*Billet d’humeur n°1 : Etat d’urgence, planète en danger !
20 avr. 2009
Quelques jours d’existence de ce blog, le plaisir de me remettre à écrire, quelques idées émises, encore dans le désordre, un peu brouillon tout cela, mais je vais essayer d’améliorer au fur et à mesure tant les qualités techniques et de lisibilité du blog que la qualité de mon style, les rigueurs des analyses et des synthèses.
J’ai passé l’hiver à surfer pour essayer de comprendre un peu mieux le monde dans lequel je vis, les enjeux de civilisation qui nous interpellent, les choix possibles, évaluer les forces en présence. Je me suis interrogée sur la nature des alliances à nouer pour concrétiser les actions de la résistance, les modes de vie à mettre en œuvre.
J’ai été frappée par une absence : celle de concepts unificateurs susceptibles de servir de dénominateurs communs aux différents courants de la résistance. La résistance, je la définis comme : tous ceux qui s’opposent explicitement à l’instauration d’un « Nouvel Ordre Mondial » des Profiteurs et à la dictature économiste qui le concrétise.
Tenant compte du fait que cette résistance est faite de courants très différents, dont le seul dénominateur commun est parfois l’ennemi désigné alors que la réalisation des projets de monde de ces courants pourraient atteindre de hauts degré d’incompossibilité (voir l’Utopie ou la mort. Un peu de théorie), que entre d’autres courants la compossibilité est totale car ils atteignent un haut degré de complémentarité, nous pouvons déduire que les formes des alliances sont multiples. Les unes se réalisant pour un temps limité en vue d’un objectif précis, les autres s’encrant dans des territoires, des permanences et des continuités avec toutes les variantes d’intensité possible entre ces deux extrêmes.
Ce que je me propose ici, c’est de dévoiler quelques postulats de ma conception du monde toute personnelle, et de montrer en quoi ces postulats sont antagonistes d’une conception Profiteuse, conceptions qui ont pour corollaires des projets de monde résolument incompossibles. Je ne suis pas seule à penser de cette manière et il y a des sujets pour lesquels je ne pense pas seule. Autrement dit : les prises de positions que je développe ici sont les affirmations de ma subjectivité assumée, de mon choix d’un camp dans une guerre sournoise mais déclarée. Quand elles entrent dans le domaine collectif, elles cessent d’être des affirmations, elles deviennent des propositions destinées à être débattues collectivement. Tout changement d’échelle implique un changement de nature des phénomènes impliqués.
Quelques postulats
Postulat n°1 : « Toute personne a droit au respect du simple fait de son existence »
C’est un postulat de base de ma conception du monde, qui est donc antagoniste de celle des Profiteurs pour lesquels une personne n’a de valeur qu’en fonction de ses contributions à l’augmentation de leurs richesses et à la consolidation de leur pouvoir. Ce qui fait qu’à certaines personnes, ils se permettent d’attribuer des valeurs négatives. De là à prétendre que ces personnes sont en surplus sur cette planète surpeuplée et qu’elles pourraient aussi bien « disparaître », il n’y a qu’un pas que les aspirants « Maîtres du Monde » n’hésitent pas à franchir.
Certaines de leurs actions témoignent déjà de cet état d’esprit. Que des tranches toujours plus larges de la population planétaire soient acculées à la misère, affaiblies par la faim et rongées par la maladie, ce n’est pas le résultat d’une fatalité mais celui de manières d’agir délibérées et concertées faisant passer le Profit pour quelques uns avant le bien-être de tous.
Postulat n°2 : « Que chaque habitant de la planète dispose des conditions suffisantes pour mener une vie digne est une priorité absolue pour l’humanité »
Ce postulat est également antagoniste de celui énoncé plus haut : « Priorité au profit ». Il est très clair que les Profiteurs ne renonceront volontairement ni à leur douteux « privilèges », ni à leur désir de main mise sur l’ensemble des « richesses » de la planète, ni à leur volonté de s’autoproclamer Maître du Monde. Et, comme l’a très clairement énoncé un de leur représentants, le petit George W. : « Qui n’est pas avec nous est contre nous ».
Autrement dit : Il s’agit de choisir son camp sachant que tout l’arsenal de lois et pratiques gouvernementales antiterroristes et « force de l’ordre » à l’avenant a été conçu de telle manière qu’il puisse tout aussi bien être utilisé pour la répression de la dissidence, pour la répression de la résistance. Ce qui revient à dire que tous les jalons ont été posés pour un passage à une dictature qui ne se cache plus sous une façade de démocra(ss)ie. C’est la menace de l’application de la « loi martiale » aux Etats-Unis, mais ici aussi, en Europe, les parlementaires ne chôment pas pour se doter des moyens d’assurer la répression qui vient.
Comment éviter de subir cette répression, sachant que je n’ai ni vocation de martyr, ni l’ambition d’être une héroïne. Mon seul désir est de mener une vie simple, joyeuse, conviviale avec le bonheur de pratiquer des activités à la fois utiles et sources de beauté. Et il m’arrive d’être bien malheureuse de savoir qui parvenir ne se passera pas sans qu’il y ait du sang, sans qu’il y ait des larmes : les prédateurs, leurs vassaux, leurs valets sont parmi nous, déclarant toujours plus ouvertement la guerre à toute forme de résistance, à toute forme de dissidence. Pour l’exemple : selon leur conception du monde, cultiver son propre potager, avec ses propres semences deviendrait un acte répréhensible tombant sous le coup de la loi. Aux Etats-Unis une telle loi est déjà proposée avec pour prétexte : la sécurité alimentaire.
Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des résistants !
Postulat n° 3 : « Chacun est responsable face aux générations présentes et à venir des choix collectifs déterminant le devenir de la planète. Il existe un patrimoine commun de l’humanité, nous sommes tous responsables de sa bonne gestion. »
Cette responsabilité est à la fois un droit et un devoir. Nous vivons une mutation de la société humaine. Cette mutation divise l’humanité. Il n’existe pas d’accord global quant à la manière d’habiter la planète. Une élite autoproclamée prétend avoir des aptitudes spéciales qui font des ses membres les dirigeants « naturels » de l’humanité. Je vais donc encore une fois énoncer cette règle de base : « Plus une personne gravite haut dans la hiérarchie sociale, plus il est probable qu’elle ait été l’objet d’un conditionnement fort qui lui impose ses manières de percevoir le monde et la réalité selon des catégories préétablies. »
Autrement dit, ces gens sont hautement conditionnés et en rupture avec toute perception immédiate de la réalité. Ils contrôlent leurs émotions, leurs sentiments, leurs logiques en fonction d’inculcations fortes fondées sur des postulats et des schémas interprétatifs qui sont ici remis en question et réfutés. Leur conception du monde exclu toute notion de « bien commun », de patrimoine commun de l’humanité. En cela aussi elle est résolument incompatible avec la mienne.
Pour ne pas devenir comme eux, c’est-à-dire déshumanisés, réapprenons à faire confiance, à nos émotions, à nos instincts, à nos intuitions, aux élans de notre cœur. La meilleure manière d’y parvenir : nettoyer son âme et sa conscience de tout sentiment qui s’apparente à la haine, au ressentiment, au désir de revanche, à l’envie, la jalousie,… et se tourner résolument vers ce qui est constructif.
La question étant à tout moment : « Qu’est-ce que je peux faire, ici, maintenant qui participe déjà de la construction d’un monde plus doux, de son existence » Peu importe si cela semble insignifiant, si chacun s’y met, alors chacune de nos actions si modeste soit-elle sera une contribution à l’existence possible de ce monde. Et la somme de l’ensemble de ces actions sera infiniment plus grande que la somme quantitative de ses parties.
Postulat n°4 : « Vivons en bons voisins, proches ou lointains, gérant ensemble « en bons pères de famille » le patrimoine commun local et planétaire, ne penons pas plus que ce qui nous revient dans des conditions équitables de partage des richesses planétaires»
Moins de luxe, plus de chaleur humaine, plus de joie de vivre, plus de partage, plus de coopération, réhabilitation des environnements dégradés par les actes irresponsables de quelques Profiteurs-Prédateurs. « Habiter la planète en bons voisins. » C’est un choix de mode de relations pacifiques. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, il nous faudra être fort pour pouvoir être doux (Rimbaud, le Forgeron), mais je pense que dans la situation actuelle, nos luttes doivent prendre des formes pacifiques.
Les « forces de la répression » sont conditionnées pour faire face à une « racaille violente et agressive », ne leur faisons pas le plaisir de les conforter en ce sens, au contraire, déstabilisons-les en leur donnant des réponses sereines qui font d’eux des salauds s’ils recourent à la violence. Traitons chacun y compris les flics, y compris les politiciens en bons voisins potentiels. S’ils nous répondent par la violence, nous aurons des fusils au-dessus du foyer, et rien jamais ne nous fera ployer (idem). Là, présentement j’en appelle à la paix, à la tolérance et à l’ouverture qui nous permettront d’accueillir toute personne, quelle que soit son passé et ses origines, qui manifeste concrètement sa volonté de participation à l’existence d’un monde de gentillesse.
Je propose la création d’une « Charte Internationale de la Simplicité Volontaire ». Cette charte aurait pour but de rendre visible la dissidence et de concrétiser son droit à l’existence. Elle accorderait aux personnes qui veulent vivre selon les postulats énoncés plus haut les moyens légaux, fiscaux et territoriaux de mettre en pratique leurs idéaux et elle permettrait de créer des liens entre structures dissidentes afin de faire jouer au mieux les « lois naturelles » de la solidarité, du partage et de la coopération.
Anne