7 avril 2019 7 07 /04 /avril /2019 19:29

Hier Juan Guaido, représentant des intérêts de Washington au Venezuela - dont le chef direct Eliott Abrams n'arrive toujours pas à expliquer si finalement où non il est « président par intérim » du Vezuela » - mettait en scène la répétition générale de ce nouvel épisode de l' « Opération Liberté ». En plus de 300 lieux du pays étaient prévues des manifestations locales, massives, placées sous la direction de «Comités de Liberté et Aide   », chargés d'organiser sous leur commandement des cellules locales et de tisser entre elles des réseaux de communication et assistance logistique.

Ce qui est au programme : faire monter la tension, rallier les militaires à la cause de Guaido et marcher sur le Palais Présidentiel, parce que le pauvre ? - on ne sait pas trop quel en fait sont réel statut - à besoin d'un bureau d'où diriger ses sales petites affaires de livraison du pays aux USA... le bureau présidentiel.

Selon Abrams, tant que Maduro n'aura pas dégagé, la période de 30 jours à l'issue de laquelle la Constitution impose au président par intérim d'organiser des élections, ne prendra pas cours. Bref on nage en pleine embrouille.

Si les USA, face à la désapprobation généralisée de la communauté internationale, de la grande majorité des pays d'Amérique Latine et du peuple du Venezuela ne peuvent se permettre en ce moment une intervention militaire dans le pays, rien ne les empêchent de fournir conseil, formation, armes, logistique et autant d'agents sous couverture qu'il faudra. Cela fait longtemps qu'ils sont actifs dans l'organisation de la déstabilisation du Venezuela. Et cette fois parmi leur affirmations récurrentes et indéfiniment réitérée domine le « Cette fois nous irons jusqu’au bout ».

Plusieurs dirigeants de différents partis d'opposition ont exprimé au cours des derniers jours leur rejet des stratégies de Guaido. Ils s’indignent de le voir appeler ouvertement une intervention militaire étasunienne dans le pays. Ils considèrent que c'est totalement irresponsable et ne pourrait qu'aggraver la situation. Ils s'indignent aussi de voir cette marionnette de Washington se réjouir à chaque durcissement de tension des sanctions prises par les USA qui sont cause directe de mort, de souffrances, d'une dégradation générale irréversible d’infrastructures vitales (comme le reconnaît l'ONU) qui affectent la population du Venezuela dans son ensemble. Et ils font la relation avec cette scandaleuse déclaration de Guaido, pour qui les morts ne sont pas des coûts, mais des investissements pour son avenir. Il n'a pas même pris le temps d'adresser des condoléances aux familles des morts de son premier Jour J, ni de demander à ses supporters un moment de recueillement pour ceux qui avaient payés de leur vie cette première offensive. Mais bon, la majorité faisaient partie de la population indigène Pémon, qui avaient été envoyés se battre en première ligne, car un indigène comme tout le monde sait, cela ne vaut pas grand-chose, moins en tout cas qu’un blanc riche et instruit, c’est de la bonne logique économique, pour le néo libéralisme. La mort de quelques indigène un faible coût (une pierre deux coups plutôt) pour les grands dessins de Juanjo, cela ne vaut même pas la peine qu'on en parle, ni de les remercier de leur sacrifice. Quelques membres de ces populations gênantes éliminés, pour les projets de ces maîtres, finalement c'est tout bénéfice.

En ce qui concerne le ralliement des militaires à Guaido, une chose est leur loyauté à Maduro, autre chose est d'être traîtres à leur matrie. C'est un terme apparu en Amérique Latine qui me plaît beaucoup et qui permet de faire une démarcation entre les « Traître à la Patrie » que Maduro fabrique en masse : tous ceux au Venezuela qui ne sont pas inconditionnellement d'accord avec lui, en font potentiellement partie et d’autres qui aime leur terre et ses habitants, pas Maduro.

Mettez-vous à leur place... soit Maduro et son royaume ubuesque, soit Guaido, ce qui revient pour eux à se placer sous la direction deu Commandement Sud de l'Armée des USA... je n'appelle pas cela un choix ! Eux non plus je pense.

En plus les quelques militaires qui ont désertés pour rejoindre le jeune leader de l'avenir du Venezuela, ce « petit con » les a laissé en plan, à Cucuta. Petit con, parce que cela me semble une grossière erreur pour qui veut s’attirer les faveur de l’armée et occuper fut-ce temporairement le poste de Commandant en Chef de ces Forces. Je n'ai pas suivi les nouveaux développements. Mais au moment où cet autre scandale était médiatisé dans le monde, Guaido était parti faire une tournée des mandataires amis de la régions alors que ses partisans avait quitter la ville en laissant le chaos derrière eux. Les quelques 300 militaires abandonnés étaient priés de quitter le camp où ils avaient été accueillis provisoirement. Pour refaire leur vie dans un pays où la plupart n'ont pas de connaissances, ils ont été dotés d'un matelas, de draps et de l'équivalent de 100 euros. Sans moyens de vivre, ni de subvenir aux besoins de leurs famille. Nous espérons que la CIA aura profité de l’opportunité pour leur offrir un boulot bien rémunéré comme putschistes… Non, bien sûr que non… mais on se demande où Eliott avait la tête, pourquoi laisser passer une telle opportunité de former des groupes d’intervention ? Cela montre un certain degré d’improvisation malheureuse dans toute cette histoire.

Et donc, ben oui, quand même, je ne sais pas si les USA n'avaient pas mieux sous la main, s'ils estimaient qu'il était temps de rentabiliser l'investissement Guaido, des années de formation, ce qui est certain, c'est que ce dernier manque de pratique et que dans son grand enthousiasme, il met un peu trop de cartes sur la table, celle sur laquelle sont aussi posées « toutes les options »... montrant clairement ce que veux dire cette formule « toutes les options son sur la table », qui signifie en fait : l'option militaire est le but, mais elle viendra en son temps.

La phase actuelle est la préparation de ces conditions de possibilité, par une déstabilisation généralisée du pays. Et cette déstabilisation du pays, si nous regardons les interventions des USA dans le monde nous voyons qu'elle est à la fois Moyen et fin de ces interventions. Réduire toute capacité de résistance des populations envahies fait partie du programme. Jamais les USA ne pourraient se sentir à l'aise au Venezuela sans avant avoir au préalable mis à genou le peuple patriote, en particulier chaviste qui doit disparaître en temps que courant de pensée et formes d'organisation. Ce peuple est autant que Maduro, une cible en soi de cette guerre. Et comme les USA ne s’embarrassent pas d'états d'âme, peu leur importent si dans la foulée doivent disparaître des dizaines (centaines?) de milliers de personnes qui leurs sont favorables dans ce pays. On le sait bien que c'est comme ça que ça marche. Et c'est bien ce qui suscite le rejet de Guaido. Le suivent les anciens privilégiés d'avant Chavez qui rêvent de retrouver la direction du pays autant que leur position incontestée de classes hautes, prolongeant par d'autres moyens la mise en esclavage du petit peuple. Il y a toujours les mêmes hystériques à bijoux, qui se plaignent de mourir de faim, sans qu'il n'en paraissent rien, en tout cas, elles n’en sont pas encore à vendre leurs bagues, bracelets, colliers, boucles d’oreilles pour s’acheter un morceau de fromage. Il y a les mêmes gamins élitistes, rejetons de ces mêmes classes hautes, pour qui les USA après une intervention ciblée qui ne ferait tomber que la tête du régime, une guerre éclaire et ultra-sélective (Ils le disent, le répète, s’en persuadent, je l'ai lu, entendu des centaines de fois), viendront installer sur les côtes du Venezuela une version locale ce Miami Beach.

Malgré tout cette fois (par rapport à des tentatives précédentes) Guaido a rallié d'autres parties de la population, c'est clair. Combien ? C'est difficile de le dire. Par exemple les manifestations d'hier étaient des protestations contre le gouvernement, pour les coupures d'électricité (apagon) qui ont affecté le pays, entraînant un manque d'approvisionnement en eau généralisé... le pire.

Deux théories se confrontent... coupures dues à des attaques terroristes de la droite fasciste sous les ordres du Ku Klux Klan de Washington, dit le gouvernement de Maduro. Pour l'opposition la culpabilité est à attribuer aux chavistes qui depuis leurs débuts n'ont jamais pris soin d'entretenir ce qui était le meilleur système électrique de la région, et les fonds qui devaient être consacrés à un minimum d'entretien ont disparus dans le gouffre sans fond de la corruption sans limites qui sévit dans le pays.

Mais manifester contre l'incompétence, la corruption et la superbe indifférence des dirigeants du Parti au Pouvoir, ne veut pas dire pour autant que l'on soutien Guaido, loin de là Je pense justement qu'un des buts de la répétition générale d'hier étaient de repérer et organiser le groupes noyautables au sein de ces protestations.

Parmi tous les arguments donné par les uns et par les autres : une chose est certaine, c'est que les coupures de courant sont récurrentes au Venezuela, dans tout le pays, depuis des années, avant le Grand Apagon du mois passé. Certaines régions n'ont plus d'électricité que de manière rationnée. Par exemple, l’articuliste d'Aporrea Oscar Heck qui vivait dans une région frontalière avec la Colombie où l’électricité se faisait de plus en plus rare, a du déménager pour installer son atelier dans une région où il pourrait disposer de l'approvisionnement en électricité indispensable à son travail. Quand à ce qui concerne l'eau, potable et courante, il ne se passe pas de jour au Venezuela sans que des quartiers, des villages, des régions ne manifestent pour être privés d'eau par fois depuis des mois.

D'autre part, face à l'ensemble des arguments qui plaident en faveur du terrorisme, ma conclusion personnelle, c'est que Washington par l'intermédiaire de ces agents locaux a donné un coup de pouce pour généraliser la situation en agissant sur des points clés d’un réseau que sa dégradation rend particulièrement vulnérable. Ce qui a achevé de me convaincre, ce sont les affirmations réitérées de Guaido : il suffirait qu'il arrive au Pouvoir, pour que les coupures immédiatement s'arrêtent...à bon entendeur… il en joue comme d’une menace, comme d’un chantage...

Or les rapports les plus optimistes prévoient qu'il faudra des années pour réparer le système. Les plus pessimistes qui viennent justement de l'opposition vont jusqu'à parler d'une période de 10 ans...

D'autres sources parlent d'un autre but, qui était de paralyser les installations militaires fournies par les russes, une partie des militaires russes entrés dans le pays dernièrement sont les experts chargés de remettre le réseau de commandes en communication de ce système en état.

Depuis 2011 le Venezuela a investi énormément d’argent qu’il n’avait pas dans l’achat d’armement Russe. La dette impayée avait été renégociée à l’automne dernier. Le Venezuela devait payer 100 millions de dollars, qui sont seulement des intérêts de la dette, pour la fin mars. Ils ne l’ont pas fait, un nouveau délai court jusqu’à la fin de ce mois… que se passera-t-il si le pays ne peut toujours pas faire face à cette échéance à un moment où cet armement en bon état de fonctionnement est vital pour sa survie ? Quelle ressource non renouvelable du pays Maduro est-il prêt à livrer aux Russes cette fois ? Dans quel mesure la protection des intérêts de la Russie au Venezuela dans la situation de crise lui importe plus, dans l’immédiat, que ce payement d’intérêts ?

Car la Russie, comme la Chine sont des parties de ce conflit qui est un des champ de confrontation du partage du monde entre grandes puissances. Or nous vivons une intensification des tensions dans cet affrontement, sur divers front, alors que les armes en présence si elles étaient utilisées pourraient tout aussi bien détruire la planète. Cela je pense que chacune de ces « Grandes Puissances » en est consciente. Ce n'est pas la répétition des mêmes jeux que nous avons pu voir au préalable. Les interventions en Irak et Libye, la Russie regrette amèrement de ne pas être intervenue, elle y a perdu de précieux marchés (Poutine, discours de politique étrangère 2012). Une erreur qu'elle ne répétera pas en Syrie, alors qu'un autre conflit ouvert en Ukraine fait de ce pays un champ de bataille Russie – Occident. Et depuis la Chine et son armée sont devenues partie prenante de ce jeu des 3 Empires qui implique d'exhibition « dissuasive » des forces nucléaires de chacun.

Je suis sceptique, soupçonneuse quand il s'agit des « hautes sphères » de la géopolitique internationale, je pense que les vrais débats, discussions, partages se font lors de négociations secrètes et que ce que nous en savons est la mise en scène décidée plus ou moins de commun accord par les participants. Et une question me vient naturellement à l'esprit : quel scénario pour l'Europe, rien moins qu'une grande puissance, dans ce jeu qui mélange poker-monopoly, échecs et go. Mais cela c'est une autre histoire.

Je suis également sceptique quand au mode d'évaluation des puissances des différentes armées. Admettons que la Guerre Mondiale éclate, mais que nul ne soit assez fou quand même pour en faire une guerre nucléaire... quelle forme prendrait-elle alors. Dans quelle mesure par exemple, les innombrables soldats chinois, bien entraînés, sans état d'âme, disposant des routes de la Soie pour ses projections de forces pourraient faire la différence ? Dans quelle mesure Xi est-il prêt à user des enfants de la Chine comme chair à canon ? Je ne suis pas spécialiste en matière militaire, ... mais bon, les USA la guerre, ils n'ont jamais cessé de la mener depuis des décennies, en tous lieux de la planète sous différentes formes. Sans rencontrer d'opposition majeure depuis la chute de l'URSS. Mais à présent ils sont en conflit ouvert direct avec la Russie en Ukraine et en Syrie, et le Venezuela me semble vivre les préludes de ce qui en ferait un nouveau champ de bataille, sauf que cette fois, la Chine est partie prenante du conflit. Non seulement le Venezuela lui doit plus de 50 milliards de dollars, mais aussi surtout, la garantie de ce prêt ce sont les ressources naturelles du Venezuela. Des ressources indispensable à la Chine pour la poursuite de son « développement » accéléré et de sa quête d'hégémonie mondiale.

Les USA ont interdit au Mexique de commercer avec la Chine et lui a lancé des menaces pour son refus d’intervenir dans le conflit politique du Venezuela... or le Mexique est aussi un facteur à prendre en compte dans cette équation. Le Mexique est en Reconquista de son indépendance, de sa dignité, de ses capacités d'auto-détermination, et son succès est dans la balance de l'indépendance de l'Amérique Latine.C’est un autre sujet, complexe et remplis de défis et difficultés. Jusqu’où Andres Manuel Lopez Obrador cédera-t-il aux pressions de Washington et Miami ?

Maduro a lancé un appel au groupe de Montevideo (Mexique, Uruguay, Bolivie et quelques autres pays d'Amérique Latine plus la diplomatie européenne) pour qu’il réunisse d'urgence la commission technique que ces pays ont formés afin qu’elle poursuive le travail qu’elle mène mène au Venezuela pour trouver la forme et mettre en œuvre les moyens d’une solution pacifique du conflit. Besoin de temporiser ou réelle volonté de Maduro de chercher une solution ?

 

Que nous soyons en train de voir et de vivre les étapes d'un partage du monde entre « Grande Puissances » cela ne fait aucun doute. Que ces 3 puissances sont trois grandes puissances nationalistes, cela aussi c'est assez évident. Or jusque-là, les USA étaient les inventeurs et dirigeants de la Globalisation. Mais l'arrivée de Trump met un terme à ce processus. Qu'est-ce que cela implique pour les formes de cette réorganisation du monde ? Où veulent-ils en venir ? Et verrons-nous à l'avenir, depuis le Venezuela, se multiplier les champs de bataille où les grandes puissances se feront la guerre par procuration, armant les parties dont ils se servent sans se manifester ouvertement ? Une manière de transformer le monde excepté leurs pays respectifs en champs de bataille tout en évitant l’affrontement direct et la guerre nucléaire qui ne profiterait à personne, même pas ces auteurs.

Les réponses, l'avenir nous les donnera…

 

Prochain mouvement de l'Opération Liberté, les manifestations convoquées par Guaido, pour mercredi prochain...

 

Tant pour ce qui concerne le Venezuela que le monde, les décisions essentielles du grand mouvement tectonique géopolitique mondial, sont prises en toute opacité par les « Maîtres du Jeu ». Sans que les populations concernées ne soient ni consultées, ni informées. Ce que nous pouvons en connaître, c'est que nous en apprenons par l'observation des déplacements des « facteurs de terrain ». C’est que nous pouvons décrire et interpréter, tout en faisant la part des inconnues. Les inconnues nous pouvons les mettre en évidence et en déterminer la nature, mais pas prévoir leur évolution de manière certaine. Un des effets de la globalisation a été une augmentation sans précédent des relations d'interdépendance dans le monde, ce qui augmente aussi le risque de voir un événement local produire des conséquences planétaire. Je peux illustrer par l'exemple du grand Apagon du Venezuela : si le Venezuela avait organisé son système de production d'électricité avec des centres de productions locaux, avec des sources multiples et indépendantes (hydrauliques, éoliennes, solaires), il aurait été beaucoup plus compliqué, voir impossible de le paralyser dans son ensemble. Or cette ultra-centralisation des centres de pouvoirs vitaux est une règle à présent dans l’ensemble du monde « Qui dominera la 5G, dominera le monde » dit-on...

 

Je ne vais pas enchaîner là-dessus maintenant, ni sur la question de l'imprévoyance de Chavez et par la suite de Maduro, qui ne sont pas de la même nature, mais participent ensemble à la responsabilité du désastre vénézuélien actuel. Ce sont des questions importantes pour ceux qui cherchent là, maintenant des issues pacifiques et viables au Venezuela, avec le Venezuela. Ils sont nombreux... j'espère qu'ils vont trouver. Et je m'en vais lire ce qu'ils racontent...

 

Anne W

 

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5 avril 2019 5 05 /04 /avril /2019 23:23

Pourquoi le socialisme du 21ème siècle a foiré ?

Le socialisme du 21ème siècle – ou chavisme - a foiré, de cela je n'ai aucun doute. Chavez en est en partie responsable, mais pas seul. Loin de là.

La remise en question que je fais ici « Le socialisme a-t-il sa place au 21ème siècle ? » est un questionnement qui a guidé toutes mes recherches (de la gauche perdue) préalables. Ma réponse est NON. Pourquoi ? La pensée et les pratiques de Chavez en tant que tentative d'articulation (ratée) du modèle communaliste et du socialisme est une illustration du conflit majeur entre les héritiers de la gauche au 21ème siècle.

 

En quoi. Pour certains aspects, cela saute aux yeux, parce qu'ils sont intrinsèques à un modèle politique qui associe un modèle communaliste, inspiré par le modèle indigène (pré-colonial) et le socialisme (mode de penser imposé par les colonisateurs) qui sont deux chemins différents, opposés, antithétiques. L'organisation communale, qui est auto-organisation spontanée, autogérée, est le résultat de la rencontre entre les habitants qui décident ensemble de ce qui doit être fait pour se donner les moyens du bien vivre, avec les potentiels dont la commune dispose, compétences humaines enracinées dans un territoire. La commune politique idéale, c'est le cercle des voisins, sans position prédominante, quand le pouvoir-parole circule fluidement, s'enrichissant des apports de chacun. Une bonne illustration de ce modèle est la commune indigène de Cheran (ici, par exemple) au Mexique où les habitants ont mis dehors autant les cartels qui semaient la terreur et pillaient les arbres des collines, que les partis politiques, cette invention coloniale qui sème la zizanie entre voisins  et dont la protection du territoire est réalisée par la garde indigène, mais qui reste contrairement au Zapatistes et leur autonomie-autarcie, en interaction hybride avec l’état.

 

Une bonne question ? Est§il possible voir souhaitable d'en finir avec les Partis Politiques ? Dont beaucoup sont conscients aujourd'hui qu'ils ne représentent plus que leurs propres intérêts acquis à de lointains Maîtres qui fixent les règles du jeu. La gouvernance n’est pas le gouvernement. Est-il possible de concevoir et mettre en pratique d'autres formes d’organisation politique humaine ? Et dans quelle mesure est-il possible de le faire sans inventer de nouvelles formes d'exclusion ?

Je ne crois pas au socialisme du 21ème siècle, parce que le socialisme fait partie intrinsèque du modèle industrialiste qui lui a donné naissance et que, si ce que nous voulons, c'est la survie d'une humanité en paix, il est chaque jour plus urgent d'en finir avec le modèle extractiviste consumériste et de redevenir (occidentaux et assimilés) un peu plus raisonnables dans nos désirs de « richesse ».

Le progressisme est une doctrine de l'industrialisme, les gouvernements progressistes d'Amérique Latine ont contribué à la création de classes moyennes qui après se sont retournées contre eux, quand les globalistes ont coupé les rentrées de ces modèles rentistes en faisant chuter les prix des matières premières, pétrole en tête. Pourtant Chavez dit (dans Alo Presidente consacré aux Communes), que le chemin de sa révolution ce n'est pas de prendre modèle sur le consumérisme, au contraire, il veut fonder l'enrichissement dans d'autres valeurs. Il ne l’a pas fait, mais d’autres ont continuer d’appliquer cette idée.

Une chose sont les moyens de la dignité, qui sont une urgente nécessité d'enrichissement matériel pour les plus misérables, autre chose c'est de continuer à en vouloir toujours plus une fois ces moyens acquis. Parce que les richesses qui rendent heureux ne sont pas de cet ordre. J'ai fait vœu de pauvreté il y a quarante ans, j'ai tenu ma promesse et cela a été un enrichissement permanent, apprendre à faire avec les moyens du bord, et surtout prendre le temps de la Rencontre. J'ai quelque fois quand même vécu sur le fil qui sépare Pauvreté de Misère (infra-humanisation quand une personne ne dispose plus des moyens de la dignité). La Pauvreté est une bénédiction, la Misère est inacceptable. Elle est aujourd'hui une arme du chantage capitaliste. Ceux qui refusent de se couler dans le moule seront réduits à la misère. J'ai vu ce principe en action autour de moi, alors que les trottoirs de ma ville comptaient toujours plus d'habitants de la Rue, exclus urbains. Comme partout, Bruxelles, Los Angeles, Caracas... Je ne vais pas faire défiler le monde. 7,8 millions de déplacés internes en Colombie, d'autres qui créent leur favelas au Brésil..... l'expropriation paysanne est aussi cause majeure de misère, dans le monde.

 

Revenons au Venezuela.

Maduro a achevé de brouiller les pistes, il jure en 2012 sur l'épée de Bolivar « Comuna o nada » mais adopte en 2018 totalement, inconditionnellement, sans réserve, le socialisme de Xi Jinping... achevant de pousser le Venezuela dans l'enfer de l'extractivisme pour satisfaire les besoins des petits chinois envers qui le pays a une dette de plus de 50 milliards de dollar.... Ce qui revient à dire que la Chine est aujourd'hui propriétaire d'une grande partie des ressources du Venezuela, hypothéquées pour les besoins de survie politique à court terme de Maduro.

Des petits farceurs ont mis bout a bout le discours récurrent de Maduro depuis son arrivée au Pouvoir. Il y refait en moyenne tous les 6 mois presque dans le même termes, les mêmes promesses. Chaque fois il a trouvé LA recette pour le redressement économique du Venezuela, pour en faire une Grande Puissance pleine de Croissance et de Prospérité. Chaque fois, c’est l’échec. Et d’échec en échec, le Venezuela continue à s'enfoncer. Et les emprunts qu'il a contracté ? Qui viennent grossir ceux immenses faits par Chavez (mais avec Chavez, quand il en prenait conscience, était capable de reconnaître ses erreurs, comme en 1992, voyant que sa tentative de coup d'état était mise en échec, il s'était rendu, assumant la responsabilité de ses actes, pour éviter un bain de sang)... Maduro, il aurait mieux fait d'aller jouer l'avenir du Venezuela au Casino, au moins, il aurait eu une – petite- chance de gagner.

Pourquoi lui et ses petits copains s'accrochent-ils au pouvoir au point de faire des déclarations – quand la population proteste dans les rues  - aussi irrecevables que « Nous autres, nous irons au combat, et ce que nous n'avons pu obtenir par les votes, nous l'obtiendrons par les armes » ? (Merci La Pulla, qui immortalise ce chef d’œuvre de l'anthologie Maduriste, voir revue 2). Ils l’affirment haut et fort, les dirigeants du Parti et membres du gouvernement, ils sont les Propriétaires de La Vérité, ils ont le Devoir de l'imposer au Peuple du Venezuela, et qui résiste est par nature un traître à la Patrie.

Un vieux refrain que Lénine lui-même avait déjà chanté sur tous les tons. Avant même de s'en prendre aux capitalistes, il fallait nettoyer les rangs de la gauche en éliminant tous les éléments dissidents ou divergents du bolchévisme.

La Purge fait partie intrinsèque du marxisme-léninisme, Lénine, Staline, Mao et depuis Xi et Maduro en ont une grande pratique. Normal le marxisme est un scientisme e les scientismes ont la sale habitude de nier ce(ux) qui n'obéit pas à leurs lois, voir de l'éliminer purement et simplement, cela s'appelle créer des conditions objectives favorables. Les scientismes sont des réductionnismes. Quand ils sont appliqués aux sciences humaines, c'est autant de têtes qui tombent pour rendre le projet viable.

Le capitalisme se fonde dans ses propres scientismes, dont l'aboutissement, pour faire exister leur modèle, tant globaliste que nationalisme suprémaciste blanc, passe par l'infra-humanistation ou l'éradication pure et simple des peuples qui ne s'intègrent pas à ce modèle, d'autant plus s'ils ont le malheur d'habiter les territoires riches en ressources naturelles convoités par leur Corporations.

Un lapsus révélateur de Trump (lors de sa réunion avec la femme de Guaido) à ce sujet : « Le Venezuela est une Compagnie [sic] d'un grand potentiel... après, il va se reprendre et parler de pays. Venezuela S.A.…

 

Quand à la Chine, avec son socialisme nationaliste sauce chinoise, qui fonce à toute allure dans le modèle industrialiste - consumériste, au point d'avoir rendu l'air de ses villes irrespirables, de polluer ses ressources en terre, en eau, elle devient un nouveau co-auteur frénétique, coresponsable du grand désastre mondial. Je réponds à ceux qui utilisent naïvement l'idée que contrairement aux USA, la Chine n'a jamais envahi personne (ils oublient le Tibet), et qu'on peut donc lui faire confiance. Ils ne prennent pas en compte le fait que jamais la Chine n'avait eu simultanément le projet de faire accéder la plus grande partie de sa population de 1,4 milliards d'habitants au statut de classe moyenne, ni les moyens économiques et militaires d'imposer sa volonté au reste du monde. Et Xi insiste beaucoup sur l'utilisation du Soft Power, une version perfectionnée du modèle utilisé par les USA, pour coloniser culturellement l'Europe ce qui revenait à la rendre dépendante de produits Made in USA - en utilisant par exemple la télévision, cet outil de propagande chéri de Goebbels. Oui, mais les USA, eux c'est des bons, il l’ont fait pour notre bien... rétrospectivement, vous y croyez ? Et pourtant Xi est parti à la conquête du monde sur base des mêmes promesses. Je n'y crois pas d'avantage... et la réalité ne cesse de me donner raison.

J'insiste là dessus, pour comprendre la manière dont la Chine s'approprie des régions du monde, des ressources extra-territoriales, il faut comprendre qu'elle n'utilise pas les règle du jeu d'échec, mais celles du jeu de Go. La Route de la Soie, une Ceinture un Chemin (il y a d'autres traductions) il s'agit bien de s'approprier des territoires en les encerclant... la Route de la Soie qui est censée ouvrir la Chine au Marché Monde, avec ses TGV, ses routes maritimes et aériennes - qui pourraient aussi s'avérer très utiles et efficaces pour opérer des projections de forces militaires rapides en n'importe quel point du monde, ou procéder à l'installation massive de Colonies de peuplement - et une prise de positions sur un Goban. C'est exactement ce que la Chine avait fait au Tibet. Proposer au Dalaï Lama de l'époque de construire routes et voies de chemins de fer pour lui ouvrir l'accès au monde « civilisé ». A peine les chemins ouverts, la Chine les a utilisé pour transformer le Tibet en colonie de peuplement en envoyant massivement sur place des dizaines ? centaines ? de milliers de chinois exploiter le Tibet. Tss, Tss... puce à l'oreille ? Et gare à ceux qui ne peuvent rembourser les généreux prêts donnant-donnant accordé par la Chine, en matière de contrats léonins et d’usure elle en connaît aussi un bout.

Je l'ai dit ce n'est pas humainement possible de transmettre avec détails et précision l'ensemble de mes recherches... mais pour moi cela se confirme, le néo- néo-colonialisme Chinois, ne fait doute, de nouveaux exemples ne cessent de le montrer.

Le rêve chinois de Xi est l'adaptation du « Rêve Américain », à la sauce chinoise, sauf que Xi le dit clairement: dans l'étape actuelle de développement de son modèle, le peuple, entièrement soumis au PCC, jouit de droits économiques, pas de droits politiques... c'est la Toute Puissance du Parti Communiste Chinois et de son leader Xi Jinping, de sa Pensée Unique, pour le « bien » du peuple Chinois ?

Et ne perdons pas de vue que le modèle de Xi est un modèle nationaliste revendiqué... Suprémacisme Jaune contre Suprémacisme Blanc... comment s'intègrent les Slaves de Poutine dans cette équation, cette confrontation de forces ?Il est difficile de le savoir avec certitude, les accords réellement déterminants de ce partage du monde entre les trois empires se concluent entre les représentants des plus hautes sphères politiques, dans le plus grand secret. Mon point de vue :Poutine reste raisonnable, sa première ambition est la reconstruction de la Russie et sans les pressions US, il aurait sans doute consacré plus de moyens à ce projet qu'à la course à l'armement indispensable pour une guerre entre les 3 Empires... quel gâchis, quel gaspillage, dilapidation éhontée de ressources consacrées à la promotion de la haine et de la destruction, plutôt qu'au Bien Être de la population.

On peut spéculer, guerre mondiale ou pas. J'aime bien la vision du mexicain Jalife « Pas de panique, la guerre mondiale n'aura pas lieu. Par ce que si même elle éclate, nous n'aurons pas le temps de nous en rendre compte »... les armes existent, les puissances montrent les dents... le risque n'est pas nul...loin de là. Mettre une flamme allumée au-dessus d'un baril de poudre, c'est risqué. Un geste maladroit et BOUM ! Entraînant une réaction en chaîne... et la tension croissante entre différents groupes géopolitiques, c'est autant d'augmentation du risque que ce « geste maladroit » se produise.

Poutine comme Xi sont des enfants de dictatures socialistes, alors que Trump est entouré des héritiers du National-Socialisme d'Hitler, dont la meilleur illustration est le nazifasciste (expression lation) Bolsonaro son grand pote en Amérique Latine.

Il serait temps d’inventer autre chose que le Socialisme pour en finir avec le Capitalisme.

Je vous renvoyais précédemment une « critique du capitalisme d’Etat comme idéal pragmatique de Lénine, du centralisme bolchévique, de son scientisme et de sa logique d'élimination des oppositions en-dehors et au sein du parti ». On y trouve une compilation de citations de Lénine à ce sujet et ceux qui se revendiquent encore du léninisme aujourd'hui devraient s'y rafraîchir la mémoire pour voir si vraiment c'est vraiment ce modèle qu'ils veulent appliquer dans Notre Monde.

A titre d'exemple

 « À l’ordre du jour s’inscrivent en particulier les mesures à prendre pour renforcer la discipline et accroître la productivité du travail. […] Il s’agit, par exemple, d’introduire le salaire aux pièces, d’appliquer les nombreux éléments scientifiques et progressifs que contient le système Taylor […] La soumission pendant le travail, et une soumission absolue aux ordres personnels des dirigeants soviétiques, dictateurs élus ou nommés par les institutions soviétiques, investis de pleins pouvoirs dictatoriaux […], est assurée d’une façon encore insuffisante » (Lénine, Œuvres, tome 27, pp. 329-330, cité dans Skirda 2000, p. 88)

 

Les autres citations sont à l'avenant... n'oublions pas que le socialisme, étape préalable au communisme s'incarne dans le capitalisme d'état et la dictature du Prolétariat. Je vous recommande vraiment la lecture de ces citations, je me rends compte à quel point, même moi qui suis en lutte contre cette idéologie depuis l'âge de 18 ans, j'avais oublié jusqu'où allait le délire dictatorial et meurtrier de Lénine, qui est une application de la soi-disant eschatologie marxiste. Qui a inventé le Prolétariat pour les besoins de la cause... sa cause

Je ne mets pas sur le même plan les luttes ouvrières de l'Europe Occidentale qui depuis la fin du 18ème siècle, jusqu'à la première moitié du 20ème ont conquis pour les classes travailleuses et les désoccupés du modèle industriel des droits qui depuis ont remis en cause et confisqués. C'est une autre philosophie qui habite ces luttes, une vision du monde sans dictature ni exploitation, sans stratification sociale. N'oublions pas non plus que la Russie pré-communiste est un pays fondé sur le servage. Un terrain différent de celui de ma chère Belgique et ses voisins.

Quand le progressiste d’avant-garde, Leon Tolstoï veut libérer les serfs de sa propriété de Iasnaïa Poliana, les serfs refusent « Qui alors serait responsable de nous ? Qui nous donnerait notre thé quotidien ? ». Des décennies plus tard, dans un essai « Ni liberté, ni égalité, ni fraternité », le logicien dissident Zinoniev, montre que cet état d'esprit n'a pas changé et que les dissidents d’URSS qui se sont échappés vers les USA considèrent que la Liberté, cette obligation d'avoir à sans cesse choisir son destin, est plus un poids qu'un avantage.

Je vous donne cet exemple, parce qu'il soulève une question d'importance : dans nos sociétés coexistent des personnes pour qui cette liberté de choix est la condition du bonheur alors que d'autres sont prêtes à s’accommoder d'un contrôle, jusque dans leur comportement, pour autant qu'ils disposent de droits économiques et de Sécurité. Tous n'ont pas le « goût du risque ». On ne se surpasse pas sans se mettre en risque, mais tous n'ont pas envie de se surpasser, et c'est légitime.

J'ai des réponses à proposer à cette question, elles vont dans ce sens : il n'y aura pas de Paix dans le monde sans que soit mis un terme à toute forme d'exploitation (entre humains et de la nature) qui est un mode de rapport au monde dont on peut très bien se passer. L'exploitation c'est une forme de vol, ne vole pas ton voisin, si tu ne veux pas d'ennuis... C'est une manière d'être au monde. Toute la différence entre la conception du monde comme environnement, qu'il faut contrôler, dont il faut se protéger , un monde dans lequel chacun est d'emblée seul contre tout et tous. Les métaphores qui président à la naissance de la science moderne vont en ce sens : il faut la violer, la dominer, la contrôler... la nature. La science moderne, se construit contre la conception du monde comme « milieu ambiant » auquel chacun participe au devenir comme partie intégrante de ce milieu dont il prend soin. Cela se traduit dans les conflits entre monde urbain comme déracinement et monde ruraux originaires - que l'industrialisme agraire transforme et détruit irrémédiablement : il annule les habitants, il détruit les modes de vie, paysages, manière de produire. L'expropriation rurale a fait que récemment le nombre des urbains a dépassé dans le monde celui des ruraux avec pour conséquence une multiplication du sans-abrisme et des bidonvilles. Génocide c’est aussi la mort d’un peuple comme culture.

Le socialisme marxiste-léniniste est intrinsèquement lié à la tradition urbaine. Il appartient à la culture urbaine industrielle et considère que la paysannerie est par nature une force petite bourgeoise, égoïste et réactionnaire. Jean Ziegler raconte les dégâts qui ont été commis dans le tiers monde par des militants de bonne volonté qui ont poussé à l'industrialisation de leur pays en dehors de tout bon sens, pour avoir sous la main une nouvelle classe, révolutionnaire dans son essence, le Prolétariat.

Dans la partie communaliste de sa vision Chavez place en priorité l'agriculture artisanale, la souveraineté alimentaire dans un pays sans OGM, avec des semences libres de droit. Cela fait partie de ce que j'appelle les « Belles idées de Chavez », une partie de sa vision du monde avec laquelle j'étais en coïncidence totale.

Entramos en PETARE, el barrio más peligroso de VENEZUELA en VO

L'expression « Les belles idées de Chavez », me vient d'une brave (au sens littéral) dame, habitante de Petare, considéré comme le barrio le plus dangereux du Venezuela.

 

 

Parmi les vidéos du youtuber voyageur, Lethal Crysis, celles consacrées à Cuba qui sont pleines de tendresse et rendent différents points de vue des habitants et celles qu'il a tourné au Venezuela en particulier, celle qui nous montre sa visite à Petare, en grande partie en caméra cachée. Petare, c'est un quartier où on peut se faire descendre pour moins que cela, pour rien, une mauvaise conjonction de hasard. La dame en question travaille dans une cantine sociale du quartier. Maduro elle ne l'encadre pas et émet un silence sceptique quand aux pratiques de Chavez, pourtant elle affirme que « Il faut continuer à appliquer les Belles Idées de Chavez ». C'est une expression que j'ai adopté parce qu'elle décrit très bien cette différence entre les habitants de terrain qui poursuivent la mise en pratique les « Belles Idées de Chavez » et des dirigeants des hautes sphères de pouvoir, sans enracinement, qui en ont exacerbé les mauvaises manières. Manière au sens de comportement avec cette culture politique de l'insulte qui prend le pas sur l'argumentation, qui nie ou réprime la pensée dissidente, et manière au sens de manière de gérer l'économie du pays.

Chavez a amené énormément de bonnes choses dans toute l'Amérique Latine, mais sans même prendre en compte ses contradictions personnelles en tant qu'être humain, corriger ses erreurs oblige à être critique tant de sa théorie politique pragmatique et évolutive que de ses pratiques concrètes toujours moins de commune, toujours plus de socialisme ;le principe de « convaincre pas de contraindre », lui-même y contreviendra. Et vous avez vu plus haut (La Pulla) Maduro est résolument passé au chantage... « tu ne votes pas , pour moi tu te brosses » « Tu t'opposes, je t'envoie mes troupes armées »... Il le dit, ....

Avec, La Revue, c'est aussi cela ce que je voudrais, ce n'est pas donner des réponses sans équivoques, ni essayer d'imposer « Le Bon Choix » par rapport à d'autres qui ne le seraient pas. Ce que j'aimerais, c'est ouvrir des pistes de réflexions, inciter certains nostalgiques de la gauche du 20ème siècle, dont les romantiquement fans de Maduro à se poser des questions sur le modèle qu'ils défendent. Je ne voudrais pas qu'ils se réveillent comme Sarte un beau matin, horrifié. Après avoir fait une visite guidée de l'URSS, il était revenu en vanter les merveilles... plus tard quand les horreurs et terreurs du Stalinisme ont été révélée, il s'en est amèrement voulu de s'être fait avoir.

Je suis vraiment tombée en amour de ces petits bijoux, les épisodes de La Pulla. Encore un sujet que j'aimerais approfondir. Pour les jeunes journalistes il y a beaucoup à apprendre de cette expérience, menée par une équipe d'un des plus anciens quotidiens de Colombie, elle a conquis les jeunes et moins jeunes publics de youtube, ramenant la politique dans les foyers. A les regarder je me suis délectée, j'ai appris plein de choses, en peu de temps et souvent en riant. C'est l'invention d'un nouveau journalisme, brillant, engagé et bienveillant, ce qui m'impressionne par dessus tout : la capacité de synthèse sur base d'une abondante documentation sans failles. Avec une présentation incisive, pleine d'humour qui vous tient en haleine. Et qui a rencontré un immense succès qui a surpris jusqu'à ses inventeurs. Maria Pauline Baena qui incarne La Pulla (la verve) raconte que la caissière d'un supermarché la reconnaît et lui dit « Je ne suis d'accord avec pratiquement rien de ce que vous dites, mais on vous regarde en famille et cela nous permet de discuter »... La Pulla on en parle et en parler, c'est participer au débat politique. Et de cela ses inventeurs sont très contents.

 

Et là, je vais aller prendre mon bain d'infos quotidiennes, tout va très vite en ce moment, en différents lieux de la planète impliqués comme enjeux de cette guerre qui apportent leur propre réponse. Les nouvelles alliances Iran, Irak, Syrie constituent une réponse locale qui change l'équilibre globale. La guerre entre l’Inde et le Pakistan et celle d’Ukraine. La charmante petite lettre dans laquelle Xi Jinping fait une déclaration d'amour et proposition de partenariat à la Ligue Arabe, nouvel élément révélateur de sa stratégie (de conquête de l'hégémonie planétaire) La guerre déclarée par le Washington Post à Donald Trump est une déclaration de guerre de la direction des démocrates. Les négociations d’AMLO président Mexique qui discute les nouvelles règles de voisinage et échanges avec les USA dont l'enjeu dépasse vers le Sud le seul Mexique…. Autant d’événements et encore bien d’autres, qui sont partie des mouvances de la tectonique géopolitique du monde, quand une étincelle en un lieu pourrait embraser la planète.

Rappelons que Trump ne se contente pas d'un mur frontière Mexique et USA déjà construit aux 2/3, par ces trois prédécesseurs à son arrivée au pouvoir. pays. Non, il veut en construire 3, trois « frontières intelligentes » un second à la frontière Sud du Mexique avec le Guatemala, et un autre plus au Sud... alors qu'il vient d'annoncer la fin de l'aide que les USA apportait au gouvernement du Honduras, du Salvador et 3.. du Guatemala ?, des pays dont les habitants fuient la misère et la violence en masse. Selon Trump, ces trois pays n'étaient pas capables de garder leur infra-humains d'habitants, drogués, voleurs, tueurs, délinquants en tous genre, à l'intérieur de leur frontières. Les USA qui continuent à semer toujours plus de misère et de violence en AL prévoient donc la construction de trois murs successifs qui maintiendront les populations affamées, agonisantes, armées de leur colère voir de leur haine dans leur Prison-région, loin de la cause de leur malheur, dont le centre de commande est à Washington.

 

Maintenir les conditions de la vie sur notre (encore, malgré tout) belle planète implique passe en priorité par la recherche des moyens pour désarmer cette tentation de la violence avant qu'elle n'éclate. Ici encore le Venezuela est exemplaire. Le régime arme des groupes de citoyens, y compris des prisonniers alors que l'opposition fait de même de son côté, elle arme les groupes d'extrême-droite qui ont reçu des formations paramilitaires et des bandes de délinquants, souvent payés pour semer le désordre. Alors beaucoup de brave gens, comme notre brave dame de Petare, comme une majorité de gens au Venezuela et dans le monde, s'interrogent : comment empêcher l'explosion d'une violence fratricide, un suicide pour le pays.

 

Désarmer la violence, apprendre à s'entendre entre voisin sur l'essentiel et sauver ce qui peut l'être pour ne pas nous voir remplacé demain par des robots seuls capable d'exister dans les nouvelles conditions de la planète... je ne dis pas qu'on en est là, mais c'est cette direction que prenne les choses... et quand on écoute les inventeurs d'intelligence artificielle, la plupart d'entre eux pensent que celle-ci produira des individus plus sages, plus raisonnables que cet échec de la vie : l'Homme. Encore une fois, le Venezuela est malheureusement pour lui un point focal de ces tensions mondiales et locales, de leurs interactions... un pays dans lequel il a été clairement établi que l'immense majorité des habitants ne veulent ni d'une guerre civile, ni d'une intervention extérieure… mais désarmer la violence, partout à toute échelle, c’est un devoir pour ceux qui veulent voir advenir l’humanité.

 

Anne W

 

 

 

 

 

 

 

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5 avril 2019 5 05 /04 /avril /2019 21:15
Mémoire vive : Sabino Romero cacique Yupka

Honte sur moi, j’avais enregistré ce trésor, une vidéo, de 2015, sous-titrée en français, où les yupkas parlent de leur lutte. Il a fallu une panne d’internet pour que je la découvre cachée parmi tant d’autres trésors que je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir.

Je n’arrive pas à mettre la vidéo sur le blog, mais vous pouvez la voir ici.

Mémoire vive : Sabino Romero cacique Yupka

Sabino Romero, cacique meneur des luttes indigène au Venezuela a été assassiné le 5 mars 2013, deux jours avant la mort de Chavez qui a occulté l’importance de l’assassinat de Sabino, autre « épine » dans le pied de l’empire.

La situation des peuples originaires n’a jamais cessé d’être difficile au Venezuela.Mais Chavez avait fait des choix qui protégeaient leurs droits et les droits de la vie. Il renonce a exploiter la Faja de l’Orénoque  :

« Entre la forêt et le charbon, je suis du côté de la forêt, de la rivière, du milieu ambiant ».

 

A présent les choix et les décisions de Maduro, et son Arc Minier de l’Orénoque, débouchent sur un génocide indigène au Venezuela. Déplacement, pollution des lieux de vie, militarisation des territoires et présence agressive des mafias minières, meurtres réguliers de leaders et autres résistants indigènes, misère par privation de ressources, terre, moyens et modes de productions, épidémies sans traitement (malaria, rougeole et VIH)… ces choix contribuent aussi à une dégradation du milieu ambiant qui aura des conséquences incalculables dans l’avenir proche pour toute la population, pour toutes les générations à venir: pollution irréversible des ressources d’eau potable et pollution des terres par les rejets de l’extractivisme, déboisement massif. L’Arc Minier de l’Orénoque et ses 112 000 km 2, c’est à peu près trois fois le territoire de mon pays, ma bien aimée Belgique.

Mémoire vive : Sabino Romero cacique Yupka

La vidéo est tournée avant que cet Arc ne mette en action un nouveau génocide indigène au Venezuela. En 2015, 4 femmes yupka de la Sierre Perija racontent les luttes de Sabino Romero. Ce sont sa mère, sa veuve Lucia et ses filles Zénaida et Guillerma, sa cousine Anita et la fille de celle-ci, Ana Maria. Elles racontent aussi la lutte spécifique des femmes indigènes qui dans cette société génocidaire souffrent plus que les hommes, alord que les femmes indigènes sont souvent à la tête et à l’avant-garde des lutte.

 

N’oublions tout de même que l’histoire des guerres est aussi celles de femmes qui doivent accomplir à la fois les tâches de l’homme et de la femme, quand les hommes sont partis pour un combat dont ils ne reviendront peut-être pas et que les femmes – pendant que les hommes font œuvre de mort - doivent assurer seules tous la satisfaction des besoins vitaux. Je déteste le féminisme occidental actuel, égoïste, geignard, revendicatif, agressif envers l’homme (notre seconde moitié d’orange comme disent les espagnol(e)s), comme si les femmes étaient faibles par nature et l’homme un mal qu’il faut combattre et dominer. Les femmes fortes ne sont pas une invasion récente… ce sont le courage, l’inventivité, la persévérance de femmes fortes et humbles qui ont permis la perpétuation de la vie et cela fait partie intrinsèque de l’histoire de l’humanité. La lutte des femmes indigènes perpétue cette tradition de lutte pour la vie, Bertha Caceres, indigène lenca du Honduras assassinée le 2 mars 2016, incarne aussi cette lutte de femme.

 

La fille de Sabino mène la lutte

La fille de Sabino mène la lutte

« Cette vision anti-patriarcale traverse toutes les aires de l’organisation puisque ce que nous souhaitons, c’est un changement de la culture machiste, pour conquérir l’égalité des droits et une participation aux bénéfices du travail et à l’organisation, en prenant en compte que nous les femmes sommes des personnes différentes, avec des histoires différentes mais pas avec des droits inégaux.  Nous demandons par cette lutte que les décisions et modes de pensées des femmes pour la famille, l’économie, la politique, le développement organisé du pays et du monde soient valorisées. »

Berta Caceres

Le but ce n’est pas de devenir des Thatcher, Allbright ou Hillary Hyène Clinton… ce n’est pas un féminisme de lave-vaisselle, quand ni l’homme ni la femme ne veulent faire la vaisselle parce que c’est une tâche domestique donc dévalorisée. En occident, tous le monde exige de trouver des chiottes propres, cela fait partie de la dignité, mais celui ou celle qui les nettoie, les chiottes, est renvoyé au bas de la hiérarchie sociale…. Un des plus beaux compliments qu’on m’ait fait venait de ces anciennes de la montagnes qui m’avaient surnommée la Mujer Valiente, la femme courageuse parce que selon elles j’accomplissais seule le travail de l’homme et celui de la femme… enrichissement à peu de frais, avec beaucoup de travail heureux. Et portant mes voisins continuaient à me trouver féminine… Le devenir Forte de la femme, est tous le contraire d’une « hominisation ».

La lutte pour la défense de la vie, pour la défense de la nature qui en est le foyer, est une lutte pour la valorisation de l’essentiel, la guerre du pétrole n’est rien à côté de la guerre de l’eau, déjà en cours. L’ONU annonce qu’elle va s’intensifier dramatiquement dans le décennie à venir alors que toujours moins de personnes n’auront plus d’accès à l’eau potable et saine (60 à 80 % de la population de la planète) et pourtant le fracking méthode qui pollue d’immense quantité d’eau se met en place à tours de bras, provoquant aux USA des coupures d’eau de plus en plus fréquentes, alors que leur commandement Sud veille sur l’appropriation du las Guarani quatrième réserve d’eau de la planète. Et Maduro sacrifie les ressources d’eau du Venezuela pour son intérêt à court terme. La Belgique avec ses centrales nucléaires vétuste a de plus en plus de mal à faire face aux besoins en électricité du pays… à quand les coupures, le rationnement programmé… J’ai vécu 6 ans en montagnes, sans électricité, mais il y avait de l’eau à volonté et du bois mort tout plein pour se chauffer… le scier aussi, par les froids matins d’hiver, cela réchauffe et cela met en forme. Je ne dis pas que tout le monde doit vivre comme cela, j’ai pu constater que beaucoup d’urbains n’en sont tout simplement pas capables. Il y a quelques années, quand je n’avais pas encore conscience de la gravité du problème, je demandais qu’au moins on laisse ceux qui avait fait ce choix d’une vie simple, saine, à « empreinte «écologique » faible, voir positive (réparation et entretient d’écosystèmes, jardiniers de planète), vivre comme ils le souhaitaient pour le bien de tous. Mais rien n’est plus subversif, plus dangereux pour le système que des pauvres heureux, c’est pourquoi il ne tolère pas d’alternatifves. Et nous en sommes arrivé à de telles extrémités dans notre destruction des conditions de possibilité de la Vie, que cela devient un problème dont nous sommes tous co-responsables.

Où je veux en venir, c’est que mon partage des luttes indigènes est un partage de coïncidences de goût et de choix de manière de vivre, d’être au monde faisant partie du milieu ambiant. C’est triste des enfants qui ne connaissent même pas la campagne, ce sont des enfants fragiles et sans racines. Ce choix, à présent à la Vie pour enjeu , il devient une nécessité… Sauf pour ceux qui trouvent normal que leur droit une vie de dilapidation de richesses naturelles et d’énergie, leur donne le droit de piller d’autres peuples, voir de les exterminer. Cela n’a jamais été mon cas. Mais c’est cela le dilemme : poursuite d’un mode de vie qui dilapide les ressources de la planète et nous rend complice de crimes. Et les plus d’un milliards de Chinois, ce sont joints à la grande fête, au Sacrifice Consumériste.

 

Maduro va en finir avec l'eau potable du Venezuela

Maduro va en finir avec l'eau potable du Venezuela

Depuis l’assassinat de Sabino, trois de ces fils Alexander, José Luis y Cristóbal ont également été assassinés. J’ai évoqué Berta Caceres, parce que c’est une histoire que je connais mieux, mais le meurtre de Berta comme celui de Sabino s’inscrit dans une hécatombe, qui se répète dans toute l’Amérique Latine. Voir ce que raconte les trois vétérans du Mexique, - alors que dans l’actuelle balkanisation du Mexique sont apparus les 'whitexicans' des Mexicains plus gringos que les gringos - et la terrible conclusion du Docteur Jalife, pour l’intégration étasunienne « Nord Américaine » USA Canada Mexique : un bon mexicain est un mexicain mort, en particulier les peuples indigènes, les paysans qui habitent les terres que s’approprient les Corporations.. En notre nom, au nom de nos modes de consommation. C’est nous qui en consommant leurs produits leur avons donné le Pouvoir dont elles disposent à présent et qui nous sommes rendus complices des crimes commis en notre nom, pour piller les ressources qui nous permettent de satisfaire des désirs qui ne nous rendent pas plus heureux. Des désirs meurtriers qui multiplient les causes d’insécurité dans le monde et deviennent une menace contre la Vie.

De quel droit affirme-t-on que nos choix sont les meilleurs et que les autres peuples ont une aspiration naturelle à vouloir vivre comme nous. Ce n’est pas vrai. Beaucoup voient bien que nous ne sommes pas heureux, jamais satisfaits, sacrifiant du précieux temps de vie pour acquérir l’équivalent des verroteries sans valeurs que les colons étasuniens offraient aux populations indigènes en échanges de ressources de vie qui n’ont pas de prix.

Anne

 

Faire partie de la nature

Faire partie de la nature

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3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 21:16

Hier j'ai passé la journée à traduire mes encyclopédies vivantes mexicaines avec un plaisir que j'avais un peu oublié. Pendant les premières années de ce blog qui aura 10 ans ce mois-ci, l'Amérique Latine dite progressiste était une source d'espoir pour la « gauche ? », aujourd'hui c'est douleur, douleur, douleur de toutes parts, deuil multiple qui se prolonge et se répète.. Chaque jour amène son lot de militants assassinés, emprisonnés, de paysans déplacés, de conditions de vie revues à la baisse (infra-humanisation) alors que le fascisme le plus dur ne cesse de gagner du terrain. L'élection de Bolsonaro, pur nazifasciste au Brésil m'a profondément affectée...

 

10 ans de blog et 50 ans (septembre, à l’anniversaire de mes 12 ans) depuis mon premier engagement politique conscient et volontaire, avec une première promesse tenue depuis : « Je serai toujours du côté des enfants qui n'ont pas eu leur chance ».... Conscient et volontaire, parce que Bolsonaro m'a fait découvrir que j'avais un engagement antérieur, constitutif de qui je suis : « Plus jamais ça, pour personne, nulle part ». Et le ça, avant même de parler de politique évoque tous les comportements cruels, sadiques, méprisants, destructeurs, brefs malveillants, malfaisants, que peuvent avoir les Hommes avec des humains ou d'autres habitants de la planète.

 

Les plus grands génocides planétaires ont eu lieu bien avant l'arrivée du nazisme, ce sont les génocides indigènes, sinistre prélude à l'invention de l'Amérique et celui des esclaves africains. Ceux que Bolsonaro remet aujourd'hui ouvertement à l'ordre du jour.

J’ai lu beaucoup les natifs des USA, et toutes les méthodes de la sale guerre était déjà en action à l’époque, pour les exterminer, y compris la guerre biologique, avec les couvertures infestées de varioles, ou l’utilisation du virus de la grippe, deux maladies contre lesquels les natifs n’étaient pas immunisés. Ce génocide était sadique, cruel, sans pitié… c’est le péché originel (je ne crois pas en la Bible, eux oui) des WASP et autres élitistes blancs qui ont inventé les USA en détruisant un peuple et un pays… à travers l’histoire des différentes tribus, on apprend que quand les blancs débarquent, non contents d’éliminer les habitants, de les enfermer dans les camps de concentration que sont les réserve, ils déboisent sans compter, des dizaine de milliers de kilomètres carré de forêt, de même qu’ils vont exterminer les bisons. L’invention des USA est une opérations de destruction massive des peuples originaires et du territoire occupé. Un comportement qu’ils ont exporté un peu partout dans le monde…

OK, ils ne sont pas les seuls, malheureusement, mais personne avant eux n’avait eu l’occasion de prouver son universelle malveillance à échelle planétaire, et même aujourd’hui en pleine décadence, ils continuent à semer la guerre, la maladie (Round Up digne héritier de l’Agent Orange, Uranium appauvri et autres saloperies qui affectent l’avenir d’un peuple par leur action mutagène irréversible… des moyens plus ignobles les uns que les autres).

{Petite parenthèse, aujourd’hui les populations indigènes du Venezuela meurent à vitesse accélérée à cause de conditions de vie de misères aggravées, des déplacements forcés, d’actes de violence divers de la part de forces du gouvernement mais aussi de forces paramilitaires colombiennes, de maffias minières et autres tueurs à gage, mais aussi de maladies épidémiques : de rougeole, de malaria, mais surtout d’un étrange virus du Sida, un natif su 6 serait séropositif, et ce virus tue rapidement et sélectivement uniquement des hommes. Alerte. Il y a un moment, depuis que la situation se dégrade, que le Venezuela n’offre plus de statistiques officielles, donc pour les chiffres à voir, mais pour le problème des épidémies, du sida en particulier, il est réel. Qu’est-ce qui se passe ? }

 

Alors oui AMLO, le président du Mexique met du baume sur ces blessures ouvertes de l'Amérique Latine assassinée, dont la jeunesse sacrifiée sur l'autel du profit. J'ai beaucoup insisté sur les raisons de mon mépris pour Maduro, des bonnes raisons. J'y ai passé beaucoup de temps parce que chercher la vérité qui se cache au milieu de la guerre médiatique forcenée qui se mène au et au sujet du Venezuela, c'est comme de chercher l'aiguille de la réalité dans la botte de foin des faux-semblant… et c’était aussi une recherche de la « gauche perdue » dans le chaos du Venezuela, et j’ai beaucoup appris. Et aussi pour le dire en quelques mots au risque de réduire, pour illustrer, j’ai appris à faire la différence entre ceux, souvent pauvres, à la base qui continuent à vouloir envers et contre tout et tous, appliquer les « belles idées » de Chavez et ceux souvent au sommet qui ont hérité de ses mauvaises manières, et les perpétuent de manière exacerbée.

Gauche ? 50 ans d'engagement politique... dont 40 à la recherche d'une gauche perdue, cette grande famille internationale, unie malgré ses divergences face à un ennemi commun, le capitalisme et son système d'exploitation absolu. J'ai appris très vite que je n'aimais pas plus le capitalisme d'état , qu’il s’appelle communisme, socialisme, ni l’URSS, ni la Chine de Mao que je n'aimais celui qui nous venait des USA. – par Plan Marshall interposé, imposé sans dire ce qu'il était vraiment. (ici, quelques citations de Lénine révélatrices de ce qu’il entend par capitalisme d’état, beurk définitivement) 

Je crois que c’est dans « Que faire ? » que Lénine explique que la première tâche des bolcheviques après la révolution sera d’éliminer les Mencheviks et autres dissidents de la gauche… ma philosophie politique est une philosophie de l’existant, faire avec ce qui est : « Toute personne a droit au respect et aux moyens de la dignité du simple fait qu’elle existe » Un principe casse-tête au 21ème siècle avec tous les psychopathes et autres sociopathes lâchés dans le monde qui se sont (ont été ? soldats sans âme et sans pitié, enfants tueurs...) multipliés au cours des dernières décennies, et je ne parle même pas des fascistes ordinaires.

 

 

Des seuils ont été franchis, le capitalisme actuel n’a plus rien à voir avec les petites usines et fabriques en Europe au début du 20ème siècle. Taylorisme et Fordisme (Ford, une des plus grand sympathisant et soutien d’Hitler ; Taylor, un modèle d’organisation pour Lénine) sont passé par là, multinationales à tendance monopolistique, anonymes, etc… le capitalisme a changé muté et dévoile mieux que jamais son aboutissement comme fascisme universel. Le Capital, n’est plus garantit "objets" réels, il n’a plus de référent concret, il joue de la planche à billets et de jeux d’écritures financiers, il pratique une usure forcenée pour capturer le monde. Rentabilisation, fondée dans le rationalisme et le scientisme, qui sont des perversions de la rationalité et de la Science, des réductionnismes : ce qu’on ne comprend pas, ne domine pas, on le nie, au besoin ont le fait disparaître. On peut aussi construire des laboratoires : systèmes fermés dans lequel l’expérimentateur garde le contrôle des conditions aux limites (du système), la Chine aux frontières fermées de Mao devient le Laboratoire de la Révolution Culturelle, pure horreur… et Terreur Totale. Où capturer le monde réel grâce à des actes virtuels… Nietsche prédisait le devenir Laboratoire du Monde.

Comme je l’ai dit à multiples reprises, il est urgent de redéfinir ce que richesse veut dire. De mon point de vue, cela n’a rien à voir avec la production de biens de consommations, surtout quand à terme cela menace de nous priver d’eau potable, d’air respirable et de territoires pour habiter le monde. Il y a quarante ans j’ai fait vœu de Pauvreté matérielle… (tant que tous n’auraient pas les conditions d’une vie digne sur cette planète... ) et cela a été une source d’enrichissement sans limites. Et j’ai rencontré plus qu’il ne faut de belles personnes du monde entier (et de salauds aussi) pour être certaine qu’il n’y a pas un peuple en soi qui mérite ou dispose de quelque droit divin de vivre mieux que les autres, aux dépends des autres sur cette planète. Il y a des personnes bienveillantes et d’autres qui ne le sont pas. La rencontre de ces belles personnes, fait partie de mes richesses personnelles.

 

Bolsonaro comme Maduro sont des héritiers du socialisme, celui d'Hitler pour le premier, celui de Staline-Mao pour l'autre qui adhère aujourd'hui au socialisme à la chinoise de Xi.

Même les marxistes devraient comprendre cela, la théorie des contradictions nous apprend que thèse et antithèse finissent par être subsumées sous la pression de nouvelles réalités qui les dépassent et les englobent. Accumulation, passage d’un seuil et changement de nature. En théorie du chaos : passage par un point de bifurcation (seuil), la trajectoire du système passe par un moment d’imprévisibilité totale, avant de prendre une direction nouvelle. C’est ce que nous vivons en ce moment. La contradiction principale a changé de nature.

Mais cela j'y reviendrai.

 

Les premières images qui me sont parvenues du Venezuela du 21ème siècle sont celle d'un peuple debout, Constitution à la main, qui grâce à la détermination de sa conscience, sa faculté d’auto-organisation, sa discipline et sa vaillance met en échec, en 2002, un coup d'état organisé par les USA. Amour, dignité, intelligence… Dans mes montagnes perdues, sans médias, sans électricité, (1999-2005) je n’avais même jamais entendu parler de Chavez. J’ai eu envie d’en savoir plus sur celui qui avait catalysé une si belle résistance. Constitution à la main, cela parle d’un peuple informé de ses droits et capable de les défendre. Une bonne prémisse. Qu’est-ce qui a foiré ?

En 2013, pendant la tentative de Coup d’État après la mort de Chavez et la première élection de Maduro, il y avait encore cette unité, cette mise en commun de toutes les ressources d'intelligence et de bonnes volontés de la « gauche » en général, autoorganisée pour résister à une nouvelle tentative de coup d’état. Tous n'accordaient pas à Maduro la confiance qu'ils avait en Chavez, mais tous étaient alors d'accord pour lui donner l'occasion d'être la chance du Pouvoir Populaire du Venezuela. Et bien non… Depuis, ce que j’observe, c’est cette implosion, parcellisation, atomisation des forces de gauches , y compris à la base du madurisme qui me fait vraiment penser à celle dont j'ai été témoin en Europe, au siècle dernier. L’auto-organisation existe encore pour des petites structures, plus à l’échelle d’un peuple…

La construction du Pouvoir Populaire comme force politique à part entière n’a pas eu lieu. Au contraire, le régime de Maduro est une confiscation continuée de ce pouvoir... qu'est-ce qui s'est passé ? Dans quelle mesure cet aboutissement tragique était enraciné dans le chavisme ? Dans le socialisme ? Dès ses débuts ? Plus tard lors des coups de timon de Chavez qui le lie toujours d'avantage à la Révolution Cubaine ?

 

Deux apports intéressants pour cette recherche, au cours des derniers jours que je vais essayer de vous résumer. Le premier, là présentement, le suivant dans la Revue 3. Les deux donnent une vision de « torts partagés ». Celui-ci me vient de La Pulla (qui signifie commentaires audacieux, piquants et véloces, plein de verve), une critique colombienne de l'actualité, intelligente, bien informée, synthétique, compacte et percutante, présentée avec humour par María Paulina Baena. En l'occurrence il s'agit d'un duo avec une invitée vénézuélienne Nina Rancel , le titre « Venezuela esta jodida por todos los lados » (joder : baiser), alors que Maduro s'accroche au pouvoir, l'opposition n'amène vraiment rien de positif.

Ce que cela raconte :

 

Maduro n'est pas entièrement responsable de ce qui se passe aujourd'hui, il y a des décennies que le Venezuela est comme une casserole à pression, bien avant même l’arrivée de Chavez au pouvoir. Un pays où le pétrole coule des robinets, à tel point que tous les gouvernements se sont fondés sur les revenus de la rente pétrolière sans se soucier de construire le pays. Quand Chavez est arrivé au pouvoir plus de la moitié du pays vivait dans des conditions de misère. Alors oui, il a dilapidé la rente pour éduquer la population et réduire la pauvreté, seulement il a tellement dépensé qu'il a plongé le pays dans un gouffre d'endettement sans générer de nouvelles sources de revenus par une diversification de la production. Il a fermé les yeux sur la corruption généralisée, arrosant des pays de flots de pétrole pour se faire des amis. Et pire, il ne s'est pas soucié d'entretenir et améliorer l'industrie de production de pétrole.

1. Maduro

Et quand ce génie de Maduro est arrivé au pouvoir, il a terminé de noyer le pays. Et aujourd'hui le Venezuela possède une montagne de pétrole, mais ni nourriture, ni médicaments, ni argent... Le salaire minimum d'un mois atteint environ 10$. L'équivalent d'1 $ ce sont des dizaines de billets en bolivares. Des produits courants, quand ils ne sont pas en pénurie, sont hors de la capacité de pouvoir d'achat pour les plus pauvres qui sont redevenus une majorité dans le pays. 85% de médicaments d'usage courant manquent à l'appel, mais Maduro continue à rejeter l'entière culpabilité de la situation sur le dos du capitalisme. En plus il veut se faire passer pour plus que ce qu'il est [président entre grenouille et bœuf, pour ceux qui connaissent Jean de la Fontaine] alors qu'il est arrivé à la présidence avec à peine quelques voix, 385.000 (soit 50,61 % des votes) d'avance sur le candidat de l'opposition Capriles. Faut dire qu’il n'a jamais rien eu le charisme inspirateur de Chavez.

Comme il n'a pas aimé perdre les élections législatives de 2015, il menace les gens de les priver le logements. Passage sur Maduro (3mn41s) qui dit : « Je pensais construire 500 000 logements l'année qui vient, mais là,... j'ai des doutes. Pas que je ne puisse pas les construire, je peux les construire, mais je t'ai demandé ton soutien (au peuple) et tu ne me l'as pas donné !» {authentique… Il peut le faire, sans commentaire,  c’est ce qu’il appelle sa relation donnant-donnant, voir discours électoral 2018. Tu votes pour moi, je donne, tu votes pas pour moi, tu peux te brosser. Confirmé par d’autres sources. Attention ! }

Après il y a l'annulation abusive du référendum révocatoire, il a bloqué l'Assemblée Nationale... tout cela il peut le faire parce qu'il concentre la direction de tous les Pouvoirs – exécutif, législatif, judiciaire, électoral – tout est entre les mains de ces amis. Personne ne va le contredire. Il a eu aussi la brillante idée de proclamer des états d'exception grâce auquel il va jusqu'à annuler la Constitution de Chavez pour pouvoir devenir -enfin - le dictateur qu'il a toujours voulu être !

Re Maduro (4mn23s) Alors que 3 millions de personnes protestent dans les rues, Maduro annonce :  « Nous autres, nous irons au combat, et ce que nous n'avons pu obtenir par les votes, nous l'obtiendrons par les armes » {Ok Nicolas, mais alors n’essaye pas de nous faire croire que tu es un grand démocrate!} Résultat : des morts, des blessés et des montagnes d'emprisonnés. Maduro a une parano terrible par rapport aux gens qui ne pensent pas exactement comme lui. Il est obsédé par l'idée d'envoyer des militaires de toutes part et de les laisser faire ce que bon leur semble. Et en plus il donne des armes à des collectifs (civils) pour qu'ils défendent la Révolution. Vous mélangez le tout, vous agitez, et qu'est-ce qu'il en sort : des gens qui tuent sans peur.

« Nicolas, ..., si ta prémisse est défendre le peuple, pourquoi est ce que tu le fais tuer ? »

2.L'opposition

L'autre partie, c'est l'opposition, concentrée dans la MUD, une vingtaine de partis qui se sont unis pour vaincre le chavisme dans l'hystérie. Leopoldo « biceps d'acier » Lopez et sa femme Lilian « instagram » Tintori, Enrique « Casquette » Capriles, Julio « réprimé dans toutes les manifs » Borgez, la Maria Corina «  putschiste » Machado et Enri Ramos (?) Allup...

Ensemble ils ont gagné les élections législatives de 2015, du coup l'Assemblée Nationale a été annulée par Maduro, et depuis, ils s'en sortent comme ils peuvent. Ils ont protesté dans les rues, dénoncé Maduro devant l'OEA et l'ONU.... rien n'y fait.

Mais l'opposition n'a pas vraiment un passé brillant. Deux de ces partis ont été au pouvoir et ils ont volés des millionssss de dolars. Rappelez vous que je disais qu'avant Chavez, le pays était déjà dans la panade. Ceux qui dénoncent aujourd'hui la dictature de Maduro avaient volé à ne plus compter, plongé les habitants dans la misère (66% de grande pauvreté) et le pays dans une terrible crise, ils avait monopolisé le pouvoir sans partage.

Admettons, que ce qui c'est passé est du passé, que l'opposition est rénovée, on ne peut pas oublier que l'opposition a tenté de renverser Chavez par un coup d'état en 2002 et tenter d'éliminer la Constitution votée par des millions de Vénézuéliens.

Si on prend par exemple Enri Ramos Allup. Il était un des chefs des partis au pouvoir lors du Caracazo (émeutes de la faim) de 1989. Il n'a pas bougé quand l'armée tirait sur le peuple affamé, faisant des centaines de morts (398 selon HRW) et des milliers de disparus. C'est le même qui se pose aujourd'hui en grand défenseur des droits de l'homme, stigmatisant Maduro, parce qu'il réprime les gens ! Et le couple le plus glamour du Venezuela, Lopez-Tintori... Lopez a été condamné à 14 ans de prison pour des manifestations qui ont fait 43 morts {du fait de ses disciples de Leopoldo, qu'il incitait ouvertement à la violence, et dont fait partie Guaido}, ce Paulo Coelho du Venezuela qui a écrit « En prison mais libre », un type qui aime l'agitation violente. Déjà en avril 2002, il propose "soit un coup d'état rapide et sec, soit Chavez renonce". A présent sa femme s'est convertie en sa plus grande fan (8mn34s) protectrice de la patrie entière , Force et Foi... il amène la Force, elle la Foi. On espère que telemundo {Chaîne hispanophone étasunienne, anti-communiste, et très glamour} leur proposera bientôt un contrat en or.

Alors que Maduro gouverne le pays sur le mode « Dieu pourvoira aux besoins du Venezuela », notre charmant couple veut rétablir l'importance de la Famille et la Foi, celle de grenouilles de bénitiers. Ils vivent pour l'église...

En plus dans l'opposition, ils ont une certaine tendance à se cannibaliser entre eux - comme ce pauvre Capriles qui est de loin le moins pire, mais qui se retrouve à présent complètement isolé - et elle ne propose absolument rien pour sortir le Venezuela du bourbier . Ils sont tellement obsédés par l’idée de faire dégager Maduro qu'ils n'ont pas le temps de s'occuper des problèmes des gens de « a pie ». Quand ils rencontrent quelqu'un qui agonise dans la rue, ils lui offrent... un paquet de chewing gum {don de l’USAID?}. Ils n'ont pas proposé de changements pour l'économie, ni de manière de régler le problème des taux de changes. Ils n'ont pas expliqué comment leur néolibéralisme va en finir avec la pauvreté et les inégalités.

 

3.Alors que peut-on faire ?

Il n'y a pas d'issue facile. Regardez ce que peuvent faire ces gens. Ils recueillent des signatures pour un referendum révocatoire et Maduro les envoie dans les roses. Ils gagnent des élections et Maduro n'en tient pas compte. Le Pape est intervenu comme médiateur et cela n'a rien donné. Maduro veut changer la Constitution alors que personne ne le lui avait demandé. En plus il invente des règles pour que l'opposition n'ait pas de représentation. L'opposition a un plébiscite pour mettre un frein à la Constituante et Maduro se moque d'eux. Beaucoup de pays font pression sur Maduro, mais cela ne vaut même pas un bolivar. Ils descendent dans les rues, on les tue. La situation est asphyxiante. Mais l'appel à assassiner Maduro

« Les gens de bien (...) doivent comprendre que la mort de Maduro devient nécessaire pour garantir la survie de la République » publié dans El Heraldo (quotidien colombien) n'est pas une solution.

La barbarie n'est pas compatible avec la démocratie. Les coups d'état n'amènent pas de bonnes choses. Les Vénézuéliens doivent savoir qu'il ne sont pas seuls, on sait que les choses sont difficiles mais il faut continuer à réclamer le pays avec des bonnes manières. Et rappelons qu'il n'y a pas de mal qui dure cent ans, ni de bananes qui ne pourrissent.

 

Message PS de la Vénézuélienne Nina Rancel qui remercie la Colombie de l'avoir accueillie. Elle sait que cela lui donne une responsabilité qu'elle assume et s'engage à lutter pour le bien de ce pays d'accueil.

Fin de la video

Revue 2 : La contradiction principale a changé de nature

Il y a beaucoup de choses intéressantes dans cette petite vidéo. La moindre n’est pas, au moment où un racisme anti-vénézuélien se développe en Amérique Latine, de montrer qu’il existe aussi cette solidarité croisée d’une jeunesse militante, qui est l’avenir de la région. J’espère parce que ce sont aussi les cibles désignées d’un nouveau Plan Condor. Ne l’oublions pas. Elle montre aussi que les exilés ne sont pas la lie du pays, comme voudrait le faire croire le régime de Maduro, il y a des jeunes qui sont exilés politiques et tous ne sont pas des crétins (désolée cela m’a échappé) d’extrême-droite comme L.S., je ne dirai pas son nom, parce que le but n’est pas d’insulter les gens, mais de combattre les idées qui amènent la violence, la ségrégation, … etc, on connaît la chanson.

 

Suite au numéro 3...

 

Anne W

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2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 21:49
Mexique, une intégration énergétique totale… sans mexicains !

 

 

 

Entretien du 30 mai 2016, remis en avant récemment pour son grand intérêt informatif quand il est question de comprendre les défis que doit relever Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), actuel président du Mexique qui a d’immenses défis à relever pour rendre au pays son indépendance, sa dignité et aux habitants le bien être et la paix.

 

 

Ce débat fait partie d’une série intitulé : L’intégration de l’Amérique du Nord dans un monde complexe et ce chapitre nous parle d’Energie, Sécurité et Souveraineté. Nous y voyons comment les précédent chefs d’états ont livré le Mexique aux USA à travers l’Initiative Merida (pseudo outil de lutte contre la drogue et le crime organisé, équivalent du Plan Colombia qui a fait exploser criminalité et le narcotrafic en Colombie) et du TLC, Traité de Libre Échange d’Amérique du Nord entre USA, Canada et Mexique et de son Programme d’Intégration Energétique.

Les invités sont reçu par Rosío Vargas Suárez, Chercheuse de l’Université Autonome du Mexique (UNAM), qui est docteur en Ingénierie de l’Énergie, Maître en Économie et Politique Internationale entre autres qualifications. Les invités sont 3 encyclopédies vivantes de l’histoire contemporaine du Mexique. Le docteur John Saxe-Fernandez (1944), diplômé des Universités Washington du Missouri, Brandeis du Massachusetts et de l’Unam est un vieux routier d’ études latino-américaine ;le ex-sénateur Manuel Bartlett diplômé en Droit de l’UNAM et de l’Université de Strasbourg, auteur d’une thèse intitulée « De l’obligation de l’état de réparer les dommages qu’il cause », après une longue carrière politique est aujourd’hui Directeur Général de la Commission Fédérale d’Electricité ; Quand au docteur Alfredo Jalife-Rahme (1948) lui aussi a un parcours remarquable après des études de médecine et une spécialisation en endocrinologie, il étudiera la psychologie avant de se réorienter vers la géopolitique. Si je devais vous cité tous les grades, titres, récompenses obtenus, toutes les recherches d’importances et travaux menés par ces 4 là, je n’en finira pas. Les écouter est vraiment passionnant. Je vous propose un compte rendu presque exhaustif, de cette discussion entre Sages Anciens.


 

 

 

Question de RVS : Comment définir l’intégration de l’industrie pétrolière mexicaine dans le cadre du projet géostratégique des USA : « intégration énergétique » de l’Amérique du Nord.

Docteur Saxe :Il s’agit premièrement d’une relation asymétrique : Le Mexique est un pays sous-développé, qui dispose de pétrole dont les USA sont les plus grands consommateurs.

Il faut tout d’abord considérer les antécédents historiques du Traité de Libre Commerce au moment de sa dicussion. Le moment où le Traité est discuté, puis envoyé et finalement adopté par le Congrès des USA. Ce qui ne va pas se faire sans rencontrer une opposition au Congrès. Le Vice-Président y répond

« Comment pouvez-vous vous opposer à ce traité qui est aussi important pour les USA que le furent l’achat de la Louisiane et l’achat de l’Alaska ».

Pour vaincre les réticences, il présente ce Traité comme ce qu’il est réellement:une opération de l’expansionnisme territoriale étasunien similaire à l’annexion de la Louisiane et de l’Alaska.1903, Jefferson pour la Louisiane et 1877 ? pour l’Alaska. Et donc il s’agit de mettre la main sur le territoire mexicain et ses ressources. Une intégration très asymétrique.

Comme le montre aussi la production de gaz à effet de serre pas personne dans chacun de ces trois pays. Pour les USA elle s’élève à 19 tonnes annuelles. Pour le Canada : 17. Alors que le Mexique à une émission de 3,4 tonnes par personne et par an.

Ce sont les même vers qui vont les consommations de cuivre, les consommations de ressources naturelles en général. Il s’agit d’une asymétrie abyssale en matière énergétique entre ces pays.

Mais avant tout, il faut replacer cela dans le cadre de la réunion de Chapultépec de 1945 quand les USA viennent annoncer au monde que le Mexique et l’Amérique Latine devront se spécialiser dans l’exportation de matières premières vers les pays capitalistes centraux qui vont les transformer.

Et le Mexique, à l’époque a joué le rôle du « mauvais du film ». La gauche mexicaine, voulait opérer la transformation de nos ressources Toute une structure pour la transformation du pétrole a été mise en place. Et ce que fait le TLC justement, c’est désactiver ou récupérer les processus d’industrialisation dans le pays, et cela débouche sur la mort de Pemex (Petroleos Mexicanos) ; et donc sur le suicide du Mexique. Nous allons voir le démantèlement de la capacité de transformation d’une ressource naturelle. Ce point de vue historique est un élément important de la problématique.

 

RVS adresse une question au docteur Jalife .: A cette question historique et structurelle,il faut ajouter l’introduction d’un élément conjoncturel, les replacer dans le contexte financier. C’est un facteur qui a eu des répercussion dans l’actuelle situation de Pemex surtout par le biais des rentrées financières pétrolières ? Comment se meut le Marché international sous influence de ces groupes financiers qui utilisent la géopolitique, ou qui produisent des événements qui ont des répercutions géopolitiques dans le prix international du pétrole. La répercussion de la chute des prix pétrolier a profondément affecté l’industrie pétrolière mexicaine.

Jalife : Le Centre Financier, le lieu où sont fixés les prix du pétrole, c’est la City de Londres. Il existe un rapport émis par un économiste, Phil Velegger qui montre que Wall Street est la place où ces prix sont vérifiés. C’est une domaine où il y a beaucoup de désinformation, et certaines données sont impossibles à vérifier. Mais admettons l’explication qui veut qu’il y ait eu à un moment donné une production de deux millions de baril en excès, cela n’explique ni ne justifie la chute des prix depuis un pic 150$, suivit d’une descente à une moyenne de 110$ le baril avant une chute jusqu’à 20$, cela n’a pas de sens. Et si nous allons voir du côté de la géométrie financiériste, qui va m’expliquer que dans les deux mois qui précèdent, le prix est remonté de 20 à 50$. Il n’y a plus les 2 millions de barils excédentaires ? Il est vrai que la production de certains pays a diminué alors que la Chine achète beaucoup parce que le pétrole est bon marché. Mais ce n’est pas une explication suffisante.

Où je veux en venir, et là je rejoins le propos du Docteur SAX. Après Chapultépec, Brezinski, dans les années 70 a réitéré cette division du travail imposée. Il a affirmé : « Nous ne voulons pas d’un Japon à notre Frontière » Un sujet qui touche aussi le Sénateur Bartlett, qui a vécu cet événement et qui devrait déclasser ses archives sur Brezinski. .

Il y a eu une division du travail, et nous n’avons même plus de Banque Nationale  et encore moins transnationales Le problème, c’est que nous sommes un pays intégré dans le projet Amérique du Nord des USA en fonction de leurs besoins à eux.. et c’est pareil pour le Canada.

Nous continuons notre intégration à ce projet dont la matrice opérative est à Washington. Nous ne manions même plus de pétrole. Le prix du pétrole augmente alors que le peso se dévalue, c’est parce que nous n’avons déjà plus de pétrole pour le soutenir. C’est fini, et là nous allons aller chercher les ressources en eau profondes, et nous savons par avance que les 4 grandes pétrolières US vont débarquer, parce que nous n’avons pas les moyens de cette exploitation.

Cela dit quels sont les données du problèmes ? Nous assistons à une balkanisation du pays, une double balkanisation économique et éducative.Nous avons le Nord, les régions de la Maquila (des fabriques) ont une croissance de l’ordre de 10 % par an alors que Campeche qui avait les meilleures ressources pétrolière subit une « croissance négative » de – 7 %, Ciudad del Carmel y est devenue une ville fantôme. Les Chiapas sont à – 6,5 %,Tabasco – 6 %;...

C’est totalement limpide, les pays de Maquila, une distribution du travail imposée par les USA, sont en pleine croissance. On peut voir cela par exemple dans l’incroyable augmentation des prix du terrain, 1m carré en dans les meilleures zones vaut 3000$.Alors que les zones de richesse pétrolière, ils sont en train de la annihiler littéralement. Balkanisation. Ce n’est pas pour rien que les 6 états du Sud du pays sont en ce moment dans une situation de balkanisation éducative.

 

RVS ?. : Cette question de la spécialisation, à présent nous sommes en train de la redéfinir dans le cadre de la réforme énergétique, et ce n’est clair en rien. Sinon en ce que nous sommes devenus économiquement dépendants de produits pétrolier de meilleur valeur ajoutée que nous devons importer, et c’est que nous sommes en train de remettre en question. Je voudrais poser une question au sénateur  Bartlett , elle concerne toute une série de lois qui avaient été approuvées par le Sénat et qui sont en lien avec tout ce processus de trans-nationalisation, en particulier en matière d’énergie. Et il y a là des questions délicates, comme celle des militaires, mis à disposition du Ministère Public et qui participent à des tâches de renseignement avec avec la possibilité d’opérer des fouilles de domiciles privés. Ou les lois qui concernent la privatisation des ports. Il y a toute une série de lois, comme ça, certaines fort récentes, il y a 3 jours, vient dêtre finalisée la loi du commandement unique comme commandement mixte. Comment peut-on contextualiser tous ces processus de trans-nationalisation dans ce cadre juridique ?

 

Manuel Bartlett : Je vais compléter les analyses qui précèdent en m’attaquant à la politique interne : il s’agit de livrer la présidence du Mexique à Washington. Et ce n’est pas une pression énorme qui a conduit à cette situation, mais bien une connivence de nos présidents de la République avec ce projet étranger. Depuis Salinas, ils ont tous facilité cette détermination des USA d’utiliser le Mexique à leur convenance. Et donc il y a un grave problème, les présidents PAN et PRI ont livré le pays. Ils ont accepté toute une série d’instruments et de mesures qui nous ont mené à nous retrouver en situation de colonie sous hégémonie totale des USA . La question est celle du pétrole, de l’électricité, de l’énergie. Les réformes ont été faites de manière opportune pour favoriser les intérêts des USA, pour que leurs transnationales puissent investir quand elles le veulent, où elles le veulent. Parmi les mesures véritablement inconcevables de la part de ces présidents qui n’ont aucunes capacité réelle, qui sont titeres (présidents mis en place par les USA), nous devons considérer celles qui concernent l’exploitation du pétrole par ces entreprises étrangères ou celles qui favorisent l’énorme main mise sur la distribution de l’électricité pour que ces entreprises qui débarquent puissent gagner de l’argent. Il est réellement question d’une occupation du territoire national.

Le système électrique mexicain, toutes les installations, les réseaux de distribution qui couvrent tout le territoire national ont coûté des milliards. Parmi toutes les informations qui nous parviennent de là-bas, il y a ce personnage, Carlos Pascual, qui avait été ambassadeur des USA pour les questions d’énergie en Irak, et qui a été envoyé au Mexique pour s’occuper de tout ce qui relève du domaine énergétique. Lui a expliqué devant le Congrès US ce qu’est la Réforme Énergétique à leurs yeux, il n’est pas seulement question de venir et de repartir avec le pétrole, non ils restent ici, et le Congrès n’en savait rien, parce que les principaux traîtres sont les Présidents et ceux qui manipulent l’information. Et cela personne ne s’en rend compte. « La Manœuvre » a dit Pascual devant le Congrès, « c’est de réorganiser les réseaux électriques de manière à ce que, dans les ports mexicains, puissent s’installer les transnationales US et que ces ports deviennent les plateformes d’exportation de leurs produits. Et donc toute ces structures extraordinaires sont conçue dans l’intérêt des transnationales, pour qu’elles utilisent les ports mexicains pour leurs exportations.

En plus, il y avait une série d’exigences qui sont de terreur :l’état devait leur offrir des garanties sous forme d’un Régime Pénal Spécial en matière d’énergie. Avec toute l’hypocrisie utilisée par le Président et ses sénateurs, ils ont sorti des transformations aux lois régissant l’industrie pétrolière, pour augmenter les peines. Cette loi punitive en est venue à établir que toute atteinte aux installations pétrolières relève du terrorisme de manière à paralyser toute tentative d’action à leur encontre de la part de la population. Et cela concerne tout le dispositif, les oléoducs, les plateformes, les bureaux, pour lesquels ont été établies des pénalités fort supérieures à celles qui existaient.

 

RVS ?« Comment opère en réalité ce régime de sécurité en Amérique du Nord ? Comment le vivons-nous ?

Sax: Il s’agit d’un concept d’intervention et de regroupements de pays, elle à un nom, et elle a aussi un budget : »Elle s’appelle « Initiative Merida». Elle avait un budget total prévu entre 2,5 et 3 milliards, et j’ai revu les chiffres hier, jusqu’ici elle a dépensé à peu près 1 565 millions de dollars. Un grande quantité en équipements militaires et le reste pour une quantité de choses dont il n’y avait de comptes à rendre à personne de l’usage qui était fait de cet argent. Aux USA, il y a eu une série de Commissions du Congrès, mais ici l’ex-secrétaire des relations extérieures de Calderon, Espinoza Villarreal, quand on lui a demandé de montrer les documents relatifs à l’Initiative Merida a répondu « Mais il n’y a aucun documents signés . Ce n’est régi ni par le droit international, ce n’est pas régi non plus par la loi  interinstitutionnelle des Traités », c’est la réponse qu’elle a donné à des députés qui l’ont enregistrée. Carlos Facio, un journaliste qui publie comme moi dans la Jornada a sorti cette info. Il faut rappeler au public qu’il existe des règles de fait. Pourquoi de fait ? Mais parce qu’elle sont en rupture avec les lois constitutionnelles aux USA et elles sont en rupture avec l’appareil constitutionnel au Mexique. Par exemple, il est interdit d’utiliser des militaires pour des actions relevant du Ministère Public, mais aux USA aussi il existe une telle loi de 1878, le Posse Comitatus Act qui est une loi du Congrès des États-Unis signée le 18 juin 1878 par le président Rutherford B.. Cependant Bush a approuvé une telle violation de la légalité par le biais d’un décret du Commandement Nord, et Obama a poursuivit avec d’autres décrets pour soutenir cette force militaire qui agit à l’intérieur des USA, au Canada et au Mexique.

Ce qui est important, c’est l’aspect territorial, c’est aspect d’occupation territoriale qui présidait au Traité de Libre Commerce, et qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. L’United States Department of Homeland Security, DHS, est un département du gouvernement fédéral des États-Unis officiellement créé le 27 novembre 2002 par le Homeland Security Act (en français, « Loi sur la sécurité intérieure ») Cette création devrait concerner la sécurité intérieure des USA, homeland : c’est un concept territorialisé, cela veut dire sécurité du territoire de la patrie, cela évoque les années 30 en Allemagne, mais c’est comme cela que cela s’appelle et on le traduit mal. Pourtant le DHS va étendre son aire d’action, son périmètre de sécurité au Canada et au Mexique. Et en plus, et cela est importantissime, quant le sénateur  (Bartlett) dit que c’est un concept d’ordre colonial, c’est effectivement un concept d’ordre colonial par lequel, une nation comme le Mexique subit une intervention autant en ce qui concerne sa frontière Nord avec les USA, que sa frontière Sud avec le Guatemala. Il met en œuvre des programmes appelés « programmes de frontières intelligentes », des programmes spécifiques. LEmpire Britannique avait fait pareil avec les principautés de l’Inde : « Vous pouvez faire tout ce que vous voulez chez vous, sauf mener une politique internationale, sauf mener une politique de défense et sauf mener une politique économique, de cela nous nous en chargeons ». Et ce que nous vivons ici, cela ressemble beaucoup à cela !

Le sénateur : Le HDS, il est ici, il opère ici. Le HDS est un département fasciste que Bush a imposé après l’incident (traduction personnelle et relativiste. NdT) des Tours Jumelles, et le personnage mis à sa direction, Jeh Johnson est un personnage sinistre. C’est un avocat qui a justifié les assassinats sélectifs qui sont une violation de tous droits. C’est ce qui permet au président des USA de décider que l’on va tuer untel avec un drone et qu’on va pouvoir tuer n’importe qui. Et le HDS à les mains libres pour agir au Mexique en tant que partie de l’Amérique du Nord et ils disent :  « La sécurité de l’Amérique du Nord doit être garantie par l’Amérique du Nord ». Johnson est venu ici et Peña Nieto (ex-président) l’a reçu avec les drapeaux, alors qu’à l’époque il n’était encore que secrétaire et violait tous les respects de hiérarchie. Et nous voyons ainsi comment s’est imposé ce régime pénal spécial qui s’applique à ceux qui vont toucher une installation pétrolière ou électrique, alors que ces transnationales vont s’installer sur toutes les propriétés des paysans, sur les territoires indigènes. Et s’ils protestent, s’il osent toucher la moindre de ces installation étasunienne, ils seront accusés de terrorisme. Parce que, en plus, ces lois prévoient un Droit d’Occupation Temporaire des Terres par ces Corporations, en fonction des besoins pour leur installations, et donc ce sont elles qui décident.

Or jusque-là ceux qui défendaient ce territoire national, c’étaient les polices municipales, ce sont elles qui protégeaient de la destruction, par les minières et les pétrolières qui viennent s’installer, ce qui est aussi leur propres lieux de viet. La structure politique du Mexique fondée dans la notion de « municipalités libres », ce qui fait des polices municipales une institution fondamentale structurelle. Mais ils vont prétendre qu’elles sont « contaminées » et qu’il faut les faire disparaître et les remplacer par un commandement unique. Ce commandement unique va regrouper la Police Fédérale, l’armée et la marine du Mexique. Ainsi va être instauré le commandement unique faisant disparaître toute possibilité de reprise du territoire national. Et in fine l’armée devient la force dominante des forces de contrôle social.

Et cela ne s’arrête pas là : l’armée, elle, est placé sous la domination du Commandement Nord des USA. Tout cela est anticonstitutionnel, et ils prennent alors une autre décision inconstitutionnelle qui est de faire participer l’armée mexicaine à des Opérations Internationales de « Paix » des Casques Bleus. Ce qui est interdit par la constitution s’il n’y a pas d’autorisation du Sénat, pourtant ils envoient des militaires, participer à différentes missions. Peña Nieto, dans ces « farces » qu’il fait à la télévision, a félicité la secrétaire des relations extérieures pour la participation antérieures (à sa présidence) des militaires à des missions au Liban, etc.. Ils s’en fichent de l’autorisation constitutionnellement nécessaire du Sénat pour décider de telles missions.

 

Jalife : John Kerry déclare alors : « Nous avons 72 pays qui sont en guerre contre les Jihadistes ». Beaucoup disent que ce n’est pas possible que le Mexique se voit impliqué dans la « guerre contre le terrorisme », mais nous le sommes déjà, par Ordre de Kerry, sans que ni le Président, ni le Sénat n’en soient informés, n’en aient conscience.

 

SénateurJe vais terminer. Lors du changement de direction du Commandement Nord, e secrétaire de la défense, Ashton Carter a pris la parole et il dit « Je veux remercier le Secrétaire Mexicain de la Défense et le Commandant de la Marine, je veux dire qu’ils sont d’ores et déjà en train d’aider à la sécurité du monde entier, participant à toutes classes d’activités ». C’est ce que dit le Secrétaire de la Défense US, cela ne pourrait pas être plus publiquement, plus clairement : nous sommes au service du Commandement Nord des USA, sur tous les théâtres de guerres du monde, sans qu’ici en été dit une seule parole.

 

Sax ajoute : Nous vivons aussi une tragédie humanitaire, si nous faisons le compte des morts de la période Fox, (Vicente Fox Quesada, né le 2 juillet 1942 à Mexico, est un homme d'État mexicain, président de la République du 1ᵉʳ décembre 2000 au 30 novembre 2006) ce sont 300 000 morts et entre 27 et 36 000 disparitions forcées.

Ce massacre va continuer ? Roberta Jacobson, la nouvelle ambassadrice (juin 2016 – mai 2018) des USA au Mexique l’a dit : « Je viens ici pour relancer l’initiative Merida », autrement dit le programme d’intervention et d’occupation. Le point central auquel je veux en venir, la transformation, le tournant, ce n’est pas seulement une guerre irrégulière du Pentagone, qui aurait pour cible le crime organisé et le narcotrafic – alors qu’on sait très bien que personne ici ne combat ni le narcotrafic, ni le crime organisé et que l’armée est utilisée dans des tâches de répressions - mais en plus le changement légal qui a été mentionné, ils étendent cela à la guerre contre le terrorisme qui suppose une hyper défense des installations des Corporations Transnationales. Avec tous les dangers que cela présente. Comme l’anticipation d’un scénario électoral tragique pour 2018, parce que le terrorisme et l’antiterrorisme se prêtent à toutes formes de persécutions politiques. Et donc le pays est en période de risque majeur pour la Nation à présent que le lien est fait entre guerre contre le narcotrafic et guerre antiterroriste. Et le Mexique propose sa jeunesse comme chair à canon. Et la Secrétaire aux Relations Extérieures a annoncé que le principe de non intervention a été aboli comme élément de la politique extérieure, précisément pour adapter le Mexique à ce contexte.

Les 3 : On assiste donc à la pure et simple négation de principes constitutionnels historique. L’armée, sous direction du Commandement Nord, a été transformée en outils de l’occupation du territoire.

 

RVS ? J’ai une dernière question pour le Docteur Jalife qui concerne justement cette intégration Nord Américaine avec hégémonie des USA en tant que puissance énergétique. Nous voyons qu’il y a réellement tout un projet géopolitique dans lequel il y a des choses innovatrices. Est-ce que nous en sommes réellement arrivé à un renversement des structures de pouvoir international en faveur des pays consommateurs, en faveur du Marché, et sous le contrôle des USA, à partir justement de l’énergie, du pouvoir que leur donne le fracking et la révolution énergétique.

 

Jalife à le dernier mot : C’est assez clair la direction que prend le monde, le monde prend un chemin de dé-globalisation - Le FMI, déjà, vitupérait contre l’Ordre Néo-libéral Global – le monde se dirige vers une régionalisation qui inclut le régionalisme énergétique. Lle Mexique dispose de la troisième réserve de gaz de schiste, de shale gaz et shale oil, mais ces réserves se trouvent dans des lieux qui ne disposent pas de l’immense quantité d’eau nécessaire pour leur extraction. Pas grave, qu’est-ce qu’ils font faire ? Il vont détourner des rivières, comme ils l’ont fait pour le Rio Panuco… et que meurent les vilains paysans qui sont la troisième partie de la population du pays.Quelle importance ! Moins il y a de Mexicains, mieux c’est ! Et c’est là que vient la partie intéressante. Cette intégration est pire que l’intégration coloniale à l’époque de la Nouvelle Espagne qui tolérait – encore - la présence des habitants. Ici, il s’agit d’un intégration de franchise, une intégration du Mexique, dans le cadre d’une intégration totale, mais… sans mexicains !

 

Traduction, mise en forme Anne Wolff

 

Lecture complémentaire sur les mêmes sujets, Opération Merida et application du TLC :

Par Dawn Paley Première partie Narco Capitalisme.

Narco Capitalisme. Partie 4 : La face cachée du modèle colombien et son application au Mexique

 

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31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 22:55
Message d'"El Maizal" commune d'espoir

Dans le chaos du Venezuela actuel, des Communes continuent à résister contre l’adversité. Parmi elle, la Commune productive agricole del Maizal est emblématique, elle lance aujourd’hui un message au Venezuela et au monde. Ce message je le relaie, c’est la voix du Venezuela qui parle à mon cœur.

Les différentes communes sont intégrées à des municipalités, celle d’El Maizal fait partie de la municipalité de Simon Planas,(35 000 habitants), dans l’état de Lara. J’avais évoqué sur ce blog, la manière dont le régime de Maduro y avait empêché l’élection libre lors des dernières élections municipales. Le peuple avait sans contestation possible choisi le comunero Angel Prado pour Maire, mais c’est un dirigeant du PSUV (parti unique au pouvoir) qui avait été parachuté par la hiérarchie du parti pour accomplir cette fonction. (Venezuela : le pouvoir populaire et les élections municipales confisquées de Simon Planas). C’est cela aussi le Venezuela, un peuple organisé fidèle aux « belles idées de Chavez » même s’il est plus ou moins critique de ses pratiques. Parmi ce peuple organisé une partie continue à soutenir Maduro, mais de moins en moins. Les comuneros ont pris conscience à la dure (répression et expulsions, manque de soutien, déni au profit de l’agro-industrie – qui ne fonctionne pas) que poursuivre le projet communaliste aujourd’hui au Venezuela est aussi un combat contre Maduro, son « centralisme démocratique autoritariste,(les info vont du bas vers le haut et les ordres en sens inverse en toute opacité, son socialisme à la chinoise (mao-stalinien) et les éléments corrompus de son administration..

Comme je l’évoquais dans la Revue qui précède, rien de plus polysémique que le concept de socialisme. Personnellement, je m’en passe très bien pour évoquer le monde que je voudrais voir exister. Pourtant la Commune Socialiste « El Maizal » fait partie, incontestablement, à part entière partie de ce monde. Elle se vit aujourd’hui sur le mode ZAD, zone autonome à défendre. Si j’ai des raisons de garder un peu d’espoir pour le proche avenir, El Maizal en est une.

Message d'"El Maizal" commune d'espoir

28 mars 2019 - « Avec notre production nous couvrons presque tous les besoins de la municipalité ». conte Alexander Gutiérrez, intégrant de la commune « El Maizal » qui a inclus dans ces activités un magasin dans la municipalité, à juste prix contrairement à ceux pratiqués par les spéculateurs, commerçants et entreprises privées. « Dans la configuration de la crise, l’inflation, le pays-désastre, une option consistante face à la rhétorique impérialiste, est d’incarner une alternative concrète, avec une production diversifié, depuis le maïs au café, depuis les viandes de bœuf et porcine, jusqu’au gaz.


 

Depuis 10 ans, nous avons commencé à développer le processus de construction [de la commune] qui se poursuit aujourd’hui, depuis le travail de la terre pour la communauté et avec elle, jusqu’à la possibilité de rencontrer d’autres manières d’entrer en relation entre comuneros et comuneras qui génèrent un système socio-économique qui est réellement une dissidence à l’intérieur d’un système mondial violent, inégal et brutalement exploiteur. La commune « El Maizal » souscrit au socialisme qui se construit depuis la base, avec les habitants, avec peu ou sans aucune intervention de l’état, en soutenant le projet de Chavez, comme une brèche dans l’histoire du Venezuela qui ouvre de nouvelles possibilités pour l’organisation et le pouvoir populaire, favorisant le transfert en transparence du pouvoir au peuple afin de créer de la souveraineté, de l’autogestion, de l’autonomie.


 

Le président Chavez, a été une oasis au milieu d’années de politiques néolibérales du Venezuela. Il est arrivé à Lara pour une de ses émissions « Alo Presidente », en 2010, il s’est assis sous un arbre « El Saman » [arbre à pluie] et ici même nous avons fondé la commune avec le soutien de cet autre habitant des Plaines Vénézuéliennes, qui est arrivé comme un rebelle romantique aux poreuses sphères du pouvoir, allant de l’avant sans peine ni gloire en compagnie des gens du peuple. Malgré la quantité de mauvaises décisions ont été prises par le gouvernement révolutionnaire de Chavez, nul ne peut dire qu’il n’aura pas jusqu’à la fin accompagné le peuple dans ces processus d’organisation, de recherche de formes de résistance, d’indépendance, d’auto-gouvernement, de socialisme ; ou pour le moins toutes les précédentes jointes à’une authentique recherche du socialisme depuis une identité singulière territoriale et culturelle.


 

Par des temps de disputes et de guerre au plus large sens de ce terme, avec les multiples formes d’attaques contre la décision de se libérer d’un contexte de contrôle et d’autorité mondiale, ces initiatives doivent être protégées. A la militance internationale, à la perspective internationale de la gauche anticapitaliste nous demandons accompagnement, appui, et de montrer la capacité d’unité des travailleurs paysans, du peuple militant. Contre la rhétorique du pouvoir, il faut réunir la force de ceux d’en-bas.


Traduction depuis aporrea

Message d'"El Maizal" commune d'espoir
Message d'"El Maizal" commune d'espoir
Message d'"El Maizal" commune d'espoir
Message d'"El Maizal" commune d'espoir
Simon Planas et El Maizal en lutte contre la confiscation de l'élection municipale de 2017 par le PSUV

Simon Planas et El Maizal en lutte contre la confiscation de l'élection municipale de 2017 par le PSUV

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31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 20:36

 

En ce moment je suis lancée dans des recherches multiples, concourantes, convergentes, dont 99 % ont des sources hispanophones, comme je ne peux pas tout traduire, j’ai décidé de faire des « revues » de quelques unes des questions abordées dans ces recherches. Ceux qui ont aimé les sciences savent bien que poser la bonne question, revient à trouver la bonne équation et donc la réponse.

Il y a des moments où « las noticias », les nouvelles du monde semblent tout droit sorties d’un bouquin de Kafka, d’Huxley et autres Orwell, ou du fin fond de l’esprit tordu de quelque conspirationniste repenti enfermé dans un asile d’aliéné, à moins qu’elles ne soient le fait de nouveaux journalistes issus de programmes d’éducation pour défavorisés mentaux. Il y a aussi de la bonne information et quelques excellents analystes et journalistes... quand même ! Mais l’information valable, il faut la dégoter au milieu du fatras de la guerre médiatique mondiale comme on cherche un trésor dans le fouillis de Puces géantes. Fake news, désinfo organisée à échelle mondiale, confusion provoquée et entretenue, trop de concepts polysémiques qui font que trop souvent des personnes qui utilisent les mêmes mots parlent en fait de choses différentes.

Pendant plusieurs années ont retenu mon attention, deux de ces concepts qui se retrouvaient sur le devant de la scène géopolitique : « démocratie » et « liberté », mis à toutes les sauces, ils sont aujourd’hui des outils d’occurrences réitérées de la propagande la plus férocement fasciste qui se prévaut de défendre ces valeurs « fondamentales » contre un « socialisme » qui en représenterait la négation. Socialisme, voici bien un autre mot qui a été mis à toutes les sauces, et ces dernières semaines je me suis organisé un petit parcours de révision de différentes facettes de ce concept. Définit-il ces socialo-communistes qui dans mon pays ont lutté pour et obtenu des droits, qui bien qu’ils se réduisent comme peau de chagrin, font toujours de nous des privilégiés de ce monde où tant de personnes sont privées du droit à une existence digne, voir du droit à l’existence tout court. S’agit-il de la version nationaliste du socialisme hitlérien ou du nouveau socialisme à la sauce chinoise de Xi… je vous laisse passer en revue le panorama des modèles que génère ce concept polysémique jusqu’à l’antithétique.

A l’heure où Trump a ré-officialisé, dans un discours tenu à Miami devant un ramassis de l’extrême-droite latino, une croisade contre le socialo-communisme, qui se déroulait en souterrain depuis la sinistre époque du MacCarthysme, la question est de rigueur : de quel socialisme est-il question dans cette déclaration de guerre ? Pour le savoir, il faut non seulement retraverser l’histoire.

Il est également important de retrouver les fils qui conduisent droit du Suprémacisme Aryen d’Hitler au Suprémacisme Blanc de Trump, je me suis donc offert un petit voyage de quelques jours dans l’Allemagne Hitlérienne avec en prime une visite du nid d’aigle des Alpes Bavaroises du Führer où se retrouvaient les principaux leaders du nazisme, filmé dans l’intimité par Eva Braun. J’ai ensuite voyagé en divers pays d’Amérique Latine, un aperçu de l’essaimage nazi post-guerre, quand CIA, Vatican, membres corrompus de la Croix Rouge s’allient pour trouver pour ces criminels des lieux d’exil, de nouveaux champs d’action… ils seront utilisés dans la lutte contre le communisme, le grande priorité des USA, certains viendront en renfort des dictatures d’Amérique Latine, d’autres serviront d’espions et agent d’intelligence aux service de la CIA et des services secrets allemands, britanniques et autres pendant la guerre froide, certains seront récupérés pour poursuivre des recherches prometteuses en techniques de sales guerres…

Où je veux en venir ici, c’est qu’il y a une filiation directe entre les groupes nazis qui font leur sortie du placard aujourd’hui en Amérique Latine comme dans d’autres endroits du monde et les néonazis expatriés (avec l’aide de qui on sait) qui ont créé de nouvelles colonies sur les territoires de leur essaimage, pendant que partout dans le monde des organisations (Plan Marshall, stay behind et autres gladios en Europe, Condor en Amérique Latine...) made in USA, préparaient le terrain de leur résurgence, s’acharnaient à détruire les mouvements de gauche – par la guerre ouverte, l’affrontement physique, l’infiltration subversive de trolls de terrain, qui transformant les mouvements de l’intérieur et semant la zizanie ont provoqué le morcellement et l’implosion de la gauche, un détournement de sens, ou qui promouvaient des méthodes terroristes pour créer un rejet par l’opinion publique - partout où existaient des mouvements socialo-communistes ou de souveraineté populaire, partout où il fallait en écraser le germe avant qu’il ne puisse croître.

Pour commencer à distinguer les fils conducteurs de ces deux mouvements simultanés, il faut accepter les alliances improbables qui ont été nouées au cours de cette période de détournement de l’Histoire. Pour vous illustrer mes propos, un exemple concret, celui de Walter Rauff… je reprends ici les données wikipédia hispanophone, les autres documents que j’ai consultés 1)sont en espagnol et 2)je n’ai pas fait de compilation systématique des données, je cherchais les grands courants. A lire à ce sujet « L’opération Odessa » de Frédéric Forsyth, un des premiers à lever le voile. J’ai choisi Walter Rauff parce qu’il reprend un grand ensemble d’éléments caractéristiques de ces parcours d’après guerre de notables criminels nazis.

En 1924, il entre dans la Marine de Guerre Allemande, il découvrira alors l’Amérique Latine. En 1938, il entre en contact avec Heydrich il travaillera dans les services d’intelligence avant d’être promu aux services techniques ou son rôle sera de mettre au point des méthodes efficaces d’élimination des humains indésirables. Il dirigera l’élimination de 200 000 handicapés mentaux, une tâche pour laquelle il aura l’idée géniale, d’utiliser des camions à gaz, à l’époque, faute de mieux, il utilise pour ce faire le monoxyde de carbone.

Et pour tous les révisionnistes… quand bien même il n’y aurait pas eu de chambres à gaz, tous le reste, tous les crimes contre l’humanité, peuple allemand inclus, commis par les nazis suffit à en faire des criminels, des maîtres de l’horreur, de la bestialité et de la cruauté concertées, des pires lâcheté et bassesse qu’avait jusque-là produit l’humanité. Le débat révisionniste comme celui sur le réchauffement climatique sont des diversions. Blablabla,... et pendant ce temps les grands extractivistes continuent par exemple, à polluer irréversiblement toutes les ressources d’eau potables de la planète et autres méfaits, comme l’usage d’agents radioactifs ou de substances chimiques mutagènes, cancérigènes… la liste est longue et létale à court terme… Aller demander aux enfants vietnamiens victimes aujourd’hui des mutations provoquées par l’agent orange, père du Round UP, répandu massivement par les USA sur leur pays il y à un demi-siècle, ce qu’ils pensent de ce crime de lèse-humanité qui affecte irréversiblement le potentiel génétique de leur pays.

 

Je ne peux pas poursuivre mon résumé de ce CV nazi type, sans faire une pose, parce que je ne suis pas indifférente, parce qu’écrire ces lignes me bouleverse, ... . Le fascisme comporte 3 grands axes de « Purification » : la purification sociale, la purification politique et la purification ethnique. On les retrouve aujourd’hui à l’œuvre dans les mouvements nazis contemporains. Bolsonaro au Brésil est une illustration intéressante des « alliances hybrides » qui sèment la confusion dans notre perception du phénomène, puisque Bolsonaro est à la fois nazi et sioniste, soutien inconditionnel du mouvement sioniste israélien, il a reçu son baptême évangélique dans les eaux du Jourdain et a transféré l’ambassade du Brésil à Jérusalem. Ses boucs émissaires ethniques sont les populations natives et afro-descendantes du Brésil. Le principe de la Race Supérieure est conservé mais il ne s’agit plus d’une suprématie aryenne, mais d’un suprémacisme blanc, qui inclus l’auto-proclamé « peuple élu ».

Je ne peux pas établir d’échelle de valeur entre les différentes victimes, ethniques, politiques, sociales du nazisme originaire, chacune en soi est conséquence de la même cruauté inhumaine, le même cri de souffrance qui déchire l’âme des humains sensibles. Comme a aussi été victime des nazis, la jeunesse allemande, endoctrinée, fanatisée, depuis la plus tendre enfance qui a servi de chair à canon, sacrifiée sur l’Autel de la Folie d’Hitler et de ses collaborateurs.

 

« Plus jamais ça ! Pour personne ! Nulle part ! ». C’est un des premiers principes que j’ai choisi d’adopter, il fait partie constitutive de qui je suis. Plus jamais les crimes nazis, plus jamais l’incendie de Dresde, plus jamais Hiroshima et Nagasaki, plus jamais les déchaînement de violence et viols massifs commis par les armées d’URSS dans leur conquête de l’Allemagne.

L’élection « démocratique » du nazifasciste Bolsonaro en 2018 au Brésil, est un échec de la partie de ma génération qui s’était engagée dans ce combat du « plus jamais ça ! ». C’est aussi un échec personnel, une lourde et pénible coresponsabilité.

 

 

Avec le fascisme, le nazisme, avant toute massification dans un mouvement politique, il est question d’un comportement inhumain individuel envers des êtres humains ou d’autre vivant. Il est question de cruauté, de sadisme. Insensibilité totale ou jouissance perverse, peu importe pour celui qui subit la souffrance volontairement infligée. Comme le disait si bien Deleuze, tout grand mouvement fasciste est composé de tous ces micro-fascismes que chacun porte en soi. Le fascisme comme sa branche nazie peuvent changer de forme, ils ne changent pas de nature : une inhumaine cruauté lâchement justifiée une massification de ces micro-fascismes. Des masses d’Allemands humiliés par les Alliés pour leur défaite de 1918, réduit à la misère par la dette odieuse que leur impose les vainqueurs de la guerre. Ces masses, nazifiées, se voient requalifiée d’élite, libres de laisser libre court à leur haine, à leur ressentiment, elles déchaînent leur violence contre les plus faibles de ce moment de l’histoire, requalifiés eux d’infra-humains. Ce que provoque volontairement les USA aujourd’hui au Venezuela, avec leurs sanctions économiques, c’est la même chose, l’infra-humanisation préalable, par privation des moyens de la dignité, de l’ennemi à abattre, le peuple chaviste autant que Maduro, et peu importe que souffre, dommage collatéral, ce peuple métis en général, il ne fait de toute façon pas partie des Élus.

Alors oui, j’ai mal aussi pour les juifs parmi les personnes cibles de cette abjection, ni plus, ni moins que pour chacune des victimes, 60 millions de morts et combien de survivants marqués à jamais, de cette guerre, dont les raisons ne nous sont pas expliquées dans les livres d’Histoire. Qui a subsidié les nazis ? Pour quelles vraies raisons ? Qui les a utilisé après la guerre ? Comment le mouvement nazi s’est-il transformé en mouvement mondial depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale ? Quel est le degré d’unification, de coordination, de coopération entre ces différents mouvements qui sévissent aujourd’hui à Kuala Lumpur, Kiev, Stockholm, Houston, Santiago de Chili, Mexico et des dizaines d’autres pays de la planète ? Ceux qui veulent changer le cours de l’histoire pour un monde plus doux, plus tendre, bienveillant et amoureux de la Vie, ne peuvent faire l’économie de la connaissance de ces processus, l’histoire des fascismes, du nazisme depuis son apparition il y a environ un siècle jusqu’à nos jours. Cette logique de surhomme qui est surtout une déshumanisation.

 

Et j’en reviens à Walter Rauff, qui nous donne un chemin parmi d’autres de cette filiation entre nazis et néonazis.

 

En 1943, après un séjour en Tunisie, W R arrive à Rome où il entre en contact avec le Saint Siège et les Services Secrets des USA, l’OSS ancêtre de la CIA, basés en Suisse. Un autre chapitre mystérieux de cette histoire du nazisme. Rauff n’est pas le seul nazi qui collabore avec l’OSS et son chef Allen Dulles. Allen et son frère Foster sont des incarnations des liens, entremêlements et subordination des Services Secrets US avec les Corporations. Ces mêmes Corporations qui après avoir promu, subsidié, armé, habillé Hitler et les nazis, ont organisés des dizaines de coups d’états et guerres, assassinats sélectifs, opération de terreur en Amérique Latine, et ailleurs, mais cela c’est la suite de la même histoire.

A la fin de la Guerre, les USA lui permettent de travailler avec l’état major Syrien. Après quoi il devra coopérer avec les israéliens qui veulent connaître les secrets de l’armée syrienne et l’état d’avancement de leurs recherches nucléaires. Et enfin, grâce à Alois Hudal, évêque pro-nazis du Vatican qui dirige (avec la complicité d’agents corrompus de la Croix Rouge) une filière d’expatriation de SS vers l’Amérique Latine, il débarque d’abord en Équateur. Il va y travailler dans diverses entreprises Allemandes et Étasunienne, avant de rejoindre ses fils qui sont élèves dans une école militaire du Chili. A côté de boulot en entreprises, il y travaillera pendant 5 ans pour les Services Secrets Allemands. Après le coup d’état il collaborera avec le régime de Pinochet et sera instructeur de la DINA, la police politique de la dictature chilienne. Les cours se donnent à Colonia Dignidad, une colonie fondée par des immigrants nazis au Chili, un de ces lieux d’ensemencement des mauvaises graines nazies après l’essaimage. Un lieu que fréquente également Joseph Mengele et autres nazis notoires.

 

J’ai choisi parmi tant d’autres similaires, le parcours de Rauff, parce qu’il est particulièrement illustratif de tous ces éléments qui viennent contredire l’histoire officielle qui voudrait que le nazisme ait été éradiqué à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Illustratif aussi des alliances hybrides qui jalonnent l’histoire de l’anticommunisme (voir par exemple 40 ans d'ingérence israélienne en Amérique Latine). Des histoires comme celle-ci, il y en a des dizaines de variantes. Des nazis ont été collaborateurs, conseillers, instructeurs de torture, paramilitaires dans toutes les dictatures militaires imposées par les USA en Amérique Latine. Ils y ont fondé des Colonies (Argentine, Brésil, Chili, Paraguay, Media Luna bolivienne...) et créé des réseaux, ils ont interagi avec leur émules locaux, il y ont procréé et y ont fait du prosélytisme… Ils ont travaillé avec la CIA complice de leur évasion, soucieuse de ne pas laisser se perdre leurs connaissances pratiques, si utile pour la lutte contre le Communisme. Ils ont travaillé avec le Mossad en AL à l’éradication du communisme latino. Et regardez le monde aujourd’hui… Leurs héritiers sont là, parmi nous.

 

 

Je fais beaucoup de recherches sur ce thème et d’autres, le problème c’est que l’immense majorité de mes sources sont en espagnol et que synthétiser-traduire, ce n’est pas possible, il faudrait que j’ai comme le Professeur d’Université et analyste mexicain Jalife une équipe de chercheurs avec qui collaborer. Je prends le géopoliticien Jalife comme exemple à dessein, puisque AMLO, depuis un peu plus de cent jours président du Mexique est aussi un « sujet d’intérêt général »… Je ne sais pas si c’est un scoop en français, mais Trump ne veut pas construire un mur, il veut en construire trois, le deuxième au Sud du Mexique dans les Chiappas et un troisième au Nord de l’Amérique Centrale. Les maîtres d’œuvre de ces construction de mur seraient… israéliens. Ce qui va dans le sens de mon hypothèse  : Trump qui a pour volonté exprimée de s’en prendre à toute l’Amérique Latine, gouvernements et/ou peuples, socialo-communiste, sait très bien que cela provoquera d’immenses vagues de migration. On le voit bien avec le cas du Honduras, depuis le coup d’état de 2009, destiné à « rétablir la démocratie » dans le pays, la population prise dans la misère, entre terrorisme d’état et violence de rue fuit le pays qui comme le voisin Salvador se retrouve en état de guerre. Les Maras, bandes violentes, de jeunes originaires des USA, sèment la terreur en Amérique Centrale (illustration, en français, au Salvador). Imaginez ce que l’on peut ressentir dans une ville dont des quartiers entiers seraient occupés par Al-Qaida, c’est pas le même phénomène bien sûr, mais les sponsors et promoteurs originaires, ainsi que la terreur si, ce sont les mêmes. Être en permanence en risque de prendre une balle perdue, de se faire agresser, enlever, violer, exécuté ; emprisonné et torturé pour la résistance, c’est la Terreur.

Mettre l’Amérique Latine, comme l’Afrique et autres Régions à feu et à sang, les plonger dans un primitivisme d’infra-humanisation, c’est un des paradigme du Pentagone (Le projet militaire des Etats-Unis pour le monde. Le nouveau paradigme), de ceux qui semblent incroyable de cynisme mais dont la progression se vérifie, malheureusement, chaque jour, sur le terrain.

 

Mais je reviens au Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO) actuel président va-t-il réussir à redresser la barre d’un pays pillé par les transnationales et livré à la violence des forces de répressions privées ou publiques à la solde des Corporations, des cartels et autre pandillas ? Le Mexique et le Venezuela sont aujourd’hui les deux grands fronts de la lutte contre l’ingérence US en Amérique Latine… c’est un autre axe de recherche…

 

Je continue à suivre quotidiennement l’enchaînement des événements au Venezuela et les prises de position des acteurs impliqués dans ce conflit qui conjugue une multiplicité de composantes des jeux politiques à différentes échelles. Depuis les relations de terrain entre voisins dans un pays où la polarisation politique est exacerbée par les sales jeux d’une « société civile » made in USA, et ceux d’un régime discriminatoire du parti au Pouvoir qui ne considère comme citoyen à part entière que la partie de la population qui le soutien (et vote pour lui). La bonne nouvelle, face à l’adversité, beaucoup de voisins se sont organisés indépendamment de toute appartenance ou neutralité politique. Ma question : est-ce que cette population unie par un même refus d’ingérence, de moins en moins confiante dans le régime de Maduro pour les inconditionnels, va réussir à se réorganiser et mettre en échec les Empires qui veulent se partager le Venezuela et ses immenses richesses ?

Implications internationales d’un conflit qui est le point focal des contradictions entre trois empires qui luttent pour le partage du Marché-Monde. La Chine a poursuivit son avancée en Amérique Latine en Afrique, sans rencontrer jusqu’ici de résistance. C’est sa première confrontation de terrain avec les USA pour la main mise sur la même part du gâteau terre.

 

Que veulent les USA ? Que veut la Russie ? Que veut la Chine ? Comment ces conflits d’intérêts s’affrontent-ils sur le terrain au Venezuela. Quels sont les autres points de confrontations ? Maduro a hypothéqué une grande partie des immenses ressources naturelles du pays qui est endetté jusqu’au fin fond de ses profonds puits de pétroles, de ces multiples mines d’or et de coltan. Le plus grand propriétaire potentiel des ressources du Venezuela, c’est la Chine, suivie par la Russie… Dans quelles mesures ? C’est difficile de le savoir, puisque Maduro, à qui des promulgation d’états d’exception sans cesse reconduits confient les Pleins Pouvoirs, règne en toute opacité, ne publie rien à ce sujet, ni concernant tant de thèmes d’importance pour lesquels il prend des décisions et des engagements à long terme, au nom du Peuple !

Il faut ajouter que Maduro a fait allégeance à Xi et à son projet de monde, voir Le voyage en Chine de Maduro Compte-rendu de la conférence de presse du Mardi 18 septembre 2018.

« Moi (Maduro) j’adopte complètement la doctrine de communauté de destin unique pour l’humanité qu’a exposé le Président Xi Jinping […] je l’assume complètement dans tous ses concepts » Et pour confirmer qu’il s’exprime en toute connaissance de cause, il ajoute une peu plus loin « Et la Chine est un grand exemple, qui veut se faire super-puissance du 21ème siècle. » Depuis, je me suis informée, Xi le dit clairement, il veut que la Chine devienne La Super Puissance Hégémonique du 21ème Siècle, alors que la faction au pouvoir aux USA continue de se battre pour leur projet de Nouveau Siècle Étasunien, et que Poutine (faute de moyens?) reste plus raisonnable, il veut une part congruente du Marché pour les Corporations Russes et une codirection du Nouvel Ordre Mondial.

 

 

 

Le fantoche de Washington, Guaido annonce des manifestations pour la semaine qui vient. Le but : s’emparer du Palais Présidentiel de Miraflore avec l’aide des militaires US s’il le faut. Et non, les militaires vénézuéliens n’ont pas cédé à ses chants de sirène, et seule une toute petite partie du peuple le soutien. Logique il n’arrête pas de se réjouir du succès des sanctions et de l’intensification des pressions (souffrances) auquel la déstabilisation US soumet les habitants du pays, alors que se multiplient les déclarations de politiciens et autres notables de l’opposition qui se démarquent résolument de cette stratégie d’ingérence. Ils ne veulent pas de sanctions dont la première victime est la population. La chute du régime illégitime oui, mais pas au prix d’une intervention étrangère qui confisquerait le Pouvoir et le pays.

 

Le pays est pour la plupart du temps privé d’électricité et d’eau courante depuis plusieurs semaines, parfois dans sa totalité. J’ai confronté les deux thèses : acte de terrorisme sous égide US ou conséquence de l’abandon de l’entretient des circuits par Maduro, corruption et incompétence du régime. Si vous suivez au quotidien ce qui se passe au Venezuela, vous savez que les coupures d’électricité et le manque d’accès à l’eau sont des phénomènes locaux, régionaux récurrents qui ne cessent de gagner en intensité au cours des dernières années. Chaque jour, il y a dans le pays, plusieurs manifestations de voisins mécontents qui réclament par manque d’eau, parce que l’eau qui leur parvient est de mauvaise qualité, parce qu’ils subissent des coupures prolongées et/ou récurrentes d’électricité… Des enquêtes ont mis en évidences des détournement de fond destinés à l’entretien du système, ainsi que l’incompétence de ceux qui en ont la responsabilité, mais confirmé par un des derniers discours de Guaido… il semble bien que cette fois-ci la dite « opposition » a donné un coup de pouce, pour parvenir à un effondrement total du système, puisque le fantoche insiste sur le fait que tant que Maduro restera au pouvoir les failles se multiplieront, les attaques s’intensifieront, et que dès qu’il quittera le pouvoir, le système se rétablira et tout rentrera dans l’Ordre. Un chantage en quelque sorte…

 

Et la je termine cette revue sur un sujet d’importance, la 5G. Et pour une fois je suis tout à fait d’accord avec Trump : laisser la Chine maître de ce système hyper-centralisé de contrôle total des populations et de leur mode de vie, c’est du délire. C’est comme de se livrer à un ennemi pied et poing lié. Ennemi, j’ai un immense respect pour Xi, pour son intelligence et la détermination sans faille qui lui ont permis de gravir étape par étape le chemin du pouvoir. Mais son projet de monde me fait froid dans le dos, et dans la mesure où il me concerne, où il concerne mon pays, l’Europe, le Monde, je le considère comme un ennemi valable. Souveraineté Populaire et auto-organisation, auto-détermination des habitants contre impérialisme et autoritarisme sous toutes les formes qu’ils peuvent adopter, c’est le monde dont je voudrais qu’il devienne avenir d’une humanité enfin réconciliée avec elle-même. Savoir que je n’en serai pas contemporaine, ne veut pas dire que je ne continuerai pas à défendre ce projet de monde et ceux qui le partagent. Et qui chaque jour meurent en raison de leur résistance en défense de la Vie, de sa spontanéité, son inventivité et de sa diversité...

Et donc, forcément, je suis contre le principe de l’hyper-centralisation, l’exemple de la faille électrique du Venezuela illustre parfaitement ce qui arrive quand un pays centralise sa distribution d’électricité et que le contrôle ou hacking des points centraux G chinoise s’installe en Europe, inconscience ou collaboration de nos mandataires abuseurs ? Dans un monde sur pied de guerre, alors que paradent des armées des Empires capables chacune d’en finir plusieurs fois (une suffit) avec la totalité de la planète… décentraliser me semble sage. Mais cela ne convient pas au Nouvel Ordre Mondial, ni dans sa version US (de plus en plus brutale), ni dans les versions plus raisonnables (Poutine) et améliorées (Xi Jinping), qui a pour fondement le contrôle absolu des comportements des populations par un commandement centralisé.

Fin de la revue qui n’est qu’un très bref aperçu de la quantité d’infos que j’ai engrangée au cours des dernières semaines… je repars… au Mexique.

 

Anne

 

 

 

 

 

 

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15 mars 2019 5 15 /03 /mars /2019 15:37

La Chine Le dragon à mille têtes

La Chine, on en parle beaucoup mais personne ne semble vraiment savoir où elle veut en venir. Je me suis donc plongée dans le Monde de XI, avec petite piqûre de rappel du « temps de Mao ». Un vaccin, puisque j’ai passé un peu moins de 2 ans de ma vie dans une organisation maoïste (16-18, 73-75). Ce que j’y ai appris, c’est que si l’on veut pouvoir résister aux tentatives de lavage de cerveau , il faut acquérir des connaissances théoriques et un savoir de pratiques éprouvées, qui constituent le meilleur des boucliers contre toute tentative de manipulation.

Les Petits Chinois eux n’ont pas eu cette chance, Xi Jinping pas plus que les autres, il n’y avait pas d’échappatoire. On ne peut comprendre ni la Chine, ni celui qui la dirige aujourd’hui, sans se rappeler que la Chine est cet immense territoire qui a fonctionné pendant des décennies comme un système fermé alors que toute la population était soumise à un lavage de cerveau en masses. Le système s’est ouvert, mais le lavage de cerveau est toujours d’actualité.

Ici je vous propose deux documentaires. Le premier vous montre les méthodes, souvent « déloyales » que la Chine a utilisé pour s’approprier les connaissances technologiques mondiales.

 

Le second qui fait partie d’un ensemble de documentaires de propagande chinoise à destination de la francophonie - que vous trouverez sur youtube sous le titre générique La CHINE RESPLENDISSANTE - montre la manière particulièrement efficace dont ces connaissances, centralisées par le Gouvernement-Parti, ont été utiliséeS pour développer le pays à vitesse accélérée.

Beaucoup font remarquer que la Chine, contrairement aux USA n’a jamais envahi personne (ils oublient le Tibet) et qu’on peut donc lui faire confiance. Ils ne tiennent pas compte du fait que le monde a changé, les limites du « développement soutenable » ne cessent de se rétrécir. Dans ses projections la Chine n’en tient pas compte. Pour faire parvenir l’immense majorité de sa population à un niveau de développement industriel qui lui permet de créer une classe moyenne consumériste, comme elle se propose de la faire, la Chine a donc besoin d’une grande partie des ressources de la planète.

 

Mon but ici n’est pas de préjuger de ce qui serait ou non le meilleur des mondes. Mon but est de relayer de l’information qui peut aider chacun à comprendre quels sont les enjeux planétaires pour la Chine et comment Xi se propose de réaliser son rêve de destin commun pour le Monde.

Après, alors que chacun aura été bien informé, en cherchant ses propres sources, on pourra en débattre. Mais pour le moment, je trouve que même parmi les « experts », les discours sur la Chine brassent surtout beaucoup de vide présomptueux.


Anne W

La Chine resplendissante - Réalisation des rêves

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15 mars 2019 5 15 /03 /mars /2019 14:24

Enfances sacrifiées aux 4 coins de la planète... et demain. Une lueur d'espoir ?

 

La Musique, un outil pour combattre la violence. Nous ne voulons plus de guerres. Nous voulons la paix pour le monde et en particulier pour notre âme.

La Paix, le symbole pour que change l’humanité. C’est un appel à la Paix Mondiale et à la génération qui vient.

 

Je vous propose ce film tourné à Charavalle, (Venezuela, état de Miranda), en 2015. Ce n’est pas du grand cinéma, mais ce n’est pas du cinéma, c’est la mise en scène par des jeunes de gangs de barrios de leur réalité, en collant aux faits. Et les échos donnés par les centaines de commentaires qu’il a suscité chez des jeunes de toute l’Amérique Latine montrent qu’ils se sont reconnus dans ce film. Une mise en scène, sans travesti de la réalité au plus proche des faits. Un film dont les images parlent en leur nom. Beaucoup d'images, de la musique, peu de mots... et des émotions fortes, moi il me fait pleurer.

Ce qu’ils ont apprécié par dessus tout ces gamins qui se retrouvent des armes à feu dans les mains sans même savoir ce qu’enfance veut dire, c’est le message du film, message d’espoir, message de paix. Or cela a été rendu possible par le travail mené par des participants d’une commune du Venezuela. Pas celle socialiste de Maduro, même si des associations socialistes ont contribué à sa réalisation, ce n’est pas de la propagande , d’ailleurs Miranda à l’époque est gouverné par Capriles, qui avait été bien près de battre Maduro aux présentielles de 2013, alors qu’il était le dernier leader représentatif de l’opposition. C’est même mieux que cela, c’est une commune qui a oublié d’être socialiste pour se faire organique. (organique : la commune est l’incarnation des aspirations de ses habitants, dans un territoire donné, toutes uniques, toutes différentes, aussi uniques et différentes que les personnes qui y participent)

Ici commune parle d’habitants qui s’organisent pour créer ensemble de la bonne vie pour tous. Qui se sentent responsables les uns des autres. Pas besoin d’une bannière idéologique pour cela, l’humanité suffit.

 

C’est ce Venezuela que j’ai envie de montrer. Celui qui continue à construire envers et contre tout et tous, un monde meilleur, un monde plus doux, joyeusement productif. Ici on voit des solutions simples, réelles, concrètes, à cette gangrène de la jeunesse latino, plus d’un million (approximation à mon avis en dessous de la vérité) de gamins transformés en tueurs sans état d’âme (apparent). Le bonheur, cela ne coûte pas cher, cela demande surtout de la bienveillance et de la bonne volonté. Des bonnes semences et un terrain fertile.

Le langage parlé que les jeunes utilisent la plupart du temps dans le film, le Malandrino est l’argot local des jeunes délinquants. Un langage par lequel ils se comprennent entre eux de Los Angeles a Bogotá, intraduisible, beaucoup de latinos ne le comprennent pas mieux. Les images du film elles, parlent un langage malheureusement universel, celui des enfants tueurs, enfants soldats, enfants à la solde des cartels, enfant en bout de chaîne des trafiquants d’armes. J’ai vu des dizaines de reportages, de films, c’est la même histoire qui se répète à l’infini. Ils se mettent eux-mêmes en scène sur les réseaux sociaux, exhibant leurs armes, posant aux côtés de leurs victimes mutilées : et qui s’attirent autant de « like », fama, la renommée ou l’espoir d’être un jour immortalisé par un narcocorridos, ces chansons à la gloire de narcos fameux. Une gloire toujours éphémère, leur espérance de vie est de 18 ans.

 

Ce qui rend film particulier aux yeux de ceux qui l’ont commenté, c’est que contrairement à l’issue fatale commune à toutes les œuvres qui traitent du sujet (et à la réalité), il montre une ouverture, ténue, ce que chacun peut construire collectivement. Cela a l’air trivial comme cela, mais pour ces jeunes qui n’ont jamais rien connu d’autre que la violence et l’école du crime, c’est beaucoup. L’ouverture d’autres possibles.

 

La chanson qu’écrit le personnage principal au cours du film

 

yo vivo en un mundo donde peligrosamente reina la maldad y hay muchos locos dementes si no sabes hablar puede ser que no la cuentes si no cuidas tus acciones puedes ser que te lamentes asi que ten cuidado que la calle esta caliente si te equivocas tu vida puedes perder hay que estar activo tienes que ser una mente para que la muerte no te venga ah sorprender no entiendo lo que pasa en mi barrio que poco a poco se esta destruyendo sus familia en casa esperandolos y ellos malas noticias estan recibiendo ellos se matan por drogas dinero y fama ignorando que el que a hierro mata a hierro termina 

 

Je vis dans un monde où dangereusement règne le mal et il y a beaucoup de fous délirants. Si tu ne sais pas parler il se peut que tu ne puisses le raconter. Si tu ne fait pas attention à tes actes il se peut que tu t’en repentes alors prend garde parce que la rue est chaude, si tu te trompes, tu peux perdre la vie. Il faut rester actif, tu dois avoir un mental fort pour que la mort ne vienne pas te surprendre. Je ne comprends pas ce qui se passe dans mon barrio qui peu à peu se détruit. Les familles, dans leurs maisons, les attendent et eux, mauvaise nouvelle, eux subissent le retour, ils se tuent pour la drogue, pour l’argent pour la célébrité, ignorant que celui qui tue par le fer, termine par le fer.

 

Pour le texte  : Le passage en studio (57mn) :

Un message de conscience et de paix pour la jeunesse. Pour leur dire qu’il y a une possibilité de changement à travers la musique, le sport et de bien d’autres choses.

et le concert, ce que nous disent ces enfants sacrifiés :

 

La Musique, un outil pour combattre la violence. Nous ne voulons plus de guerres. Nous voulons la paix pour le monde et en particulier pour notre âme.

La Paix, le symbole pour que change l’humanité. C’est un appel à la Paix Mondiale et à la génération qui vient...

A la fin :

J’ai toujours penser qu’il n’y avait pas d’issue. Mais la vie m’a montré, que si, il y avait des opportunités, et que cela, c’est la lutte pour le bien être de ma communauté

 

Le film est dédié à Yoan Diaz, (el Mono) ami mort dans la guerre des « gangs » et à sa famille.

 

 

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15 mars 2019 5 15 /03 /mars /2019 11:56

 

Selon diverses enquêtes, 95 à 98% de la population pense que le pays va mal, voir très mal. Des enquêtes précédentes, au cours des ans ont montré que le peuple du Venezuela polarisé est d'accord sur une chose au moins : le refus de toute intervention militaire étrangère, de toute ingérence US dans le pays. La « communauté internationale » divisée quand à savoir si Maduro doit dégager ou non, est, elle aussi, d'accord dans son ensemble, à quelques rares exceptions près : les problèmes du Venezuela doivent se régler pacifiquement, et toute intervention militaire US ou proxy est exclue.

Pourtant le bulldozer de l'intervention militaire US avance inexorablement, et rien ne semble pouvoir la détenir.

Trump s'est entouré, pour « résoudre » le problème de l'Amérique Latine,  d'une clique d'assassins patentés, dont certains (Abrams, Cruz) ont acquit leur expérience de soumission des peuples à la domination US pendant la période des dictatures;. Experts en meurtres sélectifs, en torture, en disparitions forcées et escadrons de la Mort, experts en Terreur qui brise les Peuples, ils exercent aujourd'hui leurs talents contre le peuple rebelle (ou non) du Venezuela.

Que la gestion de Maduro soit une catastrophe, je n'ai aucun doute à ce sujet. Que les réseaux d'approvisionnement en électricité, en eau sont dans un état déplorable, chaque jour, ces dernières années, le confirme des dizaines de protestations de voisins de tout le pays qui vivent ces coupures d'électricité récurrentes, qui parfois pendant des mois n'ont pas d'accès à l'eau potable, c'est un fait. Mais le grand Apagón (coupure d'électricité qui affecte également la distribution de l'eau) soit une recette assassine made in USA, me semble plus que plausible : la recette annoncée pour la suite des événements par Bolton et autres Abrams consiste à créer les conditions d'une révolte du peuple contre Maduro en produisant pour ce peuple les conditions d'une lente agonie. Capables du fait, qui en doute ? Logique dans le programme de déstabilisation en cours. Et cela c'est insupportable.

Maduro a été réélu président avec 30% de soutien. Quelques 6 millions de voix d'un corps électoral de 20 millions d'inscrits. Guaido est membre de Volontad Populaire, un parti minoritaire de l'extrême droite dont la population a déjà rejeté les méthodes de déstabilisations violentes qui l'affecte dans son ensemble, sans distinction d'opinion. Il se vante d'avoir 90% du peuple derrière lui, alors que si 20% le suivent, c'est beaucoup En moins de 2 mois, il a réussi à perdre son potentiel de popularité. Il n'est que trop évident qu'il est un pion des USA et que sa mission est de créer le condition d'une" intervention humanitaire" ou de "devoir de protéger" dans le pays.

Et comme il est complètement stupide, il annonce clairement la couleur : « Les morts (de son coup d'état) ne sont pas un coût pour nous, ils sont un investissement dans le futur. » Aller dire cela aux familles des investis... si possible des indigènes ou des gamins «des quartiers les plus pauvres, où l'ont retrouve cette terrible déliquescence des jeunes qui sévit dans une grande partie de l'Amérique (USA compris). Des enfants sont armés souvent dès l'âge de 12 ans, parfois d'armes lourdes, le seul apprentissage qui leur est offert est celui de la mort. Las Pandillas et autres Maras, sont aussi au départ un phénomène promu depuis les USA pour déstabiliser l'Amérique Latine afin de mieux pouvoir la piller. Ces gamins l'opposition les arment en ce moment, (selon différentes sources avec des armes de guerre) en vue d'une intensification des processus de déstabilisation. Maduro et cie arment eux aussi des civiles. Les conditions d'un carnage se mettent en place.

« Avant d'écouter ce que les gens disent, regardez ce qu'ils font »... la protection humanitaire des USA assure souvent à ses protégés la plus grande des stabilités : la mort. Plonger des peuples dans une lente agonie, ils sont experts, ils ont au cours du temps et de multiples interventions de déstabilisations dans le monde perfectionné la méthode avec un sadisme consommé. S'il y a bien un métier à création d'emplois permanente aux USA, c'est celui de tortionnaire aux Ordres du Pouvoir des Corporations dont la sécurité des Biens et Intérêts motivet les guerres US, militaires, armées privées, paramilitaires ou cartels, en fonction de la stratégie du moment alors que pour les jeunes psychologues qui voudraient faire une belle carrière, la voie est tracée, devenir Maître en « Art d'infliger la souffrance » est un créneau prometteur. Souffrance individuelle, souffrance collective pour les peuples chez qui il faut détruire toute capacité de rébellion ultérieure. Avec le Venezuela, ils ont affaire à forte partie, nulle doute que leurs méthodes seront à la hauteur du défi.

C'est insupportable !

La guerre économique est une réalité qui affecte la vie de la population, l'incompétence du gouvernement aggrave les choses. Pour tous ceux qui s’obstinent à ne vouloir voir qu'un responsable de la tragique situation actuelle : torts partagés.

Maduro a bien donné un coup de timon. Mais il l'a fait en trahissant son serment « Comuna ou nada », « la Commune ou rien ». Au lieu de développer les conditions du pouvoir populaire, il l'a confisqué et à mis en place un régime de centralisme-démocratique, dans la plus pure tradition Mao-Stal. Les informations circulent du bas vers le haut de la hiérarchie du Parti, les ordres viennent d'en-haut. Nous savons qu'au cours de son histoire à géométrie variable, la démocratie s'est appliquée à des catégories plus ou moins restreintes de citoyens, les habitants d'un territoire qui disposent du « Droit de Cité ». Pour Maduro comme dans la Chine de Mao, les citoyens sont ceux qui lui rendent un culte de personnalité, qui adhèrent inconditionnellement à la « Vérité du Parti », les autres au mieux des inutiles gênants; au pire, une catégorie qui ne cesse de trouver de nouvelles victimes de la vindicte du pouvoir : des Traîtres à la Patrie.

Comme Xi Jinping a qui il a fait officiellement allégeance, il est un héritier de Mao, seulement voilà, il est beaucoup moins intelligent que Xi et perdu dans les contradictions de sa duplicité : construire un régime totalitaire tout en tenant un discours de « pouvoir populaire »... socialisme est un concept dont l'Histoire nous a appris qu'il pouvait être accommodé de bien des manières, y compris les plus objectivement fascistes d'entre elles, comme le nazisme ou l'actuel modèle chinois. « Pour le peuple des droits économiques, pas de droits politiques » dit Xi.

« Si o Si » fascisme de l'ultradroite ou fascisme de l'ultragauche, pour le peuple le résultat est le même, une intolérable souffrance.

Mao dansait à Shangaï alors que 20 à 50 millions de chinois mourraient des conséquences de ses choix erronés, la Grande Famine fut le résultat du Grand Bond en avant, qui a échoué également à industrialiser le pays. Lui aussi niait la réalité de l'agonie de millions de paysans. Maduro danse à Caracas, pendant que le peuple s'entre-déchire aux frontières. Au moment même où son Ministre Bernal nous dit que de vieilles dames de la milice populaire ce sont vaillamment battues aux côtés de l'armée, sous le feu croisé des balles contre un ennemi dix foix supérieur en nombre ! Lui aussi nie la réalité de la crise humanitaire bien réelle qui affecte le pays. Mais danser pendant que le peuple s'entre-déchire pour lui conserver le Pouvoir ?

Le Venezuela est un terrain fertile pour qui voudrait analyser les contradictions de gauche qui ont conduit à son atomisation, suivie d'une dissolution dont elle ne s'est jamais remise, un processus bien connu en Europe. En quelques années, en observant ce qui se produisait au Venezuela depuis la mort de Chavez, j'ai revécu la crise des années 7O, quand la gauche européenne, qui malgré ces divergences, formait une grande famille capable de s'unir contre un ennemi commun est devenue le champ des zizanies internes qui l'ont rendu inefficiente.

Le mois dernier, à Miami, Trump a lancé sa grande croisade contre le Socialo-communisme international. Un climat de chasse au sorcière, alimentée par une intense diffusion de propagande rallie les adeptes de l'éradication de la gauche, requalifiée de peste, dans le monde. Xi Jinping sa propre croisade, son rêve pour le monde, un Nouvel Ordre Mondial, sous hégémonie chinoise. Tout un programme de « rééducation » des consciences et de maîtrise des ressources de la planète dont les chinois seraient les bénéficiaires privilégiés. Encore une fois, un sujet bien mieux documenté en espagnol qu'en français. En tout cas en ce qui concerne la meilleure des sources, les déclarations de Xi en personne.

Le problème auquel je dois faire face, comment - au milieu des experts qui débattent du Venezuela en s'apprêtant à compter les morts des deux camps comme autant de victoires, d'investissement de part et d'autre pour des projets de monde que refusent la majorité des habitants de la planète – faire entendre les voix multiples du peuple du Venezuela qui ne soutient ni Guaido, ni Maduro et qui est le grand oublié des débats qui se tiennent à son sujet ? C'est un problème récurrent. On peut observer le même phénomène partout dans le monde, des options politiciennes désavouées par les peuples s'imposent alors qu'inexorablement TINA « There is no alternative » au Nouvel Ordre Mondial avance contre la volonté de la majorité des habitants de la planète.

Poutine, comme Xi, l'a affirmé dans ses discours de politique étrangère. Il souscrit totalement au principe de l'établissement d'un Nouvel Ordre Mondial, mais il souhaite que sa mise en œuvre soit plus « raisonnable » que celle appliquée par les USA. Je pense que contrairement à Xi, il n'a pas les moyens de se porter candidat à l'hégémonie. Son combat est celui d'un partage équitable des marchés entre Corporations Russes, Chinoises et US. Pour chacune de ces versions de l'Ordre, les peuples sont des réservoirs de main d’œuvre et des créateurs de richesses, qui ne leurs sont destinées que dans la mesure où cela favorise la Paix Sociale et la Productivité. Des miettes. Chacun de ces projets aussi implique la création d'une catégorie de citoyens privilégiés qui reçoivent de belles miettes du gâteau terre, alors que le reste de la population est réduite à un statut d'infra-humanité. C'est un raccourci, mais on peut le voir aux USA par exemple, avec les dizaines de milliers de fois où se reproduit cette scène horrible, des personnes agonisent dans les affres du manque crée par de nouvelle drogues pharmaceutiques, héroïne X 10, au milieu des tentes et autres abris de fortune qui sont devenus le mode de vie de la population sans cesse croissante des sans abris, parmi laquelle on retrouve plus de 50 000 vétérans.

Si le socialisme réel a été un échec, le capitalisme ne vaut pas mieux. Un des travail de sape de la conscience populaire menée par la CIA et agences apparentées dans le monde a été de créer une polarisation des peuples qui conduit à la guerre entre voisins, à la guerre entre frères, pendant que les Maîtres accaparent les ressources du pays. Il fallait aussi rendre toute existence d'une Europe forte et unie impossible, l'Europe comme annexe des lobbyistes de Washington, chargée d'ouvrir de nouveaux marchés pour les Transnationales US. Pourtant face à la crise du Venezuela l'Europe ébauche une position indépendante et rebelle : pas d'intervention militaire; Pour le Venezuela il faut une solution pacifique. Ce qui lui a valu d'être déclarée par Trump, ennemie des USA. Va-t-on changer de maîtres, de satellite des USA à subordonnés de la Russie ou vassaux de la Chine ? Notre sort est intimement liés à celui de l'Amérique Latine, dont le potentiel et la pratique de Résistance et l'intelligence collective sont à présent bien plus vitaux, énergiques que les nôtres.

C'est cela aussi, le Nouvel Ordre Mondial, une interdépendance accrue entre chaque point du globe, une interdépendance centralisée dont le programme 5G représente le modèle le plus aboutit, antennes, relais et caméras intelligente partout, C'est la Chine qui domine ce Marché qui a pour enjeu le contrôle du monde. On attendait Big Brother, c'est Big Sister qui se pointe encore bien plus redoutable, issue d'un pays où le lavage de cerveau est une pratique de masse, fruit d'une déjà longue expérience.

Le Venezuela pourrait devenir un modèle de résistance. Pas de quoi se réjouir cependant, parce qu'il le paye très cher en terme de souffrance, infligée volontairement par tout ceux qui veulent le réduire à une masse soumise, Maduro, Guaido, les USA ou la Chine - qui en a déjà accaparé les ressources, l'usure chinoise bénéficie de l'expérience du Plan Marshall et autres USAID : Comment s'approprier un pays en l'amenant à s'endetter au-delà de ses capacités de remboursement, tout en jouant les gentils bienveillants. Tous sont d'ores et déjà les bourreaux du Venezuela.

Voilà pourquoi, bien que je suive attentivement le déroulement des événements, j'ai du mal à les rapporter. Cela n'a rien de réjouissant. Je ne veux pas compter les points, personnes sacrifiées pour l'intérêt d'autrui. La question aujourd'hui est au Venezuela comme ailleurs : Comment unir les populations qui sont les victimes d'intérêts impérialistes de toutes parts ? Comment construire leur (notre) statut de sujet politique (souveraineté populaire) à part entière ?

La réponse au Venezuela, je la trouve dans les Communes. Pas celles socialistes placées sous la domination du Parti, mais dans toutes ces expériences communales spontanées, vivantes et pleines d'espoir, quand des voisins s'organisent pour se donner ensemble les moyens de vivre au mieux, de résister ensemble aux effets de la crise. C'est le premier sourire depuis le début de ce texte, je vois les voisins de barrios de Caracas qui organisent la distribution de l'eau, les familles paysannes qui reprennent les terres oisives de l'état et leurs installations vandalisées, des projets initiés au temps de Chavez que Maduro a littéralement saboté, destruction de l'agriculture paysanne au profit d'une agro-industrie qui comme tout ce qu'il a initié est résolument improductive. Là oui, je vois de belles personnes, pleines de détermination, sourire aux lèvres et manches retroussées œuvrer ensemble pour le Bien Commun. Et elles, me donnent envie de continuer malgré la tentation du désespoir, a relayer à la mesure de mes petits moyens le combat du peuple du Venezuela pour son droit à l'autodétermination. Cela ne se joue pas qu'avec des armes, cela se joue dans l'efficacité d'un quartier d'une commune où les voisins organisent la distributions de l'eau, source première de la vie. Un problème auquel nous risquons d'avoir à faire face au cours des décennies qui viennent. L'ONU met en garde, d'ici à 2030, ce sont 60 à 90% de la population mondiale qui sont menacés de manque d'eau potable.

Dans le dilemme priorité à l'Agriculture Paysanne ou Industrialisation, pays en état de Souveraineté Alimentaire ou Grande Puissance affamée,  on retrouve également un parallèle avec l'histoire maoïste de la Chine, réforme et contre-réforme agraire, jusqu'à la stérilisation des campagnes.

Quand même, avant de vouloir construire une grande puissance, établir les conditions de la Souveraineté Alimentaire est une priorité. Tout était en place pour y parvenir au Venezuela quand Chavez est mort. Tout a été détruit ou abandonné, par les choix de Maduro. Un peuple qui se donne les moyens de bien manger, ne dépend plus d'une aide de l'état qui le rend docile. Souveraineté alimentaire et souveraineté populaire vont de paire. La première chose que les USA se sont attaché à détruire en Europe, c'est l'agriculture paysanne nous livrant au bon vouloir des multinationales et de leur Super Marché. Qui détient la nourriture détient le pouvoir...

Le Venezuela est le point focal d'enjeux planétaires, Nouvel Ordre Mondial à toutes les sauces ou Souveraineté Populaire. Que va faire la Chine, dont les "investissements" au Venezuela sont menacés par la reprise en main US, ce qui ferait reculer irrémédiablement leur avancée triomphale, vitesse TGV, vers l'hégémonie mondiale ?  Des enjeux qui nous concernent.

 

Anne W

 

 

 

 

 

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