8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 07:56

 

 

Cet appel, proposé par l’Association VECAM est un point de départ pour contribuer à un large mouvement en faveur de l’élargissement des biens communs. Vous pouvez vous y associer, participer au débat. Une première rencontre sera proposée en septembre pour faire mouvement.

Vous partagez avec nous la conviction que notre monde secoué de crises – aux conséquences multiples économiques et sociales autant qu’écologiques… – ne peut se réduire à une lecture binaire : marché contre État. D’autres manières de penser le développement existent, des manières plus respectueuses à la fois des humains et de la planète, plus créatives que celles que nos structures représentatives historiques nous assignent, plus coopératives que compétitives. Ces autres manières de faire société passent, entre autres, par la promotion, la diversification et la défense des Biens Communs.

Par Biens Communs, nous entendons plusieurs choses : il s’agit d’abord de ressources que nous voulons partager et promouvoir, que celles-ci soient naturelles – une forêt, une rivière, la biosphère -, matérielles – une machine-outil, une imprimante – ou immatérielle – une connaissance, un logiciel, l’ADN d’une plante ou d’un animal –. Il s’agit aussi des formes de gouvernance associées à ces ressources, qui vont permettre leur partage, le cas échéant leur circulation, leur valorisation sans destruction, leur protection contre ceux qui pourraient atteindre à leur intégrité. Les Biens Communs sont donc à la fois une approche alternative de la gestion de biens et de services, qui bouscule le modèle économique dominant basé sur la propriété, et un imaginaire politique renouvelé.

Aujourd’hui de nombreuses initiatives, qu’elles soient issues du monde du numérique et de la connaissance, des mouvements environnementalistes ou de ceux de l’économie sociale et solidaire, participent de cette dynamique des biens communs. Ressources éducatives libres, régimes de circulation ouverte des œuvres de l’esprit, logiciels libres et open source, open hardware, archives ouvertes des publications scientifiques sont quelques exemples des communautés de biens communs qui ont émergé au cours des dernières années dans le champ des ressources numériques.

L’essor et le succès de contenus collaboratifs librement réutilisables tels Wikipédia, les cartes ouvertes et contributives d’Open Street Map, les cours de mathématiques du réseau Sesamath ou les musiques en Creative Commons rendent crédible et popularisent ce mouvement des contenus numériques mis en biens communs. Ils croisent la réflexion et l’action de mouvements antérieurs autour de la défense des savoirs des peuples autochtones, d’une science ouverte et participative, de la protection des ressources naturelles, en particulier l’eau, les forêts, les océans, l’Antarctique ou le climat. Ils rencontrent également les préoccupations des acteurs de l’économie sociale et solidaire, de mouvements pour les monnaies locales ou pour les nouveaux modes de production et de consommation plus respectueux de l’environnement (circuits courts…).

Comme certains d’entre vous le savent déjà, un mouvement international des promoteurs des Biens Communs ou « commoners » en anglais, est en train de se construire. Une première rencontre internationale s’est tenue en Novembre 2010 à Berlin ; une seconde est prévue, toujours à Berlin, en mai 2013. Ces rencontres ont pour objectif à la fois de mettre en réseau ces différents acteurs dans leur diversité, et de penser les questions théoriques auxquelles les Biens Communs sont confrontés (ex : passage du local au mondial ; modèles économiques des Biens Communs, formes de régulation juridique, sociale et politique, relations avec les puissances publiques ou le marché…).

Il nous semble aujourd’hui essentiel de mettre en réseau des acteurs et promoteurs des Biens Communs au sein de l’espace francophone afin de donner plus de visibilité aux démarches et alternatives dont nous sommes porteurs dans nos pays respectifs et de contribuer à une dynamique internationale plus large. C’est dans cette perspective que nous prenons l’initiative de vous contacter.

Comme vous le savez sans doute, l’association Vecam travaille depuis plusieurs années autour de ces questions, notamment à travers des publications (les livres “Pouvoir Savoir : Le développement face aux biens communs de l’information et à la propriété intellectuelle" et “Libres savoirs : Les biens communs de la connaissance - produire collectivement, partager et diffuser les connaissances au XXIe siècle ), des rencontres en France (à Paris en 2005, dans les universités d’été du CRID...), au cours des Forums Sociaux Mondiaux (Belém 2009 et Dakar 2011) et par la mise en place d’outils de mutualisation comme les plateformes bienscommuns.org et remixthecommons.org.

Aujourd’hui nous aimerions contribuer à la constitution de ce réseau francophone des acteurs des Biens Communs. Pour lancer cette initiative, nous vous proposons de mettre en place un petit groupe d’une vingtaine de personnes déjà engagés dans cette question qui pourrait animer avec nous une dynamique plus large. Dans un second temps, l’idée sera bien entendu d’élargir le cercle des personnes à impliquer en incluant les individus et les réseaux qui vous sont proches.

Si vous vous voulez participer à ce projet, nous vous proposons de rejoindre une liste de discussion électronique dédiée (echanges@bienscommuns.org) et de réfléchir ensemble à la préparation d’une rencontre qui pourrait se tenir à l’automne 2012.

Si vous souhaitez participer à cette dynamique, un simple message à ce mail : contact@vecam.org suffira et nous vous inscrirons sur la liste de discussion.

Coopérativement,

Pour Vecam : Alain Ambrosi, Claire Brossaud, Michel Briand, Claude Henry, Hervé Le Crosnier, Valérie Peugeot, Pascal Renaud, Frédéric Sultan.

Source : Innovation sociale | Scoop.it

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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 14:51

 

 

AMÉRIQUE LATINE – Souveraineté alimentaire : initiatives venues de la base.

Unité Productive “Filhos de Sepé” du Mouvement des Sans Terre du Brésil.

DIAL 3202

Juan Nicastro

samedi 7 juillet 2012, mis en ligne par Dial

La question de la souveraineté alimentaire est réapparue avec force sur le devant de la scène internationale avec les problèmes causés par la production à grande échelle d’agrocarburants [1]. La prise de conscience des effets destructeurs sur la planète d’une agriculture intensive ayant massivement recours aux engrais chimiques et aux pesticides a aussi conduit à une réflexion critique sur les pratiques agricoles et à des tentatives pour mettre en place d’autres modèles de production. Ce texte de Juan Nicastro [2] publié le 12 juin sur le site de Noticias Aliadas présente une série d’initiatives allant dans ce sens.

_________________________________________

 

Mouvements et organisations populaires engagent des actions pour faire évoluer les habitudes alimentaires.

Les formes de possession de la terre ou de l’eau, les cadres juridiques, la pression des nouvelles technologies promues par les multinationales agricoles, le niveau de compétence des mouvements populaires en matière d’agriculture et d’écologie, le degré d’autonomie dans l’approvisionnement en semences et en intrants agricoles, le changement climatique, la consommation alimentaire des grandes villes, l’approvisionnement et la distribution des produits, les réseaux de commercialisation, le niveau de mobilisation de la société contre les produits transgéniques, autant d’indicateurs qui, déterminants ou favorables, évoluent souvent dans un sens positif et révèlent une amélioration de la souveraineté alimentaire.

La réalité étant ce qu’elle est en Amérique latine, et au vu des effets des dictatures et de la vague néolibérale dans les années 1990, on constate que parvenir à la souveraineté alimentaire constitue une transformation sociale complexe qui ne se réduit pas à des questions de production agricole. C’est un processus qui conduit à encourager ou accompagner de profonds changements dans les formes d’alimentation, d’organisation entre les êtres humains et de relation avec la terre. Si le concept a gagné en publicité, pour de grands secteurs – surtout en milieu urbain –, la souveraineté alimentaire demeure un problème de paysans. À la lecture des intentions initiales, la tâche apparaît d’autant plus complexe.

Nous allons voir ci-après quelques exemples, des situations qui se répètent en divers endroits du continent et qui illustrent plusieurs de ces défis.

- À Córdoba, ville du centre de l’Argentine, est apparu un nouveau groupe de défenseurs de la souveraineté alimentaire, le Mouvement des agriculteurs urbains. Pour ce dernier, un changement s’impose dans les villes. Matías Sánchez, un de ses membres, explique à Noticias Aliadas que, « face au plat de nourriture que nous allons manger en ville, il faut reconnaître qu’il présente trois défauts graves : premièrement, le prix ; c’est un produit cher, fruit de spéculations mondiales plus que d’une vraie relation avec la production. Deuxièmement, ce plat n’a pas de vraie saveur, le choix repose sur des valeurs esthétiques ou publicitaires, il dépend de l’emplacement dans les rayons des supermarchés, et non des qualités nutritives. Et troisièmement, il est empoisonné, vicié par des produits chimiques d’un bout à l’autre du processus de transformation, de fabrication, d’approvisionnement, de conservation et d’emballage. En plus de revenir à une alimentation saine et accessible, nous voulons être des consommateurs responsables et, ensuite, des producteurs. Il est nécessaire que les citoyens réagissent. »

- Au Paraguay, la communauté El Triunfo, dans l’ouest du pays, est un exemple des 36 occupations de terres – représentant 7 000 hectares au total – réalisées par l’Association des agriculteurs du Haut Paraná (ASAGRAPA) vers 1989. El Triunfo dispose de 900 hectares qui sont la propriété collective de la communauté depuis 2002. Une partie de cette terre est réservée à un usage collectif – elle abrite deux écoles, un centre de formation et un hangar – et le reste est réservé à un usage privé. Il y a quelques années, les paysans se consacraient à la culture intensive du soja. Aujourd’hui, ils cultivent haricots, riz, maïs, manioc et toute sorte de légumes verts et plantes maraîchères. Chaque paysan détient entre sept et dix hectares, qu’il utilise pour sa propre consommation, pour des productions traditionnelles ou pour produire des légumes qu’il commercialise ensuite à la foire régionale de Ciudad del Este, capitale du département du Haut Paraná sur la frontière avec l’Argentine et le Brésil, afin de se procurer ce qu’il ne produit pas dans ses champs (huile, sel, outils, médicaments, etc.). D’une monoculture destinée à l’exportation, les paysans sont passés à une diversité de cultures ; ils ont délaissé les produits chimiques toxiques et ils apprennent des techniques de culture durable pour bonifier les sols et produire des aliments biologiques. D’une certaine façon, ils reprennent tout depuis le début et, lentement, les terres redeviennent extrêmement fertiles. Mais actuellement tout l’enjeu est de dépasser ce stade : il s’agit de consolider les communautés, d’engager des discussions sur de nouveaux modèles de communauté paysanne, de sensibilisation politique et d’organisation communautaire, pour développer les projets associatifs et communautaires. Dans cet esprit, les paysans considèrent que la propriété collective des moyens de production (terre, outillage, machines, camions pour écouler la production) leur garantit que, en dépit d’un usage privé de la terre, il ne se créera pas de différence au sein de la communauté.

- Dans le nord de l’Argentine, le Mouvement paysan de Santiago del Estero (MOCASE) a apporté la preuve de la relation entre la formation et les autres maillons de la chaîne qui conduit à la souveraineté alimentaire, en produisant de nouvelles propositions pédagogiques et de formation qui répondent aux besoins des jeunes paysans indiens et renforcent leurs capacités de leadership dans les communautés. Dans son centre situé à Quimilí, dans la province septentrionale de Santiago del Estero, l’École d’agriculture biologique accomplit depuis 2006 de belles avancées, école pensée dans le cadre d’un processus participatif auquel on a associé les centrales paysannes du MOCASE et du Mouvement national paysan indien (MNCI) pour encourager l’agriculture locale durable, consolider la production familiale et communautaire, promouvoir les échanges entre les jeunes du mouvement, développer les technologies et les sciences qui réduisent les incidences environnementales, élaborer des méthodes éducatives qui établissent une correspondance entre la production d’aliments biologiques et les marchés locaux, et valoriser l’art et le métier d’agriculteur en en soulignant les attraits.

Ángel Strappazón, dirigeant du MOCASE, a informé Noticias Aliadas que « le MNCI continue d’aller de l’avant, avec le lancement de l’Université paysanne qui œuvrera au niveau national à la formation de jeunes paysans, Indiens et travailleurs ruraux et urbains » et qui offrira des programmes dans les domaines de l’agriculture biologique, de la promotion de la santé communautaire, de la communication populaire, de l’enseignement agricole, et de la défense des droits humains à l’échelle territoriale. « Cette université préparera à la carrière d’ingénieur en agriculture biologique. Nous insistons sur la formation stratégique de jeunes, de cadres politiques, mais guidés par la possibilité d’appliquer un nouveau paradigme politique, celui de la souveraineté alimentaire, qui constitue indéniablement un des axes d’une nouvelle ère de civilisation, fondée sur la protection de la biodiversité, une production suffisante pour résoudre le problème de la faim, et l’écologie. Il s’agit de façonner un sujet politique nouveau. »

- Le Venezuela est, avec la Bolivie et l’Équateur, un des pays où la dynamique politique a fini par modifier les lois pour donner des conditions favorables à l’agriculture biologique. La Loi pour des pratiques agricoles intégrales saines dispose que « en vue de la transformation du modèle économique et social de la Nation, l’exécutif, par le biais de ses organes et services compétents, défendra l’agriculture biologique comme base scientifique de l’agriculture tropicale durable, à l’intérieur du système de production du pays, avec l’élaboration et l’exécution des projets nécessaires pour encourager et stimuler le processus de production d’aliments biologiquement de bonne qualité, en quantités suffisantes pour nourrir la population, et promouvoir l’enseignement et l’apprentissage de pratiques agricoles écologiques ».

Dans le même ordre d’idée, un accord passé avec Cuba a permis l’installation de 17 laboratoires de production d’engrais et d’agents de lutte biologiques pour une gestion écologique des systèmes de production agricole de l’Institut national pour des pratiques agricoles intégrales saines. Le laboratoire Cipriano Castro, par exemple, dans l’État occidental du Táchira, produit des intrants qu’il fournit gratuitement aux petits producteurs et réalise des enquêtes participatives dans les mêmes unités de production pour améliorer la qualité des intrants et vérifier le travail des producteurs qui adoptent cette technologie.

Mobilisation de l’unité productive “Filhos de Sepé” dans le cadre de la lutte pour la réforme agraire au Brésil.

- Au Brésil, depuis 1999, la colonie Filhos de Sepé, qui appartient au Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), occupe 6 000 hectares à quelque 40 kilomètres de la ville de Porto Alegre, à l’extrême sud du pays. Elle rassemble 700 familles qui pratiquent une nouvelle forme de campement : des unités de 15 à 20 familles sont créées, dont les parcelles sont disposées en triangles qui convergent vers un « centre » de manière à ce que les habitations restent proches les unes des autres (pour les besoins des tâches collectives) mais que chaque paysan occupe la parcelle qui lui revient.

Les gens de Filhos de Sepé ont observé que non seulement la culture biologique de riz est rentable mais aussi que le rendement par hectare est exactement deux fois plus élevé qu’avec des produits toxiques. Ils ont renoué avec l’ancienne tradition consistant à utiliser des canards pour préparer la terre avant de la cultiver. « Les canards mangent toutes les herbes et nettoient le terrain beaucoup mieux que n’importe quel poison chimique, en plus de l’enrichir avec leurs excréments. Nous laissons pendant des mois les canards sur la terre pour qu’ils la préparent. Ensuite, au moment de semer le riz, nous les retirons puis nous les vendons ou les mangeons », a raconté Huli Zang, du MST, au cours d’un entretien avec le journaliste uruguayen Raúl Zibechi publié en 2006 par l’Agence latino-américaine d’information (ALAI) [3]. Mais se pose aujourd’hui le problème de la certification car ceux qui en sont chargés sont liés aux entreprises qui commercialisent des produits transgéniques. « La destruction des barbelés du domaine a été moins difficile que la lutte contre les moyens technologiques employés par les transnationales », déclarait Zang. La colonie Filhos de Sepé fête ses 14 années de travail sans produits toxiques.

Toute l’Amérique latine connaît une intensification du rejet des produits transgéniques, fréquemment sous la forme d’actions coordonnées entre divers mouvements sociaux. Cette union des forces du refus débouche sur une action coordonnée en faveur de nouvelles lois protectrices, de réseaux de commerce équitable, d’une production agricole biologique, d’une bonne santé communautaire, d’une éducation populaire, entre autres, ce qui accroît l’efficacité de la chaîne de production. Témoin le développement des réseaux de commerce équitable, où des personnes qui ont commencé en tant que militants « politiques » consomment et/ou produisent aujourd’hui des produits biologiques, ou soutiennent de différentes manières les circuits de distribution de produits respectueux de l’environnement.

Ces quelques exemples ne visent pas à passer sous silence des questions clés comme le fait que la souveraineté alimentaire sera impossible sans souveraineté sur le territoire, le débat sur le modèle agroalimentaire mondial et ses multinationales, la gravité du changement climatique ou l’accaparement de l’eau, entre autres. Mais il faut aussi considérer que, face à l’intensité de la crise mondiale, l’intérêt pour ces expériences concrètes participe de ce que le sociologue portugais Boaventura de Sousa Santos suggère lorsqu’il déclare que « la réalité est la somme de tout ce qui existe et de tout ce qui surgit en elle comme possibilités nouvelles et comme luttes pour sa concrétisation ».


- Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3202.
- Traduction de Gilles Renaud pour Dial.
- Source (espagnol) : Noticias Aliadas, 12 juin 2012.

En cas de reproduction, mentionner au moins l’auteur, le traducteur, la source française (Dial - http://enligne.dial-infos.org) et l’adresse internet de l’article. mouvementsansterre

Notes
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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 10:28

Il n'est jamais trop tard pour bien faire, ici, un évènement important dans la construction de la Résistance à la destruction du monde qui vient. Cette résistance qui ne peut aboutir que si nous arrivons à jeter les passerelles et les ponts qui font que les peuples de la Terre, tous concernés en tant qu'humains par les exactions d'un pouvoir déshumanisé et déshumanisant, destructeur, assassin - les mêmes quelques-uns qui sévissent, ici, là et ailleurs encore -  coordonnent et structurent leurs luttes sur les thèmes qui nous sont communs : abolition des dettes odieuses, privatisation-captation de nos biens jusque dans l’intimité de nos gènes en passant par la confiscation du territoire et la destruction de ceux qui s’y opposent… la « domination du spectre total » militarisation du monde mis sous contrôle absolu au service et bénéfice de ces quelques-uns qui ont d’ores et déjà été défaits, ils ont perdu l’hégémonie et comme leur modèle ne séduit plus grand monde ayant fait preuve de son incapacité à créer ce monde de sécurité auquel il prétend, semant partout la misère, l’insécurité, la terreur, ils ne leur reste d’autre moyen pour l’imposer que la contrainte, la force, l’assassinat de la dissidence, son emprisonnement où la dissuasion par les menaces et le harcèlement, la stigmatisation, l’excommunication.

Contrairement à ce qui est dit dans cet article la bio piraterie ne concerne pas que le Sud, elle nous concerne tous, le fait est que les luttes cohérentes se mènent à présent au Sud pendant que le Nord se perd dans le blabla creux des querelles stériles et sectaires, des ostracismes à bon marché, des populismes, démagogies et politiquement corrects qui respectent les étroites limites à la critique imposée par le système qui en grand danger d’effondrement, voudrait nous entraîner tous dans les soubressauts de son agonie.

C’est avec plaisir que je relaye cet évènement marquant de la construction d’une résistance concrète, efficace et bien ciblée… puissions-nous en prendre de la graine… de celle que cette grande dame Vandana Shiva s’évertue à préserver et mettre à disposition des paysans de son pays qui ne veulent pas rejoindre les cent mille qui se suicident chaque années en Inde pour avoir céder aux racolages de Monsanto et de ces semences de mort.

 

 

BIOPIRATERIE : ONG et peuples des quatre coins du monde réunis pour lutter contre ces pratiques illégitimes
Atelier au Sommet des peuples de Rio


Mondialisation.ca, Le 27 juin 2012

 

 

Depuis une semaine, le Collectif pour une alternative à la biopiraterie est à Rio dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable et du Sommet des peuples organisé en parallèle. C’est dans l’enceinte de ce sommet que s’est tenu hier un atelier sur la biopiraterie, en présence notamment de Vandana Shiva et de Benki Ashaninka.

Durant toute une semaine, les membres du Collectif ont pu prendre part à des ateliers organisés dans l’enceinte de la Conférence officielle Rio+20 mais surtout dans celle du Sommet des peuples. Ces moments ont permis au Collectif de rencontrer de nombreuses organisations mobilisées sur des thématiques en lien avec la biopiraterie. La biopiraterie consiste en l’appropriation illégitime de ressources biologiques et des connaissances traditionnelles qui y sont associées. Elle est principalement mise en œuvre par les firmes cosmétiques, pharmaceutiques et agroalimentaires via le système des brevets, allant à l’encontre de l’intérêt des peuples autochtones détenteurs de ces savoirs sur ces ressources naturelles.

La biopiraterie concerne donc les peuples autochtones mais aussi les ONG de défense des biens communs, des savoirs traditionnels ou encore mobilisées contre le brevetage du vivant…Le Collectif a ainsi pu participer à la Conférence globale des peuples indigènes en début de semaine, évènement organisé dans le cadre de Rio+20. Mais nos membres étaient également présents sur le campement libre des peuples indigènes brésiliens au sein du Sommet des peuples, ou encore à la grande marche de mobilisation internationale du 20 juin.

Hier, jeudi 21 juin, le Collectif Biopiraterie a organisé un atelier d’information et de mobilisation au sein du Sommet des peuples de Rio, en présence notamment de Vandana Shiva et de Benki Ashaninka. Cet atelier visait à échanger, s’informer, débattre et trouver des alternatives concrètes à la biopiraterie. L’atelier a duré 2h30 et a réuni jusqu’à 250 personnes !

Dans un premier temps, Vandana Shiva et Benki Ashaninka ont pu évoquer les problèmes et enjeux globaux posés par la Biopiraterie. Vandana Shiva a ainsi défendu sa thèse selon laquelle la Biopiraterie est un pillage des ressources du Sud par les entreprises du Nord via le système des brevets et représente ainsi une nouvelle forme de colonisation. Le cas de Biopiraterie sur le Neem et le cas plus récent de l’aubergine modifiée et brevetée par Monsanto, ont pu illustrer ses propos. Vandana Shiva en a profité pour annoncer le lancement début octobre d’une grande campagne sur la souveraineté sur les semences avec de nombreuses autres organisations internationales (plus d’informations sur la seed freedom campaign sur le site Navdanya ).

Benki Ashaninka, représentant du peuple Ashaninka de l'Etat d'Acre au Brésil, a ensuite pris la parole pour dénoncer le cas de biopiraterie sur le muru muru, plante brevetée par une entreprise brésilienne, malgré son utilisation traditionnelle par les peuples indigènes de la région.

L’atelier a ensuite été consacré à la présentation d’outils de prévention contre la Biopiraterie et d’alternatives concrètes et vertueuses. Ilko Rogovich est intervenu pour présenter le travail de l’Initiative ando-amozonienne de prévention contre le biopiraterie, mise en place par la SPDA au Pérou. Cette initiative fait écho à la création par l’Etat péruvien d’une Commission nationale de lutte contre la Biopiraterie, qui a déjà pu contrer avec succès 11 cas de biopiraterie, en partenariat avec des ONG, dont celui du Sacha Inchi breveté par Greentech et dont le brevet a été finalement retiré suite à l'action conjointe de la Commission péruvienne et du Collectif biopiraterie.

Lourdes Laureano, représentante de communautés rurales de l'Etat du Cerrado au Brésil et coordinatrice de l'articulation Pacari, a présenté ensuite son travail sur les pharmacopées populaires comme alternative au brevetage par les entreprises, afin de valoriser et enregistrer les savoirs, pour une gestion par et pour les communautés.

Michael Schmidlemner, de l’ONG Amazon Link, a quant à lui présenté le projet Aldeias Vigilantes (Communautés vigilantes) visant à sensibiliser les communautés aux enjeux liés à la Biopiraterie et aux outils pour y faire face. Cela passe entre autres par l’utilisation des techniques du théâtre de l’opprimé ou encore des formations sur les différences entre les lois de la communauté et les lois internationales les concernant…

Enfin, l’atelier s’est terminé par un débat avec la salle et les ONG mobilisées sur des thématiques connexes et des idées ont pu être échangées afin de renforcer le réseau international mobilisé contre ces pratiques illégitimes : le renforcement des liens entre les universités et les ONG, l’inclusion de la biopiraterie dans les enjeux centraux des mouvements sociaux ou des mouvements mobilisés contre l’agrobusiness, l’agrochimie, les OGM, les semences...

Les membres du Collectif Biopiraterie présents à Rio ont pu prendre contact avec une centaine d’organisations ou personnes intéressées pour développer des partenariats et joindre nos forces, suite à cette rencontre à Rio, pour lutter contre la biopiraterie.

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 21:25

 

 

 

Cuba : la position de leader de la plus grande des Antilles reconnue en matière d’agriculture urbaine, par la rédaction d’Opciones

 

Un organoponico, c’est-à-dire une ferme urbaine, à La Havane.

source : Opciones (Cuba), 16 mai 2012

traduit de l’espagnol par Marc Harpon pour Changement de Société

 

Changement de Société a déjà publié sur l’agriculture cubaine, ici, ou encore .

 

La nation caribéenne est un modèle à suivre pour les pays latino-américains, a affirmé la FAO lors de l’ouverture du Séminaire International sur le thème, qui se tiendra jusqu’au jeudi 17 au Palais des Conventions de La Havane.

Marcio Porto, représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) à Cuba, a réaffirmé ce mardi, à La Havane, la position de l’île comme leader dans le développement de l’agriculture urbaine et péri-urbaine, d’après des informations de la Agencia Cubana de Noticias (AIN).

Intervenant lors de l’ouverture du Séminaire International sur le thème, qui a lieu au Palais des Conventions, Porto a assuré que la nation caribéenne était un modèle à suivre pour les pays latino-américains.

En ce sens, elle a souligné que le pari des agriculteurs cubains, au-delà de l’augmentation de la production d’aliments dans les environs de leur domicile, était avantageux pour eux comme pour l ’économie.

Produire à proximité du marché consommateur constitue un avantage important, étant donné le niveau élevé des prix du pétrole, a-t-elle également expliqué.

En fait, l’utilisation de carburant augmente notablement le coût de la production et de la commercialisation d’aliments, notamment pour les ménages dotés des plus faibles revenus.

C’est la raison pour laquelle cet événement, d’après Porto, doit contribuer à élaborer une stratégie conjointe, afin de dynamiser ce segment de l’industrie agro-alimentaire.

Gilberto Diaz Lopez, directeur national pour la diversité des cultures au Ministère de l’Agriculture (MINAG), a signalé que les deux systèmes productifs se sont articulés à Cuba en un mouvement participatif et populaire, qui montre des résultats sans cesse meilleurs.

Diaz a salué aussi l’apport de ce mouvement à la réduction de la vulnérabilité alimentaire, à la création d’emploi et à l’élévation de la culture des cubains en matière d’agriculture et d’alimentation.

Ce séminaire international, qui durera jusqu’au jeudi 17, comprendra des débats sur des thèmes liés à l’épuration des eaux, à l’utilisation des matériaux recyclables dans l’agriculture urbaine et périurbaine, et à la production et conservation des semences, entre autres.


L’agriculture urbaine se développe aux échelons national et local au Venezuela, par Tamara Pearson

source : Venezuelanalysis (Venezuela), 9 Mai 2012

traduit de l’anglais par Marc Harpon pour Changement de Société

Les vénézuéliens, ont profité de l’expérience cubaine, développée durant la Période Spéciale, en matière d’agriculture urbaine. La représentante de la FAO, l’organisme de l’ONU chargé de l’agriculture et de l’alimentation, a salué récemment la réussite cubaine en la matière. Changement de Société a déjà publié sur la production d’aliments dans l’île socialiste, par exemple  ici, ou encore

 

Mérida, 9 Mai 2012- Le programme vénézuélien d’agriculture urbaine a permis à des jardins urbains, communaaires et familiaux, de se développer rapidement ces deux dernières années, pour atteindre le total actuel de 19000. Le programme fournit gratuitement, des informations,d es formations, des semences et d’autre matériel, dans le but d’encourager une production alimentaire saine et écologique de même que la souveraineté alimentaire.

Martha Bolivar, présidente de la Fondation pour la Formation et l’Innovation en Soutien à la Révolution Agraire (CIARA), a dit hier que le programme d’agriculture urbaine visait à produire 18 000 tonnes de fruits et légumes cette année.

Le programme dépend de la mission gouvernementale Agro-Venezuela et a pour but de tirer partie d’espaces urbains inutilisés pour produire des légumes, des fruits, des médicaments et des plantes ornementales, à une petite échelle, dans le but de promouvoir une micro-économie familiale et communautaire auto-suffisante.

Il donne la priorité à 20 produits, parmi lesquels, les radis, persil, les tomates, les poivrons, et, d’après Bolivar, les légumes sont 100% sans intrants agricoles toxiques.

Le vice-président et ministre de la terre et de l’agriculture du Venezuela, Elias Jaua, a dit ce week-end que le programme visait aussi à créer 21 000 unités de production plus productives cette année, de même que 125 serres, 44 pépinières, 16 grainetiers artisanaux produisant des semences certifiées, 6 sites de production d’engrais biologiques et 40 sites d’aquaculture (fermes aquatiques). Jusqu’ici 19 000 unités de production d’agriculture urbaine ont été construites, et celles-ci comprennent des jardins familiaux, communautaires et scolaires.

Jaua a fait ce commentaire en visitant la Base Socialiste Agro-productive d’Agriculture Urbaine à Valles del Tuy, dans l’Etat de Miranda, où, a-t-il dit, 1200 familles ont reçu une formation et cultivent aujourd’hui des jardins dans leurs petites cours ou patios, de même que dans de petits espaces communautaires, pour la consommation de la communauté.

Un jardin urbain dans l’État de Miranda, Los Charavares, implique 17 vénézuéliens, qui utilisent des techniques agro-écologiques pour planter divers légumes, comprenant par exemple des tomates et des poivrons. La zone qu’ils cultivent était autrefois faite de gravats et servait à entreposer des ordures, jusqu’à son recouvrement par le gouvernement national.

Belkis Aponte, coordinatrice de la base de Los Charavares, a dit que les travailleurs de la base s’occupaient de tout le processus productif, des semailles à la distribution directe de la nourriture, vendant ainsi des produits à environ la moitié du prix du marché.

« Nous avons 50 par-terres de fleurs et des plateaux hydroponiques, faits de vieux pneus recyclés » a-t-elle dit. Les organoponicos sont un système cubain de jardins urbains, consistant souvent en quatre murets de béton remplis de terre et d’engrais biologiques, et de canaux d’irrigation à la surface.

Dans les stations de métro de Caracas, il y a des stands de la CIARA expliquant l’agriculture urbaine et ce que les individus, familles et communautés peuvent faire en ce domaine. Sur ces stands, les gens peuvent remplir des formulaires pour obtenir des semences et de petites parcelles de terres.

« La CIARA nous a fourni tout ce dont nous avions besoin pour avoir un jardin potager dans le patio ; les graines, les outils, le compost, les pots et la terre » a déclaré Zafra Miriam à Caracas, interrogé à Venezuelanalysis.com. « Et ils sont incroyablement réactifs, toujours disponibles pour fournir des conseils ou un supplément de matériel en cas de besoin » a-t-elle dit.

« Nous pouvons semer dans n’importe quel espace disponible [ …] sur les balcons, dans les patios, sur les toits […]. Il y a de nombreuses options disponibles pour les gens qui contribuent à la souveraineté alimentaire » a dit Bolivar.

La semaine dernière, le Président Hugo Chavez a approuvé 97,6 millions de dollars supplémentaires (22,7 millions de dollars) pour soutenir l’agriculture urbaine.

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 11:22

 

 

Les éditions libertaires vous proposent

 

« La commune libre de Saint-Martin » de Jean-François Aupetitgendre

Dans la commune de Saint-Martin (5 000 habitants), un élu de base a découvert des archives sur un groupe libertaire local du XIXe siècle. Surpris de l’étrange actualité de leurs idées il a repris leurs propositions et s’est présenté aux dernières élections municipales.
Contre toute attente il a été élu maire en proposant d’instaurer la démocratie directe et l’autogestion, de développer toute une série d’initiatives allant à l’encontre de la pensée unique libérale.
Succès.
Depuis, la petite ville invente, transforme, remet en question la gestion communale classique, loin des médias indifférents, sans grandiloquence, pas à pas. Un vent d’innovation à transformer les citoyens et les structures… au point d’inquiéter le pouvoir qui fera tout pour étouffer dans l’œuf cette initiative isolée, avant qu’elle ne s’étende.
Pourtant, d’autres expériences communales de démocratie directe ont lieu en Europe et dans le monde. Une autre société est possible, plus équitable et respectueuse des libertés, plus écologique et riche en rêves, sans attendre le Grand Soir ou la chute du capitalisme. D’autres Saint-Martin sont possibles.

ISBN : 978-2-919568-21-5

13 €

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 07:07

 



Islande a terminé l’année 2011 avec une croissance économique de 2,1% et selon les prévisions de la Commission européenne, elle va faire le triple du taux de croissance attendu pour l’UE en 2012 (La croissance de l'UE est prévue à 0,5% en 2012 contre 1,5% en Islande). Pour 2013 la croissance devrait atteindre 2,7%, principalement à cause de la création d’emplois. L’Islande est le pays qui a nationalisé les banques privées et qui a emprisonné les banquiers responsables de la crise.

L’Islande a été le seul pays européen qui a rejeté par un référendum citoyen le sauvetage des banques privées, laissant s’effondrer certaines d’entre elles et jugeant de nombreux banquiers pour leurs crimes financiers.

Pendant ce temps dans un pays comme l’Espagne, le ministre l’économie qui fut un grand responsable chez Lehman Brothers, a maquillé les soldes bancaires et a gonflé les résultats pour faire croire à une solvabilité du système financier résultant de la déréglementation des marchés mais ce dernier a fini par s’effondrer.

 Glitnir, Landsbankinn et Kaupthing furent les banques nationalisées en 2008 pour éviter leur faillite et qui furent placées sous contrôle démocratique, plutôt que de profiter d’injections inconditionnelles de capitaux publics, comme en Espagne ou dans les autres pays européens. En juin dernier, l’une d’elle Landsbankinn, a annoncé son intention de rembourser les intérêts aux détenteurs d’hypothèques pour compenser les citoyens de payer leurs pertes.

 La révolte pacifique a débuté en 2008, sans que celle-ci soit décrite dans les pages des grands médias européens, qui ont mentionné dans des notes en bas de page que ce pays était un dangereux exemple dangereux à suivre. À la fin de 2008, l’ensemble des dette de l’Islande égalait à 9 fois son PIB. La monnaie s’est effondrée et la Bourse a suspendu ses activités après une baisse de 76%.

 Le pays a fait faillite et a ensuite reçu un prêt de 2 100 millions de dollars du FMI et 2 500 millions de dollars provenant des pays nordiques et de la Russie. Le FMI, comme d’habitude, a exigé, en échange des mesures "d’ajustement" soit des coupures dans les dépenses sociales qui ont provoqué la colère de la population, la chute du gouvernement et la convocation d’élections anticipées au début de 2009 dans lesquelles la gauche a remporté la majorité absolue et provoquant l’effondrement du Parti de l’Indépendance, un parti conservateur, qui était traditionnellement la force dominante dans le pays, qui n’a conservé que 23,7% des voix.

 Le Mouvement Gauche-Vert a gagné 21,7%, Alliance sociale-démocrate 29,8%, le Parti progressiste 14,8% et Mouvement des citoyens 7,2%.

Johanna Siguroardottir a été choisi pour diriger le gouvernement réunissant des sociaux-démocrates, et les écologistes de gauche. En 2010, on a mis sur pied une assemblée constituante de 25 membres, des « citoyens ordinaires » pour réformer la Constitution. Cette même année, le gouvernement a soumis à un référendum sur le paiement ou non de la dette contractée par les banques privées en faillite au Royaume-Uni et dans les Pays-Bas, mais 90% des gens ont refusé de payer.

 Ses citoyens ont voté non à cause de l’effondrement de la Banque Icesave et les gouvernements de ces pays couvrent les dépôts à capitaux publics. Le FMI a gelé les prêts en espérant que l’Islande finirait par payer ses dettes illégitimes.

 En septembre 2010, l’ancien Premier ministre Geir Haarde a été mis en procès pour négligence dans la gestion de la crise. Interpol a également émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président de Sigurdur Einarsson. En avril 2011, les citoyens ont de nouveau dit non à un nouveau référendum sur le paiement de la dette.

Après cela, au mois de décembre la banque Landsbanki a décidé de retourner une partie de la dette. Le montant total des sommes versées par Landsbanki, selon Icenews à 350 milliards de couronnes, soit environ 33% de la dette totale. Pourtant, "les comptes Icesave ne représentent seulement 4% des obligations des institutions financières du pays, soit environ 4000 millions d’euros. 96% restant ne pouvait pas être renvoyé aux créanciers, car il était complètement impossible de le faire parce que le paiements d’intérêts chaque année aurait dépassé les revenus du pays.

 Dans les mots de l’économiste Jon Danielsson : « Les (banques) ont accumulé une dette égale à plusieurs fois le PIB annuel. Il n’y a aucune possibilité que les citoyens puissent payer cette dette."

 Il y a quelques jours, les responsable de la Fiscalité en Islande ont inculpé deux officiers supérieurs des banques qui ont commis des fraudes au moyen de prêts non autorisés pendant les opérations qui ont conduit à son système financier à s’effondrer en 2008 : l’ancien PDG responsable de la faillite de Glitnir, Larus Welding et le responsables des finances de l’entreprise, Gudmundur Hjaltason. Ils auraient abusé de leur position pour fournir environ 102 millions d’euros sans la permission, sans garanties de la part des bénéficiaires et sans avoir consulté le département de gestion des risques.

 Les agences de notation Moody, Standard & Poor et Fitch font pression pour punir l’endettement sans grand succès et toujours en essayant d’ignorer la reprise économique dans ce pays. Par ailleurs, en 2008, quelques mois avant l’effondrement de ses banques, le pays jouissait encore de la cote triple A donnée par ces mêmes organismes.

 * Journaliste.  Www.contralatortura.cl Dispatch

Source : Actualutte

via : Actualité Distincte: Après son refus de payer sa dette, l'Islande fera le triple de la croissance de l'UE en 2012

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 17:32

 

 

 

 

Voilà, je suis en train de faire un travail sur la partie militaire de cette main mise sur les ressources de la planète et qui est complémentaire. J'espère que grâce au texte qui suit, certains comprendrons mieux les enjeux planétaires actuels... d'autres non montrereront que quand l'appropriétion par pseudo-légitimation ne marche pas, le recours à la force intervient... et comme "ils" disent : "Nous ne faisons pas le compte des morts" (de l'autre partie)

Les peuples du monde face à l'avancée du capitalisme: Rio +20 et au delà


Wednesday, 06 June 2012 10:33

Document de positionnement de La Via Campesina

Du 20 au 22 juin 2012, des gouvernements du monde entier vont se rassembler à Rio de Janeiro au Brésil dans le but de commémorer les 20 ans du "Sommet de la terre", la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement durable (CNUDD) qui, pour la première fois en 1992, établit un calendrier mondial pour le "développement durable". C’est lors de ce sommet qu’ont été adoptées la Convention sur la Diversité biologique (CDB), la Convention des Nations Unies sur le Changement climatique (CNUCC) et la Convention sur la Lutte contre la Désertification. Chacune de ces conventions promettait de mettre en place un ensemble de mesures destinées à protéger la terre et la vie sur la planète tout en contribuant à la dignité de tous les êtres humains.

A cette époque, de nombreux mouvements sociaux avaient salué ces nouvelles conventions porteuses d’espoirs. Vingt ans plus tard, nous nous rendons compte que les causes réelles de la détérioration environnementale, économique et sociale n’ont pas été touchées. En outre, nous constatons avec une inquiétude profonde que cette prochaine réunion de juin renforcera les politiques néolibérales et les processus d’expansion capitaliste, de concentration et d’exclusion qui nous entraînent dans une crise environnementale, économique et sociale aux proportions démesurées. Sous le nom trompeur et mal intentionné d’ “économie verte”, de nouvelles formes de pollution et de destruction de l’environnement  vont être annoncées ainsi que de nouvelles vagues de privatisation, de monopolisation et d’expulsion de nos terres et de nos territoires.

La Via Campesina va se mobiliser lors de cet événement et fera entendre la voix paysanne dans le débat mondial. Le mouvement international défendra une nouvelle voie de développement, fondée sur le bien-être de tous et toutes, une voie qui assure l’alimentation de chacun, qui protège les biens communs et les ressources naturelles, garantissant qu’ils servent au “bien vivre” de tous et toutes et non au désir d’accumulation d’une minorité.

20 ans plus tard: planète et humanité en crise

20 ans après le Sommet sur la Terre, la vie est devenue plus difficile pour la majorité de ses habitants et habitantes. Le nombre de personnes souffrant de la faim approche maintenant du milliard, ce qui signifie qu’une personne sur six a faim, les enfants et les femmes paysannes étant les plus touchés. Les expulsions de nos terres et de nos territoires se sont accélérées. Elles ne sont pas seulement dues aux conditions désavantageuses imposées par les traités commerciaux et le secteur industriel, mais aussi à de nouvelles formes d’accaparements de la terre et de l’eau, à l’imposition mondiale de nouvelles législations sur la propriété intellectuelle qui nous volent nos semences, à l’invasion des semences transgéniques, à l’avancée des plantations de monocultures, des mégaprojets d’infrastructure et d’extraction minière.

Les grandes promesses de Rio 92 se sont avérées vaines. La Convention sur la Diversité biologique n’a pas mis fin à la destruction de la biodiversité. Au contraire, elle a contribué à de nouveaux mécanismes destinés à la privatiser et à la convertir en marchandise. La désertification continue à avancer de pair avec l’agriculture industrielle et l’expansion de l'agro-industrie et des plantations de monocultures. Le réchauffement de notre planète – avec son cortège de désastres et la souffrance qui en découle - n'a pas été diminué, mais il s'est plutôt accéléré et aggravé.

La grande tromperie de 1992 a été le “développement durable”. Alors que les mouvements sociaux le voyaient comme une possibilité de traiter l’origine des problèmes, cela n’a finalement été qu’une recherche de nouvelles formesd’accumulation. Aujourd’hui il s’agit de légitimer ce qu’ils appellent “l'économie verte”.

 


L'économie verte” et les autres fausses solutions: un nouvel assaut sur les peuples et les territoires

L’économie capitaliste a causé la plus grande crise systémique depuis 1929. Depuis 2008, le système hégémonique s’efforce de trouver des sorties à la crise structurelle, tout en recherchant de nouvelles possibilités d’accumulation dans la même logique.C’est dans ce contexte que le secteur financier s’est emparé des conventions sur la diversité biologique et le changement climatique et a développé cette nouvelle ingénierie financière appelée Capitalisme vert.

Gouvernements, secteur industriel et organes onusiens ont passé les dernières années à construire le mythe de “l’économie verte” et du “verdissement de la technologie”. Présenté comme le point de rencontre entre la planète et le monde des affaires, il s’agit, en réalité, d’une nouvelle façon de faire avancer le capitalisme jusqu’à ce que toute la terre soit sous le contrôle du grand capital. De nombreux mécanismes sont mis en œuvre par cette économie verte qui, tous, nous entraînent vers davantage de destructions.

 

 


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  9.  1; L’économie verte ne cherche à atténuer ni le changement climatique ni la détérioration de l’environnement mais bien plutôt à généraliser le principe donnant à ceux qui en ont les moyens le droit de polluer. Jusqu’à présent, on a utilisé le ridicule achat de bons carbone (compensation carbone) afin de pouvoir continuer à émettre des gaz à effets de serre. Maintenant ce sont des bons pour la biodiversité qu’on invente. Ce qui signifie que les entreprises pourront continuer à détruire les forêts et les écosystèmes dans la mesure où elles paient quelqu’un qui est supposé conserver la biodiversité ailleurs. Il est bien possible que demain des bons pour l’eau, le paysage et l’air pur soient ainsi créés.  

  10. 2. Ces systèmes de paiement en échange de services environnementaux aboutissent à l’expropriation des terres et des territoires des paysannes, paysans et des peuples autochtones. Les gouvernements et les entreprises donnent une forte impulsion aux mécanismes REDD et REDD+. Ils sont présentés comme des mécanismes qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre provenant du déboisement et de la dégradation des forêts. Mais en réalité, on les utilise pour imposer des projets qui empêcheront les familles et les communautés rurales d’accéder à leurs terres, leurs forêts et leurs sources d’eau en échange d’un paiement dérisoire. De plus, ces mécanismes garantissent au secteur industriel un accès sans restriction aux zones forestières communes, rendant possible des actes de biopiratage. Des contrats sont imposés liant les communautés paysannes à ces projets de développement pour 20 ans ou plus; les terres autochtones et paysannes sont alors hypothéquées et risquent d’être saisies. L’objectif de ces services environnementaux est de prendre le contrôle des réserves naturelles et des territoires de nos communautés. 

  11. 3.Une autre initiative de l’économie verte consiste à transformer les plantes, les algues et tous les déchets organiques (paille, fumier, etc.) en sources d’énergie afin de remplacer le pétrole. Il s’agit de “l’utilisation de la biomasse”. Avec les agrocarburants, des millions d’hectares qui devraient être couverts de forêts ou produire des aliments, sont désormais consacrés à une production agricole qui alimente des machines. Si l’utilisation énergétique de la biomasse se développe nous constaterons que la vie maritime sera encore plus réduite car une partie importante des espèces marines ne trouvera plus à se nourrir. Nous constaterons que nos sols ne récupèrent plus la matière organique qui est indispensable à leur fertilité et à leur protection contre l’érosion et la sécheresse. Il deviendra ainsi impossible de nourrir nos animaux, les aliments devenant de plus en plus chers et rares. Les réserves aquifères s'épuiseront encore davantage soit à cause des cultures d’agrocarburants, soit que, par manque de matière organique, nos sols auront perdu la capacité d’absorber l'eau et de la retenir. 

  12. 4.On nous parle maintenant d’une “agriculture intelligente pour le climat”, qui entraîne une nouvelle révolution verte –probablement avec des OGM- et qui nous pousse à accepter des paiements dérisoires sur la même base que les REDD au lieu d’exiger un soutien efficace pour nous défendre contre les effets du réchauffement climatique. On cherche aussi à nous imposer des systèmes dépendant des pesticides, tel que le semis direct avec des pulvérisations aériennes de Round up: et c’est appelé une “agriculture faible en carbone”! On va nous obliger à faire un certain type d’agriculture où nous risquons de perdre le contrôle de nos territoires, de nos écosystèmes et de notre eau. 

  13. 5.L’un des aspects les plus pervers des fausses solutions promues lors des négociations internationales est la restriction de l’accès à l’eau. Prétextant la rareté de l’eau, il est proposé qu’elle soit réservée aux “cultures de grande valeur”, c’est à dire d’arroser uniquement les cultures d’exportation, les agrocarburants et autres cultures industrielles et non les cultures destinées à l’alimentation. 

  14. 6.La promotion de solutions technologiques qui n’apportent aucune solution se trouvent aussi à l’ordre du jour des discussions de Rio. La géoingénierie et les cultures transgéniques sont parmi les plus dangereuses. Jusqu’à présent aucune des solutions proposées par la géoingénierie ne s'est avérée avérée capable de résoudre les problèmes climatiques. Bien au contraire, certaines formes de géoingénierie telle que la fertilisation des mers, sont si dangereuses qu’un moratoire international a été décrété. Dans le but de nous faire accepter les cultures transgéniques, on nous a dit qu’elles résistaient à la sécheresse et à la chaleur, mais la seule nouveauté des OGM est leur résistance aux herbicides ce qui crée un marché de produits très toxiques, comme le 2,4,-D. 

  15. 7.Le projet le plus ambitieux et celui que certains gouvernements identifient comme “le plus grand défi”, consiste à mettre un prix à tous les biens de la nature (l’eau, la biodiversité, le paysage, la forêt, les semences, la pluie...) dans le but de les privatiser (sous couvert que les conserver coûte cher). Et ensuite, nous faire payer leur utilisation. Cela s’appelle l’Économie des Écosystèmes et de la Biodiversité (TEEB The Economics of Ecosystems and Biodiversity en anglais). C’est l’assaut final contre la nature et la vie mais aussi, contre les moyens de subsistance et la vie des peuples qui vivent de l’agriculture, de la chasse et de la pêche

Ce capitalisme “vert” dirige sa convoitise vers les espaces ruraux communs, l’agriculture, la terre et l’eau. Nous en souffrons déjà les effets lors des accaparements de terre et de la privatisation de l’eau, des océans, des territoires indigènes, des parcs nationaux et des réserves naturelles. Tout cela va de pair avec les expulsions forcées des communautés paysannes et autochtones.

 

 

 


La solution réelle: placer les agricultures paysannes et autochtones au centre des politiques

Les communautés paysannes et autochtones vivent dans la plus grande pauvreté car leurs terres ont été volées. Des législations ont été créées pour les empêcher de cultiver et d’échanger librement leurs semences. Cependant, nous sommes des peuples qui résistons à l’expulsion et nous représentons encore 90% de la population rurale. Notre système agricole refroidit la planète, respecte les écosystèmes et assure l’alimentation des plus pauvres.

Toute solution réelle doit aller à l'encontre de la recherche effrénée de profit du capital, elle doit mettre fin à la complicité des gouvernements et soutenir les systèmes de production qui respectent la planète. La souveraineté alimentaire est au cœur de tout changement nécessaire, c’est la seule voie afin d’alimenter l’humanité. Nos propositions sont claires et apportent des solutions réelles:

  1. Nous devons remplacer le système alimentaire industriel agro-exportateur par un système basé sur la souveraineté alimentaire qui rend à la terre sa fonction sociale de terre nourricière, donnant une place prépondérante à la production locale d’aliments, aux circuits de commercialisation et de transformation locaux. La souveraineté alimentaire permet d’en finir avec les monocultures et l’agro-industrie, de promouvoir un système de production paysan qui se caractérise par une plus grande productivité et intensité; la création d'emplois, le respect des sols et une production saine et diversifiée. L’agriculture paysanne et autochtone est aussi celle qui peut refroidir la planète car elle peut éviter la production ou absorber jusqu’à 2/3 des gaz à effet de serre émis chaque année.

  2. La terre qui est entre les mains de paysannes, de paysans ou de peuples autochtones représente environ 20% de la surface agricole mondiale. Cependant, sur ces terres, les familles et les communautés paysannes et autochtones produisent au moins la moitié de l’alimentation mondiale. Nous avons donc entre nos mains la forme la plus sure et la plus efficace d’éradiquer la faim dans le monde.

  3. Pour nourrir l’humanité et restaurer la normalité climatique, l’agriculture doit retrouver sa place au sein des communautés paysannes et des peuples autochtones. Dans ce but, des reformes agraires intégrales de grande amplitude doivent être entreprise dans les plus brefs délais, afin de mettre fin à la concentration extrême et croissante de la terre qui affecte l’humanité. C’est grâce à ces réformes agraires que les conditions matérielles seront réunies pour que l’agriculture paysanne et autochtone remplisse la fonction nourricière pour l’humanité. Il est donc nécessaire d’arrêter immédiatement toutes transactions et concessions qui conduisent à des concentrations ou accaparements de terres ou à des déplacements de communautés rurales.

  4. Les systèmes d’agriculture paysanne ou autochtone, de chasse, de pêche ou d’élevage qui protègent la terre et produisent l’alimentation doivent être soutenus de façon adéquate par des fonds et des moyens publics sans condition. Les mécanismes de marché – vente de carbone et de services environnementaux – doivent être annulés immédiatement et remplacés par des mesures réelles telles que celles mentionnées ci-dessus. Arrêter la pollution est un devoir auquel nul ne peut échapper en achetant des droits de continuer à détruire.

  5. Ce que les organismes internationaux et le secteur industriel nomment biomasse doit légitimement servir à alimenter les êtres humains et retourner à la terre afin de restaurer sa fertilité. Les émissions provenant du gaspillage d’énergie doivent être réduites par des économies d’énergie et en arrêtant le pillage. Nous avons besoin de sources d’énergie renouvelables décentralisées, à la portée des peuples.

Mobilisons-nous tous afin de démasquer Rio+20 et le capitalisme vert

Nous paysans et paysannes, sans-terres, peuples autochtones, migrants et migrantes, nous opposons fermement à la marchandisation de la terre, de nos territoires, de l’eau, des semences, des aliments, de la nature et de la vie humaine, nous répétons ce qui a été dit au Sommet des Peuples de Cochabamba en Bolivie : “L’humanité est aujourd’hui à la croisée des chemins: poursuivre sur la voie du capitalisme, de la mise à sac et de la mort ou emprunter le chemin de l’harmonie avecla nature et du respect de la vie.”

Nous répudions et dénonçons “l’économie verte”, elle n’est qu’une façade qui cache la convoitise du secteur industriel et de l’impérialisme agroalimentaire dans le monde.C’est une couche de peinture verte sur le capitalisme qui n’impose que de fausses solutions: le commerce du carbone, le mécanisme REDD, la géoingénierie, les OGM, les agrocarburants, le biochar et toutes les solutions à la crise de l’environnementbasées sur le marché.

Notre défi est de retrouver d'autres types de relations avec la nature et entre lespeuples. C’est notre devoir et notre droit et voilà pourquoi nous continuons à lutter sans trêve pour la construction de la souveraineté alimentaire, pour la réforme agraire intégrale et la récupération des territoires autochtones, pour mettre fin à la violence du capital et pour la restitution des systèmes paysans et autochtones basés sur l’agroécologie.

NON AUX FAUSSES SOLUTIONS DU CAPITALISME VERT

POUR L’AGRICULTURE PAYSANNE!

Source :  Les peuples du monde face à l'avancée du capitalisme

Les photos viennent de Via Campesina version éspagnole et sont des moments de la convention de Rio des Peuples de la Terre, vous pouve trouver sur le site espagnol les rapports de cette convention.

 

 

 


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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 13:13

Je rajoute une couche sur cette question qui est vraiment vitale pour "l'avenir des luttes". Par deux fois le FdG ou Mélenchon ont cédé à la pression de la désinformation organisée par l'ennemi dans le but de déforcer ce mouvement en jouant la carte du "politiquement correct", évalué très certainement en termes de nombre de votes en jeu. Une première fois en ne soutenant pas son candidat René Balme, il aura suffi d'un article nauséabond pour que ce candidat, aux décennies de pratiques de gauches mieux qu'irréprochables se voit plus ou moins désavoué et forcé de renoncé à sa participation à Oulala.net, site appréciés par de nombreux lecteurs de gauche, y compris ceux qui l'ont découvert suite à cette ténébreuse histoire.

La deuxième fois, c'est quand Mélenchon, pourtant militant de longue date, depuis cette époque où Theodorakis incarnait pour la gauche européenne un symbole grec de résistance à la dictature, ce qu'il n'a pas cessé d'être, le renvoi dans les poubelles de l'histoire au non d'un très politiquement correct "Je ne connais pas Mikis Theodorakis". Sans doute pas personnellement, il est vrai, ce que beaucoup de gens de gauche, considérerait comme un honneur...

Deux fois où il fallait faire face, affronter, soutenir et poser clairement les raisons de ce soutien, deux fois, le FdG a plié devant une pression médiatique organisée pour lui nuire. Et encore pire, ce qui devrait être pris pour ce que c'est, des calomnies, qui doivent faire l'objet d'éclaircissements devant les électeurs, en ne leur accordant que l'importance qu'elles méritent dans leur contenu, simplement d'être balayée d'un revers de la main, mais qui mérite une attention soutenue dans leur caractère de stratégie de manipulation récurrente, afin de vider l'abcès, une fois pour toute... non cela va faire l'objet d'un procès comme si la "justice" était habilitée à juger de plus que de cette forme somme toute anodine, une insulte de plus, une diffamation de plus dans une campagne qui en a été tissée.

Or la lutte elle est là, devant, maintenant et l’urgence n’a pas diminué. Nombre de ceux qui sont en lutte au quotidien ne prennent plus la peine de se rendre aux urnes, beaucoup de ceux qui ont pris cette peine mais qui se sont également investis dans le feu de paille du front de gauche sont encore plus découragés qu’ils ne l’étaient avant, démoralisés, voir dégoûtés. Il y a de quoi…

Quel  que soit le succès éphémère qu’a connu le FdG, il n’a très clairement pas réussi a fédérer toutes les forces de résistances existantes dont beaucoup sont actives, localement, où dans des projets transversaux comme les audits des dettes ou les luttes pour le droit à la terre, la mise en place de structure autogérées, la réappropriation des monnaies et des échanges… autant de luttes qui revêtent un caractère planétaire et dont certaine comme la lutte pour l’abolition de la dette ou la réappropriation des terres sont portées par des mouvements qui sont au départ bien implantés et développés au Sud de la Planète et particulièrement en Amérique Latine Libre (du néocolonialisme, du néolibéralisme).

Un autre combat s’impose aujourd’hui qui connait aussi son plein essor dans cette même région du monde. Celui des assemblées constituantes populaires. Nous voyons qu’aujourd’hui dans le Honduras de la dictature militaire, le peuple n’attend pas et forme des assemblées constituantes autoconvoquées. Il faut cependant mettre un point en avant, aucune constituante nationale n’a de sens aujourd’hui si elle n’est pas précédée ou accompagnée d’une constituante européenne, la constitution européenne servant aujourd’hui de cadre drastiquement restrictif dans lequel les constitutions nationales doivent s’inscrire. Ceci posé, je lance ce thème et le cri de ralliement des mouvements de lutte du Honduras qui rassemblent une majorité de la population dans une multiplicité d’organisation, de groupements, de partis qui ont comme point de ralliement ce qui est un cri et des actes :

 

Refondation

Pour l’auto convocation d’assemblées constituantes européennes.

Pour l’invention d’un monde dans lequel plusieurs mondes sont  possibles.


Autodétermination, tolérance, justice, paix et liberté.

 


 

Une bonne nouvelle : l’UMP Georges Fenech est élu député.


On se souvient que, sous l’autorité de Martine Aubry, les discussions naguère entamées pour que la gauche n’ait pas deux candidats à la députation là où elle risquait d’être éliminée au premier tour ont capoté. Dans la 11ème circonscription du Rhône, le choix aurait dû se faire entre deux candidats du terrain, deux maires : Guy Palluy (PS) et René Balme (PG). Il était pratiquement entendu que le candidat unique serait René Balme.

Mais le PS a imposé une inconnue, France Gamère (Génération écologie), parachutée (pousse-toi de là que je m’y mette) depuis Marseille en vertu de l’accord national d’avant les présidentielles. Guy Palluy s’est maintenu. Le Front de Gauche a présenté René Balme.

Bref, le FN et l’UMP sont seuls restés en lice pour le second tour. C’est l’UMP qui a été élu après appel de la gauche à voter pour lui.

L’heureux élu, un magistrat, s’appelle Georges Fenech, connu pour sa mise en examen pour recel d’abus de biens sociaux en 2001, son élection invalidée en mars 2008 avec sanction par le Conseil constitutionnel d’un an d’inéligibilité pour infractions au droit électoral et sa condamnation pour injures raciales ( : « Tant va Lévy au four qu’à la fin il se brûle » avait écrit une revue dont il était le directeur).

C’est pour lui que la gauche a dû voter pour écarter le pire. Merci qui ?

Théophraste R. (Chef du service « Calibrage des couleuvres » au Grand Soir).

PS. Quant à René Balme, il a souffert d’un regrettable flottement du PG face aux calomnies d’Ornella Guyet sur Rue89 (Sûr que cette plume fouilleuse et ce site vont bientôt nous éclairer sur le député élu).

URL de cette brève 2718
http://www.legrandsoir.info/+une-bonne-nouvelle-l-ump-georges-fenech-est-elu-depute+.html
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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 12:53

 

 

Jean BRICMONT
 

L’acte constitutif de l’Unesco parle de deux concepts, « le maintien de la paix et de la sécurité... en resserrant la collaboration entre nations » et le « respect universel des droits de l’homme », concepts que certains opposent depuis quelque dizaines d’années en Occident en invoquant le « droit d’ingérence humanitaire », unilatéral et militaire, ou la « responsabilité de protéger ». Ils s’opposent, au nom des droits de l’homme, au maintien de la paix et à la collaboration entre nations.

Leur cible principale est la notion d’égale souveraineté entre les États, sur laquelle est fondé le droit international contemporain. Les partisans de l’ingérence humanitaire, dont l’un des plus célèbres prétend être à la fois cinéaste, guerrier en chambre et philosophe, stigmatisent ce droit en l’accusant d’autoriser les dictateurs « à tuer leur propre peuple » comme bon leur semble.

Une des principales justifications du principe d’égale souveraineté est qu’il fournit une certaine protection aux faibles contre les forts. On ne peut pas contraindre les États-Unis à modifier leur politique énergétique ou leur politique monétaire quelles qu’en soient les conséquences sur des pays tiers. Dans la notion d’égale souveraineté, le mot « égale » est aussi important que « souveraineté ». Un monde où la souveraineté est bafouée est nécessairement un monde dont l’inégalité est à la mesure des rapports de forces entre les États.

Or, le but fondateur des Nations unies était de préserver l’humanité du « fléau de la guerre ». Cela passait par un strict respect de la souveraineté nationale, de façon à éviter que des grandes puissances n’interviennent militairement dans les affaires intérieures des pays plus faibles, sous un prétexte ou un autre, comme l’avait fait l’Allemagne, en invoquant la défense des « minorités opprimées » en Tchécoslovaquie et en Pologne, entraînant le reste du monde dans la guerre.

La décolonisation vint renforcer l’importance de ce concept d’égale souveraineté. La dernière chose que souhaitaient les pays qui s’étaient affranchis du joug colonial après la Deuxième Guerre mondiale était de subir à nouveau l’ingérence des anciens maîtres dans leurs affaires intérieures. Cette crainte explique le rejet universel du « droit » d’intervention humanitaire par les pays du Sud.

Réuni à Kuala Lumpur, en Malaisie, en février 2003, le mouvement des non-alignés déclarait, peu de temps avant l’attaque américaine contre l’Irak : « Les chefs d’États ou de gouvernements réaffirment l’engagement du mouvement des non-alignés pour renforcer la coopération internationale afin de résoudre les problèmes internationaux ayant un caractère humanitaire en respectant pleinement la Charte des Nations Unies, et, à cet égard, ils réitèrent le rejet par le mouvement des non alignés du soi-disant droit d’intervention humanitaire qui n’a aucune base dans la Charte des Nations unies ou dans le droit international » [1].

Le principal échec des Nations unies n’est pas de ne pas avoir pu empêcher « les dictateurs de tuer leur propre peuple », mais bien de n’avoir pas pu préserver l’humanité du « fléau de la guerre », en empêchant la violation répétée par des États puissants du droit international : les États-Unis en Indochine et en Irak, l’Afrique du Sud en Angola et au Mozambique, Israël chez ses voisins du Proche-Orient et dans les territoires occupés, sans parler de tous les coups d’État organisés par l’étranger, des menaces, des embargos, des sanctions unilatérales, des élections achetées, etc. Des millions de gens sont morts, victimes de ces violations répétées du droit international et du principe de la souveraineté nationale.

Nous ne devrions jamais oublier ces morts, mais les partisans de l’ingérence les oublient toujours.

Les ingérences états-uniennes dans les affaires intérieures d’autres États prennent des formes multiples, mais elle sont constantes et ont souvent des conséquences désastreuses : pensons simplement à l’espoir tué dans l’œuf pour les peuples qui auraient pu bénéficier des politiques sociales progressistes initiées par des dirigeants tels que Jacobo Arbenz Guzmán au Guatemala, João Goulart au Brésil, Salvador Allende au Chili, Patrice Lumumba au Congo, Mohammad Mossadegh en Iran, les Sandinistes au Nicaragua, etc., qui, tous ont été victimes de coups d’État ou d’assassinats soutenus par les États-Unis [2].

Mais les effets désastreux de la politique d’ingérence ne se limitent pas à cela : chaque action agressive des États-Unis provoque une réaction. Le déploiement d’un bouclier antimissile produit plus de missiles, pas moins. Le bombardement de civils, délibéré ou dû à des « dommages collatéraux » produit plus de résistance armée, pas moins. Les tentatives de renversement ou de subversion de gouvernements étrangers produisent plus de répression, pas moins. Encercler un pays par des bases militaires entraîne plus de dépenses militaires de la part de ce pays, pas moins. Et la possession d’un armement nucléaire par Israël encourage les autres pays du Moyen-Orient à se doter de telles armes.

Les partisans de l’ingérence humanitaire n’expliquent d’ailleurs jamais par quoi ils souhaitent remplacer le droit international classique : on peut ériger l’égale souveraineté en principe, mais comment formuler un principe d’ingérence humanitaire ?

Quand l’OTAN a exercé son droit d’ingérence autoproclamé pour intervenir au Kosovo, les médias occidentaux ont applaudi. Mais quand la Russie a exercé ce qu’elle considérait être son droit de protéger les populations en Ossétie du Sud, les mêmes médias occidentaux l’ont universellement condamnée.

On se trouve face à un dilemme : soit tout pays qui en a les moyens se voit reconnaître le droit d’intervenir partout où un argument humanitaire peut être invoqué pour justifier cette intervention, et c’est la guerre de tous contre tous ; soit une telle action est réservée à certains États qui en ont la capacité et s’en arrogent le droit, et on en arrive à une dictature de fait dans les affaires internationales.

A cela, les partisans de l’ingérence répondent en général que de telles interventions militaires ne doivent pas être le fait d’un seul État, mais de la « communauté internationale ». Malheureusement, il n’existe pas véritablement de « communauté internationale ». Ce concept sert aux États-Unis pour désigner toute coalition momentanée dont ils prennent la tête. L’abus unilatéral par l’OTAN des résolutions de l’ONU concernant la Libye a rendu impossible la construction d’une véritable communauté internationale qui pourrait, en principe, mettre en œuvre une responsabilité de protéger impartiale et valable pour tous, y compris, par exemple, pour les Palestiniens.

L’aventure libyenne récente a également illustré une réalité que les défenseurs de l’ingérence passent sous silence : vu que des guerres coûteuses en vie humaines sont politiquement difficiles à faire accepter par les populations occidentales, toute intervention « à zéro mort » (de leur côté) ne peut se réaliser que grâce à des bombardements massifs qui nécessitent un appareil militaire sophistiqué. Ceux qui défendent de telles interventions soutiennent aussi nécessairement, même si c’est souvent inconsciemment, les colossaux budgets militaires américains.

Il est donc paradoxal que ce soient souvent les sociaux-démocrates et les Verts européens qui réclament le plus des « interventions humanitaires », alors qu’ils seraient les premiers à protester si l’on imposait en Europe les réductions drastiques des dépenses sociales qui seraient nécessaires pour mettre en place un appareil militaire comparable à celui des États-Unis.

Il est vrai que le XXIe siècle a besoin d’une nouvelle forme d’Organisation des nations Unies. Mais non pas d’une ONU qui légitimerait l’interventionnisme par des arguments nouveaux, comme la « responsabilité de protéger », mais d’une Organisation qui apporterait un soutien au moins moral à ceux qui cherchent à bâtir un monde non dominé par une unique puissance militaire.

Une alternative aux politiques d’ingérence devrait mobiliser l’opinion publique pour imposer un strict respect du droit international de la part des puissances occidentales, la mise en œuvre des résolutions de l’ONU concernant Israël, le démantèlement de l’empire des bases états-uniennes, la fin de l’OTAN et la fin de toutes les usages ou menaces d’usages unilatéraux de la force, ainsi que des opérations de promotion de la démocratie, des révolutions colorées et de l’exploitation politique du problème des minorités.

Puisque les guerres « naissent dans l’esprit des hommes », l’UNESCO devrait considérer comme une de ses tâches prioritaires « d’éducation populaire » l’éducation à la paix. Celle-ci requiert avant tout le développement d’un esprit critique face à la propagande de guerre : Timisoara, les couveuses au Koweit lors de la première guerre du Golfe, les armes de destructions massives lors de la seconde, le massacre de Racak et les « négociations » de Rambouillet menant à la guerre du Kosovo [3], et quantités d’autres événements sont présentés par les médias occidentaux de façon unilatérale, afin de conditionner la population à accepter la guerre comme inévitable contre le « mal absolu » ou le « nouvel Hitler ». Il est sans doute trop tôt pour se prononcer avec certitude sur les événements récents et tragiques en Syrie, mais on peut remarquer que, pour la presse occidentale, il n’est jamais trop tôt pour condamner un camp et un seul. Tout ceux qui, en Occident, tentent d’apporter des nuances ou d’émettre des doutes sur la version officielle sont immédiatement taxés de négationnistes, de conspirationnistes ou d’antisémites. Un monde de paix a besoin de sources d’informations moins biaisées que celles fournies par les médias occidentaux, d’un nouvel ordre mondial de l’information à la création duquel l’UNESCO devrait travailler, en s’appuyant sur le Groupe des 77 et la Chine.

On objectera qu’une politique de respect de la souveraineté nationale permettrait à des dictateurs de « tuer leur propre peuple », ce qui est vrai. Mais une politique réellement alternative à la politique d’ingérence, une politique de paix, aurait aussi d’autres effets. Si on arrêtait la politique d’ingérence, les diverses oppositions dans les pays visés par cette politique cesseraient d’être perçues et réprimées comme autant de cinquièmes colonnes de l’étranger. Un climat de confiance et de coopération internationale pourrait s’instaurer, climat indispensable à la gestion des problèmes globaux, écologiques entre autres. Et un désarmement progressif permettrait de libérer d’immenses ressources financières, mais aussi scientifiques, pour le développement.

L’idéologie de l’ingérence humanitaire fait partie de la longue histoire des prédations occidentales à l’égard du reste du monde. Lorsque les colonialistes sont arrivés sur les rives des Amériques, de l’Afrique et de l’Asie, ils furent choqués par ce que nous appellerions aujourd’hui des « violations des droits de l’homme » et qu’ils nommaient à l’époque des « mœurs barbares » : les sacrifices humains, le cannibalisme, les pieds bandés des femmes… De façon répétée, l’indignation face a ces pratiques, sincère ou feinte, a été utilisée pour justifier les crimes occidentaux : le commerce des esclaves, l’extermination des peuples indigènes et le vol systématique des terres et des ressources. Cette indignation vertueuse se perpétue jusqu’à ce jour. Elle est à la racine du droit d’intervention humanitaire et de la responsabilité de protéger, eux-mêmes accompagnés d’une grande complaisance envers les régimes oppressifs considérés comme amis, de la militarisation indéfinie et de l’exploitation massive du travail et des ressources du reste du monde. Après plusieurs siècles d’hypocrisie, il faudrait peut-être que les Occidentaux pensent à remplacer l’ingérence par la coopération.

Loin d’être utopique, une politique de non-ingérence s’inscrit en fait dans le sens de l’histoire : au début du siècle passé, la majeure partie du monde était sous contrôle européen. La plus grande transformation sociale et politique du XXe siècle fut la décolonisation et cette transformation se poursuit aujourd’hui à travers la montée en puissance des pays émergents. Le problème qui se pose à l’Occident n’est pas d’essayer de contrôler à nouveau le monde à travers l’ingérence humanitaire, mais de s’adapter à son propre déclin inévitable, adaptation qui risque fort de n’être ni facile ni agréable.

Ceux qui promeuvent le droit d’ingérence le présentent comme le début d’une nouvelle ère, alors qu’il s’agit en réalité de la fin d’une histoire ancienne. D’un point de vue interventionniste, cette doctrine opère un retrait par rapport aux droits invoqués par le colonialisme classique. De plus, des millions de gens, y compris aux États-Unis, rejettent de plus en plus la guerre comme moyen de résoudre les problèmes internationaux et adhèrent, de fait, à la position des pays non alignés, visant à « renforcer la coopération internationale afin de résoudre les problèmes internationaux ayant un caractère humanitaire, en respectant pleinement la Charte des Nations unies ». Ils sont souvent dénoncés dans leurs propres médias comme « anti-occidentaux ». Mais ce sont eux qui, en s’ouvrant aux aspirations de la majeure partie du genre humain, perpétuent ce qu’il y a de valable dans la tradition humaniste occidentale. Ils visent à créer un monde réellement démocratique, un monde où le soleil se sera définitivement couché sur l’empire américain, comme il l’a fait sur les vieux empires européens.

Jean Bricmont

14 juin 2012. Unesco-Paris

[1] Final document of the Thirteenth Conference of Heads of State and of Governments of the Movement of Non-aligned Countries, Kuala Lumpur, February 24-25, 2003, Article 354. (disponible sur http://www.bernama.com/events/newnam2003/indexspeech.shtml?d...).

[2] Voir William Blum, Les guerres scélérates, Parangon, Lyon, 2004, pour une histoire détaillée des ingérences états-uniennes.

[3] L’annexe B des accords proposés aux Serbes comme à prendre ou à laisser prévoyait entre autres : article 8. Les personnels de l’OTAN bénéficieront, tout comme leurs véhicules, navires, avions et équipement d’un passage libre et sans restriction et d’un accès sans ambages dans toute la RFY (=République fédérale Yougoslave, c’est-à-dire la Serbie et le Monténégro à l’époque), y compris l’espace aérien et les eaux territoriales associées. Ceci comprendra, sans y être limité, le droit de bivouaquer, manoeuvrer, de cantonner et d’utiliser toute zone ou installation, telles que l’exigent le soutien, l’entraînement et les opérations. Article 9. L’OTAN sera exemptée des droits, taxes et autres frais et inspections et règlements douaniers, y compris la fourniture d’inventaires ou de documents douaniers routiniers, pour les personnels, véhicules, navires, avions, équipements, fournitures et livraisons qui entrent, sortent ou transitent par le territoire de la RFY en soutien à l’Opération. Voir http://www.csotan.org/textes/doc.php?type=documents&art_id=61 pour le texte complet.

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 12:37

 

 

 

Yann FIEVET 

 

« Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, Respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité, à ce qui n’est que du vent. » - George Orwell

Le paysage de l’Indignation est, comme nous avons tenté de le montrer dans notre article précédent (1), tout à la fois clairsemé et riche de diversité. Le premier caractère, quantitatif, semble a priori un handicap au regard de la nécessité de constituer une force à opposer à l’emprise omniprésente des systèmes sociopolitiques dominants. Le second caractère, qualitatif, peut paraître lui aussi dommageable si l’on considère que l’efficacité de la lutte contre la domination capitaliste passe par l’unité des forces de la résistance. La crédibilité et la légitimité de l’Indignation nécessitent de rompre avec les apparences dont l’idéologie néolibérale se sert abondamment afin de discréditer la contestation dans ses formes réellement subversives et espérer ainsi rendre immuable l’ordre existant. Les mouvements d’indignés tiennent leur force, morale et non physique, de leur capacité à renoncer à l’usage des mêmes armes que l’adversaire – concurrence disproportionnée à l’issue écrite d’avance – et à dévoiler la vraie nature de ces armes et leur brutalité souvent cachée. L’une des contradictions flagrantes de la Démocratie régnante tient en ceci : le projet politique et l’audience des indignés sont prétendument inconséquents mais on leur envoie néanmoins des forces répressives, usant plus souvent des pratiques de l’armée que de celles de la police traditionnelle, tout à fait conséquentes. Il faut donc sans cesse faire vivre la posture suivante : la Critique des armes ne saurait remplacer l’arme de la critique (2). Sous les casques, les masques jouent leur rôle décisif de subversion du réel et de l’intelligence. Face aux périls fatals qui pèsent sur la planète et l’humanité qu’elle supporte, l’intelligence est à l’évidence du côté de l’Indignation. Pourtant, elle ne triomphera pas si seuls tombent les casques.

Retour sur une légitimité déniée

Qui pourrait encore, au nom de l’intelligence, nier les raisons profondes de l’Indignation ? Seules la défense exacerbée d’intérêts particuliers – de classe probablement – et/ou la sous-estimation des dangers encourus par l’Humanité justifient une telle négation. Le modèle économique dominant et le mode de gestion qu’il s’est choisi voilà trente ans déjà, à savoir respectivement le capitalisme et le néolibéralisme, sont producteurs de l’accroissement de la misère, de l’amplification des inégalités socio-économiques, de destructions irréversibles des écosystèmes, de l’épuisement définitif des ressources vitales. Certes, le modèle est multiforme. Cependant, nous sommes dans l’erreur si au-delà de la nécessaire catégorisation au service de la compréhension des choses, nous opposons les formes dures et les formes adoucies du capitalisme. Jouer les secondes pour dédouaner le tout est un bien mauvais calcul qui permettra tout au plus de gagner du temps, de ralentir la vitesse sur la pente fatale où glisse le Monde. Qu’il soit dur ou adouci, le capitalisme est le capitalisme. Sa capacité à phagocyter à son profit – souvent en les travestissant – les expériences socio-économiques d’émancipation de sa loi d’airain devrait nous ouvrir les yeux, à défaut de nous terrifier. Ce constat réaliste est légitimement à l’avantage, intelligemment pesé, de l’Indignation.

Pourtant, il convient de considérer une autre dimension de taille dans la lutte des indignés contre l’Ordre établi. Elle tient magistralement en la prémonition énoncée en 1958 par Aldous Huxley dans son fameux « Retour au meilleur des mondes ». « (...) par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation mentale, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques – élections, parlements, hautes cours de justice – demeureront mais la substance sous-jacente sera une nouvelle forme de totalitarisme non violent. Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu’ils étaient aux bons vieux temps, la démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions radiodiffusées et de tous les éditoriaux mais (...) l’oligarchie au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers, de fabricants de pensée, de manipulateurs mentaux mènera tout et tout le monde comme bon lui semblera. »

Comment ne pas être saisi, soixante ans plus tard, par la clairvoyance toute orwellienne d’Huxley ? Au-delà des questions économiques, sociales, écologiques dont la portée est essentielle, les indignés portent une revendication éminemment politique, voire idéologique : ils refusent de continuer de faire semblant de croire à la démocratie factice servie quotidiennement par l’omniprésence des médias de masse et l’omnipotence des lobbies mercantiles. Ils veulent la Démocratie, toute la démocratie. Ils savent qu’elle est à (re)construire. Ils appuient là où ça fait vraiment mal au système. Là, ils sont impardonnables. Il va falloir réprimer leur outrecuidance, leur ardent désir de satisfaire le bien commun.

Le printemps érable

En cette fin de printemps, le citoyen distrait peut facilement avoir le sentiment que les mouvements sociaux qui secouèrent divers pays européens l’an dernier et au début de l’année en cours se sont éteints de leur belle mort. La plupart des médias ne lui parlent plus de l’agitation des Grecs, pas plus que de celle des Espagnols. À peine a-t-il entendu parler de la grande manifestation de Francfort du 19 mai. En revanche, il n’a pas manqué de constater que les médias ont subitement troqué le discours sur l’impérieuse nécessité de la rigueur budgétaire et des plans d’austérité que « malheureusement » elle impose contre un discours presque jubilatoire sur la Croissance, seule capable de nous sauver vraiment. Voudrait-on suggérer que c’est cette nouvelle doxa politique qui a fait taire les peuples que l’on ne s’y prendrait pas autrement. En réalité, les peuples sont toujours en mouvement : les Grecs manifestent tous les jours que le dieu Marché fait, la jeunesse espagnole est massivement descendue dans la rue le 22 mai pour marquer son opposition résolue à l’augmentation fulgurante des droits d’inscription à l’université… Partout le même mot d’ordre se laisse entendre par qui veut bien l’entendre : non à la privatisation des biens communs et des services publics au profit des oligarchies du pouvoir économique dominant. Dans cet immense décor social tourmenté les médias papillonnent quand ils devraient coller à la vie des peuples qui néanmoins les font vivre. Quand la jeunesse du Québec fut mobilisée depuis cent jours les télévisions et radios de chez nous commencèrent enfin à en causer sérieusement. Le printemps érable mérite ô combien qu’on le prenne en effet au sérieux.

La mémoire des québécois ne se souvient pas d’avoir jamais vécu un aussi vaste mouvement de protestation. Toute la Belle Province en est secouée. La colère déborde nettement du cadre estudiantin tant le nombre de gens comprenant que la hausse de 75 % des droits de scolarité en cinq ans n’est que l’un des signes inquiétants de la marchandisation du bien commun. Quand ce n’est pas l’École publique qui est menacée, c’est le système de santé ou le patrimoine naturel saccagé par l’exploitation du pétrole de schiste ou par celle de la forêt boréale. Et puis ce mouvement est si joyeux, tellement calme, scrupuleusement démocratique, étonnamment inventif qu’il aurait été fort surprenant qu’il n’entra pas en empathie avec une large part de la société québécoise. En édictant la loi 78 le Gouvernement de Jean Charest ne fit que stimuler ce mouvement pacifique, citoyen et bon enfant. L’opinion ne fut pas dupe de la grossière manœuvre. Tenter de faire endosser au mouvement étudiant la responsabilité des violences dont il ne fut jamais à l’origine fut bien perçu comme l’un des avatars de la criminalisation des luttes sociales orchestrée par les forces de l’ordre établi ne parvenant pas aussi vite qu’elles le voudraient à imposer partout les logiques de l’économie néolibérale. À tel point qu’une tendance nouvelle, inusitée jusque là au Québec, semble s’installer : la « gouvernance » liberticide. L’un des articles de la loi 78 stipule que les rassemblements de plus de dix personnes devront désormais faire l’objet d’une demande d’autorisation officielle. Lorsqu’un pouvoir politique commence à avoir peur de son ombre il devient réellement dangereux.

Manipulation mentale et rééducation permanente

Le gouvernement Charest a fait feu de tout bois comme le fait l’ensemble de ses homologues : la guerre contre l’intelligence du mouvement des indignés se fait aussi par l’usage accru des armes communicationnelles. Pour dénaturer le mouvement étudiant, les informaticiens au service du pouvoir en place firent en sorte que les recherches sur l’Internet à partir des mots-clés suggérés au citoyen par la contestation estudiantine aboutissent systématiquement à la position gouvernementale sur la nécessaire « modernisation » de l’université ! Aldous Huxley parlait bien « de méthodes toujours plus efficaces de manipulation mentale ». Au passage, on remarquera la similitude des méthodes employées par le pouvoir politique et par les firmes multinationales. Au moment de la gigantesque marée noire du Golfe de Floride British Petroleum usa du même stratagème que le gouvernement québécois : les mots-clés de la catastrophe écologique menaient toujours en premier lieu à la salade servie par le monstre pétrolier si préoccupé désormais, comme chacun sait, de développement durable et de préservation des écosystèmes. On ne s’étonnera donc pas que les nouveaux mouvements contestataires dénoncent tout à la fois les stratégies antidémocratiques de la classe politique et le marketing vert des Multinationales. Cependant, ces techniques « modernes » ne parviennent jamais à anesthésier toutes les consciences. La persuasion mercantilo-politique a ses limites que des stratégies plus brutales – dans le sens primaire de la brutalité brute – se chargeront de repousser. Il faut bien que le système que l’on sait condamné survive encore.

Les forces de « l’ordre » seront désormais formidablement nombreuses lors des grands rendez-vous de l’Indignation. Plus de vingt mille personnes ont défilé le samedi 19 mai à Francfort, à l’appel du collectif Blockupy Frankfurt, pour dénoncer les politiques d’austérité menées en Europe, en particulier sous l’impulsion de la Banque centrale européenne (BCE) dont le siège est situé précisément dans cette ville hautement symbolique de la finance et de ses dérives. Le déploiement de la police et de ses armements fut pour l’occasion particulièrement outrancier. La manifestation s’annonçait paisible – et elle le fut – mais les divisions surarmées de la police allemande auraient réprimé durement le moindre débordement. Les indignés, ici comme à Montréal, interprètent le déséquilibre entre leur calme procession et la mobilisation militaire qui l’encadra toute la journée comme un signe de la faiblesse du système dont les fondements sont dorénavant des plus fragiles. Ils ont aussi l’intuition forte que les défenseurs les plus ardents du système sont prêts à aller très loin pour en protéger les vestiges. C’est ainsi que l’US Army a conçu un manuel décrivant la façon dont doivent être organisés des camps d’internement de personnes arrêtées pour activités politiques suspectes (3). Ce programme implique essentiellement une “rééducation” des internés, notamment à l’instar de ce qui existait dans les camps soviétiques, chinois, nord-coréens ou nord-vietnamiens, C’est-à-dire tout l’appareil de concentration et d’endoctrinement forcé du système pénitentiaire idéologique communiste.

Ce manuel publié en 2007 a été mis à jour en février 2010. Sa republication le fait incontestablement entrer dans l’époque de l’administration Obama. Il montre bien que les citoyens des États-Unis, sur le sol de leur pays, sont complètement concernés, comme le prouve également la coopération de l’US Army avec la FEMA, organisation fédérale intérieure de gestion des “évènements d’urgence”, créée en 1979. Certains auteurs, tel Peter Dale Scott, dans « La route vers le nouveau désordre mondial », estiment qu’elle pourrait avoir une fonction de répression et d’internement, qu’il serait possible de considérer comme assez proche dans son esprit et dans ses buts de ce qu’était l’administration du GOULAG. L’aspect le plus significatif du manuel tient en effet dans l’organisation systématique de l’endoctrinement et de la rééducation psychologique, méthodes consubstantielles aux régimes totalitaires du XXème siècle, et faisant partie encore plus sûrement d’une sorte de contrainte de “rééducation permanente” forcée du citoyen que de la simple “guerre psychologique”.Il est vraisemblable que nos sociétés dites démocratiques parviendront à repousser un si terrifiant scénario. Pourtant, le fait même qu’il puisse être simplement envisagé ne peut que nous troubler gravement.

Dans l’immédiat, la Grèce va abandonner l’euro, des banques faire faillite, le chômage et la précarité progresser. Comme la Croissance ne peut naître dans un système si malade et comme de toute façon ce concept valise ne signifie plus grand-chose eu égard aux défis immenses qui attendent les Hommes, l’Indignation a de beaux jours devant elle. Depuis la fin du mois de mai les étudiants mexicains sont dans la rue. Contre la corruption, le profit à tout prix, pour la préservation des liens humains. Eux, ils risquent la mort.

Yann Fiévet

1) « Indignés de tous les pays… », revue Les zindignés, numéro 2, mai 2012.

(2) On aura reconnu, en toute bonne dialectique, l’inversion de la proposition de Marx avancée dans « Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel » (1843).

(3) Document de 300 pages intitulé « FM 3-39.40 Internment and Resettlement Operations » et daté du 12 février 2010.

 

URL de cet article 16932
http://www.legrandsoir.info/les-indignes-combien-de-divisions.html

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