13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 19:32

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MEXIQUE - Chiapas : les petites écoles d’en bas

Raúl Zibechi

mercredi 9 octobre 2013, mis en ligne par Dial

Depuis début 2013, les préparatifs sont allés bon train pour organiser la petite école zapatiste qui a eu lieu du 12 au 16 août et a finalement accueilli quelque 1700 étudiant-e-s. Une des formes qu’a pris la petite école a été d’accueillir dans l’une des communautés d’un des 5 caracoles  [1] un-e étudiant-e pendant 5 jours. Dans cette colonne publiée par La Jornada le 23 août 2013 et traduite et publiée en français sur le site La voie du jaguar (25 septembre 2013), Raúl Zibechi revient sur ce qu’il a appris et pensé à cette occasion.

Les zapatistes ont annoncé que l’école reprendra du 25 au 29 décembre 2013, ainsi que du 3 au 7 janvier 2014. Une fête est aussi organisée le 31 décembre et 1er janvier pour célébrer les 20 ans du soulèvement zapatiste. [2]


Il y aura un avant et un après les petites écoles zapatistes. Pour celles d’aujourd’hui et celles de demain. Leur effet se diffusera lentement et ne sera sensible que dans quelques années, mais il marquera la vie de ceux d’en bas pour les décennies à venir. Nous y avons expérimenté une éducation non institutionnelle, pour laquelle la communauté est actrice de l’éducation. Une auto-éducation en face à face, où l’on apprend avec l’âme et avec le corps, comme dirait le poète.

Il s’agit d’une « non-pédagogie » qui s’inspire de la culture paysanne : on sélectionne les meilleures semences, on les sème en terre fertile et on arrose le sol afin de provoquer le miracle de la germination, toujours incertain et imprévisible.

L’école zapatiste a représenté, pour plus de mille élèves, une forme différente d’apprentissage et d’enseignement, sans tableau ni salle de classe, sans maître ni professeur, sans CV ni qualification. Le vrai apprentissage commence par la création d’un climat de fraternité autour de la diversité des personnes, plutôt qu’avec la division entre, d’une part, l’éducateur qui possède pouvoir et savoir, et, d’autre part, les élèves ignorants auxquels on doit inculquer des connaissances.

Parmi les divers enseignements à en tirer, impossibles à énumérer en quelques lignes, cinq points ont retenu mon attention, peut-être influencée par le contexte que nous traversons au sud du continent.

Le premier, c’est que les zapatistes ont fait échouer les politiques sociales qui constituent, pour ceux d’en haut, un moyen d’étouffer la révolte en divisant, cooptant et soumettant les peuples qui se soulèvent. Toutes proches des communautés zapatistes se trouvent des communautés affiliées au mauvais gouvernement, des quartiers de blocs de petites maisons identiques, qui reçoivent des aides sociales et où le travail de la terre est presque absent. Des milliers de familles ont succombé un peu partout, en acceptant ces cadeaux d’en haut. Il est donc remarquable, et même exceptionnel, de voir que des milliers d’autres continuent de ne rien accepter.

Je ne connais aucune autre expérience, dans toute l’Amérique latine, qui soit ainsi parvenue à neutraliser les politiques sociales. C’est le plus grand mérite du zapatisme, acquis grâce à la fermeté militante, la clairvoyance politique et une force d’abnégation inépuisable. C’est la première leçon qu’il nous apporte : il est possible de vaincre ces politiques sociales.

Le deuxième enseignement, c’est l’autonomie. Cela fait des années qu’on entend des discours sur l’autonomie dans les mouvements les plus divers, et c’est tant mieux. Dans les communautés et les communes autonomes qui constituent le Caracol Morelia, je peux témoigner de la construction d’une autonomie sur le plan économique, de la santé, de l’éducation et du pouvoir. Il s’agit d’une autonomie intégrale, qui couvre tous les aspects de la vie. Aucun doute que le même phénomène existe dans les quatre autres Caracoles.

Quelques mots sur l’économie, c’est-à-dire la vie matérielle. Les familles des communautés ne « touchent » pas à l’économie capitaliste. Elles effleurent à peine le marché. Elles produisent tous leurs aliments, y compris des protéines en bonne quantité. Elles achètent dans les magasins zapatistes ce qu’elles ne produisent pas (sel, huile, jambon, sucre). Les excédents des familles et des communautés et la vente de café permettent une épargne sous forme de têtes de bétail, qu’on peut vendre pour des besoins de santé ou ceux de la lutte.

L’autonomie dans l’éducation et la santé est possible grâce au contrôle communautaire. La communauté choisit ceux qui enseigneront à ses enfants, et ceux qui prendront soin de sa santé. Il y a une école dans chaque communauté, et le centre de santé regroupe des sages-femmes, des guérisseuses et des spécialistes en plantes médicinales. La communauté leur fournit le nécessaire comme elle le fait pour ses autorités.

Le troisième enseignement concerne le travail collectif. Comme le dit un votán [3] : « Le travail collectif est le moteur du processus. » Les communautés ont leurs propres terres grâce à l’expropriation des expropriateurs, un premier pas incontournable pour créer un monde nouveau. Hommes et femmes ont leurs tâches respectives et leurs espaces collectifs.

Les travaux collectifs sont un des ciments de l’autonomie, dont les fruits sont destinés aux hôpitaux, aux cliniques, à l’éducation primaire et secondaire, au renforcement des communes et des conseils de bon gouvernement. Sans ce travail collectif des hommes, des femmes, des enfants et des anciens, rien de tout ce qui s’est construit n’aurait pu voir le jour.

Le quatrième point, c’est cette nouvelle culture politique qui prend sa source dans les relations familiales et se divulgue dans toute la « société » zapatiste. Les hommes collaborent au travail domestique qui néanmoins reste dévolu aux femmes, ils gardent les enfants lorsqu’elles sortent de la communauté pour leurs tâches en tant qu’autorités. Les relations de respect et d’affection sont de mise entre parents et enfants, dans un climat d’harmonie et de bonne humeur. Je n’ai remarqué aucun geste de violence ou d’agressivité dans les foyers.

L’immense majorité des zapatistes sont jeunes voire très jeunes, et il y a autant d’hommes que de femmes. Il est évident que la révolution ne peut être portée que par des jeunes. Ceux qui dirigent obéissent, ce n’est pas qu’un discours. Ils s’impliquent corps et âmes, c’est une des clés de cette nouvelle culture politique.

Le cinquième point, c’est le miroir. Les communautés sont un double miroir : nous pouvons nous y voir et les y voir. Non pas à tour de rôle, mais simultanément. On s’y voit en les voyant. Dans cet aller-retour, on apprend en travaillant ensemble, on dort et on mange sous le même toit, dans les mêmes conditions, on utilise les mêmes toilettes, on marche dans la même boue et sous la même pluie.

C’est la première fois qu’un mouvement révolutionnaire réalise une expérience de ce style. Jusqu’à présent, l’enseignement entre révolutionnaires reproduisait les moules intellectuels de l’université, avec un haut et un bas stratifiés, et congelés. Ici c’est différent : on apprend avec la peau, avec les sens.

Enfin, il y a une question de méthode et de façon de travailler. L’EZLN est née dans le camp de concentration des relations violentes et verticales imposées par les grands propriétaires. Ils ont appris à travailler famille après famille, en secret, transformant les modes d’action des mouvements antisystème. Alors que le monde s’apparente de plus en plus à un camp de concentration, leurs méthodes peuvent s’avérer fort utiles pour nous tous qui continuons à lutter pour créer un monde nouveau.


  • Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3254.
  • Traduction d’Ana pour La voie du jaguar. Traduction légèrement revue par Dial.
  • Source (français) : La voie du jaguar, 25 septembre 2013.
  • Texte original (espagnol) : La Jornada, 23 août 2013.

En cas de reproduction, mentionner au moins l’auteur, la traductrice, la source française originale (La voie du jaguar - http://lavoiedujaguar.net/) et l’une des adresses internet de l’article.

 

Notes

[2Un récit détaillé d’une expérience de la petite école a été publié en espagnol sur AlterInfos : « MÉXICO - La “escuelita de la libertad” : el ABC zapatista ». Le site La voie du jaguar a aussi publié le témoignage de Guillaume Goutte (français), l’un des étudiants du mois d’août. De nombreux textes autour de la petite école sont aussi disponibles (en espagnol, parfois avec une traduction française) sur le site des zapatistes, http://enlacezapatista.ezln.org.mx/.

[3Pendant la petite école, chaque étudiant-e était confié-e aux soins d’un votán membre de la communauté zapatiste où il était accueilli et chargé de veiller sur lui et de répondre à ses questions – note DIAL.

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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 19:02

Merci   Les coups de coeur d'Anne-Marie pour ce texte tout à fait en résonance avec mon humeur du jour !

 

Comment le capitalisme a créé l’assistanat

mpOC | Posté le 17 septembre

Ah, l’image du chômeur-profiteur qui possède 4 tablettes et 5 écrans plats ! Cette image fait malheureusement long feu. Elle prospère au sein des travailleurs, frustrés de s’épuiser à la tâche pour à peine plus que le voisin qui « profite » du système et qui vit – croient-ils- devant sa télévision.

Elle prospère même au sein des mouvements syndicaux, qui s’attachent à dire que non, leurs chômeurs sont de bons chômeurs qui cherchent vraiment du travail, comme s’il existait de mauvais chômeurs, qui eux, ne feraient absolument rien. Inutile d’ajouter à cela le plaidoyer du chômeur qui cherche, l’offre d’emploi convoitée par 50 personnes, etc. Intéressons-nous plutôt à ces personnes inutiles, ces surnuméraires qualifiés de parasites.

Le terme « assistanat » est une manière négative de désigner le système redistributif de la sécurité sociale, le plus souvent utilisé par des personnalités politiques de droite. La gauche, en effet, refuse de faire une distinction entre « bons » et « mauvais pauvres » et affirme qu’il faut que chacun dispose de quoi vivre. Pourtant, mener une politique de redistribution n’empêche en rien de s’interroger sur l’origine de cette impossibilité que rencontrent un certain nombre de personnes de s’insérer sur le « marché de l’emploi ».

Il n’y a en effet aucun chômage dans les sociétés autosuffisantes. Au contraire, il y a des moments où l’on a besoin de tous les bras, et d’autres moments, ritualisés, où l’on fait la fête ensemble. De manière générale, les sociétés rurales, disposant de terres communes (les fameux « commons » en Angleterre), peu hiérarchisées, connaissent une relative prospérité. On peut remarquer que chacun porte attention au bien commun et agit peu en fonction de son seul intérêt. Les problèmes de chômage commencent en Egypte et en Grèce pour former une véritable crise à Rome lorsque des paysans spoliés de leur terre se retrouvent en ville et sans travail. C’est l’accumulation de la richesse agricole par quelques-uns qui conduit à créer cette classe de romains assistés qui réclamèrent du pain et des jeux pour maintenir un semblant d’ordre. Lorsque Proudhon déclare « La propriété, c’est le vol », ce n’est pas une figure de style gratuite, c’est une réalité historique : on constate une appropriation progressive des terres communes par quelques-uns. La révolution industrielle viendra, qui installera le capitalisme, à savoir la propriété privée des moyens de production. Cette propriété privée ne pose pas de problème lorsque chaque paysan possède sa terre, lorsque chaque artisan possède son outil. Elle devient beaucoup plus préoccupante lorsque l’outil de travail de l’ouvrier est possédé par une autre personne, surtout lorsque la concentration d’outils dans les mains d’une seule personne prend des proportions internationales, lorsque les personnes travaillent dans des lieux sans pouvoir à la merci de pouvoirs sans lieux. Les ouvriers licenciés récemment chez Arcelor Mittal le vivent malheureusement dans leur chair.

Il est erroné de penser qu’un grand nombre de gens pourraient se satisfaire de vivoter seuls plus ou moins bien devant leur télévision en mangeant des chips. Les études sociologiques, et notamment la bien connue pyramide de Marslaw, démontrent que le besoin d’appartenance et de reconnaissance est un besoin fondamental. Pas un besoin vital, certes, mais fondamental. Ces personnes ne peuvent donc que mal vivre cet état d’ « assisté social » et la honte y afférent. Car en effet, bien souvent, les personnes qui bénéficient d’allocations sociales sont très isolées, et rencontrent peu d’occasion d’être utiles en dehors d’un emploi rémunéré. Toute activité valorisante est suspendue à cette nécessité de retrouver un emploi au plus vite, et lorsque l’emploi n’arrive pas, la personne se décourage et se démobilise.

Avoir un emploi n’est pourtant pas, loin s’en faut, la seule manière d’être utile dans une société. On constate même qu’une grande partie des tâches utiles est effectuée bénévolement. Cependant, l’impératif capitaliste du profit toujours plus grand et donc de la croissance économique considère comme valorisante toute activité qui crée du PIB et comme non valorisante toute activité qui n’en crée pas. Avec parfois des aberrations, car celui qui fabrique des armes sera considéré comme une personne utile alors que l’autre qui est resté au chômage par éthique personnelle sera considéré comme un assisté social ! Dans les années 1950 encore, une bonne partie des produits consommés étaient fabriqués à la maison. On faisait son yaourt, parfois son beurre, on avait un potager, on faisait ses confitures et ses conserves. On avait des poules, parfois des lapins ou des cochons, on cousait des vêtements, des rideaux, et on s’occupait des enfants et des vieux à la maison. On naissait chez soi, on mourrait chez soi et on lavait au sens propre son linge sale en famille. Il a fallu persuader les gens progressivement qu’un produit acheté tout fait ou qu’un service payé valait plus que ce qui était fait à la maison : la publicité s’en est très bien chargée. Pour cela, on a glorifié le progrès, on a traité ceux qui en restaient aux bons vieux repas maison de réactionnaires. Maintenant, avec la crise, le progrès s’est envolé, il reste l’impératif de croissance… et le constat que nous sommes tous des assistés. Incapables de soigner une poule, de faire pousser des tomates et complètement handicapés lorsqu’on nous éteint l’électricité. Dans dix ans, quel enfant écrira encore avec un crayon et du papier ?

Si les « assistés sociaux » ont été fabriqués par une mécanique de spoliation, par l’incapacité de trouver des activités valorisantes en dehors de l’emploi rémunéré et par le fait qu’aujourd’hui, on ne subvient plus à ses besoins, on consomme, cela appelle une réaction de type politique. Dans un premier temps, on pourra montrer par l’exemple comment se réapproprier des techniques ancestrales pour retrouver la maîtrise de sa vie et son autonomie. C’est effectivement valorisant de pouvoir subvenir à ses propres besoins. C’est valorisant aussi de s’impliquer dans des activités associatives, et de ne pas rester avec sa honte dans son coin. La solution politique passe aussi par la mise des mots sur les choses : un chômeur est au chômage à cause d’une situation sociologique bien précise, dans un contexte où les surnuméraires ont été fabriqués et voulus : mieux vaut pour le capitalisme un chômeur qui consomme qu’une personne qui reprend en main la satisfaction de ses propres besoins. Le système a besoin que le chômeur ait honte, et ce alors même que s’il retrouve un emploi, c’est qu’il le prend à quelqu’un d’autre ! Le chômeur ne doit donc pas avoir honte, il a même le droit d’être en colère ! Cela implique enfin de recréer des rapports de forces, de nouvelles luttes sociales, et nous espérons fortement que les syndicats ne lutteront plus tièdement pour conserver les droits acquis pour les « bons chômeurs » mais qu’ils travailleront pour changer complètement le modèle. Car enfin, une société qui fabrique des surnuméraires est une société barbare, et d’autres mondes sont tout de même possibles !

Marie-Eve Lapy-Tries, porte-parole du Mouvement politique des objecteurs de croissance

 

Source : Comment le capitalisme a créé l'assistanat - Mouvement politique des objecteurs de croissance (mpOC)

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 09:10

 

 

Le contre-pouvoir autogestionnaire existe, se porte bien et ne demande qu’à se propager… L’exemple de Marinaleda en Andalousie


Depuis plus de 30 ans, Marinaleda est un phare de l’autogestion en Europe. La commune constitue l’exemple parfait d’un compromis entre une démocratie directe autogestionnaire de tendance anarcho-communiste tout en maintenant en l’ayant considérablement amélioré, les tenants illusoires de la "démocratie représentative". Ceci n’aura plus raison d’être plus tard, mais se doit sans doute d’exister pour être "reconnu" du système "social-démocrate libéral" obsolète.

En effet, si le portrait du Che pend au mur de la mairie de Marinaleda, il convient aussi de rappeler que l’anarchisme et les anarchistes eurent une grande part dans la révolution cubaine et que l’anarchiste Cienfuegos était chef d’état-major des rebelles cubains et que Castro mît un moment à déclarer la révolution "marxiste" comme le souligne cet article que nous avions publié…

Il est grand temps que des Marinaleda fleurissent partout. Le contre-pouvoir autogestionnaire est la solution à la crise systèmique, car il est évident  pour tous maintenant qu’il n’y a pas de solution au sein du système. Il faut en sortir et créer, ensemble, unis, au-delà des divisions factices entretenues par l’oligarchie à seuls fin de faire perdurer ce système capitaliste escroc et criminel.

Marinaleda sur Résistance 71

– Résistance 71 –

 

Acharnement politique et judiciaire contre Sanchez Gordillo et Marinaleda

La terre est aux chevaux et aux ânes qui y paissent…

 

Jean Ortiz

 

28 Mai 2013

 

url de l’article original:

http://www.legrandsoir.info/acharnement-politique-et-judiciaire-contre-sanchez-gordillo-et-marinaleda.html

 

Le secrétaire du Syndicat andalou des travailleurs et député ("Gauche Unie") au parlement andalou est traîné une nouvelle fois devant les tribunaux espagnols, pour avoir, le 24 juillet 2012 et durant l’été 2012, occupé, avec 500 ouvriers agricoles, une grande propriété improductive appartenant à l’armée ("Las Turquillas", 1200 hectares). L’armée y élevait , blague à part, quelques ânes, en attendant d’acheter des drônes…

En Andalousie la terre appartient à ceux qui ne la travaillent pas, qui la possèdent par héritage familial ou vol (après la Guerre d’Espagne, les "vainqueurs" s’approprièrent de nombreux biens de familles "rouges"). L’oligarchie néo-franquiste possède des "cortijos" (propriétés) à perte de vue, pendant que des milliers d’ouvriers agricoles attendent sur la place du village que "el amo" (le maître) vienne les embaucher quelques jours à l’année.

Le syndicat andalou SAT pratique donc la "désobéissance" face à un ordre injuste, et des actions "illégales", mais ô combien légitimes, pour obtenir une authentique réforme agraire. Il occupe les terres oisives… pendant que l’armée espagnole occupe des pays lointains. Pour avoir campé pacifiquement sur un bien du ministère de la Défense , le SAT et Juan Manuel Sanchez Gordillo, son secrétaire général, ainsi que 52 militants , sont accusés "d’usurpation", de "désobéissance, de vol et autres "dégâts", par le Tribunal de Justice d’Andalousie. Le Tribunal évalue les "dégâts" à 794,14 euros… Colossal !! Le millième d’une chasse royale à l’éléphant. Et quel peut être "le prix" des près de 37% de chômeurs andalous ? Le prix des malversations dont se sont rendus coupables le gendre du roi et son infante d’épouse, un temps mise en examen, puis relaxée sur intervention royale dit-on ?

Selon le magistrat instructeur, les manifestants brisèrent une chaîne (quel beau symbole !) pour pénétrer sur cette riche terre où paissent, sur 1200 hectares, quelques ânes et chevaux… Les occupants voulaient y travailler, la faire prospérer… Insupportable "délit d’usurpation" et d’atteinte à la tranquillité des bourrins, leur signifia la garde civile, qui pacifia si bien l’Espagne après la guerre. Les gueux eurent même le culot de mettre un panneau proclamant "Egalité et Terre". Le magistrat en est atterré. La garde civile filma le crime qui sera présenté à la prochaine mostra de Carabanchel (ex-prison franquiste madrilène). Les vandales, se croyant tout permis, installèrent un campement sauvage pour dormir sur place et travailler la terre occupée. Ils utilisèrent même des abreuvoirs comme douches et s’emparèrent d’outils de labour abandonnés par les militaires.

Le 26 juillet, ils firent flamber 18 fagots de paille avec risque d’incendie, sans doute pour fêter l’assaut de la caserne Moncada par Fidel Castro.

Le 7 août, le "tribunal d’instruction numéro un de Osuna" ordonna l’expulsion des intrus, qui refusèrent d’obtempérer pendant 48 heures.

Le capitaine de "l’Institut armé" qui se rendit sur le front, déclara , désarmé, "avoir eu un peu peur" en rencontrant les leaders des rebelles. A Bagdad, il aurait fait dans son froc…

Incorrigibles, le premier mai 2013, les sans terre andalous ont occupé à nouveau le terrain et refusent aujourd’hui de répondre aux questions de la justice ; ils ne se sont même pas rendus à sa convocation. Ne pas se rendre : un impardonnable délit ; un acte de courage qui mérite toute notre solidarité. Les insoumis risquent de lourdes peines… Marinaleda, une utopie concrète.

Jean Ortiz

Disponible : « Marinaleda, l’ardente impatience », vidéo-documentaire de Dominique Gautier et Jean Ortiz).

Vidéo “Marinaleda l’ardente impatience”:

http://www.youtube.com/watch?v=WEV5-KJv4LQ

durée: 11 min 35

Source : Resistance71 Blog | Résistance solidaire au Nouvel Ordre Mondial


 

Notes

Sur le meme sujet :

 

Marinaleda : un modèle d’auto-gestion unique en europe

Des paysans occupent la terre en andalousie

Reprendre la terre, des paysans andalous le font !

Andalousie : des centaines d’ouvriers se réapproprient des terres livrées à la spéculation

La terre à ceux qui la travaillent

Usines récupérées et autogestion dans la nouvelle réalité espagnole

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 12:44

 

 

Face au capitalisme productiviste, des luttes silencieuses pour de nouveaux paradigmes

Il est de ces luttes dont on parle peu… parce qu’elles demeurent silencieuses, en apparence marginales ou marginalisées, réduites à l’insignifiance face aux logiques de guerre économique… Et pourtant, ces luttes participent patiemment à la construction de nouveaux paradigmes pour les sociétés de demain, en inventant et en expérimentant de nouvelles alternatives à un système qui, dans les faits, est synonyme d’échec à la fois social, économique, démocratique, culturel et environnemental.

Les graves crises systémiques que nous connaissons ont, contre toute attente, renforcé le positionnement de la plupart des élites mondiales. Elles continuent de s’accaparer les terres, d’exploiter à outrance les ressources encore disponibles dans le but de réaliser toujours plus de profit. Par définition, nos sociétés capitalistes ont conduit à la marchandisation de l’ensemble du monde, de manière spéculative. Les biens communs (eau, semences, terres, etc.) sont parmi les cibles centrales de cette logique. Le productivisme et le consumérisme à outrance génèrent ainsi depuis des décennies des logiques mortifères, la destruction de notre « environnement » et la production d’inégalités inacceptablesLe champ politique, loin de prendre en compte les défis à relever, provoqués par l’échec de notre modèle de civilisation, ne propose aucune solution pour nous en sortir. Il n’en appelle qu’à toujours plus de croissance, réelle cause de notre situation critique, alors que les citoyens s’extraient de cette logique pour raisonner en termes de besoins essentiels. 

Considérer avec lucidité ces logiques destructrices et mortifères est tout aussi important que de changer notre regard sur ce qui se passe du côté « des forces de vie ». Car dans un même temps, de nombreuses résistances se manifestent à travers le monde.

En effet, quantités d’alternatives émancipatrices se déploient en même temps que les logiques régressives. Mêmes silencieuses et tranquilles, elles n’en demeurent pas moins fondamentales et nécessaires. Elles participent à une transformation sereine et profonde d’un monde bouleversé par les crises qu’il traverse… Confrontés à des situations de détresse liées aux conséquences d’un système basé sur la compétition, il est pertinent de relever dans le monde entier, comment des groupements de personnes s’auto-organisent pour reprendre la main sur tous les terrains fondamentaux du « bien-vivre » ensemble. Il ne s’agit pas uniquement de recenser les initiatives pour lesquelles une résilience collective est à l’œuvre de manière novatrice, mais bien plus d’évaluer la pertinence de ces expérimentations concrètes, comprendre leurs modes de fonctionnement et de diffusion à l’ensemble de la société. Prendre le temps de décrire ces stratégies, les mettre en exergue, les médiatiser, est avant tout un acte politique. Donner de la visibilité à ces mutations multidimensionnelles, internationales, sans passer par la « pensée du but et du plan », c’est accepter que les mouvements qui s’opèrent créent un espace particulier, fondamentalement indéterminable. Celui-ci porte un nom : transition.

« La transition est imperceptible mais elle conduit sous nos yeux au complet renversement. Si toute révolution est suivie d’une contre-révolution, la transformation silencieuse, elle, s’installe. » [1].

Des alternatives marginales ?

Le terrain prouve que des expérimentations collectives peuvent toucher beaucoup de personnes, et se diffuser d’un lieu à un autre, faisant exemple par leur réussite. Ce qui se passe dans une ville comme Detroit, aux Etats-Unis, en constitue un exemple parfait. Là bas, des dizaines d’initiatives sont en cours qui mobilisent des milliers de personnes.

Cette capitale de l’automobile nord-américaine a subi une désindustrialisation massive. La fermeture d’usines a entraîné le départ d’une grande partie de la population. La ville considérablement dépeuplée (elle a perdu un quart de sa population entre 2000 et 2010), n’atteignant à présent que 714 000 habitants, compte un habitant sur trois vivant en dessous du seuil de pauvreté (soit trois fois plus que dans le reste des Etats-Unis). Reliant problématiques sociales, environnementales et alimentaires, des fermes et jardins urbains, entre autres, se sont créés afin de remédier au chômage et à la pénurie alimentaire en cultivant des fruits et des légumes biologiques. L’idée d’auto-suffisance alimentaire a touché une grande partie des habitants qui se sont formés au maraîchage, travaillant collectivement, créant du lien social et du « vivre-ensemble » : un jardin communautaire ne produit pas que des légumes !

Contrairement à la majorité du pays qui dépend, pour son alimentation, de denrées produites ailleurs, Detroit a su inventer un approvisionnement en circuit court, local et accessible à tous. Même si la municipalité « reconnaît la valeur sociale de l’agriculture urbaine, ses effets positifs sur la santé, l’aspect de la ville et la paix sociale  », elle peine toutefois à renoncer aux revenus fiscaux que des industries ou des bureaux généreraient…

Cette relocalisation de ce que consomment les citoyens existe dans d’autres villes du pays. On peut citer l’expérience développée par l’organisation à but non lucratif Green Guerilla [2]. Celle-ci a généré l’existence de 800 jardins communautaires à New York. Le phénomène se retrouve dans plusieurs pays : en Argentine pour répondre aux besoins urgents provoqués par la crise économique des années 2000, au Royaume-Uni, en France (avec le renouveau des jardins ouvriers) et dans toute l’Europe, en Inde… Que ce soit sur les toits, les terrasses ou en utilisant les friches industrielles, entre les autoroutes, les citoyens se réapproprient l’espace, dans les villes et ailleurs, pour échapper à l’insécurité alimentaire, la malbouffe industrielle, et l’individualisme de notre société.

Au-delà des initiatives ponctuelles, c’est la démocratie participative qui est à l’œuvre. Les citoyens se trouvent appeler à décider démocratiquement de l’usage des terres, de la réappropriation de l’eau et des autres biens communs, de comment et quoi fabriquer, distribuer ou vendre, offrir aux passants ou réserver aux participants.

Utopie ? 

Quand on est dans l’obsession de la compétitivité, l’argent devient le seul marqueur de réussite. Si on remet cela en cause, on remet en question le ressort même du vivre ensemble de nos sociétés. En effaçant les frontières, c’est le monde entier que les dominants ont cherché à mettre en concurrence… Dans le cadre du système actuel, l’abandon de la compétition paraît idéaliste : pourquoi les individus décideraient d’arrêter ? Ne faudrait-il pas que tout le monde décide de sortir de ce système concurrentiel en même temps pour que cela puisse avoir une chance de fonctionner sous peine de rester complètement marginal ?

Nous ne croyons pas à cela car l’observation des évolutions concrètes indique que ce n’est pas ce qui est en train de se passer. Alors même que la logique guerrière de la compétitivité finit par produire des situations de détresse et de chaos social, nous constatons la multiplication d’expériences ancrées dans le réel où la créativité de la vie est capable de s’exprimer pour développer de véritables logiques de coopération.

Les alternatives prennent formes sans attendre de reconnaissance officielle des institutions. Les citoyens diagnostiquent de ce qui pose problème dans leur lieu de vie et démarrent un projet sans attendre une illusoire prise de pouvoir ou prise en compte des gouvernements. Partout dans le monde, la société civile innove et crée les conditions de résolutions des handicaps locaux (sécheresse, dépendance à l’alimentation importée ou à des semences propriétés de grandes firmes agro-alimentaires, manque de logements, etc.) amenant les autorités à prendre en considération leurs résultats et éventuellement à les soutenir.

Le politique peut certes freiner l’extension de ces initiatives. On peut penser également que le capitalisme, se définissant par un productivisme effréné, ne soutiendra jamais suffisamment ces luttes pour qu’elles deviennent bel et bien une alternative à nos modes de vie actuels. Même si elles sont essentielles au niveau social lorsqu’elles réussissent, elles ne suffiront pas, à elles seules, à transformer la société oligarchique actuelle. Penser une transformation politique demeure donc nécessaire, mais non suffisant, pour contrer les méfaits du capitalisme, tout comme ces alternatives demeurent fondamentales, mais non suffisantes, pour proposer de nouveaux paradigmes. Elles sont par définition complémentaires d’une action au niveau politique. Ces deux engagements, l’un collectif et l’autre politique, doivent être menés de front pour permettre l’amorce vers la transition. 

Simultanément, dans divers lieux très éloignés géographiquement, se mettent en place les contours de ce que pourraient être demain des sociétés de transition. Une nouvelle forme politique reste à inventer pour les accompagner...

"Pour réussir la mutation, il faut associer plusieurs paramètres que j’appelle « Rêve » : résistance créatrice, vision transformatrice, expérimentation anticipatrice et évaluation démocratique." [3]

Sources :

  • Bénédicte Magné, Un million de révolutions tranquilles, Les liens qui libèrent, Paris, 2012.
  • Film-documentaire Détroit, je t’aime http://detroitjetaime.com/fr
  • Patrick Viveret, La cause humaine : du bon usage de la fin d’un monde, Les liens qui libèrent, Paris, 2012.
  • François Julien, Les transformations silencieuses, Grasset, Paris, 2009.

 

Notes

[1] François Jullien, Les transformations silencieuses, Grasset, Paris, 2009.

[2] En savoir plus : http://www.greenguerillas.org/

[3] Patrick Viveret, La cause humaine : du bon usage de la fin d’un monde, Les Liens qui libèrent, Paris,2012.

 

Source : Face au capitalisme productiviste, des luttes silencieuses pour de nouveaux paradigmes - Mémoire des luttes

Via : Les Dernières Nouvelles du Monde | Scoop.it

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 23:07

 

Un exemple parmi des dizaines de million d'autres, toujours moins parce que partout de part le monde les bons agriculteurs et maraîchers se font mettre sur les routes, enfants, vieillards, hommes, femmes par les accapareurs de terre. Des gens qui aimaient leur boulot cèdent la place aux esclaves qui crèvent au travail comme au "bon vieux temps" des plantations pendant que les expulsés meurent de faim et de désespoir ou rejoignant les rangs des rebelles se font assassiner pardes sicaires, des paramilitaires,des agents de la DEA et autres frces de l'Ordre. La terre n'a que faire des banquiers; c'est de bons jardiniers dont elle a besoin à présent.

 

 

Bio et hyperproductive : la ferme magique d’un agriculteur québécois

(Crédit photo : DR)
Interview – Jean-Martin Fortier, producteur canadien, est convaincu que l’on peut produire beaucoup de légumes sains et bios sur une petite surface. La preuve avec la micro-ferme qu’il exploite au Québec.

Jardinier-maraîcher ? Fermier de familles ? Jean-Martin Fortier lui même a du mal à qualifier son métier. Ce canadien de 35 ans exploite depuis 2005 la ferme des Jardins de la Grelinette, à Saint-Armand, à quelques kilomètres de Montréal, au Québec. Sa ferme est une micro-ferme. Elle mesure moins d’un hectare, loin de la taille moyenne d’une exploitation française qui est de 55 hectares.

Avec sa compagne, ils appliquent des techniques découvertes en voyageant et travaillant dans des fermes notamment au Nouveau-Mexique et à Cuba. Dans ces exploitations, les fermiers produisent beaucoup de légumes, sans pour autant utiliser de tracteur ni d’intrants, le tout sur une très petite surface. Ils ont suivi leurs traces, et viennent d’écrire un livre pour expliquer leurs méthodes : Le jardinier-maraîcher (Ecosociété, 2012). De passage en France, Jean-Martin Fortier a expliqué sa démarche à Terra eco (1).

- Terra eco : Pourquoi avez-vous souhaité travailler sur une très petite surface, ce que personne n’avait jamais fait au Québec ?

Jean-Martin Fortier : Nous souhaitions démarrer notre production, mais nous n’avions pas les moyens d’investir beaucoup. On a été obligés de viser petit en quelque sorte, même si nous avions pu voir au cours de nos voyages que d’autres le font déjà ailleurs et que cela marche. Après coup, nous avons même réalisé que la plupart de nos méthodes s’inspirent de ce que faisaient les maraîchers au XIXè siècle, notamment en France autour de Paris. On n’a rien inventé, c’est juste une autre façon de penser.

- Pouvez-vous résumer votre méthode de production, que vous appelez bio-intensive ?

Puisque nous travaillons sur une petite surface, il nous a fallu intensifier au maximum notre production. L’une des solutions est de ne pas organiser les plantations avec les traditionnels rangs, qui sont pensés pour laisser passer les tracteurs. Nous travaillons sur des bandes de terre surélevées, que nous appelons « planches » (voir image ci-dessous). Ces planches ne sont jamais labourées, jamais retournées, et alimentées régulièrement avec de la matière organique, pour disposer d’un sol intact et d’excellente qualité où les racines vont pouvoir descendre en profondeur. Les légumes y poussent très serrés, si bien que quand ils sont aux trois quarts de leur croissance, les extrémités des légumes se touchent, ce qui limite la lumière, et garde l’humidité. On a alors un terrain idéal pour les vers de terre et ça limite la pousse des mauvaises herbes. Au final, nous avons revisité toutes nos techniques de travail pour se concentrer sur la qualité du sol, pour avoir le sol le plus riche et le plus meuble possible.

- Ce modèle est-il rentable économiquement ?

Tout à fait. On produit beaucoup de légumes sur une saison qui est pourtant assez courte au Québec. On réussit à nourrir plus de 200 familles, qui payent 25 dollars canadiens (18 euros) par semaine pour des paniers pouvant nourrir 2 à 4 personnes. Nous avons dégagé un chiffre d’affaires de plus de 130 000 dollars en 2011 (97 000 euros). La plupart des Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) parviennent à ces chiffres avec 5 hectares de terrain et des outils mécanisés. Nous avons moins de coûts, nous avons démarré avec seulement 36 000 dollars d’investissements (26 000 euros), et nous arrivons à dégager plus de 45% de marge nette. Et ces méthodes ne donnent pas juste du rendement, cela donne aussi une efficacité et une grande qualité de travail. Je n’utilise pas la qualité de mon système pour en faire plus, mais pour en faire suffisamment pour avoir aussi du temps à passer avec les enfants. Nous avons donc aussi une bonne qualité de vie.

- Dans votre livre, vous expliquez que vous transplantez vos légumes, que vous utilisez des serres chauffées et des engrais commerciaux… On est loin de techniques plus neutres, comme la permaculture. Vous devez faire des compromis ?

La différence majeure, c’est que la permaculture est peu intensive et vise la productivité sans effort. Mais je ne suis pas sûr qu’on puisse vraiment vivre de la permaculture. Cela dit, nous tentons d’utiliser le moins de carburants fossiles, cela nous coûte à peine 5 000 dollars par an (3 700 euros), en alimentant par exemple notre camion de livraison avec de l’huile végétale de récupération.

- La France a perdu un quart de ses agriculteurs sur les dix dernières années. La ceinture maraîchère parisienne a quasiment disparu. Ce modèle de petites fermes intensives pourrait-il être une solution en France ?

J’en suis convaincu à 100%. Les micro-fermes intensives sont un « retour en avant », elles permettent de nourrir les gens sainement et de faire bien vivre les producteurs. Au Québec, nous parvenons peut-être à vendre nos légumes un peu plus cher qu’en France, mais notre saison de production est beaucoup plus courte que la vôtre. Et vous avez la démographie ici pour vendre toute la production tout le temps, alors qu’au Québec, on a une densité de population beaucoup plus faible. En plus vous avez beaucoup de petites surfaces agricoles. Et les gens prennent partout de plus en plus conscience de l’importance de manger local, bio, de connaître les gens qui produisent… J’espère que les techniques que j’ai développées vont être partagées, développées et améliorées ici. Quand ça marchera, ça fera sens pour beaucoup de gens et le système va être imité.


Pour aller plus loin :

Une vidéo montrant la technique de production du mesclun de Jean-Martin Fortier :

La culture du mesclun from Les Jardins de la Grelinette on Vimeo.

Le livre : Le jardinier-maraîcher

(1) Cet entretien a été réalisé à la ferme bio d’Eric Chatelet à Longpont-sur-Orge (Essonne), lors de la formation « S’installer en maraîchage sur une petite surface », organisée par la couveuse d’activités agricoles les Champs des possibles.

 http://www.terraeco.net/Bio-et-hyperproductive-la-ferme,48510
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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 21:33

 

Merci Venezuela infos
Le président Chávez exige d’avancer vers une communication plus profonde et plus populaire « avec les travailleurs, depuis les usines », et critique l’incapacité du gouvernement à mettre en place l’État communal.

Au Venezuela, les médias privés dominent de manière écrasante (1). Télénovélas, films d’action importés, shows, manière de traiter les luttes sociales, etc.. constituent, avec leurs 80 % d’audience nationale, une hégémonie culturelle quotidienne, assez efficace pour freiner la construction de la démocratie participative. Le gouvernement bolivarien n’a pas encore osé démocratiser le spectre radio-électrique en profondeur comme l’a fait l’Argentine de Cristina Fernandez : un tiers des ondes radio et TV pour le service public, un tiers pour l’entreprise privée, un tiers pour le secteur associatif ou populaire (2). Il a cependant légalisé depuis 12 ans les médias communautaires ( = populaires) alors que ceux-ci restent réprimés, illégaux ou inexistants dans la plupart des pays. On en compte à peu près 300 à l’heure actuelle, des radios essentiellement, qui émettent librement sur une échelle locale (3).

Grand succès populaire au Venezuela : la télénovéla colombienne et son héros sympa, le trafiquant de drogue « El capo ».

AFP: Miedo en la TV venezolana tras salida del aire de programas

Depuis la victoire de Hugo Chavez aux présidentielles du 7 octobre 2012 s’est ouvert un débat intense sur « les tâches urgentes de la révolution ». Pour le dramaturge Luis Britto García « il est impossible de concurrencer la programmation importée par les médias privés. Mais il est inconcevable que tout l’appareil communicationnel public soit incapable de transmettre une télénovéla ou un programme humoristique de qualité, quand on considère la remarquable légion de talents qui appuient le bolivarianisme. Les médias de service public peuvent conquérir l’audience des médias privés sans répéter leurs lourdeurs : les incessantes interruptions de la publicité ou de campagnes publiques, la permanente pollution de l’écran par des logos, des messages de texte et des pubs par insertion, l’anarchie dans la programmation. »

Pour l’anthropologue et historienne Iraida Vargas-Arenas : « nos médias, y compris la télévision d’État, copient le modèle états-unien : décoration des plateaux, couleurs, mobilier et sa disposition, ainsi que le ton, l’habillement, la gestuelle, le langage et la cadence des présentateurs(trices), les intervalles calculés en fonction des interruptions pour passer des pubs (..) Persiste une sous-estimation des esthétiques et des goûts populaires considérés comme de mauvais goût. En tout cas il n’existe pas dans les médias d’État d’adéquation entre la forme et les contenus nouveaux que ces chaînes veulent offrir, sans parler du fait que ceux-ci mimétisent les modèles qui nous viennent du nord.

« Par ailleurs l’hyperconcentration du contrôle de l’information par les médias privés constitue une vraie menace et jusqu’à présent l’État vénézuélien n’agit que de manière réactive: à chaque attaque, une réponse défensive, sans qu’il existe, semble-t-il d’agenda communicationnel propre et parallèle, que ce soit sur le plan national ou international. Il serait nécessaire d’investir dans une amélioration qualitative des médias d’État, des médias populaires (radio, TV, documentalisme, maisons d’édition socialistes, écoles de formation de personnel, création de chaînes ou de systèmes de médias communautaires, etc..) »

Ce samedi 20 octobre le président Chavez, qui a nommé le journaliste Ernesto Villegas au poste de ministre de l’information et de la communication en remplacement d’Andrés Izarra, a exigé du gouvernement une offensive communicationnelle de grande ampleur, en suggérant par exemple de « réaliser des programmes avec les travailleurs des usines inaugurées « où s’expriment la critique et l’autocritique, cela nous alimente et cela nous manque. (..) Nous n’avons pas de système national de médias publics, c’est pourquoi nous devons le créer. Ce système doit être interconnecté avec d’autres systèmes comme celui des médias communautaires et populaires, en plus des médias régionaux et internationaux » a-t-il affirmé en conseil des ministres. 

Chavez a demandé combien, parmi l’équipe, avaient passé une nuit dans un quartier populaire, s’ils avaient lu le livre qu’il leur avait offert sur le processus de construction de la commune populaire, et il a demandé aux ministres de se souvenir de leur responsabilité dans l’Histoire, de se regarder tous les jours dans la glace. Tout en leur rappelant le besoin de faire un effort supplémentaire dans leur propre formation sur le processus de la construction du socialisme, il a lu un fragment d’un livre de l’intellectuel hongrois István Meszaros (4), pour appuyer son appel à connecter en profondeur les processus productifs avec les nouvelles unités productives urbaines et l’installation d’usines et de complexes industriels. Il a également exprimé des doutes sur l’utilisation de l’étiquette “socialiste” à tout bout de champ. « Je suis opposé à ce que nous disions « socialiste » à tout. Avenue socialiste, stade socialiste, boulangerie socialiste. Miraflores (palais présidentiel NdT) socialiste… cela en devient suspect. Celui qui le fait croit qu’il a réussi quelque chose en le baptisant “socialiste”. Ce n’est pas possible.”

Fortes critiques sur l’incapacité du gouvernement à construire des communes.

Tout en informant en direct la population sur la mise en route de nouveaux chantiers publics et de nouveaux projets sociaux tels que la participation de 27 conseils communaux du secteur Las Mayas, dans la zone de Coche (Caracas), dans la construction de 630 nouveaux logements qui font partie du projet Tazón-Las Mayas-El Valle, il a fortement critiqué l’incapacité du gouvernement à créer des communes (regroupement de conseils communaux, la commune est une organisation du pouvoir citoyen qui organise le développement sur les plans local et régional, NdT) : « Je vais devoir éliminer le Ministère des Communes parce que nous avons fini par croire que le problème des communes est celui d’un ministère et c’est une très grave erreur que nous commettons”. (5)

Le président vénézuélien a critiqué de manière directe le retard mis par les Ministres de l’Industrie, Ricardo Menéndez, ou Farruco (Ministre responsable de la Grande Mission Logement) dans l’aménagement de la ville nouvelle Ciudad Caribia, où était programmée la formation d’un complexe industriel communal, rappelant que l’objectif des travaux publics n’est pas la construction en soi mais l’amélioration des conditions de vie de la population et la construction d’une alternative au capital. “Nous ne pouvons continuer à inaugurer des usines qui sont comme des îles encerclées par la mer du capitalisme, parce que la mer les avale”.

« L’État communal ! L’esprit de la commune qui est encore plus important que la commune elle-même ! Nous avons construit depuis des années une architecture de lois communales, nous avons accumulé des ressources pour ces projets, et nous sommes le premiers à ne pas utiliser ces lois ! Ramírez (Ministre du Pétrole et de l’Énergie, NdT) devrait déjà avoir installé vingt communes dans la frange de l’Orénoque, mais on croit que le problème incombe à d’autres. Nicolas (Maduro, actuel vice-président de la République NdT), je te donne la responsabilité des communes comme si je te donnais celle de ma vie (…) Lors d’une visite à la cité nouvelle de Caribia j’ai demandé où étaient les communes. Nous continuons à remettre les logements mais les communes je ne les vois nulle part. Nicolas, qu’en penses-tu, dois-je continuer à crier dans le désert à propos de choses comme celles-ci ? Permettez-moi d’être le plus dur possible dans ces autocritiques (…)  Indépendance ou rien, commune ou rien ! »

Notes

(1)  Lire à ce sujet: « Vénézuéla, qui étouffe qui ? »  http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-12-14-Medias-et-Venezuela

(2) La SIP, organisation de patrons de médias réunie à Sao Paulo (Brésil) le 16 octobre 2012, a dénoncé la loi argentine comme une « grave menace pour la liberté d’expression ».

(3) Voir la liste détaillée des médias populaires légalisés (auxquelles l’État a octroyé une fréquence hertzienne 24 heures sur 24): http://www.conatel.gob.ve/files/solicitudes/habilitaciones/Medios_Comunitarios_Habilitados_actualizado.pdf

(4) Professeur émérite de l´Université du Sussex, né en Hongrie (1930), assistant du philosphe György Lukács, exilé en Italie lors de l´invasion soviétique de 1956, Istvan Meszaros est un des plus importants penseurs marxistes actuels, auteur de “La théorie de l´aliénation chez Marx” (1970), de “Le pouvoir de l´idéologie” (1989) et de “Au-delá du capital, vers une théorie de la transition » (1995), oeuvre considérée comme la suite du “Capital” de Karl Marx. Son oeuvre « Le défi et le poids du temps historique », publiée au Venezuela par Vadell Hermanos, a remporté le Prix “Libertador” à la pensée critique. http://venezuelainfos.wordpress.com/2012/01/30/meszaros-une-revolution-socialiste-se-doit-de-planifier-le-temps-necessaire-pour-sortir-du-metabolisme-social-du-capital/

(5) Lire à ce sujet : « Au Venezuela les communes restent à construire », juillet 2012, http://venezuelainfos.wordpress.com/2012/07/01/au-venezuela-les-communes-restent-a-construire/

URL de cet article : http://venezuelainfos.wordpress.com/2012/10/21/le-president-chavez-exige-davancer-vers-une-communication-plus-profonde-et-plus-populaire-avec-les-travailleurs-depuis-les-usines/

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 11:19

 

 

 

 

 

 

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 23:12

 

One Billion Rising Montevideo: "Y tú, ¿por qué te levantas?"

Pat Antuña Yarza - One Billion Rising Uruguay – 18/02/2013

Uruguay, Montevideo - En Uruguay la Policía recibe una denuncia por violencia doméstica cada 34 minutos y una mujer es asesinada cada nueve días, en un 90% de los casos a manos de su pareja, ex pareja u otro familiar.

Pero este 14 de febrero, en Uruguay, un grupo de mujeres y hombres que las aman salieron a la Plaza Líber Seregni y bailaron contra esta realidad atroz y a favor de un cambio de mentalidad. También se realizó una jornada de concienciación en el balneario La Pedrera (departamento de Rocha).

Alrededor de las 18:30 horas comenzaron a llegar las personas convocadas a través de la página de facebook One Billion Rising Uruguay a una Plaza Seregni llena de niñas, niños, jóvenes y gente mayor disfrutando el verano en Montevideo y que, con curiosidad algunos y compromiso otros, se fueron acercando a ver de qué se trataba todo.

Durante la actividad se difundió el origen del One Billion Rising, y se invitó a los asistentes a compartir sus motivos para levantarse en este día tan especial mediante carteles y consignas.

Posteriormente, tras una performance de los bailarines Emir Abdul Gani y Katia Brünig, la coréografa Mayte Bachmann comenzó a repasar los pasos de la canción "Break the Chains" para que quienes desearan, pudieran sumarse.

Integrantes de La Marcha de las Putas (SlutWalk UY) invitaban a la gente a sumarse a los talleres de hip hop, candombe y al "grupo de baile" de One Billion.

A las 21:00 horas, después de haber bailado varias veces, la última de ellas acompañadas por tambores del taller de percusión a cargo de parte del plantel de La Melaza (la comparsa de carnaval de las mujeres), comenzamos a desarmar los equipos, agotadas y felices.

Mi hija me había preguntado días antes en un ensayo para este evento: "Mamá  ¿y te parece que si hacemos esto, ya no van a hacer esas cosas esos hombres?". Yo le dije que cuantas más personas entendieran que las mujeres son personas, y no propiedades ni objetos ni niñas eternas, menos iban a lastimarlas, y a defender con su silencio y sus justificaciones a quienes las lastiman, en una respuesta que tuvo más de expresión de deseo que de explicación.

Esa tarde, con una señora de un lado, una niña del otro, una pareja "de enamorados" atrás y el resto de la gente que bailaba  y saltaba cada vez que el tema decía "Baila", fue realmente emocionante saber que lo que hacíamos desde allí era sumar unos numeritos más a una cifra que sabíamos -en el alma y a  través del livestream que compartíamos - que era enorme, con cada niña y mujer golpeada, abusada, acosada, lastimada, silenciada y asesinada hermosamente presente en cada giro y en cada paso. Pero más que emocionante, fue comprometedor. Porque sabemos que levantarse y cambiar el mundo es más que bailar una canción, pero también es bailar una canción.

 

 

One Billion Rising atraviesa España de punta a punta

Desde el Obelisco de A Coruña hasta la catedral de Barcelona, One Billion Rising atravesó de punta a punta al Estado español. Granada fue una de las diez ciudades andaluzas que convocaron un evento para bailar contra la violencia de género, a ritmo de tambores medio centenar de granadinas bailaron en los Jardines del Triunfo. La ciudad que más citas de baile aglutinó fue Madrid.

Ana Costoya - Feminicidio.net - 15/02/2013

España - Bailar por el fin de la violencia contra las mujeres fue la iniciativa que miles de personas trasladaron a la calle este 14 de febrero en el Estado Español. El acto de amor por la propia vida lo impulsó a lo largo de todo el mundo la activista y escritora Eve Ensler, autora de la obra “Monólogos de la Vagina”. Compartimos algunas de las acciones celebradas en el país..

GALICIA: A CORUÑA

El sonido de panderetas y gaitas acogieron esta iniciativa, de nivel mundial, con el baile y música propia de la tierra gallega: “Un Billón en pé: Macromuiñeira no Obelisco”. La campaña, organizada por “Velaluz Violencia de Género”, reunió a un centenar de coruñesas y coruñeses que, a ritmo de muiñeira, pidieron el fin de la violencia contra las mujeres y niñas.

ANDALUCÍA: GRANADA

Medio centenar de granadinas y granadinos se juntaron en la calle para enseñar su repulsa contra la violencia machista. El acto se celebró en los Jardines del Triuno a ritmo de batucada, cortesía del grupo Bebmé a la que, media hora después, se les sumaron 25 personas dirigidas por el centro de baile We. La convocatoria, en Granada, terminó uniéndose al baile todas las personas que se habían acercado a observar.

VALENCIA

Desde la plaza de toros hasta la plaza del Ayuntamientos, decenas de mujeres y niñas, bailaron en varias ocasiones en Valencia. La convocatoria, organizada por la joven Almudena Agramunt, lanzó su coreografía a través de las redes sociales y consiguió reunir desde a estudiantes a la senadora Carmen Alborch.

VIDEO: http://www.facebook.com/photo.php?v=10200488917606737

CATALUÑA: BARCELONA

La plaza de la Catedral fue el escenario de los actos que se celebraron bajo el lema “Ml Milions dempeus!”. Desde contorsionismo a representaciones, desde el baile a la lectura, Barcelona se llenó de un amplio abano artístico que juntó a un centenar de mujeres y hombres, entre ellas a la escritora catalana Gemma Liensas i Massot.

MADRID

Madrid es la comunidad que más convocatorias juntó llegando hasta los 12 eventos, entre ellos la batucada y Flashmob convocados por Feminicidio.net, con la colaboración de la batucada de mujeres Ashaba y los grupos de baile Grande la Danza y Mexclarte. El trabajo conjunto consiguió juntar a ritmo de tambores en la Plaza de Agustín Lara a casi mil personas.

Más de 184 países de los cinco continentes participaron en esta danza mundial que unió a millones de pies para bailar bajo un único objetivo: el fin de la violencia contra las mujeres y las niñas.

Source
One Billion Rising atraviesa España de punta a punta

 

 

 

 

India leads day of 'One Billion Rising' for women

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pour Bruxelles quelques joyeuses photos à voir ici

One Billion Rising in Brussels on Valentine's Day | Demotix.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 22:58

 

 

 

One Billion Rising Madrid: noche mágica en Lavapiés

Noemí García Cabezas- Feminicidio.net - 15/02/2013

España, Madrid - 14/02/2013 - Cientos de hombres, mujeres, niños y niñas acudieron a nuestra cita en la Plaza de Agustín Lara. A las ocho y cuarto de la noche el lugar se abarrotó de gente. La música de la batucada y las danzas especialmente preparadas para la ocasión, nos hicieron vibrar durante casi dos horas. Ayer millones de personas en todo el planeta bailamos por el fin de la violencia contra mujeres y niñas. En Madrid lo vivimos con afecto y alegría quienes estuvimos allí. Lo compartimos en esta crónica.

Una explosión de alegría al ritmo de la música inundó ayer el centro de Madrid. En la Plaza de Agustín Lara, en el corazón de Lavapiés, celebramos el One Billion Rising al son de los tambores de la Batucada dirigida por las chicas de Ashabá. Desde las 19:30 horas empezaron a llegar mujeres y hombres, vecinos del barrio, niños y niñas, paseantes y estudiantes.

Instalamos un altar en memoria de las víctimas de feminicidio y violencia sexual de países de Iberoamérica. Cifras, flores y velas se mezclaban en una pared a la que era casi inevitable sacar alguna foto.

Tambores en medio de la plaza y la gente continuaba llegando. Mientras que la batucada comenzaba a formarse, el público la rodeaba de forma ordenada. Las compañeras de Feminismos Sol coreaban consignas y cantaban. La música comenzó a impregnar cada lugar de la plaza cuando los tambores comenzaron a sonar, a las 20:15. La alegría se veía en la sonrisa de las músicas y de la gente bailando al ritmo de la percusión. Y es que aunque las cifras de violencia hacia las mujeres son espeluznantes, este año el V-Day ha querido reivindicarse dando una vuelta de tuerca a la forma en que nos manifestamos públicamente contra la violencia de género.

Mientras que Ashabá tocaba al ritmo de Zouky, Agnes Simor danzaba con un aro de fuego a su alrededor, el mismo fuego que prendía velas que después se dejarían en el medio de la plaza y en el altar de las víctimas.

Una vez finalizada esta primera parte, se procedió a la lectura del manifiesto en el que se animó a la sociedad a luchar por un mundo sin violencias e igualitario para hombres y mujeres. El manifiesto cerró con la frase “si nos tocan a una nos tocan a todas”, consigna que enseguida las mujeres y hombres que abarrotaban la plaza (unas mil personas) comenzaron a corear.

A continuación, el grupo Grandela Danza se incorporaba a la celebración del One Billion Rising. Vestidas de rojo, las bailarinas que habían escuchado el manifiesto agachadas, se levantaron para bailar y alzar sus manos al grito de “Igualdad”. Comenzaba en esos momentos el flashmob con la coreografía especial preparada para el evento por Carolina Grandela. Quince minutos seguidos bailando, levantando las manos de un lado al otro, alzando el dedo índice, símbolo de la campaña global impulsada por Eve Ensler. Poco a poco las gentes de la plaza fueron uniéndose al baile, era imposible permanecer sin moverse.

Más tarde, Guerreros de Luz del colectivo Mexclarte realizó una danza tribal azteca que representaba a “Tonantzin (Tierra, en lengua Nahuatl), que le rinde tributo a la madre tierra, generadora de vida y energía femenina. El objetivo de esa danza es llamar a la fuerza creadora de la madre tierra, traerla, recordarla, apreciarla, respetarla, perdonarla, amarla y cantarla, según el ritual que interpretaron las y los bailarines.

El momento final fue de nuevo protagonizado por la batucada, que pasadas las 21:30 y por aclamación popular volvió a tocar otro tema. Los pies no podían dejar de moverse, siguiendo los pasos que marcaba la música. Y así, sin dejar de bailar por la igualdad y contra la violencia de género y sexual, con un clima casi primaveral -15 grados- celebramos una noche mágica en Lavapiés, conectados con millones de hombres, mujeres, niñas y niños, que en otras 7.000 acciones en casi 200 países del planeta, nos manifestamos por un cambio de conciencia global y un sueño posible: erradicar la violencia de género y fortalecer el camino hacia una sociedad del buen trato.

Desde Feminicidio.net las y los animamos a continuar cada día con esta lucha y les damos las gracias por hacer grande nuestro particular One Billion Rising.

Aquí puedes ver un video de la noche mágica en Youtube

 

Source :
One Billion Rising Madrid: noche mágica en Lavapiés

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 18:02

 

Face au néo-féodalisme

 

Pour des raisons sur lesquelles je ne m’appesantirai pas ici, je ne pense pas que nous soyons dans le cadre d’un nouveau féodalisme, mais bien dans une prolongation de l’Ancien régime poussé dans ses pires extrémités.

Comme seul exemple je donnerai : les modes de propriétés de la Terre  (voir Régine Pernoud à ce sujet), les serfs n’étaient pas des esclaves et dans l’immense majorité des cas, les seigneurs n‘avaient pas le droit de les expulser. Hé !

Le droit coutumier de la propriété est très complexe. Prenons le droit de glanage, qui impose que soit laissé lors des récoltes une certaine quantité de blé, de fruits, … que les plus démunis viendront glaner. Certain de ces droits existent encore. Dans les Pyrénées, j’ai ramassé les fruits tombés dans les vergers, c’est un droit de glanage qui survivait encore… En Catalogne, celui qui travaillait une terre pendant 30 ans se l’appropriait, je ne sais si c’est encore vrai aujourd’hui. Il y avait une multiplicité de droits sur les richesses de la forêt… toutes sortes de coutumes qui avaient survécu et qui sont  en train de disparaître actuellement à vitesse accélérée.

Autant d’arguments aussi pour défendre le droit à la Terre, le droit à ses fruits, mais aussi celui de la traiter avec respect et amour et reconnaissance pour ce qu’elle nous offre.

 

Andalousie : des centaines d’ouvriers se réapproprient des terres livrées à la spéculation

Par Philippe Baqué (28 février 2013)

Au sud de l’Espagne, des ouvriers agricoles occupent une ferme de 400 hectares, menacée par la spéculation. Ils contestent une répartition féodale des terres, réservées aux grands propriétaires. Et développent une agriculture biologique et paysanne, qui nourrira bientôt des milliers de personnes. Reportage en Andalousie, dans la ferme de Somonte, devenu le symbole d’une lutte populaire contre les inégalités et pour la souveraineté alimentaire. « Land and freedom », version 2013.

 

 

« Quand nous sommes arrivés à Somonte pour occuper les terres, c’était un matin très tôt, au lever du soleil, se souvient Javier Ballestero, ouvrier agricole andalou. J’ai été surpris par le silence. Il n’y avait pas d’oiseaux sur ces terres ! Pas de vie ! Rien ! » C’était il y a presque un an, le 4 mars 2012. Cinq cents journaliers agricoles, des habitants des villages voisins et des citoyens solidaires venus de toute la région ont commencé à occuper la « finca » (ferme en espagnol) de Somonte. Le lendemain, la propriété, qui appartient au gouvernement autonome régional, devait être vendue aux enchères, très certainement à l’un des puissants propriétaires terriens de la zone, qui l’aurait achetée à un prix avantageux.

Le SOC-SAT [1], syndicat d’ouvriers agricoles qui a organisé l’occupation, est habitué aux luttes foncières. C’est lui qui a mené tous les combats historiques des journaliers andalous depuis les années 70. Mais les occupations de terre ne datent pas d’aujourd’hui. En 1936, elles s’étaient multipliées. Javier évoque la répression féroce qui s’en suivit lors de la victoire des franquistes. Un puissant propriétaire terrien fit exécuter 350 journaliers à Palma del Rio, le village voisin de Somonte. La plupart des terres qui jouxtent la « finca » appartiennent aux descendants de cet homme.

« La terre est à vous. Reprenez-la ! »

En ce matin hivernal, une trentaine de personnes se pressent autour d’un brasero, installé devant la petite cuisine de la « finca ». Deux hommes réparent un vieux tracteur Fiat sur lequel est fiché un drapeau andalou portant le sigle SOC-SAT. Quand le tracteur finit par démarrer, des responsables du lieu répartissent les tâches entre les occupants et les visiteurs solidaires, selon les décisions prises la veille au soir en assemblée générale. Un groupe ira désherber le champ d’oignons dont les plants viennent d’être mis en terre. Un autre ramassera les piments, les Piquillo, la variété locale, rouge sang, qui seront ensuite mis à sécher en grappes. Le troisième groupe préparera le repas collectif de la mi-journée.

Une dizaine de militants portugais d’extrême gauche, en visite, et quelques militants français et espagnols, de passage ou séjournant à Somonte, se dirigent vers le hangar où est entreposé le matériel agricole. Peint sur le bâtiment, un slogan rappelle les enjeux de l’occupation : « Andalous, n’émigrez pas. Combattez ! La terre est à vous. Reprenez là ! » Au passage, les travailleurs matinaux croisent une patrouille de la Guardia civil, qui vient relever, comme tous les jours, les numéros des plaques d’immatriculation des voitures stationnées sur le parking de la ferme. A voix basse, les moqueries fusent. Les guardias demeurent indifférents. Ils ne descendent jamais de leur véhicule. Ils notent et repartent.

Développer une agriculture biologique paysanne

Près du hangar, sous les regards complices de Malcolm-X, Zapata et Geronimo, immortalisés par un artiste sur un mur, Javier et son collègue Pepe distribuent sarcles et bêches, puis accompagnent les militants jusqu’au champ d’oignons. Les allées sont interminables. Briefés par les deux hommes, les militants se courbent et s’accroupissent. Les herbes résistent, déchirent les doigts. Une main arrache par inadvertance un plant d’oignon. Un pied en écrase un autre. Difficile de s’improviser paysan. Ceux qui ont l’habitude avancent en ligne. Les autres tentent de s’appliquer, s’assoient, redressent leur dos... Les conversations vont bon train. Les chants révolutionnaires s’élèvent, repris en chœur.

Peu à peu, la brume se lève. Apparait en contre-bas la plaine du fleuve Guadalquivir, qui s’étend à perte de vue dans cette partie de la province de Cordoue. Une terre rase, ondulante, sans un arbre, sans une haie. Cette même terre épuisée, sur laquelle poussera en été, sous la chaleur ardente, blés ou tournesols. Les journaliers qui occupent les quatre cents hectares de Somonte ont décidé d’abandonner ces pratiques agricoles intensives. « Depuis que nous sommes ici, les oiseaux sont revenus et la vie aussi, confie Javier. L’homme appartient à la terre. Nous devons la respecter et veiller sur elle. C’est pour cela que nous allons faire ici de l’agriculture biologique paysanne. » Pour développer une agriculture en rupture avec le modèle dominant, les journaliers andalous font appel à leur sensibilité et à leur mémoire, ravivée par leurs parents ou leurs grands-parents.

Contre une répartition « féodale » des terres

Comme la plupart des 25 occupants permanents de la finca, Lola Alvarez se définit comme « journalière agricole, depuis toujours », et fière de l’être. Elle rappelle que les premiers pieds de tomates plantés dans le jardin de Somonte proviennent de semences très anciennes apportées par son père de 84 ans. « Dès que nous avons occupé Somonte, beaucoup de personnes âgées sont venues nous apporter des semences de piments, d’oignons, de laitues... Toutes les semences traditionnelles qu’elles avaient héritées de leurs parents et qu’elle avaient conservées et protégées précieusement année après année. » Les occupants ont aussi reçu des graines du réseau andalou Semences et de la coopérative française Longo Maï. Somonte sera libre de semences transgéniques et de pesticides. « Nous sommes fatigués de voir ceux qui spéculent avec la terre spéculer aussi avec les produits chimiques, avec les semences et avec l’eau. Il va être difficile de mettre les 400 hectares en agriculture biologique mais nous allons le faire », explique simplement Lola.

Les occupants ont aussi décidé d’en finir avec l’injuste et scandaleuse répartition féodale des terres en Espagne qui fait que la duchesse d’Alba possède encore 30 000 hectares de terres et le duc del Infantado, 17 000. Plus de 60 % des terres les plus riches du pays sont entre les mains d’une poignée de puissantes familles, qui spéculent avec elles et perçoivent la majorité des aides agricoles [2]. « La terre n’appartient à personne. Elle n’est pas une marchandise, s’insurge Lola. Elle doit être entre les mains de celles et de ceux qui la travaillent. Nous l’occupons pour nourrir nos familles et vivre dignement. »

Javier Ballestero, né dans une famille paysanne anarchiste, se réclame encore de cette tradition. « Les moyens de production doivent être au service du peuple. Pour cultiver sainement, nous n’avons pas besoin d’un patron qui nous exploite et nous vole. Nous voulons décider nous-mêmes de notre avenir. » Dans les années 80, pour initier une réforme agraire, le gouvernement autonome andalou (dirigé par le Parti socialiste ouvrier espagnol, PSOE) avait acheté plusieurs dizaines de milliers d’hectares aux grands propriétaires terriens. Il les avait grassement payés, pour qu’il n’y ait pas trop de mécontents. Mais n’avait pas redistribué les terres. L’objectif étant surtout de désamorcer un vaste mouvement d’occupations de terres organisé par le SOC qui réclamait alors des expropriations sans indemnisation.

Droit d’usage

Une partie de ces terres sont alors louées à des coopératives de petits paysans. Mais la grande majorité d’entre elles demeurent sous la responsabilité de l’Institut andalou de la Réforme agraire (IARA), et sont consacrées soit à des cultures intensives, soit à de vagues projets destinés à la recherche, pourvoyeurs d’importantes subventions européennes. Quelques hectares de la finca Somonte servaient ainsi de champs d’expérimentation à des cultures destinées à la production d’agro-carburants. Aujourd’hui, les socialistes dirigent toujours le gouvernement autonome. Comme les caisses sont vides, 22 000 hectares de terres appartenant à l’IARA ont été mis en vente aux enchères en 2011. Plus de la moitié ont été vendus.

« Le SOC a mené des occupations très dures dans les années 80. Elles ont notamment abouti à la création de la coopérative El Humoso, dans le village de Marinaleda, sur 1 200 hectares expropriés à la duchesse d’Alba », commente Lola Alvarez. « Depuis des années, nous ne menions plus que des occupations symboliques pour tenter d’infléchir la politique du gouvernement. Mais quand nous avons vu que les terres gérées par le gouvernement andalou allaient revenir entre les mains des spéculateurs, nous avons décidé de reprendre les occupations effectives. » Depuis l’occupation, la vente des terres a été suspendue. Mais les occupants ne souhaitent pas devenir propriétaires de Somonte. Il réclament un simple droit d’usage. Rappelant que depuis 20 ans, ces 400 hectares n’ont nourri personne.

Somonte, symbole d’une lutte populaire

L’Andalousie connaît actuellement un taux de chômage record de 34 % pouvant aller jusqu’à 63 % chez les jeunes de moins de 25 ans [3]. De nombreux Andalous, partis travailler comme ouvriers du bâtiment dans d’autres régions d’Espagne, reviennent aujourd’hui chez eux et proposent leur force de travail sur un marché agricole andalou déjà saturé et en crise. Avec la mécanisation à outrance et les mauvaises récoltes des oranges et des olives, il est désormais impossible aux 400 000 ouvriers agricoles de la région de réunir les 35 journées de travail annuelles nécessaires pour bénéficier d’une allocation mensuelle de 400 euros.

Fin 2012, le parlement andalou a demandé que le nombre de journées de travail exigé soit diminué. En vain. Cette crise sociale n’alarme pas les grands propriétaires terriens qui profitent de la situation pour mettre en concurrence les journaliers andalous avec la main d’œuvre immigrée, bien moins payée. Le SOC-SAT réunit des ouvriers agricoles de tous les horizons et organise régulièrement des grèves pour défendre leurs droits. Il dénonce aussi les injustices sociales, en organisant dans des supermarchés des opérations de récupération de produits alimentaires de base, distribués ensuite à des cantines de quartiers pauvres.

Durant l’été 2012, des marches ouvrières ont parcouru toutes les provinces andalouses pour dénoncer les mesures d’austérité. Une grande ferme appartenant à l’armée, laissée à l’abandon, a été brièvement occupée. Ce contexte social et politique tendu, et toutes ces luttes, font aujourd’hui de Somonte un symbole très populaire de la capacité des ouvriers à prendre en main leur destin. L’alimentation est au cœur des luttes.

Nourrir des milliers de familles de la région

Peu à peu, avec le soutien des anciens, d’ingénieurs agronomes, d’organisations locales et de réseaux de solidarité internationaux, le projet agricole de Somonte prend corps. Trois hectares de légumes ont déjà été mis en culture pour l’autoconsommation, la vente sur les marchés locaux ou dans une coopérative de consommateurs de Cordoue. Plusieurs dizaines d’hectares vont être consacrés à des cultures maraîchères. Quarante hectares seront réservés à de grandes cultures en rotation avec notamment du blé biologique. Les occupants de Somonte envisagent de planter près de 1 500 arbres de variétés locales, de développer des vergers d’abricotiers, de cerisiers, d’amandiers, de créer une oliveraie, d’entretenir des haies.

En décembre 2012, près de 700 arbres sont plantés le long du domaine. Une eau saine sera récupérée grâce à des retenues, des puits et à une protection des petits cours d’eau existants. Les occupants veulent réunir rapidement un troupeau d’au moins 300 brebis. Une grande partie de la production agricole de la finca sera transformée sur place dans des ateliers. Le projet agro-écologique et social de Somonte, organisé sous forme de coopérative de travailleurs, pourra donner du travail à plusieurs centaines de personnes et permettre à des milliers de familles de la région de se nourrir.

Occuper les terres, les logements et les banques

La situation de Somonte est aujourd’hui suspendue à la situation politique en Andalousie. Le nouveau parlement autonome élu début 2012 est majoritairement à gauche. Cela n’a pas empêché le Parti socialiste de faire expulser les occupants de Somonte, le 26 avril 2012, le jour même où il signait un accord avec la Gauche Unie. Le 27 avril au matin, la finca était de nouveau occupée. Aucune menace d’expulsion n’a été formulée depuis, mais les négociations sont au point mort.

« S’ils nous expulsent 20 fois, nous occuperons 21 fois ! », ironise Lola. « Nous n’avons pas le choix. Le gouvernement ne sait pas comment réagir. Et nous, pendant ce temps, nous montrons qu’une autre voie est possible. Nous disons qu’il faut occuper les terres pour avoir un travail et pour vivre. Mais il faut aussi occuper les logements pour donner un toit aux familles. Et il faut occuper les banques pour dénoncer les aides financières que nos gouvernements leur apportent tout en faisant payer les plus pauvres. Il faut occuper ! Voilà la solution. »

Texte et photos : Philippe Baqué

Notes

[1] Le SOC-SAT est l’ancien Syndicat des ouvriers agricoles (SOC). En 2007, il a été rebaptisé, syndicat des travailleurs andalous (SAT).

[2] Voir « Andalousie : la terre contre la crise », Jean Duflot, Archipel, journal du Forum civique européen de juin 2012.

[3] Voir « Un Robin des bois en Andalousie », Sandrine Morel, Le Monde, le 29 août 2012.

Source :Andalousie : des centaines d'ouvriers se réapproprient des terres livrées à la spéculation - Face au néo-féodalisme - Basta !

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