11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 11:23

 

 Ouf, enfin ! J’en ai fini avec cette traduction au sujet de l’Opération Condor. Cela a été dur, pénible même, non pas pour la traduction en soi, mais par tout ce qu’elle évoquait, le cortège de fantômes qui attendent toujours qu’on leur rende justice, les disparus que l’on retrouve ou pas, comme restes décomposés que les familles doivent tenter d’identifier… à quelques fragments de vêtements, contenu de poches encore discernables… et non, ce n’est pas lui ou elle, et il faudra recommencer alors que tous le savent, il n’y a plus d’autre espoir que la confirmation de l’évidence, et celui de peut-être donner une sépulture décente à un être aimé, de mettre fin à l’angoisse pour entamer le deuil.

Le photographe Gervasio Sanchez qui a parcouru le monde de l’Irak au Kosovo, et une grande partie de l’Amérique Latine rendant compte des charniers de l’abomination, raconte les familles divisées, les enfants qui en veulent aux parents qui les négligent pour se consacrer à la recherche puis à la mémoire des seuls disparus, les divorces entre celui ou celle qui voudrait pouvoir oublier et celui ou celle qui ne le peut et affronte au quotidien l’obsession angoissée du besoin de savoir.

Il y  avait aussi, pendant que je traduisais, les échos des cris de l’Amérique Latine torturée, qui résonnait entre les mots… j’ai publié récemment deux textes qui rendent compte de ces  horreurs en détails… heureusement ils étaient en français, je n’ai pas eu à creuser les montagnes de souffrances mot par mot jusqu’à la nausée.

Existe-t-il un mot pour qualifier le massacre de tous ceux qui dans une région du monde ont eu une pensée divergente de celle imposée par un Empire avide de piller un continent, de le réduire à sa merci… et un mot ne réduirait-il pas cette souffrance au cadre facile et banal comme ce génocide tellement rabâché qu’il ne suscite plus l’empathie du public et provoque même parfois cette lassitude qui vient de l’éternelle répétition du même.

Je pense qu’il n’est pas possible connaissant cette partie de l’histoire d’ignorer de quoi est capable cet empire… des mots comme conspiration prennent un autre sens quand on a conscience de cette conspiration menée pendant des décennies contre chacun de ceux qui a voulu lutter contre la colonisation et ses exactions et qui furent poursuivis et assassinés jusque dans leur retraite d’exil.

Il y a dans cette volonté que j’ai de transmettre cette histoire, dont j’ai compris à ma grande surprise qu’elle restait ignorée de beaucoup d’entre nous, bien sûr une part réservée au devoir de mémoire. J’ai essayé de relayer tant que j’ai pu des textes nous informant sur ce qui se passe en Colombie, pays qui n’a jamais rompu avec ce qui est devenu une tradition de l’horreur.

Mais il y a aussi, le désir que chacun comprenne ce que redoute aujourd’hui les habitants de l’Amérique Latine en lutte pour un monde meilleur qui fasse place à la souveraineté des peuples et à l’autodétermination des personnes quand toujours plus nombreux sont ceux qui lancent ce cri d’alarme : « Ils reviennent ! Faites le savoir. Faites connaître notre angoisse mais aussi notre détermination à ne pas laisser faire cette fois ! Nous défendrons la souveraineté conquise de notre continent, nous défendrons la beauté de ce que nous construisons, ce monde du Bien Vivre »

J’ai donc essayé de faire revivre ce cri des disparus aussi pour donner sens à celui des vivants en danger.  Pour que chacun puisse comprendre de quelle menace il s’agit. Il sont là, les Escadrons de la Mort, ils sont revenu au Honduras, ils sévissent au Mexique, ils se préparent au Chili, au Pérou,… à présent eu Paraguay - ils déferlent de toute part et instruisent les répresseurs locaux à leurs techniques de tortures et de contre-insurrection, améliorées par les tueries d’Irak, d’Afghanistan, et d’ailleurs - ils sont tranquillement installé aux Malouines attendant de fondre sur leur proie, un continent riches en ressources naturelles et surfaces cultivables que voudraient accaparer, qu’accapare déjà l’agro bizness… combien de paysans déjà chassés de leur terre, plus de 5  million pour la seule Colombie, combien de leaders paysans et de ceux qui les soutiennent assassinés dans ce même pays, au Honduras, au Brésil, au Mexique ? Ce ne sont pas des faits isolés, mais une grande menace qui se précise et menace de passer à nouveau un seuil vers le haut dans l’intensité de l’horreur, de la violence, de la destruction. Ce ne sont pas de vagues fantasmes conspirationistes mais bien le rendu d’un présent qui s’enracine dans un passé récent de terreur, qui n’a jamais cessé d’exister, avait seulement diminué d’intensité et reculé les limites de ces champs géographiques d’actions sous la pression des peuples en lutte pour leur souveraineté et pour la nôtre aussi puisque leurs ennemis sont les nôtre et que les modèles innovants que proposent ces peuples en pleine croissance de créativité autant dans les manières concrètes d’habiter la planète, que dans la croissance des modes d’organisation structurées, locaux, régionaux continentaux, générant une conscience politique partagée et en pleine création de la pensée politique qui les accompagne. Un Bien Vivre qui pourrait devenir aussi le nôtre pour autant que nous condescendions à descendre de nos piédestaux fissurés, prêts à s’écrouler pour tendre l’oreille et tourner le regard vers les peuples qui édifient une nouvelle civilisation, celle du Bien Vivre Ensemble, dans le respect et la dignité de chacun et chacune et de la Terre qui est notre foyer.

 

A ces sujets (* indique les inédits en français) :

Le FBI et l’Opération Condor*

Militarisation impérialiste : nouveaux masques pour de vieux projets*

"Culture Stratégique" : le Commandement Sud et la militarisation des universités*

Amérique Latine : L’avancée irrésistible de la militarisation

Les réseaux sociaux d'Amérique Centrale disent non à l'UE*

Honduras 3 ans de RESISTANCE !!!

Honduras, l'histoire d'une refondation d'un pays en marche vers la démocratie directe et l'équité 1*

Impérialisme et violence en Colombie*

Fondements nazis d'une certaine opposition vénézuelienne

Honduras : le sang répandu n'est pas négociable

Le pacifisme de l’Empire, au Honduras comme ailleurs :OPTOR et ses contre révolutions*

Il faut fermer l'école des Amériques et arrêter la militarisation des polices et des territoires*

L’intervention criminelle des Etats-Unis au Honduras, au Mexique et en Amérique Centrale

L'Equateur met fin à sa participation à "l'Ecole des Amérique"

Paraguay : Monsanto, USAID et le renversement du gouvernement*

Paraguay : Destitution de Lugo, manœuvre politique des Etats-Unis*

Bolivie : le scénario du coup d’Etat et la victoire populaire et paysanne*

La tentative de coup d'état se poursuit en Bolivie

SIP, cartel de la désinformation en Amérique*

Paraguay le pays de l'ordre noir

Mexique, l'état politico-militaire assassine, déporte,emprisonne. Le peuple résiste : Montes Azules

Offensive impérialiste sur l'Amérique Latine : l'Argentine

USAID et cie et les coups détats de l'administration US du 21ème siècle : Haïti et le Honduras

Usaid : déstabilisation et espionnage, des piliers de la guerre globale

Les griffes du Pentagones déchirent le Honduras 1*

Les griffes du Pentagone déchirent le Honduras 2*

Honduras 3... zoom sur les meurtres de la DEA(mis à jour 10 -06-12)

Honduras, de quel côté sont les Etats-Unis? 1*

Honduras, de quel côté sont les Etats-Unis? 2*

Les paramilitaires « Aigles noirs » menacent de tuer les membres de la Marche Patriotique de Colombie

Quand l’opposition au monopole capitaliste devient "délit de rébellion" : Les prisonniers politiques en Colombie entre torture et invisibilisation

 

Bolivie : Pour tordre le cou aux rumeurs

« J’ai demandé une arme pour me défendre » Rafael Correa

Honduras : Harpie Clinton, sinistre putschiste.

Mémoire oubliée d'un passé récent, d'un présent menaçant, d'un avenir possible

Amérique Latine : plus jamais ça !!! procès des bourreaux du Guatemala

Saura-t-on jamais où est passé Lovinsky Pierre Antoine ?

Mexique - Villes rurales durables: "Droits violés, paysans urbanisés"

Colombie : les damnés du pétrole

Colombie ; quand l'armée tuait "pour faire du chiffre"

Via Campesina a Rio... un autre monde en marche

50 000 personnes à Rio contre le néolibéralisme vert

Résistance à la biopiraterie, un combat qui nous concerne TOUS

Agriculture urbaine en Amérique Latine

Honduras : Utopia, centre des rencontres, de l'amitié et des rêves concrétisés de la COPINH

AMÉRIQUE LATINE – Souveraineté alimentaire : initiatives venues de la base.

Venezuela : pays de bonheur

Rio+20 : comment multinationales et marchés financiers comptent s’accaparer la nature

La nouvelle doctrine d’Obama : un plan en 6 points pour une guerre globale. Ou comment mettre la planète à feu et à sang.*

et beaucoup d'autres textes qui concernent l'Amérique Latine mais aussi les enjeux qui nous sont communs, et un suivi au jour le jour (ici nuit après nuit) pendant deux mois du coup d'état  au Honduras et de ses suites immédiates avec tout mon respect pour le peuple du Honduras, sa dignité, sa détermination et sa créativité dans des formes originales de résistance qui unissent tout un peuple face aux escadrons de la mort, hier comme aujourd'hui, payant sa ténacité du prix du sang et de la douleur mais ne renonce pas, un peuple en lutte, uni, dont la conscience politique devrait susciter le respect et l'admiration de tous ceux qui aimeraient résister à l'implacable avancée de l'Empire... 


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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 15:42

 

Au moment où les mouvements migratoires s'inversent, quand de plus en plus nombreux sont les européens, par exemple les grecs, les espagnols qui partent chercher une vie meilleure en Amérique Latine ou sur d'autres continents, il est plus que jamais indispensable de se pencher sur le phénomène migratoire. Peut-être cette inversion du mouvement serait l'occasion d'une inversion de sens qui permettrait - enfin - à certains de nos compatriotes les plus obtus de comprendre que ces phénomènes migratoires sont une conséquence intrinsèque du néo-libéralisme et que sous cet aspect-là aussi des "inconvénients" que génère ce système sans cœur, ni âme, nous serons tous manger à la même sauce... il est à souhaiter que les habitants de ces pays vers lesquels fuient et fuiront toujours d'avantage nos compatriotes seront plus accueillants avec nos expatriés que beaucoup d'entre nous ne l'ont été avec les leurs... mais il est vrai que dans d'autres régions du monde convivialité, solidarité, partage sont encore - non pas comme ici, des mots qui sonnent creux, qu'on lance comme un cri de et un appel à l’aide - mais des concepts en acte, des réalités vécues.

A l'issue de RIO+20, l'assemblée des peuples a lancé un appel...un appel planétaire pour que cette intégration digne, respectueuse de la souveraineté et de l'autodétermination, coopérative, créatrice ne soit pas limitée à la seule Amérique Latine mais devienne un phénomène mondial, partagé, issu des peuples eux-mêmes et non imposé par quelque instance supérieure, d'autorité et par la répression ou l'élimination des dissidence, nous mettant face à un choix, nous aussi, Européens, déterminant non seulement pour le monde à venir, mais aussi pour la place qui prendra notre continent.

Je suis intimement convaincue que si le modèle néo-libéral l’emporte cela sonnera comme la condamnation à la disparition de l’humanité par certaines de ses parties… il y a beaucoup d’espoir, beaucoup d’enseignements à recevoir aussi, de ces modèles d’organisation et d’action qui nous viennent d’Amérique Latine. Si l’humanité survit, c’est que ces modèles seront devenu le mode d’être du monde…  

De ce monde du meilleur, de ce monde nouveau en gestation, serons-nous  un jour les parents pauvres, largués de n’avoir pas participé à sa création ? Ou allons-nous enfin mettre de côté ce putain d’orgueil et être capables de prendre les leçons venues d’ailleurs, même si pour cela il nous faut accepter que notre civilisation se meurt, qu’une autre est en train de naître, meilleure, dont nous ne sommes pas les auteurs ?

 

La mondialisation, la migration et l’intégration

servicios espacinsular
SANTO DOMINGO, REPUBLICA DOMINICANA, 28 DE JULIO DE 2009.- Le phénomène migratoire a pris des proportions effrayantes. Il est difficile de déterminer le nombre exact des migrants. Dans le pays d’origine et de destination, la migration entraîne des conséquences, et impose des défis.

Le fait est que les migrants sont devenus l’interpellation la plus forte et claire du processus actuel de mondialisation. Ce processus a deux marques que les migrants remettent fortement question : Il concentre et exclut à la fois. Les migrants ne veulent pas rester en marge et ne permettent pas que les bénéfices du développement soient appropriés seulement par une minorité. La question est de plus en plus présente dans les programmes.

Phénomène complexe et contradictoire, les migrations sont à la fois dénonciation et annonce. Dénonciation du modèle de développement qui donne la priorité au capital seulement, principalement de type financier et non pas aux personnes; Dénonciation de la concentration des richesses, des terres et du pouvoir et dénonciation aussi des restrictions qui sont imposées aux gens qui migrent (murs, police, persécutions, lois restrictives) ; et, d’ autre part, elles sont l’annonce d’une autre société que nous voulons construire. Une société économiquement juste, politiquement démocratique, socialement équitable, culturellement plurielle et religieusement macro- oecuménique.

Mondialisation et Migrations

«La migration est un processus qui se déroule en ce moment, dans le contexte de la mondialisation et ne peut être analysée hors de ce contexte. On ne peut donc pas l’aborder uniquement comme un problème de frontières ou un problème purement national, mais comme un processus économique, politique, culturel et social directement lié aux effets que le modèle capitaliste néo-libéral imposé génère dans le monde entier. Les politiques économiques, sociales et culturelles, base de la mondialisation actuelle, entrave un développement des intérêts et des besoins de toutes les sociétés.

L’action des entreprises multinationales, la dette extérieure, la perte de la souveraineté alimentaire, les pratiques commerciales déloyales, la spoliation des ressources naturelles et les conflits armés sont la cause des déplacements forcés et de l’émigration des personnes, aussi bien vers le Nord que entre les pays du Sud ». (Déclaration de Rivas, II forum Social Mondial des Migrations, Rivas Vaciamadrid, Espagne, 2006) Tels sont les conclusions du II Forum Social mondial des Migrations. En effet, en regardant le processus migratoire actuel, nous voyons que les causes profondes ont à voir avec la mondialisation.

En majorité, les mouvements migratoires répondent aux besoins des pays industrialisés de main-d’oeuvre bon marché et sans qualification pour l’agriculture, l’alimentation, la construction, l’industrie textile, le service domestique et le soin des malades, des personnes âgées et des enfants à la maison. Aux Etats-Unis, les immigrants, sont en général destinés aux travaux sales, dangereux et difficiles ; au Japon leur destination est plus cruelle : les travaux lourds, dangereux, sales, exigeants et indésirables. La cause profonde est une « mondialisation qui ne distribue pas les richesses, qui mondialisent le libre accès aux marchés, mais pas à la solidarité ; Elimine les barrières commerciales, mais empêche la circulation des personnes, défend le libre commerce comme un droit, mais rend encore plus difficiles l’accès aux droits fondamentaux. »

(Déclaration de Bruxelles, juin 2002).

La misère se mondialise, mais pas le progrès, la dépendance mais pas la souveraineté, la compétitivité mais pas la solidarité (Manifeste du « Gritos de los Excluidos »-Cris des Exclus-2002) Selon le rapport de l’Organisation Internationale du Travail, la cause principale est le fait que la mondialisation n’a pas généré de postes d’emplois dans les pays d’origine. Ce processus a crée un trait structurel dans l’économie mondiale, l’inégalité. En plus de concentrer encore plus la richesse, elle entraîne une détérioration de la vie et des déplacements de populations. Il suffit de penser aux ajustements structurels, à la réduction des dépenses publiques et par conséquent la baisse de l’emploi public; la forte croissance démographique, la main-d’oeuvre excédentaire; La violation des droits de l’homme et la déstabilisation sociale pour que nous ayons une idée des véritables causes de la migration dans le monde d’aujourd’hui.

Le modèle de développement imposé par les politiques néo-libérales dans ce processus de mondialisation continue à promouvoir la dégradation de l’environnement, ce qui approfondit l’exclusion sociale à l’intérieur des pays et les inégalités entre eux. Dans le cadre du modèle agro exportateur, tâche destinée aux pays pauvres, l’expansion de la monoculture est à l’origine des destructions massives de la nature. La vague des agro combustibles pour maintenir la structure de la consommation dans les pays industrialisés, approfondira les conséquences dévastatrices sur l’environnement, entraînant des changements climatiques et des risques de catastrophes naturelles. Ces politiques vont provoquer de graves conséquences pour nos peuples et l’intégration continentale fondée sur l’équité, l’inclusion, la diversité et la souveraineté.

L’intégration des marchés ou des populations ? Les mouvements sociaux de notre région remettent profondément en cause le processus actuel de mondialisation, en particulier lorsque nous nous penchons sur les conséquences qu’elle entraîne sur les travailleurs, pour les personnes et pour les migrants.

L’examen des projets d’intégration latino-américains oblige à se poser quelques questions essentielles: L’intégration est pour qui ? Pour les secteurs privilégiés de ces sociétés ? Pour que les capitaux, nationaux ou transnationaux, puissent circuler librement sur tout le continent ? Ou bien, au contraire, pour les populations, pour les majorités appauvries, exclues, subordonnées, pour les migrants ? Il ne suffit pas que ce soit une intégration latinoaméricaine ou sud-américaine pour que cela corresponde aux intérêts de la population. Tout dépend du modèle d’intégration en question.

Une intégration guidée par les valeurs de l’individualisme possessif, de la concurrence de tous contre tous, où le succès des plus forts, fondé sur l’exploitation et l’exclusion des plus faibles est garanti, c’est-à-dire, une intégration qui accentue les inacceptables inégalités actuelles? Ou une intégration guidée par les valeurs d’égalité, de participation, de pluralité, de solidarité, de communauté, une intégration qui reconnaît, valorise et rend possible le déploiement de l’extraordinaire variété de modes de vie des peuples de notre continent ?

Caractéristiques de l’intégration

L’Amérique Latine doit se comprendre comme une unité, en respectant les différences et les cultures, on doit articuler les différences et promouvoir la complémentarité plutôt que la concurrence entre les pays et établir une société où le bien commun l’emporterait.

Considérer l’Inter culturalité comme moteur de développement, respecter le fait que les cultures inter agissent, incluent des valeurs et se complémentent en préparant des relations égalitaires. Assurer la participation des acteurs sociaux dans un espace pluriel, démocratique, soutenable et équitable, il s’agit d’un processus et ne peut-être imposé. Assurer une intégration géopolitique conçue comme partie intégrante des processus de résistance à l’ordre global qui cherche à imposer la politique unilatérale et impériale du capital transnational et du gouvernement des États-Unis.

Elle doit garantir le droit des personnes à transiter à travers la région, de pouvoir travailler et d’avoir tous les droits garantis ; Pour cette raison, nous devons lutter pour dépasser le système capitaliste et changer son paradigme. Face à ces problèmes, qui sont le reflet de l’exploitation capitaliste, nous cherchons l’intégration solidaire des peuples.

Luiz Bassegio Secrétaire du “Grito de los Excluidos Continental “ – Cri des Exclus Continental

 

Source : http://espacinsular.org

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 19:14

 

Certains d’entre nous connaissent la tragique histoire qu’est celle des escadrons de la mort formé par la CIA et le Mossad   dans une école qui se situait alors à Panama, « l’école des Amérique ». Dénoncée de toute part pendant des décennies pour les bourreaux qu’elle avait fabriqué en série en se fondant entre autre sur les modèles et mauvais exemples de mauvaises pratiques donnés par en priorité par des français (les potes à le Pen et lui-même entre autres) dans la tristement célèbre « Bataille d’Alger », elle jouait profil bas depuis quelques années, même si certains de ses élèves n’ont jamais cessé leurs activités, en Colombie par exemple et que d’autres ont repris du service comme au Honduras…

L’école des Amériques a produits quelques-uns de ces bourreaux qui aujourd’hui sévissent contre les mouvements sociaux et autres mouvements de libération de l’Amérique Latine. Elle fournit bon nombre des formateurs que les USA prodiguent généreusement dans ce but à tout pays qui veut entraîner des forces de répressions sans états d’âme, capables de pratiquer les pires meurtres et les pires tortures sans broncher… d’autres vont sans y être sollicité par les gouvernements locaux former les extrêmes-droites régionales aux mêmes techniques dans le cadre d’aide au développement au profit de l’intérêt bien compris du développeur et de ceux qui espère un jour que gouvernements légitimes renversés, le maître leur permettra d’être Khalife à la place du khalife et d’amasser fortune, pouvoir, et gloire.

Il existe un documentaire fort bien fait de Muriel Robin sur ce thème. Sur cette école des Amériques de Panama dont certains méfaits continuent à ce conjuguer au présent et vont à nouveau en s’intensifiant et pire puisque située à présent en Virginie, la même école aux mêmes méthodes continue à prodiguer généreusement ses services et signe différents accords avec des chefs de gouvernements de Sud Amérique afin qu’ils envoient leur contingent de petits apprentis bourreaux suivre la voie qui a permis à leur prédécesseurs de semer la terreur, de dispenser la douleur à tout qui depuis des décennies tentent de construire un monde plus équitable et joyeux en Amérique Latine.

Le gouvernement d’Equateur a donc déclaré, en dépit des sollicitations dont il a fait l’objet, qu’il n’enverrait plus aucun membre ni de ses forces de l’ordre, ni de son armée s’entraîner aux méthodes de violation des droits humains et de la torture, ni non plus à cette école de maitrise es Putschs militaires… .

Dans cette école fondée en 1946 et rebaptisée depuis en 2001 institut de Coopération et de Sécurité de l’Hémisphère Occidental (WHINSEC, pour son sigle en anglais), 3600 militaires équatoriens ont été formés dont en 2010, 31 soldats et 4 instructeurs et en 2011, 36 jeunes recrues et 3 sous-officiers.

Des membres d’associations des droits humains, observateurs de l’école qui a formé depuis ses débuts 64 000 Sud-Américains, sont venu rappeler au gouvernement équatorien que nombres d’entre eux sont mis en examens par des commissions de vérités de tout le continent pour les exactions qu’ils ont commises. Depuis plusieurs années déjà, le Venezuela, la Bolivie, l’Argentine et l’Uruguay refusent d’envoyer le moindre contingent dans cette horrible école dont la formation est aussi un moyen pour les USA de violer la souveraineté des états dont proviennent les étudiants. Cette année, c’est au tour de l’Equateur de refuser de collaborer d’avantage à cette sinistre mascarade de la pire ingérence Yankee.  

Source des infos au sujet de l'Equateur

Ecuador pone fin al envío de sus militares a la "Escuela de las Américas" | CONTRAINJERENCIA

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 16:56

 

Le 30 septembre 2010 une tentative de coup d'état avait lieu en Equateur, on retrouve de nombreuses similitude avec ce qui vient de ce produire en Bolivie, voici dont une interview de Raphael Correa réalisée par Ignacio Ramonet en décembre de cette même année qui revient sur cette tentative avortée.

 

« J’ai demandé une arme pour me défendre » Rafael Correa

par Ignacio Ramonet

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

Le 30 septembre 2010, le principal régiment de police de Quito s’est soulevé contre le président Rafael Correa, qui mène d’audacieuses réformes progressistes en Equateur. La tentative de coup d’Etat a fait 8 morts et 275 blessés, mais a échoué. Quelles leçons politiques a tiré le président de cette tentative de renversement ? Pour en parler et nous donner également son point de vue sur la révolution citoyenne, l’évolution de l’Amérique latine et divers fronts de politique internationale, Rafael Correa nous reçoit dans le salon protocolaire du Palais Carondelet à Quito.

Ignacio Ramonet : Vous avez qualifié la tentative d’assassinat du 30 septembre de « coup d’Etat ». Certains commentateurs estiment que ce n’en était pas un. Pourquoi considérez-vous qu’il s’agissait d’un « coup d’Etat » et non une simple mutinerie policière ?

Rafael Correa : Cher Ignacio, il se trouve que non seulement moi, mais les pays d’Amérique latine eux-mêmes ont condamné, durant le dernier sommet à Mar del Plata (3 et 4 décembre 2010), le « coup d’Etat du 30 septembre en Equateur », car c’est une évidence. Seul un aveugle peut le nier. C’est mis en doute par une presse corrompue qui ne cherche pas la vérité, qui veut seulement nuire au gouvernement. Si on dit « blanc », elle dit « noir », dans le seul but de nous affaiblir. Mais en tous cas, en se basant simplement sur la socio-politique latinoaméricaine et en observant l’histoire de l’Amérique latine, la mutinerie d’une force armée est déjà considérée comme un « coup d’Etat ».

Les policiers ont été clairement utilisés ce jour-là. Ils ont été désinformés à propos d’une loi qui leur était très favorable. Ils le reconnaissent d’ailleurs amplement aujourd’hui. Nous discutions alors avec les délégations qu’ils nous envoyaient et qui admettaient : « Nous n’avons pas lu la loi ». On la leur expliquait, et ils s’estimaient très satisfaits.

Mais, derrière tout cela, il y avait une conspiration pour déstabiliser le gouvernement. D’ailleurs, le Régiment Quito [qui s’est insurgé] lui-même, ne réclamait pas une augmentation de salaire, il s’opposait en réalité à l’enquête que nous étions en train de conduire sur les atteintes aux droits de l’homme commises par certains policiers. Ils étaient également hostiles à notre décision de transférer les compétences concernant la circulation aux communes. Ils nous criaient : « Mort aux communistes ! », « Dehors Cuba et le Venezuela ! », « Vive Lucio Gutiérrez ! ». Tout un plan avait été élaboré pour que les Forces Armées se soulèvent ce jour-là et pour que les gens sortent les soutenir dans la rue. Ce qui a échoué. Ils ont essayé de d’obtenir l’appui des étudiants mais seulement deux ou trois lycées à Guayaquil ont répondu à leur appel, rien de plus. Ils ont organisé des pillages…

Comment expliquer que, à huit heures du matin, la Police se déclare en grève, et que, dès neuf heures, il y ait déjà des pillages massifs à Guayaquil... ? Tout cela a été clairement encouragé. Ils ont essayé de s’emparer des chaînes de télévision, ils ont occupé l’aéroport... Après, ils ont directement demandé l’amnistie pour tous les insurgés, malgré la violence des évènements. L’opposition, réunie dans un hôtel de Quito, célébrait déjà la chute du gouvernement…. Au moment même où j’étais capturé par les policiers… Et les informations postérieures, selon nos services des renseignements, m’indiquent que tout cela a été planifié avec trois semaines d’avance. Ce qui a bouleversé leur plan c’est précisément que je me suis rendu à la caserne du Régiment Quito où j’ai été capturé... Mais leur idée était de semer le chaos, durant deux ou trois jours, jusqu’à ce que le gouvernement tombe. Nous n’avons pas le moindre doute qu’il s’agit une tentative de coup d’Etat, de conspiration, de déstabilisation.

N’avez-vous pas été imprudent en vous rendant là-bas, au siège du Régiment ? Pensiez-vous réellement les convaincre uniquement en parlant avec eux

Nous n’imaginions absolument pas, bien sûr, qu’il y avait un tel niveau de violence... Ils n’avaient pas un comportement normal… Je me suis rendu très souvent à des casernes de police, de militaires, à des concentrations d’agriculteurs, d’indigènes, dans des endroits de conflits... J’y suis toujours allé de façon transparente. Je le conçois comme un exercice de démocratie directe tel que nous avons l’habitude de la pratiquer : un président de la république expliquant, cherchant le consensus, informant... Nous n’avons jamais imaginé un guet-apens politique.

Certains ont affirmé, comme vous venez de le dire, que le président, a été “imprudent”. Vous vous rendez compte ! Le chef de l’Etat, chef de la police, se rend à un commissariat de police… Qu’y a-t-il d’anormal là dedans ? C’est ça être imprudent ? S’il vous plait ! … Nous devons dépasser ce genre de choses en Amérique latine. D’autres ont dit que je m’étais ’jeté dans la gueule du loup’. Quelle gueule du loup ? Je suis allé parler à des policiers en grève – selon les informations dont nous disposions, et là en effet, nos services d’intelligence nous ont mal informés - , réfractaires à une loi qui leur était pourtant bénéficiaire mais qu’ils ne comprenaient pas. Et, comme je l’ai fait à maintes occasions, je suis allé personnellement parler avec eux, pour chercher le consensus et expliquer. Mais, j’insiste, nous nous sommes aperçus immédiatement, dès notre arrivée, qu’il s’agissait d’un piège politique. Ils nous ont reçus avec une extrême violence. Dès le début, quelqu’un nous a lancé une bombe lacrymogène, et nous n’avons pas pu entrer. Mais je me suis dit : “C’est un marginal”. C’est déjà arrivé, il peut y avoir cinq mille personnes qui nous soutiennent et cinq marginaux qui lancent une bombe lacrymogène. Ce n’est pas pour autant que nous devons accuser les autres cinq mille. Nous sommes donc revenus, et cette fois ils nous ont laissé passer... Parce que, entre-temps, ils avaient reçu des instructions : « Le président est là, attrapez-le ! ». Ils ont bloqué le cortège, nous sommes entrés et nous nous sommes tout de suite rendus compte qu’il se passait quelque chose d’anormal. J’insiste sur le fait qu’ils criaient : « Mort aux communistes ! », « Dehors Cuba ! », « Dehors le Venezuela ! », « Vive Lucio Gutiérrez ! »... C’est là que nous avons compris qu’il s’agissait d’une embuscade politique.

Votre vie a-t-elle été en danger ?

Peut-être pas à ce moment précis. En revanche, ensuite, à l’hôpital militaire, c’est certain. Ils ont essayé, à un moment, de pénétrer là où nous nous étions barricadés au troisième étage. Nous nous étions réfugié, ou mis à l’abri, - je ne sais quel terme employer - dans le dernier réduit que nous avions pu trouver. Car, lorsque [après avoir été blessé] mon entourage m’a emmené d’urgence à l’hôpital de la police, ils ont directement encerclé les lieux pour nous empêcher de sortir… Ils [mes gardes du corps] m’ont donc conduit au troisième étage, l’endroit le plus sûr, et ont bloqué la porte. Je disposais d’à peine quelques gardes, quatre ou cinq, prêts à donner leur vie pour le président. A un moment donné, ils [les putschistes] ont essayé de pénétrer là où nous étions en enfonçant la porte ; c’était l’instant le plus dangereux ; j’ai alors réclamé une arme pour me défendre… Je ne sais pas tirer, mais je n’allais pas permettre à ces sanguinaires de m’assassiner aussi facilement.

Nous avons senti à cet instant que nos vies étaient en danger… De même, quand on est venu à notre secours. Les lumières se sont éteintes, la fusillade a commencé, nous sentions les balles siffler au-dessus de nos têtes.

A quoi avez-vous pensé à cet instant ?

Tout le monde a gardé son calme. Moi je pensais plutôt aux victimes qu’il pourrait y avoir entre les civils, les militaires, les policiers. C’était très douloureux, je pensais à eux, et j’étais indigné par l’attitude de la police, jamais je n’aurais imaginé... Ce n’était qu’un groupuscule... La police est une des institutions que nous avons le plus aidée.

Avez-vous pensé que la révolution citoyenne pouvait se terminer avec votre assassinat ?

Nul n’est indispensable mais nous sommes tous nécessaires. Ma disparition physique aurait été, bien sûr, un coup très dur pour la révolution citoyenne… Mais les grands défis sont comme ça… Ils ne reposent pas sur une personne et doivent continuer, et j’étais sûr que si je disparaissais physiquement, des milliers de citoyens sortiraient prendre le relais, et la révolution citoyenne ne s’achèverait pas. Mais cela aurait été, certes, un coup très dur pour le processus.

Avez-vous l’impression qu’il y a eu, réellement, un grand soutien populaire ?

Bien entendu. C’est ce que confirment les sondages. Le problème c’est que nous n’avons pas un mouvement de masse organisé…... C’est une de nos grandes erreurs. Nous l’avons toujours admis, et nous sommes en train de la corriger. Je crois que l’assemblée générale de notre coalition politique, Alianza País, le 15 novembre dernier, a été le pas décisif pour corriger cela définitivement. Nous sommes arrivés au gouvernement [en janvier 2007] pratiquement grâce à une réaction spontanée des citoyens… A la différence d’Evo Morales [en Bolivie] qui luttait depuis de nombreuses années dans les mouvements sociaux et disposait d’une structure de base, et à la différence d’Hugo Chavez [au Venezuela] qui était soutenu par le mouvement Quinta República.

Nous, en revanche, nous sommes arrivés au gouvernement sans mouvement de masse, et notre défi a toujours été de construire cette structure qui, avec le grand capital politique dont nous disposons, devrait se transformer en une structure organisée et mobilisée pour empêcher que des groupuscules puissent déstabiliser le gouvernement, comme ils ont essayé de le faire le 30 septembre dernier. Mais jusqu’à présent, nous avons été débordés, nous n’avons pu le mettre sur pied, non par manque d’envie ou par manque de vision car nous savons que ce mouvement est indispensable, mais par manque de ressources humaines. Nous n’avons pas pu faire davantage face à tant d’urgences et de priorités dont avait besoin le pays. Mais nous savons que c’est indispensable et nous avons tout mis en marche désormais pour y aboutir. Je pense que le pas définitif dans cette voie a été fait le 15 novembre 2010.

Malgré l’absence de cette structure, des dizaines de milliers de personnes se sont de toute façon précipités dans les rues, mettant leur vie en danger. Car vous n’imaginez pas, Ignacio, la brutalité avec laquelle ont agi les putschistes. Des bandes de motards cagoulés sillonnaient la ville tirant en l’air, criblant de balles des ambulances, tabassant des gens, les trainant dans les rues… Malgré cela, les citoyens continuaient de sortir, non seulement à Quito mais aussi dans tout le pays ainsi qu’à l’étranger, devant nos ambassades. Il y a eu une réaction de masse, d’autant plus importante si l’on considère que le gouvernement ne dispose pas encore d’un mouvement politique bien organisé et capable de mobiliser largement et rapidement.

Vous avez dit que les insurgés ont essayé d’entrer en contact avec les Forces armées. Celles-ci étaient-elles impliquées dans le coup d’Etat ?

Ecoutez, nous sommes en proie à une conspiration permanente et ces opposants savent qu’ils ne vont pas nous vaincre par les urnes, et étant donné qu’une partie d’entre eux sont des anciens des forces armées… Ce qui est d’ailleurs une honte pour cette institution, comme l’est Lucio Gutiérrez, une vieille baderne, un soudard semi-ignorant, ambitieux de pouvoir, mais qui a gardé des contacts dans les forces armées. Leur stratégie a toujours été - depuis qu’ils ont vu qu’ils ne gagneraient pas par les urnes - d’infiltrer la police et les forces armées. C’est le résultat d’années d’infiltration.

Ceci dit, les forces armées sont plus professionnelles, ont plus d’autorité et - je dois l’admettre - elles sont moins corrompues que la police. Un des détonateurs de cette conspiration, concernant la police, est l’enquête sur les atteintes aux droits de l’homme commises par des policiers, et le transfert de la responsabilité de la circulation aux communes. La circulation et les infractions au code de la route sont une source de revenus, souvent malhonnête, pour certains policiers corrompus. Ce n’est pas le cas des Forces armées. Les militaires vivent de leur salaire et sont conscients que nous avons doublé celui-ci. Ce que nous avons également fait pour les policiers. Mais nombre de ces derniers ne savent même pas combien ils gagnent car la source principale de leurs revenus provient d’autres activités… Nous sommes donc en train de lutter contre tout cela. Pour les putschistes, l’infiltration et la manipulation était donc plus facile au sein de la police nationale. Mais ils ont également essayé, depuis le début de mon gouvernement, d’infiltrer les forces armées. Ils y sont arrivés, mais elles se sont révélées beaucoup plus cohérentes, solides, et beaucoup plus professionnelles.

Il y a-t-il des puissances étrangères impliquées ?

Nous n’en avons aucune preuve. Au contraire, il y a même eu une grande marque de solidarité de la part du Département d’Etat des Etats-Unis. Mais quand nous sommes arrivés au gouvernement, nos services de renseignements et des unités entières de la police, dépendaient de l’ambassade des Etats-Unis... Les frais d’enquêtes, les salaires, les primes étaient payés par certaines agences de cette ambassade… Nous avons mis un terme à tous ces contacts, même si le gouvernement des Etats-Unis et l’ambassade en tant que telle ignoraient leur existence. Vous savez que la CIA et toutes ces agences fonctionnent avec leur propre agenda.. C’est pourquoi on ne peut pas l’exclure. Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’il y a [aux Etats Unis] toutes ces organisations d’extrême droite, ces fondations aux noms ronflants qui financent des groupes qui conspirent contre notre gouvernement, qui les financent de façon camouflée, qui les forment...

Le président Barack Obama vous a-t-il appelé pour vous exprimer sa solidarité ?

Oui monsieur, le président Obama m’a appelé, de façon très courtoise.

Les auteurs du coup d’Etat sont-ils identifiés ?

Les exécutants, oui. Plusieurs policiers ont été utilisés, manipulés, souvent à leur insu. Nous avons identifié deux officiers et un fonctionnaire de police comme les meneurs principaux. Les trois sont d’ailleurs en fuite, je crois. En tout cas le fonctionnaire de police s’est échappé, ça c’est clair. Nous le recherchons, il est accusé, par ailleurs, d’atteinte aux droits de l’homme. Mais, j’insiste, ils ont été manipulés, sans exclure pour autant que certains étaient conscients de ce qu’ils faisaient.

Qu’y avait-il derrière tout cela ?… Au départ, un prétexte : protester contre une loi supposée leur porter préjudice. D’autres en ont profité pour fomenter une révolte par peur d’une enquête menée contre eux pour atteinte aux droits de l’homme, ou parce qu’ils refusaient que les compétences liées à la circulation soient transférées aux communes. Des manipulateurs politiques étaient derrière tout cela. Malheureusement, ceci est difficile à prouver. N’importe qui avec un peu de bon sens le comprend. C’est plus compliqué à démontrer dans un procès juridique. Par exemple, une semaine auparavant, Lucio Gutiérrez, [l’anticastriste cubain] Carlos Alberto Montaner et [le colonel] Mario Pazmiño – ancien chef des services de renseignements des Forces armées équatoriennes, que nous avons renvoyé parce qu’il était payé par la CIA -, s’étaient réunis à Miami. Vous pouvez consulter leurs déclarations… Ils y ont rencontré des banquiers corrompus, évadés du pays, à qui nous avons légalement confisqué des entreprises, et qui ont probablement financé le coup.

Ils ont été très clairs : « Pour en finir avec le Socialisme du XXIe siècle, il faut en finir avec Rafael Correa ». A notre âge, nous ne croyons plus aux coïncidences. Ces déclarations ont été faites une semaine avant les évènements du 30 septembre, et Lucio Gutiérrez, comme par hasard, quitte ensuite l’Equateur, histoire de se trouver à l’étranger le jour fatidique… Ce sont eux les véritables cerveaux du coup. Vous pouvez écouter les déclarations d’un député proche de Gutiérrez, la matinée de ce jeudi [30 septembre] ; il affirme, de façon prémonitoire : « Les policiers vont lyncher le président. » L’enregistrement est là. Le frère de Gutiérrez [Gilmar] commandait la garde à l’Assemblée. Les gardes se sont ralliés à lui et se sont insurgés contre le gouvernement. Les liens sont nets. Ils manipulent clairement tout cela, en coulisses. Mais ils ont été très malins, c’est difficile à prouver dans un procès. En revanche, les preuves, quand on a du simple bon sens, sont là.

Est-ce un hasard s’il y a eu une succession de coups d’Etat dans des pays de l’Alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique (Alba) ?

Ce n’est pas un hasard. Ce sont clairement des tentatives de déstabilisation des gouvernements qui prônent un véritable changement. Pour les oligarchies latinoaméricaines, pour les groupes américains les plus réactionnaires, pour les « faucons » de Washington, la démocratie en Amérique latine est une bonne chose jusqu’à ce qu’ils décident le contraire. La démocratie ne les intéresse absolument pas ; ce qui les intéresse c’est de maintenir leurs privilèges, leurs positions de pouvoir. C’est pour cela que les pays progressistes de la région, ceux qui conduisent de vrais changements, doivent subir en permanence des conspirations comme celles que vous venez de signaler : au Venezuela en 2002, en Bolivie en 2008, au Honduras en 2009, réussie, et avortée en Equateur en 2010. Tous des coups d’Etat atypiques. Celui perpétré au Honduras est peut-être le plus proche d’un coup d’Etat classique. Vous savez que, avant, les coups d’Etat en Amérique latine se faisaient ainsi : un général arrivait en force, avec ses hommes en armes, son régiment, sortait le président en place et prenait le pouvoir. Ce mode opératoire est désormais impossible, du moins en Amérique latine, et c’est pour cette raison que maintenant ils maquillent leur forfait. Les coups d’Etat sont devenus « non orthodoxes ». Rappelez-vous que, au Venezuela, les auteurs du putsch ont parlé de « manifestations populaires » et prétendu que le président Chavez avait renoncé au pouvoir. Ils ont passé des images à la télévision pour essayer de démontrer que les chavistes avaient tiré sur les citoyens, alors que c’étaient les putschistes qui avaient tiré... Ils ont créé un climat de confrontation citoyenne. C’est comme ça qu’ils maquillent leurs coups d’Etat désormais.

Souvenez-vous que dans le cas d’Evo Morales, ils ont utilisé la supposée autonomie réclamée par certains groupes autonomistes, en réalité des séparatistes qui voulaient assassiner le président. Ils ont commencé à massacrer des indigènes, .... Les comploteurs n’appellent plus les choses par leur vrai nom : « coup d’Etat ». Mais derrière ces faux nez, se cachent des groupes politiques qui conspirent. Si le coup d’Etat réussit, ils sortent de l’ombre, sinon ils restent tapis et accusent d’autres personnes... C’est ce qu’ils ont fait en Equateur.

Quelle a été la responsabilité des médias privés ?

Enorme, ils conspirent en permanence. Se sont les « chiens de garde » du statu quo ante. Ce n’est pas nouveau, ni en Equateur, ni en Amérique latine. Cela nous renvoie même au 28 janvier 1912, quand Eloy Alfaro fut assassiné. Prisonnier, il avait été transféré de Guayaquil à Quito. Un dimanche, la foule l’a tiré de sa prison et l’a massacré, lui et Ulpiano Páez. Son corps a été traîné dans les rues... Le peuple de Quito n’est pourtant pas un peuple de criminels, mais il avait été chauffé à blanc et manipulé durant des semaines par une presse corrompue. Tous les historiens sérieux le confirment.

Nous vivons ce genre de situation en permanence depuis le premier jour de notre mandat. En grande partie parce que nous refusons de nous soumettre au diktat des médias. Ceux-ci considèrent qu’ils sont un pouvoir omni puissant. C’était vrai, mais cela est en train de changer et ça les préoccupe beaucoup. Ils ont essayé de semer la zizanie et de déstabiliser mon gouvernement depuis le premier jour. Ce qui s’est passé le 30 septembre est le fruit de ce qu’ils ont semé, car ils ont été les premiers à faire de la désinformation à propos de la loi sur la rémunération des policiers. Ils ont tout fait pour monter les fonctionnaires de police contre nous. La loi propose que les policiers puissent toucher la moitié de leur indemnité de départ en obligations d’Etat. Les médias ont crié au scandale, parlé de « tromperie », de « monnaie de singe »... En oubliant d’expliquer que, avant cette loi, les policiers ne percevaient pour ainsi dire pas d’indemnité...

En effet, à son départ à la retraite, un fonctionnaire public avec quarante ans d’ancienneté touchait une indemnité de départ d’un montant équivalent à ses quatre derniers salaires : s’il gagnait 500 dollars par mois, il se retrouvait avec 2 000 dollars, s’il en gagnait 3 000, il en touchait 12 000. Maintenant ils peuvent partir à la retraite avec 36 000 dollars, qu’ils en gagnent 500 ou 3000. C’est-à-dire : équité. Nous avons des fonctionnaires âgés de 80 ans qui travaillent encore ; ils ne prennent pas leur retraite parce que, avant, il n’y avait pas d’indemnité de départ, et les pensions de retraite étaient misérables. Ce n’est plus le cas. Nous avons pensé qu’avec cette prime de départ, beaucoup de fonctionnaires pourraient enfin prendre leur retraite. C’est pourquoi cette loi propose que l’Etat puisse verser jusqu’à la moitié du montant de l’indemnité de départ - qui n’existait pas auparavant, je le rappelle -, en obligations. Ce qui représente d’ailleurs une grande dépense pour le budget. Eh bien, vous n’imaginez pas la campagne que les médias ont menée en disant que nous étions en train de « tromper » les fonctionnaires... Ils ont manipulé l’opinion publique. Nous avons affaire à une conspiration permanente des médias privés, extrêmement corrompus et médiocres de surcroît.

Lors du récent Sommet Ibéro-américain de Mar del Plata, une « clause démocratique » a été approuvée, qui exclut les gouvernements issus d’un coup d’Etat. La formulation est plus timide que celle approuvée en Guyane, en novembre 2010, par les membres de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), qui prévoit l’imposition de sanctions économiques et la fermeture des frontières avec tout pays où un coup d’Etat aurait renversé un gouvernement démocratique. Vous vouliez, semble-t-il, la proposer au Sommet ibéro-américain. L’Espagne et d’autres Etats se seraient opposés à cette proposition. La Déclaration finale inclut néanmoins une condamnation à la tentative de coup d’Etat du 30 septembre dernier en Equateur, tel que vous le désiriez. En êtes-vous satisfait ?

Oui, que tous les pays ibéro-américains reconnaissent une tentative de coup d’Etat le 30 septembre ferme le clapet à cette presse corrompue dont nous avons parlé, et à ce médiocre personnage de l’opposition qui raconte que « le président n’a pas été séquestré », qu’« il n’y a pas eu de tentative d’assassinat », et que « tout cela est une pure fiction »... Les cadavres des victimes du 30 septembre jouent très bien leur rôle ! Le niveau de traîtrise et d’audace de ces gens est incroyable. En tout cas, la résolution de l’UNASUR a été, en effet, beaucoup plus ferme. Mais l’adoption de cette « clause démocratique » marque un changement d’époque. Vous me ferez peut-être remarquer que la « clause démocratique » existe aussi au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA), mais rappelez-vous que les Etats-Unis en sont membres et ils bloquent toute décision... En tout cas, il est clair que la crédibilité de l’instance en question (le sommet ibéro-américain) est beaucoup plus forte, les décisions seront appliquées, et les coups d’Etats ne seront plus permis dans la région.

Trotsky a dit : « La révolution a besoin du fouet de la contre-révolution ». Pensez-vous accélérer et radicaliser la Révolution Citoyenne ?

Bien évidemment. Premièrement, nous sommes d’accord sur un point : il n’y a pas de révolution sans contre-révolution. C’est une vérité immuable. Le processus de changement en Amérique latine connaît beaucoup de résistances. Si elles ne se manifestent pas toujours cela ne veut pas dire qu’elles n’existent pas, elles attendent simplement l’occasion pour détruire ces processus par tous les moyens possibles, comme ils l’ont fait ici le 30 septembre : en agressant, en mitraillant, en tuant, en déchirant la Constitution, en occupant l’Assemblée, … Ce qui les intéresse le moins c’est la démocratie et le bien public. Leur seul but est d’empêcher le changement. Après tout ce qui s’est passé, il faut être beaucoup plus ferme, beaucoup plus efficace et précis pour appliquer la Révolution citoyenne en Equateur.

Il faut un changement radical, profond et rapide, mais il faudra aussi corriger nos faiblesses. Nous devons être autocritiques. Je suis un universitaire, ces questions de sécurité et de renseignements ne sont donc pas mon domaine. Le 30 septembre s’est produit peut-être à cause de notre manque d’expérience à cet égard. Nous devons être beaucoup plus attentifs et nous investir davantage dans les questions de sécurité. Nous devons remettre en place des mécanismes de renseignements que nous avions dû pratiquement démanteler et reconstruire. J’insiste et je n’exagère pas, Ignacio, même si ça a en a l’air, en vous disant que quand nous sommes arrivés au gouvernement, les responsables [des appareils de sécurité] étaient nommés et payés par l’ambassade des Etats-Unis. Ici, il n’y avait pas de fonds réservés aux services de renseignements… Maintenant, une nouvelle Loi de Sécurité permet de créer ces fonds. Nos services de renseignements étaient - je le répète - financés par l’ambassade des Etats-Unis, c’était des services de ce pays et pas de l’Equateur.

Comment définiriez-vous le concept de révolution citoyenne ?

Je vous l’ai déjà défini : il s’agit d’un changement radical, profond et rapide des structures en place. Surtout en ce qui concerne les rapports de pouvoir. C’est le grand défi de l’Amérique latine du XXIe siècle, du moins de la première partie de ce siècle. Un changement définitif des rapports de pouvoir ; celui-ci était aux mains de quelques personnes, de quelques élites qui nous ont toujours exploités avec la complicité de puissances étrangères. Le pouvoir doit passer aux mains des grandes majorités, ce qui aura un impact sur la qualité de l’Etat. Nous devons passer de l’Etat bourgeois et aller vers de véritables Etats populaires.

Pourriez-vous nous citer quelques-unes des principales avancées sociales ?

Nous en avons beaucoup, et nul ne le nie. Seul un idiot dirait le contraire. Nous avons fait d’immenses progrès au niveau de la santé, de l’éducation, de l’intégration sociale, reflétés par les augmentations accordées à ces lignes du budget de l’Etat. La meilleure façon de voir qui détient le pouvoir dans une société, c’est d’observer la répartition des ressources du budget de la nation. Elle reflète le rapport de forces. Le budget d’un Etat en est le principal révélateur. Nous avions - avant notre gouvernement - un budget dont la dotation principale était consacrée au service de la dette extérieure, et celle-ci était même remboursée de façon anticipée. A peine une proportion marginale était dédiée à l’éducation, à la santé, etc. C’était la preuve que les créditeurs, la banque et le capital financier détenaient le vrai pouvoir, et non le peuple. Aujourd’hui cela a changé, le service de la dette a été réduit de façon drastique, tandis que les budgets consacrés à la santé, l’éducation et le logement, entre autres, ont plus que doublé. Nous avons construit plus de logements que tous les gouvernements de l’histoire réunis. Nous pouvons parler d’intégration économique et sociale notamment avec le ’crédit de développement humain’, qui a été transformé en ’crédit d’égalité des chances’… Il y a eu énormément d’avancées. On arrive peut-être maintenant à l’étape la plus difficile, après avoir beaucoup fait sur le plan quantitatif... Après la création de plus de collèges, avec un nombre d’élèves qui a augmenté de façon exponentielle, une confiance dans l’éducation publique qui a été retrouvée, des élèves qui ont accès à des livres et des uniformes gratuits, de meilleurs hôpitaux, de meilleurs équipements, etc.

Maintenant vient l’étape la plus difficile : l’étape qualitative. Être plus efficaces. Il nous faut offrir de meilleurs services. Les budgets ont énormément augmenté, mais un dollar investit ne signifie pas nécessairement un meilleur service. Il nous faut donc faire beaucoup d’efforts en matière d’efficacité et de qualité, en autres dans les services hospitaliers et dans l’éducation.

Une proposition faite par votre gouvernement en matière de protection de l’environnement, est l’ « initiative Yasuní-ITT ». Pourriez-vous nous rappeler en quoi cela consiste et comment imaginez-vous qu’elle puisse s’appliquer ?

C’est une initiative révolutionnaire. Là on va savoir qui est qui, comme disait Miguel d’Escoto, ancien président de l’Assemblée générale des Nations unies. Le moyen le plus concret et le plus clair pour combattre le changement climatique est de passer de la rhétorique aux actes. Ce que propose l’Equateur au reste du monde est de garder dans son sous-sol des réserves de pétrole jugées très importantes, et d’éviter ainsi le rejet de 400 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, moyennant une compensation, à niveau international, pour un montant qui n’atteint même pas la moitié de ce que nous pourrions percevoir en exploitant cette énergie. Financièrement, ce qui nous convient le plus est d’exploiter ce pétrole, mais cela contribuerait au changement climatique, au réchauffement global. Ce pétrole se trouve dans une zone riche d’une très grande biodiversité, proche de groupes indigènes « non contactés ». Sans compter les 400 millions de tonnes de CO2… Nous faisons cet énorme sacrifice, mais nous demandons que le reste du monde partage cette responsabilité, nous ne voulons pas être les imbéciles de service.

D’un point de vue conceptuel, la logique et la légitimité sont irréprochables. Certains parlent d’un « chantage de l’Equateur ». C’est absurde ! C’est un principe très connu qui stipule que celui qui reçoit la compensation est celui qui a, en matière d’environnement, un droit d’action ou d’omission. C’est-à-dire que si nous avons le droit d’exploiter le pétrole et nous ne le faisons pas de façon volontaire, nous avons droit à un dédommagement. Dans le cas de la forêt primaire, en discussion dans le cadre du protocole de Kyoto, quand un pays a le droit de couper les arbres d’une forêt primaire et ne le fait pas, on lui donne une compensation… C’est exactement la même logique. Nous avons le droit d’exploiter le pétrole et nous ne le faisons pas : compensation. Actuellement, un Etat est rétribué quand il fait une action qu’il n’est pas obligé de faire, par exemple : la réforestation. Il n’a aucune obligation, mais il le fait et contribue ainsi à freiner le changement climatique : compensation. C’est ce qui doit être dédommagé. C’est ce à quoi n’a pas abouti le protocole de Kyoto. Cette position est celle de l’UNASUR. Je pars aujourd’hui pour Cancun au Sommet du climat, où nous allons présenter précisément ce concept. Il faut discuter des ’émissions nettes évitées’. Ce qui doit être dédommagé ce sont les ’émissions nettes évitées’. Quand je construis une usine hydroélectrique pour remplacer une usine thermoélectrique, je réduis les émissions, donc on me doit une compensation. Quand je n’exploite pas la forêt vierge, je purifie l’environnement, donc : compensation. Quand je replante des arbres, je réduis les émissions de gaz, donc : compensation. Quand je n’exploite pas le pétrole, j’évite d’envoyer des émissions de CO2 ; cela doit être compensé de la même façon. La légitimité de la logique est implacable. Nous allons voir qui est qui, nous allons voir qui passe de la rhétorique aux faits.

Vous avez été élu avec l’appui du mouvement social et en particulier grâce à celui du grand mouvement indigène équatorien. Cependant, aujourd’hui, tant la CONAIE [Confédération de nationalités indigènes d’Equateur] que Pachakutik ont pris de la distance avec votre gouvernement et le critiquent. C’est assez incompréhensible en Europe. Pourriez-vous nous expliquer comment et pourquoi cela s’est-il produit ?

Il y a une certaine confusion sur ce point : ni la CONAIE, ni Pachakutik ne nous ont appuyés lors des élections. Malgré tous nos efforts pour réaliser une alliance, ils ont présenté leur propre candidat, Luis Macas, un de mes amis. Il a obtenu 2, 5% des voix. Nous avons eu ensuite un certain appui de différentes institutions, mais depuis le début de notre mandat, CONAIE et Pachakutik ont eu une position, dirais-je, assez destructive. Les deux organisations ne sont qu’une seule et même chose. Mais il faut différencier certains groupes indigènes et le mouvement indigène. Le mouvement indigène, bien au contraire, nous a toujours soutenu, preuves à l’appui : en avril 2009, durant une nouvelle élection présidentielle, fruit de la Constitution, la province où nous avons obtenu le plus de voix a été Imbabura, siège d’une des plus fortes concentrations de population indigène. Nous avons donc un solide appui des indigènes. Malheureusement, certains dirigeants ont complètement perdu le nord, Ignacio, je vous le dis de tout mon cœur, et ce n’est pas pour justifier notre position. L’Europe devrait démystifier le mouvement indigène, du moins démystifier certains dirigeants.

Nous sommes tous ici en faveur de ce mouvement, pour réparer l’exclusion criminelle que ces personnes ont subi durant des siècles, mais cela ne signifie pas qu’ils aient toujours raison. Prenez les positions de certaines organisations qui disent, par exemple, “Non au pétrole ! », « Non à l’extraction minière ! », « Non aux monocultures ! » … Nous sommes prêts à donner jusqu’à notre dernier souffle pour construire plus d’hôpitaux, plus de d’écoles, mais comment le faire sans disposer, par exemple, de nos ressources naturelles non renouvelables ? Ce sont donc des positions dogmatiques dépourvues de sens. Ils recherchent des bénéfices corporatifs comme l’éducation bilingue que la CONAIE contrôlait et qui était la pire éducation possible. Toutes les évaluations nous le confirmaient. Nous portions ainsi préjudice à ceux qui avaient le plus besoin d’aide. Le rectorat, le ministère de l’éducation ont donc récupéré cette branche de l’enseignement. On doit démystifier certains dirigeants indigènes ; l’Europe croit que parce qu’ils sont indigènes, ils ont toujours raison. Il y a des gens honnêtes dans le mouvement indigène, mais il y a aussi des corrompus. Il y a des progressistes et des réactionnaires. La CONAIE – c’est un fait publique et notoire – a établi récemment un accord avec le secteur le plus réactionnaire de la politique équatorienne : la Junte civique de Guayaquil (Junta Cívica de Guayaquil). Je ne sais pas si vous la connaissez. Ils se sont réunis et ont décidé que la Junte Civique de Guayaquil financerait les mobilisations de la CONAIE... Ils ont totalement perdu la tête… L’Europe doit démystifier certains groupes indigènes.

Votre gouvernement propose en ce moment une loi sur la propriété des médias qui a l’air d’être une des plus avancées au monde. Quelles résistances suscite-t-elle ?

Je ne sais pas si vous faites référence à ce que dit la Constitution, qui interdit désormais que des groupes financiers possèdent des médias. Justement, le délai - pour se mettre en conformité avec la loi - prenait fin en octobre 2010. Dès le mois d’août, j’ai mis en garde : « Attention ! Nous devons nous attendre à tout ! » Car retirer au secteur financier les médias constitue un changement fondamental dans les rapports de force. Avant, en Equateur, que pouviez-vous faire contre le secteur bancaire ? Il possédait cinq des sept chaînes de télévision… Et il contrôlait les deux autres, via la publicité... En gros si vous vouliez légiférer sur les taux d’intérêt, les banques lançaient sur leurs cinq grandes chaînes des campagnes permanentes sur le thème d’ « attentat à la propriété privée », à « l’initiative privée », à la « libre entreprise » ... Et les deux autres chaînes devaient se taire sinon elles perdaient leurs recettes publicitaires… C’était un pouvoir énorme. Cette nouvelle disposition constitutionnelle change donc réellement les rapports de force dans notre pays.

J’avais donc anticipé : « Soyez attentifs ! Ces gens vont tenter n’importe quoi pour éviter de rendre, en octobre, leurs médias ! ». Je ne me suis pas trompé. C’est certainement l’une des raisons de la tentative du coup d’Etat du 30 septembre. Des représentants du secteur financier et des banquiers corrompus ont sans doute financé le putsch dans l’espoir de ne pas perdre leurs médias... Mais ils ont échoué, et en octobre ils ont dû les remettre à l’Etat. Nous sommes d’ailleurs en train de réviser certaines transactions en apparence fictives, des changements de propriété de dernière minute qui ont l’air très louches... Les mêmes banquiers voulaient apparemment continuer à contrôler les médias... C’est donc un coup très dur. Et cela change les rapports de force en faveur des grandes majorités populaires.

D’autre part, en effet, une loi est actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, une loi très avancée, qui permettra aux citoyens de contrôler les excès de certains groupes de presse. Vous n’imaginez pas les attaques qu’à subi cette loi. C’est peut-être la campagne la plus dure qu’a connu ce pays, des pages entières dans les journaux, totalement coordonnées, réclamant « plus de respect », « notre liberté est en jeu » ... La manipulation de toujours, en quelque sorte. En réalité, personnellement, je ne suis pas beaucoup intervenu et j’attends que la discussion, à l’Assemblée nationale, soit terminée et le texte de la loi établi pour le réviser.

Certains dirigeants de l’opposition de gauche, en particulier le Mouvement populaire démocratique (Movimiento Popular Democrático) accusent votre gouvernement de « corruption », ils évoquent des contrats de millions de dollars passés par l’ un de vos frères. Ils parlent aussi de « trahison du désir de changement des peuples d’Equateur ». Que leur répondez-vous ?

Premièrement, qui vous a dit que le Mouvement populaire démocratique (MPD) était de gauche ? C’est le meilleur allié de la droite. A l’Assemblée nationale, ils ont toujours pris ce parti. Vous n’ignorez pas qui était Lucio Gutiérrez... Le MPD l’a défendu jusqu’à la dernière minute… Ces gens ne sont pas de gauche. Ce sont des opportunistes, ils cherchent à maintenir leurs privilèges et les espaces de pouvoir qu’ils ont gagné dans les universités et dans certains milieux locaux, etc. Ce sont les grands responsables de la médiocrité de l’éducation primaire, secondaire et supérieure du pays, car ils ont infiltré ces secteurs… Le MPD n’a de gauche que son discours, ne vous trompez pas.

Deuxièmement, accuser de « corruption » pour gagner un crédit politique est l’attitude la plus corrompue qui soit en Amérique latine. Qu’ils nous disent donc où est la corruption. Moi, je peux démontrer des cas de corruption les concernant : la façon dont ils obligeaient les instituteurs, par exemple, à participer au financement de leur propre corporation. Qu’ils disent donc où est la corruption. Cela fait parti de la stratégie de la droite. Ils essayent de nous voler notre bien le plus précieux : l’honnêteté. Qu’ils enquêtent et disent si le président s’est enrichi de façon illicite, s’il a pris vingt centimes qui ne lui appartenaient pas. Qu’ils nomment les ministres… Je peux garantir l’intégrité de tous les hauts cadres du gouvernement. Bien sûr, celle de cadres moyens, dans certaines provinces, c’est autre chose... Mais cette accusation contre nous est déjà une forme de corruption…

En ce qui concerne les contrats millionnaires de mon frère. Il a fait, dans mon dos, illégalement, 80 millions de chiffre d’affaires de contrats, ce à quoi j’ai répondu en mettant fin à tous les contrats et en récupérant les dépôts de garantie qui avaient été versés. Ce qui a permis de préserver, de manière préventive, les intérêts de l’Etat. Que pouvais-je faire de plus ? Le mettre en prison ? Non, car il n’y a pas eu infraction pénale, simplement infraction administrative. Mais, si certains pensent qu’il faut le mettre en prison parce qu’il s’agirait d’un délit d’action publique, ils peuvent eux-mêmes se charger de déposer plainte. Ils doivent le faire d’ailleurs, sinon ils se rendent complices de corruption. S’ils sont au courant et ne le dénoncent pas, comme n’importe quel citoyen peut le faire devant le fisc, c’est grave. Et pourtant, ils ne le font pas. C’est donc de l’hypocrisie. En quoi est-ce ma faute si mon frère a agit avec une extrême indélicatesse, s’il a été déloyal à mon égard ? J’ai pris toutes les mesures que la loi permettait pour préserver les intérêts de l’Etat. Alors, comme ils n’ont rien à me reprocher, ils continuent à répéter les mêmes idioties... Oubliez qu’ils sont de gauche, ils n’ont rien à voir avec la gauche. Allez voir à l’Assemblée avec qui ils votent. Avec l’extrême droite de toujours …

Comment expliquez-vous que l’Amérique latine soit aujourd’hui la région du monde où il y a le plus d’expériences progressistes ?

D’heureuses coïncidences, non ? Résultat des abus excessifs commis par la bourgeoisie. Ils nous ont trop exploités. En d’autres termes, le néolibéralisme et ensuite Monsieur [George W.] Bush. Ce dernier a été le meilleur électeur en Amérique latine, nous devons lui en être reconnaissants ! Beaucoup de gouvernements progressistes de la région sont arrivés au pouvoir grâce à lui, en réponse ou en rejet à ses politiques. Et comme ces gouvernements s’en sortent bien, cette tendance progressiste continue de s’étendre en Amérique latine. Ce que les gouvernements néolibéraux ont fait durant les années 1980 et 1990 a eu des conséquences terribles : un désastre économique et social, sans parler de l’échec démocratique. Quelles atteintes à la démocratie ! Rien ne se décidait dans les urnes. Quel que fût le résultat des élections, les politiques suivies restaient les mêmes, définies par des instances extérieures ou par des pièges institutionnels mis en place. Prenons l’exemple des Banques centrales autonomes. Qu’étaient ces Banques centrales autonomes ? Indépendamment de l’élu qui arrivait au pouvoir, la politique monétaire demeurait la même. Les Banques centrales étaient autonomes par rapport à notre démocratie, à nos peuples, mais elles étaient totalement dépendantes de la bureaucratie internationale. Un tel système était fait pour que rien de change. Sans parler de l’échec économique, social et démocratique qui ont marqué ces décennies de longue nuit néolibérale.

L’Amérique latine avait perdu jusqu’à sa dignité, l’estime de soi. Cela ne surprenait personne qu’un bureaucrate du FMI vienne nous dire ce que nous devions faire, vienne réviser nos comptes. Maintenant, si un bureaucrate descend de l’avion, il y remonte directement et repart dans l’autre sens. Je n’oublierai jamais – et ceci m’a beaucoup impressionné, comme je viens de le dire au Sommet Ibéro-américain – quand j’ai accompagné Cristina [Fernández, présidente de l’Argentine] devant le cercueil de Néstor Kirchner. Des dizaines de milliers d’Argentins défilaient, des jeunes pour la plupart, et aucun ne disait : « Merci Nestor, pour avoir augmenté les réserves monétaires », ou « Merci Nestor, pour avoir réduit le risque pays. » Ils disaient : « Merci Nestor, pour nous avoir rendu notre dignité. ». L’Amérique Latine préfère le risque d’être libre, plutôt que la néfaste solvabilité d’être servile. On avait perdu jusqu’à notre dignité. Notre estime de soi était ravagée.

Aujourd’hui, ont voit tout cela réapparaître. On voir des gouvernements souverains, dignes, qui récupèrent leur dignité, celle de nos peuples, et cette estime de soi. C’est une contribution fondamentale à ce changement d’époque que vit l’Amérique latine. C’est une des explications les plus claires de ce changement. Des gouvernements qui vont véritablement nous défendre, qui vont véritablement œuvrer pour nous sont enfin arrivés au pouvoir ; des gouvernements qui vont vraiment faire ce dont nos pays ont besoin. Les gens sentent qu’ils récupèrent cette dignité et cette estime de soi.

Au Sommet ibéro-américain de Mar del Plata, d’où vous venez, vous avez demandé - selon la presse - que figure, dans la déclaration finale, une condamnation de la diplomatie des Etats-Unis après les révélations de WikiLeaks, mais cette proposition n’a apparemment pas été retenue.

Tout cela est faux. C’est une invention de la presse. J’ai lu dans le journal argentin La Nación  : que « Correa s’est rendu au Sommet avec l’intention de condamner les Etats-Unis ». C’est une pure invention. Je n’ai même pas fait référence au problème de WikiLeaks durant mon intervention, vous pouvez le vérifier. C’est absolument faux. De surcroit, ils ont affirmé que le chancelier Ricardo Patiño a essayé d’inclure cela dans la déclaration finale. C’est le fruit de la mauvaise foi et de la médiocrité de cette presse argentine, que d’autres médias ont repris sans vérifier les sources, et maintenant c’est à nous de démentir. Cela n’a ni queue ni tête. En tous cas, ça ne vient pas de nous ; nous n’en avons jamais fait mention. Nous avions une toute autre priorité au Sommet ibéro-américain : obtenir la condamnation unanime de la tentative de coup d’Etat du 30 septembre en Equateur, par exemple. Et nous l’avons obtenue. Mais nous n’avons même pas mentionné Wikileaks. C’est une pure invention de la presse, médiocre et corrompue, qui répète sans vérifier ses sources.

Des centaines de milliers d’Equatoriens résident et travaillent en Espagne, certains font l’objet d’actes xénophobes et discriminatoires, d’autres sont en proie à des problèmes de saisie de leurs biens immobiliers par les banques à cause de la crise économique. Quelle opinion avez-vous de l’attitude des autorités espagnoles concernant ces émigrants équatoriens ?

Je crois que le gouvernement du président [José Luis] Rodríguez Zapatero, un ami cher et un gouvernement pour lequel j’ai beaucoup d’estime, a fait preuve de toute la coopération possible. Bien sûr, on ne peut jamais contrôler, avec des dizaines de millions d’habitants, le fait qu’un marginal xénophobe agresse un étranger que celui-ci soit latinoaméricain ou marocain. Mais je ne pense pas que cela vienne d’une politique institutionnalisée ni tolérée par le gouvernement espagnol.

En ce qui concerne la crise, c’est quelque chose de complexe, le gouvernement espagnol a de grosses difficultés, injustes de surcroit. Il mérite plus de chance. Je ne veux pas m’immiscer dans leurs affaires internes, mais j’en ai parlé avec le président Zapatero. Nous lui avons proposé, durant le dernier sommet Amérique latine-Europe à Madrid, de changer de logique pour gérer la crise, sur des choses très particulières.

Les abus sur les crédits bancaires en Espagne me parait, par exemple, incroyable. Les principes légaux de ces crédits, la soumission totale des personnes aux intérêts du capital. La base légale du risque retombe sur les gens quand elle devrait être assumée par le capital. A quoi je fais allusion ? Imaginons qu’une banque vous prête 300 mil euros pour l’achat d’un appartement, et que la valeur de celui-ci - qui va servir de caution - soit estimé par la banque à 300 mil euros. Arrive ensuite une crise et vous ne pouvez plus payer votre crédit. Quelle est la caution de votre crédit bancaire ? L’appartement. Si vous le rendez à la banque, les traites de votre crédit devraient cesser. Vous ne devez plus rien. Eh bien non, les banquiers disent : "En raison de la crise, le logement ne vaut plus que 100 mil euros, vous nous devez encore 200 mil euros !” C’est horrible ! Le risque retombe sur la personne et non sur le capital. C’est non seulement injuste mais stupide, les banques vont se retrouver dans la pire des situations. Elles vont avoir sur les bras des milliers de logements vides sans possibilité de récupérer les crédits, et les immigrés et leurs familles résidant en Espagne, n’auront plus de logement… Le pire des mondes.

Il faut chercher une solution au problème. Le capital financier veut sortir d’une crise qu’il a lui-même produit, au moindre coût, et il exige que les coûts soient assumés par d’autres. Ce n’est pas une bonne solution. La bonne solution serait la suivante : « Ecoutez, tant que vous êtes vivants, payez-moi ce que vous pouvez comme loyer. Si après deux ou trois ans la situation change, on verra… ». Cela signifie bien sûr que la banque perd aussi, mais elle reçoit au moins quelque chose, et les gens ne sont pas à la rue. Si au terme de deux ou trois ans la crise n’est pas finie, c’est comme si les gens avaient payé un loyer et au moins ils ont un logement… Mais si après deux ou trois ans on sort de la crise, et bien les gens peuvent continuer à payer le crédit et les banques déduisent du montant de celui-ci ces deux ou trois ans de loyers... Ce que je veux dire c’est qu’il y a des solutions plus logiques et moins dogmatiques, mais il faudrait pour cela ne pas compter sur l’orgueil et la myopie du capital financier qui veut sortir d’une crise qu’il a lui-même provoqué, sans en assumer le moindre coût. Les principales victimes sont les immigrés, de nombreux Equatoriens en situation difficile sont en passe de perdre leur logement.

Ils reviennent en Equateur ?

Quelques uns, oui, et nous les aidons de tout coeur.

Une dernière question, président. Le G20 prétend gouverner le monde. Trouvez-vous cela normal ?

Normal, non. Il ne faut pas se faire d’illusions, à l’échelle internationale il faut des processus similaires à ceux que vivent nos nations en interne : des changements dans les rapports de force. Ne nous trompons pas. Prenons, par exemple, le problème de l’environnement dont nous parlions tout à l’heure. Les pays pauvres, surtout ceux du bassin amazonien, nous sommes des générateurs d’environnement et devrions être récompensés de préserver cette richesse, mais les grandes puissances ne vont pas nous prendre en compte tant que les rapports de force restent les mêmes… Imaginez, par exemple, le contraire : que ceux qui génèrent de l’environnement soient les Etats-Unis ou l’Europe, et que nous nous en soyons les consommateurs ; il y a longtemps qu’ils nous auraient déjà obligé à payer ou à dédommager cet effort, par la raison ou par la force, en nous envahissant ou en utilisant n’importe quelle moyen. Lamentablement, à l’échelle internationale, si nous voulons un monde plus juste, un changement dans les rapports de force est indispensable. Même pour que la globalisation fonctionne débarrassée de ses terribles contradictions : une très grande mobilité des capitaux et des marchandises, mais une criminalisation de la mobilité humaine. Qui peut comprendre cela ?

Créer un marché mondial dans une société mondiale, mais sans gouvernance… Qui gouverne le marché mondial ? Nous sommes victimes de ce marché, et la crise actuelle est le résultat du manque de gouvernance. Les Etats du G20, dominés aussi par le capital financier, n’osent pas faire le premier pas. Faites un bilan de toutes les politiques appliquées par les instances internationales en Amérique latine durant les dix dernières années : elles ont été faites en fonction du grand capital, surtout du capital financier. Parfois elles ont été bénéfiques à nos pays, et d’autres fois non, mais le dénominateur commun est le même : le maximum de bénéfices pour le grand capital et pour le capital financier. Tant que cette logique ne changera pas, tant que la société humaine ne reprendra pas le contrôle du marché, ces crises recommenceront et nous serons à nouveau victimes du marché.

Un changement dans les rapports de force à l’échelle globale est indispensable, car le G20, dont les Etats qui le composent sont eux-mêmes dominés par ce capital financier, ne s’intéresse pas à cette question ; il n’en parle même pas. L’intégration est une des stratégies pour réussir à changer les rapports de force à l’échelle mondiale. Une Amérique latine intégrée, avec toutes les potentialités dont nous disposons en termes de ressources naturelles, de PIB, de population, etc., pourrait avoir beaucoup plus de présence et constituer un facteur déterminant pour modifier enfin, à l’échelle internationale, les rapports de force.

Traduit de l’espagnol par : Sarah Testard.

Entretien réalisé à Quito, Equateur, par Ignacio Ramonet le mardi 7 décembre 2010.

Mémoire des luttes. Paris,

Via ; « J’ai demandé une arme pour me défendre » Rafael Correa - El Correo

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 18:45

 

Comme je n'ai pas la tête à traduire ce soir, en avant goût de l'historique du coup d'état parlementaire qui vient d'avoir lieu au Paraguay... un historique qui vous donne un aperçu de la droite locale, deses origine, de ses alliances.

Paraguay le pays de l'ordre noir


 

  Dictature trentenaire, le Paraguay est depuis longtemps la terre d'asile des criminels nazis, la base de repli des terroristes d'extrême droite et la « lessiveuse » pour tout l'argent « sale » du continent. Ce qui est plus nouveau c'est que des Français -très très à droite il est vrai - tentent de faire un modèle de cette terre de répression et de corruption TRENTE ans de dictature ! Alfredo Stroessner président à vie du Paraguay règne sans partage depuis le 4 mai 1954. Dernier d'un certain type tragique des dictateurs latino-américains, Stroessner que l'on dit malade et assez diminué physiquement garde le pouvoir et maintient son peuple à l'écart du XXe siècle. Le Paraguay est devenu un espace à part dans la géographie américaine. Déjà au XIXe siècle ce petit pays, 406 752 km2, souffrit du voisinage des deux géants l'Argentine et le Brésil. Déjà à cette époque, le Paraguay ne suivait pas le même type de développement que ses voisins. La guerre du Chaco (1932-1935) opposa deux pays très pauvres et arriérés, la Bolivie et le Paraguay, pour le plus grand profit de la Standard Oil. Depuis lors les militaires et leurs alliés civils (les membres du Parti Colorado) n'ont pas cessé de contrôler le pays. Alfredo Stroessner dictateur « réélu » tous les 5 ans — la dernière élection eut lieu le 6 février 1983 — a fait de son pays une terre d'asile pour tout ce que la planète compte de contrebandiers, de délinquants en cavale, de banquiers véreux et de forcenés de l'anticommunisme pur et dur. Le milieu idéal pour que prolifère toute une gamme de militants d'extrême-droite associés à des financiers et à des agents des plus divers services de renseignements. Depuis le début de son régime policier, le «Lider Maximo » prit soin de peaufiner son image de marque : « le plus grand anticommuniste de l'humanité » selon la très flatteuse définition d'un proche du général-président. L'extrême violence de son régime lui a permis de se maintenir au pouvoir et d'annihiler l'opposition politique et syndicale. Dans la droite — très droite — ligne des dictateurs, Franco Salazar, Somoza, cet admirateur de son collègue Augusto Pinochet semble aujourd'hui trouver de plus en plus de difficultés à gouverner son royaume du silence. C'est que les démocrates du Paraguay commencent à manifester leur désir de liberté. L'« accord national » (Acuerdo Nacional) rassemblement de l'opposition (1) a publié récemment une déclaration unitaire et ses dirigeants réalisent depuis le début de l'année une série de « tournées d'explications » dans plusieurs pays d'Europe et d'Amérique. Mais Stroessner a ses supporters. Un peu partout dans le monde ses amis essaient de transmettre une certaine idée du Paraguay. En France aussi les zélateurs du « grand pacificateur du Paraguay » font leur travail en conscience. Pour preuve les papiers parus dans certains journaux français pendant les dernières années. « Paris-Match », « V.S.D. » et enfin « Minute », qui se vante même d'avoir déclenché en 1981, le «phénomène paraguayen » !, ont ouvert leurs pages aux articles dithyrambiques qui chantent les louanges d'un régime d'horreur et de corruption. Voici quelques extraits de cette excellente littérature : « Paris-Match » 19 mars 1982 ; « Une terre promise s'ouvre aux Français épris d'aventure... » « Visiblement tout le monde (au Paraguay) mange à sa faim... Seuls vous accostent les jeunes garçons d'une quinzaine d'années, les poches bourrées de billets... » Dans « V.S.D. » le titre est déjà tout un « L'appel fait aux Français qui ont peur du socialisme. » Mais c'est — sans conteste — « Minute » qui tient l'avant-garde du combat pour la réhabilitation de Stroessner et accessoirement du Paraguay. Dans ses pages on trouve des annonces invitant les lecteurs à investir dans « une terre de paix et de soleil ». Sous couvert de « tuyaux pour gagner gros au Paraguay » le journaliste Mathieu Huguenet fait l'apologie de la dictature et il rapporte les confidences de Stroessner lui-même, qui lui aurait confié : « Je souhaiterais rencontrer Chirac. » Ainsi dans la prose toujours délicate de « Minute » les Français « dégoûtés par la société à la rosé au poing » auront tout appris sur la stabilité politique, économique et sociale du Paraguay du président Stroessner. Ce « havre de stabilité et de sécurité » étonne le journaliste ; « libre entrée et sortie des devises », « chacun ici est armé », « ce pays appelé à devenir une nouvelle Suisse et un autre Texas... » Mais pourquoi après un certain mois de mai 1981 certains secteurs de la droite et de l'extrême-droite française s'intéressent-ils tant au Paraguay ? C'est que ce pays possède une solide tradition de «terre d'asile » à laquelle on veut greffer, sans beaucoup de succès d'ailleurs, le label « paradis capitaliste ». En voulant être la Suisse de l'Amérique latine, le Paraguay de Stroessner et ses complices n'arrivent à être qu'une pâle copie de ces îles des Caraïbes des années 1950. Moitié bordel, moitié établissement financier. « Terre d'asile » depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour un grand nombre de nazis qui trouvèrent dans les pays d'Amérique latine un refuge sûr après être passés par des filières rocambolesques et plus ou moins connues. Beaucoup plus connues après la récente arrestation de Klaus Barbie montrant que les serviteurs du IIIe Reich n'étaient pas arrivés à la nage jusqu'au Rio de la Plata. Plusieurs de ces orphelins du Fuhrer échouèrent donc au Paraguay. Les oligarchies locales et les militaires trouvèrent rapidement les documents nécessaires pour leur permettre de repartir à zéro. Mais en Amérique latine, comme en Europe, la tentation était grande d'utiliser les connaissances des nazis pour « combattre la subversion ». Le passage à l'acte se fit au sein des services secrets du Paraguay, mais aussi du Chili, de l'Argentine, du Brésil... L'école des policiers du Canal de Panama, dirigée par les Etats-Unis, put ainsi s'épargner l'envoi de quelques instructeurs sur place. Quelques-uns de ces personnages sont morts après avoir réussi une reconversion dans les affaires... Joseph Mengele le tristement célèbre « médecin d'Auschwitz » et le pilote Hans Rudel sont encore « en activité » à Asuncion, capitale du Paraguay. Ces colonies de nazis, très fermées aux visiteurs étrangers, sont aussi des endroits un peu à part aux yeux des Paraguayens. Véritables fiefs, bien gardés et avec des aéroports privés elles sont devenues les plaques tournantes des trafics de toute sorte. On arrive ainsi à l'un des aspects principaux du système Stroessner. Son pays est devenu un no man's land, où toutes les affaires sont possibles. L'argent, d'origine parfois très douteuse, afflue, circule parmi les nombreuses agences bancaires et part blanchi pour toujours vers de nouvelles aventures. Très peu de capitaux restent à Asuncion. Ils circulent vers Rio, Miami, Panama, ou l'Europe. Les dividendes de la drogue et de la contrebande ne vont pas dormir dans les banques. Un expert financier argentin nous disait récemment : « Le Paraguay est devenu une sorte de blanchisserie des capitaux. Vous perdez un peu de la mise initiale, commissions et pots-de-vin, mais après vous avez de l'argent propre. Les généraux argentins ont utilisé pendant des années Asuncion pour sortir leurs capitaux. » Un certain nombre de Français ont voulu profiter de la manne et les anecdotes sont nombreuses au Paraguay pour raconter les mésaventures de ces « pionniers malheureux ». Il y en a cependant qui réussissent. Georges Watin par exemple. Après l'attentat du Petit Clamart, l'homme qui avait tenté d'assassiner De Gaulle trouve refuge à Asuncion. Depuis 1967 Watin fait profiter les « estancieros » et les éleveurs du Paraguay de ses connaissances en agronomie apprises en Algérie... Un autre grand ami du Paraguay est le professeur Jacques Soustelle. Il a droit fréquemment à de longs articles dans la presse du régime qui le présente comme un ancien ministre de De Gaulle en se gardant bien de mentionner les activités du professeur-commerçant en 1962. « A la fin de 1962, il ne reste plus que deux petits noyaux concurrents d'irréductibles. L'un est réuni autour de Jacques Soustelle, Georges Bidault, Argoud et Sergent, sa seule pratique consiste désormais a organisa des attentats contre De Gaulle (2). » Le 8 décembre 1962 un mandat d'arrêt est lancé contre Soustelle ; en exil à l'étranger jusqu'en 1968 ii rentre en France après l'amnistie générale et après avoir obtenu un non-lieu (octobre 1968). Voilà quelques faits historiques que les Paraguayens ne risquent pas de lire dans les journaux censurés d'Asuncion. Tout le gotha extrémiste français Soustelle est aussi un habile homme d'affaires ; il entretient d'excellentes relations avec le dictateur et au moins deux fois par an il le rencontre pour discuter des problèmes du Paraguay. Dernière affaire en date : la construction d'une cimenterie. La société Sepri (Société d'études pour les relations internationales) dirigée par Soustelle a obtenu pour un consortium français, avec la participation du Bureau central des équipements d'outre-mer, les permis de construire nécessaires. De plus, Soustelle et sa florissante société envisagent maintenant de fournir à la capitale du Paraguay des trolleybus électriques pour le transport public. Chantre de l'anticommunisme, le professeur peut avoir bien évidemment des atomes crochus avec Stroessner, et cela ne peut que faciliter les affaires. N'oublions pas que le Paraguay est un centre important pour les activités de la Ligue anticommuniste mondiale W.a.c.l. Le vice-président du parti-croupion, les « colorados », est Juan Frutos qui est aussi le président de la Ligue. Dans le comité exécutif figuraient en novembre 1979 deux Français, l'écrivain Michel de Saint-Pierre et Suzanne Labin. Cette « Ligue » très active naguère en Europe (principalement en Espagne avant la mort de Franco) développe actuellement un grand dynamisme dans les pays du tiers monde. Brésil, Argentine, Uruguay, mais aussi en Corée du Sud et aux Philippines. En France les milieux d'extrême-droite sont très présents dans ce type d'organisation. Le livre de F. Laurent, « l'Orchestre noir », donne quelques noms du gotha extrémiste français, membres de la « Ligue ». Le Paraguay sert aussi de base de repli à des terroristes pour qui une retraite dorée plus ou moins longue est nécessaire. Après l'attentat de Milan en 1969, Orlando et Massagrande trouvèrent à Asuncion un refuge et sans doute un travail. Les Argentins membres des groupes paramilitaires (A.A.A. ou « escadrons de la mort ») ont toujours utilisé cette base arrière utile et discrète. Les liens tissés depuis longue date entre les milieux de l’extrême-droite espagnole et latino-américaine passent par le Paraguay. Ce pays de cocagne pour les militants d'extrême-droite peut être aussi le lieu d'une retraite paisible et d'une reconversion dans les affaires. De toute façon à Asuncion personne ne demande l'origine ou la destination de la richesse. Une constellation de truands et de baroudeurs d'extrême-droite tient le haut du pavé dans ce pays, les affinités idéologiques rendent complémentaires ces milieux différents. Les derniers scandales provoqués en Italie par l'affaire de la Loge P 2 ont éclaboussé à nouveau le royaume de Stroessner. Il se trouve qu'un grand ami de Lucio Gelli, le « maître » évadé d'une prison suisse, Umberto Ortolani possède des propriétés au Paraguay. Il est très bien vu des milieux de droite aussi bien à Montevideo (Uruguay) qu'à Asuncion. Ortolani aurait permis a Gelli de trouver refuge dans un pays du sud de l'Amérique. Un autre émigré célèbre fut Anastasio Somoza, dictateur du Nicaragua jusqu'au triomphe sandinistc en 1979. Réfugié avec toute sa famille à Asuncion, Somoza fut abattu dans une rue de cette capitale en 1981. Un régime de cette nature attire, tout naturellement, des escrocs, des nostalgiques des combats douteux, des « croisés anti-rouges », des trafiquants de drogue, etc. C'est que l'exemple vient d'en haut. La corruption et le népotisme sont les deux piliers du système étatique de Stroessner. Les proches du dictateur ou de ses ministres reçoivent des cadeaux très juteux. Des concessions de travaux publics, des permis d'exploitation des casinos, tout est bon pour les membres de la cour dictatoriale. Récemment fut décidée la construction d'un grand hôpital, avec des crédits de banques françaises. Ce chantier fut accordé sans appel d'offre publique, à la fille de l'actuel ministre de la Santé publique. Dans le cadre de la « coopération dans la lutte contre le communisme» un visiteur français de marque déclarait récemment à Asuncion: « Ceux qui cherchent à s'éloigner du communisme pour protéger leurs propriétés peuvent aller au Paraguay. » Avec ses fortes paroles, le président du Centre national des indépendants et paysans, Philippe Malaud, présente ainsi son projet de création de petites colonies agricoles sur le territoire paraguayen. Ainsi va le Paraguay ! • (1) L'Accord national est constitué par le parti Révolucionnario Febrerista. le parti Leberal Radical Autentico et le Parti Democrata Cristiano. (2) « L 'Orchestre noir » de Frédéric Laurent-Stock
Mai 1984
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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 16:01

 

A l'heure où je suis en train de traduire un texte sur le coup d'état "parlementaire" au Paraguay, après avoir publié un autre sur le battage médiatique qui commence en Occident pour faire croire que l'Argentine est sur le point de se révolter... voici un autre petit coup de cloche qui me fait dresser les oreilles et ouvrir les yeux... parce que je suis persuadée et je ne dois pas être la seule que les tentatives de déstabilisation et recolonisation de l'Amérique Latine libre sont en train de subir un bond en intensité....

Si je me trompe, mille fois tant mieux, mais sinon, à tous les amis de l'Amérique Latine en lutte pour un monde meilleur... soyez vigilants... les Racailles s'apprêtent à lacher leurs escadrons de la mort au-dela de la Colombie et du Honduras... Pérou sous état d'urgence, Guatemela en état d'alerte le mois passé,  je ne sais où cela en est aujourd'hui... Le Monde qui commence son sale petit jeu contre la Cristina et le peuple argentin... l'annonce de la fin prochaine de Chavez et plein d'etcaeteras... et les fous délirants du département d'Etatet du Pentagone qui ont commencé à mettre le feu à la poudre qu'ils ont entassé partout sur la planète...

Enième tentative de coup d’état en Bolivie


Hugo
 

C’est devenu une tradition néo libérale maintenant que d’infiltrer et armer une partie de la population contre les autorités établies. Que de faire croire à la « Communauté Internationale » qu’il s’agit d’une révolte « spontanée » contre un « méchant dictateur » ou un « incapable », suivant les cas. Avec la « révolte » des « Indigènes » (qui, par ailleurs refusaient toute négociation avec le président Evo Morales !), cette stratégie n’a pas abouti en Bolivie et il a été démontré par la suite que la « Marche des Indigène » prenait ses ordres à… Washington.

Qu’à cela ne tienne, la même stratégie est appliquée, mais avec une autre population, pour destituer un président favorable aux citoyens de son pays : ce sont des policiers, maintenant, qui « se révoltent » ! Comme ce fut le cas en Equateur, lors du coup d’état manqué, où le président Rafael Correa a failli être tué en 2010.

Prensa Latina : Des policiers Boliviens maintiennent leurs position face à l’échec du dialogue

La Paz le 23 juin 2012 – Après l’échec du dialogue entrepris la veille, la mutinerie des policiers continue aujourd’hui en Bolivie pour faute d’accord avec le gouvernement malgré le rapprochement opéré en ce qui concerne les augmentations salariales.

Le gouvernement a proposé d’augmenter la solde minimum des agents jusqu’à 2 000 bolivianos (environ 287 dollars), mais, après sept heures de négociations, tout était resté au point mort, c’est pourquoi de nouvelles manifestations des forces de police étaient attendues aujourd’hui.

La raison fondamentale du manque de consensus a été le changement dans les revendications des mutins, qui ont d’abord exigé d’avoir un salaire équivalent à celui des militaires, puis une retraite à 100 % de leur dernier salaire, mais après les dégâts occasionnés, ont changé d’apparence.

Ceux qui ont causé la révolte ont nui à sa considération dans différents secteurs de la police, y compris le ministère du gouvernement. Entre autres choses, ils ont brûlé des papiers, des ordinateurs et des meubles. Ces incidents ont fait changer les revendications et la principale de celles-ci fut l’annulation de la loi 101 du Règlement Disciplinaire, afin que les coupables ne soient pas punis.

La position des policiers a été réprouvée par les mouvements sociaux et la population après une journée durant laquelle plusieurs des principales villes du pays sont demeurées sans protection, tandis que fermaient en même temps les commissariats et les autres sections qui contrôlent habituellement les agents de la force publique.

La révolte a commencé au milieu de la journée de jeudi quand quelques 30 agents encapuchonnés et 10 de leurs épouses ont pris par la force l’Unité Tactique des Opérations Policières, (Utop), non loin du Ministère, et à quelques 200m du Palais du Gouvernement et de l’Assemblée Législative.

Au début, il n’y avait pas plus de 40 personnes, mais le nombre s’est accru dans la soirée du vendredi . Ils ont même réalisé une marche comprenant environ 150 personnes, avec des passe-montagnes, dans plusieurs rues de la capitale, pendant que d’autres se postaient avec des armes lourdes au sommet de quelques uns leurs propres bureaux.

Aux mutins se sont ajoutés quelques personnes qui incitaient à continuer par le saccage d’autres institutions même si les leaders de la révolte ont pu maintenir le calme en appelant à la sagesse.

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 11:37

 

Pourtant la France a aussi son """philosophe""" de service, mais il semble que ses compétences se limitent à impulser guerres et à la destruction par procuration de nations et de leur souveraineté, ce qui est assurément plus médiatique que de créer des concepts dans le silence dont se nourrissent les véritables philosophes pour autant qu'il en existe vraiment.

 

En lisant aujourd'hui l'article du Monde "Intellectuels et politiques, une planète en recomposition", je suis saisi de l'envie de vous faire partager le témoignage d'un philosophe espagnol, Santiago Zabala, publié sur AlterInfos sur la relation entre intellectuels et hommes politiques au Venezuela !

 

Pourquoi l’Amérique latine fait appel aux philosophes

Santiago Zabala

lundi 20 février 2012 

9 janvier 2012, Barcelone, Espagne – Je viens de rentrer du sixième Forum international de philosophie à Maracaibo, au Venezuela, où des philosophes de quatre continents étaient invités à débattre sur le thème de « l’État, la Révolution et la construction de l’hégémonie ».

Cet évènement a été inauguré par les vice-présidents du Venezuela et de Bolivie, et retransmis par plusieurs chaînes de télévision. Le dernier jour un prix de 150 000 $ a récompensé le meilleur ouvrage présenté dans le cadre du Prix Libertador pour la pensée critique 2011.

De même que pour le Forum social mondial du Brésil, ce prix et ce forum visent à refléter non seulement le progrès social qui caractérise ces nations, mais aussi les progrès dans d’autres parties du monde ; c’est pourquoi on ne compte parmi les invités que des penseurs essentiellement de gauche : engagés au service des secteurs faibles, exclus, opprimés de la société.

Indépendamment de l’impact que le rapport de cette rencontre peut avoir sur les gouvernants qui le liront, ce qui nous intéresse, nous en tant qu’universitaires européens, est la signification institutionnelle donnée à la philosophie dans cette région du monde. Existe-t-il une conférence, un forum aux États-Unis ou en Europe que des vice-présidents de la république prendraient le temps d’inaugurer ?

Sans doute les participants étaient-ils tous des socialistes progressistes (voire marxistes dans certains cas) et nourrissaient-ils d’emblée une certaine sympathie pour ces mandataires politiques démocratiquement élus (en Amérique latine, seul le Honduras ne dispose pas de gouvernement démocratiquement élu). Reste que nos gouvernants occidentaux néo-libéraux n’organisent pas de telles conférences pour leurs intellectuels préférés. Voir les vice-présidents d’Italie ou du Canada financer une conférence pour que 50 philosophes réfléchissent sur leurs politiques, reste de l’ordre du rêve. Peut-être que ce jour viendra.

D’ici là interrogeons-nous nous-mêmes sur ce que ce forum latino-américain nous dit de la relation entre philosophie et gouvernement.

Avant quoi, il faut rappeler que la plupart des nations latino-américaines actuelles ont élu des gouvernements socialistes dont l’objectif principal est de sortir de la pauvreté les citoyen(ne)s exclu(e)s par les états néo-libéraux (et dans certains cas par des états dictatoriaux) qui ont gouverné cette région dans le passé. C’est pourquoi depuis plus d’une décennie, des intellectuels progressistes aussi célèbres que Noam Chomsky et beaucoup d’autres ont soutenu Chávez, Morales, et d’autres présidents démocratiquement élus : pour leurs programmes sociaux et pour leur indépendance économique du FMI.

Malgré le progrès social (depuis 2003, la pauvreté extrême a été réduite de 72 % au Venezuela), malgré les initiatives écologiques (Morales a été déclaré « Héros mondial de la Terre-Mère » par le Président de l’Assemblée générale des Nations unies), malgré l’efficacité économique de ces gouvernements (à la différence des États-Unis, les économies latino-américaines croîtront de 4,7% en 2012), nos médias occidentaux maintiennent leur campagne de désinformation haineuse pour discréditer ces succès.

Oliver Stone a suggéré dans son brillant documentaire South of the Border, que cette campagne est le symptôme de la peur que les citoyens occidentaux exigent à leur tour de semblables politiques. En tout cas, tandis qu’en Europenous éliminons des services sociaux pour obéir aux demandes de la Banque centrale européenne, les États latino-américains ne font que les augmenter, et c’est précisément ce que réclament tant de manifestants occidentaux (« indignados », Occupy Wall Street, et autres mouvements courageux).

Ces pays d’Amérique latine ne font pas appel aux philosophes pour obtenir d’eux des justifications rationnelles ou dans l’espoir que certains d’entre eux écrivent des articles de propagande sur leurs politiques. Ils montrent plutôt leur conscience que l’Histoire n’est pas finie. Je rappelle la célèbre théorie de Francis Fukuyama (« la démocratie libérale est la seule forme légitime de gouvernement généralement acceptée »), aujourd’hui complètement assimilée, pour ne pas dire intégrée, à notre culture capitaliste.

Sauf que l’Histoire en Amérique latine n’a jamais pris fin ni recommencé. Elle évolue simplement comme une alternative à notre logique capitaliste d’enrichissement économique, de progrès technologique et de supériorité culturelle. Les pays latino-américains ne visent pas à dominer les autres mais simplement à revendiquer ceux que Walter Benjamin appelait les « perdants de l’Histoire » : ceux qui n’ont pas réussi dans notre système néo-libéral démocratique. Ces « actionnaires » sans succès ne sont pas seulement représentés par les citoyens défavorisés mais aussi par les nations et les continents sous-développés. C’est dans ce contexte que la philosophie est appelée à penser historiquement – c’est-à-dire à maintenir vivante l’Histoire. Mais comment ?

En tant que discipline interprétative déterminée à mettre en cause les fondements (culturels, scientifiques ou politiques) de la pensée, la philosophie vit dans l’insatisfaction permanente, obligée de poursuivre son inlassable recherche de modèles, de possibilités et d’histoires alternatives. Ce sont ces alternatives qui permettent de maintenir l’Histoire en vie parce qu’elles maintiennent la possibilité d’une plus grande liberté, d’une démocratie plus large, et de systèmes alternatifs.

Dans ce but les organisateurs du forum ont préféré suivre les principes herméneutiques du dialogue, d’une conversation où la vérité devient un échange constant de points de vue différents. Dans un dialogue sincère, aucun des interlocuteurs ne dispose à priori de la vérité absolue ni du terme final du débat ; c’est la discussion qui y mène.

Les 50 participants de la rencontre ont donc été divisés en plusieurs groupes : les différents thèmes du débat ont été discutés ouvertement par chacun, depuis chaque point de vue philosophique. Un rapport a émané de chacun des groupes et leur somme a été remise aux gouvernants du Venezuela pour les encourager à poursuivre et à améliorer le progrès social déjà atteint. Je suis certain que la totalité de nos propositions et analyses ne sera pas bienvenue ou appliquée. Mais le fait que des leaders politiques nationaux ont besoin de telles réunions depuis plus de dix ans indique la signification qu’ils donnent à la philosophie pour le bien-être de l’État.

Même si nous avons tou(te)s été invité(e)s pour nos sympathies envers les politiques contemporaines de l’Amérique Latine, les organisateurs savaient très bien que nos différences de positions philosophiques enrichiraient plutôt qu’elles nuiraient à la discussion. En somme et comme le disait feu Richard Rorty, l’Amérique latine fait appel aux philosophes « pour poursuivre la conversation » et parce que ses mandataires politiques sont assez honnêtes pour reconnaître que l’Histoire n’a pas pris fin avec leur forme socialiste et démocratique de gouvernement.

Jeudi 12 avril 2012

 

Source :Pourquoi l'Amérique latine a besoin des philosophes - Révolutions

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 18:47

 

Pas trop concentrée dans mon article concernant la militarisation du monde, dans lequel nous découvrirons que l'espionage est un des piliers de la machine de guerre de l'administration Obama, voici donc une pièce du puzzle en plus, une des autres manière cette administration Obama et ceux qui la dirige procèdent dans leur tentative de remettre la main sur les richesses de l'Amérique Latine (et du monde).

Un milliard de dollars investis chaque année dans des opérations d’ingérence USAID/CIA


Jean Guy Allard


10 mars 2012
 

Les États-Unis investissent un milliard de dollars annuellement dans des opérations « humanitaires » en Amérique Latine et les Caraïbes par le biais de leur Agence pour le Développement International (USAID), a révélé Mark Feierstein, administrateur de l'organisme d'état nord-américain accusé d'être une façade de l'intelligentsia nord-américaine. Feierstein, un fonctionnaire fédéral avec un passé lié à des activités d'ingérence a dit à Miami que Haïti -où l'USAID a réalisé des activités controversés - que la Colombie, le Mexique, l’Amérique Centrale et le Pérou sont dans “la liste des priorités” de cet organisme.

 

Dans un moment de joie excessif pour fêter les "succès" de cette filliale du département d'Etats, Feierstein a ouvertement déclaré que “cinq millions” seront dédiés à la “démocratie” au Venezuela cette année. Pourtant, l’USAID s'est retirée du pays par peur de la Loi de Défense de la Souveraineté Politique et l'Autodétermination Nationale. Cette loi interdit depuis fin 2010 le financement externe des partis politiques. Un “secteur très important pour cette agence est celui qui est en relation avec la démocratie et pour cela des programmes sont mis au point pour fortifier les institutions dans la plupart des pays de la région”, a t-il justifié sans référence à la violation de la loi. Pour le cas du Venezuela, cinq millions de dollars seront destinés à l'assistance technique pour "promouvoir et protéger la démocratie et les droits humains", a insisté Feierstein.

 

"Stratége" de candidat assassin


 En 2002, ce chef régional de l'USAID, spécialiste de l'ingérence, servit de stratège dans la campagne électorale de l'ex-président bolivien Gonzalo “Goni” Sánchez de Lozada et son Mouvement Nationaliste Révolutionnaire (MNR). “Goni” est celui qui a ordonné le massacre durant la fameuse "Guerre du gaz" en octobre 2003. Bilan : 67 morts et 400 blessés, majoritairement des civils. Fugitif de la justice bolivienne, il se trouve maintenant aux États-Unis.

 

Les idéaux de Feierstein sont tellement humanitaires qu'il fut successivement nommé dans les années 90 comme “Responsable de Projet” au Nicaragua, dans l'opération réalisée pour la National Endowment for Democracy (NED), filiale de l'USAID ; directeur pour l'Amérique Latine et les Caraïbes de l'Institut Démocratique National, autre instrument d'ingérence impérial subventionné par l'USAID ; et Conseiller Spécial de l'Ambassadeur des USA dans l'Organisation des États Américains (OEA).

 

Le jour-même de la conférence de presse du fonctionnaire nord-américain, le président bolivien Evo Morales a dénoncé que les États-Unis, par le biais de l'USAID, espionne “la Bolivie et d'autres pays latino-américains”. “Je suis convaincu que certaines ONG, plus particulièrement celle financées par l'USAID, sont la cinquième instance de l'espionnage, non seulement en Bolivie, mais dans toute l'Amérique latine”, a accusé Evo Morales durant une conférence de presse dans la ville de Oruro.

 

Au Mexique, l'impact potentiel pour les Etats-Unis



En ce qui concerne la Colombie et le Mexique, Feierstein admet que son organisation “fournit de l’assistance pour les thèmes de sécurité”, sans être explicite. “Au Mexique, poursuit-il, la bataille se livre contre le trafic de drogue”, tandis que la Colombie cherche “à consolider ses progrès en terme de sécurité”. "Ces sujets sont devenus maintenant des priorités pour l'USAID”, a confessé Feierstein. Au Mexique, l'organisme étasunien multiplie les opérations “parce que l'impact potentiel peut être important pour les Etats-Unis quand il y a de l'instabilité dû à la violence criminelle”. Il n'a pas mentionné l'omniprésence dans le pays aztèque, confirmée par ces mêmes organismes de sécurité, du FBI, de la DEA et… de la CIA. L'USAID alloue environ 180 millions de dollars à la Colombie et entre 50 à 60 millions de dollars au Pérou, Mexique, Honduras et Guatemala, selon le fonctionnaire. "Nous sommes très satisfaits" du progrès obtenu a Haïti, dit-il en affirmant que "dans le domaine de la production agricole, où l'USAID a travaillé avec les agriculteurs” (sic) l'USAID "a pu doubler, ou même tripler, la production durant les deux dernières années". Il afficha beaucoup d'enthousiasme pour un parc industriel qui sera inauguré dans le nord d’Haïti avec des entreprises étasuniennes. Cependant, il évita de rappeler que l'USAID, avant et après le tremblement de terre, a organisé, orienté et financé plusieurs des organisations politiques haïtiennes du pays, en coordination avec le Département d'État et parallèlement à la présence de 10 000 hommes du Comando Sur.

 

L'USAID a également joué un rôle-clé dans le renversement du Président Jean-Bertrand Aristide, en 2004.


 

A Cuba, où l'USAID dépense ses millions en opérations de déstabilisation qu'elle confie à des entrepreneurs, ces fonds sont distribués par Mark Lopes, sous administrateur adjoint, qui fut "représentant personnel” du Sénateur cubano-américain Bob Menendez, digne représentant de la mafia cubano-américaine au Capitole de Washington, complice de chaque “initiative” législative hostile à Cuba et au Venezuela. Ces dernières années, on a signalé pour Amérique latine la présence de l'USAID en Bolivie, au Brésil, en Colombie, à Cuba, en Equateur, El Salvador, au Guatemala, a Haïti, au Honduras, au Mexique, au Nicaragua, à Panama, au Pérou, en République Dominicaine et au Venezuela. En de multiples occasions, il a été prouvé que l'USAID, en plus de fournir une couverture à des officiels de la CIA, a recruté, préparé et financé des éléments qui ultérieurement se sont présentés comme des agents au service des intérêts nord-américains.

 

Traduit de l'espagnol par Henri Azar pour Investig'Action

Source : michelcollon.info
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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 13:24

 

 

 

Haïti : Quand une mine d’or signifie la mise a mort d’une nation ! (1ere partie)
Joel LEON
 

Au cours d’une émission de radio en Floride, un ami me rappela a brule-pourpoint que les occidentaux exterminèrent les premiers habitants d’Haïti, les Indiens dits Indiens par Christophe Colomb, pour pouvoir mieux voler leurs richesses minérales, particulièrement de l’or. Ensuite, la publication de l’article de l’ « Associated Press » sur la découverte de l’or en Haïti, gisement estimé à plus de 20 milliards de dollars, nous prend a la gorge. Une révélation pareille donne à la fois des sueurs froides aux patriotes haïtiens et du grincement de dents aux exploiteurs occidentaux. Les richesses minérales ont été toujours à la base de beaucoup de génocides de l’histoire. Ainsi, l’extermination des Arawak/Taino, les natifs d’Haïti. D’après des sources espagnoles de l’époque, ils étaient des millions en Hispaniola. En 1507, un recensement fit état de 60.000 Indiens restant, après 24 ans, soit en 1531, ils étaient réduits à une poignée de 600. Aujourd’hui, il n’en reste que des vestiges archéologiques. Un tel constat révèle la cruauté impitoyable des conquistadores. Ce fut la première expérience barbare liée directement a l’exploitation de l’or à laquelle les habitants d’Haïti firent face, c’était au 16e siècle. L’or s’achemine vers L’Europe et les natifs, vers le néant.

Haïti n’a pas beaucoup de chances quand il y a « ruée vers l’or ». D’après l’historien J.A. Rodgers, Toussaint Louverture, dans sa quête de libération pour ses frères en Afrique, rêvait d’y retourner. Une fois là-bas, il entendait empêcher le commerce des noirs qui se pratiquait à grande échelle. Ainsi, il confia beaucoup de franc-or à Mr Stephen Girard, un capitaine de bateau américain d’origine française, qui mouillait fréquemment dans la rade de Port-au-Prince, un ami a lui. L’objectif de cette entreprise, toujours selon Mr Rodgers, fut d’accumuler une forte quantité d’or pour pouvoir matérialiser financièrement son projet contre la traite négrière. La valeur de Cet or fut estimée à plus de 6 millions de dollars américains. Tout ceci est reporte dans le livre : « 100 Amazing facts About The Negro ». Apres l’acte vil de Napoléon qui piégea Toussaint Louverture et l’envoya en France, Stephen Girard décida de conserver l’or pour lui-même au lieu de le remettre aux enfants et a la femme de celui-ci après son internement a Fort-de-Joux, en France. A rappeler ici, que la femme de Toussaint fut humiliée, torturée atrocement par les bourreaux de Napoléon à la recherche de l’or caché du mari.

En 1812, Stephen Girard fut l’homme le plus riche des Etats-Unis d’Amérique. Quand en 1813, le gouvernement américain était au bord de la faillite et risquait de perdre la guerre face à l’Angleterre. Ne pouvant collecter les 10 millions de dollars requis, Stephen Girard, à lui seul, prêta 5 millions de dollars au gouvernement, soit la moitié de ce dont ’il avait besoin. Donc, la richesse volée de Stephen Girard d’Haïti fut mise au service des Etats-Unis lui permettant de gagner la guerre cruciale contre l’Angleterre, la dernière. Ensuite, il construisit « Girard Collège » à Philadelphie, d’où aucun homme ou femme de peau noire n’était admis. Il fallut attendre jusque dans les années 70 pour que le gouvernement impose l’accès au collège à tout un chacun, sans tenir compte de la couleur de leur peau.

En 1914, les Américains envahirent le pays. Ils firent un holdup up à la banque de la république d’Haïti et emportèrent la réserve d’or nationale. Ils occupèrent le pays pendant 19 ans. Aujourd’hui encore, l’or de « tonton nord » se trouve toujours dans les réserves stratégiques fédérales des Etats-Unis d’Amérique.

Dans ce contexte particulier de crise économique aigue, l’or s’impose mondialement comme le moyen le plus sur de conserver la richesse. Parce que tout est instable. Les secteurs clés de l’investissement-comme l’immobilier qui générait rapidement d’énormes profits-et les stocks sont en lambeaux. L’or est actuellement le refuge privilégié des nantis. Cela explique que l’once d’or coute plus de 2000 dollars américains sur le marché international. En une année, il a subi une augmentation de 15%. Voila dans quel contexte de grande convoitise qu’est arrivée la découverte de l’or en Haïti. D’abord, considérons les réserves d’or mondiales pour permettre de comprendre le danger qui guette Haïti.

Le Canada qui assure les explorations minérales sur le terrain en Haïti depuis 2006, à travers la compagnie EMX, affiche un certain retard sur la liste des pays détenteurs d’or. Le Canada est en 80e position avec seulement 3.4 tonnes de réserve. Donc, dans un contexte économique et financier mondial pareil, ce pays a besoin de beaucoup d’or pour renflouer sa réserve. D’ailleurs, il n’est pas le seul, d’autres géants économiques emboîtent le pas aussi. Les Etats-Unis qui contrôlent la plus grande réserve d’or de la planète, en première position avec 8133,5 tonnes, s’activent beaucoup aussi sur le marché de l’or. A noter que, les Etats-Unis prirent des 1933 un arrêté l’« executive order 1602 » mettant hors la loi tout citoyen susceptible de posséder de l’or. Seul le gouvernement fédéral fut autorisé à en garder. Pour préserver plus de 12 milliards de dollars en or, Franklyn D. Roosevelt a ordonné la construction a Fort Knox, Kentucky, du coffre-fort le plus sécurisé au monde jusqu’a nos jours. Le « United States Bullion Depository », il est placé en plein cœur de l’un des plus grands camps militaires du pays. Il est surveillé jour et nuit par plus de 30.000 soldats appartenant a : « l’aéroport militaire de Godman », « 16th régiment de cavalerie », « Bataillon du génie », l’« Equipe de combat de la 3eme brigade », la « 1ere division d’infanterie »…sans oublier : « United States Mint Police », des systèmes d’alarme, des caméras de vidéo, des hélicoptères apaches, des véhicules blindés de transport de troupes …On parle même de minage a intervalle de certains tronçons conduisant au bâtiment. Donc, l’or, contrairement à la croyance populaire a une importance supérieure à l’admiration illusoire que fait miroiter un bracelet, une bague ou une chaine…

Haïti, ce même bout de terre qui absorba le sang tout chaud de ces milliers innocents Indiens, hommes, femmes et enfants, aujourd’hui excite également l’appétit mercantile des empires. Cette fois, la république d’Haïti est habitée par des hommes et femmes noirs, originaires de l’Afrique. Ces mêmes individus qui remplacèrent les premiers habitants exterminés, il y a six siècles de cela. Ils sont plus de dix millions. Eux, les Haïtiens, qui fondèrent une nation sur ce bout de terre au prix de hautes luttes et de sacrifices ultimes sont dans le point de mire  de ces mêmes exterminateurs au 21e siècle.

Ils sont de retour !

Ils sont du même sang !

Ils viennent de l’Europe !

Le Canada et les Etats-Unis remplacent respectivement l’Espagne et l’Angleterre ; c’est-à-dire, la même fresque épidermique de Caucasiens aux yeux bleus/verts qui se disent issus d’une race supérieure. Perpétuellement, avec la même rapacité, c’est-à-dire la même soif ardente de voler et de tuer pour s’accaparer de tout. Toujours l’identique stratégie de diviser pour mieux régner : tribaliser la nation en parachutant un valet au pouvoir et morceler tout un continent par zones d’intérêts. Le trio infernal, États-Unis/France/Canada, à l’instar de celui du 15e siècle-le trio France/Angleterre/Espagne, se prépare pour le deuxième grand pillage d’Haïti, voir l’extermination de ceux qui résistent.

A l’heure de l’alerte du grand drame humain se joue la tragédie de la « chronique d’une mort annoncée ». Beaucoup de penseurs estiment qu’il faut exorciser les peuples victimes de l’histoire. En leur enlevant leur innocence. Il faut les réveiller de ce profond sommeil injecté par l’ordre mondial sur mesure. C’est l’heure de grands réquisitoires et de véhémentes dénonciations. Sinon, c’est la défaite qui nous consumera. Cette fois, il faut anticiper l’histoire pour l’imposer a notre humanité. Elle est trop cruelle envers nous, dirait l’auteur de «  Les Veines Ouvertes de L’Amérique ». Il faut arrêter les tours et contours meurtriers de l’histoire. Cette dualité de bourreaux et victimes, agresseurs et proies touche à sa fin. Que l’or d’Haïti soit la sépulture des exterminateurs des Indiens.

Il y a six siècles de cela, les occidentaux firent disparaitre toute une classe d’hommes et de femmes. Il n’y avait pas eu de transition entre les Arawak/Tainos, les premiers habitants d’Haïti, et les noirs arrachés de leurs royaumes africains. Cela signifie que l’Ile d’Haïti avait vécu le premier nettoyage ethnique de l’hémisphère occidental.

En écoutant le documentaire audio de « Ayiti Je Kale », on a l’impression que le peuple, appuyé par ses intellectuels progressistes, se prépare déjà à la résistance nationale. Le gouvernement actuel, par son manque de légitimité, est appelé a ne pas négocier aucun contrat avec « EURASIAN », « NEWMONT » etc, les principaux pillards internationaux des mines. D’ailleurs, Dieuseul Anglade, un ancien directeur général du bureau des mines, a déjà exhorté les autorités actuelles dans ce sens, et je cite : « Je leur ai dit de laisser les minerais sous terre les générations futures pourront les exploiter ». La nation d’Haïti est condamnée à ne pas manquer cet autre rendez-vous. Celui-là est fondamental parce qu’il s’agit des ressources naturelles nationales du pays.

Hugo Chavez, en commentant sa dernière visite en Haïti devant le parlement vénézuélien tout de suite après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, a avoué avoir vu dans le pays des « Portes de l’enfer habitées par des anges noirs ». Donc, le moment est venu de briser ses portes de l’enfer en utilisant nos propres ressources et combattre le grand capital financier international toujours prêt à piller. Sans pourtant ignorer la complexité de la situation globale du pays.

Nous faisons face a un appareil d’état vassalisé au profit de l’intérêt économique, politique et social des pays, curieusement autoproclamés « amis d’Haïti ». Cette réalité me renvoie étrangement en 1929 quand le commandant des US marines en Haïti, Mr John Russel, expliqua que Louis Borno, président d’alors d’Haïti, « n’a jamais pris une seule décision sans me consulter au préalable ». En 2012, tous les pouvoirs d’état sont assujettis. Le président et sa femme sont de nationalité américaine et considérés comme les chouchous de Bill Clinton, ex-président des Etats-Unis. On a un chef de gouvernement, Laurent Lamothe, qui regarde tout comme une marchandise. Il est un multi millionnaire dans le domaine de la télécommunication, qui voit profit en tout et partout. Les parlementaires haïtiens, à part quelques exceptions notables se font tristement célèbres dans des scandales financiers et politiques en permanence. Le pouvoir judiciaire est totalement acquis à la cause de l’exécutif. En face d’une réalité aussi décevante, la défense de l’intérêt national tombe automatiquement sous la responsabilité directe des citoyens.

D’abord, en considérant le caractère valet de l’exécutif et puéril du législatif, il est impérieux qu’ils n’engagent pas le pays dans des accords avec des compagnies étrangères pour l’extraction de l’or. Ce déficit de confiance doit être résolu avant de penser à l’utilisation des mines nationales. Pour cela, il faut avoir des hommes politiques patriotes aux affaires, pour éviter que soit gaspillée cette chance ultime. D’où l’importance des élections à venir.

Joël Léon

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http://www.legrandsoir.info/haiti-quand-une-mine-d-or-signifie-la-mise-a-mort-d-une-nation-1ere-partie.html
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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 13:14

 

Voici un article qui fait très bien le point sur les avancées parfois timides de l'Amérique Latine en reconquête de sa souveraineté. Un article qui mets aussi le doigt sur la question qui tarabuste plus d'un, la conservation, voir le développement du modèle extractiviste, mais aussi de l'agriculture industrielle dans le cadre de la lutte contre la pauvreté héritée des régimes néo-coloniaux et oligarchiques, et dans la recherche des moyens de la souveraineté alimentaire.

Une manière de vouloir "jouer dans la cours de grands" qui est sans doute à terme une grosse erreur de pronostic, mais qui démontre aussi dans de nombreux cas que les mandataires locaux n'ont toujours pas une vision claire des problèmes d'environnement, ni des problèmes pour les proches générations héritières que représenteront à coup sur un épuisement des ressources, y compris les plus fondamentales, terre, eau, air, énergie, toute une série de questions que les mouvements indigènes envisagent avec beaucoupde lucidité en proposant des solutions viables dans le long terme.

S'il est tout à fait honorable de vouloir soulager la misère à brève échéance, je ne suis pas certaine (et c'est vraiment une question) que les modèles adoptés soient les meilleurs,de plus on constate qu'ils continuent à s'accompagner d'une fuite de matières premières précieuses qui ne sont pas payées à leur réelle valeur et d'une destruction irréversible des milieux ambiants.

Ajoutons que cela permet à l'empire jouant sur tous les tableaux de manipuler une opinion publique locale et internationale, grâce à des ONG aux ordres ou conçues pour. Avec ce paradoxe que ceux qui s'engoufrent dans la fissure en Occident pour critiquer les gouvernements locaux, ne tirent pas la conclusion que si les combats contre le modèle extractiviste, mené en toute conscience, ou manipulé, aboutissent, cela signifierait un changement radical de nos modes de vies.

La souveraineté là-bas est indissociable de la simplicité ici.... il est encore possible de rétablir cet équilibre maintenant, si nous ne le faisons pas, si nous n'accceptons pas de réorienter nos  modes de vie vers d'autres valeurs que le consumérisme dominant, le résultat sera à cours terme la misère (et la guerre) pour tous.

Croissance, réindustrialisation.... ce sont des promesses de fous, de débiles mentaux ou de démagogues sans scrupules qui temporisent pour s'accaparer toujours d'avantage du pouvoir et mettre en place les dispositifs de répression destinés à contenir les risques d'insurrections qui ne manqueront pas de se produire (si les peuples ont encore lavolonté, la détermination et force de réagir, après cette longue période d'usure progressive) lorsque les populations réduites au pire comprendront qu'elles ont été grugées.

Seule la construction d'une solidarité internationale des peuples fondée dans un principe d'équité peut amener des solutions qui ouvrent un avenir. Quand un système atteint ses limites d'expension, ce qui est à rechercher ce ne sont pas les moyens de plus de croissance qui se feront toujours "au détriment de..." mais bien ceux de l'homéostasie, un équilibre créatif. Le moment venu d'aller vers une croissance inédite des qualités qui nous rendent aimables, un développement dont on peut affirmer qu'il a pris unn grand retard sur celui de technologies dont nous ne controlons pas les conséquences et les effets pervers...  revenir à un peu plus de sagesse.... écosophie : habiter la planète avec sagesse.

 

 

L’Argentine reprend son entreprise pétrolière


Mondialisation.ca, Le 15 juin 2012

 

 




Le 16 avril, la présidente de l’Argentine, Cristina Fernandez, annonçait la prise de contrôle par l’État de l’entreprise pétrolière, Yacimientos petroliferos fiscales (YPF), privatisée, en 1999, par l’ex-président néolibéral Carlos Menem.

Le gouvernement argentin exproprie 51% des actions d’YPF, toutes appartenant à la transnationale Repsol dont, déclare la présidente, « le modèle d’affaires ne coïncide pas avec les besoins énergétiques du pays. »

Le 4 mai, le Sénat et la Chambre des députés argentins adoptaient à une très forte majorité la loi qui encadre cet achat forcé et qui déclare d’intérêt public l’auto-approvisionnement du pays en pétrole et en gaz, incluant leur production, exploration, industrialisation, transport et commercialisation.

Par son intervention, le gouvernement argentin veut renverser une baisse constante de la production nationale d’énergie (20% depuis 2004) alors même que l’économie a cru de 96% au cours des huit dernières années.

En 2011, cette situation a forcé l’Argentine à importer pour 9,4 milliards de dollars d’énergie, presque le double du montant de l’année précédente, affectant grandement la balance commerciale du pays. Celle-ci ne peut se permettre d’être négative puisque, conséquence du défaut de paiement de 2001, l’Argentine peut très difficilement emprunter sur les marchés financiers internationaux.

Repsol, jusqu’à maintenant détentrice de la majorité (57%) des actions d’YPF, est accusée par l’État argentin d’avoir préféré expatrier ses profits, notamment pour s’étendre en Afrique, plutôt que d’investir dans l’exploration et le développement de nouveaux gisements en Argentine.

La transnationale aurait distribué jusqu’à 90% de ses gains à ses actionnaires pendant que sa production d’énergie en Argentine chutait d’environ 70% pendant les treize ans de la privatisation d’YPF. Avec pour conséquence, écrit l’économiste argentin, Claudio Katz, que Repsol a beaucoup contribué à épuiser les installations existantes et les réserves de brut argentin de même qu’à gonfler les prix de l’énergie sur le marché interne.

L’attitude de Repsol, poursuit Katz, n’a pourtant irrité aucun des nombreux critiques néolibéraux contre le gouvernement argentin qui reprochent à ce dernier une violation de la sécurité juridique des investisseurs internationaux en oubliant que le non respect des contrats par Repsol est aussi une violation de l’ordre juridique.

Le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy et, plus étonnant, son opposition socialiste, ont parti le bal, faisant semblant de croire que la mesure argentine ciblait l’Espagne et les espagnols. Pourtant Repsol est une entreprise privée qui n’est plus espagnole qu’à 48% et qui ne déclare que 25% de ses revenus au fisc de ce pays.

Tant l’Espagne que l’Union européenne menace maintenant l’Argentine de représailles économiques tandis que la presse économique internationale se déchaîne, traitant Cristina Fernandez de voleuse et proposant d’exclure son pays du G-20. Tout ça pour une nouvelle loi argentine bien tardive et plus que timide.

L’intervention argentine survient, en effet, après une décennie de complicité et de négligence des gouvernements envers YPF. L’État argentin, analyse le collectif culturel argentin Plataforma 2012, a en quelque sorte favorisé le sous-investissement de Repsol et d’YPF en leur permettant de liquider des devises à l’étranger, d’exporter des hydrocarbures au détriment de l’auto-approvisionnement et de payer des rétentions à l’exportation bien ténues en comparaison du drainage souffert par le pays.

En 2007, dans une tentative pour « argentiniser » YPF, l’État argentin favorise l’acquisition par le Groupe Petersen, propriété d’une famille proche des Kirchner, les Eskenazi, de 25,46% des parts de l’entreprise, sans que les nouveaux propriétaires ne déboursent un seul sou. Petersen est alors autorisé à payer ses actions à même sa part des profits, ce qui n’aidera en rien la cause du réinvestissement.

De plus, tant Plataforma 2012 que Claudio Katz tiennent à rappeler que l’intervention gouvernementale est incomplète. Elle ne touche finalement que 15% de l’activité pétrolière argentine puisque les activités d’YPF ne représentent que 30% de celle-ci.

Sans compter qu’en demeurant une société mixte, YPF garde une forte présence du capital privé en son sein, ce qui exigera d’opérer selon des critères de rentabilité immédiate contraires à la priorité à l’investissement visée par la loi.

Plus encore, en laissant en poste les fonctionnaires qui ont avalisé toutes les décisions de Repsol et de la famille Eskenazi, la loi place la reconstruction d’YPF entre les mains de ceux-là même qui ont participé à sa destruction.

Elle maintient également un pouvoir discrétionnaire des dix provinces pétrolières du pays dans la gestion d’une ressource qui appartient pourtant à toute la nation.

La nouvelle loi prévoit aussi d’indemniser Repsol (qui réclame un hallucinant montant de 10,5 milliards de dollars!) sans mentionner les dommages causés par la transnationale aux infrastructures et à l’environnement du pays. Un audit sérieux, affirme Plataforma 2012, montrerait que Repsol devrait plutôt indemniser l’Argentine.

Enfin, la loi perpétue le modèle extractiviste, largement adopté par les gouvernements de gauche latino-américains, consistant à financer les politiques sociales par une exportation massive de ressources naturelles non-renouvelables comme les hydrocarbures et le minerai. En plus d’affecter gravement l’environnement, ce modèle maintient l’Amérique latine dans la dépendance du prix des matières premières.

La mesure argentine promet même d’accentuer ce modèle alors qu’elle reproche à Repsol un manque de production et envisage d’exploiter un méga-gisement de gaz de schiste récemment découvert à Vaca Muerta, dans la province de Neuquen.

Bien sûr, pas plus les États-Unis que l’Union européenne, le FMI ou la Banque mondiale, ne craignent une si timide nationalisation. Sauf qu’elle leur offre un prétexte idéal pour s’acharner contre l’Argentine à qui on ne pardonne toujours pas d’avoir suspendu des paiements sur sa dette de près de 100 milliards de dollars en 2001.

Ainsi, le 26 mars, le Département du commerce états-unien suspendait l’Argentine de son système généralisé de préférences douanières au motif que Buenos Aires refuse de payer plus de 300 millions $ à deux entreprises états-uniennes ayant porté plainte devant le Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), un très controversé tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale.

Déjà, nous apprend Stéphanie Jacquemont, de la section belge du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-monde (CADTM), 49 plaintes ont été déposées contre l’Argentine au CIRDI, et il serait temps que ce pays imite le Venezuela, la Bolivie et l’Équateur qui ont tout simplement déserté l’institution alors qu’un pays comme le Brésil a toujours refusé d’en faire partie.

De plus, une délégation de lobbyistes représentant des détenteurs d’obligations argentines en défaut, l’American Task Force Argentina (ATFA), mène une campagne internationale très visible allant jusqu’à perturber tous les forums et événements où se trouvent les représentants du gouvernement argentin.

L’ATFA, qui dit chercher « une solution juste au défaut sur la dette argentine », vise, entre autres choses, à saisir les avoirs argentins dans des pays tiers dont la Grande-Bretagne, déjà en conflit avec l’Argentine sur la question des Malouines.

Toutes ces pressions et intimidations pleuvent sur l’Argentine depuis déjà quelques mois. Leur but est de montrer aux pays européens victimes de l’éclatement de la bulle immobilière de 2008, comme la Grèce, le Portugal, l’Italie et l’Espagne, ce qu’il en coûte de ne pas payer ses créanciers occidentaux jusqu’à la dernière cenne.


André Maltais est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de André Maltais publiés par Mondialisation.ca

Source : L’Argentine reprend son entreprise pétrolière

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Gilles Deleuze, février 1977.

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