10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 21:25

Une analyse qui apporte des éléments intéressants même si certains recoupement ne sont pas faits... comme les liens entre dictatures militaires en Amérique Latine avec l'impérialisme auquel le gouvernement US sert de façade principale. Je pense que les sommmet de la hiérarchie de l'extrême-droite sont bien plus soudés et cohérents que ne le laisse paraître cet article. Des organisations comme l'Opus Dei au sujet de laquelle j'ai publié récmment un article, se retrouvent un peu partout où sévit l'extême-droite et l'apparence de l'incohérence vient de ce que la face tournée vers les peuples surfant sur la démagogie de la haine utilise les leviers locaux qui ont des cibles diversifiées en fonctions des régions.,enfonction des cultures ou des religions..

La nature du pouvoir oligarchique qui se nomme lui même Nouvel Ordre Mondial est fasciste, mais le micro-fascisme infitre la droite autant que la gauche. Le fascisme n'est pas une doctrine politique et à peine une idéologie, c'est plutôt l'art pervers de jouer sur le clavier des émotions pour focaliser vers le pire la reprise de ces émotions dans des sentiments (haine, rejet, et élimination physique) du différent, de l'inconnu, de ce qui fait peur. Négation de l'autre dans son altérité même : le soumettre, le transformer ou l'éliminer. On pourrait aller plusavant en disant que le fascisme est avant tout un mode de relation à l'altérité dont l'extrême-droite n'amalheureusement pas le monopole, loin de là. Ce que deleue avait très biencompris quand, avec Gattari, dans "Mille plateaux", ils théorisent le micro-fascisme,celui qui est en chacun de nous etque nous avons d'abord à combattre en nous... ou non, de nouveau on retombe sur le choix éthique.... le fascisme ne se mimite pas à la question du rascisme, il met en cause les fondation même du rapport que chacun seul ou collectivement entretient avec l'altérité (y compris la sienne, il est possible aussi de se sentir étranger à soi-même... un sentiment qui quand il  perdure, se cristallise et se stratifie débouche sur la maladie mentale, il y aurait beaucoup à dire à ce sujet, celui de la perte d'intégrité dans une société schizophrène).

Et là malheureusement il semble bien qu'une bonne partie de la gauche ne recule pas devant l'adoption de ces attitudes microfascistes qui veulent le nivellement de toutes les différences par la confection de citoyens modèles tous formatés dans le même moule...égalité, dans le sens d'une conformisation des identités, normalité et normativité...la liberté de l'indifférencié, marche au pas,petit soldat. La gauche commela droite on toujours ce même postulat implicite : une fois que nous aurons pris le pouvoir, nous ferons un monde où tous seront de gauche pour les uns, de droite pour les autres. Toujours ce retour du postulat d'une vérité unique, la même pour tous. Universalisme, cette démesure prétentieuse et présomptueuse.


  Ce que j'appelle "athéisme théocratique universaliste" est un fascisme de gauche, une manière de refuser à l'autre une autre approche de la réalité, un autre ressenti, un autre vécu.... c'est l'anti-laïcité ou c'est la dérive autoritariste et sectaire de celle-ci. L'autoritarisme qu'il se de gauche ou de droite, l'intégrisme qu'il soit religieux ou athéiste, ne me sont pas plus sympathiques.

Heureusement d'autres courants apparaissent qui en ont finit avec ces dualismes d'un autre âge, relents mal digèrés d'une modernité délétère. Des nouveaux courants chargés d'histoire mais qui regardant vers l'avenir posent la question : "que pouvons-nous vivre ensemble? Que pouvons-nous construire ensemble ? Projet... et recherche de complémentarités créatrices, et non plus querelles de clochers.... et franchement de ce point de vue la gauche n'a pas évolué d'un iota en plus de trente ans.... les failles creusées par les querelles de clochers n'ont fait que se creuser d'avantage... de quoi se poser la question : n'y a-t-il pas au départ un problème insoluble, ne serait-il pas temps d'explorer d'autre anière d'interpréter le monde et de l'inventer ?

 

Ce qui m'amène aussi a me démarquer  de ce texte, c'est qu'on y  retrouve encore cet électoralisme de gauche en quête de fonds de commerce et de clientèle... renversement de la démarche poitique. Ce n'est plus parceque les valeurs qu'on defend font sene pour une majorité qu'on se retrouve représentant du peuple, mais à l'inverse les valeurs sont revues et corrigées à la lumière de la dernière enquête de marché du marketing politique.. démagogie.... clientèlisme.... Reconstruire un mouvement populaire ne se fera pas à coup de théorie mais par des pratiques solidaires cohérentes des pratiques dont la notion de "masse" est exclue parce que chacun y prend sa place en tant que personne consciente et déterminée, et qu'un collectif de personnes conscientes et déterminées est l'antithèse d'une masse qui se fonde sur les mouvement d'un inconscient collectif.

 

 


L’extrême droite, une nébuleuse multiforme qui s'organise

Michel Rogalski    

À l’échelle du monde, l’extrême droite prend ses marques et s’enracine au travers d’une nébuleuse multiforme. Ses singularités diffèrent d’un continent à l’autre et reflètent l’histoire et la spécificité des sociétés. Quel que soit son visage, l’extrême droite, presque toujours xénophobe, se nourrit des peurs, des frustrations et des précarités générées et alimentées par la crise. Elle progresse sur des sociétés fragilisées dont les repères et les valeurs sont heurtés.
Les gros bataillons ne viennent plus en Europe des groupuscules violents ou paramilitaires et souvent nostalgiques du nazisme qui, tolérés ou non, perdurent encore de façon marginale et folklorique dans la vie politique. Certes, des filiations idéologiques avec cette famille politique peuvent être objectivées pour quelques dirigeants, mais pour l’essentiel le discours, les formes d’action, les milieux influencés se sont tellement modifiés qu’ils inclinent plutôt à penser en termes de ruptures que de continuités.
Le monde arabo-musulman, du Sénégal au Pakistan, soit largement plus d’un milliard d’hommes, a vu se développer en une trentaine d’années des formes d’intégrisme religieux qui s’apparentent à un fascisme vert prenant partout violemment pour cible les forces progressistes et démocratiques et ayant le projet d’imposer la prééminence de principes théocratiques sur l’espace social et politique. En Afrique noire, les sectes évangélistes prospèrent et véhiculent des valeurs rétrogradent, tandis qu’en Amérique latine elles ont toujours été associées aux formes extrêmes des dictatures militaires.
Partout, ces mouvements, surfant sur l’air du temps, ont su tout à la fois faire coaguler des aspirations diverses, utiliser les techniques les plus modernes de la communication de masse et se retrouver à l’aise dans une mondialisation qu’ils leur arrivent parfois de pourfendre. Selon les pays et les situations, les thèmes seront simplifiés et caricaturés par des leaders qui ne s’embarrasseront pas de complexité et chercheront avant tout à déstabiliser le système politique en présentant ses élites comme incompétentes, corrompues, complices de forces obscures menaçant l’intérêt national et insensibles aux besoins du peuple. Les boucs émissaires seront vite trouvés. Ici l’immigré, là le profiteur de l’État-providence ou le fonctionnaire, sauf s’il est policier, douanier ou soldat, car l’ordre musclé n’est jamais rejeté. Ou encore, la région pauvre et paresseuse parasitant la région riche et besogneuse sera montrée du doigt et invitée à se séparer. L’anti-fiscalisme et le rejet de l’Etat-providence seront mis en avant, notamment dans un continent comme l’Europe où l’Etat a toujours été affirmé et tenu pour responsable des solidarités nécessaires.
Ailleurs, la présence d’une forte immigration habilement associée à une montée de l’insécurité, vraie ou fantasmée, sera un effet d’aubaine. On assiste même aujourd’hui à des tentatives de réhabilitation de la colonisation en exaltant ses soi-disant bienfaits, suggérant par là qu’il ne s’agissait que de civiliser des «barbares» qui devraient nous en être reconnaissants. Des sentiments identitaires caractériseront souvent cette mouvance. Flattés à l’échelon national, ils nourriront une forme nationaliste d’opposition à l’Europe et à la mondialisation ainsi qu’à l’idéologie qui l’accompagne, le mondialisme. Mais déclinés sur un mode régionaliste voire séparatiste, ils remettront en cause le modèle national en se jouant de l’Europe flattant les régions.
À l’évidence, ce fonds de commerce prospère. Mais centré sur des identités et des particularismes, il peine à se constituer en internationale effective à l’échelle du monde et arrive difficilement à tisser des réseaux de relations efficaces au-delà de l’horizon continental, comme c’est le cas au Parlement européen. On imagine en effet mal des intégrismes religieux se mettre à coopérer, même s’ils s’alimentent l’un l’autre.
L’idéologie de l’extrême droite est finalement assez simple : il faut préserver. Qu’il s’agisse de la race, de la nation ou de la civilisation face au « barbare » qui est aux portes ou déjà à demeure ; ou bien des valeurs ancestrales menacées - travail, famille, religion -, de l’ordre établi bousculé par toute évolution de société. Il faut défendre tout cela parce qu’on s’est persuadé que c’était ce qu’il y avait de meilleur, donc de supérieur aux autres. Il faudra même lutter contre la science si elle en vient à contredire nos convictions profondes, notamment religieuses. Au cœur de cette idéologie se niche la haine de l’autre et la conviction que l’homme est un loup pour l’homme. Le recours à l’affrontement, à la tension, voire à la guerre, ou la construction de dangers, de menaces ou d’ennemis, seront systématiquement recherchés pour entretenir une cohésion sociale ou communautaire contre « les autres ». On comprend combien ces « idées », ces phobies ou ces croyances rentrent en totale opposition avec toute avancée progressiste porteuse de valeurs de solidarité et de progrès. Le choc ne peut être que frontal et sans concessions.
Les stratégies seront diverses. Pour certains une posture d’alliance avec la droite conservatrice sera privilégiée et permettra une participation au pouvoir (Autriche, Italie, Pays-Bas, Portugal). Pour d’autres, faute d’avoir réussi à se rendre fréquentable, la perspective tracée sera celle de la déstabilisation du système politique perçu comme obstacle à toute avancée vers le pouvoir. Mais, dans tous les cas de figure, posture d’affrontement ou participation, l’effet sera le même, celui d’une droitisation de la société et du recul des valeurs progressistes. Montée des égoïsmes, repli individuel, abandon des acquis sociaux, recul des solidarités, refus des différences, recherche de boucs émissaires, traduiront le déplacement du curseur idéologique.
C’est dans la violence que la mondialisation a imposée aux peuples et aux Etats que réside probablement la cause principale de ce bouleversement du paysage politique. Ses effets délétères ont ravagé les souverainetés nationales garantes des protections que l’Etat devait à ses populations, et de la préservation des identités de chaque pays. Le spectacle de gouvernements successifs incapables d’agir efficacement sur des problèmes considérés comme essentiels et se retranchant derrière la contrainte externe pour se disculper de leur inaction ou de leur incapacité à obtenir des résultats, a créé le terreau sur lequel a germé ces postures xénophobes et identitaires. La précarité et le chômage se sont développés sur une grande échelle touchant d’abord les plus démunis et les plus exposés et affolant des classes moyennes craignant d’être happées dans le désastre. Ces dernières catégories constituent le socle le plus fidèle de cette droite extrême car elles reprochent à ceux d’en haut de donner à ceux d’en bas avec leur argent, au risque de les déstabiliser. C’est pourquoi toute solidarité et assistance sont bannies de leur horizon mental.
Bien qu’embarrassant à la fois la droite traditionnelle et la gauche, cette montée identitaire et xénophobe lance un défi particulier à cette dernière qui n’a pas su offrir une alternative crédible à ces bataillons ouvriers et populaires qui l’ont abandonnée. L’absence de vraies réponses de la part de la gauche, au programme peu audible car insuffisamment différencié de celui de la droite et suggérant un consensus mou sur la mondialisation, la construction européenne, le social, la réponse à la crise, ont favorisé l’illusion d’un système pipé dont il fallait sortir par l’extrême droite. Celle-ci a su accueillir ces ruisseaux de mécontents et transformer leur démarche protestataire en vote de conviction et d’adhésion par définition moins versatile.
Regagner ces voix, voire arrêter l’hémorragie, ne sera donc pas tâche facile. Redonner sens au clivage gauche/droite, ne pas confondre social avec sociétal, être clair sur les couches dont on défend les intérêts et intransigeants sur toute dérive xénophobe deviendront très vite des postures incontournables pour les forces politiques se réclamant de la transformation sociale.
Michel Rogalski, économiste (CNRS) et Directeur de la revue Recherches internationales 
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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 14:34

 

 

 


 

Déclaration commune de 35 partis communistes et ouvriers :

L’OTAN, menace pour la paix mondiale !

Dans une situation internationale marquée par l’aiguisement de la crise du capitalisme et par l’offensive impérialiste violente contre les acquis et les droits des travailleurs et des peuples, se tenait le 20 et le 21 mai à Chicago, aux États-Unis, le Sommet de l’OTAN.

Dans un contexte d’approfondissement de crise du capitalisme, l’impérialisme se lance dans une escalade militariste et interventionniste.

Après avoir réformé son concept stratégique en 2010, ce qui représente un nouveau et dangereux bond qualitatif dans son ambition interventionniste – qu’illustre l’agression contre la Libye – les États-Unis et l’OTAN, dont l’UE est le pilier européen, cherchent à étendre leurs zones d’influence, défendent la course aux armements et les dépenses militaires, l’investissement dans de nouvelles armes et leur réseau mondial de bases militaires.

L’impérialisme militarise les relations internationales, poursuit les occupations, lance des menaces d’agression, défend conspirations et manœuvres d’ingérence contre les pays de tous les continents par une course aux armements permanente, viole les accords internationaux de désarmement existants. Les principes de la Charte des Nations unies sont remis en cause, s’accentue l’instrumentalisation de l’ONU pour légitimer la violence impérialiste. Le processus de destruction du Droit international, produit de la défaite du nazisme et du fascisme lors de la Seconde guerre mondiale, ouvre les portes à la réalisation des desseins impérialistes, le contrôle des ressources et la domination de la planète sur le plan militaire et géostratégique.

L’OTAN comme principal instrument de l’impérialisme dans son objectif de domination mondiale, constitue une énorme menace pour la paix et la sécurité mondiales.

Mais, comme la réalité nous le démontre, la réaction par la force de l’impérialisme à la crise du capitalisme se trouve confrontée à la lutte progressiste et révolutionnaires des peuples qui, partout dans le monde, prennent en main la défense de leurs droits et de la souveraineté ainsi que de l’indépendance de leurs pays, résistant par les moyens les plus variés et mettant en échec la stratégie de domination impérialiste.

Réaffirmant leur engagement dans la lutte pour la paix, le droit de chaque peuple à décider librement de son destin, pour le progrès social et le Socialisme, les Partis communistes et ouvriers signataires de ce déclaration :

- Exigent le retrait immédiat de tous les peuples étrangers d’Afghanistan, ainsi que de toutes les autres interventions impérialistes dans le monde ;
- Rejettent l’escalade de guerre au Moyen-Orient, notamment contre la Syrie et l’Iran ;
- Exigent la dissolution de l’OTAN et soutiennent le droit de chaque pays à décider de retirer leurs pays de cette alliance agressive ;
- Rejettent l’installation du nouveau système anti-missiles des États-Unis et de l’OTAN en Europe et réclament la fin des bases militaires étrangères ;
- Exigent la fin de la course aux armements, le désarmement nucléaire commençant par les plus grandes puissances nucléaires du monde – comme les États-Unis – et la complète destruction des armes chimiques et biologiques ;
- Expriment leur solidarité avec les peuples qui résistent aux occupations, agressions et ingérences de l’impérialisme, notamment au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique latine et en Afrique.

Partis signataires de l’appel commun des Partis communistes et ouvriers :

1. Parti communiste Sud-africain
2. Parti communiste d’Argentine
3. Parti communiste d’Azerbaïdjan
4. Parti communiste d’Australie
5. Parti du travail de Belgique
6. Parti communiste de Biélorussie
7. Parti communiste du Brésil
8. Parti communiste d’Espagne
9. Parti communiste des peuples d’Espagne
10. Parti communiste des États-Unis
11. Parti communiste de Finlande
12. Parti communiste Français
13. Parti communiste unifié de Géorgie
14. Parti communiste de Grèce
15. Nouveau Parti communiste de Hollande
16. Parti du peuple d’Iran
17. Parti communiste d’Inde
18. Parti communiste d’Inde (Marxiste)
19. Parti communiste d’Irlande
20. Parti des travailleurs d’Irlande
21. Parti des communistes italiens
22. Parti communiste Libanais
23. Parti communiste Luxembourgeois
24. Parti communiste de Malte
25. Parti communiste du Mexique
26. Parti communiste Palestinien
27. Parti communiste Péruvien
28. Parti communiste de Pologne
29. Parti communiste Portugais
30. Parti communiste Britannique
31. Parti communiste de Bohême-Moravie
32. Parti communiste de la Fédération de Russie
33. Parti communiste ouvrier Russie – Parti des communistes révolutionnaire
34. Parti communiste Syrien (unifié)
35. Parti communiste d’Ukraine

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:15

Bien envoyé, tout simplement !

La jungle
Patrick MIGNARD

De même que le sang attire et rend fou les requins et les fauves, l’argent, les privilèges et la notoriété, rendent fous les politiciens, les rendant capables des pires infamies, trahisons, renoncement,… et cela dans tous les camps susceptibles d’accéder au pouvoir.

Au vu des comportements de la classe politique il faut avoir l’estomac bien accroché pour ne pas avoir envie de vomir… et je ne parle pas de voter.

Entre « parachutages », exclusions et dissidences quelle que soit la formation – qui a des chances d’avoir des élus – le spectacle est affligeant d’indécence et de bêtise.

LE BAL DES ARRIVISTES ET DES MEDIOCRES

La préparation des élections législatives donne un spectacle digne du « bal des vampires  »… Tous les coups sont permis, et sous les sourires hypocrites réservés aux médias, les coups bas se multiplient, les déclarations assassines, les ambitions plus ou moins affublées d’oripeaux démocratiques, sociaux et humanistes se déversent dans un marigot répugnant de prétentions illégitimes.

Avez-vous entendu parler à propos de conflit dans un même camp de divergences programmatiques importantes ? De questions d’éthique qui feraient problèmes ? De désaccords sur des mesures essentielles à prendre ? Non bien sûr ! Tous cela est secondaire au regard des ambitions personnelles.

Par contre, écoutez bien, c’est souvent en subliminal, vous n’entendez que récrimination, trahison, ambition, félonie, indiscipline, chasse gardée, place réservée, promise, tradition familiale (népotisme « démocratique »),…

Et le Front National n’est pas le dernier agir de la sorte, lui qui renifle l’odeur enivrante de plus en plus forte du pouvoir, écume les bas fonds de la fange de ses partisans les moins scrupuleux pour se lancer dans une arène qu’il n’a de cesse de dénoncer au nom d’une éthique qui lui est totalement étrangère,… l’Histoire l’a mainte fois démontré.

Bien sûr, les bon esprits et les « républicains » bon teint vont rétorquer, « ils ne sont pas tous pareils », « ce sont des exceptions » !... Peut-être, mais ce sont ces exceptions qui définissent la règle générale. La voracité à l’égard du pouvoir, des privilèges et de la notoriété, rythme ce que l’on nous vend comme du « fonctionnement démocratique ». Ce ne sont pas les « petits candidats » qui font problème, mais les grands prédateurs (et leurs laquais), qui squattent le pouvoir… les premiers ne sont que les cautions démocratiques des seconds.

Le carburant de fonctionnement des moteurs des partis politiques ne sont ni les idées, ni les projets, encore moins l’éthique – ça se saurait depuis le temps ! – mais l’ambition.

LES PARTIS, SYNDICATS D’INTERET

Le drame dans cette affaire, ce sont les partis. Les partis politiques qui ne sont pas à leur place, qui usurpent des fonctions et qui finalement confisquent la démocratie, la vraie, pas celle qu’ils fabriquent, dans leurs orgies bureaucratiques, pour leurs propres intérêts, mais celle qui consisterait à avoir comme seul objectif, les intérêts de la population.

Qu’il existe des groupes, des associations, brefs des partis qui regroupent des individus en fonction de leurs opinions communes, ceci est parfaitement sain sur un plan politique. Que ces mêmes partis participent, incitent, aident, favorisent la réflexion citoyenne, ceci est encore plus sains sur le plan politique.

Mais que ces mêmes partis confisquent le pouvoir,au nom,… au nom de quoi d’ailleurs ? Ceci est extrêmement dommageable sur le plan politique et détruit à terme – ce que nous vivons aujourd’hui – l’essence même de la citoyenneté.

Instrument de pouvoir et instrument d’accès au pouvoir, le parti politique change sa vraie nature. D’un lieu de réflexion, il devient un moyen de promotion sociale, et entraîne dans son sillage toute une faune d’arrivistes, d’incompétents, de médiocres qui fondent leur légitimité sur la veulerie, l’obéissance et les courbettes aux chefs… Des noms ? Il suffit de regarder la télévision.

Toute cette fange qui se bouscule au portillon du pouvoir, est souvent prête à changer d’étiquette si son ambition n’est pas satisfaite… des noms ? A utiliser n’importe quel argument pour justifier son maintien… des noms ? ou pour prendre la place d’un autre… des noms ?

Les décisions bureaucratiques, généralement prises à Paris, sont imposées aux subordonnés qui doivent céder au nom des intérêts supérieurs du parti. L’exclusion, forme d’excommunication, frappe les indisciplinés.

ET LE PEUPLE DANS TOUT CA ?

Tout ces gens là, évidemment s’en foutent,… il ne constitue qu’une masse de manœuvre pour réaliser les ambitions personnelles et faire perdurer un système qui les engraisse (voir leurs revenus, leurs privilèges, leurs avantages en nature,…).

Il est d’autant moins bien considéré que systématiquement il renomme les mêmes individus qui le grugent. Quel crédit peut avoir le peuple pour ces ambitieux quand ils savent que l’on peut le manipuler, lui mentir, lui raconter n’importe quoi… et que généralement il le croit.

Ce système pervers, dit démocratique, et on le voit en Grèce, en Espagne et à peu prés dans toutes les « grandes dites démocraties », a réduit le peuple à une masse ballottée par des mystificateurs qui, sans scrupules, promettent des choses dont on sait qu’ils ne les tiendront pas. Les candidats parlent d’ailleurs, sans ambiguïté, de « leurs électeurs » comme de leur cheptel. Et ils savent qu’effectivement ils sont de fait « captifs », par leur culture, leurs habitudes, leurs croyances, leurs ignorances. Les changements majoritaires de couleurs ne se font qu’à la marge, sans rationalité, où la séduction et la démagogie, voire l’intérêt personnel, l’emportent sur la réflexion.

La « peur du vide » qui habite le peuple, consciencieusement entretenue par les politiciens, incite les plus réticents à faire le pas et à aller donner leurs suffrages à celles et ceux qui en ont absolument besoin pour exister et réaliser leurs ambitions. Ils qualifient pompeusement cela de « devoir citoyen », et ils se forgent ainsi une « légitimité » qui excusera toutes les trahisons et dérapages.

Enfin le peuple croit que ces élus dirigent les affaires du pays,… ce qui est faux. 80% de la législation échappe aux députés,… quand on leur demande des comptes ils n’ont qu’un seul mot : c’est Bruxelles ! où là aussi ils font leurs choux gras. Les marchés financiers auxquels ils sont intégralement soumis et la puissance des lobbys, qui souvent les arrosent, constituent le véritable pouvoir.

La mystification est complète et renforcée par un discours tant hypocrite que larmoyant quand ils évoquent « celles et ceux qui sont morts/es pour le droit de vote » … comme s’ils étaient morts pour que des profiteurs puissent se gaver en toute impunité et mènent depuis un siècle et demi les peuples à la catastrophe.

Ainsi va le vaisseau bancal de la citoyenneté, naviguant sur une mer de promesses et poussé par le vent de l’espoir. L’équipage est sûr de son impunité et sait quitter le navire en cas de catastrophe. Que crèvent les passagers !

Tant que ce système pervers continuera, nous continuerons à aller vers la catastrophe… la montée de l’extrême droite en est un indicateur. Une fois au 20e siècle ce système nous y a conduit,… on n’en a tiré aucune leçon,… on recommence les mêmes erreurs que par le passé.

Les mois qui viennent vont nous le démonter… demandez dès à présent aux Grecs, demander demain au Espagnols ! Notre tour va venir et on sera tous surpris !

Patrick MIGNARD

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 13:22

 

Un peu partout naissent des courants convergents, avec chacun leur variantes, des courants qui contribuent à faire exister au quotidien cet autre monde dont nous voulons. Chacune de ces contributions pratiques ou théoriques trouve place dans une grande mosaïque. Relayer leur parole, montrer leurs actions, contribuer à les rendre visible non comme de petits mouvements isolés même comme la grande marche de l'humanité vers un monde meilleur.

Faire que partout on en débatte non comme d'une utopie, mais comme de ce qui prend sa place, créer des liens, des échanges, faire jouer les complémentarités, les rhizomes de soutien, avec fluidité, sans vouloir unifier, uniformiser, apprendre qu'un monde est possible dans lequel coexiste une infinie diversité toujours renouvelée, parce que perpétuelle invention et création.... cela se passe,cela se fait, et gagne du terrain. Soutenir les luttes de ceux qui refusent l'expropriation des Terres qu'ils habitent et cultivent, des bâtiments abandonnés auxquels ils redonnent vie...

Voici donc un texte qui contient certes des contradictions, en appelant simultanément à un gouvernement de "gauche ?" et à la désertion hors de toute forme de gouvernance. Et nous avons là un des noeuds du débat actuel entre des gens qui dans leur souhait pour un monde à venir sont souvent très proches,  ceux qui pensent que la solution viendra d'une "Gauchisation" des gouvernements européens qui réformeront l'Union, ce qui consisterait d'abord à bânir ce principe fondateur actuel d'une "Europe de la concurrence libre et non faussée", principe qui vu les rapports de force en présence n'est jamais appliqué, plus même applicable, mais aussi principe qui participe d'une "science économique" obsolète dont nous observons partout les ravage et les disfonctionnement.

Seule une économie débarassée des notions de profit et de concurrence peut conduire vers un monde heureux et une utilisation non-gaspilleuses des précieuses ressources de la planète. Décroître n'est donc pas suffisant, une autre économie s'impose... une économie qui ne creuse pas les différences entres des possèdants et des démunis, une économie qui ne serve  pas de fondement à une hiérarchisation de  la société, une économie qui conjuguent les fruits des recherches les plus avancées et se fondant non sur la concurrence mais sur l'émulation et la coopération... etc... et partout, partout, partout, cette économie prend place, et se substitue à celle en v(r)igueur... pourtant il reste encore bien trop de gens qui vous regarde avec un air abruti de récemment tombés de la Lune quand vous évoquez ce phénomène et la multitude d'évènements qui le composent... plus dur sera la chute, le réveil... ne voyent-ils donc rien venir ?

 

 

Anselm Jappe

Apparemment, les choses sont très simples.
La crise financière qui a éclaté en 2008, et qui est loin d’être terminée, a révélé le véritable visage du capitalisme contemporain : l’économie, et finalement la société toute entière, sont dominées par la haute finance. Les banques, les assurances et les fonds de placement n’investissent pas dans la production réelle, mais jettent presque tout l’argent disponible dans la spéculation qui n’enrichit que les spéculateurs, tandis qu’elle détruit des emplois et crée la misère. Le capital financier peut dicter sa loi aux gouvernements même des pays les plus puissants, quand il ne préfère pas les corrompre. Il achète également les médias. Ainsi, la démocratie se trouve vidée de toute substance. Certains pensent que ce sont les « maîtres du monde » eux-mêmes qui ont inventé la crise actuelle, pour en tirer des profits encore plus grands et faire passer des mesures drastiquement anti-populaires. En effet, les États, qui lésinent même sur les dépenses les plus importantes pour le bien public, ont su trouver des sommes astronomiques pour sauver les banques, et les profits de leurs actionnaires. Face à cette situation scandaleuse, il faut s’engager afin qu’une véritable politique reprenne ses droits et qu’un gouvernement de gauche pose des limites sévères à la finance, défende le travail salarié et fasse retourner le plein emploi. Il ne reste qu’à trouver des candidats qui sachent fédérer les différentes âmes de la gauche en vue des élections.
Mais est-ce si simple ? Est-on sûr que la toute-puissance de la finance, et les politiques néo-libérales qui la soutiennent, constituent la cause principale des turbulences actuelles ? Et si, au contraire, elles n’étaient que le symptôme d’une crise bien plus profonde, d’une crise de toute la société capitaliste ? Ce qui confère leur valeur aux marchandises, c’est le travail qui les crée. Moins il faut de temps pour produire une marchandise, moins elle a de valeur, et moins elle coûte cher. Mais elle donne aussi moins de profit. Les gains de productivité, élément-clef du développement capitaliste, ont pour effet paradoxal de diminuer valeur et sur-valeur de chaque marchandise particulière. Lorsque les mécanismes de compensation - notamment l’augmentation de la production - ne suffisaient plus pour compenser la chute de rentabilité, le capital a commencé à se diriger - surtout à partir des années 1970 - vers le « capital fictif », où le crédit génère d’autres crédits. Cela a encore procuré des profits notables à certains, et a causé des ravages sociaux énormes. Cependant, ce n’en était pas moins une fuite en avant du système capitaliste, et non une expansion. Il est impossible d’éliminer la cause profonde de la crise permanente de la valorisation du capital : le remplacement de la force de travail par les technologies, qui en tant que telles ne créent pas de valeur. La spéculation, loin d’être le facteur qui perturbe une économie autrement saine, a permis de continuer pendant les dernières décennies la fiction de la prospérité capitaliste. Sans les béquilles offertes par la financiarisation, la société de marché se serait déjà écroulée, avec ses emplois et aussi avec sa démocratie. Maintenant, la corde semble sur le point de se rompre définitivement. Le ministre des finances italien, Giulio Tremonti, l’a exprimé ainsi : « C’est comme dans un jeu vidéo. On abat un monstre, on pense pouvoir se détendre, et voilà qu’apparaît un nouveau monstre encore plus dangereux ». (Cette métaphore permet d’ailleurs de comprendre ce que fait un ministre d’aujourd’hui dans son temps libre).
Ce qui se profile derrière les crises financières, c’est l’épuisement des catégories de base du capitalisme : marchandise et argent, travail et valeur. Le capitalisme n’est pas seulement la domination de quelques riches méchants sur les travailleurs. Il consiste essentiellement dans la domination impersonnelle qu’exercent la marchandise et l’argent, le travail et la valeur sur la société toute entière. Ces catégories ont été créées par l’humanité elle-même - mais elle les regarde comme si c’étaient des dieux qui la gouvernent. C’est ce que Karl Marx a appelé le « fétichisme de la marchandise ». Aujourd’hui, tout le monde y participe, même si ce n’est évidemment pas avec les mêmes rôles ni avec les mêmes bénéfices.
Face au totalitarisme de la marchandise, on ne peut pas se limiter à crier à l’adresse des spéculateurs et d’autres gros voleurs : « Rendez-nous notre argent ». Il faut plutôt comprendre le caractère hautement destructif de l’argent et de la marchandise, et du travail qui les produit. La demande que le capitalisme s’« assainisse » pour mieux repartir et devenir plus juste, est illusoire : les cataclysmes actuels ne sont pas dus à une conjuration de la fraction la plus rapace de la classe dominante, mais constituent la conséquence inévitable de problèmes qui font depuis toujours partie de la nature même du capitalisme. La vie à crédit n’était pas une perversion corrigible, mais un dernier sursaut pour le capitalisme - et pour tous ceux qui y vivent.
Avoir conscience de tout cela évite de tomber dans le piège du populisme qui veut libérer les « travailleurs et épargnants honnêtes » - considérés comme simples victimes du système - de l’emprise d’un mal personnalisé dans la figure du spéculateur. Sauver le capitalisme en attribuant toutes ses fautes aux agissements d’une minorité internationale de « parasites » : on a déjà vu ça. Il est très insuffisant de dire, comme le fait Stéphane Hessel dans un entretien avec Le Monde : « L'économie financiarisée est le principal ennemi ».
La seule alternative est une critique véritable de la société capitaliste dans tous ses aspects (et non uniquement du néo-libéralisme). Le capitalisme n’est pas identique au seul marché : l’État constitue son autre visage, tout en étant structurellement soumis au capital, qui doit lui fournir les indispensables moyens économiques d’intervention. L’État ne peut pas être un espace publique de la décision souveraine. Mais même en tant que binôme État-marché, le capitalisme n’est pas, ou n’est plus, une simple contrainte qui s’impose de l’extérieur à des sujets toujours réfractaires. Le mode de vie qu’il a créé passe depuis longtemps presque partout pour hautement désirable, et sa fin possible pour une catastrophe.
La pensée de la « décroissance » s’inscrit, par contre, dans la ligne des ceux qui critiquent les contenus mêmes de la « prospérité » capitaliste. Renoncer à l’attente d’une croissance économique permanente, et par conséquent à celle d’une disponibilité toujours majeure de marchandises, présuppose effectivement de dépasser les bornes d’un « modèle économique alternatif » et d’imaginer la sortie de toute la « civilisation » capitaliste.
Mais c’est ici que le bât blesse. La décroissance se veut raisonnable, réformiste, graduelle, possible dans l’immédiat. Elle appelle à la bonne volonté de tout un chacun, « décideurs » et « élus » inclus. Ainsi, elle escamote, par calcul ou par naïveté, le problème central : le désir obsessionnel de « croissance », même s’il présente effectivement dans nos sociétés les traits d’une croyance religieuse, n’est pas un simple leurre de l’esprit qu’on pourrait guérir avec des bons arguments, sans s’attaquer en même temps à la racine de ce besoin de « croître » en permanence que l’époque moderne, et elle seule, ressent. Cette racine, c’est la transformation incessante de travail en valeur et la nécessité d’augmenter la production globale pour contrecarrer les effets de la diminution de la valeur contenue dans chaque marchandise particulier. La crise écologique en est la conséquence inéluctable. Il ne s’agit donc pas de revendiquer le retour au « plein emploi », qui en vérité n’est ni possible ni souhaitable, ni de « distribuer autrement le travail ». Il faut plutôt en finir avec le fait qu’on ne peut pas vivre sans avoir réussi au préalable de se vendre pour un travail souvent aliénant et inutile, voire nocif.
Si les décroissants ne veulent pas terminer, un jour ou l’autre, par donner aux victimes de la furie capitaliste des recettes sur la meilleure manière de vivre « dignement » leur pauvreté, ou par devenir les conseillers de quelques princes écologiquement éclairés, ils doivent envisager la sortie de la société marchande, où l’activité sociale prend la forme de la marchandise et de l’argent, du travail et de la valeur. La voie reste à trouver ; mais on peut déjà dire qu’elle ne passera pas par une appropriation des institutions de l’État, à aucun niveau. Elle passera plutôt par un mouvement de désertion par rapport à toutes les formes qui veulent nous faire croire que nous sommes toujours les citoyens d’une démocratie respectable, même quand l’économie marchande nous a déjà transformés en « non-rentables » et en « superflus », actuels ou potentiels.
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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 15:05

Soyons un peu moins universels, revenons sur Terre, la Terre réelle, pas cetteillusion programée par les propagandistes de l'Occident... d'autres peuples existent, habitants de la planète au même titre que nous. Et non, contrairement aux idées reçues, ils ne veulent pas partager nos échecs...niveau de vie, pouvoir dachat, marché de l'emploi sont pour eux des concepts ridicules issus d'une imagination malade et ils n'en veulent pas. Et nous n'avons ni titre, ni droit qui nous auraient été donné par une quelconque puissance supérieure pour leur imposer de changer leur point de vue, ceux d' humains comme nous, d'habitants de la terre comme nous... il s'agit tout simplement de retrouver le sens de la mesure et d'accepter que nous ne pensons pas mieux que d'autres, ne vivons pas mieux que d'autres et que les modèles que nous proposons, s'ils séduisent des dictateurs que nous fabriquons sont de plus en plus violement rejetés par tous les peuples de la planète, qui créent entre eux de plus en plus de liens pour rejeter notre domination, et arrêterles pillages qui permettent à nos """dirigeants""" de nous endormir par le chantage au "pouvoir d'achat" Beurk !

 

Les peuples indigènes exhortent le Royaume-Uni à signer la seule loiqui ‘garantit’ leur survie

 

 

 

 

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Les Samburu du Kenya ont exhorté la Grande-Bretagne à ratifier la Convention 169 de l'OIT

© Survival

 

Des peuples indigènes de quatre continents ont exhorté la Grande-Bretagne à ratifier une loi internationale qui ‘garantira’ leur survie.

 

C’est la première fois qu’un groupe de représentants indigènes lancent un appel aussi direct, reflétant ainsi le besoin urgent d’une adhésion mondiale à cette loi.

 

Jusqu’à présent 22 pays ont ratifié cette loi connue sous le nom de Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le seul instrument international contraignant destiné à protéger les droits des peuples indigènes.

 

Elle leur reconnaît le droit de posséder la terre sur laquelle ils vivent, de prendre des décisions au sujet de projets qui les affectent et leur garantit un principe de liberté et d’égalité

 

Des représentants indigènes d’Afrique, de Papouasie occidentale, du Brésil, de Russie ainsi que des organisations basées au Royaume Uni ont écrit au ministre des Affaires étrangères William Hague.

 

La ratification de la Convention était un engagement officiel du parti libéral démocrate qui fait aujourd’hui partie du gouvernement britannique de coalition.

 

Les signataires ont exhorté le Royaume-Uni à créer un précédent en soutenant une loi qui non seulement sauvera la vie de peuples indigènes, mais préservera aussi de précieux écosystèmes. Ils lui rappellent également que même si le pays n’abrite aucun peuple tribal ou indigène, ‘des entreprises britanniques opèrent sur des terres indigènes, (et) des fonds britanniques financent des projets en territoire indigène’.

 

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Pendant des siècles, les peuples indigènes ont été brutalisés, expulsés de leurs terres, assassinés, marginalisés et réduits en esclavage. Les Britanniques ont toujours joué un rôle clé dans ces abominations qui ont conduit à l’extinction d’innombrables peuples. Aujourd’hui, la Grande-Bretagne peut choisir de ratifier la seule loi qui empêchera de semblables génocides. Il est grand temps de le faire’.

 

Survival

 

Cri du Peuple : http://www.mleray.info/article-les-peuples-indigenes-exhortent-le-royaume-uni-a-signer-la-seule-loi-qui-garantit-leur-survie-106058020.html

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 10:56

Dans le cadre de "enfonçons les clous" : celui de l'économie verte dont nous ne voulons pas, celui de ces petites constellations d'espoir qui construisent dès aujourd'hui un monde vivable(et viable) pour demain. Montrer que ce n'est plus un courant de pensée porté par quelques utopistes mais bien un grand mouvement, qui se déploie partout sur la planète... qui chaque jour fait de nouvelle adhésion, qui chaque jour pose de nouvelles racines en de nouvelles localités alors que s'étendent les rhizomes qui nous relient.

Ouvrez les yeux bonnes gens, ouvrez votre coeur, retroussez vous les manches, le nouveau monde est là, il vous ouvre les bras... comme un refuge, comme une issue à toutes les impasses qui nous amène à nous cogner la tête contre les murs de l'innomable, de l'impensable, de l'enfer sur terre.

Dire ce dont nous ne voulons pas c'est bien, construire ce que nous voulons, c'est mieux !

 

Développement durable : non à leur « économie verte » !

Par Rédaction (1er juin 2012)

La Conférence des Nations Unies sur le développement durable, dite « Rio+20 », s’ouvre le 20 juin au Brésil. Loin de tirer le bilan de deux décennies de dégradations, les Nations Unies propose de transformer la crise écologique en opportunité de croissance « verte ». Un débat aura lieu le 9 juin à Paris pour décrypter les méprises de cette « économie verte », nouvelle étape dans la marchandisation et la financiarisation de la nature et du vivant. Basta !, partenaire de l’événement, relaie le programme.

 

 

 

Du 20 au 22 juin 2012 se tiendra à Rio de Janeiro la Conférence des Nations unies pour un développement durable. Vingt ans après le Sommet de la Terre à Rio, la dégradation écologique s’est accélérée, les inégalités se sont creusées et les crises minent les démocraties. Bien loin de tirer le bilan de ces deux dernières décennies, cette Conférence de « Rio+20 » propose de transformer, au risque de l’accentuer, la crise écologique en opportunité de croissance (verte) pour les entreprises.

Une « économie verte » dans un contexte de crises

Cette Conférence fait la promotion de « l’économie verte », qui permettrait une « gestion durable » de la planète. En réalité, telle que posée dans les documents officiels, elle se résume à considérer la nature comme un capital à gérer de la manière la plus efficiente. Cela suppose de créer de nouveaux marchés, donnant un prix aux fonctions écologiques qu’assurent les plantes, les animaux, les écosystèmes. Dès lors, cette « économie verte » est une nouvelle étape dans la marchandisation et la financiarisation de la vie et du vivant, en incluant la nature dans le cycle du capital et de l’accumulation.

Cette « économie verte » est déjà à l’œuvre et a montré ses méfaits : marchés du carbone et spéculation, agrocarburants, biopiraterie, etc., au détriment des communautés locales et de l’environnement. Elle ne résoudra fondamentalement aucune des multiples crises du monde actuel, ne répondra pas aux causes structurelles des inégalités et de la pauvreté, des changements climatiques, de la destruction de la biodiversité, de la crise de l’eau, des conséquences sur la santé de la dégradation de l’environnement... Au contraire, elle les aggravera.

Le futur que nous voulons !

Partout sur la planète, les peuples se mobilisent et développent des alternatives : réappropriation collective des biens communs, sobriété et transition énergétique avec abandon de l’énergie nucléaire, circuits courts de production et de distribution, pratiques agro-écologiques, monnaies locales, etc. Les propositions et expériences pour d’autres projets de sociétés fondées sur le partage et les solidarités ne manquent pas.

Dans un contexte d’extrêmes inégalités et de politiques d’austérité dévastatrices, nous appelons à un changement profond de nos modes de production et de nos modes de vie, basés sur la surconsommation et la surexploitation et marchandisation de la nature, qui excluent du droit à vivre dignement une grande partie de l’Humanité, y compris dans nos pays. Nous voulons des sociétés assurant la justice sociale et écologique, remplaçant la course effrénée à la croissance par le bien vivre et la sobriété, la création d’emplois décents, une agriculture paysanne avec la souveraineté alimentaire...

Les biens naturels, tels que l’eau, les sols, ou l’air, ne sont ni des marchandises ni des actifs financiers. Ce sont des biens communs !

Le Sommet des peuples à Rio, une journée mondiale d’action, des mobilisations en France !

En parallèle à la Conférence officielle se tiendra le « Sommet des peuples pour la justice sociale et écologique, contre la marchandisation de la vie et pour la défense des biens communs » à Rio de Janeiro, du 15 au 23 juin. Le 20 juin sera une journée mondiale d’action. Multiplions les initiatives et dynamiques citoyennes, en amont et en écho à ce Sommet des peuples, pour alerter sur les enjeux de la Conférence et montrer comment un autre futur est possible ! Nous le ferons notamment à partir des luttes actuelles contre les gaz et huiles de schistes, les grands projets inutiles, le nucléaire, l’agroindustrie, et pour la justice sociale et écologique.

D’autres mondes sont possibles et nécessaires, inventons-les ici et maintenant ! Rejoignez les mobilisations dans toute la France le 9 et le 20 juin 2012 !

Téléchargez le programme du débat du 9 juin à Paris, dont Basta ! est partenaire.

Plus d’informations sur nogreeneconomy.org

 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 10:14

 

 

Caro, pêcheuse de perle, nous donne encore cette fois une porte ouverte sur l'espoir. Un collectif à soutenir, des gardiens de l'oxygène qui permettra à nos enfantsde respirerdemain encore. Etc'est aujourd'hui qu'il faut les soutenir

 

Un nouveau lieu de partage dans le Gers

 

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Appel du collectif LA PAZ, 
qui a réquisitionné un hameau 
et 5 hectares dans le Gers
(extrait)

« [...] Depuis le 22 avril, nous avons réquisitionné le hameau de Fallot, 
à l'Isle-Bouzon, dans le Gers, et à une dizaine (adultes, enfants, salariés, étudiants, paysans, précaires...) proposons ici et partout autour, avec nos voisins, nos amis et tous ceux qui nous entourent, de mettre en place et de préserver, tout ce qui nous paraît essentiel et qui disparaît chaque jour.

Nous proposons un lieu dans lequel...


• Par la mise à disposition d'espaces et d'outils, nous voulons créer
et recréer à une échelle locale un réseau d'entraide et de partage.


• Par la mutualisation de moyens matériels, nous voulons rompre
avec des habitudes consuméristes, individualistes et de gaspillage.


• Par l'élaboration, l'amélioration et l'apprentissage de techniques,
nous voulons construire, réparer et concevoir de manière pérenne, non polluante
et intelligente, tout ce qui constitue une nécessité ou un progrès.


• Par une gestion cohérente et réfléchie des déchets,
nous voulons limiter l'impact sur notre environnement.


• Par la mise en question des rapports humains établis, nous voulons gérer,
discuter et prendre des décisions de manière collective.


• Par l'ouverture, l'accueil et l'organisation d’événements culturels, festifs, ludiques et sportifs, nous voulons nous réapproprier un lien social et humain, indispensable au bonheur.


• Par le travail de la terre, respectueux des sols, des cycles, des saisons et du vivant.


• Par l'élevage, par l'échange et le troc, nous voulons nous alimenter
de manière saine et variée.


• Par la recherche et le développement de médecines multiples,
nous voulons appréhender différemment la maladie, le soin et la santé.


• Par l'échange, la critique et la réflexion, nous voulons partager et transmettre nos savoirs.

Pourquoi ici ?


Nous avons choisi Fallot car c'est un lieu où nous pourrions concentrer notre énergie,
nos savoirs et nos compétences pour proposer rapidement un lieu ouvert. En effet,
les 5 hectares de terres permettent la mise en place de cultures vivrières et d'élevages pour garantir une alimentation saine, variée et peu coûteuse à ceux qui y participent (création d'une ADAP – association pour le développement d'une agriculture participative). Une partie de ces terres sera aussi utilisée pour la formation, l'apprentissage et la transmission de techniques d'agriculture paysanne et naturelle. Enfin, ils constituent un moyen pour proposer des denrées, à un prix qui soit accessible à tous.

Les 1000 m² d'habitations permettent d'accueillir non seulement un certain nombre d'habitants permanents mais aussi, dans les cinq gîtes autonomes, de proposer un accueil temporaire pour des familles en difficulté. Une grande partie des bâtiments sera surtout dédiée aux activités. Les nombreux espaces seraient autant d' espaces ouverts à toutes les propositions des voisins et des associations locales œuvrant pour le partage, l'entraide, la formation et la culture accessible au plus grand nombre. D'ores et déjà, nous proposons ici une bibliothèque, un atelier, une salle de projection et de concert, une friperie, une salle de jeux, le tout participatif et à prix libre.

Ce lieu appartient à une structure publique. Le Centre médico-social Contoloup Lavallée (CCL) a acheté le hameau pour en faire un lieu de formation et d'apprentissage, mais au vu d'une situation financière catastrophique et faute de financement public, le centre n'a pu en faire usage pendant sept ans et se retrouve aujourd'hui dans l'obligation de le revendre. Cette vente est sensée renflouer provisoirement les déficits de la structure. Cependant, le CCL a déjà perdu 70 emplois ces dernières années, et ce, malgré des grèves et une forte mobilisation pour tenter de faire augmenter la contribution de l'Etat dans son financement. Ce dernier subventionne pourtant allègrement les grosses entreprises privés et le secteur de la finance. Ce n'est au final qu'une question de choix, et le CCL n'est autre qu'une des nombreuses victimes des politiques de destruction du service public.
Le CCL ne pourrait préserver ses emplois et son action, sans mettre à contribution l'Etat. C'est pourquoi nous pensons que l'initiative La Paz devrait être pérennisée par
un financement public au profit du CCL.

Nous avons aussi choisi "Fallot", car ce lieu a été bâti par des femmes et des hommes qui n'ont jamais reçu aucun salaire. Les anciens de l'association d'aide aux toxicomanes Le Patriarche, qu'ils aient volontairement donné de leur temps et de leur énergie pour ce lieu, ou qu'ils aient été abusés et exploités, ont bâti cet endroit afin qu'il serve à accueillir et aider des gens. Le vendre serait donc un mépris de leur travail et de leur volonté.
Nous avons choisi "Fallot" parce que ce lieu doit absolument rester d'utilité publique !!!

Nous appelons tous les habitants du village de l'Isle-Bouzon et des environs, tous les salariés du CCL et leurs familles, tous les anciens du Patriarche et tous ceux qui souhaitent faire de Fallot un lieu ouvert à toutes et à tous, à nous rejoindre, pour exiger que ni les salariés du CCL ni l'association La Paz ni les usagers des deux associations ne soient
les victimes d'une crise, qui fait la misère des uns pour le profit des autres.

 

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Si vous souhaitez nous aider : 

• Vous pouvez écrire au Conseil général du Gers, au Conseil régional de Midi-Pyrénées, à l'Agence régionale de la santé, à la préfecture du Gers... pour exiger que soit immédiatement financé le Centre Contoloup Lavallée pour permettre que l'initiative La Paz, puissent continuer d’exister. Car l'Etat doit soutenir les initiatives solidaires et non les banques.


• Vous pouvez écrire également à la direction du CCL, pour qu'ils entendent combien de personnes soutiennent l'initiative La Paz et les salariés du CCL dans leur lutte. Exigez qu'ils retirent immédiatement la demande d'expulsion à l'encontre de l'association La Paz. Vous pouvez aussi imprimer la pétition sur le site du collectif, la remplir et nous l'envoyer.


• Vous pouvez prendre contact avec nous, nous rencontrer et participer directement à cette aventure. Venez nombreux ici à Fallot pour nous aider dans notre projet et notre lutte. Vous pouvez surtout diffuser très largement cet appel pour créer un mouvement qui soutient et s'approprie ces pratiques.

 

 

 

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A tous ceux et celles qui ne veulent plus être dépossédés de leurs vies.
A tous ceux et celles qui veulent bâtir un nouveau monde, le monde d'après... »

LA PAZ 

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 11:17

 

Suite de ce bio dont nous ne voulons pas, un exemple de celui dont nous voulons parce que nous n'avons pas des revendications abstraites mais la volonté de défendre des choses existantes et d'en créer d'autres sur les mêmes principes. Il s'agit pas de poser des revendications mais d'imposer des espaces de liberté... un autre combat.

Et si vous voulez vous en prendre plein les yeux et plein le coeur des beautés de l'Ardèche, mais pas seulement, je vous invite à un long détour chez coco Magnanville un site d'une grande richesse qui allie la réflexion politique pertinente, une recherche unique sur les différentes communautés indigènes d'Amérique, sur les forêts de la région, sur les luttes politiques planétaire et spécidiques qu'y s'y mènent, de la poésieen mots et de la poésie en images... un microcosme qui vaut le détour... je reviens enrichie, de l'information de qualité et de la beauté pleins les yeux et le coeur, de chacun des passages que j'y fais.

 

 

Ardelaine : Une coopérative pas comme les autres 

 

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Faire revivre la filature de St Pierreville, fermée depuis les années 60, était un pari risqué : les études de marché assuraient qu’il n’y avait plus de place pour les laines de pays, créer une entreprise dans un petit village situé à une heure de la première ville paraissait voué à l’échec et hors de la dimension industrielle, point de salut !

Pourtant, une réflexion basée sur le moyen/long terme, la détermination d’une équipe solidaire et la conviction qu’on peut vivre et travailler autrement  ont eu raison de cette vision pessimiste. Après sept années de préparation, la SCOP Ardelaine a vu le jour en 1982.

 

 

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Avec 1 salarié au départ, la SCOP a su franchir bien des obstacles et se développer étape par étape, en créant en moyenne un emploi par an. Elle a su concevoir un projet diversifié reliant toutes les étapes de la filière dans une structure commune : tonte des moutons, cardage des laines, fabrication de matelas et articles de literie, tricotage et confection de vêtements et commercialisation sur place, sur les foires, salons et magasins bio. En effet, elle s’est dès le départ appliquée à proscrire de ses procédés de fabrication tout  traitement chimique et à protéger l’environnement. La dimension culturelle a aussi pris une place importante avec la création de deux parcours muséographiques qui vous présentent l’histoire de la laine.

 

 

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Situer Ardelaine

 

St Pierreville est un petit village ardéchois à 500 mètres d'altitude entre la montagne ardéchoise et la vallée du Rhône. Le châtaignier y domine aux côtés de l'élevage de moutons et la production de petits fruits.

Depuis le XVe siècle le site était un moulin procurant farine et huile de noix aux habitants du village.

En 1846, le meunier construit un nouveau bâtiment qui abritera une filature de laines attenante au moulin puis ensuite il fait construire une seconde roue à augets pour faire tourner les machines.

 

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                                                                              La filature dans les années 60

 

 

Après la guerre de 40, la vie change et le développement de l'industrie et des fibres synthétiques ont raison de cette filature locale qui s'arrête dans les années 60.

En 1975, les fondateurs d'ardelaine la découvrent et la restaurent et depuis plus de 30 ans, le filature a reprit vie avec tout une énergie créatrice qui se développe dans son environnement.

 

 

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Le savoir-faire ardelaine

 

Il se décline de la tonte aux produits finis au travers un parcours que voici :


 

- La tonte des moutons


 

 

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La tonte a lieu de début mars à fin juin. Les tondeurs vont de ferme en ferme avec leur matériel. Ils tondent selon une méthode qui permet de « déshabiller » le mouton en 3 minutes environ, sans attacher l’animal. La tonte est un métier très physique qui demande beaucoup de dextérité et de patience.


 

- Le lavage des laines


 

 

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Les toisons sont lavées pour les débarrasser du suint et des déchets organiques (elles perdent alors 55% de leur poids). Le lavage se fait à l’aide d’un savon biodégradable, dans notre unité de lavage. Les laines sont ensuite séchées et compactées dans des balles de 130 kg en attendant leur utilisation. Les eaux résiduelles du lavage sont retraitées dans une station d’épuration performante et les eaux de rinçage passent dans une station de phytoépuration.


 

- Le cardage

 

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Avant tout usage, les laines doivent être démêlées. On appelle cette opération, le cardage : elle est réalisée en passant la laine dans des brosses plus ou moins fines. Le premier cardage, avec de grosses dents, prépare les laines pour les matelas. Le dernier cardage aligne les fibres pour réaliser un voile qui se superpose en constituant une « nappe de laine ». Cette nappe sera utilisée pour garnir les couettes et les oreillers. Ces opérations permettent aussi de dépoussiérer la laine et de la débarrasser des débris végétaux qu’elle peut encore renfermer.

 

 

- Le filage

 

La filature est actuellement en cours d’installation.


- L´atelier matelas

 

 

matelas.jpg                                                                           fabrication des bourrelets

 

 

Pour fabriquer un matelas, la laine est posée sur une toile de coton de manière à faire un « bâti » en répartissant la laine bien régulièrement sur toute la surface. Une deuxième toile de coton est posée par dessus la laine et les deux toiles sont assemblées à l’aide d’une machine à coudre spéciale. C´est la seule opération faite avec une machine, toutes les autres sont strictement manuelles.
Ensuite vient la pose des bouffettes qui permettent de maintenir la laine en place : une très grande aiguille suivie d’un fil est piquée à intervalles réguliers à travers le matelas et au niveau de chaque "piqûre" un noeud autobloquant est serré. Une bouffette, sorte de "pompon", est insérée sous le fil de chaque côté du matelas pour que la pression ne déchire pas le tissu.
Sur les matelas tradition, des « bourrelets » sont faits sur le côté en piquant une aiguille qui attrape un peu de laine tout le long du matelas.


 

- L'atelier menuiserie

 

C’est là que sont fabriqués les sommiers à lattes souples. Ils sont soit en bois apparent lazuré bio, soit recouverts de tissu assorti au matelas.


- L´atelier couettes

 

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C´est dans cet atelier que nous fabriquons les couettes, mais aussi les oreillers et les surmatelas. Une nappe de laine est insérée dans un tissu de coton biologique. Pour maintenir la laine dans les couettes, des bouffettes sont posées comme sur les matelas. Cette opération est manuelle. Les opérations de couture se font avec des machines à coudre et le matelassage avec une « sauterelle », machine qui peut déplacer sa tête à la demande.


   

- L´atelier de tricotage

 

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Dans cet atelier, le fil de laine est tricoté. Le tricotage se fait sur des machines à commande numérique qui réalisent des mailles de grosseurs différentes et produisent du métrage de tricot.


   

- L´atelier vêtements


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turbulette.jpg                                                     Turbulette( la ligne bébé est vraiment très jolie !)

 

C´est dans cet atelier que les métrages de tricot sont ensuite coupé puis cousu pour réaliser les vêtements. Les collections sont créées par l’équipe avec parfois l’appui d´autres professionnels du textile.

Pour les métiers que nous ne maîtrisons pas nous-même, comme les opérations de filature et  teinture, nous travaillons avec une autre entreprise. Nous entretenons avec ce partenaire de longue date des relations de proximité afin de pouvoir garantir la qualité du travail effectué.
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- Les ateliers de maintenance

 

Ils regroupent la mécanique et les métiers du bâtiment (électricité, maçonnerie,…), indispensables dans notre entreprise particulièrement éloignée des grands centres !


- La commercialisation des produits:

 

Elle se fait de quatre façons différentes :


-    dans notre boutique, sur le lieu de la fabrique,
-    avec le catalogue de vente par correspondance
-    en ligne, sur Internet
-   sur les salons et certains magasins de produits naturels (bio) dans toute la France et en Belgique. Cette commercialisation à l’extérieur de l’entreprise demande une grande mobilisation de l’équipe ; la vente fait partie des activités qui font appel à la polyvalence.


 

 

L'éthique ardelaine


 

- Le respect de l'environnement tout au long de la filière


- Léconomie sociale et solidaire, moteur du développement local en territoire


- Une organisation interne basée sur la coopérative

 

-- La transmission des savoir-faire aux générations futures


- Des prix justes pour une économie solidaire et équitable

 

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Ardelaine pratique des prix de vente qui lui permettent d´acheter la laine aux éleveurs à un prix supérieur à celui du marché, de donner la priorité à l´emploi sur l´automatisation, de financer la protection de l´environnement (station d´épuration performante) et de développer une économie locale.

L´échelle de salaires* est de 1,2. Si l´entreprise fait des bénéfices, ceux-ci sont répartis ainsi :

-  45% mis en réserve, pour la sécurité et la pérennité de l’entreprise,

-  45% distribués aux salariés (participation),

-  10% attribués aux associés (dividendes).

* écart entre les salaires minimum et maximum au sein de l´entreprise

 


 

Ardelaine c'est aussi :


 

1.Une boutique à St Pierreville

 

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2.Des animations-vente dans les foires, les salons et magasins bio

 

3. En Ardèche, présence sur le marché bio d'Aubenas

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4.Un musée vivant : Du mouton au pull

 

 

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5.Un restaurant : La cerise sur l'agneau

 

 

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Ouvert depuis l'été 2010, le restaurant offre des spécialités culinaires ardéchoises agrémentées de plantes sauvages er de savoureuses épices. Produits de saison issus des fermes locales et majoritairement biologiques (label AB ou nature et progrès).

Exemples de matières premières : agneau de pays, truite de l'Ardèche, plats végétariens, fromages d'Ardèche, yaourts de brebis, tartes aux châtaignes......

 

 

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6.Un café-librairie

 

 

Entre café et livres : un nouvel espace d'accueil

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En 2010, notre petite buvette d’été s’est transformée en un grand espace d’accueil ouvert également hors saison. On y trouve un café-librairie, un espace enfant et une salle de formation.

La librairie regroupe des ouvrages liés aux thématiques d’Ardelaine : le mouton et la laine bien sûr, mais aussi l’économie sociale et solidaire, le patrimoine, l’Ardèche, l’alimentaire, les jardins, les loisirs créatifs, les questions de société…

 

 

Mon coup de coeur gastronome

 

 

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Lors de notre visite à Ardelaine, nous sommes allés  manger une petite glace au café-librairie et sommes tombés sous le charme du lieu, de l'accueil chaleureux et des glaces aux parfums originaux et subtils.

C'est vrai que le jour de notre visite, le temps était plus à la consommation de chocolat chaud et de crêpes et nos amis avaient décidé de nous faire gôuter les délicieuses glaces et sorbets.


Alors, nous avons testé pour vous les parfums suivants :

 

- châtaigne/marron confit

- caramel au beurre salé

- orange sanguine

- chocolat noir

- myrtille

 

Et une glace qui m'a tapé dans l'oeil et que nous avons goûté de concert offerte gracieusement par notre hôtesse :

 

Glace au fromage de chèvre.....bêê !!


Et bien, moi, j'ai aimé

 

 

 

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En espérant vous avoir fait découvrir un magnifique projet de coopérative qui vit grâce à des passionnés et des personnes qui aiment leur métier et savent profiter de la qualité d'un travail permettant la satisfaction du travail accompli du début à la fin, en espérant vous avoir donné envie d'aller voir sur place toutes les expériences liées à la laine, à la gastronomie de terroir, à la coopérative ouvrière, je vous remercie de votre intérêt pour ardelaine.

 

Caroleone

 

En savoir plus sur le site ICI

 

 

En BONUS

"Tout n'est pas bon dans le cochon » : Limousin Terre de Gauche contre les porcheries industrielles

 

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Communiqué de presse Limousin Terre de Gauche suite à la commission permanente du conseil régional du 24 mai 2012


Lors de la commission permanente du jeudi 24 mai, le groupe Limousin Terre de Gauche a dénoncé l'attribution à l'EARL Frais Marais de Folles (87) d'une subvention destinée à agrandir leur porcherie. Celle ci passerait d'une production de 410 à 1494 places. Cette course à l’agrandissement intervient alors qu'un recours a été déposé au tribunal administratif et que toutes les questions liées à l'impact sur l'environnement, et notamment sur le bassin de la Gartempe, ne sont pas réglées.


Alors que chacun s'accorde à défendre l'idée d'une agriculture durable et de qualité, pourquoi l'exécutif régional fait-il le choix de soutenir un projet de monoculture industrielle ? Les élus de Limousin terre de Gauche refusent que le Limousin subisse les dégâts qu'a infligé à la Bretagne l'élevage porcin intensif.

 

Terre de gauche

 

Source : Serge des bois

 

 

 

Et le tout chez coco Magnanville

 

 

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 10:46

 

Voilà encore un texte d'information et dont l'intérêt ne cesse de croître au fil de l'actualité. Je poursuis doncmacampagne d'information sur le thème, l'ésophie contre les écologies multiples, antithétiques parfois et auxquelles par un judicieux choix de prémisses ont peut faire dire absolument tout et son contraire. Nous sommes face à un choix éthique, choix que laglobalisationà rendu planétaire et qui concerne  notre survie en tant que genre humain. Nous ne pouvons faire ce choix sans vous faire spécialste ultime et seul recevable de nos propres destins... c'est clair c'est plus fatigant, plus risqué et angoissant que de remettre la responsabilité à d'autres. Pourtant plus nous avançons plus il apparaît que ceux qui ont fait le choix de la repsonsabilité, un choix pour lequel la pratique précède la théorie... ont bien plus de chance de traverser sans trop de dommages les évènements qui se profilent à l'horizon d'un futur proche et qui annoncent des temps très durs. Quand bien même la simplicité n'est pas votre choix, ce texte pose une question qui nous concerne tous, car tous nous avons à notre mesure le pouvoir d'influer sur le futur... alors soutien à l'usurpation du bio ou à ceux qui pratiquent réellement élevage et agriculture de qualité, ce qui ne se peut que dans de petites entités avec plus de travail humain mais dans des meilleures conditions de vie quotidienne et produisant une nourriture de qualité. C'est un long débat sur lequel je ne cesserai de revenir parce que son issue est la fondation d'un avenir possible...ou non !

 

Bio : Nous ne voulons pas de ce bio-là !

 

 

4875100924_b445781301.jpgIl faut consommer bio pour sauver la planète !

Certains habitants de la commune lot-et-garonnaise de Nérac étaient certainement partisans de cet adage très en vogue en ce début de troisième millénaire. Cela ne les a pourtant pas empêchés de s’opposer à l’installation à proximité de leur lotissement d’un élevage de poules pondeuses bio.

Le projet soutenu par la coopérative agricole Terres du Sud prévoyait l’installation d’un élevage de 9000 volailles. Bernard Péré, fondateur du groupement d’éleveurs de volailles bio Biogalline et membre du conseil économique et social de la région Aquitaine, réagit : « Les riverains de ce projet ont pris contact avec moi car j’ai manifesté publiquement mon opposition à l’installation d’un élevage conventionnel de 30 000 volailles dans une autre commune du Lot-et-Garonne. Il était aussi soutenu par Terre du Sud. Mais à Nérac, il s’agissait d’un élevage bio ! J’ai eu des hésitations… Finalement, j’ai défendu les riverains. Neuf mille poules, cela devient de l’industriel. Nous ne voulons pas de ce bio-là ! »

La nouvelle réglementation qui régit l’agriculture biologique en Europe et qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2009 facilite le développement d’une bio intensive et industrielle.

Particulièrement présents lors des réunions de préparation des cahiers des charges des élevages de volailles bio,
les représentants des coopératives agricoles liées aux multinationales de l’agroalimentaire ont su négocier leurs exigences. Désormais, la surface totale des bâtiments des élevages de poulets de chair peut atteindre 1600 m2 et le nombre de volailles en bâtiment mobile est porté à 16 par mètre carré. Ces mesures permettent ainsi des élevages à l’année de 75 000 bêtes, élevées en trois séries et abattues à 81 jours. Pour les poules pondeuses, le nombre de volailles par bâtiment de 500 m2 ne peut pas dépasser 3 000 mais certaines coopératives agricoles conseillent à leurs éleveurs de juxtaposer les bâtiments, séparés par un simple grillage, pour faciliter la collecte industrielle des œufs. Les structures peuvent ainsi atteindre 6 000, 9 000 voire 12 000 poules. Et comme le nombre de bâtiments pour les pondeuses n’est pas limité, la course au productivisme le plus fou est lancée.

5199710074_d17dcb5aaf.jpgDepuis une dizaine d’années, les coopératives agricoles, chantres des pesticides et des OGM, se sont investies dans le bio pour répondre aux opportunités du marché. Ainsi, en 2000, Maïsadour, la puissante coopérative landaise, passait un contrat avec une chaîne de supermarchés anglais pour l’approvisionner en poulets bio. En quelques mois, grâce aux aides de l’état, la coopérative convertissait plus de soixante agriculteurs à l’élevage de volailles bio et pouvait livrer jusqu’à 800 000 poulets bio à l’année. Mais, quatre ans plus tard, le marché anglais s’effondrait et les éleveurs étaient alors encouragés à revenir à l’agriculture conventionnelle. Aujourd’hui, Maïsadour reconvertit à tour de bras les éleveurs au bio. Objectif : la grande distribution française et les cantines scolaires. Et la nouvelle réglementation européenne lui facilite la tache : un éleveur sous contrat avec la coopérative produit à lui seul 50 000 poulets bio. Label bio et agriculture intensive et intégrée, héritée du modèle conventionnel, font bon ménage.

Beaucoup d’agriculteurs qui se convertissent aujourd’hui à la bio préfèrent passer des contrats avec des coopératives agricoles qui leur promettent assistance et sécurité, plutôt que tenter seuls l’aventure. Dans le cas d’un élevage de poulets bio, la coopérative contrôle toute la chaîne de production : l’entreprise d’accouvage, les élevages, l’abattoir, l’usine d’aliments et le marché avec la grande distribution. Elle fournit clé en main tout le matériel et les bâtiments à l’éleveur, procure les crédits nécessaires (environ 200 000 € sur 20 ans). Elle livre les poussins et rachète toute la production (œufs ou volaille de chair) aux prix fixés par elle et qui lui garantissent des marges bénéficiaires conséquentes. Les éleveurs, devenus de simples sous-traitants soumis, se plient aux consignes des techniciens et doivent acheter la totalité des aliments à la coopérative. La nouvelle réglementation a supprimé le lien au sol qui obligeait les éleveurs à produire 40 % des aliments sur leurs terres. Ils peuvent désormais nourrir en totalité leurs volailles avec des produits industriels. Les fabriquant peuvent y incorporer 5 % d’ingrédients non bio et 50 % d’ingrédients importés. Pour le plus grand bénéfice des coopératives, car l’alimentation animale est aujourd’hui l’un des produits bio les plus rentables.

4748417316_8ec179ae56.jpgLe soja est l’un des principaux composants des aliments pour volailles mais sa production en France est en constante baisse car son prix demeure trop élevé pour les coopératives, qui préfèrent s’approvisionner sur le marché international. La Chine fut un temps une source de soja bio prisée mais le scandale de la mélamine, substance
très toxique, retrouvée dans du soja importé par la coopérative Terrena, perturba le marché. Depuis, les coopératives sont très discrètes quant à leur approvisionnement en soja bio. Certaines achètent du soja cultivé sur d’immenses fazendas « bio » de plusieurs milliers d’hectares au Brésil, dans l’État du Mato Grosso, sinistré par la destruction de la
forêt amazonienne. D’autres trouvent leur bonheur sur le marché italien, qui servirait de plateforme à du soja en provenance des pays de l’Est.

5072214132_c1139a1ed9.jpgDans ces pays, de grandes sociétés européennes achètent à bas prix les terres des petits paysans pour les convertir en immenses exploitations destinées à des monocultures de céréales ou de soja bio. Grâce à la nouvelle réglementation, ce soja importé de pays où sont légalisés les cultures OGM peut désormais contenir jusqu’à 0,9 % de traces de transgéniques. Conséquence de ce développement des élevages intensifs de poulets bio : la multiplication des risques sanitaires.

La nouvelle réglementation interdit les traitements préventifs allopathiques mais permet l’utilisation exceptionnelle des antibiotiques (une fois par an pour les poulets de chair et trois fois pour les poules pondeuses). Les volailles seront provisoirement déclassées mais leur chair ou leurs œufs pourront au final être vendus avec le label bio. Tous les oussins livrés sont vaccinés et, en fonction des décisions vétérinaires, les volailles peuvent subir sans limitation d’autres vaccins au cours de leur vie. Et, pour que les poulets stressés ne se blessent pas, l’épointage du bec est autorisé, à condition d’être pratiqué avant l’âge de dix jours. L’ébecquage total et la pose de lunettes demeurent pour l’instant encore interdits !

Les importants intérêts financiers en jeu dans le secteur de l’élevage intensif de volailles bio amènent les groupes coopératifs à se recomposer pour être en position de force dans la concurrence qu’ils se livrent. Ainsi Maïsadour et Terrena viennent de regrouper leurs forces au sein d’une nouvelle entité baptisée Fermiers du Sud-Ouest, qui abattra à l’année 29 millions de têtes de volaille, dont une partie en bio. Terrena avait auparavant acheté, à la fin des années 90, le leader français du poulet bio : l’entreprise Bodin. Les coopératives s’approprient peu à peu les abattoirs indépendants et les groupements de producteurs. L’Union française d’agriculture biologique, l’une des entreprises historique de la bio, appartient désormais à la coopérative Le Gouessant ; Euralis a pris le contrôle d’Agribio Union… Les multinationales de l’agrochimie sont directement ou indirectement engagées dans cette guerre commerciale. Syngenta – filiale de Novartis (un temps propriétaire de la marque Soy, référence de la bio) – est actionnaire à 40 % du groupe Maïsadour Semences, présent dans une trentaine de pays et dont l’une des activités phare est le développement de semences transgéniques. Cette alliance explique sans doute l’acharnement de Maïsadour à vouloir légaliser en France la culture des OGM et étaie les rêves de certains de ses techniciens : voir, dans un avenir proche, se multiplier des élevages intensifs bio dans un océan de maïs OGM.

La création de ces nouveaux empires financiers dans la bio se traduit par leur influence croissante. Les chambres d’agriculture, de plus en plus appelées à encadrer la bio, sont déjà sous leur influence. Les organismes professionnels ne devraient pas tarder à passer eux aussi sous contrôle. Arbio, le plus important d’Aquitaine, est dirigé par des responsables de Terre du Sud et de Maïsadour. Quant à l’Institut national des appellations contrôlées (Inao), qui est chargé en France d’appliquer la réglementation européenne, il est dirigé par Michel Prugue… président de Maïsadour. groupe agro-alimentaire coopératif.

Source : Article de Philippe Baqué – publié par Alterravia

Via : Bio : Nous ne voulons pas de ce bio-là ! - Sylvie Simon Santé/ Conscience Désinformation et Mensonges

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 23:37

 

 

15M: Un regard vers l’avenir

Mais les choses se sont bel et bien passées ainsi. Deux ans et demi après l’éclatement de la « grande crise »,  les gens ont alors dit « Ya basta ! », « Ca suffit ! ».

Dans la périphérie de l’Europe, stimulés par les révoltes populaires dans le monde arabe, à la chaleur de la Kasbah et de Tahrir, les gens ont récupéré et réoccupé l’espace public. Le « Printemps arabe » nous a rendu la confiance en nous-mêmes et dans la capacité collective à changer l’ordre actuel des choses. En regardant également du côté de l’Islande et de la Grèce, le 15M a rompu avec le scepticisme, la résignation et l’apathie ambiantes. Un an après son éclosion, que reste-t-il de tout cela ? Qu’as-t-on obtenu ? Quels défis et perspectives sont devant nous ?

Ce mouvement d’indignation collective dispose toujours d’une forte légitimité. Au-delà des milliers de personnes qui ont occupé les places, participé aux assemblées et manifesté dans les rues, de nombreuses autres se sont senties « représentées » par ce raz-de-marée indigné. Effectivement, avec un taux de chômage de 23%, 174 expulsions de logement par jour et un foyer sur cinq vivant en dessous du seuil de pauvreté, comment ne pas s’indigner, se révolter et désobéir ?

Le 15M a été capable de dépasser l’habituel noyau de militants protestataires en stimulant une nouvelle génération militante et en amenant de nombreuses personnes à se lever de leur confortable fauteuil. Ce sont ces jeunes, écologistes, femmes, personnes âgées… qui ont composé le « peuple de la Plaza del Sol » à Madrid ou de la « Paza de Catalunya » à Barcelone.

Un an après le 15M, nous voyons comment, tant le pouvoir économique que le pouvoir politique, ont étés condamnés comme socialement responsables de la crise, et cela en mettant  en mettant en lumière les liens étroits et la complicité qui les unit. C’est une démocratie de basse intensité qui a été démasquée ainsi que sa confiscation par le pouvoir financier. Démocratie au sein de laquelle ceux qui gouvernent ne sont pas au service des 99% mais bien du 1%.

On est parvenu à modifier l’imaginaire collectif et le panorama de fond. Si la crise a représenté un tremblement de terre social, politique et économique, l’émergence du 15M a, de son côté,  provoqué un processus de repolitisation de la société.

La profondeur de la crise et l’émergence du mouvement ont permis de « penser grand » et « d’agir en grand ». Aujourd’hui, on n’exige plus simplement la réforme du système bancaire, mais bien l’expropriation et la nationalisation des banques, le refus de payer une dette injuste, illégitime et illégale. Le répertoire d’actions s’est amplifié et radicalisé car il ne suffit plus seulement de manifester et de sortir dans les rues ; aujourd’hui on occupe les places, on bloque la circulation, on empêche les expulsions de logement…

La crise met en relief le fait que, souvent, ce qui est « illégal » est légitime tandis que ce qui est illégitime est précisément ce qui est « légal ». Occuper des maisons ou des banques est punissable tandis qu’expulser des familles ou les escroquer est parfaitement légal. Face à une réalité aussi injuste, pourquoi alors ne pas désobéir ou soutenir ceux qui le font ? C’est ce qui constitue l’une des plus grandes victoires du 15M : légitimer ces formes de luttes et les rendre socialement acceptables. 

Quels défis et quelles perspectives sont devant nous ? Changer le monde de base n’est pas une tâche facile, ni immédiate et c’est pour cela que le philosophe Daniel Bensaïd soulignait qu’il est nécessaire de s’armer d’une « lente impatience ». Il faut reconstruire un autre rapport de forces entre ceux qui disposent du pouvoir et la majorité de la société et le chemin pour ce faire sera long et pas toujours linéaire, ni prévisible. Dans ce sens, le 15M n’est qu’un prologue du cycle de luttes qui a commencé. En même temps, au-delà de quelques acquis défensifs, arracher des victoires concrètes est extrêmement difficile. Malgré le fait que l’indignation et le malaise social s’accroissent, les politiques d’austérité s’intensifient. 

Lutter contre la stigmatisation, la criminalisation et la répression constitue une autre tâche fondamentale dans la période actuelle. L’érosion de l’Etat de droit s’accompagne de l’émergence d’un Etat d’exception. On constate qu’au fur et à mesure que l’Etat providence recule, c’est l’Etat policier qui s’avance. On commence par stigmatiser ceux et celles qui se mobilisent en les taxant de « perroflautas » (*), puis on passe à leur criminalisation en disant qu’il s’agit d’« anti-systèmes violents » et on aboutit à leur répression au travers des arrestations préventives, de pages web de délation, etc. Il s’agit de créer un « ennemi intérieur » pour justifier sa répression.

La politique de la peur et de l’intimidation est une autre face de la politique d’austérité. Mais le caractère massif des protestations est le meilleur antidote contre ces mesures. Comment stigmatiser des grands-pères et des grands-mères qui occupent la clinique publique de leur commune pour empêcher sa fermeture ? Comment justifier la répression brutale de gens qui se défendent avec des livres dans les mains ? On peut le faire, et ils le font, mais ce n’est pas sans payer un coût élevé par rapport à l’opinion publique. Jusqu’à présent, la répression a été un boomerang qui s’est retourné contre le pouvoir.

On a souvent dit qu’avec le 15M « la peur a disparu», mais la « peur » continue à être très présente dans les lieux de travail où le capital domine toujours sans presque aucune secousse. La soumission des directions des syndicats majoritaires au gouvernement et au patronat pèse comme une chape de plomb sur l’ensemble des mouvements sociaux. Un syndicalisme de combat est nécessaire, avec comme centre de gravité non pas la concertation par en haut mais bien la lutte par en bas et la défense d’une culture de mobilisations et de solidarités.

Si le mouvement exprime un changement radical de paradigme, il ne peut pas non plus oublier d’autres aspects fondamentaux de la crise, au-delà des questions économiques et de la lutte contre l’austérité, de la dette et des privatisations. Le volet écologique et climatique de la crise est un élément central. Il n’est pas possible de penser un « autre monde » sans combattre la logique productiviste d’un système qui ne tient pas compte des limites de la planète. Crise économique et écologique sont intimement entremêlées. Une alternative n’est pas non plus possible si on ne cherche pas à en finir avec un système patriarcal qui invisibilise, précarise et ne reconnaît pas le travail des femmes. Sans détailler ce point, la crise économique actuelle a clairement un impact majeur sur les femmes.

La coordination internationale constitue un autre grand défi à résoudre. Même si le mouvement a compté avec des journées de mobilisations globales réussies, comme celle du 15 octobre 2011 et aujourd’hui celles du 12M et du 15M, sa coordination internationale est encore faible. Le capitalisme est global et en conséquence les résistances qui s’y opposent doivent également êtres globales, internationalistes et solidaires. Des places publiques à l’indignation mondiale il y a un chemin de va et viens par lequel il faudra transiter toujours plus. 
 
En regardant un an en arrière, peu de personnes auraient pu prévoir l’ambleur des mesures d’austérité (allant jusqu’à modifier la Constitution afin de plafonner le déficit public) ou de répression (avec la réforme du Code pénal destinée à punir sévèrement les actions directes non violentes), mais bien peu aussi auraient pu imaginer ce raz-de-marée indigné qui a secoué avec force le panorama politique et social. Dans les périodes de convulsions, les certitudes sont fragiles et nous n’en avons qu’une seule qui ne le soit pas : ceux qui ont le pouvoir ne renonceront pas à leurs privilèges sans réagir.

Nous ne connaissons pas l’issue de ce combat entre « ceux d’en haut » et « ceux d’en bas », mais nous savons que si nous ne luttons pas, la partie sera perdue d’avance.

(*) Terme méprisant utilisé par les réactionnaires pour désigner des jeunes « hippies » ou « baba cool jouant de la flûte (« flautas ») et accompagnés de chiens » (« perro »), NdT.

Esther Vivas إستر فيفاس

Carte mondiale des mobilisations pour le 12 Mai 2012. Cliquer sur l'image

Artícle original:15M: una mirada al futuro , Público, 15 de mayo de 2012

Source: Tlaxcala, le 12 mai 2012

 

Via : 15M: Un regard vers l’avenir

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