20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 02:19
Mouvement zapatiste

Mouvement zapatiste

 

Ce que je veux montrer ici, c’est l’ampleur du champ de connaissance nécessaire pour comprendre ce qui se passe en ce moment en Amérique Latine. Cela demande un énorme travail de documentation, un intense suivi quotidien auquel s’ajoute un travail de traduction de longue haleine. Au cours des derniers mois, j’ai privilégié la documentation et le suivi quotidien indispensable pour comprendre l’évolution de la situation avant d’en parler. Mais récemment les événements - les soulèvements populaires ;la répression démesurée avec retour de la torture, de la terreur d’état et autres disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires ; les avancées de l’extrême-droite en particulier de sa branche fanatique religieuse ; les coups d’états et leurs préparations  - ce sont précipités et la désinformation bat son plein en particulier dans les sources francophones, une véritable intoxication des consciences. J’ai donc décidé de reprendre le blog, en apportant mes gouttes d’informations, à la mesure de mes moyens. Ici, je vais essayer de donner de manière informelle un aperçu du contexte dans lequel se situe ce travail.

 

La répression se poursuit en Bolivie, et il est tout à fait raisonnable de penser qu’elle va se poursuivre et s’intensifier quand, le coup d’état sera relégué dans l’oubli par d’autres événements, et que les regards se tourneront dans d’autres directions : la grève générale jeudi 21 en Colombie par exemple, où le gouvernement à d’ores et déjà mis les casernes des militaires en état d’alerte et prononcé un couvre-feu. En Colombie la colère couve.

En ce qui concerne Evo, une chose est mon opinion personnelle, autre chose est le choix des Boliviens, je ne m’exprimerai donc pas à ce sujet. Par contre j’assume une condamnation totale du coup d’état. La situation est complexe envenimée par des années d’empoisonnement de conscience de la population. Il y a eu un profond travail de manipulation des populations indigènes, cela ne veut pas dire que cette manipulation n’utilisait pas des revendications légitimes, je peux donner un exemple très concret. En Juin 2012 une autre tentative de coup d’état avait eu lieu en Bolivie, dont on a très peu parlé. Elle commença par un soulèvement de la police, alors que l’arrivée d’une marche indigène sur la Paz en protestation d’un projet de route devait mettre le feu aux poudres. Cela c’était le projet Made in Washington, heureusement les marcheurs s’étaient rendu compte à temps du rôle que les putschistes leur avait attribué dans ce scénario. La Marche s’était arrêtée avant de parvenir à la capitale. « Nous marchons pour faire entendre nos revendications, pas pour renverser le gouvernement » dit alors son porte-parole.

Je suis une anti-extractiviste radicale convaincue, par amour de la Vie, Mais je suis aussi opposée à tout système politique de table rase où quelques-uns, même une faible majorité, estiment avoir le droit d’imposer leur système politique au détriment des choix d’autres qui ne seront plus consultés. Cela concerne autant le système néolibéral que les diverses manifestations du « socialisme réel ». Les détenteurs d’une Vérité unique, universelle qu’ils ont pour mission d’imposer au monde me mettent en colère. Dans les systèmes représentatifs, seule une croissance des votes populaires en faveur d’une transformation garantit que cette transformation est conforme aux aspirations populaires. Quand Evo chute de plus de 60 % des voix à moins de 50 % après avoir justifié sa nouvelle participation au scrutin d’une manière pour le moins douteuse, la preuve est faite que les politiques qu’il mène rencontre de moins en moins d’adhésion et qu’il était temps pour lui de consulter les habitants pour redéfinir le projet en fonction de leurs aspirations.

De nouvelles formes de mouvements populaires se développent dans le monde qui visent à créer les conditions d’une véritable souveraineté populaire, quand les voisins décident ensemble de l’avenir de leur territoire de l’échelle locale, régionale et mondiale. Une caractéristique de beaucoup de ces mouvements est l’exigence d’Assemblées Constituantes Populaires. Une assemblée constituante peut également être représentative quand ce sont les « mandataires » du peuples qui se réunissent pour décider de la nouvelle constitution, démocratie représentative. Or il est question ici de démocratie directe.

Un pays aujourd’hui à l’avant-garde de ces processus d’Assemblée Populaire est le Honduras ou la Plate-Forme contre la privatisation de la Santé et de l’Éducation fonctionne comme une Constituante Populaire dans ces domaines. L’objectif : la création d’une multiplicité de plateformes locales qui « établissent un diagnostique cm² par cm² des problèmes spécifiques de santé et d’éducation en chaque lieu » et qui recense les aspirations des habitants pour trouver ensemble des solutions au service desquels se mettent des professionnels, chargés de contribuer à la solutions des problèmes techniques dans le respect de ces aspirations. Bien sûr, cela ne peut aboutir sous le régime de dictature actuel.

Pourtant la plateforme poursuit son travail qui a été soutenu par une mobilisation massive, à laquelle se sont joint des membres de partis de l’officialisme, jusqu’à des capitalistes locaux qui se voient évincés du marché par les transnationales à qui les gouvernements post-putsch ont livré le pays. Pour le dire en bref, les 9 % de plus riches qui comprennent à présent que le 1 % qui concentre les richesses, s’est servi d’eux mais n’hésite pas le moment venu à confisquer leur part du gâteau, adoptent des position nationalistes. Le président renversé Manuel Zelaya n’avait rien d’un socialiste radical, comme il le dit dans une récente interview, le problème c’est la concentration de richesses par laquelle une infîme minorité en dépouille tous las autres. S’il s’est tourné vers les gouvernements progressistes pour obtenir de l’aide, qu’il a obtenu auprès du Brésil et du Venezuela, c’est après que le FMI et autres instances d’origine US lui ait refusé toute aide pour des programme de redistribution de richesse, d’éducation, de santé, de ré-attribution des terres à leurs légitimes habitants, bref des programmes de développement qui devaient bénéficier à l’ensemble de la population du pays. Pas aux Transnationales et leurs complices locaux. « Ces gens-là (il parle des ultra-riches) leur demander un centime pour les plus pauvres, c’est encore trop leur demander », dira Zelaya après le coup d’état.

 

Bien Vivre  OU Extractivisme  ?  "Satanisme Indigène"

Bien Vivre OU Extractivisme ? "Satanisme Indigène"

OU Nouvelle Inquisition ?

OU Nouvelle Inquisition ?

Et on le voit bien aujourd’hui en Bolivie puisqu’un des leaders du coup d’état Camacho, bien que toujours multimillionnaire, vient d’une famille qui avait la propriété d’une grande partie du gaz du pays. Ces gens en tiraient de fabuleux bénéfices dont la nationalisation pratiquée par le gouvernement du Mouvement pour le Socialisme (MAS) présidé par Evo Morales les a privé. Ces gens-là se gardaient bien de partager les fruits des richesses naturelles du pays avec la majorité d’habitants originaires qui utilisaient les bouses séchées pour cuisiner. Evo a amener le gaz dans des millions de foyers. Et cela les Camacho et leurs compères ne lui ont pas pardonné. Les priver de leurs profits pour les redistribuer à des populations qui à leur yeux sont infra-humaines jamais il ne l’accepteront.

Il n’est plus possible de comprendre les conflits actuels en Amérique Latine en se contentant de désigner deux camps radicalement opposés qui luttent pour s’attribuer le pouvoir et les richesses d’un pays. Que l’on écoute les voix de la rue ou des champs, une tendance toujours plus marquée nous dit en Equateur « Ni Moreno, ni Correa », au Venezuela : « Ni Maduro, ni Guaido », en Bolivie « Ni Evo, ni Camacho »… Au Chili les manifestants veulent d’une Constituante Populaire immédiate, pas d’une Constituante représentative dont la tenue risque de se voir indéfiniment post-posée : Le président parle de mars ou avril 2020, mais le peuple redoute qu’une fois démobilisé, cette promesse ne sera pas tenue.

J’ai écouté l’autre jour le sénateur et ex-candidat présidentiel de Colombie, Gustavo Petro, tenir ces propos intéressants « Il n’y a pas de centre, il y a des politiques de Vie et il y a des politiques de Mort ». Petro, je ne connais pas suffisamment sa trajectoire politique pour parler en connaissance de cause, simplement ce jour-là il tenait les propos que j’attends depuis longtemps de la part d’un dirigeant politique, plaçant au cœur de la problématique la question de l’eau et celle du réchauffement climatique, évoquant ses conséquences dramatiques qui commencent à se faire sentir. Parlant des pénuries à venir et des choix des priorités que cela implique : « Si le choix est entre une mine d’or et l’eau, c’est évident, le choix, c’est l’eau », dit-il.

Un choix qui n’a pas été celui d’Evo Morales quand il a choisi d’exploiter le « pétrole non conventionnel » par la méthode du fracking, une catastrophe pour les réserves d’eau potable du pays et de la planète. Nous apprenons dès l’enfance que le cycle de l’eau est planétaire et que les réserves d’eau sont mondialement interdépendantes. Je vous renvoie à la lettre ouverte que lui ont envoyé des organisations de Bolivie et du monde à ce sujet et à la liste des signataires de cette lettre. Alors oui, il est bien possible que parmi ces signataires, il y ait des groupes qui ont été constitués spécifiquement pour déstabiliser des gouvernements progressistes, mais je suis certaine d’une chose la majorité des personnes que représentent ces signatures sont réellement soucieuses de défense de l’eau potable corollaire de la défense de la Vie. Et pour faire contrepoids à cette critique, je vous renvoie aussi à cet autre texte qui montre en 2012, les éléments en gestation du coup d’état actuel, où l’on voit déjà comment certains mouvements indigènes sont manipulés de l’extérieur pour, entre autre, semer la division entre eux. Pour l’anecdote, des représentants d’ONGs étasuniennes venaient trouver des populations indigènes de Bolivie pour leur expliquer que la nationalisation étaient une honte et qu’aux États-unis, les indigènes étaient propriétaires des ressources de leur territoire. Sans commentaires. Et pour ceux qui comprennent l’espagnol, je vous propose une intéressante radiographie de ce coup d’état, le complot contre Evo et ces 3 étapes , une excellente synthèse avec documents à l’appui. Rassemblant des documents publié par ailleurs de manière dispersée, elle montre sans aucune ambiguïté le rôle des USA dans la lente genèse et l’exécution de ce coup d’état. Et aussi comment tout déjà était prêt pour déchaîner le coup d’état au cas très probable de victoire de Morales aux élections. Qu’il y ait eu ou non fraude peu importe, proclamer la fraude était la consigne dans tous les cas, la déstabilisation était programmées dans tous ses détails… Et cela c’est inacceptable.

 

Depuis des mois, je suis intensément ce qui se passe au Mexique, intéressée par le gouvernement d’Andrès Manuel López Obrador (AMLO) résolument anti-néolibéralisme, mais aussi par la richesse de la culture et en particulier de la culture politique de ce pays et par la force du mouvement populaire qui soutient les processus de transformation et aspire au retour de la souveraineté nationale. Pour comprendre ce qu’amène (ou non) ce gouvernement de Transition, il faut comprendre l’histoire du Mexique, au moins son histoire récente, quelques décennies de néolibéralisme qui ont semé la misère dans le pays – quand les descendants des inventeurs du maïs chassés de leur terre ont du s’exiler aux USA où ils cultiveront dans les champs des gringos le maïs qui sera ultérieurement vendu à leur pays. Aujourd’hui le Mexique dépend des USA pour 90 % de sa consommation de maïs, aliment de base de la population ! Autre exemple les Corporations US achète le pétrole mexicain à bas prix pour lui revendre ensuite sous forme d’essence et autres produit grevés d’une importe plus-value, tout bénéfice pour ces corporations, des conséquences d’un antérieur Traité de Libre Échange

La question du narcotrafic - et de la violence qu’il génère - est centrale au Mexique ainsi que la manière 1)dont les groupes de narcos se sont militarisés et constitués en Cartel pour les besoins des USA qui ont permis à certains d’entre eux de bénéficier des meilleurs entraînements de forces spéciales de l’école des Amérique ou des sanguinaire Kabyles de Guatemala et 2)du rôle joué par ces groupes criminels pour favoriser l’avancée des transnationales et en défendre les intérêts. Notamment en forçant par la terreur les populations a abandonner leurs terres qui seront ultérieurement livrées à l’extractivisme et à l’agro-industrie. Je ne connais pas les chiffres pour le Mexique mais en Colombie des méthodes similaires font que l’ONU évalue le nombre des déplacés intérieurs à 7 millions de personnes lors du Plan Colombie, modèle pour l’Opération Merida de « guerre contre la drogue » au Mexique.

 

C’est une histoire complexe que je découvre petit à petit, que je ne connais pas encore assez bien pour en parler autrement que dans les grandes lignes et qui demande un travail de documentation et de traduction de longue haleine. La manière dont un Cartel comme celui de Sinaloa, qui a pour origine des petits cultivateurs de drogues locaux, devient un Cartel au sens propre de ce termes, avec des secteurs d’activités diversifiés opérant dans près de 100 pays du monde (plus selon d’autres sources), ne peut se faire sans montrer ses implications dans l’histoire de la finance mondiale et les processus de blanchiment d’argent qui lui sont intrinsèques, sans montrer que cette croissance et militarisation a eu lieu sous l’impulsion de secteurs politico-économiques des USA. Il existe en espagnol une documentation claire, précise et bien étayée à ce sujet, malheureusement fort peu relayée en français. Anabel Hernandez, Jesus Esquivel, Dawn Paley font partie des meilleurs parmi les enquêteurs, mais ils sont loin d’être les seuls. Tout indique que la soi-disant « Guerre contre la drogue » est une guerre pour le contrôle de ce marché doublée d’une guerre contre les peuples au profit des grandes corporations.

C’est certainement le plus grave problème auquel doit faire face le gouvernement d’AMLO aujourd’hui : la sécurité alors qu’il existe dans le pays des groupes puissants de Narcos, qui disposent d’armées dotées d’éléments qui ont reçu les meilleurs formations militaires et disposent d’armes de guerre. La question des armes est importante, ces armes viennent en immense majorité des USA. Certaines leur ont été fournies officiellement dans le cadre d’une opération de la DEA appelée « Rapido y furioso » (2006-2011), le principe étant que fournissant des armes aux narcos il serait possible de les pister et de connaître les membres des Cartels et ainsi de les faire tomber. La réalité fut bien différente et ces armes ont provoqué des dizaines de milliers de morts parmi la population civile du Mexique alors que les Groupes de Narcos se sont renforcéset qu’ils sont utilisés aujourd’hui pour tenter de déstabiliser le gouvernement nationaliste d’AMLO.

Cela aide à comprendre pourquoi AMLO ne veut surtout pas de l’aide des USA pour combattre les Cartels dans une réactivation de la sanglante « guerre contre la drogue ». Le président Calderon qui a initié cette guerre disait que « Bien sûr il y aurait des pertes [de civils] mais que le résultats vaudrait la peine ». L’histoire lui a donné à moitié raison, les pertes de civils sont évaluées à 200 000 personnes (une sous évaluation pour certains), mais le résultat est catastrophique puisque les problème du crime organisé s’est intensifié et n’a même pas connu l’ébauche d’une solution. Alors le gouvernements du Mexique demande aux gouvernement des USA un contrôle de leur trafic d’armes vers le Mexique mais dit « Non merci » à son insistante proposition de revenir dans le pays mené une « guerre contre la drogue » une méthode qui à prouver sa sanglante inefficacité.

Exode indigène en Colombie

Exode indigène en Colombie

Quelques mois de plongée dans l’univers mexicain furent des mois de bonheur, il a au Mexique des journalistes tant du quotidien que d’investigation d’un niveau hors du commun. Ils permettent l’accès à une information de qualité pour lesquels certains d’entre eux ont été assassinés, d’autres ont du s’exiler parce qu’au Mexique leur vie étaient en danger ou qu’ils savaient qu’ils ne pourraient s’exprimer librement sous les précédents gouvernements. Pour certains leur vie est toujours en danger parce que le gouvernement ne contrôle toujours pas les groupes violents mais beaucoup d’autres sont revenus dans le pays qui est à présent un exemple de liberté d’expression. De cela je suis certaine, malgré des campagnes de déstabilisation de la droite-USA, s’il y a des critiques, ce sont surtout celles faites à AMLO de laisser s’exprimer trop librement des personnes qui appellent ouvertement au renversement du président, y compris des généraux et généraux retraités qui ont appelé directement l’armée à se soulever contre l’actuel gouvernement. Il y a une floraison de débats de haut niveau dans lesquels s’allient cœur, intelligence et une grande connaissance historique.

Alors que je pensais pouvoir prendre le temps de m’informer largement avant de parler de ce pays fascinant qu’est le Mexique, les événements ce sont précipités et parallèlement aux soulèvement en Équateur, au Chili, en Bolivie, on a vu au Mexique se manifester de manière accélérée les éléments de prélude à un « coup d’état » doux. En cours en ce moment.

Parmi les journalistes locaux beaucoup sont de vieux routiers qui connaissent à fond l’histoire des coups d’état en Amérique Latine, depuis celui du Guatelmala en 1954 et l’histoire politique de leur pays, les coups d’état, ils les voient venir de loin à la lumière du passé. A eux ce sont joint des milliers de jeunes (et de moins jeunes) enthousiastes qui ont ouvert leur propre canal d’information et apprennent à analyser l’information jour après jour… ils sont les « bénis réseaux sociaux » qui pistent également les fake news produites par les intégrants d’opposition de ces mêmes réseaux.

Beaucoup des plus jeunes sont des inconditionnels d’AMLO, ils font partie des AMLOVERS qui ne tolèrent aucune critique contre leur idole, ce qui peut s’avérer contre-productif. La position des vieux routiers de l’information et de la politique qui soutiennent la transformation du pays est différente. La « tendance » : il reconnaissent Andrès Manuel comme une personne honnête, sincère et de bonne foi, mais suceptible de se tromper comme tout humain. Pour eux une critique constructive permanente est le meilleur soutien qu’il peuvent apporter au gouvernement pour mener une transformation qui soit réellement conforme aux aspirations populaires. Ils se mobilisent également pour analyser la tentative de coup d’état qui se développe dans le pays, et dans ce cadre ils soutiennent totalement le gouvernement actuel.

Pour Andrés Manuel, en tant que personne mon total respect. Je n’ai aucun doute concernant sa sincérité, ni le fait qu’il soit incorruptible. Il n’a rien d’un dictateur, mais le voir incarner la figure du « despote éclairé » est un risque. Pour le dire en bref  : ne fait aucun doute le fait qu’il veuille le Bien du pays. Le problème c’est sa trop forte conviction de savoir ce qu’est le Bien en Soi, comme un Universel incontestable, qui risque de le rendre sourd aux revendications qui parlent d’autres formes de Bien. Politiquement, pour juger il faut comprendre comment peut s’effectuer une transition du néolibéralisme vers un nouveau système équitable (pour qualifier d’un dénominateur commun les différents systèmes candidats à la succession)… et comment cela peut se faire avec la plus grande douceur possible. Et ce n’est pas simple surtout quand un ennemi puissant s’oppose de toute ses forces et par tous les moyens à la réalisation de ce projet. Avant de pouvoir dire aux USA que leur maïs ils peuvent se le garder, il faut reconstruire la souveraineté alimentaire et cela prend du temps. Cela demande aussi une nouvelle conception économique qui utilise de nouveau concept. La Croissance néolibérale, est aussi une mesure de destruction et de mort.

Juan Manuel Santos, ex-président de Colombie, interviewé par Rafael Correa dans une des émissions que l’ex-président d’Équateur présente dur la chaine RT ('Conversando con Correa': Juan Manuel Santos), faisait valoir que les indices de Croissance d’un pays n’étaient en rien la garantie d’une lutte contre la pauvreté efficace, et parfois que bien du contraire. La sortie de la pauvreté d’une population demande d’autres indicateurs, d’autres modes d’évaluation. Cela semble évident, je vous donnais l’exemple du Chili où le PIB moyen par tête est de plus de 13 000 dollar par an alors que le salaire minimum, celui d’une majorité est de 3600 dollars annuels qui ne suffisent pas à assurer les besoin fondamentaux des habitants dans un pays où le « coût de la vie » est extrêmement élevé. Des régions sont asséchées par les choix de développement libéral du gouvernement. Par exemple une entreprise chinoise qui cultive des cerises pour les chinois a accaparé l’eau de la région où elle est implantée. Alors oui, on peut augmenter les revenus de bases monétaires pour ces habitants, cela ne solutionnera pas le problème fondamental et vital de l’approvisionnement en eau potable et pour l’arrosage de leurs propres cultures… En plus un salaire de base de 300$ dollars ne représente pas le même accès aux nécessités basiques dans un pays où les produits alimentaires sains sont accessibles et bon marché et les coût de l’énergie peu élevés et dans un autre où tout coûte les yeux de la tête. Il faut donc d’autres indicateurs.

Le néolibéralisme se montre de plus en plus comme un système qui assassine les populations massivement. Cela consiste tout autant à envenimer des populations avec des nourritures qui sont de véritables poisons provoquant des problèmes de santé publique qu’à fomenter de toutes pièces des guerres civiles dans lesquels des voisins s’entre-tuent, autant qu’à pratiquer l’élimination sélective des opposants, journalistes gênants, leaders sociaux ou populaires et bien d’autres méthodes conjuguées dans une opération qui correspond à un génocide (auu sens où il existe une seule race humaine, qui se divise en ethnies). Dans ce cas, les morts appartiennent indifféremment à différentes ethnies, en différents lieux de la planète, ils ont comme point commun leur non-intégrabilité à ce projet de système discriminatoire.

Mais revenons à la « drogue », un autre aspect de la culture de la drogue est son rôle démobilisateurs des luttes politiques, sociales et populaires. Je vous parlais des cartels mexicains qui ont été utilisés par les USA comme intermédiaires dans l’opération connue sous le nom de Contras qui consistait à fournir aux contre-révolutionnaires d’Amérique Centrale des armes qu’ils payaient avec de la drogue. Un des aspect moins connu de cette opération, c’est la manière dont cette drogue a été revendue dans les quartiers pauvres en lutte pour leurs droits civique aux USA dans le but avoué de provoquer une démobilisation. La méthode n’est pas nouvelle. Je l’ai vu à l’œuvre en Europe, quand l’héroïne a été déversée massivement à la fin des années 70 du siècle dernier. Quelques années auparavant les mouvements de mobilisations populaires étaient larges et constant surtout parmi la jeunesse… quelques années plus tard, propagande à l’appui, la rébellion s’était reterritorialisée du champ politique volontairement disqualifié par les matrices de propagande diffusées dans ce but sur celui de la drogue présentée aux adolescents comme la forme de légitime de révolte. A présent nous voyons au Mexique l’apologie, Hollywoodienne et apparentée, de la culture narcos, qui présente les narcotrafiquants comme de nouveaux héros populaires et le narcotrafic comme le moyen rapide (ou le seul dans un pays de grande pauvreté sans mobilité sociale) d’accéder à la richesse. Une mythification qui a fort peu à voir avec la tragique réalité de la plupart des narcos, en particuliers des jeunes recrutés par ses groupes qui ont une espérance de vie d’une vingtaine années au plus.

Tout cela est complexe, les Cartels ont les moyens de la corruptions, ils infiltrent jusqu’aux plus hautes sphères de la finance, de la politique, de l’armée et des forces de polices, la justice, les administrations publiques… Ils contrôlent les ports par lesquels leurs marchandises sont transitent… Ce n’est pas un problème spécifique au Mexique, mais c’est le pays le plus atteint alors que son Président est le seul à vouloir réellement démanteler l’ensemble de ce système et assainir le pays, une bonne fois pour toute. Quand la tentation me prend de le juger pour les erreurs qu’il commet éventuellement, je me pose la question de savoir ce que je ferais à sa place. Et c’est là que je dis respect, parce qu’au moins il essaye alors qu’il n’existe pas de recettes éprouvées et que, en vieux routier de la politique, il savait que cette volonté transformation le conduirait forcément à une confrontation avec des ennemis féroces et puissants. Respect parce qu’il a accepté de mettre sa vie en jeu pour amener du bonheur au Mexique.

Chavez, quelles que soient les critiques qu’on peut lui faire par ailleurs, qu’il faut faire si on veut corriger ses erreurs, a beaucoup de positif dans son bilan. Comme d’avoir initié un mouvement de dignité et de souveraineté régionale. Par contre dans l’imaginaire collectif latino Maduro est devenu une incarnation des pires dérives du socialisme, servant de repoussoir des gauches de la région et permettant à l’extrême-droite de gagner du terrain. Mais pas seulement, heureusement. Comme je l’ai dit plus haut, grandit régionalement le mouvement de ceux qui veulent pouvoir participer à la vie politique de leur pays en inventant de nouveaux modèles qui ne soient ni néolibéral, ni socialiste. Et sous l’impulsion des populations indigènes sont remis en question les notions de gauche et droite venues depuis un amphithéâtre de la révolution française de 1889, un modèle qui ne trouve pas de répondant dans leur culture politique. Les partis politiques sont une invention de l’Occident pour diviser les voisins disent certains, comme les habitants de la commune de Cherán, Michoacan, Mexique qui ont mis hors de leur ville les narcos et les partis politiques, ont repris une gestion communale, et ce sont réorganisés en Ronde Indigène dont sont issus les volontaires qui assurent la protection de leur territoire. De quel droit imposerions-nous nos modèle à des populations qui ont un riche passé culturel et des structures politiques éprouvées.

Une transformation est une période de transition avec comme on le dit au Mexique « Un vieux système qui n’en finit pas de mourir, alors que le nouveau n’a pas achever de naître ». L’expérience mexicaine est devenu une référence pour ceux qui aspirent à une transformation qui ramène une souveraineté régionale. Si certains sont des capitalistes nationalistes et d’autres des anti-extractivistes autogestionnaires radicaux, et une vaste gamme d’autres nuances, la question de la manière dont doivent se résoudre ces divergences est devenues secondaire face à l’urgence de l’unité face à l’ennemi commun : le colonialisme néolibéral et les factions de l’extrême-droite locale qui en sont les vecteurs. Mais aucun pays ne peut seul échapper aux griffes néolibérales.

Une chose est de savoir qui tire les ficelles, autre chose est d’identifier et de combattre sur le terrain les idéologies dont ceux-là se servent pour y parvenir. En Bolivie, face au soulèvement indigène et à la réprobation internationale, les putschistes ont du rapidement occulter le caractère de « croisade l’antéchrist » affiché ouvertement aux premières heures du Golpe. Ils n’ont pas pour autant renoncé à leur terrible croyance religieuse qui fait des populations indigènes et de la spiritualité de la Pachamama des incarnations de Satan, qu’il faut exorciser et combattre les armes à la main. Beaucoup d’analystes parlent du gouvernement Bolsonariste de Bolivie, effectivement Bolsonaro et la clique bolivienne appartiennent à la même église évangélique raciste, un mouvement qui gagne du terrain en Amérique Latine et dans le monde. Un mouvement qui se confond avec celui d’une radicale ultra-droite. Une idéologie que ceux qui veulent la combattre doivent identifier, celles chasseurs de sorciers et de sorcières fanatiques qui semblent sortis des oubliettes de l’histoire. C’est devenu le principal véhicule de l’extrême-droite latino parmi les couches populaires, une idéologie à combattre. Attention, tous les évangélistes ne sont pas des fascistes, il est question ici d’un groupe spécifique, le nombre de ses membres n’est pas clairement recensé, ils sont évalués à 200 millions dont 30 sont au Brésil.

Pour tous ceux qui pensent que les peuples ont le droit de décider de leur propre destin, et qui voudrait soutenir la population de Bolivie dans son combat pour y parvenir, la question de savoir si vous êtes pour ou contre Evo est devenu secondaire. Manifestent aujourd’hui ensemble à la fois des partisans d’Evo et des opposants unis par leur volonté de défendre la dignité indigène les droits de sujets politiques et territoriaux des habitants natifs du pays. La répression se déchaîne avec la même violence contre les manifestations agressives que contre la majorité de manifestants pacifiques. Certains appellent au retour d’Evo alors que d’autres cherchent de nouveaux leaders pour incarner leurs aspirations. Tous demandent la destitution de la minorité qui a fomenté un coup d’état pour s’emparer du pouvoir et se maintien par une répression toujours plus brutale. Les représentants du MAS, presque 2/3 du Parlement sont écarté du pouvoir par la menace directe contre leur vie ou celle de leurs proches et le gouvernement de fait annonce qu’il s’apprête à arrêter bon nombre de législateurs du MAS sous inculpation de sédition… ils le disent ouvertement, et les instances internationales, se taisent ou ratifient le coup détat.

Comme le disait le journaliste argentin, Esteban Trebucq, un des rares à être resté sur le terrain, (les autres devenus cibles de violence ou accusés de sédition ont fuit le pays) : il est hors de question de parler de guerre civile quand une population désarmée affronte des militaires qui tirent à balles réelles et ont reçu du gouvernement l’implicite droit de tuer que leur confère l’exemption de sanctions pénales…

Aujourd’hui 19 novembre il insiste, le soulèvement indigène avant d’être pour ou contre Evo est une lutte des peuples originaires pour « leur identité, pour leur raison d’être, pour leur descendance, pour leur sang, leur terre et leur avenir. » La violence de la répression est en pleine recrudescence, la police lance les gaz alors que l’armée tire à balles de plomb. Et s’il y a des manifestations « violentes », c’est la violence des pierres contre les tanks, les hélicoptères, les armes à feu. Parce que perdre ce combat serait pire que perdre la vie, le retour à la misère et l’infra-humanisation des populations natives, beaucoup se disent près à perdre la vie dans la bataille. Des hôpitaux de fortune s’organisent dans la rue pour venir en aide aux nombreux blessés et victimes des gaz. Le jeune médecin et autres membres du personnel sanitaire bénévoles interrogés parlent de leur connaissance de neuf morts tous par armes à feu dans 2 hôpitaux de Cochabamba. Et de centaines de blessés plus ou moins gravement ainsi que des victimes de gaz dont la CIDH a condamné l’usage démesuré, ainsi que celui des armes à feu, la force démesurée de la répression du gouvernement de fait. Plusieurs journalistes étrangers ont fait remarquer que les gaz étaient d’autant plus durs à supporter à une altitude de plus de 3000 mètres (La Paz 3640m) où l’oxygène est raréfié.

L’ appel que lance en écho la population : «S’il vous plaît racontez, montrez ce qui nous arrive, faite savoir au monde ce qui se passe ici, ils nous abattent comme des animaux, pourtant les animaux aussi ont des droits, nous avons besoin de soutien dans le monde entier. ». Je relaie …

Au Chili aussi les mobilisations continuent. Ici la répression se caractérise par les dizaines (200) de personnes rendues aveugles où ayant perdu un oeil par les tirs des forces de l’Ordre. « Cela nous a coûté tellement d’ouvrir les yeux, et à présent ils veulent nous rendre aveugle ». « La mutilation physique comme discours du pouvoir » Les tirs se font à proximité des manifestants, visent spécifiquement le visage et les yeux. Illustration aux premières minutes de la dernière émission d’entre noticias, alors que youtube a obligé l’équipe à retirer les images les plus révélatrice, de la répression au Chili comme en Bolivie, sous prétexte de sensationnalisme.

 

C’est très loin d’être un tour complet de la vaste question de l’Amérique en lutte contre le néolibéralisme de dont il sera question à l’avenir sur ce blog, au compte-goutte et dans le désordre en fonction des priorités du moment, avec des traductions inédites selon de leur qualité informative et le temps que je peux y consacrer. Et sûrement beaucoup de fautes ou de redites, que je vous prie de pardonner… Là par exemple, je viens de passer 12 heures d’affilée à rédiger ce texte et recueillir des nouvelles informations, il en reste beaucoup d’autres dont je voudrais prendre connaissance… et aussi une traduction en chantier et une liste d’attente d’autres...

 

Anne W.

 

Protéger les semences de vie (Equateur)

Protéger les semences de vie (Equateur)

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16 septembre 2015 3 16 /09 /septembre /2015 09:21
Humeur de guerre, humeur de paix  ?

 

 

Commencé comme réponse au commentaire de Souris que la Goutte d’eau que je suis remercie, mon humeur du jour qui parle de guerre et paix.

Merci,

Cela réchauffe le cœur, ce que j’ai pu observer autour de moi au cours de cette dernière année me désespère vraiment. Et si je suis sincère ce ne sont pas tant les avancées de la globalisation qui m’interpellent, parce qu’elle poursuit sa logique de destruction d’un monde et de ses habitants pour en édifier un nouveau où ne doit être conservé que ce qui s’intègre à la bonne marche du système. Mais cela c’est sa logique, intrinsèque, sa nature. Je l’ai dit ailleurs, je ne crois pas tant au complot se perpétuant de génération en génération explicitement en tant que « complot contre l’humanité’’ mais bien à une idéologie pernicieuse qui est le conditionnement des classes dites dirigeantes, et qui ne laisse à leurs membres que peu de libre arbitre pour imaginer d’autres possible que ceux qui leur ont été bourrés dans le crâne dès l’enfance. Une situation confortable qui détermine pour ceux qui la vivent un avenir tout tracé. Je ne la qualifierais pourtant pas de privilégiée. Les valeurs que véhiculent ce système sont vraiment tristounettes…austérité et quoi encore. Associer d’emblée pauvreté et austérité, cela a quelque chose de religieux, au sens de poursuite de l’Inquisition par d’autres moyens, comme l’est ce besoin de contrôle des comportements et de répression de tout ce qui est ciblé comme constituant les nouvelles hérésies, même si les Thatcher et autres Reagan leur attribuait le beau nom d’Alternative lorsqu’ils affirmaient qu’elles avaient à disparaître.

Ce que je suis encore, ces jours-ci, en train d’observer sur un autre terrain que celui de la cité, dans le monde rural, alors que je suis en opération sauvetage de ma caravane et que je suis confrontée cette fois à l’éradication de toute forme de vie alternative en Wallonie qui passe par l’éradication de l’habitat alternatif ; la seule tolérance étant de ne pas détruire absolument systématiquement de celui qui existe déjà (5 OOO euros de prime pour détruire sa caravane habitat principal… dérisoire pour vendre son âme). Et là encore, on en parlait hier, l’associatif institutionnalisé à trahi. Ceux qui hier défendaient l’habitat alternatif le stigmatise aujourd’hui et en échange de subsides deviennent les premiers agents de cette destruction et contrôleurs sociaux de la population ainsi relogée. Obtenir la confiance des habitants et contrôler qu’ils remplissent ensuite les conditions de bons locataires, (payer ses charges, son loyer, mais aussi avoir un comportement socialement recevable) ainsi que produire les rapports qui décrivent ce processus, c’est écrit en toutes lettres dans le programme qui porte le nom de HP ou habitat permanent. Globalisation.

Ce qui m’afflige ce n’est donc pas tant le programme systémique, même s’il est irrecevable par toute personne bienveillante et sensée, mais bien la complaisance que ceux qui en sont les victimes mettent à se laisser faire. Déresponsabilisation tant de sa propre vie que du devenir collectif.

Et ceux qui m’énervent le plus sont ceux qui prétendent profiter du système ». Ils m’énervent de deux manières (surtout quand ce sont des amis que je vois se détruire ainsi complaisamment… pour le système) d’une part quand j’observe leur manière de vivre, et les effets négatifs pour leur santé morale et physique et d’autre part cette absence total de prise de responsabilité collective qui nuit à tous ceux qui se retrouvent inclus dans la « mise au rebut » (dans la trilogie des glissements progressif de marginal jusqu’aux 70, exclus fin du 20ème siècle, jusqu’à la notion de rebut du 21ème glissement conceptuel s’accompagnant d’un changement de statut et condition de vie), je vais le dire « familièrement », comme je peux le dire la Grande Sœur que je suis quand je vois les amis complaisants et acteurs de leur propre destruction ; « Mais putain les mecs, bouger vous le cul ! Avant qu’il ne soit trop tard » désolée pour la formulation, mais oui, quand je vois des amis qui font le chemin qui les conduisent droit vers la mort prématurée (pour beaucoup à la quarantaine) ou vers toutes les diminutions de soi qui sont les conséquence de la mauvaise vie, bien sûr, je suis partagée entre tristesse et colère. Et je le dis.

Je ne crois pas que la vie soi sécurité en soi. Une caractéristique de la vie et de l’évolution, c’est la prise de risque et la preuve s’il en faut c’est l’humain. Qui pourrait signifier la fin et la destruction de tous ces processus complexe de l’évolution qui lui a donné jour. Humain qui aujourd’hui se subdivise toujours plus entre les aspirants à une surhumanité et transhumanité, l’humanité proprement dite et l’infra humanisation, celle qui résulte pour des êtres humains de la privation des conditions de la dignité..

Surhumain, ce sont eux qui le pensent et le prétendent. Ma vision des choses c’est plutôt que ceux qui nient le caractère humains d’autres au nom de la race, de la position dans la hiérarchie sociale se placent eux-mêmes hors humanité, comme l’ont fait les nazis (et comme ils continuent de le faire, ainsi que cet inquiétant mouvement White Supremacist qui prend une ampleur qu’il n’aurait jamais du prendre si le fascisme n’était pas la vocation finale du capitalisme).

Ajoutons cette question terrible : « Comment poser les bases d’un monde meilleur, alors que les gens gentils qui le souhaitent ne sont en général vraiment pas formés pour affronter ces machines de guerre fabriquées en série que sont les Soldats d’Opérations Spéciales et autres Terroristes). Si, si, sans nul doute, les OP sont bien des Terroristes, leur formation implique les moyens de semer la Terreur parmi des populations civiles pour les réduire à l’impuissance. Je ne vais pas épiloguer là-dessus ici, comme pour beaucoup de sujet ainsi je dispose de tous les éléments à l’état de matière brute qui permettent de le comprendre. Pas des conditions de temps et tranquillité pour mettre tout cela en forme. J’ai d’autres urgences en ce moment.

Y compris des remises en questions de moi qui plongent jusque dans mes racines les plus profondes. Toutes les conséquences dont je n’avais pas mesuré jusque-là l’ampleur d’avoir été dès ma conception malvenue. Ce n’est pas « que cela » qui détermine mon sens des responsabilités collectives, mais cela en fait partie et d’une manière dont je pourrais dire qu’elle est souvent contre-productive, une forme de Don Quichotisme qui nuit au Robin qui est en moi. Pour l’anecdote, j’ai été conçue à l’orée de la forêt et certains que je serais un garçon mes parents avaient décidé de m’appeler Robin. Cela me fait rire, heureusement ils ne m’ont pas appelée Robine ce qui aurait été plutôt dur à porter.

Je n’avais pas eu à me poser ce genre de questions jusqu’ici parce qu’il y avait assez d’espace dans le monde pour construire ma vie en des lieux, avec des collectifs où elles n’interféraient pas. A présent que de fait la guerre nous rattrape et que le monde ainsi que le proclame l’actuel programme du Pentagone* est devenu le foyer d’’une guerre qui ne dit pas toujours son nom, avec son concept de « guerre diffuse à multiples foyers » et de domination du spectre complet », nous sommes appelés à développer de nouvelles formes de vigilance, et d’impeccabilité de comportements. Et donc à nous redéfinir en fonction de cet état de guerre en tant que résistante en ce qui me concerne puisque depuis longtemps j’ai choisi mon camp.

Comprendre ces nouvelles formes de La Guerre est essentiel pour en reconnaître les manifestations, y compris dans à travers la Propagande qui en est un outil majeurs. La concentration des médias entre quelques mains, quelques grands groupes qui ne s’est pas faite en un jour, (A qui appartiennent les médias ?) est une manifestation de volonté continué de prendre le contrôle des inconscients collectifs, des masses. La notion de masse dont use si souvent des personnes ou groupes de gauche est par nature antithétique d’une société de liberté et d’épanouissement personnels et collectifs. Le monde auquel j’aspire est fait de personnes déterminées qui ne suivent pas aveuglément des mouvements de masses, mais sont capables de formes d’auto-organisations différenciées, une qualité commune à de nombreux groupes d’autochtone du continent dit Amérique du Nord au Sud.

Questionnement, je l’ai dit en ce moment je suis une sorte de questionnement ambulant, Ce qui prouve que je suis toujours vivante.

Anne

*Je renvoie à ce texte Projet global d'instrumentalisation des armées mondiales au service "des intérêts et de la sécurités des USA"  qui contient d’autres référence à la guerre du 21éme siècle et à ceux qui suivent :

 

Quelques traductions inédites sur ces thèmes

En ce qui concerne ce programme J.V. 2020, une description et analyse ici

Militarisation impérialiste : nouveaux masques pour de vieux projets

Par Rina Bertaccini et sur le même thème Ana Esther Ceceña

La domination du spectre complet en Amérique (et dans le monde)1

La domination du spectre complet en Amérique (et dans le monde) 2

La domination du spectre complet en Amérique (et dans le monde) 3

En ce qui concerne son application deux textes clés de Nick Turse , initialement publié sur TomDispatch qui les résume fort bien

 

La nouvelle doctrine d’obama : un plan en 6 points pour une guerre globale. Ou comment mettre la planète à feu et à sang…

Les opération spéciales "us" mènent guerre secrète dans 120 pays

Et, parmi bien d’autres, dont les premiers cités, nous permettent d’établir les liens entre eux, qui décrivent applications et ramifications

"culture stratégique" : le commandement sud et la militarisation des universités

Décrit la mise au service du projet global des universités mais aussi de la société civile et qui fonctionne déjà en France sous le nom de clubs « société défense », par exemple à Lille, alors que le projet militaire conjoint de lutte contre-insurrectionnel y a pour nom « Opération Scorpion »

Un exemple d’application de cette « culture stratégique »

L’avant-garde yanqui en Amérique Centrale : peuples indigènes en grand danger !

Un des visages de la doctrine dite d’Obama, la fusion des armées officielles et privées, ainsi que des entreprises et services de renseignement dont le rôle de garde-chiourme et assassins au service des transnationale est très, très, très clairement démontrés en Amérique Latine :

Les entreprises militaires privées pénètrent l’Amérique Latine

On pourra également se référer à celui-ci qui met en évidence le rôle de la propagande dans la guerre de quatrième génération.

Annexe extraite de Ménard, maire fasciste, la fin du capo de RSF (arme de quatrième génération de la CIA)

 

La guerre de 4ème génération

La définition d’un modèle d’ingérence et d’intervention qui a été appliqué au monde à partir de la Seconde Guerre Mondiale pour déstabiliser les nations et faire tomber les gouvernements non affiliés aux intérêts des pays centraux (E.U. et Union Européenne) se radicalisa en 1989 quand depuis le Pentagone des officiers de l’Armée et l’Infanterie de Marine des USA produisirent un document intitulé « Le visage changeant de la guerre jusqu’à la quatrième génération ». A partir de là fut développée une théorie de la Guerre de Quatrième Génération associant le concept de Guerre Asymétrique à celui de « la lutte contre le terrorisme » que décrétera le gouvernement de George W. Bush.

En 1991, deux ans après ce premier document, le professeur Martin Van Creveld de l’Université Hébraïque de Jérusalem publia le livre « La transformation de la guerre » qui synthétise et complète la théorie de la guerre de Quatrième Génération. Dans ce modèle prévaut la substitution des bases militaires traditionnelles par d’autres cachées et des entrepôts ; Le contrôle de la population se fera non plus à travers une occupation militaire mais bien par un mélange de propagande et de terreur. Il prédit en plus la disparition des systèmes de combat traditionnels (armée contre armée) et sa transformation en conflit de basse intensité (également nommés Guerres Asymétriques).

Dans la Guerre de Quatrième Génération “Les tactiques et stratégies militaires sont remplacées par des tactiques et stratégies de contrôle social, au moyen de la manipulation de l’information et de l’action psychologique de manière à diriger le comportement social des masses. Les cibles ne sont pas physiques (comme dans l’ordre militaire traditionnel) mais psychologique et sociales. L’objectif ne vise plus la destruction d’éléments matériels (des militaires, soldats, infrastructures civiles, etc.) mais le contrôle du cerveau humain. Les grandes unités militaires (marine, aviation, tanks, sous-marins, etc.) sont remplacées par un grand appareil médiatique composé par les grandes rédactions et les studios de radio et télévision. Le bombardement militaire est remplacé par le bombardement médiatique. Les slogans et les images remplacent les bombes, les missiles et les projectiles du domaine militaire. L’objectif stratégique n’est alors plus la conquête et le contrôle des espaces physiques (populations et territoires, etc.) mais bien l’appropriation et contrôle du comportement social de masse.

La formule de la guerre de 4ème génération a été employée dans le monde entier dès avant sa formulation théorique (par exemple au Chili en 1973), mais au cours des dernières années et face aux échecs successifs de la méthode de la guerre conventionnelle pour occuper des pays (Irak, Afghanistan) cette forme d’intervention est devenue la forme préférée des interventions impériales. Elle a été utilisée contre l’Iran, la Syrie et la Lybie et dans notre Amérique Latine contre le Honduras, le Paraguay, la Bolivie, l’Equateur et le Venezuela avec des degrés de succès divers.

 

 

Por Miguel Guaglianone 

  Extrait de VENEZUELA/ De la “violencia civil” al terrorismo | ecopopular 

Traduction Anne Wolff

Ce n’est qu’un aperçu des textes et traductions inédites concernant ces thèmes de la guerre contemporaine figurant sur ce blog. Figurent aussi une élucidation des méthodes de coups d’états doux, j’aurais certainement de bonnes occasions d’y revenir. Un aspect tout aussi importantsur lequel je reviendrai en bonne écosophe est la mise de l'écol.ogie au service de la guerre globale et des intérêts et de la sécurité des Transnationales qui l'inventent et la dirigent

 

 

 

 

Humeur de guerre, humeur de paix  ?
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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 07:31
Petite note pour les amis de passage

 

Je ne sais si vous voyez la même publicité obscène que moi alors que je passe sur mon blog, mais moi elle me fout la gerbe. Pour le dire poliment. Dans l’ancienne formule, accepter de la publicité sur son blog signifiait qu’on avait conclu un accord de « droits d’auteurs » avec Overblog. Ce n’est plus le cas. Je tenais à faire cette précision, Les Etats d’Anne sont un acte gratuit qui participe de ce grand mouvement du web, par lequel des personnes partagent et échangent gracieusement informations et idées.

Cela étant dit, les commentaires auxquels je n’ai pas répondu s’accumulent. Pour cause d’absence prolongée. J’ai voulu commencer à y répondre ce matin. A nouveau ce n’est pas clair, rien ne m’indique la différence entre ceux auxquels j’aurais répondu et les autres et même le renvoi depuis courriel n’est pas clair. Je vais donc faire une réponse plus générale. Pour en finir d’emblée avec les fâcheux fachos et autres, sachez que je n’ai résolument rien à vous dire et que je ne vous aurais de toute manière pas répondu, les dialogues de sourds n’ayant aucun intérêt. Je n’ai pas envie de faire de prosélytisme, et n’ai aucun goût pour les échanges d’injures et autres méchancetés. Je n’ai nulle intention de partager votre haine, ni aucune autre d’ailleurs, par chance la vie m’a épargné ce genre de sentiments destructeurs avant tout pour l’intégrité de ceux qui les professent. Ya basta ! Place aux relations de bonne concordance et convivialité. C’est un suffisamment beau défi à présent de s’entendre entre amis que de ne pas perdre son temps à se colleter avec ses ennemis sans enjeux significatifs.

Je remercie par contre du fond du cœur tous ceux qui m’ont encouragée, remerciée pour mon travail. Dans les épreuves que j’ai traversées au cours des derniers mois, vous avez contribué à faire la différence. A ne pas laisser tomber, la vie, la dignité, la combativité pour rejoindre ceux qui furent il n’y pas si longtemps des amis et qui à présent comme de vilains vampires détruits par la misère, m’invitent ou parfois tentent de me forcer à les accompagner dans leur glissade vers le fond du gouffre, néant d’être de celui qui a abandonné sa conscience pour entrer dans le magma indifférencié de la déstructuration mentale.

J’ai beaucoup de leçons à tirer des épreuves (défis ?) que j’ai traversées depuis un an que j’étais de retour à Bruxelles, Certaines leçons ne se tirent qu’en prenant de la distance. Je dois à présent désengluer ma vie de ce marasme collectif et repartir sur d’autres bases.

Je voudrais pouvoir dire que j’exagère alors que je suis sans doute encore au-dessous de la vérité. Je n’explique rien, je constate qu’infra humanisation est un mot qui prends sens concret pour des personnes gentilles dont le plus grand tort était d’être faibles, de ne pas être armés pour un monde de concurrence, de rivalité, de compétitivité et n’avaient pas non plus la combativité pour défendre leur droit à l’existence personnelle sans changement de leur personnalité, adaptation sociale délétère. Quand l’intégration sociale exige une désintégration de la personnalité avec tous les effets destructeurs que cela entraîne pour la santé morale et la santé physique, qui sont étroitement liées. Quand les petites pilules de l’acceptation viennent suppléer au manque à être des zombies sociaux.

J’ai la chance immense de ne pas avoir d’addiction à l’alcool, je ne consomme pas non plus de médicaments. Je vois les amis qui partent en cure de désintoxication. Une première phase, le sevrage, se déroule en surdose de valium. L’occasion pour certain de se créer une nouvelle addiction. Ensuite une semi-liberté pour voir si le sujet résiste à la tentation. Je ne suis pas bien renseignée sur le déroulement de cette seconde phase, je le serai d’avantage d’ici quelques jours, peu importe. Le constat général est que la nième phase est presque à coup sûr, celle de la rechute.

Je n’ai pas non plus connu les affres de la dépression. Même si quelque fois nous avons flirté ensemble la dépression et moi, j’ai les ressorts intérieurs qui me permettent d’y échapper. Pratique intensive d’une activité constructive, celle qu’il est possible ici et maintenant, tout en changeant ce qui dans mes conditions d’existence génère cette crise. C’est ma réponse au risque de la dépression. Et (jusqu’ici) cela marche. Avec des hauts et des bas. La vie comme prise de risque dans la pauvreté volontaire devient toujours plus difficile à assumer au quotidien.

Je vous ai parlé des faibles, gentils qui ne tiennent pas le choc de civilisation que représente la mise aux normes du Nouveau Monde pour la Vieille Europe. Et puis il y en a d’autre pour qui c’est l’occasion de faire exploser sur la place publique leurs pires instincts. Le premier constat que j’ai fait dès mon premier retour en 2005, c’est le dénigrement devenu manière de se mettre en valeur pour ceux qui n’avaient plus de vie propre. Alors on cherche le pire chez l’autre ou du moins on l’invente. Nous étions un petit groupe qui vivait une bonne convivialité,une quarantaine de personnes constituaient le noyau qui attirait de bonnes énergies d’autres personnes qui venaient passer de bons moment avec nous.2008 plus ou moins, marque un tournant, la crise s’aggrave et en particulier celle du logement. Beaucoup d’amis perdent alors le leur sans en retrouver d’autres. La solidarité joue encore, Des amis hébergent d’autres amis, toujours plus dans des conditions toujours plus difficiles, dans des espaces toujours plus restreints. Certains hébergeurs perdent leur logement pour avoir héberger des « personnes peu délicates ». De nouveaux venus s’imposent qui amènent des logiques d’agressions. Les tensions montent, agressions verbales, physiques, apparition et multiplication d’armes blanches.

J’ai quelques témoignages de personnes dites schizophrènes qui m’expliquent qu’elles ont toujours entendu des voix dans leur tête mais qu’avant de prendre des médicaments ces voix étaient gentilles alors que sous l’influence de ces derniers elles incitent à la méchanceté, à la violence. Pour quelques thèmes, comme celui là, j’ai accumulé pas mal de données qu’il faudrait mettre en forme. Comme j’ai pratiqué une politique de l’urgence, tenté de créer les structures qui permettraient de sauver qui et ce qui pouvait l’être. Encore une fois j’ai échoué.

Sans doute parce que j’ai trahi une de mes propres règle, on n’aide personne, on s’entraide et que ceux auquel je m’adressais pendant mes trois ans d’absence avaient cessé même de pouvoir s’aider eux-mêmes. La méchanceté, l’agressivité, la violence, sont devenus pour beaucoup ce qi les tiens debout. Alors que les plus gentils n’ont pas la force souvent de résister à cette double attaque, sociale (globale) d’une part et venant d’anciens amis, de l’ancien groupe de convivialité d’autre part. J’ai été une des dernières à m’entendre avec quasiment tous. A présent c’est bien fini. Je suis d’un naturel plutôt gentil, j’ai une certaine tendance à jouer les bonnes poires, j’ai aussi un amour de la vie qi me fait considérer avec tristesse ceux qui acceptent sans réagir de se livrer à des programmes d’autodestruction dans lesquels ils entraînent leur entourage.

Un autre fait à signaler, l’arrivée massive, pendant cette période, d’héroïne de mauvaise qualité. J’ai toujours été prise dans cette dualité, de penser qu’il fat vraiment être stupide pour même seulement goutter à l’héroïne alias que les témoignages concernant les risques et dégâts qu’elle produit abondent. Et la compassion pour ceux qui ayant céder fusse une fois à la tentation se retrouvent pris dans l’engrenage. Je ne compte plus les morts que cette substance a provoqués autour de moi. Toujours des personnes avec de beaux potentiels, et une grande fragilité affective qui constituaient leur principal handicap. Je ne compte plus non plus les personnes dégradés par la prise de méthadone, qui devient un palliatif permanent, plus de vingt ans parfois, pour ceux pour qui, selon certains médecins véreux, elle sera le neutralisant qi évitera qu’il se transforme en junkies pris comme nuisances sociale.

L’absence d’empathie qui accompagne la prise de cette substance, quand elle se prolonge, fabriquent de vrais sociopathes, qui ne se contentent plus ‘arracher le sac des vigiles dames pour se payer leur « doses ». No comment. Et je ne parle pas de ce qu’est l’invivable expérience de ceux qui partagent le quotidien de ceux qui ne réagissent plus aux stimuli de l’affect, largués sur la planète indifférence, où plus rien ne les atteints.

Cependant je ne suis plus aussi naïve qu’avant, et je dois accepter à présent que la gentillesse n’est pas la tendance spontanée de l’humain et qu’il existe également des gens méchants, nuisibles qui n’attendent que l’occasion pour tomber le masque de la civilité. Idiote, j’ai eu mille occasions de m’en rendre comte avant, dès l’enfance. Et je ne parle pas ici de ces petits bourgeois (requalifiés de classe moyenne selon les catégories propres au fascisme) qui étalent à présent leur vindicte comme un trophée qui démontre leur caractère d’élite par rapport à d’autres qu’ils dénigrent et dont ils souhaitent la disparition. Voir les commentaires qui se multiplient dans certains torchons médiatiques belges. Mais instrumentaliser ces catégories joviales, leur faire croire qu’ils sont une sorte d’élite, cela aussi fait partie de la propagande fasciste qui crée ce climat favorable à l’implantation de l’extrême-droite dans nos contrées.

J’essayerai d’approfondir et développer tout cela si l’occasion m’en est donnée, parce que cela aussi fait partie intrinsèque de la globalisation et de ses manifestations locales. Là j’ai du boulot pour sortir ma propre vie de ce fossé où elle s’est engluée. Heureusement je peux encore compter avec quelques  amis qui eux aussi tentent de garder la tête hors de la boue qui toujours d’avantage nous entoure et nous englue.

Je ne regrette pas je préfère avoir pris le risque, tenté de relever le défi et avoir échoué que d’avoir accepté ce qui apparaît à présent comme inéluctable sans lever le petit doigt. J’ai refait ces jours-ci quelques ballades dans des sites latinos, ai pu constater de visu la vitalité créative d’amis africains avec qui nous parlons le même langage, fait d’abord de simplicité joyeuse, vitalité. Je n’approuve aucune satisfaction à bien m’en tirer, et pourtant je le sais, il faut que je donne à ma vie un nouveau départ avec des personnes gentilles, actives et consciente du problème écosophique majeur que traverse notre planète.

Désolée pour les fautes et autres coquilles, faut que je me mette au boulot pour sauver ma charmante petite caravane. Bien le bonjour à tous (les amis)

Anne

 

Petite note pour les amis de passage
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"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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