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Et de la Colombie d'hier et d'aujourd'hui, hop un saut au Pérou, la maintenant... pour rappeler que ce n'est pas qu'en Colombie que les multinationale font la loi... 

 

Pérou: d'un conflit minier à l'autre

Le conflit autour de la mine Conga n'est toujours pas éteint, et depuis dix jours un cas assez proche - mais celui-ci largement relayé par la presse francophone -, celui de l'entreprise suisse Xstrata, dans la région de Cusco.

Dans le cas de Cajamarca (projet Conga) comme dans celui de Espinar (entreprise Xstrata), la population se révolte pour préserver ses ressources en eau: des lagunes qui doivent être asséchées à Conga, deux rivières polluées à Espinar.

Dans les deux cas aussi, les populations revendiquent implicitement ou explicitement une répartition plus équitable des bénéfices générés par les mines, alors que ce sont eux qui continueront à vivre sur place quand les entreprises minières - toutes étrangères - seront reparties une fois les veines vides. A Espinar, Xstrata reverse 3% de ses bénéfices - soit 30 millions de dollars chaque année - à la commune dans le cadre d'un "apport volontaire". Le maire d'Espinar demande que cet apport volontaire passe à 30% , ce que refuse l'entreprise, arguant du fait que la réalisation du projet Antapaccay (destiné à prolonger la "vie utile" de la mine Tintaya) entraînera une augmentation des bénéfices et donc du montant reversé à la population. Accessoirement elle considère que céder serait un "précédent néfaste ". Dans le cas de Cajamarca, le gouvernement national a suggéré à la compagnie Yanacocha un certain nombre de mesures qui bénéficieraient aux populations locales, afin de faciliter l'acceptation du projet.

Dans les deux cas toujours, l'état d'urgence  a été décrété pour un mois pour bloquer les mobilisations et garantir l'activité économique, et les leaders des mobilisations (l'activiste Wilfredo Saavedra  à Cajamarca, le maire  à Espinar) ont été arrêtés. A Cajamarca, ça n'avait pas calmé le jeu: une partie de la population rejette toujours le projet  de développement minier, et de son côté Isaac Humala, le père du président, met de l'huile sur le feu en soutenant le mouvement et en traitant le premier ministre d'idiot . Ambiance assurée!

 

Articles en français sur Xstrata (beaucoup dans la presse suisse, évidemment, mais pas seulement):

 

Photo: message sur le rideau de fer d'une boutique à Quito (Equateur): "Fermez les mines, que le dernier éteigne la lumière". MC

 

Source : Pérou: d'un conflit minier à l'autre | Hispanioo

 

Pérou

État d’urgence pour protéger une multinationale minière

Par Sophie Chapelle (1er juin 2012)

L’état d’urgence a été décrété depuis le 27 mai dans le sud-est du Pérou, à la suite du mouvement social déclenché contre le groupe suisse minier Xstrata. De violents heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait quatre morts et plusieurs blessés. Les autorités régionales d’Espinar accusent la multinationale de polluer deux cours d’eau, les fleuves Salado et Cañipa, proches de la mine de Tintaya, et exigent une étude environnementale. En réponse, le président Ollanta Humala a décrété l’état d’urgence, ce qui suspend pendant trente jours les garanties constitutionnelles concernant la liberté et la sécurité des personnes, ainsi que la liberté de réunion et de circulation dans le territoire. Une décision perçue par l’ONG Tierra y Libertad comme une façon de criminaliser le mouvement de protestation.

Xstrata, qui détient quatre mines de cuivre au Pérou, n’en est pas à sa première controverse. Le géant minier, qui prévoit de fusionner avec la multinationale suisse Glencore (lire notre enquête), partage avec elle les accusations de pollution de l’environnement, de violation des droits humains, de travail des enfants, d’expropriations forcées, d’appel à des milices armées pour protéger leurs sites.

Xstrata et Glencore sont également accusées par les associations locales d’être installées en Suisse « pour optimiser leurs impôts » (sic). Selon les projections, les revenus combinés de Glencore et de Xstrata devraient s’élever à 209 milliards de dollars, et générer des bénéfices de l’ordre de 16,2 milliards de dollars. Le groupe rejoindra le club des grands groupes miniers comme Vale et Rio Tinto. Aucun doute que la rémunération des actionnaires du groupe sera bien supérieure à ce que l’entreprise versera à ses employés.

 

Source : État d'urgence pour protéger une multinationale minière - Pérou - Basta !

 

 

1er juin 2012

Pérou : Arrestation d’un leader de la lutte contre l’extraction minière

Au lendemain de la déclaration de l’état d’urgence dans la province d’Espinar (région de Cuzco - sud du pays), la police a arrêté le leader du mouvement anti-mine qui proteste depuis plus d’une semaine contre un projet d’extraction de l’entreprise suisse Xstrata. Les manifestants dénoncent le montant des royalties que la société souhaite payer aux autorités locales, mais aussi le niveau des salaires ainsi que la politique environnementale. Deux manifestants ont été tués lundi, et le même jour, le gouvernement déclarait l’état d’urgence pour une durée de trente jours. Mardi, la police a arrêté Herbert Huaman, chef de file du mouvement de protestation, pour avoir appelé à la fin de l’état d’urgence. Les autorités l’accusent également d’avoir appelé à de nouvelles mobilisations populaires. 24 autres personnes ont été arrêtées depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence.

Voir le dossier: Amérique Latine avec les tags: - -

3 juin 2012

Pérou : Prolongation de l’état d’urgence

L’état d’urgence a été prolongé de deux moix dans tous les districts des provinces de Huanta y La Mar, Tayacaja y Satipo et à d’autres sept districts des départements de Cusco et de Junín. Les forces armées gouverneront directement ces régions où le PCP-SL est actif. Les droits constitutionnels y sont suspendus.

Source  : Pérou : Prolongation de l'état d'urgence - Secours Rouge/APAPC

 

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