24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 12:07

 

 

Les temps sont durs. Les « aspirants maîtres du monde » occultent de moins en moins leur volonté d’instaurer un « nouvel ordre mondial » : un nombre limité d’oligarques transplanétaires aurait tout pouvoir sur les ressources de la planète et sur ses habitants considérés comme un peuple d’esclaves, géré comme des fermiers gèrent leur bétail. Seuls auraient droit à l’existence ceux qui servent les intérêts des maîtres :eugénisme.


 

« Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous » proclame l’un des leurs, le petit George W. Bush. Ainsi soit-il, s’il faut choisir son « camp » je suis résolument de ceux qui sont contre et refusent pour autant de se voir qualifiés de terroristes. Nous sommes nombreux, nous sommes des dissidents et des résistants par la force d’une situation qui ne nous laisse pas le choix : nous devons défendre contre cet ordre morbide les valeurs qui habitent nos cœurs et nos consciences et le droit de faire proliférer des manières de vivre aux formes multiples qui ont en commun le respect d’un principe fondamental : « Toute personne à droit au respect et à la dignité du seul fait qu’elle existe ».


 

La course contre la montre a commencé depuis longtemps. Après les années d’illusions, celles d’un occident prospère, dont le modèle de civilisation à vocation universelle allait faire la conquête de la planète rependant partout ses bienfaits : liberté, démocratie, prospérité, nous avons connu les lendemains qui déchantent. Il nous à fallu ôter les œillères qui nous occultait la réalité afin de constater les dégâts dont certains semblent d’ores et déjà irrémédiables. Je pense notamment à toutes les contaminations radioactives qu’elles soient dues « aux atomes de la paix », production de l’électricité par une industrie nucléaire qui ne cesse de pratiquer, vers le « grand public » une désinformation éhontée ou qu’elles soient « aux atomes de la guerre » et à l’utilisation de l’uranium appauvri (des atomes qui sont actifs pendant des milliards d’années) qui contaminent et rendent inhabitables des régions entières dans les Balkans, en Afghanistan, en Irak….

 


Je ne crois pas que ceux qui utilisent de telles méthodes ignorent les conséquences de leurs actes : régions inhabitables, cancer, mutation qui produisent des bébés qui sont des monstres, vétérans atteints de mystérieuses maladies, s’ils ne « tombent pas aux champ d’honneur », ils finissent radiés de l’armée, malades et sans secours. Il suffit de voir avec quelle détermination toute possibilité d’enquête officielle sur les conséquences de l’utilisation de l’énergie atomique est systématiquement annihilée pour comprendre qu’il y a là la volonté d’occulter un phénomène qui nous concerne tous. Alors pourquoi cette volonté de dépeuplement de régions qui recèlent des réserves de pétrole, de gaz et autres matières premières non renouvelables en raréfaction, pourquoi la volonté de s’équiper d’armes comme la version du taser pour répression des foules, comme le dit la pub : idéal pour protéger les puits de pétrole contre des  insurrections civiles. Tout cela semble bien dénoter une volonté de main mise absolue sur ces ressources quel que soit le prix de souffrance à payer pour les populations locales évincées, privées de tout droit sur des ressources dont ils sont les légitimes propriétaires. Dans mon monde utopique, ces ressources feraient partie d’un patrimoine de l’humanité, soit l’idée d’une responsabilité de gestion élargie à l’ensemble des habitants de la planète.

 


Prendre les choses au commencement : Quelle éducation et quel enseignement, quelle information, pour quel devenir du monde ? En moins d’un siècle, la population de la planète a plus que doublé de 3 milliards d’habitants en 1910, nous somme passé à 6 milliards 828 millions (estimation 2009). Malgré la famine, les guerres et les épidémies, ce nombre ne cessent de croître. Or cette population pour une grande part ne reçoit aucune éducation, n’a pas du tout accès à l’enseignement (pays submergés) ou à un enseignement de qualité (pays en voie de paupérisation), quand à l’information officielle elle consiste en une gigantesque entreprise de désinformation, d’abêtissement, d’avilissement, d’abrutissement sous forme de manipulation des consciences et des inconscients collectifs. La télévision comme fin des cultures au profit d’une acculturation généralisée visant à éradiquer les traditions (sources de cultures, enracinement dans un territoire, adaptation séculaire à ses particularités) coupant tout recours possible aux leçons des histoires pour interpréter le monde et projeter son devenir. Après avoir contribué à la destruction irrémédiable d'une part du patrimone de l'humanité en assistant "passivement" au pillage et autodafe des musées d'Irak, les Etats-Unis veulent implanter à Bagdad...Disneyland ! Culture et éducation des masses!

 


Une pensée unique, des médias officiels univoques, absence d'éducation et enseignement inexistant ou dégradé, voilà trois axes de lutte pour la résistance. Oser rêver, oser réfléchir, oser exprimer d’autres futurs possibles que celui que certains prétendent nous imposer comme inéluctable, faire exister au présent des manifestations d’autres mondes chaque fois que c’est possible (subversion ?). Créer nos propres médias, nos propres circuits de diffusions de l’information, cela se fait à grande échelle sur internet, mais cela ne suffit pas : il faut que tous prennent conscience de la médiocrité orientée des médias officiels, et les boycottent. J’appellerai éducation les modes de formation au savoir-être, l’enseignement concernant l’acquisition des connaissances conduisant à des savoir-faire. Nous sommes face à des choix cruciaux pour le devenir de l’humanité. Education, enseignement et information devraient se conjuguer pour nous rendre aptes à comprendre la nature de ces choix et de leurs enjeux afin que chacun soit susceptible de choisir son camp et de prendre des options sur l’avenir en connaissance de cause.

 


Je connais bien des braves gens intelligents qui se sentent submergés par la technicité des jargons spécialisés dont le but est de donner l’impression que les problèmes de société sont du ressort des spécialistes et échappent par nature à l’entendement des populations concernés par les conséquences de leurs application. Ce n’est pas vrai, toute personne dotée d’une intelligence moyenne est capable de comprendre ce dont il s’agit pour autant que quelqu’un se donne la peine de lui fournir les outils de base pour une interprétation du monde et l’information cohérente en posant clairement cette règle fondamentale pour la compréhension des enjeux :  « Toutes nos interprétations sont relatives à une conception du monde précise fondée sur un choix de valeurs discriminantes.

 


Toute conception du monde plonge ses racines dans le passé, d’où elle tire les éléments utiles pour l’accomplissement d’un projet qui investit l’avenir » Si ma conception du monde suppose le droit au respect et à la dignité pour tout habitant de la planète, j’entre dans une logique de paix, de partage, de solidarité, de responsabilité collective, de recherche de chemins de bonheur et de « bien-être » et je chercherai les moyens qui permettent de faire de mon postulat une réalité planétaire. Si ma conception du monde suppose que j’appartiens de fait à une élite, qui à le droit de se poser en propriétaire de la planète, des ses habitants et de ses biens, et de les gérer à ma guise dans mon seul intérêt et celui de quelques autres oligarques, j’entrerai dans une logique de guerre et d’esclavage qui me donne droit de vie et de mort sur tout vivant, le droit de détruire, de polluer, de rendre inhabitable certaines régions pour mener à bonne fin mon plan de domination absolue.

 


L’une de ces conception ne recèle pas plus de vérité absolue que l’autre, elles représentent des choix possibles qui déterminent le monde dans lequel nous vivons, celui dans lequel évoluerons les générations à venir. Entre ces mondes possible,s il s’agit pour chacun aujourd’hui de choisir son camp. Ne pas oublier que la passivité, le fatalisme, l’inertie, le refus du choix servent aujourd’hui les plans de domination absolue ourdis par quelques uns.

 


Nous sommes tous responsables, nous sommes tous capables de comprendre avec un peu d’efforts et de bonne volonté la nature de notre responsabilité et les choix qu’elle implique.

 

Anne                      

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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 08:27

 

Pour que les modes de vies relevant de la simplicité volontaire et fondés sur la notion de "croissance qualitative" soient reconnus comme étant d'utilité publique internationalement. 

 




Photo: Yurtao la voie de la yourthe: http://yurtao.canalblog.com/

(Je vous signale ce blog comme celui à visiter par excellece pour comprendre ce qu'est ce mode de vie et les répressions dont il est l'objet)


 Parce que nous sommes nombreux sur la planète à penser que la bonne vie n’est pas synonyme de consumérisme. Les pulsions à la consommation, créées et entretenues par une inflation publicitaire traduisent un manque, un besoin de compensation né de l’absence. Le tissu social est élimé, troué, détricoté  et le « bien public » a été confisqué par les Profiteurs via les diktats du FMI qui est entièrement à leur service. Les espaces de liberté se rétrécissent comme des peaux de chagrin, et du chagrin nous en avons à voir le monde se transformer sous nos yeux avec ce terrible sentiment d’impuissance à nous élever contre les manifestations de la pensée unique dans notre univers quotidien. Pourtant de partout s’élèvent les voix de la résistance,  les voix de tous ceux qui sont objecteurs de conscience et refusent le devenir du monde imposé par une oligarchie autoproclamée.



photo : yurtao

Photo : yurtao

Les chercheurs d’utopie refusent de se laisser museler, guidés par l’amour de la bonne vie, du bien-être, de la beauté simple et sophistiquée de la nature sauvage. Les dissidents cherchent les moyens d’agir concrètement dans la réalité pour transformer le devenir du monde. De nombreux courants sont opposés à l’institution du « Nouvel Ordre Mondial » par lequel quelques Maîtres auraient un pouvoir absolu sur un peuple d’esclaves. Tous ces courants ne vont pas dans le même sens, tous ne sont pas alliés par nature, certains n’ont rien d’autre en commun que l’ennemi à détrôner, ce qui conduit vers d’étranges alliances multipolaires.

 


Photo: yurtao

Il existe des courants locaux, d’autres sont des mouvements qui se retrouvent à travers toute la planète. Ils manquent de visibilité car ils sont dispersés, isolés, leur manifestations concrètes sont souvent éphémères, réprimées par les institutions aux services du modèle unique : normalité et conformisme. C’est un de ces courants transplanétaires, celui dans lequel je m’intègre, celui  j’aimerais contribuer à faire apparaître comme une tendance internationale ayant droit de cité, droit de concrétisation, droit d’existence « moral » et territorial. Ce que je propose :

C’est de créer un mouvement fondé par une « Charte Internationale de la Simplicité Volontaire », qui aurait comme principe fondateur « Toute personne à droit au respect et à la dignité du seul fait qu’elle existe », le principe moteur en découlant : « Que chaque habitant de la planète dispose des conditions suffisantes lui assurant la dignité est une priorité absolue pour l’humanité ».

 


Yurtao


Principes directeurs : « Chacun est responsable face aux générations présentes et à venir des choix collectifs déterminant le devenir de la planète. Il existe un patrimoine commun de l’humanité nous sommes tous responsable de sa bonne gestion. »

Et : « Vivons en bons voisins, proches ou lointains, gérant ensemble « en bons pères de famille » le patrimoine commun et planétaire, ne prenons pas plus que ce qui nous revient dans des conditions équitables de partage planétaire »

Quelques unes de ces notions sont abordées dans mes premiers articles.

Il n’est bien sûr pas question d’imposer ce monde de vie à quiconque n’en aurait pas fait le choix conscient et volontaire. Je suis convaincue par contre que s’il pouvait être mis en pratique dans des conditions  de stabilité (dignité) raisonnables (plus de menace d’expulsion, ni de harcèlement), bien des gens en suivraient l’exemple. Et je pense qu’il est plus que temps de créer un statut et d’inventer les moyens juridiques, fiscaux et territoriaux qui reconnaissent la mise en œuvre de ce choix comme d’utilité publique et en permettent la concrétisation. Il faut que ceux qui font ce choix puissent le vivre en toute tranquillité, en toute légalité, en toute transparence. Nous n’avons rien à cacher, nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des dissidents, et face au durcissement de la dictature, au rétrécissement constant des espaces de liberté, nous devenons des résistants.

 


Photo : Yurtao

Pourquoi d’utilité publique ? Parce les postulats de base implique une réhabilitation de l’environnement sauvage et une transformation de l’agriculture par une reconversion vers une production intensive destinée essentiellement aux marchés locaux, la constitution d’un tissu de convivialité et de solidarité (pour pallier aux manquements du tissu social trop usé, troué de toute part : confiscation du bien public par les oligarques,…) qui sont à prendre en compte dans un bilan de « croissance qualitative » ou « création de bien-être ». C’est une notion que je préfère à celle de décroissance qui me semble bien négative et passive au regard de tous le travail qui nous attends pour réhabiliter notre habitat et réparer les dégâts (pour ceux qui peuvent l’être – par exemple : contamination massive à l’uranium appauvri ? 4,5 milliards d’années de demi vie ? On fait quoi ?...) Un autre bilan, une autre comptabilité – il y a des recherches qui se font en ce sens – pour une autre économie. Il est donc indispensable de créer un statut fiscal spécifique avec sa comptabilité propre. En Belgique nous avons les Association sans but lucratif, en France il y a la loi de 1901, qui peuvent inspirer ce nouveau statut, mais ce n’est pas suffisant, car ce statut doit se constituer comme alternative à l’économisme du Profit et proposer d’autres formes possibles d’économies avec comme principe de base la « croissance qualitative ».

 


Photo : Yurtao

Echange, partage de connaissances, d’outils, de services et surtout de bons moments ; conjugaison des énergies pour réaliser un projet collectif ; coopération et autogestion ; réinvestissement des bénéfice dans le développement de projets existants ou l’aide à la mise en œuvre de nouveaux projets, création de fonds de solidarité pour échapper à l’emprise du système bancaire prédateur, etc…voilà quelques uns des éléments de cette autre économie qui est subordonnée à l’écologie et non plus l’inverse. (A ce sujet également, j’ai quelques idées plus précises que je développerai ultérieurement).


Photo : yurtao

Pourquoi un statut international ?  Pour plusieurs raisons :

La première est qu’il existe des courants d’opposition et de dissidence comme celui-ci à l’état dispersé un peu partout dans le monde. Leur isolement les rend vulnérables. Une fois constitué comme courant représentatif d’une partie des habitants de la planète, conscient de l’être, il se créerait des phénomènes de résonance susceptibles d’intensifier le développement du mouvement : construction concrète, inscrite dans le territoire d’un monde plus doux, plus prospère pour tous, plus joyeux.


 

Parce que le sommet des Amérique qui vient de se dérouler et la réunion obtenue par Chavez, des chefs d’états de l’ONU pour discuter des changements d’orientations économiques radicaux qu’il convient de mettre en œuvres sont autant d’opportunités à saisir pour imposer ce choix de simplicité comme un droit. Je pense que certaines nations comme celles formant l’ALBA ou certains pays d’Afrique pourraient adopter ce type de modèle comme modèle dominant à l’échelle de nations. Et que tous ce qui peut-être fait pour que cela se pratique aussi en Occident alimente les courants de la résistance mondiale et participe concrètement de la construction d’un monde. Je suis intimement convaincue que toute avancée significative en ce sens sera autant de « sang et de larmes » épargnés à l’humanité.

 


Photo : Yurtao


En ce qui concerne l’aspect plus politiques de cette lutte, il est évident que les principes énoncés plus haut sont antithétiques de ceux qui soutiennent la conception du monde des Profiteurs (valeur négative de la personne non productive, concentrations de toutes les richesses entre quelques mains, « eugénisme » généralisé, contrôle monopolistique de la chaîne alimentaire, de la façon de se soigner, etc…). Certaines personnes se mettent au service des Profiteurs pensant de bonne foi agir pour le bien de l’humanité : mettre en tension, en opposition ces systèmes de valeurs résolument incompossibles peut les aider à ouvrir les yeux sur la nature réelle de leur intervention dans le monde. Parce refusant le droit à ce statut, les « aspirants maîtres du monde » se verraient obligés de révéler officiellement les postulats réels de la conception du monde fondée sur le Profit et la concentration des pouvoirs entre les mains de quelques oligarques, élite autoproclamée. Apparaîtrait clairement les conséquences qui découleraient pour l’humanité de l’application totalitaire de ce modèle.

Ils sont de plus en plus cyniques et dévoilent toujours d’avantage « officieusement » leur jeu et le projet mis en œuvre depuis des décennies de confiscation du monde.  Mais tout ce qui peut les forcer à tomber le masque et vite, c’est un point gagné dans la course contre la montre actuelle : « Attention ! Etat d’urgence ! Planète en danger ! Tout ce qui peut permettre de montrer à chaque habitant de la planète la nature du choix de civilisation qui se pose à nous là, ici, maintenant ! Tout ce qui peut amener chacun à se sentir acteur et responsable du devenir, ce sont autant de petites gouttes qui s’ajoutent au courant de la dissidence !


Je suis également convaincue que les personnes préférant la paix dans la simplicité à la guerre pour de fausses richesses sont en majorité sur la planète (et ce malgré que les guerres injustes et le pillage des richesses des peuples provoquent de terribles montées de la haine généralisée qui pourraient à terme modifier le rapport de force). Même si toutes ne sont pas prêtes à vivre le mode de vie  que je propose de promouvoir ici, cela n’en fait pas des prédateurs pour autant, et je crois que nous sommes nombreux à pouvoir  vivre ensemble sur cette planète sans nous nuire et en créant même certaines complémentarités, des complémentarités ville-campagne par exemple.


J’ai donné ici quelques grandes lignes d’un projet que j’ai essayé de mettre en perspective. Ce que je fais ici ce sont des propositions de base, destinées à être débattues, commentées, critiquées, affinées. Dans mes prochains articles je développerai des points précis, ce seront encore des propositions et non des recettes magiques offertes en panacée universelle.


 

Anne

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 11:10

Quelques jours d’existence de ce blog, le plaisir de me remettre à écrire, quelques idées émises, encore dans le désordre, un peu brouillon tout cela, mais je vais essayer d’améliorer au fur et à mesure tant les qualités techniques et de lisibilité du blog que la qualité de mon style, les rigueurs des analyses et des synthèses.

 


J’ai passé l’hiver à surfer pour essayer de comprendre un peu mieux le monde dans lequel je vis, les enjeux de civilisation qui nous interpellent, les choix possibles, évaluer les forces en présence. Je me suis interrogée sur la nature des alliances à nouer pour concrétiser les actions de la résistance, les modes de vie à mettre en œuvre.

 


J’ai été frappée par une absence : celle de concepts unificateurs susceptibles de servir de dénominateurs communs aux différents courants de la résistance. La résistance, je la définis comme : tous ceux qui s’opposent explicitement à l’instauration d’un « Nouvel Ordre Mondial » des Profiteurs et à la dictature économiste qui le concrétise.

 


Tenant compte du fait que cette résistance est faite de courants très différents, dont le seul dénominateur commun est parfois l’ennemi désigné alors que la réalisation des projets de monde de ces courants pourraient atteindre de hauts degré d’incompossibilité (voir l’Utopie ou la mort. Un peu de théorie), que entre d’autres courants la compossibilité est totale car ils atteignent un haut degré de complémentarité, nous pouvons déduire que les formes des alliances sont multiples. Les unes se réalisant pour un temps limité en vue d’un objectif précis, les autres s’encrant dans des territoires, des permanences et des continuités avec toutes les variantes d’intensité possible entre ces deux extrêmes.

 


Ce que je me propose ici, c’est de dévoiler quelques postulats de ma conception du monde toute personnelle, et de montrer en quoi ces postulats sont antagonistes d’une conception Profiteuse, conceptions qui ont pour corollaires des projets de monde résolument incompossibles. Je ne suis pas seule à penser de cette manière et il y a des sujets pour lesquels je ne pense pas seule. Autrement dit : les prises de positions que je développe ici sont les affirmations de ma subjectivité assumée, de mon choix d’un camp dans une guerre sournoise mais déclarée. Quand elles entrent dans le domaine collectif, elles cessent d’être des affirmations, elles deviennent des propositions destinées à être débattues collectivement. Tout changement d’échelle implique un changement de nature des phénomènes impliqués.


 

Quelques postulats

Postulat n°1 : « Toute personne a droit au respect du simple fait de son existence »

 


C’est un postulat de base de ma conception du monde, qui est donc antagoniste de celle des Profiteurs pour lesquels une personne n’a de valeur qu’en fonction de ses contributions à l’augmentation de leurs richesses et à la consolidation de leur pouvoir. Ce qui fait qu’à certaines personnes, ils se permettent d’attribuer des valeurs négatives. De là à prétendre que ces personnes sont en surplus sur cette planète surpeuplée et qu’elles pourraient aussi bien « disparaître », il n’y a qu’un pas que les aspirants « Maîtres du Monde » n’hésitent pas à franchir.

 


Certaines de leurs actions témoignent déjà de cet état d’esprit. Que des tranches toujours plus larges de la population planétaire soient acculées à la misère, affaiblies par la faim et rongées par la maladie, ce n’est pas le résultat d’une fatalité mais celui de manières d’agir délibérées et concertées faisant passer le Profit pour quelques uns avant le bien-être de tous.

 


Postulat n°2 : « Que chaque habitant de la planète dispose des conditions suffisantes pour mener une vie digne est une priorité absolue pour l’humanité »

Ce postulat est également antagoniste de celui énoncé plus haut : « Priorité au profit ». Il est très clair que les Profiteurs ne renonceront volontairement ni à leur douteux « privilèges », ni à leur désir de main mise sur l’ensemble des « richesses » de la planète, ni à leur volonté de s’autoproclamer Maître du Monde. Et, comme l’a très clairement énoncé un de leur représentants, le petit George W. : « Qui n’est pas avec nous est contre nous ».

 


Autrement dit : Il s’agit de choisir son camp sachant que tout l’arsenal de lois et pratiques gouvernementales antiterroristes et « force de l’ordre » à l’avenant a été conçu de telle manière qu’il puisse tout aussi bien être utilisé pour la répression de la dissidence, pour la répression de la résistance. Ce qui revient à dire que tous les jalons ont été posés pour un passage à une dictature qui ne se cache plus sous une façade de démocra(ss)ie. C’est la menace de l’application de la « loi martiale » aux Etats-Unis, mais ici aussi, en Europe, les parlementaires ne chôment pas pour se doter des moyens d’assurer la répression qui vient.

 


Comment éviter de subir cette répression, sachant que je n’ai ni vocation de martyr, ni l’ambition d’être une héroïne. Mon seul désir est de mener une vie simple, joyeuse, conviviale avec le bonheur de pratiquer des activités à la fois utiles et sources de beauté. Et il m’arrive d’être bien malheureuse de savoir qui parvenir ne se passera pas sans qu’il y ait du sang, sans qu’il y ait des larmes : les prédateurs, leurs vassaux, leurs valets sont parmi nous, déclarant toujours plus ouvertement la guerre à toute forme de résistance, à toute forme de dissidence. Pour l’exemple : selon leur conception du monde, cultiver son propre potager, avec ses propres semences deviendrait un acte répréhensible tombant sous le coup de la loi. Aux Etats-Unis une telle loi est déjà proposée avec pour prétexte : la sécurité alimentaire.

 

Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des résistants !

Postulat n° 3 : « Chacun est responsable face aux générations présentes et à venir des choix collectifs déterminant le devenir de la planète. Il existe un patrimoine commun de l’humanité, nous sommes tous responsables de sa bonne gestion. »

 


Cette responsabilité est à la fois un droit et un devoir. Nous vivons une mutation de la société humaine. Cette mutation divise l’humanité. Il n’existe pas d’accord global quant à la manière d’habiter la planète. Une élite autoproclamée prétend avoir des aptitudes spéciales qui font des ses membres les dirigeants « naturels » de l’humanité. Je vais donc encore une fois énoncer cette règle de base : « Plus une personne gravite haut dans la hiérarchie sociale, plus il est probable qu’elle ait été l’objet d’un conditionnement fort qui lui impose ses manières de percevoir le monde et la réalité selon des catégories préétablies. »



Autrement dit, ces gens sont hautement conditionnés et en rupture avec toute perception immédiate de la réalité. Ils contrôlent leurs émotions, leurs sentiments, leurs logiques en fonction d’inculcations fortes fondées sur des postulats et des schémas interprétatifs qui sont ici remis en question et réfutés. Leur conception du monde exclu toute notion de « bien commun », de patrimoine commun de l’humanité. En cela aussi elle est résolument incompatible avec la mienne.

 


Pour ne pas devenir comme eux, c’est-à-dire déshumanisés, réapprenons à faire confiance, à nos émotions, à nos instincts, à nos intuitions, aux élans de notre cœur. La meilleure manière d’y parvenir : nettoyer son âme et sa conscience de tout sentiment qui s’apparente à la haine, au ressentiment, au désir de revanche, à l’envie, la jalousie,… et se tourner résolument vers ce qui est constructif.



La question étant à tout moment : « Qu’est-ce que je peux faire, ici, maintenant qui participe déjà de la construction d’un monde plus doux, de son existence » Peu importe si cela semble insignifiant, si chacun s’y met, alors chacune de nos actions si modeste soit-elle sera une contribution à l’existence possible de ce monde. Et la somme de l’ensemble de ces actions sera infiniment plus grande que la somme quantitative de ses parties.

 


Postulat n°4 : « Vivons  en bons voisins, proches ou lointains, gérant ensemble « en bons pères de famille » le patrimoine commun local et planétaire, ne penons pas plus que ce qui nous revient dans des conditions équitables de partage des richesses planétaires»

 


 

Moins de luxe, plus de chaleur humaine, plus de joie de vivre, plus de partage, plus de coopération, réhabilitation des environnements dégradés par les actes irresponsables de quelques Profiteurs-Prédateurs. « Habiter la planète en bons voisins. » C’est un choix de mode de relations pacifiques. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, il nous faudra être fort pour pouvoir être doux (Rimbaud, le Forgeron), mais je pense que dans la situation actuelle, nos luttes doivent prendre des formes pacifiques.

 

Les « forces de la répression » sont conditionnées pour faire face à une « racaille violente et agressive », ne leur faisons pas le plaisir de les conforter en ce sens, au contraire, déstabilisons-les en leur donnant des réponses sereines qui font d’eux des salauds s’ils recourent à la violence. Traitons chacun y compris les flics, y compris les politiciens en bons voisins potentiels. S’ils nous répondent par la violence, nous aurons des fusils au-dessus du foyer, et rien jamais ne nous fera ployer (idem). Là, présentement j’en appelle à la paix, à la tolérance et à l’ouverture qui nous permettront d’accueillir toute personne, quelle que soit son passé et ses origines, qui manifeste concrètement sa volonté de participation à l’existence d’un monde de gentillesse.

 

Je propose la création d’une « Charte Internationale de la Simplicité Volontaire ». Cette charte aurait pour but de rendre visible la dissidence et de concrétiser son droit à l’existence. Elle accorderait aux personnes qui veulent vivre selon les postulats énoncés plus haut les moyens légaux, fiscaux et territoriaux de mettre en pratique leurs idéaux et elle permettrait de créer des liens entre structures dissidentes afin de faire jouer au mieux les « lois naturelles » de la solidarité, du partage et de la coopération.

 

Anne

 

 

 

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 07:48




La première boite à outil était l’article « L’utopie ou la mort, un peu de théorie ». Pourquoi des « boites à outils » ? Parce que ces outils sont les armes de la pensée. Les armes dont nous avons besoin pour faire des choix éclairés dans nos prises de position concernant les options pour un monde à venir. Parce que chaque habitant de la planète à le droit de participer  -en étant informé et outillé intellectuellement- aux choix qui s’imposent à nous avec urgence (irréversibilité),  qui nous concernent tous et chacun et qui seront déterminants pour l’avenir du monde et de ses habitants.

 


La qualité de l’enseignement ne cesse de se dégrader ! Aucun remaniement de programme cohérent n’a été fait pour permettre aux futurs citoyens de comprendre les enjeux des choix de société qui nous sont posés. De plus, l’univocité des médias renforce constamment les postulats de la Pensée Unique et l’idée qu’il n’y a pas d’échappatoire possible au modèle du Profit, à l’économie dite de Marché avec ses corolaires : concurrence et loi du plus fort, quantification et marchandisage généralisé de tout ce qui peut faire l’objet de commerce ; avec ses doctrines économistes qui reposent sur des postulats qui sont inadmissibles pour ceux qui veulent construire un monde fondé sur des qualités de relations, d’environnement, de mode de vie…

 



Je me propose donc de partager avec vous les outils que je me suis forgé au fil du temps, de mes expériences, de mes études, de mes rencontres. Chacun peut, à condition d’être prêt à passer au crible de la réflexion les évidences qui constituent sa conception du monde et de prendre la peine de définir clairement son projet pour le futur, se forger ses propres outils d’interprétation du monde.

 


Non à la logique économiste

« La mesure du coût de la pollution altérant la santé dépend des gains prévus de l'augmentation de la morbidité et de la mortalité… De ce point de vue une quantité donnée de pollution affectant la santé doit être faite dans le pays ayant les coûts les plus faibles, qui sera le pays dont les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique derrière le déchargement de déchets toxiques dans le pays aux salaires les plus bas est irréprochable et nous devons la regarder en face. »

Larry Summer

 


Pour le texte complet et en savoir un peu plus sur la grande arnaque du renflouement des banques, lui aussi de toute bonne logique économiste  (Je souligne économiste, car ce type d’économie, celle du profit est une forme de gestion économique possible, celle qui implique une dictature de l’économisme et la fin du politique. Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, il  existe de nombreuses autres formes de gestion économique possibles pour la planète): L'Aut'Journal - Journal libre et indépendant.  Vous trouverez la suite du texte dans la partie intitulée « Le Consensus de Washington ».



Vous y apprendrez également qu’en tant que directeur du FMI, cet homme est responsable de politiques économiques qui ont jeté dans la misère des centaines de millions de personnes à travers le monde. C’est cet homme qu’Obama a nommé à un poste économique clé qui en fait le secrétaire d’état à la relance économique. La majorité de l’équipe économique du président-vedette est du même tonneau.

 



Il convient donc de nous interroger sur les conceptions du monde de ces gugusses à la triste figure et sur les valeurs qui sous-tendent leur conception du monde  car nous allons devoir les affronter et réfuter le droit que prennent les Profiteurs de nous imposer leurs choix de société sans aucune consultation des populations alors que les enjeux sont déterminant pour l’avenir de la planète. Je proposerai de défendre un autre modèle destiné à toutes celles et tous ceux qui sont prêts à pratiquer « simplicité volontaire », coopération, convivialité, chaleur humaine et joie de vivre.

 

.

Qu’est-ce que la logique et quelles sont ces limites ?

La logique nous instruit au sujet de la validité de la forme de nos raisonnements. Et c’est tout. Il n’est pas de son ressort de juger de la validité des prémisses qui servent de fondation à ces raisonnements.

Aristote a étudié les 64 formes du syllogisme afin de déterminer lesquelles de ces formes constituaient à coup sûr un raisonnement valable. Voici deux exemple, celui d’une forme valide et une autre qui ne l’est pas.

 


Voici une des formes valides du syllogisme :


Tous les hommes sont mortels                Socrate est un homme                 donc Socrate est mortel


Voici une forme invalide :


Tous les hommes sont mortels                        Mon chien est mortel              donc mon chien est un homme

 

 

 


L’exemple valide  ci-dessus est  de la forme « tous les X sont Y, S est X,  donc S est Y ». « Toutes les vaches sont des mammifères,  Marguerite est une vache, donc Marguerite est un mammifère.  Autre exemple : « Tous les anarcho-autonomes sont des terroristes,  Julien est anarcho-autonome donc Julien est un terroriste. »  Nous voyons que la forme du raisonnement reste valide quelles que soient les « valeurs » attribuées à X, Y et S, mais que la vérité est, elle, fonction de la valeur de nos prémisses.


S’il n’existe pas d’anarcho-autonomes et que ceux que l’on appelle à tort ainsi ne sont pas des terroristes, il se pourrait bien que Julien ne soit pas non plus un terroriste. Nous voyons donc que nous pouvons faire dire à la logique ce que nous voulons. Souvent nous nous laissons berner et manipuler, car face à la pertinence apparente d’un raisonnement, nous oublions de nous interroger quant à la validité de ses prémisses.

 


Les prémisses  sont donc autant de jugements de valeur préalables au déploiement de l’enchaînement logique qui nous conduit vers une conclusion qui servira de mot d’ordre à une action. Dans le cas de Julien considéré comme terroriste, l’action est son maintien en prison, ce qui si les prémisses sont fausses serait une erreur judiciaire.

 


Si nous prenons le texte de Larry Summer ci-dessus, il contient un certains nombres de prémisses qui sont autant de présupposés, autant de jugements de valeur. Le présupposé fondamental est celui, implicite, qui pose la « logique  économique (iste) » comme unique moyen possible de gestion du patrimoine planétaire.

 


Ensuite viennent les présupposés dans lesquels se fondent cette logique qui subordonne les valeurs humaines qualitatives à une valeur quantitative qui suppose ici qu’une personne est évaluée à la mesure de son salaire. En l’occurrence, dans le cadre de cette logique là, le raisonnement de Larry Summer n’est pas irréprochable.



Il fonde ici son raisonnement sur la valeur « salaire perçu », mais dans d’autres textes ce qu’il met en évidence, c’est 1 )la valeur d’investissement que constitue quelqu’un en fonction de l’éducation reçue et 2) la mesure de sa participation potentielle à la genèse d’un futur Profit. Je le précise parce que dans la logique des Profiteurs, tels sont les étalons de mesure de la valeur d’un être humain. S’il ne contribue pas à la genèse du profit, un être humain se voit attribuer une valeur négative par les Profiteurs.

 



Dans un précédent article je proposais une règle qui disait « Plus une personne gravite haut dans la hiérarchie sociale, plus il est probable qu’elle ait été l’objet d’un conditionnement fort qui lui impose ses manières de percevoir le monde et la réalité selon des catégories préétablies. »



Cela semble bien être le cas de Larry Summer, «brillant économiste » de Harvard, pour qui il semble absolument évident et normal (encore deux notions douteuses) d’utiliser une « logique économique irréprochable » pour décider du sort d’êtres humains sans les consulter, pour décider de l’avenir d’une nation en y important des déchets toxiques susceptibles d’influer négativement sur la santé de ces habitants et de rendre ce pays ou des parties de ce pays inhabitables.

 


Cet homme est totalement dénué de compassion, d’empathie, de sympathie pour des populations qu’il condamne à la morbidité sans autre forme de procès. Il ne leur témoigne même pas le simple respect du à chaque être humain du simple fait qu’il existe.

Il faut le dire, il y a des gens qui se sont trouvés sous camisole de force pour des délires mégalomaniaques nettement moins démesurés que ceux des zozos de l’élite autoproclamée, qui voudrait également s’autoproclamer « Maîtres du Monde » et qui décide que, vu que nous sommes un peu trop à son goût à avoir des valeurs négatives sur cette planète, il va falloir opérer une réduction drastique de la population. Qu’on leur donne des bacs à sable, des jeux de monopoly et jolis petits entonnoirs à se mettre sur la tête, qu’ils aillent faire joujou entre eux et nous laissent nous mettre au boulot pour réparer les dégâts qu’ils ont commis ! Que penser d’être à la fois privés des émotions naturelles du genre humain et du plus élémentaire sens moral qui prétendent diriger la planète. Sommes-nous obligés d’accepter cela ? Personnellement je refuse !

 


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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 07:43


Inventer une autre économie

Je propose la mise en place d’une économie parallèle fondée sur les notions de « simplicité volontaire ». Cela implique une lutte politique qui peut amener le pouvoir à devoir dévoiler son vrai visage. Pourquoi ?
Parce qu’une telle politique économique se fonde sur des valeurs telles que la convivialité, le partage, le respect des différences, l’enrichissement de l’environnement, la maîtrise des artisans, la mise en commun des compétences et des moyens, autrement dit les rapports de coopération y sont privilégiés et non plus ceux de la concurrence. Il n’y a plus ici de loi du plus fort, ni de rapports de force, si ce n’est la mise en commun des énergies pour concrétiser l’utopie.


Photo : yurtao 

Tout le monde ne veut pas vivre comme cela, c’est évident, et il n’est pas question de contraindre quiconque à adopter un tel mode de vie contre son gré. Par contre il faut que ceux qui aspirent à ce mode de vie aient les moyens de le faire, tant par la mise en place de mesures légales qui autorise les manières d’habiter de la simplicité. Actuellement vivre dans une yourte, un tipi, une cabane que l’on a construit soi-même, ce sont des modes de vie qui sont en permanence menacés d’expulsion quand bien même on est propriétaire de son terrain... Il faut que cela cesse.



Pour ceux qui veulent avoir un aperçu, de toute la beauté recelée par « d’autres manières d’habiter » je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil à
YURTAO, la voie de la yourte. Ceux qui soupçonnent les partisans de la simplicité d’être des misérabilistes à vocation de martyrs de la civilisation seront immédiatement détrompés.




Les obstacles fiscaux à la création de micro et petites entreprises doivent être levés, mais cela ne suffit pas : il faut inventer un statut spécifique pour les entreprises de la simplicité qui soit distinct de celui des commerçants.  Des recherche sont faites pour établir des comptabilités qui prennent en compte des améliorations de la qualité de vie et renvoie les nuisances à l’environnement, les dépenses de reconstruction suite à des catastrophes, etc… du côté négatif du bilan comptable.


Je crois qu’il est de bonne guerre d’accepter un montant plafond des revenus personnels,  la tranche inférieure étant absolument non taxables et serait calculée sur les bases du minimum nécessaire pour une vie digne. Je donne ici quelques pistes de réflexion, j’approfondirai ce sujet. Sachant que ceci permettrait à de nombreux « bénéficiaires » de revenu de remplacement de créer leur propre activité leur assurant des revenus suffisants pour qu’ils n’aient plus à solliciter l’aide financière de l’état, on voit que ce dernier à tout à gagner à faciliter de telles pratiques.



Les idées fondatrices et le masque du pouvoir

L’idée fondatrice de la simplicité, le partage : Sachant que nous sommes 8 milliards d’habitants vivant sur une planète aux ressources matérielles limitées, comment ne pas prendre plus qu’il ne me revient selon les règles d'un partage équitable ?



Les idées fondatrices de l’utopie sont d’une part la notion de croissance qualitative : Enrichissement de l’environnement. Redéveloppement d’un bien commun. Densification d’un tissu de convivialité. Amélioration de la santé. Et le refus d’une croissance quantitative gaspilleuse de richesses non renouvelables accaparées par les habitants riches des pays de l’Occident (en voie de paupérisation pour cause de surendettement). D’autre part celle de répartition équitable des richesses, jusqu’à ce que chacun sur cette planète puisse vivre dignement.



Pourquoi cela peut-il mener les valets politiques des Profiteurs à tomber le masque ? Parce que ce que nous proposons est sensé, respectueux de la personne humaine dans le respect des différences, parce que cela participe de la création d’une vraie richesse sous forme de bonne vie simple.


Une vie sans gadgets, une vie sans superflu matériel avec le droit à habiter autrement et à pratiquer des activités productrices de richesse consciemment et volontairement  choisies en toute connaissance de la responsabilité qui est la nôtre vis-à-vis des générations présentes et futures. Bref rien qui ne soit conforme à la « Charte des Droit de l’Homme ». J’ai des critiques à émettre qui concerne cette charte en tant que référence pour un monde utopique, en l’occurrence c’est secondaire. Je la prends ici comme référence parce qu’elle constitue (encore) un référent du système.



Nier le droit à vivre de la manière proposée ici, c’est nier la validité effective de la Charte des Droits de l’Homme, et reconnaître implicitement que ses seules valeurs subsistantes sont celles d’un leurre et d’un alibi qui occulte la vraie nature du système qui est un système de prédation et de capture, une dictature qui impose à tous de vivre de gré ou de force dans l’acceptation des valeurs qui le détermine. Concurrence généralisée et loi du plus fort. Conformisme, normalité, individualité.




Une petite précision, la concentration toujours croissante de la propriété de l’ensemble des entreprises de la planète dans un nombre toujours plus limitée de mains dénote de véritables volontés monopolistiques à l’échelle planétaire. Pour l’exemple, la manière dont la société Monsanto vise le monopole sur l’ensemble de la chaîne alimentaire mondiale. Et oui, rien que cela. Je vous conseille de consulter ce lien sur le blog de crise d’Eva
Cultures privatives bientôt illégales - et autres lois démocratiques ! - Le blog de Eva R-sistons à la crise, il fait une bonne synthèse de la situation et renvoie à d’autres liens pour qui veut comprendre les dangers que cette entreprises fait courir sans aucun scrupule à l’ensemble des habitants de la planète.



Tout cela pour dire que, si nous laissons faire, concurrence à l’avenir pourrait bien signifier la concurrence impitoyable entre esclaves pour bénéficier de quelques miettes des Maîtres, détenteurs de monopoles sur toutes les branches du commerce international et sur les rares emplois qui subsisteraient. Voilà un des enjeux actuels de nos choix de nos manières d’habiter la planète.



En ce qui concerne la notion d’individualité je la développerai, ainsi que celle de normalité dans un prochain article intitulé « Je ne suis pas une citoyenne lambda, je suis une personne déterminée. »J’y ferai un éloge de la subjectivité et  tenterai de démontrer pourquoi un monde de douceur ne peut se fonder sur la notion d’individu, pourquoi c’est la notion de personne qui est fondatrice d’un monde de respect de la différence. C'est un autre chapitre.



Nous sommes tous responsables de l'avenir de la planète. Quel que soit nos choix, y compris celui de ne rien faire, ils seront parties prenantes d'une équation dont le résultat sera le monde que nous lèguerons à nos enfants et à leurs descendants. Cela mérite réflexion.

Anne

 

Les pistes

A tous les hommes libres résistances. Un article dans lequel il est question de la recherche des indicateurs de la croissance qualitative : A tous les hommes libres - résistance: De nouveaux outils pour un nouveau monde : lequel ?

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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 08:36
 

l’utopie ou la mort » est le titre d’un livre de l’agronome René Dumont publié au début des années 70 et qui est à l’origine du développement de l’écologie politique. Il fait écho aux avertissements lancés par le Club de Rome en 1969 et qui mettait l’accent sur la finitude des ressources de la planète et prévoyait l’explosion démographique qui s’est produite depuis. Un cri, un appel : il est urgent de changer nos modes de production et nos modes de consommation ! Changer nos conceptions du monde ! Quarante ans ont passé et nous n’avons rien fait d’autre qu’aller vers le pire !


Ce livre a été déterminant pour l’évolution de ma conception du monde personnelle. C’est de conception du monde dont il sera question dans cet article. Qu’est-ce qu’une conception du monde ? Qu’est-ce qu’un système de valeur ? Qu’est-ce qu’un projet de monde ? Qu’est-ce que la notion de compossibilité ? Qu’est-ce que cela implique ?


Tout être humain a une conception du monde. Cette conception peut être vague, inconsciente, bourrée de contradictions, nourrie d’évidences ou mûrement réfléchie, éprouvée en théorie comme en pratique, sans cesse soumise à l’épreuve de la remise en question, elle n’en existe pas moins. Et toute conception du monde s’accompagne d’un système de valeurs discriminatoires entre « bien » et « mal », avec plus ou moins de cohérence et de sens de la nuance entre ces deux extrêmes.


Tout humain est également porteur d’un projet de monde qui est la manière dont il désire voir se dérouler son avenir. Que ce soit la réalisation d’un plan de carrière avec famille à l’avenant, que ce soit le désir de cocooner devant la télévision pour le restant de ces jours, que ce soit devenir maître du monde ou bâtisseur d’utopie, il s’agit de projets de monde. Deux projets de monde ont ensemble un haut degré de compossibilité quand leur réalisation est possible simultanément sans que l’un nuise à l’autre. Soit parce qu’ils sont complémentaires et la réalisation de l’un contribue à la réalisation de l’autre, soit parce qu’ils n’empiètent pas l’un sur l’autre, ils n’occupent pas le même territoire et ne se rencontrent pas.


Qu’est-ce que cela implique ? Pour le comprendre dans le contexte actuel, il faut faire appel à d’autres notions, issues d’un autre ouvrage déterminant pour la construction de ma conception du monde, il s’agit de « La nouvelle alliance » de Stengers et Prigogine. Je ferai une étude approfondie de cet ouvrage en tant qu’il amène des outils indispensables à la critique de l’économisme dans sa prétention à se vouloir science héritière des sciences exactes, avec toutes les aberrations qui en résultent. Les premiers de ses outils permettant de définir les domaines fort limités dans lesquels quelle que science que ce soit peut prétendre à une relative exactitude et domaines qui ne concernent certainement pas le vivant et encore moins les complexes sociétés humaines. Ici je me bornerai à sortir trois notions de ma boite à outils : la notion d’irréversibilité, la notion de point de bifurcation et celle d’horizon temporel de Liapounov.

 

Pour illustrer les fondements de la mécanique classique (La Science Exacte par excellence), je prendrai cette assertion mécaniste de Descartes : « Je prends le chien, je démonte le chien, je remonte le chien et c’est toujours le même chien ».  Bien sûr, c’est absurde et cela fait rigoler et pourtant, pour les adeptes du mécanisme il y avait là un idéal potentiellement réalisable que seule notre imperfection nous empêchait d’atteindre. Mais la mécanique classique va plus loin puisque ses équations impliquent l’existence d’un temps absolument réversible. Autrement dit tout phénomène soumis aux équations de la mécanique classique est sensé pouvoir remonter le temps. Le vieillard pouvoir revenir vers la jeunesse, la bille remontera la pente qu’elle a descendu, la bougie fondue se reconstituera, etc… Il n’en va pas ainsi dans la réalité, les phénomènes qui font notre quotidien sont irréversibles, il y a la grande marche en avant de l’évolution sans retour en arrière possible.


La notion de point de bifurcation et celle d’horizon temporel sont deux notions intrinsèquement liées. Je prendrai comme exemple une prévision lue dans un journal (que je ne citerai pas) et qui prenait l’évolution du taux de croissance de la population de ces dernières années pour prédire qu’en 2050 le nombre d’habitants de la planète serait de…je ne me rappelle plus, cela n’a aucune importance, car de telle prédiction n’ont aucune valeur, elles sont parfaitement absurdes et dénuées de tout intérêt.  Techniquement cela s’appelle des projections linéaires et s’accompagne du postulat implicite « toutes choses égales par ailleurs… ». Autrement dit s’il n’y a pas plus de guerres, pas plus de famines, pas de manque d’eau, pas plus de besoins fondamentaux non satisfaits,  pas plus d’épidémies, etc… la population devrait être en 2050…Regardez autour de vous, chaque jour les « choses cessent un peu plus d’être égales par ailleurs ». Et l’horizon temporel est ce point limite qui marque le moment où la projection linéaire cesse d’être valable parce que « les choses ne sont plus du tout égales par ailleurs» et que leurs influences conjuguées ont fait bifurquer le système : l’ont fait entrer dans un autre régime de fonctionnement à priori imprévisible, seulement évaluable en termes de probabilité. Le système est alors en état d’instabilité, il obéit à d’autres lois que celle d’actions-réactions des forces de la mécanique, c’est le moment où le battement de l’aile d’un papillon à Madagascar peut provoquer une tempête à Honolulu.


photo yurtao

Pourquoi est-ce que j’introduis toute cette théorie qui peut sembler rébarbative ? Parce qu’elle est indispensable pour comprendre la situation concrète qui est celle de notre planète et de ses habitants, là, présentement. Parce qu’il s’agit pour nous de devenir les papillons qui battent des ailes au bon endroit, au bon moment. Autrement dit il s’agit de comprendre comment avec un minimum de force produire un maximum d’effets, autrement dit encore comment créer des phénomènes de résonance efficaces, susceptible de changer le cours des choses. C’est le moment où jamais, il nous reste fort peu de temps pour comprendre où agir, comment et avec qui ?


Je vous laisse digérer cela, mon prochain article sera une tentative de mettre ces notions en perspectives dans les circonstances concrètes du monde contemporain. Je ne promets rien, je n’ai qu’une vision parcellaire –comme tout un chacun- de cette situation. J’essayerai cependant de tirer le meilleur de cette vision limitée, en espérant que d’autre viendront la compléter et l’enrichir de leur connaissances et de leurs expériences.


Anne
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18 avril 2009 6 18 /04 /avril /2009 14:53






« L’utopie ou la mort » est le titre d’un livre de l’agronome René Dumont publié au début des années 70 et qui est à l’origine du développement de l’écologie politique. Il fait écho aux avertissements lancés par le Club de Rome en 1969 et qui mettait l’accent sur la finitude des ressources de la planète et prévoyait l’explosion démographique qui s’est produite depuis. Un cri, un appel : il est urgent de changer nos modes de production et nos modes de consommation ! Il faut changer nos conceptions du monde ! Quarante ans et nous n’avons rien fait d’autre (ou presque) que d’aller vers le pire !



René Dumont met l’accent sur toutes les formes de désertification à travers le monde. Celles dues à l’érosion éolienne des sols à cause d’une agriculture extensive qui supprime les haies. Les vents ne sont plus freinés, la couche arable du sol est arrachée. Dans les grandes monocultures, des tracteurs trop lourds écrasent les précieux vers de terre. Au-delà d’une certaine dose, les engrais chimiques ne sont plus productifs et ils vont polluer la nappe phréatique. L’usage de ce surplus serait bien plus utile dans des pays atteints par la famine. René Dumont anticipe les conséquences de l’explosion démographique à venir. C’est un homme en colère. Dans de nombreux pays qui connaissaient la prospérité, en termes de « simplicité volontaire », les cultures vivrières ont été remplacées par des cultures d’exportation pour habitants des pays riches –cacao, café- dont les populations locales ne tirent d’autres bénéfices que de se retrouver à travailler comme esclaves dans les plantations de riches colons. L’importation du « modèle occidental » se traduit par des catastrophes. Vive le développement ! Vive « la civilisation » !

Je suppose que j’aurai l’occasion de développer quelques cas précis de mode de vie « primitifs » qui convenaient fort bien aux personnes qui les pratiquaient au quotidien, mais ici,  j’aimerais que chacun se pose la question en son « âme et conscience ». Qu’est-ce que l’Occident a apporté aux peuples qu’il a soi-disant « civilisés » ? Je suis Belge de nationalité et donc l’histoire du Congo m’interpelle. L’œuvre de Léopold II (roi mal aimé des Belges, et avec raisons ; roi qui détestait les Belges) dans ce pays est une œuvre de destruction massive.



Rappelons que la Belgique ne voulait pas du Congo, que du vivant du roi, elle fut propriété sa personnelle et qu’il légua ce pays en héritage à la Belgique. Comment peut-on léguer ce qui ne vous appartient pas ? Politique des mains coupées pour ceux qui ne veulent pas travailler dans les plantations, et les personnes qui se laissent mourir plutôt qu’avoir à subir cela, domestiques pour les planteurs…de quel droit ? De quel droit prend-on un peuple en otage ? De quel droit pressuriser un peuple, le mettre en esclavage ? De quel droit piller les richesses naturelles d’un pays ? De quel droit méprise-t-on sa culture sans prendre la peine de la connaître ? Sinon pour la coller sous forme de curiosité dans des bouquins d’ethnologues qui étudie des personnes humaines comme des entomologistes étudieraient des insectes ? Et de quel droit l’assassinat de Lubumba, l’homme qui a libéré les mots de la vérité, libérant la parole d’un peuple du carcan de l’hypocrisie colonialiste ?





« Tout le monde veut vivre comme nous ». Ce n’est pas vrai ! Il est plus que temps d’en finir avec cette idée de la suprématie du modèle occidental. Un modèle tellement merveilleux qu’il recueillerait l’adhésion spontanée de tous les habitants de la planète ? Universalité ? Ce n’est pas vrai ! Demandez aux Irakiens ce qu’ils en pensent (pour ne citer qu’eux). Il est temps de faire écho aux centaines de millions de voix qui clament de partout sur la planète : « Nous ne voulons pas de votre modèle. Il est sinistre, morbide, ne laisse pas de place à la joie, à la solidarité. Il enferme les enfants dans des carcans qui leur déforment le corps et l’esprit ! » Parlons-en des enfants « analphabètes » mais capables de déchiffrer une multitude de signes qui leur permettent d’évoluer dans des milieux où un petit occidental, fût-il premier de classe, ne survivrait pas cinq minutes ! C’est un des points de mon programme de rééducation  pour occidentaux pourris prétentieux : largué au milieu d’une forêt, avec un couteau et un peu d’eau, et retrouve ton chemin mon gars ! (On peut rêver !)



Ce qui est vrai, c’est que partout ou l’occidental est passé, il a détruit les traditions, les cultures, les modes de vie locaux. Stérilisation, et l’agriculture qui épuise les terres, et les déforestations, la pollution des eaux…Bref rendant une bonne partie de la planète inhabitable, l’occidental a provoqué les mouvements d’exode vers les villes ou vers les pays mythiques de l’Occident. Au secours ! Nous sommes envahis de vagues d’immigrés. Mais ce mouvement a été créé en entretenant le mythe de l’Occident auprès des populations locales. Il n’y a qu’une solution au « problème de l’immigration », c’est de restituer des conditions locales d’une vie digne ! Ouvrez les yeux, nombre de ces gens qui fuient la misère préfèreraient rester chez eux s’ils trouvaient sur place les conditions d’une vie digne. Je vis actuellement dans une commune où se côtoient (pas trop mal d’ailleurs) 169 nationalités, quasi la totalité des nations de la planète y ont des représentants. Souvent les gens viennent me parler, j’écoute ce qu’ils ont à raconter et c’est prodigieusement intéressant. Il ressort de ces conversations que la plupart de ceux qui sont arrivés ici, contraints par la misère, préfèreraient vivre « au pays » si seulement leur conditions de subsistance et celle de leur famille y était assurées. Ils ne sont pas ici par désir de s’enrichir, c’était vrai il y a quelques décennies cela : aujourd’hui ces personnes sont ici pour ne pas crever de faim.



N’oublions pas que nous sommes les héritiers de cinq siècles d’Inquisition et de chasse aux sorcières qui ont éradiqué nos cultures locales et modelé nos consciences à la dure par la torture et les bûchers, l’assassinat systématique de tous les dissidents. N’oublions pas que ce modèle occidental à vocation universel dont certains d’entre nous sont si fiers n’a pu voir le jour que par l’éradication violente des cultures locales. N’oublions pas que cette terreur est toujours présente dans les inconscients collectifs ! N’oublions pas non plus que la culture occidentale, s’est fondée par la rencontre avec la culture de l’Islam lors des croisades. Que cette rencontre nous a livré des trésors inestimables que ce soit dans le domaine des mathématiques, de la philosophie (Aristote était quasiment inconnu dans nos contrées), de l’hygiène, de l’agriculture, de l’architecture. N’oublions pas que sans cet apport, sans ce syncrétisme,  il n’y aurait jamais eu de culture occidentale !



Bref le « modèle occidental » n’a pu se construire et dominer une partie de la planète que par la violence et l’éradication, l’annihilation de toute autre forme de culture que ce soit dans les contrées où est né et où s’est développé ce modèle ou dans les contrées où il a tenté de s’exporter. Sa prétendue universalité est un mythe, comme les notions de démocratie et de liberté sont des mythes. Non tout le monde ne veut pas vivre comme nous, tant s’en faut ! 



Qui sont ceux qui adoptent notre modèle dans les pays de la périphérie ? Ce sont les bourgeoisies achetées par l’oligarchie pour l’imposer aux populations locales ! Encore que la plupart du temps, une fois détruits les modes de vie locaux, il n’y a qu’un alibi de culture. Ce qu’amène l’Occident ce sont les infrastructures qui facilitent le pillage des matières premières et les transports des produits de l’agriculture destinés aux riches des pays en voie de paupérisation.



Je rappelle que j’appelle pays en voie de paupérisation, les nations occidentales qui sous le poids de l’endettement voient des tranches toujours plus larges de leurs populations sombrer dans la misère. Et c’est bien là, le nœud de l’histoire : miséreux d’occident, populations pauvres des périphéries nous avons le même ennemi qui nous contraints de la même manière à obéir à ses diktats de déshumanisation du monde. Cet ennemi, c’est la petite tranche d’oligarques transnationaux qui par l’intermédiaire du FMI confisque le monde.



C’est une des mauvaises nouvelles du mois, on n’est pas sortis de l’auberge ! Le G-20 a décidé d’accorder au FMI les fonds censés nous sortir de la crise. Une vaste blague, une triste mascarade dont nous allons faire les frais. Ne nous leurrons pas, on peut toujours revendiquer l’abolition de la dette. On peut toujours revendiquer tout et n’importe quoi d’ailleurs. Revendiquer, c’est reconnaître son statut de soumission, de subordination. La liberté ne se revendique pas, elle se prend (elle s’autopose)!


photo yurtao

De toute façon, pour les aspirants Maître du Monde, renoncer au moyen de pression, d’étranglement que représente la dette détenue par le FMI, donc par eux, in fine, ce serait renoncer à leurs ambitions (on peut rêver…mais tout de même). Et cela bien sûr, ils ne sont pas prêts de le faire, jamais ils ne renonceront autrement que par la force de la contrainte ou de l’abandon.




La stratégie de l’abandon. La grève du consumérisme est une des armes de cette stratégie. Les pays d’Amérique latine et d’Asie qui se sont organisés pour rembourser leur dette et retrouver leur indépendance pratiquent également cette stratégie. Partout où cela est possible, il faut cesser de remplir les caisses de l’oligarchie en reconstruisant une économie de subsistance à partir de cellules de base en interaction. Certains pratiquent déjà cette stratégie. Mais chaque personne, chaque micro ou petite entreprise, chaque association qui s’ajoute au rhizome (je développerai cette notion à la fois complémentaire et opposée à celle de réseau plus loin dans un autre article) est un ancrage de plus dans la réalité d’un autre monde (plus doux) en construction, en action.

 

photo yurtao

Pour y parvenir, il y a une lutte politique et une lutte juridique à mener, stratégie de la contrainte. Il est urgent que ce construise des associations internationales de lutte pour le droit à un habitat différent : yourtes, tipis, cabanes, caravanes, roulottes, maison de terre paille, etc…Une autre lutte concerne la politique fiscale : exemption totale d’impôts pour les petites entreprises et pour les petits revenus. Une taxe légère sur les multinationales compenserait largement le manque à gagner pour l’état. D’autre part une telle politique permettrait à de nombreuses personnes qui aimeraient créer de petites entreprises, mais on peur en cas d’échec de se retrouver surendettées, d’échapper à la honte d’être « socialement assistés » et l’état se verrait crédité des revenus de remplacement qu’il n’aurait plus à distribuer.

Bref il s’agit d’une lutte pour le droit à la simplicité volontaire et la création des structure légale et fiscale qui permettront de concrétiser ce droit sans vivre sous la menace constante du risque de l’expulsion, du risque de criminalisation.

Utopie : Il y a de nombreuses personnes qui vivent comme cela aujourd’hui prouvant qu’il est possible de vivre « autrement » dans la beauté, le confort et la joie avec de très petits moyens financiers et matériels. Ces modes de vie offrent les facettes d’un syncrétisme culturel qui transcende le modèle occidental. Ils sont donc subversifs en tant que leur existence même réfute l’universalité de ce modèle. Ils dérangent le pouvoir qui cherche à les éliminer, personne par personne, lieu de vie par lieu de vie. Il ne suffit donc pas de pratiquer la stratégie de l’abandon, il va falloir aussi user de la contrainte pour imposer nos manières de vivre. N’oublions pas une chose, jamais : tous les politiciens, tous les représentants des « forces de l’ordre » ne sont pas les défenseurs conscients et volontaires des Profiteurs. Il ne faut pas s’aliéner ceux qui pensent de bonne foi agir pour le « bien », mais au contraire, il faut les convaincre, les gagner à notre cause, s’en faire des alliés, ils peuvent nous rejoindre, ils peuvent nous être utiles dans les luttes à venir. Il y aura bien assez (bien trop) de « sang et de larmes », pas besoin d’en rajouter pour le plaisir de jouer au héros, pour le plaisir de jouer aux martyrs.

 


Il y a également une lutte de propagande à mener. Nous ne retrouverons des économies nationales, des politiques nationales que si nous remboursons la dette au lieu de l’augmenter. Il faut que cela se sache, que des réflexions soient menées pour trouver les moyens d’y parvenir. « Ils ont des yeux mais ils ne voient pas. Ils ont des oreilles mais ils n’entendent pas » C’est le cas de la plupart de nos concitoyens trop conditionnés pour voir au-delà de ce qu’on leur dit de regarder les oreilles bouchées pour tout ce qui n’est pas systématiquement correct.





Une chose me rassure tout de même, quelques personnes, qui il y a quelques années, me prenaient pour une délirante totale quand je leur annonçais les catastrophes à venir si on ne se magnait pas le cul (et j’étais bien en-dessous de la vérité) commencent à avoir un autre regard et une autre écoute. La prise de conscience est lente, trop lente, mais cependant réelle et en constante avancée. Que peut-on faire pour accélérer  le réveil des consciences? Que peut-on faire pour que se multiplie les initiatives pratiques et concrètes de construction au présent d’un monde plus joyeux ?

 

Anne

 


Anne

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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 19:31



J’en vois déjà certains qui bondissent : « Comment elle est contre la liberté ! » « Comment elle est contre la démocratie ! » « C’est certainement une totalitariste, une fasciste, une communiste ! » Ben non ! Si je remets en question ces deux notions, c’est parce que ce sont des mythes et que ces mythes sont utilisés pour nous faire monter dans le train du totalitarisme de l’oligarchie des profiteurs sans nous poser de questions. « Qui n’est pas avec nous est contre nous ». Qui oserait contester le bien-fondé de vouloir répandre partout sur la planète la liberté et la démocratie de gré ou de force. Et plutôt de force comme en font la douloureuse expérience en ce moment les afghans, les irakiens, les pays soumis aux diktats du FMI et bien d’autres avant eux.

 

 


Je conteste donc la validité de ces deux notions comme fondement d’un monde de douceur. Rappelez-vous Athènes, le berceau de la démocratie. Athènes démocratique était à la tête de la ligue impérialiste de Délos. Et le discours des dirigeants athéniens était très clair. Vis-à-vis de ses alliés, considérés comme des vassaux : soit ils se soumettaient « librement » à la volonté des dirigeants athéniens et recevaient une bonne part du gâteau de butin, soit ils y étaient contraints par la force et leur sort serait beaucoup moins enviable. Quand au peuple athénien non citoyen, bref la majorité, il convenait de lui fournir un bien-être matériel suffisant pour qu’il ne se pose pas la question des limites de sa liberté.

 


Après avoir été longtemps occulté derrière un discours plus perfide, un usage du double langage, voici que le discours étasunien du leadership se fait beaucoup plus transparent. On a pu voir les émissaires d’Obama et le président-vedette lui-même exiger très clairement de leurs vassaux (que certains oligarques n’hésitent plus à qualifier très clairement en ces termes) de l’OTAN une participation accrue à leurs « efforts de guerre » actuels et à venir. Pour celles à venir, le concept de guerre contre le terrorisme se voit remplacé par celui bien plus flou encore de « Opérations Contingentes Outre Mer ». On le voit tout un programme, mais quel programme ? C’est un point à élucider, ce qui ne peut se faire sans lire une fois de plus entre les lignes de poudre aux yeux des média officiels qui nous vendent le concept d’un président étasunien « pacifiste ».

 
Photo : yurtao
Or si une bonne partie de la population de l’Union Européenne se demande quelle est la réelle utilité de l’OTAN depuis la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, si la question de la légitimité des interventions en ex-Yougoslavie, en Afghanistan est posée, si de telles questions au moment où la crise du capitalisme appellerait un changement structurel radical devraient faire l’objet de débat public et de référendum, il ne semble pas que les dirigeants européens, eux ait le moindre scrupule de conscience à participer aux mascarades du G-20 et de la grande fête de l’OTAN. Sans doute est-ce pour cela que les sondages annoncent qu’un tiers de la population des pays de l’Union ne voit pas de raison d’aller voter aux élections européennes de juin.

 


Où est la démocratie là dedans, quand quelques décideurs choisissent pour une masse de décidés les options de l’avenir, que cela leur plaise ou non ? Où est le droit à l’autodétermination des peuples (liberté) quand il ne leur reste que le fatalisme, le renoncement, la résignation et quelques espaces de « liberté » -la grande fenêtre de la télévision ?- pour « faire passer le temps », en attendant le pire qui est encore à venir.  Si c’est cela la liberté, si c’est cela la démocratie, alors je dis NON ! Je ne veux ni de votre liberté de pourrir sur place toujours plus misérables, dans un environnement toujours plus dégradé, avec un tissu social réduit à une trame élimée. Je ne veux pas non plus de votre démocratie qui délègue ma responsabilité vis-à-vis de l’avenir à des irresponsables de faits.




Les politiques : irresponsables de fait. Pourquoi ? Parce que nous vivons le règne d’une dictature économiste qui ne laisse d’autre rôle aux politiques que de faire avaler aux populations l’amère pilule de décisions prises en amont par les oligarques et leurs valets. (Les politiques appartenant également pour la plupart à la catégorie des valets. )

 


Qu’est-ce qui permet ainsi de faire pression sur les nations qui n’ont d’autre solution que de se soumettre ? Ce qui permet de faire pression : l’endettement. Si nous prenons la Belgique de l’après guerre, sous les apparences de la prospérité nous avons en fait un pays en voie de paupérisation pour cause de surendettement. Exactement ce qui c’est produit dans la crise récente des subprimes. La reconstruction de l’Europe c’est faite à base d’endettement, hypothéquant l’avenir sur base d’hypothétiques bénéfices à venir.  Et qui ne sont jamais advenus.

 


1975, la crise du pétrole marque la fin du rêve. Il faut rembourser alors que les bénéfices promis manquent à l’appel. La suite on la connait. Le FMI devient l’organe décisionnel  de politiques internationales, exigeant de tout pays qui recourt à ses fonds des privatisations de tout ce qui étaient services publiques et bien commun et des coupes drastiques dans les programmes sociaux : éducation, santé, secteur de l’énergie, de l’eau et des infrastructures nationales,…La politique au sens traditionnel est effacée au profit d’un économisme forcené qui permet aux profiteurs de confisquer le monde en prenant le pouvoir dans des secteurs toujours plus vastes de ce qui était autrefois le bien de tous et l’objet des politiques nationales : dérégulation, libéralisme économique et mythe de la concurrence.

 


Pour en finir avec le mythe de la concurrence qui conduit grâce à la main invisible au meilleur prix tant pour les acheteurs que pour les vendeurs je prendrai l’exemple bien connu et douloureusement vécu par de nombreux ménages belges, celui d’électrabel, principal fournisseur d’énergie dans ce pays. Avant cela, une petite parenthèse, la main invisible ne fonctionne que dans les cas dit de « concurrence parfaite » pour lesquels il existe une multitude d’entreprises proposant des biens identiques dans des conditions de transparence pour ce qui est de la fixation des prix. La main invisible est alors une manifestation de la « loi des grands nombre » et ne fonctionne que dans un tel contexte. Et PAS , JAMAIS dans un contexte à vocation monopolistique !!!


 


Nous avons pu voir, ces dernières années, en Belgique une tranche nouvelle de la population sombrer dans la misère faute de pouvoir payer ses factures d’énergie. Nous voyons des ménages avec deux personnes qui travaillent se retrouver surendettés sans avoir abusé de crédit, ni vécu « au-delà de leurs moyens ». Des prix de l’énergie sans proportion réelle avec les coûts, des factures intermédiaires exagérées permettant à l’entreprise de spéculer avec l’argent des clients, des temps de remboursement anormalement longs pour les surfacturations et par contre des méthodes de voyous pour récupérer l’argent « dû » par des clients « mauvais payeurs » quelles que soient leurs conditions de précarité, voilà les méthodes pratiquées par cette entreprise. A côté de cela, électrabel dont l’actionnaire principal est Gaz de France-Suez dégage en Belgique de prodigieux bénéfices. Vous trouvez cela normal ? Moi pas.

 


J’ai pris l’exemple d’électrabel parce que  cet exemple est très douloureusement concret (et donc parlant) pour nombre d’entre nous, mais ce mode de fonctionnement est celui de toute entreprise à vocation profiteuse. Libéralisation du marché de l’énergie ? Voilà à quelle sauce on nous impose la liberté. Cette liberté, celle de la dérégulation monopolistique du capitalisme oligarchique : je n’en veux pas. Il existe heureusement d’autres producteurs d’énergie un peu plus honnêtes et il est toujours possible de changer de fournisseurs. Les quelques personnes que je connais qui l’ont fait se portent beaucoup mieux et leur porte-monnaie de même. Des sites comme ceux de Test-Achat et de Greenpeace, entre autres donnent de précieux renseignements pour choisir une société et pour la manière d’effectuer le changement. Si vous voulez un monde plus doux, sanctionnez électrabel et ses méthodes de voyou ! Renseignez-vous, changez de producteur !

 


Photo : yurtao
L’exemple ci-dessus était destiné à illustrer une des formes que peut prendre la notion de liberté. En l’occurrence il s’agit de montrer les conséquences de l’application du libéralisme économique comme doctrine de la liberté, celle de la dérégulation des marchés. J’ai évoqué plus haut les conséquences pour la démocratie : elle n’est plus qu’une façade – qui ne trompe plus grand monde – pour occulter les manœuvres de dictateurs qui prêts de parvenir à leur fin (du moins le croient-ils) - Nouvel Ordre Mondial – révèlent de plus en plus leurs manigances ! Et en plus ils en sont fiers, frappadingues totaux !

 


Les notions de démocratie et de liberté sont  donc des mythes, des notions fourre-tout à forte teneur émotionnelle  et non des concepts clairement définis en référence auxquels il est possible de se positionner sans ambiguïté ou risque de malentendu. C’est de cela dont il était question dans mon précédent article « On peut rêver » quand je signalais la nécessité d’interroger nos évidences ». Qu’est ce que je dis quand je dis « démocratie » ? Qu’est-ce que je dis quand je dis « liberté » ? A quelle réalité concrète fais-je allusion à travers ces deux notions. Faites un petit test autour de vous, posez la question « Que signifie pour toi liberté ? Que signifie pour toi démocratie ? » Vous verrez, c’est édifiant.

 


Que peut-on construire de stable, de solide, de résistant qui se fonderait sur des notions aussi floues, vagues, à géométrie variable selon celle ou celui qui énonce ces termes. Il va donc nous falloir inventer d’autres valeurs pour fonder notre monde. Ce sera l’objet d’autres articles. Douceur, partage, compassion, simplicité volontaire, convivialité, créativité, respect des différences,…sont des pistes de réflexion pour cette recherche, il y en a d'autres. Je vous laisse méditer.



Anne


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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 12:00

Conspiration or not conspiration ? Une question qui fait couler beaucoup d’encre, qui échauffe les esprits. Et pourtant en fonction d’un monde plus doux à construire cette question est tout à fait secondaire. Qu’il existe des  aspirants à devenir les « Maître du Monde », je n’ai aucun doute là-dessus. Qu’ils utilisent pour cela des méthodes qui sont de l’ordre du complot, ils s’en cachent de moins en moins et déposent une à une leurs cartes sur la table, révélant l’existence d’un projet de longue date qui vise à concentrer entre quelques uns l’ensemble des pouvoirs sur les habitants et les ressources de la planète.

 


Tant qu’il existera le plus petit ilot de résistance, tant que survivront quelques rêveurs, quelques porteurs d’utopie : il n’y aura pas de « Maître du Monde », car une partie si petite, si ténue soit-elle de ce monde leur échappera et leur projet de soumission totale des habitants de la planète à la pensée unique aura échoué. Or aujourd’hui nous sommes nombreux, de plus en plus nombreux à nous opposer au devenir que ces malades tentent de nous imposer.

 


Des tranches de plus en plus nombreuses de la population planétaire sombrent dans la pauvreté, dans la misère, se retrouvent prisent dans des guerres iniques. D’autres simplement, quoique disposant toujours des moyens matériels d’une vie digne, se retrouvent dans des états de misère morale qui justifient les drogues légales (antidépresseurs, psychotropes et autres barbituriques)  et illégales que les apprentis sorciers déversent sur le monde. Sans ces drogues pour paralyser les consciences, il y a longtemps que l’insurrection généralisée aurait éclaté en Occident.

 


Les faits sont là, il suffit de regarder autour de soi. De discuter avec les uns et les autres : la paupérisation est réelle, la sinistrose qui gagne du terrain aussi. Pourquoi ? D’abord parce que c’est la volonté de quelques uns, qui se prennent pour une élite à qui il reviendrait de diriger le monde. Ce qui dénote déjà un sérieux problème de santé mentale. Il n’existe pas pour eux de valeur humaine en terme qualitatifs. Ni la gentillesse, ni l’humour, ni la chaleur humaine, ni la capacité à générer la convivialité, des moments de bonne vie hors consumérisme ne sont pris en compte dans les bilans des Profiteurs.


Profiteurs est bien le nom qu’il convient de leur attribuer, car la seule, l’unique chose qui compte pour ces « à peine humains » ce sont les profits financiers. Ils n’évaluent la valeur d’une personne qu’en fonction à sa contribution à la production de ce profit. Toute personne qui ne contribue pas à ce profit aura donc à leurs yeux une valeur négative. Or deux choses sont à considérer : d’une part, une explosion démographique qui fait que nous sommes de plus en plus nombreux à habiter la planète et d’autre part, le fait que la production matérielle concrète de plus en plus mécanisée exige de moins en moins de main d’œuvre.

 


Quelle conclusion tirer de cela ? L’immense majorité des habitants de la planète sont considéré par les profiteurs comme du bétail, un cheptel à gérer, des esclaves (certains le sont déjà dans les faits et d’autres le sont à l’état potentiel). Que faire quand le cheptel n’est plus productif : il faut en éliminer une partie, et pratiquer la sélection (eugénisme) pour ne conserver que ceux qui sont indispensables au bon fonctionnement du système. C’est difficile à croire, pour le commun des mortels, que certains individus puissent considérer ainsi les êtres humains. Oui, c’est vraiment difficile à digérer, et c’est pourtant bien réel. L’esprit humain se rebelle, ce n’est pas possible ! Qui peut se prétendre humain et développer un tel système de pensée ?

 


Je pose la question, et ici intervient la question de la conspiration. Si conspiration il y a, alors nous avons affaire à des fanatiques, élevés génération après génération dans une idéologie déviante qui ne laisse aucune place à la « libre pensée ». Des êtres endoctrinés, à l’esprit étroit, limité par les œillères qui leur ont été posée dès la naissance. Et donc des êtres fragiles car dénués de tout sens de la réalité. S’il ne s’agit pas de conspiration, mais d’une sorte de phénomène émergent inhérent à la nature du système – j’expliquerai plus tard pourquoi je parle de système – auquel certain se rallient par un libre choix de conscience, alors nous avons en face de nous un ennemi bien plus coriace, car mieux armé des armes de la réflexion.

 


La vérité est souvent un composé. Dans les arcanes du pouvoir se retrouve en mélange ces deux aspects. Prenons un exemple bien connu de tous, la famille Bush. Considérons trois générations. Le grand-père, Prescott, le banquier des nazis est un être redoutable, une personnalité hors du commun qui sait très bien ce qu’il fait et pourquoi il le fait. George père est déjà un personnage bien plus pâle qui pendant la plus grande partie de sa vie a agi dans l’ombre poursuivant la réalisation d’un projet initié par ses ancêtres. Pendant des décennies il est un des acteurs incontournables du pouvoir politique aux Etats-Unis : comme directeur de la CIA, comme vice-président éminence grise, comme président et ensuite comme père du président en fonction. Car personne ne peut croire que le petit rejeton dégénéré de la famille, le paltoquet George W. soit capable de prendre quelque décision que ce soit.


Il existe donc des êtres qui sont des acteurs obligés. Ils n’ont pas le choix de leur destin car dès leur naissance leur rôle est écrit et seule une forte personnalité rebelle serait susceptible de se soustraire à une telle fatalité. C’est exactement ce qui se passe dans les états monarchiques : ici en Belgique, Philippe est né destiné à devenir le roi des Belges et peut importe si par nature ou par aspiration il eût préféré se faire capitaine au long court, marmiton ou instituteur…Il faut donc prendre conscience : s’il existe des monarchies, il existe aussi quelques grandes familles à vocation oligarchiques dont les rejetons se doivent d’être l’incarnation d’une volonté qui transcende les siècles. Ces gens ne sont donc pas une élite parce qu’ils ont conquis par leurs actes ce statut, mais ils se considèrent comme tel car ils ont été éduqués et inculqués dans l’idée que le statut d’élite leur revenait de droit, comme Philippe et Laurent, élite de la Belgique.

 


A leur côté, les acteurs volontaires, ceux qui ont choisi par ambition personnelle, par conviction de ce placer du côté des Profiteurs et de contribuer à la réalisation de leur projet. Les Cheney, Brezinski, Kissinger, et autres têtes pensantes qui accompagnent depuis des décennies, les acteurs obligés dans leur volonté d’instaurer un nouvel ordre mondial qui concentrerait le pouvoir planétaire entre les mains d’une oligarchie. Ils sont bien plus redoutables que les premiers car leurs œillères leur laissent un champ de vision plus vaste et ils jouissent de faculté de réflexion plus développées.

 


Une petite règle à méditer : Plus une personne gravite haut dans la hiérarchie sociale, plus il est probable qu’elle ait été l’objet d’un conditionnement fort qui lui impose ses manières de percevoir le monde et la réalité selon des catégories préétablies.

 


Un exemple bien connu des psychologues illustre ce type de phénomènes. A des sujets d’expérience est montrée une photo durant un moment se situant au seuil de temporel de perception. Nous sommes à New-York, la photo représente une agression au couteau dans le métro, les personnages en présence sont des blancs et un noir. Les sujets de l’expérience sont des blancs, la question qui va leur être posée : « Qui tient le couteau ? » L’immense majorité va répondre « Le noir tient le couteau » or ce n’est pas vrai : le couteau est tenu par un blanc. La plupart du temps nous voyons et percevons ce que nous avons appris à voir et à percevoir.

 


L’éducation des élites est un conditionnement fort en matière de ce qui peut ou doit être perçu. C’est pourquoi il y a parfois bien plus de vérité dans la parole d’un clochard éméché au coin d’un bar, au fond de la nuit que dans celle d’une figure politique internationale éclairée par les feux des projecteurs. Apprendre à écouter les humbles, les petits, les exclus. Certains ne le sont que parce que leur intelligence rebelle ne leur a pas permis de se fondre dans le moule de la pensée unique et systématiquement correcte. J’ai collecté comme cela quelques trésors d’intelligence et de lucidité qui m’ont réchauffé le cœur plus d’une fois. Tel ou telle « ne paye pas de mine » mais cela valait la peine de prendre le temps d’écouter ce que il ou elle a à dire.

 


Le premier pas pour la construction d’un monde plus doux est de passer au crible chacune de nos « évidences » car les évidences sont souvent des stratifiés de conditionnement qu’il nous faut démonter avant de pouvoir commencer à penser un peu plus librement et de reconquérir la faculté de rêver sans entraves d’autres possibles que la pensée unique anéantit en les occultant. Rêver est un devoir de résistance. Aucune conspiration ne peut résister face à la faculté de rêver et de concrétiser son rêve qui est un des propres de l’humain.

                                                                                            Anne

 

 

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 14:34


Parce que chaque jour, je rencontre des personnes qui me disent : « On en peut plus, on en a marre, mais que faire tout seul ». Le but que je me propose : créer des liens qui débouchent sur des actions concrètes pour se donner les moyens d’une bonne vie en toute simplicité. Tourner le dos à la morosité, à la sinistrose, au désespoir et mettre la main à la pâte. Ne pas perdre son temps à revendiquer, cela ne sert à rien. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas défendre ses droits, bien au contraire. Cela veut dire qu’il ne sert à rien d’attendre qu’une quelconque autorité, qu’une quelconque puissance supérieure qu’elle réalise à notre place les conditions d’un monde plus doux. Je rencontre tellement de talents qui à force de ne pas trouver d’espace où s’exercer finissent par perdre confiance. J’aime voir briller les yeux des personnes qui me racontent ce qui dans leur vie les a passionné. Parfois cela remonte à loin, et pourtant c’est là, bien vivant enfoui au fond des cœurs.




Photo : Barbesse, yurtao

Je pars donc à la pêche au trésor, trésor de créativité, trésor de capacité de réalisation. Mon premier projet est la réalisation d’un lieu d’habitat groupé fondé sur les affinités et les complémentarités. Création d’un lieu de beauté destiné tout d’abord à rendre heureux les quelques personnes qui participeront à ce projet. Ensuite à servir d’exemple pour d’autres en démontrant que pauvreté ne rime ni avec tristesse, ni avec misère. Pour créer ce lieu, il faudra développer de nombreux outils, tant juridiques et administratifs, appel à des architectes, etc, … que de fonctionnement interne du projet. Ces outils seront mis en partage avec tous groupes de personnes souhaitant développer des projets similaires.


Un autre aspect est de créer un rhizome international pour permettre de défendre le droit de vivre simplement, différemment, dans le respect des autres et dans le respect de la magique beauté de la nature. Actuellement les modes de vie « alternatifs » font l’objet d’une offensive massive, mais qui touche chaque projet séparément, il est plus que temps de regrouper les énergies pour poser le droit d’exister quand bien même on réfute le bien fondé des soi-disant inéluctables « lois de l’économie de marché » pour promouvoir la notion « d’écologie des marchés ». Je reviendrai longuement sur ce sujet qui me tient à cœur.


Bref, il s’agit, là où le tissu social est complètement élimé de tricoter un tissu convivial, fait de cellules de base autonomes mais en relation constante de partage et d’échange. Et puisque le monde humain se nourrit de théorie, préalable à toute action collective, je compte bien partager quelques concepts découverts au fil du temps et qui générant un autre point de vue sur la réalité, permettent également d’aborder l’action de manière constructive. Bref il faut arrêter d’aller se ramasser des coups sur la gueule quand il est possible d’être ailleurs à faire des choses amusantes qui permettent la bonne vie, qui sont la bonne vie. Ce n’est pas toujours possible, mais il faut profiter de toute ouverture qui nous permet d’être heureux ici et maintenant.



Bienvenue à toutes celles et tous ceux qui savent que la « loi du plus fort » est le fondement du capitalisme et non la loi de base de l’évolution qui connait bien d’autres modes d’interactions bien plus sophistiqués. Bienvenue à toutes celles et ceux qui pensent que les mots douceur, tendresse, gentillesse, joie, amour, partage sont les mots clés pour la création de l’humanité. L'humanité en tant qu’intégration des humains entre et leur existence comme habitants de la planète dans le respect de l’ensemble de ses habitants est encore à inventer. J’espère que nous pourrons contribuer à cette invention.



Tout un programme, mais je sais que nous sommes nombreux à vouloir y contribuer et j’espère qu’au fil du temps ce blog deviendra un lieu de rencontre entre personnes de bon cœur et de bonne volonté.  A bientôt

Anne

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"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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