|par Pedro Huarcaya
(10/01/2018 )
Pendant 4 mois, un agenda de crise politique a agité le Venezuela. Cela s’inscrit dans le naufrage économique qui frappe le pays depuis 2014. Les classes populaires vénézuéliennes payent un lourd tribu et la violence est présente dans toutes ses variantes.
Le processus bolivarien a suscité de grandes espérances parmi la gauche radicale, aujourd’hui il se retrouve dans une situation critique. Entre avril et juillet, le pays a connu de violents affrontements. La polarisation politique entre les partisans du gouvernement et les opposants a atteint de hauts niveaux, alors que la majeure partie de la population qui affronte une précarité grandissante, ne se reconnait dans aucun des deux camps. La chute du prix du pétrole et le naufrage de la monnaie provoquent de grandes difficultés économiques pour les classes populaires vénézuéliennes : une inflation galopante et des pénuries généralisées, en particulier en ce qui concerne les produits de première nécessité.
Violence politique en tous genres
Entre avril et juillet, le Venezuela a été le théâtre de manifestations de l’opposition suivies de violents affrontements qui ont provoqué la mort de 124 personnes et plusieurs milliers de blessés. Un rapport de l’ONU, jugé partial par le gouvernement, fait le constat d’une répression brutale de la part des partisans du gouvernement, rendant les forces de l’ordre responsables de 46 morts et les groupes armés progouvernementaux de celle de 27 personnes. L’opposition serait responsable de la mort de 28 personnes (15 dans des accidents liés aux manifestations, 8 membres des forces de l’ordre assassinés et 5 militaires chavistes lynchés).1*
Pendant ces quatre mois, l’opposition a mené des manifestations qui ont mobilisé des centaines de milliers de personnes. Quelques-unes furent le contexte de pratiques violentes menées par les encapuchés, jeunes en majorité, qui affrontent les forces de l’ordre et s’autoproclament Résistance. Parmi ces actes de violences opposés au gouvernement, se détachent les actions accomplies dans un esprit de revanche sociale envers de simples militants chavistes, et ce sous le regard indulgent des dirigeants conservateurs de l’opposition. Dans ce contexte, ce sont manifestées des velléités insurrectionnelles plus précises comme l’attaque avec des grenades du siège du Tribunal Suprême de Justice (TSJ) et du Ministère de l’Intérieur par un militaire se trouvant à bord d’un hélicoptère volé à la police ou l’assaut de la base militaire de Naguanagua par quelques vingt hommes qui prétendaient mener une « opération civico-militaire » .
Du côté du gouvernement, on trouve également des collectifs armés, fort hétérogènes 2*. Certains groupes, plus anciens sont des vestiges de la guérilla des années 1960 qui ont une certaine autonomie vis-à-vis du gouvernement. Ils réalisent un travail social concret et assurent la sécurité de leurs quartiers contre la délinquance. Au contraire, d’autres, de création plus récente, servent de troupes de choc au gouvernement, menaçant tout qui n’appuie pas Nicolas Maduro de se voir suspendu des programmes sociaux et empêchent, parfois physiquement, la tenue de manifestations pacifiques. Quelques-uns ont attaqués l’Assemblée Nationale, séquestrant les députés et les employés à leur poste de travail, pendant neuf heures avec une certaine complaisance de la part du gouvernement. De leur côté, armée et police maintiennent un ordre toujours plus répressif. L’’état d’exception et d’urgence économique en vigueur depuis un an et demi limite le droit de manifestation, dans le cadre du Plan Zamora les manifestants détenus sont envoyés vers des tribunaux militaires.
Une Assemblée Constituante controversée
Le point d’ancrage des manifestations fut la décision du TSJ (Tribunal suprême de Justice), inconditionnel de Maduro, le 30 mars dernier de déposer l’Assemblée Nationale (aux mains de l’opposition) de ses prérogatives et de supprimer l’immunité parlementaire. Les autorités ( ? NdT) vénézuéliennes rectifièrent cette initiative, mais après que l’opposition ait gagné les législatives de décembre 2015, les décisions de l’Assemblée Nationale furent invalidées pour : suspicion de fraude dans l’élection de trois parlementaires de la province d’Amazonas. L’opposition voulut convoquer un référendum révocatoire, prévu par la Constitution de 1999, contre Maduro. Sa réalisation fut systématiquement retardée, et ensuite suspendue de fait par les instances électorales, favorables à Maduro.
Face à cette crise, Nicolas Maduro convoqua le premier mai, une Assemblée Nationale Constituante, qui fut élue le 30 juillet. Elle est composée de 545 constituants, un tiers d’entre eux élus par les secteurs (cooptés NdT)), les 2 autres tiers étant élus au suffrage universel par les municipalités avec une forte surreprésentation des secteurs ruraux où le chavisme conserve une meilleure implantation. En ce qui concerne le premier collège électoral, on a constaté que 5 millions de Vénézuéliens ne bénéficiaient pas du vote sectoriel 3* L’opposition ayant boycotté le scrutin, le seul défi fut la participation.
Les organismes officiels dénombrèrent 8,1 millions de votants, autrement dit "le plus grand nombre de votants de la révolution », selon les paroles de Maduro. En l’absence d’observateurs de l’opposition, ce sont des données difficiles à vérifier. Cependant il semble peu crédible qu’un gouvernement qui a un taux d’approbation qui avoisine les 20% ait mobilisé beaucoup plus que Chavez à l’apogée de sa popularité. Ce vote doit être placé dans un contexte de polarisation politique extrême. Maduro, en personne, a menacé les travailleurs du secteur public et les bénéficiaires de programmes sociaux de représailles en cas d’abstention 4*. Dans de nombreux quartiers, les opposants intimidaient les électeurs pour qu’ils n’aillent pas voter, amenant le gouvernement a concentrer les bureaux de vote dans les zones sous son contrôle. Les candidats critiques envers le gouvernement, implantés dans un secteur pouvaient se voir inscrits, à l’instigation de la junte électorale, dans d’autres secteurs dans lesquels leur notoriété est plus faible, selon Stalin Perez, ceci malgré qu’ils soient favorables à l’ANC. 5*.
Les protestations ont atteint les élites chavistes, La procureure générale, Luisa Ortega, désignée par les chavistes, critiqua, à juste titre, le décret du TSJ, la goutte qui a fait déborder le vase avec l’amplification de la répression ou la convocation d’une Assemblée Constituante sans référendum préalable ainsi que l’aurait fait Hugo Chavez. Accusée d’être auteure intellectuelle de la violence du printemps, ses comptes furent congelés et il lui fut interdit de sortir du territoire. Sa destitution fut la première décision de l’ANC. Dans un tel contexte de polarisation, dans lequel il lui devenait difficile de rester indépendante du gouvernement et de l’opposition, elle partit en exil, elle est protégée depuis par les gouvernements conservateurs de la région.
Comment peut-on intervenir dans cette crise politique
La MUD n’est pas une perspective politique progressiste. Elle est dirigée par des néo-libéraux qui n’ont jamais accepté la présence au pouvoir d’un dirigeant d’origine modeste appuyé par les classes populaires, Hugo Chavez et ensuite Nicolas Maduro. Depuis près de deux décennies, sa base sociale continue à être centrée sur les classes aisées même si ces dernières années, les classes urbaines populaires s’écartent d’une manière croissante du Chavisme. En ce qui concerne les libertés publiques, rien ne laisse supposer que la MUD serait moins autoritaire. Lors du coup d’état avorté de 2002, les putschistes destituèrent immédiatement toutes les autorités et exercèrent une répression contre la population. En février 1989, l’application orthodoxe d’un plan d’ajustement du FMI avait déchaîné une révolte réprimée au prix d’un millier de morts.
La dérive autoritaire du gouvernement de Maduro n’affecte pas seulement les élites politiques de l’opposition. Dans l’entreprise sidérurgique SIDOR ou dans l’entreprise publique pétrolifère PDVSA, les élections syndicales ont été repoussées sine die. Dans ces deux entreprises stratégiques, les protestations remontent à loin. 6* mais le déplacement des élections dévoile la peur du gouvernement de voir gagner des opposants, même de gauche, Les « Operaciones de Liberacion de Pueblo » (OLP, opératifs militaires implantés par Maduro le 13 juin 2015, pour contrecarrer la violence) chargées de rétablir la sécurité dans les quartiers populaires, sont accusées de dizaines d’assassinats par les organisations de défense des droit humains.
La gauche est divisée par rapport à ses initiatives. D’un côté, le Parti Communiste du Venezuela ou Luchas, participent à l’ANC qui, selon eux, pourrait être l’opportunité de bloquer l’offensive de la droite et d’approfondir le processus de changement. D'un autre côté, on trouve les groupes qui se mobilisent dans la rue pour dénoncer un gouvernement autoritaire qui a impulsé une constituante dans le but de se maintenir au pouvoir coûte que coûte malgré une impopularité croissante. Par exemple le parti Socialisme et Liberté adopte le slogan « Dehors Maduro ! » et participe aux actions politiques de l’opposition. Au contraire, Marea Socialista et Liga de los Trabajadores por el Socialismo maintiennent leur indépendance par rapport aux deux camps, tentant avec difficulté d’incarner une voie alternative pour les classes populaires vénézuéliennes..
Le 15 octobre ont été célébrées des élections régionales et le gouvernement y a obtenu la victoire dans 18 états sur 23, en particulier grâce à la démobilisation de l’opposition 7* Cependant cela n’a pas mis fin à la crise politique pour 2 raisons : la polarisation continue à être très forte dans le pays et la situation économique est critique.
Le naufragea d’un modèle économique rentiste
Que Maduro se maintienne au pouvoir, ou parte ; que se crée ou non un gouvernement d’unité nationale ; la situation économique des classes populaires restera préoccupante. Le gouvernement explique que la cause est une guerre économique ourdie par les anciennes élites en recherche de revanche. Le gouvernement accuse aussi ceux qui revendent les produits subventionnés de l’autre côté de la frontière, ceux qu’on appelle « bachaqueros ». Ce terme recouvre des réalités multiples fort différentes, depuis la famille qui tente de trouver des solutions individuelles de survie jusqu’à des malfaiteurs à la tête d’un juteux négoce qui génère des centaines de milliers de dollars en bénéfices. Pour éviter ces détournements de produits subventionnés, le gouvernement a décidé de la création de Comités Locaux d’Approvisionnements et Production (CLAP) qui amènent directement les produits à leurs bénéficiaires. Cette création individualisée est accusée de peovoquer une dérive clientéliste dans la distribution des programme sociaux.
A partir de la découverte de l’or noir, il y a près d’un siècle, les investissements ont délaissé l’agriculture pour l’extraction pétrolière 8*. Depuis ce moment, l’économie du pays est une économie de rente, dépendant du pétrole qui représente plus de 95% des exportations du pays, et la plus grande réserve pétrolière mondiale connue. Si Chavez a redistribué une partie de la richesse entre les secteurs les plus modestes, il n’a pas diversifié les sources de rentrées. Prisonnier de cet extractivisme, l’économie vénézuélienne souffre à fond de la chute des prix du pétrole depuis l’été 2014.
La fuite en avant extractiviste
Par une fuite en avant désespérée, commencée en 2016, le gouvernement de Maduro a publié un décret appelé «el Arco minero del Orinico » qui a pour objet de confier 111.846,86 km2 – soit 12,2% du territoire national à des dizaines de multinationales étrangères (chinoises, russes mais aussi occidentales comme la Gold Reserce canadienne) en vue de l’exploitation de l’or, des diamants, du fer, coltan, bauxite et autres minéraux.9*
Ce projet contrevient à l’affirmation de souveraineté nationale sur le sous-sol garanti dans la constitution promulguée lors de l’accès au pouvoir d'Hugo Chavez. L’Arc minier de l’Orénoque justifie son existence légale grâce à son statut de Zone Economique de Développement National, version Vénézuélienne de la Zone économique Spéciale chinoise, éliminant impôts, droit du travail… Ce projet est nocif non seulement pour les salariés mais aussi pour les dizaines de communautés indigènes qui vivent sur ces terres depuis des siècles.
Derrière ce projet, on constate le maintien du modèle extractiviste dans la perspective du gouvernement, paradigme à l’origine de la crise économique actuelle accentuant la dépendance au pétrole, ne se préoccupant pas de la diversification des sources de revenus, enfermant la société dans une logique à court terme. Si l’opposition néolibérale critique radicalement le projet d’Assemblée Nationale Constituante, il ne se mobilise pas contre l’Arc Minier de l’Orénoque. Partageant sur le fond le projet de dépossession des terres indigènes, d’exploitation des travailleurs et de dégradation du milieu ambiant avec le gouvernement de Maduro.
L’écart des taux de change
Un autre phénomène concoure à cette crise économique, la plongée de la monnaie. Depuis 15 ans, les grandes entreprises détournent le contrôle des changes, avec la complicité de hauts fonctionnaires gouvernementaux grâce à une surfacturation des importations ou à la demande de dollars subventionnés pour des importations qui n’ont pas eu lieu. Les économistes chiffrent l’évasion due à ce détournement 10* en milliards de dollars.
Aujourd’hui la différence entre taux de change officiel et officieux est de 1 à plus de 3000. Cette différence est une limite aux importations, incluant les produits de première nécessité. Depuis plus d’un an, les vénézuéliens souffrent de pénurie alimentaire et de médicaments. Le taux d’inflation suit une spirale ascendante. Selon le FMI il était de 69% en 2014, 181% en 2015, 255% en 2016. Il est prévu qu’il atteigne 1134% en 2017 et 2530% en 2018. Les salaires sont loin de suivre une évolution similaire. Le salaire intégral qui est la somme du salaire minimum et des tickets d’alimentation qui en constituent la plus grande partie, représente seulement 24% des dépenses alimentaires mensuelles d’un foyer et 18,7% des dépenses de bases (incluant la santé, le logement, etc.)
Face à la fin de cycle des gouvernements progressistes
Le gouvernement de Maduro n’est pas seulement affaibli par une crise politique et économique mais aussi par l’arrivée au pouvoir de coalitions conservatrices dans les autres pays latino-américains. Pendant une quinzaine d’années, des gouvernements progressistes ont été élus grâce à l’appui des mouvements sociaux et ils ont bénéficié des prix élevés des matières premières. Alors que Hugo Chavez obtenait le soutien de ses homologues continentaux pendant les conjonctures critiques (le coup d’état de 2002 et le blocus économique entre décembre 2002 et février 2003), en Amérique du Sud se produit un changement de conjoncture depuis l’automne 2015.
L’élection de présidents libéraux an Argentine et au Pérou, le coup d’état institutionnel au Brésil, ont été autant d’autres mauvaises nouvelles pour Nicolas Maduro. Ces pays qui ont été visités récemment par la droite font pression sur le gouvernement de Maduro pour qu’il accepte les revendications de l’opposition. Le Venezuela a été suspendu de l’organisation régionale de libre échange, Mercosur, pour rupture de « l’ordre démocratique », un prétexte qui, paradoxalement, n’a pas été invoqué contre le Brésil lors du coup d’état constitutionnel du printemps 2016, donnant la preuve irréfutable du caractère politique de l’étiquette « démocratique » an tant qu'outil de légitimation ou délégitimation.
L’institutionnalisation du processus bolivarien
La conjoncture vénézuélienne est très différente de celle de la période 2002-2004, lorsque que l’opposition développait également des stratégies insurrectionnelles pour renverser le gouvernement d’Hugo Chavez. Dans la première moitié de la décennie 2000, le patronat est le principal acteur de la coalition putschiste. L’éphémère président surgit du coup d’état de 2002 est le dirigeant de la principale fédération patronale, Fedecamaras. Le gouvernement de Chavez n’avait pas le contrôle total des forces de l’ordre et des institutions judiciaires mais il utilisait sa grande popularité parmi les classes populaires pour faire fracasser la tentative de renversement.
Une décennie plus tard, le gouvernement s’accorde régulièrement avec le patronat dans le cadre du Conseil National d’Economie Productive qui s’est réunit en 48 occasions en 2016. Nicolas Maduro utilisa alors sa tutelle sur les institutions judiciaires et les forces de l’ordre pour tenter de contenir le mécontentement croissant des classes populaires envers lui.
Une pression permanente de l’impérialisme étasunien
S’il y a bien quelque chose qui a été permanent pendant cette période, c’est l’affrontement diplomatique entre gouvernements chavistes et la puissance impérialiste de la région, les Etats-Unis. L’oncle Sam, dirigé alors par George W. Bush fut un des deux états du monde (avec l’Espagne de José Maria Aznar) à reconnaître l’éphémère gouvernement putschiste d'avril 2002. En mars 2015, Barack Obama, pris par décret des mesures contre les autorités vénézuéliennes jugeant que « l’érosion des garanties relatives aux droits de l’homme au Venezuela (…) constituait une menace inusuelle et extraordinaire pour la sécurité des Etats-Unis. »
L’accession au pouvoir à Washington d’un président aussi imprévisible que Donald Trump semblait présager une évolution au regard du financement de sa campagne, révélé par la Presse, (et confirmé, voir ci-dessous NdT), à hauteur de 500 OOO dollars par le gouvernement Vénézuélien via Citgo, filiale étasunienne de PVDSA 11*. Les sanctions de la maison blanche en terme de gel de fonds qui affectent une vingtaine de dirigeants, dont Maduro, s’inscrivent dans la ligne de 15 ans d’ingérences. Dans une fuite en avant belliciste. Trump va jusqu’à menacer le Venezuela d’une intervention militaire, ce qui jusqu’ici ne s’est accompagné d’aucunes manœuvres militaire, semble une simple fanfaronnade de plus du président étasunien.’ (28/12/2017, depuis, Nous sommes passés à la phase supérieure NdT)
Sur le plan économique, les relations entre Etats-Unis et Venezuela ont été marquées par un certain pragmatisme économique. Plus de 18 ans après l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez, les USA continuent à être le principal client et le principal fournisseur du Venezuela. De manière réciproque, la nation sud-américaine est le troisième fournisseur de pétrole de la puissance nord-américaine, géographiquement proche, c’est pourquoi une suspension de ce flux entraînerait une augmentation du prix de l’essence.
Jusqu’ici, les affrontements diplomatiques ont eu des conséquences économiques limitées. Le total des exportations et importations avec les USA s’est réduit de 10 points entre la première et la seconde moitié de la présidence de Chavez, alors que les échanges avec le Brésil, et aussi avec la Chine ont augmenté dans une proportion similaire. Cependant, l’administration Trump a publié un décret qui prévoit l’interdiction d’acheter de nouvelles obligations émises par le Venezuela ou par PVDSA. Cette décision risque d’avoir de graves conséquences dans un pays déjà en crise et pourrait précipiter une suspension de payement. La MUD (coalition de l’opposition de droite vénézuélienne) s’est félicitée de ces mesures, dévoilant encore d’avantage sa nature réactionnaire. (et cruelle, puisque le prix est de souffrance et de mort pour le peuple toute tendances politiques confondues. Le peuple paye de sa chair les perspectives pour cette oligarchie de futurs pouvoir et profits NdT)
Reconstruire une alternative anticapitaliste
Actuellement les classes populaires vénézuéliennes vivent une situation tragique pour de multiples raisons dont une crise politique et économique. Le gouvernement, incapable de mettre fin aux pénuries, continue à payer ponctuellement une dette externe croissante qui deviendra toujours plus difficile à assumer avec les sanctions étasuniennes. Si la tendance de ces derniers mois se perpétue, on ne peut écarter la possibilité de mise en place d’un régime autoritaire avec une grande influence de l’armée.
L'opposition de la MUD ne représente en rien une perspective progressiste. Ni son orientation néo-libérale, ni son appel aux forces armées ne sont susceptibles d’améliorer le quotidien des classes populaires vénézuéliennes. Avec un idéal socialiste attribué à tort au gouvernement de Maduro, les forces de gauche ont actuellement une marge de manœuvre réduite. Dans cette situation difficile nous devons montrer clairement notre solidarité entre toutes les personnes qui dans ce pays continuent à lutter avec pour perspective une redistribution de la richesse via l’auto-organisation de la population.
Notas
1/ Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights (OHCHR), « Human rights violations and abuses in the context of protests in the Bolivarian Republic of Venezuela from 1 April to 31 July 2017 », Ginebra, agosto de 2017.
2/ Ver la entrevista a Alejandro Velasco de Pablo Stefanoni, “ Pourquoi les secteurs populaires ne descendent-ils pas des collines ? ”, revista l’Anticapitaliste n° 90 de septiembre de 2017.
3/ Edgardo Lander, « La asamblea constituyente madurista », Brecha, 4 de agosto de2017.
4/ “Maduro ordena revisar votos de trabajadores de la Administración Pública y beneficiarios de programas sociales”, aporrea.org, 18 de julio de 2017.
5/ Stalin Pérez Borges : "La ANC debe crear condiciones para un nuevo Estado verdaderamente democrático y participativo" », aporrea.org, 4 de agosto de 2017.
6/ Thomas Posado, “L’Etat régional du Bolívar au Venezuela. Reflet du désalignement entre le gouvernement chaviste et le mouvement ouvrier ”, Mouvements, n°76, 2013, pp.105-116.
7/ Sobre estas elecciones, ver los análisis de Pablo Stefanoni, Fernando Molina et Marc Saint-Upéry, https ://alencontre.org/ameriques/amelat/venezuela/venezuela-elections-du-15-octobre-ni-le-gouvernement-ni-lopposition-ne-sattendaient-a-ce-resultat.html, ainsi que de Patrick Guillaudat, https ://npa2009.org/actualite/international/elections-regionales-au-venezuela-une-victoire-en-trompe-loeil-pour-maduro.
8/ Fernando Coronil, ”El Estado mágico. Naturaleza, dinero y modernidad en Venezuela ”, Caracas, Ed. Nueva Sociedad, 2002, p.99.
9/ Emiliano Teran, « Orinoco al extremo : la Faja Petrolífera y el Arco Minero, extractivismos de alto riesgo », in « Extremas. Nuevas fronteras del extractivismo energético en Latinoamérica » (bajo la coordinación de Hernán Scandizzo), Oilwatch Latinoamérica, 2017, pp.74-81.
10/ ”Sinfonía de un Desfalco a la Nación : Tocata y fuga... de Capitales”, aporrea.org, 8 de septiembre de 2014.
11/ “El Gobierno de Caracas donó medio millón de dólares para la investidura de Trump ”, El País, 20 de abril de 2017.
Source Viento Sur
De nuevo sobre el ciclo de movilizaciones y violencia de abril-julio de 2017
Notes de la traductrice
Tout d’abord, après vérification, j’ai du rectifier plusieurs chiffres donnés dans le texte original. Mais en ce qui concerne le contenu de fond, il est confirmé par une multiplicité d’autres sources.
Quelques sources supplémentaires
En savoir plus sur l’Arc Minier de l’Orénoque (en espagnol) : Arco Minero del Orinoco vulnera fuentes vitales y diversidad cultural en Venezuela
Hallucinant mais bien réel, le don de 500 OOO dollars apport du Madurisme à la campagne de Trump, via citgo, filiale étasunienne de PVDSA. Après que des bruits contraires aient circulé à ce sujet, info ou intox, ici toujours en espagnol (désolée) l’enquête de ocar Heck,( Que todos sepan la verdad sobre los $500.000 de Citgo a Donald Trump, EEUU: Gobierno venezolano donó $500.000 para la toma de posesión de Donald Trump a través de Citgo y compris les documents de campagne de Trump attestant de ce don, ainsi que la liste de ces principaux contributeurs, parmi lesquels le Venezuela figure en bonne place, je vous les reproduis dans un post annexe. Heck souligne que le peuple du Venezuela n’a pas été informé de ce versement par les autorité, ni avant, ni par la suite, ni même après sa révélation par la presse « ennemie »
En prime une ancienne vidéo de Maduro, dans laquelle il annonce que Trump et lui vont certainement devenir copain comme cochons, d’ailleurs rien ne pourrait être pire qu’Obama. Connerie, inconséquence ? Clair que s’il n’avait pas compris qu’ Obama ne faisait que préparer le terrain, cela prouve sa méconnaissance totale du projet global, et donc qu’il n’est vraiment pas à sa place à la présidence. Donner 500 OOO de dollar à Trump, quand le peuple crève… Ou il a d’autres intérêts occultes, ce qui constitue un outrepassement de son mandat, une cause de destitution légale.
(VIDEO) Maduro ratifica deseos de "relaciones de respeto, comunicación y cooperación" con gobierno de Donald Trump
Traduction et commentaires Anne Wolff
A suivre avec les document attestant du don de Citgo à Trump