*Humeur : tolérance zéro ! Pour qui ?
28 juin 2009
22heures pile, les flics débarquent. C’était place Flagey, un groupe de musiciens jouait en sourdine et c’était bien agréable. A un coin de rue, dehors, devant le bistrot Irlandais, une quarantaine de supporters de football massés pour suivre le match projeté sur grand écran à l’intérieur du bistrot s’égosille à qui mieux, mieux, longtemps après cette intervention, sans que personne y trouve rien à redire. Mais les musiciens, eux ont du donner leurs papiers : contrôle d’identité.
J’étais sur le point de m’endormir, il était deux heures du matin quand passe dans la rue un cortège de bagnoles des supporters de l’équipe gagnante qui hurlent la victoire à grand renfort de coups de klaxons. C’est courant, personne n’y trouve rien à redire ? Ici la tolérance zéro s’adresse à ceux qui n’aimant pas spécialement le football trouveraient légitime de se plaindre de l’agression sonore qui est le mode d’expression de ceux qui suivent les jeux du stade.
Le lendemain, un concert sur une scène dressé pour un soir dans le recoin que forme la place Sainte-Croix, une musique abominable, qui vous vrille les nerfs envahit la place Flagey que je fuis. La sono est déchaînée, le son monte. Je sens tout mon corps, mon cerveau harcelés par les horribles vibrations. Je me dis que c’est une incitation au meurtre, cette musique. Je vais me réfugier à 200 mètres de là en compagnie des arbres et des canards, au bord de l’étang mais les vibrations des basses se font sentir jusque-là. Les canards sont complètement perturbés, eux aussi. Cela jusqu’à 22heures40.
Bon d’accord, les flics avaient l’air fort gênés et mal à l’aise de devoir intervenir jeudi soir, mais les ordres… Jusqu’où iront-ils pour « suivre les ordres » ?
Anne