qu'il était clair que le soulèvement était un échec, ce que la plupart redoutaient, c'était une confrontation et un affrontement entre les manifestants de l'officialisme et ceux de l'opposition, la mise à feu d'une guerre civile annoncée, programmée, alors que en plus de militaires, les deux camps comptent toujours plus de bandes civiles armées. Alors que la solution d’un gouvernement de coalition reste possible, une guerre civile marquerait un irréversible sans-retour, mettant fin dans la haine, le sang, la violence à toute conciliation possible indispensable pour entreprendre la reconstruction de l’économie dévastée du pays. Or il semble toujours plus clair que c’est dans cette direction que les agents US Lopez et Guaido conduisent leur action.

 

Une petite anecdote éclairante concernant la répression exagérée par le régime :lors de mes recherches pour suivre en direct les manifestations au Venezuela, je me suis retrouvée comme beaucoup d'autres, par erreur, sur une retransmission de la manifestation du 1er mai des gilets Jaunes à Paris. Je n'étais pas la seule et parmi les commentateurs, certains pensaient suivre la répression de manifestation à Caracas Venezuela. « Salaud de Maduro ! Tortionnaires ! Bandes de brutes ! Assasins ! » et autres commentaires abondaient stigmatisant ce qu'ils croyaient être la violence du Madurisme et qui était en réalité celle du régime de Macron... simple question de point de vue. Alors oui, il y a une répression exagérée des manifestations au Venezuela, comme en France et dans de nombreux autres pays du monde. Oui la presse est de plus en plus souvent victime de cette répression, limitation volontaire de la liberté d'informer, rappelez-vous de l'Hôtel Palestine de Bagdad, occupé par les journalistes et qui fut la première cible de l'invasion US. Journalistes emprisonnés, assassinés, et guerre des médias mensonges. Et répression accrue de toute protestation populaire, c’est une tendance mondiale. Mais qui fait l’objet de traitement médiatique différent en fonction de ceux qui manifestent et ceux qui les répriment. Les Black Blocks sont de dangereux anti-sociaux et l’état doit faire preuve de dureté à leur égard, mais les sifrinos du Venezuela, bien plus violents y compris envers la population de « basse classe », sont les pauvres victimes d’une répression démesurée….

Au milieu de ce drame, Pepe Mujica, ex président d’Uruguay m’a fait rire. Circule une vidéo qui montre comment un tank du régime écrase un pauvre manifestant. Quand on demande à Pepe ce qu’il en pense « Ils n’ont qu’à pas se mettre devant les tanks ! » C’est simple, il suffisait d’y penser ! En effet sous un autre angle de prise de vue, on voit les manifestants se mettant volontairement devant ce tank, qui manœuvre pour sortir de la zone de conflit… question de point de vue….

 

Quelle est la réalité occultée par la trame de la désinformation. Réalité de terrain d’une part, que nous pouvons discerner, réalité des véritables foyers de décisions d’autre part, négociations secrètes, qui ne seront jamais divulguées. La Russie a négocié avec les USA une issue pour la Libye ; Chine, Russie et USA ont négocié une solution pour l’Afghanistan... cela, c'est officiel. Mais dans le cadre du partage du monde entre ces trois empires, il serait surprenant que le Venezuela soit mis hors Marché. Mais de cela nous ne saurons rien, sinon à travers les prochains mouvements que nous observerons sur le terrain. Et si toute cette pantomime belliqueuse des Empires n’était qu’un jeu pour mieux faire accepter leur conjointe domination dans le monde 5G du contrôle total ? Ce n’est pas que cela, mais c’est aussi cela. Et le partage d’influence et des ressources du Venezuela est capitale pour la Chine qui détient un hypothèque sur l'ensemble des ressources du Venezuela. Sans le pétrole vénézuélien, la Chine ne pourra continuer son développement/croissance accéléré. Actuellement le Venezuela fournit 300 000 barils quotidien à la Chine, qui investit dans l’infrastructure extractiviste avec le but de s’attribuer un production d’1 million de barils quotidiens, en paiement d'intérêts et remboursement de l’immense dette du Venezuela envers le géant asiatique.

 

Mardi, les USA annoncent : Maduro s’apprêtait à prendre la fuite en avion, quand les russes l'ont forcé à en redescendre et à rester à la tête du pays. Vrai ou faux ? Sans réelle importance…

 

Le directeur de l'armée privée Blackwater (elle a changé de nom, pas de nature) fait savoir : Les « pauvres » réfugiés vénézuéliens aux USA se sont cotisés, ce qui leur a permis d'engager 5000 mercenaires de cette sinistre milice qui seront mis à disposition de Guaido. Un élément parmi d’autre qui alimente l’option d’opérations de guérillas paramilitaires. Pour rappel, avant d’être évincé par Capriles comme candidat présidentiel d’opposition en 2013, Lopez avait obtenu du Colombien Uribe, qu’il mette ses paramilitaires à sa disposition dans le cadre de sa campagne électorale, une belle promesse de violence. Pour Lopez, la para-militarisation de la répression au Venezuela est une option gagnante… en Colombie, ce sont 60 ans de guerre civile permanente d’intensité variable, avec ses morts, ses disparus, ses blessés et ses millions de déplacés internes qui crèvent dans la violence et la misère… il a repris la direction de l’Opération Liberté, un Liberté de plus (Irak, Iran, Libye, Syrie autres exemples d'opération Freedom)  qui annonce du sang, des larmes et de la violence...

 

Si on évalue à posterirori le non-soulèvement de l'Opération Liberté, on constate deux résultats concrets : la fuite de Leopoldo Lopez de son domicile-prison, et son refuge après quelques heures de liberté à l'Ambassade du Chili puis son transfert en tant qu'invité à la résidence de l'ambassadeur d'Espagne. Les parents de Leopoldo ont actuellement la nationalité espagnole, pays où ils figurent sur les listes des membres du PP. Le Chili a préféré refiler la patate chaude à l'Espagne, après tout Lopez est fils d'espagnols, même si de fraîche date. Le gouvernement a lancé un mandat d'arrêt contre lui ... à suivre.

 

L'autre résultat : Guaido le Magnifique smileycryingangry qui pendant quelques brefs instants qui ont suivi son auto-proclamation dans un quartier bourgeois de Caracas, a incarné l'espoir de l'opposition, n'a cessé depuis de perdre de la crédibilité et du soutien dans et hors du pays. Sa scandaleuse déclaration par laquelle il affirme que les morts dans son camp ne sont absolument pas un coût mais un investissement pour son avenir, a fait réfléchir quelques-uns de ceux qui se préparait à le suivre. De même que le triste sort des militaires qui l'avaient rejoint le 23 février à Cucuta, à la frontière colombienne, alors qu'il essayait de faire entrer l'aide de l'USAID au Venezuela. Aujourd'hui ces quelques militaires sont abandonnés, isolés, dans une situation de misère aggravée en Colombie qui menace de les expulser... manque de respect de ses propres partisans, mais aussi une grave erreur stratégique de ceux qui prétendent rallier l'armée à leur cause....

Seuls deux présidents (pas les populations, ni l'armée, ni l'ensemble de la classe politique) de l'Amérique Latine, Duque en Colombie et Bolsonaro au Brésil, contre la volonté de leurs armées respectives et d'une partie de leurs propres partisans souhaitent une solution militaire pour le Venezuela. Les autres pays, si une majorité de gouvernements souhaitent le départ de Maduro, c'est avant tout pour mettre un terme à l'exode migratoire dont ils sont récepteurs et augmenter la stabilité de la région. L'aventurisme militariste de Guaido ne leur convient pas... une guerre civile au Venezuela provoquerait une augmentation de l'exode, menacerait d'étendre les conflits... des altercations entre officialistes et opposants ont déjà eu lieu en Argentine, au Chili, au Pérou... une guerre civile intensifierait ces troubles dans toute la région. Duque au pouvoir en Colombie cela c’est traduit par un renversement des processus de pacification  mené par Santos son prédécesseur avec la guérilla. Une entrée en guerre avec le Venezuela, verrait très certainement un débordement de la guerre civile en Colombie, à travers les plus de 2000 kilomètres de frontière poreuse entre les deux pays. Et cela ni les militaires, ni la population, ni même la plupart des politiciens n’en veut… mais si le commandement Sud US décide l’intervention, la Colombie membre de l’OTAN devra obéir, elle pourrait aussi avoir recours au bacrims, les bandes criminelles issues des groupes paramilitaires crées par l’ex-président Uribe. Alors que les Farcs et l’ELN se battraient dans le camp de Maduro… et le conflit immanquablement s’étendrait. Au Brésil Bolsonaro est isolé dans son désir d’une intervention militaire « pour éviter un bain de sang au Venezuela », les militaires brésiliens sont réfractaires à toute subordination au commandement US. Oui mais, ...

 

Je n'aime pas ce qui se profile à l'horizon. J'écoute les derniers discours de Maduro. Et oui, il n'y a aucun doute, il sort renforcé de la confrontation, il est presque crédible pour une fois, mais il annonce une phase de lutte armée, il appelle avec virulence à prendre les armes, et annonce que l’heure de la lutte armée est arrivée et cela ne me dit rien qui vaille.…

Il lance aussi un appel à de grandes réunions de débats populaires cette fin de semaine, pour que le peuple puisse critiquer le parti afin d’apporter les corrections nécessaires à son programme pour le pays, nouveau coup de timon. Cela ne vous rappelle rien… Maduro avant de se rallier inconditionnellement à Xi Jinping et à son modèle - dans tous ces concepts, a été un militant maoïste. Au Venezuela se met en place - à travers le Carnet de la Patrie et autres dispositifs comme les RAAS ou la distribution de l’essence sur base des empreintes digitales (système chinois utilisé pour contrôler entre autres les déplacements de populations ouïghours), etc., - un système d’accès aux biens et services qui se fonde sur une valorisation du comportement politiquement correct. Les RAAS qui ont pour objectif l’identification et l’élimination de l’ennemi idéologique seront présents samedi et dimanche sur le terrain, Souvenez-vous des Cent Fleurs, Mao avait appelé le peuple a critiquer librement le PCC, avant de pratiquer la répression massive de ceux qui avaient osé le faire en toute confiance et bonne foi. Quand au système de contrôle et évaluation sociale qui se met en place en Chine contemporaine, Big Brother est ridiculement dérisoire à côté de Big Sister et de système du système discriminatoire absolu de contrôle du comportement 5G qui devrait atteindre sa pleine fonctionnalité à la fin de cette année, le système de crédit social vénézuélien offre toujours plus de ressemblances avec celui que met en place la Chine contre sa propre population (par exemple, en espagnol Ici ou ). Alors l’appel de Maduro, piège ou réelle volonté de changement ?

 

A voir la suite des événements…

Anne W

 

 

 

 

Ambiance de Premier mai à Caracas, à la quatrième minute, on voit le Général Padrino, ministre de la Défense qui vient livrer l'eau potable, malgré les barricades...

PS : Il faut savoir que si quelques concentrations appelées par Guaido ont eu « un certain » succès, ce qui prédomine, c’est la multiplicité de groupes de voisins qui manifestent localement leur souffrance, leur colère : manque d’eau, d’électricité, de nourriture, de médicaments…. Et certains d’entre eux attendent voient encore en Maduro leur sauveur, alors que d’autres exigent son départ, sans soutenir spécifiquement Guaido. De même parmi les protestations les plus nombreuses de l’opposition si toutes sont dirigées contre Maduro, les participants ne soutiennent pas pour autant Guaido qui joue sur cette confusion pour grossir le nombre de ses partisans.

Quand au Ministre soi-disant Traître qui devait déposer Maduro, hier, on le voit ici à partir de 4Mn qui participe non pas à une opération de répression, mais à une distribution d’eau potable dont les circuits de distribution ont été perturbés par les pannes électriques successives.

En deux minutes et sur 50 mètres on passe d’une ambiance anti-gouvernement pré-prise de la Bastille, à celle où des habitants remercient Maduro leur président et le Général Ministre Padrino, de leur apporter leur eau vitale et de veiller sur eux… Et oui, la situation est explosive, aussi entre voisins… et une petite étincelle pourrait mettre le feu aux poudres et Guaido est soit un salaud total, soit un imbécile opportun, mais je crois qu’il a fait son temps. Lopez lui est un vrai salaud de la pire extrême-droite uribiste. Va-t-il pouvoir prendre la direction de la lutte alors qu’il ne peut mettre un pied hors de son refuge sans se faire arrêter ? Le gouvernement du Venezuela va-t-il utiliser le précédent du viol du droit d’asile de Julien Assange pour aller le cueillir dans la maison de l’ambassadeur d’Espagne ? ??? ??? ???

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3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 09:49

Juan Guaido fait la Une d'une revue de mode mexicaine

Merci Juanjo. Rien n’est plus difficile que de décrire l’inconsistance de non-événements comme le constatent nombre de ceux qui ont suivi l’absence de soulèvement au Venezuela au cours des derniers jours. J’y reviendrai.

Quand il est question de Guaido il est question d’inconsistance, de flou, d’improvisation, d’absence de pensée concrète ou d’organisation. Ses vagues discours sonnent creux. Alors merci, oui pour cette vidéo qui en révèle plus sur le personnage Guaido que les discours sur le vide qu’il incarne.

 

 

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7 avril 2019 7 07 /04 /avril /2019 19:29

Hier Juan Guaido, représentant des intérêts de Washington au Venezuela - dont le chef direct Eliott Abrams n'arrive toujours pas à expliquer si finalement où non il est « président par intérim » du Vezuela » - mettait en scène la répétition générale de ce nouvel épisode de l' « Opération Liberté ». En plus de 300 lieux du pays étaient prévues des manifestations locales, massives, placées sous la direction de «Comités de Liberté et Aide   », chargés d'organiser sous leur commandement des cellules locales et de tisser entre elles des réseaux de communication et assistance logistique.

Ce qui est au programme : faire monter la tension, rallier les militaires à la cause de Guaido et marcher sur le Palais Présidentiel, parce que le pauvre ? - on ne sait pas trop quel en fait sont réel statut - à besoin d'un bureau d'où diriger ses sales petites affaires de livraison du pays aux USA... le bureau présidentiel.

Selon Abrams, tant que Maduro n'aura pas dégagé, la période de 30 jours à l'issue de laquelle la Constitution impose au président par intérim d'organiser des élections, ne prendra pas cours. Bref on nage en pleine embrouille.

Si les USA, face à la désapprobation généralisée de la communauté internationale, de la grande majorité des pays d'Amérique Latine et du peuple du Venezuela ne peuvent se permettre en ce moment une intervention militaire dans le pays, rien ne les empêchent de fournir conseil, formation, armes, logistique et autant d'agents sous couverture qu'il faudra. Cela fait longtemps qu'ils sont actifs dans l'organisation de la déstabilisation du Venezuela. Et cette fois parmi leur affirmations récurrentes et indéfiniment réitérée domine le « Cette fois nous irons jusqu’au bout ».

Plusieurs dirigeants de différents partis d'opposition ont exprimé au cours des derniers jours leur rejet des stratégies de Guaido. Ils s’indignent de le voir appeler ouvertement une intervention militaire étasunienne dans le pays. Ils considèrent que c'est totalement irresponsable et ne pourrait qu'aggraver la situation. Ils s'indignent aussi de voir cette marionnette de Washington se réjouir à chaque durcissement de tension des sanctions prises par les USA qui sont cause directe de mort, de souffrances, d'une dégradation générale irréversible d’infrastructures vitales (comme le reconnaît l'ONU) qui affectent la population du Venezuela dans son ensemble. Et ils font la relation avec cette scandaleuse déclaration de Guaido, pour qui les morts ne sont pas des coûts, mais des investissements pour son avenir. Il n'a pas même pris le temps d'adresser des condoléances aux familles des morts de son premier Jour J, ni de demander à ses supporters un moment de recueillement pour ceux qui avaient payés de leur vie cette première offensive. Mais bon, la majorité faisaient partie de la population indigène Pémon, qui avaient été envoyés se battre en première ligne, car un indigène comme tout le monde sait, cela ne vaut pas grand-chose, moins en tout cas qu’un blanc riche et instruit, c’est de la bonne logique économique, pour le néo libéralisme. La mort de quelques indigène un faible coût (une pierre deux coups plutôt) pour les grands dessins de Juanjo, cela ne vaut même pas la peine qu'on en parle, ni de les remercier de leur sacrifice. Quelques membres de ces populations gênantes éliminés, pour les projets de ces maîtres, finalement c'est tout bénéfice.

En ce qui concerne le ralliement des militaires à Guaido, une chose est leur loyauté à Maduro, autre chose est d'être traîtres à leur matrie. C'est un terme apparu en Amérique Latine qui me plaît beaucoup et qui permet de faire une démarcation entre les « Traître à la Patrie » que Maduro fabrique en masse : tous ceux au Venezuela qui ne sont pas inconditionnellement d'accord avec lui, en font potentiellement partie et d’autres qui aime leur terre et ses habitants, pas Maduro.

Mettez-vous à leur place... soit Maduro et son royaume ubuesque, soit Guaido, ce qui revient pour eux à se placer sous la direction deu Commandement Sud de l'Armée des USA... je n'appelle pas cela un choix ! Eux non plus je pense.

En plus les quelques militaires qui ont désertés pour rejoindre le jeune leader de l'avenir du Venezuela, ce « petit con » les a laissé en plan, à Cucuta. Petit con, parce que cela me semble une grossière erreur pour qui veut s’attirer les faveur de l’armée et occuper fut-ce temporairement le poste de Commandant en Chef de ces Forces. Je n'ai pas suivi les nouveaux développements. Mais au moment où cet autre scandale était médiatisé dans le monde, Guaido était parti faire une tournée des mandataires amis de la régions alors que ses partisans avait quitter la ville en laissant le chaos derrière eux. Les quelques 300 militaires abandonnés étaient priés de quitter le camp où ils avaient été accueillis provisoirement. Pour refaire leur vie dans un pays où la plupart n'ont pas de connaissances, ils ont été dotés d'un matelas, de draps et de l'équivalent de 100 euros. Sans moyens de vivre, ni de subvenir aux besoins de leurs famille. Nous espérons que la CIA aura profité de l’opportunité pour leur offrir un boulot bien rémunéré comme putschistes… Non, bien sûr que non… mais on se demande où Eliott avait la tête, pourquoi laisser passer une telle opportunité de former des groupes d’intervention ? Cela montre un certain degré d’improvisation malheureuse dans toute cette histoire.

Et donc, ben oui, quand même, je ne sais pas si les USA n'avaient pas mieux sous la main, s'ils estimaient qu'il était temps de rentabiliser l'investissement Guaido, des années de formation, ce qui est certain, c'est que ce dernier manque de pratique et que dans son grand enthousiasme, il met un peu trop de cartes sur la table, celle sur laquelle sont aussi posées « toutes les options »... montrant clairement ce que veux dire cette formule « toutes les options son sur la table », qui signifie en fait : l'option militaire est le but, mais elle viendra en son temps.

La phase actuelle est la préparation de ces conditions de possibilité, par une déstabilisation généralisée du pays. Et cette déstabilisation du pays, si nous regardons les interventions des USA dans le monde nous voyons qu'elle est à la fois Moyen et fin de ces interventions. Réduire toute capacité de résistance des populations envahies fait partie du programme. Jamais les USA ne pourraient se sentir à l'aise au Venezuela sans avant avoir au préalable mis à genou le peuple patriote, en particulier chaviste qui doit disparaître en temps que courant de pensée et formes d'organisation. Ce peuple est autant que Maduro, une cible en soi de cette guerre. Et comme les USA ne s’embarrassent pas d'états d'âme, peu leur importent si dans la foulée doivent disparaître des dizaines (centaines?) de milliers de personnes qui leurs sont favorables dans ce pays. On le sait bien que c'est comme ça que ça marche. Et c'est bien ce qui suscite le rejet de Guaido. Le suivent les anciens privilégiés d'avant Chavez qui rêvent de retrouver la direction du pays autant que leur position incontestée de classes hautes, prolongeant par d'autres moyens la mise en esclavage du petit peuple. Il y a toujours les mêmes hystériques à bijoux, qui se plaignent de mourir de faim, sans qu'il n'en paraissent rien, en tout cas, elles n’en sont pas encore à vendre leurs bagues, bracelets, colliers, boucles d’oreilles pour s’acheter un morceau de fromage. Il y a les mêmes gamins élitistes, rejetons de ces mêmes classes hautes, pour qui les USA après une intervention ciblée qui ne ferait tomber que la tête du régime, une guerre éclaire et ultra-sélective (Ils le disent, le répète, s’en persuadent, je l'ai lu, entendu des centaines de fois), viendront installer sur les côtes du Venezuela une version locale ce Miami Beach.

Malgré tout cette fois (par rapport à des tentatives précédentes) Guaido a rallié d'autres parties de la population, c'est clair. Combien ? C'est difficile de le dire. Par exemple les manifestations d'hier étaient des protestations contre le gouvernement, pour les coupures d'électricité (apagon) qui ont affecté le pays, entraînant un manque d'approvisionnement en eau généralisé... le pire.

Deux théories se confrontent... coupures dues à des attaques terroristes de la droite fasciste sous les ordres du Ku Klux Klan de Washington, dit le gouvernement de Maduro. Pour l'opposition la culpabilité est à attribuer aux chavistes qui depuis leurs débuts n'ont jamais pris soin d'entretenir ce qui était le meilleur système électrique de la région, et les fonds qui devaient être consacrés à un minimum d'entretien ont disparus dans le gouffre sans fond de la corruption sans limites qui sévit dans le pays.

Mais manifester contre l'incompétence, la corruption et la superbe indifférence des dirigeants du Parti au Pouvoir, ne veut pas dire pour autant que l'on soutien Guaido, loin de là Je pense justement qu'un des buts de la répétition générale d'hier étaient de repérer et organiser le groupes noyautables au sein de ces protestations.

Parmi tous les arguments donné par les uns et par les autres : une chose est certaine, c'est que les coupures de courant sont récurrentes au Venezuela, dans tout le pays, depuis des années, avant le Grand Apagon du mois passé. Certaines régions n'ont plus d'électricité que de manière rationnée. Par exemple, l’articuliste d'Aporrea Oscar Heck qui vivait dans une région frontalière avec la Colombie où l’électricité se faisait de plus en plus rare, a du déménager pour installer son atelier dans une région où il pourrait disposer de l'approvisionnement en électricité indispensable à son travail. Quand à ce qui concerne l'eau, potable et courante, il ne se passe pas de jour au Venezuela sans que des quartiers, des villages, des régions ne manifestent pour être privés d'eau par fois depuis des mois.

D'autre part, face à l'ensemble des arguments qui plaident en faveur du terrorisme, ma conclusion personnelle, c'est que Washington par l'intermédiaire de ces agents locaux a donné un coup de pouce pour généraliser la situation en agissant sur des points clés d’un réseau que sa dégradation rend particulièrement vulnérable. Ce qui a achevé de me convaincre, ce sont les affirmations réitérées de Guaido : il suffirait qu'il arrive au Pouvoir, pour que les coupures immédiatement s'arrêtent...à bon entendeur… il en joue comme d’une menace, comme d’un chantage...

Or les rapports les plus optimistes prévoient qu'il faudra des années pour réparer le système. Les plus pessimistes qui viennent justement de l'opposition vont jusqu'à parler d'une période de 10 ans...

D'autres sources parlent d'un autre but, qui était de paralyser les installations militaires fournies par les russes, une partie des militaires russes entrés dans le pays dernièrement sont les experts chargés de remettre le réseau de commandes en communication de ce système en état.

Depuis 2011 le Venezuela a investi énormément d’argent qu’il n’avait pas dans l’achat d’armement Russe. La dette impayée avait été renégociée à l’automne dernier. Le Venezuela devait payer 100 millions de dollars, qui sont seulement des intérêts de la dette, pour la fin mars. Ils ne l’ont pas fait, un nouveau délai court jusqu’à la fin de ce mois… que se passera-t-il si le pays ne peut toujours pas faire face à cette échéance à un moment où cet armement en bon état de fonctionnement est vital pour sa survie ? Quelle ressource non renouvelable du pays Maduro est-il prêt à livrer aux Russes cette fois ? Dans quel mesure la protection des intérêts de la Russie au Venezuela dans la situation de crise lui importe plus, dans l’immédiat, que ce payement d’intérêts ?

Car la Russie, comme la Chine sont des parties de ce conflit qui est un des champ de confrontation du partage du monde entre grandes puissances. Or nous vivons une intensification des tensions dans cet affrontement, sur divers front, alors que les armes en présence si elles étaient utilisées pourraient tout aussi bien détruire la planète. Cela je pense que chacune de ces « Grandes Puissances » en est consciente. Ce n'est pas la répétition des mêmes jeux que nous avons pu voir au préalable. Les interventions en Irak et Libye, la Russie regrette amèrement de ne pas être intervenue, elle y a perdu de précieux marchés (Poutine, discours de politique étrangère 2012). Une erreur qu'elle ne répétera pas en Syrie, alors qu'un autre conflit ouvert en Ukraine fait de ce pays un champ de bataille Russie – Occident. Et depuis la Chine et son armée sont devenues partie prenante de ce jeu des 3 Empires qui implique d'exhibition « dissuasive » des forces nucléaires de chacun.

Je suis sceptique, soupçonneuse quand il s'agit des « hautes sphères » de la géopolitique internationale, je pense que les vrais débats, discussions, partages se font lors de négociations secrètes et que ce que nous en savons est la mise en scène décidée plus ou moins de commun accord par les participants. Et une question me vient naturellement à l'esprit : quel scénario pour l'Europe, rien moins qu'une grande puissance, dans ce jeu qui mélange poker-monopoly, échecs et go. Mais cela c'est une autre histoire.

Je suis également sceptique quand au mode d'évaluation des puissances des différentes armées. Admettons que la Guerre Mondiale éclate, mais que nul ne soit assez fou quand même pour en faire une guerre nucléaire... quelle forme prendrait-elle alors. Dans quelle mesure par exemple, les innombrables soldats chinois, bien entraînés, sans état d'âme, disposant des routes de la Soie pour ses projections de forces pourraient faire la différence ? Dans quelle mesure Xi est-il prêt à user des enfants de la Chine comme chair à canon ? Je ne suis pas spécialiste en matière militaire, ... mais bon, les USA la guerre, ils n'ont jamais cessé de la mener depuis des décennies, en tous lieux de la planète sous différentes formes. Sans rencontrer d'opposition majeure depuis la chute de l'URSS. Mais à présent ils sont en conflit ouvert direct avec la Russie en Ukraine et en Syrie, et le Venezuela me semble vivre les préludes de ce qui en ferait un nouveau champ de bataille, sauf que cette fois, la Chine est partie prenante du conflit. Non seulement le Venezuela lui doit plus de 50 milliards de dollars, mais aussi surtout, la garantie de ce prêt ce sont les ressources naturelles du Venezuela. Des ressources indispensable à la Chine pour la poursuite de son « développement » accéléré et de sa quête d'hégémonie mondiale.

Les USA ont interdit au Mexique de commercer avec la Chine et lui a lancé des menaces pour son refus d’intervenir dans le conflit politique du Venezuela... or le Mexique est aussi un facteur à prendre en compte dans cette équation. Le Mexique est en Reconquista de son indépendance, de sa dignité, de ses capacités d'auto-détermination, et son succès est dans la balance de l'indépendance de l'Amérique Latine.C’est un autre sujet, complexe et remplis de défis et difficultés. Jusqu’où Andres Manuel Lopez Obrador cédera-t-il aux pressions de Washington et Miami ?

Maduro a lancé un appel au groupe de Montevideo (Mexique, Uruguay, Bolivie et quelques autres pays d'Amérique Latine plus la diplomatie européenne) pour qu’il réunisse d'urgence la commission technique que ces pays ont formés afin qu’elle poursuive le travail qu’elle mène mène au Venezuela pour trouver la forme et mettre en œuvre les moyens d’une solution pacifique du conflit. Besoin de temporiser ou réelle volonté de Maduro de chercher une solution ?

 

Que nous soyons en train de voir et de vivre les étapes d'un partage du monde entre « Grande Puissances » cela ne fait aucun doute. Que ces 3 puissances sont trois grandes puissances nationalistes, cela aussi c'est assez évident. Or jusque-là, les USA étaient les inventeurs et dirigeants de la Globalisation. Mais l'arrivée de Trump met un terme à ce processus. Qu'est-ce que cela implique pour les formes de cette réorganisation du monde ? Où veulent-ils en venir ? Et verrons-nous à l'avenir, depuis le Venezuela, se multiplier les champs de bataille où les grandes puissances se feront la guerre par procuration, armant les parties dont ils se servent sans se manifester ouvertement ? Une manière de transformer le monde excepté leurs pays respectifs en champs de bataille tout en évitant l’affrontement direct et la guerre nucléaire qui ne profiterait à personne, même pas ces auteurs.

Les réponses, l'avenir nous les donnera…

 

Prochain mouvement de l'Opération Liberté, les manifestations convoquées par Guaido, pour mercredi prochain...

 

Tant pour ce qui concerne le Venezuela que le monde, les décisions essentielles du grand mouvement tectonique géopolitique mondial, sont prises en toute opacité par les « Maîtres du Jeu ». Sans que les populations concernées ne soient ni consultées, ni informées. Ce que nous pouvons en connaître, c'est que nous en apprenons par l'observation des déplacements des « facteurs de terrain ». C’est que nous pouvons décrire et interpréter, tout en faisant la part des inconnues. Les inconnues nous pouvons les mettre en évidence et en déterminer la nature, mais pas prévoir leur évolution de manière certaine. Un des effets de la globalisation a été une augmentation sans précédent des relations d'interdépendance dans le monde, ce qui augmente aussi le risque de voir un événement local produire des conséquences planétaire. Je peux illustrer par l'exemple du grand Apagon du Venezuela : si le Venezuela avait organisé son système de production d'électricité avec des centres de productions locaux, avec des sources multiples et indépendantes (hydrauliques, éoliennes, solaires), il aurait été beaucoup plus compliqué, voir impossible de le paralyser dans son ensemble. Or cette ultra-centralisation des centres de pouvoirs vitaux est une règle à présent dans l’ensemble du monde « Qui dominera la 5G, dominera le monde » dit-on...

 

Je ne vais pas enchaîner là-dessus maintenant, ni sur la question de l'imprévoyance de Chavez et par la suite de Maduro, qui ne sont pas de la même nature, mais participent ensemble à la responsabilité du désastre vénézuélien actuel. Ce sont des questions importantes pour ceux qui cherchent là, maintenant des issues pacifiques et viables au Venezuela, avec le Venezuela. Ils sont nombreux... j'espère qu'ils vont trouver. Et je m'en vais lire ce qu'ils racontent...

 

Anne W

 

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5 avril 2019 5 05 /04 /avril /2019 21:15
Mémoire vive : Sabino Romero cacique Yupka

Honte sur moi, j’avais enregistré ce trésor, une vidéo, de 2015, sous-titrée en français, où les yupkas parlent de leur lutte. Il a fallu une panne d’internet pour que je la découvre cachée parmi tant d’autres trésors que je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir.

Je n’arrive pas à mettre la vidéo sur le blog, mais vous pouvez la voir ici.

Mémoire vive : Sabino Romero cacique Yupka

Sabino Romero, cacique meneur des luttes indigène au Venezuela a été assassiné le 5 mars 2013, deux jours avant la mort de Chavez qui a occulté l’importance de l’assassinat de Sabino, autre « épine » dans le pied de l’empire.

La situation des peuples originaires n’a jamais cessé d’être difficile au Venezuela.Mais Chavez avait fait des choix qui protégeaient leurs droits et les droits de la vie. Il renonce a exploiter la Faja de l’Orénoque  :

« Entre la forêt et le charbon, je suis du côté de la forêt, de la rivière, du milieu ambiant ».

 

A présent les choix et les décisions de Maduro, et son Arc Minier de l’Orénoque, débouchent sur un génocide indigène au Venezuela. Déplacement, pollution des lieux de vie, militarisation des territoires et présence agressive des mafias minières, meurtres réguliers de leaders et autres résistants indigènes, misère par privation de ressources, terre, moyens et modes de productions, épidémies sans traitement (malaria, rougeole et VIH)… ces choix contribuent aussi à une dégradation du milieu ambiant qui aura des conséquences incalculables dans l’avenir proche pour toute la population, pour toutes les générations à venir: pollution irréversible des ressources d’eau potable et pollution des terres par les rejets de l’extractivisme, déboisement massif. L’Arc Minier de l’Orénoque et ses 112 000 km 2, c’est à peu près trois fois le territoire de mon pays, ma bien aimée Belgique.

Mémoire vive : Sabino Romero cacique Yupka

La vidéo est tournée avant que cet Arc ne mette en action un nouveau génocide indigène au Venezuela. En 2015, 4 femmes yupka de la Sierre Perija racontent les luttes de Sabino Romero. Ce sont sa mère, sa veuve Lucia et ses filles Zénaida et Guillerma, sa cousine Anita et la fille de celle-ci, Ana Maria. Elles racontent aussi la lutte spécifique des femmes indigènes qui dans cette société génocidaire souffrent plus que les hommes, alord que les femmes indigènes sont souvent à la tête et à l’avant-garde des lutte.

 

N’oublions tout de même que l’histoire des guerres est aussi celles de femmes qui doivent accomplir à la fois les tâches de l’homme et de la femme, quand les hommes sont partis pour un combat dont ils ne reviendront peut-être pas et que les femmes – pendant que les hommes font œuvre de mort - doivent assurer seules tous la satisfaction des besoins vitaux. Je déteste le féminisme occidental actuel, égoïste, geignard, revendicatif, agressif envers l’homme (notre seconde moitié d’orange comme disent les espagnol(e)s), comme si les femmes étaient faibles par nature et l’homme un mal qu’il faut combattre et dominer. Les femmes fortes ne sont pas une invasion récente… ce sont le courage, l’inventivité, la persévérance de femmes fortes et humbles qui ont permis la perpétuation de la vie et cela fait partie intrinsèque de l’histoire de l’humanité. La lutte des femmes indigènes perpétue cette tradition de lutte pour la vie, Bertha Caceres, indigène lenca du Honduras assassinée le 2 mars 2016, incarne aussi cette lutte de femme.

 

La fille de Sabino mène la lutte

La fille de Sabino mène la lutte

« Cette vision anti-patriarcale traverse toutes les aires de l’organisation puisque ce que nous souhaitons, c’est un changement de la culture machiste, pour conquérir l’égalité des droits et une participation aux bénéfices du travail et à l’organisation, en prenant en compte que nous les femmes sommes des personnes différentes, avec des histoires différentes mais pas avec des droits inégaux.  Nous demandons par cette lutte que les décisions et modes de pensées des femmes pour la famille, l’économie, la politique, le développement organisé du pays et du monde soient valorisées. »

Berta Caceres

Le but ce n’est pas de devenir des Thatcher, Allbright ou Hillary Hyène Clinton… ce n’est pas un féminisme de lave-vaisselle, quand ni l’homme ni la femme ne veulent faire la vaisselle parce que c’est une tâche domestique donc dévalorisée. En occident, tous le monde exige de trouver des chiottes propres, cela fait partie de la dignité, mais celui ou celle qui les nettoie, les chiottes, est renvoyé au bas de la hiérarchie sociale…. Un des plus beaux compliments qu’on m’ait fait venait de ces anciennes de la montagnes qui m’avaient surnommée la Mujer Valiente, la femme courageuse parce que selon elles j’accomplissais seule le travail de l’homme et celui de la femme… enrichissement à peu de frais, avec beaucoup de travail heureux. Et portant mes voisins continuaient à me trouver féminine… Le devenir Forte de la femme, est tous le contraire d’une « hominisation ».

La lutte pour la défense de la vie, pour la défense de la nature qui en est le foyer, est une lutte pour la valorisation de l’essentiel, la guerre du pétrole n’est rien à côté de la guerre de l’eau, déjà en cours. L’ONU annonce qu’elle va s’intensifier dramatiquement dans le décennie à venir alors que toujours moins de personnes n’auront plus d’accès à l’eau potable et saine (60 à 80 % de la population de la planète) et pourtant le fracking méthode qui pollue d’immense quantité d’eau se met en place à tours de bras, provoquant aux USA des coupures d’eau de plus en plus fréquentes, alors que leur commandement Sud veille sur l’appropriation du las Guarani quatrième réserve d’eau de la planète. Et Maduro sacrifie les ressources d’eau du Venezuela pour son intérêt à court terme. La Belgique avec ses centrales nucléaires vétuste a de plus en plus de mal à faire face aux besoins en électricité du pays… à quand les coupures, le rationnement programmé… J’ai vécu 6 ans en montagnes, sans électricité, mais il y avait de l’eau à volonté et du bois mort tout plein pour se chauffer… le scier aussi, par les froids matins d’hiver, cela réchauffe et cela met en forme. Je ne dis pas que tout le monde doit vivre comme cela, j’ai pu constater que beaucoup d’urbains n’en sont tout simplement pas capables. Il y a quelques années, quand je n’avais pas encore conscience de la gravité du problème, je demandais qu’au moins on laisse ceux qui avait fait ce choix d’une vie simple, saine, à « empreinte «écologique » faible, voir positive (réparation et entretient d’écosystèmes, jardiniers de planète), vivre comme ils le souhaitaient pour le bien de tous. Mais rien n’est plus subversif, plus dangereux pour le système que des pauvres heureux, c’est pourquoi il ne tolère pas d’alternatifves. Et nous en sommes arrivé à de telles extrémités dans notre destruction des conditions de possibilité de la Vie, que cela devient un problème dont nous sommes tous co-responsables.

Où je veux en venir, c’est que mon partage des luttes indigènes est un partage de coïncidences de goût et de choix de manière de vivre, d’être au monde faisant partie du milieu ambiant. C’est triste des enfants qui ne connaissent même pas la campagne, ce sont des enfants fragiles et sans racines. Ce choix, à présent à la Vie pour enjeu , il devient une nécessité… Sauf pour ceux qui trouvent normal que leur droit une vie de dilapidation de richesses naturelles et d’énergie, leur donne le droit de piller d’autres peuples, voir de les exterminer. Cela n’a jamais été mon cas. Mais c’est cela le dilemme : poursuite d’un mode de vie qui dilapide les ressources de la planète et nous rend complice de crimes. Et les plus d’un milliards de Chinois, ce sont joints à la grande fête, au Sacrifice Consumériste.

 

Maduro va en finir avec l'eau potable du Venezuela

Maduro va en finir avec l'eau potable du Venezuela

Depuis l’assassinat de Sabino, trois de ces fils Alexander, José Luis y Cristóbal ont également été assassinés. J’ai évoqué Berta Caceres, parce que c’est une histoire que je connais mieux, mais le meurtre de Berta comme celui de Sabino s’inscrit dans une hécatombe, qui se répète dans toute l’Amérique Latine. Voir ce que raconte les trois vétérans du Mexique, - alors que dans l’actuelle balkanisation du Mexique sont apparus les 'whitexicans' des Mexicains plus gringos que les gringos - et la terrible conclusion du Docteur Jalife, pour l’intégration étasunienne « Nord Américaine » USA Canada Mexique : un bon mexicain est un mexicain mort, en particulier les peuples indigènes, les paysans qui habitent les terres que s’approprient les Corporations.. En notre nom, au nom de nos modes de consommation. C’est nous qui en consommant leurs produits leur avons donné le Pouvoir dont elles disposent à présent et qui nous sommes rendus complices des crimes commis en notre nom, pour piller les ressources qui nous permettent de satisfaire des désirs qui ne nous rendent pas plus heureux. Des désirs meurtriers qui multiplient les causes d’insécurité dans le monde et deviennent une menace contre la Vie.

De quel droit affirme-t-on que nos choix sont les meilleurs et que les autres peuples ont une aspiration naturelle à vouloir vivre comme nous. Ce n’est pas vrai. Beaucoup voient bien que nous ne sommes pas heureux, jamais satisfaits, sacrifiant du précieux temps de vie pour acquérir l’équivalent des verroteries sans valeurs que les colons étasuniens offraient aux populations indigènes en échanges de ressources de vie qui n’ont pas de prix.

Anne

 

Faire partie de la nature

Faire partie de la nature

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3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 21:16

Hier j'ai passé la journée à traduire mes encyclopédies vivantes mexicaines avec un plaisir que j'avais un peu oublié. Pendant les premières années de ce blog qui aura 10 ans ce mois-ci, l'Amérique Latine dite progressiste était une source d'espoir pour la « gauche ? », aujourd'hui c'est douleur, douleur, douleur de toutes parts, deuil multiple qui se prolonge et se répète.. Chaque jour amène son lot de militants assassinés, emprisonnés, de paysans déplacés, de conditions de vie revues à la baisse (infra-humanisation) alors que le fascisme le plus dur ne cesse de gagner du terrain. L'élection de Bolsonaro, pur nazifasciste au Brésil m'a profondément affectée...

 

10 ans de blog et 50 ans (septembre, à l’anniversaire de mes 12 ans) depuis mon premier engagement politique conscient et volontaire, avec une première promesse tenue depuis : « Je serai toujours du côté des enfants qui n'ont pas eu leur chance ».... Conscient et volontaire, parce que Bolsonaro m'a fait découvrir que j'avais un engagement antérieur, constitutif de qui je suis : « Plus jamais ça, pour personne, nulle part ». Et le ça, avant même de parler de politique évoque tous les comportements cruels, sadiques, méprisants, destructeurs, brefs malveillants, malfaisants, que peuvent avoir les Hommes avec des humains ou d'autres habitants de la planète.

 

Les plus grands génocides planétaires ont eu lieu bien avant l'arrivée du nazisme, ce sont les génocides indigènes, sinistre prélude à l'invention de l'Amérique et celui des esclaves africains. Ceux que Bolsonaro remet aujourd'hui ouvertement à l'ordre du jour.

J’ai lu beaucoup les natifs des USA, et toutes les méthodes de la sale guerre était déjà en action à l’époque, pour les exterminer, y compris la guerre biologique, avec les couvertures infestées de varioles, ou l’utilisation du virus de la grippe, deux maladies contre lesquels les natifs n’étaient pas immunisés. Ce génocide était sadique, cruel, sans pitié… c’est le péché originel (je ne crois pas en la Bible, eux oui) des WASP et autres élitistes blancs qui ont inventé les USA en détruisant un peuple et un pays… à travers l’histoire des différentes tribus, on apprend que quand les blancs débarquent, non contents d’éliminer les habitants, de les enfermer dans les camps de concentration que sont les réserve, ils déboisent sans compter, des dizaine de milliers de kilomètres carré de forêt, de même qu’ils vont exterminer les bisons. L’invention des USA est une opérations de destruction massive des peuples originaires et du territoire occupé. Un comportement qu’ils ont exporté un peu partout dans le monde…

OK, ils ne sont pas les seuls, malheureusement, mais personne avant eux n’avait eu l’occasion de prouver son universelle malveillance à échelle planétaire, et même aujourd’hui en pleine décadence, ils continuent à semer la guerre, la maladie (Round Up digne héritier de l’Agent Orange, Uranium appauvri et autres saloperies qui affectent l’avenir d’un peuple par leur action mutagène irréversible… des moyens plus ignobles les uns que les autres).

{Petite parenthèse, aujourd’hui les populations indigènes du Venezuela meurent à vitesse accélérée à cause de conditions de vie de misères aggravées, des déplacements forcés, d’actes de violence divers de la part de forces du gouvernement mais aussi de forces paramilitaires colombiennes, de maffias minières et autres tueurs à gage, mais aussi de maladies épidémiques : de rougeole, de malaria, mais surtout d’un étrange virus du Sida, un natif su 6 serait séropositif, et ce virus tue rapidement et sélectivement uniquement des hommes. Alerte. Il y a un moment, depuis que la situation se dégrade, que le Venezuela n’offre plus de statistiques officielles, donc pour les chiffres à voir, mais pour le problème des épidémies, du sida en particulier, il est réel. Qu’est-ce qui se passe ? }

 

Alors oui AMLO, le président du Mexique met du baume sur ces blessures ouvertes de l'Amérique Latine assassinée, dont la jeunesse sacrifiée sur l'autel du profit. J'ai beaucoup insisté sur les raisons de mon mépris pour Maduro, des bonnes raisons. J'y ai passé beaucoup de temps parce que chercher la vérité qui se cache au milieu de la guerre médiatique forcenée qui se mène au et au sujet du Venezuela, c'est comme de chercher l'aiguille de la réalité dans la botte de foin des faux-semblant… et c’était aussi une recherche de la « gauche perdue » dans le chaos du Venezuela, et j’ai beaucoup appris. Et aussi pour le dire en quelques mots au risque de réduire, pour illustrer, j’ai appris à faire la différence entre ceux, souvent pauvres, à la base qui continuent à vouloir envers et contre tout et tous, appliquer les « belles idées » de Chavez et ceux souvent au sommet qui ont hérité de ses mauvaises manières, et les perpétuent de manière exacerbée.

Gauche ? 50 ans d'engagement politique... dont 40 à la recherche d'une gauche perdue, cette grande famille internationale, unie malgré ses divergences face à un ennemi commun, le capitalisme et son système d'exploitation absolu. J'ai appris très vite que je n'aimais pas plus le capitalisme d'état , qu’il s’appelle communisme, socialisme, ni l’URSS, ni la Chine de Mao que je n'aimais celui qui nous venait des USA. – par Plan Marshall interposé, imposé sans dire ce qu'il était vraiment. (ici, quelques citations de Lénine révélatrices de ce qu’il entend par capitalisme d’état, beurk définitivement) 

Je crois que c’est dans « Que faire ? » que Lénine explique que la première tâche des bolcheviques après la révolution sera d’éliminer les Mencheviks et autres dissidents de la gauche… ma philosophie politique est une philosophie de l’existant, faire avec ce qui est : « Toute personne a droit au respect et aux moyens de la dignité du simple fait qu’elle existe » Un principe casse-tête au 21ème siècle avec tous les psychopathes et autres sociopathes lâchés dans le monde qui se sont (ont été ? soldats sans âme et sans pitié, enfants tueurs...) multipliés au cours des dernières décennies, et je ne parle même pas des fascistes ordinaires.

 

 

Des seuils ont été franchis, le capitalisme actuel n’a plus rien à voir avec les petites usines et fabriques en Europe au début du 20ème siècle. Taylorisme et Fordisme (Ford, une des plus grand sympathisant et soutien d’Hitler ; Taylor, un modèle d’organisation pour Lénine) sont passé par là, multinationales à tendance monopolistique, anonymes, etc… le capitalisme a changé muté et dévoile mieux que jamais son aboutissement comme fascisme universel. Le Capital, n’est plus garantit "objets" réels, il n’a plus de référent concret, il joue de la planche à billets et de jeux d’écritures financiers, il pratique une usure forcenée pour capturer le monde. Rentabilisation, fondée dans le rationalisme et le scientisme, qui sont des perversions de la rationalité et de la Science, des réductionnismes : ce qu’on ne comprend pas, ne domine pas, on le nie, au besoin ont le fait disparaître. On peut aussi construire des laboratoires : systèmes fermés dans lequel l’expérimentateur garde le contrôle des conditions aux limites (du système), la Chine aux frontières fermées de Mao devient le Laboratoire de la Révolution Culturelle, pure horreur… et Terreur Totale. Où capturer le monde réel grâce à des actes virtuels… Nietsche prédisait le devenir Laboratoire du Monde.

Comme je l’ai dit à multiples reprises, il est urgent de redéfinir ce que richesse veut dire. De mon point de vue, cela n’a rien à voir avec la production de biens de consommations, surtout quand à terme cela menace de nous priver d’eau potable, d’air respirable et de territoires pour habiter le monde. Il y a quarante ans j’ai fait vœu de Pauvreté matérielle… (tant que tous n’auraient pas les conditions d’une vie digne sur cette planète... ) et cela a été une source d’enrichissement sans limites. Et j’ai rencontré plus qu’il ne faut de belles personnes du monde entier (et de salauds aussi) pour être certaine qu’il n’y a pas un peuple en soi qui mérite ou dispose de quelque droit divin de vivre mieux que les autres, aux dépends des autres sur cette planète. Il y a des personnes bienveillantes et d’autres qui ne le sont pas. La rencontre de ces belles personnes, fait partie de mes richesses personnelles.

 

Bolsonaro comme Maduro sont des héritiers du socialisme, celui d'Hitler pour le premier, celui de Staline-Mao pour l'autre qui adhère aujourd'hui au socialisme à la chinoise de Xi.

Même les marxistes devraient comprendre cela, la théorie des contradictions nous apprend que thèse et antithèse finissent par être subsumées sous la pression de nouvelles réalités qui les dépassent et les englobent. Accumulation, passage d’un seuil et changement de nature. En théorie du chaos : passage par un point de bifurcation (seuil), la trajectoire du système passe par un moment d’imprévisibilité totale, avant de prendre une direction nouvelle. C’est ce que nous vivons en ce moment. La contradiction principale a changé de nature.

Mais cela j'y reviendrai.

 

Les premières images qui me sont parvenues du Venezuela du 21ème siècle sont celle d'un peuple debout, Constitution à la main, qui grâce à la détermination de sa conscience, sa faculté d’auto-organisation, sa discipline et sa vaillance met en échec, en 2002, un coup d'état organisé par les USA. Amour, dignité, intelligence… Dans mes montagnes perdues, sans médias, sans électricité, (1999-2005) je n’avais même jamais entendu parler de Chavez. J’ai eu envie d’en savoir plus sur celui qui avait catalysé une si belle résistance. Constitution à la main, cela parle d’un peuple informé de ses droits et capable de les défendre. Une bonne prémisse. Qu’est-ce qui a foiré ?

En 2013, pendant la tentative de Coup d’État après la mort de Chavez et la première élection de Maduro, il y avait encore cette unité, cette mise en commun de toutes les ressources d'intelligence et de bonnes volontés de la « gauche » en général, autoorganisée pour résister à une nouvelle tentative de coup d’état. Tous n'accordaient pas à Maduro la confiance qu'ils avait en Chavez, mais tous étaient alors d'accord pour lui donner l'occasion d'être la chance du Pouvoir Populaire du Venezuela. Et bien non… Depuis, ce que j’observe, c’est cette implosion, parcellisation, atomisation des forces de gauches , y compris à la base du madurisme qui me fait vraiment penser à celle dont j'ai été témoin en Europe, au siècle dernier. L’auto-organisation existe encore pour des petites structures, plus à l’échelle d’un peuple…

La construction du Pouvoir Populaire comme force politique à part entière n’a pas eu lieu. Au contraire, le régime de Maduro est une confiscation continuée de ce pouvoir... qu'est-ce qui s'est passé ? Dans quelle mesure cet aboutissement tragique était enraciné dans le chavisme ? Dans le socialisme ? Dès ses débuts ? Plus tard lors des coups de timon de Chavez qui le lie toujours d'avantage à la Révolution Cubaine ?

 

Deux apports intéressants pour cette recherche, au cours des derniers jours que je vais essayer de vous résumer. Le premier, là présentement, le suivant dans la Revue 3. Les deux donnent une vision de « torts partagés ». Celui-ci me vient de La Pulla (qui signifie commentaires audacieux, piquants et véloces, plein de verve), une critique colombienne de l'actualité, intelligente, bien informée, synthétique, compacte et percutante, présentée avec humour par María Paulina Baena. En l'occurrence il s'agit d'un duo avec une invitée vénézuélienne Nina Rancel , le titre « Venezuela esta jodida por todos los lados » (joder : baiser), alors que Maduro s'accroche au pouvoir, l'opposition n'amène vraiment rien de positif.

Ce que cela raconte :

 

Maduro n'est pas entièrement responsable de ce qui se passe aujourd'hui, il y a des décennies que le Venezuela est comme une casserole à pression, bien avant même l’arrivée de Chavez au pouvoir. Un pays où le pétrole coule des robinets, à tel point que tous les gouvernements se sont fondés sur les revenus de la rente pétrolière sans se soucier de construire le pays. Quand Chavez est arrivé au pouvoir plus de la moitié du pays vivait dans des conditions de misère. Alors oui, il a dilapidé la rente pour éduquer la population et réduire la pauvreté, seulement il a tellement dépensé qu'il a plongé le pays dans un gouffre d'endettement sans générer de nouvelles sources de revenus par une diversification de la production. Il a fermé les yeux sur la corruption généralisée, arrosant des pays de flots de pétrole pour se faire des amis. Et pire, il ne s'est pas soucié d'entretenir et améliorer l'industrie de production de pétrole.

1. Maduro

Et quand ce génie de Maduro est arrivé au pouvoir, il a terminé de noyer le pays. Et aujourd'hui le Venezuela possède une montagne de pétrole, mais ni nourriture, ni médicaments, ni argent... Le salaire minimum d'un mois atteint environ 10$. L'équivalent d'1 $ ce sont des dizaines de billets en bolivares. Des produits courants, quand ils ne sont pas en pénurie, sont hors de la capacité de pouvoir d'achat pour les plus pauvres qui sont redevenus une majorité dans le pays. 85% de médicaments d'usage courant manquent à l'appel, mais Maduro continue à rejeter l'entière culpabilité de la situation sur le dos du capitalisme. En plus il veut se faire passer pour plus que ce qu'il est [président entre grenouille et bœuf, pour ceux qui connaissent Jean de la Fontaine] alors qu'il est arrivé à la présidence avec à peine quelques voix, 385.000 (soit 50,61 % des votes) d'avance sur le candidat de l'opposition Capriles. Faut dire qu’il n'a jamais rien eu le charisme inspirateur de Chavez.

Comme il n'a pas aimé perdre les élections législatives de 2015, il menace les gens de les priver le logements. Passage sur Maduro (3mn41s) qui dit : « Je pensais construire 500 000 logements l'année qui vient, mais là,... j'ai des doutes. Pas que je ne puisse pas les construire, je peux les construire, mais je t'ai demandé ton soutien (au peuple) et tu ne me l'as pas donné !» {authentique… Il peut le faire, sans commentaire,  c’est ce qu’il appelle sa relation donnant-donnant, voir discours électoral 2018. Tu votes pour moi, je donne, tu votes pas pour moi, tu peux te brosser. Confirmé par d’autres sources. Attention ! }

Après il y a l'annulation abusive du référendum révocatoire, il a bloqué l'Assemblée Nationale... tout cela il peut le faire parce qu'il concentre la direction de tous les Pouvoirs – exécutif, législatif, judiciaire, électoral – tout est entre les mains de ces amis. Personne ne va le contredire. Il a eu aussi la brillante idée de proclamer des états d'exception grâce auquel il va jusqu'à annuler la Constitution de Chavez pour pouvoir devenir -enfin - le dictateur qu'il a toujours voulu être !

Re Maduro (4mn23s) Alors que 3 millions de personnes protestent dans les rues, Maduro annonce :  « Nous autres, nous irons au combat, et ce que nous n'avons pu obtenir par les votes, nous l'obtiendrons par les armes » {Ok Nicolas, mais alors n’essaye pas de nous faire croire que tu es un grand démocrate!} Résultat : des morts, des blessés et des montagnes d'emprisonnés. Maduro a une parano terrible par rapport aux gens qui ne pensent pas exactement comme lui. Il est obsédé par l'idée d'envoyer des militaires de toutes part et de les laisser faire ce que bon leur semble. Et en plus il donne des armes à des collectifs (civils) pour qu'ils défendent la Révolution. Vous mélangez le tout, vous agitez, et qu'est-ce qu'il en sort : des gens qui tuent sans peur.

« Nicolas, ..., si ta prémisse est défendre le peuple, pourquoi est ce que tu le fais tuer ? »

2.L'opposition

L'autre partie, c'est l'opposition, concentrée dans la MUD, une vingtaine de partis qui se sont unis pour vaincre le chavisme dans l'hystérie. Leopoldo « biceps d'acier » Lopez et sa femme Lilian « instagram » Tintori, Enrique « Casquette » Capriles, Julio « réprimé dans toutes les manifs » Borgez, la Maria Corina «  putschiste » Machado et Enri Ramos (?) Allup...

Ensemble ils ont gagné les élections législatives de 2015, du coup l'Assemblée Nationale a été annulée par Maduro, et depuis, ils s'en sortent comme ils peuvent. Ils ont protesté dans les rues, dénoncé Maduro devant l'OEA et l'ONU.... rien n'y fait.

Mais l'opposition n'a pas vraiment un passé brillant. Deux de ces partis ont été au pouvoir et ils ont volés des millionssss de dolars. Rappelez vous que je disais qu'avant Chavez, le pays était déjà dans la panade. Ceux qui dénoncent aujourd'hui la dictature de Maduro avaient volé à ne plus compter, plongé les habitants dans la misère (66% de grande pauvreté) et le pays dans une terrible crise, ils avait monopolisé le pouvoir sans partage.

Admettons, que ce qui c'est passé est du passé, que l'opposition est rénovée, on ne peut pas oublier que l'opposition a tenté de renverser Chavez par un coup d'état en 2002 et tenter d'éliminer la Constitution votée par des millions de Vénézuéliens.

Si on prend par exemple Enri Ramos Allup. Il était un des chefs des partis au pouvoir lors du Caracazo (émeutes de la faim) de 1989. Il n'a pas bougé quand l'armée tirait sur le peuple affamé, faisant des centaines de morts (398 selon HRW) et des milliers de disparus. C'est le même qui se pose aujourd'hui en grand défenseur des droits de l'homme, stigmatisant Maduro, parce qu'il réprime les gens ! Et le couple le plus glamour du Venezuela, Lopez-Tintori... Lopez a été condamné à 14 ans de prison pour des manifestations qui ont fait 43 morts {du fait de ses disciples de Leopoldo, qu'il incitait ouvertement à la violence, et dont fait partie Guaido}, ce Paulo Coelho du Venezuela qui a écrit « En prison mais libre », un type qui aime l'agitation violente. Déjà en avril 2002, il propose "soit un coup d'état rapide et sec, soit Chavez renonce". A présent sa femme s'est convertie en sa plus grande fan (8mn34s) protectrice de la patrie entière , Force et Foi... il amène la Force, elle la Foi. On espère que telemundo {Chaîne hispanophone étasunienne, anti-communiste, et très glamour} leur proposera bientôt un contrat en or.

Alors que Maduro gouverne le pays sur le mode « Dieu pourvoira aux besoins du Venezuela », notre charmant couple veut rétablir l'importance de la Famille et la Foi, celle de grenouilles de bénitiers. Ils vivent pour l'église...

En plus dans l'opposition, ils ont une certaine tendance à se cannibaliser entre eux - comme ce pauvre Capriles qui est de loin le moins pire, mais qui se retrouve à présent complètement isolé - et elle ne propose absolument rien pour sortir le Venezuela du bourbier . Ils sont tellement obsédés par l’idée de faire dégager Maduro qu'ils n'ont pas le temps de s'occuper des problèmes des gens de « a pie ». Quand ils rencontrent quelqu'un qui agonise dans la rue, ils lui offrent... un paquet de chewing gum {don de l’USAID?}. Ils n'ont pas proposé de changements pour l'économie, ni de manière de régler le problème des taux de changes. Ils n'ont pas expliqué comment leur néolibéralisme va en finir avec la pauvreté et les inégalités.

 

3.Alors que peut-on faire ?

Il n'y a pas d'issue facile. Regardez ce que peuvent faire ces gens. Ils recueillent des signatures pour un referendum révocatoire et Maduro les envoie dans les roses. Ils gagnent des élections et Maduro n'en tient pas compte. Le Pape est intervenu comme médiateur et cela n'a rien donné. Maduro veut changer la Constitution alors que personne ne le lui avait demandé. En plus il invente des règles pour que l'opposition n'ait pas de représentation. L'opposition a un plébiscite pour mettre un frein à la Constituante et Maduro se moque d'eux. Beaucoup de pays font pression sur Maduro, mais cela ne vaut même pas un bolivar. Ils descendent dans les rues, on les tue. La situation est asphyxiante. Mais l'appel à assassiner Maduro

« Les gens de bien (...) doivent comprendre que la mort de Maduro devient nécessaire pour garantir la survie de la République » publié dans El Heraldo (quotidien colombien) n'est pas une solution.

La barbarie n'est pas compatible avec la démocratie. Les coups d'état n'amènent pas de bonnes choses. Les Vénézuéliens doivent savoir qu'il ne sont pas seuls, on sait que les choses sont difficiles mais il faut continuer à réclamer le pays avec des bonnes manières. Et rappelons qu'il n'y a pas de mal qui dure cent ans, ni de bananes qui ne pourrissent.

 

Message PS de la Vénézuélienne Nina Rancel qui remercie la Colombie de l'avoir accueillie. Elle sait que cela lui donne une responsabilité qu'elle assume et s'engage à lutter pour le bien de ce pays d'accueil.

Fin de la video

Revue 2 : La contradiction principale a changé de nature

Il y a beaucoup de choses intéressantes dans cette petite vidéo. La moindre n’est pas, au moment où un racisme anti-vénézuélien se développe en Amérique Latine, de montrer qu’il existe aussi cette solidarité croisée d’une jeunesse militante, qui est l’avenir de la région. J’espère parce que ce sont aussi les cibles désignées d’un nouveau Plan Condor. Ne l’oublions pas. Elle montre aussi que les exilés ne sont pas la lie du pays, comme voudrait le faire croire le régime de Maduro, il y a des jeunes qui sont exilés politiques et tous ne sont pas des crétins (désolée cela m’a échappé) d’extrême-droite comme L.S., je ne dirai pas son nom, parce que le but n’est pas d’insulter les gens, mais de combattre les idées qui amènent la violence, la ségrégation, … etc, on connaît la chanson.

 

Suite au numéro 3...

 

Anne W

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31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 22:55
Message d'"El Maizal" commune d'espoir

Dans le chaos du Venezuela actuel, des Communes continuent à résister contre l’adversité. Parmi elle, la Commune productive agricole del Maizal est emblématique, elle lance aujourd’hui un message au Venezuela et au monde. Ce message je le relaie, c’est la voix du Venezuela qui parle à mon cœur.

Les différentes communes sont intégrées à des municipalités, celle d’El Maizal fait partie de la municipalité de Simon Planas,(35 000 habitants), dans l’état de Lara. J’avais évoqué sur ce blog, la manière dont le régime de Maduro y avait empêché l’élection libre lors des dernières élections municipales. Le peuple avait sans contestation possible choisi le comunero Angel Prado pour Maire, mais c’est un dirigeant du PSUV (parti unique au pouvoir) qui avait été parachuté par la hiérarchie du parti pour accomplir cette fonction. (Venezuela : le pouvoir populaire et les élections municipales confisquées de Simon Planas). C’est cela aussi le Venezuela, un peuple organisé fidèle aux « belles idées de Chavez » même s’il est plus ou moins critique de ses pratiques. Parmi ce peuple organisé une partie continue à soutenir Maduro, mais de moins en moins. Les comuneros ont pris conscience à la dure (répression et expulsions, manque de soutien, déni au profit de l’agro-industrie – qui ne fonctionne pas) que poursuivre le projet communaliste aujourd’hui au Venezuela est aussi un combat contre Maduro, son « centralisme démocratique autoritariste,(les info vont du bas vers le haut et les ordres en sens inverse en toute opacité, son socialisme à la chinoise (mao-stalinien) et les éléments corrompus de son administration..

Comme je l’évoquais dans la Revue qui précède, rien de plus polysémique que le concept de socialisme. Personnellement, je m’en passe très bien pour évoquer le monde que je voudrais voir exister. Pourtant la Commune Socialiste « El Maizal » fait partie, incontestablement, à part entière partie de ce monde. Elle se vit aujourd’hui sur le mode ZAD, zone autonome à défendre. Si j’ai des raisons de garder un peu d’espoir pour le proche avenir, El Maizal en est une.

Message d'"El Maizal" commune d'espoir

28 mars 2019 - « Avec notre production nous couvrons presque tous les besoins de la municipalité ». conte Alexander Gutiérrez, intégrant de la commune « El Maizal » qui a inclus dans ces activités un magasin dans la municipalité, à juste prix contrairement à ceux pratiqués par les spéculateurs, commerçants et entreprises privées. « Dans la configuration de la crise, l’inflation, le pays-désastre, une option consistante face à la rhétorique impérialiste, est d’incarner une alternative concrète, avec une production diversifié, depuis le maïs au café, depuis les viandes de bœuf et porcine, jusqu’au gaz.


 

Depuis 10 ans, nous avons commencé à développer le processus de construction [de la commune] qui se poursuit aujourd’hui, depuis le travail de la terre pour la communauté et avec elle, jusqu’à la possibilité de rencontrer d’autres manières d’entrer en relation entre comuneros et comuneras qui génèrent un système socio-économique qui est réellement une dissidence à l’intérieur d’un système mondial violent, inégal et brutalement exploiteur. La commune « El Maizal » souscrit au socialisme qui se construit depuis la base, avec les habitants, avec peu ou sans aucune intervention de l’état, en soutenant le projet de Chavez, comme une brèche dans l’histoire du Venezuela qui ouvre de nouvelles possibilités pour l’organisation et le pouvoir populaire, favorisant le transfert en transparence du pouvoir au peuple afin de créer de la souveraineté, de l’autogestion, de l’autonomie.


 

Le président Chavez, a été une oasis au milieu d’années de politiques néolibérales du Venezuela. Il est arrivé à Lara pour une de ses émissions « Alo Presidente », en 2010, il s’est assis sous un arbre « El Saman » [arbre à pluie] et ici même nous avons fondé la commune avec le soutien de cet autre habitant des Plaines Vénézuéliennes, qui est arrivé comme un rebelle romantique aux poreuses sphères du pouvoir, allant de l’avant sans peine ni gloire en compagnie des gens du peuple. Malgré la quantité de mauvaises décisions ont été prises par le gouvernement révolutionnaire de Chavez, nul ne peut dire qu’il n’aura pas jusqu’à la fin accompagné le peuple dans ces processus d’organisation, de recherche de formes de résistance, d’indépendance, d’auto-gouvernement, de socialisme ; ou pour le moins toutes les précédentes jointes à’une authentique recherche du socialisme depuis une identité singulière territoriale et culturelle.


 

Par des temps de disputes et de guerre au plus large sens de ce terme, avec les multiples formes d’attaques contre la décision de se libérer d’un contexte de contrôle et d’autorité mondiale, ces initiatives doivent être protégées. A la militance internationale, à la perspective internationale de la gauche anticapitaliste nous demandons accompagnement, appui, et de montrer la capacité d’unité des travailleurs paysans, du peuple militant. Contre la rhétorique du pouvoir, il faut réunir la force de ceux d’en-bas.


Traduction depuis aporrea

Message d'"El Maizal" commune d'espoir
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Simon Planas et El Maizal en lutte contre la confiscation de l'élection municipale de 2017 par le PSUV

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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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