3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 19:23

 

Voici un mode de la bonne gouvernance à la mode US. Ayant de la famille haïtienne par alliance, j’ai été confrontée très jeune aux récits des horreurs perpétrées par les Macoutes. Et rien n’a changé, le dernier grand chéri des régimes US, Uribe  ancien président de Colombie, et actuel de UnoAmerica ramassis de militaires sanguinaires et autres fascistes, complotant contre l’ensemble de l’Amérique Latine progressiste avec l’esprit de la guerre froide, démontre quel type de gouvernance convient à l’Empire du Nord en quête d’arrière-cour à exploiter. Pillage, esclavagisme et terrorisme d’état au profit des transnationales qu’incarne le régime US pour le public, voilà ce que rêve de rétablir sur le continent Sud, les partisans de "la liberté et  la démocratie".

« Et ils crieront Liberté ! lorsqu’il feront exploser leurs bombes »

Nicolas Maduro au sujet des bandes de terroristes fascistes à la solde de l’opposition Washington.

50 ans du massacre du 26 avril 1963

Sommes-nous moins que des animaux ?

Gotson Pierre

« Si Haïti ne reconnaît pas de crimes contre l’humanité, nous sommes moins que les animaux, moins que les végétaux », lance l’historien et journaliste Michel Soukar, lors d’une conférence marquant les 50 ans du massacre du 26 avril 1963, orchestré par le régime du dictateur François Duvalier.
 
La conférence a eu lieu à la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), qui a également organisé une exposition de photos des victimes de cette grande opération répressive.
 
Danièle Magloire, présidente du Collectif contre l’Impunité, qui regroupe les victimes du régime, a également pris part à la conférence, en présence notamment de la Protectrice du Citoyen, Florence Élie, des parents et proches de victimes et de nombreux jeunes.
 
Retraçant le parcours sanglant du régime dictatorial de Duvalier, Soukar a catégoriquement réfuté la thèse de ceux qui évoquent « la prescription » pour tenter de soustraire Jean-Claude Duvalier, successeur de son père en tant que président à vie, de la justice.
 
Avis partagé par Danièle Magloire, qui, en même temps, part en guerre contre le négationnisme.
 
« Par éthique, Duvalier à droit à une défense », reconnaît-elle.
 
Mais « nier les crimes qui se sont produits est inacceptable », s’insurge la défenseure des droits humains.
 
Ainsi, ajoute-t-elle, si les avocats peuvent défendre leur client, ne sauraient-ils, en aucun cas, « injurier les victimes (comme le font les défenseurs de Duvalier) et méconnaître les faits ».
 
Dans l’affaire Duvalier, poursuivi en justice pour crime contre l’humanité et détournement de fonds, les avocats ont eux-mêmes aussi un « devoir d’éthique ».
 
Le 26 avril 1963 rappelle le massacre de plusieurs familles notamment de militaires, soupçonnés d’implication dans une tentative d’enlèvement de Jean-Claude Duvalier.
 
Lors de ce vaste carnage, des maisons avaient été incendiées avec leurs occupants, des enfants enlevés, des familles entières arrêtées, torturées, tuées et disparues.
 
Duvalier se noie dans le crime
 
 
A propos du contexte de l’époque, Soukar explique que 1963 est une « année qui s’annonçait très mouvementée », au cours de laquelle Duvalier tente d’établir définitivement son régime autoritaire.
 
Il se sert bien de problèmes avec Clément Barbot, un chef militaire emprisonné, remis en liberté, mis en résidence surveillée, qui s’est échappé et qui déclenche une guérilla urbaine.
 
En pleine guerre froide, alors que Duvalier reçoit des pressions d’une aile de l’establishment américain et est mal vu du voisin dominicain, le 26 avril « il fonce » et « tire sur tout ce qui bouge ».
 
À partir de ce moment, raconte l’historien, Duvalier se noie dans le crime au point de reconnaître lui-même « qu’il ne sortira du palais que pour aller au cimetière ».
 
Récidive en 1964 à Jérémie (Sud-Ouest), où à nouveau, « il arrive (comme le 26 avril 1963) à assassiner des bébés ».
 
Parallèlement, une répression sauvage sévit en milieu paysan, particulièrement dans l’Artibonite (Nord), ou les terres des agriculteurs sont systématiquement confisquées. La répression syndicale bat aussi son plein. Les syndicats sont noyautés et des syndicalistes assassinés.
 
Le régime, qui promeut le noirisme et prétend défendre les intérêts des classes moyennes, bénéficie en fait d’une « alliance avec la grande bourgeoisie contre les ouvriers et paysans », relève l’historien.
 
« Cette grande bourgeoisie mettait ses contacts diplomatiques au service de Duvalier », précise-t-il, et la communauté internationale a joué la carte de la « complicité » en hissant et soutenant au pouvoir « un prédateur ».
 
Un régime issu de nulle part ?
 
« Duvalier et le duvalierisme ne sont pas tombés du ciel. Ils sont le produit de cette société » : telle est la thèse de Michel Soukar. Aussi loin qu’on remonte dans l’histoire d’Haïti, il y a eu des massacres... « Mais le pic est atteint avec Duvalier ».
 
C’est d’ailleurs « dans le sang » qu’il prend le pouvoir, lors des premières élections au suffrage universel direct en 1957, dans un contexte de crise économique.
 
Les élections truquées ont lieu suite à la répression sauvage, par l’armée, des partisans de Daniel Fignolé (rival de Duvalier) dans les faubourgs de Port-au-Prince, où, selon des témoignages, des victimes sont enterrées sans avoir été achevées (« Y al mouri anba »).
 
Dans le contexte de la guerre froide, de la croisade anti-communiste et de la violence organisée un peu partout en Amérique Latine, les Américains appuient Duvalier, « habité par la mégalomane, la paranoïa et la folie suicidaire ».
 
Il crée sa milice, les Volontaires de la Sécurité Nationale, appelés encore les « Tontons macoutes ».
 
« Vous êtes sauvages, je vous aime sauvages », leur répète Duvalier, seul maître reconnu par ce corps qui « rivalise avec les services secrets et supplante l’armée ».
 
Après le massacre de 1963, « le macoutisme devient le banditisme officialisé » et s’installe alors « un système de répression permanente » en Haïti, jusqu’à la révolte populaire de 1986, qui a mis fin au régime sanguinaire de Duvalier père et fils.
 
Après la chute de la dictature, le 26 avril 1986, les Forces Armées d’Haïti (Fadh) massacreront des manifestants devant le Fort-Dimanche (une prison politique sous le régime), symbole de l’ère Duvalier, non loin du bord de mer de la capitale.
 
 



Partager cet article
Repost0
1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 20:49

 

  Monday April 22, 2013  by Frente de Estudiantes Libertarios - Chile Report this post to the editors
Soyons assuré-e-s que la jeunesse latino-américaine est debout avec la lutte du peuple vénézuélien parce que nous n’accepterons pas que se répète ce qui s’est passé au Honduras et au Paraguay, parce que nous n’accepterons plus que la mort soit l’outil des puissants pour bloquer les changements dont les pauvres ont besoin.

venezuelasedepsuvincendiada_1.jpg

Le fil des événements des derniers jours au Venezuela constitue un moment décisif dans la lutte des classes en Amérique du sud. Le refus de l’opposition de droite d’accepter sa défaite électorale – à la différence de gouvernements de droite de la région comme la Colombie et le Chili qui ont reconnu le gouvernement – a déclenché un violent coup d’État, avec l’assassinat de militants et militantes chavistes et de membres de leurs familles dans plusieurs parties du pays. De plus, ont été brulé des autobus, les quartiers généraux du Partido Socialista Unido de Venezuela et des centres de santé. Les bureaux des canaux de télévision Telesur et Venezolana de Television ont été attaqués.

Cette situation nous oblige à répondre par l’action et la réflexion approfondie qui, pour des militants et militantes de la gauche libertaire et révolutionnaire, se doit de suivre les développements politiques et historiques de notre peuple en lutte constante pour son émancipation. La classe dominante, saisissant que les formes démocratiques ne lui sont plus utiles pour défendre ses intérêts, cherche à mettre un terme au processus vénézuélien, qui s’est développé dans notre pays frère durant 14 ans, et qui lui a sans doute redonné de sa dignité et y a construit un énorme potentiel révolutionnaire.

Dans notre pays, et dans tout le continent, les mêmes qui, dans le passé, n’ont pas souffert du déraillement de la démocratie libérale pour faire valoir leur pouvoir, resserrent les rangs avec le «caprilisme» en cherchant à le légitimer, donnent leur appui pour renverser le gouvernement bolivarien et lancer la terreur et la répression. Tout cela avec l’appui du gouvernement américain, de l’Union Européenne et de l’Organisation des États américains (OEA), qui demeurent silencieux et silencieuses devant la violence et qui font pression pour un recomptage des votes – que l’opposition n’a pas même demandé officiellement au Conseil National Électoral.

Mais, cette situation est également une sirène d’alarme pour le camp populaire comme, dans les statistiques, ne furent pas peu les gens qui se sont posé-e-s pour l’opposition dans les sondages quelques mois après le dernier triomphe électoral. Il y a déjà des voix dans les rangs bolivariens qui appellent à approfondir le processus bolivarien, à donner plus de place aux masses organisées et à combattre la bureaucratie qui a surgie dans différents secteurs de l’appareil d’État. Nous croyons que ces efforts redonneront la vitalité et la force aux rangs révolutionnaires, en des temps dans lesquels l’impérialisme et la réaction cherchent à tirer profit de la mort de Chavez et du recul électoral.

Pour nous, il est essentiel de défendre le cheminement politique du peuple vénézuélien contre la menace de la réaction impérialiste, mais ce support saura lever bien haut les drapeaux de notre propre tradition politique et donner à cette dernière le pouvoir de devenir une alternative révolutionnaire, surpassant le dogmatisme et analysant chaque changement d’une perspective critique.

Aujourd’hui plus que jamais, notre solidarité et notre appui résident dans la confiance que le peuple vénézuélien est capable de défendre son propre cheminement comme il l’a fait lorsqu’il a emplit les rues de la capitale en 1989 dans le Caracazo, ou comme en avril 2002 quand il a confronté la première tentative de coup d’État contre le processus bolivarien. Soyons assuré-e-s que la jeunesse latino-américaine est debout avec la lutte du peuple vénézuélien parce que nous n’accepterons pas que se répète ce qui s’est passé au Honduras et au Paraguay, parce que nous n’accepterons plus que la mort soit l’outil des puissants pour bloquer les changements dont les pauvres ont besoin.

Vive le peuple vénézuélien et sa révolution!

Pour le communisme et la liberté!

Que vainquent ceux et celles qui luttent!

Frente de Estudiantes Libertarios de Chile
Traduction du Blogue du Collectif Emma Goldman
Related Link: http://fel-chile.org/?p=509
Source: Il faut bloquer les coups d’État en Amérique Latine! - Anarkismo
Partager cet article
Repost0
28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 12:15

 

 

La tentative de coup d’état ayant échoué après les élections du 14 avril au Venezuela, les tentatives de déstabilisations se poursuivent d’autres manières.

Petit rappel. Après la mort de Chavez, ainsi que le prévoit la constitution de nouvelles élections furent organisées et le PSUV (Parti Socialiste Unifié du Venezuela) ratifia le choix de Chavez élisant en toute bonne logique de continuité Nicolas Maduro comme candidat présidentiel.

Première déconvenue pour l’opposition et ses maîtres de Washington : non il n’y eu pas de guerre interne au sein du mouvement bolivarien mais bien au contraire une volonté de maintenir l’unité. Contrairement à ce que répandent nos médias :Chavez avait bien un successeur préparé à cette tâche, un militant de « toda la vida », proche collaborateur de Chavez depuis 20 ans et qui au cours des 6 dernières années pendant lesquels il fut Ministre des Affaires Etrangères du Venezuela, par sa contribution à l’unité régionale a conquis l’estime et le respect de l’ensemble des mandataires de la région, qui tous de gauche comme de droite ont soutenu la validité du processus électoral par lequel il est devenu Président du Venezuela. Parmi toutes les nombreuses appréciations formulées à l’égard de Maduro, celle qui revient le plus souvent : « C’est un homme de conciliation ».

Pendant le temps qui s’écoule entre la mort de Chavez et le 14 avril jour des nouvelles élections, l’opposition s’agite et fomente les conditions d’un renversement de pouvoir. Lors de la campagne, les médias privés qui occupent 80% du champ médiatique au Venezuela accorderont des temps de parole respectifs de 73% au candidat de Washington Capriles pour 23% à Maduro candidat de la révolution Bolivarienne. Temps de parole que Capriles utilisera principalement pour mettre en avant l’idée d’un état défaillant et d’un pays ingouvernable.

Ce n’est pas innocent. Si nous prenons le document du Pentagone  J.V. 2020, qui explicite la mise en place d’une gouvernance mondiale comme militarisation du monde sous égide de ce même Pentagone, nous trouvons cette notion d’état défaillant comme un des fondements des situations dans lesquels les USA se donnent le droit d’intervenir sans autre forme de procès sous prétexte qu’un état défaillant est propice au narcotrafic et refuge pour les terroristes, ce qui d’office menace leurs sécurité et intérêts. Si nous savons que depuis les élections les manifestants de l’opposition présentent des pancartes qui appellent Obama et Pérez à intervenir contre le « coup d’état » qui a eu lieu dans  le pays alors que circule une pétition en ce sens qui sollicite l’intervention de Washington pour renverser Maduro nous avons un des axes de ce qui est une conspiration contre le pouvoir légitime du Venezuela, les 7 millions et quelques personnes qui à travers le pays ont élu Maduro. Une faible majorité, mais une majorité incontestable.

Parmi ce qui fait question à l’issue des élections, c’est la différence statistiquement incroyable entre résultats prévus par les sondages et résultats obtenus. A l’exception du résultat d’un sondage d’une agence ayant son siège hors du pays tous les sondages donnaient Maduro gagnant avec un avantage allant de 6% à 20%. Il y a donc la une anomalie. Une anomalie qui doit être élucidée. Quelques pistes rencontrées : Opération Avalanche de Capriles. Elle consiste à déclencher par tweeter des opérations de vote en  cascades en fin de scrutin. Les électeurs d’Avalanche sont essentiellement des jeunes.

Il y a donc là une manœuvre concertée, préparée à l’avance, une stratégie questionnable. Qui a organisé Avalanche, comment et avec quels fonds ? Dans quel but, la réponse est connue. Des mises en parallèle ont été faites avec les achats massifs de votes de droite au Chili dans les élections dans lesquelles Salvador Allende se présentait. Rappelons que des dizaines de millions de dollars sont été versés au Venezuela (comme sur tout le continent sud) à des Organisations (officiellement) Non Gouvernementale pour promouvoir la société civile, autrement dit les droites régionales. Des organisations « de la société civiles », elles aussi mentionnées dans le document J.V. 2020 comme faisant partie intégrante du dispositif destiné à maintenir et rendre totale l’hégémonie de ceux que le régime étasunien représente, les concepteurs,  promoteurs d’un projet de gouvernance technocratique mondiale dont ils seraient les dirigeants et bénéficiaires.

Un projet que les avancées du projet d’Union régionale d’Amérique du Sud sur base de principes d’autodétermination et de rejet du néolibéralisme rendent impossible. Nous ne pouvons donc comprendre ce qui se passe au Venezuela en ce moment sans considérer l’intégration régionale dont Chavez fut l’initiateur et le catalyseur et Maduro nous l’avons plus haut un contributeur majeur. Les tentatives de déstabilisation de ce projet régional et des gouvernements qui y participent sont constantes et polymorphes. Une première phase d’intensification a au lieu dès le début du premier régime Obama, alors que le département d’état organise le renversement du président légitime du Honduras. J’ai suivi jour après jour (ici nuit après nuit) le déroulement du coup d’état. Un document en particulier est intéressant pour éclairer ses stratégies de déstabilisation comme la poursuite dans le long terme d’une volonté colonisatrice. Un des deux acteurs militaires principaux de ce coup d’état est Billy Joya, un bon élève  de l’Ecole de Tortionnaires Assassins dite « des Amériques » qui avait entre autres faits terroristes déjà participé à la conspiration et au coup d’état  du 11 septembre qui conduit à la mort de Salvador Allende et à l’instauration d’une sanglante dictature militaire. Le document dont il est question ici est une intervention de Joya à la télévision à laquelle il s’est rendu muni de son dossier de préparation du coup d’état au Chili dont il s’est inspiré, dit-il, pour préparer celui contre Zelaya. Les arguments en faveur du « golpe » étant une litanie de Guerre Froide bien connue qui se résume par « Un bon communistes est un communiste mort ». Cela pour montrer la continuité dans les conspirations colonialistes de l’Empire du Nord, réactivées par le régime Obama comme son premier acte significatif dans le continent Sud.

Or à présent nous entrons dans une nouvelle étape de cette guerre. La mort de  Chavez qui était aussi mur de contention contre les envahisseurs du Nord était le moment, par eux attendu, pour lancer une nouvelle phase d’agression. On ne peut séparer les tentatives de déstabilisation qui ont lieu en ce moment au Venezuela de la déclaration de Kerry

“L’hémisphère occidental  est notre cour-arrière, il est d’une importance vitale pour nous. Avec une grande fréquence, beaucoup de pays de la région sentent que les USA ne leur portent pas assez d’attention et dans certaines occasions c’est très certainement la vérité. Nous devons nous rapprocher vigoureusement, nous avons planifié de le faire. Le Président se rendra bientôt au Mexique et ensuite au Sud je ne me rappelle pas dans quels pays, mais il va dans la région ».  

Les termes «hémisphère occidental » et « cour-arrière » appartenant au vocabulaire typique de la colonisation, le reste de cette déclaration désignant clairement la possibilité d’intervention militaire à l’appel de la dite société civile, celle qui du Venezuela appelle en ce moment, par pétition, Washington à intervenir dans l’état défaillant du Venezuela. La déclaration de Kerry est une déclaration de guerre à tous les habitants du Sud qui luttent pour leur droit à l’autodétermination.

A travers les faits qui se sont succédés dont certains ont été dévoilés par les services de renseignement du Venezuela, à travers les matrices d’opinions, créatrices d’évènements ou explicatives développées successivement par les medias « Chiens de garde » destinées à l’opinion publique nationale ou internationale, nous pouvons distinguer les étapes prévues d’un coup d’état au Venezuela.

A l’avance Capriles avait annoncé qu’il ne reconnaitrait pas les résultats des élections. Rappelons que ces résultats ne sont rendu officiels qu’après un recomptage manuel de 54% des votes, désignés de manière aléatoire. Rappelons aussi que c’est par ce même système que Capriles fut dérouté face à Chavez en octobre dernier et qu’il fut ensuite élu gouverneur de Miranda sans qu’il songe alors à remettre en cause l’efficacité de ce système (ni lors des 16 élections précédentes). Or Capriles qui a appelé immédiatement ses électeurs à manifester leur rage contre les fraudes électorales n’a jamais demandé officiellement le recomptage des votes. Quelques jours plus tard, il fera la demande officielle, non du recomptage des votes, mais d’un audit des machines, qui est en court depuis le début de cette semaine mais dont Capriles annonce à présent qu’il ne reconnaitra pas non plus le résultat.

Entre son appel à ses partisans à manifester leur rage, doublé d’un appel sur tweeter d’un journaliste de sa suite (qui a un million de suiveurs sur tweeter) à s’en prendre en particulier aux centres de santé, dans lesquels les médecins cubains dissimuleraient des urnes et les menaces de sanctions proférées par différentes instances du régime étasunien qui refuse de reconnaître la légitimité de Maduro… nous avons 10 morts, plus de 150 blessés et des dégâts commis aux locaux du parti, au logement de certains de ses membres, mais aussi et surtout aux acquis de la révolution que sont les centres de santé, les médias populaires locaux et les logements sociaux payés avec la rente pétrolière.

Un exemple : trois logements sociaux construits par leurs habitants avec l’aide de l’état sont incendiés de nuit, alors que dans chacun d’eux dort une petite famille. Sans un voisin qui a lancé l’alerte et permis de sauver les habitants le bilan humain des exactions de l’opposition eut été encore alourdit.

Alors que les médias se focalisent sur Boston, nous constatons encre une fois que les morts étasuniens ont une valeur spéciale et que les victimes des guerres ou du terrorisme sous couverture du régime étasunien n’intéressent pas grand monde. Une militante du PSUV brûlée vive par les hordes fascistes au service de l’opposition qui ici, en a entendu parler ? Je suis vraiment désolée pour les victimes de Boston, comme je l’ai été pour celle des tours jumelles, mais sans plus. Le régime étasunien fait tant de victimes à travers le monde qu’il ne me reste plus beaucoup d’émotions ou de larmes pour pleurer les leurs sinon en tant que victimes additionnelles des méfaits de leur propre gouvernement. Et combien de morts en Irak ce jour-là ?

 

L’opposition évidement rejette l’origine de ces actions sur le peuple bolivarien. Après des dizaines de lectures et encore et encore de journaux, blogs, commentaires des deux parties, voici la plus grande menace de violence que j’ai relevée du côté chaviste. Un jeune père qui depuis les élections d’octobre a posé un autocollant chaviste sur sa porte extérieure vit sa maison assiégée par des opposants, après avoir proféré des menaces, ils sont repartis.  « Je ne suis pas un lâche et je n’enlèverai pas cet autocollant mais, » il s’adresse à Caprilés « si un de tes partisans devait toucher un seul cheveu de mes enfants, moi et mon commando d’ex-parachutiste nous saurions te trouver et te faire payer ».

J’ai suivi la tentative de coup d’état en Bolivie en juin dernier. Ici comme là, les provocations se sont multipliées pour déchaîner à la fois la violence de l’état et celle de ses partisans agressés physiquement par les initiateurs de la tentative de coup d’état. Ici comme là, l’alliance peuple-gouvernement a prévalu dans le respect des appels à ne pas entrer dans les spirales de la violence. Mes lectures me confirment que cette phrase de Maduro qui exprime le fait que « les Bolivariens sont du  côté de la paix, de l’amour et de la sérénité nécessaire à la construction d’un pays de bien-être pour tous, alors que l’opposition est du côté de la haine, de la destruction des acquis populaires de la révolution, du rétablissement d’un état raciste et élitiste », cette phrase est le miroir de la réalité.

Oui, des voix bolivariennes se font entendre nombreuses qui exigent des enquêtes approfondies pour désigner les auteurs, les donneurs d’ordre et les commanditaires des faits de violence qui se sont produit et des sanctions exemplaires pour chacun d’entre eux. Et cette même exigence a été formulée par la réunion spéciale d’Unasur qui s’est tenue jeudi dernier à Lima à la veille de la prestation de serment de Maduro. Cette même réunion à laquelle Evo Morales comptait demander une position commune officielle en réaction aux déclarations de Kerry, qui n’a finalement pas été formulée. Mais à observer la recrudescence des actions « anti-ingérence » sur le continent s’il n’y a pas eu de déclaration officielle, il y a bien la mise en œuvre d’une politique commune de résistance.

Des réponses implicites fermes, comme Maduro qui dit qu’il se passe très bien de la reconnaissance des USA, affirmations de souveraineté, nationales ou régionales, sont données à ces déclarations implicitement agressives. Soutien réaffirmé à Maduro, mais aussi, entre autre, examen par Morales de l’opportunité d’expulser ambassadeur US et USAID de son territoire, création d’un observatoire régional des pratiques des transnationales, déclarations multiples de Rafael Correa lors de sa tournée européenne notamment et plus récentes qui réaffirment la souveraineté régionale et stigmatisent la conspiration contre Venezuela….  

Il faut dire que parler de conspiration de l’Empire du Nord contre le Sud en Amérique Latine, c’est raconter l’histoire passée avérée, mise en lumière par des documents déclassifiés et des enquêtes fouillées, c’est dévoiler la trame qui au présent se tisse pour mettre les peuples de la région sous tutelle néo-libérale.

Même des gouvernements de droite comme ceux de Santos (Colombie) et Piñera (Chili) se sont associés à la défense de la légitimité de Maduro. Toute défiance gardée à l’égard de Santos, il est clair que le tandem Santos-Maduro est un grand progrès par rapport à celui de Chavez-Uribe en matière d’intégration régionale. Alors que président de Colombie, Uribe, chef de UnoAmerica qui regroupe tous ce que le continent compte de nazis et militaires sanguinaires, appelait quasi ouvertement à assassiner son homologue Vénézuélien Santos réitère son respect pour la personne de Maduro. (Faux cul et futur Judas ? Peut-être. L’avenir nous le dira).

Chavez et Maduro sont des acteurs majeurs des processus de rétablissement de la paix dans le pays, et qui ont amené à une même table de négociation gouvernement et le mouvement de résistance armée des FARC. Des négociations entrecoupées de heurts, ruptures, reprises, des négociations qui ont reçu récemment le soutien d’une manifestation de plus d’un millions de personnes à Bogota, et qui sont partie intégrante de la construction d’une unité régionale.

Le coup d’état qui devait avoir lieu après les élections a échoué grâce au calme et à la présence d’esprit conjuguées du peuple et du gouvernement. Une mobilisation massive a eu lieu à travers tout le pays pur défendre ceux ou les locaux assaillis par les hordes de fascistes déchaînées entraînées par et au service de l’opposition. Dans ces opérations de défense des chavistes ont été blessés ou ont perdu la vie. A travers tout le pays des habitants continuent à veiller sur les cibles potentielles de nouvelles exactions, les enquêtes ont débouché sur de nombreuses arrestations. D’autres enquêtes, officielles ou populaires, dans le pays et en dehors, se conjuguent pur mettre en lumière les fils d’un complot.

La déclaration de Kerry a reçu une réponse ferme qui se traduit aussi par un renforcement des processus d’intégration régionaux et la condamnation de toute nouvelle tentative d’ingérence. Certains demandent même des excuses. La nouvelle date annoncée comme appelant à une vigilance particulière est le 1er mai.

Pour beaucoup, dans le monde entier, la construction régionale du continent SUD est source d’espoir, polymorphe et multipolaire, une construction qui prend son sens dans le dense rhizome d’interrelations tissé entre les organisations populaires et  prend forme sur la scène internationale dans les différentes associations entre états de la région. L’empire du Nord a ouvertement déclaré la guerre à la volonté de souveraineté régionale. Malgré la brèche créée dans le mur de contention par la mort de Chavez, le mur tient bon et certaines parties se renforcent même.

Les enjeux de cette guerre nous concernent tous, non seulement par ce rôle de contention de la mise en place d’un nouvel ordre mondial mais aussi par le caractère exemplaire de construction souveraine à différentes échelles qu’est le projet en marche de construction d’une grande patrie fondée non sur la notion de concurrence qui préside à la construction de l’Europe mais bien sur la mise en complémentarité des ressources matérielles et de connaissance. L’Europe se construit comme une annexe du marché US dans des conditions fixées par des lis commerciales internationales qui posent les conditions de possibilité d’une phagocytose des marchés régionaux au profit du Marché Monopolistique des Transnationales. Quand l’Empire s’attaque à la révolution bolivarienne sur tout le continent des personnes, des associations des gouvernements manifestent leur solidarité active avec le peuple bolivarien du Venezuela et sn président légitime Nicolas Maduro.

L’Europe aurait tout intérêt à apprendre et s’inspirer des peuples d’Amérique du Sud pour envisager une construction de l’Europe sur des bases entièrement différentes. Refondation Souveraine.

 

 

Partager cet article
Repost0
20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 13:30

 

 

Globovisión - El Mossad. ¿Cuántos caerán en la trampa?


La chaîne de télévisin Globovision, coactrice des tentatives de coup d'état manquées de 2002 et de 2013 au Venezuela relaye un appel de recrutement du Mossad, agence de renseignement israélienne de mauvaise réputation. Une "opportunité de penser à une réorientatin professionnelle" pour adopter "une vie d'aventures"

Combien tomberont dans le piège ? est le titre de la brève en espagnol.




Así lo reseña Globovisión: http://globovision.com/articulo/el-mosad-busca-gente-audaz-e-inteligente-que-suene-con-aventuras 



 

El Mossad en América Latina (artículo publicado en Patria Grande): http://www.patriagrande.com.ve/temas/internacionales/mossad-america-sur/  



 

 

Source :
Globovisión - El Mossad. ¿Cuántos caerán en la trampa? 


Le but de ce recrutement étant sans doute de venir en aide aux pitiyanquis qui frustrés de leurs droits seigneuriaux, en appellent à Israël pour les rétablir dans des privilèges de classe et de race, légitimes à leurs yeux.

manif_droite161c-8cbdd.jpg

Partager cet article
Repost0
20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 13:12

 

 

 

 

Je reviens sur ce thème de la déclaration insultante faite par Kerry à l’ensemble de l’Amérique Latine, une déclaration de guerre. Vous trouverez ci-dessous un aperçu de la réaction d’Evo Morales. Evo qui prenant possession du bureau présidentiel lors de sa première entrée en fonction, fut surpris de trouver une porte dérobée au fond  de ce bureau. « Mais où mène cette porte » demanda-t-il intrigué. La réponse choquante fut « Cette porte est celle du couloir qui mène directement aux bureaux de l’Ambassadeur des USA ». La porte a depuis été condamnée. Aucun Latino-Américain digne de ce nom, l’immense majorité des habitants du continent, ne souhaite la voir se rouvrir.

C’est lors d’un discours devant le Comité des Affaires Extérieures de la Chambre des Représentants que Kerry a usé de cette expression d’arrière-cour, ajoutant qu’il allait travailler à changer l’attitude de quelques-unes de ces nations d’Amérique Latine. Un tel discours est équivalent pour les peuples d’Amérique Latine, à celui que tiendrait publiquement un ministre de l’intérieur US qui proclamerait qu’il allait un peu s’occuper des »négros » qui après tout constituent des réserves de main-d’œuvre à bon marché pour peu qu’ils soient remis au pas. « Patio trasero » est une expression chargée, non seulement sémantiquement mais aussi concrètement, historiquement, elle parle de sang, de larmes, de hurlements de douleurs des forces vives d’une génération latino torturée et assassinée par les bourreaux de l’école des Amérique, elle parle d’exploitation, d’une mise en esclavage des peuples de la région par les transnationale que représente aujourd’hui le régime Obama. Autrement dit elle est en général utilisée comme synonyme de « ce qui ne doit plus jamais revenir »

« Pati trasero » parle aussi de toute ces choses terribles qui persistent aujourd’hui dans les pays où l’ingérence US se maintient et auxquelles la construction de l’unité du continent se propose de mettre fin, en réalisant les conditions de l’indépendance économique et en mettant fin à l’occupation militaire qui le libère à tout jamais de la domination de l’Empire du Nord. En tant que tel, « patio trasero » identifie les derniers relents douloureux et nauséabonds d’une entreprise extérieure qui dit être éliminée à jamais.

Nous avons été nombreux à avoir été leurrés peu ou prou par le marketing du produit « Obama ». Quelques éléments de sa campagne et des discours qui ont suivi les élections m’ont déniaisée et le coup d’état au Honduras en juin 2009 m’a définitivement ôté la moindre illusion quant à la nature du tandem infernal Obama-Clinton. Chavez lui a bien plus longtemps que moi accordé le bénéfice du doute. Mais Chavez était comme cela, à garder la porte ouverte à ses ennemis pour leur donner la possibilité d’établir des relations sur une autre base. Face aux propos de Kerry, en Amérique Latine,  les réactions abondent, celles du peuple comme celles des mandataires, mandataires présidentiels compris qui recommandent à Maduro de faire preuve d’un peu moins de tolérance, de mettre des limites à son caractère conciliant et à faire preuve d’une intransigeante fermeté face à toute tentative d’ingérence. Une des motions prises par l’Assemblée d’Unasur étant d’ailleurs la mise en œuvre les moyens nécessaires pour que soient retrouvés et punis les auteurs des actes de violence commis cette semaine au Venezuela dont les commanditaires sont bien à l’abri à Miami et Washington. Le but des investigations étant aussi de pouvoir établir clairement le lien entre ceux qui ont exécuté les exactions, ceux qui ont transmis les ordres et ceux qui les ont programmées.

Ce n’est pas la première déclaration du genre de membres hauts placés de l’administration du régime Obama, qui lui-même avait eu en janvier, à Miami, quelques propos injurieux à l’égard d’Hugo Chavez, alors gravement malade, et qui dévoilaient sa volonté d’installer au Venezuela l’Ordre de ses patrons apatrides. D’autres membres du régime avaient à diverses reprises fait quelques allusions en ce sens, y compris celles qui à diverses reprises suggéraient que l’assassinat de Chavez serait de bon gain. Cependant une telle déclaration faite publiquement, par le Secrétaire d’Etat, dans le cadre d’une réunion officielle est d’une autre portée que celle d’Obama faisant la bringue avec les terroristes de Miami.

Soit ce sont le propos d’un inconscient imbécile, tellement intrinsèquement raciste et élitiste qu’il ne se rend même pas compte de ce qu’il raconte et il lui faudrait alors présenter des excuses à la région pour cette insulte involontaire. Mais cela reste fort peu plausible. Soit cette déclaration, qui précède l’annonce d’une tournée dans les pays de la région d’Obama commençant par une visite au Mexique, annonce très clairement la couleur. Nul doute alors que la tentative de coup d’état qui a échoué en début de semaine au Venezuela n’ait été une étape programmée de cette « transformation de l’attitude » de la région. Nul doute qu’elle ait fait l’objet d’intenses débats entre les mandataires régionaux réunis d’abord à Lima pour la conférence de l’Unasur et qui se sont rendu ensemble ou rejoint à Caracas pour la prestation de serment de Maduro.

Voici les parles de Kerry : “L’hémisphère occidental (terme de la même connotation colonialiste utilisé aux USA pour désigner l’Amérique Latine. NdT) est notre cour-arrière, il est d’une importance vitale pour nous. Avec une grande fréquence, beaucoup de pays de la région sentent que les USA ne leur portent pas assez d’attention et dans certaines occasions c’est très certainement la vérité. Nous devons nous rapprocher vigoureusement, nous avons planifié de le faire. Le Président se rendra bientôt au Mexique et ensuite au Sud je ne me rappelle pas dans quels pays, mais il va dans la région ». 

Il fera ensuite allusion au Venezuela et au refus de reconnaissance des USA avant recomptage des votes. Tout cela est lié bien sûr, et une multitude de petits et plus notables éléments et évènements qui à travers tout le continent tracent les rets du filet de l’invasion silencieuse qui piège le continent. Mais depuis le coup d’état “””doux””” qui avait mené à la destitution de Lugo en juin dernier, et la tentative de coup d’état avorté par les efforts conjugués du gouvernement et de la population en Bolivie, qui avait suivi, c’est la première tentative de renversement d’un gouvernement souverain de la région, et la première qui se place dans le contexte clairement annoncé d’une tentative de déstabilisation régionale, recolonisation.

Toutes les personnes qui ont à cœur d’apporter leur soutien à cette lutte des habitants d’un continent en lutte pur leur droit à l'autdétermination, se doivent d’être vigilantes et de contribuer à mettre en évidence les petits évènements en apparence anodins mais qui ensemble tissent les mailles d’un filet de capture.

Voici la réponse d’Evo aux propos de Kerry. Manifestement le « patio trasero » lui est resté en travers de la gorge.

 

 

Evo : L’Amérique Latine ne sera plus jamais l’arrière-cour des USA

 

Le mandataire bolivien, Evo Morales, a rejeté ce jeudi les récentes déclarations du secrétaire d’Etat des USA, John Kerry, par lesquelles il se réfère à l’Amérique Latine comme ‘l’arrière-cour » de son pays.

“C’est cela que pensé le gouvernement des USA, (que) nous sommes leur arrière-cour(…). Nous condamnons, répudions et ne permettrons jamais plus que ni la Bolivie, ni l’Amérique Latine soient l’arrière-cour du gouvernement des USA, nous avons une grande dignité » a-t-il affirmé.

Morales a fait ces déclarations lors d’un discours public, avant de quitter son pays pour un déplacement au Pérou afin d’assister à la conférence de l’Union des Etats Sud-Américains (Unasur) qui examinera la situation que vit le Venezuela et à laquelle le président bolivien à le projet de demander une déclaration de rejet des affirmations de Kerry.

Morales a affirmé qu’il est “humiliant et offensif » que les USA qualifie l’Amérique Latine comme son arrière-cour, dès lors, il a rajouté que de telles affirmations portent atteinte à l’unité et l’égalité des pays d’Amérique Latine.

Le chef d’état du pays andins a rappelé que la Bolivie a cessé d’être l’arrière-cour des USA grâce à son indépendance économique, à la nationalisation de ses ressources naturelles d’hydrocarbure et aux efforts des mouvements sociaux.

“Avant l’Ambassade des USA en Bolivie décidait qui allait être le commandant des Forces Armées, de la Police, le ministre du Gouvernement. Les ex-commandants de cette époque devaient avoir l’aval de l’ambassade. Cela est terminé et pourtant ils pensent toujours que nous sommes l’arrière-cour » a conclu Morales.

Le gouvernement Bolivien étudiera une éventuelle mise hors du pays de l’ambassade US et de son Agence pour le Développement (Usaid), dit-il.

A la fin de la conférence Morales partira au Pérou pour assister à la conférence de l’UNASUR  avant de se rendre vendredi à l’entrée en fonction de Nicolas Maduro à Caracas.

Source en espagnol (traduction Anne Wolff)

Evo: América Latina nunca más será patio trasero de EEUU | CONTRAINJERENCIA

 

Partager cet article
Repost0
16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 19:58

Vici ce que vient de m'envoyer Jocelyne (CAP 2012)

je vais marteler ça sur twitter et demander que ce soit retwitté  au max
DE Jeanne Llabres
"VENEZUELA
Bonjour a tous, Je vous envoie les dernières nouvelles mes camarades a Caracas.
"Coromoto Manrique :
Paola Sabogal : "Peuples du monde, peuple du Venezuela.
Je veux communiquer au monde que notre Patrie est en ce moment victime de la violence et du fascisme. À cette heure, des secteurs de la droite ont assassiné quelques camarades chavistes. Ils brûlent les centres de santé des missions socialistes. Ils ont agressé les médecins cubains, ils sont tombés aux coups à la maison d'Aristóbulo Istúriz, le gouverneur d'Anzoátegui, ils ont brûlé 2 maisons du Parti socialiste Unifié du Venezuela, et on essayé de brûler des maisons de la "mission habitat" qui donnent refuge a des sinistrés. Ils ont essayé de brûler la maison du père d'Andrés Izarra, l'ex-ministre de la Communication et d'Information. Ils ont assiégé la maison de la Rectrice du Centre National Électoral. Et on entouré VTV, canal 8, canal de l'État. En entourant TELESUR, ils ont saqués plusieurs supermarchés populaires : mercal. A Táchira, ils ont retenu 4 stations service, assiègent PDVSA Apure....

Peuples du monde, C'EST UN PLAN DE COUP D'ÉTAT EN PLEIN DÉVELOPPEMENT, CONTRE LA DÉMOCRATIE VÉNÉZUÉLIENNE, Aidez-nous à le répandre. Que le sache le monde : DROITE VÉNÉZUÉLIENNE S'ATTAQUE AU PEUPLE CHAVISTE ET A LA PATRIE...""

Résumé en video: https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=RnUwx6exsys
  • Danielle Triay aime ça.
  • Danielle Triay TRES BIEN FAIT, JOCELYNE!!! LES FASCISTES SONT SORTIS POUR TUER... ILS ONT INSTALLÉ DES POSTES SUR LES ROUTES POUR CAPTURER LES CHAVISTES... MES ENFANTS ONT FAILLI TOMBER DANS LEURS MAINS...
  • Danielle Triay C'EST UN PLAN ORCHESTRÉ A L'AVANCE PAR NOUS SAVONS QUI. L'ARMÉE EST SORTIE DANS LES RUES POUR ARRETER LES ASSASSINANTS DE CAMARADES... MERCI DE TON APPUI....
Partager cet article
Repost0
16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 16:20

 

 

 

·          

·          

Le Venezuela répondra en éteignant par la loi les actions violentes et de nature  putschiste.

Extraits du discours du Président Maduro du mardi 16 avril 2013

 

 

 

“Qui vient avec la violence rencontrera l’Etat” a affirmé le président du Venezuela depuis le Cartel de la Montaña, à Caracas, où c’était réuni le Haut Commandement politique du Gouvernement National afin d’évaluer la situation dans le pays.

Le président de Venezuela, Nicolas Maduro, a prévenu, ce lundi dans la nuit, les troupes de chocs antichavistes, qui causent des troubles à travers tout le pays, que le Gouvernement affrontera la loi à la main  toutes les actions putschistes entreprises par ces secteurs [de l’opposition] et que « qui vient par des chemins de violence rencontrera l’Etat »

Ainsi s’est exprimé Maduro depuis le Cuartel de la Montaña, à Caracas, où le Haut Commandement politique du Gouvernement National tenait une réunion pour évaluer la situation dans le pays, récemment affecté par des attaques violentes de groupes partisans du candidat présidentiel de la droite,  deux fois mis en déroute, Henrique Capriles Radonski.

“Ils veulent multiplier les foyers de violence dans le pays, comme cela s’est passé en Syrie et en Lybie. (Et comme le prévoit la doctrine de guerre en 6 points d’Obama NdT). Ce sont de petits groupes, ils ont attaqué en premier lieu de nombreux CDI (maison de la santé installées par la révolution bolivarienne au cœur des quartiers populaires. NdT), des constructions populaire de la Grande Mission Logement, des locaux du Parti Socialiste Unifié. J’imagine qu’ils crieront démocratie quand il poseront des bombes et les feront exploser » exprime Maduro.

En plus, il rejette le fait que les hordes antichavistes ont tiré contre des groupes humains et attaqué les logements personnels de fonctinnaires de l’état, comme par exemple, celui de Tibisay Lucena (Qui préside le conseil électoral, CNE NdT)

 

Nous allons agir, nous avons les vidéos, nous en avons parlé avec la Procureure (Générale de la République) et cela ne sera pas accepté. Tous ceux qui sont en train de promouvoir la violence, déjà ont instigué au délit, à la haine, à la non reconnaissance des institutions. Nous allons agir légalement et tout qui s’attaque à la maison d’un fonctionnaire ira en prison » assure-t-il. 

Dans une entrevue accordée au canal d’état vénézuélien, Maduro rejette catégoriquement les diverses actions et faits de violence qui se sont produits dans le pays après les élections de dimanche.

« La loi à la main nous allons préserver la paix (…) L’action correcte des organismes de l’Etat, dans le respect de la Loi sera maintenue. Tous ceux qui attaquent la maison d’autres citoyens iront en prison » réaffirme-t-il.

De même, il assure que “que qui vient par des chemins de violence, par la voix du sabotage, rencontrera l’Etat de front. Nous allons agir (…).Ce sont des minorités violentes qu’il s’agit d’isoler, et qui doivent répondre face à la Loi. »

Les responsables

Le Président dénonce que les troubles sont provoqués par des groupes fascistes qui reçoivent l’appui des Etats-Unis (voir à ce sujet les formations paramilitaires qui leur ont été prodiguées par Optor et les subsides versés aux « « « ONG » » ad hoc NdT,), de l’auto dénommée Table d’Unité Démocratique de la droite vénézuélienne et de Capriles Radonski.

« Nous savons qui dirige cela. Ils sont sortis des frontières de la Constitution et de la loi dans leur délire, ils sont entrés dans une phase de guarimba (stratégie insurrectionnelle) en folie » déplore Maduro.

De même, il invite le peuple à s’imaginer « ce qu’ils auraient fait s’ils avaient gagné les élections. Alors ce qui se produit maintenant aurait semblé un enfant de lait à côté de ce qu’ils auraient fait ».

C’est pour cela qu’il informe de la réunion déjà tenue du “commando anti-putsch et que nous sommes occupés a confronter les rapports et évaluations pour la correcte mise en œuvre du plan République et des organismes de la sécurité de l’Etat, dans le respect de la loi, et avec l’appui de tous les gouverneurs.

 

 Àppel à la paix

Le Président du Venezuela affirme que la réponse du gouvernement est très claire :”continuer à travailler et gouverner” De même, il demande à tous les révolutionnaires vénézuéliens d’éviter de céder aux provocations et à ne pas entrer en confrontation.

« J’en appelle à tous les collectifs, et groupes sociaux, c’est le moment de la sérénité, de la tranquillité, d’être certains de ce que nous entreprenons de faire, de démontrer à quel point nous sommes forts. La Paix, la paix c’est cela qui est fondamental » précise-t-il. 

D’un autre côté, il appelle le peuple à se mobiliser pacifiquement ce mardi dans tous les états du pays, “ nous sommes déployés, travaillant avec le peuple dans la rue »

Il convoque également une manifestation pour vendredi à Caracas afin d’accompagner la prestation de serment, pendant qu’il annonce qu’un défilé militaire aura lieu l’après-midi »

 

“Là il y aura la justice et la paíx, l’oligarchie se trompe. Nous appelons toutes les institutions à poursuivre le travail : face aux appels à la grève générale qu’ils lancent, travail général ; face aux tentatives de sabotage et de violence, j’appelle au travail, au contrôle de soi, à la légalité, à la justice, à l’efficience » explique-t-il.

Madur désigne les forces de chocs antichavistes comme promotrices de la « destruction, la mort, le sabotage permanent, le putschisme, le comportement antipatrie. Nous sommes l’amour, la patrie, le progrès, l’avenir du pays » achève-t-il.

“Que se passerait-il si je devenais fou et appelait le peuple à la arrechera –à s’exciter – dans les rues ? Que se passerait-il si j’appelais le peuple et les Forces Armées à sortir dans la rue ? Combien de millions se lanceraient dans les rues ? ? Que se passeraient-ils si nous allions dans les rues pris par la folie et allions à votre encontre ? Que se passerait-il dans ce pays ? » demande-t-il.

Et immédiatement il répond lui-même « nous ne le ferons pas. Ce pays a besoin de paix pour se développer. Les gringos souhaitent que nous cédions à la folie, et que nous entrions dans une guerre du peuple contre le peuple ».

Enfin, il appelle l’opposition à la réflexion. « S’il reste quelque politique censé dans l’opposition. Qui de vous aura la vaillance de lancer la première pierre et de dire la vérité qui est à dire. Où sont les politiciens de l’opposition qui croient en la démocratie. En reste-t-il ? Qu’ils se montrent, qu’ils soient sensés » demande-t-il.

« Tout ce qui se passe à une raison dans la vie. Dieu sait ce qu’il fait disait notre Commandant. Nous sommes ici nous autres, sereins, tranquilles, travaillant » cnclut Maduro.

http://www.telesurtv.net/articulos/2013/04/16/nicolas-maduro-advierte-a-grupos-violentos-que-respondera-con-el-peso-de-la-ley-4515.html 

 

Via
Venezuela responderá apegada a la ley las acciones violentas y golpistas

Traduction Anne Wolff

Partager cet article
Repost0
16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 12:11

 

 

A travers tout le Venezuela les hordes fascistes au service de l’opposition  se déchaînent. Quatre chavistes ont été assassinés à travers le pays.  Des sicaires armés se déplacent à moto, incendient, détruisent  et tirent sur qui voudrait s’interposer puis filent comettre d’autres dégâts. Comme Aube Dorée qui pénètre en Grèce dans les hôpitaux pour violenter ceux qui à  leurs yeux n’ont pas droit aux soins, elles s’en sont pris à travers tout le pays aux Centres Médicaux Populaires des quartiers pauvres qu’elles ont incendiés ainsi que plusieurs sièges du PSUV, et autres espaces communautaires, des habitations de militants chavistes et des logements construit dans le cadre de la « Grande mission logement » ainsi que les Mercals, magasins ou les produits de bases sont vendus aux plus pauvres à prix coutant. Le siège de TéléSur a lui aussi été attaqué, ainsi que plusieurs médias communautaire, elles s’en prennent également aux journalistes qui les filment en action.

D’autre part des manifestations de protestations ont réuni quelques dizaines de milliers de personnes dans le pays. Fort peu comparé aux mobilisations chavistes qui se comptent parfois par millions. Fort peu si l’n sait les budgets alloués à la déstabilisation à travers différentes ONG et autres associations conçues à cet effet. Pas très productif comme système. Dans l’état de Miranda, celui dont Caprilès est gouverneur, ce sont des policiers en armes venus de tout le pays qui se sont joints aux manifestants. Les bandes fascistes ont été jusqu’à aller agresser à son domicile le père d’un militant du PSUV. Il y a donc deux mouvements synchrone, d’une part des milices formées pour des opérations de commando, qui mettent un maximum de chaos et n’hésitent pas à tuer. D’autres manifestations plus traditionnelles ont également eu lieu pour protester contre le résultat des élections, des manifestations de rue, très répercutées ici, mais qui ne regroupent qu’un nombre fort limité de personnes.

Rappelons qu’hier dès avant la proclamation du résultat officiel de Maduro, 54% des votes avaient été recomptés sans qu’apparaisse aucune fraude, mais qu’importe puisque cela n’est qu’un prétexte pour semer la déstabilisation et promouvoir un nouveau coup d’état. Sans doute Capriles est-il nostalgique de celui de 2002 quant au mépris du droit international il pénétrait dans l’ambassade cubaine, avant de lui faire couper l’approvisionnement en eau !

Les cibles même de ces destructions ne devraient laisser aucun doute sur les buts de l’opposition. La destruction des centres de santé et magasins du peuple, ces acquis précieux de la révolution qui répondant aux besoins essentiels d’un peuple qui vivait dans la misère, ceux justement qui lui ont permis de retrouver sa dignité, cela montre bien ce que l’opposition ne pardonne pas à Chavez et aux bolivariens : avoir fait du Venezuela le pays ou l’indice Gini qui mesure le taux des inégalités dans le pays est le plus réduit de la région. Si les médias de la désinfo nous parle de famine au Venezuela, la FAO par contre prétend que la faim a été éradiquée dans le pays. Qui a raison ? Les chiens de garde ou l’institution officielle des Nation Unie ?


 

L’opposition révèle son vrai visage  au Venezuela, celui d’agitateurs qui n’ont d’autre but que de déstabiliser le pays. Après l’opération Relampago, une opération tweeter destinée à jeter le discrédit sur le résultat électoral avant même que les élections n’ait commencé et Avalanche qui consistait à appeler les jeunes électeurs à voter en masse en fin de scrutin, c’est l’appel à l’agitation qui est lancé. Parallèlement des cyber attaques ont menées pendant le scrutin contre de les comptes tweeter de Maduro, du PSUV et autres sites chaviste, obligeant le CNE à demander une coupure temporaire d’Internet pour éviter le piratage du système du système électoral !

Capriles qui fut déjà participant actif au coup d’état avorté de 2002 semble avoir envie de remettre cela… enfin « Capriles », c’est beaucoup dire, il s’agirait plutôt de ses sponsors, les mêmes que ceux de 2002 cette oligarchie transnationale qui comme le disait Zelaya ne supporte pas que l’on prenne un sous de ses poches débordantes pour le donner à ceux qui sont dans le besoin.

Je suis tout de même toujours étonnée de voir qu’alors que nous sommes les victimes du même pouvoir central globalisant qui est en train de jeter dans la misère des dizaine de millions d’Européens au nom d’une dette odieuse qui sert de prétexte à la privatisation et à la confiscation du bien public, alors que nous pouvons en mesurer les effets concrets au quotidien, quand il s’agit des pays d’Amérique Latine qui en sont les proies avec une intensité belliqueuse que nous ne connaissons pas (encore) ici, rares sont ceux qui font par le rapprochement… La mainmise sur la planète, ses habitants et ses ressources, c’est le même pouvoir central des méga-transnationales qui sévit ici et là-bas. Sauf qu’ici au lieu d’assassiner les gens directement, ils en sont encore à préférer les autodestructions induites, suicides rapides ou lente agonie, mais le pouvoir tue ici comme ailleurs et « nous n’avons encore rien vu ». Un petit aperçu peut-être en Grèce avec Aube Dorée en action « répressive »,  rien à voir avec les assassinats quotidiens de résistants dans les pays non rebelles d’Amérique Latine.

Je voudrais tout de même revenir sur certaines comparaisons qui peuvent être faites entre les pays de l’Occident et le Venezuela.

En ce qui concerne les élections, Maduro élu au premier tour avec 50% des voix alors que le taux de participation est de 80% est tout de même nettement plus représentatif du peuple vénézuélien que ne l’est par exemple Hollande élu au second tour avec un faible taux de participation  du peuple français. Ce qui n’empêche pas ce dernierd’agir à l’encontre de ce peuple sans le consulter. Si nous comparons l’élection du Venezuela avec le système étasunien, là, vraiment aucun doute quant à la légitimité de Maduro, qui remporte l’élection dans 16 états sur 24 et dans le district capital.

Je voudrais revenir aussi sur l’argument évoqué  ad nauseum, qui repproche à Maduro de se présenter comme héritier de Chavez. Chavez avait été élu en octobre avec 56% des voix qui reflétaient la volonté d’une majorité de la population de voir se poursuivre la révolution. Sachant que la mort le traquait il a désigné comme successeur de son choix, celui qui travaillant avec lui depuis plus de 20 ans, lui semblait le plus apte à mettre en œuvre ce programme, choisi par le peuple,  si lui-même venait à disparaître. Ce choix a été ultérieurement ratifié par le PSUV. Et Maduro au cours de sa campagne a promis de mettre effectivement en œuvre ce programme qui avait déjà été ratifié par le peuple, dont un peu plus de 50% lui a manifesté sa confiance dimanche. Et pas n’importe quel 50%, des personnes dotées de conscience politique, un peuple activement engagé et avec détermination dans la prise en main et la transformation de son destin.

Un résultat qui a une amère saveur en comparaison des résultats pronostiqués par les sondages, qui l donnait Maduro gagnant avec entre 6 et 20% d’avance mais qui est tout de même plus qu’honorable pour qui prétend succéder à l’irremplaçable Hugo Chavez et après que celui-ci ait reçu l’aval comme candidat du PSUV, une consécration par le peuple. Très loin de pronostiques qui affirmaient que Chavez ne laissant pas de successeur digne de ce nom, le PSUV s’écroulerait de lui-même pour cause d’incapacité et de rivalité interne. Nous avons reçu une leçon d’union, de cohérence et de discipline interne du PSUV depuis la disparition de Chavez, dont nos gauches morcelées et chicaneuses feraient bien de prendre de la graine. Le résultat n’est décevant qu’en fonction des résultats prévu par des sondages erronés. Sinon pour l’héritier d’un dictateur, le résultat est encourageant. Qui dit mieux au sein de la « « « gauche » » » européenne ?

Notons aussi que les jeunes de l’opération Avalanche, n’ont pas connu l’avant Chavez. Et je peux constater à travers les commentaires des jeunes opposés à la gauche dans la région que beaucoup le sont sur base d’une image déformée de l’Occident, Un Occident où tous les jeunes vivent à Berverly Hills, totalement ignorant par exemple de ce millions d’enfants des USA sans foyers ou de ces familles qui seraient mortes de froid en hiver sans le fuel de chauffage fournit gracieusement par le Venezuela. Ils n’ont pas la moindre idée des crises que nous endurons ici, l’Occident est à leur yeux monde d’argent et plaisirs faciles.

Nous qui vivons les retombées du « Rêve américain » sous forme par exemple de la multiplication des matelas posés sur les trottoirs par ceux qui vivent dans la rue, nous devrions être un peu plus critiques puisque nous savons que ce rêve prend peu à peu les formes du pire cauchemar collectif qu’ait connu l’humanité. Et je ne parle même pas de l’horreur qui sévit contre les populations en général et les dissidents en particulier dans les pays Latino sous tutelle US comme la Colombie, le Honduras, le Mexique…

Caracas ville la plus violente au monde titre Arte ! Que dire alors de l’état de Juarez au Mexique, ou du Honduras qui a lui dans son ensemble depuis le coup d’état de 2009 gagné le grand privilège d’être le pays ayant le plus fort taux d’homicide au monde, une partie d’entre eux étant les meurtres de journalistes, de militants des droits de l’humain , de paysans protégeant leur droit à la terre… (cibles tout aussi privilégiée au Mexique et en Colombie). Rappelons aussi qu’au Venezuela même hormis Caracas, c’est l’état de Miranda (celui de dont Capriles est gouverneur) qui se distinguent par sa violence et que Washington par exemple n’a rien à leur envier. Ni aucun de ces lieux où les riches habitent des quartiers cernés de grilles et protégés pas des gardes en armes.

Quant aux dénigrements de l’état de l’économie, il y aurait beaucoup à dire si on entre dans les comparaisons. L’économie du Venezuela est engagée dans les processus de reconversion de l’économie capitaliste vers une économie socialiste soucieuse des problèmes environnementaux dans une vision à long terme orientée vers la Souveraineté Alimentaires et la satisfaction des besoins essentiels de la population dans un monde globalement menacé par la famine et la misère. Le gouvernement du Venezuela en plus de soulager les souffrances les plus immédiates, s’est engagés dans des investissements témoignant d’une vision à long terme, Souveraineté Alimentaire, mais aussi Recherche, l’éducation et l’accès à la culture pour tous. Vision d’avenir et discernement, ce dont aucun de nos gouvernement occidentaux ne fait preuve, préférant jouer le clientélisme dans l’immédiateté, le temps pour les élus de remplis leur propres poches.  Il est tout de même aberrant que les USA par exemple, qui sont endettés dans des proportions incommensurables, non pour le bien du peuple mais pour mener des guerres au service des transnationales, en plongeant le peuple dans une terrible misère, sacrifiant l’avenir en sacrifiant l’éducation et la culture, la santé, critique un endettement qui a permis un soulagement immédiat de la misère et la mise en place de processus de transition vers une économie visant à éradiquer dans le long terme définitivement cette misère et ces causes.

Jamais je n’avais vu une application de la paille et la poutre aussi flagrante qu’en ce qui concerne le Venezuela.

Quant à Maduro, ce n’est pas un chauffeur de bus devenu président. C’est un gars qui s’est engagé tout gamin, on pourrait presque dire qu’il est né militant contre les injustices du monde. Comme moi aussi j’avais 12 ans lors de mon premier engagement politique, je sais très bien que des choix fait très jeunes peuvent se voir confirmés tout au cours de l’existence, et réaffirmés cherchant la meilleure forme d’expression selon la contingence. En ce qui me concerne, il m’est difficile d’être de gauche dans quelque groupement que ce soit en Europe aujourd’hui. Aucun doute par contre que dans un contexte comme celui du Venezuela, j’aurais participé à la révolution tout en étant dans la critique constructive de gauche. Alors Nicolas Maduro a aussi été chauffeur de bus pendant six ans de ces 50 d’existence, comme il a aussi été un excellent Ministre des Affaires Etrangères pendant 6 autres années au cours desquelles il a été un des principaux acteurs de l’intégration régionale et comme il est aussi depuis toujours un animal politique membre à part entière de cette humanité en devenir dont se sont exclus les racistes du monde entier qui prétendent la détruire. Il est clair que ce n’est pas un technocrate et on l’en félicité.

Le recompte se fera à la demande de l’ensemble des partis de gauche qui face à l’insistance de l’opposition ont insisté pour qu’il en soit ainsi, non pour complaire à l’opposition, mais aucun de la démocratie de  la paix du pays. Rappelons que les 54 qui avaient déjà été recomptés quand les manifestations ont commencé n’ont pas révélé la moindre trace de fraude. Rappelons aussi que Capriles n’avait pas remis en cause la fiabilité du système quand il lui a permis récemment d’être élu gouverneur de l’état de Miranda., ce qui lui a permis de fermer bibliothèque et lieu de culture mis à disposition du peuple.

J’espère que pour ceux qui n’ont pas une connaissance approfondie des processus de déstabilisation mis en œuvre au Venezuela par l’Empire du Nord ou des liens qui unisse Capriles à Uribe et son groupe nazi UnoAmerica, entre autre, pour ceux qui ne font pas le lien entre la convocation des membres de la Fondation Libertad réunissant droite et extrême-droite internationale à Rosario (Argentine) pendant les élections avec ce thème au centre de la réunion, que la violence déployée par les groupes fascistes qui se sont déchaînés depuis hier au Venezuela, et la nature de certaines de ces cibles - les acquis condition de la santé et de la dignité du peuple - la nature de l’opposition deviendra un peu plus évidente  ainsi que la nature de la transformation qu’elle prétendrait imposer au pays en cas de victoire de son coup d’état annoncé.

Je compte bien suivre autant que possible le déroulement des évènements et transmettre autant d’information que je le peux sur ce qui se passe actuellement dans la Patrie de Chavez. Le peuple du Venezuela est en danger, il appelle le monde à se mettre à l’écoute et à la solidarité..

Anne Wolff

Partager cet article
Repost0
15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 11:45

 

 

 

Maduro 50,66%  Capriles 49,07%


Il serait dangereux de se voiler la face, la faible victoire de Maduro face à Capriles, à peine plus d'un point d’écart, quelques 200 OOO voix, crée les conditions propices à la déstabilisation du pays préméditée par la droite internationale qui se réunissait au cours des derniers jours dans l’état de Rosario en Argentine à l’appel de la fondation « Libertad ». Le Venezuela étant un des thèmes privilégié de cette réunion. On y retrouve les dirigeants du fascisme international de Aznar à Uribe. Uno America, organisation qui regroupe l’extrême droite latino-américaine, dont de nombreux militaires ayant soutenus ou participer aux dictatures dans la région et le PP espagnol, qui a à présent vocation de former un parti transnational en Amérique Latine sont des participants majeurs de cette réunion, des députés de l’opposition vénézuélienne y ont également participé..

Pour beaucoup d’entre nous, la déception est grande. Si peu de temps après la mort de Chavez qui fait encore couler bien des larmes, le scrutin est une défaite. Seul un raz-de-marée en faveur de Maduro aurait permis la poursuite de la révolution bolivarienne sans compromis. Actuellement les deux partis accusent d’ailleurs l’autre de refuser le pacte de compromis qu’il aurait proposé à l’autre partie.

Capriles ainsi qu’il l’avait annoncé refuse de reconnaître les résultats officiels des élections et demande un recompte des votes qui prolonge d’autant l’angoisse qui habitent ceux pour qui la poursuite de la révolution est la garantie de pouvoir conserver leur dignité.

Cette nuit, une série d’attaques cybernétiques - menée depuis l’extérieur - contre les comptes tweeters de Maduro, du parti socialiste et d’une ministre par un groupe de hackers - qui a été désavoué par Anonymous Venezuela – a entraîné une coupure temporaire d’internet. Des coups de feu ont été tirés contre des journalistes du média populaire Catia TV, « Ne regarde pas la télé, fais-là » un de ces nombreux médias populaires mis en place au cours des dernières années. D’autres ont blessé un journaliste de BarrioTV qui est à l’hôpital mais à présent hors de danger. El Pais et autres journaux espagnols à la solde du PP poursuivent leurs campagnes de désinformation avec le but très clair de contribuer à la déstabilisation du pays. Un des scénario envisagé étant celui de créer les conditions de chaos qui permettrait à l’opposition de faire appel à une intervention « humanitaire » extérieure. Le cauchemar de Chavez qui redoutait par-dessus tout de voir le peuple de son pays confronté à ces guerres nucléaires à l’uranium appauvri, qui ne disent pas leur nom mais produisent les effets terribles de destruction lentes que subissent déjà les pays victimes des précédentes opérations « humanitaires », Kosovo, Afghanistan, Irak, Lybie et qui menace à présent également le peuple syrien et affecte aussi de nombreux vétérans de l’armée US qui eux aussi mettent au monde ces petits êtres mutés en conséquence de l’exposition aux radiations. Horreur et inhumanité comme produit de cette haine de l’humain que professe les racistes de la White Supremacy.

Avant de repartir à Cuba pur une nouvelle opération, Chavez avait mené une autocritique incitant les membres du gouvernement à faire de même : il n’y avait pas de réelle avancée de l’état communal et cela traduisait le manque de volonté effective de la part des mandataires, il avait alors confié à Maduro la mission de mener à bien la réalisation de la commune bolivarienne « comme il lui aurait confié sa propre vie ». Or le seul échec électoral de Chavez fut celui du référendum pour une modification de la constitution qui aurait instauré cet état communal, suivit d’une victoire pour celui qui lui avait permis de briguer un nouveau mandat. La mise en place de l’état communal et l’avancée vers la Souveraineté Alimentaire étant les points clé de cette nouvelle phase de la révolution.

Je ne suis pas et de très loin une spécialiste du Venezuela, les questions que je pose sont celle d’une observatrice « avertie ? ». Des questions, pas des théories. Je me demande aujourd’hui dans quelle mesure, la partie de l’électorat espéré, qui n’a pas soutenu Maduro, serait celle qui a bénéficié passivement de la révolution et qui faisait confiance à Chavez pour continuer à prendre « les choses en main », mais qui ne se sent pas trop prête à devenir co-auteure d’une révolution communale qui impliquera une participation accrue ? Ce qui impliquerait que les électeurs de Maduro sont en grande partie cette composante active du peuple qui participe à la réalisation effective de la révolution ? Si cela était vrai, et je l’espère, l’espoir résiderait alors dans la large victoire chaviste (malgré une faible participation) aux élections régionales qui a permis que sur 23 gouverneurs, 2O soient des membres du parti de la révolution. L’alliance des mandataires régionaux et d’un peuple déterminé permettrait alors de créer la base communale nécessaire pour renforcer les acquis de la révolution. Et, résister à une autre menace dramatique, l’introduction des OGM et la reconnaissance des droits intellectuels sur le vivant qui ne sévissaient pas au Venezuela, qui en étroite collaboration avec la via Campesina et le Mouvement des Sans Terre un programme de développent et de perfectionnement de l’agriculture traditionnelle qui implique la préservation des semences locales et la mise en place d’une agriculture urbaine. Ceux qui sont convaincu des dangers que représentent les OGM pour la santé et la diversité des espèces, mais aussi du rôle que joue les droits intellectuels dans l’expulsion de la petite paysannerie en faveur de grands groupes transnationaux comme Monsanto (dont certains actionnaires comme Bill Gates sont des eugénistes actifs) qui s’approprie ainsi la mainmise sur la chaîne alimentaire menaçant les peuples de famines et à terme de disparition.

Si j’ai quelque chose à déplorer dans cette inconscience actuelle d’une partie de la population planétaire, c’est son inconscience du caractère nucléaire des guerres de l’OTAN et le caractère primordial du retour à la Souveraineté Alimentaire, deux points clés pour Chavez qui démontraient sa faculté de vision à long terme et que Maduro n’a pas réussi à mettre en avant pendant sa campagne. Mais Maduro n’est ni un paysan, ni un militaire ce qu’était Chavez.

 

S’il ne fait aucun doute que les tentatives de déstabilisation vont s’intensifier et se multiplier à travers tout le pays et que la faible victoire électorale de Maduro ne lui laisse qu’une très faible marge de manœuvre, la question est de savoir sous quelle forme afin de pouvoir anticiper. Il est clair que parmi les agents actifs de cette déstabilisation se retrouvent des groupes d’extrême-droite intérieurs et extérieurs au pays et qui bénéficient des formations et d’un large soutien, y compris financier, de Washington via Miami. Le journal d’extrême-droite ABC qui avait fortement contribué à créer la matrice d’opinion qui a débouché sur la destitution du président Lugo au Paraguay, annonce que Capriles s’est réuni, cette nuit en réunion privée,  avec les chefs de la hiérarchie – cupula –militaire du Venezuela. On ignore ce qui s’est dit au cours de cette réunion.  

C’est donc un sentiment d’incertitude quant à la suite des évènements qui prédomine actuellement.

Anne Wolff

Partager cet article
Repost0
13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 23:16

 

 

par Ignacio Ramonet




 

« Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change [1] », Hugo Chavez, décédé le 5 mars dernier en plein essor politique, rejoint désormais, dans l’imaginaire des humbles d’Amérique latine, la petite cohorte des grands défenseurs de leur cause : Emiliano Zapata, Che Guevara, Salvador Allende... Mais, au départ, rien ne le vouait à une si légendaire destinée.
 
En effet, Hugo Chavez est venu au monde au sein d’une famille très pauvre au fin fond du « far west  » vénézuélien, à Sabaneta, un petit village des Llanos, ces Grandes Plaines infinies qui vont buter contre la chaîne des Andes. Quand il est né, en 1954, ses parents n’avaient pas vingt ans. Instituteurs intérimaires dans un hameau perdu, mal payés, ils durent confier leurs deux premiers enfants (Hugo et son frère aîné Adan) à la grand-mère paternelle des petits. Métisse afro-indigène, Rosa Inés les éleva donc jusqu’à ce qu’ils eurent 15 ans. Très intelligente, très pédagogue, dotée d’un remarquable bon sens et débordant d’amour, cette grand-mère va exercer une influence déterminante sur le petit Hugo.
 
En lisière du village, Rosa Inés habite une maison indienne au sol de terre battue, aux murs de pisé, recouverte de feuilles de palmier. Sans eau courante, ni électricité. Dépourvue de ressources pécuniaires, elle vit de la vente de gâteaux qu’elle-même élabore avec les fruits de son petit jardin. Dès sa première enfance, Hugo apprend donc à travailler la terre, à tailler les plantes, à cultiver le maïs, à récolter les fruits, à s’occuper des animaux... Il s’imprègne du savoir agricole ancestral de Rosa Inés. Participe à toutes les tâches ménagères, va chercher l’eau, balaie la maison, aide à faire les gâteaux... Et, dès l’âge de six ou sept ans, s’en va les vendre dans les rues de Sabaneta, aux sorties du cinéma, aux arènes de combats de coqs, au marché...
 
Ce village - « quatre rues en terre battue, racontera-t-il, qui, à la saison des pluies, se transformaient en bourbiers apocalyptiques [2 » - représente, pour le jeune Hugo, tout un monde. Avec ses hiérarchies sociales : les « riches » habitent le bas de la ville dans des maisons en pierre et à étages ; les pauvres sur le versant de la colline dans des cases aux toits de chaume. Ses distinctions ethniques et de classe : les familles d’origine européenne (Italiens, Espagnols, Portugais) détiennent les principaux commerces ainsi que les rares industries (scieries) tandis que les métisses constituent la masse de la main-d’œuvre.
 
Son premier jour d’école est resté gravé dans la mémoire de ce « petit chose [3] » vénézuélien : il est renvoyé parce qu’il porte des espadrilles de chanvre et pas des chaussures en cuir comme il se doit... Mais il saura prendre sa revanche. Sa grand-mère lui a appris à lire et à écrire. Et, très vite, il va s’imposer comme le meilleur élève de la petite école, le chouchou des maîtresses. Au point que, lors d’une visite solennelle de l’évêque de la région, c’est lui que les éducateurs choisiront pour lire l’allocution d’accueil au prélat. Son premier discours public...
 
Sa grand-mère lui parle aussi beaucoup d’histoire. Elle lui en montre même les traces à Sabaneta : le grand arbre centenaire à l’ombre duquel Simon Bolivar s’est reposé avant son exploit du passage des Andes en 1819 ; et les rues où résonne encore le galop des fiers cavaliers d’Ezequiel Zamora allant livrer, non loin de là, la bataille de Santa Inés en 1859... Le petit Hugo grandit ainsi dans le culte de ces deux figures : le Libertador, père de l’indépendance ; et le héros des « guerres fédérales », défenseur d’une réforme agraire radicale en faveur des paysans pauvres dont le cri de ralliement était : « Terre et hommes libres. » Chavez apprendra d’ailleurs qu’un de ses aïeux a participé à cette fameuse bataille et que le grand-père de sa mère, le colonel Pedro Pérez Delgado, surnommé Maisanta, mort en prison en 1924, fut un guérillero très populaire dans la région, sorte de Robin des Bois qui dépouillait les riches pour donner aux pauvres.
 
Il n’y a pas de déterminisme social mécanique. Et Hugo Chavez, avec cette même enfance, aurait pu connaître un tout autre destin. Mais il se trouve que, très tôt, sa grand-mère lui a inculqué des valeurs humaines fortes (solidarité, entraide, honnêteté, justice). Et ce qu’on pourrait appeler un puissant sentiment d’appartenance de classe : « J’ai toujours su où étaient mes racines - dira-t-il -, dans les profondeurs du monde populaire ; c’est de là que je viens. Je ne l’ai jamais oublié [4]. »
 
Admis au lycée, le jeune Hugo quitte Sabaneta et s’installe à Barinas, capitale de l’Etat du même nom. Nous sommes en 1966, la guerre du Vietnam est à la « une » des journaux et Che Guevara va bientôt mourir en Bolivie. Au Venezuela, où la démocratie a été rétablie en 1958, il y a aussi des guérillas ; de nombreux jeunes rejoignent la lutte armée. Mais Chavez est un adolescent qui ne s’intéresse pas à la politique. A l’époque, ses trois passions dévorantes sont : les études ; le base-ball ; et les filles.
 
C’est un lycéen brillant, surtout dans les matières scientifiques (maths, physique, chimie), qui donne volontiers des cours de rattrapage à ses camarades moins doués. Au fil du temps, il va acquérir un prestige au sein de l’établissement en raison de ses bonnes notes et de son sens de la camaraderie. Les différentes organisations politiques du lycée - dont celle de son propre frère Adan, militant d’extrême gauche – se disputent son recrutement. Mais Chavez ne pense qu’au base-ball. Il en est littéralement obsédé. C’est un « pitcher  » (lanceur) gaucher redoutable, et participe avec succès aux championnats lycéens. La presse locale parle de lui, de ses exploits sportifs. Ce qui ajoute à son aura personnelle.
 
Pendant ces années de lycée, sa personnalité s’affirme. Il est sûr de lui, parle bien, manie l’humour et se sent à son aise partout. Il devient ce qu’on appelle un « leader naturel », premier de la classe et très fort en sport. C’est d’ailleurs parce qu’il veut devenir un professionnel du base-ball que, une fois son baccalauréat obtenu, il va choisir de passer le concours d’entrée à l’Académie militaire. Il y réussit et le voilà en 1971, lui, le bouseux venu de sa province lointaine, à Caracas, capitale aussi futuriste et terrifiante à ses yeux que la Metropolis de Fritz Lang.
 
La chose militaire va immédiatement le passionner. Oublié le base-ball. Chavez fonce à corps perdu dans les études militaires. Celles-ci viennent d’ailleurs d’être modifiées. Ce sont désormais des bacheliers qui sont admis à l’Académie, et non plus des élèves de niveau brevet. Le corps professoral aussi a été renouvelé. Y ont été versés des officiers considérés comme les « moins sûrs » ou les plus « progressistes » par les autorités qui rechignent à placer des troupes sous leurs ordres... mais n’hésitent pas à leur confier la formation des futurs officiers... Depuis 1958 et la chute du dictateur Marcos Pérez Jiménez, les principaux partis –notamment Action Démocratique (social-démocrate) et Copei (démocratie chrétienne) - ont établi un accord entre eux, le pacte de Punto Fijo, et se partagent le pouvoir en alternance. La corruption gangrène le pays. Des officiers, alliés à des organisations d’extrême gauche, se sont déjà révoltés, en 1962, à Puerto Cabello et à Carupano. D’autres militaires ont rejoint les diverses guérillas dans les montagnes. La répression est atroce. Les exécutions sommaires, la torture et les « disparitions » sont monnaie courante. La présence de représentants des Etats-Unis est très ostensible, non seulement dans les lieux d’exploitation pétrolière mais également au sein même de l’état-major des forces armées. La Central Intelligence Agency (CIA) y a dépêché nombre de ses agents et aide à traquer les insurgés.
 
Chavez « boit » littéralement l’enseignement théorique qu’il reçoit à l’Académie. L’un de ses professeurs, le général Pérez Arcais, grand spécialiste d’Ezequiel Zamora, va exercer sur lui une influence déterminante. Il l’éduque au bolivarianisme. Chavez lit tout Bolivar. L’apprend par cœur. Est capable de reproduire en détail, sur une carte, les yeux fermés, la stratégie de chacune de ses batailles. Il lit aussi Simon Rodriguez, le maître encyclopédiste de Bolivar. Et développe bientôt sa thèse des « trois racines » : Rodriguez, Bolivar, Zamora. Dans les textes politiques de ces trois auteurs vénézuéliens, il puise les thèses de l’indépendance et de la souveraineté ; de la justice sociale, de l’inclusion, de l’égalité ; et de l’intégration latino-américaine. Thèses qui vont devenir les principaux piliers de son projet politique et social.
 
Chavez a une tête bien faite, de scientifique, et il est par ailleurs hypermnésique. Il ne va donc pas tarder à devenir l’un des meilleurs étudiants et le « leader » des élèves officiers. Il lit (en cachette) Marx, Lénine, Gramsci, Fanon, Guevara... Et se met à fréquenter, hors de l’Académie, divers cercles politiques d’extrême gauche : le Parti communiste (PCV), La Causa R, le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), le Mouvement vers le socialisme (MAS)... Rencontre clandestinement leurs dirigeants. Là encore chacun veut le recruter. L’entrisme au sein des forces armées étant une vieille ambition gauchiste. Après avoir bien étudié les révoltes militaires au Venezuela, Chavez est persuadé qu’il est possible de prendre le pouvoir pour en finir avec la pauvreté endémique. Mais que le seul moyen d’éviter les dérives « gorillistes  » (dictatures militaires de droite) c’est de forger une alliance entre les forces armées et les organisations politiques de gauche. Ce sera son idée-force : l’ « union civico-militaire ».
 
Il se penche sur l’expérience au pouvoir des militaires révolutionnaires de gauche en Amérique latine, en particulier : Jacobo Arbenz au Guatemala, Juan José Torres en Bolivie, Omar Torrijos au Panama et Juan Velasco Alvarado au Pérou. Il rencontre celui-ci à Lima, au cours d’un voyage d’études, en 1974, et il en sera fortement marqué. Au point que, vingt-cinq ans plus tard, parvenu au pouvoir, il fera éditer la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela, adoptée par référendum en 1999, sous la même forme que le « petit livre bleu » de Velasco Alvarado...
 
Entré à l’Académie militaire sans la moindre culture politique, Chavez en ressort quatre ans plus tard, en 1975, à l’âge de 21 ans, avec une seule idée en tête : en finir avec le régime corrompu et refonder la République. Dès cette époque, il est donc le Chavez que nous connaîtrons plus tard. Dans son esprit, tout est déjà très clair. Politiquement et stratégiquement. Il est « habité » par le projet bolivarien de reconstruction politique et sociale.
 
Mais il lui faudra encore attendre vingt-cinq ans. Vingt-cinq ans de conspirations silencieuses au sein des forces armées. Et le concours de quatre événements décisifs : la grande révolte populaire - le « Caracazo » - contre la thérapie de choc néolibérale en 1989 [5] ; l’échec de la rébellion militaire de 1992 ; l’expérience féconde de deux années de prison ; et la rencontre, en 1994, avec Fidel Castro. A partir de là, sa victoire électorale est certaine. Comme cela se vérifiera en 1998. Parce que, disait-il en citant Victor Hugo, « rien n’est plus puissant au monde qu’une idée dont le temps est venu ».
 
1er avril 2013    
 
- Ignacio Ramonet est Président de l’association Mémoire des Luttes
 
 
Notes
 
[1] Vers de Stéphane Mallarmé, tiré de : « Le tombeau d’Edgar Poe  » (1877).
 
[2] Conversation avec l’auteur.
 
[3]  Cf. Alphonse Daudet, Le Petit Chose (1868), roman autobiographique.
 
[4] Conversation avec l’auteur.
 
[5] Dictée par le Fonds monétaire international (FMI) et imposée par le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez, cette « thérapie de choc » est un véritable plan d’ajustement structurel qui se traduit par des mesures d’austérité, un démantèlement de l’embryon d’Etat-providence et des hausses des produits de première nécessité. Le 27 février 1989, le petit peuple de Caracas s’insurge et saccage plusieurs quartiers de la capitale. C’est la première rébellion au monde contre les politiques néolibérales. Le gouvernement « socialiste » fait donner l’armée. La répression est féroce : plus de 3 000 morts. Hugo Chavez dira : « Le peuple nous a devancés. Et le gouvernement s’est servi des militaires comme si c’était l’armée d’invasion du FMI contre nos propres citoyens. »
 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives