Introduction de la traductrice
En traduisant la vidéo qui suit, je suis arrivée à une conclusion : pour le fond rien n’a changé, ils ont simplement perfectionné leurs techniques. Au Guatemala en 1954, le président Arbenz a démissionné sous les pressions fabriquées depuis les USA…. Pourtant 69 ans plus tard tout le monde reconnaît qu’il y a eu coup d’état au Guatemala en ce temps là. Faudra-t-il autant de temps aux aveugles de l’intelligence et du cœur pour comprendre qu’en Bolivie à présent se déroule également un coup d’état ?
En 1950 Arbenz est élu président du Guatemala avec 65 % des voix. Il entame une réforme agraire qui nuit aux intérêts de la United Fruit qui était propriétaire de la moitié des terres fertiles du pays et de presque toutes les voies ferrées. Les travailleurs étaient payés 50 centimes par jour alors que la compagnie enregistrait des bénéfices annuels de 65 millions de dollars. Le programme agraire impulsé par le Président Guatémaltèque obligea la United Fruit à vendre des terres qui seraient attribuées aux paysans pour qu’ils y réalisent des projets productifs. Cette réforme fit que la compagnie se sentit menacée.
Au Guatemala les intérêts et la sécurité d’United Fruit – pardon des USA – sont menacés, il faut agir.
La CIA a découvert : le coup d’état fantôme.
En 1954 au Guatemala la CIA lance l’opération sous couverture PBSUCCESS.
500 rebelles vont affronter l’armée du président. La CIA a déjà choisi le prochain président du Guatemala qui sera à la tête de l’armée « rebelle. » Les soldats seront entraînés par Rip Robertson, un légendaire agent paramilitaire.
Il a été décidé de recourir à la guerre psychologique utilisée pour la première fois par la CIA.
Une opération de guerre psychologique sous couverture se base dans la tromperie, dans les mensonges : explication d’un coup d’état modèle du genre en se basant sur des archives déclassifiées récemment qui révèlent la première tentative de la CIA de renverser un gouvernement de gauche en Amérique Latine… et son premier usage déterminant de la guerre psychologique.
Interviennent dans la vidéo
-Stefan Schlesinger (StS), auteur de « Fruits Amers »
-Peter Kornbluh (PK) des Archives de sécurité nationale.
-Prof Kenneth Osgood (KO) (expert en Guerre Psychologique)
-Don Mann (DM) ex-membre des Forces spéciales US
- un expert d’aviation militaire (EaM)
- Mario Avila (Mario) témoin présentiel du coup d’état à Guatemala city
12 août 1953, à Washington se tient dans le plus grand secret une réunion à la Maison Blanche. Trois hommes se réunissent le président Dwight Eisenhower, son secrétaire d’état et Allen Dulles directeur de l’Agence Centrale d’Intelligence [et frère de Forster Dulles avocat de la United Fruit Company]. Objectif : faire face à une nouvelle menace à la sécurité du pays. Un petit pays d’Amérique Central, le Guatemala a défié les hommes les plus puissants des USA.
StS :« Eisenhower dirigeait le pays de manière très clandestine et entre les 3 ils élaborèrent de nombreuses stratégies qu’ils appliquèrent dans le monde entier. »
Ils ont un nouveau problème, : un petit pays à 1300 kilomètres de la frontière Sud, Guatemala a élu récemment un leader avec des liens communistes notoires, Jacobo Arbenz Guzman. Arbenz, déjà, a commencé à menacer les intérêts étasuniens, son gouvernement confisque des milliers d’hectares de l’entreprise multinationale United Fruit.
PK : « A quoi s’ajoutait le fait d’être une menace pour la sécurité des USA ? Avec la guerre froide qui bat son plein, la grande préoccupation à Washington est d’empêcher que le communisme se propage dans le monde entier, en particulier dans l’hémisphère occidental. La CIA commençait à voir des communistes de toutes parts et elle était disposée à utiliser tous les moyens pour réduire leur pouvoir. »
La décision est prise, ils doivent renverser Arbenz.
La CIA décide de mener une opération pour renverser le président du Guatemala. Elle présente au président un document top secret qui contient un plan extraordinaire : la dite Opération PBSUCCES.
STS : « Il résumait la manière dont peut se renverser un régime établit sans utiliser de troupes étasuniennes. » Le plan est d’appuyer secrètement un soulèvement armé contre Arbenz leader du Guatemala élu démocratiquement et de le renverser par un coup d’état. Mais Eisenhower a des doutes. Il faut empêcher que le complot de la CIA puissent être relié au président des USA.
STS : « Pourquoi les USA avaient-ils aussi peur de se voir impliqués ? L’opération pouvait être perçue comme le renversement d’un gouvernement élu démocratiquement, une violation des principes des Traités qu’ils avaient signés devant les Nations Unies. Cela aurait endommagé la réputation des idéaux étasuniens. »
PK :« Personne ne devait pouvoir attribuer l’opération au président US »
L’opération combine 3 stratégies clés. Premièrement une invasion avec une petite armée spécialement entraînée. Ensuite l’application d’une pression politique extérieure et pour finir, la CIA utiliserait toute une panoplie de tromperies.
L’opération PBSUCESS inaugurait une nouvelle stratégie, des choses qu’on avait jamais vu auparavant, des actions qui n’avaient jamais été mises en pratique. Ces méthodes sont tellement novatrices que la CIA ne sait même pas si cela va fonctionner. C’était risqué parce que personne ne savait exactement ce qui allait se passer. On considère que l’opération à seulement 40 % de chance de réussir.
La CIA doit planifier rapidement une opération sous couverture et réalisable.
Eisenhower dit : « En avant, nous devons le faire. Je crois que cela va fonctionner et qu’il est important de le faire. »
Le premier mouvement de la CIA est d’installer un Centre Secret de Commandement à la base de Opa Locka à Miami, en Floride. Ce centre est tellement secret que seulement quelques hommes qui travaillent directement sous les ordres du président connaissent sa localisation.
StS : « Pourquoi à Miami ? En premier lieu parce que c’était loin de Washington. S’ils le faisaient depuis Washington, toute l’opération aurait pu se révéler au grand jour. »
Une fois le Centre de Commandement préparé, la CIA a besoin d’un homme de paille qui puisse diriger une armée rebelle contre le Président du Guatemala. Le leader devait être quelqu’un de malléable qui obéisse aux ordres de la CIA et soit loyal au gouvernement des USA. La CIA incline pour un homme nommé Castillo Armas. Armas est un colonel guatémaltèque charismatique et ambitieux. Trois ans plus tôt, il avait participé à un coup d’état militaire raté. Il avait été emprisonné, et selon les rumeurs, il avait réussi à s’échapper grâce à un plan très audacieux. La CIA va le trouver exilé au Honduras.
PK: « La CIA avait décidé qu’il était le candidat parfait pour diriger l’attaque et par son intermédiaire rétablir le contrôle étasunien sur le Guatemala.. » Armas vole jusqu’au Centre de Commandement de Opa Locka. Les deux parties parviennent à un accord.
Le défi suivant est de créer une force guérilla « rebelle » qui mènera le soulèvement. La CIA établit une base secrète dans la forêt d’Amérique Centrale.
Honduras, Amérique Centrale. Camps d’entraînement des Forces Rebelles L’homme élu pour entraîner l’armée secrète est Rip Robertson, un vieux spécialiste des opérations militaires sous couverture.
DM : « Il adorait se retrouver dans la forêt. Un véritable guérillero ne cesse jamais d’être en guerre, et Robertson était comme cela. » STS : « Rip Robertson, ce genre de choses l’enchantait, il était né pour faire cela. Et qu’on le paye pour le faire sous la protection du gouvernement des USA devait lui sembler être le paradis. ».
En janvier 1954 commence la période d’entraînement. L’ordre est donné à Robertson de convertir ces hommes en une force de combat bien entraînée en 6 mois. Il s’agit de réfugiés guatémaltèques recrutés dans d’autres pays d’Amérique Centrale. Parmi eux, il y avait des mercenaires professionnels. Maintenir le nombre des effectifs en dessous de 400 permet de les entraîner en secret.
DM :« Rick Robertson dû entraîner son équipe aux tactiques de guérilla. Comme on dit dans le monde des Opérations Spéciales : pouvoir entrer, causer le dommage désiré et partir sans être repéré. » Robertson les entraîne pour qu’ils dominent le sabotage, les explosifs et différents armements. Il les soumet a un épuisant programme d’exercices physiques qui devra leur permettre de progresser sur les terrains difficiles du Guatemala. Mais cela, c’est la partie facile. Armas et son armée de mercenaires vont devoir affronter un adversaire formidable : l’armée du Guatemala.
STS : « Le Guatemala disposait de la meilleure armée et des forces de polices les plus nombreuses d’Amérique Centrale. » L’armée comptait 16 000 hommes, il y en avait 13 000 dans les forces de police. Un nombre de loin supérieur à de n’importe quel autre pays d’Amérique Centrale.
A ce moment l’armée est loyale à Arbenz, son leader récemment élu qui compte avec l’appui du peuple Guatémaltèque. Arbenz est également un général expert.
PK:« Arbenz lui-même était un militaire respecté, considéré comme brillant et cultivé par la propre CIA. »
Contre un politique aussi populaire et brillant les chances de la CIA paraissent très faibles.
KO ;« La grande question était : comment vaincre avec une armée rebelle de 300 ou 400 hommes une armée de 5 000 ou 6 000. » La CIA pense avoir la réponse, : une arme secrète élaborée de manière occulte au sein de l’agence et qui n’avait jamais été utilisée aussi près du territoire étasunien… jusqu’à ce moment, la guerre psychologique. KO : « Les opérations psychologiques se fondent dans la tromperie, dans le mensonge. Il s’agit d’employer des sales moyens, de manière occulte, cela ne fonctionne pas si on révèle son identité. »
Les opérations psychologiques sont utilisée depuis la Seconde Guerre Mondiale, mais jusque-là, elles n’avaient jamais été utilisée à une telle échelle.
STS : « C’est la première fois que la CIA utilise une manœuvre de ce genre pour renverser un gouvernement »
La CIA recrute un présentateur de radio expert en relations Publiques David Atlee Phillips pour exécuter la phase psychologique de l’Opération. C’est la dite « Opération Sherwood ». Son objectif était de saper la popularité du Président pour qu’il perde tous ses soutiens.
Ko : « Ce qu’il firent, c’est de créer une émission de radio clandestine qu’ils appelèrent « radio libération ». L’idée était de présenter cette émission comme la voix secrète de l’armée de libération qui était sur le point de libérer le peuple du Guatemala. »
Studio d’enregistrement. Opa Locka, Miami
L’opération se déroulera depuis Opa Locka. Phillip reçoit le soutien de 2 présentateurs guatémaltèques qui figurent dans les archives déclassifiées comme Mario et Pepe. Comme partie de l’offensive psychologique, ils doivent enregistrer des centaines d’heures de programmes radiophoniques qui seront ultérieurement émis au Guatemala.
KO : « Une des premières questions qui s’est posée aux agents de la CIA est : A qui allons-nous nous adresser ? » Phillips doit choisir entre s’adresser au peuple guatémaltèque, à l’élite intellectuelle ou aux leaders religieux. KO : « A tous, mais le premier objectif est l’armée. L’armée et les généraux sont les cibles fondamentales. » Phillips savait que les généraux et le commandement supérieur étaient le plus grand obstacle.
KO :« Tout correspondait à l’objectif fondamental des opérations sous couverture qui était de creuser un fossé entre Arbenz et l’armée. « Phillips élabora une série de programmes de radio conçus pour éloigner l’armée de son leader. Un d’eux s’appelait « On l’accuse de haute trahison » Dedans on accusait Arbenz d’avoir abandonné son armée, de l’avoir trahie, d’être un traître contre lequel il fallait agir immédiatement. L’objectif des programmes qui concernent cette trahison est de semer l’idée que les officiers qui resteront loyaux recevront un traitement sévère après le coup d’état.
Radio Libération : « A la suite figurent plus de noms à ajouter à la liste noire des traîtres à la patrie, » ensuite Phillips s’adressa au point faible des officiers, leur porte-monnaie. KO : « Dans une de ses compagnes, il suggéra que la monnaie était sur le point de s’effondrer et qu’Arbenz n’aurait pas d’argent pour payer les officiers. Rien ne faisait plus peur dans les rangs des soldats qui le sont pour l’argent que l’idée qu’ils ne seront pas payés. »
Jour après jour, nuit après nuit, pendant 6 semaines entières, Phillips et son équipe réalisent des centaines d’enregistrement. Quand les enregistrements sont prêts, la CIA les transporte depuis d’Opa Locka, Floride jusqu’à un émetteur secret près de la frontière du Guatemala. KO : « Jusquà aujourd’hui nous ne savons toujours pas d’où fut émise l’Opération Sherwood. ; Certains rapports la situe dans la forêt du Honduras et d’autre dans une grange de l’Hacienda du dictateur du Nicaragua »
1er mai 1954, moins de 3 mois après le recrutement de Phillips, Radio Libération commence à émettre : « Radio Libération émettant depuis un lieu secret à l’intérieur de la République transmettra 2 fois par jour » La propagande des programmes radiophoniques enregistrés à Opa Locka est écoutée par des dizaines de milliers d’auditeurs de tout le Guatemala, ils ignorent qu’il s’agit d’un complot de la CIA. Alors que l’armée rebelle entraînée par Robintson est prête à attaquer.
La CIA exécute la phase finale de son plan : isoler politiquement le président Arbenz.
A la fin octobre 1953 a commencé le complot pour l’isoler, la CIA a envoyé au Guatemala le diplomate étasunien John Peurifoy. PK : « L’ambassadeur Peurifoy fut choisi avec soin pour sa personnalité arrogante et son opposition frontale au communisme. » Son travail consiste à augmenter la pression contre le Président Arbenz. STS : « Peurifoy était très ostentatoire, il portait des chapeaux Borsalino ornés de plumes. Il portait toujours un pistolet dans ses fontes. » Sa première attaque contre Arbenz eut lieu seulement une semaine plus tard quand il est invité à se réunir avec le Président du pays. PK : «Cela devait être une scène extraordinaire. La seule chose que fit Peurifoy, c’est de critiquer la présence de communistes dans son gouvernement. » STS : « On peut dire que cela servirait comme indicateur de comportement de Peurifoy pour l’avenir. »
Un des premiers travaux de Peurifoy fut de créer une délégation secrète de la CIA dans la ville de Guatemala. Mais où un ambassadeur pouvait-il établir un centre d’Opérations sans être découvert par le gouvernement ? Dans l’ambassade des USA, bien sûr, où lui-même travaillait. STS : « Elle occupa un étage entier de l’ambassade pour se charger de toute la planification interne nécessaire pour parvenir à leur objectif final qui était de se défaire de Jacobo Arbenz. C’était une zone de l’ambassade dont l’unique fonction était de travailler pour renverser le Président Arbenz. On peut imaginer, les cartes, les chaînes de commandement, les personnes à contacter, la planification de différentes tactiques qui vont être utilisées, un ensemble de choses destinées à chercher comment parvenir à mettre en déroute ce gouvernement. »
Une fois établie la base de la CIA dans l’ambassade, Peurefoy commence a repérer quels membres de l’élite guatémaltèque sont susceptibles de se retourner contre leur propre gouvernement. Une des choses qui se fit depuis l’ambassade des USA fut de payer des officiers de l’armée pour qu’ils désertent. Ce fut une opération cruciale, vu que les planificateurs de la CIA pensaient que s’il parvenaient à influencer l’armée, ce serait la fin d’Arbenz. Arbenz la considérait comme une défense inexpugnable et ce fut compliqué de découvrir par quel moyen l’annihiler.. Beaucoup de temps fut nécessaire pour convaincre des officiers de déserter contre des payements en effectif. De fait, à un moment une personne offrit de l’argent à Arbenz lui-même pour qu’il abandonne le pouvoir. Naturellement il jeta cette personne hors de son bureau pour le lui avoir simplement suggéré. Ils essayèrent d’éliminer tous ses soutiens dans l’armée pour l’affaiblir, pratiquement jusqu’au point où elle ne serve plus à défendre Arbenz. »
Pendant que Peurifoy essaye de gagner l’ennemi depuis l’intérieur du Guatemala, la CIA cherche aussi dans le reste du monde des manières de saper le pouvoir d’Arbenz. La CIA a besoin d’un grand événement, un accident politique tellement grave qu’il permette aux USA de déchaîner une grande campagne politique contre Arbenz. STS : « Ils cherchaient quelque chose qui justifie ce qu’ils étaient sur le point de faire et ils le rencontreront par surprise. » Le coup de chance de la CIA ne s’est pas produit au Guatemala, sinon à 10 000 kilomètres de là dans un pays communiste de l’Europe de l’Est.
Le 17 avril 1954, Szczecin, Pologne
Un espion de la CIA en Pologne découvrit un chargement suspect sur un bateau, le Afhelm. STS : « Ils se rendirent compte que ce bateau avait certaines caractéristiques inhabituelles, qu’il pouvait transporter des armes. » L’espion informa la CIA au sujet du Afhelm, averti qu’il était possible qu’il se rende en Amérique. La CIA surveilla le trajet du Afhelm. alors qu’il se dirigeait vers les Caraïbes. Elle contrôle le voyage du Afhelm qui passa par l’Afrique avant de se diriger vers Antilles Hollandaises. Au bout de trois semaines, soudain il vira vers le sud. Pour leur surprise, et satisfaction, sa destination était Porto Barrios au Guatemala.
Porto Barrios, Guatemala 17 mai
Quatre semaines plus tard quand le Afhelm aborde, la CIA obtient de son chargement toutes les preuves dont elle a besoin : au total ce sont deux tonnes d’armes légères comme des fusils, des mitrailleuses et des mortiers. STS : « Obtenir une preuve que les communistes étaient infiltrés au Guatemala fut une justification pour l’envahir. » Eisenhower dispose de toutes les munitions diplomatiques dont il a besoin pour déchaîner une campagne politique contre Arbenz. En réponse au chargement d’armes, il envoie des navires, des avions et des sous-marins de l’armée pour patrouiller près des côtes du Guatemala. STS : « Il utilisa tout son arsenal pour mettre en déroute le gouvernement du Guatemala. Eisenhower était décidé à y parvenir. » Arbenz peut seulement être témoin avec horreur de la manière dont son pays est étranglé par un blocus naval. Lui et ses généraux se demandent si les USA pourraient envahir leur pays .
PK : « A ce moment, Arbenz compris qu’une grande campagne avait été organisée à son encontre. Alarmé par la démonstration de force de Washington, » Arbenz tente une conciliation politique avec les Washington. Il envoie son Ministre des relations extérieures à se réunir avec Peurifoy pour voir s’il pourrait obtenir une trêve. Mais la dernière chose que voulait la CIA à ce moment, c’est d’une trêve. L’opération PBSUCCESS a un unique objectif, un changement de régime.
15 juin 1954. L’armée rebelle formée de 500 hommes est transportée vers des bases offensives plus avancées, près de la frontière du Guatemala. Les troupes sont déployées en cinq points offensifs au large de la frontière orientale du Guatemala. En la divisant en 5, la CIA espère créer l’illusion d’une armée beaucoup plus grande qu’elle ne l’est réellement. ‘STS : « Ils voulaient faire croire qu’il s’agissait d’une attaque à grande échelle depuis la côte du Pacifique, de l’Atlantique et des pays voisins qui détruirait toute les défenses du Guatemala et qui permettrait à Castillo Maras de s’emparer du pouvoir. « Pour appuyer l’invasion terrestre, la CIA fait voler une douzaine d’avions jusqu’aux premières lignes. Ils furent piloté par des pilotes des forces aériennes des USA qui n’ont pas été identifiés jusqu’ici.
KO : « Depuis la perspective de la psychologie militaire, l’usage d’avions sera terriblement important. » Les avions n’appuieront pas seulement les troupes, ils joueront aussi un rôle psychologique clé, déjà parce qu’ils intensifieront l’illusion d’une grande invasion. Avec le soutien aérien préparé et l’armée en place, prête à agir, la CIA prend contact avec le leader des rebelles Guatémaltèques, Castillo Armas et donne le feu vert pour l’invasion. DM : « Beaucoup de choses étaient en jeu et on ne pouvait pas se permettre que cela se passe mal. »
18 juin 1954, le coup d’état commence
Aux dernières heures du jour, le leader du putsch Castillo Armas se trouve sur une route écartée tout près de la frontière du Guatemala, il dirige un groupe formé par 120 des 500 soldats qui forment le contingent oriental de l’invasion. Si tout se déroule comme prévu, d’ici quelques jours il sera le prochain président du Guatemala. En s’approchant de la frontière, ils virent qu’il y avait 2 gardes. L’un deux est un fonctionnaire des douanes. Il est rapidement abattu. DM : « C’est le premier coup de feu du coup d’état. » A partir de là, c’est le chaos. Le second tombe mort pendant que le convoi traverse la frontière du Guatemala. DM : « Le plan est de continuer en avançant à pieds. La CIA a opté pour une attaque de guérilla pour occulter le véritable nombre des soldats. Plus de temps il serait possible de faire croire à l’armée qu’elle était confrontée à des milliers de personnes, plus grand serait l’avantage. Les hommes de Armas avancent sur des terrains abrupts pendant 3 jours entiers. Il est difficile de s’orienter dans l’es épaisseurs de la forêt, surtout qu’il y avait des pluies torrentielles. »
Le troisième jour de l’invasion, ils parviennent à la petite ville de Kipulas. Après une brève bataille avec des policiers locaux, Castilla Armas obtient sa première victoire. STS :« Les habitants de Kipulas devaient être commotionnés de voir apparaître ces guérilleros sur la Grand Place. Quelques soldats fournirent des armes aux habitants du village, déconcertés, pour donner l’impression qu’ils s’étaient joints à Castillo Armas pour renverser Arbenz. »
Pendant ce temps, 100 kilomètres au Nord de la position de Armas, le second contingent de l’invasion croisait la frontière.A Gualán, ils se heurtèrent à une garnison de l’armée. Gualán, ouest du Guatemala. C’est la bataille la plus sanglante de l’invasion jusque-là, elle va durer 36 heures. C’est la première grande épreuve pour les mercenaires de la CIA entraînés par Rip Robertson. DM :« Ou tu les tues, ou ils essayeront de te tuer, c’était une question de vie ou de mort. » Mais la situation va empirer. L’un après l’autre, les « rebelles » commencent à fuir. Quand les soldats restants se rendent compte de ce qui se passe, aucun d’entre eux ne veut être capturé et accusé de trahison. DM : « A voir fuir 2, 3, 5, 6 personnes ils commencent à penser que c’est peut-être la meilleure option. C’est le genre de problème qui surgit avec une armée irrégulière. » Finalement quasi toute la deuxième colonne fuit et retourne vers la frontière. C’est le premier grand revers pour l’armée « rebelle ». Beaucoup de ses soldats ont été blessés ou sont morts.
A Washington. La situation est sur le point d’empirer. Le plan était d’augmenter la pression sur le Président du Guatemala dans le champ diplomatique. Mais les leaders mondiaux ont des soupçons sur l’attitude des USA. StS : « Le gouvernement d‘Arbenz décide de recourir à diverses organismes internationaux en quête de protection. Le premier fut l’ONU, le second fut l’Organisation des États Américains (OEA). »
Extrait d’infos :« A Caracas, la dixième Interaméricaine écoute Toriello, ministre des relations extérieures du Guatemala, cible d’une résolution des USA... »
Les Nations Unies vont jusqu’à mettre en place une équipe d’investigation pour analyser l’invasion. Le complot de la CIA court le risque d’être découvert, et les responsables de l’Opération PBSUCCESS disposent de peu de temps pour éviter que cela se transforme en un coup d’état manqué qui aura coûté des millions de dollars et une humiliation internationale.
Au Guatemala, la phase suivante de l’opération va de mal en pis. Le troisième détachement de l’invasion qui est parti du Salvador ne parvient même pas à pénétrer au Guatemala. 60 »rebelles » sont détenus alors qu’ils tentent de croiser la frontière. Le quatrième détachement, chargé d’attaquer Puerto Barrios au Nord du pays est mis en déroute par des travailleurs portuaires armés.
KO : « La situation paraissait chaque fois pire ». Et ce ne sont pas les seules mauvaises nouvelles que reçoit la CIA : les attaques aériennes ne parviennent pas non plus à atteindre leurs objectifs. Quasi tous les avions de combat sont immobilisés par des avaries mécaniques, StS : « L’attaque aérienne est réduite de 50 ou 60 % avec pour conséquence que l’armée d’invasion a perdu presque tout son appui aérien. Et la CIA est préoccupée à l’idée qu’elle ne soit pas capable de gagner sans cette démonstration de force. Le vital appui aérien reste au sol et le « soulèvement armé » a seulement réussi à pénétrer de 10km dans le pays. Toute l’opération est suspendue à un fil. PK : « Seuls les hauts dirigeants de la CIA savaient à quel point l’opération était sur le point de se solder par un échec. »
23 juin 1954. KO : « Peu après avoir lancé l’attaque, la CIA reçoit des services d’intelligence un rapport secret. (à présent déclassifié) qui disait : nous ne savons pas comment tout cela va se terminer. Si l’armée reste fidèle à Arbenz, tout est perdu. Mais si elle se retourne contre lui nous aurons des chances de gagner. »
L’opération approche d’un point critique et Allen Dulles, directeur de la CIA tient avec le président une réunion secrète d’urgence. Le président est surpris par l’échec des opérations militaires. StS : « Eisenhower est déconcerté vu qu’il pensait que tout s’était déroulé selon les plans de la CIA ». Dulles lui dit d’emblée que l’unique option pour renverser la catastrophique invasion, c’est que le président autorise l’envoi d’un petit contingent des meilleurs avions des USA. Le président lui demande : « Nous pouvons vraiment gagner si je te donne deux avions supplémentaires ? » Dulles répond : « Je crois que nous aurions 20 % de probabilité de gagner. » Après quelques secondes, Eisenhower, lui dit : C’est bon, je te les donnerai. »
Les archives déclassifiées révèlent que le président accorda à Dulles deux nouveaux chasseurs bombardiers F47 d’une valeur de 250 000 $. Le F47 Thunderbold sera sans doute le meilleur avion de combat en Amérique Centrale à ce moment. La CIA est préoccupée par l’idée que quelqu’un puisse découvrir l’implication des USA et fait retirer les insignes étasuniens des avions qui volent illégalement jusqu’en Amérique Centrale. KO : « Ils avaient la sensation que tout cela pouvait mal finir, mais il fallait le tenter de toute façon » Même s’il parait peu probable que les F47 puissent changer le déroulement de l’invasion.
La CIA garde un as dans sa manche : LA GUERRE PSYCHOLOGIQUE.
STS : « Dans l’opération PBSUCCESS, tout se fonde sur des illusions. « Il s’agit de faire croire au peuple guatémaltèque qu’une énorme armée « rebelle » est sur le point de s’emparer du pays. La CIA augmente la fréquence des émissions de « Radio Libération » qui commence à émettre en permanence des bulletins qui annoncent une invasion dévastatrice. KO : « C’est une succession d’histoires des victoires des « rebelles », il est question de voies ferrées bombardées, de dépôts d’aliments sabotés… mais la réalité est complètement différente. L’armée de Armas est à des centaines de kilomètres de distance. »
L’objectif suivant de la CIA, c’est l’armée guatémaltèque. KO : « La CIA et l’Opération Sherwood obtinrent une grande victoire quand un colonel qui avait commandé les forces aériennes guatémaltèques déserta, croisa la frontière pilotant son avion privé et se rendit à la CIA. » David Atlee Phillips qui avait été responsable de la campagne de radio voulait que le Colonel annonce sa désertion en direct, mais celui-ci s’y refuse. KO : « Phillips feignit d’accepter son refus et lui servit un whisky et puis un autre, jusqu’à laisser le bonhomme à moitié saoul. Le colonel était toujours d’avantage en état d’ébriété. Phillips usa un magnétophone pour enregistrer le récit de sa désertion sans qu’il s’en rende compte et dès qu’il put, Phillips édita l’enregistrement et le diffusa. »
Non seulement les autres officiers de la force aérienne écoutèrent l’enregistrement ; le Président Arbenz l’entendit aussi. Il ordonna immédiatement que les forces aériennes guatémaltèques restent au sol de peur que d’autres officiers décident de déserter. KO : « Ce fut un grand triomphe de l’Opération Sherwood. Et ils continueront à utiliser des trucs de ce style. Chaque fois plus et encore plus trompeurs. Il utilisa un truc ingénieux pour gagner de la crédibilité auprès des auditeurs. Il feignit une attaque de l’émetteur. Ceux qui étaient en syntonie avec la radio, écoutaient une émission normale et d’un moment à l’autre, ils entendirent des cris, des gémissements, des enfants qui pleuraient et d’un coup, l’émission fut coupée. Le silence se fit. » Mais tout était une tromperie pour faire croire par la suite aux auditeurs que la radio a réussi à recommencer à émettre KO [en pleine jubilation ! NdT] : « Le jour suivant la radio recommença à émettre avec un ton triomphal, comme pour dire, nous sommes de retour. »
23 juin 1954, Guatemala City... « une des expériences les plus terrifiantes que puisse souffrir une personne sur cette terre »
La nouvelle tromperie se produisit quand les deux nouveaux F47 arrivèrent au Guatemala. Six jours après le début de l’invasion l’attaque aérienne commence. EaM :« Jamais encore on avait vu des F47 attaquer une ville en volant à basse altitude et de manière aussi agressive ». Mario : « Quand nous avons entendu les avions, ma mère s’effraya très fort. Ce fut très compliqué, ce moment. Nous n’avions encore jamais vécu de guerre nous autres ». L’attaque aérienne est tellement impactante que les guatémaltèques inventent un surnom tout à fait approprié pour les bombes : « Sulfatos ». EaM : « Sulfato était le terme utilisé pour faire référence à un laxatif, un truc qui t’envoie aux toilettes. C’était cela l’effet que les bombes produisaient sur la population du Guatemala . Et après les bombes, les mitrailleuses. C’est sans doute une des expériences les plus terrifiantes que puisse souffrir une personne sur cette terre. Imagine un avion qui fait un bruit effrayant duquel il semble impossible de s’éloigner, qui vient directement sur toi, avec ses armes étincelant sur ses ailes » Mario : « Cela sème la panique, c’est quelque chose de très épouvantable. Ce n’est pas la peur… normale, c’est de l’épouvante».
KO : « Imagine une scène comme celle-là au Guatemala, un pays qui n’avait jamais expérimenté des bombardements terrifiants. Soudain surgit un avion qui vole très bas, avec les moteurs qui rugissent, laissant tomber des explosifs et tu entends près de toi un bruit horrible. »
Malgré la terreur produite, les archives déclassifiées de la CIA révèlent quelque chose de surprenant : (Eam) : « Je ne crois pas qu’ils prétendaient causer un grand dommage. S’il avaient voulu utiliser les F47 pour lancer une attaque aérienne dévastatrice, ils auraient utiliser les bombes de 227kg pour lesquelles ils ont été conçus, mais ils ne le firent pas. Ce type de F47 peut transporter 3 bombes de 227 kilos, ils auraient pu causer beaucoup plus de dommages avec celles-là. » De fait les dommages furent plus apparents que réels [sic Et les chocs post-traumatiques comme on les appelle à présent ? NdT], selon les rapports il n’y a pas eu une seule mort, et il n’y a pas une seule bombe vraiment puissante qui a été lancé pendant l’attaque. KO : « La vérité que que pendant certaines attaques ils larguèrent aussi des bouteilles de coca cola depuis les avions parce que l’explosion du verre produit une forte explosion. »
Tout cela fait partie de l’Opération Psychologique. L’objectif de l’attaque aérienne n’est pas de tuer, mais de semer le chaos et la terreur parmi la population guatémaltèque. KO : « Ils laissèrent tomber une bombe, une bombe énorme, qui en réalité n’était pas un artefact explosif mais qui projeta un immense nuage noir sur la ville donnant l’impression que quelque chose d’horrible s’était produit. » La bombe de fumée donna l’impression aux guatémaltèques qu’ils avaient subit une attaque directe. Mario: « C’est quand nous avons vu qu’il y avait de la fumée noire… en... en un lieu de la capitale... ». Les tactiques psychologiques de la CIA vont toutefois encore plus loin. KO : « Ils utilisèrent un autre truc propre aux opérations sous couverture : répliquer le son d’un bombardier. » Ils installèrent dans l’ambassade de la ville de Guatemala des énormes hauts parleurs qui reproduisirent le bruit d’un bombardement et du vol d’avions à réaction pour causer de la terreur chez la population. Mario : « Ce que raconte les personne âgées, c’est qu’ils allaient tuer beaucoup de gens et qu’il valait mieux ne pas participer d’avantage à la défense du gouvernement. »
Une invasion qui en réalité n’existe pas !
Alors que l’offensive psychologique avait commencé à produire des résultats, l’armée « rebelle » avait été réduite à une poignée de désespérés qui n’avaient pas pénétrés de plus de 10km dans le pays. Et Arbenz était toujours au pouvoir. La CIA était sur le point de faire une découverte inespérée, une lumière qui transformerait sa défaite en immense victoire.
KO : « Juste à ce moment critique, Phillips recourut à ce qu’il a appelé son meilleur et plus important mensonge ». Son plus grand et plus important mensonge, c’est la dernière phase des fausses émissions de radio pour donner une version totalement inventée de l’invasion. KO : « D’une certaine manière, il y avait deux invasions. D’un côté la vraie qui consistait en une force d’invasion infime avec ses effectifs réduits de moitié. Et d’un autre côté, la situation inventée par « radio libération « qui suggérait que les troupes avançaient sans rencontrer d’obstacles. »
Les émissions de radio de la CIA parlent d’une victoire après l’autre ; une invasion qui en réalité n’existe pas. KO : « Ils disaient que les forces rebelles avançaient sur la capitale, que l’invasion était un succès, que le soulèvement était en marche. C’était une histoire après l’autre sur l’inévitable victoire des forces « rebelles ». Le plus grand mensonge de tous arriva quand la radio annonça que des milliers et des milliers de soldats s’approchaient de la ville de Guatemala. Sts : « Le mensonge, c’était ces deux colonnes de l’armée qui marchaient sur la capitale prêtes à s’en emparer ». La mise sur le grand mensonge porta ses fruits. Des milliers de Guatémaltèques fuirent la ville, la circulation était bloquée, la ville se paralysa petit à petit. Tmario : « Et les gens s’enfuirent à la périphérie de la ville. Les familles furent évacuées ».
Le moment critique du grand mensonge, fut quand les hauts commandements tournèrent le dos au Président du Guatemala. KO : « Le grand moment de l’opération psychologique sous couverture arriva quand plusieurs colonels de l’armée firent clairement savoir à Arbenz qu’ils ne resteraient pas à ses côtés. Basiquement, ils lui dirent : « Toi et tes amis communistes, tu nous a crée des problèmes avec les étasuniens, maintenant tu dois démissionner. ». L’un après les autres les officier qui entourent Arbenz s’éloignent d’un président toujours plus isolé. KO : « Imaginez un colonel de l’armée du Guatemala écoutant les nouvelles sur ces opérations militaires, et se demandant : Où est-ce que je vais finir quand la situation se calmera ? » La pression sur Arbenz, politiquement isolé, atteint de grandes dimensions. Non seulement se redoute la déroute par les armes, existe également l’effrayante possibilité que ce soit les USA qui soient derrière tout ça. PK [en pleine jubilation à son tour NdT]: « La question n’était pas de savoir s’il luttait contre Castillo Armas et ses hommes, mais si c’était les États-Unis qui s’apprêtaient à envahir le pays et qu’il faudrait affronter. »
STS : « Arbenz était assis dans le bureau présidentiel, déconcerté et sans savoir ce qu’il devait faire. Il s’était écroulé intérieurement. La CIA avait réussi à le miner, et cela fut réellement la fin de son mandat. ». Avec le commandement de l’armée contre lui, Arbenz démissionne le 27 juin.
StS : « Il n’a pas pu le supporter, les pressions psychologiques étaient trop grandes»
Épilogue
Dix jours plus tard, Castillo Armas prête serment comme nouveau président du Guatemala. Le colonel exilé,, qui il y a un peu plus d’une semaine était une figure presque inconnue au Guatemala, s’est transformée en la personne la plus puissante du pays. A Washington, l’Opération PBSUCCESS est considérée comme une énorme victoire. KO : « Selon tous les paramètres s’est une opération qui n’aurait pas du bien se terminer. Ce fut possible grâce à l’audace, la volonté et d’une certaine manière à un absurde manque de prudence. »
STS : « L’opération PBSUCCESS fut une tromperie brillante. Une des grande conquêtes parmi les tromperies logistiques réalisées par la CIA. »
L’opération PBSUCCESS démontra que la guerre psychologique pouvait être utilisée comme une arme létale et efficace. Elle trompa un pays entier et réussi à renverser un président. Au sein de la CIA, PBSUCCESS se convertit en un modèle pour les changements de régimes dans le monde entier
Moralité (de la traductrice)
Il est dangereux pour un gouvernement de défier les transnationales.
Dans la doctrine de sécurité des USA, qui leur permet à leurs yeux d’intervenir comme bon leur semble contre tout qui à leurs yeux présente une menace pour les intérêts de la sécurité des USA, il faut entendre USA non un territoire habité par des personnes, mais comme une entité qui réunit les Corporations qui se sont emparées du pouvoir et ceux qui les servent. L’avenir l’a confirmé, les fabuleux bénéfices de la United Fruit, obtenus grâce au travail esclavagiste, n’étaient pas destiné à faire le bien de la population des États-Unis, un pays où actuellement des dizaines de millions de personnes crèvent dans la misère et un adulte sur cent croupit en prison. 69 ans nous séparent de ce premier coup d’état d’une longue série ininterrompue de coup d’états en Amérique Latine, toujours pour les mêmes raisons. Il y a 69 ans au Guatemala ressemble beaucoup trop à hier en Bolivie
Anne Wolff, traduction du documentaire La CIA al Descubierto: GUATEMALA
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