5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 20:31

 

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Communiqué du Commandement général de l'Armée de Libération National Zapatiste Mexique

L'EZLN annonce les prochaines étapes: Communiqué du Comité révolutionnaire autochtone clandestin - Commandement général de l'Armée de Libération National Zapatiste Mexique

 


 Sous-Commandant Marcos, El Kilombo
 
Au peuple du Mexique,
Aux peuples et gouvernements du monde,
Frères et soeurs,
Camarades,

 Le 21 décembre 2012, dans les premières heures du matin, nous nous sommes mobilisés à plusieurs dizaines de milliers d’indigènes zapatistes et nous avons pris, pacifiquement et silencieusement, cinq municipalités du sud-est de l’État mexicain du Chiapas.

En traversant les villes de Palenque, Altamirano, Las Margaritas, Ocosingo et San Cristobal de las Casas nous vous avons regardé et nous nous sommes regardés en silence.

Nous n'apportons pas un message de résignation.
 
 Nous n'apportons pas la guerre, la mort et la destruction.

Notre message est un message de lutte et de résistance.

Après le coup d’état médiatique qui vient de propulser l'ignorance au pouvoir fédéral, une ignorance mal dissimulée et encore plus mal maquillée, nous nous sommes montrés pour leur faire savoir que s’ils ne sont jamais partis, nous non plus.

Il y a 6 ans, une partie de la classe politique et intellectuelle a cherché quelqu'un qu'elle pouvait rendre responsable de sa défaite. À cette époque, dans les villes et les collectivités, nous luttions pour la justice dans un Atenco* qui, alors, n’était pas encore à la mode.
 
A cette époque, ils nous ont calomniés, puis ont tenté de nous réduire au silence.

 Malhonnêtes et incapables de voir qu’ils sont eux-mêmes le levain de leur propre ruine, ils ont essayé de nous faire disparaître à coups de mensonges et de silence complice.

Six ans plus tard, deux choses sont claires :

- Ils n’ont pas besoin de nous pour échouer.

- Nous n’avons pas besoin d’eux pour survivre.

Nous, qui ne sommes jamais partis, contrairement à ce que tous les medias ont essayé de faire croire, nous nous manifestons à nouveau, comme les autochtones zapatistes que nous sommes et que nous continuerons d'être.

Ces dernières années, nous nous sommes renforcés et nous avons considérablement amélioré nos conditions de vie. Notre niveau de vie est plus élevé que celui des communautés autochtones environnantes inféodées au pouvoir officiel, qui reçoivent des aumônes qu'elles gaspillent en alcool et autres sottises.
 
Notre habitat s’améliore sans détruire l'environnement avec des routes étrangères à sa nature.

Dans nos villages, la terre qui autrefois servait à engraisser le bétail des ranchs et des propriétaires terriens, sert maintenant à faire pousser du maïs, des haricots et des légumes qui agrémentent nos repas.

Notre travail nous donne la double satisfaction d'avoir de quoi vivre honorablement et de contribuer à la croissance collective de nos communautés.

Nos enfants vont à une école qui leur enseigne leur propre histoire, celle de leur pays et du monde, ainsi que la science et les techniques nécessaires, pour grandir sans trahir leurs origines.

Les femmes zapatistes indigènes ne sont pas à vendre comme des marchandises.

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Les Indiens du PRI [parti traditionnellement dominant au Mexique] fréquentent nos hôpitaux, nos cliniques et nos laboratoires parce que, dans ceux du gouvernement, il n’y a ni médicaments ni matériel médical ni médecins ni personnel qualifié.
 
Notre culture s’épanouit, non pas isolément, mais en s'enrichissant du contact avec les cultures d’autres peuples du Mexique et du monde.

Nous gouvernons et nous nous gouvernons nous-mêmes en privilégiant toujours la conciliation sur la confrontation.

Et tout cela nous l'avons fait tout seuls car, non seulement le gouvernement, les politiciens et les médias qui les accompagnent ne nous ont pas aidés, mais ils nous ont combattus et nous avons dû résister à toutes sortes d'attaques.

Nous avons démontré, une fois de plus, que nous sommes qui nous sommes.

Notre présence a été longtemps silencieuse. Aujourd'hui, nous ouvrons la bouche pour dire que :

Premièrement – Nous réaffirmons et renforçons notre appartenance au Congrès National Indigène, espace de rencontre des peuples autochtones de notre pays.

Deuxièmement -. Nous allons reprendre contact avec les compagnons qui ont adhéré à la Sixième Déclaration de la Jungle de Lacandón, au Mexique et dans le monde.

Troisièmement -. Nous tenterons de construire les ponts nécessaires aux mouvements sociaux qui ont surgi et continueront de surgir, non pas pour les diriger ou les supplanter, mais pour apprendre d’eux, de leur histoire, de leurs chemins et de leurs destins.
 
Pour cela nous avons constitué des équipes formées d'individus et de groupes de différentes régions du Mexique pour soutenir les Commissions de la 6e Déclaration et les Commissions Internationales de l'EZLN; ces équipes de soutien deviendront des courroies de transmission entre les bases de soutien zapatistes et des individus, groupes et collectifs qui adhérent à la Sixième Déclaration au Mexique et dans le monde entier, et qui continuent de vouloir et d'oeuvrer à la construction d'une alternative de gauche non institutionnelle.

Quatrièmement -. Nous maintiendrons la même distance critique que par le passé vis à vis de la classe politique mexicaine dans son ensemble, qui prospère aux dépens des besoins et des espoirs des gens humbles et simples.

Cinquièmement - En ce qui concerne les mauvais gouvernements fédéraux, étatiques et municipaux, exécutifs, législatifs et judiciaires, et les médias qui les accompagnent, nous déclarons ce qui suit :

Les mauvais gouvernements de tout le spectre politique, sans aucune exception, ont fait tout leur possible pour nous détruire, nous acheter, nous soumettre. PRI, PAN, PRD, PVEM, PT, CC et le futur parti RN, nous ont attaqués militairement, politiquement, socialement et idéologiquement. Les grands médias de communication ont essayé de nous faire disparaître, d'abord en nous calomniant de façon servile et opportuniste, puis en faisant preuve d'un silence complice. Ceux que ces médias servaient et qui les faisaient vivre, ne sont plus et ceux qui leur ont succédé à présent ne dureront pas plus que leurs prédécesseurs.
 
Comme nous l'avons prouvé le 21 décembre 2012, ils ont tous échoué. Il revient donc aux instances fédérales exécutives, législatives et judiciaires de décider si elles vont continuer dans la voie de la contre-insurrection qui n'a donné aucun résultat à part les mensonges maladroits et débiles des médias ou bien si elles vont reconnaître et respecter leurs engagements en accordant aux Indigènes les droits constitutionnels et culturels inscrits dans les «Accords de San Andrés» signés par le gouvernement fédéral en 1996 alors dirigé par le parti qui détient à nouveau le pouvoir exécutif aujourd'hui.

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Il reste au gouvernement de l’État à décider s’il y a lieu de poursuivre la stratégie malhonnête et méprisable de son prédécesseur si corrompu et menteur qu’il a pris l’argent du peuple du Chiapas pour s’enrichir, lui et ses complices, et acheter sans vergogne la voix et la plume des médias, plongeant ainsi le peuple du Chiapas dans la misère pendant que les forces de la police et des paramilitaires essayaient d’empêcher les communautés zapatistes d'améliorer leur organisation sociale; ou bien, si, au contraire, avec justice et sincérité, l'Etat acceptera de respecter enfin notre existence et de se rendre à l’idée qu'une nouvelle forme de vie sociale est en train de fleurir dans le territoire zapatiste du Chiapas, au Mexique. C'est une floraison qui attire d'ailleurs l’attention des honnêtes gens partout sur la planète.
 
Il appartiendra aux autorités locales de décider si elles vont continuer longtemps encore à avaler les mensonges que les organisations anti-zapatistes ou prétendument "zapatistes" leur racontent pour qu’elles attaquent nos communautés, ou si ces autorités vont enfin utiliser l'argent qu'elles ont pour améliorer la vie de tous leurs administrés.

C’est au peuple du Mexique qui s'implique dans les luttes électorales et la résistance, qu’il appartiendra de décider s’il nous voit toujours comme des ennemis ou des rivaux sur qui décharger sa frustration engendrée par des fraudes et une violence qui, finalement, nous affectent tous, et si dans sa lutte pour le pouvoir il va continuer à s'allier avec ceux qui nous persécutent ; ou bien s’il reconnaît enfin en nous une autre façon de faire de la politique.

Sixièmement - Dans les prochains jours, l’EZLN, à travers les Commissions de la 6e Déclaration et les Commissions Internationales annoncera une série d’initiatives, civiles et pacifiques, pour continuer à marcher avec les autres peuples natifs du Mexique et du continent et avec ceux qui au Mexique et dans le monde résistent et luttent à partir de la base et à gauche.
 
 
Frères et soeurs,
Camarades,
 
Avant, nous avions la chance de bénéficier d'une attention honnête et noble de la part de divers médias. Nous avions exprimé notre reconnaissance alors. Mais leur attitude a changé notablement par la suite.

Ceux qui pensaient que nous n’existions que grâce aux médias et que le siège de mensonges et de silence qu'ils avaient élevé autour de nous aurait raison de nous, se sont trompés. Nous avons continué d'exister sans caméras, ni micros, ni stylos, ni oreilles, ni regards.

Nous avons continué d'exister quand ils nous ont calomniés.

Nous avons continué d'exister quand ils ont essayer de nous museler.

Et nous voici, nous existons toujours.

Notre chemin, comme nous venons de le démontrer, est indépendant de l’impact médiatique, il repose sur le fait d'intégrer le monde et tout ce qu'il contient, sur la sagesse indigène qui guide nos pas, sur la conviction inébranlable que notre dignité est en bas et à gauche.
 
À partir de maintenant, nous allons choisir nos interlocuteurs, et, sauf exception, nous ne pourrons être compris que par ceux qui ont marché avec nous et qui continuent de marcher avec nous, sans céder à la pression médiatique ni à la mode du temps.

Ici, non sans beaucoup d'erreurs et de difficultés, nous avons mis en place une autre manière de faire de la politique. Très rares sont ceux qui auront le privilège de l'expérimenter et d’apprendre directement d’elle.
 
Il y a 19 ans, nous les avons surpris en prenant leurs villes dans le feu et le sang. Aujourd'hui, nous avons recommencé mais sans armes, sans mort, sans destruction.

De la sorte, nous nous différencions de ceux qui, quand ils détiennent le pouvoir, sèment la mort chez ceux qu'ils gouvernent.

Nous sommes les mêmes qu’il y a 500 ans, 44 ans, 30 ans, 20 ans, les même qu'il y a quelques jours.

Nous sommes les Zapatistes, les plus petits, ceux qui vivent, luttent et meurent dans le coin le plus reculé du pays, ceux qui ne renoncent pas, ceux qui ne se vendent pas, ceux qui ne se soumettent pas.


Frères et sœurs,
Camarades,

Nous sommes les Zapatistes, et nous vous embrassons.

Démocratie !

Liberté !

Justice !

Depuis les montagnes du sud-est mexicain.

Pour le Comité clandestin révolutionnaire indigène - Le Commandement général de l’Armée zapatiste de libération nationale,

Sous-commandant Marcos.
 
 Mexique. Décembre 2012 – Janvier 2013.
 

Note:

* Profitant de l’échéance des élections présidentielles du 2 juillet 2006, le sous-commandant Marcos sort de 5 ans de clandestinité totale pour lancer son « Autre Campagne » de 6 mois à travers les 31 états du Mexique. La brutale répression policière d’Atenco, va l’obliger à prolonger son séjour dans la capitale, malgré un climat de plus en plus tendu et une situation d’impasse politique. 
Source : Alter Info
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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 09:48

 

 

« DIX-HUIT ANS PLUS TARD, 
LES ZAPATISTES SONT TOUJOURS LÀ »
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LES INDIGÈNES PORTAIENT UN NUMÉRO SELON LA ZONE ZAPATISTE À LAQUELLE ILS APPARTIENNENT. PHOTO VÌCTOR CAMACHO 
Dans une surprise générale, cette mobilisation pacifique, a été d'une grande ampleur et a mobilisé près de 50 000 zapatistes. Ce serait l'action qui aurait réuni le plus de zapatistes depuis 1994, selon les médias nationaux.
« Votre monde va s'effondrer, et le nôtre est en train de resurgir »
Le Silence des hommes et femmes indigènes zapatistes n'a été rompu que par les constants applaudissements et cris de la foule les accompagnants « Vive Marcos », « Vive l'EZLN », « Vous êtes l'orgueil du Mexique », et « Vivent les zapatistes ».


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PORTRAIT DU SOUS-COMMANDANT MARCOS.     JOHN BERGER
Les Zapatistes ont marché avec ordre, dignité, discipline et cohésion, et en silence, un silence qui s'est fait beaucoup entendre. De la même manière qu'ils ont de se couvrir le visage pour être vu, ils ont aujourd'hui manifesté en silence pour être écouté. Il s’agit d'un silence qui exprime une capacité génératrice féconde d'autres horizons et de transformation sociale. Un grand potentiel. Un silence qui communique la volonté de résistance face au pouvoir « qui reste en silence est ingouvernable disait Ivan Illich ».

Un cycle de lutte politique a pris fin au Mexique ce premier janvier en même temps qu'un autre s'ouvrait. L'EZLN a beaucoup à dire dans cette nouvelle carte de luttes sociales qui commence à se dessiner dans le pays avec l'élection très contestée de Enrique Pena Nieto, et le retour du parti de la « dictature parfaite » du PRI. 


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« DIX-HUIT ANS PLUS TARD, 
LES ZAPATISTES SONT TOUJOURS LÀ »
Depuis un an et demis, de nombreux mouvements sociaux ont émergé au Mexique, qui remettent en question le pouvoir des partis politiques. Ils ne se sentent représentés par aucun d'entre eux. Le mouvement Pour la Paix avec Justice et Dignité, #YoSoy132, les luttes communautaires contre l'insécurité publique et la dévastation écologique, les protestations étudiantes en défense de l'éducation publique entre autre, qui marchent tous dans des chemins distincts de ceux de la politique institutionnelle. Les sympathisants à la cause zapatiste dans ces forces sont réels.


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VOUS AVEZ ENTENDU? 
C'EST LE SON DE VOTRE MONDE EN TRAIN DE S'EFFONDRER, C'EST CELUI DU NOTRE QUI RESURGIT. LE JOUR QUI FUT JOUR, ÉTAIT NUIT, ET NUIT SERA LE JOUR QUI SERA LE JOUR.  

DÉMOCRATIE! 
LIBERTÉ ! 
JUSTICE!  
DEPUIS LES MONTAGNES DU SUD-EST MEXICAIN, 
POUR LE COMITÉ CLANDESTIN REBEL INDIGÈNE - COMMANDANCE GÉNÉRAL DE L'EZLN 
SOUS-COMMANDANT INSURGÉ MARCOS, 
MEXIQUE DÉCEMBRE 2012


Les Zapatistes fonctionnent de manière autonome, les autorités se gouvernent elles-mêmes, elles exercent leur justice et résoudre les conflits agraires. Dans leurs territoires, les rebelles ont fait fonctionner leurs systèmes de santé et d'éducation en marge de ceux des gouvernements, ils ont organisé leur production et leur commercialisation, et maintenu leur structure militaire. Ils ont résolu avec succès le défi générationnel pour les charges. Ils ont réussi à sortir des efficaces menaces du narcotrafic, l'insécurité publique, et la migration.



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« DIX-HUIT ANS PLUS TARD, 
LES ZAPATISTES SONT TOUJOURS LÀ »
La force de leur mobilisation nous montre qu'au lieu de diminuer avec le cours des années, il a augmenté. C'est un indicateur que la stratégie de contre insurrection du gouvernement ne marche pas. 
A la fin de la manifestation des feuilles circulaient présentant un communiqué de la Commandance Général de L'EZLN. 

Source : Siglo XXI
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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 09:45

 

 

 

 

On 28 November 2012 by Simon Sarazin

 

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Au delà du combat contre la construction de l’aéroport, la “Zone à Défendre” (ZAD) de Notre Dame Des Landes est depuis plusieurs années un lieu d’expérimentation de modes de vie collaboratifs. Simon Sarazin y a séjourné quelques temps cet été et nous raconte les solutions sociales et écologiques.

 

 

Lorsque je suis passé à Notre Dame des Landes cet été, j’ai été interpellé par l’originalité des modes de faire ensemble dont  le lieu foisonnait. Au point de me demander si finalement cette lutte démarrée en 1972 n’aurait pas permis de créer quelque chose d’inespéré : un espace de liberté, de créativité et d’expérimentation à même d’apporter de multiples solutions…

 

En tout cas, les habitants de cette zone y démontrent qu’un mode de vie collaboratif, solidaire, écologique et très peu marchand peut fonctionner à une échelle de plusieurs centaines d’hectares.

 

Production collaborative et partage de savoir-faire

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Et cela commence par l’alimentation. Pour se nourrir, les occupants partagent des jardins cultivés sur différents sites, à l’image de la zone du Sabot, où plusieurs personnes travaillent de manière volontaire à cultiver la terre. S’ajoute à cela la cueillette des arbres fruitiers, champignons, et tous types d’aliments que l’on trouve dans la forêt. Poulaillers et élevages de chèvres permettent la mise à disposition pour tous de lait, d’oeufs et de fromage de chèvre. Il en est de même pour la production de bière qui était envisagée cette année, et où seule la consigne allait être payante. Une équipe récupère la nourriture jetée à la sortie des supermarchés, et répartit ensuite l’alimentation aux différents groupes qui vivent sur la zone.

 

Depuis la destruction de plusieurs sites par les CRS, la solidarité et l’intelligence collective se sont renforcées pour continuer à loger les personnes malgré les expulsions. Ainsi, plusieurs maisons ont été construites en 3 jours, à partir de gigantesques chaînes humaines pour transporter les planches… le tout en chantant.

 

 

 

Un auteur de la ZAD raconte :

 

Dès l’arrivée de la manifestation, 5 bâtisses pré-construites ont commencé à s’édifier : un espace de réunion de 80m2, une cantine, 2 dortoirs, un bloc sanitaires et un atelier. Ce lundi encore les travaux continuent. Grâce à une somme d’ingéniosités, de savoir-faires communisés et de chaînes humaines interminables pour amener les tonnes de planches, poutres, tôles, et pailles nécessaires, les constructions ont été véloces. Le résultat coupe le souffle et laisse de grand sourires sur les visages. Pour fêter ça et inaugurer un peu, un apéro est proposé ce lundi à 17h sur place.

 

Pour Enna, qui a participé à ces constructions collectives alors qu’elle n’avait jamais touché à la menuiserie, cette zone est le lieu de tous les possibles, où chacun peut apprendre des autres, et où les échanges de savoir-faire sont immenses. Lors de ma visite, j’avais aussi été étonné par des discussions entre jeunes sur le mildiou et la manière de le traiter pour éviter qu’il n’affecte les tomates. Chacun partageait ses déboires à faire pousser les tomates, et les solutions mises en place comme le traitement au purin d’ortie. Anecdotique ? Peut être, mais cela en dit long sur le savoir-faire et le savoir-vivre qui se développe ici. Des médias, comme une radio participative et un journal papier sont aussi utilisés pour partager les savoirs.

 

On peut aussi trouver sur le site une forge pour créer des pièces en métal, ainsi que des ateliers où les outils sont disponibles en libre-service. Lors de mon passage, une “fête de la forge” était prévue, durant laquelle chacun allait pouvoir expérimenter la fabrication d’objets à partir du métal.

 

 

L’économie du don, la récupération, la réparation…

 

Au niveau du transport, pas de vélib’ à carte, mais du “vrai libre service”. Les vélos sont mis à disposition sans cadenas sur les parkings des différents sites. S’il y a un problème, un lieu de réparation de vélo est ouvert à tous, avec toutes les pièces détachées possibles. Tant par sa taille, son outillage que son organisation, cet atelier est impressionnant.

 

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Pour s’habiller, des “free shop” permettent à chacun de déposer des habits et d’en récupérer, avec parfois une caisse commune pour inciter les personnes à donner un peu de monnaie. C’est le même fonctionnement pour les soirées, lors desquelles le bar est gratuit, en échange de dons.

 

La culture n’est pas en reste. Un théâtre en bois a été réalisé à partir de la récupération de palettes de bois de la scierie d’à coté. Des scènes libres s’y déroulent, et tout spectateur peut devenir acteur : le bâtisseur de la journée devient chanteur le soir… De même pour la musique : de nombreuses chansons ont été composées sur la zone.


 

Des solutions respectueuses de l’environnement

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Les occupants de Notre Dame des Landes mettent aussi un point d’honneur à construire des habitations qui ne nuisent pas à l’environnement. Par exemple, ils ont construit des maisons de 2 étages entre des arbres, ceci sans planter un seul clou dans le bois vivant. On y trouve aussi des logements en yourte (tentes dont la dépense énergétique est très faible), ou encore des maisons faites de terre, d’argile, ou de verre, selon les matériaux que l’on trouve sur place.


 

On trouve aussi des panneaux solaires ainsi que des foyers à bois fabriqués maison pour la cuisson ou pour l’eau chaude, réalisés à partir de récupération. La diversité de type d’habitations rend cette visite particulièrement enrichissante. Les toilettes sèches sont la solution sur tous les sites. Mon ami qui me fait découvrir ces lieux explique : “Les toilettes actuelles consomment beaucoup d’eau, et l’on pollue cette eau, alors qu’avec les toilettes sèches, cette pollution devient de l’engrais.”


 

Les occupants de Notre Dame des Landes mettent aussi un point d’honneur à construire des habitations qui ne nuisent pas à l’environnement. Par exemple, ils ont construit des maisons de 2 étages entre des arbres, ceci sans planter un seul clou dans le bois vivant. On y trouve aussi des logements en yourte (tentes dont la dépense énergétique est très faible), ou encore des maisons faites de terre, d’argile, ou de verre, selon les matériaux que l’on trouve sur place.


 

On trouve aussi des panneaux solaires ainsi que des foyers à bois fabriqués maison pour la cuisson ou pour l’eau chaude, réalisés à partir de récupération. La diversité de type d’habitations rend cette visite particulièrement enrichissante. Les toilettes sèches sont la solution sur tous les sites. Mon ami qui me fait découvrir ces lieux explique : “Les toilettes actuelles consomment beaucoup d’eau, et l’on pollue cette eau, alors qu’avec les toilettes sèches, cette pollution devient de l’engrais.”

 

 

Un espace à connecter avec le monde des solutionneurs

Même si la confiance, la solidarité et l’accueil de la différence sont à la base des relations ici, la zone occupée est loin d’être un paradis sur Terre. Il faut beaucoup de courage pour accepter les conditions de vies dans la ZAD, surtout en période hivernale.

 

Dans un tel contexte, la simple connexion de ce lieu avec les communautés collaboratives comme OpenSourceEcology, un réseau mondial de fermiers et d’ingénieurs, peut changer la donne. Ces derniers développent le Global Village Construction Set, une plateforme technologique ouverte qui permet la production aisée des 50 machines industrielles nécessaires pour construire une petite civilisation avec tout le confort moderne ! Il en est de même pour la connexion avec les réseaux des fablabs, ces laboratoires locaux, qui rendent possible l’invention en ouvrant aux individus l’accès à des outils de fabrication numérique. Impression, réparation ou construction d’objets deviennent possibles…


Les gigantesques plateformes de partage sur le bricolage comme Instructables ou de plans d’objets (Thingiverse) vont être des ressources très utiles. L’arrivée de projets “libres” de production d’énergie (Solar Fire pour des panneaux solaires, Aeroseed pour des éoliennes), de machines à produire des objets à moindres prix (Imprimantes 3D, fraiseuses numériques), de maisons au code de fabrication disponible en ligne apporteront leur lot de solutions pour vivre plus convenablement. Tout cela en gardant une indépendance et une capacité d’appropriation forte, puisque l’accès aux savoir-faire de ces outils ne sont pas régis par la propriété intellectuelle, mais par des licences ouvertes.

 

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L’opportunité d’un territoire préservé et approprié par des pionniers

 

Si l’on regarde le coté positif, il semblerait que ces 40 ans de combats ont abouti à la création d’un très bel espace d’expérimentation “in vivo” de l’innovation sociale. Un lieu dont nous devrions rêver en tant que citoyens, et que devrait supporter l’acteur public tant nous avons besoin de ces zones de créativité.

 

L’opportunité de profiter d’une telle superficie préservée de notre modèle agro-industriel intensif est trop belle. Le projet d’aéroport n’a pas seulement favorisé la mobilisation de centaines de personnes pour vivre autrement dans ce lieu, il a aussi permis la conservation de bocages, avec des haies patrimoniales qui offrent encore un réseau écologique local, un « habitat de substitution » pour les espèces des lisières et des clairières…

 

Visiter ces espaces, c’est déjà sortir avec beaucoup d’espoir et d’énergie sur les solutions possibles à nos problèmes actuels. Soutenir “ces conspirateurs positifs“, c’est certainement permettre l’éclosion d’alternatives dans une période où nous manquons de repères. Et l’avantage des réseaux mondiaux de “solutionneurs”, comme le réseau des fablabs, qui coopèrent dans le monde actuellement, c’est qu’ils n’ont pas impérativement besoin de vols internationaux pour s’organiser et construire ensemble. Ils apportent par ailleurs une richesse énorme pour la société et à un très faible coût public, si l’on regarde par exemple la valeur apportée par un projet comme Wikipédia ou Linux. Parfait non ?

 

Notre Dames Des Landes, ce n’est peut-être pas le Larzac, mais c’est sans doute l’opportunité d’une sorte de Silicon Valley du social et de l’écologie… Cette dernière est d’ailleurs née dans un lieu qui présentait à l’époque peu d’intérêt, mais où le faible coût de l’espace et la mobilisation de quelques personnes a contribué à en faire sa spécificité et sa renommée internationale.

 

Depuis quelques semaines, avec la destruction de plusieurs zones d’occupation, beaucoup de ce qui est raconté ici a disparu, mais l’énergie et la volonté sont là, comme le montrent les résultats impressionnants de l’opération Asterix, et les tonnes de dons qui ont été amenés dernièrement sur la zone, bien souvent par les locaux qui soutiennent les occupants…

 

OUISHARE

Creative community for the Collaborative Economy

 

Source et vidéo : ZAD Notre Dame des Landes : loin des casseurs et des technocrates, une expérience d'humanisation et d'innovation - Cri du Peuple 1871

 

http://www.mleray.info/article-zad-notre-dame-des-landes-loin-des-casseurs-et-des-technocrates-une-experience-d-humanisation-et-113468029.html

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 17:41

 

 

Technologies rurales

Quand hackers et agriculteurs s’allient pour l’autonomie énergétique

Par Mickaël Correia (18 décembre 2012)

Ils désenclavent des territoires, frappés d’exclusion numérique. Ils développent des réseaux Internet autonomes en zone de montagne, installent des panneaux solaires organiques, ou permettent à des webradios locales d’émerger. Et peuvent même transformer des abreuvoirs abandonnés en jacuzzis écolos. Les « hackerspaces », espaces conviviaux de création d’outils technologiques, essaiment en milieu rural. Entretien avec Philippe Langlois, à l’origine du premier hackerspace français.

Pouvez-vous définir ce que sont les hackerspaces ?

Philippe Langlois : Un hackerspace est un lieu physique autonome qui rassemble des gens autour de projets qui ont trait à la technologie. On parle souvent dans les médias des « méchants pirates informatiques », mais les hackerspaces sont loin de tout ça : nous sommes simplement des personnes qui se réapproprient la technologie de façon conviviale, indépendante et créative. L’objectif est de créer soi-même des outils réappropriables et réplicables par tous, diffusés de façon libre et gratuite et que l’on peut modifier, améliorer.

Les hackerspaces sont nés en Allemagne dans les années 1990 mais se sont véritablement développés en 2005. On en compte désormais plus de 500 à travers le monde, ils regroupent environ 40 000 personnes. À l’origine, ce sont des individus issus des milieux de l’open source et du logiciel libre [1] qui ont transposé leurs façons de faire dans le monde physique tout en démocratisant des savoir-faire technologiques.

Quels sont les projets qui en émergent ? Comment interrogent-ils votre rapport à la technologie ?

Il y a des projets portés sur l’autonomie énergétique, la cartographie participative, l’art numérique, mais aussi le recyclage local de plastique ou encore la dépollution. Notre rapport à la technologie est centré autour de plusieurs notions dont, en premier, celle d’être dans le plaisir et dans la création positive. Ensuite, il y a le fait que ça ne doit pas bénéficier qu’à un groupe restreint de personnes mais bien à l’ensemble de la société. Enfin, il ne faut pas que l’on soit dans des projets trop conceptuels : on est avant tout dans le « faire ». Dans les hackerspaces, on trouve une éthique basée sur la pratique, le bidouillage, le droit à l’erreur, le tout sans dogmatisme.

Comment les hackerspaces sont-ils arrivés en milieu rural ?

D’abord parce que c’est difficile de tenir un lieu en ville : cela coûte cher, il faut des espaces à la fois grands et pérennes pour créer. Des événements ponctuels ont eu lieu autour des hackerspaces (voir ci-dessous), comme à Péone dans les Alpes-Maritimes en 2010 : le but était, entre autres, de savoir si on pouvait créer un lieu 100% autonome à partir de rien, en pleine nature. Plusieurs de ces rencontres éphémères rurales ont entraîné la création de lieux permanents, des « hackerlands ». Il y en a des dizaines en France, comme le projet Vallée à Conques (Cher) ou à ZAP1 dans l’Allier.

Artistes, ingénieurs, chercheurs, hackers et agriculteurs, nous nous sommes demandés comment les technologies numériques peuvent s’associer à la nature, au patrimoine, à l’agriculture. Nos hackerspaces urbains, avec leur philosophie et leur pratiques, peuvent tout à fait se transposer en milieu rural. On s’est rendu compte que beaucoup de personnes en campagne bidouillaient déjà de la technologie numérique ou étaient issues de cette culture.

Comment ces hackerlands s’intègrent-ils localement ? Que peuvent-ils apporter aux territoires ruraux ?

Les communes rurales sont souvent victimes d’abus de la part des bureaux d’études et de grandes entreprises, qui ont des intérêts financiers. Certains hackerlands se posent comme alternative à ces structures, en devenant un peu des consultants locaux à but non lucratif. Ils répondent à des besoins du milieu rural, notamment le désenclavement numérique, en créant des réseaux Internet indépendants qui fonctionnent dans des zones de montagne ou isolées, en mettant en place des serveurs de démocratie locale, des webradios territoriales, etc. Beaucoup de ces hackerlands travaillent autour des pratiques agricoles ou de l’énergie. Ce sont des espaces ouverts, où l’on est accueilli sans préjugé, dans une optique de « faire ensemble ». Certains créent des modules d’auto-construction reproductibles, des panneaux solaires organiques, des serres automatisées. Et même des jacuzzis à partir d’abreuvoirs abandonnés ! Il y a parfois des initiatives plus ponctuelles comme des expériences en agroforesterie, avec la création de capteurs pour analyser l’activité fongique autour des arbres. On pourrait en somme définir ces lieux comme des laboratoires de recherche ouverts et locaux.

Propos recueillis par Mickaël Correia, Transrural Initiatives

Photo : source


« A Pado loup », un hackerspace éphémère au milieu des montagnes

« Nous cherchons à encourager les gens à passer à l’action, à faire des choses qui puissent les rendre plus autonomes… Le développement et la démocratisation de savoir-faire technologiques dans un cadre rural, c’était l’objectif principal d’A Pado loup », explique Ursula Gastfall, une des organisatrices de ce festival autogéré qui s’est déroulé pour la première fois du 12 au 22 août 2012 à Breuil (Alpes-Maritimes). À plus de 1500 mètres d’altitude, une centaine de personnes d’horizons variés (Espagne, Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Canada…) se sont rassemblées pour constituer cet hackerspace rural et éphémère, suite de l’appel à propositions diffusé par le hackerspace urbain « /tmp/lab/ », installé à Vitry-sur-Seine (94).

Dans le hameau de Pado, près du village de Beuil, la culture du « Do It Yourself » (« Fais le toi-même ») a animé les festivaliers. Ils ont échangé dans le cadre de discussions et d’ateliers d’électronique, d’écologie expérimentale et de performances artistiques. Au programme : fabrication d’éoliennes et de fours solaires, recherche en fermentation, réalisation d’imprimantes 3D, logiciels libres mais aussi concerts, laboratoire de photographie argentique et de lumière… en plein cœur des montagnes alpines.

« Si on regarde l’étymologie de "hacker", cela veut dire "couper du bois", commente Ursula Gastfall. L’autonomie, ça passe par la recherche de solutions pratiques pour répondre à nos besoins dans un contexte particulier ». À Pado, il n’y a ni eau, ni électricité. Les festivaliers ont mis au point un système de récupération d’eau de pluie filtrée avant consommation, ils ont placé des panneaux solaires reliés à des batteries pour alimenter l’appareillage électronique de l’évènement. « J’espère qu’A Pado loup fera des petits, souhaite Ursula Gastfall, que d’autres se motiveront à organiser des évènements sur différents terrains pour donner de la place à la curiosité et à l’inventivité de chacun. »

Mathilde Leriche (Civam de l’Hurepoix)


Articles initialement publiés par Transrural initiatives, revue associative d’information sur le monde rural. Voir leur site. Titre original de l’article : Les hackerspaces essaiment en milieu rural.

Notes

[1] L’open source désigne une pratique d’élaboration de logiciel où le code de base est accessible (mais pas forcément gratuitement) et donc transformable. Le mouvement du logiciel libre prône quant à lui des principes de libre accès à l’information, de mutualisation ou encore de gratuité.

 

Source : Quand hackers et agriculteurs s'allient pour l'autonomie énergétique - Technologies rurales - Basta !

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 11:52

 

 

Un texte qui me parle, à lire ici :

L’économie, une diffamation de la pauvreté « Et vous n'avez encore rien vu…

 

par Pierre Bourlier


Nous ne connaissons pas la pauvreté. Voilà notre misère. Nous n’arrivons plus à comprendre, à ressentir ce que nous avons perdu en accédant à notre aisance matérielle. Ce qu’il y a d’humain dans la pauvreté nous est rendu impensable par l’économie et par la rareté avec laquelle elle nous terrorise. Il y a dans notre prospérité marchande une déception permanente, une écœurante absurdité.

 

 

[...] Contraints à poursuivre un bonheur toujours plus mythologique, insipide, intangible, nous ne persévérons que grâce à la sensation, dans notre folle fuite en avant, d’être talonnés par la mort.

 

[...] Ceux qui n’ont pas d’emploi, pas de voiture, pas de quoi remplir le vide et dévorer leur temps, doivent souffrir pour chasser de nous l’idée que nous aurions pu faire autre chose de notre vie.

 

[...] ... nous avons été dépossédés des capacités pratiques à vivre sans [les marchandises et institutions], privés de nos moyens, privés de la terre et du ciel, privés des rapports humains qui font notre force et qui donnent un sens à nos gestes. Lutter contre la misère, ce n’est pas s’empresser de satisfaire les besoins urgents qu’éprouvent les misérables en les faisant bénéficier de la providence d’État et de l’abondance industrielle – comme le présente l’idéologie du développement -, mais c’est lutter contre les forces qui réduisent la vie humaine à cette urgence besogneuse. C’est retrouver notre puissance pratique et notre sens de la valeur.

 

[...] La pensée économique cache les rapports de force constitutifs de la domination marchande et prolonge leur violence. Raisonner à partir de besoins matériels, c’est confirmer la mutilation de nos vies. On ne concevra jamais une société juste à partir de ces besoins.

 

Et je vous renvoie au texte...

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 10:29

Une petite parenthèse d'espoir au milieu de cette traduction qui encore une fois me fend le coeur parce qu'elle traduit de souffrance et d'horreur générées au seul nom de la convoitise de biens qui ne rendent même pas heureux. les prédateurs qui n'ont plus que la compulsion d'annexion pour contrevenir au manque insondable qui les habite et les pousse comme le junkie, à rechercher leur drogue à n'importe quel prix.. sauf qu'ici ce sont d'autres qui payent en larmes de sang la satisfaction de leur vice.

 

A voir ici : Le Monde d'après!

 

 

Rien n'arrête une idée dont le temps est venu !

 


Il serait tellement facile de croire au Grand Jour où le modèle dominant, celui du capitalisme, de l’individualisme, de l’égocentrisme, trouverait sa propre incohérence dans l’idéal de société humaniste que nous aurions construit… mais ce n’est pas le cas.
Comment alors trouver sa propre cohérence au milieu d’une société qui nous ressemble de moins en moins ? Comment parvenir à une transformation lente mais sûre, pour rompre avec ce modèle dominant, dans lequel nous nous reconnaissons de moins en moins. Echanger entre militants et se convaincre de cette nécessité n’est pas satisfaisant. Arrêtons de penser que les autres ne sont pas capables, ou ne peuvent pas comprendre. Nous risquerions de tomber dans une espèce de recherche identitaire qui fermerait définitivement la porte.
Alimenter sans cesse un esprit d’ouverture vers des engagements et des initiatives, permettra à d’autres de se les approprier et surtout de faire germer des viviers de créativité.
Las des guerres d’egos que nous retrouvons trop souvent, y compris au sein de même collectif, las de toute cette perte d’énergie pour faire valoir ses idées, nous pensons qu’il devient urgent d’offrir des plateformes de convergences associatives, individuelles et/ou politiques… et de considérer toutes les différences comme des apports nécessaires, et non comme des concurrences.
Les idées n’appartiennent à personne… ou plutôt si, à ceux qui y croient et les animent !
Que recherchons-nous réellement ? il s’agit bien de la recherche d’une qualité : qualité de vie, qualité d’environnement naturel et social, qualité du vivre ensemble, de la solidarité… Il ne s’agit pas de proposer des alternatives pour être en opposition avec la société… Ces alternatives sont l’expression même de ce qu’est la société. La société c’est nous, donnons-lui l’image que nous voulons lui donner !
Cependant, il n’y a pas de secret… cette transition devra s’opérer par le Faire, à partir peut-être d’expériences minoritaires dans tous les domaines de nos vies, par les choix que nous ferons et expérimenterons pour s’abriter, manger, éduquer, produire, consommer, voyager… mais il faut commencer sans attendre, et… sans trop d’illusions
C’est bel et bien cette lente transformation de la situation qui conduira à une prise de conscience collective… qui créera les conditions pour réellement incarner nos utopies.
En somme : le trajet lent de l’escargot !

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 11:01

 

 

 

De jour comme de nuit, les BACS poussent comme des champignons en Belgique !!


On assiste à une véritable multiplication des bacs de nourriture à partager avec les INCROYABLES comestibles aux quatre coins de la Wallonie. On dirait que ça devient un jeu joyeux comme "qui n'a pas son bac devant sa maison ?"

 

C'est comme si on jouait au jeu des 7 familles avec les incroyables comestibles... dans la FAMILLE bacs rectangulaires à Philippeville, je demande le père. Puis, je demande la mère. Et la soeur... Ah, il me manque le frère, le voici, la famille est complète. Passons à la famille des bacs carrés. Toutes les formes sont possibles, il n'y a pas de limite à l'imagination bienveillante.

 

Que ce soit devant un magasin de produits diététiques en centre ville, ou bien sous la boite aux lettres juste devant la maison, ou encore près d'une petite place accessible à tous, les bacs de nourriture à partager font des HEUREUX partout où ils se produisent. Heureux pour celles et ceux qui DONNENT autant que pour celles et ceux qui REÇOIVENT. C'est la magie de la reconnexion des gens entre eux avec la Terre nourricière qui rend possible ce magnifique élan convivial et SOLIDAIRE.

 

Une formidable vague de GRATITUDE émerge en Belgique, mais aussi en France, en Suisse, en Angleterre et sur de nouveaux territoires de plus en plus nombreux dans le Monde. Les citoyens JARDINIERS solidaires prennent conscience du pouvoir qu'ils ont de changer notre société actuelle en devenant co-créateurs co-responsables de leur devenir.

 

En transformant l'espace public en jardin potager GÉANT et gratuit, la nourriture à partager devient une ressource ABONDANTE alimentée par TOUS et accessible à CHACUN.

Avec les INCROYABLES comestibles, si chacun fait un geste, on change la VILLE. Et si on s'y met TOUS, on change le MONDE. ET c'est ce qui se passe présentement. Chacun est invité à faire sa part dans ce nouveau paradigme de l'abondance partagée sur les territoires, où qu'il soit.

 

Merci pour cet étonnant et bienveillant partage des INCROYABLES comestibles, en Belgique, de la part des citoyens jardiniers souverains et solidaires. Ça continue de jour en jour, le mouvement participatif citoyen des INCROYABLES comestibles devient une nouvelle réalité du puissant désir de CHANGEMENT des habitants pour bâtir un Nouveau Monde Vertueux Éthique et Solidaire.

 

Nous sommes véritablement le changement que nous voulons VOIR dans ce Monde, ici et MAINTENANT !

 

Avec Gratitude,

 

Nous PARTAGEONS...

 

 

Source : Nature to Share | Scoop.it

 

 

A lire sur le même site aussi de nombreux autres "faits divers" d'un monde nouveau qui est déjà là.

Mais aussi, par exemple :

Le Conseil municipal des enfants de Plomelin en balade pour les incroyables comestibles

L'autre monnaie

Pour la défense juridique de la yourte 

Vandoncourt, un village auto-géré depuis 1971 : démocratie participative-délibérative &

contrôle populaire

Et autres textes réunis par :
Les Dernières Nouvelles du Monde | Scoop.it

A voir les pages antérieures qui contiennent un florilège d'expériences porteuses d'espoir concret dont pour nous sortir des leurres et de la confusion,de la paralysante angoisse qu'ils génèrent. A tous moment naissent de nouvelles initiatives généreuses, inventives, joyeuses... et cela se passe près de chez nous... et chacun peut le faire,,, et avec ses voisins c'est encore mieux !


 

 

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 23:59

 

Rien à ajouter...

 

 

Un magnifique Appel mexicain (pour Notre-Dame-des-Landes)

 Ça ne pouvait pas mieux tomber pour Planète sans visa. Je venais à peine de mettre en ligne l’article précédent - je me permets de dire qu’il faut le LIRE -, que je recevais le beau texte de solidarité qui suit. C’est un signe des cieux. Un signe facétieux des dieux qui veillent sur nous. Peut-être. En tout cas, le Mexique que j’aime tant, ce Mexique des paysans, des Indiens et de leurs défenseurs envoie un abrazo fraternal à ceux de Notre-Dame-des-Landes. La boucle se boucle, il me semble.
———

Le 25 octobre, dans le cadre de la rencontre/séminaire « Mexique – Europe : ils ne passeront pas », des centaines de personnes se sont réunies au Centre intégral de formation indigène/université de la Terre de San Cristóbal de Las Casas au Chiapas. Parmi les participants se trouvaient des internationaux, des habitants de San Cristóbal de Las Casas et de nombreux paysans et délégués des communautés de Bachajón, de Tila, de la forêt des Chimalapas (Oaxaca) ainsi que d’autres villages et hameaux du Chiapas, venus partager et écouter les expériences de résistance face aux mégaprojets, en Europe et au Mexique. L’initiative de cette lettre de soutien, signée depuis par de nombreuses organisations, personnes et collectifs mexicains, est née dans la foulée de ces rencontres.

DU MEXIQUE, LETTRE DE SOUTIEN À LA LUTTE DE NOTRE DAME DES LANDES

30 octobre 2012

Aux gens de Notre-Dame-des-Landes et de la France en résistance

À l’ACIPA, à l’ADECA, à la coordination des opposants au projet d’aéroport,

Aux associations “COPAIN”,  aux habitants et habitantes qui résistent et à tous les occupants et occupantes de “la Zone à défendre” ZAD,

Aux médias alternatifs et sincères,

À l’Autre Campagne et à la Sexta Internationale,

Aux luttes contre les mégaprojets et pour la défense de la Terre de toutes les parties du monde

Ici, au Mexique, c’est rage et indignation que nous ressentons après avoir été informés de l’expulsion et de la destruction de maisons, de forêts et de terres de culture par la police française à Notre-Dame des Landes, depuis le 16 octobre dernier. Une zone agricole est menacée par le gouvernement socialiste français et son premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui veut imposer sur ces champs de l’ouest de la France un nouvel aéroport de taille internationale, et ce malgré l’opposition des paysans et des paysannes, des jeunes et d’une bonne partie de la population. Nous savons que ce chantier est complètement inutile vu qu’il y a déjà beaucoup d’aéroports en France, et nous sommes au courant du réchauffement climatique global provoqué par la multiplication des avions que seuls les riches peuvent se payer. Nous savons aussi, car ils voulaient l’imposer aux villages d’Atenco dans l’État de Mexico, que la construction d’un aéroport entraîne à elle seule la convoitise pour les terres, l’urbanisation accélérée et l’implantation d’industries dans des zones encore rurales, où l’environnement a été préservé. Ce que ces projets amènent, c’est la division et le contrôle social de la population, et encore une fois ce sont les paysans qui se retrouvent spoliés par des constructions imposées de force et uniquement destinées aux gens de la ville ayant beaucoup d’argent.

Malgré l’énorme distance qui nous sépare, nous voulons vous dire que nos luttes sont semblables : votre lutte est un miroir de la situation de pillage que nous vivons sur nos terres. Il est important pour nous de nous informer de ce qui arrive en Europe, parce que ce sont des modèles qu’on veut nous imposer ici aussi et que nous non plus, nous ne voulons pas perdre nos terres, nos territoires et nos modes de vie.

Nous voulons vous dire également qu’au Mexique, nous luttons aussi contre le pillage des terres, comme c’est le cas des communautés de Tila et de Bachajon au Chiapas, où les terres sont menacées d’être spoliées pour des projets touristiques, ou bien encore dans l’Isthme de Tehuantepec, où les terres sont enlevées aux villages indigènes ikoots et binniza, et où sont imposées des centaines et des milliers d’éoliennes produisant de l’énergie pour les multinationales et où, tout comme à Notre-Dame des Landes, la police est envoyée pour surveiller les chantiers ; ou encore à Huexca, dans l’État de Morelos, où des CRS ont été envoyés il y a quelques jours pour imposer un gazoduc et une usine thermo-électrique d’une entreprise espagnole, et cela malgré les risques liés à la proximité du volcan Popocatépetl ; comme à Atenco, où le projet d’aéroport est toujours d’actualité ; comme ce qu’il se passe contre les communautés zapatistes au Chiapas, que le gouvernement veut  déposséder des terres récupérées grâce au soulèvement  de 1994 ; comme, enfin, dans des dizaines et des centaines d’autres villages et de communautés partout au Mexique, où ils nous dépossèdent de la terre et nous imposent des projets de mort, mines à ciel ouvert, barrages hydroélectriques, autoroutes, “villes rurales”, et tant d’autres projets de “développement” qui cherchent à en finir avec nos communautés et nos terres collectives.

Ces projets inutiles bénéficient seulement aux entreprises telles que OHL, ENDESA, GAMESA, EDF, MALL, GOLDCORP, BLACKFIRE, IBERDROLA, MONSANTO, parmi d’autres. C’est à cause de ces entreprises qu’ils nous répriment et nous envoient la police et les CRS ; mais aussi qu’ils corrompent, achètent les élections et imposent des gouvernements, comme cela fut le cas du président Enrique Peña Nieto et de tant d’autres marionnettes politiques. Leur cupidité et leur désir sans limites d’imposer ces mégaprojets en arrivent même à l’ignominie d’instrumentaliser des groupes paramilitaires, d’imposer les cartels de la drogue et de payer des tueurs à gage pour nous assassiner.

Partout dans le monde, chaque jour nous voyons plus clairement jusqu’à quel point peuvent en arriver ceux d’en haut afin de mettre en place des politiques qui piétinent les peuples au bénéfice du pouvoir économique. Ils sont capables d’inventer une guerre d’extermination contre tous ceux qui s’opposent comme nous à leurs plans de mort. Mais chaque fois qu’ils nous frappent, nous sommes encore plus conscients du système destructeur auquel ils veulent nous soumettre.

Compagnons et compagnes, nous ne fraternisons pas seulement dans la lutte contre la répression : nous voyons aussi que nous partageons la même conscience que notre planète n’appartient pas aux hommes politiques et aux riches qui sont leurs collègues, mais bien aux peuples et aux êtres vivants qui l’habitent. Nous partageons aussi la pleine conscience du fait que nous luttons partout contre ces gouvernements qui se disent démocratiques mais qui nous imposent ces projets, nous divisent et nous détruisent pour satisfaire la dictature de l’argent.

C’est pour cela que nous voulons vous donner du courage dans votre lutte, dans cette étape difficile où ils saccagent vos maisons et vos terres. Nous voulons vous dire que bien que nous ne soyons pas près de vous, vous n’êtes pas seuls et seules. Nous sommes très nombreux à lutter jour après jour contre ces projets de mort pour défendre nos terres, nos territoires et nos façons d’être, c’est-à-dire pour défendre la vie. Nous sommes très nombreux à lutter contre les entreprises transnationales et les gouvernements corrompus. Ce qu’il nous manque seulement, c’est de nous rencontrer, nous écouter et mieux nous solidariser dans la lutte. C’est le moment de réfléchir et de nous organiser face à la soumission à laquelle ils nous condamnent. C’est le moment de nous retrouver sur cette planète qui se rebelle.

COMPAGNONS ET COMPAGNES :

NOUS NE SOMMES PAS SEULEMENT QUELQUES-UNS, NOUS SOMMES DES MILLIERS! PAS UN PAS EN ARRIÈRE!

NOUS SOMMES AVEC VOUS !

À BAS LES PROJETS DE MORT ¡

VIVE LA SOLIDARITÉ !

VIVE LA LUTTE DE NOTRE-DAME DES LANDES !

VIVE LA LUTTE CONTRE LES MÉGAPROJETS INUTILES!

Signatures:

COLLECTIFS  ET ORGANIZACIONS DU MEXIQUE

Collectif à l’initiative du forum « Mexique - Europe: ils ne passeront pas »; Front des Villages en Défense de la Terre (FPDT), Atenco ; Assemblée des Villages Indigènes de l’Isthme en Défense de la Terre et du Territoire APIIDT), Isthme de Tehuantepec ; Organisations Indigènes pour les Droits Humains à Oaxaca (OIDHO), Oaxaca; Communautés Paysannes et Urbaines Solidaires (COMCAUSA) ; collectif « la Rébellion de Tehuantepec”, Isthme de Tehuantepec ; Groupe Solidaire de la communauté La Venta, Isthme de Tehuantepec ; Union des Communautés Indigènes de la Zone Nord de l’Isthme (UCIZONI) ; Radio Communautaire « Las voces de los pueblos » 94.1 Matias Romero, Oaxaca ; Assemblée Nationale des Victimes Environnementales (ANAA); Alliance Mexicaine pour l’Autodétermination des Peuples (AMAP) ; Mouvement Agraire Indigène Zapatiste (MAIZ) ; Réseau National de Résistance au prix cher de l’électricité (Mexique) ; Réseau Mexicain d’Action face au libre-commerce (RMALC) ; Lien Urbain de la Dignité, Puebla ; Nœud des droits humains, Puebla ; Secteur National Ouvrier et des Travailleurs de la Ville, des Champs, de la Mer et de l’Air de l’Autre Campagne ; Syndicat National des Travailleurs d’Uniroyal ; Coalition des Travailleurs Administratifs et Académiques du Syndicat des Travailleurs de l’Université Nationale Autonome de Mexico ; Collectif Action intelligente des chômeurs, étudiants et travailleurs ; Centre autonome d’apprentissage et de formation politique des travailleurs et travailleuses de l’Autre Campagne ; Dorados de Villa ; Communauté Autonome Ernesto Guevara de la Serna ; Communauté Autonome Ollin Alexis Benhumea Hernández ; Secteur des Travailleurs de l’Autre Campagne-Oaxaca ; La Otra Huasteca Totonacapan ; Brigade de rue de soutien à la femme “Elisa Martínez”, A.C. ; Réseau Mexicain du Travail Sexuel ; Espace social et culturel LA  KARAKOLA (Mexico DF) ; collectif POZOL, Tuxtla Gutierrez ; Zapateando (média libre adhérent de l’Autre Campagne) ; Agence d’Information Indépendante Noti-Calle ; Notilibertas ; émission radio « Les fils de la Terre » ; revue La Guillotina, Mexico, D.F. ; Croix noire Anarchiste de México ; Nodo Solidale Mexico ; Collectif Azcapotzalco, Mexico DF ; Coordination Nationale « Plan de Ayala »-Mouvement National (CNPA-MN) ; Organisation zapatiste « Education pour la libération de nos Peuples » ; collectif «Caracol Matlatl », Toluca (Etat de México) ; revue électronique Désinformémonos ; Kolektivo « de Boka en Boka», San Cristobal (Chiapas) ; Commune autonome de San Juan Copala, Oaxaca ; Comuneros du village de San Pedro Atlapulco (Etat de México) ; Centre des Droits Humains Digna Ochoa, A.C. (Tonala, Chiapas) ; Conseil Autonome de la zone côtière du Chiapas ; Front civique Tonaltèque AC (Tonala, Chiapas) ; Réseau contre la Répression et pour la Solidarité – Chiapas.

INDIVIDUS

Manuel Antonio Ruiz, Lycée communautaire José Martí ; Ricardo Alvarado (Toluca, México) ; Sonia Voisin (Lyon, Francia), Priscila Tercero, Adhérantes de l’Autre Campagne ; Gloria Muñoz Ramírez; Marcela Salas Jaime Quintana ; Sergio Castro ; Adazahira Chávez ; Felix Garcia Lazcarez ; Dr. Alfredo Velarde Saracho ; Elsa Mocquet, La Milpa, A.C. (San Cristobal, Chiapas) ; Alèssi Dell’Umbria (Marsella-Oaxaca)

COLECTIFS DE SOLIDARITE EUROPEENS

Groupe B.A.S.T.A., Münster, Allemagne ;  Les trois passants, Francia ; Plate-forme de Solidarité avec le Chiapas et le Guatemala de Madrid, España; Caracol Solidario, Franche-Comté ; Espoir Chiapas/Esperanza Chiapas; Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte, Paris; Collectif Chiapas – Ariège ; Comitat Chiapas – Aude ; Nodo solidale, Italie; centre social “le Passe-Partout”  et « Groupe CafeZ », Liège (Belgique).

Source :
Planète sans visa » Un magnifique Appel mexicain (pour Notre-Dame-des-Landes)

Via : Les Dernières Nouvelles du Monde | Scoop.it
Les Dernières Nouvelles du Monde | Scoop.it

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 06:59

 

Journée portes encore ouvertes dimanche 15 Juillet 16h à Fallot



Bonjour à tous, bonjour à toutes...

Voici quelques semaines que nous ne vous avons plus donné de nouvelles. Ces derniers jours ont été assez difficiles !
En effet tout s'est brutalement accéléré.

Tout d'abord où en sommes nous:

-La procédure judiciaire sensée nous laisser jusqu'à la mi-septembre s'est vue précipitée sous différentes pressions. En effet nous avons eu droit à la création d'une séance exceptionnelle pour nous juger et d'une séance exceptionnelle pour rendre le délibéré. Que d'honneurs.... !
Bref, le tribunal d'instance de Condom a rendu son verdict le 5 Juillet: Nous avons jusqu'au 20 Juillet pour quitter les lieux!
Cela malgré différents vices de formes et de fond (par exemple: Le Centre Contoloup Lavalée, propriétaire du hameau de Fallot, aurait du avant de lancer la procédure d'expulsion tenter une conciliation, selon le code des établissement publics administratifs)


Pourquoi ce silence:

Nous avons, ces dernières semaines tenté d'ouvrir le dialogue avec le directeur du centre et d'élaborer des propositions concrètes pour sortir de ce conflit.
Nous avons aussi tenté de prendre du recul sur la situation, beaucoup réfléchi et discuté de nos positions et des formes d'action à mener.
Aujourd'hui tout cela nous parait beaucoup plus clair.

Pendant ce temps:

Nous avons accueilli et accueillons encore plusieurs familles et leurs enfants que des travailleurs sociaux sans possibilité d’hébergement renvoient vers nous.
Nous avons, avec eux profité de ces dernières semaines pour continuer concrètement notre projet de Ferme Socio Expérimentale.
Nous avons mis en place un grand potager, un petit élevage, la bibliothèque , la salle de jeux, la friperie...



Aujourd'hui:


Le Directeur du Centre Cantoloup Lavallée (CCL) M.Lecocq, veut nous expulser par principe et non pour des raisons de trésorerie ou d'emplois menacés comme il le prétend depuis des semaines. Nous savons aujourd'hui que le seul acheteur sérieux qu'ils aient, n'est pas gêné par notre présence et nous propose de la prolonger après son achat sur le hameau. Nous ne bloquons donc pas la vente de Fallot, au contraire nous le valorisons en attendant qu'il soit vendu.

Si aucune urgence réelle n'existe pour nous expulser, alors pourquoi devrions nous accepter cette expulsion?
Aujourd'hui plusieurs familles et leurs enfants sensées vivre dans la rue ont trouvé refuge à Fallot, et nous expulser pour que Fallot reste vide encore plusieurs années est tout simplement inhumain.
Nous répétons que nous partirons le jour de la signature de l'acte, s'ils trouvent un acheteur.

Malheureusement le CCL refuse obstinément de nous rencontrer, de discuter et de trouver une solution amiable.

Peut être ignorent ils qu'en un peu plus de deux mois plus de 500 personnes sont passées nous rencontrer, discuter, nous soutenir, nous aider, danser chanter cultiver.....
Peut être ignorent-ils que nous avons à ce jour plus de 200 adhérents et soutiens.
Peut être ignorent ils que nous avons des soutiens tels que Emmaus, l’association Regar, le Secours Populaire, le 115 .
Peut être se réconfortent-ils à penser qu'il veulent expulser des truands.
Peut être oublient-ils que l'association La Paz, comme le centre Cantoloup est une association a vocation sociale. 
Nous allons leur prouver qu'ils se trompent et pour cela nous avons besoin de vous.

Si vous pensez comme nous que notre projet de Ferme Socio Expérimentale est indispensable à l'heure ou tout est incertain,qu'il permet par son aspect social et paysan de créer des perspectives et des alternatives à une société en crise, que dans l'avenir nous devrons nous réapproprier nos vies, notre alimentation, nos relations par le partage, l'entraide et la solidarité.

Envoyez nous des lettres de soutien que nous transmettrons à la préfecture, au Conseil général, et au centre Cantoloup-Lavallée.
Aujourd'hui plus que jamais venez nous rencontrer et nous aider ici à Fallot.

Rendez vous pour la journée " portes encore ouvertes" 

le dimanche 15 juillet 16h 

Pour montrer que nous ne sommes pas seuls

Nous ferons un bilan de ces deux mois intenses, nous vous ferons part des solutions que nous envisageons et que le CCL refuse d'entendre.
Comme d'habitude avec les copains et les petits plats...

Rien n'est joué, au contraire...

collectiflapaz.blogspot.fr 06.51.13.77.95/06.88.37.10.21 assolapaz@gmail.com

Remerciements et appel à manifestation festive
Ce samedi 9 juin 2012, environ 200 personnes sont venues nous rencontrer, nous soutenir, s’amuser, discuter, chanter et danser !!
On a vraiment passé un moment inoubliable et pour cela :
Merci aux musiciennes de Youshka (http://www.myspace.com/youshka23)
Merci aux musiciens de TOAD (cheztoad.fr)
Merci à Olivier pour son spectacle et encore désolé que finalement personne n’ait voulu lui acheter ses conneries !!  ;-)
Merci aux copains pour la projection sur les luttes de réappropriation à Somonte en Andalousie et au méxique.
Merci à la canaille du midi pour ses chants … et merci à Thierry pour les jeux que les enfants se sont fait le plaisir de désosser.
Merci aux copains et voisin pour nous avoir aidés à tout préparer.
Merci aux absents qui étaient quand même avec nous.
Merci à tous et à toutes de nous soutenir dans cette lutte joyeuse, mais difficile.
Si vous avez des photos ou des vidéos vous pouvez nous les envoyer à cette adresse : collectiflapaz@gmail.com
Nous les publierons bientôt avec les nôtres sur le blog. (collectiflapaz.blogspot.fr)
Malheureusement, ni le propriétaire, le directeur et du Centre Contoloup Lavallée (CCL) qui demande notre expulsion, ni le fraichement réélu Député, Président du Conseil Général du Gers Philippe Martin n’étaient là pour constater que ce que nous proposons et la manière dont nous le proposons intéresse pas mal de monde et fonctionne.
Nous souhaitons que le CCL retire sa procédure d’expulsion et que soient engagées des négociations afin de trouver une solution, permettant à l’association La Paz de pérenniser son action sur le hameau de Fallot. Nous savons que des solutions existent qui permettraient au CCL de ne pas être pénalisé financièrement, mais nous savons aussi que ces solutions impliquent l’Etat, dans le financement du CCL, duquel il s’est complètement désengagé.
Ce n’est pas la voie qui est engagée actuellement, au contraire même, puisque le tribunal va se réunir en séance extraordinaire le 25 juin pour juger notre affaire au plus vite. C’est pour cela que nous allons avoir besoin de votre soutien pour pouvoir continuer nos actions.
Nous avons besoin de lettres qui témoignent du sérieux et de l’intérêt de notre projet. Si vous désirez nous faire ces témoignages contactez nous au  06.51.13.77.95.

 

Un nouveau lieu de partage dans le Gers

 

lapaz.jpg

 

Appel du collectif LA PAZ, 
qui a réquisitionné un hameau 
et 5 hectares dans le Gers
(extrait)

« [...] Depuis le 22 avril, nous avons réquisitionné le hameau de Fallot, 
à l'Isle-Bouzon, dans le Gers, et à une dizaine (adultes, enfants, salariés, étudiants, paysans, précaires...) proposons ici et partout autour, avec nos voisins, nos amis et tous ceux qui nous entourent, de mettre en place et de préserver, tout ce qui nous paraît essentiel et qui disparaît chaque jour.

Nous proposons un lieu dans lequel...


• Par la mise à disposition d'espaces et d'outils, nous voulons créer
et recréer à une échelle locale un réseau d'entraide et de partage.


• Par la mutualisation de moyens matériels, nous voulons rompre
avec des habitudes consuméristes, individualistes et de gaspillage.


• Par l'élaboration, l'amélioration et l'apprentissage de techniques,
nous voulons construire, réparer et concevoir de manière pérenne, non polluante
et intelligente, tout ce qui constitue une nécessité ou un progrès.


• Par une gestion cohérente et réfléchie des déchets,
nous voulons limiter l'impact sur notre environnement.


• Par la mise en question des rapports humains établis, nous voulons gérer,
discuter et prendre des décisions de manière collective.


• Par l'ouverture, l'accueil et l'organisation d’événements culturels, festifs, ludiques et sportifs, nous voulons nous réapproprier un lien social et humain, indispensable au bonheur.


• Par le travail de la terre, respectueux des sols, des cycles, des saisons et du vivant.


• Par l'élevage, par l'échange et le troc, nous voulons nous alimenter
de manière saine et variée.


• Par la recherche et le développement de médecines multiples,
nous voulons appréhender différemment la maladie, le soin et la santé.


• Par l'échange, la critique et la réflexion, nous voulons partager et transmettre nos savoirs.

Pourquoi ici ?


Nous avons choisi Fallot car c'est un lieu où nous pourrions concentrer notre énergie,
nos savoirs et nos compétences pour proposer rapidement un lieu ouvert. En effet,
les 5 hectares de terres permettent la mise en place de cultures vivrières et d'élevages pour garantir une alimentation saine, variée et peu coûteuse à ceux qui y participent (création d'une ADAP – association pour le développement d'une agriculture participative). Une partie de ces terres sera aussi utilisée pour la formation, l'apprentissage et la transmission de techniques d'agriculture paysanne et naturelle. Enfin, ils constituent un moyen pour proposer des denrées, à un prix qui soit accessible à tous.

Les 1000 m² d'habitations permettent d'accueillir non seulement un certain nombre d'habitants permanents mais aussi, dans les cinq gîtes autonomes, de proposer un accueil temporaire pour des familles en difficulté. Une grande partie des bâtiments sera surtout dédiée aux activités. Les nombreux espaces seraient autant d' espaces ouverts à toutes les propositions des voisins et des associations locales œuvrant pour le partage, l'entraide, la formation et la culture accessible au plus grand nombre. D'ores et déjà, nous proposons ici une bibliothèque, un atelier, une salle de projection et de concert, une friperie, une salle de jeux, le tout participatif et à prix libre.

Ce lieu appartient à une structure publique. Le Centre médico-social Contoloup Lavallée (CCL) a acheté le hameau pour en faire un lieu de formation et d'apprentissage, mais au vu d'une situation financière catastrophique et faute de financement public, le centre n'a pu en faire usage pendant sept ans et se retrouve aujourd'hui dans l'obligation de le revendre. Cette vente est sensée renflouer provisoirement les déficits de la structure. Cependant, le CCL a déjà perdu 70 emplois ces dernières années, et ce, malgré des grèves et une forte mobilisation pour tenter de faire augmenter la contribution de l'Etat dans son financement. Ce dernier subventionne pourtant allègrement les grosses entreprises privés et le secteur de la finance. Ce n'est au final qu'une question de choix, et le CCL n'est autre qu'une des nombreuses victimes des politiques de destruction du service public.
Le CCL ne pourrait préserver ses emplois et son action, sans mettre à contribution l'Etat. C'est pourquoi nous pensons que l'initiative La Paz devrait être pérennisée par
un financement public au profit du CCL.

Nous avons aussi choisi "Fallot", car ce lieu a été bâti par des femmes et des hommes qui n'ont jamais reçu aucun salaire. Les anciens de l'association d'aide aux toxicomanes Le Patriarche, qu'ils aient volontairement donné de leur temps et de leur énergie pour ce lieu, ou qu'ils aient été abusés et exploités, ont bâti cet endroit afin qu'il serve à accueillir et aider des gens. Le vendre serait donc un mépris de leur travail et de leur volonté.
Nous avons choisi "Fallot" parce que ce lieu doit absolument rester d'utilité publique !!!

Nous appelons tous les habitants du village de l'Isle-Bouzon et des environs, tous les salariés du CCL et leurs familles, tous les anciens du Patriarche et tous ceux qui souhaitent faire de Fallot un lieu ouvert à toutes et à tous, à nous rejoindre, pour exiger que ni les salariés du CCL ni l'association La Paz ni les usagers des deux associations ne soient
les victimes d'une crise, qui fait la misère des uns pour le profit des autres.

 

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Si vous souhaitez nous aider : 

• Vous pouvez écrire au Conseil général du Gers, au Conseil régional de Midi-Pyrénées, à l'Agence régionale de la santé, à la préfecture du Gers... pour exiger que soit immédiatement financé le Centre Contoloup Lavallée pour permettre que l'initiative La Paz, puissent continuer d’exister. Car l'Etat doit soutenir les initiatives solidaires et non les banques.


• Vous pouvez écrire également à la direction du CCL, pour qu'ils entendent combien de personnes soutiennent l'initiative La Paz et les salariés du CCL dans leur lutte. Exigez qu'ils retirent immédiatement la demande d'expulsion à l'encontre de l'association La Paz. Vous pouvez aussi imprimer la pétition sur le site du collectif, la remplir et nous l'envoyer.


• Vous pouvez prendre contact avec nous, nous rencontrer et participer directement à cette aventure. Venez nombreux ici à Fallot pour nous aider dans notre projet et notre lutte. Vous pouvez surtout diffuser très largement cet appel pour créer un mouvement qui soutient et s'approprie ces pratiques.

 

 

 

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A tous ceux et celles qui ne veulent plus être dépossédés de leurs vies.
A tous ceux et celles qui veulent bâtir un nouveau monde, le monde d'après... »

LA PAZ 

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 04:35

Illusion démocratique: L’escroquerie électorale perçue comme telle… Reste à construire le contre-pouvoir autogestionnaire !…

le juillet 10, 2012 par Résistance 71

L’escroquerie électorale en perte de vitesse ?

 

Le Monde Libertaire

No 1679 du 28 Juin au 11 Juillet 2012

 

url de l’article original:

http://www.monde-libertaire.fr/france/15832-lescroquerie-electorale-en-perte-de-vitesse%E2%80%88

 

 

Le taux d’abstention, selon le CSA, a atteint 44,4 % dimanche 17 juin dernier, soit un record absolu sous la Ve république à des élections d’échelle nationale. À rapprocher de l’abstention croissante aux élections cantonales (56 % en 2011), régionales (53,6 % en 2010) et européennes (59,4 % en 2009). Quant à l’abstention aux élections municipales – qui intéressent traditionnellement les électeurs du fait de l’enjeu local et de leur impact directement ressenti sur le lieu de vie –, elle n’est pas en reste : son taux est monté à 35,5 % en 2008.

Si l’on tient compte du fait que de 10 % à 13,3 % des gens potentiellement aptes à voter ne sont même pas inscrits, le constat est sans appel : hier, seuls entre 38,5 % et 40 % des gens en droit de voter en France ont jugé utile de désigner des élus pour les « représenter ».

Ainsi, les « élus à la majorité » sont propulsés « représentants des Français » par des votants de plus en plus minoritaires au sein des populations.

C’est une véritable inquiétude pour les institutions politiques, économiques et médiatiques, ressassant leurs injonctions culpabilisantes à accomplir le « devoir citoyen ». Leurs discours fébriles sur l’abstention et la perte du sens « civique » dissimulent mal le malaise de ces castes dominantes.

Celles-ci savent trop bien qu’elles ne nous dominent jamais par la seule force armée de leurs vigiles en uniformes, mais en imposant l’assentiment. Depuis la création des premiers états de l’antiquité, c’est-à-dire d’associations de bandes armées de racketteurs organisés, le meilleur arsenal du pouvoir autoritaire rassemble avant tout ce qui peut donner un semblant de légitimité à sa violence instituée. Avec l’avènement de la « démocratie », les balivernes religieuses ont peu à peu cédé la place à la mascarade électorale. Les élections sont redoutablement efficaces sur des populations dont on a brisé par la force toute possibilité collective réelle de décision et de révolte : les individus doivent être atomisés, isolés dans les rouages de la machine à obéir. Sans culture collective autre que celle du réflexe d’obéissance imposé par des années d’« éducation », la grande majorité des individus soumis adoptent les présupposés du système dominant, en les croyant leurs, en les faisant leurs.

On peut dès lors, lentement, passer du seul droit de vote des riches (suffrage censitaire), au suffrage dit « universel », avant d’y ajouter les femmes un siècle après… et peut-être les étrangers un jour, qui sait.

Ce qui compte, pour entretenir cette illusion que les dominants sont désormais « représentants » de leurs dominés, c’est que la « majorité » des exploités renouvelle, à intervalles réguliers, l’assentiment à ce que les puissants décident à la place de tous.

Peu importe aux détenteurs du capital qui sera élu préposé à la garde de leur coffre-fort, si le capital privé (ou étatique) demeure le monopole absolu de la décision économique, c’est-à-dire de la décision politique réelle. Les élections reposent sur le socle institutionnel des démocraties modernes, consistant depuis plus de deux siècles à relayer la conception de la liberté par la propriété, écrite et célébrée dans le marbre des droits de l’homme (riche).

Ainsi donc cette croyance, cette projection hallucinatoire de nos prétendues volontés dans un corps national éthéré, incarné dans un « élu », ce fantôme, se fissure en apparence. La bourgeoisie s’inquiète, à juste titre. En Grèce et ailleurs, la révolte gronde, malgré les larmes, les armes et la prison.

En France comme partout, la république est un cadavre, qui s’est construit sur des cadavres. La bourgeoisie s’acharne donc sur ce cadavre républicain, en rajoute dans un « pluralisme » bidon, ici rose ou bleu, là-bas salafiste ou bidasse, quitte à transformer le zombie en Frankenstein à grosses coutures maladroites. Le problème, c’est qu’il est tellement pourri qu’il fait la même bouillie indistincte, le même Flamby. On le met sous l’électrode « majorité », aujourd’hui rose, demain brune, peu importe… tant que la « majorité » croit qu’elle s’est exprimée. On bidouille des énièmes tours de passe-passe, pour que les pitoyables miettes de voix grappillées par un candidat au premier tour ressemble vaguement à une « majorité ». Le mensonge est énorme, peu importe. Les maîtres se moquent bien du bavardage des esclaves sur la gestion de leur servilité, au contraire ils l’encouragent, si cela peut aider les esclaves à oublier qu’ils ont des chaînes.

La société devient-elle anarchiste parce que l’abstention progresse aux législatives ? Quel doux rêve. On aimerait bien ! On aimerait que l’abstention se mue en abstention active, que les gens désobéissent, occupent leurs quartiers, leurs boîtes et leurs pôles emplois, investissent les logements vacants, se rencontrent, s’organisent, que leurs mandatés soient révocables et appliquent techniquement les résolutions adoptées en assemblées populaires… On l’aime cette révolution et on se battra toujours pour elle, parce qu’on se bat pour nous. Mais il faut remettre les pieds sur terre : l’abstention ne dit absolument rien sur la possibilité d’un basculement révolutionnaire dans l’anarchisme. Elle ne reflète qu’un désarroi de plus en plus lourd, pouvant tout aussi bien donner lieu à une révolution sociale et libertaire, qu’à la résignation la plus abjecte et à l’acquiescement au fascisme. On terminera cet article sur le chiffre obstinément bas depuis toujours, volontairement omis en introduction, de la faible abstention à l’élection précédente.

Ce sont les mêmes qui s’abstiennent aujourd’hui, qui ont voté hier en nombre à l’élection qui résume le principe même de l’aliénation au principe autoritaire représentativiste, poussé à son plus consternant paroxysme. La soumission au grand cadavre incarné, l’élection césariste par excellence inventée par Napoléon III : l’élection présidentielle. Peu importent les idées, peu importent le vernis des pinaillages politiciens : on sait trop bien qu’on ne décide de rien, que le vote aux élections législatives est au pire un réflexe d’animal de laboratoire, au mieux un pis-aller contre le candidat-épouvantail d’en face. Si la grande majorité ne vote plus, dans un summum de résignation et de soumission collective, que lorsqu’il s’agit d’élire un César, incarnant à lui tout seul le rôle grand-guignol de « représentant du peuple français », c’est parce que la France glisse vers le fascisme, et qu’il y a tout lieu de s’inquiéter. Le bloc rose triomphe, sur fond sonore d’expulsions d’étrangers à la Valls, d’éructations « moranesques » sur le vote des étrangers transformant la France en « Liban », de grognements lepénistes, de slurp d’écolos suçant de l’uranium. Et des cris de sept compagnons antifascistes, arrêtés le soir du deuxième tour des législatives à Hénin-Beaumont et emmenés au commissariat de Lens.

Vu ce qui nous pend au nez comme dévastation sociale, il serait peut-être temps de sortir de l’incantatoire et de nous organiser sérieusement.

 

Juanito, Groupe Pavillon noir de la Fédération Anarchiste

Source : Resistance71 Blog

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"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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