30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 04:11



C'est l'évènement fondateur du 21ème siècle. Histoire filmée de la tentative de coup d'état avortée au Vénézuela. Un grand moment de l'histoire de l'humanité : le peuple unit contre la dictature renverse le cours de l'histoire, de son histoire, de notre histoire. L'histoire de Chavez et du peuple vénézuelien est une histoire d'amour, une belle histoire d'amour. Si le désespoir vous prend, si vous perdez confiance, si vous pensez que le Nouvel Ordre mondial a gagné, venez voir ce film. L'Europe vassale sombre dans la dictature,les gouvernants occidentaux font des populations qu'ils dirigent les esclaves d'un ordre impitoyable, mais l'amérique latine se réveille, redresse la tête. En Europe nous sommes devenu un peuple de moutons, larmoyant d'avoir perdu son petit confort, quémendant pour en retrouver un peu.



Le peuple du vénézuela croupissait dans une sordide misère, puis Chavez est arrivé et lui a donné cette dignité de personne qu'il n'avait jamais connu. Le peuple a décourbé le dos et relevé la tête, et quand les exploiteurs ont voulu lui reprendre cette dignité, le renvoyer à la misère, à l'exclusion, au mépris à la déconsidération, le peuple s'est levé. Chacun savait qu'il risquait sa vie en soutenant Chavez et chacun était là.
J'ai du mal a trouver les mots car je suis encore sous le coup de l'émotion, je le savais de l'avoir lu que le soutien du peuple avait fait échouer le coup d'état. mais le voir m'a fait ressentir avec une indicible émotion cette réalité magnifique: l'amour réciproque entre Hugo Chavez et le peuple du Vénézuela.




The Revolution will be not televised - Coup d'Etat contre Hugo Chavez





Partager cet article
Repost0
25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 12:28



publié par
roland (Dazibaouebmaster) Avant-hier 11H47

par Salim Lamrani



On aurait pu croire qu’avec son changement de directeur, l’association Reporters sans frontières aurait cessé sa campagne de propagande contre le Venezuela et Cuba. Il n’en est rien. Salim Lamrani relate le dernier épisode de cette guerre sans fin.

Le 29 mai 2009, Reporters sans frontières a publié une lettre ouverte destinée au président vénézuélien Hugo Chávez dans laquelle l’association dénonce « une véritable charge du pouvoir et de l’administration » contre Globovisión, « une chaîne privée d’information ». Selon l’organisation parisienne, Globovisión « fait l’objet d’une procédure administrative pouvant mener à sa suspension d’antenne pour une durée de soixante-douze heures » pour avoir « relayé l’information [du séisme du 4 mai 2009] en se référant aux données de l’Institut géologique des États-Unis [1] ».


Les autorités vénézuéliennes reprochent à la chaîne « d’avoir enfreint l’article 29 de la Loi de responsabilité sociale en radio et télévision (Loi Resorte) sanctionnant les médias qui ‘promeuvent, font l’apologie ou incitent à la guerre ; promeuvent, font l’apologie ou incitent aux altérations de l’ordre public ». RSF questionne : « En quoi une information donnée sur un tremblement de terre, pour imparfaite qu’elle puisse être, cadre-t-elle avec la définition de l’infraction [2] ? ».

Présentée de cette manière, l’affaire a de quoi surprendre l’opinion publique internationale. Mais contrairement à ce qu’affirme RSF, la réalité est autre et soigneusement éludée par l’entité française de « défense de la liberté de la presse ».

Globovisión contre la démocratie


Depuis 1998, Globovisión n’a eu de cesse de s’opposer au gouvernement démocratique d’Hugo Chávez. En avril 2002, la chaîne de télévision avait activement participé au coup d’État de Pedro Carmona Estanga [3]. Dans n’importe quel pays du monde, Globovisión aurait été fermée et ses dirigeants condamnés à de lourdes peines de prison. Mais le Tribunal suprême, contrôlé par l’opposition à l’époque, avait refusé de reconnaitre la réalité du putsch et s’était contenté de prononcer une « vacance de pouvoir » pour expliquer le coup de force.

Par la suite, la chaîne a multiplié les appels à l’insurrection [4].

En mai 2007, Globovisión s’est même rendue coupable d’incitation à l’assassinat du président Chávez en manipulant des images et en lançant des messages subliminaux. Lors de la diffusion du programme Aló, Ciudadano, où

une interview de Marcel Granier, directeur de la chaîne RCTV, critiquant fortement Chávez était diffusée, la chaîne a montré simultanément les images de l’attentat contre le Pape Jean-Paul II survenu en mai 1981. Globovisión n’avait pas su expliquer pourquoi elle avait diffusé des images de l’attentat dans un programme traitant du non renouvellement de la concession de RCTV [5]. Plusieurs experts en sémiotique avait été catégoriques à ce sujet : « On incite à l’assassinat du président [6] ». En France, de tels agissements auraient conduit les journalistes de la chaîne ainsi que leurs dirigeants derrière les barreaux.

 

Les journalistes de Globovisión ainsi que les présentateurs de la chaîne ont également multiplié les expressions diffamatoires à l’égard du gouvernement en utilisant les termes « dictature » et « tyrannie », afin de justifier les appels à la désobéissance civile et les actes de violence. De telles expressions sont inimaginables en Occident [7].

L’affaire du séisme

Le 4 mai 2009, une secousse sismique a frappé l’état de Miranda à 4 heures 40 du matin, suivie de trois répliques (4 h 50, 6 h 23 et 6 h 24), sans faire de dégâts humains. À 5 h 25, le ministre de l’Intérieur et de la Justice Tarek El Aissami a indiqué que le tremblement de terre avait été ressenti à plusieurs endroits. « Nous recevons actuellement des rapports sur les dégâts. Nous sommes en train de déterminer l’épicentre et la magnitude à travers la Funvisis (Fondation vénézuélienne de recherche sismologique). Nous voulons informer que pour l’instant nous n’avons aucun rapport de dommages matériels ou humains. Nous souhaitons lancer un appel au calme. Nous avons ordonné immédiatement un déploiement de patrouilles afin de protéger les personnes qui ont quitté leur demeure », a-t-il déclaré [8].

A 5 h 44, El Aissami a rendu public un second rapport informant qu’il s’était entretenu avec le président ainsi que le vice-président Ramón Carrizález, soulignant par la même occasion que Chávez avait ordonné le déploiement de la Garde nationale bolivarienne afin d’assurer la sécurité des citoyens7.

 


De son côté, Francisco Garcés, président de Funvisis, a informé à 5 h 40 que deux secousses avaient frappé la capitale Caracas ainsi que la zone métropolitaine et a demandé aux médias de lancer des appels au calme à la population. A 6 h 05, le ministre des Travaux publics et du Logement, Diosdado Cabello, a indiqué que le métro, le chemin de fer et l’aéroport fonctionnaient parfaitement. Hector Navarro, ministre de l’Éducation, a également souligné que les écoles et les universités n’avaient pas été touchées par le séisme et qu’elles restaient ouvertes. Jesús Mantilla, ministre de la Santé, a fait part du fonctionnement normal des centres hospitaliers du pays.


A 6 h 47, la ministre des Télécommunications et de l’Informatique Socorro Hernández a informé la population que le réseau de télécommunications n’avait pas été affecté. Alejandro Hitcher, président de Hidrocapital, a expliqué pour sa part que le système des aqueducs fonctionnait normalement. A 7 h, Blanca Ekhout, ministre de la Communication et de l’Information, a signalé que l’ensemble des organismes de l’État était entré en état d’alerte dès la première secousse. Jacqueline Faría, chef du gouvernement du district de la capitale, ainsi que Rafael Ramírez, ministre de l’Énergie et du Pétrole, ont tenu la population informée dans leurs attributions respectives [9].


Cependant, à 5 h 20 du matin, soit à peine 40 minutes après la première secousse sismique, le directeur de Globovisión Alberto Federico Ravell, s’est empressé d’intervenir personnellement en direct sur sa chaîne pour —après avoir fourni une information erronée sur l’épicentre du séisme se basant sur des informations en provenance… des États-Unis— s’en prendre directement au gouvernement et l’accuser d’incurie tout en transmettant un message de peur et d’angoisse. « Nous sommes très inquiets, nous n’avons trouvé personne, nous n’avons trouvé aucune autorité susceptible de nous informer de manière précise et exacte […]. Nous sommes dans l’attente d’une information précise et crédible de la part de nos autorités car nous n’avons personne à qui nous adresser. Nous avons appelé Funvisis mais on a été coupé, nous n’avons pas pu entrer en contact avec les pompiers. Le maire [Gerardo] Blay n’indique pas s’il y a des dégâts dans sa région [10] ».


À ce moment de la conversation, le présentateur de Globovisión a interrompu son directeur pour lui rappeler une réalité. « Directeur, nous venons d’avoir une nouvelle fois au téléphone le président de Funvisis qui nous informe qu’il se trouve en voiture et que c’est la raison pour laquelle il lui a été impossible de nous fournir des informations. Cependant, il a affirmé que dès qu’il arrivera à destination, il nous informera en direct à la télévision pour nous fournir une meilleure information [11] ».


Loin d’entendre l’appel à la raison, Ravell en profita pour stigmatiser de nouveau les autorités : « Les médias officiels qui font tant de propagande devraient être en train d’informer les citoyens en ce moment, sans que nous ayons à recourir aux services météorologiques des États-Unis pour informer les gens qu’à Caracas il y a eu un tremblement de terre [12] ».

Tarek el Assaimi a dénoncé « l’attitude mesquine et l’utilisation irresponsable d’un moyen de communication ». Ravel, au lieu de transmettre un message de tranquillité, a instrumentalisé une catastrophe naturelle pour des fins politiques et « semer la crainte au sein de la population », selon Cabello, ministre des travaux Publics [13]. Que se passerait-il en France si le directeur de la chaîne privée TF1 avait attaqué le gouvernement de Nicolas Sarkozy, avec la même virulence, quarante minutes après le début des inondations survenues en 2008, l’accusant d’abandonner les victimes à leur sort ?

La désinformation de RSF

RSF a bien évidemment soigneusement censuré cette réalité et tente de faire passer une grave atteinte à la déontologie journalistique et un sérieux manquement à la responsabilité des médias pour une violation de la liberté de la presse. En référence au coup d’État de 2002, l’organisation parisienne reconnait qu’« une procédure judiciaire, assortie d’un débat contradictoire, sur l’attitude de certains médias privés au cours de ces évènements n’était pas sans fondement à l’époque » mais feint d’ignorer les agissements continuels et illégaux de Globovisión en s’interrogeant : « Sur quel contenu repose désormais l’accusation, plus de sept ans après les faits [14] ? ».

 


Enfin, RSF affirme que « Globovisión est le seul média télévisuel du réseau à émettre une voix nettement critique envers votre gouvernement. […].Dans d’autres pays d’Amérique latine, où vos homologues ont été durement confrontés à des médias hostiles ou considérés comme tels, jamais la réplique de l’État n’a pris une tournure aussi extrême. Jamais n’a eu lieu la subordination de la quasi-totalité du secteur télévisuel à la seule voix dirigeante ». Ici, le mensonge est triple : l’entité fondée par Robert Ménard tente de faire croire que les agissements de Globovisión sont monnaie courante en Amérique latine, que le gouvernement Chávez s’en prend à la chaîne en raison des critiques émises à son encontre et que les autres médias télévisuels du pays sont à la solde du leader bolivarien [15].

 


Encore une fois, il est aisé d’infirmer les propos de RSF. D’une part, aucun média latino-américain n’a appelé au renversement du président élu tel que l’a fait Globovisión. Par ailleurs, il suffit de regarder les chaînes de télévision privées qui occupent plus de 80 % de l’espace médiatique du pays pour se rendre contre que la critique à l’encontre des autorités y est acerbe et constante. Enfin, tout analyste sérieux sait pertinemment qu’aucun pays du continent américain ne peut se targuer de disposer d’une liberté d’expression et de la presse similaire à celle qui règne au Venezuela. Ainsi, pour RSF, les médias doivent inciter à l’insurrection et au renversement de l’ordre établi comme le fait Globovisión pour ne pas être considérés comme étant à la botte du pouvoir.


Depuis l’élection d’Hugo Chávez à la présidence de la République bolivarienne du Venezuela, RSF a pris fait et cause pour l’opposition antidémocratique et putschiste et n’a eu de cesse de défendre ses intérêts au niveau international. Ainsi, lors du coup d’Etat du 11 avril 2002, RSF s’était bien gardée de dénoncer le rôle principal joué par les médias privés opposés au président démocratiquement élu. Pis encore, le 12 avril 2002, RSF avait publié un article reprenant sans aucune réserve la version des putschistes et avait essayé de convaincre l’opinion publique internationale que Chávez avait démissionné :

 


« Reclus dans le palais présidentiel, Hugo Chávez a signé sa démission dans la nuit, sous la pression de l’armée. Il a ensuite été conduit au fort de Tiuna, la principale base militaire de Caracas, où il est détenu. Immédiatement après, Pedro Carmona, le président de Fedecámaras, a annoncé qu’il dirigerait un nouveau gouvernement de transition. Il a affirmé que son nom faisait l’objet d’un "consensus" de la société civile vénézuélienne et du commandement des forces armées15 ».

 


RSF n’est pas une organisation de défense de la liberté de la presse mais une sombre entité à l’agenda politique bien précis chargée de discréditer par tous les moyens possibles les gouvernements progressistes à travers le monde et qui se trouvent sur la liste noire des États-Unis. Rien d’étonnant quand on sait que Washington finance substantiellement l’organisation par le biais de la National Endowment for Democracy, une officine écran de la CIA selon le New York Times16.

Salim Lamrani




[1] Reporters sans frontières, « Acharnement gouvernemental contre la chaîne Globovisión : lettre ouverte au Président Hugo Chávez », 29 mai 2009. (site consulté le 2 juin 2009).

[2] Ibid.

[3] « Opération manquée au Venezuela », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2002.

[4] Agencia Bolivaria de Noticias, « Periodistas coinciden en que Globovisión es promotor de protestas de oposición », 29 mai 2007.

[5] Agencia Bolivaria de Noticias, « Ministro Lara denunció que medios de oposición incitan a magnicidio », 27 mai 2007.

[6] Agencia Bolivaria de Noticias, « CNN miente sobre Venezuela y Globovisión incita al magnicidio », 28 mai 2007.

[7] Agencia Bolivaria de Noticias, « Globovisión continúa con la instigación a la desestabilización », 29 mai 2007.

[8] Luigino Bracci Roa, « Fuerte temblor sacudió región central del país esta madrugada sin causar daños », Yvke Mundial, 4 mai 2009. (site consulté le 15 juin 2009).

[9] Ibid.

[10] Globovisión, « ¿Quién sintio el temblor primero ? ¿Los chavistas o los opositores ? », 4 mai 2009. (site consulté le 15 juin 2009).

[11] Ibid.

[12] Ibid.

[13] Ibid.

[14] Reporters sans frontières, « Acharnement gouvernemental contre la chaîne Globovisión : lettre ouverte au Président Hugo Chávez », op. cit.

[15] Ibid.

 


Source: Voltairenet.org


http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=4453

Enseignant chargé de cours à l’Université Paris-Descartes et à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis. Auteur de Cuba face à l’empire : Propagande, guerre économique et terrorisme d’État, dernier ouvrage publié en français : Double Morale. Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme.

 


Partager cet article
Repost0
18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 21:00

jeudi 6 décembre 2007



Et non, ce n'est pas de l'actualité, rien que cette éternelle répétition du même qui semble si difficile à comprendre que chaque fois, elle fait sensation et provoque l'étonnement. Comment la  CIA manipule les situations politiques de nations souveraines. Comment il y a des casseurs infiltrés dans les manifestations. Et c'est le Canard Enchaîné qui en fait un scoop ! Hombre! Que faut-il donc pour vous ouvrir les yeux. Voici la fin du commentaire posté par Citoyen sur un autre article de Laurence Kadafides le trente juillet 2008. Allez le lire dans sa totalité, ce sont exactement les mêmes commentaires qui se font échos aujourd'hui. Rien n'a changé. Si que cela change et vite : la dictature, elle s'installe à grand pas et se dote des moyens de réprimer les insoumis. et le processus s'accélère sans cesse. Il faut sa réveiller ! Balayer les doubles discours, les mensonges, les dernières nouvelles de l'agonie du système en 10 versions. Là, c'est l'actualité, vomme une grande fuite en avant qui est en train de tuer l'information !!!!



L’histoire du Bilderberg racontée à Y.Calvi et J.F.Khan - Le blog de Anne Wolff

La question se pose seulement, combien d’entre nous sont vraiment prêts à ouvrir les yeux et voir le dessin dans sa totalité, car inévitablement cela implique une remise en question de nous-mêmes, de nos certitudes et de notre conception du monde tout court qui aura pour risque de s’écrouler.

Dominer sa peur, croire assez en soi pour sortir du système, reprendre son pouvoir personnel, assumer ses responsabilités et agir en conséquence n’est certainement pas une chose aisée, mais je pense que le jeu en vaut la chandelle.





 Laurence Kalafatides

 





L’instrumentalisation des médias dans les coups tordus de la CIA est une habitude qui remonte à la création de l’Agence elle même. Sans surprise, l’opération de déstabilisation du gouvernement du Venezuela à l’occasion du référendum sur la constitution utilise cette vieille méthode. Il n’y aurait donc, rien de neuf à l’ombre de la barbouzerie ? Si, une chose, tout de même. Pour la première fois nous avons assisté à une opération de manipulation de l’opinion publique, dûment munis du mode d’emploi délivré par ...la CIA.

 


Le 26 novembre, le gouvernement vénézuélien rendit public un document que ses services de renseignement s’étaient procuré. Il s’agissait d’un mémorandum expédié le 20 Novembre par un membre de l’Ambassade des Etats-Unis à Caracas au Directeur de la CIA à Washington. Dans ce rapport, l’agent, Michael Middleton Steere, faisait le point sur l’OPERATION TENAZA (tenaille), opération clandestine ayant pour objectif de faire échouer le référendum constitutionnel du 2 Décembre et de favoriser un coup d’Etat.

Dès le 28 novembre, l’information tournait en boucle sur internet en espagnol, en anglais et en français. Toute personne un tant soit peu intéressée par l’actualité du Venezuela ne pouvait passer à côté de la nouvelle. Pour la presse “mainstream”, ce document n’exista tout simplement pas. Et pour cause, dans son analyse du mémorandum, la juriste américano-vénézuélienne Eva Golinger, révélait : “ la CIA a suscité une campagne publicitaire pour le NON, avec un budget de plus de 8 millions de $ pour les opérations psychologiques, le paiement des enquêteurs engagés par la CIA et la collaboration des agences et médias internationaux...”.

 


Cette mise à l’index aurait dû conduire la presse à revenir à des propos un peu plus mesurés, ne serait-ce que pour sauver la face et conserver le peu de crédibilité qui lui reste encore. Il n’en fut rien. Au contraire, la campagne de désinformation ne fit que s’amplifier.

Selon le mémo de la CIA, “Les meilleurs succès [ de l’opération tenaille] ont été obtenus dans le secteur de la propagande et des opérations psychologiques. Les apports des réseaux privés nationaux, de la Société interaméricaine de presse ( SIP) et des agences internationales ont été déterminants.”

 


La lecture de la presse française des derniers jours permet de mesurer à quel point cela est vrai. On n’étudiera pas ici les mensonges concernant la constitution soumise à référendum. Ils ont été fort bien analysés par ailleurs. On ne s’étendra pas non plus sur la roublardise de reporters sans frontières là encore fort bien décryptée.

L’étude porte sur l’analyse d’un échantillon de 60 dépêches et articles de journaux publiés entre le 2 novembre et le 3 décembre . Les dépêches proviennent des principales agences de presse : Reuters, Associated Press ( AP ) Agence France Presse ( AFP ) et Euronews. Les articles sont principalement tirés des quotidiens suivants : Le Monde, le Figaro, Libération, plus quelques uns piochés au hasard.

 


De l’indépendance des instituts de sondage et des médias

Dans son mémorandum du 20 novembre, Michael Middleton Steere faisait le point :“ les tendances des intentions de vote se maintiennent. Selon les diverses évaluations réalisées, y compris les nôtres le OUI a un avantage de 10 à 13 points (soit 57% pour le OUI et 44 % pour le NON) A cette date, la CIA estime que cette situation est irréversible... Il est important d’enraciner dans l’opinion l’idée de la victoire du NON et nous continuons à travailler dans ce sens avec les sondeurs que nous avons recruté.”

 


Les “sondeurs recrutés” firent bien leur travail. La presse aussi. Sur 35 articles étudiés les 30/11- et 1 et 2/12, certains donnèrent un "très léger avantage au non" ( 5 mentions ) d’autres prédirent que " le oui et le non sont à égalité" ( 3 mentions ) les autres pronostiquèrent un "résultat très serré" ( 15 mentions ). Malgré l’évaluation de la CIA, la victoire du oui ne fut jamais évoquée, en revanche dans 16 articles on put lire que "pour la première fois Hugo Chavez est face à la menace d’un revers électoral". De ce scrutin très serré découlait, toujours selon la presse, la "crainte d’un risque de violence" ( 9 mentions ), de même que la "crainte d’une fraude électorale" (5 fois).

Les manifestations des étudiants d’opposition étaient listées comme faisant partie des "actions programmées”. Comme prévu, la presse se fit le porte voix de la contestation. Dès le lancement de la campagne officielle pour le référendum, début novembre, les journaux lancèrent l’alerte : "Venezuela :la tension monte avant le référendum". Pas moins de 21 articles entre le 2 et le 30 novembre firent état de "manifestations d’étudiants opposés au régime, qui incarnent le mouvement de protestation". Une de ces manifestation ayant dégénéré en affrontement l’on dénombra entre 2, 4 ou 8 blessés selon l’auteur de l’article. En plus des étudiants, “ces manifestations regroupaient des opposants tels que : Action Démocratique, Commando National de la Résistance, Drapeau Rouge, Justice d’abord”. Faut-il s’en étonner ? Ces quatre associations étaient répertoriées dans le mémo de Michael Middleton Steere comme faisant partie du dispositif de la CIA pour conduire les opérations de déstabilisation.

De la même manière, la CIA prévoyait : “ d’augmenter la pression dans la rue dans les jours précédant le 2 Décembre”. Cela fut fait et la presse ne ménagea pas sa peine pour nous en informer. Les 30 novembre et le 1° décembre, 10 articles affirmaient qu’Hugo Chavez faisait face à un "mouvement de contestation sans précédent", au point "qu’une mer de partisans du NON a submergé une place du centre de la capitale". A partir du 1 décembre, la tension monta encore d’un cran et l’opposition estudiantine se vit renforcée par "les couches populaires, bastion du Chavisme ( 5 mentions les 1 et 2 /12 ).

Les USA pauvres victimes

 


Le 3 septembre 2006, un article du Guardian révélait qu’entre 2002 et 2006, les USA ont versé par l’intermédiaire de l’Agence US pour le Développement International ( USAID ) plus de 26 millions de $ à des organisations diverses présentes au Venezuela. Cet argent à servi entre autre à financer des programmes comme : “ campagne pour un leadership démocratique” ou “ analyse de la nouvelle constitution”... Mais aussi des “programmes éducatifs” et des “spots publicitaires sur les chaînes privées”... . En janvier 2007, Le Monde, déjà engagé dans la campagne anti-Chavez, bavardait sur les états d’âmes US : “ Le secrétaire d’Etat adjoint, John Negroponte [1] a dénoncé “le danger que représente Hugo Chavez pour les démocraties latino-américaines”.” Dans la foulée, le quotidien relevait qu’en “novembre 2006, Negroponte qui travaillait encore à la CIA, avait créé une cellule spéciale pour surveiller Cuba et le Venezuela”.

Sauf a avoir le cerveau esquinté par TF1, il est difficile de ne pas faire le lien entre les 26 millions de $ de l’USAID, la cellule de Negroponte et le plan tenailles. Mais la dénonciation par le président Chavez de l’opération Tenaza reçu un traitement médiatique particulièrement pervers.

 


Très en colère - on le serait à moins - le président du Venezuela affirma son intention de cesser d’approvisionner en pétrole les USA, ci ceux-ci poursuivaient leur opération de déstabilisation. Sur 13 dépêches et articles publiés le 1 décembre, 8 titrèrent “Chavez menace les Etats-Unis”. De plus, lorsque l’opération Tenaza fut mentionnée ( 6 fois ) ce fut pour mieux traiter Hugo Chavez de paranoïaque par le biais de formules aussi subtiles que : “ Hugo Chavez, tente de convaincre ses concitoyens que le pays est menacé” ou “ Le dirigeant vénézuélien accuse fréquemment les Etats-Unis d’être derrière des conspirations visant à le renverser, ce que Washington dément.”

Tout au long de la campagne, le leitmotiv de l’opération d’intoxication fut la phrase “ réforme constitutionnelle qui permet au chef de l’Etat de se présenter indéfiniment à la présidentielle”. Censée prouver qu’Hugo Chavez est un dictateur en puissance, cette formule à l’emporte pièce fut inscrite, parfois deux fois, dans chacun des 60 articles.

Propaganda awards

Incontestablement le premier prix du concours de propagande revient au correspondant de l’AFP : Philippe Zygel

Sur les 13 dépêches publiées en 4 jours ( 30/11 - 3/12 ) il qualifia par 12 fois Hugo Chavez d’“ancien officier putschiste”, puis mentionna 9 fois son “amitié avec Fidel Castro” et 4 fois son “ amitié avec le président iranien Ahmadinejad

La phrase : “ peine à convaincre même dans les quartiers pauvres, bastions du régime” fut répétée 5 fois. La “crainte de risque de violence” revint 6 fois et le “risque de fraude” 2 fois.

Quant à la phrase “ constitution qui lui permet de se présenter indéfiniment à la présidentielle et de censurer la presse encas de crise, tout en érigeant le socialisme en modèle économique ( ou : économie collectiviste ) il ne résista pas au plaisir de l’écrire dans chacune des 13 dépêches

Dans son mémo , Michael Middleton Steere notifiait : “nous travaillons à la critique de la Commission Electorale Nationale et à ses relations avec une série de tricheries de manière à créer dans l’opinion le sentiment de fraude, entre autre au moyen d’encre spéciale


La dépêche du 2 décembre (15h08) de Philippe Zygel dû faire rougir de plaisir la CIA. En effet, celle-ci fut entièrement consacrée à la “polémique sur l’encre utilisée lors du référendum”, polémique qui aurait “ alimenté la crainte de fraude”. Cependant, il se fit plus modéré dans la dépêche de 23h 29 : “ une polémique avait toutefois été lancé dans certains bureaux de vote où l’indélébilité de l’encre apposée sur le doigt des électeurs [...] a été mise en doute. Un soupçon rejeté par l’autorité électorale.” Aucune autre agence de presse ni aucun journal n’évoquèrent cette “polémique”

Nul ne sait comment vont évoluer les événements au Venezuela après le résultat du référendum. Mais une chose est certaine, durant toute la campagne du référendum sur la constitution, la presse française aura contribué au lynchage médiatique international du Président Hugo Chavez. Ce faisant, elle aura admirablement servie la CIA.

[1] JOHN NEGROPONTE Ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations-Unies Spécialité : couverture des escadrons de la mort au Honduras John Negroponte était dans les années 80 ambassadeur au Honduras et là, tout en appliquant les méthodes apprises au cours de ses années comme agent de la CIA au Vietnam, il a parrainé le terrorisme militaire le plus sauvage, couvrant la persécution et l’exécution de dizaines de milliers de personnes tant dans ce pays qu’au Nicaragua et au Salvador. Durant son séjour à Tegucigalpa, le personnel de l’ambassade nord-américaine s’est multiplié par dix et s’y est créée la « station » de la CIA la plus importante d’Amérique latine à cette époque.
Il a été désigné par Bush comme ambassadeur des États-Unis à l’ONU


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Anne Wolff
  • : Comprendre la globalisation, apprendre à y résister
  • Contact

Profil

  • Anne Wolff
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité
  • Amoureuse de la vie, d'une fleur, d'un papillon, d'un arbre, du sourire d'un enfant, je m'oppose à tout ce qui conduit à la destruction systématique de ce que la nature a créé, de la vie, de la beauté du monde, de la tendresse et de la dignité

No Pub

Malgré les publicités imposées dans sa nouvelles versions qui apparaissent sur ce blog,celui-ci reste un acte gratuit.

Recherche

Nouvelles formes du fascisme

"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […].

Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma."

 

Gilles Deleuze, février 1977.

Toutes Dernières Archives