27 février 2018 2 27 /02 /février /2018 19:49

A lire en écoutant

 

 

J'avais annoncé les documents prouvant le don de Citgo (filiale étasunienne de PVDSA entreprise pétrolière nationalisée du Venezuela), un don de 500 000 dollars en soutien à la campagne de Donald Trump, vous les trouverez en fin de texte. Mais voici au moins aussi pire ou plus, Citgo mise en gage, garantie d'un prêt menace d'être perdue par le gouvernement en faillite  et donc par le peuple du Venezuela

 

Selon Reuters

Une nouvelle découverte dans mes recherches qui concerne à la fois Citgo et cette politique d’hypothèque de toutes les ressources du pays pratiquée par le madurisme, dépossession du présent et de l’avenir du pays. Le peuple dépossédé !

Le gouvernement vénézuélien a mis en gage Citgo en échange d’un crédit obtenu auprés de la compagnie pétrolière russe Rosneft. Un coup double pour Rosneft, un plus grand contrôle sur les réserves de pétrole du Venezuela, et une part du marché du pétrole aux états-unis. Le gouvernement du Venezuela a mis en gage 49,9% des parts de Citgo auprès de Rosneft, il y a deux ans en échange d’un prêt de 1,5 milliards de dollars. Depuis quelques mois le Venezuela est en cessation de paiement. Un cadeau de 500 000 dollars à Trump dans ces conditions… c’est ignoble.

Mais la Russie étant également objet de sanctions auprès des USA, elle a tenté de pratiquer un échange de gage avec le gouvernement du Venezuela qui n’a rien trouver d’équivalent à Citgo à lui proposer. Elle pourrait donc envisager de céder ses parts à un groupe d’investisseurs étasuniens au cas où le Venezuela se retrouverait en cessation de paiement. Ce groupe d’investisseurs a déjà reçu une première autorisation technique de base et n’attend plus que l’autorisation du gouvernement US et la faillite de PVDSA et du régime de Maduro, pour « insiter » dans son offre à Rosneft. .

La clique au pouvoir au Venezuela ne sont pas seulement des incompétents, ce sont des criminels qui livrent à l’ennemi les biens que le gouvernement de Chavez avait reconquis de haute lutte. Souveraineté et équité sont mise à mal, et le peuple… en meurt. Que ce soit la mise en gage des ressources de pétrole, or,… à travers l’opération PETRO, que ce soit la concession de 35% de l’exploitation des ressources de l’Arc Minier de l’Orénoque à des multinationales avec ces corrélats : atteintes aux droits indigènes génocidaires et la destruction et pollution irréversible du milieu  et des plus grandes ressources d’eau du pays.

Et le pire est que malgré toutes ces rentrées obtenues par des abus de pouvoir, le sort du peuple ne cesse d’empirer et rien n’est fait pour stimuler la production locale. Au contraire les communes productives sont menées par des personnes qui montrent aussi leur capacité à pratiquer l’autogouvernement, une attitude dont le régime s’accommode mal et qu’il réprime avec de moins en moins de retenue.

Je ne vais pas ici, pas encore, faire une synthèse de toutes les dérives actuelles. Ce que j’aimerais, c’est montrer aux quelques personnes qui se sentent, à divers titre, concernées par la vie des peuples d’Amérique Latine et qui, comme moi, comme tant d’autres des mandataires aux peuples de la région ont soutenu Maduro lors de son élection, que continuer de le faire devient criminel. Maduro et sa clique ont vécu sur le patrimoine spirituel et matériel issu de la période chaviste. Ce qu’ils n’ont pas dilapidé, laissé retourner à « la nada » faute d’attention, ils se le sont approprié.

Je ne suis pas chaviste au sens où je pourrais croire qu’une révolution se résume à un seul homme qui en tirerait toutes les ficelles, je suis chaviste en tant que Chavez incarnait les aspirations d’un peuple, un peuple qui s’étend bien au-delà des frontières du Venezuela. En quelque sorte. Chavez s’affirmait comme chrétien. Je suis chaviste comme je pourrais dire que je suis chrétienne à une nuance près, Jésus disant qu’il est fils de dieu, voulait dire que si lui fils d’un humble charpentier est fils de Dieu, c’est que nous le sommes tous. Les églises et tous les abus qui en résulte naissent quand quelques-uns tentent de s’approprier la succession d’un soi-disant seul et unique fils de dieu. C’est-ce que le madurisme a fait au Venezuela, Chavez sérénissime, commandantisime, presidentisime et j’en passe, concentre le pouvoir dans ces attributs qui sont autant de manières de dépouiller le peuples de l’essentialité chaviste et aussi du pouvoir populaire protagonique qui y est intrinsèque. Les maduristes sont l’église, cf les Grandes Missions (nom donné aux programmes sociaux du gouvernement), les brigadistes de Somos Venezuela qui sont les missionnaires qui doivent apporter La Parole du Parti, La Vérité (Maduro le martèle vraiment à tout bout de champ ; « Nous détenons La Vérité, nous devons la répandre à tout prix ». Et on retrouve bien le rôle du missionnaire chez les brigadistes qui doivent porter la bonne parole dans « chaque foyer du Venezuela » sic, accompagnée d’un kilo de sucre ou de farine pour faire passer le message auprès des affamés.

Et toutes les confusions sont alors de mise, un parti qui se comporte comme une église hyper-prosélyte ? Et, c’est tout aussi malsain la distribution des « bienfaits de l’état » est organisée et réalisée par le parti au PVDSA et son annexe » Somos Venezuela », alors qu’une démocratie représentative doit faire place à tous les citoyens à travers les Assemblées Parlementaires qui réunissent toutes les tendances politiques significatives. Qui contribuent toutes à leur manière et mesure à la réalisation des processus de solidarité. C’est ce qui se passe en Belgique, une multitude d’associations se rencontrent sur le terrain de la lutte contre la misère, elles ont des idéologies, des approches, des pratiques qui différent, elles peuvent également se retrouver dans des coordinations qui potentialisent leur impact. Et là, on retrouve des personnes qui travaillent main dans la main, côte à côte pour réaliser ensemble les parties communes de leurs objectifs. Au Venezuela, on va de plus en plus vers le monopole d’un parti doté d’un pouvoir absolu de décision quant à savoir qui recevra ou non une aide de l’état en fonctions de critères politiques  ou d’obéissance et soumission, un pouvoir qui dans une majorité de cas est pouvoir de vie ou de mort.

Au Vénézuéla, quand le PSUV perdant les élections législatives, y perdant la majorité , il a tout bonnement liquidé l’Assemblée Législative et le referendum révocatoire constitutionnel au profit de la proclamation d’une Assemblée constituante anticonstitutionnelle.. si, si… C’est là que le gouvernement de Maduro perd sa légitimité démocratique et devient un régime de fait. Depuis par une série de procédés concourants, dignes de ceux pratiqués au Honduras, les élections au Venezuela ont perdu toute leur proverbiale transparence. Un sujet à approfondir en vue des présidentielles du 22 avril.

Et donc je disais si vous vous sentez chaviste d’une manière où d’une autre, il est vraiment temps d’ouvrir les yeux, et pensez être fidèle à Chavez en soutenant Maduro envers et contre tout, il est temps d’ouvrir les yeux.  Il ne subsiste rien dans les rangs du madurisme des legs spirituel, moral, politique de Chavez, et après avoir liquidé le pays, désorganiser les quelques forces productives,  il brade ce qui n’a pas déjà été livré, hypothéqués des ressources du Venezuela dans une grande opération d’enrichissements individuels sur fond de misère, de douleur, de mort, de violence et privation de liberté pour le peuple dans son ensemble.

Et si vous ne vous sentez pas chaviste, mais en tant qu’humain vous vous sentez touché par cette catastrophe humanitaire, ne cédez pas aux sirènes de la droite oligarchique, elle surfe (pour le surf, elle s’entraîne à Miami) sur la vague qu’elle a contribué à créer et elle reste cause première sinon principale de tous ces maux et chaque cris de douleur ou d’agonie du peuple, est pour elle une petite victoire qui la rapproche d’une ré- appropriation du gâteau Venezuela en anéantissant et exterminant son ennemi naturel : le peuple en général,  en particulier le peuple en lutte pour ses droits et encore plus spécifiquement le peuple communaliste (qui exige souveraineté territoriale -autodétermination, politique  - autogouvernement et pouvoir populaire, culturelle – choix de son mode de vie) du Venezuela et du monde.

Vous en êtes ? Moi aussi. Il faut bien avoir conscience, nous sommes l’ennemi à abattre. Les communes aux Venezuela subissent les attaques de l’oligarchie terriennes, des mafias diverses et la répression plus ou moins violente des forces de l’ordre de l’officialisme. Et même parfois une alliance des deux. On en peut pas sortir de la confusion sans sortir des dualismes, le tiers exclu comme source de l’invention d’un nouveau possible. A Simon Planas quand des habitants d’obédience différente s’unissent derrière un candidat qui a prouvé ses capacités… et que le pouvoir lui refuse le droit de se présenter.

En Europe cela prend d’autres chemins entre récupération et exclusion, autodestructions induites et privation de territoires, plus discrets, ils font quand même autant de morts prématurées. Mais il y a de belles victoires, celle du peuple Lenca contre un projet de méga-barrage et celle des habitants de Notre-Dame-des-Landes et de leurs amis contre un projet de méga-aéroport, c’est le même monde en marche.

Les pro-vie ce ne sont pas les anti-avortement, qui préfèrent condamner un enfant au risque d’une vie indigne, plutôt que de laisser le choix de mettre un enfant au monde dans de bonnes conditions. Les pro-vie sont ceux qui aime la vie en soi, en prenne soin et la protège partout où elle est menacée. Cela aussi Chavez en parlait bien et trouvait une résonance dans ce peuple qui aujourd’hui veut défendre cet héritage. Une manière de vivre et d’habiter la planète, concurrente du capitalisme, et qui ne pourra exister en paix qu’à condition que ce dernier disparaisse.  Le capitalisme c’est une maladie qui s’approprie la planète corps et âmes en dénaturant tout ce qu’il possède et domine, quand il ne le fait pas disparaître car contraire à son ordre mécanique. La concurrence, c’est Sa nature pas la nôtre.

C’est l’étape suivante de mes recherches. Qui aujourd’hui au Venezuela défend cet héritage dans ses manières de vivre, de s’organiser, de résister : vivre bien ensemble et de s’en donner les moyens : conviviaux, politiques, matériels (productifs et d’échange).

Et la question du jour : N’y a-t-il pas une contradiction dans le fait de prétendre construire simultanément une république socialiste et un état communal ? Dans quelle mesure est-elle liée à cette autre contradiction entre Communes autogouvernées et un soi-disant état communal ?

Un exemple intéressant : La commune de Cheran dans le Michoacan au Mexique, s’est organisée en autogouvernement, mettant  dehors de son territoire tant les narcos que les partis politiques. L’alcool aussi y a été de commun accord interdit. Et une partie de la population s’est jointe à la ronde des volontaires qui protège les entrées de cette petite ville et les forêts avoisinantes pillées par les narcos. D’où question corollaire quelle alternative aux partis dans la construction d’un « vivre ensemble ».

C’est ce que cherchaient ensemble la dernière fin de semaine, la Commune d’el Maizal et les habitants de Simon Planas, … à suivre

Anne

Annexes source :

 

 

Document de campagne de Trump  inscription des donateurs, figure Citgo

Document de campagne de Trump inscription des donateurs, figure Citgo

Liste des principaux donateurs de la campagne présidentielle de Trump

 

EmpresaMonto
AT&T$2,082,483
Bank of America$1,000,000
Boeign$1,000,000
Kraft$1,000,000
Pfizer$1,000,000
Qualcomm$1,000,000
Chevron$525,000
Citgo Petroleum$500,000
Exxon$500,000
Intel$500,000
JP Morgan Chase$500,000
Microsoft$500,000
Coca-Cola$300,638
Google$285,000
Pepsi$257,295
Comcast$250,000
Ford$250,000
UPS$250,000
Samsung$100,000
Valero$100,000
Verizon$100,000
Visa$50,000
Stanley Black & Decker$25,000

 

 

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27 février 2018 2 27 /02 /février /2018 13:21

 

 

|par  Pedro Huarcaya

(10/01/2018 )

 

Pendant 4 mois, un agenda de crise politique a agité le Venezuela. Cela s’inscrit dans le naufrage économique qui frappe le pays depuis 2014. Les classes populaires vénézuéliennes payent un lourd tribu et la violence est présente dans toutes ses variantes.

Le processus bolivarien a suscité de grandes espérances parmi la gauche radicale, aujourd’hui il se retrouve dans une situation critique. Entre avril et juillet, le pays a connu de violents affrontements. La polarisation politique entre les partisans du gouvernement et les opposants a atteint de hauts niveaux, alors que la majeure partie de la population qui affronte une précarité grandissante, ne se reconnait dans aucun des deux camps. La chute du prix du pétrole et le naufrage de la monnaie provoquent de grandes difficultés économiques pour les classes populaires vénézuéliennes : une inflation galopante et des pénuries généralisées, en particulier en ce qui concerne les produits de première nécessité.

Violence politique en tous genres

Entre avril et juillet, le Venezuela a été le théâtre de manifestations de l’opposition suivies de violents affrontements qui ont provoqué la mort de 124 personnes et plusieurs milliers de blessés. Un rapport de l’ONU, jugé partial par le gouvernement, fait le constat d’une répression brutale de la part des partisans du gouvernement, rendant les forces de l’ordre responsables de 46 morts et les groupes armés progouvernementaux de celle de 27 personnes. L’opposition serait responsable de la mort de 28 personnes (15 dans des accidents liés aux manifestations, 8 membres des forces de l’ordre assassinés et 5 militaires chavistes lynchés).1*

Pendant ces quatre mois, l’opposition a mené des manifestations qui ont mobilisé des centaines de milliers de personnes. Quelques-unes furent le contexte de pratiques violentes menées par les encapuchés, jeunes en majorité, qui affrontent les forces de l’ordre et s’autoproclament Résistance. Parmi ces actes de violences opposés au gouvernement, se détachent les actions accomplies dans un esprit de revanche sociale envers de simples militants chavistes, et ce sous le regard indulgent des dirigeants conservateurs de l’opposition. Dans ce contexte, ce sont manifestées des velléités insurrectionnelles plus précises comme l’attaque avec des grenades du siège du Tribunal Suprême de Justice (TSJ) et du Ministère de l’Intérieur par un militaire se trouvant à bord d’un hélicoptère volé à la police ou l’assaut de la base militaire de Naguanagua par quelques vingt hommes qui prétendaient mener une « opération civico-militaire » .

Du côté du gouvernement, on trouve également des collectifs armés, fort hétérogènes 2*. Certains groupes, plus anciens sont des vestiges de la guérilla des années 1960 qui ont une certaine autonomie vis-à-vis du gouvernement. Ils réalisent un travail social concret et assurent la sécurité de leurs quartiers contre la délinquance. Au contraire, d’autres, de création plus récente, servent de troupes de choc au gouvernement, menaçant tout qui n’appuie pas Nicolas Maduro de se voir suspendu des programmes sociaux et empêchent, parfois physiquement, la tenue de manifestations pacifiques. Quelques-uns ont attaqués l’Assemblée Nationale, séquestrant les députés et les employés à leur poste de travail, pendant neuf heures avec une certaine complaisance de la part du gouvernement. De leur côté, armée et police maintiennent un ordre toujours plus répressif. L’’état d’exception et d’urgence économique en vigueur depuis un an et demi limite le droit de manifestation, dans le cadre du Plan Zamora les manifestants détenus sont envoyés vers des tribunaux militaires.

Une Assemblée Constituante controversée

Le point d’ancrage des manifestations fut la décision du TSJ (Tribunal suprême de Justice), inconditionnel de Maduro, le 30 mars dernier de déposer l’Assemblée Nationale (aux mains de l’opposition) de ses prérogatives et de supprimer l’immunité parlementaire. Les autorités ( ? NdT) vénézuéliennes rectifièrent cette initiative, mais après que l’opposition ait gagné les législatives de décembre 2015, les décisions de l’Assemblée Nationale furent invalidées pour : suspicion de fraude dans l’élection de trois parlementaires de la province d’Amazonas. L’opposition voulut convoquer un référendum révocatoire, prévu par la Constitution de 1999, contre Maduro. Sa réalisation fut systématiquement retardée, et ensuite suspendue de fait par les instances électorales, favorables à Maduro.

Face à cette crise, Nicolas Maduro convoqua le premier mai, une Assemblée Nationale Constituante, qui fut élue le 30 juillet. Elle est composée de 545 constituants, un tiers d’entre eux élus par les secteurs (cooptés NdT)), les 2 autres tiers étant élus au suffrage universel par les municipalités avec une forte surreprésentation des secteurs ruraux où le chavisme conserve une meilleure implantation. En ce qui concerne le premier collège électoral, on a constaté que 5 millions de Vénézuéliens ne bénéficiaient pas du vote sectoriel 3* L’opposition ayant boycotté le scrutin, le seul défi fut la participation.

Les organismes officiels dénombrèrent 8,1 millions de votants, autrement dit "le plus grand nombre de votants de la révolution », selon les paroles de Maduro. En l’absence d’observateurs de l’opposition, ce sont des données difficiles à vérifier. Cependant il semble peu crédible qu’un gouvernement qui a un taux d’approbation qui avoisine les 20% ait mobilisé beaucoup plus que Chavez à l’apogée de sa popularité. Ce vote doit être placé dans un contexte de polarisation politique extrême. Maduro, en personne, a menacé les travailleurs du secteur public et les bénéficiaires de programmes sociaux de représailles en cas d’abstention 4*. Dans de nombreux quartiers, les opposants intimidaient les électeurs pour qu’ils n’aillent pas voter, amenant le gouvernement a concentrer les bureaux de vote dans les zones sous son contrôle. Les candidats critiques envers le gouvernement, implantés dans un secteur pouvaient se voir inscrits, à l’instigation de la junte électorale, dans d’autres secteurs dans lesquels leur notoriété est plus faible, selon Stalin Perez, ceci malgré qu’ils soient favorables à l’ANC. 5*.

Les protestations ont atteint les élites chavistes, La procureure générale, Luisa Ortega, désignée par les chavistes, critiqua, à juste titre, le décret du TSJ, la goutte qui a fait déborder le vase avec l’amplification de la répression ou la convocation d’une Assemblée Constituante sans référendum préalable ainsi que l’aurait fait Hugo Chavez. Accusée d’être auteure intellectuelle de la violence du printemps, ses comptes furent congelés et il lui fut interdit de sortir du territoire. Sa destitution fut la première décision de l’ANC. Dans un tel contexte de polarisation, dans lequel il lui devenait difficile de rester indépendante du gouvernement et de l’opposition, elle partit en exil, elle est protégée depuis par les gouvernements conservateurs de la région.

Comment peut-on intervenir dans cette crise politique

La MUD n’est pas une perspective politique progressiste. Elle est dirigée par des néo-libéraux qui n’ont jamais accepté la présence au pouvoir d’un dirigeant d’origine modeste appuyé par les classes populaires, Hugo Chavez et ensuite Nicolas Maduro. Depuis près de deux décennies, sa base sociale continue à être centrée sur les classes aisées même si ces dernières années, les classes urbaines populaires s’écartent d’une manière croissante du Chavisme. En ce qui concerne les libertés publiques, rien ne laisse supposer que la MUD serait moins autoritaire. Lors du coup d’état avorté de 2002, les putschistes destituèrent immédiatement toutes les autorités et exercèrent une répression contre la population. En février 1989, l’application orthodoxe d’un plan d’ajustement du FMI avait déchaîné une révolte réprimée au prix d’un millier de morts.

La dérive autoritaire du gouvernement de Maduro n’affecte pas seulement les élites politiques de l’opposition. Dans l’entreprise sidérurgique SIDOR ou dans l’entreprise publique pétrolifère PDVSA, les élections syndicales ont été repoussées sine die. Dans ces deux entreprises stratégiques, les protestations remontent à loin. 6* mais le déplacement des élections dévoile la peur du gouvernement de voir gagner des opposants, même de gauche,  Les « Operaciones de Liberacion de Pueblo » (OLP, opératifs militaires implantés par Maduro le 13 juin 2015, pour contrecarrer la violence) chargées de rétablir la sécurité dans les quartiers populaires, sont accusées de dizaines d’assassinats par les organisations de défense des droit humains.

La gauche est divisée par rapport à ses initiatives. D’un côté, le Parti Communiste du Venezuela ou Luchas, participent à l’ANC qui, selon eux, pourrait être l’opportunité de bloquer l’offensive de la droite et d’approfondir le processus de changement. D'un autre côté, on trouve les groupes qui se mobilisent dans la rue pour dénoncer un gouvernement autoritaire qui a impulsé une constituante dans le but de se maintenir au pouvoir coûte que coûte malgré une impopularité croissante. Par exemple le parti Socialisme et Liberté adopte le slogan « Dehors Maduro ! » et participe aux actions politiques de l’opposition. Au contraire, Marea Socialista et Liga de los Trabajadores por el Socialismo maintiennent leur indépendance par rapport aux deux camps, tentant avec difficulté d’incarner une voie alternative pour les classes populaires vénézuéliennes..

Le 15 octobre ont été célébrées des élections régionales et le gouvernement y a obtenu la victoire dans 18 états sur 23, en particulier grâce à la démobilisation de l’opposition 7* Cependant cela n’a pas mis fin à la crise politique pour 2 raisons : la polarisation continue à être très forte dans le pays et la situation économique est critique.

Le naufragea d’un modèle économique rentiste

Que Maduro se maintienne au pouvoir, ou parte ; que se crée ou non un gouvernement d’unité nationale ; la situation économique des classes populaires restera préoccupante. Le gouvernement explique que la cause est une guerre économique ourdie par les anciennes élites en recherche de revanche. Le gouvernement accuse aussi ceux qui revendent les produits subventionnés de l’autre côté de la frontière, ceux qu’on appelle « bachaqueros ». Ce terme recouvre des réalités multiples fort différentes, depuis la famille qui tente de trouver des solutions individuelles de survie jusqu’à des malfaiteurs à la tête d’un juteux négoce qui génère des centaines de milliers de dollars en bénéfices. Pour éviter ces détournements de produits subventionnés, le gouvernement a décidé de la création de Comités Locaux d’Approvisionnements et Production (CLAP) qui amènent directement les produits à leurs bénéficiaires. Cette création individualisée est accusée de peovoquer une dérive clientéliste dans la distribution des programme sociaux.

A partir de la découverte de l’or noir, il y a près d’un siècle, les investissements ont délaissé l’agriculture pour l’extraction pétrolière 8*. Depuis ce moment, l’économie du pays est une économie de rente, dépendant du pétrole qui représente plus de 95% des exportations du pays, et la plus grande réserve pétrolière mondiale connue. Si Chavez a redistribué une partie de la richesse entre les secteurs les plus modestes, il n’a pas diversifié les sources de rentrées. Prisonnier de cet extractivisme, l’économie vénézuélienne souffre à fond de la chute des prix du pétrole depuis l’été 2014.

La fuite en avant extractiviste

Par une fuite en avant désespérée, commencée en 2016, le gouvernement de Maduro a publié un décret appelé «el Arco minero del Orinico » qui a pour objet de confier 111.846,86 km2 – soit 12,2% du territoire national à des dizaines de multinationales étrangères (chinoises, russes mais aussi occidentales comme la Gold Reserce canadienne) en vue de l’exploitation de l’or, des diamants, du fer, coltan, bauxite et autres minéraux.9*

Ce projet contrevient à l’affirmation de souveraineté nationale sur le sous-sol garanti dans la constitution promulguée lors de l’accès au pouvoir d'Hugo Chavez. L’Arc minier de l’Orénoque justifie son existence légale grâce à son statut de Zone Economique de Développement National, version Vénézuélienne de la Zone économique Spéciale chinoise, éliminant impôts, droit du travail… Ce projet est nocif non seulement pour les salariés mais aussi pour les dizaines de communautés indigènes qui vivent sur ces terres depuis des siècles.

Derrière ce projet, on constate le maintien du modèle extractiviste dans la perspective du gouvernement, paradigme à l’origine de la crise économique actuelle accentuant la dépendance au pétrole, ne se préoccupant pas de la diversification des sources de revenus, enfermant la société dans une logique à court terme. Si l’opposition néolibérale critique radicalement le projet d’Assemblée Nationale Constituante, il ne se mobilise pas contre l’Arc Minier de l’Orénoque. Partageant sur le fond le projet de dépossession des terres indigènes, d’exploitation des travailleurs et de dégradation du milieu ambiant avec le gouvernement de Maduro.

L’écart des taux de change

Un autre phénomène concoure à cette crise économique, la plongée de la monnaie. Depuis 15 ans, les grandes entreprises détournent le contrôle des changes,  avec la complicité de hauts fonctionnaires gouvernementaux grâce à une surfacturation des importations  ou à la demande de dollars subventionnés pour des importations qui n’ont pas eu lieu. Les économistes chiffrent l’évasion due à ce détournement 10* en milliards de dollars.

Aujourd’hui la différence entre taux de change officiel et officieux est de 1 à plus de 3000. Cette différence est une limite aux importations, incluant les produits de première nécessité. Depuis plus d’un an, les vénézuéliens souffrent de pénurie alimentaire et de médicaments. Le taux d’inflation suit une spirale ascendante. Selon le FMI il était de 69% en 2014, 181% en 2015, 255% en 2016. Il est prévu qu’il atteigne 1134% en 2017 et 2530% en 2018. Les salaires sont loin de suivre une évolution similaire. Le salaire intégral qui est la somme du salaire minimum et des tickets d’alimentation qui en constituent la plus grande partie, représente seulement 24% des dépenses alimentaires mensuelles d’un foyer et 18,7% des dépenses de bases (incluant la santé, le logement, etc.)

Face à la fin de cycle des gouvernements progressistes

Le gouvernement de Maduro n’est pas seulement affaibli par une crise politique et économique mais aussi par l’arrivée au pouvoir de coalitions conservatrices dans les autres pays latino-américains. Pendant une quinzaine d’années, des gouvernements progressistes ont été élus grâce à l’appui des mouvements sociaux et ils ont bénéficié des prix élevés des matières premières. Alors que Hugo Chavez obtenait le soutien de ses homologues continentaux pendant les conjonctures critiques (le coup d’état de 2002 et le blocus économique entre décembre 2002 et février 2003), en Amérique du Sud se produit un changement de conjoncture depuis l’automne 2015.

L’élection de présidents libéraux an Argentine et au Pérou, le coup d’état institutionnel au Brésil, ont été autant d’autres mauvaises nouvelles pour Nicolas Maduro. Ces pays qui ont été visités récemment par la droite font pression sur le gouvernement de Maduro pour qu’il accepte les revendications de l’opposition. Le Venezuela a été suspendu de l’organisation régionale de libre échange, Mercosur, pour rupture de « l’ordre démocratique », un prétexte qui, paradoxalement, n’a pas été invoqué contre le Brésil lors du coup d’état constitutionnel du printemps 2016, donnant la preuve irréfutable du caractère politique de l’étiquette « démocratique » an tant  qu'outil de légitimation ou délégitimation.

L’institutionnalisation du processus bolivarien

La conjoncture vénézuélienne est très différente de celle de la période 2002-2004, lorsque que l’opposition développait également des stratégies insurrectionnelles pour renverser le gouvernement d’Hugo Chavez. Dans la première moitié de la décennie 2000, le patronat est le principal acteur de la coalition putschiste. L’éphémère président surgit du coup d’état de 2002 est le dirigeant de la principale fédération patronale, Fedecamaras. Le gouvernement de Chavez n’avait pas le contrôle total des forces de l’ordre et des institutions judiciaires mais il utilisait sa grande popularité parmi les classes populaires pour faire fracasser la tentative de renversement.

Une décennie plus tard, le gouvernement s’accorde régulièrement avec le patronat dans le cadre du Conseil National d’Economie Productive qui s’est réunit en 48 occasions en 2016. Nicolas Maduro utilisa alors sa tutelle sur les institutions judiciaires et les forces de l’ordre pour tenter de contenir le mécontentement croissant des classes populaires envers lui.

Une pression permanente de l’impérialisme étasunien

S’il y a bien quelque chose qui a été permanent pendant cette période, c’est l’affrontement diplomatique entre gouvernements chavistes et la puissance impérialiste de la région, les Etats-Unis. L’oncle Sam, dirigé alors par George W. Bush fut un des deux états du monde (avec l’Espagne de José Maria Aznar) à reconnaître l’éphémère gouvernement putschiste  d'avril 2002. En mars 2015, Barack Obama, pris par décret des mesures contre les autorités vénézuéliennes jugeant que « l’érosion des garanties relatives aux droits de l’homme au Venezuela (…) constituait une menace inusuelle et extraordinaire pour la sécurité des Etats-Unis. »

L’accession au pouvoir à Washington d’un président aussi imprévisible que Donald Trump semblait présager une évolution au regard du financement de sa campagne, révélé par la Presse, (et confirmé, voir ci-dessous NdT), à hauteur de 500 OOO dollars par le gouvernement Vénézuélien via Citgo, filiale étasunienne de PVDSA 11*. Les sanctions de la maison blanche en terme de gel de fonds qui affectent une vingtaine de dirigeants, dont Maduro, s’inscrivent dans la ligne de 15 ans d’ingérences. Dans une fuite en avant belliciste. Trump va jusqu’à menacer le Venezuela d’une intervention  militaire, ce qui jusqu’ici ne s’est accompagné d’aucunes manœuvres militaire, semble une simple fanfaronnade de plus du président étasunien.’ (28/12/2017, depuis,  Nous sommes passés à la phase supérieure NdT)

Sur le plan économique, les relations entre Etats-Unis et Venezuela ont été marquées par un certain pragmatisme économique. Plus de 18 ans après l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez, les USA continuent à être le principal client et le principal fournisseur du Venezuela. De manière réciproque, la nation sud-américaine est le troisième fournisseur de pétrole de la puissance nord-américaine, géographiquement proche, c’est pourquoi une suspension de ce flux entraînerait une augmentation du prix de l’essence.

Jusqu’ici, les affrontements diplomatiques ont eu des conséquences économiques limitées. Le total des exportations et importations avec les USA s’est réduit de 10 points entre la première et la seconde moitié de la présidence de Chavez, alors que les échanges avec le Brésil, et aussi avec la Chine ont augmenté dans une proportion similaire. Cependant, l’administration Trump a publié un décret qui prévoit l’interdiction d’acheter de nouvelles obligations émises par le Venezuela ou par PVDSA. Cette décision risque d’avoir de graves conséquences dans un pays déjà en crise et pourrait précipiter une suspension de payement. La MUD (coalition de l’opposition de droite vénézuélienne) s’est félicitée de ces mesures, dévoilant encore d’avantage sa nature réactionnaire. (et cruelle, puisque le prix est de souffrance et de mort pour le peuple toute tendances politiques confondues. Le peuple paye de sa chair les perspectives pour cette oligarchie de futurs pouvoir et profits NdT)

Reconstruire une alternative anticapitaliste

Actuellement les classes populaires vénézuéliennes vivent une situation tragique pour de multiples raisons dont une crise politique et économique. Le gouvernement, incapable de mettre fin aux pénuries, continue à payer ponctuellement une dette externe croissante qui deviendra toujours plus difficile à assumer avec les sanctions étasuniennes. Si la tendance de ces derniers mois se perpétue, on ne peut écarter la possibilité de mise en place d’un régime autoritaire avec une grande influence de l’armée.

L'opposition de la MUD ne représente en rien une perspective progressiste. Ni son orientation néo-libérale, ni son appel aux forces armées ne sont susceptibles d’améliorer le quotidien des classes populaires vénézuéliennes. Avec un idéal socialiste attribué à tort au gouvernement de Maduro, les forces de gauche ont actuellement une marge de manœuvre réduite. Dans cette situation difficile nous devons montrer clairement notre solidarité entre toutes les personnes qui dans ce pays continuent à lutter avec pour perspective une redistribution de la richesse via l’auto-organisation de la population.

 

Notas

1/ Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights (OHCHR), « Human rights violations and abuses in the context of protests in the Bolivarian Republic of Venezuela from 1 April to 31 July 2017 », Ginebra, agosto de 2017.

2/ Ver la entrevista a Alejandro Velasco de Pablo Stefanoni, “ Pourquoi les secteurs populaires ne descendent-ils pas des collines ? ”, revista l’Anticapitaliste n° 90 de septiembre de 2017.

3/ Edgardo Lander, « La asamblea constituyente madurista », Brecha, 4 de agosto de2017.

4/ “Maduro ordena revisar votos de trabajadores de la Administración Pública y beneficiarios de programas sociales”, aporrea.org, 18 de julio de 2017.

5/ Stalin Pérez Borges : "La ANC debe crear condiciones para un nuevo Estado verdaderamente democrático y participativo" », aporrea.org, 4 de agosto de 2017.

6/ Thomas Posado, “L’Etat régional du Bolívar au Venezuela. Reflet du désalignement entre le gouvernement chaviste et le mouvement ouvrier ”, Mouvements, n°76, 2013, pp.105-116.

7/ Sobre estas elecciones, ver los análisis de Pablo Stefanoni, Fernando Molina et Marc Saint-Upéry, https ://alencontre.org/ameriques/amelat/venezuela/venezuela-elections-du-15-octobre-ni-le-gouvernement-ni-lopposition-ne-sattendaient-a-ce-resultat.html, ainsi que de Patrick Guillaudat, https ://npa2009.org/actualite/international/elections-regionales-au-venezuela-une-victoire-en-trompe-loeil-pour-maduro.

8/ Fernando Coronil, ”El Estado mágico. Naturaleza, dinero y modernidad en Venezuela ”, Caracas, Ed. Nueva Sociedad, 2002, p.99.

9/ Emiliano Teran, « Orinoco al extremo : la Faja Petrolífera y el Arco Minero, extractivismos de alto riesgo », in « Extremas. Nuevas fronteras del extractivismo energético en Latinoamérica » (bajo la coordinación de Hernán Scandizzo), Oilwatch Latinoamérica, 2017, pp.74-81.

10/ ”Sinfonía de un Desfalco a la Nación : Tocata y fuga... de Capitales”, aporrea.org, 8 de septiembre de 2014.

11/ “El Gobierno de Caracas donó medio millón de dólares para la investidura de Trump ”, El País, 20 de abril de 2017.

Source Viento Sur

De nuevo sobre el ciclo de movilizaciones y violencia de abril-julio de 2017

 

Notes de la traductrice

Tout d’abord, après vérification, j’ai du rectifier plusieurs chiffres donnés dans le texte original.  Mais en ce qui concerne le contenu de fond, il est confirmé par une multiplicité d’autres sources.

Quelques sources supplémentaires

En savoir plus sur l’Arc Minier de l’Orénoque (en espagnol) : Arco Minero del Orinoco vulnera fuentes vitales y diversidad cultural en Venezuela

Hallucinant mais bien réel, le don de 500 OOO dollars  apport du Madurisme à la campagne de Trump, via citgo, filiale étasunienne de PVDSA. Après que des bruits contraires aient circulé à ce sujet, info ou intox, ici toujours en espagnol (désolée) l’enquête de ocar Heck,( Que todos sepan la verdad sobre los $500.000 de Citgo a Donald Trump, EEUU: Gobierno venezolano donó $500.000 para la toma de posesión de Donald Trump a través de Citgo  y compris les documents de campagne de Trump attestant de ce don, ainsi que la liste de ces principaux contributeurs, parmi lesquels le Venezuela figure en bonne place, je vous les reproduis dans un post annexe. Heck souligne que le peuple du Venezuela n’a pas été informé de ce versement par les autorité, ni avant, ni par la suite, ni même après sa révélation par la presse « ennemie »

En prime une ancienne vidéo de Maduro, dans laquelle il annonce que Trump et lui vont certainement devenir copain comme cochons, d’ailleurs rien ne pourrait être pire qu’Obama. Connerie, inconséquence ?  Clair que s’il n’avait pas compris qu’ Obama ne faisait que préparer le terrain, cela prouve sa méconnaissance totale du projet global, et donc qu’il n’est vraiment pas à sa place à la présidence. Donner 500 OOO de dollar à Trump, quand le peuple crève… Ou il a d’autres intérêts occultes, ce qui constitue un outrepassement de son mandat, une cause de destitution légale.

(VIDEO) Maduro ratifica deseos de "relaciones de respeto, comunicación y cooperación" con gobierno de Donald Trump

Traduction et commentaires Anne Wolff

A suivre avec les document attestant du don de Citgo à Trump

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 15:28

Cela fait une bonne semaine que je suis revenue sur ce blog. Une semaine de recherches et de traductions. J’ai commencé avec une « valeur sûre » Berta Caceres, la Copinh. Nous défendons les mêmes valeurs, nous avons la même conviction que la vie est en danger, que d’autres manières d’habiter la planète nous seulement pourraient préserver cette vie, mais aussi qu’elles sont source de bonheur, de bonne vie.

Je regarde autour de moi, à Bruxelles, je ne vois que grisaille, pas seulement le temps, cela on a l’habitude, mais les gens. Austérité, accablement, morosité et sinistrose sont devenus des manières d’être de la population, la couleur de l’ambiance humaine. De quoi désespérer.

Je vais vous raconter une petite anecdote : Un lundi, il est 7 heures et quelques du matin, je prends le métro. Je ne suis pas encore « reconnectée à l’info » mais il y a une ambiance d’enterrement telle dans ce métro que je me dis que certainement il a dû se produire quelque chose de très grave pendant le week-end, peut-être même un attentat. Puis monte un Monsieur, africain, jovial et souriant. Il a regardé les gens, on s’est regardé, on a échangé un sourire jusqu’aux oreilles, je crois qu’on se serait bien pris dans les bras l’un de l’autre. Ouf, on est pas tous contaminés. Il ne s’était rien passé de plus grave que d’habitude, cette soumission au pire, cet accablement sont devenu le lot d’une grande partie de la population. J’ai eu un déclic ce matin- là, ; « vous n’aurez pas ma joie ! »

Cela ne m’a pas empêchée de flirter, moi aussi avec le désespoir. Comme je sais que la vie est espoir, je ne m’inquiètait pas trop, je sais que la vie reprendra le dessus. Puis Internet, un coup d’œil sur ce qui se passe au Honduras, les élections à nouveau confisquées. Et tout a basculé, une vidéo, Berta Zuniga Caceres, fille de l’autre Berta, celle-là même dont la maman a été sauvagement assassinée, qui a elle-même subit une tentative d’assassinat en Juin 2017. Elle poursuit le combat, il émane d’elle tant d’intelligence, de simplicité, de détermination mais aussi de joie de vivre – alegria , c’est contagieux.

 J’ai vécu cela en montagne, quand j’étais pleinement partie de cette nature dont je prenais soin comme elle prenait soin de moi. J’insiste, la nature comme milieu ambiant ou comme environnement, ce sont deux manières différentes d’être au monde. Pour le dire plus techniquement deux ontologies qui déterminent des devenirs du monde différents et incompossibles.(qui ne peuvent se réaliser simultanément).

Aimez la vie, prenez-en soin, elle vous le rendra au centuple. Cette alegria du Sud qui habite des personnes qui vivent dans des conditions de répression, de menace permanente pour leur vie, de simplicité, de complicité avec la nature. Et qui se battent pour notre avenir à tous, eu risque de leur vie, au risque de la torture, de l’emprisonnement. Ils et elles, donnent une grande leçon de vie, celle de la vie comme bonheur, comme éveil, comme créativité, inventive aussi de formes de résistance aux œuvres de mort du capitalisme. Ciao, le désespoir. « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir » dit le dicton. C’est bien vrai.

J’avais publié un article sur Utopia, le Centre de rencontre et d’amitié de la Copinh, je suis repassée par là. A présent ce centre est entouré de barbelés et partout des caméras de surveillance. Etat de siège, état de guerre. J’y reviendrai. Si les états d’Anne doivent redevenir un lieu où rêver l’avenir, la Copinh est très certainement une incarnation de ce rêve. Et le reste même assiégée par une guerre sans merci.

Une belle illustration de leurs luttes

Le peuple Lenca du Honduras met la plus grosse entreprise de construction de barrages en déroute 1

Mais …

Zoom sur le Venezuela.

Moi, j’en étais restée à 2014, Maduro, selon le vœu de Chavez, a été élu président. Tous – sans exception – les présidents de la région ont immédiatement reconnu la légitimité de cette élection.. Malgré cela, une tentative de « coup d’état doux » va alors se dérouler. Une liste interminable d’associations, de mouvements sociaux (dont la Copinh), de notables de la souveraineté régionale soutiennent la légitimité de Maduro. Il est censé incarner le projet chaviste, non ? « Comuna o nada ! » « La commune ou rien ! »

 Et donc quand bien même l’état, y compris chaviste, est d’une autre nature, d’une autre ontologie, d’une autre essentialité organisationnelle, le projet étatique de Chavez est celui qui ouvre le plus d’opportunités, d’espaces de liberté, de soutien à la construction de la communalité.  Il offre aussi des garanties de protection des semences naturelles, un  refus des OGM, des « droits intellectuels » et de respect du milieu ambiant, des personnes et cultures indigènes, des conditions nécessaires pour que la souveraineté alimentaire et le pouvoir populaire deviennent une réalité. Maduro devrait perpétuer et développer les possibilités, moyens et réalisation de la Commune au Venezuela. Il l’a juré, a genoux, sur l’épée de Bolivar : « Comuna o nada ! »

Venezuela 2018

J’avais jeté quelques coups d’œil, sur l'évolution de la situation au Vénézuela, depuis 2O14; mais sans approfondir. Là j’ai fait le grand plongeon, munie de pincettes… la désinformation nous guette à tous les tournants du net, il faut aiguiser sa conscience, activer le radar à détecter les corrélations ou les détails qui tuent.  

On ne peut vraiment plus parler d’unité du mouvement révolutionnaire au Venezuela aujourd’hui. Même la droite est divisée et peine à trouver un candidat plausible pour les élections présidentielles prévues pour le 22 avril, une partie de la droite refuse même d’y participer.

Qui est qui et qui veut quoi ? Où est passé le pouvoir populaire ? J’ai d’ores et déjà  des réponses à ces questions, des grandes lignes, des petits événements… rien d’exhaustif mais un bon aperçu de ces courants, de ceux qui manifestent la permanence de ce pouvoir populaire incroyable comme on l’a vu en auto-organisation lors du coup d’état en 2002. Ce week-end, les habitants de Simon Planas se regroupent avec la Commune del Maizal pour former les bases d’un autogouvernement. Pouvoir Populaire et commune en action.   J’ai aussi une réponse sans équivoque : Maduro et sa clique, au poteau !!!

Je me sens parfois débordées, mes recherches vont plus vite que ma capacité à les partager, mais oui El Maizal, commune fondée en présence de Chavez en 2OO9 est un exemple de réalisation du pouvoir populaire, de productivité, de soutien à d'autres initiatives communales... Et encore une fois, j'ai été voir une création de commune agricole sous Maduro.Vivemos y venceremos Des terres désolées, des personnes qui n'ont aucune expérience de l'agriculture vous montrent en désignant tel tertre poussiéreux, tel étendue de terre stérile...ici sera... ici ce sera un champ, là un marché, un institut d'enseignement. Il n'y a rien ou presque, quelques uns quand même on ensemencé leur parcelle, rien n'est même en chantier.  C'est à pleurer.

J’ai quelques textes et autres vidéos à traduire à ce sujet. Mais hier, c’est un texte plus panoramique et récapitulatif que je traduisais.

Une partie de ce texte est consacrée à l’extractivisme, en particulier cet « Arco Minero del Orinico » décrété par Nicolas Maduro.

En ce qui concerne ce dernier (et ses sbires) j’avais pu observer la volonté de s’accrocher au pouvoir dans un déni total de la terrible réalité de misère du pays, dans le refus total d’y reconnaître la moindre responsabilité. J’avais pu observer les attitudes mécaniques de militants qui régurgitent de la propagande dans le plus pur style du stalinisme. L’endoctrinement type stalinien, je le reconnais, je suis passée par là… pas longtemps. Je vois comment Maduro est devenu une mauvaise parodie de Chavez, on parlerait de bouffonnerie s’il n’y avait pas tant de terribles conséquences.

Je vois la transformation du PSUV en une sorte de parti unique avec sa nouvelle annexe « Somos Venezuela » et ses brigadistes, plus de cent mille sont chargés d’aller dans chaque foyer du Venezuela – apporter l’amour et la lumière et bien sûr aussi le « Carnet de la Patrie », cette carte électronique qui permettrait au plus pauvres de bénéficier des « bienfaits » distribués par le gouvernement à travers ses grandes « Missions ». Je n’ai pas encore pu déterminer jusqu’à quel hauteur ce Carnet de la Patrie est une contribution au totalitarisme qui demande l’adhésion au Parti Unique pour avoir le droit de vivre au Venezuela. Le droit de vivre, parce que pour une majorité, cette aide constitue ce qui fait la différence entre la vie et la mort. J’approfondirai, ce qui est certain. C’est qu’il constitue aussi une grande opération de fichage, une de plus, de ceux qui même mis en oeuvre avec de bonnes intentions constituent un redoutable outil de la répression entre de mauvaises mains.  On observe aussi toutes les manifestations  d’un messianisme politique, qui – Maduro ne cesse de le marteler – ne tolère qu’une vérité, LA vérité, la leur. Là du domaine politique on est directement projeté dans le psychiatrique ,en tant que le sectarisme mégalomaniaque prosélyte et l'hystérie fanatique relèvent de ce domaine, mais cela n’est pas de mon ressort. La vidéo en lien montre ce show messianique, fait de harangues et gesticulations et d'autosatisfaction.

Et donc au cours de ma traduction hier, après les ruptures de constitutionnalités qui font passer le gouvernement Maduro au statut régime, j’aborde le fameux Arco Minero del Orinico, lien en Espagnol pour ceux qui voudraient juger de leurs yeux..

Qu’est-ce donc que ce fameux Ard decreto 2.248 de la Gaceta Oficial 40.855

C’est un crime de lèse- humanité et même bien d’avantage un crime de lèse-vie !

Je ne suis pas quelqu’un d’agressif, la haine ? Pourquoi faire ? Mais là, au fur et à mesure de ma lecture, une image s’imposait : celle d’un peloton d’exécution. Un peloton d’exécution pour Maduro et ses sbires. Pas seulement en tant qu’ils sont des salauds, cela la Terre malheureusement n’en manque pas et quand je les croise, je n’ai pas ce genre de réaction, mais parce qu’ils sont des traîtres, des menteurs, des profiteurs de la misère du peuple qui vont jusqu’à livrer aux oligarchies, aux multinationales, au néo-libéralisme, toutes les ressources non-renouvelables du pays, polluant terre et eaux pour se maintenir au pouvoir grâce à des politiques d’assistanat à court terme. En plus ils ont l'effronterie de requalifier cet extractivisme, d'extractivisme écologique, des fourbes, je vous dis.

Chaque fois que le Madurisme s’exprime en matière de production concrète de biens de première et - moins urgente - nécessité, il le fait en terme de « On va faire… » qui seront éternellement repoussés. C'est la faute à la guerre économique,  et les ogres de l’oligarchie empêchent quoi que ce soit d’être réalisé, le gouvernement lui n’y est strictement pour rien,? D’ailleurs la misère, la répression, pas seulement des vilains putschistes fascistes, mais des révolutionnaires dissidents, des leaders syndicalistes, de ceux des mouvements populaires, cela n’existe pas au Venezuela. Là on a déjà envie de leur distribuer quelques claques à cette coupole du pouvoir qu’ils se réveillent de leur somnambulisme triomphaliste détenteur de LA vérité que tous devront partager. Dans les discours actuels, ce « on va faire… » qui n’a jamais été mis en pratique se réaliserait magiquement après les élections du 22A quand Maduro serait réélu. Si ce n"était pas criminel, ce serait pathétique.

L’Arc Minier de l’Orénoque une promesse de non-avenir pour les générations présentes et futures du Venezuela Par une pollution irréversible des ressources d’eau du pays et de toute cette région de plus de 11O OOO kilomètres carrés, près de 3 fois mon pays, qui recèle la majeure partie des ressources en or, fer, cuivre, bauxite… du pays L’exploitation  de 35% de ces ressources non renouvelables ont été allouées à des multinationales.

Présenté comme diversifications des rentrées du pays pour échapper à la dépendance de la rente pétrolière, c’est en fait une extension de cette rente à toutes les ressources minérales du pays, une menace d’extinction pour les populations indigènes. La plus grande partie d’entre elles habitent cette région délimitée par l’arc.

 Mais bien sûr, il y aurait pour elles une possibilité d’intégration sociale : aller travailler dans les mines aux services de multinationales ou des corrompus du gouvernement qui en matière de droits laboraux et même de droits humains, ne valent guère mieux Sinon, c’est la disparition, le déplacement avec la fin d’un mode de vie, la rupture des traditions.. Quand je vous dis que le génocide se poursuit…

Pourtant La Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (sic) qui protège les droits indigènes et tribaux dit notamment  ceci :

Article 7 Paragraphe 1

  1. Les peuples intéressés doivent avoir le droit de décider de leurs propres priorités en ce qui concerne le processus du développement, dans la mesure où celui-ci a une incidence sur leur vie, leurs croyances, leurs institutions et leur bien-être spirituel et les terres qu'ils occupent ou utilisent d'une autre manière, et d'exercer autant que possible un contrôle sur leur développement économique, social et culturel propre. En outre, lesdits peuples doivent participer à l'élaboration, à la mise en oeuvre et à l'évaluation des plans et programmes de développement national et régional susceptibles de les toucher directement.

 

Cette convention stipule qu’il est du devoir des gouvernements concernés de la mettre en œuvre par des consultations de bonne foi et bien informées de ces peuples.,

 

Ici, la clique au service conscient ou inconscient des intérêts du pouvoir des multinationales qui hurle haut et fort au crime contre l’humanité au Venezuela quand on emprisonne un fasciste, putschiste, auteur de sabotages, actes de terreurs organisés en vue de renverser le gouvernement, étrangement se tait, pas un mot sur les violations des droits des indigènes, la spoliation de richesse et handicap du futur pour tous les Vénézuéliens, y compris les générations à venir.

De même le Petro, cette virtualité qui a pour garantie les réserves pétrolières du pays et bientôt celles d’or, si l’économie ne se redresse pas, ce qui est le plus probable, deviendrait une hypothèque à rembourser sur ces réserves. Mais qu’importe à ceux qui grâce à une prolongation de présence au pouvoir pourront continuer d’accumuler des fortunes sur lesquelles ils pourront aller s’assoir sous des cieux plus cléments quand tout se sera écroulé dans un pays dévasté, qui enterre ses morts fruits de l’irresponsabilité et de l’avidité d’une clique au pouvoir que beaucoup là-bas qualifient de pervers. Des assassins en fait.

Ils me donnent envie de vomir.

Voilà, je vais par la suite étayer ces affirmations. Là je vais terminer ma traduction en cours, un bon panorama.

Pour finir une question :

La Chine a de gros intérêts au Venezuela. Une intervention US sur ce territoire serait une menace pour ses intérêts. Comment réagirait-elle à une telle intervention ? N’y a-t-il pas le risque que cette intervention devienne le point de départ d’un affrontement entre grandes puissances Chine, USA, Russie. Un affrontement dont la planète serait le champ de batailles ?

Anne

J'ajoute un lien concernant les intérêts pétroliers de la Chine au Venezuela La stratégie pétrolière chinoise au Venezuela. Opportunités et contraintes

La Chine ne peut permettre à Trump est ses copains de mettre la main sur le pétrole du Venezuela ni sur d'autres ressources, qui par voie de concessions et dettes lui appartiennent.

 

 

 

 

 

 

 

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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 22:54

 

Je l’ai dit ce qui m’intéresse ce ne sont pas les gouvernements, sauf en tant qu’ils accordent plus ou moins de liberté au pouvoir populaire. Je pars donc à la recherche de ce pouvoir populaire au Venezuela aujourd’hui, à travers des exemples concrets de sa manifestation. C’est aussi une illustration de la tension qui existe entre commune et état. La commune, c’est la mort des partis, c’est la recherche et la mise en œuvre par et pour les habitants d’un territoire des moyens de de bien vivre ensemble et personnellement. On voit comment l’union se fait sur « un meilleur pour la commune » qui surpasse les divisions partisanes. C’est une caractéristique du mouvement communaliste dans son ensemble, l’objectif concret de bien-vivre se passe très bien des partis politiques..

 

Un peu de baume sur le désespoir du monde ne fait pas de mal. Ici, je vais traduire les éléments principaux d’une vidéo. En décembre 2017, des habitants de la municipalité Simon Planas, de l’état de Lara protestent contre la confiscation des élections. Je vous invite à regarder cette video, même si vous ne comprenez pas l’espagnol, il y a une manière d’être des intervenants intéressante, tranquille, naturelle, quand chacun pense par soi-même plutôt que de régurgiter de la propagande (autant pour le PSUV et associés), sans déverser de haine (autant pour la partie « radicalisée » de l’opposition.

C’est un magnifique exemple à la fois de cette union qui peut se faire autour d’une personne connue de tous par son intégrité, son travail concret, « un campesino » (un paysan), « un verdadero communero », qui renvoie les querelles partisanes aux oubliettes de l’histoire. C’est une illustration aussi de cette tension inévitable entre pouvoir de l’état, des instances de partis stratifiés hiérarchiquement et le pouvoir populaire mobilisé pour exercer ce pouvoir.

Manifestation de mille personnes venue de Simon Planas à Caracas pour exiger du CNE l'inscription d'Angel Planas, élu par l'Assemblé Populaire comme candidat aux élections municipales. Source Resumen Latino

Manifestation de mille personnes venue de Simon Planas à Caracas pour exiger du CNE l'inscription d'Angel Planas, élu par l'Assemblé Populaire comme candidat aux élections municipales. Source Resumen Latino

 

Que s’est-il passé a Simon Planas ?

Plusieurs intervenants nous le disent

1) Manuel Rodriguez Tore, membre du PSUV, nous explique la nature du problème, d’autres éclaircissements seront apportés par la suite.

Les habitants de la municipalité réclament justice. On leur a volé leur vote.

 Le comunero Angel Prado est le candidat du peuple, il n’a pas réussi à inscrire sa candidature sur les listes électorales. Intervient alors un dirigeant du PPT (Partido Patria para Todos, un des partis qui constituent le Grand Pôle Patriotique Venezuelien sans intégrer pour autant le Parti Socialiste Unifié du Venezuela. Actuellement ce parti soutient la candidature de Maduro aux élections présidentielles. NdT  Le peuple propose la candidature d’Angel Prado, le dirigeant régional assure qu’alors que son nom n’apparaissant pas sur les bulletins de vote . Il n’y a plus assez de temps pour le changer le nom, mais que ceux qui voteront pour le candidat inscrit sur leur liste voteront en fait pour Angel Prado. Cette promesse n’a pas été tenue.

 Manuel est membre du PSUV, mais il est chaviste avant tout, en tant que tel, il dit que les dirigeants doivent être issus du peuple. Angel Prado, obtient son adhésion parce qu’il le connait et il sait qu’il va améliorer les conditions de vie de la population, en développant un potentiel que dans son apathie, la direction municipale sortante a laissé dormir. Et le candidat proposé par la majorité sortante perpétuerait cette inertie alors que le peuple appelle à un changement. Donc bien du membre du PSUV ne veut pas d’un candidat imposé d’en haut par le PSUV et préfère voter pour Angel Prado.

2)Vient ensuite une jeune fille, elle nous expliquera qu’ayant 17 ans elle n’a pas voté, mais elle participe aux mouvements populaires depuis l’âge de 13 ans, elle est là au sein de cette population qui, depuis cinq jours, occupe la rue pour faire valoir ses droits électoraux, parce qu’elle fait partie du « côté protagonique du pouvoir électoral ». Elle a confiance en Prado pour dynamiser la vie tant des travailleurs que de la jeunesse active : sportive, musicienne, bref culturellement créative. De nombreux membres de mouvements de jeunes qui partagent cette confiance sont là en soutient à Prado.

3)Vient un autre jeune, Rafael Diaz, il fait valoir qu’il est là avec la majorité de la population de la municipalité pour faire valoir leur droit à l’élection de ce candidat connu de tous pour sa manière efficace de travailler. Un paysan, travailleur qui prendra les choses en main. Il sera efficace parce qu’il a une bonne connaissance des problématiques en cause.

Ce que Rafael attend personnellement de Angel, c’est qu’il apporte des remèdes aux carences qui existent en matière d’éducation.

4)Vient ensuite un jeune homme qui va dire des choses très intéressantes. Je ne captes pas bien son prénom ? Son nom de famille est Mendoza.

Il est là parce qu’il fait partie de la jeunesse qui s’est sentie abandonnée par la majorité sortante. Il a voté pour Prado parce que c’est le candidat qui a été aux côté du peuples dans les quartiers de la municipalité et qui leur a donné de l’espoir. Ce candidat a obtenu la majorité, alors, « son exigence est que la volonté du peuple soit respectée. Pas qu’un candidat du PSUV soit imposé après que nos votes pour Angel Prado lui aient été abusivement attribués et les élections volées ». Il sait que le PSUV est un parti puissant, mais  « les jeunes qui se retrouvent, là, spontanément, dans la rue, n’ont que faire des partis, nous ne sommes pas limités par les partis, nous sommes nous-mêmes, chacun d’entre nous. Au-delà des limites d’un parti, nous sommes plus forts qu’un parti ». (Approbations de jeunes qui l’entourent)

« Et Diosdado Cabello, et le président de la République Bolivarienne de Venezuela, doivent savoir que nous sommes la limite, que nous sommes le peuple électeur, le peuple qui va gouverner, qui allons nous donner nos droits. Et Cabello, Maduro doivent comprendre… et nous voulons Angel Prado, parce que nous savons qu’être révolutionnaire ce n’est pas se vêtir de rouge, ni peindre des oiseaux dans l’air ou acheter des votes avec des bons, de l’argent ou des caisses de nourriture. Personne ne peut jouer avec le porte-monnaie ou la nourriture d’un peuple.

 Nous avons le moral, nous avons la volonté et nous exigeons l’élection d’Angel Prado, nous exigeons que notre décision soit respectée, nous exigeons le respect du pouvoir populaire ». (chaleureux appkaudissements)

5) L’intervenante suivante fera valoir que Prado est un homme humble, qui est présent dans les quartiers, ce que ne faisait pas le maire précédent. Par contre les gens ont pu voir comment la précédente majorité s’accaparait de nourriture destinée au peuple, entre autres exactions. L’intervenante fait partie des chavistes qui veulent des solutions aux problèmes concrets.

 Là nous apprenons qu’Angel Prado a été jusqu’à Caracas pour obtenir le droit de figurer sur les listes électorales, et ce droit lui a été refusé (peu importe le prétexte, il s’avère que le refus d’inscriptions sous prétextes divers constitue une pratique récurrente parmi celles qui contribuent au vol des élections par le PSUV . En l’occurrence ce qui le rend irrecevable, c’est qu’il se présente comme candidat indépendant, et est dès lors considéré comme  « traître à la  Révolution »NdT). Ici le refus d’inscrire se double d’un détournement des votes majoritaires  émis en faveur de Prado  vers le candidat du PSUV sur fond de tromperie

Les gens en ont marre d’avoir faim, de faire tant de sacrifices, Prado est le seul qui ait fait des propositions pour changer cela. Les autres ne prennent même pas conscience des problèmes.

 

§) Nouvel intervenant, il soutient Prado qui est un jeune combattant, paysan, comunero 100%, qui a démontré qu’il était travailleur. « Nous appuyons cette noble cause parce que nous sommes fatigués par tant d’infâmie, de tant de corruption, d’une administration que pendant 20 ans n’a rien fait. »

9287 voix pour Prado contre 5310 pour l’autre candidat, sont les chiffres qu’il donne. « Ce qui fait que la municipalité appartient non pas à Angel Prado, mais au peuple, à travers Angel Prado. » (chaleureux applaudissement)

La question lui est alors posée : Comment se problème peut-il se régler ?

Par la voie légale. Le problème, dit-il, c’est que le CNE, le Conseil National Electoral, n’est pas impartial. Il est contrôlé par « la partie d’en haut de Caracas ». Il est aussi manipulé dans l’état de Lara, et il répudie toutes ces déclarations, il veut voir une lueur d’espoir. Et donc les gens exigent de nouvelles élections, parce qu’ils ont un candidat, ici, à Simon Planas.

 

Viennent les dernières interventions, en substance.

Une personne qui dit avoir été abusée, votant pour le PPT il pensait de bonne foi soutenir la candidature d’Angel Prado.

Le dernier intervenant posera directement la question au Président ; « Pourquoi Angel Prado candidat du peuple n’a-t-il pas pu se présenter ? » et il veut une réponse.

 

Ce fut un bon moment de traduction, avec de bonnes personnes et beaucoup d’espoir grâce à ce peuple conscient, éveillé, sympathique, qui veut prendre son destin en main. Je vous conseille vraiment d’aller voir, la vidéo, en plus c’est un espagnol la plupart du temps facile à suivre, sans accents à couper au couteau. Et cela montre le peuple révolutionnaire du Venezuela tel qu’il n’apparaît jamais dans nos médias.  

Traduction et commentaires

Anne Wolff

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20 février 2018 2 20 /02 /février /2018 18:55

 

Par: Oscar Heck | Lundi, 19/02/2018

 

Ce qui suit est mon opinion

D’après moi, la profondeur du manque, quasi-total, d’anticipation (prévision) et de planification de la part de Maduro et de son gouvernement est incroyable.

Selon mon estimation, le désastre que nous sommes en train de vivre aujourd’hui au Venezuela est causé principalement par ce manquement, mais aussi par sa combinaison avec le manque de conscience ou de sens de la responsabilité sociale de la part de Maduro et sa coterie.

Maduro et sa bande manipulent ce gouvernement et le pays comme si c’était un jeu vidéo, ou comme si c’était une blague, une farce, ou comme ses enfants sifrinos (progénitures de l’oligarchie, et ceux qui veulent leur ressembler, à l’origine des actes de violence organisée et sabotages qui font partie des processus de déstabilisation du gouvernement, souvent affiliés à des organisations d’obédience fasciste et autres OTPOR NdT) mal élevés jouent avec le sable des plages, ou quelques chose comme cela

Je parle sérieusement, on verra pourquoi ci-dessous.

Lors d’une révolution, on ne peut pas jouer comme cela - de manière aussi irresponsable – avec la vie de millions de Vénézuéliens et de Vénézuéliennes, en particulier avec la vie de ceux qui sont le plus affectés par les mauvaises décisions, les erreurs, le manque d’attention, les mensonges et tromperies de Maduro,  autrement dit, les plus faibles, les plus honnêtes, les plus innocents parmi notre population.

.Jamais je ne pardonnerai à Maduro pour cela :

 Tant de souffrances évitables provoquées par tant de manque d’attention tout aussi évitable.



Chaque fois que Maduro et sa clique affrontent une quelconque adversité ce qu’ils font essentiellement c’est d’inventer quelque chose, vite fait, sans examen, sans autre but que de d’enfoncer le bouchon du problème temporairement (et voir ce qui se passe après) au lieu d’attaquer le problème à la racine.

Le meilleur exemple de ce comportement infantile est mis en évidence par le fait que ce gouvernement n’a jamais pu contrôler la dévaluation dirigée par les USA et leurs alliés contre notre monnaie, ils n’ont absolument rien pu faire pour contrecarrer Dollar Today.

Rien
Er comme toujours, les gens qui souffrent le plus en raison de cette incapacité, ce manque d’attention et irresponsabilité de Maduro et sa bande sont les plus fragiles de notre société.


De toute manière…           nous sommes en train de vivre un désastre…      mais…

… maintenant Maduro a ouvert les vannes à un déluge qui nous submergera à 100%, en forçant le gouvernement actuel à tout privatiser et à livrer toutes nos ressources naturelles.
 

Nous allons perdre la souveraineté sur nos ressources naturelles et en raison de cela nous perdrons aussi nos ressources humaines.

Nous serons un autre Mexique ou Colombie ou Guatemala, esclaves des transnationales, des banques internationales et des politiques des USA.

Maintenant il n’y a pas d’issue… et ce destin est la faute exclusive de Maduro.
 

Je m’explique. J’ai lu récemment la notification suivante



(INFOGRAFÏA) Petro estará al alcance de todos los venezolanos
 

par laquelle il est dit :

“… [le Petro] (cryptomonnaie qui va imminemment être mise en vente au Venezuela. NdT) sera un outil financier d’utilité pour le développement économique du pays qui sera accessible à tous les citoyens.”

… Mais il est dit aussi :

« … les petros ne pourront s‘acquérir qu’au moyen de dollars ou d’autres cryptomonnaies. »

 

LE MENSONGE ÉHONTÉ

Il est impossible que le Petro soit accessible à tous les Vénézuéliens et toutes les Vénézuéliennes, vu que fort peu d’entre nous possèdent des dollars.

Comment acheter des Petros si on a pas de dollars ?

Et commun chacun peut-il acheter des Petros avec d’autres cryptomonnaies si celles-ci nécessitent aussi des dollars ?

Sans doute que Maduro détient des dollars, je ne sais pas, et tout son entourage, et certainement les fonctionnaires corrompus et les banquiers, et les narcotrafiquants, ou les Vénézuéliens qui travaillent/vivent à l’extérieur, mais pour l’immense majorité d’entre nous qui vivons et travaillons au Venezuela et qui gagnons notre argent en bolivars (notre monnaie), nous n’avons pas de dollars.

Alors ?

 Je ne sais pas d’où Maduro sort ses idées, ni dans quel pays il vit.

Donc…

Maduro et ses collaborateurs peuvent tenter de justifier le fait d’annoncer que le Petro sera accessible à tous (y compris ceux qui n’ont pas de dollars) en disant que surgiront des gestionnaires de ce projet, mais comme nous le savons tous, cela signifie que le Petro coûtera beaucoup plus cher à ceux qui ne détiennent pas de dollars.

Ou non ?

Encore une fois ce seront les plus pauvres qui paieront le plus, pendant que s’enrichissent les escrocs, les gestionnaires, les prédateurs

C’est pour cela que dire que tous auront accès au Petro est un mensonge éhonté.

 

LA GRAVISSIME ERREUR DE MADURO ET SES COLLABORATTEURS

Pour quelqu’un qui ne regarde pas plus loin que le bout de son nez, l’idée du Petro peut sembler une bonne idée.

Mais quand on envisage le futur et ses possibilités, chacun se rend compte que cette idée n’a rien de bon.

… en particulier parce que, à ce que je sais, ce gouvernement n’a pris aucune mesure pour empêcher la chute du système d’Internet, (internet a été coupé de manière réitérée dans différentes régions du pays NdT)  lequel est absolument nécessaire pour pouvoir manier le système du Petro au niveaux global et individuel (pour ceux qui investiront dans le Petro ou l’utiliseront comme moyen de payement).

Fondamentalement sans accès à internet il n’y a pas d’accès au Petro, et sans accès au Petro, il n’y a pas de système financier.

Et dans ce cas, tout cela deviendra une gigantesque farce.

Et donc. …

… ici je suis en train de parler des failles du système internet ainsi que d’autres qui existent actuellement au Venezuela - les services d’Internet comme ceux de téléphonie sont devenus pathétiques depuis le mort de Chavez - et je n’évoque même pas le fait d’une possible NON EXISTENCE d’’Internet ici au Venezuela.

Serait-il envisageable qu’à un quelconque moment il n’y ai pas d’Internet au Venezuela ?

Oui absolument.

Il y a de multiples manières de parvenir à “éteindre” l’Internet dans notre pays, en particulier sous ce gouvernement qui n’est même pas capable de contrôler les éléments les plus basiques de la société, comme la nourriture, les médicaments, la contrebande et la valeur de notre monnaie.

Je ne suis pas non plus en train de suggérer quelque chose d’inédit

Les USA ont fondamentalement “éteint” l’internet à Cuba à travers les embargos, et Cuba reste “déconnectée” et continue d’être basiquement déconnectée jusqu’à ce jour.

Qu’est-ce qui nous garantit que les USA ne feront pas de même avec nous ?

Rien


Voir les articles suivants, malheureusement, comme c’est quasiment toujours le cas l’information adéquate n’est pas disponible en espagnol (ou je ne l’ai pas trouvée)
Ver: http://techexplained.net/could-you-really-turn-off-the-internet/

Ver: https://en.wikipedia.org/wiki/Internet_in_Cuba

 

CONCLUSION

1.Les USA, et à présent l’Europe, prennent un tas de mesures d’embargos contre notre pays, pour nous étrangler.

2.Comme ce fut le cas pour Cuba, la population vénézuélienne ne leur importe en rien, et cela ne leur importe pas qu’un soit chaviste ou opposant ou apolitique, non monsieur, ils feront comme toujours, ils feront tout leur possible pour nous détruire comme il l’ont fait avec Cuba

3.Ils attendront simplement le moment où’ une partie importante de la population vénézuélienne (et le gouvernement) auront investi une montagne d’argent dans le Petro et soudain ils ‘déconnecteront” tout le Venezuela d’Internet.

Et cela détruira totalement le Venezuela financièrement vu que l’immense majorité des personnes qui investiront et travailleront en Petro auront perdu tout leur argent simplement parce qu’ils ont auront perdu la capacité de contrôler leurs propres comptes virtuels.

Sans cette possibilité de contrôle, rien ne fonctionnera, ce sera comme d’avoir de l’argent à la banque sans pouvoir en disposer.

Mais cette possible “escroquerie” de la part de Maduro et de son gouvernement va encore plus loin.
Par précaution ce gouvernement a pris une mesure pour se protéger et se déresponsabiliser de ce qui pourrait advenir.

La déclaration suivante parue dans la Gazeta Oficial n°6346 le dit clairement :

“… le détenteur de chaque Petro sera possesseur d’une billetterie virtuelle, laquelle sera sous son entière responsabilité, ainsi que tous les risques associés au maniement et à la détention du même"

Ceci signifie qu’il n’existe absolument aucune protection.

Le gouvernement ne garantit rien, ni l’Internet, ni la protection financière.

Ceci signifie que si Internet devait disparaître au Venezuela - quelque chose qui est tout à fait possible – chacun devra se rendre dans un autre pays ayant un accès à Internet pour continuer à utiliser ses comptes Petro

Quelle est la blague ?

Qui a la capacité de faire cela ?

Toi

Moi?

Non

Seulement une MINORITE


 

Cela va se transformer, du chaos et de l’anarchie qui existent actuellement au Venezuela, en une catastrophe humanitaire, totalement par la faute de Maduro et de sa clique de conseillers et collaborateurs sans vision (ou conscience) aucune.

Ce semble être la plus grande erreur que Maduro ait fait jusqu’ici.

 

Voilà, c’est cela mon opinion.

 

 

SOURCE en espagnol

Traduction Anne Wolff

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18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 20:37

 

Cela a été un petit bonheur de publier le texte de Berta Caceres pour inaugurer mon retour.

Je vais tout de suite mettre les pieds dans le plat. Je vais très certainement beaucoup parler du Venezuela, ce qui s’y passe présentement est gravissime,

Je ne suis ni une journaliste professionnelle, ni une experte de quelque manière que ce soit, juste une amatrice. Quelqu’un qui a envie de partager la richesse, la force et les joies que m’apportent ce haut niveau ce conscience qui existe dans cette région du monde. C’est revitalisant. C’est une leçon de vie de voir des peuples qui connaissent des conditions beaucoup plus dramatiquement dures et de loin que ce que nous vivons ici, avec la mort qui peut surgir à chaque tournant, de derrière chaque arbre, des pas qui gravissent le perron, à tout moment et qui sont debout en résistance. Les répresseurs et les sicaires aux ordres harcèlent, assassinent, torturent à tour de bras.  Et pourtant, le maître mot est et reste « alegria ». Parce que rien n’est plus subversif aujourd’hui que la réponse de la vie, la joie qui est sa meilleure expression.

Or au Venezuela, ce n’est pas la joie. Tant s’en faut. Je reprends là où j’en étais restée, dans les moments qui suivent l’élection de Maduro, et la tentative de coup d’état qui a suivi. Maduro avait alors le soutien de l’ensemble de la région, gouvernements, associations, personnes « notables ». Mais il faut mettre deux bémols. Le premier c’est qu’il avait ce soutien pas tant personnellement qu’en tant que choix de Chavez, Le deuxième bémol, c’est ce choix était fait en tant qu’il était le mieux placé pour poursuivre le développement de la démocratie participative devant conduire à l’état communal alors que la machine bureaucratique et corrompue du parti officialiste faisait déjà obstacle à ce développement.

C’est un sacré boulot que de démêler les fils de la situation, et ce faisant on ne peut faire l’économie de rechercher les fondements antérieurs au « madurisme » des dérives actuelles. Chavez, grand visionnaire semble parfois un piètre homme d'état, le choix de Maduro comme successeur, aujourd'hui le confirme.

Il y a eu une rupture institutionnelle au Venezuela, quand Maduro (et la clique au pouvoir) a refusé d’organiser le referendum révocatoire prévu par la constitution demandé conjointement par l’opposition, mais aussi par les "déçus de la majorité", puis quand il a dissous le parlement passé démocraiquement à l’opposition au  Profit d’une assemblée constituante soumise au PSUV qui prend de plus en plus des allures de parti unique (même la fiction de création du nouveau parti « somos Venezuela » n’est que la création d’une fiction de diversité). Le gouvernement légitime est alors devenu un régime qui a perdu sa légitimité.

De même que, oui, il y a une dérive autocratique, et le risque d’un totalitarisme (encore que je pense que cela n’ira pas jusque-là), oui il y a une situation de misère effrayante et bien sûr qu’elle est en partie le produit d’une guerre économique menée sous égide de l’Empire du Nord. Mais il est encore plus effrayant de voir le gouvernement triomphaliste de Maduro, en plein déni de réalité, ses membres sont incapables de reconnaître la moindre part de leur responsabilité dans la crise actuelle, ils vont même jusqu'à nier son existence..

Une clique qui s’accroche au Pouvoir clamant une propagande bourrée de leitmotivs, rejet de la faute sur l’Empire du Nord et les méchants oligarques locaux.   Je me suis tapé je ne sais combien de vidéos des membres de la clique, ils sont sur leur petit nuage, complètement hallucinés, répétant en boucle les mêmes propagandes mensongères et agressions verbales envers l’empire et les méchants fascistes. L’empire et les méchants fascistes sont une réalité, mais c’est aussi une réalité que cette composante fasciste, oligarchique, c’est le 1% local. Si Chavez aux élections de 2012 avaient recueilli 56L des voies, un sondage réalisé par un institut étasunien, à la même époque montraient que plus de 80% des Vénézuéliens avaient confiance en la démocratie dans leur pays.

Aujourd’hui, j’ai peur des résultants que donnerait un tel sondage, puisque jusqu’à un nombre significatif de Chavistes, voteraient la méfiance considérant que la démocratie est chaque jour plus réduite. Heureusement il y a encore assez de liberté pour qu’on puisse entendre jusqu’aux voix les plus acharnées, les plus haineuses de l’opposition, mais aussi les débats vivants de toutes l’opposition de « gauche », un mot que je prends avec des pincettes, vous y mettrez les nuances qui conviennent.

Beaucoup de haine dans dans les discours de coupole de l’officialisme qui semble s’accrocher au pouvoir en total déni de réalité que du côté des 1% et de ceux qui veulent leur ressembler qui ne semblent le plus souvent pas avoir appris à s’exprimer autrement que par des insultes et les appels au massacre des chavistes. A l'occasion je vous reproduirait quelques uns de leurs commentaires remplis ad nauseam de "Va te a la mierda puta de chavista maricone ! ' et autres plus menaçants. Il y en a des pages et encore et encore... De part et d'autres, beaucoup de vociférations sans arguments consistants qui pourraient servir de prétexte à débats.

Certains se rappelleront les croix dont la joyeuse progéniture oligarchique avaient -e,tre deux séjours à Miami ou stages d'entraînement aux coups d'états "doux" en Serbie) orné les demeures de chavistes en 2013 en vue d’un prochain lynchage généralisés et les mannequins à effigies chavistes pendus ici et là, et je ne parle même pas ici de lynchages qui ont  réellement eu lieu dont certains étaient à pur caractère raciste. Car rappelons-le cette oligarchie est profondément raciste et se prend vraiment pour une élite à qui la propriété des richesses du Venezuela reviendrait de droit. Le petits peuple en particulier celui de couleur, ce sont "los monos", les singes. Une d'entre elle vient de se faire expulser du Panama pour avoir tenus de tels propos injurieux envers la population locale, propos diffusés dans les réseaux sociaux, ce n'est pas un cas isolé.

C’est aussi cette oligarchie, toute générations confondues) qui appellele plus fort à une intervention étasunienne, Alors que si elle se produisait, ils risqueraient de vivre les mêmes désillusions que les bourgeois chiliens qui après avoir co-fomenté le coup d’état contre Allende, s’étaient vu évincés du pouvoir par la clique militaire de Pinochet mise en place par ces mêmes USA.

Mais bon, la question qui se pose avant tout, et tous ceux qui ont conscience de l’horreur que sème les interventions militaires US fussent-elles « humanitaires » en conviennent, le pire qui puisse arriver au Venezuela serait une telle intervention. Il peut y avoir des petites idiotes locales pour appeler à l’intervention militaire, proclamant qu’elle écoutera joyeusement lady Gaga sous les bombes US, comme cela s'esr déjà vu. Il y a aussi une conscience partagée de personnes de tous bords du risque majeur qu’une telle intervention constitue pour le Venezuela, pour l’ensemble de ces habitants et pour ses infrastructures.

C'est l'occasion de rappeler que les charmants bambins en guarimba (manifestations de rage – arechera - déchaînée) prennent pour cibles les infrastructures populaires de bien commun : centrales électriques, centres de santé, universités populaires voire écoles gardiennes, radios de quartiers, etc… Mais cela n’est rien à côté des entreprises de destructions massives que constituent les invasions étasuniennes. Des témoins le disent, l’Europe s’est vue bien plus détruites par les bombes alliées qu’elle ne le fut jamais par les nazis, et je ne parle même pas de Dresde et de Berlin. Démolir pour permettre de distribuer  de juteux contrats de reconstruction, mais aussi procéder à une destruction du patrimoine local qui est une des formes de la destruction de la mémoire des peuples.  A côté des tables rases US, Attila peut aller se rhabiller.

Et n’oublions pas les déversements d’uranium appauvri et autres armements « sales » qui causant des dommages irréversibles au pool génétique d’un peuple, d’une région, mais aussi à la malheureuse chair à canon US chargée de déverser les poisons et autres toxiques. Attentats irréversibles, crime de lèse-vie.

Que l’oligarchie raciste blanche se rassure tout de suite, la production de chair à canon US se fait maintenant dans des écoles pour enfants soldats qui sont parfois les seules à rester dans les quartiers défavorisés habités par des gens de « couleur’. C’est beau la couleur. (Pardon, cela m’a échappé).

Il est très clair aussi que si par malheur, l’intervention militaire avait lieu, elle rencontrerait une résistance acharnée. Rappelons-nous en Syrie, les foules qui manifestaient massivement contre le gouvernement de Bachar-al-Assad, quelques jours plus tard se retrouvaient encore plus massivement avec ce gouvernement honni dans un front commun de résistance contre l’envahisseur. Et rappelons-nous les alliances improbables au cœur de la résistance à l’envahisseur nazi en Europe.

Après des années de pseudo-dialogues qui ont amené le régime à faire d’immenses concessions à l’opposition et aux transnationales extrativistes, entre autres, reniant les bases du projet chaviste tant en matière de nationalisation des ressources et moyens de production que de respect du milieu ambiant, des élections présidentielles anticipées sont programmées pour le 22 avril. Étrangement, après avoir réclamé à grands cris ces élections,depuis 2013, il semble que le principal mouvement d’opposition traditionnel, la MUD n"y proposera pas de candidat. Certains pensent que cela fait partie du programme d’invasion à tout prix, renforcer le caractère failli du gouvernement vénézuélien, par une nouvelle élection de Masuro dans des conditions qui ne respecteraient ni les critères de transparences, ni ceux d’alternatives d’une élection démocratique. J’ai pu lire quelques textes venant de la dissidence chavistes qui semblent démontrer que les dernières élections déjà ont été manipulées. Je n’ai pas encore approfondi la question, mais j’avais un sacré dossiers sur les élections de 2013 au Honduras, on aurait pu en tirer un essai sur les 1000 manières de manipuler des élections, sous égide rassurante des USA dont l’ambassadrice nous appaisait ; « Ne vous en faites pas tout est entre nos mains » disait-elle, et la brave dame de donner de sa personne puisqu’elle allait jusqu’au fin fond des campagnes distribuant cartes d’électeur,  petits cadeaux d’amitiés, ef conseils de Bien-Voter. (sic)

J’ai pu repérer quelques-unes de ces méthodes qui auraient été utilisées au Venezuela ou qui se mettent en place en vue des prochaines présidentielles., D’ici au 22 avril, j’aurai l’occasion j’espère d’approfondir le sujet. Parce que de graves mises en causes de la transparence. ont été faites, et nombre d’entre elles viennent de courants chaviste comme Marea Socialista qui ont ma confiance sinon mon adhésion. A suivre donc.

Je vous avais prévenu, je comptais bien mettre les pieds dans le plat. Je ferai certainement beaucoup de mécontents de toutes parts, mais j’insiste ce n’est pas une expertise, j’espère simplement permettre à quelques personnes qui le souhaitent de voir plus clair dans les forces en présence et les enjeux actuels au Venezuela. En relayant des informations, et aussi en formulant des opinions dont j’ai pu éprouver que non seulement elles étaient partagées, mais que souvent elles anticipaient correctement des événements à venir.

 

Anne,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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