11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 14:57

 

 


 

Pendant longtemps, j’ai vécu dans une petite ville de province. Une vie normale, comme on dit. Quelques années d’école, le travail, et pas mal de temps libre consacré à soi, à ses intérêts, à ses passions et à ses divertissements. Je regardais le monde par la fenêtre, et j’avais l’impression qu’un film, avec ses images parfois tristes et parfois joyeuses ou pleines d’espoir, défilait devant mes yeux sans trop me toucher. Comme si tout ce qui se passait autour de moi n’était rien d’autre que l’inévitable scénario dans lequel la vie d’un homme doit nécessairement se dérouler.


De ma fenêtre, je voyais les vies des autres comme si elles ne formaient que le cadre de la mienne. Disons que j’étais déjà trop occupé à vivre ma vie pour pouvoir aussi m’intéresser à celle des autres.

Pourtant, moi aussi je m’apercevais que quelque chose n’allait pas. Aussi n’étais-je pas indifférent lorsque passait sous ma fenêtre quelqu’un qui protestait, ou quand quelque fait troublait dans ma ville la monotonie de mes journées. Au contraire, cette curiosité, cette attraction que j’éprouvais en voyant que d’autres voulaient changer le scénario du quotidien, m’a poussé à chercher ces « autres », à les écouter et à me confronter à eux.

A un moment donné, je me suis aperçu que je devais vraiment faire quelque chose, si je voulais empêcher que l’horreur que je voyais par la fenêtre ne concerne aussi irrémédiablement toute mon existence. C’est ainsi que j’ai commencé à m’impliquer, avec ceux que j’avais rencontrés, afin que le scénario qui nous dépassait se transforme en une aventure qu’il valait la peine de vivre ensemble, sans lois, ni privilèges ou privilégiés.

Avec ces gens, qui étaient certes une petite minorité par rapport aux habitants de la ville, j’ai commencé à affronter toutes sortes de sujets et de problèmes, en essayant de trouver des solutions concrètes à nos discussions et à nos propositions, qui puissent exploser dans le quotidien qui nous enserrait. On se procurait et on diffusait des informations, souvent sur les aspects les plus cachés et les plus sournois qui fondent l’horreur collective qu’on nous impose. On manifestait dans la rue et on se battait avec ceux qui voulaient nous en empêcher. On essayait d’entraver tout un ensemble d’abus de pouvoir et de chantiers nuisibles, ou du moins on mettait au clair que tout le monde n’accepterait pas en silence qu’ils nous soient imposés.

Nous disposions peut-être de peu moyens, mais nous étions armés du désir collectif tenace de ne pas nous conformer, nous étions convaincus que, même à l’échelle de notre ville, les choses ne suivraient plus le même cours qu’avant, le scénario planifié par les autorités.

L’enthousiasme des idées et des pratiques, le partage de la vie et des perspectives se sont poursuivis pendant une période assez longue, qui m’a notamment permis d’élargir mes horizons au-delà des limites étroites de ma petite ville, de connaître d’autres gens et, avec eux, d’autres situations proches de celles que je vivais. Je me suis aperçu que les situations plus larges ne sont rien d’autre que la somme de tous nos quotidiens, et donc que, réciproquement, les petites révoltes prennent force et stimuli dans les plus grandes, et à leur tour nourrissent ces dernières en leur donnant cette consistance capillaire concrète et bien réelle.

Pourtant, petit à petit, ce fut comme une mosaïque qui se défaisait morceau par morceau, nous éloignant les uns des autres… et pour certains, angoissés par la perspective de ne pas trouver une situation satisfaisante dans ce monde qui, malgré leur acharnement, n’avait aucune intention de changer, ce fut peut-être aussi un éloignement de soi-même.

Le décor était en train de nous broyer, alternant entre une opposition franche à nos idées et une utilisation sans pitié de ces concepts qui, jaillis de nos façons d’agir et de nos idées, pouvaient être ré-élaborés dans le but de perfectionner la misère de ce monde, de la renouveler et de la reproduire pour les générations à venir. On nous a apporté sur un plateau l’opportunité d’endosser un rôle reconnu dans le processus de développement de l’existant, et beaucoup ont accepté la voie modératrice du dissensus. Ce n’étaient certes pas les premiers à passer « de l’autre côté », et ce ne seront pas les derniers. De toutes façons, on sait que le Pouvoir, et même les miettes qu’il peut se permettre de dispenser, attire en toute saison ceux qui au fond d’eux-mêmes aspirent à faire carrière ou, tout simplement, n’ont jamais considéré comme réalisables les rêves dont ils ont rempli leurs beaux discours.

Quant aux autres, nous sommes restés peu, purs et durs. Puis, avec le temps qui passe, un peu moins durs et en rien purs. Au contraire, crasseux… d’impuissance, de rancune, du manque d’horizons capables de fasciner nos regards… crasseux d’alcools mauvais et tristes, de petites et grandes misères humaines. Pour certains, ce furent le cerveau et le corps qui déclarèrent forfait, aidés par quelque cocktail psycho-actif, avant qu’un gouffre de doute et de résignation ne les aspire bien loin de l’ivresse de liberté qui les avait touchés. Pour les quelques-uns qui restaient, les techniques de dissuasion pratiquées par les gardiens de l’ordre établi abandonnaient rapidement les formalités du droit et l’arnaque du théâtre culturalo-démocratique. Au fur et à mesure que les exubérances juvéniles et les démangeaisons de revanche étaient récupérées, et éventuellement recyclées dans des paroisses d’opinions moins dérangeantes, ceux qui restaient sur les routes de la révolte étaient exclusivement considérés sous le prisme de l’ordre public, comme une menace à la monotonie tranquille de la ville, raison pour laquelle ils ont donné carte blanche aux organismes préposés afin de nous contenir et de nous persécuter.

Qu’est-il resté de tous les espoirs, des grands et des petits projets dont nous pensions qu’ils rendraient nos jours à venir fascinants ? J’aurais pu retourner regarder par la fenêtre, dans l’attente d’événements imprévisibles qui auraient retourné la situation. Mais il devait forcément rester un peu de mouvement, peut-être juste en dehors de ma ville, et ça valait le coup de tenter d’y amener mes tensions et mes expériences pour ouvrir une brèche dans la grisaille qui me cernait, jour après jour.

Je m’éloignais ainsi des événements auxquels j’avais été si lié, pour chercher ailleurs l’enthousiasme et l’engagement qui étaient triste - ment en train de disparaître autour de moi. A la longue, je me suis aperçu que mes envies de bouleverser l’existant n’étaient peut-être pas « ressenties » avec la même intensité par ceux que j’avais rencontrés. Beaucoup se contentaient d’un petit monde, d’un cercle de connaissances et de fréquentations remplaçant cette communauté naturelle qu’une socialité dévastée et aliénée rend difficile. Et pour faire tenir ensemble toutes ces fréquentations, il fallait tout un catalogue d’idées, de comportements et d’habitudes militantes, sans que les projets et les initiatives ne prennent vraiment le chemin de la réalisation concrète d’une subversion du quotidien.

Je retournais donc à la fenêtre, fouillant l’horizon à la recherche de nouvelles sollicitations, de quelque petit signal sur lequel me jeter pour recommencer, même si le plus souvent, la couleur que je m’attendais le plus à voir dans la rue était celle des uniformes qui venaient me demander une énième fois des comptes.

Entre-temps, je continuais à ma manière un ensemble d’activités qui auraient pu me convaincre que mes sens et mes espoirs n’étaient toujours pas engourdis par la grisaille dans laquelle ma ville était inexorablement retombée. En vrai, tout cela n’était qu’un témoignage de résistance, la preuve que des choses, on peut en faire, même si les autres ne comprennent la plupart du temps pas ces preuves. Car malgré tous les messages que je jetais aux quatre vents, l’écho ne parvenait plus à me rapporter d’autre voix que la mienne.

Une situation absurde… chercher des parcours que je pourrais partager avec d’autres, au prix de devoir adapter mes tensions et capacités à celles des autres, alors qu’il n’y a aucune réponse à de telles propositions. Au final, ce qui te reste entre les mains, c’est uniquement de la frustration, parce que tu as toi-même voulu réduire ces propositions à une dimension qui n’est pas la tienne.

Qu’étais-je en train de devenir ? Un prêtre en quête d’âmes pieuses, peut-être, ou mieux, un fantôme, une ombre qui court en rasant les murs, sans que d’autres ne ressentent le besoin ou l’envie de s’en approcher. Et si je voulais vraiment penser à mal, je dirais : un pestiféré, quelqu’un qui porte le mauvais œil, tellement il est devenu l’ennemi de l’ordre constitué. De toutes façons, il est évident que sans beaucoup d’autres objectifs à atteindre, l’attention des agents de la répression se concentre sur ceux qui ne s’adaptent pas. Je pris une décision : à partir de maintenant, je n’accepterais plus la supposée inéluctabilité de la surveillance, et je ne me résignerais plus à calculer mes aspirations et mes envies d’agir pour qu’elles demeurent cohérentes avec ce que les conditions qu’on nous impose me permettent. Avec tout le contrôle et la coercition qui s’immiscent déjà dans notre existence au quotidien, il me paraissait pour le moins inopportun de me transformer en un contrôleur de moi-même.

J’ai donc décidé de ne plus pouvoir être repérable, j’ai décidé que les espaces, les temps, les expériences que je vivrais ne méritaient pas de nourrir les yeux, les oreilles et les dents de mes ennemis. J’ai mûri ce choix comme s’il s’agissait d’une aventure pas forcément définitive, qui me porterait dans une condition nouvelle, unique et immuable, dans laquelle lier mes activités et mes désirs… En fait, je me trouvais plutôt devant un parcours parallèle, sur lequel m’orienter à la recherche d’une liberté de mouvement et d’une intégrité qui me manquaient.

D’autres lieux, d’autres moyens, d’autres conditions pour continuer à suivre cette même conviction qui a marqué ma vie il y a longtemps déjà.

Je retourne encore parfois à la fenêtre, en sachant d’avance que, au-delà de ce que j’y vois en bas, mon regard s’ouvrira sur de plus vastes horizons.


Extrait d’Incognito, Expériences qui défient l’identification, co-édité par Nux-Vomica (Alès) et Mutines Séditions, décembre 2011, 120 pages.


BASE DE DONNEES ANARCHISTES (aperçu)



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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 12:38

 

 

Faut-il parce que les conspirationistes vont souvent trop loin dans leurs conclusions nier la valeur de nombre de leur recherche. Face à certaines réalités, il faut être bien accroché pour ne pas péter un plomb. Tout le monde a déjà lu (ou vu puisque la culture de l’image domine) des histoires de personnes victimes d’un complot et dont la manière dont se déroule le scénario du complot est justement de les pousser aux extrémités qui leur font à la fin percevoir des complots partout, noyant le réel dans la fiction. Et les complotistes ont gagné , la personne est considérée comme atteinte de folie, enfermée, déboutée… Cela se passe systématiquement avec des parents qui pensent que leurs enfants sont victime de réseaux pédophiles… si certaines personnes abusent et utilisent cet argument pour disqualifier l’autre parent afin de l’écarter de ses enfants d’autres sont victimes de ces abus alors que leurs enfants sont réellement en danger.

J’ai commencé mes recherches sur Internet à partir de ce thème : un ami prétendait avoir vécu cela dans son enfance et ce qu’il me racontait était tellement gros que j’ai voulu vérifier avant de me dire qu’il était complètement brindezingue. J’ai alors découvert qu’il existait des scénarios récurrents et que toujours se trouvait les mêmes notabilités au bon moment pour bloquer les procédures, les mêmes schémas qui conduisaient le parent plaignant à être privé du droit de garde, voir à se retrouver en prison pour non présentation d’enfant.

Le fait le plus troublant, c’est que des témoignages d’enfants très jeunes, qui n’ont aucun contact entre eux décrivent des faits similaires. En Belgique après l’affaire Dutroux, les paroles ce sont libérées et si l’on a pu suivre la piste des réseaux possibles, une chronique de l’inceste ordinaire a vu le jour dévoilant que les victimes étaient nombreuses et que seul le tabou mis sur le sujet les avaient obligé à se taire de peur de discrédit si elles racontaient leur histoire. C’est grâce à cela que la perversion de nombreux curés a pu être révélées, il faut espérer que des mesures seront prises pour que de tels faits ne se reproduisent plus, qu’il n’y ait pas d’autres victimes. Malheureusement ce qui touche à l’existence d’éventuels réseaux est resté tabou, d’autant plus que l’argument a été utilisé pour tenter de jeter à tort le discrédit sur certaines personnalités politiques et autres… et que malheureusement au milieu de ce gros tas de boue de tout et n’importe quoi… la vérité s’asphyxie

J’ai publié récemment la traduction d’un article d’Eva Golinger. Après que Hugo Chavez ait émis la possibilité d’un empoisonnement de présidents d’Amérique Latine, les plus progressistes, c’est-à-dire les plus dangereux pour la néocolonisation impérialiste de la région, mais aussi pour l’avancée de l’empire car formant un pôle majeur de ces alliances multipolaires qui ouvrent d’autres perspectives pour le monde que ce monde destructeur de la pensée unique qui tentent d’imposer son hégémonie sur la planète à gros coup de bombes radioactives, de manipulation médiatique des consciences, de promulgation de lois liberticides qui vont jusqu’à interdire l’utilisation agrobiologique de l’ortie, plante basique de ce domaine. C’est un peu cela que je voulais mettre en lumière dans ma rubrique de guerre totale… montrer comment les attaques se déroulaient simultanément sur une multiplicité de plans mais conduisant toutes vers le même but la domination absolue d’une oligarchie sur l’ensemble de la planète… une oligarchie de type Inquisitorial, puisque non contente de soumettre les corps il lui faut soumettre également les esprits, par la propagande ordinaires de médias aux ordres, par l’utilisation des production de Big Pharma qui détruisent les connexions neuronale afin de préparer le terrain mais un chercheur de grande renommée dans ce domaine), par toutes les formes de menaces et de conditionnements qui obligent les chercheurs d’emplois obligés à modifier leurs comportements sous peine de se voir privés du moindre revenu, etc…

J’ai donc traduit l’article d’Eva Golinger, parce que les gros rires bien gras des imbéciles face au questionnement pertinent de Chavez m’énervait prodigieusement… les gros rires gras des imbéciles incrédules me produisent en général cet effet… j’ai beau être une humaine fort peu vindicative, qui considère la haine et le ressentiment comme des pertes de temps et une victoire d’un ennemi à éradiquer justement en agissant pour qu’il n’y ait un jour plus de place pour de tels sentiments sur cette planète, et pas grâce à des médicaments qui endorment les consciences mais justement en plein éveil de celle-ci, malgré cela, en partie par nature et en partie d’avoir échappé à ce haut lieu de création des rapports de force qu’est l’école maternelle, il m’arrive d’avoir des réactions de dégoût, de mépris, de rejet et d’être carrément énervée par cette imbécilité latente et de plus en plus omniprésente qui nous fait tant de tort à tous… la réaction aux propos d’Hugo Chavez concernant la possibilité de l’action d’une volonté concertée d’assassiner les élus des peuples d’Amérique Latine qui incarne le mieux la conscience des peuples de leur pays, fut de cette nature.

D’autant plus que d’une part avant l’existence d’Internet, j’avais déjà pu prendre connaissance de l’existence de recherches qui allait en ce sens de la part des acteurs de la guerre secrète US (et apparentés) non seulement grâce à des lectures mais aussi par des témoignages directs dignes de toute ma confiance. Ceux qui se sont intéressés au dernier discours de ce méprisable petit-blanc d’Obama (oui lui et la Clinton… je n’ai que mépris pour eux… des larves prétentieuses victimes de leur mégalomanie égotiste et prêts à tout et n’importe quoi pour jouer les façades du pouvoir), ceux qui se sont intéressés à ce discours donc n’ont pu manquer de relever le faits que la poursuite de la guerre globale donnerait dorénavant la priorité à la guerre secrète, moins coûteuse en argent, mais aussi en discrédit populaire selon ce principe du « doute plausible » qui en est un des fondement… l’ont-il fait, l’ont-il pas fait… même le public lucide et bien informé se retrouve alors souvent obligé de trancher dans les termes de « capable du fait », ce qui est toujours dérangeant. Il est de la plus grande évidence que les moyens existent pour provoquer le développement d’un cancer chez une cible choisie et il est non moins évident que certains que ceux qui n’hésitent pas à rendre inhabitables des parties entières de la planète, en causant la mort lente et atroce de leurs habitants et des descendants de ceux-ci en provoquant des cancers et des mutations quisont la condamnation de lignées entières, ceux donc qui ont recours sous nos yeux au quotidien depuis des années à ce genre de pratique Au Kosovo, en Afghanistan, en Irak… ceux qui condamnent des innocents à une mort atroce pour donner libre court à leur convoitise et à leur soif de pouvoir, pourquoi hésiteraient-ils à assassiner Chavez, Lula, Kristina Fernandez, Lugo,  et Dilma Roussef en les empoisonnant par des substances radioactives, s’ils en ont la possibilité.

Les assassinats directs des opposants à la domination globale d’un Empire égoïste, stupide et dénué de toute éthique ont fait aujourd’hui l’objet de trop de publicité fondée entre autre sur la déclassification de documents officiels, mais aussi sur les témoignages irréfutables de témoins ou de participants repentis. Chavez assassiné d’une balle, cela risque non seulement de soulever de vastes mouvements de protestation sur toute la planète, mais aussi de voir se réveiller la conscience de quelques-uns ce ceux qui jusque-là étaient victimes des manipulations médiatiques anti-Chavez. Par contre le coup de l’empoisonnement et de sa question pertinente et légitime ont le double effet de l’affaiblir physiquement mais en plus de le faire passer pour fou aux yeux d’un public incrédule et dénué de la formation qui lui permet de comprendre que l’empoisonnement volontaire, non seulement plausible devient probable quand une présidente de plus Kristina Fernandez se révèle être elle aussi victime de cette maladie. Au lieu de crier au fou, toute personne respectueuse du droit des peuples se devrait de faire un tapage tel qu’il servirait de protection à ceux qui ont été épargné jusqu’ici, les autres obstacles sur la route de l’Empire que constituent les autres présidents populaires (au sens d’incarnation du peuple et de sa volonté) d’Amérique latine, mais aussi Poutine, Ahmadinejad,

D’autres comme Kadhafi ont vu leur mise à mort mise en scène comme un spectacle de divertissement populaire, ce qui a malheureusement révélé à quel point une partie du public était friand de l’horreur de la mise à mort cruelle et atroce en direct, jusqu’à la Clinton qui s’en réjouit ouvertement, ce qui démontre que cette harpie de se situe pas très haut sur l’échelle de l’évolution des consciences.

Pourquoi j‘affirme cela : parce que la survie de l’espèce humaine et de beaucoup d’autres espèces de la planète dépend aujourd’hui d’une volonté résolument pacifiste  pour trouver des solutions aux conflits qui divisent notre monde autant sur la scène internationale qu’entre les habitants de même territoire font redouter l’éclatement de guerres civiles totales ou partielles jusque et y compris sur le sol européen. Parce que lorsqu’une personne aussi vindicative et belliciste que Harpie Clinton est le vecteur par lequel s’exprime la volonté de domination absolue de l’oligarchie, nous sommes tous en danger. On a tendance à assimiler au primitivisme ou au barbarisme de tel comportement, comme celle qui consiste à anthropologiser le comportement des loups ou d’autres animaux sans tenir compte de ce que ce que ce comportement à de complètement inédit en ce qu’il est la négation d’une éthique qui a mis des millénaires à se constituer. C’est faire insulte aux barbares, aux primitifs et aux loups que de faire référence à eux pour qualifier des comportements qui dépassent en folie, en cruauté, en sadisme, en criminalité consciente et assumée tout ce qui s’est vu de mémoire humaine.

S’il y a là, une survivance d’un passé à proscrire pour que l’espèce puisse enfin évoluer, c’est aussi parce que de tel comportements reflètent et cristallisent ce qu’il y a eu de pire dans l’évolution, le catalysent comme phénomène de masse et nient par la destruction tous le meilleur de l’humain : les capacités de tendresse, de solidarité, d’abnégation, de sacrifice des uns pour le bien de tous qui sont aussi des caractéristique de notre espèce. J’ai souvent dit en riant que si j’avais accès à une machine à remonter le temps, je m’en servirais pour pouvoir écrire une histoire de la tendresse à travers les âges…

J’ai commencé ce texte en découvrant ce matin la nouvelle de l’attentat de Téhéran qui visait un spécialiste du nucléaire. Attenta qui s’inscrit dans une série qui a déjà coûté la vie à deux autres scientifiques iraniens Masoud Ali Mohammadi, en Janvier 2010 et Majid Shahriani, spécialiste du programme nucléaire iranien 10 mois plus tard.

Cela a évoquer cette série de morts accidentelles où mystérieuse qui avait il y a quelques années couté successivement la vie de 5 microbiologistes, savants de pointe dans ce domaine si important de la guerre secrète sur une période de 8 semaines… la loi des séries ?Ou encore une fois l’application du principe du doute plausible ? On est non seulement en droit de se poser des questions et si on a la prétention de répandre une information cohérente sur les avancées des fronts de guerres de l’empire dans le monde c’est non seulement un droit, cela devient un devoir.

Et cela d’autant plus que le fourbe Obama a annoncé très clairement la couleur : priorité à la guerre secrète dont le financement relève du secret d’état… ajoutez à cela cette loi US qui viole tous les principe du droit international, le droit d’assassiner impunément les opposants (requalifiés de terroristes, terme devenu synonyme d’insurgés et de dissidents) où qu’il se trouvent sur la planète.

Cela est d’autant plus dangereux que l’installation d’une dictature annoncée réactive le droit et le devoir d’insurrection promulgué par la Charte des Droit de l’Homme…. Toute personne qui a la volonté de s’opposer à cette dictature se retrouve aujourd’hui prise entre deux feux, celuide sa conscience qui lui ordonne de se lever et de rester à la mesure de ses moyens celui d’un arsenal de lois liberticides qui autorisent aujourd’hui toute forme de répression y compris la mise à mort sans jugement jusqu’en Occident (USA, Grande-Bretagne et France, ces deux derniers pays ayant d’ores et déjà autorisé le tir à balle sur des manifestants requalifier d’émeutiers pour la sauvegarde d’un semblant de légitimité).

2012, année de tous les changements. Sans aucun doute. Si je me réfère à la théorie du Chaos, nous nous approchons d’une manière toujours plus accélérée d’un point de bifurcation, lieu de transformation irréversible de trajectoires jusque-là définissables et prévisibles, soumises à des équations linéaires, de tels points s’annoncent par une croissance des phénomènes d’instabilité… après le passage du point de nouvelles trajectoires… quand l’effet de masse est atteint qui permet le passage du seuil critique, les conditions sont alors telles que le plus petit effet peut susciter les plus grandes réactions pour autant qu’il s’applique au bon moment au bon endroit, entrainant des réactions en chaînes qui font sens, en physique cela se produit d’un évènement infime du microscopique ou même submicroscopique jusqu’à un phénomène décelable et mesurable à l’échelle macroscopique qui est aussi celle de notre perception.

Il est hautement probable que cette conception soit également valable en ce qui concerne l’évolution du monde humain dans ses relations intraspécifiques et dans ses interactions avec la biosphère, niche de l’espèce humaine. Un point de bifurcation est le moment – pour le dire autrement – où par l’effet d’un tout petit changement local, l’improbable peut devenir très vite de l’ordre du probable et ce révéler ensuite a posteriori ce qui est advenu. C’est une autre caractéristique de la théorie du chaos que de tels événements, et de tels mutation de processus ne puissent jamais être évalués avant qu’ils se produisent qu’en termes de probabilité et ne pissent être étudier avec certitude qu’après qu’il se soit produit. C’est ce principe qui veut qu’il soit impossible à une partie d’appréhender le tout… or nous sommes partie (et même les plus puissants d’entre nous qui se prennent pour des dieux créateurs combien néfastes) et le monde est un tout qui nous échappera toujours dans son ensemble et par l’incapacité dans laquelle nous nous trouvons intrinsèquement l’ensemble indéfini (dont le nombre tend vers l’infini) des parties qui le compose.

Ce que je veux dire par cela, c’est à tous ceux qui face à la puissance de l’ennemi doutent aujourd’hui qu’il soit possible de l’abattre et désespèrent de la faiblesse de ces minuscules moyens face à la puissance démesurées d’un ennemi qui contrôle finances, ressources, médias, armées y compris celles de la guerre secrète, pouvoir politique, mouvement des inconscients collectifs, c’est le moment où jamais de garder espoir et courage et de continuer à agir avec persévérance et détermination si dérisoire vous semble vos actions, aujourd’hui tout est encore possible, demain, il sera trop tard.

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 13:51

 

 

Je vais au cours des jours, des semaines qui viennent continuer à attirer votre attention sur ce qui se passe en Colombie. Un pays où règne la terreur, un pas où l’angoisse permanente est la compagne de bien des habitants, car dans ce pays règne différentes formes de terrorisme. Terrorisme de l’état, terrorisme des compagnies paramilitaires, qui même si elles sont officiellement dissoutes continuent d’opérer, terrorisme des narcotrafiquants, terrorisme des soldats de l’armée US qui s’il commette des exactions n’ont pas de comptes à rendre devant la justice Colombienne. Je ne sais pas encore si je vous perlerai des seuls que l’on qualifie officiellement de terroristes dans ce pays, sans doute parce que je ne sais qu’en penser moi-même et que je n’ai pas encore rencontré de témoignages probants  faisant pencher la balance.

J’ai plusieurs buts en abordant ce sujet ? Apporter un soutien à Ange Gaona en soutenant son combat au sens large afin qu’elle ne soit pas remise en danger en cessant un jour d’être au centre de l’attention. En soutenant la population de ce pas en particulier, les combattants de la dignité et de la liberté qui sont menacés en permanence de mort sous forme d’exécution extrajudiciaire autrement dit de se faire assassiner.

L’autre intérêt de cette mise en lumière sera de montrer l »intérêt des USA dans le narcotrafics,  que joue ce pays afin de le perpétuer et non de le combattre mais aussi de vous montrer ce qui est bien plus que de l’hypocrisie, une intoxication des consciences :l’acharnement contre les républiques socialistes bolivariennes versus qui sont les alliés des USA sur le continents, quels sort subissent les populations dans les pays alliés et pourquoi si c’est de démocratie et de bien-être des population quand on attaque Chavez les mêmes font l’impasse sur une situation en Colombie dont les Usa sont à la fois témoin et complice… mais  justement parce qu’ils sont complices, justement parce que l’unique but des USA en Amérique Latine est de pouvoir restaurer la colonisation défaillante et remettre la main mise sur les richesses de la région et remettre en esclavage des population qui redressent – enfin – la tête.

Voilà, je vous renvoie vers un site qui signale régulièrement certaines de ces exactions qui remplissent des pages et des pages…  alors que ce n’est en l’occurrence qu’une petite partie, celles dont précisément les animateurs de ce site ont pu prendre connaissance. Cela permet d’avoir un –triste – aperçu du quotidien des Colombien et de ceux qui partagent leur combat et leur souffrance

 

 

 

 

Actions urgentes
Nouveaux abus de la canadienne Gran Colombia Gold contre la population rurale de Nariño
21 Novembre 2011

La multinationale canadienne Gran Colombia Gold-GCG est située dans les municipalités d’Arboleda et de San Lorenzo à l’intérieur du département de Narino et est actuellement dirigée par l’ex-ministre aux affaires étrangères Maria Consuelo Araujo. Les activités d’exploration qu’elle mène dans son projet minier Mazamorras Gold ont créé un climat de chaos et de confrontation avec et à l’intérieur même de la communauté.

Agression contre Jackeline Rojas de la OFP et menaces de mort contre elle et M. Juan Carlos Galvis
18 Novembre 2011

L'Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l'Homme, programme conjoint de l'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et la Fédération internationale de Droits de l'Homme (FIDH), requiert votre intervention urgente dans la situation suivante en Colombie .

 

Description de la situation :

Curvarado : Le video d'une réunion avec le gouvernement dans les mains de paramilitaires // Communiqué de Camelias
15 Novembre 2011

Le contenu de la réunion ayant eu lieu à Bogota le vendredi 5 novembre entre le Gouvernement National et des délégués des conseils communautaires du Curvarado et du Jiguamiando s'est retrouvé dans les mains des paramilitaires au Choco.

Les arrêtés suite aux mobilisations contre la canadienne Pacific Rubiales dénoncent des actes de torture
11 Novembre 2011

La FONDATION DES COMITES DE SOLIDARITÉS AVEC LES PRISONNIERS POLITIQUES (FCSPP) dénonce devant la communauté nationale et internationale des actes présumés de torture et autres traitements inhumains et dégradants dont on été victimes les personnes détenues durant les manifestations des travailleurs de la Pacific Rubiales, dans la municipalité de Puerto Gaitán- Meta.

Les autorités autochtones de Calda dénoncent la minière canadienne Medoro Ressources.
9 Novembre 2011

Nous, les autorités autochtones de Canamomo - Lomaprieta Rio Sucio y Supia (Caldas), dénonçons devant les institutions et organisations de droits humains, le ministre intérieur de la justice, le procureur général de l’organisation, l’agence international de droits humains, les ONGs et l’opinion public:

Intimidation paramilitaire dans les zones humanitaires du Curvarado
27 Octobre 2011

Plus de 300 fusils destinés aux paramilitaires sont entrés dans le Curvarado dans un camion qui a transité par Pavarando, lieu où se trouve un barrage policier. Selon l'information reçue, les armes serviront à renforcer les opérations de contrôle territorial et seront réparties à de jeunes recrues provenant de divers villages de l'axe bananier.

Contrôle et menaces paramilitaires dans le Cacarica
20 Octobre 2011

Depuis 10 jours, des paramilitaires opérant dans le port de Turbo, Antioquia et la ville de Riosucio ordonnent aux transporteurs fluviaux de ne pas acheminer d'aliments aux communautés afrocolombiennes et autochtones du Cacarica

Les paramilitaires ont signalé que celui qui voulait transporter des aliments devait se présenter personnellement à Turbo et que les aliments ne pouvaient être amenés par des tiers.

Les organisations canadiennes appuient le convoi humanitaire pour Puerto Gaítan
7 Octobre 2011

 

 

Les paramilitaires avancent en semant la terreur dans le Sur de Bolivar
19 Septembre 2011

«Les dénonciations ont été persistentes, et ont été réalisées pour mettre en évidence la présence et l'avancement des paramilitaires dans la plus grande partie du Sur de Bolivar. Il était question d'alerter les gouvernements au niveau national et départemental en les informant des lieux desquels opèrent ces groupes, soit dans les municipalités de Tiquisio et Montecristo, dans les chemins de Malena, Quebrada del medio, Tagual, Pincho, Tenche et dans les environs.

Menaces paramilitaires au Cacarica
13 Septembre 2011

Des paramilitaires attaqueraient nos territoires selon des sources sûres

Diparition avocats assurant la défense de prisonniers politiques
12 Septembre 2011

La fondation Lazos de Dignidad émet une ACTION URGENTE  face à la disparition des avocats, défenseurs des prisonniers politiques  LUIS EDURADO MANOTAS Y ARMANDO COLON, qui a eu lieu dans la ville de Bogota le 10 septembre 2011.
 
Rappelons les FAITS
 

Meurtre de 2 personnes dans les communautés du Jiguamiando
29 Août 2011

Dimanche le 28 août 2011, vers 7h et demi du matin,  les corps sans vie de deux jeunes du Jiguamiando, assassinés par les paramilitaires,  ont été retrouvé devant la zone humanitaire de Claro Andalucia dans le Curbarado.

Un nouveau «faux positif» judiciaire se prépare à Santander
25 Août 2011

Les organisations de défense de droits humains signataires de cette dénonciation ont pris connaissance de la préparation d'un montage judiciaire contre des défenseurs de droits humains et étudiantEs de l’Université Industrial de Santander (UIS).

Diffamations et menaces contre les organisations colombiennes et internationales appuyant les communautés en résistance civile du Choco.
19 Juillet 2011

Tandis que la présence paramilitaire dans la région du Choco se maintient, les menaces et le processus de criminalisation de la résistance civile se poursuivent.

Les communautés du Choco que nous accompagnons depuis près de 7 ans, maintenant réunies dans l'association des Zones Humanitaires et des Zones de Biodiversité du Curvaradó et du Jiguamiandó, attendent toujours que leur victoire juridique soit mise en application pour que l'ordre d'évinction à l'endroit des entreprises de palme soit mise à exécution; leurs actions étant encore et toujours criminalisées.

Bajo Atrato : Incursions paramilitaires et menaces de mort
29 Juin 2011

Un groupe de paramilitaires est en activité depuis plus d'un mois dans le territoire des communautés afrodescendantes du Choco qu'accompagnent le PASC. Les paramilitaires se sont installés dans le Curvarado et circulent en habits de camouflage, avec des armes courtes et longues. L'absence de réaction des unités de l'Armée (Brigade 17) présentes sur le territoire du Curvarado malgré les nombreuses dénonciations de la présence paramilitaire, démontre une tolérance si ce n'est une complicité active de leur part face à l'action paramilitaire.

Leader de la communauté Naya menacé par un artefact explosif
23 Juin 2011

Un artefact explosif et une note écrite ont été laissés à la résidence du leader Manuel Garces, de la municipalité de Buenaventura.

La menace exigeait que le leader afrodescendent renonce à sa candidature populaire pour la mairie Lopez de Micay. La menace écrite concernait aussi a d’autres membres du conseil mineur du Bajo Naya.

 

 

Source : Actions urgentes | Projet Accompagnement Solidarité Colombie

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 12:42

 

Une allemande de 69 ans vit depuis 15 ans sans dépenser d'argent. C'est l'histoire d'une utopie qui est devenue réalité.

Mener une bonne vie sans plus dépendre de l'argent ? Heidemarie Schwermer nous prouve que c'est possible, même à notre époque. Bonne nouvelle donc pour tous ceux qui ont peur de « la crise » ; un espoir est né en Allemagne.

Tout a commencé il y a 22 ans, lorsqu'elle arrive à Dortmund (Allemagne) avec ses deux enfants et une valise. À l'époque Heidmarie sort d'un mariage difficile ; elle est enseignante et ne s'est jamais plaint de sa situation. Pourtant, l'allemande va être choquée par la crise industrielle de 1979 et va radicalement changer de vie. Le choc pétrolier qui a touché la Ruhr a précipité de nombreuses personnes dans la pauvreté. Heidmarie réalise alors que le problème ne vient pas fondamentalement d'un manque de ressources mais de leur mauvaise répartition. À son échelle, Heidmarie va complètement bouleverser le système. Voyant qu'elle possédait plus que le nécessaire et qu'elle ne s'épanouissait plus dans son travail, elle quitte tout pour devenir plongeuse. Parallèlement, elle ouvre sa boutique de troc.

« Gib und Nimm » (Donner et prendre)

Dans sa boutique, tout le monde est libre d'échanger toutes sortes d'objets ou de services. Les sans-abris sont les plus intéressés par le système. Cependant, les chômeurs et les retraités sont aussi nombreux à se presser dans la boutique. L'établissement est rapidement devenu un phénomène dans la ville.

En 1995, l'allemande trouve qu'elle gagne encore « trop » d'argent. Ses enfants ont déménagé et tout ce dont elle a besoin semble se présenter à elle. Ainsi, Heidmarie vend sa maison, ferme son compte bancaire et résilie ses contrats d'assurance. Elle donne tout le reste de ses biens à ses amis ou à des connaissances. Mais pas question de vivre dehors, elle tire parti de son réseau de troqueurs passionnés. Ces derniers lui prêtent amicalement leurs maisons en échange de menus services. Pour manger elle récupère les invendus des supermarchés bios de Dortmund et s'habille avec des vêtements qu'elle a troqués au marché aux puces. Elle refuse aussi d'aller chez le médecin. Toute sa vie tient dans une petite valise, avec 200€ seulement en cas de besoin.

« L'argent nous détourne de l'essentiel »

 Heidmarie a déjà publié deux livres, aujourd'hui elle travaille sur le troisième. Tous les bénéfices de la publication, ainsi que sa retraite mensuelle de 700€ sont entièrement reversés à des proches dans le besoin et à des œuvres de charité. Elle participe aussi au documentaire « Vivre sans argent » dans lequel elle raconte son histoire et montre ses combines. Elle explique que, pour elle, « l'argent éloigne de l'essentiel, l'abandonner m'a donné un vraie qualité de vie, une richesse intérieure et la Liberté ».

La vieille dame ne bénéficie d'aucune aide sociale, ne pouvant ainsi pas être qualifié de paria du système. Provocatrice ou prophète ? Heidmarie Schwermer semble en tous cas être en avance sur son temps.

Camille Lebrun, pour newzitiv.com


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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 10:22

 

 

Les Mapuches, ces gens de la terre…


Les Mapuches, ces « gens de la terre », sont présents en Argentine (environ 200 000) et surtout au Chili (1 200 000).


La loi « anti-terroriste » adoptée par Pinochet en 1978 est de plus en plus appliquée aux Mapuches qui résistent aux expulsions de terres ou qui essaient de récupérer les terres volées. Face à la politique forestière de l’État chilien, politique qui entraîne une expropriation continue des communautés mapuches de leurs terres et de leurs forêts, les Indiens mapuches résistent. Ils s’organisent autour de divers mouvements, dont le plus radical est  la Coordinadora Arauco-Malleco, qui revendique la récupération des terres volées, la reconnaissance des Mapuches comme peuple, un territoire autonome… Marches, rassemblements, occupations de terres… 

6 Janvier 2012 - Le gouvernement chilien a affirmé, vendredi, que plusieurs des incendies de forêt majeurs qui ravagent le sud du pays avaient été allumés de façon délibérée et a accusé un groupe amérindien d'avoir déclenché l'incendie qui a tué sept pompiers la veille.

 

 Le corps du septième pompier tué en tentant de contenir les flammes sur les terres appartenant à l'entreprise Mininco Forestry a été retrouvé tôt vendredi matin. Le pompier avait été porté disparu jeudi.Le ministre chilien de l'Intérieur, Rodrigo Hinzpeter, a mis en cause un groupe lié aux Mapuches, des Amérindiens qui luttent depuis longtemps pour reprendre le contrôle de leurs terres ancestrales.
Le ministre a accusé le groupe Coordinadora Arauco Malleco, dont les leaders ont été accusés et certains condamnés pour de violentes attaques contre les propriétés de l'entreprise forestière.M. Hinzpeter a souligné que quelques jours plus tôt, des membres de ce groupe avaient incendié un hélicoptère qui devait servir à combattre les incendies de forêt. Source


Les Mapuches sont le seul peuple indigène à avoir forcé les colonisateurs espagnols à signer un traité, en 1803, reconnaissant l’indépendance de leur territoire. Mais, entre 1880 et 1886, les gouvernements d’Argentine et du Chili ont mené et gagné une guerre d’occupation du Wallmapu (pays mapuche).

Dans les manuels d’histoire, cette guerre est nommée, en Argentine, « conquête du désert » et, au Chili, « pacification de l’Araucanie ». Les deux États ont ensuite redistribué des terres aux survivants mapuches, des terres si petites qu’on les a appelées « réductions ».
Celles-ci forment aujourd’hui les 2200 communautés mapuches du Chili réparties au sud du fleuve Bio-Bio. Les Mapuches chiliens sont environ 1 200 000 et 30% d’entre eux ont émigré dans la misère des grandes villes.
Les Mapuches n’ont jamais cessé de réclamer la restitution de leurs terres ancestrales, aujourd’hui occupées par des propriétaires terriens et des entreprises minières, forestières, agricoles et touristiques de groupes économiques qui contrôlent plus de 50% du PIB chilien.
Du 12 juillet au 8 octobre 2010, nous dit Pedro Cayuqueo, 37 prisonniers mapuches se sont sacrifiés pour dénoncer la criminalisation de leur lutte politique et l’application contre eux d’une loi anti-terroriste promulguée par la dictature d’Augusto Pinochet et maintenue inaltérable par les quatre présidents de la Concertation démocratique (centre-gauche) qui ont suivi : Patricio Aylwin, Eduardo Frei, Ricardo Lagos et Michelle Bachelet.
Cette loi rend les suspects passibles d’un double jugement civil et militaire, permet leur détention sans limite de temps, multiplie par trois les peines encourues et empêche les avocats d’avoir accès aux preuves.



Le 7 septembre, le président de droite, Sebastian Pinera, propose d’améliorer la loi, mais le texte final encadre plutôt l’une des pratiques les plus inquiétantes : l’emploi de délateurs dans les communautés mapuches et de témoins protégés masqués dans les procès intentés aux suspects.
La loi Pinera accorde l’immunité à ces « témoins » que les accusés ne peuvent ni voir ni confronter. De plus, écrit Alejandro Kirk, correspondant de Telesur au Chili, ne connaissant pas l’identité de ces personnes, on ne peut vérifier ni leur crédibilité ni leur connaissance des faits évoqués. Plus grave encore, la police et les pouvoirs publics sont soupçonnés d’inciter ces témoins à mentir moyennant argent, menaces ou chantage.
Kirk rapporte le cas d’un homme qui aurait reçu des sommes mensuelles de 100 000 pesos en plus d’un prêt de 12 millions de pesos pour l’acquisition d’un terrain. Ce témoin aurait déjà participé à cinq procès de militants mapuches.
Plusieurs autres témoins sont des criminels repentis qui bénéficient mystérieusement de l’abandon des poursuites à leur endroit.
« Si c’est là le modèle de démocratie occidentale et moderne, ajoute Alejandro Kirk, on est cuit. Et bien cuit parce que le climat policier installé chez les Mapuches montre qu’on peut, n’importe quand et n’importe où au Chili », arrêter n’importe qui de manière totalement arbitraire.
Les Mapuches dénoncent de nombreuses violations de domiciles accompagnées de violences souvent commises contre des vieillards et des enfants, ainsi que des arrestations préventives dont la durée excessive permet des montages politico-judiciaires menant à d’autres arrestations et, cela, presque sans fin.
Ce climat policier s’est renforcé à la veille de l’application du Plan Araucanie, un clone du plan Puebla-Panama, qui vise à inclure les communautés mapuches dans les projets de développement néolibéraux du gouvernement Pinera et de la droite chilienne sensés apporter la prospérité dans la région.
Comme préalable, le plan prétend devoir combattre la délinquance mapuche en augmentant les effectifs policiers et militaires sans toutefois toucher aux causes de cette délinquance : précarité du travail, absence d’alternative pour les jeunes, coupures dans les dépenses sociales, etc.
Déjà, dans une centaine de quartiers populaires dont plusieurs en Wallmapu, ont été nommés des chargés de quartiers, fonctionnaires dépendant du ministère de l’Intérieur et dont le mandat est de coordonner les agents secrets, délateurs et autres composantes du réseau répressif.
La perversité du Plan Araucanie, écrit le Groupe de travail pour les droits collectifs, du site internet Mapuexpress, consiste à mêler habilement affaires policières de délinquance commune et de trafic de drogue avec la violence familiale et les mauvais traitements des enfants pour gagner l’appui des classes moyennes à la démagogie gouvernementale anti-Mapuches.
Ceux-ci, bien sûr, rejettent un plan qui fait d’eux des criminels et des alcooliques, mais aussi des « pauvres » qu’il faut aider : « Le gouvernement chilien, dit Pedro Cayuqueo, pense que le problème qui nous affecte est la pauvreté et la misère qu’on va résoudre par de l’assistanat alors que ce problème est l’occupation et la dépossession de nos terres. »
Plan Araucanie et loi anti-terroriste, écrit le sociologue et analyste politique argentin, Atilio Boron, se complètent pour discréditer et réprimer les militants mapuches « qui affrontent la guerre d’extermination que leur a déclaré l’État chilien ».
Accusés de terrorisme, ces militants n’ont pourtant tué personne, n’ont posé aucune bombe et agissent sans même utiliser d’armes à feu. Hector Llatul, par exemple, est passible de 103 ans de prison pour avoir allumé un incendie et agressé physiquement un procureur, infiniment plus que les trois années de travaux communautaires infligées au brigadier de carabineros, Walter Ramirez, qui, en 2008, tuait par balles l’étudiant mapuche, Matias Catrileo.
Boron dénonce aussi les médias privés de son pays et du monde occidental pour qui les revendications mapuches ne méritent pas une mention aux bulletins de nouvelles. Les prisonniers politiques mapuches, dit-il, sont des disparus médiatiques dont le malheur est de ne pas être Cubains.
Si une même grève de la faim avait lieu à Cuba ou au Venezuela, dit-il encore, « on déchirerait ses vêtements, pousserait des cris au ciel, déplorerait une attaque contre l’État de droit (…) et appellerait les gouvernements du monde libre à sanctionner le pays fautif. »
À Montréal, M. Cayuqueo a salué le travail de la Commission pour les droits de l’homme de la Chambre des députés chilienne qui, au cours de la grève de la faim, est parvenue à exclure certains délits mineurs (incendies, menaces, associations illicites) de la loi anti-terroriste en plus de mettre fin au double jugement.
Mais il a insisté sur le caractère national et politique des demandes mapuches qui ne visaient pas seulement l’obtention de gains judiciaires : « On veut l’autonomie politique, dit-il, et, depuis toujours, l’État chilien nous répond en nous offrant la criminalisation ».
Mais, avec une mesure extrême comme la grève de la faim, « on est parvenu à percer le silence médiatique de la classe dirigeante chilienne et, cela, malgré le cirque monté autour de la tragédie des 33 mineurs rescapés de la mine San José et des célébrations du bicentenaire. »Source

Eloïse Berard et Lisa Delorme, 18 ans, ont partagé le quotidien de familles mapuches pendant 6 mois ...Elles ont 
présenté leur film lors du festival Le Grand Bivouac à Albertville (Savoie)
Source , publié par Marc Lafontan sur  Au bout de la route
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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 07:34

 

 

MASSACRE DES HUSKYS "VANCOUVER 2010"

 

Ainsi se conduit le capitalisme avec ceux qui ne le servent plus. Il n'y a pas d'illusion à se faire, ce qu'ils ont fait aux huskys ils le font aux humains qui ne les servent plus, sans état d'âme... en ne  mettant les formes que par obligation par soucis de l'opinion publique sont l'indignation pourrait s"avérer contreproductive. Partout où se déroule des JO, une exposition "universelle" ou le mundial de football, il y  a une histoire cachée, occultée, celles de personnes déplacées, de personnes exploitées pour que puissent avoir lieu les grands spectacles qui  divertissent les Peuples des malheurs du monde (et rapportent beaucoup d'argent à quelques uns).

Pour avoir fréquenté des huskies, et vivre aujourd'hui avec un chien mélange de cette noble race, je sais à quel point ils peuvent être des compagnons extraordinaires pour les humains, vraiment de ceux dont on dit 'il ne leur manque que la parole", d'une fidélité à toute épreuve tout en gardant cette indépendance héritée de leurs cousins les loups, ils ont des fortes personnalités, fidèles mais pas soumis.

Ils m'ont appris aussi à ne jamais confondre ce que l'homme peut faire aux autres hommes et la manière dont se résolvent les conflits dans la meute. Quand il y a un nouvel arrivant, se livre une terrible bataille avec le mâle dominant... âmes sensibles, bouleversant, il faut surtout se garder d'intervenir, car dès que le rapport des forces est établit le vaincu fait soumission et offre sa gorge au vainqueur, et les choses s'arrêtent là. La question de domination dans une meute, n'est pas une question d'orgueil comme chez les humains, c'est une question de survie pour le groupe... que le meilleur gagne, celui qui sera plus apte à guider et protéger sa petite troupe.

Anne

 


L'affaire défraie la chronique au Canada. Il faut dire que les détails, racontés par l'ouvrier qui a été forcé à se débarrasser des huskys sur ordre de son entreprise, Howling Dog Tours (sous-traitant d'Outdoor Adventures Whistler), sont sordides. L'homme, très affecté par cette affaire, a dû égorger au couteau une centaine de ces chiens de traîneaux, qui ont même été achevés à coups de fusil, pendant deux jours, relaye Europe 1. Les cadavres auraient été enterrés dans une fosse commune. La radio cite l'avocat de l'ouvrier, qui a souhaité rester anonyme : "Ce n'était pas une exécution propre, avec une seule balle".

 

L'histoire remonte à février 2010, alors que les Jeux Olympiques de Vancouver rythmaient la ville. A cette époque, les touristes étaient nombreux et les promenades en traîneaux populaires. Mais une fois les JO terminés et les touristes partis, il a fallu réduire les coûts pour Outdoor Adventures Whistler, qui ne pouvait plus s'occuper de tous ses huskys et a donc voulu s'en débarrasser. Mais l'euthanasie ayant été refusée par les vétérinaires, la méthode a été plus radicale : au mois d'avril, les chiens ont été massacrés comme le raconte l'employé.

 

Aujourd'hui, Outdoor Adventures Whistler, qui nie avoir commandité ce massacre, risque gros. Tout comme Howling Dog Tours. La police canadienne a ouvert une enquête. Quant aux défenseurs des droits des animaux, puissants outre-Atlantique et choqués par cette histoire, ils élèvent la voix et espèrent une condamnation exemplaire.

.

 

http://fr.news.yahoo.com/68/20110201/tsc-une-centaine-de-huskys-massacrs-vanc-04aaa9b.html

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Source : MASSACRE DES HUSKYS "VANCOUVER 2010" - EMMILA GITANA

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 02:43

 

http://old.kaosenlared.net/img2/162/162680_w_POETA_ANGIE_GAONA_APRES.jpg

Photo KAOSENLARED.NET -- Apresada la poetisa y periodista Angye Gaona: se hace un llamado a la solidaridad a lectores de kaos y el mundo

 

Poètes et Habitants du Monde, Mobilisez-vous!!! Vous pouvez la soutenir

le jugement est prévu le 23 janvier
La poète et journaliste Angye Gaona a été arrêtée. L'État colombien veut la faire taire pour maintenir l'obscurité à propos d’un génocide qu'elle a dénoncé. 

Urgente est la mobilisation internationale pour obtenir sa libération et pour dénoncer que l'état colombien maintient emprisonnées plus de 7.500 personnes pour "délit d'opinion" : nous sommes devant une vraie dictature camouflée.

C'est une situation insupportable : chaque jour ils arrêtent, assassinent ou font disparaître un adversaire politique, étudiant, syndicaliste, un sociologue, un paysan... La répression exercée par l'État colombien contre le peuple colombien pour apaiser ses revendications sociales est brutale.
Maintenant, il y a urgence à s'unir, à créer une chaîne de solidarité internationale pour faire libérer  la poète colombienne Angye Gaona incarcérée en janvier dernier. Je vous prie d'adresser sans tarder votre signature à Aurora Tumanischwili, et de faire parvenir à l'Ambassade de Colombie le courrier de protestation ci-dessous (copiez-collez). Faites circulez par e-mail et inscrivez cette action sur vos sites et vos blogs. Cette mobilisation pourAngye Gaona et plus généralement pour les Droits de l'Être Humain ne sera pas vaine si chacun prend sa part de responsabilité.
Poètes et Citoyens du Monde, Mobilisez-vous!!!

 

Écrivez directement à l'Ambassade de Colombie de votre pays
(modèle de lettre ci-dessous) après avoir envoyé votre signature de soutien pour la libération d'Angye Gaona:

  
 La poète et journaliste colombienne Angye Gaona a été incarcérée en janvier dernier. L'État colombien veut la faire taire pour maintenir secret un génocide qu'elle dénonçait. Angye Gaona a été arrêtée pour avoir osé témoigner, en Colombie, son pays dans lequel l'état considère que le fait de penser est un crime. Angye Gaona est une créatrice, une tisseuse de rêves entre les peuples, très engagée socialement et impliquée dans le développement culturel: elle fait partie du comité qui organise leFestival International de Poésie de Medellín.
Elle naquit le 21 mai 1980, à Bucaramanga. Elle a fait des études d'Espagnol et de Littérature à l'Université Industrielle de Santander. 

Il y a aujourd'hui en Colombie plus de 7500 prisonniers politiques (étudiants, syndicalistes, artistes, enseignants, écologistes, agriculteurs,et d'autres).

La Colombie détient le triste record de compter 60% des syndicalistes assassinés dans le monde. Au cours des trois premiers mois de la présidence de Juan Manuel Santos ont été tués par les paramilitaires, soit directement par les forces de l'ordre une cinquantaine d'opposants.
La situation est devenue intenable. La répression du gouvernement colombien exercée contre le peuple pour étouffer toutes revendications sociales ne fait qu'empirer.  Il est maintenant urgent que le monde réalise l'horreur de cette réalité et que les démocraties manifestent officiellement leur solidarité.

Et, pour plus d'efficacité, faites parvenir un messages de protestation à l'Ambassade de Colombie de votre pays selon le modèle ci-dessous:

En France, l'adresse E-mail de l'ambassade

nbenitez@amb-colombie.fr
En anglais:
http://english.pravda.ru/hotspots/conflicts/26-01-2011/116682-urgent_action_on_colombia-0/ angye-  gaona-65698316.html

Au Canada  :  embajada@embajadacolombia.ca
En Belgique :  ebruselas@cancilleria.gov.co
En Suisse (formulaire sur le site) :http://www.colsuizacam.com/contactenos.html


"Toma este pan,                   "Prends ce pain
toma esta vida,                      prends cette vie
toma la Tierra                        prends la Terre
que es tuya."                        
  qui est à toi"

Angye Gaona

 

Source le blog nicoletta

 

Anye Gaona : ceci n’est pas un CV. Angye Gaona: esto no es un CV

 

 

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Liberté pour Angye Gaona !

Photo : Daniel Vargas Cuartas

 

Nous ne sommes pas un Curriculum (C.V.).

Si nous sommes ce que nous faisons, la manière dont nous nous comportons et agissons se révèle essentielle pour qu'il n'y ai pas l'espace d'un cheveu entre ce que nous sommes et ce que nous faisons.

Nous sommes ce que nous vivons, sentons, disons, regardons, aimons, pensons,  écrivons.

Nous sommes ce que nous donnons.

Nous sommes l'intensité de notre engagement pour la vie.

Nous sommes ce que nous rêvons.

Angye Gaona n'est pas non plus un curriculum. C’est une poète vibrante de vie. C'est un éclair d'innocence. Une force vitale, qui essaie d'aider à changer la vie, depuis la poésie qui l'habite.

Cependant vous trouverez ci-dessous son curriculum qui vous éclairera un peu sur sa personne, en attendant d'autres communications à suivre.  Cristina Castello

 

Como digo siempre, los seres humanos no somos un curriculum (CV).

Somos lo que hacemos. Pero cómo lo hacemos. Somos lo que vivimos, sentimos, decimos, miramos, amamos, pensamos, escribimos.

Damos.

Somos la intensidad del compromiso con la vida.

Somos lo que soñamos.

Angye Gaona tampoco es un curriculum. Es una poeta vibrante de vida. Es un estallido de inocencia. Una fuerza vital, que intenta ayudar a cambiar la vida, desde la poesía que la habita.

Sin embargo, al pie ustedes encontrarán su CV, como un anticipo de otras inmediatas publicaciones. Cristina Castello

 

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 Angye Gaona, madre-cabeza de familia, con su hijita (6 años)  Angye Gaona, mère de famille élevant seule sa petite fille, âgée de 6 ans. Photo : Diana Prada

  

 

Biographie abrégée

 

Angye Gaona (Bucaramanga, Colombie, 1980) poète colombien, membre de Prométhée et de l'équipe organisatrice du Festival International de Poésie de Medellín pendant cinq ans. Elle a créé en 2001, le premier Salon international de la poésie expérimentale. Elle est également sculptrice. Elle a produit des nombreuses émissions culturelles à la radio. Elle exerce des activités visant à promouvoir la poésie dans sa ville natale. Ses poèmes ont été inclus dans des anthologies et des publications imprimées ou électroniques en Colombie et dans de nombreux pays. Plus récemment, un choix de ses écrits a été inclus dans une anthologie de nouvelles voix de la poésie colombienne publiée par l'Université de Monterrey (Mexique).

En 2009, elle publie son premier livre: « Naissance volatile » (Natalia Rendón illustrations), et participe à la Rencontre internationale du  surréalisme, intitulée : «Le seuil secret » (Santiago, Chili), la plus grande exposition jamais organisée du mouvement surréaliste en Amérique latine.

En 2010, elle réalise le poème expérimental « Les fils du vent" » disponible sur le site: http://www.wix.com/viento/viento . Son travail a été partiellement traduit en français, catalan,  portugais et anglais. En 2011, elle a remporté le  Prix du Salon métropolitain des arts avec une performance intitulée « Regarde ».  En 2012,  elle devrait participer à l'Exposition internationale « Surréalisme 2012 » (Pennsylvanie, États-Unis), si elle n’est pas incarcérée d’ici-là.

Un Cahier Spécial bilingue lui sera consacré dans le prochain numéro de la revue poétique  française « La voix de autres », à paraître en mars 2012

 

ooooooo

Source

  Anye Gaona : ceci n’est pas un CV. Angye Gaona: esto no es un CV - Cristina Castello - Poésie et journalisme

 

 

Du génocide en Colombie

 

Extrait de

Défense Pénale Internationale des Droits des Peuples Indigènes

 

par Bartolomé Clavero *

Texte intégral ; Défense Pénale Internationale des Droits des Peuples Indigènes - El Correo

 

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

Bartolomé Clavero a été membre du Forum Permanent des Nations Unies pour les Questions Indigènes jusqu’au 31 décembre dernier, date à la quelle son mandat a pris fin. Il a rendu publique sa dernière étude réalisée pour le Forum, qui devait être présentée à la prochaine session ordinaire (New-York, 16-27 mai 2011). Ce travail porte sur la Défense pénale des droits des peuples indigènes.
El Correo en a fait la traduction, car il s’agit d’un texte fondamental sur cette question.

 

DROIT PENAL INTERNATIONAL
ET DEFENSE JURIDIQUE
DES DROITS DES PEUPLES INDIGENES

Présenté par le Rapporteur

 

 

 

: « Dans la présente Convention nous entendons par génocide tous les actes mentionnés en suivant, perpétrés avec l’intention de détruire, totalement ou partiellement, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel : - a) Assassinat de membres du groupe ;
- b) Lésion grave à l’intégrité physique ou mentale des membres du groupe ;
- c) Soumission intentionnée du groupe à des conditions d’existence ayant pour but de mener à sa destruction physique, totale ou partielle ;
- d) Moyens destinés à empêcher les naissances au sein du groupe ;
- e) Déplacement par la force d’enfants du groupe dans un autre groupe. »

 

 

V. Observation du Rapporteur sur les Droits des Peuples Indigènes

27. L’actuel Rapporteur sur les Droits des Peuples Indigènes, le professeur James Anaya, a effectué une visite officielle mi 2009 en Colombie. Dans son Rapport, La situation des peuples indigènes en Colombie : suivi des recommandations faites par le précédent Rapporteur, (le professeur Rodolfo Stavenhagen), se trouve parmi ses conclusions et recommandations l’indication sans appel suivante : « Il est fortement recommandé à l’Etat d’inviter le Conseiller chargé de la Prévention du Génocide des Nations Unies afin de prendre en main la situation des communautés indigènes qui se trouvent menacées d’extermination culturelle ou physique, selon l’arrêt 004 de la Cour Constitutionnelle. De même, l’Etat est prié de continuer sa coopération avec le Parquet de la Cour Pénale Internationale. » [19] Le Procureur avait effectué une visite en Colombie, mais en ce qui concerne l’enquête du Parquet, les données n’avaient pas été actualisées. Le Conseiller du Secrétaire Général chargé de la Prévention du Génocide a aussi montré des signes d’alerte. Il n’y a rien de plus qui ait été publié pour le moment. [20]

28. L’alerte c’est le Rapporteur Anaya qui la lance sur la base de l’arrêt 004/2009 mentionné par la Cour Constitutionnelle de Colombie. C’est là, au sein d’un document d’une telle autorité que se trouvent plusieurs indices de génocides et de crimes de lèse-humanité. La Cour Constitutionnelle constate « la violation multiple, massive et continue des droits fondamentaux » des communautés indigènes et va jusqu’à identifier trente-quatre peuples « en risque d’extinction » due à « l’extermination de certaines communautés, que ce soit d’un point de vue culturel en raison du déplacement et de de la dispersion de ses membres ou d’un point de vue physique du à la mort naturelle ou violente de ses membres », telle est « l’énorme gravité de la situation » provoquée en grande partie par des agents qui ne sont pas difficilement identifiables. La Cour Constitutionnelle présente des preuves de crimes de lèse-humanité et même de génocide sans les identifier en tant que tels. [21] C’est sur cela que se base le Rapporteur Anaya pour faire ses recommandations, la plus directe s’adressant au Conseiller chargé de la Prévention du Génocide et la plus indirecte s’adressant au Procureur de la Cour Pénale Internationale.

29. Compte tenu des preuves judiciaires de l’Arrêt 004/2009 de la Cour Constitutionnelle de Colombie, il peut paraître surprenant que la mise en garde du Rapporteur Anaya pourtant rendue publique n’ait pour le moment pas eu beaucoup d’effet. Avant cela la justice pénale colombienne n’avait pas non plus réagi devant le susdit Arrêt constitutionnel par la mise en place des procédures que celui-ci impliquait. Le manque d’écho immédiat et opérant à l’alerte de génocide en Colombie peut faire penser que l’on n’a pas totalement dépassé les handicaps rapportés de la seconde moitié du vingtième siècle, ceux qui rendaient pratiquement invisibles les génocides et les crimes de lèse-humanité, ceux de droit alors consuétudinaire, perpétrés contre les peuples indigènes.

30. Ces soupçons si inquiétants doivent être spécialement dirigés vers le Parquet de la Cour Pénale Internationale. Le cas colombien est bien loin d’être le seul ne serait-ce que dans la région. [22] Partout dans le monde les peuples indigènes continuent d’être vulnérables face au génocide et au crime de lèse-humanité entre autre parce que les Etats respectifs ne les anticipent pas ou, à défaut de les anticiper, n’engagent pas de poursuites et ne les sanctionnent pas efficacement. [23] Ceci montre précisément l’intervention douteuse du Parquet international.

 

 

 

De la perpétuation de la situation malgré le changement de gouvernement

 

Coup de force contre les défenseurs des Droits de l’Homme en Colombie


Depuis quelques jours la Colombie vit un intense débat à propos de la restitution des terres spoliées par les paramilitaires et de l’aide aux victimes des violences. Pour pouvoir revenir sur ses promesses, l’état s’appuie sur un cas isolé et suspect de fausse victime ce qui au passage lui permet de discréditer un cabinet d’avocats réputés. Dans la foulée, il présente maintenant l’expulsion de la communauté de las Pavas de ses terres comme un canular, alors qu’il s’agit d’un cas emblématique pour les ONGs de défense des droits des paysans à cultiver leurs terres. Autrement dit c’est une attaque en règle contre toutes les forces qui défendent les Droits de l’Homme en Colombie alors que le pays refuse de reconnaître l’ampleur du génocide et la réalité de la spoliation de millions d’hectares de terres au profit des grandes entreprises et d’intérêts privés. Autant dire que l’enjeu est de la plus haute importance. Et pour démêler les fils de cette affaire complexe il faut la replacer dans son contexte ; ce qui est assez long.

Le pyromane et le pompier

Autant Uribe, président au langage guerrier et vulgaire ne rechignait pas à se tacher les mains, autant Santos est une sorte de Monsieur Propre au verbe académique d’un grand sage au-dessus de la mêlée, et aussi le roi de l’esquive à la première échauffourée.

Uribe a été le président de la « Sécurité Démocratique » (1) qui a conduit à la persécution et à la mort un nombre impressionnant de leaders sociaux (syndicalistes, paysans, responsables des droits de l’homme, etc…) sous couvert de lutte contre la guérilla. Vu l’onde de choc interne et externe provoquée par le tsunami Uribe, Santos (qui soit dit en passant a été en première ligne de cette « sécurité démocratique ») campe le rôle du gentil pompier.

Santos est donc le président de la Loi de « restitution des terres ». Cette loi, dite Loi 1448, finalement votée en juin 2011, admet l’existence d’un conflit armé et que ce conflit a fait des victimes, ce qui est déjà un premier pas. Mais la reconnaissance est assortie de conditions qui visent à réduire le nombre de victimes reconnues et surtout cette loi nie la réalité des violences commises pendant et depuis le processus de démobilisation des groupes paramilitaires, y compris en ce moment.

Car, que les choses soient bien claires, avec Santos ce n’est pas vraiment la fin des assassinats : pas moins de 38 leaders des droits de l’homme ont été assassinés en 2011. Et malgré la démobilisation officielle des paramilitaires, les déplacements et assassinats de paysans continuent. Selon l’Onic (organisation représentant les peuples indigènes) les dernières cultures indigènes sont en voie d’extinction : 72 indigènes assassinés cette année (article à suivre).

Voir à ce sujet le lien suivant en français :

http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/colombia-victims-law-important-step-forward-questions-remain-2011-06-03

En réalité Santos est un pompier particulièrement machiavélique qui poursuit exactement les mêmes objectifs qu’Uribe. Mais pour continuer de prendre les terres des paysans tout en faisant semblant de leur restituer, l’équipe Santos a imaginé une nouvelle stratégie qui commence à prendre forme.

La tentation révisionniste

Très vite les grands propriétaires se sont émus des effets collatéraux de cette loi de restitution des terres aux paysans ayant survécu aux expulsions imposées par les paramilitaires qu’ils utilisaient pour accroitre leur emprise sur les terres agricoles, les forêts, etc. Mais Santos les a vite rassuré. Restituer certes, mais pour continuer d’y faire la même chose au profit des spoliateurs en place. Car il n’a jamais été question de raser des plantations juteuses pour que des incapables se contentent d’y faire pousser de quoi se nourrir ! Autrement dit, carte blanche pour enrôler ces paysans dans des pseudos-coopératives pour mieux les asservir et les déposséder de leurs terres le plus légalement du monde cette fois.

Mais cela ne suffisait pas car la loi de restitution des terres comporte également un volet de dédommagements aux victimes de violences encore en vie. Or les victimes, il y en a beaucoup, beaucoup trop… Sans compter ce film, Impunity (2), qui a fait le tour du pays pour éveiller les consciences à la réalité d’un génocide silencieux que la classe moyenne (et plus) des grandes villes n’a pas vraiment envie de connaitre.

C’est là où l’équipe Santos a une idée géniale : et s’il n’y avait plus de victimes ! Si tout cela était un tissu de mensonges de ces loquedus qui vivent de mendicité dans les rues des grandes villes ? Bien sûr la ficelle est grosse mais depuis plus d’un demi-siècle la manipulation est une science à part entière. Pas question de prouver que toutes les affaires sont bidon, cela prendrait trop de temps. Il suffit de s’en prendre à un cas et de le monter en épingle pour faire adhérer une certaine opinion publique à l’idée qu’il n’y a aucune raison de donner autant d’argent public à de stupides paysans tout juste bons à produire leur propre alimentation !

Et quel meilleur exemple que celui de las Pavas, que tant d’ONGs soutenues par divers pays ont voulu en faire un symbole ! Idée géniale, reconnaissons le ; dans un certain registre, bien sûr.

NB : c’est la même technique que dans l’affaire du méga-hôtel dans le parc national Tayrona  où le gouvernement s’est contredit à peu de temps d’intervalle en niant les droits des indigènes sur les espaces convoités.

Objectif : discréditer les défenseurs des droits de l’homme qui accompagnent les victimes (3)

En novembre 2011 le collectif d’avocats « Abogados José Alvear Restrepo » qui accompagne et défend plusieurs victimes des crimes d’Etat, a été mis en cause car une femme, Mariela Contreras, qui fut indemnisée par l’Etat parce qu’elle avait déclaré que son mari et un fils avaient disparu lors du massacre de Mapiripan (4), commis en 1997 par les paramilitaires avec la complicité de l’armée, revient aujourd’hui sur ses déclarations et déclare que le collectif a profité de son ignorance.

http://www.elespectador.com/noticias/judicial/articulo-308036-los-abogados-negociaron-masacre-de-mapiripan

http://www.verdadabierta.com/nunca-mas/40-masacres/2132-la-semana-negra-de-julio

http://www.elespectador.com/impreso/opinion/columna-313461-mapiripan

A partir de là on sentait venir le coup fourré.

Fort de cette « fausse victime », le gouvernement descend maintenant le nombre de victimes de 77 à seulement 13. Comme le dit le journaliste Lisandro Duque Naranjo : « à ce pas, pour Noël, le prochain rapport dira que cela a été une petite bagarre entre poivrots et que les paramilitaires sont arrivés au village pour y admirer le panorama ».

Quant à savoir si en l’occurrence il s’agit d’un truquage sciemment planifié ou d’un simple fait divers, là n’est pas le fond de la question. Il faut voir « Impunity » pour comprendre dans quelles circonstances les vraies victimes doivent choisir parmi des photos de bouts de vêtements quel est le tas d’os qui pourrait être un mari, un fils, un frère… sachant que les restes sont retrouvés pêle-mêle, les morceaux mélangés et que le nombre de médecins-légistes est volontairement maintenu à un niveau ridicule.

Sans ces avocats qui les assistent bien peu de victimes auraient gain de cause, la loi étant justement tournée dans ce sens. Cela dit il y a des dérives car la tentation est grande pour des avocaillons sans scrupules qui y voient une manne d’autant plus tentante que les sommes allouées semblent démesurées. Hollmann Morris, a déjà réalisé une émission Contravia à ce sujet qui montre que des familles de « faux-positifs » ont choisi ce collectif pour leur sérieux, repoussant les propositions d’avocats trop empressés à les aider (familles de jeunes gens des banlieues à qui l’on promettait une place dans l’armée et qui étaient ensuite déguisés en guérilleros avant d’être abattus pour augmenter les statistiques de réussite de l’armée).

Voir aussi le lien suivant en français ; ce que demandent avant tout les paysans ce sont des terres pour y vivre dignement, pas des montages de pesos.

http://america-latina.blog.lemonde.fr/2011/06/10/colombie-les-victimes-entre-espoir-et-menaces/

D’après Lisandro, le gouvernement était au courant de cette escroquerie depuis 2008 mais comme par hasard il ne la sort de la manche que maintenant pour discréditer un de ces collectifs d’avocats réputés qui sont devenus de véritables épines dans le pied de ceux qui voudraient bien continuer de violer les droits de l’homme en toute impunité.

L’objectif de ces statistiques minimalistes est bien entendu d’effacer de la mémoire publique la vraie dimension de ce génocide. Et ça marche : le gouvernement a réussi à faire passer une loi à l’assemblée pour accorder l’immunité aux forces armées devant la justice ordinaire quand ils sont accusés d’avoir participé à des délits de lèse-humanité. Autrement dit, exit les poursuites contre les militaires complices des paramilitaires, massacre ou pas massacre. Bien joué.

Chez Daabon tout est bon !

Daabon (cf. huile de palme bio) a toujours dit que cette affaire de las Pavas, qui leur a valu une certaine notoriété, était un coup monté par des ONGs avides de s’en prendre aux honnêtes entreprises. Et si c’était vrai ? Après tout, la direction de Biocoop y croit bien, elle ! Sans compter Rapunzel et bien d’autres chevaliers bio qui ne veulent pas trop se mouiller mais que ça arrangerait bien. A bien y réfléchir l’idée est excellente ont dû se dire les cerveaux de Santos. Il ne restait plus qu’à mettre les pièces du puzzle en place, à commencer par le coup précédent qui met en cause un de ces collectif d’avocats.

Quelques jours après ce scandale, le procureur ou « Fiscal » (dans le vocabulaire juridique colombien) de Cartagena, Myriam Martinez Palomino déclare qu’il n’y a pas eu de déplacement à las Pavas ! Nous y voilà. Les 123 familles présentées deviennent des fantômes et les ONGs des droits de l’homme ont voulues s’enrichir grâce aux victimes ou mieux encore grâce à de fausses victimes. Aussitôt cette accusation lancée, un ex-ministre de l’intérieur d’Uribe, Fernando Londoño, qui fut condamné pour malversation de fond et abus de position pour favoriser des investisseurs, se fait un devoir d’amplifier la rumeur. C’est cet homme de l’extrême droite qui « révèle » dans une chaine de radio que le cas des Pavas a été une tromperie des paysans et des ONGs et remet en cause tout le travail fait par plusieurs ONGs indépendantes ainsi que par le conseil d’avocat de l’Université Javeriana de Bogota.

Malgré ses condamnations, Londoño continue à conspirer avec le Général Rito Alejo del Rio, celui qui a été condamné pour participation aux crimes de lèse-humanité avant la nouvelle loi d’amnistie. Les deux compères ont déjà mijoté un plan pour discréditer les ONGs et en particulier le prêtre Javier Giraldo de l’ONG Justice et Paix comme le montre la conversation enregistrée par le journal de TV Noticias UNO le 8 octobre 2008.

http://www.youtube.com/watch?v=elrfyvo5-yw

http://www.semana.com/justicia/denuncia-contra-fernando-londono/125967-3.aspx

Mais le plus inquiétant c’est la Fiscale Générale Viviane Morales, considérée comme une « dame de fer » (équivalent de Procureur de la République), qui soutient la Fiscale de Cartagène dans ses déclarations : le cas de las Pavas est une farce montée par un groupe de personnes qui en attendent du profit pour escroquer l’Etat et cela montre les difficultés des l’Etat pour mettre en œuvre la loi de victimes !

http://www.semana.com/nacion/leccion-pavas/168576-3.aspx

D’après José Augusto Paez, conseiller du programme de Développement et Paix du Magdalena Medio, « il est très insolite d’entendre que la Fiscale Morales nie qu’il y ait eu conflit dans cette région, car nous avons été témoin physique de cela, nous n’avons pas fait un simple rapport, nous étions présents à l’époque des faits ».

La Fiscale Martinez de Cartagena se base entre autre sur le témoignage d’un paysan, Pedro Moreno, qui est parti de l’Association Asocab et qui travaille aujourd’hui, devinez pour qui ? Mais oui bien sûr, pour les entreprises qui exploitent le palmier à huile ! Or donc voilà notre Pedro Moreno qui revient sur ses paroles, en disant qu’il n’y a jamais eu de déplacement. Elle s’appuie aussi sur le témoignage d’un entrepreneur du secteur de la palme, Rafael de Jesús Cárcamo García, qui fut l’intermédiaire pour la vente de las Pavas entre Daabon et le soi-disant propriétaire des terres, et qui en fin connaisseur dénonce les paysans et le curé Francisco de la Roux comme étant des éléments de la guérilla (ça par contre c’est plutôt dans le style Uribe).

Selon l’historien et journaliste Alfredo Molano il n’y a pas de doutes quant à l’existence de paramilitaires dans la zone de Papayal (région de las Pavas) où ils avaient une base avec des hommes armés et on ne peut pas faire une révision du cas de las Pavas sur la seule base du témoignage d’un Moreno (depuis, les preuves s’accumulent contre ce paysan qui n’a pas résisté à l’envie de consommer le salaire de ses bons et loyaux services). Molano ajoute que tout cela est un plan pour discréditer la loi des victimes approuvée après 50 ans de conflit, loi qui a pour but de restituer les terres aux paysans et de soutenir les victimes des groupes armés.

http://www.lasillavacia.com/historia/las-pavas-29974

http://verdadabierta.com/component/content/article/158-captura-de-rentas-publicas/3733-en-las-pavas-si-hay-victimas-/

Bien sûr, parmi les entreprises de palme, Daabon, n’a pas été la dernière à sauter de joie. La conspiration pour semer le trouble sur la conduite des ONGs commence à faire effet, le doute s’installe sur la réalité de l’ignominie de la violence subie par toutes les communautés paysannes, afrocolombiennes et indigènes, pour ainsi minimiser le problème au profit des grandes entreprises et d’intérêts particuliers.

Et maintenant ?

On voit que les grandes entreprises, à commencer par celles du secteur de la palme, sont assez puissantes pour manipuler jusqu’aux plus hauts fonctionnaires de l’état. Il faut dire que le fait d’avoir un des leurs au ministère de l’Industrie et du Commerce, un cousin proche des propriétaires de Daabon, permet en plus de tirer les ficelles de l’intérieur du gouvernement. On est jamais si bien servi que par soi-même.

Les ONGs et le gouvernement jouent leur va-tout. Si le gouvernement arrivait à ses fins ce sera la mort des ONGs et la porte ouverte à toutes les dérives des droits de l’homme car cette force d’opposition n’aurait plus de crédibilité. Si par contre, les ONGs démontrent encore une fois que tout cela est un montage orchestré par des intérêts juteux (ce n’est pas la première tentative du genre mais celle-là est particulièrement élaborée), ce sera une victoire, pas seulement pour les paysans mais pour les droits de l’homme en général.

Une chose est sûre, ce cas n’a pas fini de faire parler de lui, car d’heures en heures les révélations fusent et nous n’en sommes qu’au tout début. Et la levée de boucliers que soulève une telle manœuvre de manipulation en Colombie est exemplaire. Comme on l’entend à un moment dans le film Impunity, en Colombie il y a des fonctionnaires courageux qui font un travail formidable au péril de leur vie. On peut en dire autant de certains médias et journalistes. Impunity nous apprend aussi que la pression des ONGs a joué un rôle important dans l’histoire récente de la Colombie. Donc cette attaque en règle s’apparente aussi à un règlement de comptes. Là-bas comme ici, la résistance citoyenne est plus que jamais à l’ordre du jour.

En France, gageons que nos preux chevaliers du bio, nos vaillants défenseurs de l’huile de palme bio Daabon ne tarderont pas à sortir du bois.

  1. Sécurité Démocratique : programme lancé par Uribe, cf. http://risal.collectifs.net/spip.php?article900

  2. Impunity : un film remarquable de Juan  Lozano et Hollman Morris (http://www.impunitythefilm.com) sur le grand pardon aux paramilitaires et la tentation de l’oubli de ce génocide silencieux. Nous y reviendrons car il ne serait pas étonnant que ce film y soit pour beaucoup dans le déclenchement de ces attaques.

  3. http://www.contravia.tv/NUEVO-CAPITULO-Senalamientos-a

  4. http://es.wikipedia.org/wiki/Masacre_de_Mapirip%C3%A1n


Source : Coup de force contre les défenseurs des Droits de l’Homme en Colombie « Le Blog d'Avenue Colombie




http://img.over-blog.com/234x300/5/12/20/39/Angye_Gaona66.jpg

 


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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 01:03

 

 

Par Ivan du Roy, Sophie Chapelle

 

En photo : Action du « Sauvons les riches » anglo-saxon (Billionaires for Bush) / source

 

Ils possèdent des compagnies pétrolières, des gazoducs, des mines, des aciéries et même des médias. Ils influencent gouvernements et institutions pour empêcher toute réglementation trop contraignante. Et figurent parmi les plus grandes fortunes mondiales. Un rapport d’un centre de recherche aux États-Unis les considèrent, du fait de leur puissance et des pollutions que leurs activités génèrent, comme la plus grande menace qui pèse sur l’environnement et le climat. Qui sont ces multimilliardaires qui bâtissent leur fortune en hypothéquant l’avenir de la planète ?


Ils sont 50. Cinquante milliardaires à être pointés du doigt pour leur responsabilité individuelle dans la dégradation du climat. Ils tirent leurs richesses d’activités très polluantes, et n’hésitent pas à dépenser des millions pour influencer gouvernements et opinions. Leurs fortunes cumulées représentent 613 milliards d’euros. À 50, ils pèsent financièrement davantage que le Fonds européen de stabilité, censé défendre la zone euro – 17 pays – contre la spéculation. C’est dire la puissance qu’ils possèdent. C’est cette aberrante concentration de pouvoir que dénonce un rapport du Forum international de la globalisation (IFG), un institut indépendant installé à San Francisco, qui regroupe économistes et chercheurs, dont l’Indienne Vandana Shiva ou le Canadien Tony Clarke, connus pour leurs combats face aux abus des multinationales.

Leur volumineux rapport, Outing The Oligarchy  [1], a pour objectif « d’attirer l’attention du public sur les individus ultrariches qui profitent le plus – et sont les plus responsables – de l’aggravation de la crise climatique ». Du fait des pollutions qu’ils génèrent et de leur lobbying pour défendre les combustibles fossiles, ce groupe de milliardaires constitue, selon l’IFG, « la plus importante menace qui pèse sur notre climat ». L’institut a donc décidé de mettre des visages et des noms sur cette menace. Pour que les « 99 % » qui subissent les conséquences de leur enrichissement démesuré – pour reprendre la formule du mouvement Occupy Wall Street – sachent de qui on parle. Une sorte « d’outing » forcé.

L’homme qui valait 63,3 milliards

Ces 50 milliardaires sont états-uniens, russes, indiens ou mexicains. Mais aussi brésiliens, chinois (de Hong-Kong) ou israéliens. Certains sont bien connus en Europe : Lakshmi Mittal, PDG du géant de la métallurgie ArcelorMittal, Rupert Murdoch, le magnat des médias anglo-saxons, Silvio Berlusconi, l’ancien Premier ministre italien aux 6 milliards de dollars, Roman Abramovich, propriétaire du club de foot de Chelsea… D’autres sont anonymes pour qui n’est pas un lecteur assidu du classement des grandes fortunes édité par le magazine Forbes. Des anonymes pas comme les autres. Ils possèdent des compagnies pétrolières, des mines, des médias, une armée de gardes du corps.

Prenez le Mexicain Carlos Slim, l’homme le plus riche du monde (63,3 milliards de dollars), qui a pleinement profité de la privatisation de la compagnie publique des télécoms, Telmex. Il détient 222 entreprises à travers le monde, aussi bien dans les télécommunications, la banque, l’industrie minière, l’énergie, la restauration ou la santé, employant 250 000 personnes et générant un chiffre d’affaires annuel de 386 milliards de dollars. Si bien qu’il est « presque impossible de passer une journée au Mexique sans contribuer à enrichir Carlos Slim, que ce soit en téléphonant, en mangeant dans un de ses restaurants ou en déposant de l’argent à la banque ». Comme si chaque Mexicain lui versait 1,5 dollar par jour.

« Une large part de la richesse de Carlos Slim vient de ses holdings industrielles très destructrices en matière d’environnement », dénonce le rapport. Déplacement forcé de population pour ériger des barrages, contamination de sols à l’arsenic, destruction de villages, conditions de travail exécrables… Il semble que les industries de Carlos Slim ne reculent devant rien. « Ses partenariats, comme son initiative en faveur de la santé avec le gouvernement espagnol et l’influent Bill Gates, lui permettent de construire et de soigner une image positive, derrière laquelle il peut dissimuler l’étendue des dégâts environnementaux et humains de ses projets miniers ou pétroliers », regrettent les chercheurs de l’IFG.

Les nouvelles oligarchies émergentes

Pourquoi ces cinquante-là et pas Bill Gates (2e fortune mondiale) ou Bernard Arnault (1re fortune française, 4e mondiale) ? Les milliardaires correspondant à trois critères ont retenu l’attention des analystes : la richesse totale (mesurée par le magazine Forbes) ; les dommages écologiques et les émissions de carbone générées par leurs activités économiques [2] ; et leur soutien, affiché ou discret, aux politiques favorisant les activités fortement émettrices de CO2, comme l’industrie pétrolière. Résultat : les milliardaires des pays émergents sont les plus représentés. On ne compte que 2 Européens (hors Russie) – Silvio Berlusconi et le Chypriote (ex-Norvégien) John Fredriksen, un armateur qui a bâti sa fortune grâce à sa flotte de pétroliers – parmi, entre autres, 13 Russes, 9 Indiens, 3 Mexicains et 2 Brésiliens.

Les grandes fortunes européennes seraient-elles plus vertueuses que leurs homologues des pays émergents ? Pas forcément. La désindustrialisation et la financiarisation des économies du Nord les ont rendues moins polluantes. Et les nouveaux mégariches des anciennes puissances industrielles bâtissent aujourd’hui leur fortune sur la spéculation financière ou les nouvelles technologies de l’information (Internet). Cela ne rend pas leur accumulation de richesses moins obscène, juste un peu moins dévastatrice. Les auteurs du rapport n’exonèrent pas pour autant les anciennes dynasties industrielles européennes de leur responsabilité en matière d’environnement. Mais, en dehors de quelques magnats du pétrole états-uniens, celles-ci ne font plus partie de cette nouvelle « oligarchie des combustibles fossiles » qui tente de dicter sa loi en matière de production énergétique, d’extraction minière et de pollutions. Certains milliardaires de la vieille école, comme Warren Buffet, adoptent même des positions plutôt progressistes comparées au cynisme ambiant qui règne au sein de leur caste.

De Goldman Sachs à ArcelorMittal

Profil type de ces nouveaux milliardaires sans scrupules : Lakshmi Mittal. Malgré une fortune estimée à 19,2 milliards de dollars, le patron d’Arcelor continue de vider les hauts-fourneaux français et européens de leurs ouvriers métallos. Non par souci de polluer moins, mais pour « rationaliser » les coûts et profiter des pays où la réglementation publique est faible, ou inexistante. Son réseau d’influence est tentaculaire, y compris en dehors de la sidérurgie : de Wall Street – où il siège au conseil d’administration de Goldman Sachs, l’une des banques les plus puissantes du monde – à l’Europe (conseil d’administration d’EADS) en passant par l’Afrique du Sud, le Kazakhstan ou l’Ukraine.

Comment s’exercent concrètement les influences et le lobbying de ces 50 mégapollueurs ? Des États-Unis à la conférence sur le climat de Durban, les frères Koch sont devenus des maîtres en la matière. Avec une fortune estimée à 50 milliards de dollars, David et Charles Koch sont à la tête d’un vaste conglomérat d’entreprises opérant principalement dans le secteur de la pétrochimie. Leurs dollars s’accumulent par millions grâce à leurs participations dans des pipelines transportant du pétrole brut, des gazoducs, des produits pétroliers raffinés ou encore des engrais chimiques. La plupart des activités de Koch Industries, dont le siège est au Kansas, sont méconnues du grand public, à l’exception de quelques produits tels que les cotons DemakUP® ou encore le papier-toilette Lotus®. Charles et David Koch ont derrière eux une longue histoire d’engagement politique conservateur et libertarien. Leur père, Fred Koch, fut l’un des membres fondateurs de la John Birch Society, qui soupçonnait le président Eisenhower d’être un agent communiste. En 1980, les deux frères ont financé la campagne du candidat Ed Clark, qui se présentait à la droite de Reagan. Son programme préconisait l’abolition du FBI, de la Sécurité sociale ou du contrôle des armes…

Des millions pour les climatosceptiques

Considéré comme l’un des « dix premiers pollueurs atmosphériques aux États-Unis » par l’université du Massachusetts, Koch Industries a été poursuivi sous l’administration Clinton pour plus de 300 marées noires dans six États fédérés, avant de régler une amende de 30 millions de dollars en janvier 2000. Les frères Koch demeurent des soutiens inconditionnels du cercle des climatosceptiques, qui nient le changement climatique. Entre 2005 et 2008, ils ont dépensé plus d’argent que la compagnie pétrolière américaine Exxon Mobil (18,4 millions d’euros) pour financer des organisations qui, selon Greenpeace, « répandent des informations erronées et mensongères à propos de la science du climat et des politiques d’énergies propres ».

À l’occasion du sommet à Durban, Greenpeace a classé les frères Koch au top douze des dirigeants d’entreprises polluantes œuvrant en coulisse pour miner un accord international sur le climat. Ils accordent ainsi d’énormes subventions à des associations industrielles comme l’American Petroleum Institute – un organisme représentant les compagnies pétrolières américaines. Si leur rôle dans les négociations climat est important, les frères Koch veulent rester discrets. Charles Koch a déclaré qu’il faudrait « lui passer sur le corps » pour que sa société soit cotée en Bourse. Sans cotation, la société n’a pas l’obligation de publier les subventions accordées aux diverses organisations. Une situation idéale pour pratiquer dans l’ombre un lobbying intensif. La compagnie a ainsi versé plus d’un million de dollars à la Heritage Foundation, « pilier de la désinformation sur les problématiques climatiques et environnementales », selon Greenpeace.

Les frères Koch auraient également largement participé à l’amplification du « Climate Gate » en novembre 2009. Ce scandale avait été déclenché par le piratage et la diffusion d’une partie de la correspondance des climatologues de l’université britannique d’East Anglia. Les Koch ont financé des organismes, comme le think tank de la droite radicale Cato Institute, dont ils sont cofondateurs, pour monter en épingle cette affaire, mettant ainsi en doute l’existence du réchauffement. Autre fait marquant : en réponse au documentaire du vice-président Al Gore sur le changement climatique, les deux milliardaires ont versé 360 000 dollars au Pacific Research Institute for Public Policy pour le film An Inconvenient Truth… or Convenient Fiction (Une vérité qui dérange… Ou une fiction qui accommode). Un pamphlet totalement climatosceptique.

Du pétrole dans le Tea Party

Koch Industries a également initié, il y a un an, une campagne référendaire visant à empêcher l’entrée en application de la loi californienne de lutte contre le changement climatique (dite « AB32 »). Leur argument : le développement des énergies propres en Californie coûterait beaucoup d’emplois à l’État… Aux côtés d’autres groupes pétroliers, les frères Koch y ont investi un million de dollars. Leur proposition a finalement été rejetée, et la loi impose aujourd’hui à la Californie une réduction de 25 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (afin de revenir au niveau de 1990). Malgré ce revers, le comité d’action politique de Koch Industries, KochPac, continue de pratiquer un lobbying intensif à Washington, en vue d’empêcher toute législation contraignante en matière d’émissions de gaz à effet de serre. D’après le rapport de Greenpeace, le comité a dépensé plus de 2,6 millions de dollars en 2009-2010 pour suivre le vote de la loi Dodd-Frank, qui vise une plus grande régulation financière.

Les frères Koch financent aussi le très conservateur Tea Party et participent au groupe Americans for Prosperity (AFP). Créé en 2004, l’AFP est à l’origine de nombreuses manifestations contre l’administration Obama, notamment contre son projet de taxe sur le carbone. La Cour suprême ayant levé depuis janvier 2010 les limites au financement des campagnes électorales nationales par les entreprises, il semblerait que les Koch soient prêts à investir encore plus d’argent dans le Tea Party en vue des élections de 2012. Leur lobbying est si tentaculaire qu’ils sont surnommés « Kochtopus », un jeu de mots mêlant leur nom de famille à celui de la pieuvre (octopus en anglais).

Les 99 % sacrifiés par les 1 % ?

Pour restreindre le pouvoir de ces nouvelles ploutocraties et de ces fortunes démesurées, le rapport de l’IFG préconise une série de mesures fiscales pour assurer une véritable distribution des richesse : indexer les hauts salaires sur les plus bas, par exemple, imposer davantage et plus lourdement les très hauts revenus, ou taxer les transactions financières. De nouvelles réglementations pour empêcher ces énormes concentrations de sociétés et sanctionner les dégradations environnementales qu’elles provoquent sont également nécessaires.

Il y a urgence : « Une augmentation de 4 °C de la température mondiale (...) est une condamnation à mort pour l’Afrique, les petits États insulaires, les pauvres et les personnes vulnérables de l’ensemble de la planète, alerte Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International, à Durban. Ce sommet a amplifié l’apartheid climatique, les 1 % les plus riches de la planète ayant décidé qu’il était acceptable d’en sacrifier les 99 %. » Cela signifie que les États, les gouvernements et les citoyens doivent reprendre la main. D’autant qu’ils sont sous la pression de plus en plus forte des « marchés financiers », dont ces 50 multimilliardaires sont des acteurs incontournables…

Sophie Chapelle et Ivan du Roy

Notes

[1] Outing The Oligarchy, billionaires who benefit from today’s climate crisis, International Forum on Globalization.

[2] Grâce, notamment, à des indicateurs de développement durable comme le Dow Jones Sustainability Index, ou le CSR Hub Rating, mesurant la responsabilité sociétale des entreprises.

En savoir plus

Lire le rapport de l’IFG (en anglais)

Lire aussi :

Source : Ces milliardaires qui spéculent sur l'avenir de la planète - Oligarchies - Basta !

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 00:22

 

0.jpg En coulisse, ils façonnent la pensée des partis politiques. En dix ans, les “think tanks” – laboratoires d'idées, cabinets d'experts - sont devenus incontournables. Mais cette intelligentsia parisienne n'est-elle pas un simple relais de la pensée dominante ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La primaire socialiste ? L'idée a germé chez Terra Nova. La « règle d'or » ? Elle est née à la Fondapol. La charte de la diversité ? A l'Institut Montaigne. Leurs noms vous sont peut-être inconnus, mais plus pour très longtemps : les « think tanks » envahissent le marché des idées. Ils ont éclos à l'aube des années 2000, sans qu'on sache toujours ce que le mot recouvre, sinon qu'un think tank sonne chic et intello. « Laboratoire à idées ou groupe d'experts chargé d'influencer les politiques publiques », disait-on jusqu'ici. Le terme américain l'a emporté, avec ses sonorités qui claquent et sa connotation militaire.

Outre-Atlantique et en Allemagne, ce sont des mastodontes du débat public, dont les budgets dépassent souvent la centaine de millions d'euros. En France, le mieux pourvu, l'Institut Montaigne, atteint 3 millions d'euros, quand le petit nouveau de gauche, Terra Nova, annonce « entre » 300 000 et 400 000 euros. Des modèles réduits donc, mais qui champignonnent. Ils seraient aujour­d'hui près de deux cents en France et, en ces temps de crise et de campagne présidentielle, pas un jour ou presque sans qu'on en voie jaillir un nouveau, tel l'Esprit neuf de Nora Berra, secrétaire d'Etat à la Santé, ou le Club du 6 mai, de l'historien et politologue Patrick Weil et du créateur de soaps télé Pascal Breton.

On a voulu explorer ce maquis via une poignée de think tanks dits « généralistes », à dominante politico-économique, et qui veulent faire entendre leur voix dans la campagne 2012. Direction les beaux quartiers de la capitale. Sonder les think tanks, c'est plonger dans le petit monde courtois et feutré de l'establishment parisien, où se croisent experts, banquiers, avocats, hauts fonctionnaires et politiques, et où l'on tutoie la crise et le chômage sans les connaître personnellement. C'est découvrir que la vie des idées se déroule, parfois, dans des bureaux de banque. « Tout le pouvoir à ceux qui l'ont déjà »,disait Alexandre Adler au sujet de la Fondation Saint-Simon, souvent décrite comme l'ancêtre des think tanks, et qui milita pour que la « société civile » pèse sur les débats de société.

Une partie du comité éditorial de Terra Nova. De gauche à droite : Romain Prudent,
Agnès Martinel, Alexandre Aïdara, Olivier Ferrand, Nelly Fesseau, Jean-Philippe Thiellay. Photo : Jérôme Bonnet pour Télérama.

Terra Nova, think tank proche du PS, a pignon sur les Champs-Elysées. A ceux qui y voient un symbole de l'embourgeoisement de la gauche, Olivier Ferrand, son patron, HEC, énarque et proche de DSK, rétorque, tout sourire : « Henry Hermand[proche de Michel Rocard, patron de HH Développement, fortune de l'immobilier, NDLR] nous prête ses locaux. »

Une belle vue sur les toits de Paris pour une réussite fulgurante, construite sur les cendres de la défaite de Ségolène Royal. 2007 avait laissé les intellectuels de gauche sonnés, frustrés de ne pas avoir été écoutés par des politiques repliés sur eux-mêmes et technocratisés, au moment même où l'UMP scénarisait sa victoire comme le résultat d'une bataille culturelle et intellectuelle, avec un Sarkozy ayant fait sienne l'analyse de Gramsci : « Le pouvoir se gagne par les idées. »

Début 2008, Ferrand répond en créant Terra Nova, qu'il veut voir comme un cousin du PPI, le Progressive Policy Institute, lancé par Bill Clinton et artisan de « la troisième voie et des nouveaux démocrates ». « Toute l'intelligentsia de gauche s'y pressait »,se souvient un universitaire qui connut les débuts de Terra Nova. Trois ans plus tard, les rangs intellos se sont un peu dégarnis au profit d'experts, de hauts fonctionnaires, de techniciens divers et variés.

Les nostalgiques de l'époque des « intellectuels organiques », issus du monde ouvrier et formés sur le tas, passeront leur chemin. L'ère des think tanks serait plutôt celle des managers de la pensée, à l'image de l'hyper médiatique Ferrand. Impeccablement mis, chemise bleu Oxford, un smartphone qui n'arrête pas de sonner, il s'enthousiasme : « Avant, le monde des think tanks était un espace amateur, structuré autour de clubs informels. Il s'est professionnalisé. »

“C'est carré, professionnel, avec une ingénierie
très efficace : un rapport, une note synthétique,
un plan média. Une méthode qui accompagne
le changement générationnel des politiques.”
Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit

Dans le monde des idées de ce jeune quadra monté sur piles, il y a des « fournisseurs de contenu – les intellectuels, les experts »,au service d'un « métier de production des idées et de diffusion ».Le succès de sa note sur les primaires ? « On a fait le benchmark[technique de marketing pour observer et analyser les pratiques utilisées par la concurrence, NDLR] de ce qui existait, on a proposé, on s'est arrimés à Arnaud Montebourg, et on s'est battus pour défendre cette idée des primaires. Jusqu'au bout. »Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit,qui travaille à ses côtés, est séduit : « C'est carré, professionnel, avec une ingénierie très efficace : un rapport, une note synthétique, un plan média. Une nouvelle méthode qui accompagne le changement générationnel des politiques. »Bref, une révolution.

A quelques centaines de mètres de là, l'Institut Montaigne raconte aussi, à sa façon, la flambée de ce nouveau type de lobbying intello et la même ambition d'une « refondation intellectuelle ».Créé en 2000 par le « parrain du patronat français », Claude Bébéar, alors pdg d'Axa, Montaigne, d'orientation libérale, est le reflet d'une époque où tout bascule. Les valeurs libérales qui imprègnent le monde intellectuel, l'économie qui prend le pas sur le politique, l'essor des ultra-riches...

Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne.
Photo : Jérôme Bonnet pour Télérama.

Parmi ceux-ci, quelques grands patrons veulent peser sur le débat public et se mettent à financer des think tanks ou à en créer. « Claude Bébéar avait envie d'apporter son expertise,explique Laurent Bigorgne, directeur de Montaigne, pas encore 40 ans, agrégé d'histoire, ancien bras droit de Richard Descoings à Sciences-Po. Dans un pays où l'Etat domine, même dans le domaine de l'expertise, où la prospective de Bercy est faite par Bercy, celle du Quai d'Orsay par le Quai d'Orsay, il était temps de voir émerger des outils indépendants. »

En phase avec le retour de la droite au pouvoir, l'« outil » a prospéré, avec des débats remarqués (sur l'égalité des chances, en 2004) et 25 % de ses propositions reprises par les parlementaires, dit-on. D'autant qu'« on assiste à un affaissement des partis comme structures de réflexion »,résume Laurent Bigorgne.

“Le parti ne parvient pas à réfléchir.
Ses cadres sont des élus dont l'emploi du temps
est consacré à être en représenta­tion.”
Henri Weber, PS

Car la montée en force des think tanks révèle, en creux, l'incapacité à penser des partis, l'assèchement de politiques piégés dans le court-termisme. En novembre 2011, lors du deuxième forum des think tanks, Henri Weber, ex-leader de 68, cofondateur de la LCR, membre du PS, expliquait ainsi qu'il y glanait des idées, « par exemple sur la dette »,et des experts à inviter devant les commissions du PS. « Le parti ne parvient pas à réfléchir. Ses cadres sont des élus dont l'emploi du temps est consacré à être en représenta­tion. Il arrive qu'on fasse remonter une bonne idée de la base, mais ne rêvons pas, il faut être en lien avec ceux dont c'est le métier. »

La délocalisation du cerveau des politiques est à l'œuvre, mouchent les journalistes Roger Lenglet et Olivier Vilain, auteurs d'une enquête engagée sur l'impact des think tanks. « C'est pratique pour les ministres et les élus : ils peuvent faire leur “media training” pour préparer les passages télé, animer les meetings, prononcer des discours, dîner avec les têtes de réseau, évoquer les derniers concepts à la mode... Ils savent que leurs boîtes de sous-traitance sont au boulot. »

Une masse de main-d'œuvre que les think tankers vont chercher dans leurs réseaux parisiens. Quelques universitaires et beaucoup d'experts (1), chargés d'alimenter la machine à idées. « On produit plus que le site Slate.fr en volume, quatre cents notes au total ! On a accéléré la production intellectuelle à destination du politique, c'est un grand changement »,se réjouit Olivier Ferrand. Certains rapports, commandés par les politiques, restent confidentiels. La plupart sont consultables gratuitement sur les sites Internet des think tanks, envoyés aux élus et souvent suivis de rendez-vous personnalisés pour les convaincre. Et d'un systématique service après-vente dans les médias.

Car les think tanks ne sont pas seulement là pour penser mais – surtout ? – pour mettre leurs thèmes à l'agenda et communiquer. En une décennie, ils ont envahi notre espace médiatique. Dans la presse écrite, ils nourrissent les pages « débat » des quotidiens sur la dette ou la réforme des retraites. Ils se voient même, en cette campagne 2012, « agences de notation » des programmes des partis politiques : Montaigne chiffre pour Les Echosles mesures des candidats à l'Elysée, idem pour la Fondation iFrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) dans Le Figaro...

A la télévision, Olivier Ferrand co­anime le magazine hebdomadaire Think tank,sur LCI, Agnès Verdier-Molinié, à la tête de l'iFrap, comptabilise « cent quatre-vingts passages médias depuis le début de l'année »,quand Dominique Reynié, directeur de la Fondapol, professeur à Sciences-Po et invité récurrent de C dans l'air,est incollable sur la Chine le 27 octobre, sur la dette le 31 octobre ou sur Berlusconi le 4 novembre. Pour gérer sa com et celle de la Fondapol, ce dernier a fait appel à Image 7, l'agence d'Anne Méaux, qui coache une bonne partie du CAC 40...

“Globalement, les think tanks, c'est
peu d'audace et beaucoup d'eau tiède.
Le bilan de la crise ? Ils font tous le même !”
Un ancien de la Fondapol

« Fast thinkers », nos think tankers ? « Il faut exister sur un marché des idées ultra concurrentiel, au risque d'une qualité moyenne des productions »,reconnaît l'un d'entre eux. Alors chacun affûte sa stratégie et précise ses niches. A Montaigne, Laurent Bigorgne refuse l'hyper-productivité et l'hyper-personnalisation, veut créer « une vraie valeur ajoutée »et investit 150 000 euros, du jamais-vu, pour financer une vaste étude de dix-huit mois menée par Gilles Kepel sur les « banlieues de la République ». Olivier Ferrand – en orbite pour une carrière politique ? – conçoit Terra Nova comme un outil pour faire bouger le PS et dire tout haut ce qu'une partie du PS pense tout bas, avec des notes polémiques, sur l'électorat socialiste (« la classe ouvrière n'est plus le cœur du vote de gauche »)ou pour l'augmentation des droits d'inscription à l'université.

A gauche toujours, la Fondation Jean-Jaurès, dirigée par Gilles Finchelstein, par ailleurs directeur des études d'Euro RSCG et proche de ­Dominique Strauss-Kahn, reflète les différents courants du PS, et y anime le débat intellectuel, tandis qu'En temps réel, conduit par le banquier Stéphane Boujnah, ancien conseiller de DSK à Bercy et cofondateur de SOS Racisme, sonde les questions de régulation et de mondialisation via des analyses pointues. Quant à la Fondapol, Dominique Reynié y creuse son sillon « progressiste, libéral et européen, mais pas de droite !» (2).

Une marée de rapports et de sondages divers, tendance Sciences-Po, ausculte « la jeunesse », « les valeurs » ou « les vertus de la concurrence »... Des travaux académiques dont on a peine à dire qu'ils « influencent » le pouvoir politique, à l'exception notable du travail de l'économiste Jacques Delpla, défendant une règle d'or inscrite dans la Constitution en matière de déficits publics et qui « a été reprise par le chef de l'Etat ».

« A quoi sert la Fondapol ?s'interroge un ancien. Tout ça manque de souffle et d'innovation. Globalement, les think tanks, c'est peu d'audace et beaucoup d'eau tiède. Le bilan de la crise ? Ils font tous le même ! »Idem chez plusieurs ex-Terra Nova, « la pensée critique est absente, on réfléchit dans le cadre du système. Vous pouvez multiplier les think tanks, si le monde que vous décrivez n'est pas juste, vous n'aurez jamais de meilleures politiques publiques ! »

“Ils contribuent à fabriquer cette pensée
standardisée que l'on retrouve dans les partis,
avec des retouches adaptées au profil de chacun.”
Olivier Vilain, journaliste

On a eu beau chercher, on a trouvé peu de grands débats d'idées, de vraies absences – presque rien sur le nucléaire ! – et de larges consensus : sur les solutions à la dette ou la réforme des retraites, pour la « compétitivité qualitative », contre le principe de précaution... Les think tankers font prospérer la pensée dominante et préfèrent mettre en avant des « valeurs » abstraites, souvent les mêmes à gauche et à droite – le progressisme, la solidarité sociale... A quelques exceptions près comme l'iFrap, dont le libéralisme affirmé porté par la jeune Agnès Verdier-Molinié décoiffe. Ou la Fondation Copernic, ancrée à gauche et issue du mouvement social, qui a joué un rôle de contrepoids lors du débat sur la réforme des retraites.

Pour le reste, « entre le libéralisme à prétention sociale de Montaigne et le progressisme légèrement socialisé de Terra Nova, il devient difficile de distinguer leur ADN politique,observe le journaliste Olivier Vilain. Ils contribuent à fabriquer cette pensée standardisée que l'on retrouve dans les partis, avec des retouches adaptées au profil de chacun. Leurs idées ressemblent à des vêtements de prêt-à-porter. »

« Ce qui fait mal, ce sont les organigrammes de tous ces lieux »,note l'universitaire Emmanuel Todd. Ces think tanks, qui se dépeignent volontiers comme l'expression de la société civile, n'en reflètent absolument pas la diversité, témoin leur composition socioprofessionnelle ultra homogène, qui cultive l'entre-soi : grands patrons, hauts fonctionnaires, banquiers et avocats d'affaires, économistes...

Et une armée d'hommes ! Ces derniers mois, les activistes féministes de La Barbe, qui envahissent, postiche au menton, les lieux de domination masculine, ont d'ailleurs surgi au premier colloque de la Fondation Ecologie d'avenir de Claude Allègre – quarante-deux hommes sur quarante-cinq membres ; à l'Institut Montaigne, qui planchait sur « Quinze ans de réforme des universités » – quatorze hommes pour quinze intervenants ; à la Fondapol, qui phosphorait sur une « Politique de l'eau » – vingt-quatre hommes sur vingt-huit membres.

Lire aussi l'article sur la non-parité parmi les experts médiatiques.

“Qui êtes-vous pour me questionner sur notre
budget ? Tous ces intellectuels que vous interviewez,
vous leur demandez pour qui ils votent ? Et vous,
pour qui vous votez ? Je vous demande de sortir !”
Dominique Reynié, directeur de la Fondapol

Et puis il y a leur mode de financement, qui repose de plus en plus sur de grands groupes privés. Preuve que la question dérange, l'interview que nous a donnée Dominique Reynié, de la Fondapol. Ce soir-là, on pensait trouver un éditorialiste rodé aux médias. Surprise, après quinze minutes de ronronnement sur la vocation du think tank, son directeur donne des signes de nervosité. Et refuse de répondre à nos questions sur son financement, qui provient de fonds publics pour les deux tiers, privés pour le reste (3). « Qui êtes-vous pour me questionner sur notre budget ? Tous ces intellectuels que vous interviewez dans vos pages, vous leur demandez pour qui ils votent ? Et vous, pour qui vous votez ? Je vous demande de sortir ! »

A quelques exceptions près – l'Institut Montaigne, ou la Fondation Copernic, totalement à part, qui vit grâce aux cotisations de son millier d'adhérents, gage de son indépendance –, les think tankers que nous avons rencontrés ne veulent pas parler de leurs financeurs privés (ou restent approximatifs)... au risque d'alimenter la suspicion. Souvent par volonté de masquer leurs difficultés à rassembler des fonds, telle la Fondapol, à qui les ennuis judiciaires de son président, Nicolas Bazire, « ne facilitent pas la tâche »,nous a-t-on dit. Mais aussi parce que le mécénat – et son modèle américain – pose la question de leur indépendance face aux grands groupes. Le think tank de Dominique Reynié, Nicolas Bazire et Charles Beigbeder est cofinancé par des multinationales comme Veolia, Suez ou EDF. Ces dernières subventionnent également la Fondation Jean-Jaurès, proche du PS. Quant à l'Institut Montaigne, il compte parmi ses quatre-vingts mécènes EADS, Capgemini, Total, Areva, Acticall... qui financent aussi, à gauche, Terra Nova.

Pour Laurent Bigorgne, « dès lors qu'on touche de l'argent public, qu'on bénéficie d'abattements fiscaux, on doit être transparent. La société française ne peut plus vivre avec cette culture du soupçon ! Quant à l'indépendance de Montaigne, qui travaille au service de l'intérêt général, elle est assurée par la diversité des entreprises, dont aucune ne pèse plus de 2 % du budget total ».

“Ce sont d'excellentes caisses de résonance,
qui permettent de s'offrir des assurances en cas
d'alternance, moyennant un investissement limité.”
Un cadre de multinationale

Reste que si l'argent n'explique pas tout, rien ne s'explique sans lui. Les groupes d'intérêt ont compris l'utilité de ces think tanks, qui interviennent en amont des décisions publiques. « Ce sont d'excellentes caisses de résonance, qui permettent de mettre en avant des thèmes, de repérer les grands relais d'opinion porteurs,précise ce cadre de multinationale. Et aussi de s'offrir des assurances en cas d'alternance, moyennant un investissement limité, souvent autour de 50 000 euros, dans des structures de gauche et de droite. »

Certes, les think tanks à la française sont encore très loin de leurs cousins amé­ricains, passés maîtres dans l'art du lobbying au service de puissances ­financières et économiques. Mais, comme s'interroge Agnès Verdier-Molinié, « si je commence à accepter le financement des grandes entreprises, est-ce que je pourrai garder la même liberté de parole ? Quand l'iFrap sort une étude sur les parachutes dorés et les retraites chapeaux, ça n'arrange pas les entreprises du CAC 40... »

Les « angles morts » de la réflexion des think tankers – toutes les thématiques qu'ils se gardent bien d'aborder – disent aussi, à leur façon, le poids des financeurs. Comment, par exemple, envisager un vrai débat sur le secteur des assurances à Montaigne quand on a à sa tête l'ex-assureur Claude Bébéar ? « C'est une vraie frontière idéologique : les analyses “indépendantes” des think tanks libéraux ne peuvent mettre en cause les intérêts des milieux d'affaires »,soulignent Olivier Vilain et Roger Lenglet.

“Les hyper-riches ont tant d'argent qu'ils
ne savent plus qu'en faire. Il leur reste un terrain
à conquérir : le monde des idées !”
Emmanuel Todd

Sans oublier le contexte de leur montée en puissance, celui de l'explosion des très hauts revenus. « Nous sommes dans un moment d'“ivresse du capital”,dit Emmanuel Todd. Les hyper-riches ont tant d'argent qu'ils ne savent plus qu'en faire. Il leur reste un terrain à conquérir : le monde des idées ! »

Un petit groupe d'« experts », aussi éclairés soient-ils, peut-il déterminer ce qu'est une « bonne » société ? Qui est légitime pour produire des analyses économiques et sociales ? Excepté de rares cas, comme la Fondation Copernic, qui mêle en son sein hommes et femmes, chercheurs, politiques et représentants du monde social, et bataille, comme le dit Willy Pelletier, pour « produire une autre forme d'expertise à partir de l'expérience réelle des gens et rompre avec l'entre-soi »,dans le petit monde feutré et courtois des grands think tanks parisiens, tout le pouvoir va à ceux qui l'ont déjà.

 

Les cerveaux, hémisphère droit


Institut Montaigne
Création : 2000, par Claude Bébéar
Dirigeants : Laurent Bigorgne, Claude Bébéar
Membres : Henri Lachmann (Schneider Electric), Nicolas Baverez (avocat), Philippe Wahl (Banque postale), Guy Carcassonne (juriste, consultant), Michel Godet (économiste, consultant), Jean-Paul Tran Thiet (avocat), Jean-Paul Fitoussi (économiste, Sciences-Po, OFCE), Guillaume Pepy (SNCF)...
Budget : 3 millions d'euros.
Financeurs : quatre-vingts entreprises, dont Areva, LVMH, Capgemini, Carrefour, SFR, Vinci, Total...
Site Web : www.institutmontaigne.org


Fondapol
Création : 2004, par Jérôme Monod
Dirigeants : Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po
Membres : Charles Beigbeder (Poweo), Nicolas Bazire (LVMH, Carrefour...), Jérôme Monod (président d'honneur de Suez), Francis Mer (groupe Safran), Laurent Cohen-Tanugi (avocat), Pierre Giacometti (conseil en stratégie et en communication)...
Budget : 2,2 millions d'euros.
Financeurs : fondation d'utilité publique, dotée de subventions publiques, de mécénat venant de grands donateurs privés et quelques multinationales comme EDF, Suez, Veolia...
Site Web : www.fondapol.org


Ifrap
Création : 1985, par Bernard Zimmern (X-ENA, entrepreneur, inventeur)
Dirigeants : Bernard Zimmern, Agnès Verdier-Molinié
Membres : Olivier Mitterrand (pdg des Nouveaux Constructeurs), Emmanuel Combe (économiste), Jacques de Trentinian (ingénieur), Jean-Claude Rouzaud (Champagne Roederer), Jean-Michel Fourgous (député)...
Budget : 1 million d'euros.
Financeurs : fondation d'utilité publique, dont le budget repose sur les dons de ses adhérents (beaucoup de PME)
Site Web : www.ifrap.org

 

Les cerveaux, hémisphère gauche


Terra Nova
Création : 2008, par Olivier Ferrand
Dirigeants : Olivier Ferrand et Marc-Olivier Padis (rédacteur en chef d’Esprit)
Membres : Guillaume Hannezo (Rothschild et Cie), Paul Hermelin (Capgemini), Michel Rocard, Louis Dreyfus (groupe Le Monde), Jean-Paul Fitoussi (économiste, Sciences-Po, OFCE), Guy Carcassonne (juriste, consultant), Daniel Cohen (économiste, banque Lazard), Philippe Askenazy (économiste)...
Budget : entre 300 000 et 400 000 euros.
Financeurs : une quinzaine d’entreprises, dont Areva, Capgemini, EADS, Fondation Total...
Site Web : www.tnova.fr


Jean-Jaurès
Création : 1992, par Pierre Mauroy
Dirigeants : Gilles Finchelstein (directeur des études à Euro RSCG), Pierre Mauroy (directeur)Membres : Daniel Cohen, président du conseil scientifique (économiste, banque Lazard), Philippe Askenazy (économiste)…
Budget : 2,1 millions d’euros.
Financeurs : fondation d’utilité publique, dotée de subventions publiques et qui complète son budget avec quelques financeurs privés dont EDF, Veolia, Suez... et des partenariats européens.
Site Web : www.jean-jaures.org


Copernic
Création : 1998
Dirigeants : Caroline Mécary (avocate), Willy Pelletier (sociologue), Pierre Khalfa (syndicaliste, altermondialiste)
Membres : Safia Lebdi (fondatrice de Ni putes ni soumises, présidente de l’Office régional du film d’Ile-de France), Jacques Rigaudiat (ex-conseiller social à Matignon sous Jospin et auparavant sous Rocard), Francis Parny (numéro 2 du PCF), Alain Lipietz (économiste, député européen Europe Ecologie Les Verts), Sandra Demarcq (dirigeante du NPA), Gérard Filoche (inspecteur du travail, PS)…
Budget : 80 000 euros.
Financeurs : cotisations de ses adhérents
Site Web : www.fondation-copernic.org 

 

Attention à l'effet « arbre de Noël » des comités éditoriaux ou scientifiques des think tanks, nous ont dit en aparté plusieurs intellectuels, dont les noms figurent sur ces listes mais qui n'en font plus partie depuis longtemps... Comme il fait chic de figurer dans un think tank, beaucoup apparaissent aussi dans de nombreux comités mais n'y mettent jamais les pieds.

Weronika Zarachowicz

http://www.telerama.fr/idees/l-influence-des-think-tanks-cerveaux-des-politiques,76047.p

Source :L’influence des think tanks, cerveaux des politiques - camarade

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 16:50

 

 

 

 

 

Un tas de thèmes qui me trottent en tête, trop pour une seule femme surtout tenant compte des recherches à mener pour construire des textes qui parlent plus d’histoire que d’actualité, compte tenu du fait que ma vie nomade a pour conséquence de me retrouver sans les références qui fondent ma connaissance d’un sujet donné. Or je n’ai pas envie de refaire le chemin de recherches longues et parfois fastidieuses  commencées bien avant l’existence d’Internet quand la connaissance théorique se trouvait dans les bibliothèques.

D’autre part comme je suis résolument décidée à ne vouloir convaincre personne que ce que je raconte est la vérité et la juste manière de voir les choses et le monde qu’elles composent, mais plutôt à  indiquer des pistes qui me semblent significatives pour reconstituer le grand puzzle du monde aussi bien que pour comprendre un peu mieux quels sont les causes de changements de nos quotidiens. Les recherches que je pourrais mener seraient donc destinées soit à me rafraîchir la mémoire, des dates, les noms des protagonistes et indiquer quelques liens utiles, un chemin possible pour aborder un sujet.

Parmi ces thèmes vous reconnaîtrez certains de ceux qui figurent dans mes derniers post. La question du sionisme et du pourvoir sionistes comme force agissante de répression de la pensée libre et de la libre expression en dehors d’Israël est un de ces thèmes. Je vois grandir ce pouvoir de censure, et il est important de le contrer avant qu’il ne s’impose comme une des normes de cette dictature qui se renforce en Europe (pour parler d’où je vis). J’ai publié 3 textes à ce sujet… le premier, celui qui a susciter mon émoi, la censure de la libre parole dans le soi-disant temple (maçonnique) du Libre-Examen,  le témoignage datant de 1970 de Marcel Liebman dont les cours dans cette université furent un lieu de liberté d’expression et de débats contradictoire passionnés…

Si j’ai évité jusqu’à présent de publier des textes concernant Israël et le sionisme, c’est que je déteste cette réaction primitive raciste, stupide et hors de propos qui fait que nombreux sont ceux qui dès que ces sujets pointent le bout du nez y vont d’un tissu d’insanités sur « les juifs…. ». Certains Israéliens sont sionistes, certains juifs non-israéliens et d’autres qui ne sont pas juifs le sont également. Il s’agit donc ici de mettre en cause non des personnes en fonction d’une appartenance ethnique ou même religieuse mais d’une doctrine politique, de son application et des conséquences produites de par sa nature intrinsèque.

Il est plus important que jamais dans la société de toutes les hybridations que nous connaissons aujourd’hui de savoir exactement pourquoi nous combattons  telle idéologie et pourquoi nous considérons telle personne ou tel groupe comme vecteur de sa réalisation.

Il y a longtemps que je me définis plus comme étant « de gauche ». Pourquoi ? Pour plusieurs raisons qui toutes concourent également à mon rejet de cette étiquette sans que je puisse décider d’une hiérarchie. En ordre non chronologique… des réflexions de natifs d’Amérique du Sud, de différentes origines qui proposent d’autres modèles et ne voient pas pourquoi ils devraient les revêtir d’étiquettes liées à la position dans un hémicycle de Français d’une époque révolue. C’est à travers les formulations de ces personnes porteuses de projet d’avenir cohérents et respectueux de tous les habitants de la planète que j’ai pu en venir à exprimer ce que je vivais jusque-là comme un malaise… Je ne suis ni de gauche et certainement pas de droite, ni écologiste de cette écologie mise au service du capitalisme et de ces industries, argument de restriction contribuant à la justification de la raréfaction des moyens de bien être, à la confiscation d’espace publics et de patrimoine de l’humanité dans cette dérive protectionniste qui se conjugue avec les dérives sécuritaires pour construire un univers carcéral pour tous les habitants de la Terre.

Si mes vœux de Nouvel An ce sont exprimés par les paroles d’Archie Fire Lame Deer, ce n’est pas parce que soudain, hors de son contexte un texte me parlait… mais parce que j’ai ressenti un immense bonheur, un immense soulagement quand j’ai commencé à lire les natifs de ce continent dont nos ancêtres ont fait l’Amérique… du Nord au Sud, j’ai découvert des cousins, j’ai pu me dire que ouf ! je en suis pas seule à penser comme cela ni à ressentir ce caractère sacré de la nature, à le percevoir, à le vivre en étant partie de… sans avoir besoin d’une église pour mendier mon rapport à cet esprit infiniment mystérieux de la création, qui en vertu de cette loi incontournable qui veut que le tout soit plus que la somme des parties, nous restera toujours inaccessible en tant que tout.

Si nous sommes aujourd’hui dans la galère dans laquelle nous sommes, c’est aussi à cause de la prétention de quelques-uns, de cette in croyable présomption : croire qu’ils avaient atteint la fin de la science, la fin de l’histoire, la fin des idéologies, prétendre avoir atteint le point de vue du divin créateur dans leur théories et dans des applications qui finissent par leur donner raison mais pas au sens où ils l’entendaient… vouloir gérer la planète et ses habitants en fonction de ces prétendues lois universelles conduit effectivement à la fin de l’histoire, à la fin des idéologies, à la fins de la science et même à la fin du monde par disparition des protagonistes….

Oui, j’ai un profond mépris pour ces gens qui se prennent pour dieu et sont en fait des démiurges malfaisants, tout autant que jamais je ne pourrai partager le point de vue, comme jamais je ne partagerai le point de vue de quiconque se prétendra élu de dieu à titre personnel ou collectif au détriment des autres personnes et des autres peuples. S’il existe un dieu, il est le créateur et le dieu de tous, car tous sont de sa création. Je me méfie aussi de toute vision qui tend à donner des vivions anthropomorphiques d’un dieu, je les considère comme d’autres manifestations d’orgueil de peuples qui fabriquent dieu à leur image… quand bien même de telles religions seraient celles d’une majorité de la planète, elle garderait ce caractère fondamental d’une secte… l’exclusion de celles ou ceux qui choisissent d’autres manières de rencontrer dieu ou de ne pas le faire.

Mine de rien, je vous parle là de ce qui manque le plus aujourd’hui en ce monde : l’humilité. Non pas l’humilité devant les débordements (et leur conséquences) d’esprits bouffis d’orgueil et avides de richesses matérielles et de ce pouvoir de domination de la planète qui sont des maladies de l’âme… des manières d’être qui attiraient la pitié si elles n’avaient acquis une telle puissance malfaisante dans les affaires du monde. Je viens de vous le dire j’ai un profond mépris pour ces gens… le mépris est comme  l’amour, un sentiment, une petite vibration indépendante de nos volontés…

Mépris pour ceux qui détruisent la beauté, l’harmonie, la tendresse pour les remplacer par des machines et mécanismes contrôlables, pour ceux qui auraient pu œuvrer, car ils en avaient les moyens à ce que l’explosion démographique s’accompagne d’une explosion simultanée d’enseignement de qualités, mais ont fait tout ce qu’ils ont pu pour annihiler les traditions et cultures ancestrales de tous les peuples de la planète… et nous sommes du nombre… sans rien proposer d’autres pour la remplacer que l’acculturation hollywoodienne, parce que leur système du monde à besoin de consommateurs abrutis et dociles, que partout où malgré cela dès que surgissent des phénomènes de consciences collectives, d’intelligence collectives leur but premier devient naturellement de mettre un terme aux nuisances du système… par réappropriation du monde afin de faire exister d’une manière plus simple et naturelle un morceau de territoire, manifestation de la croissance qualitative et de l’intelligence créatrice en action ou quand il n’est pas possible d’agir autrement pour s’opposer verbalement ou physiquement au avancées de plus grand désordre destructeur qu’ait connu la planète (pour ce que nous en connaissons).

Un des principes fondamentaux qui guide cette manière de voir est tourné vers l’avenir. Une fois que j’ai compris que le fondement de toute chose est le partage équitable des ressources et la mise en commun des connaissances pour le bien de tous, il découlait de manière évidente que pour tous ceux qui respectait ce principe, l’espace à penser et l’espace à rêver ne connait pas de limite… que la convivialité est possible entre des personnes très différentes si elles respectent les conceptions de l’autre et contribuent ensemble au bien de tous…

Compossibilité et convivialité sont deux fondations de l’écosophie qui consiste à habiter la planète avec sagesse, en bon voisin de tous « Toute personne a droit au respect et aux moyens de la dignité du seul fait qu’elle existe ». La compossibilité est ce principe qui fait que des projets de mondes différents de personnes ou collectivités singulières sont actualisables, réalisables simultanément sur Terre, au pire sans se nuire et au mieux en se complétant et s’enrichissant mutuellement…

Et les idées… on peut toujours en discuter après le boulot devant un bon repas pris en commun… quand chacun peut satisfaire ses besoins et que tous y contribuent, les idées se relativisent alors face au constructivisme concret d’un monde commun.

Anne

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  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
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Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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