Des textes que j’avais publiés antérieurement mais que je reprends parce que des récits du genre ou pire j’en entends de nouveaux  à chacun de mes passages à Bruxelles. Comme je ne puis reproduire ici ces témoignages sans risquer d’aggraver les problèmes de ceux qui me les ont donnés, je reproduis des articles publiés antérieurement et qui racontent des histoire fort semblables, dont celle de personnes qui se sont vues embarquées, jetées au cachot, menottés, battus pour avoir voulu intervenir lors de violences policières sur la voie publique.

Un des récits entendu mardi est absolument similaire au témoignage ci-dessous, les lieux changent mais les méthodes sont les mêmes. Ce récit se joint à d’autres témoignages entendu antérieurement et qui vont tout à fait dans le même sens.

Le deuxième évènement qui relate la torture d’un sans-papiers par des policiers décrit à travers un fait extrêmement grave décrit des faits qui dans une moindre mesure se reproduisent quotidiennement… avec aussi l’utilisation de méthodes qui visent à faire perdre la dignité à ceux qui les subissent. Vous arrivez au cachot, vous recevez un verre d’eau, mansuétude ? Non point, quand vous demanderez à aller aux toilettes cela vous sera refusé… et même vous pourrez vous retrouver au sol avec un flic qui appuie sur votre vessie jusqu’à ce que vous vous pissiez dessus.  

Nous savons – ou non – que le programme du Pentagone Joint Visio 2020, implique la formations des polices de plus de 150 pays aux méthodes de luttes contre insurrectionnelles mises au point par les « Opération spéciales » US aux cours d’une longue pratique. Amener un prisonnier à se pisser dessus fait partie de l’arsenal de la torture… serrer des menottes au point que la personne mettra des jours, voire des semaines pour retrouver l’usage de ces mains aussi…  

Les « Opérations spéciales » ont utilisé les nazis que leurs maîtres avaient soutirés à la justice pour assassiner les forces vives de l’Amérique Latine pendant les décennies de la répression qui se s’est abattue sur ce continent et ‘a jamais cessé de sévir… ce sont encore les héritiers de ces nazis qui vont partie du coup d’état qui a destitué Lugo au Paraguay, ce sont eux aussi qui dans la Media Luna bolivienne tentent sans discontinuer de chasser Evo Morales du pouvoir, quand il ne s’agit pas tout bonnement d’assassiner le « sale indien ». Alors que posté de l’autre côté de la frontière (qu’ils franchissent parfois, en août des commandos qui ont passé la frontière déguisés en touristes sont venus s’entraîner dans les montagnes boliviennes).

Un avertissement donc : ce ne sont plus des choses qui se passent ailleurs sur d’autres continents qui verraient de telles pratiques parce qu’ils seraient soi-disant moins civilisés que nous. La militarisation de nos polices est un fait concret qui se produit dans le contexte précis d’une période potentiellement pré-insurrectionnelle. Et l’infiltration de l’armée et des forces de répression par les mouvements d’extrême-droite est évidente à présent que l’extrême-droite décomplexée ne se cache plus et occupe le territoire avec le soutien d’une partie de la population.

Je ne pèse pas que toute la police soit gangrénée loin de là, j’ai rencontré des policiers qui étaient des bien braves gens et les petits crétins qui traitent de « porcs » tous les membres du corps sans distinction, méprisant le fait qu’on se vendent ainsi pour un maigre salaire, sont le plus souvent des gosses de bourges qui n’ont pas à se poser la question de la boustifaille. Je me calme, ils m’énervent, c’est la même veine que les antifas primaires au comportement de milice…  une chose est la réalité de ceux qui sont tombé sur des crapules policière et on la rage pour de bonnes raisons, même si parfois elle aveugle, autre chose les petits cons qui manquent de vrais problèmes et trouvent amusant d’en créer à tous en jettent des pavés, sabotant tout et n’importe quoi justifiant ainsi des dérives dont d’autres feront les frais.

En toutes circonstances, voir des personnes avant de voir des fonctions, des origines sociales ou ethniques, c’est cela aussi ne pas donner prise au microfasciste qui est en chacun de nous, c’est cela aussi poser les bases d’un autre monde.

Mais oui, nous assistons à de graves dérives de la fonction policière et qui s’intensifient, dans l’indifférence du public. Et rien ne justifie que nous n’apportions pas un soutien aux policiers qui  s’en inquiètent.




Ce témoignage a été publié par
L'En Dehors


A lire aussi le rapport de 2009

COMITE CONTRE LA TORTURE DE L’ONU : LA BELGIQUE EPINGLEE

COMITE CONTRE LA TORTURE DE L’ONU : LA BELGIQUE EPINGLEE -FIDH > Human Rights for All / Les Droits de l'Homme pour Tous

Tabassé et torturé par la police, puis piétiné par la justice belge
--> Description détaillée des faits du 8 juillet 2003



Lu sur  « Bruxelles 8 juillet 2003. Je me dirige vers mon lieu de travail. Centre de Bruxelles (derrière la Bourse), environ 14h30, soleil radieux et plein de gens dans les rues. Je suis habillé d'un tee-shirt et d'un short de marche 

A une cinquantaine de mètres devant moi avance dans ma direction un groupe avec à sa tête au moins trois types qui emmènent brutalement un jeune homme (en réalité, il y a quatre policiers emmenant 2 personnes menottées). Ce dernier porte des menottes attachées dans le dos. Il a le buste penché en avant et il grimace.

 


Arrivé à leur hauteur je dis aux hommes (je supposais qu’il s’agissait de policiers, bien qu’ils étaient en civil et ne portaient pas de brassard) qu’ils ne sont pas obligés de faire mal au type, surtout qu’il est déjà menotté dans le dos et qu’ils (les policiers) sont en surnombre. Ceux-ci me poussent alors violemment sur le côté en me hurlant des menaces d’arrestation. Sans opposer aucune résistance, je réponds que j’ai le droit de m’exprimer. Un des policiers se retourne alors vers mois en brandissant une matraque rétractable en caoutchouc, je recule en me protégeant le visage de mon avant-bras droit … sur lequel le policier frappe un coup sec.


Puis il rejoint alors le groupe, qui continue de se diriger vers le commissariat. Il sont maintenant à une quinzaine de mètres de moi et s'éloignent vers le commissariat situé à une centaine de mètres. Ulcéré et apeuré, je crie que c’est scandaleux que la police se comporte ainsi. Un des policiers (je pense que c’est celui qui m’avait déjà frappé), se retourne et crie l’ordre de m’attraper. Lui et au moins un autre policier en civil courent vers moi matraque en main. Je ne bouge pas, et me tais. Sans aucune sommation, un policier me matraque alors que l'autre me donne un coup très douloureux sur l'arrière de la cuisse, ce qui me fait tomber. Pris de panique, je crie "Au secours, à l'aide!"Des .menottes enmétal me sont passées dans le dos.

 


Ils me redressent. Par une clé de bras ils me forcent à baisser le buste de sorte que je dois dresser la tête pour voir les passants. Je crois qu’ils vont me casser l’épaule. Je leur dis qu’ils me font mal et que ce n’est pas nécessaire. Alors ils accentuent la clé de bras pour me faire taire. Je me tais, grimaçant de douleur je regarde les passants. Il y a des dizaines de personnes sur les trottoirs du carrefour, ils/elles sont tou(te)s arrêtées, ils ne bougent pas, ne disent rien.

 


Arrivés au commissariat, un policier de faction en uniforme dit à mes agresseurs de ne pas prendre l’entrée principale et leur indique une porte de service. Je suis poussé au travers d’un couloir d’une dizaine de mètre de long, et d’environ un mètre cinquante de large. Il n’y a que deux portes, c’est un sas. La traversée de ce sas ne dure que quelques dizaines de secondes, mais de très longues secondes. Je suis bousculé contre les deux murs, un des policier (Se. V.) hurle « on est pas des homosexuels, nous, on est pas des petits PD ». La peur me montre on ventre. L’envie de chier dans mon froc. On m’emmène alors à un étage où je suis attaché à un banc. Je reste calme, sans bouger ni parler. A côté de moi, également attaché, un type d’environ 25 ans. D’après les commentaires des flics entre eux, ce serait un des deux types qu’ils étaient en train d’emmener. « Des pic-pockets qui venaient de tabasser une petite vieille sur la Grand Place (?) » selon les flics. Le jeune type ne disait pas un mot et avait l’air plutôt terrorisé.

 


- « Qu’est ce qui s’est passé ? », je lui demande.

-  « Allemand », qu’il me répond, « huit fois arrêté, policiers racistes » 

Qui croire ? Mais peu importe. Quoi qu’il ait fait, s’il l’a fait, cela ne justifie pas la violence par la police, la police n’est pas la justice, et même la justice ne peut punir par sévices corporels.


Pendant une demi heure cinq policiers entrent et sortent du bureau dont l’entrée est à côté du banc. Les regards et les commentaires sont agressifs : « Ca te dit d’être attaché à un camé en crise ?, on en a justement un pour le moment. Comme ça tu verras ce que ça fait de prendre la défense de ce type d’individu » me propose Se. V.. Je réponds que le boulot de la police n’est pas de rendre la justice. « Et bien si t’es pas d’accord, t’as qu’à porter plainte au Comité P ! Et si tu veux mon nom, le voici, » me dit-il en me montrant sa carte de flic à quelques centimètres des yeux, : « Se. V.».


Ensuite, mon second agresseur (Pa. D.) précise : « tu vas voir ce que tu vas ramasser, on va porter plainte contre toi pour outrage à agent et rébellion. Moi je suis assermenté, tu vois, alors crois moi que ta parole contre la mienne, ça vaut rien du tout ». Un troisième flic que les autres appellent « papy » se joint à eux (ils sont tous en civil avec une arme à la ceinture). Il est très nerveux et dit à mes deux agresseurs que s’ils ont besoin d’aide pour me calmer (malgré que je ne bouge ni ne parle) ils n’ont qu’à appeler. Un quatrième passe devant moi avec un regard menaçant. Il repasse devant moi en frottant son pantalon contre le bout de ma chaussure (j’ai les jambes croisées). Sentant la provocation, je dis immédiatement « pardon », décroise les jambes et place mes pieds en-dessous du banc. Lui s’arrête, se retourne, fait mine de vouloir venir sur moi, mais continue finalement son chemin. Je comprends qu’il s’agit de petites mises en scènes mainte fois répétées.

 


Mon agresseur me demande ma carte d’identité. Je réponds que je ne l’ai pas sur moi. Je lui donne mon nom et adresse, il me demande mon second et troisième prénom, le prénom de mon père. Ca colle, je suis identifié. Il voit sur le papier qu’il tient en main que je suis universitaire (?) . A partir de ce moment les flics deviennent un peu moins agressifs. On me propose un verre d’eau, l’allemand peut fumer une de ses cigarettes et moi aussi. J’en profite pour demander que mes menottes de métal soient desserrées, ce qui est fait (mais elles ne sont pas enlevées).

 


Mais le spectacle continue, Se. V. revient devant moi en se passant des gants en plastic sur les mains. « Une fouille à poil, ça vous dit ? ». Je ne réponds pas. Il me détache du banc et me pousse vers le fonds du couloir. « Allez, direction les toilettes », précise-t-il. A ce moment, papy sort d’un autre bureau et demande à mon agresseur « t’as besoin d’un coup de main ? ». « Non, non, ça va, Monsieur est calmé ». Il me fait entrer dans les toilettes et me dit : « lavez-vous les mains, c’est pour les empreintes ». Je suis tellement soulagé de ne pas subir la fouille anale que je ne proteste pas et accepte sans broncher d'être fiché. Se. V. prend l’empreinte de mes dix doigts. Après quoi je suis à nouveau attaché sur le banc où je constate que l’allemand a disparu.

 


Sur les deux heures passées dans le couloir, les policiers que j’ai vus ont parlé entre eux, ils se sont raconté des blagues, un d’entre eux est même entré dans le bureau à côté de mon banc en chantonnant sur un air inventé « la la la laaa, et mon ami Hitler » (sic). Je pense qu’il l’a fait précisément pour que je l’entende.

Après encore une demi heure d’attente, je suis amené dans le bureau du commissaire M.W. pour y faire ma déposition. Pendant la durée de ma déposition un des mes deux agresseurs est assis derrière moi. L’officier me regarde droit dans les yeux pendant plusieurs dizaines de secondes, d’un air méprisant. Je comprends que cela fait partie du spectacle, et le regarde aussi droit dans les yeux, d’un regard le plus neutre possible. J’attends qu’il détourne le regard le premier, ce qu’il fait. Il me lit alors un texte que la loi l’oblige, semble-t-il, à réciter dans ce type de circonstance. Il le fait en parlant extrêmement vite et en articulant très peu, de sorte que ce qu’il dit est inaudible.



Je lui demande de répéter. Il souffle d’un air énervé et recommence aussi vite sa dernière phrase dont je ne comprends que quelques mots. Je renonce à insister. A un certain moment, le second de mes agresseurs vient nous rejoindre. Le ton des policiers est menaçant. L’officier supérieur me dit « on a autre chose à faire que perdre notre temps avec des snuls comme vous ». Ensuite il commence ma déposition en me demandant quel est mon employeur. Plutôt que répondre que cela ne le regarde pas, je réponds que je souhaite ne pas mêler mon employeur là-dedans afin de ne pas avoir d’ennuis.



Je comprends immédiatement que cela pourrait être interprété comme un sentiment de culpabilité, mais je n’ose pas revenir dessus. L’officier continue en parlant à la première personne, tout en tapant sur son clavier : « je m’approche des policiers pour les empêcher de … ». Je ne lui laisse pas terminer et précise que je n’ai à aucun moment tenter d’intervenir physiquement, j’ai juste demandé qu’ils arrêtent de faire souffrir la personne qu’ils étaient en train d’emmener.

 


Un des mes deux agresseurs intervient alors (Se. V.). Il crie presque : « et ça c’est quoi ? » demande-t-il en relevant sa manche, faisant apparaître des ecchymoses sur son bras. Pendant quelques secondes je pense qu’il veulent m’accuser de coups et blessures, mais je comprends qu’ils veulent me déstabiliser.


Je réponds que les deux types qu’ils ont arrêtés leurs ont peut-être porté des coups, mais cela ne justifie pas que la police impose des sévices une fois que ces personnes sont maîtrisées (ayant moi-même subi le même traitement que l’allemand, je peux vous garantir qu’il est impossible de faire quoi que ce soit avec les bras attachés en clé de bras dans le dos). La police n’est pas la justice, et même la justice (belge) ne peut punir par sévices corporels.

On me fait signer ma déposition. Que je lis attentivement. L’officier montre des signes d’énervement : « Bon, vous allez signer, car on n’a pas que ça à faire nous ». Ensuite, suite à une erreur technique, il faut réimprimer ma déclaration, que je relis rapidement avant de signer à nouveau.

 


L’officier supérieur demande si on a également pris ma photos. On va le faire à l’instant répond Se. V.. Je sors en boitant du bureau. L’officier supérieur, de son bureau, me lance « et que ça vous apprenne la prochaine fois à vous mêler de ce qui vous regarde ». Je ne réponds pas, et suis Se. V. au rez-de-chaussée où il prend trois photos de moi : face, profil droit et profil gauche.

Ensuite il me conduit au hall d’entrée, et je sors du commissariat de Bruxelles 1000. Ma jambe me fait mal et je sens des courbatures sur tout mon corps. En repassant sur le lieu de mon agression je passe dans deux magasins afin de trouver des témoins. Mais en m’expliquant les larmes me viennent aux yeux.


Je n’ai craqué à aucun instant pendant mon passage au commissariat, mais le fait de raconter ce qui m’est arrivé provoque une crise de larme. Dans le premier magasin la dame me répond qu’elle n’a rien vu car un camion cachait la vue. Dans la crêperie du coin, la fille répond qu’elle ne préfère pas témoigner afin d’éviter des problèmes. Je retourne alors à mon lieu de travail. Arrivé au bureau je craque à nouveau devant mes collègues. L’un d’entre eux me conduit à l’hôpital St Pierre où le médecin de garde va constater des « contusions des deux avants bras, contusions musculaires et possible déchirure musculaire au niveau de la face postérieure de la cuisse droite, excoriations cutanées au niveau du dos". Il a également signé un document attestant mon incapacité de travail pendant cinq jours.

 


J'ai donc créérès bien documenté et aux sources vérifiables, pour informer la population en temps réel. Vous pourrez y constatez comment la justice protège les policiers violents. » 

 

Je plaide moi-même ma défense

.

 

Avocat-conseil : ok. Avocat-répresentant : pour quoi faire ?

François Jortay

Mis en ligne par Mirobir, le Jeudi 14 Octobre 2004, 15:02 dans la rubrique "International".



fran74

16-09-08
à 15:39

Constatant que - cinq ans après les faits - cette page apparaît en première page de plusieurs outils de recherche lorsqu'on effectue une recherche sur mon nom, j'en profite donc pour ajouter quelques précisions importantes concernant des faits que j'ignorais au moment de la rédaction du texte présenté dans l'article ci-dessus et publié en 2004.

1. Les deux personnes pour lesquelles je suis intervenu ont été finalement condamnées à un an de prison avec sursis pour vol à la tire, condamnation extrêmement lourde puisqu'elle est équivalente à celle dont ont écopés les gendarmes qui ont assassiné Semira Adamu. Notons en outre que ces deux allemands d'origine algérienne avaient tous deux un casier judiciaire vierge, et affirment dans leur déclaration que les objets qu'on leur accuse d'avoir volés ont été placés par les policiers dans leur sac à dos.

 


2. Le commissaire qui prend ma déposition est celui qui va coordonner la fabrication des PV mensongers à ma charge. Par la suite je découvrirai dans des articles de presse que ce même commissaire venait de faire l'objet d'une plainte pour faits de violence contre détenu, et faux PV ayant provoqué l'incarcération d'un innocent. Malgré que ces faits serons qualifiés lors de son procès, ce commissaire sera néanmoins acquitté pour "services rendus" (sic) [NB: Ces articles peuvent être retrouvés dans la base documentaire de www.police-justice.net (NB : ce nom de domaine ne m'appartient plus, mais une copie du site a été sauvegardée par www.webarchive.org ).



Mais ce n'est pas tout semble-t-il : selon une avocate du barreau de Bruxelles ce commissaire aurait fait l'objet d'une nouvelle plainte pour faux PV qu'il a fabriqué cette fois pour charger le mari de sa maîtresse. Je n'ai cependant pas eu l'occasion de vérifier les affirmations de cette avocate. Quoi qu'il en soit, un fait est incontestable : ce commissaire de police se comporte exactement comme s'il se savait indéboulonable, càd bénéficiant de solides protections judiciaires. Combien d'innocents sont aujourd'hui en prison suite aux méfaits de ce salopard ?

 


3. L'intervention - pendant mon interrogatoire - du flic qui me présente un coup sur son bras est en réalité une grossière manipulation. En effet, je découvrirai par la suite dans le dossier des deux personnes pour lesquelles je suis intervenu (leur dossier était joint au mien) que dans les PV dressés par les policiers après leur arrestation, il n'est à aucun moment fait mention de coups portés par les deux allemands sur les policiers. Ces derniers disent seulement que les deux jeunes hommes ont résisté à leur arrestation en s'accrochant à un pilier, et que les quatres policiers, qui en outre étaient assistés par cinq ou six vigiles, ont "du" porter des coups de poing "dans les côtes des deux récalcitrants pour leur faire lâcher prise". Des coups de poings ? Pour faire lâcher prise, à dix contre deux ? ...



4. Le passage concernant mon employeur dont je tais le nom durant mon interrogatoire mérite quelques explications. Au vu des faits que je viens de vivre, je comprends que ces flics qui m'interrogent sont idéologiquement d'extrême droite. Je me méfie donc. En particulier je voulais éviter que mon employeur subisse les conséquences d'éventuels coups tordus de ces petites frappes. En effet, mon employeur n'était autre que le cinéma Nova, ASBL du secteur culturel et jouissant d'une réputation progressiste voire contestataire. Etant donné que le Nova fonctionne grâce au travail de nombreux bénévoles, mais aussi grâce à des subsides publics, je voulais éviter de les flics en profitent pour accuser le Nova d'être un lieu de terroristes potentiels à qui il faut donc retirer les subsides.


Voilà pourquoi je ne mentionnai pas le nom de mon employeur. Ce fait est d'autant plus tragi-comique qu'il s'avèrera par la suite que non seulement aucun des administrateurs du Nova ne manifestera la moindre solidarité par rapport à moi-même et les deux personnes pour lesquelles je suis intervenu, mais qu'en outre ces administrateurs iront jusqu'à se retourner contre moi en affirmant que j'ai "provoqué les policiers" (sic).

 


5. En ce qui me concerne je fus acquitté suite à une longue et stressante procédure judiciaire qui dura près de  deux ans (finie en 2005) et dans laquelle j'assumai ma propre défense. Je tiens à préciser que mon acquittement ne constitue pas une "victoire de la justice". On ne peut parler de justice lorsque la victime est tranformée en accusé et que ses agresseurs restent impunis. Ce n'est pas de la justice mais de la répression (le but étant de m'inciter à fermer le site police-justice.net) - sous forme de harcèlement judiciaire - qui se drape des habits de la justice. Le prononcé de mon acquittement fut d'ailleurs rédigé de façon à rendre difficile son utilisation dans le cadre d'une nouvelle procédure contre mes agresseurs : ainsi certains faits à leur charge furent "oubliés" dans le prononcé.

 


6. Certains trouvent exagéré le terme de torture que j'utilise pour qualifier la technique de clé de bras sur détenu menotté. Je maintiens mon affirmation : il s'agit d'une contrainte par la douleur. Que cette contrainte soit utilisée pour faire taire plutôt que pour faire parler n'y change rien. Tout détenu doit avoir le droit de s'exprimer, et même d'appeler à l'aide. J'espère que le progrès de la société se traduira par l'interdiction de ces pratiques perverses et barbares.


Je suis convaincu que ce progrès social sera le fruit d'une multitude d'actions individuelles de conscientisation telles que celle que j'ai menée.

7. Il ne m'a été rapporté aucun témoignage de virus chopé en visitant police-justice.net (rappel : ce nom de domaine ne m'appartient plus, mais une copie partielle du site est consultable sur www.webarchive.org). L'affirmation du commentaire ci-dessus me paraît donc d'autant plus étonnante. Cependant, il est effectivement techniquement possible que la police ou le renseignement civil placent des virus traceurs sur un site web, avec ou sans la collaboration de l'hébergeur.

 


François

 

 

 

Algériens torturés au Midi


Des récits qui jettent l’effroi et l’opprobre sur une partie de la police

BRUXELLES Un racket était organisé à la gare du Midi par des policiers fédéraux. Ce racket, qui s’est accompagné de violences graves, visait spécifiquement des Algériens en séjour illégal. La pratique consistait à laisser les pickpockets algériens commettre un maximum de vols à la tire et, pour les policiers ripoux, à récupérer en soirée ce qui avait été volé en journée aux usagers, dans la gare et aux abords immédiats de celle-ci.

 


Votre quotidien La Dernière Heure-Les Sports a pu se procurer le récit d’une ratonnade d’un Algérien que des policiers fédéraux avaient réussi à isoler en pleine nuit dans leur garage de la rue Couverte, 1, sous les voies de la gare du Midi. Ce qui est décrit porte un nom : ce sont des tortures. Selon ce récit, il est invraisemblable que l’officier de garde n’ait pas entendu les cris. Cet officier, lui, n’a pas été inquiété.


De nouvelles révélations (les premières dans La DH/Les Sports du 5 juin) sur ce dossier à l’instruction chez la juge, Mme Geneviève Tassin. Selon le 1er substitut Colpin, du parquet de Bruxelles, l’affaire implique 9 policiers fédéraux dont deux femmes, mais pas de gradés.

“Ils avaient attendu que notre chef, la commissaire S., soit rentrée chez elle. Cette fois-là, il était minuit et demi. C’était encore un Algérien sans papiers qu’ils avaient ramassé dans la gare. Environ 30 ans, bien connu pour vol à la tire.

 


“Après lui avoir tout confisqué et s’être partagé entre eux ce qu’il avait volé dans la journée, GSM, portefeuilles, etc, ils l’ont emmené dans le garage. Il fait sombre et sale. L’endroit est complètement isolé. Le gars savait qu’il ne pouvait compter sur personne. Il était menotté dans le dos et les policiers étaient à 4 dont Frédéric D. et Philippe M. qui avait été infirmier avant d’entrer à la police. Ils ont fait courir l’Algérien dans le garage, lui disant d’aller plus vite et l’insultant. “T’es qu’une merde. T’es même pas un chien.”

 


“L’Algérien recevait des coups. C’étaient des coups qui font mal. Des coups de bottines, de combat shoes, qui visaient la colonne vertébrale, au milieu, plus haut que les poignets menottés.

“L’Algérien hurlait. Pas des cris : des hurlements. C’était terrible. L’officier de garde, le commissaire K., se trouvait au Rapid 100 (dispatching de garde situé juste au bout du couloir venant du garage). Il ne pouvait pas ne pas entendre. Je suis formel. Il n’est pas intervenu. L’Algérien avait le visage en sang. Du sang coulait du nez et de l’arcade sourcilière.”

“C’étaient des coups à casser la colonne, à briser des vertèbres. Et c’était chacun à tour de rôle. Ils l’ont plaqué au mur et frappé dans le ventre à coups de poing. C’était un jeu pour eux. [...] L’Algérien était toujours menotté.

 


“Ils l’ont fait tomber à terre. Et ça a continué. Ils le traitaient d’”animal”, de “fils de p.”, rien de raciste par contre. L’Algérien était sur le ventre. Il y en a un qui a sauté à pieds joints sur la colonne. L’Algérien a perdu connaissance. Alors ils l’ont démenotté.

“Pour le ranimer, ils l’ont pris par les pieds et l’ont suspendu tête en bas. Ils rigolaient. En fait depuis le début ils rigolaient et se moquaient. L’Algérien a rouvert les yeux. Ils lui ont dit de déguerpir. Ils l’ont sorti par l’entrée des véhicules. Je sais qu’on lui avait aussi cassé les dents. Il n’y a aucune trace (dans les P.-V.).


On se sentait mal dans la peau de travailler avec des collègues comme ça. On a voulu dénoncer. Ceux qui l’ont fait à l’Inspection générale ont pris des risques. Ils ont été menacés en interne : il ne fallait pas que ça sorte. Deux véhicules (de policiers dénonciateurs) ont été cassés. On n’a rien jamais pu prouver.”

L’instruction du parquet porte aussi sur 8 autres faits.

Gilbert Dupont

juin,18,09

(18/06/2009)

lire aussi : Deux véritables furies

L’IG a essayé de filmer les scènes


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