7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 16:10

 

Des paysans africains se réunissent au Zimbabwe pour renforcer leur lutte sur la souveraineté des semences

Avis aux Médias – La Via Campesina

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Harare, le 6 novembre 2013 – Plus de 40 paysans et paysannes de différents pays africains, représentant les organisations africaines  membres de la Via Campesina, et leurs alliés, se réuniront au Zimbabwe du 12 au 14 novembre 2013 afin de débattre des menaces qui pèsent sur le système de semences des petits paysans du continent. Ils aborderont plus particulièrement la question de l’harmonisation récente des lois et des règlements régionaux en Afrique et travailleront sur les réactions nécessaires face à de telles menaces. L’hôte de la conférence sera le “ Zimbabwe Organic Smallholder Farmers Forum” (ZIMSOFF), membre de la Via Campesina.

Cette conférence aura lieu quelques semaines à peine après que la FAO ait formalisé un accord de coopération avec la Via Campesina, reconnaissant le rôle essentiel des petits producteurs alimentaires du monde, petits paysans africains inclus.

Malgré cette reconnaissance, les petits producteurs et les producteurs familiaux en Afrique, y compris au Zimbabwe, sont sous pression pour que soient adoptées les semences génétiquement modifiées. Leurs semences sont aussi menacées  par l’harmonisation des lois et des règlements relatifs aux semences dans les pays africains. Selon un rapport du Centre Africain de Biosécurité (ACB), les gouvernements africains sont amenés à harmoniser les lois des semences dans le cadre de mesures de contrôle des frontières, de contrôle phytosanitaire, de systèmes d’homologation des semences. Ils doivent se mettre en conformité avec les normes de certification et des lois sur la protection des variétés inspirées de l’UPOV 1991 (Union des protections des obtentions végétales), au détriment des petits paysans africains et de leurs systèmes de semences. Si cette harmonisation est menée à son terme,  les paysans et les paysannes perdront le contrôle sur les semences traditionnelles et indigènes. Ceci aura un effet dévastateur sur la sécurité alimentaire et la biodiversité agricole.

Elizabeth Mpofu, présidente du ZIMSOFF et Coordinatrice Générale de la Via Campesina déclare : Les petits paysans en Afrique jouent un rôle vital dans le maintien des prix alimentaires bas et contribuent énormément au développement de semences localement adaptées et appropriées et à la diversité des cultures. Les modifications faites aux lois africaines des semences ne soutiennent et ne promeuvent pas les systèmes gérés par les paysans et les paysannes. Au contraire, ces changements les impactent négativement en criminalisant l’échange de semences paysannes”.

Invitation à la Conférence de Presse:
Pourquoi les agriculteurs défendent les semences natives ?"


Le ZIMSOFF et la Via Campesina Afrique invitent les médias à une conférence de presse pour partager les conclusions de la Conférence. Lors de la conférence de presse, nous allons lancer la publication « Les semences, notre future”. La publication met en lumière quelques uns de ces endroits où ont lieu les luttes quotidiennes pour nos semences. La publication témoins des échanges, résistances, découvertes et solidarités mises en œuvre par les paysannes et paysans d'Asie, d'Afrique, d'Europe et des Amériques. Ce sont ces peuples et ces agricultures qui font La Via Campesina, et assurent notre avenir.


Lieu: Fambidzanai Permaculture Center*
Adresse: 4 Dovedale Road, Mt Hampden, Harare
Jour et heure: le 14 novembre 2013, à 11h00


Pour plus d’informations et interviewer les participants:

Nelson Mudzingwa: (+263 775 380240) ou Boaventura Monjane: (+263 782049558 - à partir de 12 novembre)
Email: nelson.mudzingwa@gmail.com ou boa.monjane@viacampesina.org

Website: http://viacampesina.org

_____________
* Le Centre se situe à environ 22 km du centre de Harare.

 

Source : Des paysans africains se réunissent au Zimbabwe pour renforcer leur lutte sur la souveraineté des semences

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 15:51

 

 

 

 

 

Darío Aranda 

Página/12

  Des représentants des paysans de pays latino-américains, avec l’appui du CELS, ont dénoncé devant la CIDH la violation des droits humains dans les secteurs ruraux du continent.

Privatisation des semences, terres concentrées entre peu de mains, criminalisation, réforme agraire et souveraineté alimentaires furent quelques uns des mots qui résonnèrent à Washington pendant l’audience de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) dont les protagonistes étaient des paysans. Avec à leur tête la Coordination Latino Américaine des Organisations des Campagnes (CLOC-Via Campesina) et avec l’appui du Centre des Etudes Légales et Sociales (CELS), ils ont établi comme une constante que dans le secteur rural « le schéma récurrent du continent » est la violation des droits humains « et sa relation immédiate avec les corporations transnationales et le modèle d’agriculture industriel ». Le rôle des ses entreprises et la subordination  

Diego Monton, originaire de Mendoza (Argentine) de la CLOC, dénonce l’avancée des entreprises dans la potentialisation de la nature. Le maïs permet de l’exemplifier. « Pendant 10 000 mille ans les générations successives des paysans améliorèrent les semences, produisirent le maïs et en prirent soin. Et maintenant, les entreprises y mettent des brevets et se font propriétaire d’une création de générations entières », dénonce-t-il et il lance l’alerte, en Argentine, une loi est en préparation (baptisée « loi Monsanto ») qui restreindra l’usage des semences créoles.

Au cours de l’audience, qui s’est tenue le 28 octobre, Monton explique la proposition de la CLOC : “Les semences ne peuvent avoir de propriétaires. Elles sont un patrimoine au service de l’humanité ». Il plaide également pour le droit à l’alimentation, compris comme le droit pour les peuples de décider de leur système alimentaire. Il rappelle que les paysans « avec seulement un quart des terres agricoles alimentent 70% de la population ».

“L’agriculture industrielle, entre les mains des transnationales, promeut un modèle de privatisation et de mercantilisation des aliments”, converti la nourriture en marchandise soumise à la spéculation financière” spécifie-t-il.

La CLOC a 20 ans d’histoire et est composée de 84 organisations provenant de 18 pays du continent. Pendant l’audience, l’usage massif d’agro-toxiques a été dénoncé, les problèmes de santé que la science a prouvés, l’exode rural, les agro combustibles et la subordination des états aux entreprises.

L’Amérique Latine a une population de 595 million de personnes. 20,5% d’entre elles, vivent en zone rurale (122 millions).Selon le Fond International pour le Développement de l’Agriculture, la pauvreté dans les zones rurales d’Amérique Latine et des Caraïbes est le double de celle qui règne dans les Centres Urbains. 8O% des personnes qui souffrent de la faim et 75% de celles qui vivent dans une pauvreté extrême se trouvent en milieu rural. »Les statistiques révèlent les conséquences des politiques néo libérales et du modèle de production agricole industriel, qui ont une incidence négative sur les Droits Humains des Paysans », précise le rapport présenté devant le CIDH.

Le texte vise le secteur privé. L’exemple est donné de Monsanto, qui contrôle « les 90 pourcents du marché mondial de semences transgéniques et, jointe à 10 autres entreprises, gèrent 90% des agro chimiques. En ce qui concerne la commercialisation des graines, quatre corporations (ADM, Bunge, Cargill et Dreyfus) contrôlent 90% du marché mondial. Le rapport attire également l’attention sur la violence en Colombie, au Paraguay et au Honduras. Il fait remarquer les similarités entre le Brésil et l’Argentine : concentration des terres entre peu de mains et avancées des entreprises sur les territoires paysans et indigènes.

Daniel Pascual du Comité Unité paysanne du Guatemala, précise que dans tout le continent se produisent des avancées de la monoculture, minières, hydroélectriques et pétrolières qui” approfondissent la crise des terres et des aliments”. Il affirme que quand les entreprises ne peuvent s’emparer des terres paysannes et indigènes, «les ministères et tribunaux interviennent pour criminaliser et poursuivre » ceux qui luttent. Il assure que l’unique issue rurale à la faim et à la pauvreté tient en trois paroles : réforme agraire intégrale.

Le commissaire de la CIDH, Rodrigo Escobar demanda s’il existait quelque “bonne pratique » dans un quelconque pays de la région. Diego Monton mentionne la Bolivie et Cuba qui ont des expériences de politiques d’accès à la terre. Le fonctionnaire de la CIDH lance alors une autre question : « La position paysanne est le rejet de l’agro industrie, pose-t-elle qu’elle ne doit pas être promue, ou existe-t-il quelque mécanisme pour concilier l’agro-industrie avec l’économie Paysanne ? ».

Monton rappelle que les paysans n’acceptent pas que « la nature soit brevetée » (par exemple, les semences) .Daniel Pascua résume « La monoculture et l’agro-industrie ne sont pas compatibles avec la souveraineté alimentaire et avec le respect des droits des paysans ».


Traduction Anne Wolff

Source en espagnol :

http://www.pagina12.com.ar/diario/sociedad/3-232809-2013-11-04.html

 

Notes de lectures

Quelques remarques au sujet de ce texte qui illustre très bien quelques-uns des aspects du Mouvement Paysan. Tout d’abord sa caractéristique de mouvement transrégional et transnational. 18 représentants de 18 pays, cela veut dire des représentants de quasi tout les pays d’Amérique Latine, se sont mis d’accord sur une position commune qu’ils défendent ensemble.

La Via Campesina compte 200 millions de membres effectifs dans le monde, et est un courant de pensée et d’action bien plus vaste si on y ajoute tous ceux qui la soutiennent sans en être membres officiellement. S’il s’agit d’une minorité, et nous savons que les agriculteurs paysans sont une espèce menacée dans le monde, il s’agit d’un minorité significative et qui s’attire la sympathie de tous ceux pour qui « le droit à l’alimentation, [doit être] compris comme le droit pour les peuples de décider de leur système alimentaire".

Paysan ou non, habitants des villes et des campagnes,je rencontre autour de moi de nombreuses personnes pour qui ce concept de souveraineté alimentaire fait sens. En Afrique, au Zimbabwe, en fin de semaine, se réuniront 40 membres d’organisations regroupées dans la Via Campesina* pour défendre la liberté de l’usage des semences. En Asie, les organisations liées à la Via Campesina se regroupent autour de cette figure de proue qu’est Vandana Shiva.

Nous sommes donc face à un courant mondial significatif – pour le moins quelques centaines de millions de personnes - capable de s’entendre et de défendre des positions communes et qui a établi entre  les différents courants qui la constituent les relations fortes et fluides d’un rhizome, relations de solidarité sans concentration de pouvoir, développant des complémentarité et des solidarités transnationales, transcontinentales.

A travers le texte ci-dessus, nous découvrons également que ces positions communes participent d’une même conception du monde, d’un même projet de monde résolument incompossible (qui ne peut se développer et exister simultanément) avec le projet de monde néo libéral et que ce qui fonde cette différence se trouve – aussi - dans les notions propriété-concurrence-exploitation pour les seconds, alors que les premiers font exister un modèle d’appartenance de la personne à la planète en tant que milieu ambiant qui  implique l communalité – coopération - « prendre soin de », une cosmovision dont le principe fondateur est le « bien vivre » ..

C’est également une réponse pour ceux qui s’interrogent sur certains choix de traduction que je peux faire… la communalité n’est pas le communisme européen, comme la notion de « milieu ambiant » est un concept autre que celui d’environnement qui suppose en anthropocentrisme implicite, l’homme propriétaire de la terre. « Homme » pas humain, en ce sens que les métaphores qui ont présidé à la naissance de la science moderne comme référent d’un mode d’exploitation, sont celle du viol, de la domination, de la virilité soumettant la féminité de la Terre. Je ne les ai pas en tête, mais par exemple, Gilbert Hottois dans son livre « Qu’est-ce que la bioéthique » nous en donne un joli florilège.

Ce qui n’apparaît pas dans ce texte, mais dans beaucoup d’autres, c’est ce projet paysan comme projet de monde qui va au-delà de l’unique monde paysan. La proposition d’un mode de culture qui refroidit le climat, le soucis de préparer des lieux d’accueil pour ceux que la montée des eaux va submerger, les multiples expériences d’agriculture urbaine qui se développent un peu partout dans le monde, l’analyse de la nouvelle phase d’accumulation du capital et de ces conséquence pour les peuples de la planète, et bien d’autres aspects en font un réel mouvement politique d’avant-garde, une écosophie ou « sagesse de l’habiter ».

Anne W

 

*Des paysans africains se réunissent au Zimbabwe pour renforcer leur lutte sur la souveraineté des semences


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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 09:39

 

 

« LES GRANDS MÉDIAS OCCULTENT QUE MONSANTO A POUSSÉ 284.000 PAYSANS INDIENS AU SUICIDE » EXPLIQUE LA SCIENTIFIQUE VANDANA SHIVA À BOTUCATU (BRÉSIL)

C’est pour près de 3000 personnes que la célèbre scientifique indienne Vandana Shiva a réalisé un exposé d’une heure et a répondu aux questions, ouvrant la IIIème journée internationale d’agro-écologie à Botucatu, Brésil, l’après-midi du 31 juillet 2013.

Vandana Shiva a commencé par raconter sa vie d’étudiante en biologie et en physique quantique à l’université, aliénée par rapport aux réalités du monde, jusqu’au choc que signifia pour elle le tragique accident survenu dans l’usine états-unienne de pesticides Union Carbide, installée à Bhopal qui causa la mort de 35 000 indiens, il y a trente ans. A partir de là, elle s’est convertie à la cause du peuple et n’a cessé d’enquêter sur les activités des entreprises transnationales dans l’agriculture.

Elle est aujourd’hui considérée comme une des principales scientifiques et chercheuses en matière des atteintes à la santé et de la destruction de la biodiversité que les OGM et les produits agro-toxiques des entreprises transnationales causent dans le monde entier.

Elle est repartie des conséquences de la “révolution verte” des années 60, que le gouvernement des États-Unis imposa à son aire d’influence comme moyen de vendre plus de produits agro-chimiques et plus de marchandises agricoles, subjuguant la paysannerie de tous ces pays. Résultat : 65% de toute la biodiversité et des ressources en eau douce mondiale ont été polluées par les agro-toxiques. Des études montrent que 40% de l’effet de serre qui affecte le climat planétaire est causé par l’usage excessif et non nécessaire de fertilisants agricoles chimiques. Dans de nombreuses régions d’Europe, à la suite de la mortalité et de la disparition des abeilles, la productivité agricole a déjà chuté de 30%. Vandana Shiva a rappelé que si nous nous calculions les préjudices et les coûts nécessaires pour rétablir la biodiversité, rééquilibrer l’environnement et remédier aux dégâts climatiques, le montant en dollars dépasserait le chiffre d’affaires de la vente de biens par les entreprises.

En ce qui concerne l’action des entreprises transnationales qui opèrent dans l’agriculture – Monsanto, Bungue, Syngenta, Cargill – Vandana explique qu’elles contrôlent la production et le commerce mondial de la soja, du maïs, du colza et du blé, martelant via la publicité que l’humanité dépend des aliments produits par l’agro-business. En réalité l’humanité se nourrit de centaines d’autres végétaux et sources de protéines qu’elles écartent et n’ont pas encore pu contrôler.

Pour la chercheuse “ces entreprises qui promeuvent les OGM n’ont rien inventé et n’ont rien développé. La seule chose qu’elles ont faite fut d’opérer des mutations génétiques qui existent dans la nature pour rentabiliser la vente de leurs produits agro-toxiques.”

Elle a expliqué que Monsanto a réussi à prendre le contrôle de la production du coton en Inde avec l’appui de gouvernements soumis, néo-libéraux et qu’aujourd’hui 90% de la production dépend des semences et des poisons. Ce qui a entraîné une destruction du mode paysan de production du coton et l’endettement généralisé des producteurs. La conjonction de l’usage de produits toxiques qui ont mené à la dépression et à la honte de la dette, ont poussé depuis 1995 284.000 paysans indiens au suicide. Un véritable génocide occulté par les grands médias du monde entier et dont le coupable principal est l’entreprise privée Monsanto.

Malgré tout ce sacrifice en vies humaines, Monsanto reçoit dans son pays 200 millions de dollars annuels, perçoit des royalties pour l’usage de semences génétiquement modifiées de coton.

La critique du modèle de l’agro-business en général

Le modèle de l’agro-business n’est qu’une manière de s’approprier les bénéfices des biens agricoles mais il ne résout pas les problèmes du peuple. La preuve : en augmentant beaucoup la production, nous pourrions alimenter 12 milliards de personnes alors qu’aujourd’hui nous avons un milliard de personnes qui souffrent de la faim quotidiennement, 500 millions d’entre elles étant des paysans qui ont vu leur système de production d’aliments détruit par l’agro-business.

Les produits agricoles sont de simples marchandises, plus des aliments. 70 % des aliments dans le monde restent produits par les paysans. Nous devons comprendre que les aliments sont la synthèse de l’énergie nécessaire aux êtres humains pour survivre à partir du milieu où ils vivent, recueillant cette énergie de la fertilité et de l’environnement. Plus grande la biodiversité naturelle, plus grand le nombre de sources nutritives et plus saine pour les humains l’alimentation produite dans cette région. L’agro-business a détruit la biodiversité et les sources d’énergie véritables.

Les entreprises utilisent le fétiche de la publicité des techniques modernes de la bio-technologie utilisées pour augmenter la productivité des plantes. Mais ce n’est qu’un hameçon : quand on fait des recherches sur ces bio-technologies on se heurte au secret. Dans le fond elles ne sont que des mécanismes pour augmenter la rentabilité des grandes plantations ; l’agriculture industrielle est la standardisation de la connaissance, la négation de la connaissance de l’art de cultiver la terre. La vraie connaissance est développée par les agriculteurs eux-mêmes et par les chercheurs dans chaque région, dans chaque biome, pour chaque plante.

Le modèle de l’agro-business veut transformer les personnes en « consommateurs » de leurs produits. Nous devons combattre l’usage et le réductionnisme du terme “consommateurs”, pour utiliser l’expression « êtres humains » ou personnes qui ont besoin de vie saine. Le consommateur est une réduction subalterne de l’être humain.

Les entreprises de l’agro-business disent qu’elles incarnent le développement et le progrès, qu’elles contrôlent 58% de toute la production agricole mondiale, mais en fait elles ne donnent du travail qu’à 3% des personnes vivant dans le monde rural. C’est donc un système anti-social.

La scientifique indienne a révélé qu’elle fait partie d’um groupe de 300 autres chercheurs internationaux qui se sont consacrés à étudier l’agriculture pendant trois années intensives et ont démontré que ni la révolution verte des États-Unis ni l’usage intensif des semences transgéniques et des produits agro-chimiques ne peuvent résoudre les problèmes de l’agriculture et de l’alimentation mondiales. Seule peut le faire la récupération des pratiques agro-écologiques em harmonie avec la biodiversité, partout sur la planète.

Elle a conclu sa critique du modèle de l’agro-business en montrant comment son projet génère la destruction, la peur, parce qu’ il est basé sur la concentration et l’exclusion. C’est pour cela que les entreprises procèdent à l’intimidation ou à la cooptation des scientifiques qui s’opposent à elles.

La solution : l’agro-écologie

Le modèle agro-écologique est le seul qui permette de développer des techniques accroissant la productivité et la production sans destruction de la biodiversité. L’agro-écologie est la seule forme de créer de l’emploi et des formes de vie saines pour que la population puisse vivre en milieu rural sans être contrainte de se marginaliser dans les villes.

Surtout, les méthodes agro-écologiques sont les seules qui permettent la production d’aliments sains, sans poisons.

6 recommandations aux jeunes étudiants en agro-écologie et aux producteurs agricoles.

1. La base de l’agro-écologie est la préservation et la mise en valeur des sources nutritives existantes dans le sol – en cela elle s’est référée à une autre scientique présente à cette rencontre et qu’elle a écoutée attentivement – la professeure Ana Maria Primavesi. Nous devons appliquer des techniques qui garantissent la santé du sol et de cette santé recueillir les fruits en termes d’énergie saine.

2. Stimuler et promouvoir le contrôle des semences par les agriculteurs. Les semences sont la garantie de la vie. Nous ne pouvons permettre que des entreprises privées, transnationales, les transforment en marchandises. Les semences sont un patrimoine de l’humanité.

3. Nous devons lier l’agro-écologie à la production d’aliments sains qui garantissent la santé et peuvent ainsi conquérir les coeurs et les esprits des habitants des villes comme des zones rurales, de plus en plus empoisonnés par les marchandises traitées par les agro-toxiques (multiplication de cancers depuis quarante ans). Si nous lions les aliments à la santé des personnes, nous gagnerons des millions des habitants des villes à notre cause.

4. Nous devons transformer les territoires sous contrôle des paysans en véritables sanctuaires de semences, d’arbres sains, de cultures de la biodiversité, d’élevage d’abeilles, de diversité agricole.

5. Nous devons défendre l’idée, qui fait partie de la démocratie, de la liberté des personnes de choisir les aliments. Les produits de référence ne peuvent pas se réduire à ceux que les entreprises décident de mettre dans les rayons.

6. Nous devons lutter pour que les gouvernements cessent d’utiliser des fonds publics qui appartiennent à l’ensemble des citoyens, pour les transférer en subventions aux grands propriétaires et entrepreneurs de l’agro-industrie. C’est ce qui se passe dans le monde entier et aussi en Inde. Le modèle de l’agro-business ne survivrait pas sans ces subventions et sans les avantages fiscaux offerts par les gouvernements qui les garantissent.

Sur les difficultés de la transition à l’agro-écologie…

En Inde, rappelle Vandana Shiva, on a vécu des problèmes majeurs à l’époque du colonialisme anglais. Gandhi a enseigné que la force est de toujours “lutter pour la vérité”. Le capital trompe, ment, pour pouvoir accumuler des richesses. Et la vérité est avec la nature, avec les personnes. S’il existe une volonté politique de réaliser des changements, s’il y a une volonté de produire des aliments sains, il deviendra possible de les cultiver.

Vandana Shiva a conclu en appelant tous les citoyens présents à s’engager dans la journée mondiale de lutte pour les aliments sains et contre les entreprises transnationales que la Via Campesina, des mouvements de femmes et des centaines d’organisations réaliseront dans la semaine du 16 octobre 2013 : ce sera l’occasion d’unifier nos voix sur le plan mondial.

Traduction du portugais : Thierry Deronne

Voir en ligne : http://mouvementsansterre.wordpress…

http://www.pressegauche.org/spip.php?article14782

Articles en relation:

Le libre-échange c’est la dictature des entreprises:

http://gaetanpelletier.wordpress.com/2013/10/30/vandana-shiva-le-libre-echange-cest-la-dictature-des-entreprises/

 

Source : LA VIDURE | Naître dans une explosion et finir en implosion!

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 20:04

 

 

Le domaine public des semences : un trésor menacé

 

Il existe une dimension du domaine public dont je n’avais pas encore clairement pris conscience avant de lire cet excellent article de Shabnam Anvar, consacré à la question des "semences libres". J’avais déjà écrit un billet, il y a quelques temps, à propos d’un projet visant à créer une licence Open Source sous laquelle placer des graines, afin de les rendre réutilisables à la manière des logiciels libres.


Seed Freedom. Commons Fest. CC-BY-SA.

Mais il existe aussi un domaine public des semences, de la même manière que les oeuvres de l’esprit que sont les livres, la musique ou les films, peuvent finir par entrer dans le domaine public à l’issue de la période de protection du droit d’auteur. Vous allez me répondre que cela paraît paradoxal, dans la mesure où l’on peut difficilement concevoir que quelqu’un soit "l’auteur" d’une graine. Mais le problème vient en réalité d’autre part, car il existe des titres de propriété intellectuelle, brevet (notamment pour les OGM, façon Monsanto) ou certificat d’obtention végétale (COV), qui peuvent porter sur des végétaux et conditionner l’usage des semences.


Or comme c’est le cas pour tous les titres de propriété intellectuelle, le COV est limité dans le temps, ce qui fait que les variétés végétales passent dans le domaine public, une fois le délai de protection écoulé. C’est ce qu’explique très bien l’article auquel je faisais référence plus haut :

Il existe un système de droit d’obtention végétal sur les variétés végétales en France depuis 1970. Un droit de propriété intellectuelle est toujours limité dans le temps (aujourd’hui de 25 et 30 ans pour une variété végétale). Il existe donc automatiquement le domaine public. Une fois le délai  écoulé les variétés « tombent » dans le domaine public. Elles ne tombent pas dans l’oubli ; elles deviennent libres d’utilisation… en principe.

La vidéo ci-dessous "Le droit de semer", produite dans le cadre du projet Open Solutions conduit lui aussi par Shabnam Anvar, permet de comprendre les enjeux fondamentaux qui sont liés à l’existence de ce domaine public des semences. Vous vous rendrez compte par exemple que la principale différence entre les pommes de terre de variété Charlotte ou celles de variété Amandine est d’ordre… juridique ! Les premières appartiennent au domaine public, alors que les secondes sont protégées par la propriété intellectuelle.

 

Mais il y a une différence majeure entre le domaine public de la Culture, celui des oeuvres de l’esprit, et ce domaine public de la Nature, lié aux semences et aux variétés végétales. En effet, théoriquement, l’usage des oeuvres, une fois qu’elles sont entrées dans le domaine public est libre, dans le sens où il n’est plus nécessaire de demander d’autorisation, ni de payer les titulaires de droits pour les réutiliser, même à des fins commerciales. Bien sûr, il existe des pratiques de copyfraud ou des tentatives de réappropriation du domaine public, que je dénonce souvent dans S.I.Lex, mais au moins, le principe de la libre réutilisation est encore la règle dans la loi. Ce n’est plus le cas pour les semences appartenant au domaine public. En effet, la réglementation européenne a imposé des conditions de mise en marché, qui font que l’usage des semences du domaine public n’est plus libre :

A la différence des livres et des logiciels, les semences sont un marché soumis à autorisation de mise sur le marché (AMM), comme les médicaments. Les variétés doivent satisfaire des critères pour être commercialisables et être « inscrites au Catalogue officiel » ; mêmes les variétés du domaine public (nb : avant 1960, ce n’était pas le cas ; seules les variétés nouvelles devaient obtenir une AMM).

L’enjeu : une variété ne peut être commercialisée « à titre gratuit ou onéreux » que si elle est inscrite dans un Catalogue officiel. C’est une barrière importante à l’utilisation du domaine public : sachant qu’il y a un coût d’inscription et de maintien au Catalogue, aucune personne privée n’a un intérêt financier à obtenir l’AMM pour une variété qui peut être commercialisée par tous.

Alors que les semences du domaine public devraient constituer un bien commun, on se trouve ici en présence d’une enclosure qui a été reconstituée par la règlementation, avec pour conséquence de favoriser certains gros acteurs commerciaux, au détriment de ceux qui maintiennent les variétés paysannes et les semences traditionnelles, dans le but de préserver la bio-diversité.

L’infographie ci-dessous montre que si le domaine public a encore un sens pour les semences, il a été "neutralisé" en ce qui concerne l’usage commerciale des graines. Et même les pratiques d’échanges ou de partage de graines sont menacées, tout comme la culture privée de plantes issues de variétés non-enregistrées pourrait l’être à terme.

Pour réagir contre cette dérive très inquiétante de la propriété intellectuelle, l’article de Shabnam propose des pistes de solutions, qui sont à la portée des citoyens. Il est possible par exemple dans nos achats de privilégier les variétés qui appartiennent au domaine public (une première liste est proposée ici – l’idéal serait de pouvoir disposer d’une application sur smartphone !). On peut également acheter des semences du domaine public pour les planter dans nos jardins et encourager les agriculteurs et les biocoops à privilégier ces variétés.

Une autre façon d’agir consiste à se mobiliser pour faire changer la réglementation européenne afin qu’elle reconnaisse et respecte le domaine public des semences. Une campagne "Seed Freedom" a été lancée à ce sujet, et vous pouvez signer la pétition dont je reproduis ci-dessous un passage, faisant le lien avec la notion de biens communs :

La pétition Seed Freedom à signer.

La pétition Seed Freedom à signer.

Seeds are a common good. They are a gift of nature and the result of centuries of hard work of farmers around the planet who have selected, conserved and bred seeds. They are the source of life and the first link in our food chain.
This common good is in danger. European legislation has been increasingly restricting access to seeds in the past decades, with industrial agriculture becoming the dominant model of farming. Only seed varieties which fit this model may be marketed in the EU.

A noter également que le 14 octobre prochain, dans le cadre du festival Villes en biens communs, aura lieu à la BPI un débat "Biens communs : de la nature à la connaissance", où ces enjeux seront abordés.

***

Ce qui s’est passé avec le domaine public des semences pourrait également un jour survenir avec le domaine public de la Culture, si les propositions d’instauration d’un "domaine public payant" devaient un jour se concrétiser… La tragédie des Communs serait alors totale.

 

 

Source Le domaine public des semences : un trésor menacé | :: S.I.Lex ::

Via

NON, NON et NON, résistance potagère contre la Commission européenne et ses lois liberticides

 

... et aussi, quand on regarde ce qui se produit par exemple sur d'autres continents, on voit comment ces interdits sur les semences, qui  causent la ruine de la petite paysannerie comme l'accaparement des Terres sont des phénomènes planétaires. Et que la destruction de la petite paysannerie poursuit son cours.

Les témoignages qui nous viennent d'Amérique Latine, montrent qu'il s'agit moins de """protéger""" les consommateurs contre eux-mêmes -onse moque de qui, vous avez vu la malbouffe toxique qui déborde des rayons des magasins !!! - que les quasi monopole de giga transnationales sur le marché mondial.



Colombie : le gouvernement a détruit 4000 tonnes de « semences illégales » en trois ans
Frédéric PRAT, octobre 2013

Du 19 août au 11 septembre 2013, les agriculteurs colombiens ont massivement protesté, notamment en bloquant de nombreux accès routiers, contre le manque de soutien du gouvernement : bas prix des importations suite aux accords de libre échange (ALE) signés avec les États-Unis (en vigueur depuis 2012) et l’Union européenne (UE, en vigueur depuis le 1er août 2013) ; accaparement des terres par des grandes entreprises, notamment brésiliennes, étasuniennes ou israéliennes ; application stricte de la « résolution 9.70 » pour interdire aux paysans la réutilisation de leurs semences... sont parmi les griefs les plus souvent avancés. Rejoints par de nombreux autres secteurs de la société (travailleurs de l’industrie pétrolière, mineurs, camionneurs, professionnels du secteur de la santé, étudiants, et aujourd’hui professeurs), cette mobilisation a été massive et parfois violente [1]. Un film a été produit pour populariser la résistance paysanne et leur lutte contre cette « Ley 9.70 » [2].

Depuis son adhésion à la Communauté andine, à l’OMC et à l’Union pour la Protection des Obtentions Végétales (UPOV) en 1996, la Colombie a adopté des règles protégeant les droits des obtenteurs. Ainsi, si un agriculteur veut utiliser des semences locales (criollas), il doit « obtenir l’autorisation du gouvernement, ne peut le faire qu’une fois par an et que sur un maximum de cinq hectares, uniquement pour l’autoconsommation (il ne peut pas vendre sa récolte) » [3]. On devine avec ces restrictions comment le petit paysan est affecté. Mais jusqu’à l’avènement récent des ALE, ces règles étaient peu appliquées. En effet, comme le souligne l’ONG GRAIN, les accords de libre échange (ALE) avec les États-Unis et l’UE obligent le gouvernement colombien à « assurer des droits de monopole légal sur les semences vendues par des sociétés américaines et européennes à titre d’incitation pour leur permettre d’investir en Colombie » [4]. Désormais, le contrôle sur les semences s’est intensifié : « les autorités colombiennes ont pris d’assaut les entrepôts et des camions de riziculteurs dans Campoalegre, dans la province de Huila, et ont violemment détruit 70 tonnes de riz qui, selon elles, n’avaient pas été traitées conformément à la loi » [5]. Au cours des trois ans d’existence de la « Résolution 9.70 » (2010-2012), le gouvernement a rejeté ou détruit près de 4 000 tonnes de « semences illégales », en l’occurrence des semences issues de récoltes paysannes, conservées pour le semis suivant.

Suite à ces protestations, le gouvernement colombien a annoncé le 4 septembre la suspension de cette « résolution 9.70 » pour une période de deux ans [6]. Cette suspension ne s’applique qu’aux semences produites dans le pays, et non aux semences importées. Le gouvernement indique qu’il profitera de ces deux ans de suspension pour établir de nouvelles règles sur un usage des semences « qui n’affecteraient pas les petits agriculteurs » [7].

A noter que la Colombie a autorisé les cultures commerciales de coton et soja GM de Monsanto.

[1Sept morts sont à déplorer d’après le site http://economia.elpais.com/economia...

[4Ibid

[5Ibid

[7cf. note

 

Source : Inf'OGM - Colombie : le gouvernement a détruit 4000 tonnes de « semences illégales » en trois ans

Via
Mes coups de coeur

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 13:56

 

 

Je transmets ce mail reçu ce matin...

 

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Hello tout le monde,

Bon vous avez sans doute tous déjà en partie déjà eu l'info...
La semaine du 12 au 17 octobre à Bruxelles en partie sera...
"Semences"

Je n’ai fais que rassembler des infos pour les faire tourner (Et encore j'ai trié). Continuons à nous organiser...
Merci de partager ces infos avec qui bon vous semble.

Graine : Grand écrou et la sélection des semences vivrières en porcelaine bols sur fond de toile de jute
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Reçoivent ce mail :

> Les personnes du Groupe de travail "Semences" du Réseau de Soutien à l'agriculture paysanne (ReSAP) -
   Pour rejoindre le groupe écrivez à : semences@sdu.collectifs.net
> Le ReSAP (environ 190 adresses e-mails de personnes impliquées, une trentaine d'organisations et collectifs; militants représentés)
  Pour rejoindre le groupe écrivez à : rsap-diffusion@sdu.collectifs.net

> Des amis du FLM (http://www.fieldliberation.org/?lang=fr) - FLM dont le jugement a été rendu (appel à soutenir/suivre la suite)
> Les organisateurs de la Marche Contre Monsanto Belgium (https://www.facebook.com/events/1411093459104208)
> Des personnes impliquées dans la question des semences par chez nous (chercheurs, jardiniers, activistes, potagistes, transitionneurs, membres des GASAP,GAC...)
> Des personnes qui ont laissés leurs coordonnées l'an passée le 16/10/2012 lors de l'Action "Semences" face à l'Hôtel Hilton et au 123...
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Graine : Assortiment de graines comestibles disposés dans une boîte imprimantes
Ce qui est prévu avant le 16 octobre                         

Appel général+global de Vandana Shiva :

La manif du 12 octobre contre Monsanto
permettra de mobiliser pour les soirées et dates suivantes....

Graine : dandelions with flying seeds on greed grass background
> Attention y'a eu du changement au niveau des lieux !
> Manif autorisée de Schuman jusqu'au "Parc Monsanto" (il existe!) et Rassemblement "#Occupy Monsanto Park" à cet endroit.
> Déjà 850 personnes sur Face de Bouc : Un mail à faire tourner suit derrière ! Faut qu'on soit 3000 !!
> Appel à soutien des organisations (pour diffusion, prise de parole, présence, documentation...) ! Contact : cestmoikash@gmail.com - 0479/047979

-Le Dimanche 13 octobre : Portes Ouvertes chez Kokopelli : http://www.kokopelli-be.com

-Le 16 Oct.
Journée Mondiale de l'alimentation                                 
Graine : Légumes de pois verts et les graines Banque d'images
> Le CNCD lance sa campagne 2013-2015 "Droit à l'Alimentation" et mobilise ! http://www.cncd.be/16-octobre-journee-mondiale-de-l
+ Voir son agenda : http://www.cncd.be/-Agenda,121-

Ouverture du Festival AlimenTERRE 

 

Graine : croissance des plantes issues de graines (fleurs de lupin) Banque d'images
> Le 16 octobre - Soirée spéciale d'ouverture "On ne joue pas avec la nourriture"
 

LE 17 Oct. EN SOIRÉE ON SE COUPE EN 2 à Bxl !
                                                                                    
Graine : les noix et les graines de photo-réaliste set illustration

Festival AlimenTERRE
Le sujet des Semences sera abordé avec Guy Castler et d'autres invités de 19h à 21h (projection + débat)

Graine : assortiment de noix et graines dans des bols en céramique isolées sur fond blanc
Centre Écologie Urbaine

Une soirée spéciale semences au Centre de l'Ecologie Urbaine pour répondre à l'appel de Vandana Shiva et présenter le SEEDS UNDERGROUND(http://seedsunderground.net/). De 19h à...
Infos ici : http://www.urban-ecology.be/?p=4325
Faudra se "couper en deux le 17 octobre donc". Essayons de nous répartir entre ces deux événements histoire de faciliter la mise en réseaux et élargir la sensibilisation, connaissance, et mobilisation sur ces questions.
Graine : Un pissenlit souffler des graines dans le vent.
A Venir (ou à confirmer)                                                                                                                                           

Le MAP et la FUGEA invitent : PAS DE DROIT À L'ALIMENTATION SANS AGRICULTURE PAYSANNE !

> Second SPAP (Symposium Populaire de l'Agriculture Paysanne)
> Samedi 16 novembre 2013 à 9h- Maison de la Culture d’Arlon
> Infos ici :
http://lemap.be/2013/09/22/pas-de-droit-a-lalimentation-sans-agriculture-paysanne/

ALLIANCE D19-20 : Initiative des producteurs de lait, des syndicats, d'organisations diverses, des mouvements sociaux


http://www.d19-20.be/fr/

> Appel à des actions fortes au niveau belge et à Bruxelles lors du prochain sommet européen du 19-20 décembre prochain à Bruxelles
> Contre le traité transatlantique EU-US(cheval de Troie pour faire rentrer les OGM'S en Europe) - Voir http://www.no-transat.be/
> Contre les mesures d'Austérité
> Pour la Souveraineté Alimentaire
> Contre l'influence des lobbys privés et des transnationales sur la démocratie
> Infos et appel à soutien à suivre
> Prochaine AG : Le 21 octobre à 20h à la CGSP Bruxelles - 17 Rue du Congrès, Bruxelles

Graine : Gros plan d'une graine de pois chiche germination
========================================
Initiative de la Coordination Européenne Via Campesina (ECVC)

> Grande Manifestation à Bruxelles par rapport à la loi européenne sur les semences
> Workshops, Rencontres, Débats; Actions
> Probablement la semaine du 22 janvier
> A suivre ici : http://www.eurovia.org/

A bon entendeur...on s'y croisera bien :)
A vos réseaux ! Mobilisons-nous....

Sébastien        Graine : L'homme répand les graines quand il marche les a mangés par des corbeaux.

PS : Si vous ne souhaitez plus recevoir des infos sur ces questions, merci de m'écrire un mail.


--

 Graine : texture de blé d'or sur fond blanc

 

Sébastien Kennes
Sur - Chargé d'animations - formations - projets

Rencontre des Continents asbl
e-mail : seb.kennes@rencontredescontinents.be
Voir en ligne : www.rencontredescontinents.be

Tél : +32 0(2)-734.23.24
 Adresse : Rue Van Elewyck, 35 - 1050 Bruxelles

Graine : Graines de pissenlit de vol dans la lumière du soleil directe

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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 09:48

 

 

MISE A JOUR - 6 septembre 2013

Le gouvernement colombien vient d’annoncer la suspension de la Résolution 970 qui avait soulevé un tollé général au cours des dernières semaines grâce à l’énorme mobilisation paysanne lancée le 19 août. Cette résolution, adoptée en 2010 et appelée quelquefois Loi 970, faisait interdiction légale aux agriculteurs colombiens de conserver les semences, afin de permettre aux entreprises privées et aux transnationales de s’attribuer le monopole de ce marché.

La Résolution 970 sera suspendue pour une période de deux ans  ; cette mesure ne s’applique qu’aux semences produites dans le pays, et non aux semences importées. Le gouvernement indique qu’il profitera de ces deux ans de suspension pour établir de nouvelles règles sur un usage des semences «  qui n’affecteraient pas les petits agriculteurs  ».

Il ne s’agit donc PAS d’un changement de politique, mais simplement d’une déclaration publique émanant du gouvernement. Les gens attendent de la voir écrite dans un document ayant force juridique et continuent de réclamer que la Résolution soit abrogée.

Sources  (en espagnol)  :
 

Le 19 août, les organisations paysannes colombiennes ont lancé une grève nationale massive. Elles ont bloqué les routes, déversé du lait sur les voitures et pratiquement stoppé la production alimentaire à destination des villes. Le problème ? Les moyens d'existence de ces agriculteurs sont radicalement remis en cause par les politiques du gouvernement.

L'État ne fournit presque aucun soutien au secteur de la petite agriculture.1 Au lieu de cela, l'Etat adhère à un modèle économique et social qui sert les intérêts d'une riche élite minoritaire. Les Accords de libre-échange (ALE) signés récemment avec les États-Unis et l'UE entraînent un dumping par rapport aux producteurs colombiens, qui ne peuvent pas rivaliser avec les importations subventionnées.2 Le gouvernement colombien a activement favorisé l'accaparement des terres par des grandes entreprises, dont beaucoup sont étrangères (Monica Semillas du Brésil, Merhav d'Israël, Cargill des États-Unis), afin de promouvoir une agro-industrie orientée vers l'exportation au détriment d'une agriculture familiale orientée vers la souveraineté alimentaire.

Mais les manifestants ont fait valoir que le secteur agricole a besoin d'un réel soutien, notamment sous la forme d'un accès à la terre et d'une baisse des coûts de production. Sinon, les cultivateurs colombiens de pommes de terre et de café, les producteurs de produits laitiers et de viande, sans compter les petits pêcheurs, ne seront pas en mesure de suivre. Ils sont en train d'être expulsés et exterminés.

Le dos au mur, les agriculteurs ont engagé un mouvement de mobilisation dans une partie du pays en juin, qui s'est développé et transformé en une action nationale coordonnée pour le mois d'août. La grève des agriculteurs a été rapidement soutenue par d'autres secteurs : les travailleurs de l'industrie pétrolière, les mineurs, les camionneurs, les professionnels du secteur de la santé et d'autres. Le 29 août, une dizaine de jours après le début de la grève, plus de 20 000 étudiants ont rejoint le mouvement et bloqué la capitale, Bogotá.

La réponse du gouvernement a été chaotique et contradictoire. Les forces de police ont violemment réprimé et blessé un grand nombre de manifestants, sans parler des journalistes. Plus de 250 personnes ont été arrêtées, notamment un important dirigeant syndical, Hubert Jesús Ballesteros Gomez, principalement sur de fausses accusations. Un certain nombre de personnes ont perdu la vie dans les deux camps. À un moment, le gouvernement a reconnu que les griefs des agriculteurs étaient fondés et a proposé quelques concessions. À un autre, il a affirmé que le mouvement était infiltré par les FARC. Le président Santos est même allé affirmer à la télévision que « la grève des paysans n'exist[ait] pas. » Le lendemain, il a été filmé depuis un hélicoptère, inspectant les affrontements et les gaz lacrymogènes qui envahissaient les rues de Bogotá.

La mobilisation a remporté un grand succès en ouvrant un espace de discussion, de conscientisation, de solidarité et de résistance en Colombie. Les étudiants, par exemple, étaient enthousiastes pour soutenir les agriculteurs et appuyer leurs revendications. Ils se sont rassemblés bruyamment contre les OGM et pour la souveraineté alimentaire. Mais ils ont aussi voulu mettre en avant leurs propres exigences en matière d'éducation publique gratuite, ce qui a permis à la mobilisation d'aller dans le sens d'une vague de pression sociale plus large visant à changer les politiques actuelles de la Colombie, sans se cantonner aux préoccupations paysannes.

La Loi 970

La question des semences est devenue très médiatisée. En application de l'ALE signé avec Washington, ainsi que de celui signé avec Bruxelles, Bogotá a l'obligation d'assurer des droits de monopole légal sur les semences vendues par des sociétés américaines et européennes à titre d'incitation pour leur permettre d'investir en Colombie. Les agriculteurs qui sont pris à vendre des semences de ces variétés conservées à la ferme, ou simplement des semences indigènes qui n'ont pas été officiellement enregistrées, pourraient s'exposer à des amendes ou même à des peines d'emprisonnement.3 Comme cela s'est passé dans de nombreux autres pays à travers le monde, cette criminalisation des droits des agriculteurs et des peuples autochtones de conserver, échanger et vendre les semences met en péril la biodiversité du pays et son patrimoine.

Même s'il est vrai que le gouvernement colombien a évolué dans ce sens depuis de nombreuses années, et a accepté des politiques de ce type dans le cadre de son adhésion à la Communauté andine ou à l'Organisation mondiale du commerce, beaucoup font remarquer que ce n'est que depuis la signature des ALE avec les États-Unis et l'UE que le gouvernement cherche sérieusement à les mettre en œuvre.

 

Paradoxe : il faut détruire les semences "non autorisées" au nom du "libre-échange" (Photo : ICA)

Paradoxe : il faut détruire les semences "non autorisées" au nom du "libre-échange" (Photo : ICA)

L'année dernière, les autorités colombiennes ont pris d'assaut les entrepôts et des camions de riziculteurs dans Campoalegre, dans la province de Huila, et ont violemment détruit 70 tonnes de riz qui, selon elles, n'avaient pas été traitées conformément à la loi. Cette intervention militarisée pour détruire des semences paysannes a choqué de nombreuses personnes, et a amené une jeune militante chilienne, Victoria Solano, à faire un film sur ce sujet. Le film s'appelle « 9.70 » parce que c'est le numéro de la loi adoptée en 2010 qui énonce le droit pour l'État de détruire les semences paysannes si elles ne sont pas conformes.4

Aujourd'hui, grâce à la force, la ténacité et la légitimité de la protestation des agriculteurs, des gens de tous les milieux de la société colombienne discutent de ce film, comme on peut le voir dans les médias, les réseaux sociaux et dans les rues, et demandent pourquoi le gouvernement mène ces politiques insensées.

Soutenez le mouvement

Les agriculteurs colombiens peuvent très bien nourrir le pays, de façon à fournir des emplois et assurer leur dignité et un environnement sain, cela ne fait aucun doute. Mais le gouvernement est trop fermement attaché à un modèle économique qui répond à des intérêts de copinage et ne prévoit aucune place pour les petites exploitations agricoles familiales. Nous devons tous soutenir la lutte agraire populaire en Colombie pour renverser ce modèle. Il n'est pas trop tard.

Une petite action concrète est possible : le film documentaire « 9.70 » - que vous pouvez regarder en ligne en espagnol à l'adresse http://youtu.be/kZWAqS-El_g - recherche des fonds pour produire une version sous-titrée en anglais afin que davantage de gens dans le monde puissent comprendre ce à quoi sont confrontés les agriculteurs colombiens et les aider à mettre en échec ces politiques. La plus petite contribution est utile. Allez sur http://idea.me/proyectos/9162/documental970 pour participer. La date limite est le 10 septembre !

Autre action significative, la Coordination latino-américaine de La Via Campesina cherche à lancer des initiatives de solidarité internationale pour soutenir la grève. Allez sur http://goo.gl/9u6RXJ pour en savoir plus. Encore une fois, il est essentiel d'agir rapidement !

Au-delà de la Colombie, la bataille sur des textes de lois similaires sur les semences fait rage en ce moment à un niveau politique très élevé, et à travers la campagne, au Chili ainsi qu'en Argentine. Une des inquiétudes tient au fait que certains des éléments les plus agressifs adoptés par le gouvernement colombien pourraient aussi se frayer un chemin vers d'autres pays d'Amérique latine. La nécessité d'abolir ces lois est donc vraiment urgente !

Pour aller plus loin :

Visitez le site bilaterals.org pour une couverture plus complète (en anglais, français et espagnol) sur la grève générale agraire et la lutte contre la loi 970 dans ce cadre.

Pour plus d'informations sur les luttes autour des lois sur les semences en Colombie, veuillez contacter le Grupo Semillas (« Groupe Semences ») à l'adresse semillas@semillas.org.co ou visitez son site Web: http://semillas.org.co/.

Pour en savoir plus sur la bataille politique qui se déroule actuellement au Chili, veuillez entrer en contact avec Anamuri, l'Association nationale des femmes rurales et autochtones, secretariag@anamuri.cl.

Pour plus d'informations sur ce qui se passe en Argentine, veuillez contacter Diego Montón à la Coordination latino-américaine de La Vía Campesina, secretaria.cloc.vc@gmail.com.


 

1 Près d'un tiers de la population colombienne vit dans les campagnes et près de 60 % des habitants des zones rurales connaissent, dans une certaine mesure, la faim. Voir Paro Nacional Agrario y Popular, Pliego de Peticiones.

2 Les effets n'en sont qu'à leurs débuts, mais ils sont bien réels. Les exportations agricoles américaines vers la Colombie ont grimpé de 62 % au cours de la première année de l'Accord, tandis que les exportations agricoles colombiennes vers les États-Unis ont baissé de 15 %. (Voir USTR, et Portafolio)

3 Pour être enregistrées et certifiées, les semences doivent répondre à des critères d'homogénéité et de stabilité génétique adaptés aux procédés agro-industriels. Cela exclut, par définition, les semences paysannes - ou variétés criollo, comme on les appelle en Colombie - qui ont tendance à être diversifiées, adaptatives et dynamiques. Selon les règles actuelles en vigueur en Colombie, si un agriculteur veut planter des semences criollo, il/elle doit obtenir l'autorisation du gouvernement, ne peut le faire qu'une fois et que sur cinq hectares ou moins, et doit consommer la totalité de la récolte à la maison (il ne peut pas la vendre sur le marché).

4 Voir la page Facebook du film à l'adresse https://www.facebook.com/documental970 et sur Twitter : rechercher #NoMas970. Au cours des trois ans d'existence de la loi 970 à ce jour (2010-2012), le gouvernement a rejeté ou détruit près de 4 000 tonnes de semences.

Source : GRAIN — Soulèvement des agriculteurs colombiens : les semences sous les feux de l’actualité

A lire également

Colombie : Coup de gueule -- Marie-Monique ROBIN

Via  Les coups de coeur d'Anne-Marie  que je remercie

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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 21:19

 

Il fut un temps où circulaient des dessins humoristiques sur lesquels on voyait de vieux pervers entrouvrir leur manteau qui dissimulait un étalage d’images pornographiques. A présent on peut reprendre de telles images mais sous le manteau nous trouverons un semencier clandestin que des gens proposeront en essayant d’échapper au regard scrutateur de drones et autres caméras détecteurs de comportements suspects.

Bienvenue dans le ponde du Pire !

 

450 euros d’amende pour diffusion de « légumes clandestins »

 

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Par Sophie Chapelle (5 juin 2013)

« Légumes clandestins » ! L’inscription ironique figure sur les pancartes que des jardiniers et des consommateurs brandissent ce 4 juin sous les fenêtres de la direction régionale de la concurrence et de la consommation à Toulouse. Ils dénoncent la pression sur les petits producteurs qui commercialisent des variétés de légumes non inscrits au catalogue officiel (lire nos précédents articles). Quinze jours plus tôt, le 17 mai, des petits maraîchers ont reçu la visite d’un agent de la répression des fraudes, sur le marché de Lavelanet, en Ariège. Leur délit : vendre des plants de tomates non inscrites au catalogue officiel et ne pas disposer de la carte du GNIS, l’interprofession nationale des semences et des plants. Ils encourent une amende potentielle de 450 euros...

« Bien que pour eux qui vendent moins de 10 000 plants par an, cette carte soit gratuite, pour le moment du moins, cette visite a causé un certain émoi, d’autant plus que jusqu’ici cette activité annexe était tolérée et que ces maraîchers ignoraient même que cette carte était obligatoire », réagissent plusieurs organisations [1] dans une lettre commune. Ces dernières voient dans ce contrôle « un abus s’inscrivant complètement dans une logique de généralisation du fichage de toutes les activités et de toutes les personnes qui échappent au contrôle des multinationales ». L’élu écologiste François Calvet, Vice-Président de la commission agriculture du Conseil régional Midi-Pyrénées, considère également ce contrôle comme « inopportun ». « La vente de plants par les maraîchers peut-être un revenu complémentaire non négligeable, écrit-il. Au moment où l’économie agricole est en crise, il n’est pas acceptable que ces paysans soient mis en difficulté par une application zélée de la réglementation sur la propriété intellectuelle ».

Plus largement, les organisations associatives et paysannes demandent à « répondre à la forte demande des jardiniers de pouvoir trouver sur le marché des plants leur permettant de cultiver toute la diversité des variétés paysannes, locales ou exotiques qui ne pourront jamais être toutes inscrites au catalogue. » Entre 1954 et 2002, 80 % des variétés potagères auraient été radiées du catalogue selon le Réseau semences paysannes. Des 876 variétés potagères inscrites en 1954, il n’en restait plus que 182 au catalogue officiel français en 2002. La raison de ces radiations ? Le poids de l’industrie semencière, qui, depuis cinquante ans, cherche « à standardiser les semences pour les adapter partout aux mêmes engrais et pesticides chimiques », estime le Réseau semences paysannes. « Ces contrôles sont effectués avec pédagogie pour protéger les consommateurs mais aussi les producteurs », assure pour sa part la directrice régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi, Catherine d’Hervé. Cette action intervient alors que la législation sur la commercialisation des semences et des plants est en cours de révision à l’échelle européenne.

Notes

[1Confédération Paysanne Midi Pyrénées et de tous les départements de la région, Réseau Semences Paysannes, Amis de la Terre Midi-Pyrénées, Amis de la Terre Périgord, Nature & Progrès Ariège, Nature & Progrès Hautes Pyrénées, Nature & Progrès Quercy Gascogne, Nature & Progrès Haute Garonne, Nature et Progrès Aveyron, Croqueurs de carottes, Collectif anti-OGM31, Pétanielle, Terre en vie 65, ATTAC Toulouse, Toulouse en transition, Collectif des Semeurs du Lodévois-Larzac, Kokopelli, collectif des Faucheurs Volontaires, les herbes folles de Saverdun,...

 

Source : 450 euros d'amende pour diffusion de « légumes clandestins » - Biodiversité ? - Basta !

Via Mes coups de coeur

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 13:46

 

Règlement Européen sur les semences : La biodiversité mise sous contrôle pour ouvrir le marché aux brevets
 
 


Le Réseau Semences Paysannes est reconnu d'intérêt général.









Réseau Semences Paysannes
Biodiversité des semences et plants dans les fermes
3, avenue de la gare
47190 Aiguillon
Tel : 05 53 84 44 05
Fax : 05 53 84 69 48
Mail: contact@semencespaysannes.org
Site internet : www.semencespaysannes.org


À Aiguillon, le 7 mai 2013
Règlement Européen sur les semences :
La biodiversité mise sous contrôle pour ouvrir le marché aux brevets
La Commission Européenne a adopté lundi 6 mai trois nouveaux règlements sur les semences, la santé des plantes et les contrôles, désormais soumis au Parlement et au Conseil européens. Au prétexte de simplification, de défense de la biodiversité, et de protection de la santé des plantes, cette proposition place toutes les semences sous le contrôle direct des titres de propriété de l'industrie : Certificat d'Obtention Végétale et brevets.
Le Réseau Semences Paysannes dénonce cette agression violente contre le droit des agriculteurs, des jardiniers, des consommateurs et des générations futures d'accéder librement à l'immense biodiversité végétale généreusement offerte par le travail de centaines de générations de paysans.

Ce hold-up sur les semences est soigneusement caché sous des centaines de pages de jargon réglementaire. L’office communautaire qui délivre les titres de propriété industrielle sur les variétés (Certificat d'Obtention Végétale) sera directement chargé du catalogue qui conditionne l'accès au marché des semences ; le marché sera désormais ouvert aux variétés et aux plantes brevetées ; les industriels pourront organiser eux-mêmes le contrôle de leurs semences, mais aussi de celles que les agriculteurs prélèvent dans leurs propres récoltes, pendant que des contrôles bureaucratiques insensés interdiront de fait aux agriculteurs d'utiliser et d'échanger leurs propres semences et restreindront l'accès au marché des semences traditionnelles, locales et biologiques.

Cette bureaucratie et le coût des contrôles risquent de réserver aux seules variétés et semences brevetées l'ouverture du marché à la biodiversité que constituent les nouvelles « variétés hétérogènes » et de restreindre à la portion congrue les nouvelles variétés de niche dont les semences pourront être commercialisées sans enregistrement au catalogue.
Le Réseau Semences Paysannes appelle l'ensemble des citoyens à interpeller leur gouvernement et leurs élus européens pour qu'ils révisent en profondeur ces nouveaux règlements, pour qu'ils n'abandonnent pas à la Commission mais définissent eux-mêmes leurs modalités d'application, et pour qu'ils barrent la route au vol de toutes les semences par les brevets. Le respect des droits des agriculteurs et des jardiniers d'utiliser, d'échanger et de protéger leurs semences, et d'avoir accès sur le marché à toute la biodiversité des semences paysannes disponibles, est la première condition du droit à l'alimentation et de la souveraineté alimentaire.
Contacts : Guy Kastler 06 03 94 57 21 ou Patrick De Kochko 06 17 06 62 60

cf. annexe technique en page suivante.
Annexe « technique » : Première analyse synthétique de la proposition de
règlement sur les semences de la Commission Européenne :

1) Ce paquet better regulation est d'abord un immense cadeau à l'industrie

a - Renforcement du contrôle du marché par les droits de propriété industrielle

Les semences de variétés hétérogènes brevetées pourront désormais avoir accès au marché sur la base de décisions (acte délégué) de la commission européenne. La directive 98/44 interdit le brevetage des variétés. L'Office Européen des Brevets ne refuse un brevet que s'il s'agit d'une variété homogène et stable telle que définie par l'UPOV, mais accorde des brevets sur des variétés hétérogènes. Cette proposition de règlement autorise la commercialisation des semences de ces variétés hétérogènes jusqu'à aujourd'hui interdite. Les semences de variétés paysannes hétérogènes sélectionnées et multipliées dans leurs conditions d'utilisation (le champ de production agricole) n'auront pas accès au marché. Seules les populations synthétiques ou les variétés hétérogènes brevetées de l'industrie pourront bénéficier de cet accès au marché.
Les variétés contenant des caractères ou des gènes brevetés pourront accéder beaucoup plus vite au marché sans avoir besoin de passer par les longues multiplications indispensables à l'homogénéisation et à la stabilisation des lignées dans lesquelles ont été introduits ces caractères ou gènes brevetés ;
En quelques années, l'ensemble des semences seront contaminées par des gènes brevetés ou contiendront des gènes "natifs" brevetés, propriété d'une poignée de multinationales détentrices des plus gros portefeuilles de brevets ;
L’Office Communautaire des Variétés Végétales gérera directement le catalogue selon les mêmes procédures que celles permettant d'obtenir un Certificat d'Obtention Végétale (COV), ce qui permet d'inscrire une variété protégée au catalogue sur la base des essais DHS (distinction, homogénéité et stabilité) déjà réalisés pour le COV et d'exclure du marché toute variété non protégeable par un COV, sauf les variétés hétérogènes ci-dessus.
Les obtenteurs disposeront de la liste de tous les paysans producteurs de semences de ferme , ce qui leur permettra de les poursuivre pour contrefaçon s'ils ne leur ont pas versé de royalties ou s'ils ont utilisé des semences de ferme d'espèces non dérogatoires ;
Un suivi électronique de tous les échanges de semences en Europe, détenu par l'administration au prétexte sanitaire, pourra être mis au service des détenteurs de COV et de brevet qui pourront s'en servir pour poursuivre les agriculteurs qui utilisent des semences de ferme de variétés protégées par un COV, des semences (du domaine public ou leurs propres semences paysannes) contaminées par des gènes brevetés ou contenant des caractères "natifs" brevetés ;
Opacité maintenue sur les procédés d'obtention, les brevets et l'origine des ressources génétiques utilisées. Les consommateurs et les paysans, bio ou conventionnels, qui ne veulent pas de plantes génétiquement manipulées par d'autres procédés que la transgenèse (mutagénèse dirigée, fusion cellulaire...) seront obligés d'en consommer sans le savoir. Les sélectionneurs et les paysans seront menacés de poursuite en contrefaçon de brevet sans pouvoir savoir s'ils utilisent ou non des semences brevetées achetées sur le marché ou contaminées dans les filières ou dans leurs champs par des gènes brevetés. Enfin, l'absence d'obligation d'information sur l'origine des ressources génétiques utilisées légalise de fait la biopiraterie ;
b - Les procédures d'accès au marché des semences sont allégées au profit des seuls gros opérateurs. Les auto-contrôles sous contrôle officiel et la multiplication des analyses obligatoires qu'ils entraînent sont une économie pour les gros opérateurs qui commercialisent de gros volumes, mais génèrent une bureaucratie et un coût inabordable pour les petits opérateurs. De plus, ils favorisent la fraude chez les gros opérateurs qui versent des sommes importantes aux organismes certificateurs privés chargés de contrôler leurs auto-contrôles
2) Ce paquet better regulation est une agression directe contre les semences de ferme, paysannes, biologiques, traditionnelles, locales... et les semences destinées à la culture pour l'autoconsommation (jardinage amateur)
Les semences de ferme, paysannes et amateurs, aujourd'hui hors du champ d'application des directives limité aux seules semences commercialisées "en vue d'une exploitation commerciale", seront réglementées.
a - Les paysans producteurs de semences de ferme et paysannes devront s'enregistrer sur une liste que les autorités pourront transmettre aux obtenteurs en vertu du règlement 1768/95 : ils seront de ce fait livrés aux poursuites des détenteurs de COV s'ils n'amènent pas eux-mêmes la preuve qu'ils n'ont pas fait de contrefaçon. Ils devront supporter et payer le coût des contrôles sanitaires et de biosécurité (ils ne seront exemptés que des frais connexes d'enregistrement), ce qui les incitera à abandonner leur activité pour se tourner vers les semences commerciales. Ils devront ensuite enregistrer tous leurs échanges de semences et tenir ces enregistrements à disposition de l'administration. Ils seront de ce fait livrés aux contrôles de légalité de ces échanges dont le statut n'est pas clarifié par la proposition de règlement de la Commission : ces paysans ne sont pas opérateurs au titre de l'article 1 PRM qui limite son objet à la production et à la commercialisation de semences destinées au marché. Ils devraient donc pouvoir bénéficier de l'exonération d'application du règlement au titre des "échanges en nature entre non opérateurs professionnels". Mais ils sont considérés comme des opérateurs professionnels au titre de l'article 3 qui concerne tout matériel de reproduction, qu'il soit ou non destiné au marché. Ils ne pourront donc que :
- soit échanger des semences dans le cadre "d'organisations de conservation de Ressources génétique" agrées par les autorités, sans qu'il soit précisé si la conservation à la ferme est reconnue ou non ;
- soit les commercialiser dans le cadre très restreint et très bureaucratique "des variétés de niche", sous réserve que la Commission publie les actes délégués nécessaires, ce qui risque de prendre de nombreuses années pour n'aboutir qu'à un règlement bureaucratique tout aussi inapplicable que la dernière directive "conservation". De plus, ce cadre les obligera à respecter les contraintes bureaucratiques et les autro-contrôles sous contrôle officiel, inabordables pour les petits volumes.
Ils devront aussi tenir à disposition des autorités un registre indiquant les noms de tous les agriculteurs ou autres professionnels avec lesquels ils ont échangé des semences.
b- Les artisans semenciers bénéficieront de quelques nouveautés :
- variétés de conservation. Si les limitations quantitatives et géographiques de commercialisation disparaissent (ce qui est un progrès), ces variétés devront toujours être stables, relativement homogènes et anciennes (commercialisées avant entrée en vigueur du règlement). Les variétés de conservation qui ne peuvent pas être maintenues ni reproduites dans leur région d'origine (la majorité des légumes qui viennent d'autres continents que l'Europe), ou qui n'ont pas de région d'origine déterminée, devront être enregistrées comme variété standard ou disparaître ;
- variétés hétérogènes, sous réserve que la Commission publie les actes délégués nécessaires, sans imposer des mesures bureaucratiques accessibles aux seules semences brevetées ;
- les variétés de niches peuvent constituer une réelle ouverture si la bureaucratie, les analyses et les autocontrôles sous contrôle officiel, inabordables pour les plus petits opérateurs et pour les petits volumes ne viennent pas annuler l'avantage de la non obligation d'enregistrement au catalogue. L'obligation d'enregistrer non seulement l'origine de tous leurs achats, mais aussi le nom de chaque acheteur de leurs semences parait totalement irréaliste
c- Les semences biologiques peu homogènes et peu stables seront toujours interdites, sauf évolution favorable de la fenêtre des variétés hétérogènes ?
Les citoyens européens doivent maintenant exiger de leurs élus européens et de leurs gouvernement :
- d'ouvrir largement l'enregistrement de variétés hétérogènes à toutes les espèces à condition d'y interdire l'inscription de toute variété contenant des plantes brevetées sous quelle forme que ce soit,
- ou d'obtenir dans le même temps l'interdiction de tout brevet sur les plantes, les semences, les portions de plantes...
- de rendre obligatoire lors de l'enregistrement l'information sur les procédés d'obtention et de sélection, sur tout titre de propriété industrielle et sur l'origine des ressources génétiques utilisées ;
- de garantir le droit des agriculteurs à la protection des informations à caractère privé, notamment celles concernant le choix de la semence utilisée ;
- d'ouvrir la commercialisation sans enregistrement obligatoire d'une part à toute semence non OGM commercialisée en vue d'une exploitation non commerciale (amateur...), d'autre part à toute remise directe de semences non OGM par le producteur (ou avec un intermédiaire au maximum à condition que le nom du producteur et sa région de culture soient indiqués sur chaque lot) au cultivateur final (y compris professionnel),
- ou monter le plafond de chiffre d'affaire tout en fermant l'accès aux producteurs de semences brevetées ;
- de reconnaître la sélection, la conservation et la gestion dynamique in situ à la ferme et les droits des agriculteurs qui en découlent d'utiliser et d'échanger librement leurs semences de ferme et paysannes, sans obligation d'enregistrement ni contraintes autres que celles concernant les organismes de quarantaine ;
- d'adapter les contraintes sanitaires, environnementales et de biosécurité aux semences biologiques ;
- de maintenir un service public d'enregistrement et de contrôle à la portée de tous les petits opérateurs qui en ont besoin ;
- de ne pas abandonner à la commission européenne, mais de contrôler eux-mêmes les modalités d'application de ce règlement, en toute transparence vis à vis du public.
Vous pouvez télécharger ce communiqué de presse en cliquant ici
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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 13:17

 

 

Le titre de l’article relayé est un peu à côté de ma plaque…. Les emplois nous n’en avons que faire, ils appartiennent à un monde dont nous ne voulons pas, ce dont nous voulons c’est d’une vie active, créative et dont les productions enrichissent la communauté des habitants et pas les parasites-accapareurs.

Un changement de paradigme aura la paysannerie comme avant-garde ou  - d’une manière ou d’une autre notre Terre sera plus que jamais celle des exploiteurs, spécialistes des OGM, fromage de synthèse, nanobouffe et autres poisons.

C’était le propos de ce blog au départ de défendre ce droit à la vie simple et aussi le droit à disposer de la terre pour la bien traiter, bref d’y apposer son empreinte écologique positive… laisse cet endroit dans un état meilleur que tu ne l’as trouvé en arrivant.

Manque de bol, c’est bien cela aujourd’hui qui est subversif… vouloir vivre simplement, libre et heureux en faisant un boulot qui est un plaisir sans patron pour vous ponctionner les fruits de votre travail, mais en pouvant filer une caisse de légumes gratuite à qui en a besoin, sans se casser la tête.. normal !

 Il y a un obstacle de taille, les accapareurs de planète sont en train d’éradiquer l’agriculture paysanne traditionnelle, celle des jardiniers de planète.

Lu hier : Le prix moyen mondial de la terre agricole a augmenté de 1200% depuis 2000. (La narco-démocratie et les élections présidentielles au Paraguay)

 Et les expulsions se poursuivent à un rythme croissant. Alors que les terres communes se voient privatisées, clôturées, interdites au « public », une fois débarrassées de leurs habitants, une partie d’entre elles est réaffectée au « tourisme écologique »…. Leur écologie, pas mon écosophie. Dans mon monde on ne fait pas de tourisme, on voyage, et même beaucoup, de manière à ce que les habitants de la Terre rencontrent leurs voisins du bout du monde et découvrent et échangent et partagent.

Ce monde que depuis des siècles les Inquisitions assassinent et qui refuse de mourir puisqu’à chaque génération des légions se lèvent qui en reprennent le flambeau. Jusqu’à l’affrontement final qui est proche. Avec la paysannerie à l’avant-garde des luttes pour la survie de l’humanité. Et ceux pour qui une alimentation saine est une des fondations de la bonne vie. Et que cela une agriculture paysanne ancrée dans des millénaires de traditions, adaptées aux conditions locales est seule à même de donner toute en étant plus productive et en contribuant au refroidissement de la planète.  Et bon, une partie de nos ascendants ce sont battus pour que nous puissions un jour faire du travail un plaisir sans contraintes hiérarchiques. Et il y a assez de gens qui ont envie de faire ce métier par goût pour que la Main d’œuvre ne soit pas un problème, le problème aujourd’hui c’est l’accès à la Terre confisquée au profit une agriculture nocive, couteuse en énergie, destructrice des territoires et dont les profits vont à des parasites fortunés qui maintiennent le plus souvent les travailleurs dans des conditions de semi-esclavage.

Planète-jardin contre planète-usine. C’est l’enjeu. Les usines aujourd’hui n’ont plus grand besoin des humains, les robots et autres machines conviennent mieux la corporation des transnationales rachète la Terre, les moyens de production, vide nos poches jusqu’au dernier sous (et plus par la généralisation des dettes) et les parasites sont en plus eugénistes.

 

 

Manger local créerait 600 000 emplois

 

Sur IDEALMAG

Rédigé par Terre de Liens Normandie le Mercredi 3 Avril 2013 | Lu 3641 fois
Nous relayons cet article pour l'importance qu'il représente pour notre agriculture comme pour l'emploi.
Terre de Liens Normandie lance "Le Convertisseur alimentaire"
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Ce calculateur permet d’évaluer le nombre possible de nouveaux paysans si l’on passait à une politique d’alimentation produite localement.

Et si on décidait de protéger la terre agricole par notre alimentation ?

"Depuis 2003, Terre de Liens a accompagné (ou est en cours de finaliser) l'installation ou la consolidation de l'activité de 140 fermiers au travers de 87 fermes acquises (ou en voie de l'être) représentant 2 744 ha de terres protégées par un Bail Rural Environnemental, avec 52 maisons et 189 bâtiments grâce à l'utilisation de 20,1 M € d'investissements solidaires. (...) C'est la preuve que des citoyens et citoyennes solidaires peuvent contribuer à la création d'emplois agricoles de proximité. C'est la preuve que nous pouvons faire de ce que certains appellent « des contraintes environnementales », un atout à l'origine d'une richesse protectrice des terres agricoles grâce à la généralisation de l'agriculture biologique et paysanne. " Texte du site : http://convertisseur.terredeliensnormandie.org


On pourrait décider de se rendre solidaires des paysans et paysannes (qui souhaitent explorer et construire un véritable développement alimentaire soutenable...) en généralisant le commerce alimentaire équitable de proximité; un commerce qui permette à cette profession (et aux activités qui lui sont liées) de retrouver une vraie autonomie face à des marchés mondiaux dont ils ne maîtriseront probablement jamais la régulation.

Et si on développait notre citoyenneté économique créatrice d’emplois, partout, maintenant, pour montrer qu’elle est bien plus qu’un concept mais bien un acte probant, qui montre aux dirigeants de tous nos territoires et de tous bords politiques les voies possibles pour une économie agricole et alimentaire réellement soutenable, qui conteste aussi, en actes, le manque de légitimité sociale de l’actuelle PAC alors qu’une autre PAC est possible...

-1 187 847 : c’est le nombre (minimum !...) de paysans et paysannes (installé-e-s en bio) que nous devrions avoir en France (contre moins de 500 000 actuellement...) si tout le monde mangeait local.

-22 963 759 : c’est le nombre d’hectares de Surface Agricole Utile (SAU) que nous pouvons protéger de nombreux mésusages grâce aux nouvelle Dynamiques de Développement Économique par l’Alimentation Locale (new-DDEAL...).

Ce sont également autant de terres agricoles soustraites à la compétition économique alimentaire mondiale qui ruine les possibilités d’auto-développement et de souveraineté alimentaire des pays "dits" non ou peu développés.

-17 193 800 : c’est le nombre d’hectares de SAU nécessaires pour se nourrir localement si nous faisons évoluer notre régime alimentaire en diminuant notre consommation de viande rouge au profit de la viande blanche et des protéines végétales.

-5 769 959 : c’est la surface agricole que cette évolution progressive vers un régime alimentaire moins carné pourrait dégager ; autant de terres agricoles que nous pourrions alors destiner aux autres fonctions "oeconomiques" (se loger, se vêtir, se chauffer, etc.). Celles dans lesquelles il nous faut investir et innover pour réaliser la nécessaire transition agricole telle que la dessinent certains scénarios d’alter-développement comme Afterre 2050.

Terre de Liens Normandie vous invite donc à calculer le nombre de paysans que vous pouvez soutenir et installer près de chez vous et à passer à l’action solidaire et écologiquement responsable ici et maintenant.


Source : Convertisseur Terre de Liens Normandie

Ecouter par ailleurs : Qu’est-ce que Terre de Liens ?
Via 

CAP 2012



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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 10:39

 

 


La terre aux paysans

L’acampamento est le lieu qu’occupent les « sans terres », clandestinement. Lorsque son occupation est légalisée, ce dernier devient un assentamento. Sur l’assentamento  d’« Irmã Alberta »un vent frais souffle ce matin. Dans ses rues, des enfants rentrent de l’école, des chiens errent et  dans l’air une odeur nauséabonde se dégage. 

Un portail en bois refermant une maison hétéroclite qui abrite un couple de personnes âgées  ouvre ses portes. Cette maison de fortune à l’apparence misérable contient tout de même le strict minimum. En effet, malgré le sol bétonné, le toit instable qui laisse passer la lumière, les murs faits en fines planches de bois, la poussière et l’odeur d’humidité, l’habitation est dotée d’un ventilateur, d’un ordinateur et d’une télévision.

Au milieu de l’une des trois seules pièces de la maison, Maria Noémia et Benedicto Ozmar, 60 et 61 ans, sont là depuis  11 ans. Ils se remémorent leurs souvenirs en regardant les photos de l’un de leur 8 enfants parti étudié la médecine à Cuba. L’une de leurs filles habite à proximité avec son mari et ses deux enfants. Ses parents font sa fierté car ce sont eux qui lui ont appris à cultiver la terre, et à en tirer profit. D’ailleurs, le jardin de sa mère reflète sa main verte. Sa parcelle est très diversifiée : safran, menthe, manioc, pommes de terre, avocats et aricu(plante utilisé par les indien pour faire leur maquillages).

Au bout d’une pente, se trouve une autre parcelle appartenant à une autre famille. Iranis, 66 ans et Armindo, 64 ans résident aussi ici depuis 11 ans. Assis près de la télé Iranis sourire aux lèvres évoque la nouvelle réforme. En effet, le chemin à été long avant d’acquérir ce terrain. Il était prédestinée à être une décharge et prés de 900 personnes était en attente pour l’obtenir. Mais « Grâce à Dieu », dit-elle, il n’a pas été très long pour elle et sa famille de l’obtenir. Désormais, poules, coqs, oies et porcs se chamaillent dans le jardin sous les yeux du vieux couple. Sa terre aussi est fertile. C’est Armando qui la cultive, elle produit des oranges, des bananes, des citrons, du manioc et des haricots. Elle confirme d’un air heureuse : « cela nous suffit largement pour vivre, il n’y a aucun inconvénient à cette vie ».
Ecrit par Camelia, Inès, Karina et Cassandra. Photos : Mariana

Source : http://voyagebresil2013.blogspot.com/p/lacampamentoest-le-lieu-quoccupent-les.html

Pour soutenir concrètement le Mouvement des Sans Terre, on peut écrire à Lucas Tinti, prointer@mst.org.br

URL de cet article : http://mouvementsansterre.wordpress.com/2013/05/27/la-terre-aux-paysans/

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"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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