28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 13:55

 

La deuxième gratiferia castelnovienne a remporté hier un joli succès. L'idée de la gratuité séduit de plus en plus de gens. Certains en ont fait un mode de vie.

Se débarrasser des objets dont on ne veut plus, emporter gratuitement ce dont on a besoin: le concept se banalise et séduit tout le monde. Photo Phil Messelet

Se débarrasser des objets dont on ne veut plus, emporter gratuitement ce dont on a besoin: le concept se banalise et séduit tout le monde. Photo Phil Messelet 

L'un arrive avec un carton plein de petit électroménager, l'autre avec un sac de linge. Une maman fouine dans les vêtements pour enfants. La théière en argent bien fatiguée ne mettra que quelques minutes à trouver preneur. La gratiferia de Châteauneuf, hier, a une nouvelle fois fait le plein, attirant autant ceux qui veulent faire le plein d'objets gratuits que ceux qui veulent se débarrasser d'ustensiles devenus inutiles.

Dans les allées, une mère de famille au profil atypique: elle ne dépense quasiment rien depuis plusieurs années. «J'ai un jardin et quand j'ai des surplus, j'invite les gens à se servir gratuitement. Devant la maison, je fais pousser des herbes aromatiques, les passants peuvent en prendre. Je fais mes conserves pour l'hiver et j'en donne.» Elle pratique aussi avec un art consommé le système D. «Les magasins jettent beaucoup de nourriture. Ils doivent en avoir énormément pour ne pas donner l'impression que le commerce ne marche pas.» Alors elle récupère, elle partage, elle échange.

Elle meuble son intérieur avec ce qu'elle trouve sur les trottoirs, posé là par des gens qui n'en veulent plus. Elle est arrivée à la gratiferia avec des affaires dont elle n'avait plus besoin, elle repartira avec ce qui lui sera vraiment utile. «Tout ce qu'on économise, ça représente plus que ce que je rapporterais en travaillant», dit-elle. Un choix de vie et non une nécessité économique. «Je ne changerais de mode de vie pour rien au monde, sourit-elle. Si c'est plus cher que gratuit, ça ne m'intéresse pas.»

Légumes en libre-service

Céline, une des organisatrices, est ravie: «La mayonnaise prend bien. Il y a pratiquement une gratiferia tous les mois en Charente depuis la première qu'on a lancée cet été.» Pour ne pas s'endormir sur ces lauriers, sa soeur Isabelle et quelques autres ont lancé une autre initiative gratuite, celle des «Incroyables comestibles»: faire pousser des légumes sur le domaine public, que l'on met à disposition de qui veut, gratuitement.

«On en a installé deux, les gens n'osent pas prendre. En retour, on aimerait qu'ils aident, remettent des choses à pousser, que ce soit un partage.» La page Facebook locale a déjà conquis 160 internautes en une semaine. Le stand installé à la gratiferia a permis de diffuser l'idée en attendant les semis de printemps. «C'est sûr, on ne peut pas alimenter tout le monde avec ça, sourit Isabelle. C'est juste un message que l'on envoie. Le but, c'est de semer, dans tous les sens du terme.»

 

Source : Gratiferia: Châteauneuf sème et récolte la gratuité - CharenteLibre

via
Damoclès | Scoop.it

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 12:52

 

 

L’autogestion de Viomichaniki Metaleftiki, c’est parti !

jeudi 14 février 2013, par XYZ

Les travailleurs de Vio.Me. (Viomichaniki Metaleftiki), une usine de fabrication de matériaux de construction de Thessalonique, en Grèce, qui a été abandonnée par ses propriétaires, ne sont plus payés depuis mai 2011. Par décision de leur Assemblée générale ils ont décidé d’occuper l’usine et de la faire fonctionner sous leur propre contrôle selon les principes de la démocratie directe.

Après plus d’une année de lutte qui a attiré l’attention et la solidarité en Grèce et même au-delà, ils ont effectivement démarré la production le mardi 12 février 2013, après 3 jours de mobilisation intense.

Traduction d’un compte-rendu publié par l’Initiative de solidarité (Thessalonique)


Τρίτη, 12 Φεβρουαρίου 2013
Mardi 12 février 2013

Les machines de l’autogestion ont été mises en route !

Après 3 jours d’intense mobilisation, l’usine de Vio.Me. a commencé la production sous contrôle ouvrier, aujourd’hui dans la matinée ! Il s’agit de la première expérience d’autogestion industrielle dans une Grèce frappée par la crise, et les travailleurs de Vio.Me. sont convaincus que cela ne sera là que le premier de toute une série d’efforts de ce type.

La manifestation a été massive et dynamique

La mobilisation a débuté par une grande assemblée des travailleurs et des organisations et individus solidaires dans un théâtre du centre-ville le dimanche soir. A cette occasion, la ligne de conduite de l’action du mouvement de solidarité a été discutée, et tout le monde a eu la possibilité de prendre le micro et d’exprimer son opinion sur la lutte des travailleurs.

Des artistes vraiment talentueux ont joué en faveur de la lutte de Vio.Me

Le lundi soir, il y a eu une manifestation dans le centre de la ville suivie d’un concert de solidarité énorme avec plusieurs groupes et chanteurs populaires [folk] bien connus. Parmi eux, Thanassis Papakonstantinou, l’un des plus importants auteurs-compositeurs grecs contemporains qui en quelque sorte « fait partie du mouvement », car il soutient toujours en paroles et en actes les efforts de la société pour l’autodétermination. La participation a dépassé les attentes de tout le monde.
Malheureusement, environ un millier de personnes n’ont pas réussi à entrer, car la salle était pleine. Le plus beau moment de la nuit a été quand les travailleurs ont pris le micro et ont expliqué leur vision d’une autre société, basée sur la justice sociale, la solidarité et l’autogestion. Cinq mille personnes ont applaudi, en criant et en chantant des chansons de soutien. C’est alors que tout le monde a réalisé que cet effort était voué au succès !

Un des travailleurs de Vio.Me. s’adresse aux personnes présentes

Tôt le lendemain matin la mobilisation s’est poursuivie avec une manifestation dynamique en direction de l’usine. Les travailleurs étaient déjà à leur poste et la production a été triomphalement démarrée devant les caméras des médias nationaux, locaux et alternatifs. Les travailleurs ont organisé une visite guidée de l’usine et expliqué tous les détails du processus de production aux journalistes et aux participants du mouvement de solidarité.

Le premier lot de produits fabriqués sous contrôle ouvrier !

Il reste encore un long chemin à parcourir : Les coûts de production sont élevés, l’accès au crédit est impossible et obtenir une part du marché est incertain en période de récession. Les travailleurs sont toutefois optimistes : Le produit du concert de soutien et les dons des particuliers et des groupes de soutien recueillis par le biais du site viome.org devraient être suffisant pour maintenir l’entreprise à flot pendant les premiers mois. Et le soutien des mouvements sociaux signifie que bon nombre des produits seront distribués par le biais des structures existantes de l’économie sociale et solidaire.
Les travailleurs de Vio.Me. sont déjà à la recherche de nouveaux produits d’entretien, à base de composants non toxiques et écologiques, convenables pour un usage domestique. L’usine fabrique des matériaux de construction de qualité (mortiers, plâtres, colle à carrelage et matériaux de jointement, enduits imperméables, etc.) et les travailleurs savent très bien comment améliorer la qualité tout en réduisant encore plus les coûts de production et donc les prix. Le défi consiste maintenant à trouver un marché pour ces matériaux, qui sont malheureusement trop volumineux pour être transportés sur de longues distances, et devraient être vendu en Grèce ou les pays voisins des Balkans.

Les 40 travailleurs de Vio.Me. et les centaines de participants au mouvement de solidarité ont vécu pendant trois jours une expérience inoubliable, qui n’est cependant que le début d’un chemin long et difficile. Maintenant plus que jamais, nous devons être unis et forts, déterminés à construire un monde nouveau fondé sur la solidarité, la justice et l’autogestion !

Texte original : ici

[ Traduit par XYZ pour OCLibertaire ]

Site des travailleurs de Vio.me

http://www.biom-metal.blogspot.gr/

Informations déjà publiées en relation avec cet article
L’entreprise autogérée Viomichaniki Metaleftiki va bientôt commencer à travailler


Mise à jour du 20 février

Les travailleurs de Kouta Steel (Égypte) envoient leur solidarité à la Grèce

Posté le 20 février 2013

Message de solidarité des travailleurs de l’usine Kouta Steel en Egypte aux travailleurs de l’usine Vio.Me minéraux industriels en Grèce ! Nous, les travailleurs de Kouta Steel Factory, à Tenth of Ramadan City, en Egypte [au nord-est du Caire], avons suivi les événements qui se déroulent dans l’usine Vio.Me à Thessalonique, en Grèce. Nous avons appris que le propriétaire de l’usine s’était enfui et que l’Assemblée Générale des travailleurs avait décidé de placer l’usine sous autogestion ouvrière. Et qu’en conséquence, l’usine a rouvert ses portes le 12 février 2013, en tant que coopérative sous gestion ouvrière.

Nous voudrions partager avec vous notre expérience et notre lutte qui a commencé il y a environ un an et demi, au cours de laquelle le syndicat indépendant a été à la pointe de la lutte. Celle-ci comprenait des sit-in et des batailles juridiques en direction du bureau du Procureur général et du ministère du Travail. La lutte a abouti à une décision historique du Procureur général au mois d’août dernier, approuvant le droit des travailleurs de placer l’usine sous l’autogestion ouvrière et autorisant l’ingénieur Mohsen Saleh à diriger l’usine. Il est à noter que le propriétaire s’était sauvé quelques temps plus tôt sans payer les travailleurs depuis le mois de mars.

Le processus n’est pas été exempt d’obstacles et de difficultés depuis lors, à commencer par des négociations difficiles avec les compagnies de l’électricité et du gaz afin d’échelonner le remboursement des dettes de l’usine qui s’élèvent respectivement à 2,6 millions et 0,9 million de dollars pour les deux sociétés. Les travailleurs ont donné une leçon de sacrifice de soi en décidant de réduire leurs salaires de moitié pour pouvoir acheter des matières premières (palettes).

Nous sommes en train actuellement de franchir les dernières étapes pour reprendre le processus de production après avoir reconnecté le gaz et l’électricité. Les travailleurs de Kouta Steel nous sommes, dans le cœur et dans l’esprit, déterminés à améliorer l’usine et mener à bien notre expérience jusqu’à son terme.

Bien qu’éloignés d’un millier de miles de la Grèce, nous envoyons notre plus forte expression de solidarité et de soutien aux travailleurs de Vio.Me et à leur nouvelle expérience de l’autogestion. Nous déclarons également notre rejet absolu des mesures d’austérité qui affectent en premier lieu la classe ouvrière, que ce soit en Grèce ou ici en Egypte.

Nous invitons les travailleurs Vio.Me à démarrer et à échanger nos expériences de lutte, afin que nous puissions tirer les bénéfices des enseignements acquis des deux expériences d’autogestion. Des millions de travailleurs nous regardent comme une réalité concrète et un rêve attendu.

Vive la lutte des travailleurs !
Vive la lutte des travailleurs de Vio.Me et de Kouta !

Le Président du Conseil du Syndicat indépendant
Ahmad Mohsen Saleh Shaarawy
(Mobile : 00201001896116)

Source : ici

Traduction : OCLibertaire

Source :
L'autogestion de Viomichaniki Metaleftiki, c'est parti ! - OCL - Organisation Communiste Libertaire

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 08:58

 

 

Ecovillages, plus que des maisons vertes, un mode de vie.

Au-delà du confort et des bénéfices environnementaux offerts par les constructions écologiques, les quartiers durables séduisent aussi grâce à leur caractère communautaire. De Buenos Aires aux confins de la Patagonie, les écovillages fleurissent à travers tout le pays, attirant un nombre croissant de citadins tentés par une vie plus proche de la nature.

 

Soulèvement d’une maison dans le village i-Tekoa.
Crédit: Cortesia i-Tekoa.

Une ambition commune : intégrer l’habitat dans l’environnement

Véritables laboratoires de modes de vie alternatifs, les éco-hameaux naissent un peu partout dans le pays, depuis les régions tropicales de la province septentrionale de Misiones, jusqu’aux contreforts des Andes en Patagonie.

Certains projets démarrent parfois autour d’une expérience familiale qui sert de noyau au développement d’un hameau, tandis que d’autres communautés prennent forme grâce à un groupe d’amis partageant la même vision du monde.

Tous les candidats au retour à la nature ne cherchent pas forcément à s’isoler, et quelques initiatives voient le jour aux portes mêmes de la capitale, tel l’écovillage i-tekoa installé sur une île de la ville de Tigre, au nord de Buenos Aires.

La plupart des projets ont en commun l’ambition de développer un habitat à l’empreinte écologique minimale, grâce à une mutualisation de certaines tâches ou de certains services, comme la production potagère.

Quand les citadins abandonnent les villes

La permaculture est au cœur de la philosophie de nombreux écovillages et cherche à intégrer de manière harmonieuse les activités humaines, en particulier l’agriculture, au sein des écosystèmes.

Carlos Straub fut l’un des pionniers de cette technique en Argentine, et l’un des cofondateurs en 1996 de Gaia, le premier éco-hameau du pays, installé dans la ville de Navarro. Le village abrite aujourd’hui l’Institut argentin de permaculture, qui offre des ateliers aux personnes désirant s’initier à ces techniques.

Fuyant un mode de vie basé sur l’individualisme et le consumérisme, les Argentins sont toujours plus nombreux à vouloir mener une vie saine, en contact direct avec la nature.

« On observe un mouvement très important de citadins abandonnant la ville pour acheter des terrains avec d’autres personnes et tenter l’expérience », signale Carlos Straub.

« Il ne s’agit pas de revenir à l’âge des cavernes »

C’est le cas de Tania Giuliani, biologiste spécialisée dans le développement durable, qui participe à la création de l’écovillage i-teko. Si elle conserve son poste d’enseignante dans la capitale, elle a en revanche abandonné son appartement, afin d’accélérer les travaux de construction des logements sur l’île.

Afin de respecter la fonction de filtre naturel des terrains marécageux, les maisons seront bâties sans fondations, en utilisant les arbres d’espèces introduites, qui seront remplacées par des variétés autochtones. Pour l’assainissement, les membres du projet hésitent encore entre biodigesteur et toilettes sèches.

Comme le souligne Carlos Straub, « Il ne s’agit pas de revenir à l’âge des cavernes, mais de récupérer la capacité à prendre nos propres décisions. L’écovillage n’est pas forcément la solution pour tous, mais le projet permet de retrouver une vision plus humaine de la vie. »

Source :  greenetvert.fr

Via : Ecovillages, plus que des maisons vertes, un mode de vie.

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 23:01

 

 

Un"diktat" Français


Nous présentons ces thèmes peu répandus sur la toile, en dehors des zomes. Il est en, avant propos, important de souligner que ces types de constructions ne sont pas réalisables avec un permis en France. Les normes de constructions sont très strictes et, comme l'explique Véronique Willemin architecte et -auteur du livre ci contre-, nous possédons l'administration la plus stricte après l'Inde pour l'habitat notament au niveau des chartes départementales. Ceci n'est ni une question de couleur politique, ni une question d'époque. Il serait possible pourtant de créer quelques zones franches pour de beaux projets individuels.

En conséquence cet état de fait a crée un désintérêt des Français pour l'architecture et nombre de professionnels sont partis exercer à l'étranger, en Suisse, en Allemagne et en Asie. Comme nous le soulignons sur le site, les auto-constructeurs en France seront montrés du doigt et pourtant nos chers et beaux villages s'entourent de plus en plus de cubes douteux, dupliqués, en crépis machines roses, la sempiternelle arcade de section carré et les menuiseries PVC ou aluminium blanches tellement pratique avec les télécommandes... La "sinistrose" architecturale n'est pas de mise, par contre, pour les bâtiments publics, les ouvrages d'arts, les mannes financières classiques en somme.

Dans les seventies, la maisons Unal en ardèche fut construite sur des plans Haüsermann, architectes pionniers du voile béton, sur un terrain sans eau ni electricité et ce pendant plusieurs décennies. Comme celle d'Antti Lovag, ces organismes de béton ont reçu le label patrimoine national alors qu'elles sont issues de constructions sauvages dans nos campagnes. Voilà rien que pour vos yeux.

::Unal/ Haüsermann-Costy

::Antti Lovac

Le voile béton


Les constructions que vous pouvez visualiser ci dessus font partie des techniques du voile béton.

Ces procédés furent en vogue à partir des années 60 dans l'auto-construction et l'unité amateur pour les voiliers de plaisance. Nous traitons de ce sujet dans le cadre de solutions éventuelles dans l'auto-construction.

Cela dit, nous occultons le débat momentanément sur l'empreinte écologique de ce type de construction afin d'ouvrir en grand le champ des possibles. Certaines solutions partielles comme les alcoves, les passerelles intérieures toute en courbes, les ouvertures en forme pourront vous interpeller.

Dans les styles Earth sheltered comme les annoncent les Anglo-saxons, on trouve des formes futuristes et parfois organiques. Ce terme est souvent associé aux maisons en étroite liaison avec la terre. Ces constructions seront pratiquées jusqu'au début des années 80. Les noms des chefs de file seront Lovag, Untal, Chanéac, Maneval et les époux Haüsermann entre autres. Ils réaliseront des maisons particulières, des écoles, des hôtels et restaurants .

::architecturedecollection.fr Haüsermann

Les formes sont des alternatives aux angles à 90° et on peut s'autoriser tous les rêves d'alcoves futuristes, d'igloos multipliants, de refuges à hublots, d'habitats dédiés à la contemplation, à la création. Un tas de concepts dont nous nous sommes relativement éloignés depuis les seventies, poussés par l'efficacité toujours requise par une société en crise.

Ces techniques sont avant tout à mettre sous le compte de méthodologies rigoureuses mais pas forcément complexes.

On va démarrer sur une étude de radier. Le radier, en architecture est une base ou une plate-forme stable sur laquelle reposent d’autres éléments pour renforcer les constructions dans des zones que l'on considererait à risque pour de simples fondations. Il est important de bien jauger les contraintes du milieu.

-Il y aura 4 étapes pour le radier:

  • Le terrassement: un travail rigoureux car irréversible.
  • La pose de lits isolants: Certains utilisaient des remblais de débris de tuiles ,ou de matériaux similaires
  • Le ferraillage: Isolation avec un film et pose de deux niveaux de nappes de treillis soudés calées sur les hauteurs choisis. C'est parasismique et cette base servira aux départ des ferraillages de Ø 10 mm des cloisons.
  • Le coulage du béton: Plus ou moins liquide selon la trame via un camion malaxeur.

-Concernant les parois:

Les parois auront des épaisseurs de bétons allant jusqu'à 70 mm, les ferraillages naissant tous les 25 cm en moyenne du radier seront repris par des méridiens découlant d'un mat central. Arceaux et triangularisation au final apporteront les points de rigidité et surtout empêcheront les ensembles de vriller.

Puis interviendra la pose des parallèlles pour un maillage de 25 cm et enfin aggraphage d'un grillage à mailles serrés pour recevoir une couche de mortier projeté, ou glissé entre un deuxième grillage garni sur un autre ferraillage de Ø 6. Ces données sont purement indicatives afin de résumer grossièrement les étapes.

construction d'un habitat important de type organique, exemple des ferraillages. Earth house by Peter Vetsch

Cette photo est très représentative d'une technique bien maitrisée, rapide et pouvant déboucher sur toutes les formes imaginables.

Peter vetsch est l'un des architecte le plus connu dans ce domaine. Nous vous invitons à parcourir son site en cliquant sur l'image ci dessous: :

La forme organique a souvent été plébiscité pour ses côtés harmonisants au quotidien et également, sur un point de vue technique, pour une résistance aux phénomènes naturels tels que les tremblements de terre.

Dans les années 70, de nombreux constructeurs amateurs de voiliers, souvent groupés sous l'association "Unité Amateur" ont utilisé la technique du "ferro ciment" pour construire, à moindre cout et en compagnie de copains, leurs propres bateaux et la plupart naviguent encore. Les anecdotes de comptoirs rapportent qu'une fois le grillage en place, un gros week end entre potes (assez nombreux) suffisait à faire naître une coque pontée de 11 mêtres. Ca laisse rêveur. On doit reconnaitre que le fini et la résistance du bâti résident dans la qualification et l'approche coordonnée des travailleurs pendant la phase de coulée car il s'agit de recouvrir le squelette d'un mortier impeccable... en temps et en heure.

Voir sur ce site les possibles adaptations Hobbits.

Le site dédié à Lovag:

logo du site antti lovag

Earth shelters et Earthship


 L'Earthship est une construction originale pour réduire les pertes de chaleur, maintenir facilement une température constante de l'air à l'intérieur et surtout pour les Earthship récupérer la grande partie des matériaux de construction: Pneumatiques, bouteilles, tout est bon pour les amateurs des Earthships.

. L'Earth shelter a de nombreux adeptes aux USA notamment et parmi les défenseurs de l'architecture solaire passive et durable. Cependant ce type de bâti est jugé non conventionnel par les architectes. Ces méthodes ont atteint un point culminant pendant la première crise pétrolière en 1973, cela emboîtait le pas aux mouvements de retours à la terre.

:::earthship.com

Les avantages techniques sont liés à l'inertie thermique de la terre. En raison sa forte densité , le changement de température de la terre se produit lentement. Ceci est connu sous le nom de «décalage thermique."

Souvent enterrés ou semi enterrés les problèmes techniques résident dans les infiltrations d'eau  qui se produisent autour des zones où les couches d'étanchéités ont été perturbées. Les évents et les conduits sortant de la toiture peuvent causer des problèmes spécifiques en raison de la possibilité de mouvement.

Les dalles préfabriquées en béton peuvent avoir une variation de 1 à 2 cm ou plus, lorsque la terre est mise en place. Si les conduits sont maintenus sans possibilité de jeux au cours de cette variation, le résultat est généralement l'échec de l'imperméabilisation. Pour éviter ce problème, les évents peuvent être placés sur les côtés de l'édifice (en plus du toit) ou bien des segments distincts de canalisations ou tuyaux peuvent être installés: Un petit dans un plus grand. Les soucis d'infiltration d'eau, de condensation et la qualité d'un air confinépeuvent tous être surmontés grâce à l'étanchéité et la ventilation. (à suivre)

[haut de page]

Les hogans Navajos


Le système du hogan Najavo ou est intéressant dans la mesure ou l'on emploie des techniques de terres pour réaliser des bâtis. Il s'agit d'une construction, à la base, très ressemblante à la yourte. Les techniques de gestion de la structure se rejoignent.

Dome navajo structuré avec des tasseaux de bois

On retrouve ce genre d'habitat dans les versions du premier film de la guerre des étoiles, l'actuel volet 6. Ici les décors se trouvent en Tunisie. Dans ce film, on est agréablement surpris de trouver un habitat semi-enterré assez réaliste et surement efficace dans la mesure ou on appréhende un climat très chaud.

paysage de star wars avec une maison dome dans le desert et deux lunes.

[haut de page]

 

 

Lire la suite : Habitat alternatif :: La page des solutions alternatives pour l'auto-construction.

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 17:56

 

 

Quelques réflexions qui me sont venues après lectures de document dont je vous recommande vivement la lecture, comme toujours avec le Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel c’est de la toute bonne qualité !  

Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel: Nomadisme Hippy | Tourisme Néo-Hippy


Adolescente dans les 70 je me suis trouvée à la croisée de la militance et du mouvement hippy. Un monde touchait à sa fin j’en ai vu les dernières étincelles. Morcellement d’une gauche implosée devenue inefficiente,  hippy ravagé par la drogue, devant mes yeux éblouis, j’ai vu s’éteindre le feu et cette ardeur qui nous a donné l’illusion un moment de passer en dansant le seuil d’un monde nouveau délivré de ces chaînes.

Une dimension oubliée de ce mouvement de vagabonds, ce sont ces nouveaux goliards, étudiants saltimbanques qui installent leurs universités là où ils rencontrent la sagesse. S’ils crachent sur l’enseignement officiel, ils n’ont peut-être pas tort, s’ils partent en quête d’autres sources de savoirs qui répondent mieux à leur projet de monde, c’est qu’ils n‘ont pas envie d’user leur belle vitalité à poireauter sur des bancs d’école pour apprendre des contre-vérités qu’il leur faudra désapprendre par la suite. Il y a au sein du mouvement hippy une tradition qui est plus proche du compagnonnage, certains peaufinent leur savoir-faire, apprenant aux cours de leurs voyages des techniques nouvelles, d’autres cherchent des enseignements plus spirituels ou s’initient à des médecines traditionnelles.

Contestataires de gauche et mouvement hippy, nous sommes en fait très proches et beaucoup d’entre nous passent de l’un à l’autre donnant naissance à ce qui aurait pu être une nouvelle force vive de résistance créative  qui prendrait la place laissée vacante par la trahison d’une grande partie de la gauche qui gardent l’étiquette mais ont changé le contenu du produit. Les cadres des partis fulminent et sévissent contre les militant(e)s qui s’éloignent de la ligne et abandonnent l’esprit de sérieux de la militance, et ses interminables affrontements théoriques entre petits chefs, pour des programmes un peu plus joyeux qui permettent de construire et vivre déjà maintenant ce monde plus agréable sans être obligé d’en passer par les étapes obligées des manuels de l’eschatologie communiste.

Il y a lors un point de rupture pour la gauche qui va perdre beaucoup de ces sympathisants qui comprennent que ce qui motivent les dirigeants des mouvements est bien plus la conquête du pouvoir que le bien être d’un peuple dont ils n’ont souvent qu’une vague idée. Ils sont l’avant-garde, ils sont l’élite et souvent très prétentieux et méprisent un peuple qu’ils considèrent comme des masses à mettre en mouvement de manière à ce qu’elles les portent vers le pouvoir.

C’est encore et toujours la même rupture entre la gauche communaliste et autogestionnaire,  organisée en communes autonomes et cette gauche qui ambitionne d’être les dirigeants d’une société de capitalisme d’état dont ils tiennent les rênes et peuvent tirer avantage. Ce sont les mêmes qui vont se rallier au social libéralisme, le projet de gauche ayant échoué, ils ont fait allégeance aux maîtres du Capital qui pourra leur conférer les pouvoirs sont le peuple dont le monde a été confisqués ne disposent plus. L’étiquette « gauche » devient alors comme toute étiquette commerciale, un label qui fait vendre certains produits que certains électeurs n’achèteraient pas sous l’étiquette droite, même si le produit est le même.

La zizanie (entre les militants) et la défonce (des enfants-fleurs) ont lis un terme à l’espoir, après est venue une génération prête au cauchemar à venir qui clamait « no futur ». Que tout cela ait été voulu et manipulé de l’extérieur n’explique pas tout. Les consciences sont prêtes ou non à construire le monde sur de nouvelles fondations, comme elles sont prêtes ou non à céder aux attraits de la diversion,  à convoiter la verroterie que leur offre le colonisateur en échange des ressources vives du pays, elles sont prête ou non à recevoir les matrices d’opinion comme parole d’évangile, à suivre ou on de nouveaux messies qui leur promettent la tête des nouveaux aristocrates brandies tranchées au bout des piques.

 

 

Si les semeurs de zizanies (trolls de l’époque) aux ordres ou non, vont faire imploser la gauche en toujours plus de groupuscules toujours plus insignifiants ou plus traîtres, l’illusion de la drogue et la destruction qui s’en suit fait partie de ce qui conduit le mouvement hippy à son annihilation. Aux joyeux inventeurs de rêve en action, les yeux brillants de joie ont succédés les cadavres ambulants, hagards, le regard vide des junkies.

La quête du bonheur sur terre que l’on bâti avec ses rires et sa sueur succède celle désespéré de cette poudre qui tue en pleine vie. Au dynamisme succède l’apathie, pendant que la gauche entre dans des querelles de clocher, toujours plus morcelée et qui se prolongent jusqu’aujourd’hui. La gauche devenue inconsistante ou traître n’offre plus d’alternative, le contrat social met un terme aux aspirations de gauche qui transfert ses espoirs et ses caisses de solidarité et autres prérogatives au diable déguisé en Etats-Providence, le temps de leurrer le larron et d’éradiquer le communisme et les ébauche de communalité dans le monde.

A présent nous sommes bien plus nombreux sur Terre, et beaucoup de nouveaux venus sont des enfants sans mémoires. Je suis toujours surprise de voir à quel point même des militants de longue date ont des cultures d’histoire politique de la grandeur de petit pois.

Les nouveaux courants de reterritorialisation qui s’inscrivent aujourd’hui dans le paysage, ces courants de refondation sont les héritiers d’un syncrétisme qui tient à la fois du mouvement hippy et de la gauche qui reconnait ses frères et ses sœurs dans tous les opprimés de la Terre  Certains sont, comme les peuples indigènes d’Abya Yala les héritiers directs d’une sagesse ancestrale, cette sagesse objet de la quête de certains hippies.

La richesse du syncrétisme multiculturel est la meilleure réponse que nous puissions offrir à la stérilisation par acculturation.

Je vous renvoie donc à ce document précieux, pour ceux qui ont vécu cette période il éveillera très certainement de bons souvenirs et de plus triste aussi,  quand tout cela a disparu après que les CRS déboulent la matraque à la main sur les plages où brûlaient nos feux, mettent à sac nos marchés, je les renvois saccageant les étales souvent de simples couvertures, ils frappent, ils détruisent, ils arrêtent, ils interdisent. L’espace nomade où nous posions nos campements est confisqué.

J’ai dansé maquillée de paillette sur la place de l’Horloge d’Avignon,  nous étions fous, nous étions heureux, nous étions libres et plein d’espoir, le monde nous appartenait. Bien plus tard, j’y suis revenue. Tout semblait aseptisé, en plein été à part les gens assis aux terrasses et quelques rares passant, la place autrefois en fête était déserte, j’ai voulu m’asseoir sur un bloc de pierre, directement un flic est venu pour me faire signe de me lever… consommatrice au terrasses ou rien. Ce n’était plus le même monde.

Mais je n’ai pas oublié, et partout toujours, chaque fois que j’aurai les moyens d’en faire revivre un petit bout, seule ou collectivement j’en recréerai un petit bout, parce que c’était beau, magique, lumineux, du bonheur en action.

 

Une excellente histoire et synthèse de toutes les dimensions de ce mouvement, toujours vivant, toujours présent sous d'autres forme, incontournable pour comprendre de qui certains d'entre nous sont aussi les héritiers aujourd'hui (Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel: Nomadisme Hippy | Tourisme Néo-Hippy)


NOMADISME HIPPY 

 

 

 

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 16:19

 

 

 

Atteindre l’autonomie n’est pas donné à tout le monde. Comme souvent, le travail en équipe répond à deux attentes: l’efficacité et le contact social. Les communautés ou villages alternatifs fleurissent, conjointement au changement progressif de paradigme

Imaginez: non seulement, à plusieurs vous pourrez faire évoluer un espace conquis rapidement pour tendre à l’autonomie complète: plus de facture d’électricité, de gaz ou autres dépenses superflues. En multipliant les bonnes relations on peut vite renverser les choses, et ne plus tenter de survivre, mais au contraire, être heureux de travailler un peu pour perdurer l’autonomie alternative ! Révolution !

Communautés , collectifs, écovillages, squats…

Les réseaux : International,  Europe,  France, Québec, Canada
Lieux et projets, ecovillages, ecolieux, collectifs, communautés.. : France, Espagne, Italie, Suisse..
Communautés mobiles, nomades, caravanes, marches. / Rainbow family

International
- Gen.ecovillage.org : GEN (Global ecovillage network) Réseau international d’ecolieux et projets divers…

- Gaia.org : Fondation qui gére le GEN

- Permacultureglobal.com : permaculture projects and practitioners worldwide
- Planetfriendly.net/community : Info, liste, liens communautés intentionnelles, ecovillage…

- http://en.wikipedia.org/wiki/Category:Intentional_communities : Liste de communauté
- Ic.org : Intentional Community, ecovillages, cohousing, residential land trusts, communes, student co-ops, urban housing cooperatives and other related projects and dreams…
- Icdb.org : Intentional Community database
- Eyfa.org : European youth for action, liens sur la rencontre ecotopia, une caravane à vélo rejoint chaque année la rencontre ecotopia..
- Nomadbase.org : Réseau de nomade et de bases, plateforme pour activist, nomad, couchsurfer
Ecolieux – Ecovillages : Liste sur habiter-autrement

village-asterixEurope
- Gen-europe.org : Global ecovillage network, réseau Europe.
- Eurotopia.de : Liste de liens de communauté intentionnelle en Europe

France
- Passerelle Eco :  Pratiques et contacts pour vivre ensemble sur une même planète. Un réseau d’ecovillages, ecolieux actifs en France.  Une revue, des infos, des liens…

- http://fr.gaiadir.com/ecovillage : Liste d’ecolieu, carte, liens

- Voyageurs.en-transition.fr : projets, lieux, carte…
- Écolieux-de-France : Répertoire des écolieux et divers infos..
- Halemfrance.org : Association des HAbitants de Logements Ephémères ou Mobiles
- Macabane.info :  Mouvement autogéré des chercheurs(cheuses) en habit autonome novateur et écologique…
- Katipik.free.fr  : collectif de lutte contre les expulsions des cabanes en Ariège
- Permisdevivre.org : Réseau Permis de vivre, regroupement de divers collectifs et association pour une reconnaissance des modes de vie simple, des habitats alternatifs, yourtes, tipis, cabanes…
- Terredeliens.org : propose de changer le rapport à la terre, à l’agriculture, à l’alimentation et à la nature, en faisant évoluer le rapport à la propriété foncière. Valorisant les dimensions collectives et solidaires pour l’accès à la terre et sa gestion…
- Paradigmes : Aide à la création de lieu de vie alternatif…
- Archiutop.com : L’Archipel des utopies, mécénat social ou psychologique
- Colibris-lemouvement.org : Le mouvement pour la terre et l’humanisme (Pierre Rabhi)

cabane-arbreQuébec, Canada 
- Réseau des ÉcoHameaux et ÉcoVillages du Québec  /  Communauté en fête  /  Laplumedefeu.com : Page de liens ecovillage
- Terravie.org : regroupe des résidents, des organismes communautaires et des individus désireux d’unir leurs efforts en vue de détenir des terrains, de les soustraire à la spéculation du marché et de favoriser l’aménagement de collectivités viables, le développement de maisons écologiques et abordables tout en préservant au maximum les ressources naturelles.
- Gebet : Groupe d’expérimentation Bio-Eco Technologique
- Communityearth.org : Site regroupant plusieurs projets et réseaux au Québec (questionnaire communauté ecovillage, ressource-othèque…)
- La plume de feu.com : La revue Aube, revue du Québec sur les écovillages et les alternatives de vie.

Divers articles :
- L’écohabitat, l’habitat groupé et Vie communautaire ou collective : article spirale.attac
- Présentation audio longo mai et article sur le Montois (Suisse)
- Radio-canada.ca : Reportage audio sur une communauté, A écouter absolument!
- Archive vie et société – La génération hallucinée (rep. sur communauté hippies…)
- Livinginthefuture.blip.tv : série de reportage habitat simple ecovillage…
Groupe ecovillage sur dailymotion, partage de video sur les alternatives
- Communautarisme de lieu de vie : (Anarchopedia)
- Wiki Ecovillage : Ecovillage guide that anyone can edit…
- Sustainablecommunitiesaroundtheworld.blogspot.com : Communauté durable autour du monde, wwoof, ecolieux… (Eng)

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Lieu de vie ouvert

Lieu de vie ouvert http://sharewiki.org/en/Lieu_de_vie_ouvert

Le but de cette page est de répertorier les différents lieux ouverts à l’accueil sans échange monétaire (ou prix libre, chapeau magique), au wwoof, à l’accueil contre aide, lieux ouverts aux nomades et voyageurs de passage. Avec volonté de partage, d’entraide, d’apprentissage mutuel, d’ouverture. Des lieux de vie, de collectifs, associations, communauté, coopérative, écovillage, écolieux, écohameau, peut importe comment on les appels. Rappel: Il est bien de prendre contact avant de passer…

 

Source  Village associatif alternatif | Alternative & Autonomie

Via Les Dernières Nouvelles du Monde 


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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 15:55

 

 

 

 

A.FP | 16.01.2013 par Camille
1)  Comment décrirais-tu les conditions de vie à la ZAD ? 
Bon, je n'ai pas eu la chance d'aller voir tout les lieux de vie qui existe à la ZAD… Et en même temps 2 jours ne sont pas suffisants pour donner un avis pertinent…Mais je dirais qu'en général pour faire vivre un lieu et/ou campement de résistance, cela demande déjà énormément de courage et de motivation surtout quand le climat y est plutôt hostile et que la police use de toutes ses ruses et de toute sa violence pour détruire et évacuer les lieux-dits… ça demande aussi énormément de solidarité entre les gens et une certaine forme de transparence afin de rester unis… ces lieux renferment bien souvent de belles aventures humaines… J'ai été pour ma part heureuse de rencontrer plein de frangins et frangines avec qui il y a eu de vrais échanges…
2) Sur quoi ton regard et ton cœur se sont le plus portés ? Je dirais déjà sur les gens et sur le bel éventail de styles, d'âges et d'espoirs qui se rassemblent autour de cette lutte… Puis le champ des possibles, 2000 ha, c'est pas rien pour construire un tas de projets alternatifs…

3) As-tu vu des choses qui t’ont déçues ? hum, je dirais que c'est souvent le même problème qui revient, à quelques exceptions près… un certain manque d'organisation et de communication, souvent entre les différents lieux de vie… 
 J'ai pu voir des décisions individuelles prendre le pas sur le collectif et celui-ci être mis ensuite au pied du mur… 
Dans un collectif c'est important que les décisions soit collectives, sans ça on replonge dans les dérives du vieux monde… C'est important de créer des outils, qui nous permettent de nous organiser, et cela ne va pas à l'encontre de l'idée d'horizontalité… 
Par exemple, chez les zapatistes, ils choisissent 3 coordinateurs par communauté, ce qui permet aux différentes communautés de mieux s'articuler entre elles. Personne ne reste coordinateur, donc pas de prise de pouvoir ou autre… Le  but de la manœuvre au delà de la bonne organisation, est de faire passer chaque personne par ce rôle de coordinateur, même les plus timides… Tout cela soude le collectif, aide à proposer et à rassembler des idées, et pousse les individus à se dépasser et à créer, car tout devient plus fluide…

4)  As-tu été transformée par le Festizad et, si oui, de quel manière ?
  Connaissant les coulisses de l'histoire, je tiens à féliciter tout le monde, parce que malgré l'urgence, la police, la boue et le temps, ce n’était pas gagné d'avance… et tout ça sans incident, je tire mon chapeau !! 
C'est beau de voir comment chacun peut donner de sa personne dans une seule et même action commune… 
Apres je vais être sincère, et se sont des discussions qu'on a beaucoup eu à la ZAD, pour moi il y a une grande différence entre un concert de soutien de 2h (ce qui était prévu au départ) et 3 jours non stop avec techno et infra-basse. On fait pas du bien à la terre en faisant ça, ni même aux animaux qui vivent ici, je ne parlerai même pas de la consommation d'acides divers et des conséquences directes sur la nappe phréatique, déjà bien abîmée par les lacrymaux des flics… 
Je vais donc profiter de cette question pour dire que je suis contre la dictature humaine sur la nature… Je pense que les musiques urbaines que sont le rap et la techno devraient rester dans les zones urbaines… Donc oui, j’ai pris conscience qu’il faut  que je me dépêche de monter une formation acoustique pour ce genre d'évènement !

5) Quel est pour toi la relation entre l’art et la lutte ? 
Cette question a longtemps été un dilemme pour moi. Aujourd'hui j'ai compris véritablement que l'art, et pour moi la musique, étaient aussi un front. J'ai participé à beaucoup d'actions sur le terrain, assemblées populaires, occupations, etc. car je pensais que la musique ne pouvait rien faire, en tout cas que ce n'était pas suffisant… mais avec les années, je me suis bien rendue compte que ma musique avait eu bien plus de répercussions que toutes les actions que j'avais pu mener. Je ne dis pas ça pour minimiser les actions concrètes, loin de là, c'est hyper important… mais peut-être que mon front à moi, c'est ça… Faire passer des messages, faire des concerts de soutien, avoir des positions claires, mettre des coup de pied dans la fourmilière et des coups de lumière sur les projets intéressants… En même temps, on est si peu à avoir la parole… 
J'aimerais bien qu'un jour les militants m'organisent une tournée en France, et qu'avec l'argent récolté, on achète des terrains pour construire tout plein d'alternatives autour de l'autogestion…
 C'est déjà ce que j'essaye de faire avec la sape "La Rabia del Pueblo" tout comme les frangins de la ZAD avec leur marque EMKA… Non pas que je suis pour l'achat de terre à la base, mais on a besoin de construire durable, et yen a marre de tout se faire détruire et de devoir tout recommencer à chaque fois…

6)  Si tu avais quelque chose à dire, ou à crier à Jean-Marc-Ayrault ? Je n'ai rien à lui dire, comme je n'ai rien à dire à tous ces hauts placés, leur politique n'est pas la nôtre…
 Par contre, j'ai une idée que j'aimerais bien proposer aux zadistes et autres insurgés de France, histoire qu'on nous écoute une bonne fois pour toute, concernant ce projet d'aéroport… 
Pour être écouté, il faut toucher au nerfs de la guerre, l'économie…
 J'ai fait tout à l'heure un petit pamphlet contre les musiques urbaines dans la nature… Mais là elles prendraient tout leur sens… 
Si par exemple on bloquait l'économie du pays à la manières des piqueteros argentins, en bloquant les autoroutes françaises (qui appartiennent majoritairement à Vinci…) en organisant des manifs, des occupations puis des grandes teufs ou/et concerts sur quelques entrées d'autoroutes ou péages. L’action pourrait durer, le temps que Vinci recule… rien qu'une seule journée de blocage, leur ferait perdre je ne sais combien de millions… ça vous dit ?




Source : AF. P
Vous y trouverez également un compte-rendu aperçu de l'ambiance des festivités

Keny Arkana à la ZAD

La ZAD accueille Keny Camille Arkana : retour sur deux jours plein de rebondissements

A.FP | 16.01.2013

Les 4, 5 et 6 janvier 2013 le Festizad de la résistance se déroulait sur la ZAD (Zone A Défendre) à Notre-Dame des Landes. A l’origine de ces trois jours festifs : quelques artistes engagés, comme Keny Arkana, avaient exprimé leur désir de mettre leur voix et leur créativité contestataire au service de la lutte anti-aéroport. Au hasard des rencontres placées sous les nécessités de la lutte, quelques potes zadistes s’activèrent pour accoucher de cet immense évènement qui attira sur trois jours quelques 30.000 participants.

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 20:35

 

 

by José Luis Carretero Report this post to the editors

Avec la situation de crise financière et économique, l’Etat espagnol a commencé à réduire très sérieusement sa voilure. Ainsi la fermeture d’entreprises et les licenciements se sont succédé –et continue à se succéder- laissant une traînée de chômeurs. Dans la fièvre de protestations et de résistance, la transformation sociale (avec l’autogestion comme élément central) s’exprime avec force dans l’horizon en Espagne. [Castellano] [Italiano]

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Il y a à peine cinq ou six ans, parler d’entreprises récupérées ou de coopérativisme en Espagne aurait été manier des concepts non seulement marginaux sinon profondément éloignés des intérêts et expériences de la grande majorité de la population. Dans le cadre de la société de la bulle financière, la consommation débridée et la « fête » de la jeunesse, personne n’envisageait -ou seulement des groupes réduits ou très localisés géographiquement- la nécessité de travailler par soi-même dans une perspective horizontale ou éloignée du modèle capitaliste.

Marinaleda ou Mondragón étaient des expériences autogestionnaires de dimension globale, mais ce qui est sûr, c’est que l’immense majorité de la population hispanique restait profondément éloignée des valeurs qui les sous-tendaient.

Cependant, il n’en fut pas toujours ainsi. Sans devoir remonter aussi loin que les collectivisations, qui surgirent au cours de la guerre civile de 1936-39 (qui couvraient une grande partie de l’industrie, des services et l’agriculture de la zone républicaine), dans le scenario de la Transition espagnole du franquisme à la démocratie, dans les années 70, l’expérience de récupération d’entreprises par ses travailleurs à joué un rôle marquant.

C’était des temps de crise, de fractures et de grands mouvements populaires. C’est au cours de cette période qu’émergèrent des expériences comme celle de Númax, une usine de matériel électrodomestique autogérée par les ouvriers en réponse à la tentative de fermeture illégale de la part des patrons, dont l’expérience est restée incarnée dans deux films documentaires Joaquím Jordá : Númax vit et 20 ans ce n’est pas rien.

Certaines des expériences de ces années ont survécu malgré tout jusqu’à aujourd’hui, comme l’entreprise barcelonaise Mol Mactric, capable de réaliser aujourd’hui les châssis d’une ligne du Metro de Barcelone, le train et des centaines de machines industrielles pour des entreprises comme General Motors ; ou l’imprimerie Gramagraf, occupée il y a 25 ans, et qui aujourd’hui appartient au groupe éditorial coopératif Cultura 03.

Mais la transition s’est achevée. Et, elle a produit un grand fiasco. Les principes essentiels du régime franquiste ont été maintenus dans ce qui a consisté en une simple réforme politique qui a intégré le pays dans le cadre de l’Union européenne et de l’OTAN, et qui si elle a concédé certaines libertés publiques, n’a pas remis en cause les mécanismes essentiels de répartition du pouvoir économique et social. Les grands mouvements populaires ont périclité et le « désenchantement » et le cynisme se sont substitués à l’expérimentation et à la lutte. Les propositions autogestionnaires n’ont pourtant jamais disparu mais elles ont été reléguées dans un espace purement marginal.

Et, il en fut ainsi pendant que la société de la bulle financière et sa consommation débridée et irresponsable est restée de vigueur. Comment ? Fondée sur le crédit et la surexploitation du travail des immigrés et des jeunes, grâce à la précarisation des conditions de travail et la conformité d’une législation relative au statut d’étranger, l’activité dissimulée et sans droits s’est (de fait) développée.

A l’arrivée de la crise financière et économique actuelle, les structures se modifiaient et tout évoluait : l’explosion du taux de chômage atteignant des niveaux extrêmes jamais vus précédemment dans la société espagnole et la dégradation rapide du tissu productif et entrepreneurial -à l’éclatement de la bulle immobilière- ont généré une situation radicalement nouvelle qui a impliquée le début de grandes transformations économiques mais également socioculturelles.

Le chômage et une nouvelle pauvreté contraignaient de larges couches de la population vers l’économie dissimulée et l’encaissement des maigres subsides d’un Etat de Bien-être, qui n’est jamais parvenu à se développer en Espagne à un niveau équivalent à celui des pays centraux de l’Europe.

Les extrêmes (plus précisément, extrémistes) ajustements, mis en œuvre par les pouvoirs publics face au déclenchement de la crise de la dette externe générée par la socialisation des dettes privées des entités financières, ont provoqué l’effet qu’il fallait attendre : l’Etat espagnol est devenu un gigantesque champ de ruines économiques où les fermetures d’entreprises se sont succédé et où de larges secteurs de la population ont commencé à être exclus de l’activité productive.

C’est dans ce contexte que les succès du 15 mai de 2011 ont éclaté et que le « Mouvement des Indignés » a fait irruption avec force et que les premières tentatives massives de résistance se sont exprimées face au processus de décomposition sociale imposé par les dynamiques néolibérales de l’UE et les gouvernements espagnols.

Dès lors, l’architecture politique de la société est redevenue un élément débattu et discuté publiquement. La politique a récupéré une certaine centralité dans les conversations quotidiennes et dans l’esprit d’une majorité de la population. Parler maintenant de mobilisations, de résistance ou de transformation sociale (avec l’autogestion comme élément central) est redevenue possible.

Déjà, dans les mois précédents, en plein déploiement de la crise, les germes et les semences de cette nouvelle situation s’étaient développés. Et, le recours à la récupération d’entreprises par leurs travailleurs était redevenu crédible.

En ce sens, au tout début de la crise, près de 40 entreprises avaient été récupérées par les travailleurs et remises en fonctionnement sous statut coopératif, comme l’affirme la Confédération de Coopératives de Travail Associé (COCETA). Parmi celles-ci, nous pouvons relater des expériences comme celle de l’entreprise de robotisation Zero-Pro de Porriño (Pontevedra – NdT : Galice) ou celle de meubles d’agencement de cuisine Cuin Factory en Vilanova i la Geltrú (Barcelone), dans laquelle l’ancien chef a participé activement à la transformation en coopérative et, où tous les travailleurs se sont attribué un salaire égalitaire de 900 euros. L’entreprise métallurgique Talleres Socar à Sabadell (NdT : Banlieue de Barcelone) a également été mise en autogestion avec l’appui du propriétaire et reconvertie dans la coopérative Mec 2010.

Mais probablement, l’initiative la plus frappante et connue aura été la mise en marche par les ex-employé-e-s du journal à tirage national Público, qui a arrêté d’être édité en version papier le 23 février 2012, laissant 90 % de ses travailleurs à la rue. Ces derniers ont constitué la coopérative Más Público, qui tente d’obtenir un soutien social et financier pour continuer à publier le journal en version mensuelle.

Cependant, et malgré toutes ces expériences, on ne peut pas considérer que la voie de la récupération d’entreprises soit devenue quelque chose de naturel ou développée : les travailleurs, dans les situations de fermeture, continuent massivement à se satisfaire des prestations sociales que leur propose un Etat du Bien-être de plus en plus faible et contesté. Les difficultés liées au statut juridique des coopératives dans le droit espagnol, tout comme la quasi-absence de prévisions par rapport à la Loi d’adjudication, associée à une certaine passivité alimentée par des décennies d’univers spéculatif et conformiste, constituent probablement des freins à la stratégie de récupération.

Ce qui assurément paraît de plus en plus évident, c’est le recours croissant au coopérativisme de la part de beaucoup de chômeurs qui, devant la situation d’anomie productive et d’absence d’expectatives pour retrouver un emploi, recourent à la possibilité de capitaliser une prestation de licenciement pour créer des entreprises autogérées. Les exemples sont innombrables (comme celui de la coopérative d’électricité renouvelable Som Energía, créée en décembre 2010) et, dans certains cas, ils démontrent des liens évidents avec les mouvements sociaux (comme ceux relatifs à la mise en œuvre d’expériences créées à l’image ou ressemblante à la Coopérative Intégrale Catalane, ou bien celles du milieu libertaire, comme celle de l’imprimerie graphique Tinta Negra - Encre Noire). Effectivement, entre janvier et mars 2012, 223 nouvelles coopératives ont été créées dans l’Etat espagnol.

Il n’y a pas de doutes. De nouveaux chemins sont en train d’être parcourus (NdT : tracés) par la société espagnole. Et, parmi ceux-ci, le chemin de l’autogestion commence à être de plus en plus courant.

José Luis Carretero

Membre de l'Institut de Sciences Economiques et de l’Autogestion – ICEA. Madrid

Traduction du castillan par Richard Neuville

Source : Usines récupérées et autogestion dans la nouvelle réalité espagnole - Anarkismo

Via  Les Dernières Nouvelles du Monde 

 


Je n’ai pas le temps de traduire ces jours-ci et cela me désole. Mais pour ceux qui parlent espagnol et s’interrogent sur la révolution bolivarienne au Venezuela, un texte vraiment exemplaire de cette aptitude de l’Amérique Latine en lutte et révolutionnaire à faire front contre le fascisme. C’était un appel d’Anarkismo Venezuela à voter pour Hugo Chavez,  le 7 octobre. Un texte qui fait l’éloge et la critique de la révolution bolivarienne non comme fin en soi mais comme un dynamique des moyens mis en œuvre pour ouvrir les chemins au Peuple digne, informé, joyeux, bien nourri, en bonne santé de faire sa propre révolution dans la mise en œuvre de l’état communal.

Et c’est cela qui rend fous furieux les fachos des yankees (yanquis) à Uribe, en passant par la sinistre caste des facho et racistes locaux (dont beaucoup sot relocalisés à Miami, toute une hostoire) qui ne peuvent supporter de voir le « petit peuple » indigène, métis, coloré prendre en main son destin et aussi quelques-uns de leur deniers mal acquis, une grande histoire de redistribution où le plus important avant même la redistribution matérielle, c’est d’une redistribution du pouvoir au peuple dont il s’agit, d’une ouverture de possibles et de chemins de liberté, d’amour, de solidarité. Je me suis vraiment en résonance avec ce texte qui est dans la critique constructive et la reconnaissance de l’immensité de ce qui a été fait. Merci aux auteurs pour le plaisirs qu’ils m’ont fait d’une parole dont je me sens proche. Et longue vie au compagnon Hugo qui a bien gagné le nom de « Libérateur »

A lire ici :
Venezuela: Por una sociedad libertaria y emancipada, ¡el fascismo no pasará! - Anarkismo

 

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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 12:07

 

 

dimanche 16 décembre 2012, par Georges Lapierre (Date de rédaction antérieure : 2010).

L’État mexicain comme la grande majorité des États nationaux, sinon tous les États nationaux (est-il possible de mettre de côté la Corée du Nord ou Cuba, de nuancer la position de la Chine ou celle du Venezuela ?), subit de plein fouet la loi d’un marché dit global, d’un commerce à l’échelle de la planète où les banques et les entreprises transnationales tiennent le haut du pavé. Au plus haut niveau de l’État tout est mis en œuvre pour faciliter l’investissement des capitaux étrangers. Il ne faut pas voir l’investissement des capitaux uniquement sous son aspect immédiat, la mise en exploitation des mines et autres ressources dites naturelles, mais sous l’aspect plus général d’investissement de la vie sociale. Le capital comme idée qui se donne les moyens de son effectivité (armée, police) organise la dépendance de tous à son égard. À la différence d’Attila, le monde capitaliste met en place une stratégie d’occupation des territoires et surtout des esprits.

Jusqu’à présent, l’État mexicain avec son parti unique, le PRI [1], s’était donné les allures d’un État providence faisant tampon entre les exigences du capitalisme et les populations dont il craignait les réactions. La bourgeoisie mexicaine avait été échaudée et durement ébranlée par le soulèvement zapatiste au tout début du XXe siècle faisant suite au démantèlement des terres communales par Porfirio Díaz. L’ouverture récente [2] et entière du Mexique aux intérêts privés, mexicains et internationaux [3], représentés par les multinationales des pays capitalistes avancés comme les États-Unis, le Canada et ceux de l’Europe, rencontre encore des résistances très fortes au sein des populations mexicaines. Que proposent ces noyaux de résistance ? S’érigent-ils comme des contre-pouvoirs face au pouvoir de l’argent ? Comment conçoivent-ils leur propre développement ? Comment vivent-ils aussi cette brutale ingérence du monde des affaires dans leur quotidien ?

Au Mexique, la possibilité d’un dialogue interculturel existe encore entre les réfractaires à la société marchande et le monde indien attaché à une culture, une organisation sociale qui lui est propre et qui peut, par certains aspects, se présenter comme une alternative au monde capitaliste. Ce débat a pris corps autour de quelques concepts tels que celui d’autonomie, de territoire, de communauté, de communalité...

Je m’attacherai dans les lignes qui vont suivre à préciser le contenu d’un concept apparu il y a plus de vingt ans dans les hautes montagnes de l’Oaxaca, concept lié à la résistance des peuples indiens de cette région, mais qui, loin de rester fermé sur un passé et un État, s’ouvre sur l’actualité et le futur. Ce concept est celui de communalité. Nous l’avons retrouvé lors de l’insurrection de la ville d’Oaxaca en 2006 chez les populations des quartiers périphériques et sur les barricades ; encore maintenant les jeunes gens de VOCAL [4] voient en ce concept une idée à réaliser. Ce concept alimente les débats au sein du Congrès national indigène, proche du mouvement zapatiste actuel et prônant l’autonomie et la libre détermination des peuples indiens. La communalité est une idée qui fait son chemin. Elle apparaît comme le point de rencontre entre une réalité, la communauté indienne qu’elle cherche à définir, et un projet de société à réaliser. Ce concept se trouve au point de rencontre entre réalité et utopie.

La situation que connaît actuellement le Mexique n’est pas sans évoquer celle qu’a connue l’Europe centrale avant la deuxième guerre mondiale, du moins telle que la suggère Michael Löwy [5] : une brusque accélération de l’activité industrielle et marchande, dont profite la bourgeoisie d’affaires, s’accompagnant d’un processus d’acculturation et de désagrégation des anciennes communautés paysannes et, plus précisément, des communautés traditionnelles juives des villages.

Ces communautés représentaient au sein du monde paysan des noyaux de résistance importants du fait de leur simple existence. Elles reposaient sur un sentiment religieux d’appartenance à un peuple ; ce sentiment était ancré simultanément dans le quotidien et dans l’histoire, dans une mémoire collective. Cette situation historique a favorisé l’émergence en Europe centrale, au début du XXe siècle, d’un courant de pensée, inspiré par le romantisme allemand et le messianisme juif, porteur d’un projet social de type libertaire. Nous retrouvons une situation semblable au Mexique : une brutale accélération de l’activité capitaliste s’accompagnant d’une décomposition de la vie sociale mais aussi d’une revalorisation des liens sociaux traditionnels et d’un renforcement des foyers de résistance représentés par les communautés et les peuples indiens. Cette situation a donné naissance, elle aussi, à tout un courant de pensée s’exprimant sur le mode affinitaire, et qui traverse toute l’Amérique latine, avec, cependant, une différence notoire : s’il est libertaire, il n’est pas d’inspiration millénariste.

Cette aspiration utopique à un changement radical ne repose pas uniquement sur le sentiment tragique d’une dépossession, elle n’est pas seulement l’expression d’une pensée nostalgique attachée à des valeurs archaïques, elle se nourrit des forces vives de la résistance, c’est dans cette résistance qu’elle trouve les fondements de son projet historique. D’un côté, l’utopie, l’aspiration vague à un changement profond de la société, l’idéal d’une communauté égalitaire, de l’autre, la réalité des communautés reposant sur la coutume, les usages d’un savoir-vivre, sur la tradition. Une relation que nous pourrions qualifier de dialectique s’établit alors entre la réalité et l’utopie, chacune des deux parties se renforçant réciproquement : les communautés réelles trouvant dans l’utopie la force de sortir de l’isolement dans lequel elles sont maintenues, l’utopie trouvant dans l’existence des communautés l’assise dans la réalité lui permettant d’édifier le futur.

Avant d’apparaître comme un projet social, la communalité définit d’une manière dynamique le mode de vie des communautés indiennes : « L’idée de la communalité comme principe recteur de la vie indienne surgit et se développe au milieu de la discussion, de l’agitation et de la mobilisation, non comme une idéologie de combat mais comme une idéologie de l’identité, montrant que la spécificité indienne est son être communal avec des racines historiques et culturelles propres et anciennes, à partir desquelles on cherche à orienter la vie des peuples comme peuples », écrit Benjamin Maldonado [6]. Nous pourrions dire qu’il s’agit là d’un concept anthropologique, mais pour une anthropologie « de l’autre côté », « à l’envers », faite par le monde indien : une réflexion menée par les peuples indigènes sur leur propre réalité. Les peuples ne sont plus alors objets d’une recherche anthropologique ou ethnologique, mais sujets d’une réflexion théorique sur eux-mêmes, sur ce qui les constitue, sur leur « familier ». Cette recherche, qui a commencé dans la Sierra Norte dans les années 1980, se poursuit encore aujourd’hui à travers « les ateliers de dialogue culturel », dont la méthodologie a été mise en place par Juan José Rendón, et elle vise à la conscience de soi. Il ne s’agit pas d’une conscience de soi en tant qu’individu, comme nous pourrions le penser, mais de la conscience de soi en tant que peuple, en tant que société organisée selon un certain mode et dans un certain esprit. Il s’agit donc bien d’un travail théorique dans le sens donné par Hegel à ce terme. Comment définir et préciser ce mode d’organisation et cet esprit qui l’inspire ?

Des intellectuels tels que l’anthropologue Floriberto Díaz Gómez, Indien ayuujk de la communauté de Tlahuitoltepec (Sierra Norte, Oaxaca), ou Jaime Martínez Luna, Zapotèque de la communauté de Guelatao (Sierra Norte, Oaxaca), ont formalisé avec des partenaires indiens et métis, tels que le linguiste Juan José Rendón Monzón, cette réflexion théorique sur la réalité du monde indigène et sur les valeurs fondamentales dont il est porteur. La communalité est ce qui définit la forme de vie et la raison d’être des peuples indiens, elle est composée selon Floriberto Díaz de cinq éléments fondamentaux :

1. la terre comme mère et comme territoire ;
2. le consensus en assemblée pour la prise de décisions ;
3. le service gratuit comme exercice de l’autorité ;
4. le travail collectif comme activité de récréation ;
5. les rites et cérémonies comme expression du don communal.

« Dans la variante tlahuitoltepec de l’ayuujk (la langue mixe), nous dit Laura Carlsen [7], la communauté est décrite comme quelque chose de physique avec les mots najx (la terre) et kajp (le peuple). Najx, la terre, rend possible l’existence de kajp, le peuple, mais le peuple, kajp, donne un sens à la terre, najx. » La communauté est le lieu d’une relation entre un peuple et la terre, l’espace d’un échange entre un peuple et son environnement dit naturel. La terre est perçue comme une entité vivante pourvoyant généreusement l’homme de nourriture et de plantes médicinales et vis-à-vis de laquelle l’homme sera toujours en dette. L’homme reste redevable à la déesse Terre de la nourriture qu’il consomme : « La déesse Nacawé dit explicitement aux hommes que le maïs et les patates douces lui appartiennent et qu’elle ne fait que les prêter comme aliments. [8] » De ce point de vue, l’offrande à la Terre-Mère au cours des rites agricoles acquiert le sens d’un retour, d’un contre-don. Le territoire est conçu comme l’espace où s’enracine, s’insère et se déploie une vie sociale élargie à son environnement, s’y inscrit la continuité d’une pensée, d’un esprit qui remonte aux temps des origines : « Le territoire est notre espace de vie, les étoiles que nous voyons la nuit, la chaleur ou le froid, l’eau, le sable, les graviers, la forêt, notre mode d’être, de travailler, notre musique, notre façon de parler, ce qui est bien différent de la terre, c’est le lieu de vie d’un peuple. »

Nous retrouvons cette relation « ritualisée » à l’environnement, fondée sur un rapport respectueux à la terre, aux animaux et aux plantes qui la peuplent, à l’intérieur même de la communauté comme relation formalisée entre les gens. La communauté est gouvernée par la norme ou droit normatif, que l’on appelle aussi le droit coutumier. La communauté indienne repose essentiellement sur le droit, dans le sens générique du terme, sur une éthique où chaque membre est considéré comme sujet pour entrer dans un rapport de sujet à sujet avec les autres membres de la collectivité.

Les décisions concernant la gestion de la vie communale sont prises en assemblée après discussions, qui peuvent durer très longtemps et se trouver reportées à la semaine suivante quand le consensus n’est pas obtenu du premier coup. L’assemblée, à laquelle généralement tous les gens du village et des hameaux environnants assistent, offre l’occasion de se retrouver et les débats, très animés, se font la plupart du temps dans la bonne humeur, les gens ont du plaisir à se revoir et les plaisanteries fusent parfois dans l’hilarité générale. Les décisions sont prises par consensus, ce qui ne veut pas dire que tous sont d’accord, mais que tous, après des discussions acharnées ou non, se rangent finalement à l’avis du plus grand nombre. Cette institution se présente de moins en moins sous cet aspect bon enfant qu’elle avait à l’origine. Depuis l’ingérence sournoise de l’État dans les communautés avec l’école et les partis politiques, celles-ci se trouvent souvent divisées et les enjeux deviennent beaucoup plus âpres, l’esprit de sérieux gagne l’assemblée et les gens n’éprouvent plus le même enthousiasme. L’esprit communautaire se trouve sur la défensive, préoccupé par toutes ces forces étrangères (politiques ou religieuses) qui apportent avec elles la tempête et la division.

La vie politique est fondée sur un système de charges rotatives auxquelles tous les hommes peuvent accéder en fonction de leur âge. Une des attributions de l’assemblée consiste à désigner ces « autorités », qui, pour un an, se mettront bénévolement au service de la communauté, ce qui demande un certain sacrifice en temps et en argent, et un surcroît de travail. Ceux qui ont accompli la totalité des charges, des plus modestes (les topiles) aux plus prestigieuses (les principales) intègrent le conseil des anciens. Une des caractéristiques fondamentales de ce système est qu’il n’a rien à voir avec une démocratie représentative. Ceux qui ont été désignés par l’assemblée pour accomplir une charge ne sont ni les représentants ni les conducteurs de leurs compagnons mais, pour les charges les plus importantes, « les régulateurs de l’interaction sociale » [9]. Ils ne sont pas habilités à prendre des décisions pour les autres ou à parler à leur place, l’assemblée est souveraine et toutes les décisions importantes lui reviennent ; finalement la fonction, dans son esprit, est plus religieuse, dans le sens étymologique du terme, que politique. Il s’agit pour eux, dans l’exercice de leur charge, de maintenir les liens communautaires, de faire en sorte que la vie collective suive son cours habituel. Si les « autorités » ont un pouvoir spécial, c’est celui de la parole, il ne s’agit pas de l’art de convaincre ou de manipuler un auditoire, mais de l’art de dire avec éloquence ce qu’il convient de dire pour chaque occasion ; les « autorités » sont les dépositaires des cha’ cuiya’, des paroles justes, des principes qui règlent la vie collective et les conduites qui y sont attachées, c’est la parole de la tradition, du droit dans le sens large, nous l’avons vu, qu’il convient de donner à ce terme.

Le système des charges règle la vie communautaire dans beaucoup de communautés au Mexique et en Amérique centrale, et se présente aux yeux de l’administration comme un contre-pouvoir que l’État refuse obstinément de reconnaître, quand il n’y voit pas un obstacle à l’assimilation : « Le système des charges est la principale institution qui s’interpose entre les communautés et la modernisation », telle fut la conclusion d’un symposium sur les changements politiques des communautés indigènes du Guatemala en 1957, où il faut entendre par modernisation la dictature mise en place par les États-Unis et plus généralement par le monde marchand.

L’activité commune, que l’anthropologue ayuujk Floriberto Díaz présente avec beaucoup de finesse comme une récréation, reçoit, selon la région ou les peuples, les noms de tequio ou de faena. Elle est le plus souvent décidée en assemblée quand il s’agit d’un travail général au bénéfice de la communauté : mise en culture de la milpa (champ de maïs) communautaire au profit des veuves et des anciens, défrichement d’un terrain, construction ou remise en état d’une piste ou d’un chemin, nettoyage d’un ravin, de la rivière ou des canaux d’irrigation, construction d’un dispensaire ou d’une école, préparation de la fête, etc. Le travail peut être fait en une journée ; tous y participent sur un rythme effréné, avec enthousiasme et bonne humeur, les femmes se consacrant à la préparation du repas pris en commun, moment de détente et de bavardage, en fin de journée. Il arrive aussi que le tequio soit réparti sur toute l’année en raison d’une journée ou d’une demi-journée (en général le samedi) par semaine. À noter que les immigrés envoient de l’argent pour pallier leur défection. Le tequio se manifeste aussi comme solidarité de voisinage ou de compadres dans une relation étroite d’échanges de services et d’obligations réciproques : construction de la maison d’un jeune couple, transformation de la rue en une salle de bal lors d’un mariage, solidarité apportée à un majordome responsable de la fête d’un saint tutélaire…

La fête reste l’élément central vers lequel converge toute l’activité sociale d’un peuple, d’une communauté ou d’un quartier — à Oaxaca, elle reçoit le nom de guelaguetza, qui signifie l’ensemble des dons. Sous couvert de la religion, les fêtes suivent les rythmes du cycle agricole. D’une part, elles soudent les liens entre les membres d’une même communauté en insérant la réciprocité des dons dans la durée : le majordome, responsable pour un an, avec l’aide de sa parentèle, de l’organisation de la fête, tient un compte rigoureux des présents qui lui sont offerts à cette occasion ; il devra, dans les années qui vont suivre, offrir à son tour, avec un souci pointilleux de la réciprocité, des cadeaux (à noter que ces cadeaux n’ont rien de personnel) aux futurs majordomes et participer ainsi, avec tous les autres membres de la communauté, à la luxuriance de la fête, d’autre part, elles s’inscrivent dans une relation plus vaste avec le voisinage dans un esprit d’échange cérémoniel qui a plus à voir avec l’agôn antique qu’avec le commerce et le profit personnel. Les velas ou fêtes des quartiers dans l’Isthme de Tehuantepec rivalisent de somptuosité et de largesse tout au long de l’année. J’ai aussi en mémoire le « circuit des saints » des villages nahuas de la vallée du Haut Balsas : il est à l’origine d’une succession ininterrompue de fêtes traditionnelles où chaque village, lors de la célébration de son saint patron, invite les villages voisins à prendre part à la fête.

Les cinq éléments (la terre et le territoire, le pouvoir communal, le système des charges, le travail communal et la fête) constituent le cœur de ce que Juan José Rendón avait appelé « la fleur communale » ; autour de ce cœur s’ajoutent bien d’autres éléments tels que la langue, la santé, les croyances, le vêtement, les techniques agricoles, l’apprentissage… C’est autour de cette réflexion sur soi, sur « qui sommes-nous ? » que se sont organisées la résistance et la lutte pour l’autonomie des peuples chinantèque, mixe, zapotèque, mixtèque, triqui… dans ces années de revitalisation des cultures indigènes. Pour ces théoriciens de la réalité indienne, le concept de communalité est la clé de la résistance des peuples et pour autant la source de leur libération. Dès son apparition, cette idée fut liée à celle d’autodétermination, d’autonomie et de « reconstruction éthique » des peuples. Elle définit le mieux l’être social des peuples indiens, leur sociabilité, l’esprit qui commande à leur mode d’organisation sociale.

La communalité apparaît alors comme le dénominateur commun des peuples originaires du Mexique et d’une grande partie de l’Amérique latine ; c’est un point de convergence qui permet à ces sociétés de se reconnaître, de s’allier et d’unifier leur lutte pour sauvegarder leur vie sociale et l’esprit qui l’anime. Cette réflexion sur soi a surtout conduit les peuples à se poser comme sujets avec des revendications précises et des propositions concrètes face au monde dit occidental. Enfin elle incite, elle engage à un dialogue et aussi à une reconnaissance. Avons-nous encore des dispositions au dialogue ?

Nous nous rendons compte ici que le monde capitaliste n’a aucune disposition au dialogue et nous nous demandons si nous n’avons pas affaire à deux conceptions parfaitement opposées de la vie sociale : une conception de la vie collective reposant sur le droit c’est-à-dire sur un ensemble d’obligations réciproques où l’autre est toujours à l’horizon de notre activité, d’un côté ; de l’autre, un individualisme exacerbé commandé par le seul intérêt privé. D’un côté un mode de vie où chacun garde la pensée de son activité sociale, de l’autre une vie frustrée de la dimension universelle de sa pensée. La forme de rapport qu’implique le monde marchand repose sur une absence : la dimension sociale est définitivement absente d’une pensée limitée à la satisfaction de l’ego. Dans la plupart des sociétés, ce type de rapport, centré uniquement sur l’intérêt personnel, reste marginal ou regardé avec mépris. Dans la société marchande, il a envahi toute la scène sociale, dont la dynamique repose justement sur la frustration ressentie suite à cette dépossession.

L’activité capitaliste se présente alors comme une machine de guerre idéologique, dans le sens propre du terme : imposer à tous, par la terreur, la destruction et la décomposition, l’idée que se font les marchands de l’échange, de la prospérité et du développement. Que cherche-t-on en construisant un barrage ? La croissance dite économique ? Ou bien la ruine des gens, la fin d’une vie sociale qui se déployait dans cette vallée fertile ? Les deux, croissance et désagrégation sociale sont étroitement liées, si intimement liées que les peuples indiens voient dans tous ces projets de « développement » les instruments d’une conquête coloniale et d’un asservissement qui n’a pas de fin. Évidemment les peuples indiens se font une autre idée de la croissance et du développement, une tout autre idée de la richesse. Ils ne la voient pas dans une accumulation de biens, d’argent et de pouvoir, mais dans l’art d’être ensemble, dans l’esprit qui préside aux échanges et aux réciprocités.

Décréter la propriété privée de la terre au Mexique avec la modification de l’article 27 de la Constitution en 1992, c’est obéir à une seule détermination : déposséder les gens de leur pensée au profit d’une pensée séparée, une pensée étrangère. Ce n’est pas la terre qui est, ou était, inaliénable, mais la pensée des gens (qui gardaient, à travers la tradition, la pensée de leur vie sociale), ce n’est pas la terre qui est alors aliénée, ou qui peut alors être aliénée, mais bien la pensée des gens, qui perdent du coup leurs usages et leurs coutumes. Cette pensée dont les gens sont désormais dépossédés n’est pas perdue pour tout le monde, nous la retrouvons à la Bourse de New York, de Londres ou dans d’autres places financières. Nous faisons la même confusion au sujet de la nature ; sur cette question, Barbara Glowczewski dans son entretien avec Entropia [10] nous apporte un angle de vue neuf, propre à nous faire réfléchir : ce n’est pas la nature qui est détruite par l’activité capitaliste mais bien des sociétés, un espace socialisé, une vie sociale, une sociabilité. La nature n’a aucune réalité en soi sinon comme milieu où s’exerce une relation d’échange, comme espace socialisé. Nous entretenons avec notre environnement le même mode de relation que nous avons entre nous et si nous y regardons d’un peu plus près, nous nous apercevons que ce mode de relation est celui de l’asservissement.

À l’initiative d’étudiants de la faculté des sciences de Mexico, une rencontre a eu lieu le 27 avril 2010 entre des étudiants et des représentants des communautés de Jalisco, de San Luis Potosí, du Guerrero, du District fédéral qui se battent contre l’installation des mines à ciel ouvert, les projets de barrage, d’autoroute, d’élevage industriel, d’industries chimiques. Toutes ces entreprises, nord-américaines ou européennes, exercent une violence sans nom sur les gens : exode des populations chassées de leur terre, pollution des rivières et des nappes phréatiques, pollution de l’air… Une intervenante a eu ces mots : « C’est à travers de telles entreprises que la violence est transformée en une forme de vie. »

Georges Lapierre

Source : revue Entropia n° 9, automne 2010.
« Contre-pouvoirs & décroissance ».

Notes

[1] Parti révolutionnaire institutionnel.

[2] À la fin des années 1980, sous l’impulsion de Carlos Salinas de Gortari, président de la République de 1988 à 1994.

[3] Signature en 1992 de l’accord de libre-échange nord-américain (Alena) entre le Mexique, les États-Unis et le Canada.

[4] Voix d’Oaxaca construisant l’autonomie et la liberté.

[5] Michael Löwy, Rédemption et utopie. Le judaïsme libertaire en Europe centrale, Éditions du Sandre, Paris, 2009.

[6] Benjamín Maldonado Alvarado, « La comunalidad como una perspectiva antropológica india », introduction au livre de Juan José Rendón Monzón La comunalidad, modo de vida en los pueblos indios, Conaculta, Mexico, 2003.

[7] Laura Carlsen, « Autonomía indígena y usos y costumbres : la innovación de la tradición », revue Chiapas, n° 7, Mexico, 1999..

[8] Robert M. Zingg, Los Huicholes, una tribu de artistas (INI, Mexico, 1982), cité par Alfredo López Austin in Les Paradis de brume. Mythes et pensée religieuse des anciens Mexicains, Maisonneuve et Larose, Paris, 1997.

[9] Bartolomé, Miguel Alberto, Gente de costumbre y gente de razón, Siglo XXI, Mexico, 1997.

[10] Barbara Glowczewski, « Le rêve perdu des Aborigènes », Entropia n° 8, printemps 2010.

Source :
la voie du jaguar

 

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 12:59

 

Un courant de conscience traverse la planète...une belle expression dans ce texte : Alimenter le champ des possibles. C'est cela, ce n'est pas rien que cela, mais c'est la prolifération d'une diversité d'initiatives locales, ancrées dans le territoire mais aussi et surtout fondées par la Communauté des Amis qui se rencontrent, échangent et partagent grâce aux rhizomes d'amitiés qui se développent partout sur la planète... de la croissance et du développement, en veux-tu en voilà... mais de concurrence, il n'est plus question... pourquoi faire, la production de bien commun suffit à ce que chacun s'y retrouve, heureux. Là où la concurrence nous appauvrit, la communalité apporte une réponse, celle de la bonne vie, inventée ensemble l'entraide partagée sans contraintes, parce que c’est bien plus amusant que de travailler sous contrainte ou de ne rien faire... et c’est d’autant plus amusant que c’est utile et même indispensable… c’est tout de même plus rigolo d’inventer et de faire exister au quotidien un monde joyeux et créatif, de recréer des nouveaux possibles là où le système les efface. que de jouer à la guerre. Je vous le concède, ce n’est pas sérieux, mais justement..

Un projet bien ficelé, intéressant comme exemple pour ceux qui voudraient se lancer,ce qui démontre qu'on est pas obligés d'être sérieux pour faire les choses consciencieusement et intelligement.

 

 

Mieux qu’un centre commercial : une épicerie coopérative, culturelle et solidaire dynamise une commune

Par Camille Botella (4 janvier 2013)

C’est une épicerie, bar, café concert. Un lieu multi-services que font vivre les habitants d’une commune du Morbihan : vente de produits bio, production de bière locale, livraisons pour les personnes âgées, lieu de débat... Une coopérative au service des habitants, dont tous peuvent devenir copropriétaires. Petite visite guidée à Augan, où se réinvente le vivre-ensemble.

 

 

Trouver une alternative au capitalisme marchand tout en créant de l’emploi et en répondant aux besoins locaux ? C’est le défi que se sont lancés en décembre 2009 les 67 associés du Champ Commun, une coopérative de services de proximité à Augan, commune morbihannaise de 1400 habitants. En janvier 2010, ils créent une société (SARL) pour l’exploitation de l’activité économique avec, à la clef, la création d’emplois. Pari réussi puisque aujourd’hui le Champ Commun emploie six salariés et compte plus de cent associés ! Alors que la lutte contre la disparition des services de proximité dans les communes rurales s’organise, le Champ Commun apporte sa pierre à l’édifice.

« On avait envie avant tout de créer un lieu où les gens du village se rencontrent », explique Mathieu Bostyn, co-gérant de la coopérative. L’endroit combine à la fois une alimentation générale et un bar-café, à la programmation musicale et culturelle variée. En plein cœur d’Augan, c’est le lieu où l’on peut se retrouver pour discuter d’un sujet de fond tous les premiers jeudis du mois avec l’association Polen, ou s’initier à la couture avec l’Atelier de Louise et Sandrine. C’est aussi une épicerie, Le Garde-Manger, qui propose des produits bio, locaux, mais pas que.

Devenir copropriétaire de l’entreprise

Les gérants veulent soutenir la production paysanne locale et promouvoir une autre manière de consommer. Pour autant, dans un esprit de service commun, l’épicerie a choisi d’être une alimentation générale ouverte à tous les habitants. Et propose une large gamme tous publics, « dans l’idée de faire une alimentation générale populaire, au sens premier du terme », précise Mathieu Bostyn. On y trouve 1 200 références de produits conventionnels, 350 produits issus de l’agriculture biologique et 200 produits locaux.

Quand la coopérative voit le jour, les premiers associés créent en parallèle une Société civile immobilière pour l’acquisition d’un bien immobilier destiné à accueillir les différentes activités. Ils diffusent un appel à soutien. Différentes modalités sont possibles : premier niveau, devenir copropriétaire de l’entreprise coopérative en prenant une part sociale, « pour faire appel le moins possible au système bancaire ». Mais s’associer au projet collectif peut passer par d’autres chemins, comme participer aux travaux d’aménagement des locaux, via des chantiers participatifs ouverts et orchestrés par une équipe permanente expérimentée dans les métiers du bâtiment.

Alimenter le champ des possibles

D’autres responsabilités sont partagées par le collectif : la programmation culturelle du bar, ou encore le lien avec les producteurs locaux pour alimenter les rayons de l’épicerie. Le Champ Commun prend de l’ampleur et de nouveaux projets se greffent progressivement. Toujours dans une dynamique de développement local, une micro-brasserie s’est montée et propose une bière maison au comptoir du café, des livraisons pour les personnes âgées ont lieu plusieurs fois par mois et un projet d’accueil en auberge est en train de naître… avec 101 associés. De quoi alimenter le champ des possibles !

Pour que la gestion collective soit avec et au service de la communauté, ses initiateurs ont adopté, en avril 2012, le statut de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), permettant ainsi aux salariés, bénévoles, usagers, mais aussi aux collectivités publiques, entreprises et associations, d’être sociétaires.

Camille Botella (membre de l’Afip Bretagne)

Photos : © Le Champ commun

Article publié par Transrural Initiatives, revue associative d’information sur le monde rural.

Via  : Mieux qu'un centre commercial : une épicerie coopérative, culturelle et solidaire dynamise une commune - Déserts ruraux ? - Basta !  

  Les Dernières Nouvelles du Monde | Scoop.it  (qui nous renvoie également vers Un million d'alternatives: un autre monde existe déjà! )   

 

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Avec son livre Un million de révolutions tranquilles, la journaliste Bénédicte Mannier déconstruit ce dogme et envoie dans les cordes la Dame de fer et ses disciples. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, dès la première page, en réponse à Thatcher, elle cite une phrase de Susan Georges, tout aussi laconique et formelle: «There are thousands of alternatives» (il y a des milliers d'alternatives). Pour le prouver, elle est partie à la rencontre d'hommes et de femmes qui changent le monde concrètement, à leur échelle.

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Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

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